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. Ouvrage collectif et d'une telle ampleur


qu'il serait impossible de citer ici toutes les personnes
/ qui y ont participé.
Mais elles coïncident toutes à reconnaître
qu'il est le fruit du savoir populaire,
qu'il a été élaboré avec les populations de la Caraïbe
et à leur intention et que, de ce fait,
c'est à elles qu'il appartient ainsi que ses résultats.

Comité de rédaction de la version originale en espagnol


L. Germosén-Robineau, B. Weniger, A. Carballo et S. Lagos-Witte

Comité éditorial de la version française


B. Weniger, C. Moretti et M. Sauvain

Éditeur scientifique
L. Germosén-Robineau

l -----------'J
enda-caribe (environnement et dévelop-
pement dans la Caraibe) est l'antenne régio-
nale pour la Caraibe de l'organisation inter-
nationale Environnement et Développement
du Tiers Monde, enda tiers monde, dont
le siège est à Dakar (Sénégal). Active dans
la Caraibe depuis 1980, enda a signé en
1982 un accord avec le gouvernement domi-
nicain afin de s'établir dans le pays.

Dans le respect de l'environnement, enda-


caribe met en œuvre des activités dans les
domaines suivants : agriculture, santé
publique, plantes médicinales, constructions
avec des technologies adaptées, assainisse-
ment environnemental, artisanat et auto-
développement des quartiers populaires.

Ce travail s'adresse aux secteurs populaires


marginalisés de la République Dominicaine
et du bassin de la Caraibe.

enda-carfbe ©enda-caribe
apdo.3370 Saint-Dorningue, 1996
Santo Domingo, Repùblica Dominicana
ISBN 2-85275.026.0
Tel: (1) (809) 566-8321
Dernière révision botanique : Ricardo Garcia
Fax: (1) (809) 541-3259
Quasi totalité de la collection de l'herbarium :
Francisco Jiménez
Mels: Dessins : Sésar Rodriguez et Daniel Ortega
ecaribe@aacr.net Dactylographie et révision: Harlex Nùfiez
enda.caribe@codetel.net.do Traduction de l'espagnol :Yvonne Bellion
Logo Tramil : Pascual Bailén
Dessin de couverture : Momordica charantia,
Conférence électronique Tramil : Collection Heberhardt, Cliché F. Guilbert
trami1@reacciun.ve © MNHN, Paris.
Pharmacopée caribéenne
Page Tramil sur Internet: (première édition)
http://www.funredes.org/endacaribe Lionel Gerrnosén-Robineau (éd. scientifique)
ITramil.htlm plantes médicinales; usages thérapeutiques;
médecine traditionnelle; botanique; pharmacopée;
groupes ethniques; recherches; séminaires; caraibes
Conception et mise en page:
Studio Primart
©1999, Editions Emile Désormeaux
, 3, rue du général Galliéni, 97200 Fort-de-France

c.··V· ,'..

2 Tramil
Quelques personnes ayant contribué
à la Pharmacopée Caribéenne
à travers le programme TRAMIL

Amparo C., FCZC, Rep. Dom.; Germosén P., Rep. Dom.; Rabess G., SPAT, Dominique;
Arango G., U. d'Antioquia, Colombie; Gimenez P., CESAP, Vénézuela; Roersch C., CMA, Pérou;
Benederti M.D., U. de .Mayagüez, Giron L., Farmaya, Guatemala; Rolland A., !EE, France;
Porto Rico; Gleye J., u.Toulouse, France; Rouzier M., SOE, Haïti;
Bourdy G., IBBA-ORSTOM, Bolivie; Grandguillote M., LAMBDA, Marie Royer J,F., Prescrire, France;
Bourgeois P., UAG, Guadeloupe; Galante; Rueda R., HULE,Nicaragua ;
Câceres A., USAC, Guatemala; Guardado J., TRAMIL-CA, Saavedra D., U. de Leon, Nicaragua;
Câmbar P., UNAH, Honduras; Nicaragua; Saenz Rodriguez MT., U. de Séville,
Carballo A., Kurhotel, Cuba; Guerrero R., Coll. of Pharmacy, Porto Espagne;
Charles c., MCA-SPAT, Dominique; Rico; Sandberg F., U. Uppsala, Suède;
Chonkel A., CMB, Guadeloupe; Gupta M., U. de Panama; Saravia A., CONAPLAMED,
Correa M., U. Panama; Gyllenhaal C., PCRPS, USA; Guatemala;
Craig M., H. for P., Belize; Henrys n, SOE, Haïti; Saturne A., Lab. Subst. Nat., Haïti;
Daguilh R, Fac. Méd., Haïti; Henrys J.H., SOE, Haïti; Sauvain M., IBBA/ORSTOM, Bolivie;
Darnault J,J., Martinique; Herrera J., U. del Valle, Colombie; Schiefenhovel W:, Max Planck Inst.,
Delens M., CESAP, Vénézuela; House P., CID, Angleterre; RFA;
DukeJ., USA; Jean-Pierre L., Nat. Trust, Sainte Schmeda G., U. de Talca, Chili;
Duran R., CrCy, Mexique; Lucie; Sierra P., MINSAP, Cuba;
Espôsito Avella M., U. de Panama; Jiménez F., JESD, Rep. Dom.; Soejarto D., U. oflllinois, USA;
Ferrigni N., Lab. Prod. Nat., Jiménez S., U. de Antioquia, Solis P., CIFLORPAN, Panama;
Vénézuela; Colombie; Sotomayor u., CNMP, Nicaragua;
Fleurentin J, CSE, France; Joseph H., SNPG, Guadeloupe; Souza Brito A., Unicamp, Brézil;
Forero E., U. Nacional, Colombie; Lagos-Witte S., UNAHfTRAMIL-CA, St Rose G., Sainte Lucie;
Fournet J., INRA, Guadeloupe; Honduras; Tercero N., TRAMIL-CA, Nicaragua;
François M.D., SNPG, Guadeloupe; Le Grand A., RTr, Hollande; Torres C., UNAH, Honduras;
Garcia Giménez M.D., U. de Séville, Le Blanc E., SPAT, Dominique; Vàsquez Tineo M., QUIPRONA, Rep.
Espagne; Lindenmayerv., DED-enda, Dom.;
Garcia M., U. de Costa Rica; Rep.Dom.; Waechter P., ACCT;
Garcia R, JESD, Rep. Dom.; Liogier A., Jardin Botânico, Porto Weniger B., U. Strasbourg.
Rico;
Longuefosse J.L., AVPMC,
Martinique;
Madariaga L., U. de San Carlos,
Guatemala;
Marcelle G., Prod. Chem. Lab.,
Grenade;
Martin G., People & Plants;
Méndez M., crcy, Méxique;
Morerti C., IBBA-ORSTOM, Bolivie;
Moron F., Lab. Cent. Farm., Cuba;
Nossin E., AVPMC, Martinique;
Nufiez H.,enda, Rep. Dom. ;
Ocampo R, CATIE, Costa Rica;
Ochoa L., UNAH, Honduras;
O'Reilly A., Min. of Agriculture,
Antigua;
Peeters A., MNHN, France;
Pineda M., enda, Rep. Dom.;
Pino H., CESAP, Vénézuela;
Pinzén M., CEMED, San Andrés;
Pousset J.L., U. Poitiers;

Pharmacopée caribéenne 3
SOMMAIRE

Quelques personnes ayant contribué


à la Pharmacopée Caribéenne
à travers le programme Tramil, 3
x Principaux appuis institutionnels, 6
'>: Participations scientifiques, 7
'! Index de noms scientifiques botaniques, 8
r Index de noms vernaculaires, 10
-: Index des familles botaniques, 13
Index par familles de problèmes de santé, 14
Introduction, 15
Méthodologie sur les enquêtes
ethnopharmacologiques, 17

'); Stratégie TRAMIL en matière


de qualité et d'efficacité, 19
,v Activités pharmacologiques liées
aux usages qui ont été rapportés
jusqu'à présent dans les enquêtes, 20
" Principe de classification TRAMIL, 24
,)( Recommandations générales, 26
:;( Monographies des espèces, 29
x Herbiers où l'on peut trouver
des numéros de registre
, (vouchers) TRAMIL, 486
Particularités botaniques du bassin
de la Caraibe, 487
.»: Carte TRAMIL, 490

Pharmacopée caribéenne 5
r TRAMIL:
Recherche scientifique
et usage populaire
des plantes medidnales
dans la caraïbe

Principaux appuis Éditions


institutionnels au programme «Vers une Pharmacopée»
TRAMIL:

ACCT enda-caribe
AUPELF Jardin Botanique de St. Domingue
U. d'Antioquia
Coopération française
SNPG
CRDIIIDRC UAG
DGRST CONAPLAMED
enda Lm. UNAH
Fondation de France MINSAP
UASD
OEA CEDEE
IRD (anciennement ORSTOM) IRD (anciennement ORSTOM)
UNESCO U. de Port au Prince

l~ ----,j
6 Tramil
r Participations scientifiques
TRAMIL
Centre Universitaire Antilles/Guyane-Guadeloupe
Université Autonome de Santo Domingo-République Dominicaine
Université d'Antioquia Medellin - Colombie
Université Centrale du Venezuela
Universités de Caen, Metz, Poitiers, Toulouse et Strasbourg - France
Université de Costa Rica
Université de Dakar - Sénégal
Universités de Groningen & Leyden - Hollande
Université d' Haïti
Université d'Illinois - Chicago
Université de Panama
Université de San Carlos - Guatemala
Universités de Campinas et de Sao Paulo - Brésil
Université de Séville - Espagne
Université de Talca - Chili
Université d'Uppsala - Suède
Université del Valle Cali - Colombie
Université Nationale Autonome du Honduras
Université Nationale Autonome de Leon au Nicaragua
Université Nationale Pedro Henriquez Urefia - République Dominicaine"

·Association pour la Valorisation des Plantes Médicinales Caribéennes


AVPMC-Martinique
·Centre de Recherche de Biologie Marine - CIBIMA - .Rép. Dominicaine
·Centre de Recherche Scientifiques du Yucatan - CICY - Mexique
·Muséum National d'Histoire Naturelle - Ethnobiolologie - France
·Centre Nat. de la Médecine Populaire Traditionnelle, Min. de Santé du Nicaragua
-Chemistry department, University ofWest Indies - Trinidad
·CONAPLAMED & FARMAYA - Guatemala
-Folk Research Center - FRC - Sainte Lucie
•Forestry Department & National Trust - Sainte Lucie
•Institut de Médecine Légale, Lausanne - Suisse
-Institut Mexicain de Sécurité Sociale - (ex-IMEPLAM) - IMSS - Mexique
·Jardin Botanique du Missouri - USA
·Jardin Botanique Dr. Rafael Moscoso - Rép. Dominicaine
·Kurhotel de Topes de Collantes - Cuba
•Laboratoire d'Éssais Biologiques - LEBI - Costa Rica
·Max-Plank Institut - Allemagne
•Ministère de la Santé Publique - Cuba
·Movement for Cultural Awareness - MCA - La Dominique
-Institut de Recherche pour le Développement (ex ORSTOM)-
Guyane Française & IBBAIORSTOM - Bolivie
•Produce Chemist Laboratory - Grenade
•Royal Tropical Institute - Hollande
-Savoir Naturel Populaire de Guadeloupe - S.N.P.G. - Guadeloupe & Marie Galante
·Service Oecuménique d'Entraide - S.O.E - Haïti
·Station Expérimentale de Plantes Médicinales «Dr. Roigr - Cuba

Pharmacopée caribéenne 7
Index
de noms scientifiques
botaniques

E ="'==
Abelmoschus esculentus, 30,31 Calocarpurn mammosum, 365 Eleocharis interstincta, 190, 191
Acacia curnanensis, 369 Canavalia ensiformis, 80, 81 Eryngium foetidum, 194, 195
Acalypha alopecuroidea, 34, 35 Capsicum annuum, 84, 85 Eucalyptus sp, 198, 199
Acalypha arvensis, 38, 39 Capsicum frutescens, 85 Eupatoriurn odoratum, 204, 205
Achyranthes altissima, 99 Carica papaya, 88, 89
Allium sativum, 42, 43 Cassia .alata, 395
Ambrosia peruviana, 50,51 Cassia occidentalis, 401
Foeniculurn vulgare, 210,211
Andropogon citratus, 175 Catalpa longissima, 94, 95
Anethurn graveolens, 54, 55 Chamissoa altissima, 98, 99
Argemone mexicana, 58, 59 Chenopodium ambrosioides,
102,103
Guazuma tomentosa, 217
Chrysanthemum parthenium,
Guazurna ulmifolia, 216, 217
439
Beta vulgaris, 64, 65 Cinnamomum verum, 108, 109
Bignonia longissima, 95 Cinnamomum zeilanicum, 109
Bixa orellana, 70, 71 Cissampelos pareira, 112, 113
Hamelia patens, 222, 223
Brassica rapa, 76, 77 Cissus sicyoides, 117
Hibiscus rosa-sinensis, 228, 229
Cissus verticillata, 116, 117
Hibiscus esculentus, 31
Citrus aurantifolia, 120, 121
Citrus aurantium, 122, 123
Citrus limetta, 132, 133
==.=rn=rn. J
Citrus sinensis, 124, 125 jatropha curcas, 232, 233
Cocos nucifera, 136, 137 jatropha gossypiifolia, 238, 239
Coffea arabica, 142, 143 Justicia pectoralis, 242, 243
Colubrina arborescens, 150, 151
Cornutia pyramidata, 154, 155
Crescentia cuiete, 158, 159
Kalanchoe pinnata, 246, 247
Cucurbita moschata, 162, 163
Curcuma domestica, 169
Curcuma longa, 168, 169
Cymbopogon citratus, 174, 175

Datura stramonium, 180, 181


Dioscorea bulbifera, 186, 187
Dolichos ensiforrnis, 81

8 Tramil
Lantana camara, 252, 253 Ocimum americanum, 323 Tagetes lucida, 432, 433
Lycopersicon esculentum, 256, Ocimum basilicum, 322, 323 Tanacetum parthenium, 438,
257 Ocimum canum, 323 439
Ocimum gratissimum, 328,329 Theobroma cacao, 442, 443
===, M ""'f"=_ _
k-§···èM
Thevetia peruviana, 446,447
Thymus vulgaris, 450,451
Mammea americana, 262, 263
Manihot esculenta, 266, 267 ==~,p ---''''== Tradescantia spathacea, 458,
459
Matricaria courrantiana, 271 Persea americana, 332, 333 Trichilia hirta, 462, 463
Matricaria recutita, 270, 271 Persea gratissima, 333
Mentha citrata, 278, 279 Petiveria alliacea, 338,339 ___ Z =""'
Mentha x piperita, 282, 283 Pimenta dioica, 344, 345
Mimosa juliflora, 369 Pimenta racemosa, 348,349 Zea mays, 466, 467
Momordica charantia, 288, 289 Piper auritum, 354, 355 Zingiber officinale, 470,471
Morinda citrifolia, 296, 297 Plantago major, 358, 359 Zingiber purpureum, 482, 483
Moringa oleifera, 301 Pouteria sapota, 364, 365
Moringa pterygosperma, 300, Prosopis iuliflora, 368, 369
301 Pseudognaphalium viscosum,
Musa x paradisiaca, 306, 307 374,375
Myristica fragrans, 312, 313 Psidium guaiava, 378,379

= __== N ""====""
Nicotiana tabacum, 318, 319 Rhoeo discolor, 459
Rhoeo spathacea, 459
Ricinus communis, 384, 385
Rollinia mucosa, 390, 391

41 s
Senna alata, 394, 395
Senna occidentalis, 400, 401
Sida rhombifolia, 406,407
Sideroxylon sapota, 365
Simarouba glauca, 410,411
Solanum americanum, 414, 415
Solarium nigrescens, 418,419
Solanum tuberosum, 422, 423
Syzygium aromaticum, 426,427

Pharmacopée caribéenne 9
Î Index de noms
vernaculaires

Betterave, 65 Carmentine, 243


Bija,71 Casse ailée, 395
Achiote,71 Bilimbi,297 Chardon, 59 Faux-anis, 55
Aguacote, 333 Bitter orange tree, 123 Chadron béni, 195 Faux murier, 253
Agouman, 415 Bois de fer, 151 Chadwon beni, 195 Fenouihl, 211
Ail, 43,378,426 Bois dartre, 395 Chadron étwalé, 195 Feuille-poisse, 247
Ajl,85 Bois d'Inde, 345 Chamico, 181 Fève-d'enfer, 233
Ajo, 43 Bois d'oranger, 123 Chance, 247 Feuilles à vers, 103
Alaman, 415 Bois radegonde, 95 Chapantyé, 243 Fever grass, 175
Albahaca, 323,329 Balyé wonzè, 407 Chardon, 59 Fèy chôch, 247
Albahaca vaca, 329 Bonbonnier, 253 Chardon béni, 59 Fèy doulè, 297
Altamiza, 439 Bondamanjak, 85 Chêne d'Amérique, 95 Fèy grenn, 385
Anamù, 339 Boul di mas, 459 China, 125 Fèy ésans jiwôf, 349
Apacin, 339 Bouton d'or, 271 Choublak, 229 Fey koulant, 195
Apazote, 103 Bruca, 401 Cilantro ancho, 195 Fèy maltèt, 247
Arbre à lait, 447 Bruia, 247 Cinnamon, 109 Fig, 307
Argemone, 59 Bwa-béronm, 349 Citron vert, 121 Fèy sezi, 447
Arada,339 Bwadchèn, 95 Citronelle, 175 Fleri nowèl, 205
Artemisa,51 Bwaden, 349 Clavo dulce, 427 Flè solèy, 271
Asorosi, 289 Bwaden'n, 345, 349 Coco, 137,390,410, Fleur dartre, 395
Atiyoyo, 329 Bwadohèn,95 Coconut tree, 137 Fleurit Nœl, 205
Auyama, 163 Bwadém, 217 Cocotier, 137 Fonbazen, 323,329
Avé,339 Bwa jenou, 253 Culantro, 195 Frèn, 411
Avocat, 333 Bwa kak, 155 Culantro de coyote, 195 Feuille de Sainte-Marie,
Bwa karal, 155 Culentro de culebra, 355
Bwa kasav, 155 195 Frijolillo, 401
Bwalèt, 447 Cundeamor, 289
Babad,247 Bwa savann, 155 Curia, 243
Balambala, 401 Bwa wa tau, 253
Balè onz euw, 407 Garlic,43
Balier savanne, 407 Géritout, 205
Daguilla, 411 Gingembre, 471
Balyé dizè, 407 Danday, 339, 191
Balyé wonzé, 407 Cabalonga, 447 Ginger, 471
Dartre, 395
Banna'n pis, 307 Cacao, 443 Giraumon, 163
Dartrier, 395
Banna'n matenten, 307 Cachiman morveux, 391 Giroflier, 427
Datira, 181
Bananier, 307 Café,143 Gonbo,31
Datyè,395
Barajo, 395 Café moucha, 401 Gôsko,123
Dégonflé, 35
Basen, 329 Calaica, 289 Gouyav, 379
Digo, 401
Basilik, 329 Calebassier, 159 Goyavier, 379
Douvan douvan, 339
Bay run, 349 Candongo,391 Gran bazilik, 323
Diten frans, 451
Bayawond blan, 369 Canela, 109 Griyav, 379
Douvan nèg, 339
Bazilik,329 Cannelier de Ceylan, Gro-kokliko, 229
Ben aile, 301 109 Gros curage, 459
Bejuco caro, 113 Caractère des hommes, Gros raquette crapaud,
Benzolive, 301 247 459
Berrôn, 349 Cardosanto, 59 Eucalyptus, 199 Guâcima, 217
Bètrouj,65 Carmentin, 243 Eucalipto, 199 Gro zeb gra, 459

10 Tramil
Guava, 379 Kako, 443
==M ==, N =,~=
Guayava, 379 Kalalou,31
Guinea hen, 339 Kalbas, 159 Mabi,151 Naranja agria, 123
Gumbo,31 Kamomiy, 375 Mabizou, 253 Naranja dulce, 125
Kannèl,109 Macuy, 416,419 Navet, 77
H rw'f7'7'T~'
Kapab,151 Magueyito, 459 Noix serpent, 447
Karapat, 385 Maiden blush, 289 Nutmeg,313
Haba,81 Kaspyant, 401 Maiz, 467 Nuez moscada, 313
Hibiscus, 229 Kasyalata, 395 Makristi, 385
Hierba buena, 279, 283 Kawapat, 385 Malagueta, 345
Hierbamora, 415, 419 Kloujiwôf,427 Malaguette, 349
Hierba dei cancer, 39 Koklikowoui, 229 Maloko, 301 Okra, 31
Hierba de San Juan, 433 Koko,137 Mamey, 263, 271 Onoto,71
Higuera, 385 Kokouli, 289 Mandja, 169 Orange amère, 123
Higuereta, 385 Konkonm chyen, 181 Manjé kouli, 289 Oranger, 125
Higüero, 159 Konsoud wouj, 459 Mant glasyal, 439
Hinojo, 55, 211 Koray, 223 Manyok,267 p
Hoja dei aire, 247 Koujourouk, 339 Manzanilla, 271, 275, 282
Hoja de Santa Maria, Koulant, 195 Margose à piquants, 289 Papa, 423
355 Paico, 103
Mari dèye lapot lopital,

1
==L 253 Palmakristi,385
Marikrab, 253 Papaya,89
Labsent,51 Maskèti,385 Pat chwal, 113
Igname, 187 Lang chat, 205 Masoko, 187 Paveka, 298
Indigo, 401 Lanmant, 283, 279 Mavizou, 253 Pavot épineux, 59
Ipacina, 339 Lanmant glasyal, 439 Mayi,467 Pavot du Mexique, 59
Iyâ, 433 Lanmant-glasyal-fimèl, Mèdsinyé barachen, 239 Paw paw, 89
439 Mèdsinyé baryè, 233 Pazote, 103
===, J Lanmanpastiy, 283 Mèdsinyé bata, 239 Pepermint, 283
Lanni, 55,211,369 Mèdsinyé béni, 233, 239 Pericon,433
[engibre, 471 Larmwaz,35 Mèdsinyé blan, 233 Petit piment, 85
[engibre amargo, 483 Laurier jaune, 447 Mèdsinyé wouj, 239 Pilipili, 85
[enjanb, 471 Lay, 43 Mèdsiyen, 233 Pirnan-griv, 85
jiromon, 163 Leaf of life, 247 Mèdsiyen bata, 239 Piman zwézo, 85
jiroumou, 163 Liane ail, 339 Mèdsiyen wouj, 239 Piman-zwézo, 85
Jiwôf,427 Lima, 121 Menthe, 279 Piment, 87, 351
jolomocox, 433 Lime, 121,133 Menthe poivrée, 283 Piment caraïbe, 85
[on, 191 Limon, 121, 175 Mil flè, 253 Piment de Cayenne, 85
Juan primero, 411 Limon dulce, 133 Mille-fleurs, 253 Piment de la Jamaïque,
Limoncillo, 175 Millet, 359 345
==K Llantén, 359, 413 Miskad,313 Pignon d'Inde, 233
Lou gawou, 247 Monben bata, 463 Pillon, 233
Kafé,143, Lyann môl, 117 Morelle, 419 Pillon botija, 233
Kafé moka, 401 Lyann pannyé, 99 Moringa, 301 Pistou, 323
Kafé nèg, 401
Molojillo criollo, 171 Plantain, 359
Kafé zepyant, 401
Molondrôn, 31 Planten, 359
Kafé zerb pyan, 401
Muscadier, 313 Pois-sabre, 81

Pharmacopée caribéenne Il
r
Pomme de terre, 423 Siete negritos, 253 Veven pyant, 339
Pomme mexicaine, 289 Simen contra, 103 Verveine indienne, 175
Ponm chyen, 297 Simen-kontra, 103
Ponm kouli, 289
Ponm makak, 297
Sitron, 121
Sitronnèl, 175
===.w
Ponm-té, 423 Sitron-vè, 121 Wadé wadé, 407
Ponm zendyen, 289 Sitwonel, 175 Wormweed, 103
Poudre aux vers, 103 Sond,459 Woukou,71
Pourghère, 233 Sorosi,289
Pôyô,307 Soros!,289
Prino, 253 Spirit weed, 195, 199
Pwadou maron, 95 Stramoine, 181 Yanm, 187
Pwa-maldj6k, 81 Souchet des Indes, 169 • Yerba santa, 103
Pwa pyan, 401 Sweet orange, 125 Yuca, 267
Pwa-sab,81
=T z ====
r==Q Tabaco, 319 Zaboka,333
Quilete, 415, 419 Tabak,319 Zabriko, 263
Tarantantân, 395 Zabriko peyi, 263
=
= ==, R Târtago, 233
Té de limon, 175
Zacate limon, 175
Zacate té, 175
Radjé la fyèv, 195 Té limon, 175 Zèb adat, 395
Radyé marengwen, 205 Thé indien, 253 Zèb anmè, 415
Radyé pyan, 339 Thé du Mexique, 103 Zèbafè,195
Red sage, 253 Thym, 451 Zèb à kalalou, 415
Remolacha, 65 Thym à manger, 451 Zèbavè,103
Ricin, 385 Thyme, 451 Zeb-a-plon, 253
Rhubarbe Caraibe, 297 Ti bôm, 279 Zeb chapantyè, 243
Roble,95 Ti diten, 283, 451 Zèb dragon, 59
Rocouyer, 71 Ti nen, 307 Zèb lalman, 415
Rompezaragüey, 205 Tilo, 243 Zèb lémon, 175
Rose de Cayenne, 229 Ti-piman, 85 Zèb maltèt, 247
Roz-kayenn, 229 Tjitjima, 169, 483 Zèb simityè, 339
Rulo, 307 Tomate, 257, 259 Zèb sitronnèl, 175
Tonmat, 257 Zeb zortolan, 239
s Toronjil, 279, 283
Toronjil de menta, 283
Zerb charpantyé, 243
Zerb kalalou, 31
Safra, 169 Tree oflife, 247 Zerb piten, 253
Safran, 169 Tua rua, 239 Zépyant, 401
Safran batard, 169 Turmeric, 169, Zignanm, 187
Safran des Indes, 169 Turnip,77 Zoranj,125
Safran-kouli, 169 Zoranj-anmè, 123
Safran-péyi, 169
~==, V =c:=== Zoranj si, 123

'----- J
Sanglou, 247 Zouti-bata, 35, 39
Sept villes, 439 Vanne van, 329
Shoe-black, 229 Vèvèn, 253

12 Tramil
Index
des familles botaniques

_ _=, R
Acanthaceae, 242 Euphorbiaceae, 34, 38, 232, Rhamnaceae, 150
Arnaranthaceae, 98 238, 266, 384 Rubiaceae, 142, 222, 296
Annonaceae, 390 Rutaceae, 120, 122, 124, 132
Apiaceae, 54, 116, 194,210
Apocynaceae, 446
Fabaceae, 80
Arecaceae, 136
Sapotaceae, 364
Asteraceae, 50, 204, 270, 374,
432,438 Simaroubaceae, 410
Lamiaceae, 278, 282, 322, 328, Solanaceae, 84, 180,256,318,
414,418,422
450
Lauraceae, 108, 332 Sterculiaceae, 216, 442
Bignoniaceae, 94, 158 Liliaceae, 42
Bixaceae, 70
Brassicaceae, 76 ,,,,,,,,,,,M
t AY Verbenaceae, 154,252

, ."". C cl §--&
Malvaceae, 30, 228, 406
Meliaceae, 462
Caesalpiniaceae, 394, 400
Menispermaceae, 112 Zingiberaceae, 168,470,482
Caricaceae, 88
Mimosaceae, 368
Chenopodiaceae, 64, 102
Moringaceae, 300
Clusiaceae, 262
Musaceae, 306
Commelinaceae, 458,
Myristicaceae, 312
Crassulaceae, 246
Myrtaceae, 198,344,348,378,
Cucurbitaceae, 162, 288 426
Cyperaceae, 190

_="""",,,,,,,D
Papaveraceae, 58
Dioscoreaceae, 186 Phytolaccaceae, 338
Piperaceae, 354
Plantaginaceae, 358
Poaceae, 174,466

l -----'-------'J
Pharmacopée caribéenne 13
Index
par familles de problèmes
de santé
~ ~

Appareil locomoteur Gastroenterologie Neurologie et psychisme


et traumatolo~e et hepatologie Anorexie, 238
Douleur musculaire, 338 Aérophagie, 470 Céphalée, 120, 122, 124, 224,
Entorse, 120, 122, 124, 406 Affections hépatiques, 102 246,266,312,338,384,400,
Foulure, 120, 122, 124, 242, Coliques, 50, 438 422,458
384 Constipation, 384 Choc émotionnel, 378
Rhumatisme, 262, 296, 306, Diarrhée, 38,102,108,120, Crise de nerfs, 154,374,446,
338,348,384,482 122, 124,238,270,278,306, 450
Traumatisme, 384 378,470, Mauvais oeil, 80
Contusion, 242 Douleur abdominale, 54, 210, Suite de colère, 42, 142
~
328 Vertige, 142, 312
Autres syndromes Emménagogue, 84 ",,'PZ7''''..·''''''......}

Asthénie, 64, 98, 162, 306, 442 Flatulences, 34, 42, 174, 194, O.R.L. et stomatologie
Inflammation, 306, 466, 190 210,282,328 Sinusite, 338, 342
Faiblesse, 64, 98, 162, 306 Gastralgie, 54, 58, 94, 102, Maux de dents, 42,256,338,
~
210,270,278,432,438,470 348, 384, 426
Cardiovasculaire Gaz, 50, 54, 282 Maux d'oreille, 42, 120, 122,
Hypertension, 42, 88, 354 Hépatite, 142 124,158,210,322,384
. Hypotension, 174 Ictère, 162; 168 ~

Mauvaise qualité du sang, 400 Indigestion, 282, 470 Ophtalmologie


~
Nausées, 42 Affections oculaires, 30, 368
Dermatologie Maux d'estomac, 50, 112, 174, Conjonctivite, 120, 122, 124,
Abcès, 116, 168, 186 322 132, 228, 358
Affections cutanées, 42, 252, Pesanteur gastrique, 42
~

400,410,413 Spasmes, 270 Parasitologie


Affections cutanées sèches, 288 Troubles hépatiques, 168 Myases,328
Affections ganglionnaires, 116, Vomissement, 108, 194,278, Pédiculose, 288, 318, 390, 410
384 322,344,378,470 Vermifuge, 42, 102
Blessure, 306 = ~~

Boutons, 394 Gynecologie Pneumologie


Brûlures, 70, 80, 136,300,384 et obstetrique Asthme, 42, 120, 122, 124,
Candidose, 42, 232, 256 Aménorrhée, 64,94,332 136, 180, 364, 384
Cicatrisation, 222 Dysménorrhée, 270 Catarrhe, 470
Dermatose, 394 Douleurs menstruelles, 38 Dyspnée, 180, 364
Furoncles, 30, 84, 88, 116, = Oedème, 190, 466
136,204,288 Infectiologie Pneumopathie, 76, 142,252,
Infection de la peau, 38,338 Coqueluche, 470 312,384, 462
Inflammation ganglionnaire, Fièvre, 42, 94, 120, 122, 124, Toux, 120, 122, 124, 174, 198,
84,186 174,194,228,252,470 216,228,246
Mycoses interdigitales, 394 Grippe, 120, 122, 124, 136,
~

Plaie, 306 174,198,216,228,252,278, Urologie


Prurit, 42, 150,288,410 338,470 Calculs, 136, 466
Ulcère cutané, 102,204 Rhume, 174,216,246,338, Infection urinaire, 136
470 Urétrite, 88

14 Tramil
INTRODUCTION

Cette pharmacopée végétale caribéenne est l'un des résul-


tats du programme TRAMIL.
En synthèse, le point de départ de TRAMIL, ce sont
les usages de plantes à des fins médicinales qui ont été
détectés par des enquêtes s'adressant à la population cari-
béenne et mentionnés avec une fréquence égale ou supé-
rieure à 20%. Ces résultats ont été examinés par un grou-
pe 'd'experts formé de plus de 200 spécialistes dans les
domaines de l'ethnobotanique, la chimie, la pharmacie,
la médecine et le travail social sur le terrain, exerçant leurs
activités professionnelles dans des communautés de base
de la Caraibe, des universités, des instituts de recherche et
en tant que fonctionnaires de santé communautaire dans
les pays de la région et dans des pays développés.
Ce programme ne prend pas en considération les savoirs,
des thérapeutes traditionnels dont la spécificité exige
d'autres moyens d'approche.
TRAMIL est étroitement lié à la recherche appliquée,
et il vise à améliorer et à rationaliser les pratiques médi-
cinales traditionnelles populaires, basées sur l'utilisation
des plantes. L'un de ses objectifs principaux est la dimi-
nution du coût de la thérapeutique médicamenteuse,
en mettant à la disposition des populations et du person-
nel soignant de base des connaissances pratiques leur per-
mettant de traiter par les plantes certaines affections
courantes - et ce, à un coût modique et en harmonie avec
la tradition populaire.
TRAMIL se veut également une recherche-action, sus-
ceptible de constituer un outil de formation pour les

Pharmacopée caribéenne 15
médecins, les pharmaciens et le personnel des services
de santé en général, dans les programmes de santé de base.
Cette recherche doit permettre de faire participer les
communautés et les chercheurs à l'appréhension
en commun des problèmes de santé et à une réflexion
sur les solutions envisageables, techniquement et écono-
miquement acceptables.
Le premier séminaire TRAMIL (Haïti, 1984) avait éta-
bli un lien entre les enquêtes ethnopharmacologiques et
les étapes ultérieures: il a permis, entre autres, de réaliser
une sélection limitée d'espèces médicinales répondant
à un certain nombre de critères, lesquels ont été définis au
cours du séminaire, et de dégager des orientations pour les
recherches complémentaires.
Les séminaires suivants ont été consacrés à la révision des
recommandations, en fonction des résultats de ces nou-
velles recherches et des nouvelles données bibliographiques
(près de 3000 références) fournies par les participants et
par des banques de données informatisées: ACCT, Biosis,
CNRS, Fundaçao Brasileira de Plantas Medicinais - ITAU-
TEC, Max Planck Institute, Medline et plus spécialement
NAPRALERT.

_-.._._-_ .. _._
•.. _ _~--

16 Tramil
MÉTHODOLOGIE
DES ENQUÊTES
ETHNOPHARMACOLOGIQUES

L'originalité du système d'analyse TRAMIL réside dans l'ap-


proche, non seulement qualitative mais quantitative, de l'usage
populaire actuel des plantes médicinales, au moyen d'enquêtes
ethnopharmacologiques interactives, qui prennent comme point
de départ non pas des plantes mais des symptômes ou problèmes
de santé, tels qu'ils sont perçus par les groupes humains qui par-
ticipent aux enquêtes.
Dans chaque pays, la liste des problèmes de santé ayant servi
de base aux travaux de recherche a été élaborée par un groupe
pluridisciplinaire et adaptée aux réalités des communautés qui
ont pris part aux enquêtes.
La première question a trait au problème de santé et à
sa description populaire. Ensuite, la deuxième question porte sur
le recours employé la dernière fois que ce problème spécifique
s'est présenté. Ce n'est que dans le cas où le premier recours a
été une plante, que l'on demande de quelle plante il s'agit ainsi
que tous les détails concernant l'emploi, la posologie, etc. On
s'informe sur les associations et les contre-indications. On pré-
cise la posologie pour les enfants. On doit indiquer l'endroit
où l'on cueille cette plante.
Le nombre d'enquêtes est établi par un statisticien, en fonc-
tion du nombre d'habitants. Dans chaque famille, la personne
interrogée est de préférence la mère. On ne recherche pas
les personnes qui "s'y connaissent" en plantes médicinales, on
vise la population en général.
Afin d'assurer une identification sûre de la plante, soit on cueille
la plante au moment où l'enquête est réalisée, soit, avec l'aide du
taxonomiste, on cueille les plantes dont l'usage a été significatif.
On trouvera dans ce livre un index des symptômes signalés
dans les enquêtes. L'emploi de termes appartenant à la méde-
cine académique dans la description des affections citées ne doit
pas faire oublier nos efforts constants pour trouver les corréla-
tions les plus rapprochées possible entre la représentation tra-
ditionnelle et la terminologie scientifique.

Pharmacopée caribéenne 17
On n'a retenu que les usages de plantes qui sont cités avec
une fréquence égale ou supérieure à 20% (parmi les personnes
interrogées qui emploient des plantes comme premier recours
pour le problème de santé en question).
Suite aux premières enquêtes réalisées en 1984 en République
Dominicaine et en Haïti, des séries complémentaires ont été
menées à bien dans de nouvelles zones géographiques de ces
deux pays et de nouvelles enquêtes ont été programmées et
réalisées à Antigua, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, à la
Dominique, en Guadeloupe, au Guatemala, au Honduras, en
Martinique, au Nicaragua, à San Andrés, à Sainte-Lucie et au
Venezuela. Pour l'analyse de ces nouvelles enquêtes, on a utili-
sé les mêmes critères quantitatifs de sélection que pour les
enquêtes initiales. D'autres enquêtes TRAMIL sont actuellement
en cours ou bien à l'étape d'analyse au Belize, à la Grenade,
au Panama, à Porto Rico, au Quintana Roo, à Saint-Vincent et
en Guyane française.

18 Tramil
STRATÉGIE TRAMIL
EN MATIÈRE DE QUALITÉ
ET D'EFFICACITÉ

L'analyse casuistique de chacun des usages, des antécédents


bibliographiques de l'affection et de la plante en question a débou-
ché sur des recommandations de recherches en laboratoire (chi-
miques, pharmacotechniques, pharmacologiques et cliniques)
dont les résultats ont été analysés par le groupe d'experts, qui
a ensuite émis une recommandation spécifique.
Critères minima de qualité
... en ce qui concerne la plante elle-même, sa préparation et
son application:
- identification botanique adéquate de l'exemplaire
- la partie de la plante utilisée doit être exempte de contamina-
tion par des agents chimiques ou biologiques
- pour administration ophtalmologique ou otique, on procéde-
ra uniquement à l'application de préparations qui viennent d'être
élaborées (depuis moins de 6 heures), obtenues uniquement dans
un solvant aqueux (de l'eau bouillie pendant dix minutes au
moins)
- les applications sur la peau, les muqueuses et les yeux ne contien-
dront pas de solvants irritants, de l'alcool par exemple, et on
les réalisera en respectant strictement les conditions d'hygiène.
Critères minima d'efficacité
... quant à l'usage d'une plante dépendent de la présence de com-
posés ayant une activité pharmacologique. Lorsque ces derniers
ne peuvent-être considérés comme «suffisants», on s'efforce d'ob-
tenir une réponse positive dans au moins une étude pharma-
cologique centrée sur l'une des activités voisines.
La négativité de la totalité absolue des tests qui sont présentés
ultérieurement ne pourra pas être considérée comme un cri-
tère suffisant pour rejeter l'usage traditionnel, sauf s'il s'agit
de tension artérielle élevée, paludisme, etc ... Seul un test clinique
contrôlé se rapportant à la drogue végétale spécifique peut être
considéré comme un critère définitif d'inefficacité permettant de
se prononcer en faveur de «l'illégitimité pharmacologique».

Pharmacopée caribéenne 19
r Activités phannacologiques
liées aux usages
qui ont été rapportés jusqu'à présent
dans les enquêtes

Affections oculaires Anémie


et de la peau (aiguës) a) effet hématopoïétique
a) activité contre des agents b) antihémorragique
étiologiques c) présence de fer et de substances
b) anti-inflammatoire induisant les facteurs de croissance
c) antiseptique non spécifique hématopoïétique

Asthénie Antispasmodique
a) présence de suppléments nutritifs a) activité analgésique
ayant fait leurs preuves b) activité anti-inflammatoire
c) relaxante du muscle lisse
Aménorrhée
a) effets hormonaux qui y sont Céphalée
associés a) activité vasodilatatrice
b) activité vasodilatatrice b) antisérotoninergique
c) activité anti-inflammatoire
des muqueuses
Choc émotionnel
a) activité hypnotique
Anorexie
b) activité sédative
a) effets hypothalamiques directs
ou indirects
b) anti-sérotoninergique sur Candidose buccale
des organes isolés a) activité contre Candida albicans
b) activité immunostimulante
Asthme c) effet «tampon) neutralisant
a) effet bronchodilatateur vis-à-vis
de divers agonistes, tels que Maux de dents et d'oreille
l'acétylcholine
a) activité analgésique
b) activité stabilisatrice de la
b) anti-inflammatoire
membrane du mastocyte
c) anesthésique locale
c) activité immunomodulatrice
d) antimicrobienne
d) activité de désensibilisation
des allergènes
e) expectorante

20 Tramil
Diarrhées Flatulences
a) activité sur les entéropathogènes a) activité cholagogue
b) effet mécanique b) cholérétique
c) inducteur de retard du transit c) absorbante
d) effet de contraction sur la d) tensioactive
musculature lisse de l'intestin e) activité de relaxation de la
musculature lisse intestinale
Dyspnée
a) activité de relaxation du muscle Fièvre
lisse trachéo-bronchique a) activité antithermique
b) fluidification des sécrétions b) antipaludique
bronchiques et/ou expectorant c) anti-inflammatoire

Douleurs menstruelles Fractures


a) activité analgésique a) activité anti-inflammatoire
b) activité antispasmodique ou b) induction de l'activité
de relaxation du muscle lisse utérin ostéoblastique
c) activité d'induction des menstrues c) activation de la fixation
par la voie hormonale dans les tissus du calcium et des
phosphores organiques
Oedèmes
a) activité diurétique Gastralgie
b) anti-inflammatoire a) activité directe ou indirecte
c) vénotonique sur le pH gastrique
d) phlébotonique b) antihistaminique H2
e) de nature étiologique c) de relaxation de la fibre
dans des pathologies similaires musculaire lisse .
d) cytoprotectrice
.Constipation . e) anticholinergique
a) présence de fibres diététiques f) inhibitrice de la pompe protonique
dans la préparation
b) activité lubrifiante
. c) activité d'induction du transit
intestinal
d) activité de relaxation
de la musculature lisse de l'intestin
e) activité d'irritation locale
sur la muqueuse gastro-intestinale
f) effet osmotique

Pharmacopée caribéenne 21
Hypertension artérielle Hygiène après accouchement
a) activité hypotensive a) activité antiseptique non spécifique
b) activité anti-hypertensive dans des b) activité antiinicrobienne spécifique
tests cliniques en double aveugle c) anti-inflammatoire
c) diurétique d) cicatrisante
d) supplément de potassium
Dans les recommandations pour Malaria
ce type d'usages, il faudra toujours
spécifier que le traitement «pourrait a) activité antipaludique contre
n'être que complémentaire» et qu'il Plasmodium falciparum
doit faire l'objet d'un suivi approprié b) antithermique
par un personnel de santé qualifié. c) antipaludique dans des tests
cliniques en double aveugle
Blessures Les recommandations en cas
de paludisme doivent faire l'objet
a) activité d'induction des facteurs d'un suivi approprié par un
de croissance de fibroblastes personnel de santé qualifié et il faut
b) activité cicatrisante établir des normes pour la plante
c) antiseptique non spécifique fonction de sa teneur en principe
d) anti-inflammatoire actif en vue de son usage par
e) antimicrobienne spécifique les communautés
f) kératolytique
Nausées
Hépatopathies a) activité antihistaminique
a) activité antihépatotoxique b) antiémétique
b) anti-inflammatoire
Pneumopathies
a) activité antimicrobienne spécifique
Inflammation ganglionnaire
b) expectorante
a) activité anti-inflammatoire
c) antitussive
d) anti-inflammatoire
«jurna » (faiblesse)
e) activité de stimulation réticulo-
a) activité antiémétique endothéliale ou immunologique
b) activité d'inhibition de l'éthanol f) bronchodilatatrice
déshydrogénase
c) supplément vitaminique B6
Parasitose intestinale
a) activité antiparasitaire spécifique
b) activité d'induction
immunologique

l'---- _
22 Tramil
Prurit Toux
a) activité antihistaminique a) activité analgésique
b) activité anti-inflammatoire locale b) activité de relaxation
c) activité analgésique locale de la musculature lisse bronchique
d) activité antiprurigineuse locale c) activité antitussive centrale
d) effet atropinique
Pédiculose
a) activité contre Pediculus spp. Entorses, traumatismes
b) activité anti-inflammatoire locale a) activité anti-inflammatoire
c) activité antiprurigineuse locale b) analgésique

Brûlures Vertiges
a) activité d'induction des facteurs a) activité sympathomimétique
de croissance du fibroblaste b) activité centrale d'antagoniste
b) anti-inflammatoire dopaminergique
c) antimicrobienne spécifique
d) antiseptique non spécifique Vomissements
e) humectante a) activité antihistaminique
b) activité centrale d'antagoniste
dopaminergique
Rhume
a) activité antivirale spécifique c) activité cytoprotectrice de la
muqueuse gastrique (uniquement si
b) hyperréactivité bronchique ceux-ci sont produits par irritation)
c) expectorante d) sympathomimétique
d) antihistaminique e) anti-inflammatoire
f) activité de relaxation de la fibre
Rhumatismes lisse digestive
a) activité anti-inflammatoire
b) analgésique
c) immunomodulatrice

Sinusite
a) activité anti-inflammatoire
b) activité antimicrobienne spécifique
c) antiseptique non spécifique

_ _ _ _ _J
Pharmacopée caribéenne 23
Principe de classification
TRAMIL

Relativement à ces catégories, le groupe réuni autour du 1


programme TRAMIL estime ne pas avoir l'autorité néces- 1

saire pour décider de l'utilisation ou de la non utilisation qui "


sont, et nous le soulignons, du seul ressort des autorités locales
responsables de la santé. Sa contribution ne peut être que ·1
dans la formulation de recommandations d'utilisation ou de 1
non utilisation. 1

En tenant compte, d'une part, des renseignements apportés par


les enquêtes ethnopharmacologiques relatives à l'usage d'espèces
médicinales pour des besoins de santé particuliers dans la Caraïbe,
d'autre part, de l'état des connaissances scientifiques concernant
ces plantes, connaissances qui ont fait l'objet de communications,
publications ou d'ouvrages parfaitement identifiés, les usages
des (parties) des plantes de l'étude ont été classés comme suit:
Catégorie «TOX»
Plante (ou partie de la plante) signalée comme toxique ou appar-
tenant à des genres ou familles réputés pour leur toxicité, dont il
convient de déconseiller l'usage traditionnel.
Catégorie «REC»
Nous recommandons certains usages de plantes (ou partie de
plante) très fréquemment utilisées dans les cas d'affections précises
par les populations des communautés enquêtées, et qui ont fait l'ob-
jet de travaux de validation d'ordre phytochimique, pharmaco-
logique et/ou toxicologique.
Cette catégorie englobe également les plantes bien connues pour
leur innocuité, dont l'activité biologique dans l'indication citée reste
à démontrer, mais qui peuvent être recommandées comme pla-
cebo.
Dans cette dernière catégorie figurent également de nouvelles
indications que les participants aux ateliers TRAMIL ont jugé utile
de proposer pour être recommandées et leur usage encouragé au
vu de l'information scientifique disponible sur ces espèces.

