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"Causes du manque de validité du système FMS

(Functional Movement Screen) dans la prédiction


du risque de blessures : une revue de la littérature"

Hourriez, Maximilien

ABSTRACT

Revue de la littérature ayant pour but de déterminer les causes du manque de validité du système FMS
(Functional Movement Screen) dans la prédiction du risque de blessures. Le second objectif était de
proposer une série d'ajustements ou de pistes à explorer dans le but d'améliorer le système FMS. Les
résultats ont permis de ressortir différentes causes du manque de validité du système FMS. La définition
de blessure, le risque multi-factoriel de blessure, le score global et la validité interne des tests sont les
causes principales. Cependant, en raison de l’hétérogénéité de méthodologie à travers les études, ces
causes ne sont pas claires et précises. Les études ont permis donner des pistes pour la comparaison des
tests FMS avec d’autres tests validés. Des propositions d’améliorations ont également été envisagées
pour le score global des tests et au niveau de la définition de blessure.

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Hourriez, Maximilien. Causes du manque de validité du système FMS (Functional Movement Screen) dans la
prédiction du risque de blessures : une revue de la littérature. Faculté des sciences de la motricité, Université
catholique de Louvain, 2017. Prom. : Bernard, Eric. http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:8740

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Available at: http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:8740 [Downloaded 2022/07/05 at 15:50:53 ]


Faculté des sciences de la motricité (FSM)

Causes du manque de validité du système FMS


(Functional Movement Screen) dans la prédiction du
risque de blessures
Une revue de la littérature

Mémoire réalisé par


Maximilien Hourriez
Promoteur(s) et co-promoteur(s)
Eric Bernard

Année académique 2016-2017


Master en kinésithérapie et réadaptation (60.0) – KINE2M
Remerciements

Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes les personnes qui


ont contribué de près ou de loin à sa réalisation.

Tout d’abord, je tiens à remercier mon promoteur, M. Eric Bernard,


pour sa grande disponibilité ainsi que pour ses précieux conseils qui
m’ont permis de mener à bien ce mémoire.

Ensuite, mes remerciements s’adresseront à ma famille et mes amis


pour m’avoir soutenu pendant toutes les étapes de ce travail.

Enfin, sans oublier Clémence, que je remercie pour sa patience et son


aide précieuse pour la mise en page.
1. Introduction 1

1.1 Le risque de blessure 1

1.2 Le Functional Movement Screen 2

2. Méthodologie 7

2.1 Identification 7

2.2 Critères d’inclusion 8

2.3 Selection des articles 8

2.4 Extraction des données 8

2.5 Risque de biais inhérent à chacune des études 9

3. Résultats 10

3.1 Sélection des articles 10

3.2 Risque de biais inhérent à chacune des études 11

3.3 Caractéristiques des études : 11

3.4 Synthèse des résultats 15

4. Discussion 17

4.1 Rappel des objectifs 17

4.2 Qualité des études et des preuves scientifiques 17

4.3 Résumé des principaux résultats 17

4.4 Le manque de validité 17

4.5 L’utilisation des tests 21

5. Limites de cette revue 23

6. Conclusion 25

Bibliographie 27

Annexe : description tests FMS 31


Abstract
Objectifs : Le but premier de ce travail était de réaliser une revue de la littérature
sur base d’articles récents évaluant le système FMS (Functional Movement Screen)
dans le cadre de la prédiction du risque de blessures pour trouver les causes du
manque de validité des tests. Le second objectif était de proposer une série
d’ajustements ou de pistes à explorer dans le but d’améliorer le système FMS.

Méthode : Une recherche documentaire a été réalisée à travers 4 bases de données


électroniques. Seuls les articles ayant répondu aux critères PICO(S) et paru après
2005, ont été sélectionnés.

Résultats : Seulement 10 articles sur 24 ont répondu aux critères d’éligibilités. Les
résultats montrent effectivement de mauvais résultats pour les tests dans le cadre de
la prédiction du risque de blessures. Il apparaît que la définition de blessure, le
risque multi-factoriel de blessure, le score global et la validité interne des tests, sont
les causes principales du manque de validité du système FMS.

Conclusions : Les résultats ont permis de ressortir différentes causes du manque


de validité du système FMS. La définition de blessure, le risque multi-factoriel de
blessure, le score global et la validité interne des tests sont les causes principales.
Cependant, en raison de l’hétérogénéité de méthodologie à travers les études, ces
causes ne sont pas claires et précises. Les études ont permis donner des pistes pour
la comparaison des tests FMS avec d’autres tests validés. Des propositions
d’améliorations ont également été envisagées pour le score global des tests et au
niveau de la définition de blessure.
1. Introduction
1.1 Le risque de blessure
Dans le milieu sportif ou militaire, les blessures musculo-squelettiques sont
monnaies courantes. Une étude récente (Jones, Canham-Chervak, Canada,
Mitchener, & Moore, 2010) rapporte que les blessures représentaient près d’1,95
million de consultations médicales en 2006 et près d’un million de soldats actifs
non déployés ont été touchés. Sur 100 soldats, Teyhen et al.(2012) parlent de 10 à
12 blessures par mois. O’Connor et al.(2011) ajoutent que les blessures musculo-
squelettiques, sont la principale cause de morbidité et de mortalité chez les
militaires. Aux Etats-Unis, le football américain est l’un des sports où les problèmes
musculo-squelettiques sont les plus présents. Kiesel et al.(2007) évoquent plus de
500,000 blessures par an dans les équipes de high school et de collèges. En NCAA
(National Collegiate Athletic Association), Garrison et al.(2015) parlent d’une
fréquence de blessure de 15-20%.

Les risques de blessures sont multifactoriels et selon Bahr et al.(2003), ces risques
peuvent être divisés en deux catégories. Les facteurs internes, inhérents à l’athlète
comme son âge ou sa condition physique, et les facteurs externes, représentant le
risque environnemental. Ces catégories peuvent également être divisées en 2 par
les facteurs modifiables et non-modifiables. Ces facteurs sont illustrés par le
tableau 1.

Les blessures antérieures sont les plus grands facteurs de risques. En effet, plusieurs
études s’accordent pour dire qu’un athlète ayant déjà subi une lésion sera plus à
risque de blessures (Bahr & Holme, 2003; Cook, 2010; Garrison et al., 2015; Kiesel
et al., 2007; O'Connor et al., 2011; Teyhen et al., 2012). Il sera notamment plus
susceptible d’avoir une récidive de la blessure antérieure mais également d’en voir
apparaître une nouvelle. D’autres facteurs de risque évoqués par Cook (2010),
seraient le manque de mobilité articulaire, la stabilité et le contrôle moteur dans des
mouvements fonctionnels. Ces limitations peuvent être présentes chez un sportif
avec une coordination ou une habilité moins bonne mais peuvent également
s’installer suite à une blessure antérieure. En effet, une personne ayant souffert d’un
1
problème musculo-squelettique a eu une perturbation au niveau proprioceptif et une
série de compensations peuvent s’être installées pour compenser. Cela peut
provoquer une modification de mobilité, de stabilité ou provoquer des asymétries
pour les mouvements fonctionnels.