24 Tramil
Note Préliminaire

La liste des noms vernaculaires cités n'est pas


exhaustive et concerne plus particulièrement
les zones où la plante a un usage significatif
selon les enquêtes TRAMIL.
y ont été ajoutés les principaux noms utilisés
dans les régions créolophones.
Ces noms vernaculaires créoles ont été vérifiés par
Henry Joseph et Emmanuel Nossin.

**
La mention éventuelle de la présence de monographie
dans les Pharmacopées Officielles vient
de PENSO, G. «Inueruory of medicinal plants used in
the different countries.s publication OMS (1980)
Les descriptions botaniques son essentiellement
extraites de l'ouvrage:
Diccionario botânico de nombres vulgares
de la Espafiola,
Ed. Jardin Botanique de St Domingue,
A. Liogier (1974)
Elles ont été harmonisées par Martha Méndez
et Rafael Duran (1995)
Révisées et corrigées par Ricardo Garcia (1996)

Pharmacopée caribéenne 25
RECOMMANDATIONS
GÉNÉRALES

Sauf opinion contraire, les doses seront prolifératifs qui exigeront la mise en place
de l'ordre de 5 g par partie de plante de mesures thérapeutiques plus radicales.
fraîche en cas d'usage par voie interne, Restrictions pour les groupes
1 à 3 fois par jour, pour les organes fra- à risques
giles (tels que bourgeons, feuilles, fleurs),
en infusion pendant 10 minutes, et pour Pour les espèces pour lesquelles ont été
les organes durs (écorce, racines) en mis en évidence des preuves d'efficaci-
décoction pendant 10 minutes. té mais qui ne sont pas très sûres, ou
pour lesquelles il est recommandé de
Certains symptômes précis, tels que prendre des précautions particulières, les
céphalée, manque d'appétit, vomis- tests suivants seront toujours réalisés
sements, peuvent être la manifestation avant de les indiquer à des enfants ou
de processus plus graves qu'il convient à des femmes enceintes: toxicité péri-
de détecter rapidement et pour lesquels natale et post-natale, mutagénicité, téra-
il convient d'établir une stratégie thé- togénicité et embryotoxicité.
rapeutique probablement plus radicale
et c'est pourquoi l'emploi de prépara- La qualité pharmaceutique et micro-
tions médicinales à base de plantes ne biologique des préparations artisanales
doit pas se prolonger si le symptôme per- de plantes médicales ne sont plus garan-
siste pendant plusieurs jours et si son ties au-delà de 8 heures après leur pré-
évolution laisse présager un pronostic de paration et c'est pour cette raison que
chronicité. nous recommandons de ne pas les uti-
liser une fois ce délai écoulé.
Un événement particulièrement déplo-
rable pourrait être le traitement d'une
fièvre élevée chez des enfants, car elle
pourrait évoluer vers des complications
que l'on aurait pu éviter avec l'emploi
d'antithermiques plus énergiques, ou
encore celui d'une aménorrhée proba-
blement liée à une grossesse, étant donné
le principe que tout emménagogue
~eut, en puissance, entrer en compéti-
non avec les mécanismes d'implantation
du zygote.
De même, dans le cas de diarrhées, il
faut se rappeler que (surtout chez les
enfants) le traitement de cet état doit
aller de pair avec une bonne hydratation
orale ou parentérale.
D'autre part, il faut savoir que l'asthé-
nie et la faiblesse peuvent être des
symptômes d'affections graves, telles que
l'anémie, la dénutrition ou de processus

26 Tramil
..L~L"..LII.

-. Lê~~:ff~vaUxdê~;~~flf.iatiori~~IL sùIii'rir:é,:
..S~l1;t~~ d'un~:~~~l1~ère>"p~):';t~~;YVère, ~aicfap­
>

pO~~::a ux a>ut;J;~c~~7ê.lonl1é~~,>9~b>libgraplJ.iques
dt~~~,q~r il~~~~itde. tra~~'U~ de .rechêrche
ù,-:~,:pté,s.d'llP~7j;tnai;J.ièr~;,;:i~~cifique;à la
Aep,ânde d~' !icipant;s:[~MIL réunis.
iqr~:icies ateri~c;,;t ;travail" argés de fâire le
pQ~kt;sur lé'~%~Ptinu soi .tlque du/pro~
gl"~~lJ1e?·.v.er~;;I;~;vàHcla~o/';"7s:usages,:tradi~
ii()*p~ls rapP:9~~.~~dans r~§?~nquêtès TRA-
.MIEt;rea1is.~çs:ârit~rielJreP1~nt. .
ce~tiavaux.·s>q~ifr~groupé§én c6nséqûence,
selon leur natllre,à lafin'ici~ chapitrf''Cor.:.
respondànt (t~i~{e, biolo~~~1utQxic,o~pgie)
dàns lès.moI)Qgraphies des;cplantes è9P&idé..l·'
. rée~.' c '. ".\'" •• ' ••••• ,., . , .•••••

LéursinéthodgJdlHe s . e,t;;;~;~l qlts4~~~'inés .


,s()n.tconsu1t~"l:Hess.ursi.~pléperii~~;de'à
erida..icariQe:' ',' .;.. ....

Pharmacopée caribéenne 27
Abelmoschus esculentus
MALVACEAE

RECOMMANDATIONS TRAMIL r-------~ ..._-,

Usages significatifs : Précautions d'em.ploi :


- affections oculaires : fruit, S'assurer dans tous les cas que
macération, pour rinçages ocu- le fruit a été lavé comme il
laires; faut, nettoyé, ou qu'en ont été
- furoncles: fruit écrasé appli- éliminées les vellosités externes
cation locale. qui peuvent provoquer une
irritation de la peau ou des
muqueuses.
Toute application au voisina-
ge des yeux doit se faire en res-
pectant les mesures d'hygiène
les plus rigoureuses afin d'évi-
ter une sunntection.

... _ _ -. 1
r -----~---1 ~J

Distribution géographique Description botanique


Régions tropicales et subtropi- Herbacée annuelle dressée ou
cales (cultivé). ligneuse à la base, pouvant
atteindre 3 à 4 m, non ramifiée;
feuilles orbiculaires de 10 à 30 cm,
5 à 7 lobes, lobes lancéolés à obo-
vés, aigus ou obtus; calicede 2 cm,
pétales jaunes avec une tache
pourpre à la base, de 3 à 4 cm, cap-
sule anguleuse pouvant atteindre
Voucher : Jiménez, 683, JB5D 20 cm, acuminée.

30 Tramil
Abelmoschus esculentus CL) Moench.
=Hibiscus esculentus L. ·i:lTR.\:\IIL

:' 1

N oms vernaculaires
Cuba et Rép.
Dominicaine : molondrôn
Dominique: okra, gumbo
Guadeloupe,
Martinique : gonbo
Guyane: gonbo, zerb kalalou
Haïti: kalalou, gonbo

Pharmacopée caribéenne 31
Abelmoschus esculentus
Ci.

Chimie Posologie
Le fruit est riche en phosphore Les fruits d'Abelmoschus escu-
et en calcium. Il contient égale- lentus sont un aliment dont la
ment des sucres, des acides ami- consommation est relativement
nés, des mucilages et de l'acide étendue.
oxalique. La fleur contient des
Travaux TRAMIL6
flavonoïdes'>,
L'application traditionnelle des
l' .' fruits sur des furoncles est de 2
Activités biologiques à 5 g, selon la taille de la lésion,
L'extrait éthanolique du fruit a et on peut utiliser des doses plus
des propriétés antibactériennes-, élevées sans risque de toxicité.
La teinture du fruit est active in Pour la macération de fruits, uti-
vitro sur des souches de Neisseria lisée en cas d'affections ocu-
gonorrhoea, avec un spectre d'in- laires, les doses varient, mais on
hibition de 80 %3. peut considérer la macération à
2 % (20 g/l) comme la limite
Une évaluation de la plante a été inférieure acceptable pour obte-
faite et il a été prouvé qu'elle nir une texture mucilagineuse
constituait un bon immunosti- adéquate. On lave et on triture
mulant-. bien des fruits de taille moyen-
ne, on les fait tremper dans une
tasse d'eau et on laisse macérer
Toxicité le tout jusqu'à ce que la texture
Les vellosités du fruit peuvent mucilagineuse caractéristique
provoquer une irritation cuta- apparaisse.
nées.

32 Tramil
Abelmoschus esculentus
•••• ~ •• _ •• _ •••••• ••••
~_._.hh ~ •••• h~ •• h _ ••••••••• •••••••••••••• _ _ . _ ~ · . _ . · ._hh _·· _···_ •••••••••••••••••••••••••••••••••••• _ ••• ._•• _ •• •• ~

i.._._._._....__._.~.._._~.... .._..._.. h .... ......................................~ ..~~.~ ~............... .. ~ ~~~ ~...... . _ ~._ _ __..J

Bibliographie et références
HEGNAUER R., 1962-63-64-66-69-73 MORTON J., 1981
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Oxford: Oxford Science Publications, Angleterre.

Pharmacopée caribéenne 33
Acalypha alopecuroidea
EUPHORBIACEAE

~---------j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1-------..

Usages significatifs: Précautions d'emploi:


- flatulences : feuille, décoc- Aucune en particulier.
tion avec du sel, voie orale.

r::::::: ?'~ ,---~----------- - - - - -- ---------_- _=:1 1 jY''1El;»&!

Distribution géographique Description botanique


Très répandue dans les zones Herbacée annuelle, dressée, pou-
tropicales du continent améri- vant atteindre 50 cm. Feuilles tri-
cam. angulaires à arrondies-ovées, de
3 à 7 cm, acuminées, ou cuspi-
do-acuminées, crénelées. Epis
terminaux et axillaires, pouvant
atteindre 5 cm; bractées florales
pistillées de 7 à 9 mm, munies
de longs poils. Capsules de
Vaucher : Jiménez, 215, ]B5D 2 mm de long.

34 Tramil
..1.
~.:
Acalypha alopecuroidea ]acq. ~5 II;:r;EJ;;l4ii10:22j

Noms vernaculaires
Guadeloupe : zouti-bata
Haïti: dégonflé
Martinique: larrnwaz
Rép. Dominicaine : ajito con pelo

Pharmacopée caribéenne 35
Acalypha alopecuroidea
.. - j

Chimie rapide que la coniférine. Ces gly-


Des travaux ont mis en éviden- cosides ne sont pas toxiques
ce, dans le genre, la présence de pour les mamifères, car, après
dérivés cyanogénétiques', et plus leur administration intraveineu-
particulièrement de I'acalyphine, se, ils sont excrétés rapidement
associée à une B-glucosidase de dans les urines. Par voie orale, ils
forte activité- et à de l'acide cyan- sont hydrolysés dans l'intestin et
hydrique à une concentration de transformés en monoglucosides
2.700 ppm>. inoffensifs.
Travaux TRAMIL4 Les dérivés cyanogénétiques
Tri phytochimique préliminaire sont accompagnés dans certaines
(plante entière) plantes (ainsi que cela a été
alcaloïdes: - saponosides: + signalé pour ce genre) par des
flavonoïdes : + polyphénols : + enzymes B-glucosidases actives
quinones : - tanins: + qui peuvent entraîner des intoxi-
stéroïdes, terpénoïdes : cations graves par toxicose cyan-
hydrique aiguë ou chroniques".
Cependant, l'acide cyanhydrique
Activités biologiques est détruit par l'action de la cha-
On a signalé des propriétés anti- leur pendant la cuisson'? et la
bactériennes pour l'espèce voi- thermolabilité enzymatique (et
sine Acalypha indicai, sa dénaturation par des tempé-
Travaux TRAMIL6 ratures dépassant 40°) est un fait
L'extrait éthanolique 95 % de bien établi du point de vue bio-
feuille ne possède pas d'activité chimique.
antimicrobienne in vitro. Travaux TRAMILll
Travaux TRAMIL7 L'extrait préparé par macération
In vitro, l'extrait aqueux de hydroalcoolique 70 %, adminis-
feuille ne modifie pas sensible- tré par voie orale à des rats à des
ment la motilité du duodénum doses atteignant 5 g/kg, n'a pro-
isolé du lapin. voqué aucun signe de toxicité.

Toxicité
L'acalyphine (signalée dans le
genre) est un dérivé cyanogéné-
tique qui se présente, dans ces
plantes, en compagnie d'une B-
glucosidase ayant une vitesse
d'hydrolyse 50 fois plus rapide
que la prunanine et 3 fois plus

36 Tramil
Acalypha alopecuroidea
L .__ _.._.._ _ .__. _

&

Bibliographie et références
HEGNAUER R., 1962-63-64-66-69-73 1988
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Pharmacopée caribéenne 37
Acalypha arvensis
. EUPHORBIACEAE

r-------j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL .1-----____..

Usages significatifs : Précautions d'emploi:


- douleurs menstruelles: Aucune en particulier.
feuille, décoction, voie orale;
- diarrhée : feuille, décoction,
voie orale;
- infections de la peau : feuille,
décoction, application locale.

Distribution géographique Description botanique


Depuis le sud du Mexique jus- Plante annuelle ou persistante,
qu'au Pérou et en Bolivie. Se trou- mesurant 50 cm de haut, avec
ve également aux Petites Antilles. des branches parfois inclinées.
Feuilles allongées, ovées ou poin-
tues, de 3 à 7 cm de long. Fleurs
en épis de 1,5 à 3 cm de long qui
naissent dans l'aisselle des
feuilles. Capsules de 2 mm,
Voucher : Giron, 152, CFEH pileuses.

38 Tramil
Noms vernaculaires
Guatemala: hierba del cancer
Guadeloupe : zouti-bata
Acalypha arvensis
Poepp. Martinique : larmwaz

Pharmacopée caribéenne 39
Acalypha arvensis
[~-=~=:~~=~~::::~=::::::=~~--=-_-==:::::-:::----::::::=-.:_::::::=:::: __~::::=::==::::~:::=::::::::::::::::::~=:::::::::=J

Chimie Toxicité
Nous ne disposons pas de don- Les dérivés cyanogénétiques
nées sur l'espèce. Il a été signa- sont accompagnés dans certaines
lé dans le genre la présence de plantes (ainsi que cela a été
dérivés cyanogénétiques, et plus signalé pour ce genre) par des 13-
particulièrement d'acalyphine, glucosidases actives susceptibles
associée à une 13-glucosidase de de libérer l'acide cyanhydrique
forte activité et à de l'acide cyan- et pouvant entraîner des intoxi-
hydrique à une concentration de cations graves par intoxication
2.700 ppm'. cyanhydrique aiguë ou chro-
niques. Cependant, l'acide cy-
1]IF%B>:"'i'i%n>'i ,.,~, 1';~') \s@2!IT'gm}'v';J
anhydrique est détruit par l'ac-
Activités biologiques tion de la chaleur pendant la
La teinture de la feuille a mon- cuissons et la thermolabilité
tré une activité in vitro sur Sta- enzymatique (et sa dénaturation
phylococcus aureus, en concen- par des températures dépassant
tration de 30 JlI par puit de la 40°) est un fait bien établi du
plaque de gélose, mais elle n'a point de vue biochimique.
pas montré d'activité sur
Escherichia coli, Pseudomonas
aeruginosa et Candida albicans-,
La décoction de la feuille n'est
pas diurétique à la dose de
1 g/kg, administrée par intuba-
tion naso-gastrique à des rats>.
Les extraits méthanolique, chlo-
roformique et éthéré n'ont pas
d'activité inhibitrice sur la proli-
fération cellulaire in vitro dans le
modèle expérimental du carci-
nome du colon humains.

40 Tramil
Acalypha arvensis
·········1

Bibliographie et références
DUKE J., 1992 POULTON J., KEELER R., TU T. , eds., 1983
Handbook of phytochemical constituents of GRAS Herbs Handbook of natural toxins 1.
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Pharmacopée caribéenne 41
Allium sativum
LILIACEAE

····-··-----···----·{ENQiJhEETRECOMMANDATIONS TRAMIIJ---..-- ··---- ""


)

,!
Usages significatifs: 3. Observation clinique et correction ,
- fièvre : bulbe, décoction, voie orale éventuelle des doses de médicaments
- maux d'oreille: bulbe écrasé, en cata- aux patients soumis à une thérapie avec
plasme des anticoagulants, des bêta-bloquants,
- maux de dents: bulbe, en application de l'insuline ou des hypoglycémiants
locale oraux.
- hypertension: bulbe, décoction, voie 4. La contribution d'Allium au traite-
orale ment de l'hypertension ou tension
- vermifuge : bulbe, décoction, voie artérielle élevée, de l'asthme et de !
orale l'anémie est exclusivement complé-
- pesanteur gastrique, nausées, flatu- mentaire et exige un contrôle clinique
lences (vientos, gases) : bulbe, décoc- personnalisé.
tion, voie orale 5. L'efficacité des préparations comme
- suite de colère (mala sangre) : bulbe vermifuge a été confirmée, mais pas
écrasé, en application sur le front nécessairement contre tous les types
- affections cutanées, prurit, candi- d'helminthes, ni contre Giardia lam-
dose : bulbe écrasé, bain et friction blia ou Entamoeba hystolitica.
Avertissements : 6. Le traitement de la fièvre avec des
Il faut tenir compte des restrictions sui- préparations de la plante ne doit être
vantes: que complémentaire, spécialement i
1. Cette plante est contre-indiquée en chez les tout petits enfants.
cas d'hyperthyroïdisme 7. L'utilité de la thérapie contre l'en-
2. Elle est d'emploi limité ou contre- tité nosologique traditionnelle désignée
indiqué (selon le degré clinique de l'af- comme suites de colère ou « mala
fection), dans les cas d'ulcère peptique sangre» peut être limitée, et il est pos-
gastro-duodénal, de gastrite avec hyper- sible que la plante agisse comme pla-
chlorhydrie, de fragilité capillaire majo- cebo, mais elle n'est ni contre-indiquée
rée, d'hyperménorrhée, de fibrome uté- ni d'emploi limité.
rin et d'hypersensibilité aux dermatoses
~ de contact.. Voucher: Giron, 254, CFEH;]iménez, 1519,]BSD )
- . ,::..7

42 Tramil
L?,tL.;)~

N oms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe,
Allium sativum L. Martinique, Guyane
et Sainte Lucie : lay
Pays anglophones : garlic
Pays francophones : ail
Pays hispanophones : aJo

L- .. ._
- _....._-_._._.._._._...._...._.._._-, "-"-"'-"---"'-- . .-- _- - ., .
~~~=.~ ~==~ ~~~_~~J

Répartition géographique Description botanique


D'origine euro-asiatique, cette Plante herbacée à bulbes divisés
plante est cultivée dans le monde et enveloppés dans une peau blan-
entier châtre; scape de 50 cm environ,
feuilles aplaties de 2 à 3 cm de
large; ombelle petite et dense,
fleurs roses, ovaire oblong-ovoïde

Pharmacopée caribéenne 43
Allium sativum
L==:== ----------.........--.. ----.---- .• . .•. . --:===:::]

Chimie dermatophytes et levures patho-


Le bulbe contient un acide aminé gènes pour l'être humain. En
soufré, l'alliine, qui par oxydation application externe, il favorise la
enzymatique se transforme en guérison des plaies>é et il montre
allicine, produit intermédiaire une activité antivirale, in vitro,
dans la formation des dérivés contre Herpes Simplex et Influenza
disulfurés d'allyle, constituants B. Il est considéré comme un anti-
finaux de l'huile essentielle. septique pulmonaire et intestinal.
L'allicine représente 0,24 % de la
L'extrait aqueux de bulbe, aux
masse du bulbe. Le bulbe
doses de 173 et 204 ml/kg, pré-
contient également des glucides
senteunegrandeactivirecontrela
(fruetosanes), des éléments miné-
shiguellose expérimentale chez le
raux, des phospholipides et des
lapin, produisant chez les animaux
protides, et notamment des déri-
des guérisons totales en trois jours
vés soufrés à base de cystéine.
de traitement". Il présente une
grande activité sur de nombreux
Analyse proximale de 100 g de bulbe' :
calories: 117; eau: 67,8 %;protéines:
microorganismes Gram + et
3,5 %; lipides: 0,3 %; glucides: 27,4 %; Gram'w- et inhibe la synthèse pro-
fibres: 0,7 %; cendres: 1 %; calcium : téique chez Candida albicansv.
18 mg; phosphore : 88 mg; fer : 1,5 mg; Administré par voie orale, à la
sodium: 18 mg; potassium : 373 mg;
°
carotène: pg;thiamine : 0,24 mg; nbo-
flavine: 0,05 mg; niacine : 0,4 mg; acide
dose de 1,0 ml/animal, il montre
une activité antibactérienne chez
ascorbique: 10 mg. le poulet'>,
Le jus de bulbe, appliqué par
voie externe chez le lapin montre
Activités biologiques une activité antifongique sur
En phytothérapie, on considère Microsporum canis»,
cette plante principalement
Le bulbe est un antihelminthique
comme un stimulant, un anti-
qui, à la dose de 1 g/kg chez le
infectieux et un hypotenseur>,
lapin, se montre actif contre
Action antimicrobienne, Ankylostoma duodenale'<> et en
antifongique application directe, son extrait
et antiparasitaire aqueux (10 mg/ml) est actif contre
Le pouvoir bactéricide de l'alli- l'ascaris". Cette activité a été véri-
cine a été vérifié, son action se fiée cliniquement chez l'homme
manifestant jusqu'à des dilutions au Mexique, en employant une
de l'ordre du 11100000 sur des concentration de 200 mg de bulbe
bactéries Gram + et Gram -. pour un litre d'eau, administrée
L'ail possède des propriétés anti- deux fois par jour!".
bactériennes et sur-tout antifon-
giques, particulièrement sur les

44 Tramil
AIIium sativum
............................_ __ ~.__ .,~_"_____ _.__..__ _ _.__ ~_._~~_~___ _.... _._ _..__' _~ __._ ._...1

En phytothérapie, on le consi- 0,5 ml/kg a montré une activité


dère comme un anti-infectieux hypocholestérolémique chez
utile dans le traitement de la l'être humain adulte>.
peste, du choléra, de la tubercu-
L'huile essentielle par intubation
lose, et, d'une façon générale,
gastrique à la dose de 1,0 g/kg,
comme antiseptique, bactério-
a montré une activité anticoa-
statique, fongicide pour les cas
gulante chez le lapin>.
de dermatoses causées par des
levures pathogènes, spécialement En phytothérapie, on le considè-
Candida albicans, et comme ver- re comme un hypotenseur, un
mifuges. vasodilatateur artériolaire et
Action sur le système capillaire (périphérique et céré-
cardio-vasculaire bral), un chronotrope (-), un
L'ail cru ou cuit augmente l'ac- hypolipidémiant, un antiscléro-
tivité fibrinolytique de 72 % tique, un cytoprophylactique, un
après son ingestion et de 63 % fibrinolytique, un anticoagulant,
au bout de six heures, et ce taux un dilatateur du muscle des
se maintient pendant douze artères coronaires, un diurétique
heures. La gousse d'ail provoque et un anti-agrégant plaquettaire;
une inhibition de l'agrégation cette dernière action est due au
plaquettaire en réponse à l'ad- blocage de la synthèse du throm-
ministration d'un agent coagu- boxane A2, par inhibition de la
lant. Chez l'animal, la plante pro- thromboxano-synthétases,
voque une diminution du taux de Actions diverses
cholestérol et protège contre Des travaux ont mis en éviden-
l'athérosclérose expérimentale». ce une activité antispasmodique
L'activité antihypertensive a été chez l'homme en cas de dys-
mise en évidence chez le rat et pepsie, une activité analgésique
chez l'homme, en administrant par voie intrapéritonéale chez la
le bulbe par voie orale. Celui-ci souris, un effet prononcé de sti-
induit également une vasodila- mulation utérine chez le rongeur
tation coronarienne, exerce une en gestation et une activité anti-
activité chronotrope et inotrope hépatotoxique, in vivo et in vitro,
négative's-v; l'activité antihyper- mise en évidence chez le rat Z7- 30 •
tensive est renforcée, par ailleurs,
La gousse d'ail est un carmina-
par ses qualités comme diuré-
ti:r 3, z4 . En phytothérapie de ter-
tique»>, vasodilatateur, anti-
rain, on la considère comme un
agrégant plaquettaire et hypo-
antispasmodique, un analgésique
cholcstérolémique>.
neurotrope, un eupeptique et un
L'administration orale de son cholérétique-.
extrait aqueux, à la dose de

Pharmacopée caribéenne 45
Allium sativum

Au Japon, il a été démontré que bulbe, à la dose de 350 mg/per-


l'extrait éthanolique de bulbe, sonne (30-62 ans), deux fois par
administré à des souris par voie jour, n'a pas eu d'effets toxiques
intragastrique, est actif comme dans une étude en double
antiasthénique, à la dose de aveugle de toxicité généraleë".
125 mg/kg>'.
Dans une étude avec contrôle
Les extraits éthanoliques et anatomo-pathologique, il a été
aqueux CI h 1) ont montré une mis en évidence que l'adminis-
action anti-inflammatoire et anti- tration orale de 100 mg/jour de
tumorale chez le rat>, l'extrait aqueux du bulbe, dans
un modèle de rat mâles et
femelles, pendant trois mois, n'a
Toxicité pas provoqué de variation du
En ce qui concerne la toxicité, le poids général, ni des organes
jus de la gousse d'ail ajouté à internes, tels que le foie, le coeur
l'eau de boisson à la dose de 5 % et les vésicules séminales du
dans la diète du rat, n'entraîne mâle. La numération des glo-·
aucun effet toxique. Par voie bules blancs et rouges dans le
interne, l'ingestion de plusieurs sang est demeuré inchangéev.
gousses d'ail peut provoquer des
brûlures d'estomac et des irri-
tations des voies urinaires chez Posologie
les personnes présentant une L'ail est un condiment dont
muqueuse digestive sensible. Par l'emploi, en cuisine, est univer-
voie externe, les cataplasmes sel.
d'extrait d'ail, à forte concen-
La pharmacopée anglaise re-
tration, peuvent provoquer des
commande de 2 à 4 g de bulbe
nécroses de la peau3 3 ,34 et une
sec, trois fois par jour, contre la
activité allergénique qui a été
bronchite chroniquev. Le
vérifiée également par adminis-
Ministère de la Santé publique
tration interne de l'extrait
français le recommande pour le
aqueux, par voie orale, chez des
traitement des troubles mineurs
personnes sensibles et chez le
de la circulation (Fascicule spé-
rat>.
cial n° 90/22).
L'administration de doses supé-
En phytothérapie, la dose maxi-
rieures à 25 ml de l'extrait de
male pour l'extrait sec est fixé à
bulbe, par voie orale, provoque
50-100 mg. Les effets secon-
des brûlures graves de la
daires éventuels se manifestent
muqueuse de l'oesophage et de
par l'irritation de la muqueuse
l'estomac chez l'homme>.
oesophago-gastrique qui peut
Administré par voie orale, le provoquer une dyspepsie, la

46 Tramil
Allium sativum

potentialisation de l'activité des


anticoagulants, les hémorragies
nasale, gingivale, hémorroïdale
et utérine, un syndrome de
sevrage (de type bêta-blo-
quants), de l'hypotension, de la
lipothymie, des vertiges, de la
rétention urinaire, de l'hypogly-
cémie .et des dermatoses de
contact; par ailleurs, les symp-
tômes d'hyperthyroïdisme
constituent, en raison de leur
intensité, une réaction toxique
majeure>,

Pharmacopée caribéenne 47
Allium sativum

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48 Tramil
Allium sativum
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Pharmacopée caribéenne 49
Ambrosia peruviana
ASTERACEAE

ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f.-----..-....-·--~

U sages significatifs : Avertissement:


(gaz) : feuille et Si les symptômes persistent,
branche, décoction, voie orale consulter le médecin.
- maux d'estomac: feuille,
décoction, voie orale.

Répartition géographique Description botanique


Bassin de la Caraibe ainsi que du Plante annuelle, très aromatique,
Mexique au Pérou. dressée, pouvant atteindre 2 m
de haut, couverte de longues vel-
losités. Feuilles alternes ou oppo-
sées, 3 à la cm de long, profon-
dément bipennatifides. Fleurs
mâles verdâtres en longs capi-
tules terminaux, fleurs femelles
groupées aux aisselles - des
feuilles. Fruit ovoïde, anguleux
V6UCHER : OCHOA, 282, HPMVH et épineux, de 3 à 4 mm de long.

---~ .-.---------
50 Tramil
Ambrosia peruviana Willd.
=Ambrosia paniculaia L.e.
Rich var. cumanensis (HBK)

N oms vernaculaires
Guadeloupe, Martinique: labsent
Rép. Dominicaine: artemisa
Honduras et Panama: altamisa

Pharmacopée caribéenne 51
Ambrosia peruviana
_ 1 _ _ ••••.
. _.._ _ ._~~~._-_..__ _ __.._-----_.._._ _----_ _._._~_ .._-_ .!

Chimie Toxicité
Les parties aériennes contien- Certaines données indiquent que
nent des dérivés de l'ambrosine'. la quercétine libre serait respon-
sable d'une certaine activité
Dans le genre, a été mise en évi-
mutagénique sur le test d'Ames!",
dence la présence d'huile essen-
tielle et de quercétineè. Travaux TRAMIL9
L'extrait éthanolique 70 % de la
feuille préparé par macération,
Activités biologiques administré par voie orale à des
Des extraits de la plante possè- souris, à des doses pouvant aller
dent une activité antibactérien- jusqu'à 5 g/kg, n'a montré aucun
ne et antivirales. signe de toxicité.
La quercétine est un flavonoïde
antihémorragique", anti-agrégant
plaquettaire->, qui possède éga-
lement une activité chronotrope
(+), antiarythmique, antivirale,
anti-inflammatoire, hypotensive
et antiallergique>, C'est égale-
ment un protecteur capillaire-"
et un relaxant du muscle lisses.
Il y a au moins une vingtaine
d'activités signalées pour la quer-
cetine dans les banques de don-
nées, mais presque toujours
minimes, et la seule activité habi-
tuellement reconnue, à ces
faibles doses, est une activité
vitaminique P (veinotonique).
Travaux TRAMIL9
L'extrait éthanolique 70 % de la
feuille préparé par macération,
administré par voie orale à des
souris à la dose de 1 g/kg,
montre une activité analgésique.

52 Tramil
Ambrosia peruviana

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- - - - - _ _._.•_._-_._._---
Pharmacopée caribéenne 53
Anethum graveolens
APIACEAE

Usages significatifs: Précautions d'emploi:


- douleurs abdominales et gaz: Aucune en particulier.
graine, décoction, voie orale,
en association;
- gastralgie : graines et feuilles,
décoction, voie orale, en asso-
ciation.

._ _ _..__...i

Répartition géographique Description botanique


Cosmopolite, spontanée et cul- Plante herbacée dressée, pouvant
tivée, originaire de la région atteindre 1 m de hauteur; feuilles
méditerranéenne. oblongues à obovées tri-pennées,
de 20 à 40 cm sur 10 à 20 cm,
avec les derniers segments fili-
formes; ombelles de 15 cm de
diamètre, à fleurs nombreuses,
pétales jaunes; fruit ové-ellip-
tique, de 4 à 5,2 mm
Cette espèce est souvent confon-
due avec Foeniculum vulgare
et il convient de consulter un
spécialiste qui garantira l'identi-
Voucher: Giménez, 275687-15, VEN fication adéquate de l'espèce.

54 Tramil
Anethum graveolens L.

E~'!TJ~

N oms vernaculaires
Haïti,Guadeloupe,
Martinique, Guyane : lanni, faux-anis
Rép. Dominicaine : hinojo

Pharmacopée caribéenne 55
Anethumgraveolens

Chimie tif chez les rats albinos par voie


Les parties aériennes et la grai- intra-péritonéale'>,
ne contiennent des flavonoïdes
(kaempférol, quercétine, lutéoli-
Toxicité
ne et dérivést-). Le fruit contient
La DL50 d'un extrait hydro-
3 à 4 % d'une huile essentielle
alcoolique de fruit par voie intra-
riche en cétones terpéniques,
péritonéale chez la souris est
particulièrement en carvone
égale à 1 g/kg",
(jusqu'à 40 %3). Autres compo-
sants principaux de l'huile essen- La dose de 175 mg/kg d'extrait
tielle : limonène, phellandrène, aqueux de feuilles du commere-
dipentène, hydroxycarvone, my- ce, administré par entubation
risticine, et pinène->. gastrique à des souris en gesta-
tion, a produit un effet tératogè-
Analyse proximale de 100 g de grai- ne et embryotoxique'>,
nes: calories : 305; eau : 7,7 %; pro-
téines : 16 %; lipides : 14,5 %; glu- Un extrait de parties aériennes
cides: 55,2 %;fibres: 21,1 %;cendres: sèches administré à des souris
6,6 %; calcium: 1516 mg; phospho- par voie intra-péritonéale à dose
re : 277 mg; fer: 16,3 mg; sodium :
20 mg; potassium: 1186 mg; carotè- non spécifiée, a montré une acti-
ne : 32 ug; thiamine: 0,42 mg; ribo- vité antitoxique'<.
flavine: 0,28 mg; niacine : 2,81 mg.

Posologie
La pharmacopée anglaise pro-
Activités biologiques
pose l'infusion du fruit sec
Les parties aériennes possèdent
comme carminatif, spécialement
des propriétés antibactériennes
pour les enfants, à raison de 1 à
contre Escherichia coli, Bacillus
4 g, trois fois par jour!",
subtilis, Shigella dysenteriae et
Salmonella typhi', La pharmacopée soviétique pro-
pose la décoction des parties
Le fruit montre des propriétés
aériennes par voie orale, comme
hypoglycémiante, hypotensive,
spasmolytique».
galactogène et antitumoraletv.
En Bulgarie, la graine de cette
La graine possède un effet vaso-
plante est recommandée comme
dilatateur-v!'. L'huile essentielle
spasmolytique, carminatif, galac-
obtenue à partir des graines a
togène et tonique digestif".
des propriétés eupeptiques, car-
minatives, hypotensives, spas- Travaux TRAMIL18
molytiques, une forte activité Pour le contrôle symptomatique
antifongique contre Microsporum des affections digestives, il est
gypseum, Trichophyton equinum, conseillé d'utiliser de 120 a 240 ml
Trichophyton rubrum»:» et Asper- d'infusion de grainespréparée à rai-
gillusfumigatus» et un effet séda- son de 1 à 4 g par litre d'eau.

56 Tramil
Anethumgraveolens
l. .__..~_ __ _ .__._ . ________.._ .. _... .. .. _ _~ ._._.__ ._._ .J

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Pharmacopée caribéenne 57
Argemone mexicana
PAPAVERACEAE

Usages significatifs : Avertissements:


- gastralgie: racine, décoction, Etant donné la toxicité de
voie orale, en association. toutes les parties de cette plan- .
te, il convient de décourager
son usage, et notamment
l'usage de la décoction de raci-
ne contre la gastralgie.
En cas d'ingestion de la plan-
te, il est recommandé de
consulter un médecin.

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales, originaire de Plante herbacée pouvant attein-
l'Amérique tropicale. dre 60 cm, avec de nombreuses
épines, latex jaune; feuilles
sinué-pinnatifides, de 8 à 20 cm,
lobes courts et larges, bords épi-
neux; fleurs solitaires terminales,
3 sépales épineux; 6 pétales,
jaunes ou blancs, de 2 à 3 cm;
capsule épineuse avec de 4 à 6
valves, de 4 à 5 cm. Il peut y
avoir des confusions taxono-
miques dans le cas de cette espè-
ce et il existe de nombreuses
Vaucher : Garda, 1192A, ]B5D variétés.

58 Tramil
Noms vernaculaires
Argemone mexicana L. ~.
Haïti: chardon béni
Guadeloupe,
Martinique : zèb dragon,
chadron
Rép. Dominicaine: cardosanto
Réunion : chardon
Pays francophones : pavot épineux,
pavot du mexique,
argemone

Pharmacopée caribéenne S9
Argemone mexicana

Chimie faible dose, il produit une hypo-


La plante entière se caractérise tension artérielle!'.
par sa richesse en alcaloïdes de
type isoquinoléine, et particuliè- La graine et la feuille ont des
propriétés insecticides12,
rement la protopine (0,03%) la
berbérine (0,01 %) et l'a1lo-cryp- En ce qui concerne la symptoma-
topine (0,04%)1, La sanguinari- tologie de l'intoxication chez
ne est présente dans la plante l'homme par ingestion de la grai-
entière". Des alcaloïdes mineurs ne ou de l'huile de la graine, les
ont également été mis en évi- signes les plus fréquents sont les
dence dans la plante: (-) chei- suivants: oedème bilatéral des
lanthifoline, chélérythrine et jambes", douleurs, légère diarrhée,
dérivés, coptisine, cryptopine, dyspnée, anémie, alopécie, forte
dihydro-sanguinarine, 6-acéto- augmentation de la pression
nyl-sanguinarine, nor-sanguina- intraoccu1aire conduisant au glau-
rine, nor-chélérythrine, scoulé- come et insuffisance cardiaque
rine et dérivés, a-stylopine, et pouvant entraîner la mort. Le trai-
oxyhydrastinine>", tement est symptomatique et
consiste en repos complet au lit,
Activités biologiques régime déchloruré, protéiné et vita-
miné, des diurétiques, des anti-
est possible qu'à l'avenir soit déter- biotiques à large spectre et l'instil-
minée la marge de sécurité qui sépare lation de pilocarpine en collyre. On
les actions pharmacologiques et toxiques
peut essayerde neutraliser les effets
de la plante. Dans l'état actuel de nos
connaissances, nous préférons présen- toxiques de la sanguinarine en
ter dans leur ensemble la gamme de ses administrant de l'adrénaline, de la
effets biologiques. caféine ou du dimercaprolt-.
Les alcaloïdes sont responsables Les données les plus récentes dont
de la toxicité de cette plante", nous disposons sur des extraits des
différentes parties de la plante
L'extrait aqueux de feuille ne
montrent la toxicité, principale-
protège pas contre les ulcères
ment au niveau du foie induisant
induits chez le rat par ligature du
l'inhibition de systèmes métabo-
pylore. Bien au contraire, il aug-
liques dépendant de l'aminopyrï-
mente l'indice d'ulcérations. La
ne-N-diméthylase, l'hydrocarbona-
teinture de feuille est inactive
ryl hydroxylase, les cytochromes
contre Candida albicans, in uùro":
B5 et P45o, ainsi que d'autres
L'administration de l'extrait groupes enzymatiques de détoxi-
aqueux d'Argernone rnexica- cation. Par contre, ils induisent
na par voie intraveineuse à des l'activité de systèmes enzymatiques
rats Wistar anesthésiés produit qui produisent des composés
une augmentation de leur pres- nocifs pour la cellule hépatique, et
sion artérielle. Néanmoins, à notamment ceux qui stimulent la

60 Tramil
Argemone mexicana
.............__ _ - --~~--~~. __ _ -_..__ .-._.~~_.,

_••.••••••••_ ••__ •__ ••__ Î

formation de lipides peroxydés'> qui provoque la dégénération et la


17. Quand bien même ces rapports nécrose des cellules du foie chez
se réferent principalement à la grai- le rat à la dose de 10 mg/kg'v'",
ne de la plante, nous considérons
prudent de maintenir les restric- Travaux TRAMIL19
tions concernant l'usage de pré- De nombreuses recherches ont
parations destinées aux êtres été consacrées aux propriétés
humains qui sont faites à partir biologiques et physiologiques de
d'autres parties de la plante. la plante. Les principaux résul-
La sanguinarine, présente dans la tats de ces recherches sont résu-
graine, a un effet hépatotoxique, mées dans le tableau suivant :

Effet
--~~:t~~~l:x~:i~-- ~~~-:~~;~;~~~
TYP-ce,--de_t_e_st_ _-+-'-_~__
Observations Références
-I-----:-'---:-_-c-:-c-:-_---i
! anticoagulant latex no pro itro i inactif Srivajtava, 196220 !
iâlltifungiqïiC---- ."'ac6ione=H2Ô--- --nopr: in vitro i--acrif----------Asd1âlla;lgàg2ï -- -- - ----l
i anti-Unplantation i
U?=~~le______________.!:uille (H202 ~~.:.-.------~-~~?-S~~:~-----_L~~~!--------- .~?~?ankar,
22
1974
····-·----------1
1 anti-implantation !
1 foetale feuille (EtOH) no pro i "
--o----+-,--:-;:----+--;;----------i
1 embryotoxique feuille (H20) no pro in vivo (rat) ; actif" i

~;,;:~~ i~;:,~~- ;;;~::-t;;:"tÜ.---~;,;62.-~


spasmogénique (EtOH) "
-hypogÏyc6miant-----·· --grame---- --l--n·-o p-r- -..· -----;--'.- "-'C' .-- ---- ---t------ --- - ----- --.. - ---------- .
in vivo actif Pahwa & Chatterjee
198925 1

1 hypotenseur feuille et tige ' in vivo (chien) i actif Magnus, 196224


ij
:
(H20)
(Et OH)
0,1 ml/kg
0,3 ml/kg .
l" ~

_~-~O-::--~~-~=- Q,3f i l'~I- --+I_:~.~: ::~)-- ::=- - ----_.. =l


50 mg/kg Dhar, 196826

f:::-1:-::-:------- Dhar, 196826


1 antimalarique plante entière 218 mg/kg i in vivo (poulet)) inactif Spencer, 1947 !
1 (CHCI3) i !
t-cYtotoxiqïïe--------r~~~1~~t~-- nopr.-------------I---~e~~~~~Ïnrre--I-Tnacti{ -. ----. ----i5har;-f%826 --1
-r~g;sè"chë----400ïIïiiï<g----rillVivo(so;rriSSi1ïïacrif------- Abbot, 1966';7---
,--;ïiïtitïïmorar---

'1; antibactérien graine (huile) 0-8% ! Salmonella et 1 actif Patel, 196228


1
i Staphylococcus i
i--srlmuÏiÏrltuté'rm ·····raciIië(ïï1CâÏoÏcles) ' 1
-no-pr.--TinviVo-(raiy----I·acrir--- --- :8ose;-1'g-6329-- - -- ---J1
---1 1 actif' Buj-Ti-Yu,19733o "---1
j-ailti-inflammatoire
toxicité
0- ------- I-r!:f-------
racine (alcaloïdes) no pro in vivo (rat)
-20m~g ---tiïlViVOëraiY---------r-toXiq-u·e-- - - j --chaIcrâvarry,-19543ï!

i I-racine (H20) no pro i in vivo ~~n.:~!!:2_J t_o-,xic-=qu_e_ _--+_'CTripath, 197932


__
, graine (huile) no pro i in vivo (rat) 1 toxique Chaudhuri, 195533
1
i' 1 :: 2 ml/animal 1 in vivo (poulet)) toxique Dobbie,196p4
1 . 0,3 ml/kg i in vivo (singe) toxique Rukmini,197p5
* Les abréviations employées signifient: no pro : non précisé; (H20): extrait aqueux; (EtOH): extrait éthanolique;
(H20-EtOH): extrait hydro-éthanolique; (CHCI3): extrait chloroformique (n.e.).

Pharmacopée caribéenne 61
Argemone mexicana

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Pharmacopée caribéenne 63
Beta vulgaris
CHENOPODIACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1--------".

Usages significatifs : Précautions d'emploi:


- asthénie, faiblesse : ingestion Eviter cette prescription chez
du jus de la racine avec du les femmes enceintes, au cours
sucre et/ou avec du miel et/ou des premiers mois de grosses-
avec du lait; se, en raison de ses qualités
amenorrhee : ingestion du jus utérotoniques.
la racine.

,--,,----

Répartition géographique Description botanique


Cultivée dans toutes les parties Plante herbacée bisannuelle ou
du monde, elle est originaire annuelle. Tige pouvant atteindre
d'Europe. 1,25 m. Feuilles ovées à ové-
oblongues, se transformant en
bractées linéaires à la base de
l'inflorescence. Fleurs nom-
breuses groupées dans une gran-
Voucher : Jiménez, 684, JB5D de panicule diffuse.

64 Tramil
«'>TR,\.MII.

Beta vulgaris L. /',

N oms vernaculaires
Cuba et
Rép. Dominicaine : remolacha
Haïti: bètrouj
Pays francophones : betterave

Pharmacopée caribéenne 65
Beta vulgaris
[[--~.~[[[----:[--==:--[[--~::::::::.::--. :[[[~[[[[:==--.:--:--[[[[[:=---_.- .

Chimie L'expérimentation sur les mo-


Les tubercules contiennent' : dèles de carcinome de Walher et
- des sucres: saccharose, fructo- de sarcome de Jensen, en utili-
se, glucose; sant la racine de la variété rubra
- des sels minéraux : sodium, a montré une diminution de la
potassium, calcium, magnésium; croissance des tumeurss.
- de la glutamine, choline et
Travaux TRAMIL7,8
bétaïne ;
Dans un test clinique, 20
- des pigments : le principal est
patients ayant entre 50 et 64 ans,
une substance azotée, la bétani-
qui présentaient un état asthé-
dine;
nique de plus de 30 jours, ont
- des constituants volatils: pyri-
été traités avec du jus de racine
dine et dérivés, géosmine.
_ _ _ _ _••..••...•.•.........•....-
..... ..... ...•.•.•. ......•..•. ....•.. ~
(120 ml/jour) de betteraves ache-
Analyse proximale de 100 g de tuber- tées chez un commerçant. Au
cules (racines)": calories: 44; eau: bout de 9 jours de traitement,
87,4 %; protéines: 1,6 %; lipides:0,2 %; une amélioration clinique, sta-
glucides: 10 %; fibres: 0,9 %; cendres: 1
tistiquement significative, a pu
0,8 %; calcium: 23 mg; phosphore :
35 mg; fer: 1,1 mg; sodium: 36 mg; être observée en comparaison
potassium: 330 mg; carotène: ~; thia-
mine : 0,02 mg; riboflavine: 0,04 mg;
° 1

avec 12 patients auxquels on


avait administré un simple sirop.
niacine:0,3 mg; acide ascorbique: 6 mg.
(Les paramètres sanguins :
hématocrites, quantification de
l'hémoglobine, érythrosédimen-
Activités biologiques tation, numération des leuco-
Le jus de betterave rouge cytes polymorphonucléaires,
montre, in vitro, une activité anti- monocytes et réticulocytes, gly-
bactérienne contre Salmonella cémie, urée, créatinine, acide
typhi, Staphylococcus aureus et urique, cholestérol et triglycé-
Trichophyton mentagrophytes, rides avaient conservés des
Chez la souris, l'extrait de raci- valeurs similaires à ceux que pré-
ne induit une accélération du sentaient ces mêmes patients
transit intestinal et confère une avant le traitement).
protection partielle contre l'in-
La choline, la bétaïne et les pig-
fection expérimentale par le
ments contenus dans le jus
virus de l'influenzav. Son jus cru
jouent le rôle d'activateurs de la
provoque une contraction de
respiration cellulaire; la gluta-
l'iléon et de l'utérus isolés de
mine est un activateur du méta-
rat".
bolisme et un antiasthénique; la
De nombreux travaux mettent bétaïne est un facteur lipotrope,
en évidence une activité antimy- qui stimule et régularise la fonc-
cotique et antitumorale. tion hépatique; la bétanidine

66 Tramil
Beta vulgaris
....................................._ _- )

, - - - - - _...._--_.__._----_.-- ---------~-_._._-_.,,---,----_._-_._._._._--_._-~

provoque, après injection chez le Posologie


rat, une augmentation passagè- Le tubercule (racine) de Beta
re de la pression artérielle et une vulgaris est une source indus-
augmentation des pulsations car- trielle de saccharose et, à l'état
diaques". naturel, un aliment de consom-
mation universelle.
Toxicité Travaux TRAMIL7
Alors que la racine, chez l'ani- Les données disponibles mon-
mal, ne montre ni effet abortif, trent que l'administration d'une
ni propriétés embryotoxiques, la dose quotidienne de 120 ml du
consommation des parties jus du tubercule de la plante,
aériennes de la plante par les chez l'être humain, n'est pas
vaches est susceptible de provo- toxique et qu'elle exerce une
quer un effet contraceptif et/ou activité antiasthénique significa-
interceptif. Des données expéri- tive.
mentales concernant la plante
montrent une activité mutagé-
nique dans certains modèles de
microorganismes, mais elles ne
se réfèrent pas à la racine!".
Introduite dans le régime ali-
mentaire du rat, la racine ne pro-
voque aucun effet toxiqueu!-.
Travaux TRAMIVs
Dans un test clinique, 20 patients
ayant entre 50 et 64 ans, qui pré-
sentaient un état asthénique de
plus de 30 jours ont été
traités avec du jus de racine
(120 ml/jour). Au bout de 9 jours
de traitement, aucun symptôme
ni signe clinique de toxicité, ni
intolérance ni effets indésirables
attribuables à l'administration du
jus de racine (120 ml/jour)
n'étaient apparus; aucuns chan-
gements dans les paramètres
sanguins qui auraient pu indi-
quer des troubles attribuables à
l'administration du jus de la
plante n'ont pu être observés.

Pharmacopée caribéenne 67
Beta vulgaris
-----,-_._--,.~

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68 Tramil
Betavulgaris

Pharmacopée caribéenne 69
Bixa orellana
BlXACEAE

m_mmmmmmmmmmm__ mm-1 ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMïï.J----

Usages significatifs : Précautions d'emploi:


- brûlures: Aucune en particulier.
• graine pilée, en application,
en association;
• graine pilée, frite dans de
l'huile (de coprah ou autre),
en application.

Répartition géographique Description botanique


Cultivée dans les régions tropi- Arbuste ou petit arbre, atteignant
cales, elle est originaire du tro- parfois 9 m. Feuilles ovées, de 8
pique américain. à 20 cm, acuminées et entières.
Fleurs de 4 à 5,3 cm de dia-
mètre; pétales roses ou blancs,
obovés à largement ovales, de
2,5 cm, arrondis. Capsule ovoï-
de à sphérique-ovoïde, de 3 à 4
cm, généralement à épines
molles. Graines avec un arille
Voucher : Jiménez, 1517, ]B5D rouge.

70 Tramil
Bixa orellana L.
N oms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane: woukou
Rép. Dominicaine : bija
Venezuela : onoto
Autres pays
hispanophones : achiote
Pays francophones : rocouyer

Pharmacopée caribéenne 71
Bixa orellana
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••• __ •••••• •••• _ _ ••••••• _ . _• • • • • • • • • • • • • • _H •• •• •••••••••••••••

_
~
~
~
~
,
..•.................__ .•.•...•. _..•. _----'
E:::2'i\> , ,W OijH>itd4d%iiijiic!

Chimie Activités biologiques


La feuille contient des flavonoïdes Les extraits éthanoliques de fruit
et un dérivé sesquiterpénique, et de feuille, contrairement aux
l'ishwarane ou bixhaghène'>, extraits aqueux des mêmes
organes, montrent une activité
Le fruit renferme des protéines,
antibactérienne in vitro sur Sta-
du B-carorène et d'autres caro-
phylococcus aureus et Escherichia
ténoïdes, dont les plus abondants
colis et sur Salmonella typhi',
sont la bixine et la nor-bixine>".
La graine contient de la vitami- Les extraits aqueux et chloro-
ne A, de 1000 à 2000 U.I. par formique de graine, administrés
gramme d'extrait huileux. par intubation gastrique chez le
chien, produisent une activité
Analyse proximale de 100g de la
°
graines : eau : %,; protéines :
13,1 %,; lipides: 5,0 %; cendres:
hypoglycémiante non insulino-
dépendante; l'extrait alcoolique,
au contraire, provoque une
5,4 %. Selon un autre auteur, le
hyperglycémie'<».
contenu de protéines de la grai-
ne oscille entre 13 et 17 %, et les L'extrait aqueux de racine, in
principaux acides aminés consti- vivo, à la dose de 50 mg/kg pos-
tutifs en sont: le tryptophane, la sède chez le rat une activité
lysine, la méthionine, l'isoleuci- hypotensive et à la dose de
ne, la phénylalanine, la thréoni- 400 mg/kg une activité antisé-
ne et la' caséine ; elle contient crétoire gastrique. Chez la sou-
également du phosphore et du ris, in vivo, il montre une activi-
calcium en faible quantité. té dépressive du système nerveux
central, à la dose de 21 mg/kg ;
Travaux TRAMIL7
in vitro, il provoque une relaxa-
L'analyse chimique a été réalisée
tion de l'iléon de cobaye à la
à partir de la graine. La teneur en
dose de 1 mg/kg. La décoction
vitamine C est obtenue par iodo-
de feuille induit la contraction
métrie, la teneur en protéines au
de l'utérus isolé de rat. A la dose
moyen de la méthode Kjeldahl,
de 1 g/kg, l'infusion de feuille ne
la teneur en sucre totaux par
présente pas de propriétés anti-
colorimétrie et la teneur en fer
inflammatoires, dans le modèle
par absorption atomique.
d'œdème de la patte du rat
Les résultats obtenus ont été les induit par la carraghénine'>. La
suivants: feuille montre une activité anti-
vitamine C : 0,05 % microbienne, in vitro, contre
protéines: 6,61 % Trichomona oaginalis>,
sucres totaux: 10,24 % La teinture de racine et de feuille
fer: 0,08 % sont inactives, in vitro, respecti-
vement, vis-à-vis de souches de

72 Tramil
Bixa orellana
; ..
~ _ __ _._ _.........•.. ~ _--~._. __.., .

Neisseria gonorrhoeae et de Can- cobaye. A la dose de 1000 mg/kg,


dida albicans; mais, la teinture de par voie orale, la diminution de
feuille est active et offre un l'œdème de la patte de rat est
spectre d'inhibition de 100 % 14. égale à 22 %, en comparaison
Travaux TRAMIL15 avec le groupe témoin. A la
Un screening hippocratique chez concentration de 0,1 ug, l'inhibi-
le rat a été effectué comme tion de la prostaglandine synthé-
moyen d'évaluation pharmacolo- tase est égale à 38 %. A la concen-
gique préliminaire. La recherche tration de 0,88 mg/ml,
d'une éventuelle activité sur le l'agrégation plaquettaire induite
muscle lisse a été réalisée, in vitro, par le collagène est inhibée de
sur l'iléon de cobaye dont on a 24 %.
induit électriquement les contrac- Travaux TRAMIV6
tions. Les résultats sont exprimés Des travaux ont été réalisés afin
en pourcentage d'inhibition com- d'étudier le comportement de
parés aux contractions normales modèles expérimentaux de cul-
de l'iléon. La recherche de l'éven- tures de cellules, au moyen du
tuelle activité ami-inflammatoire modèle MOLT-4, de splénocytes
a été réalisée, in vivo, au moyen et de fibroblastes humains (cel-
du modèle de l'œdème de la patte lules immunocompétentes) et en
du rat induit expérimentalement ajoutant à la culture les extraits
par une injection de carraghéni- à doses croissantes de 0,4 à
ne et de deux modèles in vitro : 2S0 ug/ml, Les poids sont indi-
le test d'inhibition de la prosta- qués en mg de plante séchée.
glandine synthétase et le test d'in-
Les extraits aqueux et éthano-
hibition de l'agrégation throm-
lique de feuille ont montré une
bocitaire induite par le collagène.
légère inhibition de la croissan-
Les expériences ont été réalisées
ce tumorale; l'extrait aqueux a
à partir d'un extrait aqueux brut
également provoqué une très
lyophilisé de graine et les doses
légère stimulation des spléno-
sont exprimées en poids d'extra-
cytes et l'extrait éthanolique une
it sec.
forte stimulation, dose-dépen-
Aux doses de SOO mg et 1000 dante, qui s'est révélée impor-
mg/kg, administré par voie intra- tante à des doses élevées
péritonéale chez le rat, l'extrait (2S0 ug/ml), et qui révèle un
aqueux de graine a provoqué une effet immunostimulant.
diminution de l'activité motrice
et une augmentation de la diu-
rèse. A la concentration de Toxicité
2 mg/kg, l'extrait provoque une La DLSO de la graine est de
inhibition de 46 % des contrac- 700 mg/kg chez la souris, par
tions normales de l'iléon de voie intrapéritonéale'",

Pharmacopée caribéenne 73
Rixa orellana
,
;
• __ M·· _ _ ' " _ M

_
**.•,_...

_._ _.......•...•-
.. ......•.•.• M •••••••••

.•.•.....
•• ••• _

_----_._._._._-_._..----_._.._-
~ •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• _ •• _ _ ._~_** ..*** M •••• M. • ••••••••••••• _ •• __ •• _ ••••••••••• _ ••• _ ••• _ •••••••• __ ••••••••••

...•..•..•.•..•...•..•...•.•.•.•........_ .• *. __ ._~_.
M._•._.•.__.._.
...•......•.•..........•.• .. _.~ .•
.
J

Une pancréotoxicité et une La bixine, ajoutée au milieu de


hépatotoxicité avec hyperglycé- culture de fibroblastes humains,
mie et une augmentation appa- à la dose de 2S0 ug/ml, a mon-
rente du taux d'insuline a été tré une toxicité négligeable.
détectée chez le chien. Cette
toxicité de la graine a diminué Travaux TRAMIL20
avec l'administration de ribofla- La DLSO de la graine par voie
vine'". orale chez la souris = 1 092 ±
202 mg/kg.
Travaux TRAMIL15
Un screening hippocratique chez
le rat a été réalisé comme moyen Posologie
d'exploration préliminaire de la La poudre de la graine de la
toxicité de l'extrait aqueux brut plante s'emploie comme colo-
lyophilisé de graine. Les doses rant culinaire dans diverses par-
sont exprimées en poids d'extrait ties du monde.
sec.
A la dose de SOO mg et 1000
mg/kg, administré par voie intra-
péritonéale chez le rat, l'extrait
aqueux de graine n'a provoqué
aucun signe apparent de toxicité.

Travaux TRAMIL19
L'administration de l'infusion de
feuille ne montre pas de toxici-
té apparente chez la souris, à la
dose de S g/kg.

Travaux TRAMIL16
Des travaux ont été effectués afin
d'étudier la toxicité des extraits
aqueux et éthanolique, aux doses
de 0,4 à 2S0 ug/ml, ajoutés au
milieu de culture de fibroblastes
humains. Les poids sont expri-
més en milligrammes de plante
sèche. Aux doses étudiées, ces
extraits ne sont pas toxiques
pour les fibroblastes humains
quand ils sont obtenus selon la
méthode de préparation tradi-
tionnelle.

74 Tramil
Bixa orellana

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Pharmacopée caribéenne 75
Brassica rapa
BRA55ICACEAE

/- .....•...................-.-•.-j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL , _ - _,

Usages significatifs : te des travaux concernant la


- pneumopathie : racine, sirop stimulation thyroïdienne, il est
(décoction + sucre), voie orale. préférable de limiter l'usage de
Avertissements: la plante chez les patients qui
Dans les cas où la fièvre se souffrent de la maladie
prolongerait pendant plus de d'Hashimoto ou d'une autre
trois jours ou qu'apparaîtraient forme d'hyperthyroïdisme et
des signes de gêne respiratoi- d'interdire son usage pendant
re importants, il est préférable la grossesse, tant que n'aura
de consulter un médecin. pas été écartée la possibilité
Par ailleurs, en tenant comp- d'effets tératogènes.

.-.-._---.~._-_ *-.-._.* _._ __ __ .


,

Répartition géographique Description botanique


La plante est largement cultivée Herbacée bisannuelle. Racine
dans les régions tempérées typiquement sphérique ou allon-
gée, de couleur blanche, blanche
et pourpre ou jaunâtre, à l'exté-
rieur. Presque sans tige avant la
floraison. Grandes feuilles
glauques, parfois lyrées. Tige
d'inflorescence à feuilles lobées.
Fleurs à quatre pétales jaunes et
quatre sépales.

76 Tramil
Brassica rapa L. subsp. rapa

Noms vernaculaires
Dominique: turnip
Pays francophones : navet

Pharmacopée caribéenne 77
Brassica rapa
.............................. _
___ _____ ~~:.::.:.:.:.:.:.:
_._~~_.-

l._. . . :.:.:.==~=.l

Chimie entubation gastrique induit un


La racine (tubercule) contient effet hypoglycémiant'>.
des glucides, dont l'inositol'>, de
L'administration par voie intra-
la goîtrine et de la napoléiférines,
péritonéale du jus de rhizome
de la subérine-, des substances
stimule le système réticulo-endo-
de nature protéique, comme le
thélial chez la souris, avec une
suifoxyde de cystéinew, de l'aci-
DE 50 = 1,4 ml/animal, avec une
de ascorbique? et de l'indole 3-
stimulation de l'accumulation
carboxaldéhyde",
des neutrophiles égale à 42 %14,
La graine renferme de 38 à 44 %
de lipides, constitués principale- Le rhizome induit une activité
ment par de l'acide érucique (de goîtrogénique chez le rat, à la
40 à 60 % du contenu total), et
dose de 9 g/iour», A la dose de
les acides oléique, linoléique, 200 ug, in vitro, l'extrait métha-
linolénique et eicosénoïquev. nolique de rhizome ne provoque
pas l'inhibition de la reproduc-
On trouvera dans la banque de tion du virus d'Epsein Barr>.
données NAPRALERT une
longue liste de composés chi- L'huile essentielle obtenue à par-
miques mis en évidence dans les tir du rhizome est un antifon-
organes de la plante qui ne sont gique végétal à la concentration
pas utilisés à des [ms médicinales de 1 : 10 17 •
(selon les enquêtesTRAMIL), et On trouvera dans la banque de
notamment de la quercétine et données NAPRALERT des tra-
du kaempférol dans les feuilles. vaux concernant l'activité phar-
macologique de la feuille, la fleur
et des parties aériennes, qui sor-
Activités biologiques tent du cadre de cet ouvrage.
L'extrait aqueux d'un échantillon
de tubercule du commerce a
montré une activité antimutagé- Toxicité
nique, in vitro, à la concentration La feuille et le rhizome de la
de 0,1 ml/plaque sur le modèle plante sont comestibles et exer-
de Salmonella thyphimurium cent une activité antimutagé-
TA98; le jus de rhizome et de nique sur des modèles de micro-
feuille, à la concentration de organismes'v->,
0,5 ml/plaque, stimule l'activité
des catalases et montre une acti- Des travaux ont décrit des lésions
vité démutagénique sur le même du myocarde chez des rats ali-
modèle que précédemment'v>, mentés avec de l'huile extraite des
graines de la plante";
L'extrait aqueux de rhizome
frais, administré à des lapins par

78 Tramil
Brassica rapa

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Pharmacopée caribéenne 79
r-------------------------------------

Canavalia ensiformis
FABACEAE

Usages significatifs : En ce qui concerne l'usage


-:- brûlure: feuille, en applica- significatif de cette plante
tion locale. contre le mauvais oeil, même
s'il ne s'agit pas d'un « effet
Avertissements:
thérapeutique ) susceptible
Il existe suffisamment de don-
d'être vérifié scientifiquement
nées pour considérer comme
dans l'état actuel de nos
sûre et efficace (du moins
conceptions, elle fait partie de
comme anti-inflammatoire
la richesse culturelle de nos
topique) la prescription en
communautés et il a été déci-
application locale de la feuille
dé de ne pas la classer dans
dans le cas de brûlures.
les catégories habituelles adop-
tées par TRAMIL.

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales d'Amérique. Plante grimpante de grande
taille. Feuilles à 3 folioles, ové-
elliptiques, obtuses, pouvant
atteindre 20 cm. Pédoncules
allongés; calice de 14 mm,
pétales violet clair; étendard de
2,7 cm. Légume de 30 cm sur
3,5 de large. Graines oblongues,
de 2 cm, blanches avec une
Voucher : Jiménez, 16, ]B5D marque brune.

80 Tramil
Canavalia ensiformis CL) De. ...':iTR,\.MIL

= Dolichos ensiformis L.

Noms vernaculaires
Haïti: pwa-maldjôk
Guadeloupe et
Martinique : pwa-sab,
pwa-maldjôk
Rép. Dominicaine : haba
Pays francophones : pois-sabre

Pharmacopée caribéenne 81
Canavalia ensiformis
..........................._.._.....• -~~_._.

L. __ _..__.. ..~ _. .._.._.._ _.._.. .. .._._ _ __ _ _.. .. .__ _ _.. _.!

Chimie un anti-inflammatoire et un anti-


La racine contient des hétérosides allergique"; un anti-agrégant pla-
cyanogénétiques et un acide quettaire, un antiherpétique, un
aminé particulier, la déamino- antioxydant; un protecteur capil-
canavanine. La feuille renferme Iaire-"; un hypotenseur".
ces mêmes composés, de la ruti-
La canatoxine a une activité anti-
ne et de la quercitrine; cette der-
histaminique, car elle empêche
nière s'hydrolyse en quercétine.
que les mastocytes libèrent ce
Trois protéines toxiques ont été
composé> ; elle est également
isolées à partir de la graine: la
hypocholestérolémiquer'. Une
concavaline A, la canavanine
glycoprotéine obtenue à partir
(thermolabile) et la canatoxine'<.
de la plante s'emploie comme
La concavaline A est une lectine
principal composant pour la pro-
particulière, dépourvue de partie
duction d'un antigène de surfa-
protéique, dont la structure rap-
ce ayant une affinité avec les pro-
pelle celle des anticorps des ver-
tozoaires à l'origine de la
tébrés-,
malaria».
La graine non traitée de la plan-
te contient 108 mg/kg d'acide
cyanhydrique, teneur qui se Toxicité
trouve dans les limites accep- Les données concernant la toxi-
tables pour l'être humain? cité sont contradictoires et celle-
Analyseproximale de la feuille fraîche":
ci est probablement fonction du
protéines: 22,5 %; lipides: 2,1 %; degré de maturité de la plante.
hydrates de carbone: 63,8 %; fibres: Juste avant que ne commence la
27,4 %; cendres: 11,6 %. maturation, la graine peut être
Analyse proximale de la gousse verte": ingérée sans risque, mais une fois
calories: 43/100 g; eau: 88,6 %; pro-
téines : 2,7 %; lipides: 0,2 %; glucides:
la maturation achevée, elle dur-
7,9 %;fibres: 1,8 %;cendres: 0,6 %; cit et sa teneur en lectine (res-
calcium: 60 mg/lOO g; phosphore: ponsable de la toxicité) aug-
40 mg/100 g; fer: 2 mg/lOO g; caro- mente. Dans ces conditions, la
tène : 25 ~100 g; thiamine: 0,10 mg/
100 g; riboflavine: 0,10 mg/100 g;nia-
consommation de la graine est
cine: 2 mg/100 g; acide ascorbique: susceptible de provoquer l'ap-
32 mg/100 g. parition des signes cliniques sui-
vants : diarrhées sévères, inap-
pétence, déshydratation, entérite,
i\ctivités biolo~ques néphrite, emphysème pulmonai-
La quercétine est un flavonoïde re, et dans les cas extrêmes, elle
qui a une activité antivirale; cet peut aller jusqu'à causer la
effet augmente de façon sensible mort".
avec la méthylation de la fonc-
tion hydroxy en position 3; c'est

82 Tramil
Canavalia ensiformis
r····-------·-·---·~ _.-

Posologie peau dont la dimension est com-


patible avec un régime de traite-
Travaux TRAMIL16
ment ambulatoire.
5 à lOg de feuille peuvent recou-
vrir la surface des brûlures de la

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- - - , - - - - - - - - - - - . -..-
Pharmacopée caribéenne 83
Capsicum annuum
SOLANACEAE

Usages significatifs : Précautions d'emploi:


- furoncles : feuille chauffée et Limiter l'application (feuille
enduite de graisse, en appli- ou fruit) à trois minutes au
cation; maximum une fois que s'est
- inflammation ganglionnaire: produit l'érythème local (réac-
feuille chauffée et enduite de tion normale).
graisse, en application;
- emménagogue: feuille chauf-
fée, en application locale sur
l'abdomen.

. _ _._.. .._._.._._.._-
~ _... . _-'._ _-_ _-_.-.-..__..
_.~-_ ..
~., - ......•-.__._-----_..
~_ ..__.__._.,
-------

Répartition géographique Description botanique


Cultivée dans les zones tropi- Arbuste glabre, de 1 à 3 m;
cales, la plante est originaire feuilles ovées, obtus-acuminées,
d'Amérique tropicale. glabres, pouvant atteindre 9 cm;
fleurs solitaires ou par paires,
pédicelles dressés, corolle de 1 cm
de diamètre, lobes ovés, aigus;
calice sans dents, corolle blanc
verdâtre sans marque; baie allon-
gé-conique, rouge ou orangée,
Voucher : Jiménez, 17, JB5D pouvant atteindre 10 cm de long.

84 Tramil
~'":;;U1B:t::ITl

N oms vernaculaires
Haïti: piment caraibe,
Capscicum annuum L. piman zwézo
= Capsicum [nuescens L.
Pays francophones: piment de
cayenne, petit
C>TRAMIL
piment, pilipili
Pays hispanophones : aji
Guadeloupe et
Martinique: ti-piman,
piman-zwézo,
. .
piman-grrv,
bondamanjak...

Pharmacopée caribéenne 85
Capsicum annuum

!Sl:;,2TI::7- :;F_~,,:;K;:Ea~

Chimie Le mécanisme de l'action analgé-


Les piments rouges renferment sique et cytoprotectrice est lié à
des pigments caroténoïdes et des la déplétion et à l'inhibition de la
quantités importantes de vitami- réaccumulation de la "substance
ne C; les principes rubéfiants sont P" (neuropeptide endogène qui
des amides, notamment la cap- transmet la douleur cutanée et
saïcine, particulièrement abon- d'autres sensations d'inflammation
dants dans les petits piments chronique) au niveau des neurones
(1 %). En général, le fruit est plus sensitifs. Cette activité protectri-
riche en capsaïcine que la feuille'. ce s'étend également aux mito-
1
- - - - ------------ chondries et aux microsomes hépa-
Analyse proximale de 100 g de fruit-:
'1
tiques et pulmonaires-"; en outre,
calories: 318; eau: 8,0 %; protéines :
12,0 %; lipides : 17,3 %; glucides : le fruit stimule la synthèse de l'aryl-
55,6 %; fibres: 24,9 %; cendres: 6,0 %; hydroxylase,une des enzymes dont
1 calcium: 148 mg; phosphore: 293 mg; dépend le bon fonctionnement des
fer: 7,8 mg; sodium: 30 mg; potassium :
° cytochromes P450 8 •
1

2 14 mg; carotène : 24966 pg; thiami- 1

ne: 0,33 mg; riboflavine: 0,92 mg; nia- 1


In vitro, le jus du fruit frais possè-
1
1 cine: 8,7 mg; acide ascorbique: 76 mg. 1
! ---_._'"
de des propriétés antibactériennes
sur Bacillus subtilis, Escherichia coli
et Pseudomonas aeruginosa, mais
Activités biologiques l'extrait du même fruit frais se
L'activité du fruit est surtout montre inactif sur Bacillus subti-
déterminée par sa teneur en cap- lis9,1O. D'autres travaux portant sur
saïcine. Il possède des propriétés les propriétés antibactériennes et
anti-irritantes>, vasculotropes et antifongiques de la feuille sont
vasoconstrictrices de type vitami- contradictoires. L'extrait aqueux
nique P, rubéfiantes et dé conges- des parties aériennes montre une
tionnantes->. Par ses propriétés légère activité de stimulation uté-
analgésiques, il est actif dans la rine chez le rat4,1l ,12.
neuralgie post-herpétique due aux
infections par Herpes zester". Il
inhibe la péroxydation des mem- Toxicité
branes cellulaires dues aux radi- Le fruit, à la concentration de 1 %,
caux libres, et retarde la mort cel- peut provoquer une irritation gas-
lulaire. En traitement de longue trique légère" et à dose élevée il
durée, il désensibilise les cellules peut provoquer des ulcères». Non
hépatiques et celles de la muqueu- comme toxicité proprement dit,
se du tractus respiratoire contre mais comme effet secondaire on
les effets dérivés de l'action irri- a signalé que les crèmes contenant
tante d'agents chimiques et méca- de la capsaïcine peuvent provo-
niques, par stabilisation de la quer une sensation de brûlure
phase lipidique de la membrane. locale occasionnellement'>,

86 Tramil
Capsicum annuum

Posologie Travaux TRAMIL16


Les crèmes qui contiennent de L'application topique de 1 à 2
la capsaïcine s'emploient en thé- fruits ou de 2 à 4 g de feuille de
rapeutique à la concentration de la plante représente une quantité
0,025 %15. suffisante pour recouvrir des
lésions comme celles de furoncles.

...........................__..1

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Pharmacopée caribéenne 87
Carica papaya
CARICACEAE

ENQUÊTE ET

Usages significatifs: pharmaceutiques cardiosélec-


- furoncles : fruit écrasé, en tives, en raison de la possibili-
application; té de potentialisation ou de l'in-
- hypertension: fruit vert râpé, terférence pharmacologique de
dans de l'eau, voie orale; la carpaïne avec ces drogues.
- urétrite : racine, macération, Nous ne connaissons pas la
voie orale. toxicité chronique, la muta-
Avertissements: génicité, la génotoxicité, l'em-
Nous disposons de données bryotoxicité, la tératogénicité
sur la toxicité permettant de ni la neurotoxicité de la macé-
prolonger l'utilisation des pré- ration des racines, et c'est
parations au moins jusqu'à 14 pourquoi nous recomman-
jours de traitement, mais il est dons d'éviter son usage chez
recommandé de prendre des l'enfant, la femme enceinte ou
précautions avec des patients qui allaite et pendant une
cardiopathes prenant des digi- durée prolongée quel que soit
1"<>1'''"<>,, ou d'autres spécialités
le type de patient.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique centrale, Petit arbre à tronc unique, rare-
elle est cultivée dans les régions ment ramifié, touffu dans la par-
tropicales. tie supérieure. Grandes feuilles
de 20 à 60 cm, le plus souvent
palmées, à 7 lobes. Fleurs à éta-
mines en panicules de 10 cm ou
plus; corolle jaune, pétales en
spirale. Fruit subglobuleux pou-
vant atteindre 30 cm de dia-
mètre, jaune ou orangé, conte-
Voucher: Giron, 227, CFEH nant un jus laiteux (ou latex).

88 Tramil
Cari ca papaya L.

Noms vernaculaires
Dominique: paw paw
Guatemala et Nicaragua: papaya
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane : papay

Pharmacopée caribéenne 89
Carica papaya

Chimie La papaïne provoque la protéo-


Le latex, particulièrement celui lyse des oxyures et des trichocé-
du fruit, contient des enzymes phales>, elle favorise la digestions
protéolytiques : papaïne et chy- des protéines, c'est 'un agent
mopapaïne' et une protéase dite antitoxique vis-à-vis des toxines
oméga>, Le fruit contient des diphtériques et tétaniques 10, un
acides organiques', parmi lesquels anti-inflammatoire et en appli-
prédomine l'acide butyrique, à cation externe elle contribue à la
raison de 1,2 mg/kg>, des caro- cicatrisation des plaies.
ténoïdes, des vitamines et en par-
La chymopapaïne permet le trai-
ticulier C et E, et des sels miné-
tement des hernies discales par
raux (surtout le potassium). La
chimionucléolyse'".
graine contient des dérivés sou-
frés, dont l'isothiocyanate de ben- Le xylitol est un diurétique
zyle (tropaoline), une enzyme : la reconnu», un antihémolytique et
myrocine, des glucosides : la cari- il provoque une baisse des taux
cine et la carpasémine-, de bilirubine chez des rats intoxi-
qués expérimentalement par une
La feuille contient de petites quan-
injection de saponosides's-».
tités de glucosinolates : tétraphyl-
line, prunasine et glucosinolate de La tropaoline peut être employée
benzyles, les alcaloïdes : carpaïne comme agent bactéricide dans
(jusqu'à 1500 ppm), isocarpaï- les infections intestinales et uri-
ne et déhydrocarpaïne I et lIB (ces naires grâce à son activité anti-
derniers sont également présents biotique à large spectre, à la dose
dans la racine). Dans l'écorce, on de 6 Jlg/g de graine triturée. Des
trouve un penta-alcool: le xyli- spécialités pharmaceutiques qui
toI et des saponosidesv'. contiennent cette structure chi-
mique, en Allemagne, ou dans
l'ex-Tchécoslovaquie, sont pres-
Activités biologiques crites pour le traitement d'in-
Des travaux réalisés en Afrique fections urinaires résistantes.
ont démontré une activité anti-
Le fruit a une activité antibacté-
hypertensive de cette plante à la
rienne, principalement sur les
dose de 0,01 mg; le principe actif
microorganismes Gram _17, bien
en est la carpaïne", Cette même
qu'il ait été rapporté que les
substance inhibe in vitro des
extraits aqueux de diverses par-
souches de l'agent de la tuber-
ties du fruit n'ont pas d'activité
culose, le Mycobacterium tubercu-
antimicrobienne'",
losis; et possède une activité anti-
tumorale, relaxante du muscle Des études effectuées au Nigeria
utérin, bronchodilatatrice chez le ont montré que l'extrait éthano-
cobaye" et amœbicide!'. lique de feuille sèche (100 %) a

90 Tramil
Cari ca papaya

un effet analgésique chez des a disparu deux fois plus vite après
rats, à la dose de 20 mg/kg. Elles administration d'extrait de
ont également mis en évidence Carica papaya que dans le
une activité relaxante in vivo, à la groupe témoin>.
dose de 50 mg/kg>.
Le latex a une activité antifon-
L'extrait éthanolique de feuille gique in vitro, spécialement sur
administré par voie intra-périto- Candida albicans (CL 100
néale à des rats a montré une acti- = 138 Ilg/mI24).
vité analgésique à la dose de
Travaux TRAMIL19
20 mg/kg, anticonvulsivante à des
Des travaux ont montré une
doses de 20 et 100 mg/kg,
forte activité antigonorrhéique
relaxante du muscle du squelette
de l'extrait éthanolique 10 % de
à -la dose de 50 mg/kg, chrono-
la racine; la teinture de cette
trope positive à la dose de
drogue végétale montre un
200 mg/kg et tranquillisante à la
spectre d'inhibition de 100 %.
dose de 10 mg/kg>.
Il a également été établi que les
extraits butanolique et dans l'al- Toxicité
cool isopentylique exercent tous La carpaïne agit au niveau du
deux une activité spasmolytique coeur comme les digitaliques et
quand ils sont injectés dans une elle est susceptible de provoquer,
préparation d'iléon isolé de à fortes doses, paralysie et dépres-
cobaye à la concentration de sion cardiaque>,
0,2 mg/ml, mais non pas l'extra- La chymopapaïne a un effetimmu-
it chloroformique. L'extrait nogénique marqué chez l'homme>,
méthanolique, à la même concen- et provoque un choc anaphylac-
tration, a une activité vis-à-vis du tique chez 1 % des patients soumis
modèle de contraction induit par à une instil-lation in situpour le trai-
l'acide acétique et il est inactif tement des hernies discales, ce qui
pour celui produit par le chloru- a limité son usage clinique. On
re de potassium>'. considère que la réponse est déter-
Le fruit et la graine, dose non spé- minée génétiquement et elle a été
cifiée, par voie intra-péritonéale, constatée chez des patients ayant
chez le rat, ont un effet contra- des antécédents d'atopie, idiosyn-
ceptif, en empêchant l'implanta- crasie aux médicaments et à l'étha-
tion de l'oeufou zygote dans l'uté- nol, des antécédents d'urticaire,
rus>, etc. 13 • Cependant, chez le chien,
la voie intra-discale a été très bien
L'ictère, provoqué artificielle- tolérée à des doses allant jusqu'à
ment par l'administration de 25 mg/kg, sans aucune toxicité
saponosides chez des animaux, observée après plusieurs mois'", Sa

Pharmacopée caribéenne 91
Canca papaya
C,,·.;;.).;;";;G;~_,":" ;.~

DLSO a été établie par voie intra- voie orale à des souris pendant
veineuse, chez la souris, où elle est 14 jours à la dose de 10 ml/kg,
de 79 mg/kg, chez le rat, où elle est ne montre aucune toxicité aiguë.
de 120 mg/kg, chez le lapin ':
IS mg/kg et chez le chien : Posologie
16,7 mg/kg". La papaïne provoque
Il existe au moins treize (13) spé-
un emphysème pulmonaire par
cialités pharmaceutiques à base
inhalation chez le chien, le hamster
de papaïne par voie orale, exter-
et le rat 28 •
ne et intra-discale, qui n'ont
La DLSO de l'extrait aqueux de toutes qu'une seule contre-indi-
graine, chez la souris, est supé- cation, à savoir l'allergie à la
rieure à 10 ml/kg>, Le latex est papaïne.
irritant et son ingestion peut cau-
Travaux TRAMIL32
ser des gastrites.
1. De 2 à S g de fruit constituent
L'extrait aqueux de la graine pro- une quantité suffisante pour
voque une stérilitéirréversible chez recouvrir la région de la peau qui
des rats albinos mâles, du fait de la peut être affectée par des lésions
diminution de la motilité des sper- du type furoncle.
matozoïdes, de l'interférence motri- 2. De 60 à 80 g de fruit pelé et
ce des vaisseaux déférents, proba- coupé en morceaux sont une
blement à cause d'une action ration alimentaire moyenne que
antiandrogénique". l'on peut administrer dans un
régime de trophothérapie, 2 à 3
Travaux TRAMIL31
fois par jour.
La macération de racine de
Carica papaya (100 g dans
SOO ml d'eau), administrée par

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92 Tramil
Carica papaya
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Pharmacopée caribéenne 93
Catalpa longissima
BIGNONIACEAE

.r---···_·····---I ENQlJÊl'E ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f·---···..· ....··.· _,

U sages significatifs : que ses effets sur la femme


: écorce, décoction avec enceinte et sur le foetus sont
sel, voie orale; Inconnus.
- gastralgie : écorce, décoction, L'utilisation de la décoction
voie orale, en association; d'écorce comme antither-
- aménorrhée: écorce, décoc- mique n'est pas spécifique.
tion avec sel, voie orale, en Il faut éviter de l'utiliser chez
association. les enfants, les femmes qui
Avertissements : allaitent et limiter son usage à
La plante est contre-indiquée 14 jours consécutifs au maxi-
dans les cas d'aménorrhée dus mum chez tous les types de
à une grossesse, étant donné patients.

... ::.::::::==:===:=:.- ...--..~---' M!f!f!PÎ'?'"'''' .:...0:::<Cd

Répartition géographique Description botanique


Originaire de la Jamaïque et de Arbre pouvant atteindre 25 m de
l'île d'Haïti. Introduite dans les haut. Feuilles simples elliptico-
Petites Antilles. lancéolées, pouvant atteindre
2 cm, acuminées. Fleurs blanches
à lignes rouges, jaunes à l'inté-
rieur, pétales de 1 cm. Capsule
très effilée, allant jusqu'à 60 cm,
Voucher: Rouzier, 31, SOE;
parfois plus, sur 3 mm de large;
Jiménez, 126, ]BSD graines plumeux-pubescentes.

94 Tramil
Catalpa longissima (Jacq.) Dum.- Cours. Noms vernaculaires
= Bignonia longissima]acq.
Haïti: bwadchèn,
bwadohèn
Guadeloupe et
Martinique : pwadou maron
Rép. Dominicaine: roble
Pays francophones :chêne d'Amérique,
bois radegonde

Pharmacopée caribéenne 95
Catapla longissima
.. ...__.. ._ . _._
~._._ _._, _.__.._.___ _ __ _._ . .__.__*'

Chimie L'extrait a été ajouté au bain


La tige contient de la B-amyrine, d'organe isolé en cycles de 5 à 10
du û-sistostèrol, et des quinones : minutes, selon la rapidité de la
émodine, lapachol et B-lapacho- réponse obtenue, sur une pério-
ne'. L'écorce contient des quan- de totale de 90 minutes. Les
tités importantes de tanins-, doses sont exprimées en poids de
matériel végétal sec.
Travaux TRAMIL3,4
Un tri phytochimique prélimi- Sur l'utérus isolé de rat, pour des
naire de la feuille montre la pré- concentrations comprises entre
sence de stérols ou de terpènes, 12 et 124 mg/kg, la préparation
de quinones et d'une quantité a augmenté de manière modérée
importante de tanins galliques et (mais significative) l'amplitude
catéchiques. Une étude phyto- des contractions de l'organe
chimique plus poussée révèle la isolé, alors que le tonus et la fré-
présence de B-sistostérol et d'une quence des contractions ont été
quantité relativement importante peu modifiés.
d'acide para-hydroxy-benzoïque. Travaux TRAMIL7
L'extrait hydro-alcoolique d'é-
corce du tronc, collectée en
Activités biologiques République Dominicaine, admi-
L'extrait aqueux de feuille pré- nistré par voie sous-cutanée à des
sente, in vitro, une activité de souris Swiss à la dose de 1 g/kg,
relaxation utérine chez le rat", n'a pas montré d'activité sur
L'amyrine est un analgésique et Plasmodium berghei (NK-65).
un antipyrétique"; l'émodine est Travaux TRAMILs
un anti-inflammatoire et un anti- Les extraits hydro-éthanoliques
rhumatismal"; le B-sistostérol est (70 %) des fractions aqueuse et
un antilipidémique, employé dans organique de l'écorce ont été
le traitement des maladies pros- administré par voie orale dans des
tatiques"; l'acide para-hydroxy- cas d'ulcères gastriques induits
benzoïque est connu pour ses par l'indométacine et l'éthanol à
propriétés analgésiques', la dose de 1 g/kg chez le rat. Dans
Travaux TRAMIL6 le cas de l'ulcère induit par l'in-
Les expériences ont été réalisées dométacine, les extraits bruts des
à partir d'une décoction aqueu- deux fractions ont inhibé les
se d'écorce, pendant dix minutes, lésions gastriques d'une manière
neutralisée chimiquement. La statistiquement significative.
recherche de l'activité musculo- Dans le cas de l'ulcère induit par
trope a été effectuée, in vitro, sur l'éthanol, les extraits bruts ont
l'utérus isolé de rat (provenant montré une inhibition de 40 %
d'animaux en période d'oestrus). des lésions gastriques.

96 Tramil
Catapla longissima
, __ •• •• ·.·_••• M_ •• ·.M ... • •• _M •• MM •• __ •••• , ••• • • . _•••• _ ••••••••••••••••••••••••••• _ •• _ ••• _ •••• _ •••• _!

~
.
~
.
~
_
~
~
~
~
~
~
·
.
·
.
'
.
,
.
~
..................._ _ _ _.._ __..__...1

A l'inverse, les extraits bruts des rience (25 g/kg) n'a provoqué
deux fractions n'ont pas mon- aucune toxicité apparente chez
tré d'activité analgésique dans le la souris.
test du syndrome de Writting. 2. La DL50 par voie intra-péri-
tonéale est égale à 17,26 ±
4,27 g/kg chez la souris.
Toxicité 3. L'administration quotidienne,
Travaux TRAMIL6,lo chez la souris, de 18,75 g/kg par
Les études de toxicité aigüe et voie orale, pendant 30 jours, n'a
sub-chronique de la décoction provoqué aucun décès attri-
aqueuse (pendant 10 minutes) buable à l'extrait.
d'écorce, neutralisée chimique- Les extraits bruts d'écorce admi-
ment, ont montré les résultats nistrés par voie orale n'ont révé-
suivants: lé aucun signe de toxicité jusqu'à
1. La dose maximale susceptible la dose de 5 g/kg chez la souris.
d'être administrée par voie orale
dans les conditions de l'expé-

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Pharmacopée caribéenne 97
Chamissoa altissima
AMARANTHACEAE

r-----~1 ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL i------~

Usages significatifs : Ces usages sont formellement


asthénie, faiblesse : contre-indiqués chez les
• feuille, bouillon avec sel, voie femmes enceintes.
orale; Il faut éviter l'emploi chez les
• feuille, décoction avec sel, enfants en bas âge et les
voie orale. femmes qui allaitent.
Avertissements: Il n'existe pas de critères per-
Il est bon de limiter l'usage de mettant d'affirmer que l'ap-
la feuille à 20 jours au maxi- plication de ce traitement -
mum. Une fois ce délai écou- donne de meilleurs résultats
lé, nous recommandons de qu'une alimentation équili-
consulter un médecin si les brée, mais nous préférons le
symptômes n'ont pas disparu, respecter et le considérer
à plus forte raison s'il s'agit comme une option pour les
d'individus dans un état de personnes sans autres res-
prostration. sources.

c===: . ........--- - --~--~-~-- .._.. . _--_ _.._-_.- J

Répartition géographique Description botanique


Amérique tropicale. Plante grimpante, quelque peu
ligneuse. Feuilles ovées à lan-
céolées, acuminées ou aiguës, de
6 à 18 cm. Fleurs en épis de 2 à
20 cm, fleurs de 3 à 4 mm;
sépales blancs ou verdâtres,
ovales à oblongs. Utricule glo-
buleux à ovoïde, de 4 à 5 mm de
Voucher : Garcia, 2612, ]B5D long; graine de couleur noire.

98 Tramil
//~-(

, '(/ \\

Chamissoa altissima (Iacq.) Kunth


= Achyrantes altissima ]acq.

N oms vernaculaires
Haïti : lyann pannyé

Pharmacopée caribéenne 99
Chamissoa altisstma

Chimie mortels chez les enfants qui les


Travaux TRAMIV consomment directement ou par
Les parties aériennes de la plan- le biais d'aliments enrichis; de 1
te contiennent des f1avonoïdes, à 2 g de fer suffisent pour entrai-
des tanins, et des saponosides. ner la mort; mais ces proportions
Elles ne contiennent ni alca- sont très difficilement atteintes
loïdes, ni composés phénoliques. par l'administration de produits
dérivés de plantes, car dans ce cas
Travaux TRAMIL2 la biodisponibilité est moindre>.
Analyse proximale de la feuille sèche
(100 g) : calories: 40,23; eau: 5,7 %; Travaux TRAMIL4
protéines: 20,7 %; lipides: 6,5 %; glu- L'extrait éthanolique (80 %) est
cides:31,78 %;fibres :23,5 %; cendres: peu toxique sur les cellules Molt4
15,72 %; Ca: 78,3 mg; Cu: 2,2 mg;
et les lymphocytes en culture.
Fe : 129,3 mg; K : 309,3 mg; Li :
12,5 mg; Mg: 67,4 mg; Na: 26,5 mg; Travaux TRAMIL5
P: 156,7 mg; Zn: 3,4 mg.
La DL50 des sommités aérien-
nes, par voie orale chez la sou-
Activités biologiques ris, est supérieure à 2000 mg/kg.
Les qualités thérapeutiques de la
plante dépendent, en partie, de
sa teneur en minéraux présents Posologie
en quantités importantes dans la Travaux TRAMIL6
feuille. En supposant que 100 g de
feuille fraîche contiennent au
Les carences en sels de fer se tra-
moins 25 % de la teneur en fer
duisent chez l'homme par de
qui a été mise en évidence dans
l'anémie, des affections muscu-
la feuille sèche, ce qui équivaut
laires, des défauts du développe-
à 32,25 mg et que la biodispo-
ment moteur et intellectuel chez
nibilité soit de 5 % (conformé-
les enfants, des troubles de la pro-
ment à ce qui a été rapporté pour
duction de catécholamines et de
le fer non hémique), la quantité
chaleur endogène. Cette carence
apportée par un bouillon
est la cause la plus fréquente de
consommé avec la feuille, qui
l'anémie nutritionnelle chez
aurait été préparé avec 100 g de
l'homme, responsable, entre autre,
feuille fraîche dans 200 à 300 ml
de symptômes telle l'asthénie.
d'eau, serait de 1,61 mg de l'élé-
ment, chiffre qui dépasse de
Toxicité 0,61 mg les besoins quotidiens
L'administration de sels de fer de l'homme adulte et de 0,21 mg
ferreux, produits industrielle- ceux de la femme qui a ses règles,
ment sont une cause fréquente- et qui représente une marge de
d'empoisonnements pouvant être sécurité pratiquement idéale.

100 Tramil
Chamissoa altissima

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Pharmacopée caribéenne 101


Chenopodium ambrosioides
CHENOPODIACEAE
~'-------'-'-"""-"-'---"""--"--"'-'--'-----j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL , - - - - - - - - - - . " ' -

Usages significatifs : fant de cinq ans, pendant trois jours


- vermifuge : parties aériennes, infusion maximum. Il est recommandé de
ou décoction, voie orale; prendre un purgatif salin ou huileux
- gastralgie : parties aériennes, décoc- trois jours plus tard'.
tion, voie orale;
Les usages pour les diarrhées et
- diarrhée : feuille et/ou parties
contre la gastralgie, les maux d'es-
aériennes, décoction, voie orale;
tomac et les affections hépatiques,
- affections hépatiques : feuille, décoc-
qui peuvent être le résultat d'un para-
tion, voie orale;
sitisme intestinal dans les pays de la
- ulcère cutané : parties aériennes frois-
région, peuvent être encouragés, avec
sées, en application locale.
les mêmes précisions quant aux doses.
Avertissements :
POUR TOUS LES USAGES, n, EST RECOM-
Les usages de la décoction de feuille
MANDE DE NE L'UTILISER QU'UNE
et, en général, des parties aériennes
SEULE FOIS TOUS LES SIX MOIS
contre les parasites intestinaux et
les vers, et plus spécialement les asca- Contre-indications de la plante: sujets
ris, oxyures et ankylostomes, sont affaiblis, vieillards, femmes enceintes,
classés dans la catégorie « REC », femmes qui allaitent, enfants en
à condition de respecter une dose com- âge, individus à l'ouïe déficiente.
prise entre 0,03 et 0,1 g de parties secondaires possibles: nausées, VOJDnU;-
aériennes par kilo et par jour chez l'en- sements, vertiges.

...:::.:.:::.::==::::::::-::::..:: .:::::===:=::.:::::::::::::-:=:=::___ . ::::::::~:, [!'ûHW$$"',,I-"O »",';"'Yi'lla

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique, large- Plante herbacée, dressée, pou-
ment répandue dans les régions vant atteindre 1,5 m. Feuilles
chaudes et tempérées, fréquem- lancéolées à elliptiques, entières
ment cultivée. ou sinué-dentées, aiguës, pou-
vant atteindre 13 cm, glandu-
leuses. Fleurs en glomérules
denses, 3 à 5 sépales, ovés;
pétales absents; 3 à 5 étamines.
Voucher : Jiménez, 1511, JB5D,
Fruit petit. C'est une espèce très
JeanPierre, 99, 5LNH variable quant à sa morphologie.

102 Tramil
Noms vernaculaires
Colombie: yerba santa
Guadeloupe et
Martinique : simen-kontra,
zèbavè
Guyane: simen-kontra,
poudre aux vers
Chenopodium ambrosioides L.
Haïti: simen-kontra,
feuilles à vers
Sainte-Lucie : simen contra
Panama: paico
Venezuela : pazote
Pays anglophones: wormweed
Pays francophones: thé du Mexique
Pays hispanophones : apazote

Pharmacopée caribéenne 103


Chenopodium ambrosioides
[:::::::::::::: _-_ _---_. __•..._
....•.....- •... _ _....•.......•..••....._....••---,

Chimie i\cti~tés biolo~ques


La plante entière est riche en Le principe actif anthelminthique
huile essentielle, appelée essen- est l'ascaridol (contenu dans l'hui-
ce de chénopode. La feuille et les le essentielle), qui exerce une
sommités fleuries en contiennent action paralysante et narcotique
0,35 %, le fruit de 0,6 à 3 %. De sur les ascaris, oxyures et ankylo-
nombreux travaux ont porté sur stomes, mais qui est inefficace
la composition de cette huile contre les ténias et le trichocépha-
essentielle, dont les constituants le. Une dose de 20 g de la plante
majeurs sont des monoterpènes : provoque l'expulsion rapide des
ascaridol (peroxyde terpénique parasites sans effets secondaires
représentant de 42 à 90 % de l'es- apparents. Le pourcentage de la
sence), ascaridol-glycol, aritaso- concentration en ascaridol chan-
ne, B-pinène, limonène, myrcène, ge peu, en fonction du contexte
cymène, phellandrène, camphre, écologique ou du taux d'humidi-
a-terpinène, a-terpinéol, associés té de l'habitat de la plante.
à de petites quantités d'alcanes, Les parties aériennes ont une
de salicylate de méthyle et d'aci- activité toxique in vitro sur
de butyrique->. Dans le Codex Plasmodium falciparum',
français, l'essence officinale s'ob- L'administration de l'extrait
tient par distillation à la vapeur aqueux de feuille, à la dose de 25
d'eau des sommités fleuries et et 100 mg/kg par voie orale à des
fructifères et elle doit renfermer rats Wistar à qui on avait ligatu-
au minimum 60 % et au maxi- ré le pylore (modèle Shay) réduit
mum 80 % d'ascaridol. de façon significative le nombre
La plante entière contient des d'ulcères gastriques et l'indice
saponines. Dans les parties d'ulcération. Aucune modifica-
aériennes ont également été tion importante dans le volume
identifiées des flavonoïdes et les du liquide gastrique ni dans la
acides citrique, tartrique et suc- quantité d'acide libre n'a été
cinique. La racine contient des observéesw.
hétérosides triterpéniques-. Le Les travaux concernant les acti-
fruit contient des flavonoïdes : vités biologiques de l'huile essen-
quercétine, kaempférol et déri- tielle sont résumés dans le
vés, et iso-rhamnétine>. tableau ci-contre :
Analyse proximale de 100 g de feuilles :
calories: 42; eau: 85,5 %; protéines:
Il a été démontré récemment
3,8 %;lipides: 0,7 %;glucides: 7,6 %; que les parties aériennes sèches
fibres: 1,3 %; cendres: 2,4 %; calcium : de la plante avaient une activité
340 mg; phosphore: 52 mg; fer: 5,2 mg; insecticide sur Lutzomyia longi-
carotène: 2420 ug; thiamine: 0,06 mg;
riboflavine: 0,28 mg; niacine : 0,60 mg;
palpis (à la concentration de
acide ascorbique: Il mg. 1 g/l) et antimalarique (1 g/kg in

104 Tramil
Chenopodium ambrosioides
.. _..__..__._.. ...1

Activites biologiques de l'huile essentielle


de Chenopodium ambrosioides :
--
Effet Dose 1
Type de test Observation Références
et sujet utilisé
1
--
Antibactérien non précisé in vitro actif Rossw
(Pseudomonas aerugin.
& Staph. aureus)
-------_.._._.........._-
Anthe1minthique 1 ml/animal in vivo (chien) actif Bliss ll
Anthe1minthique 1,5 ml/personne in vivo (homme) actif Fernan-Nufiez-ê
antifongique 1000 ppm in vitro très actif Kishore'"
antimalarique précisé culture de
Plasmodium vivax actif Teng ' 4
carcinogène 10 mg/kg in vivo (rat) actif Kapadia-"
dépresseur non précisé in vivo (grenouille) actif Salants
cardiaque
__ __._ -
.. ...........•............._..__.__. .. ..... ......_---
~
_
~
~
hypotenseur 0,02 ml/kg in vivo (chien, chat, lapin) actif Salan"
relaxant musculaire non précisé in vitro (chien, chat, lapin) actif Salan»
stimulant non précisé in vivo (cobaye) actif Donatelli'"
respiratoire
-----
vivo chez la souris par voie intra- La posologie traditionnelle pour
péritonéale et 100 ug/ml in vitro les enfants d'une cuillerée de
sur Plasmodium berghez) pour parties aériennes par jour, pen-
l'extrait hydro-éthanolique (50 : dant trois jours, représente 5 g
50), ainsi que des effets analgé- de plante par jour, soit 35 ug
siques et antithermiques pour un d'huile essentielle par jour, c'est-
extrait non précisé2o,21 . à-dire 17,5 ug d'ascaridol.
Le cymène possède une activité Pour un enfant de 15 kg, cela
analgésique, le myrcène est un représente 60 fois moins que la
contraceptif, le phellandrène est dose toxique chez la souris
un antithermiques-». (75 ug/kg), mais cette posologie
traditionnelle est très proche de la
Travaux TRAMIL19 dose thérapeutique recommandée
A la demande des participants (de 0,4 à 1 ug d'ascaridollkg).
de TRAMIL 3, des études ont
été réalisées sur des échantillons
cueillis dans des zones écologi- Toxicité
quement très différentes de la L'huile essentielle de chénopo-
Guadeloupe qui ont permis de de peut présenter des effets
tirer les conclusions suivantes : toxiques, particulièrement chez
La proportion d'huile essentiel- des individus affaiblis: nausées,
le est plus forte dans une zone vomissements, dépression du
sèche que dans une zone humi- système nerveux, lésions hépa- .
de (0,55 à 0,77 ml pour 50 g de tiques et rénales, surdité,
plante sèche). troubles visuels, problèmes car-

Pharmacopée caribéenne 105


Chenopodium ambrosioides
r-·····_········_·.·~.~.~..................................... _ _.

diaques et respiratoires. A haute ont été réalisées selon le code de


dose (équivalente à 0,1 cm- d'as- la FDA des Etats-Unis (1982).
caridol/kg d'animal) elle peut
!l&Ift7wF';r"-.....,.,." 'rrr':J
entraîner la mort. L'autopsie
révèle un œdème pulmonaire, Posologie
une dégénérescence graisseuse L'ascaridol est considéré comme
du foie et des lésions du myo- officinal et son essence est ins-
carde. La littérature cite de nom- crite au tableau C de la
breux cas d'intoxications chez Pharmacopée française. Son
l'homme, dont certaines ont usage est recommandé pour les
entraîné la mort24- 28 • soins de santé primaires.
L'administration d'une seule
Une étude clinique montre que infusion de 100 g de feuille et de
l'emploi des doses thérapeu- sommité fleurie dans 1,5 litre
tiques de la préparation à partir d'eau, qu'on laisse infuser pen-
des parties aériennes ne produit dant 5 minutes a démontré son
pas d'effets toxiques chez les efficacité. On l'administre à rai-
humains'". son de 3 tasses par jour (450 ml)
La dose léthale d'ascaridol serait aux adultes et une tasse (150 ml)
de 0,075 ml/kg chez la souris". divisée en trois doses aux enfants
âgés de plus de 3 ans.
Travaux TRAMIVo ,--------'---"-'-'-------,
Ces travaux établissent l'absen- Respecter une dose comprise entre 0,03
et 0,10 g de parties aériennes par kilo
ce de toxicité de l'huile essen-
et par jour chez l'enfant de 5 ans, pen-
tielle appliquée sur la peau de 18 dant trois jours au maximum. Selon
lapins albinos mâles, adultes, cli- l'OMS, une dose unique de 20 g de la
niquement sains; les lectures ont plante est suffisante pour expulser rapi-
dement les parasites, sans effets secon-
été effectuées au bout de 24 et
daires apparents". li est recommandé
72 heures d'application, suivant de prendre un purgatifsalin ou huileux
la méthode de l'IMSS* (1986) trois jours plus tard',
et des études histopathologiques
*IMSS == Institut Mexicain de Sécurité Sociale.

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Pharmacopée caribéenne 107


Cinnamomum verum
LAURACEAE

,---------l ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f - i- - - - - - -

Usages significatifs: Avertissements :


- diarrhée : écorce, décoction, Dans tous les cas, on emploie-
voie orale; ra des concentrations infé-
- vomissements: écorce, rieures à lOg/l, étant donné le
décoction, voie orale. risque de déclencher une irri-
tation gastrique.
Les données nouvelles concer-
nant une éventuelle activité
mutagénique attribuable à
l'écorce et à la feuille obligent
à éviter l'usage répété de ces
préparations et à interdire ou
limiter son emploi chez les
groupes à risque : femmes
enceintes, femmes qui allaitent
et enfants en bas âge.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie tropicale, cette Arbre de 8 à 15 m, à écorce très
plante est cultivée dans les aromatique; feuilles opposées à
régions tropicales. subopposées, portant 3 nervures
depuis la base presque jusqu'à
l'apex, brillantes sur la face supé-
rieure, glabres, ovées à elliptico-
lancéolées, arrondies à la base,
pouvant atteindre 15 cm; fleurs
blanc jaunâtre, en panicules
lâches; fruits de 1,7 cm de long,
Voucher : JeanPierre, 528, 5LNH à pointe.

lOS Tramil
<t:>TRAMlI.

~"h'~i)J

N oms vernaculaires
Cinnamomum verum j.S, Presl
= Cinnamomum zeylanicum Nees Dominique: cmnamon
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane kannèl
Pays hispanophones : canela
Pays francophones : cannelier
de Ceylan

Pharmacopée caribéenne 109


Cinnamomum verum
c::::=:==::::::====::::::: ::::::::::::==:::::::::::::::::::::::::::::::::::::===:::J
C:C&ooc" ° ° 'i2:cWEi'.:J

Chimie partie de la plante induisent une acti-


L'écorce de cannelle contient de 1 à vité mitogénique in vitro, sur culture
4% d'huile essentielle, particulière- de lymphocytes, à la concentration de
ment riche en aldéhyde cinnamique 50 mg/rn",
(65 à 90%) ainsi que du caryophyllè- L'extrait aqueux d'écorce à 1% (mais
ne, du l-linalol, du l-phéllandrène, du pas l'extrait à la concentration de
p-cymène et du furfural. D'autres 0,66%) administré par entubation gas-
constituants ont été mis en évidence trique chez le chien peut provoquer une
dans l'essence: l'eugénol (4 à 10%), irritation de la muqueuse gastrique'?
l'acétate d'eugénol, les alcools cinna- et une activité mutagénique sur
mique et cinnamilique, le méthyl- Salmonella typhimurium, à la concen-
eugénol, le benzaldéhyde, l'aldéhyde tration de 5 à 10 picolitresv,
cinnamique, l'acétate de cinnamyle, En cas d'empoisonnement accidentel
des tanins, des sucres, des couma- provoqué par l'ingestion d'huiles
rines, des gommes et résines, ainsi que essentielles ou de préparations qui en
deux diterpènes particuliers: la cinn- contiennent, on procédera à l'admi-
zeylanine et le cinnzeylanol'<, nistration par voie orale ou par sonde
de 100 ml d'huile de ricin qui seront
ensuite extraits par lavement gastrique.
i\ctivités biolo~ques
On administrera un vomitif salin, des
L'écorce a une activité antifongique,
émollients, des barbituriques à action
antibactérienne>", nématicidew et
rapide et dans les cas extrêmes on pra-
anticonvulsionnante'nu, L'huile essen-
tiquera la respiration artificielle et on
tielle est antifongiques, antivirale, bac-
pratiquera un apport d'oxygène; dans
téricide, larvicide, fortement lipoly-
tous les cas, il faut prendre des
tique, carminative, astringente,
mesures pour maintenir l'équilibre
antiseptique' et antibactérienne. Elle
hydre-électrolytique".
a un effet anesthésique local, oestro-
génique et relaxant de la musculatu-
re lisse 12- 14; elle inhibe la synthèse des Posologie
prostaglandines'" et présente une acti- L'écorce de la plante est utilisée
vité cytotoxique in vitro dans le modè- comme aromatisant culinaire.
le de leucémie L1210. Diluée à
0,0125%, elle a une action insectifu- Travaux TRAMIL22:
ge 16 • L'aldéhyde cinnamique est un La décoction d'écorce dans la pro-
sédatif et un antithermique'. portion de un à quatre (rapport écor-
ce-eau), préparée en évitant l'évapo-
ration de l'huile essentielle dans un
Toxicité récipient muni d'un couvercle et sou-
Le contact réitéré avec l'écorce peut mis à l'action de la chaleur jusqu'à
entraîner des réactions allergiques l'apparition de l'odeur caractéristique
chez des individus sensibilisésr'-". Les de la cannelle, garantira l'obtention
extraits aqueux et alcoolique de cette d'une préparation avec une concen-

110 Tramil
Cinnamomum verum

tration en huile essentielle acceptable, tantes pour la muqueuse gastrique


suffisamment éloignée des doses irri- (1 %).

r:::.:·.=-_::.. _~ .._ . ........................................................... l

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Pharmacopée caribéenne III


Cissampelos pareira
MENISPERMACEAE

r-r- •.....•.- •....•- ---- -, ENQUÊTE ET REICOJ\1.MIANDATIC)NS

u sages significatifs : Précautions dernploi :


maux d'estomac: feuille, Aucune en particulier.
decoction, voie orale.

Distribution géographique Description botanique


Régions tropicales. Plante grimpante, pubescente.
Feuilles suborbiculaires ou ovées,
de 3,5 à 10 cm, arrondies à
émargées, souvent peltées.
Inflorescence étaminée attei-
gnant 7 cm, corolle de 1 à
1,5 mm; racèmes femelles de
4 à 12 cm. Fruit, drupe sub-
Voucher: Voltaire, 256, SOE ;
sphérique de 3,5 à 4,5 mm de
Jiménez, 42, JBSD diamètre.

112 Tramil
Cissampelos pareira L.

N oms vernaculaires
Haïti : pat chwal

Pharmacopée caribéenne 113


Cissampelos pareira

Chimie Une spécialité pharmaceutique,


La feuille contient deux alcaloïdes la Cisampeline, est vendue
isoquinoliques : hayatine et haya- comme relaxant de la muscula-
tidine-. Il existe de nombreuses ture squelettique!'.
données disponibles sur la chimie
Travaux TRAMIL2
de cette plante, mais elles ne
30 mg/ml (extrait aqueux 1:1
concernent que la racine.
p.v.) de feuille diminuent de
manière significative CP < 0,001)
i\ctivités biolo~ques les contractions induites expé-
rimentalement par acéthylcholi-
L'extrait de plante entière ne ne sur l'iléon isolé de souris.
présente pas de propriétés cyto-
toxiques>.
Toxicité
Une grande quantité d'activités,
parfois apparemment contradic- Travaux TRAMIL12
toires, ont été rapportées-, sans On n'a enregistré aucun décès
spécification de la partie de la plan- chez des souris auxquelles on
te utilisée, ou qui portent sur plu- avait administré par voie orale la
sieurs parties de la plante, et plus décoction aqueuse de la feuille à
particulièrement sur la racine : des doses de 1 à 5 g/kg.
- Activité antimalarique sur
Plasmodium gallinaceum des
extraits aqueux et chlorofor-
mique.
- Activité antimalarique sur
Plasmodium cathemerium de l'ex-
trait chloroforrnique"
- Activité antibactérienne de l'ex-
trait éthanolique sur Escherichia
coli et Staphylococcus aureuss
- In vitro, les alcaloïdes de la
plante provoquent bradycardie
et relaxation utérine".
- L'extrait éthanolique est anti-
histaminique, hypotenseur, anti-
spasmodique", anticonvulsivant
et dépresseur du système ner-
veux central?.
- L'extrait aqueux est hyperten-
seur, cardiotonique et dépresseur
du système respiratoire-v.

114 Tramil
Cissampelos pareira

Bibliographie et références
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Pharmacopée caribéenne 115


Cissus verticillata
Apiaceae

Usages significatifs : Précautions d'emploi:


- abcès et affection ganglion- Aucune en particulier.
naire : feuille passée sur le feu,
en application locale;
- furoncle : feuille pilée, en
application locale. j