Tableau 1: facteurs de risque de blessure

Il en découle donc une nécessité de développer un test de screening qui serait


capable de déterminer s’il existe un lien entre l’analyse des schémas de
mouvements de base et le risque de développer des lésions musculo-squelettiques.
Gray Cook a développé le FMS (Functional Movement Screen) dans ce but.

Facteurs de Modifiable Non-Modifiable


risque

Interne -Condition physique -Anciennes blessures

-Entrainement -Age

-Composition corporelle (BMI) -Sexe

-Force, souplesse et coordination

-Equilibre et Proprioception

Externe -Règles et temps de jeu -Le sport pratiqué

-L’équipement -La position jouée

-Les facteurs climatiques

-Le moment de la journée/saison

1.2 Le Functional Movement Screen


Selon Elizabeth Abram (2015), un test de screening est une stratégie utilisée pour
identifier un problème ou une maladie chez une personne sans symptômes
apparents. Ce genre de test se situe entre le test médical qui donne un diagnostic et
le test de performance.

Le Functional Movement Screen (FMS) est un test développé par Cook (2010) pour
le screening en milieu sportif avec des personnes à priori sans plainte musculo-
squelettique. Il peut être utilisé pour des sédentaires ou sportifs réguliers. Les sujets

2
présentant des douleurs pendant les tests doivent être renvoyés vers le milieu
médical.

Déscription des tests


Pour le descriptif complet et la feuille de score de ces tests se reporter à l’annexe I.
Ces tests sont standardisés avec des consignes précises (présentes dans l’annexe)
pour les positions et le scoring. Le FMS comporte 7 screening tests ainsi que 3
clearing tests pour exclure une douleur. Si c’est le cas, il faut référer le patient vers
une équipe médicale.

Figure 1: Les tests du FMS. Illustration tirée de www.functionalmovement.com

Deep squat
-Mobilité et stabilité des hanches, des épaules et de la colonne thoracique
-Contrôle postural, stabilité pelvienne et abdominale
-Stabilité bilatérale des hanches, genoux et chevilles

Hurdle step
-Stabilité et contrôle moteur en station unipodale importante dans la mécanique du
pas et de la foulée
-Stabilité et coordination des hanches, genoux et chevilles dans un déplacement
asymétrique. Un côté est en extension et l’autre en flexion

3
-Le bâton empêche le mouvement de la ceinture scapulaire et met en évidence les
éventuelles compensations de rotation ou d’inclinaison
-Le contrôle abdominal et pelvien qui permet la suite du mouvement

Inline lunge
-Il fait partie des composantes de mouvements de décélérations et de changements
de direction
-Nécessite une stabilité et un contrôle dynamique continu du bassin et de la sangle
abdominale ainsi qu’un travail asymétrique des hanches avec une répartition
équitable de la charge. Il y a une base de sustentation étroite
-Il y a une réciprocité entre la position des membres supérieurs et inférieurs
-On teste la mobilité et la stabilité de la hanche, du genou, de la cheville, du pied
mais également la flexibilité de certains muscles poly-articulaires comme le grand
dorsal ou
 le droit fémoral

Shoulder mobility + clearing test

-Il combine une mobilité bilatérale asymétrique avec d’une part extension,

adduction, rotation médiale d’une épaule et d’autre part flexion, abduction, rotation
latérale de l’épaule opposée
-Fait le lien entre les régions thoraciques, cervicales et gléno-humérales
-Le clearing test est le test de Yocum. Le test cherche à mettre en évidence une
éventuelle douleur dans la région gléno-humérale. Si le test est positif, le sujet doit
être renvoyé vers le milieu médical

Rotary stability + spinal flexion clearing test


-Stabilité et coordination du bassin, du tronc et des épaules dans un mouvement des
membres inférieurs et supérieurs combinés
-Fait partie de nos séquences de développement
-Nécessite un contrôle neuromusculaire adéquat pour le transfert du poids du corps
-Le clearing test consiste en un allongement de la colonne quand le patient est à
genoux, fesses sur les talons et la poitrine contre les genoux. Les mains doivent
aller le plus loin possible. Le test cherche à mettre en évidence une éventuelle
douleur. Si le test est positif, le sujet doit être renvoyé vers le milieu médical

4
Active straight leg raises
-Etirement actif des muscles ischios-jambiers et triceps sural en maintenant le
bassin stable avec une extension active de l’autre jambe
-Capacité de contrôle séparé des jambes en position de décharge
-Les muscles poly-articulaires peuvent également être la cause d’une limitation

Trunk stability push-up+ spinal extension clearing test


-Mouvement de poussée symétrique mais ce n’est pas un test de force pour la
ceinture scapulaire
-Le but est de faire le mouvement de pompe avec le tronc et les hanches qui montent
d’un seul bloc
-Permet de mettre en évidence la stabilisation réflexe du tronc et des hanches
-Le clearing test consiste en une extension du tronc à partir de la position chute
faciale. Le test cherche à mettre en évidence une éventuelle douleur. Si le test est
positif, le sujet doit être renvoyé vers le milieu médical

Système de cotation
Le système de cotation est le même pour chaque test et comprend 4 niveaux (0-3).
Si le mouvement est réalisé de manière optimale, le score sera de 3. Un score de 2
sera attribué si le sujet réalise le mouvement avec une ou plusieurs compensations.
Exemple : le deep squat avec la planche de 3cm sous les talons. Si le sujet est
incapable de réaliser le mouvement en raison d’un trop grand nombre de limitations
ou de compensations, il obtiendra la note de 1. Exemple : impossible de descendre
les cuisses à l’horizontal pour le deep squat. Le 0 est attribué en cas de douleur, peu
importe la qualité de la réalisation. Parmi les tests, 5 sur les 7 sont bilatéraux et
permettent de mettre en évidence des asymétries. Les deux côtés sont testés et côtés.
Cependant, cette cotation, ne se retrouve pas dans le score global car seul le score
le plus faible est comptabilisé. Le total des 7 tests donne un score sur 21 et ce score
est à prendre de manière globale pour ne pas se laisser influencer par le résultat
d’un seul test. En effet, il y a une certaine redondance dans l’évaluation des tests.
Une composante, comme par exemple la flexion de hanche, est mesurée par
plusieurs tests et doit donc se refléter dans le score global.

5
Quelques exemples :

Extension de
Flexion genou Flexion épaule
hanche
• Deep squat • Hurdle step • Deep squat
• Inline lunge • Inline lunge • Inline lunge
• Hurdle step • Rotary stability • Shoulder
• Rotary stability • Active straight mobility
leg raise • Rotary stability
• Trunk stability
push-up

Un grand nombre d’études (Bushman et al., 2016; Cosio-Lima et al., 2016; de la


Motte et al., 2016; Garrison et al., 2015; Kazman, Galecki, Lisman, Deuster, &
O'Connor, 2014; Kiesel et al., 2007; Kodesh et al., 2015; Lisman, O'Connor,
Deuster, & Knapik, 2013; O'Connor et al., 2011; Teyhen et al., 2012), utilisent le
14/21 comme cotation limite. Un sujet ayant un score ≤14 sera plus à risque de
blessures que celui ayant ≥15/21.