~~~~~~~~~====J:.d.r '~2~'.=7lJ .:

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales du continent Plante grimpante, glabre à
américain. vrilles; branches articulées.
Feuilles simples, oblongues à
ovées, de 5 à 15 cm, à bord den-
telé séteux. Cymes ramifiées,
fleurs petites, jaune verdâtre,
blanches ou pourpres. Baie ovoï-
de ou globuleuse, noire, de 8 à
Vaucher : Garcia, 2326, ]B5D 10 mm.

116 Tramil
Cissus verticûlaia CL.) Nicolson &: C.E. Jarvis
= Cissus sicyoides L.

Noms vernaculaires
Haïti: lyann môl
Rép. Dominicaine : bejuco caro

Pharmacopée caribéenne Il 7
Cissus verticillata
l22!:i:3!iiLi,~~"":"L"'--':::':::: ",<;cd

Chimie respiratoires, on a constaté que


la préparation ne montrait aucu-
La plante contient de l'oxalate
ne activité antisérotonique dans
de calcium>.
un modèle de lanières de fundus
Travaux TRAMILI gastrique isolé de rats".
Tri phytochimique préliminaire
Travaux TRAMIL9
(feuille)
L'extrait éthanolique de feuille
alcaloïdes:
possède une légère activité anti-
saponosides:
bactérienne sur Candida albicans.
quinones:
comp. phénoliques: +
flavonoïdes: + Toxicité
tanins: Nous ne disposons pas de don-
stéroïdes, terpénoïdes: nées sur l'espèce.
Travaux TRAMIL2
L2T~iJiY< , +'",;,''', 'u
Tri phytochimique préliminaire
(tige et feuille)
Posologie
alcaloïdes: Il existe des convergences d'em-
plois portant sur l'activité anti-
inflammatoire locale de la plan-
i\ctivités biolo~ques te au Costa Rica, au Venezuela,
à la Barbade, à Curaçao, en
L'extrait aqueux de feuille pos- Jamaïque, au Mexique, au
sède une forte activité de stimu- Surinam et à Trinidad.
lation sur l'utérus isolé de rat. La
plante provoque une dépression Travaux TRAMILlo
du système nerveux central, un Comme il s'agit d'emplois
effet anticonvulsivant et une acti- topiques, la dose d'application
vité antibactérienne-v. Elle n'a dépendra de la surface à traiter;
pas montré de réponses signifi- la quantité maximale de 50 g de
catives comme bronchodilata- matière végétale permettrait de
teur ni comme modulateur de recouvrir toute la surface de
l'adaptabilité pulmonaire, dans peau qui pourrait être affectée
une étude in vivo, sur des lapins". par des lésions du type furoncles,
abcès et adénopathies locales,
Lors d'une étude ayant pour but qui sont les emplois traditionnels
de détecter de possibles effets des préparations de cette plante.
pharmacologiques susceptibles
de justifier l'efficacité de l'admi-
nistration de la décoction de
feuille fraîche (20 g de feuilles
dans 100 ml d'eau distillée),
dans le traitement d'affections

118 Tramil
Cissus verticillata
L_ _ _._. .. ~_ .. . .._.._ _ _ __

Bibliographie et références
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Pharmacopée caribéenne 119


Citrus aurantifolia
Rutaceae

r--------I ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f--------..

Usages significatifs : Avertissement:


- maux d'oreilles, conjonctivi- Une certaine prudence s'im-
te : jus du fruit, en instillation; pose en ce qui concerne l'usa-
- céphalée, grippe : feuille, en ge externe des parties de
décoction ou infusion, voie plantes qui contiennent de
orale; l'huile essentielle (feuille et
- Grippe, toux, diarrhée : jus partie externe de l'écorce du
du fruit, voie orale; fruit), car l'exposition au soleil
- asthme: fruit, en décoction, peut déclencher des phéno-
voie orale; mènes de photosensibilité.
- fièvre : écorce et/ou feuille,
en décoction ou infusion, voie
orale;
- entorse, foulure : jus du fruit,
appliqué en cataplasmes;

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie, cette plante est Petit arbre à branches irrégu-
cultivée dans les régions tropi- lières, armé de grosses épines
cales et subtropicales. rigides. Feuille de 5 à 7,5 cm de
long, elliptico-ovales, crénelées;
pétioles ailés. Fleurs blanches de
2 cm de long. Fruits ronds de 3
à 6 cm, vert jaunâtre, avec une
abondante pulpe acide; pépins
Voucher : Jiménez, 1499, ]B5D petits et blancs, ovales.

120 Tramil
Noms vernaculaires
Citrus aurantifolia (Christm.) Swingle
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane: sitron,
sitron-vè
Pays anglophones : lime
Pays francophones : citron vert
Pays hispanophones: limon, lima

Pharmacopée caribéenne 121


Citrus aurantium
Rutaceae

r---------; ENQUÊTE ET RE'COMl\,fAr~ni\.TJ[Ol'~S .LJl'n.l"J.lL f-----~

Usages significatifs : Avertissement:


- maux d'oreilles, conjonctivi- Une certaine prudence s'im-
te : jus du fruit, en instillation; pose en ce qui concerne l'usa-
- céphalée, grippe : feuille, en ge externe des parties de
décoction ou infusion, voie plantes qui contiennent de
orale; l'huile essentielle (feuille et
- Grippe, toux, diarrhée: jus partie externe de l'écorce du
du fruit, voie orale; fruit), car l'exposition au soleil
- asthme: fruit, en décoction, peut déclencher des phéno-
voie orale; mènes de photosensibilité.
- fièvre: écorce et/ou feuille,
en décoction ou infusion, voie
orale;
- entorse, foulure: jus du fruit,
appliqué en cataplasmes;

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie, cette plante est Arbre de taille moyenne; som-
cultivée dans les régions tropi- met arrondi; épines longues et
cales et subtropicales. plutôt flexibles. Feuilles de 7 à
10 cm de long, aiguës à acumi-
nées; pétiole largement ailé.
Fleurs axillaires de taille moyen-
ne, blanches. Fruit de 7 à 8 cm
de diamètre, arrondi, un peu
.aplati à l'apex; pulpe acide; 10
Voucher : Jiménez, 1507, JB5D à 12 segments.

122 Tramil
:t~'nl .....MU.

Noms vernaculaires
Haïti : zoram SI
Pays anglophones: bitter orange tree
Pays francophones: orange amère
Citrus aurantium L. Pays hispanophones :naranja agria
Guadeloupe,
Martinique : zoraru-si,
zoranj-anmè,
gàsko
Guyane: bois d'oranger

Pharmacopée caribéenne 123


Citrus sinensis
Rutaceae

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TR1\M][L 1 - - - - - - - - . .

Usages significatifs : Avertissement:


- maux d'oreilles, conjonctivi- Une certaine prudence s'im-
te: jus du fruit, en instillation; pose en ce qui concerne l'usa-
- céphalée, grippe : feuille, en ge externe des parties de
décoction ou infusion, voie plantes qui contiennent de
orale; l'huile essentielle (feuille et
- Grippe, toux, diarrhée : jus partie externe de l'écorce du
du fruit, voie orale; fruit), car l'exposition au soleil
- asthme: fruit, en décoction, peut déclencher desphéno-
voie orale; mènes de photosensibilité.
- fièvre: écorce et/ou feuille,
en décoction ou infusion, voie
orale;
- entorse, foulure: jus du fruit,
appliqué en cataplasmes

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie, cette plante est Arbre de taille moyenne, attei-
largement cultivée dans les gnant souvent près de 6 m; som-
régions tropicales et subtropi- met arrondi; épines fines,
cales. flexibles ou absentes. Feuilles de
taille moyenne. Fleurs blanches.
Fruit arrondi ou ovale, au jus
sucré, les membranes ne sont pas
Voucher: Ochoa, 316, HPMHV amères, 10 à 13 segments.

124 Tramil
Noms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe
Citrus sinensis CL.) Osbeck
Martinique, Guyane: zoranj
Pays anglophones : sweet orange
Pays francophones : oranger
Pays hispanophones : naranja dulce
(ou china)

Pharmacopée caribéenne 125


Citrus
..............................._ _---_._-_.._-_..- _..__ _ - _.._-_.. - _.. __.,
_ _
'._ .._-.. - _ ~ _
_ .. _-_.._._..__ .
._--~.~

---~ ..__
~

-
~--_.-_

_. __.-_._--_ -
_~~.

............................._--..__1

Chimie sodium: 2 mg; potassium: 82 mg;


La feuille, la fleur et l'écorce du carotène: 10 mg; thiamine: 0,03
fruit des trois espèces sont riches mg; riboflavine: 0,02 mg; niaci-
en huile essentielle, composée de ne: 0,10 mg; acide ascorbique:
dérivés terpéniques, où prédo- 45 mg.
mine, selon l'espèce et la partie
Analyse proximale de 100 g du
considérée, le limonène, le lina-
fruit de Citrus aurantium»:
101 ou le néro1. Elles sont égale-
calories: 44; eau: 87,5 %; pro-
ment susceptibles de contenir
téines: 0,7%; lipides: 0,1 %; glu-
deux autres monoterpènes, le
cides: 11,2%; fibres: 2,0%;
géranial et le B-pinène'. La pulpe
cendres: 0,5%; calcium: 42 mg;
du fruit de ces trois espèces ren-
phosphore: 20 mg; fer: 0,4 mg;
ferme de grandes quantités
carotène: 70 mg; thiamine: 0,07
d'acides organiques (citrique et
mg; riboflavine: 0,03 mg; niaci-
malique principalement) et de
ne: 0,30 mg; acide ascorbique:
vitamine C, et le péricarpe
43 mg.
contient de la pectine. La feuille
et le fruit, outre des principes
amers, contiennent de nombreux
flavonoïdes, en particulier des
hétérosides flavoniques, tels que
l'hespéridoside, ainsi que des fla-
vones, telles que le diosmoside-.
La feuille de Citrus aurantiurn
renferme les flavonoïdes néo-
diosmine, néohespéridine, narin-
gine et roifoline>; le pépin
contient différents triterpènes-; le
fruit de C. aurantium. et C.
sinensis contiennent de la limo-
nine, de la nomiline, de l'acide
nomilinique (triterpènesjw et de
la sinéphrine, un alcaloïde iso-
quinoléïque".
Analyse proximale de 100 g du
fruit de Citrus aurantifolias :
calories: 36; eau: 91,0%; pro-
téines: 0,5%; lipides: 2,4%; glu-
cides: 5,9%; fibres: 0,3%;
cendres: 0,2%; calcium: 13 mg;
phosphore: Il mg; fer: mg; °
126 Tramil
Citrus

Activités biologiques
Les huiles essentielles des diffé-
rents Citrus présentent, in vitro,
une activité antibactérienne à
large spectre. Elles possèdent
également de légères propriétés
sédatives, antispasmodiques et
hypnotiqucsr-v, Elles possèdent
également une activité insectifu-
ge sur les abeilles'> et larvicide
sur Anopheles albimanusn,
Les flavonoïdes exercent une
action vitaminique P et aug-
mentent, au niveau de la micro-
circulation, la résistance capil- L'huile essentielle, administrée à
laire. Ces effets sont potentialisés la souris par la voie intragas-
par la vitamine C, qui a égale- trique, à la dose de 30 mg/ani-
ment des propriétés toniques, mal, induit les glutathion S-trans-
anti-infectieuses et antiscorbu- féras es au niveau du foie et de
tiques. La pectine est un hémo- l'intestin grêle, mais pas au
statique qui montre un effet niveau de l'estomac». Elle
favorable sur le tractus digestif", montre une activité antimyco-
tique, in vitro, sur Trichoderma
Le limonène, présent en quanti-
viride, Aspergillus aegyptiacus et
tés importantes dans l'écorce du
Penicillium cyclopium ainsi qu'une
citron, est un expectorant.
activité antibactérienne sur
Citrus aurantifolia Bacillus aureuset Escherichia coli«.
Les parties aériennes sont diu-
La fraction a1caloïdique, de
rétiques, mais ne présentent pas
même que l'extrait éthanolique,
de propriétés hypothermiques".
le mélange de glucosides et l'ex-
L'extrait aqueux du fruit est actif trait aqueux de racine montrent
in vitro sur Epidermophytonjlocco- une activité in vitro sur Escherichia
sum et Tricophyton mentagrophytes. coli, Klebsiella pneumoniae, Proteus
Administrée à l'homme par voie mirabilis, Staphylococcus aureus et
orale, la décoction du fruit a une Streptococcus beta-hémolitique, alors
activité antimycotique dans des que, sur des souches de Pseudo-
infections causées par Epidermo- monas aeruginosa, seuls la fraction
phyton jloccosum, Tricophyton men- a1caloïdique et le mélange de glu-
tagrophytes et Candida albicans»: cosides se montrent actifs>,
19. Le jus du fruit, frais, provoque

une stimulation gastriques'.

Pharmacopée caribéenne 127


Citrus
,-_._.._. __._ - _-_ __._.__ ~._----_ ..
1.._ _ __.._ .
6!tUV}W}F}g@}~;]

Citrus aurantium Penicillium cyclopium ainsi qu'une


La décoction du fruit exerce une activité antibactérienne sur
puissante activité a-2 bloquan- Bacillus aureus et Escherichia coli22 •
te 24 • L'administration intravei-
Citrus sinensis
neuse, chez la souris, de l'extra-
L'huile essentielle de la feuille
it aqueux de son péricarpe, à la
montre une activité carminative.
dose de 1,5 mg/kg, induit une
Administré par voie orale chez le
rapide réponse vaso-presseur,
lapin, le péricarpe séché montre
suivie d'une chute de la tension
des activités antihépatotoxique et
artérielle; ces réponses sont blo-
antihypercholestérolémiquew-".
quées, respectivement, par l'ad-
ministration de propanolol et
d'atropine, mais elles ne le sont
pas par la chlorisondamine, la
prozosine ni par la cyprohepta-
dine>; cette préparation a une
action antihémorragique sur le
système gastro-intestinal, elle
montre un effet de relaxation, in
oitro, sur l'utérus de rat en oes-
trus 26- 28 ainsi qu'un effet anti-
spasmodique sur l'iléon de
cobave>.
L'huile essentielle, de même que
Le lyophylisat, administré à des
dans le cas de l'espèce précé-
rats Wistar, à la dose de 5 g1kg
dente, a une activité antimyco-
diminue les concentrations les taux
tique in vitro sur Trichoderma viri-
d'acide urique sanguins en accrois-
de, Aspergillus aegyptiacus et
sant la métabolisation au niveau
hépato-rénal et en induisant l'ex-
crétion de l'acide urique par l'uri-
ne sans modifier la diurèse".
Le fruit de la plante montre une
action antitussive in vivo, chez le
chat; il est hypotenseur, relaxant
de l'iléon isolé de cobaye dans le
cas de la contraction induite par
l'histamine, les sels de baryum ou
l'acide acétique", L'extrait aqueux
est anti-inflammatoire in vivo
chez le rat, à la dose de 500 mg/kg
(modèles d'inflammation indui-

128 Tramil
Citrus

te par immersion dans de l'eau Toxicité


chaude, injection de dextran, de L'extrait aqueux du fruit de
carraghénine, et modèle expéri- Citrus sinensis, à la concen-
mental d'arthrite) 34. A l'état tration de 500 mg/ml, n'est pas
immature, cet extrait est antihy- embryotoxiquev.
perglycémiant par induction de
la synthèse de glucagon et d'in-
suline et hypolipidémiant (activi- Posologie
té hypocholestérolémique mais Les fruits des trois espèces sont
non hypotriglycéridémique)». In des aliments dont la consom-
vitro, l'extrait hydro-alcoolique mation est universellement
(1 : 1), à la concentration de répandue. Ils figurent dans la
1 mg/ml est antihépatotoxique plupart des pharmacopées.
sur le système d'hépatocytes iso- Il est préférable de respecter les
lés, alors que l'extrait aqueux, à doses utilisées traditionnelle-
la même concentration, est inac- ment.
tif. In vivo, à la dose de 1 mg/kg,
administré par voie intra-périto-
néale, à des rats, l'extrait métha-
nolique inhibe la phosphatase
alcaline, la transaminase glutamo-
pyruvique, la lactico-deshydro-
génase et induit une diminution
marquée des niveaux de bilirubi-
ne dans le plasma>,
L'extrait aqueux du fruit, à la
concentration de 500 mg/ml,
montre une activité cytotoxique,
in oitroï', Le péricarpe du fruit
de cette espèce est antispasmo.-
dique (en raison de' l'activité
relaxante sur le muscle lisse qui
a été mise en évidence sur l'iléon
et l'utérus), antihistaminique,
antiulcéreux gastrique. Il inhibe
la motilité intestinale et les sécré-
tions gastriques, y compris celle
de la pepsine>,

Pharmacopée caribéenne' 129


Citrus

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Pharmacopée caribéenne 131


Citrus limetta
RUTACEAE

r - - - - - -i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f - - - - -______

Usages significatifs : Avertissements :


- conjonctivite : jus du fruit, Il faut éviter la contamination
en instillation. par des germes pathogènes ou
des substances ajoutées direc-
tement ou potentiellement
irritantes pour la conjonctive.
Cet emploi est à limiter à une
durée de trois jours. Une fois
ce délai écoulé, si l'on a
obtenu d'amélioration
sible, il faut consulter
médecin.

r:::==~===:::.::.::::::. .
Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Asie tropicale, la Arbre ou arbuste, armé de
plante est cultivée dans les grosses épines; feuilles de 5 à
régions tropicales et subtropi- 7,5 cm, elliptico-ovales, créne-
cales. lées, au pétiole étroitement ailé;
fleurs blanches, fruit jaune pâle,
de 5 à 7 cm de diamètre, au jus
Vaucher : Jiménez, 1524, ]B5D assez insipide.

132 Tramil
Citrus limetta Risso

N oms vernaculaires
Pays hispanophones: limon dulce
Petites Antilles : lime

Pharmacopée caribéenne 133


Citrus limetta
[..
~=._- _--_ -

Chimie Le jus du fruit montre une acti-


vité antibactérienne in vitro',
Analyse proximale de 100 g de fruit':
calories : 30; eau : 89,9 %; protéines : Appliqué par instillation dans un
0,7 %; lipides: 0,6 %; glucides: 8,4 %;
fibres: 1,0 %; cendres: 0,4 %; calcium :
modèle expérimental de conjonc-
28 mg; phosphore: 20 mg; fer: 0,5 mg; tivite chimique provoquée par
°
carotène: mg; thiamine: 0,05 mg; détergent chez le lapin, les résul-
riboflavine: 0,03 mg; niacine : 0,20 mg; tats montrent une guérison plus
acide ascorbique: 48 mg.
rapide des lésions'.

Activités biologiques Toxicité


L'huile essentielle possède une Nous ne disposons pas de don-
activité antibactérienne contre nées sur l'éventuelle irritabilité
Bacillus cereus et Staphylococcus de la préparation sur la cornée.
aureus, mais elle se montre inac-
tive contre Escherichia coli et
Pseudomonas aeruginosa-,

134 Tramil
Citrus limetta
,1._ ._ _ _ _.__ _._ ..__ _.._ _ _.

Bibliographie et références
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Pharmacopée caribéenne 135


Cocos nucifera
ARECACEAE
/
~---------iILENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL ;f-----~
._._ _..•................_......•...........•..........••......_ _ .....................•......•..._...........•...•....•..............J

Usages significatifs: miers stades de la crise


- grippe : huile du fruit, en d'asthme, compte tenu de ses
friction sur la poitrine; qualités en tant que réducteur
- asthme: huile du fruit, voie de la résistance pulmonaire,
orale; est une médication complé-
- infection urinaire : eau de mentaire et symptomatique.
coco, voie orale;
Il faut éviter l'usage de l'hui-
- calculs rénaux : eau de coco,
le sur des périodes prolongées,
voie orale;
spécialement chez les patients
- brûlures : huile du fruit en
qui souffrent d'hyperlipopro-
cataplasme, en association;
téinémies.
- furoncles (( nacios ») : idem,
mais aussi « Iait » du coprah L'usage de l'eau de coco
frais en application. contre l'infection urinaire et
les maux de reins contri-
Précautions d'emploi: buerait à l'évolution favorable
L'usage interne de l'huile du de ces processus et complé-
fruit pour le traitement de la terait une thérapeutique étio-
grippe, de la toux et les pre- logique plus spécifique.

[~~~.~.'~=~-'-~ . -"----~.~.~. ~~~.~~ ~~~. ~. :~_ ~ . . _.. ._--_._._..__ __._ _.


~.~-~.~~.~.~.~~~ ~=~.~.~=-~.-~_._ ~~

Répartition géographique Description botanique


Originaire du Pacifique, cette Palmier pouvant atteindre 30 m
plante est pantropicale. de haut. Grandes feuilles de 3 à
6 m, parfois tombantes, seg-
ments nombreux, linéaire-lan-
céolés, de 50 à 70 cm. Fleurs sta-
minées de 10 à 20 cm, blanc
crème; les fleurs pistillées mesu-
rent 2,5 cm et sont peu nom-
breuses dans chaque inflores-
cence. Fruit ovoïde, légèrement
Vaucher : Jiménez, 1512, ]B5D tri-anguleux, de 20 à 30 cm.

136 Tramil
N oms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane : koko
Pays anglophones : coconut tree
Pays francophones: cocotier
Cocos nucifera L Pays hispanophones : coco
(sauf au Costa Rica où
on l'appelle pipa quand
il n'est pas sec)

Pharmacopée caribéenne 137


Cocos nucifera

Chimie stérile à l'analyse bactériologique.


L' «eau » de coco renferme des Par voie intraveineuse chez l'ani-
sucres (notamment du sorbitol), mal, l'eau du fruit sec stimule
de l'acide malique, de nombreux la respiration et la diurèse; mais
acides aminés et une aminopu- elle provoque des effets
rine. Le coprah sec contient 20 % toxiques-", ce qui n'est pas le cas
de glucides, 8 % de protides et de l'eau du fruit immature, qui
65 % de lipides, constitués prin- a été employée cliniquement au
cipalement de glycérides des Vietnam, pour la réhydratation
acides laurique, myristique, parentérale dans des situations
caprylique et caprique->, de pénuries de médicaments".

~
._._----.~

Analyse proximale de 100 g de fruit! Administrée par voie orale, chez


immature': calories: 77 ; eau: 84,0 %; 1
le rat, à raison de 10 % de sa
protéines: 1,4 %; lipides: 3,6 %; glu- 1
ration alimentaire, l'huile de coco
cides : 10,3 %; fibres: 0,4 %; cendres: 1
0,7 %; calcium: 42 mg; phosphore: montre des propriétés oestrogé-
56 mg; fer: 1,0 mg; sodium: 51 mg; niquess-". Des travaux réalisés en
potassium: 257 mg; carotène: ug; û
Inde ont montré que la dilution
thiamine : 0,04 mg; riboflavine :
de l'huile solidifiée obtenue à par-
0,03 mg; niacine : 0,80 mg; acide
ascorbique : 6 mg. tir du coprah, dans une solution
éthanolique à 95 %, ajoutée in
vitro à la concentration de
Activités biologiques 100 mg/ml, montre une activité
Physiologiquement, l'administra- antifongique sur Microsporum
audouini, Microsporum canis,
tion d'eau de coco produit un effet
Microsporum gypseum et Epider-
diurétique direct, connu sous le
nom de «diurèse aqueuse»;le volu- mophyton floccosum».
me d'urine émis par une person- La teinture de la racine n'inhibe
ne, 30 minutes après qu'elle ait bu pas la croissance in vitro de
un litre d'eau de coco, est multi- Neisseria gonorrheae»,
plié par huit et se maintient jus-
Travaux TRAMIV 3
qu'à 2 heures plus tard, durée
L'administration de l'huile de
pendant laquelle l' osmolarité du
coco par voie intragastrique, aux
liquide extracellulaire se norma-
doses de 0,5, 1 et 2 ml/kg, a réduit
lise à nouveau-. Expérimen-
significativement le nombre d'ul-
talement, on a vérifié une légère
cères gastriques produits par liga-
activité diurétique chez le rat,
ture du pylore chez des hamsters
induite par l'administration orale
de race Wistar. On a observé une
d'eau du fruit de cette plantes.
couche d'huile sur la muqueuse
L'eau du fruit avant maturité, gastrique qui a agi comme une
employée en réhydratation orale barrière protectrice. Le volume
au Brésil, se révèle totalement gastrique a diminué, mais la

138 Tramil
Cocos nucifera
c-=~~=._ ~-_._-_ _._ -. .
... - __ .~~ .._-_.._..-. . _ __.__._ .
_ _.~_.J

teneur en acide chlorhydrique a lité capillaire et provoque le déve-


légèrement augmenté. loppement de tumeurs expéri-
mentales qui ont été amorcées par
Travaux TRAMIL14
le diméthyl-benzyl-anthracène et
L'administration de l'huile de coco
stimulées par le peroxyde de ben-
par voie intragastrique à des lapins.
zoyle». Cette activité a été démon-
anesthésiés a diminué la résistance
trée in vitro, en ajoutant à la cul-
pulmonaire pour tous les niveaux
ture cellulaire une concentration
de doses essayées (0,1,0,2,0,4 et
de 300 mg/ml d'huile fixe16 ,
0,8 cc/kg de poids), les doses sta-
tistiquement significatives étant
celles de 0,4 et 0,8 cc/kg CP < 0,05), Posologie
Le coprah du fruit possède des
utilisations alimentaires. L'eau
Toxicité du fruit est consommée large-
Par voie intraveineuse à la dose ment comme boisson rafraîchis-
de 3 ml/mn, chez le chien, l'eau sante. L'huile est utilisée à des
du fruit sec déclenche des tachy- fins culinaires et pour la fabri-
cardies, de l'hypotension, de l'hy- cation de préparations pharma-
perglycémie et à la dose de ceutiques et cosmétiques.
5 ml/mn, une augmentation de
Travaux TRAMIL17
l'agrégation plaquettaires. L'eau
a) L'eau du fruit immature
du fruit mûr, administrée par la
240 ml toutes les 4 à 6 heures,
même voie, provoque une activi-
comme dose optimale, mais qui
té diurétique, mais se montre irri-
pourrait être plus élevée, en fonc-
tante, contrairement à celle du
tion du critère thérapeutique.
fruit immature qui est atoxiquev',
En ce qui concerne cet emploi b) L'huile de noix de coco :
clinique, par cette même voie - en application topique : la
d'administration, nous disposons quantité dépend de la surface
des expériences réalisées au corporelle à traiter.
Vietnam, qui ne font état d'au- - en administration orale : de 30 à
cune toxicité chez l'hommes. 60 ml (1 à 2 cuillerées) toutes les
8 heures, comme dose optimale.
Par voie orale, chez l'homme et
chez le chien, le coprah de la plan- c) lait de coprah: 60 ml (1/4 de
te possède des propriétés hyper- tasse), toutes les 8 heures,
cholestérolémiqueswv, L'huile fixe comme dose maximale (cette
obtenue à partir du coprah, incor- quantité contiendrait environ
porée à la ration alimentaire de la 39 ml d'huile, quantité suscep-
souris (4 à 8 %), pendant 52 tible de provoquer la diminution
semaines, inhibe l'ornithine-décar- de la résistance pulmonaire chez
boxylase, augmente la perméabi- l'adulte moyen).

Pharmacopée caribéenne 139


Cocos nucifera
.............. ~ _._--
.•.•.•...•.•. _..•...• _ ..•. _ .... __• •.•
. _--~_---- _ _._._~~ __ __ ~ -,
...•.•.•.•_.•.•.•.__ •__._.........J

L'administration de ces quanti-


tés d'huile (sous forme directe
ou contenues dans le lait de
coprah) apporterait au maxi-
mum 114 ml d'huile par jour
(dont 95 % seulement sont
absorbés), ce qui équivaut à 5 %
environ de l'ingestion quoti-
dienne de liquides et à moins de
4 % du poids total de la ration
alimentaire quotidienne norma-
le, ce qui correspond à une
concentration inférieure à celle
pour laquelle des réactions
toxiques ont été mises en évi-
dence chez l'animal.

140 Tramil
Cocos nucifera
.~ ..
~." -_ - - -.--~.- .. ".. . ,._.._..- __._ _ _ _-_ _ _ _.- ~_ _~_ .. - -- "-"1
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Pharmacopée caribéenne 141


Coffea arabica
RUBIACEAE
---~ ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL

Usages significatifs: bronchodilatateur) est classée


- suites d'une colère: dans la catégorie «REC» ainsi
• graine torréfiée, décoction que l'usage topique sur la tête
avec sel, voie orale; du « marc de café », indiqué
• marc de café, en application pour les suites de colère (pro-
sur la tête; bablement en effet placebo).
- pneumopathie : graine, décoc-
Elle est à proscrire chez des
tion, voie orale, en association;
patients souffrant de gastrite
- vertiges : graine torréfiée,
chronique ou d'ulcère peptique
décoction, voie orale;
gastro-duodénal et d'hyperthy-
- hépatite : graine torréfiée,
roïdisme. La présence d'acide
décoction, voie orale.
chlorogénique et de trigonelli-
Recommandations: ne constitue un critère en faveur
La consommation de la boisson de l'effet hépatoprotecteur,
traditionnelle préparée à par- quoique non « curatif» de l'hé-
tir des graines torréfiées comme patite. Mais nous considérons
tonique contre le vertige, les important de ne pas dépasser la
suites de colère et pour le trai- dose de café habituelle, car les
tement complémentaire des effets de celui-ci sur un foie
pneumopathies (comme malade ne sont pas connus.

[===--==::: --:::=::=:=:::-::_==--===------::::==:== -----::=:====


Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Afrique; cette plan- Arbuste pouvant atteindre 7 m
te est cultivée dans les régions de haut, au tronc mince, droit.
tropicales. Feuilles elliptiques à oblongues,
brillantes, de 7 à 15 cm. Fleurs
en groupes axillaires, odorantes;
calice de 3 mm, tronqué; pétales
blancs; tube de la corolle de 6 à
10 mm; lobes allongés. Fruit,
drupe oblongue à globuleuse, de
Voucher : Jiménez, 122, JB5D 1 cm.

142 Tramil
Coffea arabica L. N oms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane: kafé
Pays francophones : café
Pays hispanophones: café

Pharmacopée caribéenne 143


Coffea arabica

Chimie aniques (acide p-hydroxyben-


La caféine est une purine pré- zoïque, vanillique, p-couma-
sente dans toute la plante (sauf rique, férulique, chlorogénique
dans la racine). La graine est la et caféique), ainsi qu'une cou-
partie la plus riche en caféine (1 marine, la scopolétine".
à 3 %). Outre la caféine, la grai-
ne verte est riche en glucides, en Analyse proximale de 100 g de feuille»:
calories: 306; eau: 6,4 %; protéines:
acide chl orogénique et en trigo- 9,3 %; lipides: 5,5 %; glucides: 66,6 %;
nelline. La torréfaction modifie fibres : 17,5 %; cendres : 12,2 %; cal-
la composition chimique de la cium : 1910 mg; phosphore: 170 mg;
graine, mais sa teneur en caféi- fer: 96,6 mg; carotène: 2360 mg; thia-
mine : 0,00 mg; riboflavine: 0,21 mg;
ne, en théophylline et en théo- niacine: 5,20 mg.
bromine change peu. La teneur
en caféine d'une tasse de café Analyseproximale de 100 g de graine'":
varie de 60 à 150 mg; d'autres calories: 203; eau: 6,3 %; protéines:
auteurs- considèrent qu'une Il,7 %; lipides : 10,8 %; glucides :
68,2 %;fibres :22,9 %;cendres :3,0 %;
tasse de café contient environ
calcium: 120 mg; phosphore : 178 mg;
85 mg de caféine. fer: 2,9 mg; carotène: 20 mg; thiami-
ne : 0,22 mg; riboflavine: 0,05 mg; nia-
La feuille renferme du salicylate cine : 1,30 mg.
de méthyle, de l'acide benzoïque
et cinnamique, du quercétol-,
des alcanes>, des composés vola- Activités biologiques
tiles tels que les hydrocarbures Nous donnons ci-dessous un
aliphatiques, des alcools, des ald- résumé concis des propriétés
héhydes et des cétones-, des pharmacologiques de la caféi-
purines" constitués par la caféi- ne ll . La théophylline et la théo-
ne (majoritaire), la théobromi- bromine présentent certaines des
ne, la paraxanthine et la théo- propriétés de la caféine, mais se
phylline. Elle contient également montrent généralement moins
de la trigonelline (ou acide N- actives pharmacologiquement.
méthyl-nicotinique), de l'acide
nicotinique et de la nicotinami- Action sur le système
de, du 2-mercaptoéthanol, de nerveux central
l'acide L-ascorbique, de La caféine favorise l'effort intel-
l'EDTA, une fraction protidique lectuel, diminue les sensations
en relation avec une enzyme qui de somnolence et raccourcit les
métabolise l'acide nicotinique-, temps de réactions aux stimuli
de l'acide chlorogénique", dans visuels et auditifs'>. Ces' effets
une proportion de 5 à 10 %8. concernent le domaine du psy-
chisme et ils sont dûs à un blo-
Dans la plante jeune, on trouve cage de la phosphodiestérase et,
en supplément des acides org- en conséquence, à une augmen-

144 Tramil
Coffea arabica

tation de la synthèse de l'AMP Action sur les muscles lisses


cyclique'>, ainsi qu'à un blocage La caféine relâche les fibres lisses
des récepteurs cérébraux de l'adé- des bronches, de l'intestin et de
nosine. De nombreux travaux, l'uretère". La caféine, la théo-
souvent contradictoires, font état phylline et la théobromine pos-
de la modification, soit du temps sèdent des propriétés relaxantes
de latence, soit de la qualité du du muscle lisse bronchique; elles
sommeil; en termes généraux, ce sont bénéfiques dans l'évolution
type d'action varie énormément des pneumopathies, l'asthme
d'un sujet à I'autre-s-". bronchique et la toux'",
Action sur le système Action sur les muscles striés
cardio-vascuùaire La caféine stimule la contraction
Les effets de la caféine se pro- musculaire.
duisent de façon complexe, par
Action sur les fonctions
action directe sur le myocarde
métaboliques
(augmentation de la force de
La caféine modifie pratiquement
contraction, de la fréquence car-
l'ensemble de ces fonctions, en
diaque et du flux sanguin, ce qui
augmentant de 10 % le métabo-
se traduit par une augmentation
lisme basal chez I'homme-v, elle
du travail cardiaque et une dila-
accroît la teneur en acides gras
tation coronarienne), sur les vais-
du sang-', mais son activité glo-
seaux sanguins (vasodilatation,
bale sur le taux de cholestérol est
accompagnée d'un accroisse-
discutable>,
ment de la résistance vasculaire
cérébrale) ainsi que par effet Action sur le tube digestif
réflexe de la stimulation des Une dose de 250-500 mg du
centres vasomoteurs de la moel- composé stimule significative-
le épinière 17 • ment la sécrétion d'acide chlor-

Pharmacopée caribéenne 145


Coffea arabica
=~;';:···--·'·---;'-=f::'::;Li.1

hydrique et de pepsine chez anti-inflammatoire et un antial-


l'homme, probablement par inhi- Iergique", un antiherpétique, un
bition de la phosphodiestérase antioxydant, un hypotenseur» et
des cellules de la muqueuse-">. un relaxant du muscle lisse.
Action sur la diurèse
Des doses élevées de caféine pro-
Toxicité
voquent une légère augmenta-
Nous ne possédons pas pour le
tion du volume urinaire et de
moment de preuves qui justifient
l'excrétion du sodium, due à la
les soi-disant correspondances
diminution de la réabsorption
établies autrefois entre la
tubulaire>.
consommation du café, sous
La trigonelline, présente par forme de boisson, et une aug-
ailleurs dans les graines de nom- mentation de la fréquence d'ap-
breuses espèces végétales, montre parition des cancers du pan-
une activité hèpatoprotectrice-". créas, du sein, du rein et du
L'acide benzoïque présente des tractus urinaire inférieur, ni
propriétés antiseptique", expec- d'autres affections, telles que la
torante-", analgésique, antither- maladie fibrokystique bénigne et
mique et anti-inflammatoire' ; la cardiopathie ischémiquev-».
l'acide férulique est un analgé-
Certains sujets ressentent de. la
sique, un anti-agrégant plaquet-
nervosité, de l'anxiété et de la
taire, un antidysménorrhéique et
dysphorie après avoir consom-
un antispasmodique's-e ; le sali-
mé 400 mg de caféine>.
cylate de méthyle appartient au
groupe des salicylates, composés Chez l'homme, l'intoxication
analgésiques, antithermiques et fatale par consommation de la
anti-inflammatoires! ; l'acide boisson élaborée avec la graine
caféique montre une activité anti- est rare. Bien que la caféine puis-
septique!". se provoquer chez l'homme des
troubles des fonctions centrales,
Le quercétol (ou quercétine) est
accompagnées d'insomnie,
un flavonoïde antihémorra-
d'agitation, d'excitation, de
gique-", protecteur capillaire-v-s
vomissements, de convulsions,
et anti-agrégant plaquettaire qui
d'extrasystoles, de tachypnée'.
inhibe le métabolisme de l'acide
arachidonique" et qui stimule la Des travaux ont fait état d'effets
sécrétion des prostacyclines, les mutagéniques, tératogéniques et
plus puissants antiagrégants carcinogéniques de la caféine, dus
sécrétés par l'endothélium vas- à son inférence au sein des méca-
culaire-". Il présente une activité nismes de réparation de l'ADN,
chronotrope (+), anti-aryth- mais ces derniers ont lieu avec des
mique et antivirale-v; c'est un doses qui dépassent largement la

146 Tramil
Coffea arabica

consommation habituelle de cette L'effet stimulant des sécrétions


substance, que ce soit comme acido-peptiques se produirait avec
constituant de médicaments, ou la consommation de plus de trois
dans les boissons traditionnelles'<". tasses de la boisson (750 ml), qui
contiendraient 250 mg de caféi-
ne environ (on attribue cet effet à
Posologie des concentrations du composé
A partir de la graine fermentée, qui vont de 250 à 500 mg).
séchée, torréfiée et pulvérisée, on
prépare une boisson tradition- L'administration de deux tasses
nelle stimulante sous forme d'in- et demie de cette boisson déclen-
fusion ou de décoction, très lar- cherait une stimulation des fonc-
gement consommée à travers' le tions digestives, mais il est pro-
monde, et qui n'est dépassée, bable que des doses inférieures
dans certaines régions, que par suffisent à obtenir une tonifica-
le thé ou le maté. tion au niveau gastro-intestinal,
en cas de nausées et de vertiges.
Travaux TRAMIL36
Pour l'obtention de l'effet bron-
chodilatateur, il suffit d'admi-
nistrer au total une tasse et
demie de la préparation artisa-
nale de café (360 ml), ce qui
représente environ 127 mg de
caféine (l'effet bronchodilatateur
s'obtient avec des doses qui vont
de 100 à 200 mg).

Pharmacopée caribéenne 147


Coffea arabica
L . __..

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Pharmacopée caribéenne 149


Colubrina arborescens
RHAMNACEAE

r----.- - -..- -.---j LJ 'V.UL.LL ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1------ -- <,

Usages significatifs: Recommandations:


- «rasquifiai (prurit) : Cet usage peut être encoura-
feuille, macération, bains gé et recommandé comme
traitement symptomatique et

..:-':::::::===':=::::::::::'::=':. __..1 [TG':""'"'''' , "j::..:I;",,:z::E:'j

Répartition géographique Description botanique


Antilles et Amérique centrale. Arbuste ou arbre pouvant
atteindre 20 m de haut;
branches ferruginéo-tomen-
teuses. Feuilles ovées à ellip-
tiques, aiguës ou corto-acumi-
nées ou obtuses, de 6 à 18 cm,
tomenteuses sur l'envers. Cymes
de 2 à 3 cm, axillaires; fleurs
jaune verdâtres, pétales courts.
Fruit ovoïde-globuleux, de 6 à
Voucher : Jiménez, BOA, JB5D 8 mm; graines noires.
- - - - - _..._ - - - - . _... __.
150 Tramil
Colubrina arborescens (Mill) Sarg.
= Cearrothus arborescens Mill.

Noms vernaculaires
Haïti: mabi, kapab,
bois de fer
Guadeloupe,
Martinique : mabi

Pharmacopée caribéenne 151


Colubrïna arborescens
.•.• _ .• _.. ~-~---~---~ •. _--_.•.• *. •.•. _-_•. _* •• _ - - - - _ ••••• ~ ••••••••••••• - •••••••••••••••••••••••••• _ ••••••••••••• - ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• __. _•• _ - - - . _ _ •

L __ _ __ _._.. _._.__ ~_. ._ _ __ ........................................__.__..!

Chimie Toxicité
La feuille est riche en saponines'. Le contact de la feuille avec la
peau n'est pas toxique. Celle-ci
est employée fréquemment en
i\ctivités biolo~ques médecine traditionnelle, y com-
Les saponines sont des compo- pris pour laver les femmes au
sés associant une aglycone de moment de l'accouchernent-.
type stéréoïdique ou triterpé-
nique avec des sucres. Ils sont
susceptibles de former une
mousse détergente au contact de
l'eau.
Les propriétés pharmacolo-
giques les plus fréquentes pour
ce groupe de molécules sont les
suivantes : antifongique, mol-
lusquicide, anti-inflammatoire,
analgésique, antithrombose, can-
cérostatique, inducteur immu-
nologique par potentialisation de
la synthèse et libération d'inter-
férons, d'antitriglycéridiques et
régulateurs des taux de choles-
térol dans le sang, antiu1cérogé-
nique et sédatif du système ner-
veux central-. En outre, ce sont
des composés qui jouent un rôle
thérapeutique dans le traitement
des ca1culs rénaux, car ils dimi-
nuent la tension superficielle et
augmentent la solubilité dans
l'eau des métabolites de l'orga-
nisme>,

152 Tramil
Colubrina arborescens

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Pharmacopée caribéenne 153


Comutia pyramidata
VERBENACEAE .

·····---[ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS-TRAMiiJ·_· _ ·· '_ ..__.'\


!
Usages significatifs : Précautions d'emploi: i

- crises de nerfs : Aucune en particulier.


racine, décoction, voie orale.

Répartition géographique Description botanique


Bassin de la Caraibe. Arbuste de 5 m ou plus, avec des
branches dressées. Feuilles
pubescentes, ovées ou ellip-
tiques, de 6 à 20 cm de long, à
marge entière. Panicules pyra-
midales terminales, de 10 à
40 cm de long; fleurs bleues ou
pourpres, nombreuses, de 10 à
12 cm de long. Drupe bleutée ou
noire, sphérique et pubérulente,
Vaucher : Zanani, 44409, ]B5D de 3 à 6 mm de diamètre.

154 Tramil
Comutia pyramidata L. Noms vernaculaires
Haïti: bwa kasav
Guadeloupe,
c...' I·[{!\MIL
Martinique: baw karal, bwa kak,
bwa savann, bwa kasav
Dominique: bwa kasav

Pharmacopée caribéenne 155


Comutia pyramidata

Chimie Toxicité
Travaux TRAMILl Travaux TRAMILz
Tri phytochimique préliminaire Chez, la souris, par voir orale,
(feuille et tige) la DL50 de l'extrait aqueux de
la racine se situe au-dessus de
alcaloïdes : -
25 g/kg; alors que par voie intra-
~;ooo,oo.~i.:,t:±::i::l péritonéale elle est égale à
llctivités biolo~ques 13,677 ± 0,215 g/kg.

Travaux TRAMILz Aucune toxicité consécutive à


Administré par voie orale à des l'administration orale du même
souris albinos des deux sexes jus- extrait durant 30 à 60 jours n'a
qu'à la dose maximale de été mis en évidence, à une
25 g/kg, l'extrait aqueux (décoc- concentration de 1000 mg/ml et
tion) de racine de Cornutia pyra- aux doses de 6,25, 12,50 et
midata produit un effet dépres- 18,75 g/kg,
seur général, spécialement dans
les domaines de conscience, acti-
vité motrice, position, coordina-
tion motrice, tonus musculaire
et, dans une moindre mesure,
réflexes et système nerveux auto-
nome. La dépression a été de
longue durée (24 heures) et a
produit une hypothermie mar-
quée.

156 Trami!
Comutia pyramidata
L:':::===:'::- :-••-~~=::::~==---=-==--::::==:==-::::::::=_.:J

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Pharmacopée caribéenne 157


Crescentia cujete
BIGNONIACEAE

r·.·.····----{ E]~Q1JÊl·E ET RECOMMANDATIONS

Usages significatifs: Avertissements:


maux d'oreilles : jus de la Si l'on n'obtient pas de répon-
chauffée, en instillation.
...........Lu... se franchement satisfaisante
dans les trois jours ou si appa-
raissent des symptômes tels
que fièvre, inflammation évi-
dente ou troubles de l'audi-
tion, il faut aller consulter un
médecin.
L'utilisation du fruit par voie
interne, susceptible de pro-
voquer une toxicité à long
terme, est déconseillée.

Répartition géographique Description botanique


Originaire du Mexique et du Arbre pouvant atteindre 8 m, à
Belize, cette plante est cultivée branches étendues. Feuilles spa-
et parfois naturalisée dans toute tulées, fasciculées, de 5 à 20 cm.
l'Amérique tropicale. Fleurs vert-jaunâtre, de 5 à 6 cm,
à lobes lacérés. Fruit subglobu-
Voucher : Jean Pierre, 979, 5LNH
leux à ellipsoïde, lisse, de 10 à
Jiménez, 22, JB5D 30 cm de diamètre.

158 Tramil
Crescentia cujete L. N oms vernaculaires
Dominique, Haïti,
Guadeloupe, Martinique,
Guyane et Sainte-Lucie : kalbas
République Dominicaine : higüero
Pays francophones : calebassier

Pharmacopée caribéenne 159


Crescentia cujete
L.....::..;;......c __.___ ·ETcd1J.1,;t;W

Chimie biolo~ques
i\ctivités
La pulpe du fruit contient de L'extrait de feuille montre une
l'acide cyanhydrique et d'autres activité antibiotique sur Bacillus
acides organiques (acides cres- subtilus et Staphylococcus aureus".
centique, tartarique, citrique et L'infusion montre une activité
chlorogénique). Dans le bois de anti-inflammatoire sur le modèle
la plante ont été mis en éviden- d'œdème de la patte du rat induit
ce des dérivés naphtoquino- par la carraghénine, à la dose de
niques. La graine est particuliè- 750 mg/kg; la macération hydro-
rement riche en acide oléique'<. alcoolique de la feuille inhibe, in
Cette partie de la plante contient vitro, les cultures cellulaires de
également du B-sistostérol, du Salmonella typhi. Celle obtenue
stigmastérol, de l'a et B-amyrinc, à partir de la pulpe du fruit inhi-
des acides gras (acides palmi- be, in vitro, les cultures cellulaires
tique et stéarique), du triaconta- de Streptococcus pneumoniae'-w,
nol, et des iridoïdes (aucubine, La présence des flavonoïdes (quer-
aspéruloside) et plumiéride-. cétine et apigénine) dans la feuille,
lui confère une activité anti-
En Inde, une étude a mis en évi-
inflammatoire et antiallergique".
dence la présence de phénols et de
leucoanthocyanines dans la feuille Travaux TRAMIV2
ainsi que l'absence d'alcaloïdes>, La recherche de l'activité anti-
inflammatoire est réalisée chez le
Travaux TRAMIL6
rat, après injection sous-cutanée
Un tri phytochimique prélimi-
de 0,1 ml de formaldéhyde à 3,5%
naire montre la présence, dans
dans une patte postérieure de l'ani-
le fruit, d'alcaloïdes quaternaires,
mal. Le diclofénac sodique (100
de chromophores lipophiles et
mg/kg), administré par voie intra-
de polyphénols.
musculaire) est utilisé comme sub-
Travaux TRAMIL7 stance de référence. Les expéri-
L'étude phytochimique prélimi- mentations ont été réalisées à partir
naire de la feuille dans le but de d'un extrait éthanolique à 80% de
trouver d'éventuelles corrélations feuille et les doses sont exprimées
avec l'activité biologique, montre en mg de plante sèche.
la présence des constituants sui- A des doses égales ou supérieures
vants: à 1,200 mg/kg, par voie orale,
----,
Extrait Stéroïdes Coumarines Hétérosides Composés 1

et/ou flavoniques phénoliques 1 1


1
triterpénoïdes _
Ether de pétrole _._- -_ ..
Chloroforme
+
+
-_. __.
-
-
_
...... ..._._....- ....................................................

-
-
-_.. ..--

===J
- 1
!
Ethanol à 90%
.-......- ................._._-_. __ ................ ......................
+
............._ _.. ....•...............•........•.•.•-
.......
- ++ _
..._....__ ... ......................... .................. _-_......
Infusion

160 Tramil
Crescentia cujete

l'extrait éthanolique à 80 % de aucune activité antibactérienne.


feuille montre une nette activité Le rapport ne précise ni la
anti-inflammatoire avec une rela- méthode de préparation de l'ex-
tion de dose-effet. Cette activité trait ni les souches utilisées.
se maintient 24 heures après l'ad-
ministration. Dans les conditions
Toxicité
de l'expérience, l'effet observé est
comparable ou supérieur à celui La pulpe du fruit possède une
action cancérigène chez la sou-
provoqué par l'administration de
100 mg de diclofénac sodique. ris par induction de néoplasmes
de type leucémie-lymphome; son
Travaux TRAMIL13 ingestion peut déclencher de
La pulpe du fruit n'a montré fortes diarrhées'v".

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Pharmacopée caribéenne 161


Cucurbita moschata
CUCURBITACEAE

Usages significatifs : Avertissements:


- ictère: Dans le cas de la feuille, nous
• fleur, en décoction ou infu- considérons l'indication contre
sion, voie orale; l'asthénie plutôt comme un
• feuille, en macération complément nutritionnel,
aqueuse, voie orale; compte tenu de ses qualités
- asthénie, faiblesse : reconnues à cet égard.
feuille bouillie, voie orale;

[ ..:::.::..:....:..:.:.:.:..::.:.:.:.:.:: ::::.:.::.:.::.:..:.:.:::.::::: mmmm.:.::.::::.::.:: :: :.:..:.:.::=:.==J


Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Amérique tropica- Plante herbacée annuelle, ram-
Ie, cette plante est cultivée et pante ou grimpante, à la tige
subspontanée dans les régions légèrement anguleuse. Vrilles
tropicales et subtropicales. simples ou ramifiées. Feuilles
pubescentes, dentées, ayant de 3
à 5 lobes aigus ou obtus. Fleurs
axillaires, solitaires; corolle oran-
gée de 6 à 8 cm. Fruit globuleux,
parfois sphérique, piriforme ou
Voucher :]iménez, 127,]B5D conique, jaunâtre ou orangé.
-_ _---.-.

162 Tramil
Cucurbita moschata (Duch. ex Lam.)Duch. ex Poir, WjJli%w,· '/iW:'L~Wl!tiill
=Curcubita pepo var. moschata Duch. ex Lam. Noms vernaculaires
Haïti, Guadeloupe,
Martinique, Guyane : jrroumou,
uromon
République
Dominicaine : auyama
Pays francophone : giraumon

Pharmacopée caribéenne 163


Cucurbita moschata

Chimie une série de réactions biochi-


La plante entière contient de l'aci- miques qui les transforment en
de citrique, fumarique, succinique, vitamine A9.
malique, de l'alcool p-hydroxy-
L'acide fumarique est actif
benzoïque, de la vitamine Cl et du
contre le psoriasis et montre une
xylitol : 96,5 mg/100 g de plante
activité antioxydante; cet effet
sèche-,
est complété par celui de l'aci-
Dans le fruit sec a été mis en évi- de citrique qui agit comme anti-
dence un acide aminé particulier, coagulant; on utilise également
la citrulline>. La graine contient ce dernier produit en pharmacie
un autre acide aminé, la cucur- comme agent de sapidité et
bitine-, ainsi qu'un dérivé triter- comme acidifiant-v. L'acide
pénique, la cucurbitacine B5,6. malique est un désintoxiquant;
l'acide succinique est un diuré-
Analyse proximale de 100 g de fruit' : tique et un expectorant'<.
calories: 40; eau: 83,0 %; protéines :
1,2 %; lipides: 0,3 %; glucides: 9,8 %; Travaux TRAMIVI
fibres : 0,6 %; cendres: 0,4 %; calcium :
L'étude de l'éventuelle capacité
12 mg; phosphore: 27 mg; fer : 0,7 mg;
carotène: 2110 mg; thiamine : 0,05 mg; cicatrisante de la solution aqueu-
nboflavine : 0,04 mg; niacine : 0,60 mg; se (1: 1) de la feuille et du jus de
acide ascorbique: 42 mg. la feuille de cette plante a été réa-
lisée sur un modèle expérimen-
Analyse proximale de 100 g de feuille':
tal de brûlures du premier et
calories: 30; eau: 89,7%; protéines:3,6%;
lipides: 0,6%; glucides: 4,5%; cendres: deuxième degré, en suivant la
1,6%; calcium: 138 mg; phosphore: 99 méthodologie de Bianchi &
mg; fer: 3,7 mg; carotène: 1650 mg; thia- David modifiée (brûlure contrô-
mine: 0,14 mg.
lée par électro-cautérisation sur
la peau du dos du lapin), et l'ap-
Activités biologiques plication n'a pas montré de résul-
tats supérieurs à ceux des ani-
S'il est vrai que le fruit contient
maux témoins.
des quantités appréciables de
carotènes, la fleur en renferme Cette même méthode a égale-
des quantités nettement supé- ment permis de constater que
rieures", Les carotènes induisent ces préparations ne déclenchent
pour une part importante les aucune activité anti-inflamma-
mécanismes de réparation de toire locale.
l'ADNB et ils sont les précurseurs
par excellence de la synthèse de
la vitamine A dans l'organisme. Toxicité
Les carotènes sont absorbés dans Le lait obtenu avec 50.g de
l'intestin sans transformations graines broyées mélangées avec
préalables et ils sont soumis à une quantité d'eau suffisante

164 Tramil
Cucurbita moschata

pour produire une consistance L'administration par voie orale


pâteuse, administré à jeun, à rai- chez la souris, pendant 30 jours,
son d'une dose quotidienne de 18,75 ml/kg de l'extrait
unique, pendant deux jours consé- aqueux de plante entière n'a pro-
cutifs et en répétant le traitement voqué aucun décès dans l'échan-
au bout d'une semaine, n'a pas tillon soumis à l'expérimenta-
provoqué de manifestations objec- tion.
tives ni subjectives de toxicité ou
d'intolérance cliniquement obser- Les jus du fruit et de la plante
vables chez des patients en traite- entière administrés purs par voie
ment phytothérapeutique. Mais la intrapéritonéale, provoquent une
médication s'est révélée d'une intense irritation du péritoine
consistance désagréable pour plu- caractérisée chez les animaux par
sieurs patients 12 • une position corporelle caracté-
ristique, de la diarrhée et de l'hy-
La solution huileuse, en com- poactivité. Dans l'étude anatomo-
presses et en émulsion, figurait pathologique post-mortem, les
dans la pharmacopée soviétique animaux de l'échantillon ont
pour le traitement des affections montré des symptômes d'irrita-
chroniques de la peau et des brû- tion péritonéale massive et
Jures'>. d'abondants dépôts de substances
La cucurbitine montre une faible fibrinoïdes. Les extraits ayant été
toxicité aussi bien chez le chien préalablement neutralisés à pH7,
que chez l'hommet-w. cet effet n'est pas imputable au
pH des préparations utilisées On
Travaux TRAMIL17 en conclut qu'en termes géné-
La DL50 orale chez la souris se raux, ces extraits sont très irritants
situe au-dessus de 25 g/kg pour pour les séreuses.
le jus de feuille Cà 100 %), le jus
du fruit Cà 100 %) et la macéra- Travaux TRAMIL8
tion aqueuse de la graine. La toxicité cutanée de la solution
aqueuse Cl:1) de feuille a été étu-
La DL50 par voie intra-périto- diée, en utilisant la méthode de
néale indique les valeurs sui- Draize, modifiée par Finke1stein,
vantes: sur des lapins albinos de race
- extrait aqueux de la feuille : Nouvelle Zélande de souche
> 25 g/kg UniValle, répartis en groupes de
- jus de la feuille : 9 animaux chacun. L'application
8,912 ± 0,563 g/kg de l'extrait aqueux de feuille et
- macération de la graine : du jus de feuille n'induit pas d'al-
8,769 ± 1,781 g/kg térations locales susceptibles de
- jus du fruit: suggérer un effet toxique ou irri-
13,483 ± 0,762 g/kg. tant.

Pharmacopée caribéenne 165


Cucurbita moschata

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166 Tramil
Cucurbita moschata

Pharmacopée caribéenne 167


Curcuma longa
ZINGIBERACEAE

r--------j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f-----~

Usages significatifs: Avertissements:


- ictère: Si l'ictère persiste plus de 10
• rhizome, décoction avec jours, surtout chez l'adulte
sel, voie orale; de plus de 35 ans, il faut
• rhizome, macération consulter un médecin.
aqueuse, voie orale ;
Ces usages sont formellement
- troubles hépatiques:
contre-indiqués pendant la
rhizome, macération
grossesse et chez les femmes
aqueuse, voie orale ;
ayant intention de procréer.
- abcès: rhizome, décoction,
voie orale.

c===::::::::::=:::::.:===:.:::::::::==.:==:=.:::::::::===-==::::=..:::::::::::::==::::.:]
Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Asie tropicale, cette Herbacée à très courtes tiges, de
plante cultivée est pantropicale. 60 à 90 cm. Tubercules gros,
cylindriques ou ellipsoïdes,
jaunes à l'intérieur. Feuilles
oblongues ou elliptiques, de 30
à 50 cm, acuminées. Epis cylin-
driques de 10 à 20 cm, sur un
scape de 12 cm; bractées vert
pâle, les supérieures rosées;
Voucher : Jiménez, 685, JB5D fleurs jaune pâle.
-----_._-------_.
168 Tramil
Noms vernaculaires
Haïti: safran
; . Sainte-Lucie: tjitjima, turmeric
Guadeloupe : safran, safrari-péyi
Martinique: mandja, safran-kouli
tiitiima, safran-péyi
Curcuma longa L.
= Curcuma domestica Valeton' Guyane : safra
Pays francophones : curcuma,
souchet des Indes,
safran batard,
safran des Indes

Pharmacopée caribéenne 169


Curcuma longa

Chimie Le rhizome de l'espèce, en asso-


Le rhizome est très riche en ami- ciation à d'autres plantes, a fait
don (40 à 60 %). Les composants l'objet d'un dépôt de brevet en
principaux de l'huile essentielle tant que préparation phytothé-
sont des sesquiterpènes (turmé- rapeutique orale contre l'hépati-
rone, déshydroturmérone, zingi- te B et celle de type non spéci-
bérène', atlantone, curcuménol) fique (non-A, non-B), liées au
et des monoterpènes (bornéol, syndrome d'immunodéficience
camphre, terpinène). La plante acquise (sida) 14,
contient également des curcu-
La curcumine est un pigment
minesv, de la desméthoxycurcu-
jaune qui protège la cellule hépa-
mine, de l'acide caprylique, du 1-
tique de la toxicité provoquée
phényl-hydrcxy-Nspentane" et
par le paracétamol, même admi-
des polysaccharides»,
nistrée à très faibles doses!", elle
Analyse proximale de 100 g de rhizo-::l montre une activité cytotoxique
me? : calories: 354; eau: Il,4 %; p~_ 1 sur des cellules hépatiques tumo-
téines :7,8 %; lipides: 9,9 %; glucides:
64,9 %; fibres: 6,7 %; cendres: 6,0 %; rales chez le rat-. Ce composé,
calcium: 182 mg; phosphore: 268 mg; ainsi que l'huile essentielle, sont
fer: 41,4 mg; sodium: 38 mg; potas- responsables de l'activité anti-
°
sium: 2525 mg; carotène: mg; thia-
mine: 0,15 mg; riboflavine: 0,23 mg;
inflammatoire du rhizome de la
niacine : 5,14 mg; acide ascorbique: plante. Bien que la curcumine
26 mg. soit moins active administrée par
voie orale que par voie intra-péri-
tonéale, elle conserve néanmoins
ilctivités biolo~ques
ses qualités hépatoprotectrices,
Le rhizome montre des proprié-
cholérétiques et cholagogues per
tés anti-inflammatoire SB, il inhi-
OSI6. Une spécialité pharmaceu-
be les sécrétions gastriques chez
tique est vendue dans le com-
le rat, protège la muqueuse
merce comme cholérétique sous
contre les agents u1cérogéniques
le nom de curcumine'",
et empêche la formation d'ulcères
causés par le stress (hypothermie) Administrés par voie intra-péri-
et par la ligature du pylore". tonéale chez le rat, les polysac-
charides du rhizome montre une
Le rhizome a des propriétés hépa-
activité anti-inflammatoire et
toprotectrices et cytostatiques
immunostimulante. La turmé-
dans des modèles expérimentaux
rone montre une activité hépa-
in vitr05,10,1l et in vivo, chez la sou-
totonique, cholérétiquev-», cho-
ris, à la dose de 100 mg/kg'>,
lagogue et anti-inflammatoire;
L'extrait éthanolique de rhizome
ses effets sont potentialisés par
baisse significativement les taux
la curcuminew>'.
sanguins de cholestérol et de tri-
glycérides chez le rat'>.

170 Trami!
Curcuma longa

Le bornéol est un hépatoprotec- Toxicité


teur; le zingibirène montre des Par voie intra-péritonéale, chez
propriétés anti-ulcéreusesv. Le la souris, la DL50 de l'extrait
I-phényl-hydroxy-N-pentane sti- aqueux du rhizome est égale à
mule la sécrétion de sécrétine, 430 mg/kg>. Le rhizome sec a
de gastrine et de bicarbonate au un effet anti-implantation dans
niveau du pancréas chez le chien l'utérus de rat, quand il est admi-
et chez l'être humain, ce qui nistré par voie intra-péritonéa-
contribue au maintien du pH le>. La poudre du rhizome peut
gastrique>. Des composés pré- déclencher des réactions aller-
sents dans le rhizome ont une giques, en cas de contacts répé-
activité anticoagulante chez le tés avec la peau>.
rat>.
Travaux TRAMIL23
L'évaluation de l'activité hépa-
totrope a été réalisée au moyen
d'une technique biologique in
vitro, en utilisant des hépatocytes
isolés de rats intoxiqués expéri-
mentalement par le tert-butyl
hydropéroxyde (TBH). L'activité
antiradicalaire des extraits a été
évalué sur un modèle in vitro: le
test d'inhibition du radical
diphényl-picryl-hydrazyl
(DPPH). Les expérimentations
ont été faites à partir de l'extra-
it aqueux de rhizome (infusion
pendant 15 minutes, puis macé-
ration pendant 4 heures) et les
doses sont exprimées en mg de
plante sèche.
Dans les conditions de l'expé-
rience, à des doses supérieures
ou égales à 0,5 mg/ml de sus-
pension, l'extrait aqueux du rhi-
zome de la plante fait obstacle à
la nécrose cellulaire induite par
le TBH, sans modifier la lipopé-
roxydation. L'activité antiradi-
calaire est très faible.

Pharmacopée caribéenne 171


Curcuma longa
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172 Tramil
Curcuma longa
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Pharmacopée caribéenne 173


Cymbopogon citratus
POACEAE

/-.---------, Ln''lU'L...LL ET RECOMMANDATIONS TRAMIL i-------~,

Usages significatifs : lésions mécaniques des mu-


- grippe : feuille, infusion, queuses dues à des microfila-
voie orale; ments présents dans la feuille.
- rhume : feuille, infusion ou En cas de fièvre, en l'absen-
décoction, voie orale; ce de réponses rapides et
- toux : feuille, décoction, notables chez le patient, et par-
voie orale; ticulièrement chez l'enfant, il
- fièvre : feuille, décoction, convient d'adopter une médi-
voie orale; cation plus efficace.
- maux d'estomac: feuille, L'usage de la décoction de la
décoction, voie orale; feuille contre l'hypotension ne
- flatulences : feuille, semble pas avoir l'effet
décoction, voie orale; escompté, et il a été démontré
- hypotension : feuille, que la décoction de la feuille
décoction, voie orale. N'EST PAS UN HYPO-
Avertissements : TENSEUR. En l'absence de
Tous les usages par voie orale médicaments spécifiques pour
cités doivent respecter ce problème de santé, nous
l'OBLIGATION DE FIL- proposons de classer cet usage
TRER la préparation avant de dans la catégorie « REC »,
la consommer, pour éviter les comme placebo.

L ~~_~._ _ ~ ~,_--~~.~------------

Répartition géographique Description botanique


Originaire de l'Inde, cette plan- Herbe pérenne, de 2 m ou plus.
te est cultivée dans les régions Feuilles pouvant atteindre 1 m,
tropicales et subtropicales. rétrécies aux deux extrémités,
inflorescence atteignant 60 cm;
les segments des racèmes sont
velus; épilets sessiles, sans soie,
linéaires à linéaire-lancéolés,
Vaucher : Garcia, 2654, ]B5D . plats sur le revers.

174 Tramil
Cymbopogon citratus (De.) Stapf
= Andropogon citratus DC.'
:I;.~TR}\MlL

Noms vernaculaires
Venezuela: molojillo criollo
Antigua: fever grass Pays créolophones : zacaté té, sitwonel
Costa Rica Haïti: zèb sitronnèl,
et Honduras : zacate limon, zèb lémon
té limon, zacate té Guadeloupe,
Guatemala: té de limon Martinique, Guyane : sitronnèl
Rép. Dominicaine Pays francophones: citronelle,
et Puerto Rico : limoncillo verveine indienne

Pharmacopée caribéenne 175


Cymbopogon citratus
L_._ _.__ _ __ _ _ __ __ _ _.__ .~ .__ _. .._.._1

Chimie L'huile essentielle, à la dose de


La plante fraîche fournit de 0,5 à 30 mg par voie intragastrique
0,7 % d'huile essentielle, se pré- chez la souris, active la glutha-
sentant sous forme d'un liquide tion-S-transférase au niveau de
jaune, transparent, d'une odeur l'intestin grêle, mais pas au
citrique caractéristique. Elle est niveau du foie ni de l'estomac!'.
formée des composés suivants : Elle possède des propriétés anti-
géranial (ou œ-citral) et néral (ou spasmodiquesé et montre une
B-citral) qui en constituent les activité antimicrobienne in vitro
composants majeurs; elle contient (20 mg/ml) sur Bacillus subtilis,
également du linalol, du géraniol, Staphylococcus aureus, Mycobact-
du nérol, du furfural, du citronel- erium sm egmatis, et dans une
lal, de la méthylhepténone et du moindre mesure sur Escherichia
myrcène. La présence de triter- coli et Pseudomonas aeruginosa. A
pénoïdes (cymbopogone et cym- la concentration de 20 mg/ml,
bopogonol) a également été mise elle se montre également effica-
en évidence>', Dans les parties ce sur des souches de Tricho-
aériennes on a constaté la pré- phyton mentagrophytes.Aspergillus
sence de B-sistostérol, N-héxaco- flaousv; Cryptococcus neoformans,
sanol, Nstriacontanol", caryo- Saccharomyces cerevisiae ainsi que
phyllène, Iimonène-, lutéoline et d'autres champignons»,
quercétine",
L'huile essentielle est insectici-
La feuille contient en outre les phé- de l 4, elle possède un effet dépres-
nylpropanoïdes suivants : acides seur du système nerveux central,
caféique, paracoumarique et chlo- analgésique et antipyrétique-s-e.
rogénique", les flavonoïdes : lutéo-
Des études pharmacologiques
line, orientine et leurs dérivés.
réalisées au Brésil indiquent que
Le rhizome contient des alea-
la décoction (contenant
loïdesv,
200 mg/kg de citral) ne possède
Analyse proximale de 100 g de feuille> : aucune activité sur la températu-
calories : 92; eau : 74,3 %; protéines : re corporelle, le système nerveux
1,0 %;lipides: 1,4 %;glucides: 21,9 %;
central, le transit et l'absorption
fibres : 4,2 %; cendres: 1,4 %; calcium :
32 mg; phosphore: 30 mg; fer: 1,8 mg; intestinale, quand elle est admi-
carotène: 425 ug; thiamine: 0,05 mg; nistrée par la voie orale, contrai-
riboflavine: 0,02 mg; niacine : 2,20-mg; rement aux résultats obtenus par
acide ascorbique: 1 mg. voie intrapéritonéalett-w; les tra-
vaux d'autres auteurs ont montré
que cette préparation possède des
}lcti~tés biolo~ques
effets hypotenseurs, diurétiques"
Sauf mention particulière, les
et faiblement anti-inflammatoires
résultats cités ci-après se réfèrent
chez l'être humain. La plante a
à la feuille.

176 Tramil
Cymbopogon citratus
[=~=.~~.'~~.~ :::.:. .:. . .. . . .:.
:.~ :.~.: ~.~.~.~.~~~~.~~.~.~~.=.~~.=~~.=~~.~.~ ~.:~.~ ~.=======~ ~ ~ ~.~.~ ~ ~~ =.~======~~~.: ~~~.~=--====]

montré une activité antispasmo- quement non significative en


dique, insecticide chez les ani- comparaison avec celle du grou-
maux d' expérimentations. pe témoin), une activité anti-
spasmodique gastro-intestinale
La feuille a une activité antifilaria-
soulageant les gênes passagères
sique vis-à-vis de Serratia digitata,
chez des patients sains souffrant
à la concentration léthale maxi-
de symptômes mineurs, un effet
male CLI00 de 75 000 ppm-'.
antihypertenseur chez des
Une activité antioxydante a fait
patients souffrant d'hypertension
l'objet d'un brevet>,
artérielle essentielle de degrés 1
La décoction de feuille fraîche, et II (en traitement ambulatoire
en concentration de 15 à 25 g/l, ou hospitalisés) et une activité
en administration par voie orale expectorante chez des patients
de 240 ml toutes les 4 à atteints de bronchite aiguë et
6 heures, ou une dose équiva- chronique.
lente de sirop préparé à partir de
Travaux TRAMIL20
la feuille, montrent une excel-
Les parties aériennes, à la dose
lente activité expectorante et
de 1 g d'extrait hydro-alcoolique
décongestive des voies respira-
70% par kg de poids corporel,
toires, cliniquement démontrée,
par voie sous-cutanée, chez des
aussi bien chez les adultes que
souris Swiss, n'ont pas d'activi-
chez les enfants en bas âge>, Il
té antimalarique in vivo, contre
est recommandé d'employer l'in-
Plasmodium berghei (NK 65).
fusion ou décoction de 15 g de
feuille fraîche dans un litre d'eau,
administrée après les repas>. Toxicité
L'activité sédative du 1,8 cinéol, La décoction ne provoque pas
du citral, du citronellal (BD d'altérations sanguines ni tissu-
= 1 mg/kg), du géraniol et du laires, et elle n'a pas d'effets
linalol ainsi que l'activité anti- mutagéniques ni embryo-
spasmodique ou spasmolytique toxiquesw-v ; au contraire, elle
du caryophyllène, du linalol, de exerce une activité antimutagé-
la lutéoline, du myrcène et de la nique sur la génotoxicité indui-
quercétine ont été décrites dans te par le mébendazole, dans le
la littérature". modèle d'Asp~rgillus nidulans>,
Travaux TRAMIL23 Des études pharmacologiques
Des essais cliniques de phase II réalisées au Brésil indiquent que
concernant la décoction de l'administration orale, pendant
feuille fraîche (15-25 g/l), admi- deux mois, à dose de 2 a 10 g par
nistrée à raison de 240 ml, toutes jour (2 mg de matériel végétal
les 6 heures, montrent une dis- sec/ISO ml d'eau), de la décoc-
crète activité sédative (statisti-

Pharmacopée caribéenne 177


Cymbopogon citratus
i~-----_·_·- __ . . _-_.._ - -
............................._-_...._-_.__!

tion de poudre de feuille est sous traitement phytothérapeu-


atoxique pour l'homme adulte, et tique. Toutefois, la feuille possède
qu'elle ne produit pas d'altéra- des microfilaments qui restent en
tions des taux de bilirubine, glu- suspension dans les préparations
cose, urée, créatinine, cholestérol, liquides et sont susceptibles de pro-
triglycérides, phosphatase alcali- voquer, par ingestion orale chez les
ne, TGO, TGP, albumine, pro- humains, des lésions graves de la
téines totales, LDH, CPK, ni de muqueuse oesophagique. Cet
modifications de la teneur de glu- inconvénient peut se résoudre faci-
cose, protéines, cétones, urobili- lement, en filtrant la décoction et
nogène, bilirubine dans l'urine, ni l'infusion pour indication théra-
d'altérations des réponses élee- peutique>.
trocardiographiques et électro-
Travaux TRAMIL20
encéphalographiques'v".
La DL50 des parties aériennes,
La décoction de feuille fraîche, en chez la souris, extrait hydro-alcoo-
concentration de 15 à 25 g/l, en lique 70 % par voie sous-cutanée
administration par voie orale, toutes est de 1,6 g/kg.
les 4 à 6 heures, constitue une bois- 1:.;;;:, je" , :: ", ",

son aromatique, qui, exceptée une


sensation d'abattement ou de tran-
Posologie
quillisation qui apparaît chez cer- Travaux TRAMIL28
taines personnes après qu'elles Pour les usages internes de la
aient consommé de 500 à 1.000 ml décoction de feuille fraîche de la
de la décoction, ne produit pas de plante, il existe des données per-
manifestations objectives ni sub- mettant de recommander son
jectives de toxicité, d'intolérance ou emploi en concentration de 15 à
d'effets indésirables, cliniquement 25 g/l, administrée à raison de 120
démontrables chez des patients à 240 ml, toutes les 6 heures.

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Pharmacopée caribéenne 179


Datura stramonium
SOLANACEAE

r-------I ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL I-----,~

Usages significatifs : Une utilisation répétée est


- dyspnée, crise d'asthme: déconseillée. Il est important
fumée de la fleur ou de la d'attirer l'attention des enfants
feuille sèche, inhalée. sur le danger que représentent
Avertissements: les fruits de cette plante.
Emploi de dernier recours (en L'usage en est formellement
l'absence de remèdes spéci- contre-indiqué pendant la
fiques) et à condition de l'as- grossesse et chez les enfants
socier à une éducation sani- de moins de 14 ans.
taire qui insistera sur les
dangers de cette plante par
voie orale et en cas d'abus de
cette médication.

Répartition géographique Description botanique


Cosmopolite, cultivée et sponta- Herbacée annuelle, rameuse,
née, originaire du nouveau pouvant atteindre 1 m de haut.
Monde. Feuilles ovées, acuminées, légè-
rement dentées, pouvant
atteindre 20 cm. Fleurs dressées,
de 6 à 8 cm; calice tubulaire,
presque cylindrique, étroit, de
3 à 4 cm, à dents aiguës; corol-
le blanche ou violette, 5 lobes
avec des appendices filiformes
entre eux. Capsule dressée, cou-
Voucher : Jiménez, 686, JB5D verte d'épines longues et fines.