Kiesel et al. (2007) ont été les premiers à utiliser et étudier les tests FMS pour
prédire le risque de blessures dans le Football Américain professionnel. Cette étude
est régulièrement citée comme référence quand il s’agit de parler de prédiction de
blessures via le FMS. Ils ont déterminé qu’en dessous d’un score de 14/21, un
footballeur avait 11 fois plus de risques de se blesser. Depuis, d’autres études
comme Teyhen et al. (2012) s’y sont intéressées et ont démontré que les tests FMS
étaient reproductibles.

En revanche, d’autres études (Kazman et al., 2014; Knapik, Cosio-Lima, Reynolds,


& Shumway, 2015; Kraus, Schutz, Taylor, & Doyscher, 2014; O'Connor et al.,
2011) ayant un plus grand nombre de sujets testés, ont des résultats beaucoup moins
significatifs pour démontrer la validité de ces tests pour la prédiction du risque de
blessures. Ce qui amène à la question de recherche de cette revue de la littérature :
« Quelles sont les causes du manque de validité dans la prédiction du risque de
blessures pour le système FMS (Functional Movement Screen) ? »

6
2. Méthodologie
2.1 Identification
La question de recherche étant : « Quelles sont les causes du manque de validité
dans la prédiction du risque de blessures pour le système FMS (Functional
Movement Screen) ? », la méthode des critères PICO a permis d’identifier les
différents mots-clés pour la recherche. (Tableau 2).

Tableau 2 : Méthode PICO


P I C O
(Patient) (intervention) (comparaison) (outcome)
« Healthy athletes « Functional / « Scientific
18-60 years » Movement Screen » validity »
« Military » « FMS » / « Validity and
reliability »
« Tactical / / « Validity »
Athletes »
/ / / «Predictor injury »
/ / / « Injury risk »

L’association de ces mots-clés, avec les opérateurs booléens « ET, OU » a ainsi


permis de former l’équation de recherche suivante :

( « healthy athletes 18-60 years » OR « military » OR « tactical


athletes » ) AND ( « Functional Movement Screen » OR « FMS » )
AND ( « scientific validity » OR « validity » OR « validity and
reliability » OR « predictor injury » OR « injury risk » )

Cette équation de recherche a été introduite dans les moteurs de recherches suivant:
-Pubmed
-Pedro
-Cochrane
-Sciencesdirect

7
2.2 Critères d’inclusion
Les articles présents dans cette systemaic review, ont été séléctionnés suivant les
critères suivants :
Types de participants (a) : Sportifs et « tactical athletes » adultes (c’est-à-
dire de 18 à 60 ans) qui ne sont pas sujets à une blessure.

Types d’interventions (b) : Sujets ayant été évalués grâce au système FMS
dans le but d’évaluer le risque de blessures.

Types de critères de jugements (c) : Articles ayant évalués la validité des


tests FMS dans la prédiction du risque de blessures.

Types d’études (d) : Les études sélectionnées sont des études prospectives
ayant été publiées après 2005.

2.3 Selection des articles


La recherche et la sélection des articles ont été effectuées par une seule personne à
travers les différents moteurs de recherches cités précédemment. Le résultat a été
trié suivant les critères d’inclusions (a), (b), (c) et (d). Enfin, les revues de la
littérature ont été écartées.

2.4 Extraction des données


L’extraction de données consiste à relever, selon la méthode PICO(S), les
informations pertinentes à travers les différents articles qui ont été sélectionnés pour
faire partie de cette revue de la littérature. Cela a permis de réaliser des tableaux de
synthèse reprenant les caractéristiques des sujets participants et également des
différentes études (tableau 3). Cette étape a été réalisée par un seul examinateur.

Le tableau 3 reprend :
-Les sujets (nombre, age, sexe)
-Les différents tests utilisés en complément du FMS
-Le résultat aux tests FMS selon les groupes
8
-La durée de l’observation

2.5 Risque de biais inhérent à chacune des études


L’échelle PEDro (Physiotherapy Evidence Database) a été utilisée afin d’évaluer la
qualité méthodologique de chaque étude composant cette revue de la littérature.
Constituée de onze critères, cette dernière a pour but d’étudier la validité interne de
l’étude (critères 2 à 9) mais aussi celle statistique (critères 10 et 11). Le premier
critère, relatif à la validité externe, n’est pas comptabilisé dans le score PEDro. Les
autres points sont attribués seulement si le critère est explicitement énoncé dans
l’article. Au plus le score de l’article se rapproche de 10, au plus sa qualité
méthodologique est grande.

Afin de hiérarchiser la qualité méthodologique :

Score ≥ 6 : haute qualité


Score entre 4 et 5 : moyenne qualité
Score ≤ 3 : basse qualité

9
3. Résultats
3.1 Sélection des articles
La stratégie de recherche décrite dans la méthologie, illustrée par le diagramme 1,
a permis de faire ressortir 24 articles à travers les différents moteurs de recherches
tels que Pubmed (n=18), Pedro (n=2) et SciencesDirect (n=4). Après vérification
qu’il n’y ait pas de doublons, les titres et les résumés des articles ont été examinés.
12 articles ont été exclus car ils ne répondaient pas aux critères PICO. 12 articles
répondaient aux critères d’éligibilité. Finalement, deux revues systématiques ont
été rejetées. Au final, 10 études ont été intégrées à cette revue de la littérature.

10
Diagramme 1 : Diagramme de flux.

3.2 Risque de biais inhérent à chacune des études


Les tableaux en annexe (annexes II) présentent le score PEDro obtenu pour chacune
des études sélectionnées. Ce score a été calculé manuellement pour toutes les
études.

3.3 Caractéristiques des études :


Les caractéristiques des études et des patients ont été résumées dans le tableau 3.
La revue porte sur un total de 6962 sujets dont 6392 hommes et 570 femmes. La
taille d’échantillon des études varie entre 31 et 2476 sujets, tandis que l’âge des
participants varie de 17 à 57 ans. Les participants à ces études venaient soit du
milieu militaire (Bushman et al., 2016; Cosio-Lima et al., 2016; de la Motte et al.,
2016; Kazman et al., 2014; Knapik et al., 2015; Kodesh et al., 2015; Lisman et al.,
2013; O'Connor et al., 2011) ou du milieu sportif (Garrison et al., 2015; Kiesel et
al., 2007).

La durée d’entrainement et donc de recensement des blessures s’étend de 6


semaines à 1 an selon les études.

Toutes les études s’accordent pour le recensement des blessures. Il doit y avoir eu
un dommage physique provoqué par l’activité sportive et ayant nécessité une
consultation médicale. Cependant, Kiesel et al. (2007) n’ont repris que des
blessures graves empêchant la pratique du sport pendant minimum 3 semaines. A
l’inverse, Garrison et al. (2015) ont pris en compte les blessures qui modifiaient
l’entrainement pendant minimum 24h. Les autres études n’ont pas spécifié de
durée, ni même s’il devait y avoir une indisponibilité. Le type de blessures n’était
pas spécifié dans toutes les études. Seul 3 études (Bushman et al., 2016; Lisman et
al., 2013; O'Connor et al., 2011) ont divisé les blessures en 3 catégories : blessures
traumatiques, blessures de surutilisation et toutes blessures. Enfin, l’étude de de la
Motte et al. (2016) était rétrospective et ils ont récolté l’historique de blessures de
participants sur les 12 mois précédant les tests FMS.

11
En ce qui concerne le score limite dans la prédiction du risque de blessures, 9 études
(Bushman et al., 2016; Cosio-Lima et al., 2016; de la Motte et al., 2016; Garrison
et al., 2015; Jones et al., 2010; Kazman et al., 2014; Kiesel et al., 2007; Kodesh et
al., 2015; Lisman et al., 2013; O'Connor et al., 2011) ont respecté la limite de 14/21.
Seuls Knapik et al. (2015) ont utilisé plusieurs limites allant de 12 à 19/21.

12
Tableau 2 : caractéristiques des études
Auteurs et année de Sujets (Nombre de Tests utilisés Résultats tests FMS pour le groupe Période de l’étude
publication participants, Sexe, Age) blessure/non blessure

Bushman et al. (2015) N=2476 FMS Blessures de surcharge : 15.0 +/- 3.1 6 mois
S : homme Blessures traumatiques : 15.6 +/- 2.8
A: entre 18 et 57 ans Toutes blessures: 15.2 +/- 3.0
Pas de blessure : 16.3 +/- 2.3
Cosio-Lima et al. (2016) N=31 FMS FMS <14 : 80% de blessés 2 mois
S : homme YBT FMS >14 : 23.8% de blessés
A : 28 +/- 4
de la Motte et al. (2016) N=356 FMS Score FMS : 13.5 +/- 2.9 12 mois
Sexe : homme YBT
Age : 22.7 +/- 3.6

Garrison et al. (2015) N=168 FMS Score FMS groupe blessure : 13.6 1 saison
S : 80 F et 88 H Groupe sans blessure : 15.5
Ag: 17-22 ans
Kazman et al. (2014) N=934 FMS Score FMS : 16.7 +/-1.8
Sexe : 877 H et 57 F
Age : 22.4 +/- 2.7

13
Kiesel et al (2007) N=46 FMS Score du groupe blessure : 14.3 +/- 2.3 4.5 mois
Sexe : homme Score groupe sans blessure : 17.4 +/- 3.1
Knapik et al. (2015) N=1045 FMS Homme : 14.5 +/-1.9 8 semaines
Sexe : 275 femmes et 770 Femme : 15.1 +/-1.9
hommes
Age : 18-22 ans
Kodesh et al. (2015) N=158 FMS Score FMS groupe blessure : 16 (7-20) 3 mois
Sexe : femmes Groupe sans blessure : 16 (2-21)
Age : 19.0 (18.1-20.2)

Lisman et al. (2013) N=874 FMS Score FMS ≤14 : 94 soldats 6 ou 10 semaines
Sexe : hommes Aerobic Score >14 : 780 soldats
Age : 22.4 +/- 2.7 Fitness tests

O’Connor et al. (2011) N=874 FMS Score FMS groupe blessure : 16.7 +/-1.8 6 ou 10 semaines
Sexe : hommes Score groupe sans blessure : 16.7 +/-1.7
Age : 21.7 +/-2.6 et 23.0 +/-
2.6

14
3.4 Synthèse des résultats
Kiesel et al. (2007) ont obtenu une différence significative pour les moyennes du
score FMS entre les joueurs blessés et les autres. Ils en ont conclu que le risque de
blessures était 15% supérieur pour un joueur ayant eu ≤ 14 aux tests. Cosio-Lima
et al. (2016) ont recherché à associer les blessures survenues pendant la période
d’entrainement de 31 candidats militaires à leurs résultats aux tests FMS et aux tests
YBT. Ils ont montré qu’un candidat avec un score ≤ 14 avait significativement plus
de risques de se blesser lors de la période d’entrainement. Cependant, ils indiquent
que la sensibilité des tests est relativement basse.

Garrison et al. (2015) ont montré une différence significative pour la moyenne du
score FMS entre le groupe blessé et celui non-blessé. Ils montrent également que la
limite de 14 donne le meilleur équilibre de sensibilité (67%) et de spécificité (73%)
(C’est-à-dire maximiser les vrais positifs tout en minimisant les faux positifs). Par
contre, ils précisent que leurs résultats ne suggèrent pas que les défauts de
mouvements mis en évidence par les tests FMS, sont les causes uniques des
blessures de leurs sujets.

Pour O'Connor et al. (2011), les candidats avec une score inférieur à 14, ont 1.5 fois
plus de chances de se blesser que les autres. Pourtant, la moyenne des scores FMS
est semblable pour le groupe blessé et le non-blessé. Bushman et al. (2016) ont
également montré une sensibilité faible et un trop grand nombre de faux positifs
pour la prédiction de blessures malgré l’association significative entre un score
FMS inférieur à ≤ 14 et un plus grand risque de blessures.

Lisman et al. (2013) ont comparé les résultats aux tests FMS et de différents tests
physiques au risque de blessures de 874 soldats en période d’entrainement. Les
participants avec un score ≤ 14, un temps de course plus lent et des antécédants de
blessures ont significativement plus de blessures quelconques et traumatiques. Un
candidat avec un score FMS ≤ 14 et d’un temps de course plus bas que la moyenne,
a 4 fois plus de risque de se blesser. En revanche, aucun test n’était significatif pour
les blessures de surutilisation.

15
Knapik et al. (2015) ont comparé le nombre de soldats blessés et sains avec les
scores FMS pour déterminer la limite optimale pour la prédiction de blessures. Ils
en ont conclu qu’il y avait un risque significativement plus grand pour les scores ≤
12/21 chez les hommes et ≤ 15/21 pour les femmes. Cependant, ils indiquent que
la précision est relativement faible car seulement 22% des blessures sont survenues
chez les soldats classés à risque selon ces limites. Leurs résultats indiquent que le
meilleur rapport sensibilité/spécificité est à 14/21 malgré que le risque n’est pas
significativement accru avec cette limite.

Les résultats de Kodesh et al. (2015) ne montrent pas de différence significative


pour la moyenne des scores FMS entre le groupe des blessés et celui des sains. En
plus de cela, avec la limite de 14/21, 42% des soldats à risque ont subi une blessure
contre 37% pour ceux n’étant pas à risque.

Kazman et al. (2014) ont utilisé les résultats FMS de 934 candidats de la marine
pour évaluer la structure du FMS en utilisant la valeur du Cronbach alpha et
l’Analyse Factorielle Exploratoire (EFA). La valeur du Cronbach alpha a été de
0.39, moins de 0.5, ce qui signifie une cohérence interne inacceptable du test. De
plus, l'EFA a montré que les différents tests du FMS diffèrent dans leurs
contributions au score total, ce qui suggère que le FMS n'est pas unidimensionnel
et ne peut être utilisé dans sa forme actuelle comme prédicteur de blessures.

de la Motte et al. (2016) ont comparé le score FMS et l’historique de blessures de


356 marines et ont conclu que les deux n’étaient pas significativement associés.
Seul le score du test In-Line Lunge est significatif vis à vis du passé de blessures
des soldats.