180 Tramil
Datura stramonium L.

N oms vernaculaires
Haïti : datira
Pays francophones: stramoine
Pays hispanophones : chamico
Martinique : konkonm chyen,
datira

Pharmacopée caribéenne 181


Datura stramonium

Chimie cholinergiques postganglion-


La plante entière contient des naires, les récepteurs muscari-
alcaloïdes (0,06 à 0,50 %) déri- niques neuronaux et ganglion-
vés du tropane, dont les princi- naires et les cellules du muscle
paux sont l'hyoscyamine, l'atro- lisse manquant d'innervation
pine et la scopolamine. cholinergique; mais pas sur les
récepteurs nicotiniques (ou alors
L'hyoscyamine est l'alcaloïde
uniquement à des doses relati-
majeur de la feuille adulte, tandis
vement élevées).
que la scopolamine domine dans
la feuille jeune. Les parties La scopolamine est, par excel-
aériennes contiennent, par lence, un dépresseur du système
ailleurs, de l'acide chlorogénique. nerveux central, l'atropine pro-
Dans la graine, ont été mises en duit une légère excitation vagal
évidence des lectines. Dans la sur les régions du bulbe et les
feuille et d'autres parties de la centres respiratoires, augmentant
plante, ont été isolés des gluco- la fréquence et la profondeur de
sides cardiotoniques, des sucres, la respiration, probablement
du carotène, de la vitamine C, des comme résultat de la dilatation
tanins et des lipides'>, La feuille bronchiolaire et de l'accroisse-
contient des traces d'huile essen- ment ultérieur de 1'«espace mort»
tielle>. Un nouveau pseudopepti- physiologique. L'hyoscyamine est
de a été isolé de la plante, le un parasympatholytique bron-
gamma-Lglutamyl-Lespartates'. chodilatateur, un antispasmo-
dique et un stimulant des centres
cérébraux-s.
Activités biologiques
Le gamma-L-glutamyl-L-aspar- L'une des principales actions
tate diminue la mémoire éloi- pharmacologiques et l'un des
gnée et inhibe les récepteurs cen- principaux emplois thérapeu-
traux pour le glutamate, au tiques de ces alcaloïdes sont liés
niveau de l'hypocampe et du à l'induction d'une diminution
corps strié->. de la sécrétion du tractus respi-
ratoire et à un effet anti-bron-
Selon Goodman Gilmans, l'atro- choconstricteur, lesquels sont
pine, la scopolamine et l'hyos- mis à profit, entre autres, dans la
cyamine sont des alcaloïdes lar- thérapie symptomatique des
gement répandus dans la nature crises de bronchospasme, et d'in-
qui agissent, au niveau des récep- hibition de l'activité des glandes
teurs pharmacologiques, en inhi- sudoripares. Du point de vue
bant compétitivement les actions pharmacocynétique, ces alca-
de l'acéthylcholine et des ago- loïdes entrent dans la circulation
nistes muscariniques sur les fibres sanguine à partir du tractus

182 Tramil
Datura stramonium

digestif, ils sont absorbés par qui fument des cigarettes faites
toutes les muqueuses avec les- avec du matériel végétal conte-
quelles ils entrent en contact et nant ces alcaloïdes.
ils sont excrétés dans les urines Les effets collatéraux (y compris
et le lait maternels. à des doses thérapeutiques) de la
Le dosage d'un polypeptide pan- scopolamine incluent l'euphorie,
créatique qui apparaît dans le des troubles de l'élocution, de la
sang après l'administration rec- locomotion et de la sensibilité,
tale de suppositoires contenant avec dépression du système ner-
de l'extrait de la plante à des veux central, caractérisée par de
patients souffrant de bronchite la somnolence, de l'amnésie, de
chronique et d'asthme bron- la fatigue, un sommeil sans acti-
chique, offre une possibilité de vité onirique avec diminution de
pronostic clinique de l'activité la phase REM; mais, dans cer-
bronchodilatatrice de ces alea- tains cas, elle provoque de l'ex-
loïdesv. citation, de l'inquiétude, des hal-
lucinations et du délire. Dans le
cas de l'atropine, ces symptômes
Toxicité d'excitation n'apparaissent qu'à
L'intoxication atropimque est des doses toxiques et ils peuvent
une cause fréquente d'intoxica- être suivis (dans ce dernier cas)
tions cliniques, spécialement par un état clinique de dépres-
chez les petits enfants, par sion qui entraîne un collapsus
consommation de tisanes prépa- circulatoire, une insuffisance res-
rées à partir de plantes contenant piratoire, paralysie et coma.
ces alcaloïdes. Les cas mortels L'hyoscyamine provoque
sont rares, mais se sont parfois mydriase, accélération du ryth-
produits chez des enfants pour me cardiaque et stimulâtion du
lesquels lOg ou même moins centre de la thermorégulation.
peuvent se révéler léthaux". Le L'atropine produit une vasodila-
diagnostic d'intoxication atropi- tation cutanée, dessèchement
nique peut être confirmé par buccal et hyperpyrexie. A hautes
l'administration de 1 mg de phy- doses, elle provoque des troubles
sostigmine, si les réactions carac- de la vision, de l'excitation, de
téristiques de sialorrhée, sudo- l'agitation et du délire'>.
ration et hyperactivité intestinale L'intoxication aiguë par atropi-
n'apparaissent pas.
ne commence, à la dose d'envi-
L'ingestion de doses élevées de ron 0,5 mg, par un léger ralen-
la plante provoque des effets hal- tissement du rythme cardiaque,
lucinogènes et l'on a observé des dessèchement buccal et inhibi-
symptômes d'intoxication chez tion de la sudoration; la dose de
des adolescents et des adultes 1 mg provoque une sécheresse-

Pharmacopée caribéenne 183


Datura stramonium

de la bouche indéfinie, de la soif, Posologie


une bradycardie suivie de tachy- La feuille constitue le composant
cardie et d'une légère mydriase; principal de l'Asthmatolum,
2 mg produiront de la tachycar- médicament de l'ex pharmaco-
die, des palpitations, une séche- pée soviétique 12.
resse de la bouche prononcée,
Le datura est officinal et il est
une mydriase modérée et une
utilisé comme antiasthmatique.
cyc1oplégie. Quand on admi-
L'atropine, la scopolamine et
nistre 5 mg apparaissent tous les
l'hyoscyamine figurent dans
symptômes précédents sous une
nombre de pharmacopées.
forme accentuée, altérations de
la parole, difficulté à déglutir, de Le Ministère de la Santé
l'inquiétude, de la fatigue, cépha- publique de Bulgarie a approu-
lée, peau sèche et chaude, diffi- vé que l'on recommande la
cultés pour la miction et dimi- feuille de cette plante pour la
nution du péristaltisme préparation de cigarettes et des
intestinal. Des doses de 10 mg phytomédicaments Asmatol et
ou plus produisent tous les Asmatin, prescrits pour le trai-
symptômes précédents à une tement de l'asthme bronchique',
intensité accrue, pouls rapide et
Travaux TRAMIL13
faible, iris pratiquement oblité-
Pour la préparation des ciga-
ré, vision très brumeuse, peau
rettes que l'on emploie à des fins
rubiconde, chaude, sèche et
thérapeutiques, prendre des
écarlate, ataxie, inquiétude, exci-
feuilles et des fleurs de la plan-
tation, hallucinations, convul-
te, en quantité équivalente, et
sions, délire, arrêt cardio-respi-
laisser sécher à l'ombre sur du
ratoire et coma, qui peuvent
papier, pendant une durée de 7
entraîner la morts.
à 10 jours. Le matériel végétal
En cas d'intoxication, il est ainsi desséché sert à fabriquer, à
recommandé de procéder à un raison de 2 à 3 g par unité, et en
lavage d'estomac (en cas d'in- utilisant un papier approprié, les
gestion préalable), d'administrer cigarettes qui sont ensuite ran-
de la pilocarpine ou de la phy- gées à l'abri de l'humidité, de
sostigmine afin de neutraliser les préférence dans un bocal en
symptômes atropiniques, et en verre ambré, à large ouverture,
particulier, la sécheresse de la et utilisées lorsque l'on recherche
bouche et les troubles de la l'effet bronchodilatateur.
vision et d'appliquer des com-
presses d'eau froide 10. Deux cas
d'empoisonnement par Datura
ont été traités avec du salicylate
de physostigmine!'.

184 Tramil
Datura stramonium

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Pharmacopée caribéenne 185


Dioscorea bulbifera
DIOSCOREACEAE

/ ··1 ENQUÊTE ET

Usages significatifs: Précautions d'emploi:


- abcès : tubercule râpé, Pas de contre-indication
en application locale; connue et pas de recomman-
- inflammation ganglionnaire: dation particulière concernant
tubercule râpé, en application le mode d'emploi ou la pré-
locale. paration.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie tropicale, cette Plante grimpante glabre. Feuilles
plante est cultivée dans les ovées à suborbiculaires, de 7 à
régions tropicales. 19 cm, longues-acuminées, cor-
tées à la base. Les fleurs stami-
nées en épis courts, segments du
périanthe de 2 mm, les fleurs pis-
tillées en longs épis. Capsule
Voucher : Jiménez, 687, ]B5D oblongue, de 2,2 à 2,5 cm.

186 Tramil
Dioscorea bulbifera L.

Noms vernaculaires
Haïti : masoko
Guadeloupe: yanm
Martinique : yanm, zignanm
Pays francophones : igname

Pharmacopée caribéenne 187


Dioscorea bulbifera

Chimie Toxicité
Le tubercule contient des tanins, Le tubercule, utilisé en associa-
des traces de saponines, de la dios- tion avec d'autres plantes
bulbine (un diterpénoïde), des comme poison de flèche, en
glucides, de l'acide glutamique et Afrique, s'est montré dépourvu
aspartique-s, deux benzénoïdes: de toxicité-v; il ne présente pas
la para-hydroxy-acétophénone et d'effets cytotoxiques». La litté-
la trans-hydroxy-acétophénone, rature mentionne néanmoins un
D'un point de vue alimentaire, cas d'hépatotoxicité chez un
l'amidon que contient le tubercule patient soumis à une thérapie
est quantitativement et qualitati- utilisant le bulbe de la plante'>.
vement comparable à celui du
maïs-,
Posologie
Anill~eproxllnillede100gdembe~
cules: calories: 112; eau: 71,0 %; pro- Travaux TRAMIL13
téines : 1,5 %; lipides: 0,1 %; glucides: Etant donné qu'il s'agit d'un
26,5 %;fibres :0,9 %;cendres: 0,9 %;
calcium : 69 mg; phosphore: 29 mg.
- - - _..__ _--_ __._ _- emploi topique, la quantité de
bulbe râpé qu'il faudra appliquer
sur la peau dépendra de l'éten-
due de la surface à traiter.
Activités biologiques
Des rapports indiquent que l'es-
pèce . possède des propriétés
hypoglycémiantes (brevet japo-
nais) et molluscicide-, En asso-
ciation, elle a été utilisée en
Chine, avec des résultats encou-
rageants, dans le traitement de
Il cas de lymphome malin".
Les bulbes de toutes les plantes
du groupe des Dioscorea sont,
par excellence, les sources natu-
relles des précurseurs chimiques
pour la synthèse des glucocorti-
coïdes".
L'acétophénone est un analgé-
sique et un antipyrétiques,

188 Tramil
Dioscorea bulbifera
L_._._.~._. __ _ _._._ __ _ _ _..

Bibliographie et références
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TRAMIL VII, Ile San Andres, Colombie,
enda-caribeIUAGIU. Antioquia.

Pharmacopée caribéenne 189


Eleocharis interstincta
CYPERACEAE

Usages significatifs : Avertissement :


- œdème, inflammation Cet usage ne s'applique pas
plante entière, en application dans le cas de l'œdème et des
locale. inflammations produites par
pompage déficient, par insuf-
fisance cardiaque congestive
du côté gauche ou généralisée .

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Répartition géographique Description botanique


Pantropicale. Plante pérenne à grosses racines.
Tiges cylindriques épaisses, pou-
vant atteindre 1 m, creuses.
Petits épis cylindriques de 4 cm
ou moins, à fleurs nombreuses;
écailles ovées à obovées, rigides
avec des petits poils retors; de 2
à 3 styles, divisés, akène obovoï-
de, brun, luisant, à crêtes trans-
Voucher : Rouzier, 58, FMPH versales.

190 Tramil
Eleocharis interstincta (Vahl) Roemer &: Schultes

Noms vernaculaires
Haïti: jon
Martinique danday

Pharmacopée caribéenne 191


Eleocharis interstincta
...._ _ __ __ _- ...
,
-------~

Chimie d'altération locale qui puissent


Nous ne disposons pas de don- suggérer un effet toxique.
nées sur l'espèce.

Posologie
Activités biologiques
Travaux TRAMIL2
Travaux TRAMILl Etant donné qu'il s'agit d'une
Des travaux ont été effectués utilisation topique, la quantité de
dans le but d'étudier l'applica- plante à utiliser dépend de
tion locale de la solution aqueu- l'étendue de la surface à traiter.
se (1:1) de la plante entière. Pour le traitement d'œdèmes et
d'inflammations locales (et non
L'activité anti-inflammatoire a été
pas de processus généralisés,
étudiée en utilisant le modèle d' œ-
comme par exemple, l'ana-
dème induit sur la patte de sou-
sarque, pour lequel ce type d'uti-
ris albinos par injection de car-
lisation ne serait pas justifiée), la
raghénine. L'essai comprenait
quantité de 20 g de plante
trois groupes expérimentaux et un
devrait suffire pour traiter des
groupe témoin, tous composés de
lésions localisées de la peau et
cinq animaux. Les résultats obte-
du tissu cellulaire sous-cutané.
nus ont démontré que l'extrait
aqueux de plante entière (1:1)
possède une forte activité anti-
inflammatoire, comparable aux
effets de la dexamethasone, anti-
inflammatoire stéroïdique de syn-
thèse.

Toxicité
Travaux TRAMILl
Des travaux ont été réalisés afin
d'étudier la toxicité cutanée de
la solution aqueuse (1: 1) de la
plante entière, en utilisant la
méthode de Draize, modifiée par
Finkelstein sur des lapins
Nouvelle Zélande albinos de
souche UniValle, répartis en
groupes de 9 animaux chacun.
L'application de l'extrait aqueux
de plante entière n'induit pas

_
.._ - - - _....... .. _ - -

192 Tramil
Eleocharïs interstincta

Bibliographie et références
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Pharmacopée caribéenne 193


Eryngium foetidum
APIACEAE

r-r- -··· ······ ·······-·1 ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL , _ -,

Usages significatifs: Avertissement:


- vomissements : feuille, en Dans le cas d'accès de fièvre
décoction ou infusion, voie causés par la malaria, il faut
.'

orale; consulter un médecin.


- flatulences : feuille, en décoc-
tion ou infusion, voie orale
- fièvre : plante entière, en
décoction ou infusion, voie
orale.

c-----_--.._..- _ ====:J ~lN:iliS~77,,"ST":'i';"jjzJ

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropica- Plante herbacée pérenne, pou-
le, cette plante a été introduite vant atteindre 60 cm; rameaux
et naturalisée en Afrique tropi- dichotomiques. Feuilles basales,
cale. pouvant atteindre 25 cm, lan-
céolées ou oblancéolées, obtuses,
dentées. Capitules cylindriques,
pouvant atteindre 15 mm; de
5 à 6 bractées de l'involucre, de
3 cm; pétales verts, de 0,6 à
0,7 mm. Fruit globuleux, très
Voucher: Giron, 283, CFEH squameux, de 2 mm.

194 Tramil
Eryngium foetidum L.

Noms vernaculaires
Costa Rica: culantro de coyote, Rép. Dominicaine : cilantro ancho
spirit weed Guadeloupe,
Dominique Martinique : chadron béni,
et Sainte-Lucie: chadwon beni zèbafè
Guatemala : culentro de culebra Guyane: radié la fyèv,
Haïti: koulant, fey koulant chadron béni,
chadron étwalé
Honduras, Venezuela : culantro

Pharmacopée caribéenne 195


Eryngium [oetidum:

Chimie et al., sur des rats albinos pré-


La plante renferme des flavo- sentant une pyrexie expérimen-
noïdes, des stérols, des triterpé- tale par injection sous-cutanée
noïdes, de l'acide caprique et de levure de bière à lS %.
une huile essentielle constituée L'extrait aqueux de feuille (1:1),
essentiellement d'a-pinène, de administré par voie sous-cuta-
para-cymène, d'alcool fenchy- née, montre une forte activité
lique et de furfural'<, Les parties antipyrétique, statistiquement
aériennes sont riches en calcium, significative, par rapport au
en fer, en riboflavine et en caro- groupe témoin et à un groupe
tène". La feuille ne contient pas traité par du diclofenac.
d'alcaloïdes".
Travaux TRAMIL15
L'activité antispasmodique. de
Activités biologiques l'infusion de feuille à 10 % chez
L'extrait aqueux des parties le rat, par voie orale a été mise
aériennes montre une activité en évidence.
anticonvulsionnante par voie
intra-péritonéale et hypotensive Toxicité
chez le chien, particulièrement
quand il s'agit de la décoctionw. Les études toxicologiques d'un
L'extrait aqueux exerce une acti- extrait des racines sèches, chez
vité antimalarique in vivo sur la souris, montrent que la DLSO
Plasmodium gallinaceum7 • L'extrait par voie intraveineuse est supé-
hydroalcoolique des parties rieure à SO mg/kg et par voie
aériennes est inactif in vitro sur orale à 1 g/kg>.
Plasmodium falciparum, à la Les études toxicologiques d'ex-
concentration de 100 ug/ml-? traits éthanoliques (90 et 9S %)
dans ce dernier cas. Il n'inhibe des parties aériennes sèches,
pas la croissance d'Escherichiacoli, administrés par intubation gas-
de Salmonella typhi ni de Shigella trique chez la souris, montrent
flexneri». que la DLS O est supérieure à
L'acide caprique est fongicide; 1 g/kg>,
le furfural est antiseptique et fon- La plante est un condiment ali-
gicide; le pinène est antiseptique, mentaire d'emploi relativement
bactéricide, expectorant et fon- fréquent.
gicide; le p-cymène est analgé-
sique, bactéricide et viricide'<'>. Travaux TRAMIV6
Travaux TRAMIL14 La DLSO de la feuille, par voie
orale, est de Il,12 ± 0,94 g/kg
Des travaux ont été réalisés sur
l'éventuelle activité antipyrétique (poids exprimé en grammes de
matériel végétal sec).
en utilisant la méthode de Gujral

196 ' Tramil


Eryngium foetidum

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Pharmacopée caribéenne 197


Eucalyptus sp.
MYRTACEAE

r----------j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL r---------~

Usages significatifs: Recommandations:


- grippe : faire cuire de deux à Nous recommandons, MEME
cinq feuilles dans de l'eau avec SI ELLE N'APPARAIT PAS
de la cassonade et filtrer. Pour DANS LES ENQUETES
les adultes : une demi-tasse TRAMIL, l'inhalation de la
deux à trois fois par jour. Pour feuille, compte tenu de son
les enfants, une tasse à café ou absence de toxicité et de son
bien préparer en utilisant deux efficacité symptomatique
feuilles seulement; contre l'asthme, la grippe et
- toux : feuille, décoction, voie la toux.
orale.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Australie, cet arbre Nous ne donnerons pas de des-
est cultivé dans les régions tro- cription botanique détaillée, car
picales du continent américain. cela nous obligerait à spécifier les
espèces, entreprise très difficile
étant donné les nombreuses
introductions effectuées en
Amérique et les difficultés pour
leur détermination taxono-
mique, en particulier en raison
de phénomènes d'hybridation.
Les eucalyptus sont des arbres
* L'emploi populaire ne fait pas de discrimi- pouvant atteindre 40 m de hau-
nation entre les différentes espèces du genre teur. Tronc dressé, écorce lisse,
(n.é.)
squameuse. Feuilles simples,
Vaucher: Tramil Col., 21890, CUVC alternées et aromatiques.

198 Tramil
Eucalyptus sp.

Noms vernaculaires
Petites Antilles : eucalyptus
Pays hispanophones: eucalipto

Pharmacopée caribéenne 199


Eucalyptus sp.
[::===:---:~::~:-=:::_~::::::~::-:::::::::::-_::::::::::::::::::~::=::==.:~:.:::::::::~::::::::]

Chimie L'eucalyptol (cinéol) est anti-


La feuille renferme de 1 à 3 % septique et balsamique>, en
d'huile essentielle dont le consti- usage externe et interne; il est
tuant principal est l'eucalyptol également expectorant, désin-
(cinéol). L'huile essentielle fectant" et anthelminthique-,
contient également de nombreux antibronquitique, anticatarrhal,
monoterpènes, diterpènes et ses- antitussif, bactéricide, et sédatif'.
quiterpènes dont la nature et la
Le pinéol est antiseptique, bac-
concentration varient d'une
téricide et expectorants.
espèce à l'autre. Le para-cymè-
ne, le limonène, le pinène sont
présents dans la plupart des Toxicité
espèces d'Eucalyptus. L'ingestion de l'huile essentielle
A l'exception d'une chromone peut provoquer une irritation
qui est présente dans Euca- intestinale; on a rapporté des cas
lyptus robusta, de quelques de mort par dépression respira-
benzenoïdes, du flavonoïde euca- toire après l'ingestion de 4 à 24
lyptine et de tanins (qui, tous, ml (4 à 24 g)7. Lors de la réunion
ont une distribution très spéci- TRAMll.. 6, James Duke a consi-
fique dans l'une ou l'autre espè- déré que n'importe quelle huile
ce), les composants par excel- essentielle administrée à de telles
lence du genre sont les terpènes doses est susceptible de produi-
que renferme l'huile essentielle re des effets toxiques importants.
de toutes les espèces. La DLSü chez la souris, par voie
orale, dans le cas de l'huile
essentielle d'Eucalyptus citrio-
Activités biologiques dora est supérieure à S g/kg; par
Les recherches sur l'activité bio- voie sous-cutanée; chez le lapin,
logique des espèces du genre ont elle est de 2,48 g/kg.
porté presque exclusivement sur
L'emploi par inhalation peut cau-
l'étude de l'huile essentielle de la
ser une pneumonie grasse, appa-
feuille, et apparemment, les effets
remment provoquée par le type
thérapeutiques et toxiques de ces
de diluant huileux que l'on
plantes sont, dans une plus ou
emploie pour sa préparation
moins grande mesure, en relation
industrielle- ; pourtant, l'huile
avec la teneur en huile essentiel-
essentielle,par inhalation en vapo-
le dans les diverses préparations.
risation, n'est pas toxique pour
Les extraits alcoolique et aqueux l'adulte; mais, appliqué de maniè-
de la feuille d'Eucalyptus glo- re topique elle peut produire de
bulus ont montré, in vitro, une l'irritation, des ampoules et des
faible activité antimicrobienne-. brûlures de la peau, à l'exception

200 Tramil
Eucalyptus sp.
;
_ ... _---~-,

de l'huile d'Eucalyptus citrio- Posologie


dora, qui, même à la concentra- L'huile essentielle est absorbée
tion de 10 %,n'entraîne pas d'ef- par la peau saine. Lors d'une
fets sensibilisants, phototoxiques application topique à la concen-
ni irritants sur la peau humaines. tration de 0,25 %, elle produit
des effets biologiques chez la
Le contact avec la feuille peut
souris, deux heures après l'ap-
provoquer une allergie cutanée
plication, et particulièrement un
chez les individus hypersen-
effet analgésique».
sibles'".
La feuille d'Eucalyptus globu-
L'huile essentielle d'Eucalyptus
lus est officinale en France et
rnelliodora ne provoque pas
elle est employée en infusions à
d'indices de tératogénicité in
10 pour 1 000 pour les fumiga-
vivo, en administration par voie
tions et la fabrication de ciga-
sous-cutanée chez la souris en
rettes utilisées pour le traitement
gestation (entre 6 et 15 semaines
des affections respiratoires.
de gestation), à la dose de
135 mg/kg; à cette même dose,
l'extrait alcoolique d'Euca-
lyptus globulus n'a pas eu d'ef-
fet abortif».

Pharmacopée caribéenne 201


Eucalyptus sp.

Bibliographie et références
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202 Tramil
Eucalyptus sp.
c~~.=.~~_·~ : - _ --

Pharmacopée caribéenne 203


Eupatorium odoratum
ASTERACEAE

,---------; ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL j------~

Usages significatifs: Recommandations:


- furoncles : feuille tiède, grais- En usage externe, il n'y a pas
sée (avec de la graisse de mou- de contre-indication connue,
ton), en application; ni de recommandation parti-
- ulcères cutanés : feuille culière en ce qui concerne son
séchée au feu (passée rapide- mode d'emploi ou de prépa-
ment au feu), en application. ration.

Répartition géographique Description botanique


Amérique tropicale Arbuste très rameux, pubescent,
dressé, de 1 à 3 m. Feuilles ovées
à ové-lancéolées, de 5 à 15 cm,
dentées, acuminées. Capitules en
corymbes terminaux de 5 à
10 cm de large; bractées de l'in-
volucre imbriquées en 4 séries,
obtuses; fleurs bleues ou
Voucher : Jiménez, 103, ]B5D blanches.

204 Tramil
·üTR:\MIL
Noms vernaculaires
Rép. Dominicaine :rompezaragüey
Eupatorium odoratum L. Haïti: lang chat
Guadeloupe: géritout, fleri nowèl
Martinique : fléri nowel,
fleurit Nœl
Guyane : radyé marengwen