16
4. Discussion
4.1 Rappel des objectifs
Cette revue de la littérature a pour but de rechercher les causes éventuelles du
manque de validité des tests FMS (Functional Movement Screen) dans le cadre de
la prédiction de blessures chez les sportifs ou les tactical athletes (militaires,
pompiers,…).

4.2 Qualité des études et des preuves scientifiques


La qualité méthodologique pour les études reprises est assez similiaire. En effet, les 10
études sont qualifiées de moyenne qualité méthodologique avec un score PEDro de 4.
Il est aussi important de prendre connaissance de l’hétérogénéité rencontrée entre les
différentes études qui composent cette revue de la littérature. En effet, les échantillons,
la période d’évaluation et le recensement des blessures varient fortement entre les
études.

4.3 Résumé des principaux résultats


La synthèse des données réalisée sur les 10 études montrent des résultats très
variables pour la prédiction de blessures. 7 études (Bushman et al., 2016; Cosio-
Lima et al., 2016; Garrison et al., 2015; Kiesel et al., 2007; Knapik et al., 2015;
Lisman et al., 2013; O'Connor et al., 2011) montrent une augmentation significative
du risque de blessures avec un résultat ≤ 14/21 aux tests FMS mais avec une
sensibilité et une spécificité relativement faible. Les 3 autres études (de la Motte et
al., 2016; Kazman et al., 2014; Kodesh et al., 2015) ne montrent pas de différence
significative.

4.4 Le manque de validité

La définition de blessure
A travers les résultats, il ressort que la définition de blessure diffère selon les études.
Le seul point commun pour toutes les études est : dommage musculo-squelettique
provoqué par l’activité physique et ayant nécéssité une consultation médicale. Dans

17
seulement 3 études (Bushman et al., 2016; Lisman et al., 2013; O'Connor et al.,
2011), le type de blessure était spécifié et divisé en 3 catégories : blessures
traumatiques, blessures de surcharges ou toutes blessures. Seules 3 études précisent
qu’il doit y avoir une indisponibilité pour l’entrainement ou la compétition causée
par la blessure (Garrison et al., 2015; Kiesel et al., 2007; Kodesh et al., 2015).
L’étude de O'Connor et al. (2011) reprend des blessures de type dermatologique
(ampoules, brulures). Ce type de blessure n’a pas les même facteurs de risque et ne
concerne pas le système musculo-squelettique. Cela peut diminuer la puissance de
l’étude car cela reprend des blessures en plus. Pour pouvoir comparer les résultats
de plusieurs études, il serait intéressant d’avoir une définition unique pour le
recensement des blessures. En effet, la disparité des résultats peut s’expliquer par
le fait que chacun prend sa définition pour le recensement des blessures, le type de
blessure ou encore s’il doit y avoir une indisponibilité à la pratique de son sport.

Le risque de blessures
Evoqué dans l’introduction, le risque de blessures est multi-factoriel. Le Functional
Movement Screen met en évidence quelques facteurs de risque comme le manque
de mobilité, de stabilité ou des asymétries de mouvement. Cependant, beaucoup
d’autres facteurs influencent l’apparition d’une blessure. L’étude de Kiesel et al.
(2007) reprise régulièrement comme référence, reprend des blessures « avec ou
sans contact ». Les blessures de « contacts » sont assez difficiles à éviter dans un
sport comme le football américain mais également dans beaucoup d’autres.
D’autres études (Bushman et al., 2016; Cosio-Lima et al., 2016) montrent que l’âge,
l’IMC (indice de masse corporelle), le fait d’être fumeur ou la condition physique
sont aussi des facteurs significatifs pour le risque de blessures. Il est donc difficile
pour une batterie de tests ne prenant en compte qu’une petite partie de facteurs de
risque, de pouvoir prédire seule et significativement l’apparition d’une blessure.
D’ailleurs, les études (Bushman et al., 2016; Cosio-Lima et al., 2016) qui associent
les tests FMS avec d’autres tests comme le YBT (Y balance test) ou des tests de
condition physique ont de meilleurs résultats dans la prédiction de blessures.

18
Validité du score global
Dans les consignes données par Cook (2010), il faut tenir compte uniquement du
score global des tests pour ne pas se laisser absorber par le résultat d’un seul test.
Grâce à la redondance dans l’évaluation des composantes du mouvement, un
problème doit être mis en évidence par plusieurs tests et doit donc se refletter dans
le score global. 5 tests sur 7 sont bilatéraux et doivent permettre de mettre en
évidence d’éventuelles asymétries. Cependant, on ne tient compte que du score le
plus faible des 2 et non réellement de l’asymétrie. Un sujet ayant un score de 3 aux
tests coté droit et un score de 2 à ceux coté gauche aura de grandes chances d’avoir
un score global supérieur à 14 et donc ne pas être un sujet à risque de blessures
malgré un certain nombre d’asymétries. Des petites différences comme celles-ci
peuvent déjà augmenter le risque de blessures. En effet, selon Wilk KE (2009) une
différence de 5° de rotation au niveau de l’articulation gleno-humérale, entraine
déjà 2,5 plus de blessures à l’épaule pour des joueurs de baseball.

Ensuite, ce score global, représente les notes des 7 tests du FMS. Chaque test a la
même cotation et la même valeur pour le score global. Or, l’étude de Kazman et al.
(2014) a démontré que les tests n’avaient pas la même contribution et la même
puissance dans ce score global. Le système FMS n’est pas un ensemble de tests
unidimentionnels. Dans la pratique, un sportif peut avoir un score supérieur à 14/21
mais peut avoir un 1 dans un test avec une plus grande puissance et avoir autant
voire plus de risques de blessures qu’un sujet avec un score ≤ 14/21.

De plus, l’étude de Kazman et al. (2014) a également montré, en plus de la


contribution des tests au score global, que chaque test évalue différemment le
sportif. Les groupes musculaires ne travaillent pas de la même façon d’un test à
l’autre et peuvent, par exemple, être déficients pour le deep squat mais tout à fait
normaux pour un autre test. Une compensation causée par un manque de mobilité
ou de stabilité d’une articulation peut donc apparaître dans un test et non dans les
autres.

Enfin, en respectant les consignes de Cook (2010), il faut tenir compte uniquement
des scores de chaque test rassemblés en un score global. Cependant, les tests

19
évaluent la stabilité et la mobilité articulaire ainsi que les asymétries qu’il peut y
avoir entre les articulations bilatérales. Un simple score de points ne reflète et ne
distingue pas les composantes évaluées. Une étude de Butler, Plisky, and Kiesel
(2012) a développé un système de cotation sur 100 points et dispose de meilleurs
résultats que les autres études. Une évaluation avec plus de critères rend les tests
plus précis mais le problème reste le même. Une simple cotation chiffrée ne donne
pas d’indications sur la cause d’un manque de stabilité ou de mobilité d’une
articulation.

Validité interne des tests


Parmi les études de cette revue, très peu évaluent les tests individuellement. Les
résultats ne montrent pas de relation entre un type de blessure et l’un des tests FMS.
Seul de la Motte et al. (2016) ont une relation significative entre l’historique de
blessure et le test Inline Lunge. Est-ce que ce manque de résultat pourrait venir d’un
manque de validité interne des tests ? Est-ce que les tests mesurent réellement ce
qu’ils prétendent mesurer ? Spargue et al. (2014) ont réalisé une étude de
comparaison entre la glenohumeral total rotational motion (test validé de mesure
goniométrique pour l’articulation gléno-humérale) et le shoulder mobility (un test
du FMS). Leurs résultats indiquent que des athlètes avec une asymétrie de rotation
au niveau gleno-humérale n’ont pas significativement de moins bons résultats au
shoulder mobility test. Dans les résultats de l’étude de Okada et al. (2011), ils
indiquent qu’aucun des tests FMS n’a de corrélation significative avec des tests de
stabilité du tronc. Cependant, il est interpellant que les résultats du test du core
stability push-up ne soient pas significatifs car ce test devrait mettre en évidence un
manque de stabilité du tronc.

Le score d’un sujet peut également être influencé par sa connaissance des tests. En
effet, Frost DM (2015) a testé des pompiers avec le FMS avant et après une
formation sur les tests. Les pompiers ont reçu les critères de cotation pour les
différents tests. Leur score global a significativement augmenté après cette
formation sur le FMS. Cela indique que les tests ne sont pas uniquement influencés
par les composantes physiques des sujets testés.

20
Il existe peu d’études comparatives comme les deux citées (Okada et al., 2011;
Sprague PA, 2014). Il serait intéressant de comparer les tests du FMS avec d’autres
tests valides. Par exemple, avec des tests isocinétiques Cybex. Ce sont des
méthodes d’évaluations et de renforcement musculaire. Il existe des méthodes
validées pour le genou ou l’épaule. Est-ce qu’un déséquilibre de force entre le
quadriceps et les ischios-jambiers mis en évidence dans un test isocinétique est mis
en évidence par des tests du FMS (deep squat, hurdle step ou inline lunge) ? Est-ce
qu’un déséquilibre de force entre les muscles droits et gauches est mis en évidence
par les tests bilatéraux du FMS ?

4.5 L’utilisation des tests


Les résultats des études inclues dans cette revue indiquent que le FMS n’est pas le
système miracle pour prédire le risque de blessures chez les sportifs. Cependant,
dans les études où il est combiné à d’autres tests (Bushman et al., 2016; Cosio-Lima
et al., 2016), les résultats sont bien meilleurs et montrent que le FMS peut avoir sa
place avant la reprise du sport ou en pré-saison. Le créateur du système dit
également : « Combinés, les tests de screening et de performances permettent
d'obtenir un meilleur aperçu des fonctions humaines que séparément. » (Cook,
2010, p. 65). Signe qui montre bien que ces tests n’ont pas été faits dans le but d’être
utilisés seuls. Le FMS met en évidence les manques de mobilité et de stabilités
articulaires ainsi que des asymétries entre les articulations. Ce sont des facteurs de
risque de blessures mais pas les seuls. Il est donc plus intéressant de le combiner à
des tests de condition physique pour avoir une vue d’ensemble de ces facteurs de
risques.

Les plus grands avantages du système FMS sont qu’il est peu chronofage,
facilement reproductible et la cotation simple et claire. Il faudrait donner quelques
lignes directives en plus pour l’interprétation des asymétries entre les articulations.
Cela permettrait d’améliorer l’un des points faibles du score global. Grâce à cela,
les tests permettront de donner un meilleur aperçu des capacités du sportif. Ensuite,
il serait intéressant de renvoyer le sportif concerné vers des tests plus précis dans le
cas d’un mauvais score global ou de doutes de l’examinateur sur une composante
du mouvement. Un sujet présentant un déficit de mobilité pour l’articulation gleno-
21
humérale pourrait être renvoyé vers le test glenohumeral total rotational motion de
Sprague PA (2014) ou des tests isocinétiques.

Dans son livre Movement, Cook (2010) ne fournit pas uniquement les tests et les
consignes pour les appliquer. Il donne également des plans d’entrainement pour
corriger les mouvements fonctionnels qui font défauts et diminuer le risque de
blessures. Cependant, ces plans d’entrainement ne concernent pas uniquement les
sujets ayant un score ≤ 14/21. Ils concernent aussi les sportifs avec un bon score car
ces entrainements entretiennent la mobilité et la stabilité articulaire au maximum.
En effet, selon lui, l’entrainement et la compétition affectent ces mouvements
fonctionnels. La fatigue, la prise de masse musculaire ou de légers traumatismes
modifient les composantes du mouvement et donc modifient les résultats des
sportifs aux tests FMS. Ces résultats peuvent être aussi bien diminués qu’améliorés.
Il pourrait être intéressant de réaliser une nouvelle étude avec différents groupes
contrôles. Par exemple, une comparaison entre des sujets ayants un score ≤ 14/21
suivant le programme d’entrainement vis à vis de sujets ayant > 14/21 ne changeant
pas leur entrainement.

22
5. Limites de cette revue

La première limite est l’élaboration des différentes étapes de cette revue. En effet,
la recherche, la sélection, l’extraction des données, l’évaluation de la qualité
méthodologique des articles compris dans cette revue et la rédaction, ont été
réalisées par une seule personne. C’est la raison pour laquelle elle ne porte pas le
nom de revue systématique malgré que la même méthodologie ait été appliquée.

La seconde limite est la quantité d’articles disponibles sur le sujet. En effet, au


moment de la recherche et de la sélection des études, il n’y avait que 24 articles
disponibles dont 10 répondants aux critères donnés. Cette revue aurait pu avoir une
plus grande puissance si la documentation sur le sujet était plus développée. De
plus, il y a une grande diversité de méthodologies rencontrées à travers les articles.
Les échantillons, le recensement des blessures ou la durée d’évaluation varient
fortement d’une étude à l’autre. Cela rend plus compliqué de tirer des conclusions
de l’efficacité des tests FMS sur la prédiction du risque de blessures.

Enfin, la dernière limite est l’aspect uniquement théorique de cette revue. En effet,
il y a une série de propositions et d’hypothèses émises dans la discussion pour
améliorer le système FMS et il aurait été intéressant de tester directement ces
propositions. Il n’a malheureusement pas été possible d’aller plus loin en raison du
manque de temps.

23
24
6. Conclusion

Cette revue de la littérature avait pour but de déterminer les causes du manque de
validité du Functional Movement Screen dans le cadre de la prédiction du risque de
blessures. En raison de la grande diversité de méthodes et plus particulièrement des
nombreuses définitions de blessures prises en compte à travers les études, il a été
difficile de ressortir des causes claires et précises. Il en est ressorti des causes
probables à investiguer dans de prochaines études.