Pharmacopée caribéenne 205


Eupatorium odoratum

Chimie Staphylococcus aureus ont mon-


Dans toute la plante, ont été mis tré une activité significative
en évidence des composés du contre ces micro-organismes,
groupe des flavonoïdes'« : aca- alors que les extraits aqueux et
cétine, vélutine, tamarixétine, alcoolique présentent une acti-
mikanine; des flavonones : saku- vité plus faible. Tous les extraits
ranétine et iso-sakuranétine, une se montrent inactifs sur
flavone : la salvigénine et une Aspergillus nigerw. La teinture de
chalcone : I'odoratine". feuille est active in vitro sur des
souches de Neisseria gonorrhoea»
Les parties aériennes contien-
nent des composés polyphéno- L'huile essentiellemontre une acti-
liques, des tanins, des flavo- vité antimicrobienneu, L'acacétine
noïdes, de l'acide férulique et des a des propriétés anti-allergiques;
terpénoïdes'-vv. le lupéol est un antirhumatisant et
un anti-urétritique; la sakuranéti-
La feuille renferme les triter-
ne est antiseptique et bactéricide".
pènes : B-amyrine, B et œ-sito-
stérol, lupéol et époxylupéol, des L'huile essentielle obtenue par
flavonoïdes (quercétine et autres entraînement à la vapeur de la
dérivés) et des tanins. L'huile feuille montre une activité contre
essentielle de la feuille renferme Staphylococcus aureus et Escheri-
les dérivés sesquiterpéniques : chia coli'.
(+) et (-) eupatènol s-".
Travaux TRAMIL16

~~~-~:~~=:~~.:~~~~~~::~- L'extrait éthanolique (95 %) de

1 :;m:3202 mg; cuivre: 37 mg; man-


1 ganèse: 71 mg; f~.: 79 mg. ---l
feuille n'a montré aucune acti-
vité in vitro contre Bacillus sub-
tilis, Candida albicans, Staphylo-
On dispose d'autres données sur coccus aureus, Escherichia coli ni
la composition chimique de l'es- Aspergillus niger.
pèce, mais dans l'état actuel des Travaux TRAMIV7
usages rencontrés dans les L'extrait éthanolique (80 %) de
enquêtes TRAMIL, celles-ci feuille, obtenu par lixiviation et
n'apportent pas d'éléments nou- après dégraissage à l'éther de
veaux en ce qui concerne l'acti- pétrole, ne montre aucune acti-
vité biologique de l'espèce. vité, in vitro, contre Bacillus sub-
tilis, Candida albicans, Staphylo-
coccus aureus, Escherichia coli,
Activités biologique
Aspergillus niger et Pseudomonas
Des extraits chloroformique et
aerugtnosa.
acetonique de feuille testés in
vitro sur Escherichia coli, Bacillus
subtilis, Aspergillus niger et

206 Tramil
Eupatorium odoratum
....................... __._..._--....._....
]

Travaux TRAMIL18 Toxicité


Dans les conditions expérimen- La DL50 de l'extrait hydro-
tales sur hépatocytes isolés, à des alcoolique (1: 1), administré par
concentrations supérieures ou voie intra-péritonéale chez la
égales à 0,5 mg/ml de suspen- souris est égale à 1 g/kg20, 21 .
sion, l'extrait aqueux de feuille
La plupart des espèces d'Eupa-
s'est opposé à la nécrose cellu-
torium renferment des cétones
laire induite par le TBH, sans
sesquiterpéniques dont la toxi-
modification de la lipopéroxy-
cité par voie interne est bien
dation et a montré une certaine
connue>,
activité antiradicalaire.

Travaux TRAMIV9 Posologie


Les extraits éthanolique (95 %) Travaux TRAMIL23
et aqueux, préparés à raison de La quantité de feuille à appliquer
lOg de feuille fraîche pour 100 localement pour le traitement
ml de solvant, ont été testé, in des ulcères et des furoncles
vitro, sur Escherichia coli, Pseu- . dépend de l'étendue de la surfa-
domonas aeruginosa, Staphylo- ce à traiter. 5 à lOg de matériel
coccus aureus, Bacillus subtilis, végétal devraient suffire pour
Trichophyton rubrum, Aspergillus recouvrir une lésion.
niger et Candida albicans.
L'extrait aqueux n'inhibe la
croissance que de Bacillus subti-
lis, alors que l'extrait éthanolique
montre une activité inhibitrice
significative vis-à-vis de tous les
types bactériens utilisés, l'activi-
té la plus forte étant celle contre
Pseudomonas aeruginosa et la plus
faible contre Escherichia coli.
Aucun des extraits testés n'a inhi-
bé la croissance de Trichophyton
rubrum ni d'Aspergillus niger, pro-
venant d'échantillons prélevés
sur des patients de l'Institut
Dermatologique Dominicain.

Pharmacopée caribéenne 207


Eupatorium odoratum

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Pharmacopée caribéenne 209


Foeniculum vulgare
APIACEAE

r-"·--···············----·I E]'JQ1LJÊ1~E ET RECOMMANDATIONS

Usages significatifs: Avertissements :


maux d'oreille : jus de la Il faut éviter d'ingérer des
teuille, en gouttes dans l'oreille; quantités excessives de la plan-
- gastralgie, douleurs abdomi- te, tenir compte de l'effet aller-
nales et flatulences : graine génique de la graine, et il faut
et/ou feuille, en décoction, voie se souvenir que toute applica-
orale, en association. tion dans le conduit auditif
doit se faire dans des condi-
tions d'hygiéne rigoureuses.

-_
... __ ._._-.--
'----_.~-------_._-_.

Répartition géographique Description botanique


Native de la région méditerra- Plante herbacée pouvant at-
néenne, cette plante est cultivée teindre 2 rn, le plus souvent très
et souvent naturalisée dans les rameuse, feuilles ovées à del-
régions tempérées et tropicales toïdes, pouvant atteindre 30 cm,
du monde entier. pinnati-composées, à divisions
filiformes; inflorescence en
ombelles avec de nombreuses
fleurs, pouvant atteindre 12 cm
de diamètre; pétales jaunes; fruit
oblong, de 3 à 5 mm, à côtes
Voucher : Jiménez, 688, JBSD aiguës.

210 Tramil
Noms vernaculaires
,,",TRAJ\flL Pays francophones fenouihl
Haïti : lanni
Rép. Dominicaine: hinojo*
Foeniculum vulgare Mill.
* En République Dominicaine et à Cuba, le nom verna-
culaire «hinojo» désigne indistinctement Anethum gra-
veolens et Foeniculum vulgare.

Pharmacopée caribéenne 211


Foeniculum vulgare
t-r--:
!....-._ _ ~ .•_ _.__.._ _.•_._._ _._~_ ···········_···· HH_··_.. ·_H _ _···..·····H _.._~_j

Chimie Analyse proximale de 100 g de graine» :


La graine et les parties aériennes calories : 345; eau : 8,8 %; protéines :
renferment une huile essentielle, 15,8 %; lipides: 14,9 %; glucides:
52,3 %;fibres: 15,7 %;CerIdres: 8,2 %;
constituée principalement de calcium: 1196 mg; phosphore: 487 mg;
trans- et cis-anéthol (50 à 80 %), fer: 18,5 mg; sodium: 8,8 mg; potas-
de safrol, de delta-pinène, de sium: 1694 mg; carotène: 81 ug; thia-
camphène, de phellandrène, de mine: 0,41 mg; riboflavine: 0,35 mg;
niacine : 6,05 mg.
dipentène, de diméthyl-butadiè-
ne, de méthyl-chavicol, d'acide
anisique, et d'autres dérivés ter- Activités biologiques
péniques en plus faibles quanti- La plante est connue pour son
tés'. A noter l'existence de chi- activité antibactérienne, anti-
miotypes dans la variété douce, inflammatoire et diurétique'<.
avec des huiles essentielles riches
L'extrait aqueux (10 %) de la
en anéthol ou en estragol. Les
graine sèche est un stimulant du
fruits de la variété amère contien-
muscle lisse du jéjunum de rat et
nent de l'estragol, du chavicol, de
du muscle strié du rectus abdo-
la féniculine, de la fenchone, du
minus de la grenouille>. L'extrait
limonène>, de la choline- et du
acétonique de la graine, admi-
xylitol : 92 mg/100 g de matière
nistré par voie orale à des rats,
sèche-. La teneur en huile essen-
pendant 10 à 15 jours, possède
tielle de la graine est en moyen-
des effets oestrogéniques»,
ne de 2 à 6 %. le fruit contient
également des flavonoïdes : L'extrait éthanolique (80 %) du
kaempférol, rutine, iso-quercéti- fruit sec, administré à des rats
ne, quercétine-3-glycuroside et par intubation gastrique, à la
quercétine-3-arabinoside5, ainsi dose de 100 mg/kg, provoque
que du stigmastérol, du toco- une inhibition égale à 36 % de
phérol-, et deux coumarines: le l'œdème expérimental de la patte
psoralène et la xanthotoxine", induit par la carraghénine'<,
L'extrait méthanolique des par-
Des flavonoïdes sont présents ties aériennes possède une acti-
dans la feuille. Dans la racine, vité antifongique",
ont été identifiées des couma-
La décoction de feuille fraîche
rinesr-".
(15 à 25 g/l) et l'infusion de grai-
ne sèche (5 à 10 g/l), à la dose
Analyse proximale de 100 g de feuille'! :
de 120 à 240 ml, par adulte, a
calories: 28; eau: 90,0 %; protéines:
2,8 %;lipides: 0,4 %;glucides: 5,1 %; été utilisée en phytothérapie cli-
fibres: 0,5 %; cendres: 1,7 %;calcium: nique avec des résultats positifs,
100 mg; phosphore: 51 mg; fer: 2,7 mg; pour le contrôle de symptômes
potassium: 397 mg; carotène: 2100 ug;
spasmodiques mineurs du tube
acide ascorbique: 31 mg.
digestif".

212 Tramil
Foeniculum vulgare
.. -.~-- - -.--._----- - . ------ . . . • . . . . . . .• =•• J
L'huile essentielle montre des toxique. L'extrait alcoolique de
propriétés eupeptiques, carmi- la plante, à des doses atteignant
natives, antiseptiquesw" et anti- 3 g/kg, n'est pas spermicidee; les
virales vis-à-vis de pathogènes parties aériennes de la plante ne
végétaux-s. L'anéthol et ses déri- sont pas mutagéniques> et la
vés présentent des propriétés fraction flavonoïdique montre
oestrogéniques's, une activité antimutagénique.
D'après la pharmacopée ex L'anéthol provoque des signes
soviétique, la plante est un sti- de toxicité aiguë chez le rat à par-
mulant de la digestion et un tir de 400 mg/kgv.
expectorant>,
Travaux TRAMIL24
Des études ont été réalisées pour
Toxicité évaluer la toxicité sur la peau épi-
Des préparations de la plante, à lée de cobayes. Le jus lyophilisé,
forte teneur en principes actifs, obtenu à partir de 500 g de
peuvent provoquer des crises feuille, aux doses de 0,5 ml et
d'épilepsie». L'exposition répé- 0,75 ml, a été appliqué à l'aide de
tée de la peau au contact de la pansements de gaze stérile, sur
graine peut déclencher une der- un groupe de 16 cobayes blancs,
matite allergique>' chez des indi- de race Hantley, répartis en deux
vidus prédisposés. La décoction groupes équivalents comprenant
de feuille fraîche (15 à 25 g/l) et les deux sexes, et où chaque
l'infusion de graine sèche (5 à cobaye pesait en moyenne de 450
10 g/l), administrées à des doses à 500 g. L'examen consistant à
atteignant 500 ml par jour, pré- vérifier l'apparition éventuel d'œ-
sentent toutes deux une saveur dème a été réalisé 24 et 72 heures
anisée aromatique et ne produi- après l'application, ainsi qu'une
sent pas de manifestations objec- analyse histopathologique par
tives ni subjectives de toxicité, biopsie (la méthode suivie est
d'intolérance ou d'effets indési- conforme aux normes de
rables cliniquement observables l'Institut Mexicain de Sécurité
chez des patients en traitement Sociale et de la Food and Drug
phytothérapeutique>. Administration des Etats-Unis).
L'administration intragastrique Les résultats montrent un indi-
de 100 mg/jour d'extrait étha- ce d'irritation primaire < 5, ce
nolique (95 %) des parties qui indique que l'application du
aériennes chez la souris femelle jus de feuille n'est ni irritante, ni
a provoqué la mort des animaux, allergénisante, quand elle se fait
alors que chez la souris mâle de manière topique sur la peau
cette dose s'est montrée non- de cobayes.

Pharmacopée caribéenne 213


Foeniculum vulgare

Posologie cipes actifs à des concentrations


qui peuvent être considérées
TravauxTRAMIL25
comme efficaces et sans danger.
La préparation de la décoction
La dose d'administration chez
de feuille fraîche, à des doses
l'adulte peut aller de 120 à
atteignant 15 à 25 g/l et de l'in-
240 ml, éventuellement, à condi-
fusion de graine, à des doses
tion de respecter la limite maxi-
atteignant 5 à lOg/l, permet
male de 500 ml/jour.
d'obtenir des préparations phy-
tothérapiques contenant les prin-

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,
.
.,

Pharmacopée caribéenne 215


Guazuma ulmifolia
STERCULIACEAE

r-;:;;::;·-··-······:::·····---·- ·----..· · · . · · . · - ,,---.-.-·· ·. · · · · · · . -1


--~QUETE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL - - -...------'\

Usages significatifs: Avertissements:


- rhume, toux, grippe : feuille Comme traitement complé-
fanée, en décoction avec sucre, mentaire et symptomatique, à
voie orale. condition que ces symptômes
respiratoires ne se prolongent
pas au-delà de 14 jours.
Déconseillé chez les femmes
enceintes, les femmes qui allai-
tent et les enfants en bas âge.

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales du continent Arbre pouvant atteindre 20 m.
américain. Feuilles oblongues à largement
ovées, de 3 à 15 cm, aiguës à
acuminées, dentées. Fleurs jau-
nâtres, odorantes, en petites
cymes axillaires, pétales de
3 mm. Fruit ligneux, globuleux
Voucher: Rouzier, 192, SOE ou ovale, de 2 à 4 cm, à tuber-
Pimente!, 1164,]BSD cules durs.

216 Tramil
Eiï{P"!1fM!!W!0\Î"Wd~Î'!P4/j
Guazuma ulmifolia Lam.
Noms vernaculaires
Rép. Dominicaine : guâcima*
Haïti et « bateys» : bwadom*
Guadeloupe, Martinique : bwad6m
* On donne le même nom à Guazuma tomentosa et
on en fait le même usage.

Pharmacopée caribéenne 21 7
Guazumaulmifolia

Chimie A la concentration de 750 mg/ml,


La feuille contient 2,17 % 1 de l'extrait hydro-éthanolique (1:1)
caféine", de la feuille inhibe la synthèse de
prostaglandines, in uùro».
Le fruit renferme un nectar riche
en miel. L'écorce contient de la Les résultats relatifs à l'activité
bétuline, du B-sistostérol, de la antibactérienne de l'espèce varient
friedéline, des esters insaturés, en fonction de la nature du sol-
des cardénolides des flavonoïdes vant et du mode d'extractions».
et des anthocyanines. La fleur r
La caféine est un stimulant sys-
contient des flavonoïdes, tels que
témique et respiratoire, un ana-
le kaempférol, la kaempféritrine
leptique et un diurétique»,
et la quercétine>.
connu pour ses utilisations en
Dans l'espèce apparentée por- tant que stimulant du psychisme
tant le même nom vernaculaire, et comme bronchodilatateur; la
Guazuma tomentosa, des fla- friedéline est un anti-inflamma-
vonoïdes ont été mis en éviden- toire à la dose de 30 mg/kg'>.
ce dans la fleur et des triterpènes
Des travaux déjà anciens réalisés
dans l'écorce'.
pour différents types d'extraits de
Travaux TRAMIL5 la plante montrent l'absence d'ef-
Tri phytochimique préliminaire fets hypotensif, antimicrobien,
(feuille) cardiotonique, de relaxation mus-
alcaloïdes : culaire et de stimulation utérine.
saponosides : Travaux TRAMIV 4,15
quinones : L'extrait éthanolique de feuille
comp. phénoliques : possède une activité antimicro-
flavonoïdes : bienne, in vitro, sur Shigella dys-
tanins: enteriae, Staphylococcus aureus et
stéroïdes, terpénoïdes : - Bacillus subtilis. Par contre, l'ex-
trait aqueux de feuille fanée ne
montre aucune activité antibac-
Activités biologiques térienne.
Des résultats préliminaires indi- Travaux TRAMIV6
quent que l'extrait alcoolique L'extrait éthanolique (SO %) de
(95 %) de la feuille sèche montre feuille, obtenu par percolation et
une activité significative contre dégraissé à l'éther de pétrole, ne
le virus de l'herpès, mais pas montre aucune activité antibac-
contre le virus de la poliomyéli- térienne sur Staphylococcus aureus,
te 6 ainsi qu'une puissante activi- Escherichia coli, Pseudomonas aeru-
té cytotoxique, in vitro, sur le ginosa, Bacillus subtilis, Candida
modèle expérimental CA-9K.B7. albicans ni Aspergillus niger.

218 Tramil
Guazuma ulmifolia

Travaux TRAMIL17 du groupe à qui a été adminis-


La décoction de feuille fanée tré le sirop de Cyrnhopogon.
(12 g/l) de Guazurna ulrnifo- citratus.
lia cueillie dans son habitat
naturel (à l'état sauvage) a été
administrée à un groupe de 15 Toxicité
patients souffrant de rhume L'ingestion de grandes quantités
commun (240 ml toutes les huit des différentes parties de la plan-
heures), avec comme témoins te est susceptible de déclencher
deux groupes composés chacun des nausées et des vomisse-
de 10 patients qui ont été trai- ments'ë.
tés, le premier, avec un sirop de
Travaux TRAMIL19
feuille de Cyrnbopogon citra-
La dose maximale d'extrait
tus (validé préalablement
aqueux de feuille que l'on peut
comme un expectorant effica-
administrer à une souris, par voie
ce) et le second, avec un simple
orale, ne s'est pas révélée capable
sirop. Tous les patients avaient
de provoquer de mortalité chez
fait l'objet d'un diagnostic cli-
l'animal (DLO > 25 g/kg). Chez
nique. On a utilisé comme cri-
le même animal, la DL 50 par
tères d'exclusion la teneur en
voie intra-péritonéale est égale à
leucocytes> 10 000/mm3 et les
5,975 ± 0,913 g/kg.
patients qui se trouvaient en
dehors des tranches d'âge de 20 Au cours d'études de toxicité
à 64 ans, et comme ligne de subchronique, on a administré à
base la présentation de symp- des souris 18,75 g/kg d'extrait
tômes respiratoires aigus ayant aqueux de feuille, toutes les
une évolution inférieure à trois 12 heures, pendant 28 jours,
Jours. sans que se produise aucun
décès ou signes de toxicité sus-
L'administration de la décoction
ceptibles d'être attribués à l'ad-
de feuille et d'écorce n'a pas
ministration de l'extrait.
diminué la période d'évolution
de la maladie (6 jours en moyen- Travaux TRAMIL15
ne chez les patients qui faisaient La décoction de feuilles séchées
partie de l'échantillon) mais elle (12 g/l) a été administrée à deux
a provoqué un effet stimulant groupes de patients souffrant de
qui s'est traduit par une amé- rhume commun, pendant sept
lioration subjective de l'état d'es- jours consécutifs (720 ml/jour)
prit et une activité expectoran- sans que se produise aucune
te statistiquement significative, manifestation de toxicité, d'in-
si on les compare aux patients tolérance ou d'effets indésirables
à qui a été administré un place- cliniquement observable et sta-
bo, et comparables aux résultats tistiquement significative.

Pharmacopée caribéenne 219


Guazuma ulmifolia
. - ---._.._-_..__ _.- _ _------_._ .

Posologie
Travaux TRAMIL20
L'absence de toxicité aiguë a per-
mis de classifier la plante dans la
catégorie des «PRATIQUE-
MENT SANS DANGER»,
d'après la classificationen vigueur
pour la toxicité des substances".
Pour résumer, nous recomman-
dons l'utilisation de la décoction
de feuilles séchées, à la dose de
12 g/l, administrée à raison de
120 à 240 ml, toutes les 6 à
8 heures.

)~
f\C-\ l,'\
t
, '\,

220 Tramil
Guazuma ulmifolia
r. ~.~. ~=.= . ._ ___ ___ •

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•• _ ••••• _._. _ _ •••• ~_ •••• ~ •• ~

M __ •• M __ .H ••••••• _
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••• · · · · · _ · · . __

. _•••• _
••••••••••••••••••••••••••••••••~••~ ••-~••~=.=1

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Pharmacopée caribéenne 221


Hamelia patens
RUBIACEAE

Usages significatifs : Recommandations:


- Céphalée: Nous recommandons les
• feuille, en application usages externes de la feuille en
sur la tête; application et en bains contre
• feuille, en bains. les céphalées, et également
pour la cicatrisation des
plaies (même si ce dernier
usage n'est pas cité dans les
enquêtes TRAMIL) .

...--~_ .._---_ - : , ~--_ .._j

Répartition géographique Description botanique


Amérique tropicale. Arbre pouvant atteindre 4 m.
Feuilles ternées, lancéolé-
oblongues à rond-ovales, de 5 à
21 cm, corté-acuminées. Inflo-
rescence à fleurs nombreuses;
corolle tubulaire de 1,5 à 2 cm,
orangée ou rougeâtre, pubéru-
lente. Fruit subglobuleux ou
ellipsoïde, de 6 à 10 mm, rou-
Voucher: Rouzier, 161, SOE geâtre quand il n'est pas mûr,
Jiménez, 32, ]BSD noir à maturation.

222 Tramil
Hamelia patens]acq.
!!G321··;~{'"h ... ·i<"Y·;,··:cwillwâ

N oms vernaculaires
Haïti: koray

Pharmacopée caribéenne 223


Hamelia paiens

Chimie sont actifs contre aucune des


La plante entière contient des souches étudiées",
alcaloïdes indoliques : la maru- La plante ne possède pas d'ac-
quine, l'isomaruquine, la palmi- tivité cytostatiques.
rine, la rumbérine, la spécio-
phylline, la ptéropodine et Sa feuille fraîche et le jus obte-
l'isoptéropodine->, La feuille et nu à partir de celle-ci, appliqués
la branche jeunes contiennent de topiquement sur des lésions de
l' èphédrine>. Les parties aérien- la plante du pied constituent un
nes contiennent également de bon anti-inflammatoire et cica-
l'acide rosmarinique et des fla- trisant. Ces effets ont été vérifiés
vonoïdes : la narirutine et le fla- cliniquement en établissement
vanone-tétrahydroxy-rutinosidev', médical, sur des adultes souffrant
de divers types de lésions qui exi-
Travaux TRAMIL6 geaient des soins podologiques? ;
Un tri phytochimique prélimi- par ailleurs, dans le cadre d'une
naire de la feuille a montré la étude clinique effectuée à El
présence d'alcaloïdes, de sapo- Salvador, il a été montré que
nosides, de stéroïdes et de tanins. l'utilisation d'un savon fabriqué
à partir de la plante accélère la
cicatrisation des blessures",
Activités biologiques
L'extrait aqueux de feuille, de L'acide rosmarinique est un anti-
même que celui de tige de la inflammatoire, un antirhumati-
plante sont actifs in vitro sur des sant!', un antiseptique'< et un
souches d'Escherichia coli, Salmo- antioxydant'>,
nella typhi, Serratia marcescens et
Travaux TRAMIL14
Shigella flexneri. L'extrait aqueux
La détermination de l'éventuelle
de feuille est le seul à être actif
activité analgésique a été réalisée
sur des souches de Salmonella
chez la souris au moyen du modè-
b. L'extrait alcoolique de feuille
le de la plaque chauffante. Les
et de tige est actif contre
expérimentations ont été réalisées
Escherichia coli, Pseudomonas
à partir d'un extrait éthanolique
aeruginosa et Staphylococcus
(80 %) de feuille, obtenu par per-
aureus; l'extrait alcoolique de tige
colation après dégraissage par
est actif, également, contre
l'éther de pétrole; les doses sont
Salmonella b., Salmonella typhi,
exprimées en mg de plante sèche.
Shigella flexneri et Staphylococcus
albus. L'extrait alcoolique de A la dose de 570 mg/kg, admi-
feuille est actif, par ailleurs, sur nistré par voie intra-péritonéale,
Salmonella newport et Serratia cet extrait provoque un effet
marcescens. Les extraits acéto- analgésique significatif CP < 0,05)
niques de feuille et de tige ne aux temps 90 et 120 minutes

224 Tramil
HameIia patens
r···_··_········- _._..__ _._._ ~ _ --.- - - _ _ __ ,
~----

après l'administration. A la dose Travaux TRAMIL6


de 570 mg/kg, l'analgésie est La DL50 de l'extrait éthanolique
obtenue aux temps de 60, 90, (95 %) de feuille, administré par
120 et 240 minutes. voie intra-péritonéale chez le rat,
est égale à 1 540 mg/kg. Les
Travaux TRAMIL6
doses sont exprimées en mg de
Un screening hippocratique pré-
plante sèche. La toxicité subai-
liminaire de la feuille a montré
guë (administration quotidienne
que l'extrait éthanolique, à la
pendant 10 jours par voie intra- ~ .
dose de 770 mg/kg (la moitié de
péritonéale) a donné les résultats
la DL50)' par voie intra-périto-
suivants : avec un tiers de la dose
néale, chez le rat, a provoqué une
léthale, aucune mortalité ne s'est
nette dépression du système ner-
produite pendant la période de
veux central, une diminution
10 jours; avec la moitié de la
drastique de l'activité motrice,
dose léthale, 30 % de mortali-
une analgésie, une anesthésie, de
té; avec les trois quarts de la dose
la passivité, une paralysie des
léthale, 50 % de mortalité.
pattes anterieures, une mydna-
, • 1 .
se et une baisse de la tempéra-
ture rectale. L'administration de Posologie
l'extrait méthanolique de feuille,
par voie intra-péritonéale, pro- Travaux TRAMIL16
voque une activité diurétique, Compte tenu du fait que les
hypothermique et de stimulation usages classés parTRAMIL jus-
de l'activité spontanée, à la dose qu'à présent concernent des
de 385 mg/kg. Les doses sont applications topiques, la quanti-
exprimées en mg de plante sèche. té de feuille à employer dépen-
dra de l'étendue de la surface à
traiter. 30 g de plante suffisent
Toxicité pour des usages courants.
Des études réalisées au Brésil
signalent la non-toxicité de la
plante'>. L'application topique
de feuille fraîche (et de son jus)
sur des lésions avec perte de la
continuité de la peau de la plan-
te du pied n'a pas produit de
manifestations objectives ou sub-
jectives de toxicité, d'intoléran-
ce ou d'effets indésirables, clini-
quement observables chez des
patients en traitement phytothé-
rapeutique",

Pharmacopée caribéenne 225


Hamelia patens

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226 Tramil
Hamelia patens

Pharmacopée caribéenne 227


Hibiscus rosa-sinensis
MALVACEAE

VÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f----- -..-..-.-.-..-.---,.

Usages significatifs : Avertissements :


- grippe : fleur ou feuille, en Tous les usages internes sont
infusion ou décoction de 3 à formellement contre-indiqués
4 minutes, voie orale; chez les femmes enceintes,
- fièvre : idem; chez les femmes qui allaitent
- toux : idem; et chez les enfants en bas âge.
- conjonctivite : feuille, jus,
Cette restriction ne s'applique
en installation.
pas aux usages externes du jus
de feuille, en instillation,
contre la conjonctivite.

c::.::::::::-::.::·.·.·. . .. ···-::.::.-::::.:::..-::::..•.•••:.:.::::.=-=::::::m.. .::::.:::::::::=-:::::-..• . -.•:::::::.==::::.: !IillU"Jl)tt;i!P?w;-*_r@!B<tîlf@%8


Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Asie, cette plante est Arbuste pouvant atteindre 5 m.
cultivée dans toutes les régions Feuilles ovées, de 6 à 10 cm, acu-
tropicales du monde. minées, dentées. 6 à 7 brach-
téoles, linéaires; calice campanu-
lé; corolle blanche, rouge pourpre
ou orangée, de taille variable;
tube staminal aussi long que les
Voucher : Rouzier, 252, SOE
pétales. Capsule oblongue de
Longuefosse, 19, HAVPM presque 3 cm de diamètre.
--_. _... __._--_._--
228 Tramil
N oms vernaculaires
Haïti: choublak,
shoe-black
Hibiscus rosa-sinensis L.
Guadeloupe,
Martinique : gro-kokliko,
koklikowouj,
roz-kayenn
Guyane: rose de Cayenne
Pays francophones : hibiscus

Pharmacopée caribéenne 229


Hibiscus rosa-sinensis
L:::~~::_____________:::::::::::::---::::~::=::_::::::::::::::::::=::::-:::::J

Chimie L'extrait éthanolique (70%) de


La fleur contient de l'acide la feuille, administré par voie
citrique, oxalique et tartrique, du intra-péritonéale à des rats, a une
saccharose, du fructose et du glu- activité antipyrétique et anti-
cose; les pétales renferment des inflammatoire, à la dose de 100
anthocyanines et des flavonoïdes mg/kg; d'autre part, on a consta-
dérivés du kaempférol et de la cya- té une activité analgésique de ce
nidine, ainsi que de la quercétine'> même extrait, chez la souris,
administré pat voie orale, à la
La présence d'alcaloïdes dans la
dose de 125 mg/kg».
feuille et la tige est controversées;
en ce qui concerne la feuille, on Travaux TRAMIL13
a rapporté la présence, par L'extrait aqueux (30%) accélère
ailleurs, de lipides, d'alcanes, de le processus de guérison de l'in-
B-sistostèrol et d'un terpénoïde, flammation oculaire expérimen-
le taraxéryl>e. tale, dans la méthode Draize,
chez le lapin Nouvelle Zélande.
Activités biologiques
L'extrait benzénique de fleur Toxicité
fraîche provenant de la fraction Une étude clinique réalisée sur
soluble dans l'éther, administré par 1 083 femmes adultes a montré
intubation gastrique à des femelles que la fleur, administrée par voie
de rat gravides, à des doses de 73 orale, en mélange avec d'autres
et 186 mg/kg, est abortif'. plantes, dans des tablettes de
800 mg, trois fois par jour, n'a
L'extrait hydro-éthanolique (1:1)
pas provoqué d'effets toxiques».
des parties aériennes, adminis-
tré par voie intra-péritonéale, à L'extrait benzénique de fleur,
des souris, à la dose de 500 administré par intubation gas-
mg/kg, potentialise l'action des trique à des femelles de rat gra-
barbituriques, montre une acti- vides, à la dose de 186 mg/kg,
vité antipyrétique et dépressive déclenche un effet abortif; alors
du système nerveux central; ce que l'extrait éthanolique à 95%
même extrait, administré à des de la même drogue végétale,
chiens, à la dose 50 mg/kg, par administré par voie orale à des
voie intraveineuse, montre une rats, à la dose de 250 mg/animal
activité hypotensive" ; il existe a un effet antispermatogénique»,
divers travaux sur l'activité
La DL50 de l'extrait hydro-étha-
antioestrogénique de la fleurv-v,
nolique des parties aériennes est
L'extrait éthanolique (80%) de égale à 1 g/kg",
la plante entière n'a pas montré
La DL50 de l'extrait alcoolique
d'activité antivirale, in oitrov.
(70%) de feuille, administré par

230 Tramil
Hibiscus rosa-sinensis

voie intra-péritonéale, est égale Travaux TRAMIL13


à 1,533 g/kg chez la souris'>, L'extrait aqueux de feuille
(30%) ne provoque pas d'irrita-
Des travaux réalisés en Inde
tion oculaire, d'après la métho-
confirment que la fleur a une acti-
de Draize, sur des lapins
vité contraceptive chez la femme,
Nouvelle Zélande.
antispermatogénique chez l'hom-
me et embryotoxique'w?.

..........................................................._ _-_.- __ _._..-_ __ _.._- _ .


............_ _~ .. __~_ ....•...•.• _~ •.~~
.~ ~ ~ __~~ .•..._ ~ ..__ __.__ _ .J

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Pharmacopée caribéenne 231


[atropha curcas
EUPHORBIACEAE

Usages significatifs : Avertissements :


- candidose buccale : Ne pas avaler la sève.
sève, en application locale. Par ailleurs, tous les usages
internes doivent être classés
en catégorie «TOX », et doi-
vent être, évidemment, décon-
seillés. Il faut souligner tout
particulièrement la grande
toxicité de la graine.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropica- Arbuste ou petit arbre pouvant
le, cette plante est actuellement atteindre 5 m, à la sève visqueu-
commune dans d'autres régions se, laiteuse ou rougeâtre. Feuilles
tropicales. arrondi-ovées sur le bord, de 7 à
25 cm de long, entières ou
lobées, en forme de coeur à la
base, aiguës ou acuminées.
Cymes petites et denses; pétales
blanchâtres, oblongs. Capsule
ellipsoïde, de 2,5 à 4 cm; graines
Voucher : Pimentel, 1120, ]B5D de 2 cm, noirâtres.

232 Tramil
Noms vernaculaires
Haïti: mèdsiyen
]atropha curcas L.
Porto Rico: târtago
Rép. Dominicaine: pifiôn
Pays francophones : pignon d'Inde
pourghère,
fève d'enfer
Pays hispanophones : pifiôn botija
Guadeloupe : mèdsinyé blan
Marie-Galante : mèdsinyé baryè
Martinique: mèdsiyen béni
Guyane: mèdsinyé blan,
pignon d'Inde

Pharmacopée caribéenne 233


]atropha curcas
c=-:::::::···········-:::=--===-_.:··---:-::::==-:-------- ..-----.. ----.....::===-:J
*1010iwtil10iP"10""""-- i ,,'" ,\t'ikigj

Chimie Parties aériennes


Les parties aériennes contien- Les extraits chloroformique et
nent des curcusonnes A, B et CI. éthanolique à 95 %, par voie
intrapéritonéale, chez la souris,
La sève renferme une protéine,
montrent une activité antitumo-
la curcaïne-,
rale, aux doses respectivement
La feuille contient des glucosides de 12,5 mg/kg et 25 mg/kg>,
cyanogénétiques, des tanins, des
Les extraits de parties aériennes
phytostérols : a-amyrine, B-si&-
sont inactifs sur Artemia salina».
tostérol, campestérol, stigmasté-
On a mis en évidence, in vitro,
roI et des flavonoïdes : vitexine et
une activité antivirale sur Sinbdis
isovitexine>", Ses sapogénines sté-
virus, de l'extrait éthanolique à
roïdiques ont été mises en évi-
95 % (CLSO = 1,0 ug/ml) 14. La
dence dans la feuille et dans
CLSO de l'extrait alcool-acétone
l'écorce. Une toxalbumine, la cur-
se situe entre 1 et 88 ug/ml pour
cine, un complexe résinostéro-
ce même virus et elle est égale à
lique et des alcaloïdes ont été mis
7 ug/ml sur Cytomegalovirus.
en évidence dans la graine-v.
L'extrait aqueux est actif sur
La graine renferme un phorbol- Cyromegalovirus, (CLso = 22 ~ml)
ester, le DHPBlo. et sur Sinbdis virus, (CLSO entre
,----_._------_._---_...._. 1 et 32 ug/ml). A la concentra-
Analyse proximale de la graine" : eau : tion de 1 mg/disque, les extraits
6,6 %;protéines: 18 %; lipides: 38,0 %;
glucides : 33,5 %; fibres : 15,5 %;
éthanol-acétone et aqueux ne
cendres: 4,5 %. montrent pas d'activité in vitro
sur des souches de Candida albi-
Travaux TRAMIV 2 cans et de Saccharomyces cerevi-
Tri phytochimique préliminaire siae». L'extrait alcool-acétone est
(feuille) actif in vitro sur Microsporum
alcaloïdes: - saponosides: + canis, à des concentrations infé-
qumones : polyphénols : + rieures à 0,13 mg/ml et il est
flavonoïdes : + tanins: + inactif sur Microsporum gypseum,
stérols, terpénoïdes : + M. fuluum, Trichophytum gallinae
(à des doses non spécifiées) et
sur E. coli et S. aureus (à la
concentration de 1 mg/disque).
ilctivités biolo~ques
L'extrait acétonique-aqueux de
Un rapport préliminaire sur l'ac- la plante entière est inactif sur
tivité antivirale de plantes pan- Microsporum gypseum et Tricho-
améennes indique une activité phyton mentagrophytes. L'extrait
significative contre le virus de aqueux est inactif sur Tricho-
l'herpès, mais ne précise pas la phytum gallinae, Microsporum
partie de la plante utilisée'>, gypseum, M. fuluum, M. canis (à

234 Tramil
]atropha curcas
,~--'~~ ..
~~.,., ... ....__." .. """"''''M''_'~_''_''_''_____ . ~ .. _~_~. ,...... • _ _ _
,
,
l_~ _ _ ~._...~._.. . _ _ - ~ ~_._.~ ~--_ _._~

des doses non spécifiées) et sur congestion hépatique, une dimi-


des souches d'E. coli et Staphylo- nution considérable du taux de
coccus aureus": glycogène, des altérations des
hépatocytes et de graves modifi-
Sève
cations hèmatologiques'".
La curcaïne est une enzyme pro-
téolytique-. La sève inhibe la La toxicité de la plante a été
croissance de Candida albicans» confirmée chez la souris et chez
et de Staphylococcus aureus": les humainsw->,
Un essai clinique a démontré Travaux TRAMIL23
l'efficacité de l'application de la La toxicité oculaire du jus de
sève contenue dans les parties feuille a été étudiée en instillant
aériennes pour le traitement de 0,1 ml de l'extrait dans le sac
verrue plantaire dans un échan- conjonctival inférieur du lapin;
tillon de 30 patients pour le l'application s'est révélée légère-
groupe d'intervention. L'am- ment irritante.
élioration constatée, bien qu'el-
Les études de toxicité sur la peau
le ait été inférieure à celle obte-
ont montré que le jus de feuille
nue par l'application d'azote
était légèrement irritant, mais
liquide dans l'échantillon du
étant donné que la peau de lapin
groupe témoin (en ce qui
est plus sensible que celle de
concerne la durée du traite-
l'homme, il est probable que ces
ment), a permis d'obtenir la
extraits soient inoffensifs pour
régression des symptômes cli-
l'homme.
niques au bout de Il à 20 jours.
On a constaté une desquamation Les études de toxicité sur la
locale, des changements de pig- muqueuse pénéale et buccale du
mentation et une sensation de lapin ont démontré que la sève
brûlure pendant l'application a une activité irritante très limi-
comme effets secondaires non tée, ce qui la rend pratiquement
Iimitants'?. inoffensive pour l'animal d'ex-
périmentation.
Toxicité
La curcine et le complexe rési- Posologie
nostérolique ont été rendus res-
Travaux TRAMIL24
ponsables des effets toxique de
la graine-e. Des biopsies du foie Etant donné que l'usage classé
et des analyses de sang réalisées parTRAMIL est un usage local,
sur des chèvres auxquelles on on peut recommander la dose de
avait administré des doses de 5 à 10 g de feuille pour l'obten-
1 g/kg/jour de graine, ont mon- tion du latex.
tré une symptomatologie de
-------------
Pharmacopée caribéenne 23 15
jatropha curcas
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236 Tramil
]atropha curcas

Pharmacopée caribéenne 237


]atropha gossypiifolia
EUPHORBIACEAE

,~""""--'-'----I ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAM!L 1--.-------·-··..-c

Usages significatifs : des soupçons de toxicité qui


- diarrhée : bourgeon foliai- pèsent sur cette plante, la clas-
re, décoction, voie orale, en sification dans la catégorie
association; « TOX» pour les usages par
- anorexie: feuille, décoction, voie orale de la décoction du
voie orale. bourgeon foliaire contre la
Avertissements: diarrhée et de la feuille
Malgré les possibles critères contre l'anorexie a été main-
d'efficacité, et considérant tenue.
qu'il existe de nombreuses Au cas où se présenteraient
autres façons de combattre les des symptomatologies d'hy-
affections qui sont soignées persensibilité par action his-
traditionnellement avec des taminergique, à la suite d'une
préparations de cette plante et exposition accidentelle aux
que le traitement des proces- parties aériennes de la plante,
sus prolifératifs graves qui nous recommandons de
pourraient aller de pair avec consulter un médecin, lequel
symptômes échappent à la décidera s'il convient de com-
competence de la médecine mencer une thérapie antihis-
traditionnelle, enfin en raison taminique ou stéroïdienne.

~Z::::::===.'~ [: : : : : : •.. . . . -:••:::=::::=:::-.: ...'...•. :..._..._.....:::::::::::.::::::::.......:.::::=.J ~... . If. "':Wk;;l'i


Répartition géographique Description botanique
Amérique tropicale. Plante herbacée de 1 à 2 m de
haut, parfois ligneuse à la base,
feuilles de 7 à 15 cm, cortées à
la base, de 3 à 5 lobes, lobes
aigus, denticulés,ciliés-glandu-
leux; fleurs petites, verdâtres;
sépales ovés, glanduleux, poilus;
5 pétales obovés, pourpres; cap-
Voucher: Pimentei, 1119, ]B5D sule de 1 cm avec trois sillons

238 Tramil
N oms vernaculaires
Rép. Dominicaine
et Venezuela : tua tua
Haïti : mèdsinyé barachen
]atropha gossypiiJolia L
Guadeloupe : mèdsinyé bata,
mèdsinyé wouj
Marie-Galante : mèdsinyé béni
Martinique: mèdsiyen bata,
mèdsiyen wouj,
zèb zortolan

Pharmacopée caribéenne 239


]atropha gossypiifolia
Ck)<Z;Œ;'··~·'.ë<"P'*'~

Chimie à 0,13 mg/disque; l'extrait


La feuille renferme de l'histami- aqueux, à la concentration de
ne, de l'apigénine, de la vitexine, 1 mg/ml est actif sur M. gypseum.
de l'isovitexine et des tanins. Ces deux types d'extrait, à la der-
L'écorce contient un alcaloïde, la . nière concentration citée, sont
jatrophine. Un lignane a été iden- inactifs sur Candida albicans et
tifié dans la tige et dans la racine. Saccharomyces cereoisiaen,
La racine contient des diter- En ce qui concerne l'activité anti-
pènes : la jatrophone, la jatro- virale, les deux extraits cités pré-
phatione et la jatropholone'<, cédemment sont actifs sur
Dans la graine, ont été mis en Cytomegalovirus (agent respon-
évidence des esters diterpéniques sable d'un type de colite) et Sindbis
dérivés du phorbol et une pro- virus. L'extrait aqueux présente
téine, la curcine->. une CL50 égale à 1,7 ug/ml!'.
L'extrait aqueux des parties
aériennes présente une activité
Jlctivités biolo~ques
antitumorale in vitro, sur des
Les extraits méthanoliques de modèles expérimentaux de
fruit et de racine possèdent une tumeurs végétales 11 •
activité mollusquicide", se mani-
festant par une toxicité sur le L'apigénine est un flavonoïde qui
coeur du mollusques. a une activité anti-inflammatoi-
re et antiallergique'>. La jatro- .
Les extraits éthanoliques de phone, présente dans la racine,
feuille et de racine présentent confère à l'extrait de cette partie
une activité dépressive du sys- de la plante une activité cytosta-
tème nerveux central, par voie tique in vitro, qui inhibe la crois-
intra-péritonéale, chez la souris. sance du sarcome 180, du carci-
L'extrait éthanolique de la raci- nome pulmonaire de Lewis, de
ne antagonise les convulsions la leucémie P-388 et du carci-
induites par la strychnine chez la nome de Walter2 •
souris, alors que l'extrait de
feuille est inactif>.
L'extrait aqueux de la feuille, à la Toxicité
dose de 15 ug/ml produit in vitro Les esters diterpéniques dérivés
une inhibition égale à 100 % sur du phorbol, isolés de la graine,
les cultures de Plasmodium falci- sont irritants et carcinogé-
parum». Les extraits alcool-acé- niques 13 ; la curcine est une pro-
tone et aqueux des parties téine toxiques-«, responsable des
aériennes sont actives in vitro sur effets toxiques de la graine de
des souches de Microsporum canis l'espèce voisine./. curcas», Des
à des concentrations inférieures biopsies du foie et des analyses

240 Tramil
]atropha gossypiifolia
L__ .~~.·=~.·~.·~ _._ __.

de sang effectuées chez des Le contact avec le latex de J.


chèvres auxquelles avait été gossypifolia peut provoquer
administrée la dose de 1 g/kg/iour des dermatites-"; de même que
de graine ont montré une symp- les parties aériennes peuvent
tomatologie de congestion hépa- provoquer des réactions hista-
tique, baisse considérable du mmergiques graves.
contenu de glycogène, altérations
des hépatocytes et graves modi-
fications hématologiques'<.

c=:=:::=::::.. _ .

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Pharmacopée caribéenne 241


]usticia pectoralis
A CANTHACEAE

r--------i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL I-----~

U sages significatifs : Recommandations :


contusion, foulure : plante Il n'y a pas de contre-indica-
entière, pilée ou au naturel, en tion connue, ni de recom-
application locale. mandation particulière en ce
qui concerne son mode d'em-
ploi ou de préparation.

.........................._ _ _._ - _ ~----_._._.- .

Répartition géographique Description botanique


Amérique tropicale. Plante herbacée pouvant attein-
dre 1 m, tombante ou grimpan-
te, très rameuse. Feuilles lan-
céolées à ové-lancéolées, de 3 à
10 cm, acuminées. Inflores-
cence terminale en panicule;
segments du calice de 2 mm;
corolle rose, de 8 à 10 mm.
Voucher: De/ms, 101, VEN Capsule de 1 cm de long.

242 Tramil
Justicia pectoralis ]acq.

N oms vernaculaires
Costa Rica et Cuba: tilo Guyane : carmentin,
Dominique, Haïti, zerb charpantyé
Guadeloupe, Puerto Rico et
Martinique et Venezuela : curia
Sainte-Lucie: zèb charpantyé, Pays francophones: carmentine
chapantyé

Pharmacopée caribéenne 243


]usticia pectoralis

Chimie catives, chez 10 adultesnormaux (de


La plante ne contient pas d'al- 25 à 35 ans) qui se sont manifestées
caloïdes- ; Elle renferme de la dans lesmesuresspectrales de bande
bétaïne, de la coumarine, de large, ce qui suggère une activité
l' ombelliférone, des flavonoïdes neurotrope'.
(swertisine, swertiajaponine, Chez la souris, l'extrait aqueux de
O-rhamnosyl-2"-swertisine, feuille ne montre pas d'activité
O-rhamnosyl-2"-swertiajaponi- psychotrope in vivo, mais dimi-
ne), un lignane, la justicidine-s, nue cependant l'activité sponta-
de la B-scopolétine, du B-sisto- née à la dose de 250 mg/kg; le
stérol et des acides aminés (phos- priricipe actif responsable de cette
phosérine, proline, hydroxyproli- action est soluble dans l'acétate
ne, thréonine, sérine, asparagine, de méthyle et dans l'éther'.
glycine, alanine, valine, leucine, L'effet sédatif (tranquillisant) de
isoleucine, phénylalanine, orni- la décoction des parties aériennes
thine, lysine, acide œ-amino-buty- de la plante (à l'état frais), prépa-
rique et y-amino-butyrique4 • rée à raison de 40 g/l, de même
Des saponines ont été mises en que l'infusion des parties aériennes
évidence dans le genres. à l'état sec, en utilisant 25 % de la
concentration précédente, a été
1 Analyse proximale de 100 g de feuilles: ; démontré cliniquement; dans les
calories: 44; eau: 85,0 %; protéines: !
1

deux cas, les doses administrées,


1 3,9 %; lipides: 0,6 %; glucides: 8,2 %; 1

1 fibres: 2,8 %; cendres: 2,3 %; calcium: !


par voie orale, étaient de 120 à 240
1 663 mg; fer: 7,4 mg; potassium : 35 mg; ! ml par adulte et par jour durant
1 carotène: 2670 ug; thiamine: 0,04 mg; 1 20 jours. La coumarine extraite de
1 riboflavine: 0,20 mg; niacine : 2,5 mg; j
la plante a une activité anti-inflam-
1 acide ascorbique: 28 mg.
-------' matoire, cicatrisante-'', sédative,
Travaux TRAMIL7 spasmolytique et relaxante du
Tri phytochimique préliminaire muscle lisse'. L'ombelliférone et
(feuille) la swertisine, exercent une action
alcaloïdes: ± saponosides : + sédative, spasmolytique et relaxan-
quinones: - comp. phénoliques : + te du muscle lisse'. L'acide g-
flavonoïdes : + tanins : amino-butyrique est un acide
stéroïdes, terpénoïdes : ± aminé considéré comme un neu-
rotransmetteur, capable de modi-
fier la décharge neuronale, et mon-
Activités biologiques
trant une activité dépressive du
L'administration de la décoction de
système nerveux central!'.
parties aériennes, à 2 % et à 6 %, en
comparaison avecle groupe témoin
traité avecun placebo,provoque des Toxicité
modifications éleetro-encéphalo- L'emploi clinique de la décoc-
graphiques, statistiquement signifi- tion des parties aériennes (40 g/l)

244 Tramil
justicia pectoraIis
ï' ··················· __·__ ·_·-~-l

l __ _ _ _ __ ~. __._.~~ __.. _ .

est aromatique et ne provoque utilisée traditionnellement en


pas l'apparition de manifesta- association, Virola elongatai,
tions ni de symptômes de toxi- Des travaux ont montré que les
cité, d'intolérance ni d'effets saponines présentes dans le
indésirables, cliniquement obser- genre possèdent une activité
vables, chez l'être humain; et il spermicide chez le rat et chez
en est de même pour l'infusion l'hommes.
des parties aériennes sèches, pré-
parée avec 25 % de la concen-
Posologie
tration précédente, mais dans le
Travaux TRAMIL13
cas présent, la saveur obtenue est
Compte tenu du fait que les
nettement moins aromatique.
usages recommandés par TRA-
On a utilisé cliniquement jusqu'à
MIL concernent pour l'instant
1 000 ml des préparations pré-
des usages externes, la quantité
cédentes, par jour, pendant 20
de feuille à employer dépendra
jours de traitement consécutifs",
de l'étendue de la surface à trai-
Le pouvoir hallucinogène que l'on ter. De 5 à lOg de feuilles suf-
a attribué à la variété stenophyl- fisent généralement pour les
ta», est dû en réalité à la plante usages courants.

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Pharmacopée caribéenne 245


Kalanchoe pinnata
CRASSULACEAE

.-----------1 ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL

Usages significatifs: Avertissements:


- céphalée : feuille pilée, par Ne pas prolonger l'usage au-
voie orale et en application sur delà de 15 jours consécutifs.
le front; Ne pas l'utiliser chez les
- rhume: feuille, presser le jus femmes enceintes, ni chez les
de 5 feuilles, une cuillerée plu- femmes qui allaitent, ni chez
sieurs fois par jour; les enfants en bas âge.
- toux: quatre feuilles dans un
litre d'eau, faire chauffer pen-
dant cinq minutes, couvrir et
laisser reposer pendant cinq
minutes; dose pour adultes et
enfants : un verre quatre fois
par Jour.

Répartition géographique Description botanique


Originaire de Madagascar, cette Plante grasse dressée, pouvant
plante est cultivée et naturalisée atteindre 1,5 m, rameuse. Feuilles
dans les régions tropicales amé- souvent pinnati-composées, del 0
ncames, à 30 cm; folioles oblongues, ovales
ou elliptiques, obtuses, crénées.
Panicules de 10 à 40 cm; calice
renflé, oblong-campanulé, de 3 à
Voucher : Pinzon, 21 893, cuve 5 cm; corolle rougeâtre, pouvant
]iménez,ll,]BSD atteindre 7 cm.

246 Tramil
Noms vernaculaires
Costa Rica: leaf oflife
Haïti: lou gawou, fèy chôch,
sanglou, zèb maltèt
Guadeloupe : fèy maltèt, babad
Martinique: zèb maltèt, chance
Rép. Dominicaine : bruja
Kalanchoe pinnata (Lam.) Pers. San Andrés : tree of life
=Bryophyllum pinnata Pays hispanophones
(certains d'entre eux) : hoja deI aire
Guyane: caractère des hommes,
feuille-poisse

Pharmacopée caribéenne 247


Kalanchoe pinnata
l:i102:'-' , -,; .-, '§,'ài'4W"I.,jftfj

Chimie 10 mg/ml sont inactifs, in vitro,


La plante est connue pour sa sur Corynebacterium diphteriae et
teneur en mucilages"; elle ren- Diplococcus pneumoniae et qu'ils
ferme également du B-sistosté- ont une faible activité sur
rol- et une forte concentration Staphylococcus aureus, Streptoco-
de calcium et de chlore. Dans la ecus pyogenes et Streptococcus viri-
feuille, on a mis en évidence des dans»,
phénols (acides coumarique,
La plante stimule la cicatrisation,
férulique, syringique, caféique et
elle est antiseptique et la tolé-
p-hydroxy-benzoïque), de la
rance locale à son application est
bryophylline, deux flavonoïdes
excellente et ses effets sont supé-
dérivés du quercétol et du
rieurs à ceux de I'aloès>, La sève
kaempférol, ainsi que les acides
est un puissant anti-inflamma-
acétique, malique, citrique, iso-
toire, par voie interne, contre
citrique, lactique, fumarique,
l'œdème de la patte du rat pro-
oxalique et succiniquev'.
voqué par injection de carraghé-
Travaux TRAMIL5 nine--':'. 46 patients sur 50 qui
Tri phytochimique préliminaire présentaient des ulcères tro-
(feuille) phiques de la jambe ont guéri
alcaloïdes: - saponosides: grâce à l'application locale du jus
flavonoïdes : + comp. phénoliques :+ de la feuille-s. Un brevet a été
quinones : - tanins: déposé pour une préparation
stéroïdes, terpénoïdes : - réalisée à partir de la sève de la
plante pour le traitement des
blessures et des ulcères tro-
Activités biologiques phiques'>,
L'extrait aqueux de feuille pos-
sède une activité vasoconstric- Les extraits aqueux et éthano-
trice, in vivo, par voie intra-péri- lique de feuille de la plante mon-
tonéale chez le rat, ainsi qu'une trent une activité immunomo-
activité antifongique, in vitro. Les dulatrice en inhibant la
extraits aqueux et éthanolique de prolifération lymphocytaire expé-
feuille ont des propriétés spas- rimentale. L'incubation prélimi-
mogéniques sur l'iléon de naire des cellules dans l'extrait a
cobaye-s. produit un blocage dose-dépen-
dant de la réponse proliférative à
L'espèce possède, in vitro, une l'interleukine-2, qui a persisté
activité antibiotique sur Bacillus pendant toute la durée de la cul-
subtilis, Escherichia coli et Pseudo- ture, réalisée en l'absence d'ex-
monas aeruginosar-v ; d'autres traits de la plante",
auteurs rapportent que les extra-
its aqueux et éthanolique (à La bryophylline, présente dans
95 %), à la concentration de l'extrait aqueux de la feuille, est
- - - ' _.. __ .. --_...
~.~._--_ ..

248 Tramil
Kalanchoe pinnata

cytotoxique'", antiseptique, anti- Posologie


entérocolitique, bactéricide et
Travaux TRAMIL24
active contre les troubles intes-
Dans l'usage contre la céphalée,
tinaux liés aux bactéries patho-
lOg de plante sont suffisants
gènesv'v; l'acide coumarique est
pour couvrir la surface du front.
bactéricide, cholérétique, inhibi-
teur de la synthèse des prosta-
glandines et des lipo-oxygénases;
l'acide férulique est analgésique,
antiagrégant plaquettaire, anti-
dysménorrhéique et antispas-
modique-e-s. Les sels de potas-
sium possèdent une activité
diurétique-v.
PendantTramil 6, J. Duke a indi-
qué que l'activité analgésique de
l'acide férulique pourrait expli-
quer une action antitussigène*;
néanmoins, d'autres auteurs rap-
portent que l'extrait aqueux n'a
pas d'action antitussive chez le
cobaye".

Toxicité
La plante entière, administrée
par voie intragastrique à des rats,
à la dose de 790 mg/kg ne
montre pas d'effets toxiques>.
Chez la souris, la DLSO de l'ex-
trait hydro-éthanolique (1: 1) de
la plante entière, administré par
voie intra-péritonéale, est supé-
rieure à 1 mg/kg>.

*L'effet antitussigène est souvent associé


à l'effet analgésique, bien que les doses de
substances requises pour son obtention
soient généralement beaucoup plus faibles;
il peut également être obtenu par action
périphérique lorsque se produit la relaxa-
tion des muscles lissesdans l'arbre trachéo-
bronchique (n.e).

Pharmacopée caribéenne 249


Kalanchoe pinnata
_..-_ _ _.._ _ _ _ .._-- -
~-_.... ~ - _ _ _-_. __
~

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250 Tramil
Kalanchoe pinnata
..............._ _..__
~_. __ .._.._
._~ _ _··__····_··_····_M·· . __ .._
.~ ~ ~ .. .. ..]
~~ ~ ~.~~

Pharmacopée caribéenne 251


Lantana camara
VERB ENACEAE

·····························--{ENQUÊTE Er RECOMMANDATIONS TRAMIL ~-----------\


,
Usages significatifs: Avertissement: 1

- grippe, fièvre, pneumopa- TRAMIL déconseille tous les 1