Tout d’abord, l’une des premières causes, est le risque multi-factoriel des blessures.
Beaucoup d’études prennent une définition très large de la blessure, reprenant dès
lors une série de facteurs comme les contacts ou la fatigue. Le FMS n’évaluant
qu’une partie de facteurs de risque de blessure, il est compliqué de pouvoir prédire
le risque pour toutes les blessures. Il serait intéressant de classer les types de
blessures et de définir quels types peuvent être prédits par le FMS.

Ensuite, une autre cause probable, est le score global du système FMS. De base, il
est l’un des plus grands avantages du système car il est simple et rapide. Cependant,
il apparaît un peu trop réducteur et n’est pas censé être interprété. Les asymétries
n’apparaissent pas dans ce score global. De plus, un simple score chiffré ne donne
pas d’indications sur les compensations éventuelles. Une cotation sur 100 points a
été mise au point et apparaît plus précise. Il serait intéressant d’améliorer ce score
en incluant ces asymétries et en interprétant plus le résultat. Il semble important de
savoir les causes d’un bon ou d’un mauvais résultat en complément d’une simple
note.

Une autre conséquence de ce manque de validité peut également être le fait que les
tests ne mésurent pas ce qu’ils sont censés mesurer. Il existe peu d’études
comparatives et il serait intéressant de pouvoir comparer les résultats de tests
valides avec ceux du FMS. Une piste est la comparaison du FMS avec des tests
isocinétiques Cybex.

25
Enfin, les tests ne devraient pas être utilisés seuls pour la prédiction de blessures.
En effet, ils n’ont pas été conçus pour cela et les résultats sont meilleurs quand ils
sont associés à des tests de condition physique. De plus, il existe un plan
d’entrainement pour améliorer les déficits mis en évidence par les tests. Cependant,
ce plan est destiné à tous les sujets pour entretenir la mobilité et la stabilité
articulaire.

26
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29
30
Annexe : description tests FMS
Scoring sheet (feuille de cotation)

31
Deep squat :

 Départ : pieds parallèles à la largeur des épaules. Pour l’écartement


des mains sur le baton, placer celui-ci sur la tête et les bras doivent
former un angle de 90° puis tendre les bras
 Le sujet doit s’accroupir le plus bas possible en gardant les talons au
sol, les genoux dans l’axe des orteils et le regard à l’horizontal. Si
les talons se décollent, placer une petite cale sous les talons (3cm)
 Origines multifactorielles d’un mauvais score :
o Mobilité réduite de la partie supérieure du torse, une mobilité
faible de l’articulation scapulo-humérale, de la cage/colonne
thoracique
o Pour les membres inférieurs, une faible mobilité dorsale de
cheville, une limitation de la flexion de genou ou de hanche
o Une mauvaise stabilisation et un mauvais contrôle moteur

Conseils pour l’évaluation :

 Observer le sujet de face et de profil


 Toutes les positions restent inchangées quand on place une cale sous les
talons
 Ne pas juger individuellement les composantes du mouvement, ni
interpréter la cause d’un mauvais score lors du testing
 Ne pas coacher le mouvement, simplement répéter les consignes si besoin
 Demander s’il y a une quelconque douleur
 Dans le doute, attribuer un score plus bas

32
33
Hurdle step

 Mesurer la hauteur sol-tubérosité tibiale antérieure = hauteur de la haie


 Le patient se tient debout derrière le milieu de la haie
 Tenir le bâton sur le haut du dos
 Pieds joints puis lever un pied qui doit rester dans l’alignement du tibia et la
colonne doit rester dans l’alignement du corps. Toucher le sol de
l’autre côté de la haie avec le talon et revenir pieds joints. On le
fait lentement en contrôlant
 Dire au patient qu’il doit se grandir le plus possible

 Observer le torse de face et de profil

 Noter le passage de la haie (déviations...)

 La jambe d’appui doit rester en contact avec la haie

 Si un score faible est présent :


o Mauvaise stabilité de la jambe d’appui
o Mauvaise mobilité de la jambe dynamique
o Il faut considérer que ce test demande une mobilité
bilatérale asymétrique de la hanche porteuse et une
stabilité dynamique de la hanche controlatérale

34
35
Inline Lunge

 Mesurer la hauteur sol-tubérosité tibiale antérieure = distance entre les 2


pieds lors de la fente

 Tenir un bâton le long de la colonne avec une main derrière le cou et


l’autre au niveau lombaire, le bâton doit rester en contact avec le corps

 Puis descendre le genou arrière jusqu’à ce qu’il touche le talon avant et


remonter

 Si la jambe droite est avancée, c’est le score pour le coté droit

 Le bâton reste en contact avec le dos

 Les talons sont posés au départ et le talon avant reste posé tout le long du
test

 Attention à l’équilibre

 Si un faible score se présente :

o Faible mobilité des chevilles, des genoux, des hanches


o Faible stabilité dynamique des membres porteurs
o Limitations dans la région thoracique

36
37
Rotary Stability
 Mesurer la main du patient (pli distal du poignet à l’extrémité du 3ème
doigt) = distance maximum entre les 2 poings

 Fermer les poings avec le pouce à l’intérieur

 Puis extension, adduction, rotation médiale et flexion, abduction, rotation


latérale

 Mesurer la distance entre les 2 poings

 L’épaulement supérieur donne le côté pour le score

 Garder les poings fermés

 3 points si au plus une longueur de main

 2 points si moins d’une longueur et demie

 1 point si plus d’une longueur et demie

 Si un score faible se présente :

o Perte de rotation médiale et/ou de rotation latérale



o La stabilité scapulaire dépend de la mobilité thoracique
o Raccourcissement du petit pectoral, grand dorsal, des abdominaux
ce qui arrondit les épaules
o Une dysfonction scapulo-thoracique qui influe sur l’articulation
scapulo-humérale

Test de compensation

 Si une douleur apparait, le test de compensation devient positif et il faut


mettre un score nul au test du shoulder mobility

38
39
Active Straight-Leg Raise
 Décubitus dorsal, bras le long du corps, paumes de mains vers le haut, la
tête reposant sur le plan, les plantes de pieds perpendiculaires au sol

 Placer une planche sous le creux poplité qui doit rester en contact avec
celle-ci

 Un bâton vertical entre l’EIAS et l’articulation fémoro-tibiale

 Demander de lever la jambe le plus haut possible tout en gardant le contact


avec la planche

 3 points si le bâton est entre EIAS et la demi cuisse

 2 points si le bâton est entre la demi cuisse et le genou

 1 point si le bâton est sous le genou

 Si la jambe droite se lève, c’est pour le score à droite

 Avoir une position neutre des deux membres inférieurs (orteil au zénith)

 Si un score faible se présente :

o Mauvais contrôle pelvien


o Mobilité insuffisante de la jambe opposée (rigidité et
limitation d’extension)
o Mauvaise flexibilité fonctionnelle du membre inférieur
mobile
o Cela représente un mouvement statique automatique de la
hanche non mobile associé à une hanche mobile consciente

40
41
Trunk Stability Push-Up

 C’est un mouvement de poussée symétrique

 Décubitus ventral, les bras sont tendus au-dessus de la tête

 Il existe une différence entre les hommes et les femmes :

o Hommes : pouces au niveau du front


o Femmes : pouces au niveau du menton

 Genoux tendus, chevilles en position neutre

 Réaliser la pompe

 Le corps doit se mouvoir en un bloc

 Si cela est trop difficile, il faut abaisser les mains en direction caudale

 Score hommes :

3 points si pouces au niveau du front

2 points si pouces au menton

1 point incapacité à lever le bassin

 Score femmes :

3 points si pouces au niveau du menton

2 points si pouces au niveau de la clavicule

1 point incapacité à lever le bassin

 Les mains ne bougent pas au cours du test

 La poitrine et le ventre quittent le sol en même temps

 Si un score faible se présente :

o Stabilisation pauvre du tronc


o Manque de force

42
o Mauvaise stabilité scapulaire
o Limitation de la hanche et de la colonne thoracique

Test de compensation :

 Si une douleur apparait, le test de compensation devient positif et il faut


mettre un score nul au test du push up

 C’est une extension de la colonne à partir de la position de pompe

43
44
Rotary Stability

 Quatre pattes avec la planche (parallèle à la colonne) entre les mains et les
jambes

 Les épaules et les hanches sont perpendiculaires au sol

 Les chevilles sont neutres et les plantes de pied sont perpendiculaires au sol

 Les pouces, les genoux, et les pieds touchent la planche

 Il faut étendre les bras et les jambes du même coté puis rapprocher le genou
et le coude si possible en unilatéral

 Score :

o 3 points : si conforme à la définition


o 2 points : si diagonale et/ou pas conforme à la définition
o 1 point : si diagonale avec beaucoup de compensations, les bras et
les jambes
o sous la parallèle au sol

 Le bras donne le côté pour le score

 Les bras et hanches sont perpendiculaires pendant tout le mouvement

 La rencontre coude-genou se fait au-dessus de la planche ou juste à coté

 Si score faible :

o Faible stabilisation du tronc


o Faible stabilité de la hanche et de la scapula
o Faible mobilité des genoux, des hanches, des épaules et de la
colonne.

Test de compensation :

o Si une douleur est présente, le test de compensation est positif, et


mettre un score nul pour le test de stabilité en rotation

o Faire une extension de la colonne avec les fesses positionnées sur


talons et la poitrine contre les genoux. Les mains doivent aller le plus
loin possible

45
46
Annexe II : Descriptif des scores PEDro

Items/auteurs Lisman et al. Cosio-Lima Knapik et al. Bushman et Garrison


(2013) et al. (2016) (2015) al. (2015) et al.
(2015)
les critères d’éligibilité ont été précisés Oui Oui Oui Oui Oui

les sujets ont été répartis aléatoirement dans les N N N N N


groupes
la répartition a respecté une assignation secrète N N N N N

les groupes étaient similaires au début de l’étude au N N N N N


regard des indicateurs pronostiques les plus
importants

tous les sujets étaient “en aveugle” N N N N N


tous les thérapeutes ayant administré le traitement N N N N N
étaient “en aveugle”

47
tous les examinateurs étaient “en aveugle” pour au N N N N N
moins un des critères de jugement essentiels
les mesures, pour au moins un des critères de jugement O O O O O
essentiels, ont été obtenues pour plus de 85% des sujets
initialement répartis dans les groupes
tous les sujets pour lesquels les résultats étaient O O O O O
disponibles ont reçu le traitement ou ont suivi
l’intervention contrôle conformément à leur
répartition ou, quand cela n’a pas été le cas, les données
d’au moins un des critères de jugement essentiels ont
été analysées “en intention de traiter”
les résultats des comparaisons statistiques intergroupes O O O O O
sont indiqués pour au moins un des critères de
jugement essentiels
pour au moins un des critères de jugement essentiels, 0 O O O O
l’étude indique à la fois l’estimation des effets et
l’estimation de leur variabilité
Score total/10 4/10 4/10 4/10 4/10 4/10

48
Qualité moyen moyen moyen moyen moyen

Annexe II : Descriptif des scores PEDro (suite)


Items/auteurs De la Motte et O’connor et Kazman et Kiesel et Kodesh et
al. (2016) al. (2011) al. (2014) al. (2007) al. (2015)
Les critères d’éligibilité ont été précisés Oui Oui Oui Oui Oui
Les sujets ont été répartis aléatoirement dans les groupes N N N N N
La répartition a respecté une assignation secrète N N N N N
Les groupes étaient similaires au début de l’étude au regard N N N N N
des indicateurs pronostiques les plus importants
Tous les sujets étaient “en aveugle” N N N N N
Tous les thérapeutes ayant administré le traitement étaient N N N N N
“en aveugle”
Tous les examinateurs étaient “en aveugle” pour au moins N N N N N
un des critères de jugement essentiels
Les mesures, pour au moins un des critères de jugement O O O O O
essentiels, ont été obtenues pour plus de 85% des sujets
initialement répartis dans les groupes

49
Tous les sujets pour lesquels les résultats étaient disponibles O O O O O
ont reçu le traitement ou ont suivi l’intervention contrôle
conformément à leur répartition ou, quand cela n’a pas été
le cas, les données d’au moins un des critères de jugement
essentiels ont été analysées “en intention de traiter”
Les résultats des comparaisons statistiques intergroupes O O O O O
sont indiqués pour au moins un des critères de jugement
essentiels
Pour au moins un des critères de jugement essentiels, 0 O O O O
l’étude indique à la fois l’estimation des effets et l’estimation
de leur variabilité
Score total/10 4/10 4/10 4/10 4/10 4/10
Qualité moyen moyen moyen moyen moyen

50
Résumé du mémoire
Objectifs : Le but premier de ce travail était de réaliser une revue de la littérature
sur base d’articles récents évaluant le système FMS (Functional Movement Screen)
dans le cadre de la prédiction du risque de blessures pour trouver les causes du
manque de validité des tests. Le second objectif était de proposer une série
d’ajustements ou de pistes à explorer dans le but d’améliorer le système FMS.
Méthode : Une recherche documentaire a été réalisée à travers 4 bases de données
électroniques. Seuls les articles ayant répondu aux critères PICO(S) et paru après
2005, ont été sélectionnés.
Résultats : Seulement 10 articles sur 24 ont répondu aux critères d’éligibilités. Les
résultats montrent effectivement de mauvais résultats pour les tests dans le cadre
de la prédiction du risque de blessures. Il apparaît que la définition de blessure, le
risque multi-factoriel de blessure, le score global et la validité interne des tests,
sont les causes principales du manque de validité du système FMS.
Conclusions : Les résultats ont permis de ressortir différentes causes du manque
de validité du système FMS. La définition de blessure, le risque multi-factoriel de
blessure, le score global et la validité interne des tests sont les causes principales.
Cependant, en raison de l’hétérogénéité de méthodologie à travers les études, ces
causes ne sont pas claires et précises. Les études ont permis donner des pistes pour
la comparaison des tests FMS avec d’autres tests validés. Des propositions
d’améliorations ont également été envisagées pour le score global des tests et au
niveau de la définition de blessure.

Place Pierre de Coubertin, 1 bte L8.10.01, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique www.uclouvain.be/fsm

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