thie : parties aériennes, en usages internes et externes de 1

sirop ou infusion, voie orale; cette plante et classe dans la 1


- maladies de la peau: feuille, catégorie «TOX» l'utilisa-
en infusion, en application tion de l'infusion, de la décoc-
locale. tion ou du sirop de feuille ou
de toute partie aérienne de la
plante.

Répartition géographique Description botanique


Originaire des Antilles, cette Arbuste rameux, pouvant
plante a été introduite et natu- atteindre 1,5 m, parfois épineux;
ralisée dans les régions tropicales feuilles ovées à oblongue-ovées,
d'Amérique. de 2 à 12 cm, obtuses, aiguës ou
corté-acuminées, créné-dentées;
calice de 3 mm, corolle jaune
orangé ou orangée qui devient
rouge ensuite, tube de 1 cm,
Voucher: Giron, 197, CFEH drupe noire de 3 mm.

252 Tramil
:o1iTRAMIL
Lantana camara L.

Noms vernaculaires
Dominique: mabizou Guadeloupe: zèb-a-plon, bwa jenou,
Guatemala: siete negritos mil flè, pectoral
Sainte-Lucie : bwa wa tau Marie-Galante: mil flè, mille-fleurs
Pays anglophones : red sage Martinique : mari dèye lapot lopital,
prino, mil flè, mavizou
Haïti: marikrab,
mavizou, Guyane: mari-krab..vèvèn,
bonbonnier thé indien, zerb piten
Pays francophones : faux murier

Pharmacopée caribéenne 253


Lantana camara
' _ •• _.~_~_~ •••••• H ••••••••••••••••••• __ ••• _ •• _ _ ~ •••• _ ••••• _ •••• _.~._ •••• ~~~ ••••••••••• _ •••••••• _ . _ •• ~_ ••••••••• _ •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• _ •• __ •• _ ._•••••••••••••••••••• _ •••••• _ •••••• _ _ ~. ••• _!

Chimie éthanolique (95 %) de feuille


La feuille contient des dérivés fraîche, par voie intragastrique, .
terpéniques et sesquiterpéniques à des rats, à la dose de 2,0 mg/kg,
(caryophyllène, phellandrène, a provoqué une photodermatite,
dipentène, terpinéol, géraniol, après une exposition de 3 min-
linalol, cinéol, l'eugénol, lanta- utes à la lumière solaire. Elle a
dènes A et B), de l'ictérogéni- également montré des dom-
ne, du furfural, des tanins et des mages sur les fonctions hépa-
résines. tiques à la dose de 1 g/kg", Le
contact avec la plante peut
La fleur renferme des anthocya-
déclencher une dermatite aller-
nines, des carotènes, des tanins,
gique. La feuille sèche, par voie
des résines et de l'huile essen-
externe, a provoqué des derma-
tielle.
tites chez l'hommes.
Analyse proximale de la graine sèche' : L'administration intragastrique
eau: 0,0 %;protéines: 35,1 %;lipides:
48,0 %; acide ascorbique: 21 mg/Iûû g.
de la plante a provoqué des effets
toxiques généraux chez. des
veaux, à des doses variables, qui
se sont manifestés par de la fai-
llctivités biolo~ques blesse, de l'anorexie, de la consti-
L'extrait éthanolique (95 %) de pation, de la déshydratation, de
feuille et d'écorce in vitro, à la la photosensibilité et de la
dose de 0,1 mg/ml stimule la dépression". La toxicité rénale et
contraction du muscle lisse chez l'hépatotoxicité de la plante
le cobayes. entière ont été confirmées JO. En
La teinture de feuille est inacti- cas d'intoxication accidentelle, il
ve sur Candida albicans, in uitro', est recommandé d'effectuer un
lavage gastrique" et d'adminis-
La feuille a une activité pectora- trer du charbon activé!'.
le, antispasmodique, antibiotique
et une action similaire à la qui-
nine-.
Le lantadène A provoque de
l'hypotension et de l'hypother-
mies.

Toxicité
Seule la feuille· contient les lan-
tadènes toxiques, qui sont, par
ailleurs, photosensibilisantsé.
L'administration de l'extrait

254 Tramil
Lantana camara

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Pharmacopée caribéenne 255


Lycopersicon esculentum
SOLANACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL

Usages significatifs: Avertissements :


- brûlures: feuille pilée, en ca-
Attention à la possibilité d'un
taplasme;
effet allergénique dû aux poils
- candidose buccale : fruit vert
de la plante. Eviter son usage
et feuille, friction de la bouche;
chez les personnes hypersen-
- maux de dents: fruit vert
sibles au contact de la plante.
écrasé (ou son jus), en appli-
cation locale.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropica- Plante herbacée dressée ou tom-
le, cette plante est actuellement bante, pouvant atteindre 3 m,
cosmopolite de part sa culture. poilue et glanduleuse, pubes-
cente. Feuilles pinnatifides,
folioles ové-oblongues, aiguës,
dentées. Fleurs jaunes, segments
du calice lancéolés; corolle de 10
à 16 mm. Baie globuleuse,
Voucher: Giron, 278, CFEH rouge, de 1 à 15 cm de diamètre.

256 Tramil
Lycopersicon esculentum Mill.

Noms vernaculaires
Haïti : tonmat
Pays hispanophones: tomate
Guadeloupe
et Martinique : tonmat, tomadoz

Pharmacopée caribéenne 257


Lycopersicon esculentum

Chimie Analyseproximale de 100 g de feuille" :


On trouve dans la plante des calories : 40; eau : 86,8 %; protéines :
phytoalexines-, des alcaloïdes 2,8 %; lipides: 0,6 %; glucides: 7,9 %;
stéroïdiques (tornatidine, solani- fibres: 0,1 %; cendres: 1,9 %; calcium :
433 mg; phosphore: 86 mg; fer: 1,3 mg;
dine) et les hétérosides de ces thiamine : 0,08 mg; riboflavine :
génines, les gluco-alcaloïdes 0,47 mg; acide ascorbique: 175 mg.
(tornatine et dérivés). La plante
entière contient de la tomatidi- De nombreuses données sur la
ne, ainsi que des hérnaggluti- composition chimique de diffé-
nines-, alors que la solanidine se rentes variétés commerciales de
trouve dans la feuille. Les varié- cette espèce se trouvent dans la
tés sauvages sont particulière- littérature.
ment riches en tomatine. La
feuille contient également du
rutoside, de l'acide chlorogé- Activités biologiques
nique et une furocoumarine. La feuille montre une activité
insecticides et antimicrobienne
Dans la peau du fruit, ont été
sur la peau, en application
isolés des carbures, des stérols et
topique de l'extrait éthanolique
de l'acide p-coumarique. Le fruit
(95 %), d'après une étude ano-
contient des lignanes>, de la nar-
nyme publiée en Israël (1987),
cotine, de la tryptarnine, de la
mais le fruit mûr ne s'est pas
sérotonine, de l'acide chlorogé-
montré actif contre les bactéries
nique (avec une teneur nette-
provoquant des infections de la
ment supérieure dans le fruit
peau chez l'homme'v.
vert que dans le fruit mûr), des
acides organiques (acides L'extrait de la graine sèche, in
malique et citrique), des com- vitro, provoque une inhibition de
posés volatiles (acétaldéhyde, la synthèse des protéines, à la
benzaldéhyde, acétone, éthanol), dose de 32,0 ug/ml!'.
des flavonoïdes et une quantité
L'extrait aqueux du fruit a une
importante de vitamine C. Le
activité antimutagénique'>,
goût amer de la graine est due à
une sapogénine stèroïdique-". Les phytoalexines ont une acti-
---,----c-----:-- --.--.-.----....---...------..--- vité antifongique'. La tomatine,
Analyse proximale de 100 g de fruit
mélange de gluco-alcaloïdes voi-
verts: calories: 24; eau: 93,0 %; pro-
téines : 1,2 %; lipides: 0,2 %; glucides: sins, de même que l'acide chlo-
5,1 %; fibres: 0,5 %; cendres: 0,5 %; rogénique, ont, eux aussi, des
calcium: 13 mg; phosphore: 27 mg; propriétés antifongiques. In vitro,
fer: 0,5 mg; sodium: 3 mg; potassium :
la tomatidine inhibe totalement
244 mg; carotène: 162 ug; thiamine:
0,06 mg; riboflavine:0,04 mg; niacine : la croissance de Candida albicans.
0,50 mg; acide ascorbique: 20 mg. Par voie interne, elle possède des
propriétés cardiotonique, anti-

258 Tramil
Lycopersicon esculentum

diurétique, antihistaminique et Posologie


anti-inflammatoire. Elle diminue Le fruit de la tomate, mûr,
l'absorption du cholestérol et, constitue un aliment consommé
par voie intraveineuse, elle pos- dans le monde entier.
sède un effet hèmolytiquev'>. La
Travaux TRAMIL18
plante contient des hémaggluti-
Compte tenu que les usages
nines- dont l'intérêt pour le déve-
recommandés par TRAMIL
loppement de techniques immu-
concernent pour l'instant des
nodiagnostiques et le contrôle
usages topiques, la quantité de
des processus prolifératifs des
feuille à employer dépend de
Iymphocytes-s est bien connu.
l'étendue de la surface à traiter.
De 8 à lOg de feuille suffisent
Toxicité généralement pour les usages
La feuille fraîche peut causer une courants. Pour les indications
dermatite". contre les lésions de la cavité
buccale, des quantités de l'ordre
Le fruit vert peut présenter une de 2 à 3 g sont suffisantes.
toxicité analogue à celle de la
pomme de terre crue en raison
de sa teneur en gluco-alcaloïdes,
La tige et la feuille peuvent être
toxiques en raison de leur teneur
en solanine et en solanéine, qui
persistent même après la cuis-
son. Ces alcaloïdes provoquent
une hémolyse et les signes de
l'intoxication se manifestent par
une perte d'appétit, de la gas-
tralgie, de l'hématurie et de la
prostration 16.
Travaux TRAMIL17
La DL 50 de l'extrait total de
fruit vert, récolté près de Cali
(Colombie), administré par voie
orale et intra-péritonéale chez la
souris, se situe au-delà de
25 g/kg, ce qui prouve l'inno-
cuité du fruit vert de ce végétal
pour l'espèce étudiée.

Pharmacopée caribéenne 259


Lycopersicon esculentum

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260 Tramil
Lycopersicon esculentum

Pharmacopée caribéenne 261


Mammea americana
CLUSIACEAE

r----.----.-.. ------.j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL

Usages significatifs : Recommandations:


- rhumatismes : feuille, au Pas de contre-indication, à
naturel, en application. notre connaissance, et pas de
recommandations particu-
lières en ce qui concerne son
mode d'emploi ou de prépa-
ration.

._ - - - - - -

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique du Sud Arbre pouvant atteindre 25 m de
et des Antilles, cette plante est haut. Feuilles elliptiques à ellip-
actuellement pantropicale. tico-ovées, de 8 à 16 cm, les ner-
vures très serrées, arrondies à
l'apex. Fleurs solitaires; calice de
8 à 10 mm; pétales blancs, obo-
vés, pouvant atteindre 2 cm.
Drupe globuleuse, apiculée, de.
Voucher : Jiménez, 698, ]B5D 5 à 8 cm de diamètre.

262 Tramil
Mammea americana L.
Noms vernaculaires
Petites Antilles: zabriko,
zabriko peyi
Rép. Dominicaine mamey

Pharmacopée caribéenne 263


Mammea americana
··································H·..· ~ ~ ~_ _ ,
..._ _~ _.......... . _.._.~ __._ __ _ _.. '._._.. __ . _ __ ~ __...J

m!1%"':SV" '%>",L':'1';,;" ,',',!

Chimie Toute la plante montre une forte


Toute la plante contient de la activité insecticide contre Aedes
mamméine, de la mamméisine aegyptiiw ; la graine est larvicide
et d'autres coumarines de struc- sur Laphygma et Pluteüa», Une
ture similaires et dérivés du phlo- étude portant sur les qualités
roglucinol'<', des xanthones et cytotoxiques et antimicrobiennes
des benzophénones-, in vitro des extraits de la plante
a été publiée par Finnegan et ses
D'autres coumarines sont conte-
collaborateurs'.
nues dans la graine : la mésua-
gine, des dérivés de la séséline, A noter l'existence dans la litté-
des dérivés de la toddaculine", la rature de nombreuses autres
4 hydroxy-xyxanthone, l'euxan- références ayant trait à l'activité
thones, la mamméigine'v-", insecticide et larvicide d'extraits
I'isomamméigine-, la néornma- et de composés obtenus à partir
méine', la 1,S et 2-hydroxy-xan- de la plante.
rhone". La graine contient éga-
lement du mamméol, un
diterpène", de l'acide succinique Toxicité
et du saccharose". L'écorce Les coumarines contenues dans
contient des tanins-v mais pas le fruit ne sont probablement pas
d'alcaloïdes l i ; la feuille renfer- toxiques pour l'hommes. Une
me du solanésol, un poly-iso- étude portant sur la toxicité
prénoïde». La masse blanche du aiguë d'extraits de la plante a été
fruit est riche en friedéline et en publiée par Finnegan-, Le fruit
coumarines, telles que la 2- est considéré comme comes-
hydroxy-xyxanthone'> et la rible".
mamméigine! ...

Activités biologiques
La mamméine et les autres cou-
marines dérivés du phlorogluci-
nol montrent des qualités anti-
tumorales; l'huile fixe de graine
a une activité cytotoxique in vitro
sur le modèle de sarcome 180-
=
asc, (DLSO 0,3 ug/ml)>. On
attribue aux coumarines isolées
de la plante les qualités insecti-
cides des extraits qui les contien-
nent' ...

264 Tramil
Mammea americana
_
................................ .._.__ .-.-_._~ _ __
_ _.. . ----- _.
.._ _-.- _-_.._ _..-
'"· __ ' '_**__ MM.*."•••••••*_•• _ •••••• _ _ • ~._.** *_•• M _ _ •••• _ •• _ •••• ._.*...* ••_.M."*.M.M .•* J

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Pharmacopée caribéenne 265


Manihot esculenta
EUPHORBiACEAE

r-----------{ ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f----------~

Usages significatifs : Recommandations:


- céphalées : feuille, pilée, en Cet usage peut être recom-
application. mandé pour son innocuité. La
plante est riche en quercétine,
substance anti-inflammatoire,
mais il est peu probable que la
forme d'utilisation permet une
absorption de ce composé.

Répartition géographique Description botanique


Originaire du Brésil, cette plan- Plante de 1,30 rn, rameuse, à
te est largement cultivée sous les racines tubéreuses de 1 à 3 m.
tropiques. Feuilles ayant de 3 à 7 lobes, spa-
tulé-lancéolées à linéaire-lan-
céolées, acuminées, glauques sur
l'envers. Inflorescence termina-
le, ramifiée; calice staminé, à 5
Voucher : Rouzier, 63, SOE
divisions, campanulé. Capsule
Jiménez, 1523, JBSD de 1,50 cm, à 6 ailes.

266 Tramil
Manihot escuienta Crantz

Noms vernaculaires
Haïti et Martinique manyok
Rép. Dominicaine : yuca

Pharmacopée caribéenne 267


Manihot esculenta
t__ ~ ...=._··················· -_..._~---_ ....._._- ............._ _ _..- _--~._~_._ - . ·······_-_·_--·_··1
...._ _ __ _ _ .J

Chimie in vitro avec une concentration


La plante contient de l'acétone, moyenne d'inhibition (IC50)
de l'acide oxalique, des sapo- égale à 0,75 ug/ml'' ...
nines et du tryptophane l, mais
la concentration de ces compo-
sés peut être très différente d'une Toxicité
variété à l'autre et selon le mode Le tubercule frais de la plante est
de préparation>. Les parties un aliment répandu dans toute
aériennes contiennent des glu- la région des Antilles et sous
cosides cyanogéniques : la lina- d'autres latitudes. La consom-
marine et la lotaustraline>. La mation de la plante entière à
feuille fraîche contient de la l'état frais est toxique pour
quercétine libre, dont un peu l'homme", mais nous ne dispo-
moins de la moitié passe dans la sons pas de données sur sa toxi-
décoctiorr'. cité en application externe de
racine ou de feuille. La linama-
Analyse proximale de 100 g de feuilles 0 rine a des effets toxiques, simi-
calories : 60; eau : 81,0 %; protéines; 1

6,9 %;lipides: 1,3 %;glucides: 9,2 %; laires à ceux du cyanure, mais les
fibres: 2,1 %; cendres: 1,6 %; calcium : organismes de certains mammi-
144 mg; phosphore: 68 mg; fer: 2,8 mg; fères sont capables d'une méta-
sodium: 4 mg; potassium: 409 mg;
fl-carotène : 8280 ug; thiamine :
bolisation complète de cette sub-
0,16 mg;ribofiavine: 0,32 mg;niacine: stance, qui la rend atoxique-w.
1,80 mg; acide ascorbique: 82 mg.

Posologie
i\ctivités biolo~ques Travaux TRAMILll
L'extrait éthanolique de feuille En ce qui concerne l'usage local
a inhibé in vitro, des souches de recommandé par TRAMIL, la
Staphylococcus aureus (1,0 mg/ml), quantité de feuille à employer
des souches des champignons dépendra de l'étendue de la sur-
Microsporum canis, Microsporum face à traiter. De 8 à lOg de
fulvum, Microsporum gypseum et feuille suffisent généralement
Tricophyton gallinae (0,13 mg/ml) pour des usages courants.
et de Syndbis virus (5,2 ug/ml).
L'extrait aqueux est actif, in vitro,
sur Cytomegalovirus à la dose de
0,18/-lg/mI 6 •
L'extrait aqueux de racine sèche
a montré une activité antitumo-
rale chez la souris, à la dose de
100 mg/kg", La feuille fraîche
inhibe la synthèse des protéines,

268 Tramil
Manihot esculenta
r---···_--

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Pharmacopée caribéenne 269


Matricaria recutita
ASTERACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL :----.--.-- -- --~

Usages significatifs : Avertissement:


- dysménorrhée : feuille et Ne pas utiliser chez la temme
fleur, en infusion, voie orale enceinte.
- gastralgie : feuille, en infu-
sion, voie orale
- diarrhée : plante entière, en
décoction, voie orale
- spasmes : plante entière, en
décoction, voie orale

8!1!1;!);!§!.'~:iJ!~ [=~-=-:.-:::::::::::::~=:::=:::::=::::::::::: .. . __.. :-:--::::==:.-:


Répartition géographique Description botanique
Originaire d'Europe, cette plan- Plante herbacée annuelle,
te est cultivée dans toute rameuse, pouvant atteindre
l'Amérique. 60 cm. Feuilles pinnitisectes, à
segments linéaires. Capitules de
2,5 cm de diamètre, sur pédon-
Voucher : Giron, 230, CFEH cules courts, les rayons blancs,
Ochoa, 317, HPMHV émarginés.

270 Tramü
Matricaria recutita L.
=Matricaria courrantiana De. ~TRAMn~

= Chamomilla recutita CL.) Rauschert

Noms vernaculaires
Petites Antilles: bouton d'or,
flè solèy
Pays hispanophones: manzanilla

Pharmacopée caribéenne 271


Matricaria recutita

Chimie dans des modèles d'arthrite


L'huile essentielle, surtout conte- expérimentales-v".
nue dans les capitules floraux 2. L'activité spasmolytique, attri-
(0,3 à 1,5 %) contient des ses- buée à une fraction hydrophile
quiterpènes : (-)-a-bisabolol et qui contient l'apigénine (supé-
ses dérivés: oxydes de bisabolol rieure à celle de la papavérine) et
A, B et C, oxyde de bisabolone, à une fraction lipophile qui
chamazulène Cl à 15 % de l'hui-
contient l'a-bisabolol (équiva-
le essentielle), chamavioline, lente à celle de la papavérine) 16,17.
spanthulénol et des spiro-éthers : L'infusion ou la décoction de la
cis et trans-enyne-dicyclo-éthers. plante est plus spasmolytique
La plante contient également des qu'anti-inflammatoire, car 10 %
flavonoïdes : apigénine, lutéoli- à peine de l'huile essentielle du
ne, isorhamnétol, quercitrin et matériel végétal est solubilisé de
leurs dérivés glycosidés, des cou- cette manière.
marines : herniarine et ombelli-
férone, des ses quiterpènes-lac- 3. D'autres activités, au nombre
tones : matricine et matricarine, desquelles, on peut citer notam-
et d'autres constituants tels que ment:
aminoglucides, carotène, vita- a) l'activité cytoprotectrice de
mine C, stéroïdes, acides gras et l'a-bisabolol sur la muqueuse
polysaccharides-e. Près d'une gastrique à l'encontre des ulcères
centaine de substances bioactives induits par l'indométacine;
ont été mises en évidence dans b) les effets antibactériens, fon-
la plante". gistatiques et fongicides de l'hui-
le essentielle'v'";
En termes généraux, la plante se c) l'action immunostimulante de
caractérise par trois groupes de la fraction polysaccharidique de
composants principaux: l'huile l'extrait hydro-éthanolique de la
essentielle, les polyphénols (cou- plante-v, significative sur la série
marines et acides phénoliques) granulocytaire chez l'être
et les flavonoïdes (flavonol, humain.
lutéoline, hétérosides de la quer-
cétine et de Fisorhamnétcl)"?". L'extrait aqueux de fleur montre
des effets spasmolytiques pro-
noncés sur des préparations
ilctivités biolo~ques expérimentales de muscle lisse
Les trois groupes d'activités bio- intestinal, comparables à ceux de
logiques qui ont été rapportés pour la papavérine'", un effet anti-
la plante sont, essentiellement : inflammatoire dans des modèles
1. L'activité anti-inflammatoire expérimentaux d'œdème chez
attribuée à la matricine et au J'animal>', un effet de protection
chamazulène, mise en évidence contre la formation d'ulcères

272 Tramil
Matricaria recutita
hi' ;;;;;;}),',;;;,,' ; 'C;sy,,, ::'~

gastriques et de contribution à Du point de vue pharmacociné-


leur guérison dans un modèle tique, on sait que l'administra-
expérimental sur le rat!", effets tion de la décoction de plante
qui ont été démontrés expéri- augmente les doses d'histamine
mentalement, anatomiquement ou d'acétylcholine nécessaires
et cliniquementr-". pour produire le spasme du
muscle lisse. L'intensité de l'ef-
L'huile essentielle de la fleur
fet est inférieur à celui de l'atro-
montre une activité antibacté-
pine, et le temps de latence avant
rienne et fongicide sur divers
d'observer l'activité pharmaco-
micro-organismes pathogènes".
logique est d'environ une heure.
L'extrait aqueux de la plante (en
Il existe sur le marché interna-
infusion) améliore, in vitro, le
tional de très nombreuses spé-
tonus utérin chez I'animal>.
cialités à' base d'extraits de la
En essais cliniques, la tisane de plante. Etant donné la variabili-
camomille a prouvé sa capacité à té diurne du contenu de ses prin-
induire le sommeil chez 10 à 12 cipes actifs, il est recommandé
patients qui l'ont absorbée par de cueillir la plante pendant les
voie orale ainsi que chez d'autres premières heures de la matinée".
patients auxquels la tisane a été
Travaux TRAMIL25
administrée par cathetérisation
La réponse de la résistance et de
cardiaque sans effets toxiques
l'adaptabilité pulmonaires à l'ad-
observables> et à améliorer l'évo-
ministration de l'extrait aqueux
lution de diarrhées infectieuses
de la fleur a été étudiée sur 10
chez l'enfant et à limiter la néces-
lapins rustiques («criollos )) de 2
sité de prendre d'autres mesures
à 2,5 kg. L'extrait ajusté à pHS,
symptomatiques chez ces mêmes
a été administré par voie intra-
enfants, à qui on avait administré
gastrique, à des doses allant de
une infusion de la plante entière
12,5 à 100 mg/kg et les résultats
de camomille, par voie orale'.
obtenus ont été comparés avec
En phytothérapie clinique, cette ceux des groupes témoins aux-
plante est considérée comme quels on avait administré une
anti-inflammatoire, comme un solution saline, des agents bron-
cicatrisant majeur pour la patho- choconstricteurs et bronchodi-
logie gastro-duodénale, comme latateurs.
un antalgique dans le cas de
L'administration de l'extrait
lésions de la cavité buccale du
aqueux de fleur, aux doses étu-
type stomatite, gingivite et
diées, n'a pas augmenté la résis-
aphtes buccaux et dans le cas
tance ni l'adaptabilité pulmo-
d'affections dermatologiques du
naires.
type dermatite et eczémas''>'.

Pharmacopée caribéenne 273


Matricaria- recutita
i~---·_·_··.~~.~.~~.·.~ .. .
·.·.·.·.~~~.=-:_ :~=~·~.·~ ~~ - __ _ __.__
........_
._-~

.J

Toxicité modification de la conduite ni de


Chez l'animal, la DL50 du cha- manifestations de dépression
mazulène, administré par voie chez le rat, sauf si on lui admi-
orale, est égale à 10 g/kg et, admi- nistre des doses dépassant
nistré par voie intramusculaire, à 500 mg/kg? ; toutefois, l'admi-
3 g/kg, Celle du bisabolol est nistration chronique de la tisane
égale à 14,8 g/kg ; aucun de ces de cette plante peut produire de
deux composants ne montrent la flaccidité gastrique-" et des
d'effets tératogénique aux doses vomissementsv-".
citées. La DL50 de l'huile essen-
tielle est supérieure à 5 g/kg 9,26 .
La DL50 de l'extrait éthanolique Posologie
(80 %) de la fleur sèche, est supé- La plante est classée par la Food
rieure à 4 g/kg quand il.est admi- and Drug Administration des
nistré par voie intra-péritonéale Etats-Unis dans la catégorie
chez le rat-". Dans un essai cli- « GRAS» (Generally Regarded As
nique, l'infusion de camomille a Safe), c'est-à-dire généralement
été administrée par cathetérisa- considérée comme sans danger.
tion cardiaque, sans aucun effet
toxique observable>. Les préparations inscrites dans
les pharmacopées contiennent
L'administration orale de l'ex- des doses minimes d'huile essen-
trait aqueux réalisé à chaud, à tielle, de l'ordre de 0,4 % V/m32 •
la dose de 150,0 ml par person- Les préparations pour la peau,
ne peut provoquer une activité qui contienne jusqu'à 4 % d'hui-
allergénique chez la femme-". le essentielle, ne produisent pas
L'administration de l'extrait d'irritation de la peau".
aqueux réalisé à chaud à des rats, La monographie allemande de
à raison de 1,5 % de leur diète, la commission Européenne
a montré une activité stimulan- indique la posologie suivante :
te de la régénération hépatiques'. 150 ml d'eau bouillante + 3 g de
L'administration orale de l'ex- fleur sont infusés pendant 10
trait aqueux de la plante entière, mn. Boire la tisâne entre les
pendant des périodes prolon- repas. A répéter 3 ou 4 fois par
gées, chez le rat et chez le chien, jour>,
ne produit pas de signes de téra-
togénicité ni d'altérations visibles
du développement prénatal de
leurs descendants, ni de mani-
festations de toxicité chronique.
L'administration de l'huile
essentielle ne provoque pas de

274 Tramil
Matricaria recutita
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276 Tramil
Matricaria recutita
[~.~:.~~.'~:.~~~.:'.'.- _ _------_ -- .•..............__ _ -----------_ _- __
•...•.•.•. _.._-- •..... _._.. .._-

Pharmacopée caribéenne 277


Mentha citrata
LAMIACEAE

r------~~~~~TEET~R~~~~N~~TIONS·TiAMiL··l----·-
. ·-·..-·-~
Usages significatifs: Avertissements: 1

- grippe: feuille, en décoction Il ne faut pas prolonger son Il

ou infusion, voie orale; usage au-delà de 30 jours


- diarrhée : feuille, en décoc- consécutifs. Il ne faut pas l'uti- 1

tion ou infusion, voie orale liser chez les femmes enceintes 1

- gastralgie : feuille, en infu- ni chez les femmes qui allai- !

sion, voie orale; tent ni chez les enfants en bas


- vomissements : feuille, en âge.
décoction (parfois avec du sel)
ou en infusion, voie orale, en
association.

~~E.~~~~a _ ~ ~ _ ~~ ~._.- _----_ . _ -


~ - - -.- ----.. .
-.--~ ~ _._-_ ____ _.-
'- . ! _._ - __ ._._ _ .

Répartition géographique Description botanique


Cosmopolite, originaire Plante herbacée pérenne, avec
d'Europe. des stolons feuillus, des tiges
tombantes de 30 à 60 cm,
rameuses, feuilles ovées ou ellip-
tiques, obtuses ou les supérieures
lancéolées et aiguës, pouvant
atteindre 5 cm, fleurs aux ais-
selles supérieures et en épis ter-
minaux courts; calice à dents
subulées, corolle de couleur
Voucher : Jiménez, 1505, JB5D lavande, de 6 mm.

278 Tramil
N oms vernaculaires
Cuba: toronjil
Mentha x piperita L.
var. citrata (Ehrh.) Briq. Haïti: ti bôm
Honduras, Panama
Rép. Dominicaine
et Venezuela : hierba buena
Guadeloupe, Martinique : lanmant
Pays francophones : menthe

Pharmacopée caribéenne 279


Mentha citrata
.......... . .. ~~_. .. .._ ~ _.__ ~ __._._..J

Chimie maslinique, oléanolique, a-


Les parties aériennes contien- hydroxy-oléanolique, torrnen-
nent une huile essentielle, riche tique, ursolique et œ-hydroxy-
en dérivés terpéniques (acétate ursolique'.
de linalyle surtout) et en prin-
L':;:;<'!ê<!;.F<!ff),y<@pY'YtWiN'T','w,tpil
cipes amers.
Activités biologiques
Les parties aériennes de contien- et toxicité
nent également des stéroïdes : Les différentes espèces du genre
campestérol, B-sistoatérol et stig- possèdent des propriétés carmina-
mastérol, des flavonoïdes : tétra- tives et antispasmodiques- (cf.
méthoxyflavone, salvigénine et monographie sur Mentha x pipe-
diméthyl-tangérétine, et des tri- rita).
terpènes : acide maslinique, épi-

280 Tramil
Mentha citrata
_...
.........................................................•••••••.•..••........•.. :-:::.:.::]
- . -•...•.•.....................................................................................•...

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Pharmacopée caribéenne 281


Mentha x piperita
LAMIACEAE

------------------[ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONs-TRAMii-]------------ - - - - \

Usages significatifs : Avertissements :


1
- flatulences, indigestion : Limiter les usages à 30 jours
feuille, en infusion, voie consécutifs au maximum, ne
orale; pas employer ces préparations
- gaz : feuille, décoction, voie pour les femmes enceintes et 1

orale. qui allaitent ni pour les petits


enfants.

~.---_._------_._---_._-~-_.~---- ---
,
-----------~-

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Europe, elle est Herbacée pérenne. Tiges érigées
actuellement cosmopolite. ou ascendantes, de 30 à 90 cm,
ramifiées, glabres. Feuilles lan-
céolées, aiguës, limbe ponctué.
Fleurs en gros épis terminaux,
de 2,5 à 7,5 cm, celui du centre
est dépassé par les latéraux; cali-
ce glabre à dents aiguës, généra-
lement ciliées; corolle pourpre,
Voucher : Jiménez, 1505, JB5D rarement blanche, glabre.

282 Tramil
N oms vernaculaires
Mentha x piperita L.
Cuba: toronjil de menta
Dominique: pepermint
Honduras: hierba buena
Rép. Dominicaine: toronjil
Guadeloupe : lanmant, ti diten
Martinique : lanmantpastiy
Pays francophones : menthe poivrée

Pharmacopée caribéenne 283


Mentha x piperita
,
~----_._~_._------~,----~_._----._-

Chimie l'extrait éthanolique à 30 % de


Etant donné le grand nombre de la feuille sur l'iléon de cobaye",
travaux qu'a suscité cette espè-
L'extrait éthanolique (95 %) de
ce, nous présenterons un résumé
la feuille, administré par voie
basé essentiellement sur les réfé-
intragastrique à des rats, exerce
rences qui reflètent l'ensemble
une action analgésique, à la
des informations disponibles.
concentration de 1,0 g/kg-,
La feuille contient des flavo-
L'extrait aqueux des parties
noïdes (flavomenthine, hespéri-
aériennes possède une activité
dine), des triterpènes, de la bétaï-
antivirale in vivo", il n'est pas
ne, des sucres (glucose,
rhamnose), une résine et des
°
nématicide à la dose de 1 mg/ml
contre Toxocara canisï, il est diu-
tanins. Les parties aériennes
rétique (natriurétique, sans affec-
contiennent elles aussi des caro-
ter le potassium) chez le rat,
tènes, de l'hespéridine, de la
administré par voie intragastrique
bétaïne et une huile essentielle
à la dose de 300 mg/kg et il induit
(rendement: de 1 à 3 % de la
une action dépressive sur le sys-
plante sèche) dont le composant
tème nerveux central",
principal est le menthol (40 à
60 %). Elles contiennent égale- L'huile essentielle montre des
ment la cétone correspondante, propriétés antibactériennes in
la menthone (8 à 35 %) et vitro sur Staphylococcus aureus et
d'autres dérivés du menthol et de Pseudomonas aeruginosa, des pro-
la menthone (acétate de men- priétés carminatives et choléré-
thyle, menthofurane, isomentho- tiques'v-!-, antifongique sur
ne, néomenthone et pulégone), Trichophyton mentagrophytes'",
ainsi que toute une série d'autres Elle stimule la contractilité des
monoterpènes (15 à 20 %), tels nerfs moteurs et sensitifs, mais
que le cinéol, le p-a-pinène, le inhibe les excitations anormales
phellandrène, le limonène et corrélatives de la douleur, agis-
leurs dérivés, des sesquiterpènes, sant ainsi comme sédatif et anti-
des alcools (benzylique, isoamy- spasmodique. Selon d'autres
lique), de l'aldéhyde isovaléria- auteurs, l'instillation de 0,1 ml
nique, des acides libres (acétique, par voie intraluminale est spas-
phénylacétique, valérianique) et molytique sur l'iléon de cobaye
plusieurs dizaines de composés (IC50 = 0,176 mg/ml)». A la
mineurs':', concentration de 75 ug/ml, elle
inhibe l'adénosine dans l'endo-
thélium aortique; administrée à
Activités biologiques la dose de 0,2 ml/personne, elle
De nombreux rapports font état stimule la digestion chez les per-
de l'activité antispasmodique de sonnes saines et chez les patients

284 Tramil
Mentha x piperita
Il'llœllll;::' , ":''''X,:JWl\illllJ

souffrant de dyspepsie», A la la sensibilité tactile, suivie par-


concentration de 900 mg/l, elle fois de picotements et éventuel-
a une activité in vitro sur Erwinia lement de brûlures. Administrée
amylooora», Elle n'induit pas les par voie intra-péritonéale chez le
glutathion S-transférases au rat, on observe une brève stimu-
niveau de l'estomac, de l'intes- lation suivie d'une dépression,
tin ni du foie in vivo (chez la sou- des convulsions spasmodiques,
ris), à la dose de 30 mg/animal-s. une paralysie du limbe posté-
rieur, un ralentissement de la
L'infusion de parties aériennes
respiration et une perte des
est antispasmodique, stoma-
réflexes droits. Le menthol pro-
chique et cholérétique-".
voque un état psycholeptique qui
On trouvera dans la littérature est suivi d'une étape de dépres-
scientifique d'autres données sur sion. C'est un hypnotique faible,
des activités biologiques de dif- doué de propriétés anticonvulsi-
férents extraits de la plante dont vantes et hypertensives. Il exer-
l'application dépasse les limites ce un antagonisme vis-à-vis de
de cette monographie. l'histamine, ce qui explique ses
propriétés légèrement anti-
Les composés suivants : acide inflammatoires locales et anti-
benzylique, acide caféique, acide prurigineuses>,
rosmarinique, carvacrol, cymè-
ne, eugénol, menthol, mentho-
ne, pulégone et carvone sont des
Toxicité
principes actifs possédant des
propriétés antiseptiques, le car- Le menthol, à très fortes doses,
inhibe les mouvements volon-
vacrol est vermifuge, le thymol
taires, les réflexes et il peut entraî-
est vermicide, la bétaïne est un
cytoprotecteur de la muqueuse ner la mort, par paralysie du
gastrique. Tous ces composés ont bulbe. Sa DL50 est égale à
été décrits pour I'espèce!", 175 mg/kg par voie sous-cutanée
et 3,3 g/kg par voie orale. La men-
Le contact du menthol sur la thone, à doses importantes, peut
peau produit une sensation de provoquer des convulsions. La
froid locale, causée par l'excita- DL50 de l'huile essentielle est
tion chimique des nerfs chargés égale à 820 mg/kg par intra-péri-
de transmettre ce type d'infor- tonéale et 4,5 g/kg par voie orale',
mation et cette impression s'ac- Elle est mutagénique in oitro, sur
compagne d'une diminution de le modèle de Salmonella typhimu-
la douleur, l'intensité des deux rium, à la concentration minima-
phénomènes étant directement le de 5 picolitres/plaque. La feuille
proportionnelle. On constate et la branche sont, elles aussi,
ensuite une légère anesthésie de mutagéniques dans un modèle

Pharmacopée caribéenne 285


Mentha x piperita
...-.-.._ ,,"._ _~-_._._ _ _..- __.._ _.._.-._._..*-- .
t, .._ _ _ __ .._._ _ _ _.__ _ _._ _ _.._ __.. ..~. ..__.J

identique, à la concentration vercle et que l'on fait chauffer


minimale de 50 pl/plaque". jusqu'à l'apparition d'une odeur
aromatique caractéristique, peut-
La DL50 de l'extrait éthanolique
être administrée en dose allant
(90 %), par voie orale, chez la
au maximum jusqu'à 240 ml,
souris, est égale à 31 ml/kg>.
toutes les 6 heures, par jour de
traitement. Cette posologie per-
Posologie met l'administration d'une
La pharmacopée sovietique quantité appréciable d'huile
signalait l'emploi de la feuille en essentielle susceptible de garan-
infusion pour faciliter la diges- tir l'effet antispasmodique sur la
tion, pendant les spasmes intes- fibre lisse du tractus gastro-intes-
tinaux et en cas de nauséesw, La tinal et elle ne présente pas de
plante continue à être classée risques de toxicité aiguë.
dans la catégorie GRAS (s gèné-
ralement considérée comme
sûre ») par la FDA18.
Le Ministère de la Santé publique
de Bulgarie a donné son appro-
bation à l'emploi des parties
aériennes de cette plante comme
stimulant cardio-vasculaire, anti-
septique, tranquillisant nerveux
et elles entrent dans la composi-
tion des produits phytothérapeu-
tiques recommandés pour le trai-
tement des parodontopathies, les
- affections respiratoires et la der-
matite séborrhéique'.
Une étude des posologies
employées en Chine établit pour
la feuille de cette plante, à l'état
sec, la dose de 3 g, et pour l'hui-
le essentielle 10 à 15 gouttes
comme dose quotidienne de trai-
tement.
Travaux TRAMIL21
La préparation d'une décoction
de 50 g/l de feuille sèche, dans
un récipient muni d'un cou-

286 Tramil
Mentha x piperita

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Pharmacopée caribéenne 287


Momordica charantia
CUCURBITACEAE

r·-·········-·······-··----··-···-~ ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL ,--.---.--.-----.".

Usages significatifs: Précautions d'emploi:


- affections cutanées sèches,pru- Il est préférable d'utiliser les
rit, pédiculose: parties aériennes parties aériennes avec des
.j pilées et/ou macération aqueu- fruits verts.
.•] se, en bains, en frictions et en Nous ne recommandons pas
l application locale; l'utilisation des fruits mûrs,
il _ furoncles : parties aériennes par voie orale, pour leur éven-
pilées, en bains. tuelle toxicité.

Répartition géographique Description botanique


Originaire du Vieux Continent, Plante grimpante pouvant
cette plante est naturalisée sous atteindre 3 à 4 m. Feuilles de 4
les tropiques. à 12 cm, à 5 ou 6 lobes, lobes
dentés ou lobés, obtus ou
mucronés. Corolle jaune, de 1,5
à 2 cm. Fruit ellipsoïde, de 5 à
15 cm de diamètre, jaune oran-
gé, à 3 valves; graines de 10 à
Voucher : Pimentel, 1111, ]B5D 16 mm, à pulpe rouge.

288 Tramil
Momordica charantia L

N oms vernaculaires
Antigua: maiden blush Honduras: calaica
Costa Rica et Guadeloupe : pawoka, ponm zendyen
Guatemala: sorosi Martinique : pawoka, paveka,
Cuba, Porto Rico, ponm kouli,
Rép. Dominicaine, manié kouli
et Venezuela : cundeamor Guyane : sorosi
Dominique: kokouli Pays francophones : margose à piquants
Haïti: asorosi pomme mexicaine

Pharmacopée caribéenne 289


Momordica charantia
C:ZZt~;"':;;::'>.['e: :.!Lc,;;:";dhR3::1d

Chimie Analyse proximale de 100 g de feuille' :


calories: 44; eau: 84,6 %; protéines:
Travaux TRAMIV 5,6 %;lipides: 0,6 %;glucides: 7,0 %;
Tri phytochimique préliminaire fibres: 1,6 %;cendres: 2,2 %; calcium:
(parties aériennes) 288 mg; phosphore: 54 mg; fer: 5,0 mg;
sodium: 19 mg; potassium: 510 mg;
alcaloïdes :
carotène: 5085 ug; thiamine: 0,13 mg;
sap on osides : + riboflavine: 0,45 mg;niacine: 1,50 mg;
flavonoïdes : acide ascorbique: 170 mg.
comp. phénoliques : +
quinones :
tanins: + Activités biologiques
stéroïdes, terpénoïdes: + Les extraits méthanolique, chlo-
La plante présente une grande roformique et dans l'éther de la
variabilité chimique en fonction plante entière ont montré une
de son habitat-. activité, in ouro, sur Sarcina lutea.

Constituants chimiques de Momordica charantia :


_ _ ~ _ _ _ ~~HH

Partie de la Type de Nom du constituant Références


plante constituant
parties triterpènes momordicines l, II et III Yasuda-
aériennes
f-----------
fruit acides aminés alanine, B-alanine, y-alanine, Dhalla5
acide y-amino-butyrique, acide glutamique, proline, «
tryptamine, «
polypeptide p Khannas
•• M •• H_•• ••• •• ••••••

fruit stéroïde charantine, Ng &Yeung7


a-spinastérol, B-slstostérol, «
, stigmastérol et dérivés «
glucide acide Dsgalacturonique «

fruit avant saponine diosgénine Khanna & Mohan-


maturité
1--------.. ,.
triterpènes momordicosides E, E-l, EX, F, Okabe?
F-l, F-2, G, H, l, J, K & L «
1----
péricarpe , caroténoïdes a, ~ et y-carotènes et dérivés, lutéine, lycopène, Rodriguez lO
du fruit rubixanthine, zéaxanthine, «
zéinoxanthine
--_.-
graine acides aminés alanine, arginine, asparagine, acide aspartique, acide
glutamique, glycine, histidine, leucine, iso-leucine,
lysine, ornithine, sérine, tyrosine et vicine,
a et ~-momordicharines, Ng &Yeung7
momordine, ' Lin!'
zéatine et zéatine riboside Iyer«
-
protéines a-tricosantine Wong &Yeung 13, 14

triterpènes momordicosides A, B, C, D et E Miyahara'>

290 Tramil
Momordica charantia

L'extrait méthanolique s'est 100 mg/ml in vitro, est actif


montré actif à la dose de contre l'ascaris".
15 mg/ml>, L'extrait du fruit
L'extrait aqueux de feuille, in
dans l'éther de pétrole n'a pas eu
vitro, n'a pas d'activité sur
d'activité contre ce micro-orga-
Plasmodium falciparum». La
nisme'",
décoction de feuille n'a pas d'ac-
Les extraits chloroformique, tivité antifongique contre
éthérée et aqueux de fruit se sont Epidermophyton floccosum, Micros-
montrés actifs contre Pseudo- porum canis, Trichophyton menta-
monas aeruginosa, de même que grophytes var. algodonosa, ni
l'extrait hydrométhanolique de contre Trichophyton mentagro-
feuille. L'extrait de fruit dans phytes var. granularev.
l'éther de pétrole s'est montré
L'extrait aqueux de feuille pos-
inactif". Les extraits chlorofor-
sède une puissante activité insee-
mique, éthérée, méthanolique et
ticide>.
aqueux de fruit se sont montrés
L'extrait méthanolique de grai-
actifs contre Salmonella typhosa
ne sèche, administré par voie
et Shigella disentariae, alors que
sous-cutanée chez la souris, a
l'extrait dans l'éther de pétrole
montré une activité analgésique
s'est montré inactif.
à 5 mg/kg>.
L'extrait aqueux de fruit a mon-
L'activité antihistaminique de la
tré une forte activité contre
feuille est faible, selon une étude
Bacillus subtilis et Candida albi-
réalisée sur des cobayes, à la dose
cans. Les extraits chlorofor-
de 0,01 g/mI 25 •
mique, éthérée, méthanolique se
sont également montrés actifs Il existe des usages convergents
contre ces souches, mais à un à travers le monde portant sur
degré moindre. L'extrait hydro- l'emploi de préparations de cette
méthanolique de feuille a été plante pour le traitement de dif-
inactif contre Bacillus subtilis et férentes affections dermiques, de
celui d'éther de pétrole contre nature infectieuse et ulcérative
Candida albicansn-n, L'extrait (y compris la lèpre). Le méca-
méthanolique de feuille sèche, nisme d'action impliquerait l'in-
à la concentration de 2 mg/ml est hibition des sous-unités riboso-
actif, in vitro, contre Corynebac- miques et de la synthèse
terium diphteriae, Neisseria sp., protéique des microorganismes
Pseudomonas aeruginosa, Salmonel- concernés.
la sp., Streptobacillus sp., Streptococ-
La graine de la plante contient
eus sp. et Staphylococcus aureus»,
une ribonucléase (RNasa MC),
Le jus du fruit, dissous dans de dont la structure est connue, qui
l'éthanol, à la concentration de est probablement responsable de

Pharmacopée caribéenne 291


Momordica charantia

certaines des activités pharma- s'assurer de la présence du prin-


cologiques de la plante>, cipe actif qui a une activité hypo-
glycémiante.
La momordine et la gélonine
sont des immunotoxines qui Travaux TRAMILz
s'opposent à la synthèse pro- Le fruit mûr a une DL50
téique virales". = 3 g/kg; apparemment la toxi-
§lE:,", ,', ,', " ;)iiliTI:r:k:.G:.52J
cité du fruit de cette plante
dépend de son habitat et de son
Toxicité degré de maturité.
I. Etudes sur le fruit
b) Etudes sur lafertilité
a) Toxicité aiguë
Plusieurs composés présents
L'administration par entubation
dans la graine -l'a-tricosantine,
gastrique de 6 ml/kg par jour du
l'a et la B-momorcharine sont
jus du fruit, a provoqué le décès,
abortifs'v'v". L'extrait alcoolique
au bout de 23 jours, de lapines
(95 %) du fruit, administré par
normales, et chez les lapines gra-
voie orale à des chiens mâles
vides, il a provoqué la mort de
(1,75 g/animal), pendant 20
10 d'entre elles et 2 hémorragies
jours, a produit une baisse sen-
utérines. A la dose de 15 ml/kg,
sible de la formation des sper-
administré par voie intra-périto-
matozoïdes; au bout de 60 jours
néale, il a causé la mort de tous
d'administration, il a provoqué
les rats de l'expérimentation,
une destruction progressive et
18 heures après l'administra-
totale des canalicules sémini-
tionv.
fères, la destruction d'un grand
La décoction de fruit, adminis- nombre de cellules de différentes
trée par voie orale, à la dose de sortes, à l'exception des cellules
500 mg/personne, n'est pas de Sertoli et des spermatogonies
toxique>. basales, ainsi que la diminution
de la lumière de l'épididyme et
L'étude de la toxicité aiguë chez
des canaux déférents>.
la souris réalisée afin de déter-
miner la DL50 ainsi que les L'administration quotidienne de
éventuels effets nocifs sur le foie, ce même extrait, pendant 14
le coeur, les reins et le sang, n'a jours, à la dose de 200 mg/kg,
montré des signes de toxicité chez des gerbilles mâles, a suffi
qu'au niveau des reins, due à à provoquer une réduction signi-
l'augmentation du taux d'azote ficative du poids des testicules et
uréiquev, après l'administration l'interruption de la spermatoge-
par voie intra-péritonéale d'un nèse, sans que soient affectés les
extrait de fruit préparé avec de canalicules séminifères ni la
l'acétone et purifié par diffé- prostatcv-".
rentes étapes chimiques afin de

292 Tramil
Momordica charantia

Il. Etude des parties conclu que l'application topique


aériennes sans fruits du jus de feuille n'est ni irritan-
a) Toxicité aiguë te ni allergénisante pour la peau
L'extrait hydro-alcoolique (1: 1) du lapin ni pour celle du cobaye.
de la plante entière, à la dose de
lOg/kg, administré par voie ID. Parties aériennes avec fruits
sous-cutanée et par intubation a) Toxicité aiguë
gastrique chez la souris, n'a pas Travaux TRAMIL2
provoqué de manifestations de La cuisson de la plante avec le
toxicité générale>. fruit avant maturité et sans raci-
ne, administrée à la dose de
Travaux TRAMIL34,35
25 g/kg, par voie orale, à la sou-
On a réalisé l'évaluation de la
ris, n'a provoqué aucun décès
toxicité externe sur la peau épi-
parmi les animaux de l'échan-
lée de lapins et on a observé la
tillon. Administrée par voie intra-
réaction 24 heures et 72 heures
péritonéale, à la même dose et
après l'application (celle-ci s'est
chez le même animal, elle n'a pas
faite dans l'intention d'établir si
non plus provoqué de décès.
éventuellement se produisait
Cette faible toxicité contraste
l'apparition d'un œdème). Une
avec des résultats antérieurs
étude histopathologique a été
obtenus dans le même labora-
réalisée par biopsie, après appli-
toire, mais seulement avec un
cation du jus lyophilisé, obtenu
extrait de feuille.
à partir de 500 g de feuille, aux
doses de 0,5 ml et 0,75 ml, au b) Toxicité sub-chronique
moyen de pansements de gaze L'extrait étanolique (95 %),
stérile, à un groupe de lapins administré à des gerbilles mâles,
albinos mâles, de race Nouvelle à la dose quotidienne de
Zélande, cliniquement sains, 110 mg/kg, pendant 30 jours, n'a
d'un poids compris entre 2 et pas entraîné l'apparition de mani-
3 kg et à 16 cobayes blancs, de festations de toxicité générale,
race Hantley, répartis en deux mais à la dose de 150 mg/kg, dans
groupes équivalents des deux des conditions identiques, il a
sexes, avec un poids moyen de provoqué le décès de 20 à 30 %
450 à 500 g, et en respectant les des animaux avant le 30 e jour>.
méthodes acceptées par l'Institut
c) Etudes sur la fertilité
Mexicain de Sécurité Sociale et
La décoction aqueuse de la plan-
la Food and Drug Administra-
te entière, administré chez la
tion des Etats-Unis.
femme enceinte, à raison de
On a constaté pour les deux 15 ml par jour, inhibe le déve-
races animales un indice d'irri- loppement foetal>. La décoction
tation primaire < 5 et on en a de feuille, administrée à des

Pharmacopée caribéenne 293


Momordica charantia
[=-_:: _- _----------------~---:::=:=:=::::-====:]

femelles de rat, par voie orale, d'effets embryotoxiques-"-" ni


n'a eu aucun effet abortif ni anti- oestrogéniques, à la dose de
implantation, à la dose de 20 mg/animal, après administra-
500 mg/kg37 ,3 8 ; cette même tion par voie sous-cutanée à des
décoction n'a pas eu non plus femelles de rat'".

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294 Tramil
Momordica charantia
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Pharmacopée caribéenne 295


Morinda citrifolia
RUBIACEAE

[_~_ _=__ _ _._ __. H _ HH _ _ •• H. ••••• H ••••••••••••• _ •• ~ ••••••• _ •• j

/-------------1 ENQUETE ET RECOMMANDATIONS TRA~~!:: __ Jf-,- - - - - " " " " "

Usages significatifs: Recommandations:


- rhumatismes : feuille, au Etant donné la présence d'aci-
naturel, en application. de gentisique, l'usage exter-
ne de la feuille appliquée loca-
lement pour soulager le
rhumatisme, qui se retrouve
dans plusieurs régions de la
Caraïbe, est classé en catégo-
rie «REC» et peut donc être
recommandé et encouragé. /

c:__ =--:-..:.~:::::=:::::::::::::::::::=:::::::::::::::::==::::::::::::::':===::'.=1
Répartition géographique Description botanique
Native d'Asie et d'Australie, Petit arbre pouvant atteindre 6 m
cette plante est cultivée et natu- de haut, parfois arbuste. Feuilles
ralisée en Amérique tropicale. oblongue-ovées, de 10 à 30 cm,
aiguës à l'apex, arrondies à la
base. Fleurs blanches, en capi-
tules globuleux ou ovales, de
1,5 cm d'épaisseur; le tube de la
corolle a environ 10 mm. Fruit
en syncarpe blanc, ovale ou glo-
Vaucher : Garcia, 2594, ]B5D buleux, de 5 à 7 cm.

296 Tramil
N oms vernaculaires
Haïti: fèy doulè
Morinda citrifolia L.
Martinique : ponm makak,
ponm chyen
Pays francophones: rhubarde caraibe
bilimbi

Pharmacopée caribéenne 297


Monnda citnJolia

Chimie L'acide gentisique est un anti-


La plante fraîche contient plu- rhumatismal et un antiarthri-
sieurs anthraquinones, principa- tiques.
lement la morindone et l'alizari-
ne!,2. La feuille renferme de
l'aspéruloside et de la monotro- Toxicité
péine», de l'acide gentisique, du Le fruit et la feuille sont comes-
B-sistostèrol et de l'acide urso- ribles'.
Iique--. L'extrait hydrométhanolique
(1: 1) de feuille, administré par
voie intra-péritonéale chez la
Activités biologiques
souris a une DL5 0 = 1 g/kg",
L'extrait éthanolique des parties
aériennes n'a pas montré d'acti-
vité analgésique, anticonvul-
sionnante, anti-inflammatoire, ni
hypoglycémiant, ni diurétique,
en administration par voie intra-
péritonéale chez la souris. Ce
même extrait, in vitro, n'a pas
montré d'activité comme anti-
spasmodique, ni comme anti-
bactérien (contre Escherichia coli,
Salmonella typhosa.Agrobacterium
tumefaciens), ni comme antifon-
gique (contre Trichophyton men-
tagrophytes, Aspergillus niger,
Microsporum canis, Candida albi-
cans et Cryptococcus neoformansy.
L'extrait alcoolique de feuille a
montré de bons résultats in vitro
contre Ascaris lumbricoides chez
l'homme, supérieurs à ceux de
l'extrait alcoolique de bulbe
d'Allium satioums,
L'extrait méthanolique de fruit
et de branche provoque une inhi-
bition de 5%, in vitro, de la réver-
se-transcryptase du HIV-I, à la
concentration de 200 ug/ml",

298 Tramil
Morinda citrifolia

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Pharmacopée caribéenne 299


Moringa pterygosperma
MORINGACEAE

,~--------i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL r-------~

Usages significatifs: Précautions d'emploi:


- brûlures: huile de la graine, Extraire l'huile de la graine à
application topique. froid afin de ne pas modifier
sa composition chimique.
N'employer que sur des brû-
lures peu étendues et peu pro-
fondes.

Répartition géographique Description botanique


Originaire du Nord-Ouest de Arbre de hauteur moyenne, de
l'Inde, la plante estcultivée com- 5 à 10 m. Feuilles pinnés,
munément dans les régions tro- oblongues, pétiole court, folioles,
picales du monde entier. de 6 à 9 paires, petites, opposées,
pâles sur le dessus, caduques.
Fleurs nombreuses, axillaires,
blanches, aromatiques; calice à
5 divisions, 5 pétales inégaux,
spatulés. Gousse de 25 à 45 cm
de long, de couleur jaune cen-
dré, déhiscente, à trois valves;
graines charnues, endosperme
Voucher : Rouzier, 129, SOE blanchâtre, très oléagineux.

300 Tramil
Moringa pterygosperma Gaertn.
= Moringa oleifera Lam.
N oms vernaculaires
Haïti : benzolive
Martinique : maloko
Pays francophones : ben aile, moringa

Pharmacopée caribéenne 301


Moringa pterygosperma
.. ····················_····__ ··._·~M _ "..• MMMM._._ _ --î
L. _ .

Chimie Le 4-a- L-rhamnosyl-oxy-iso-


La graine contient des acides thiocyanate de benzyle, présent
aminés, des benzénoïdes (morin- dans la racine et la graine de la
gyne), des dérivés sulfurés (4-a- plante- possède une activité anti-
L-rhamnosyl-oxy-isothiocyana- microbienne à large spectre
te de benzyle, ptérygospermine, contre certains microorganismes
représentant 8 à 10 % du poids non pathogènes, des bactéries
de la graine), ainsi qu'une huile Gram -, Staphylococcus aureus et
riche en acide oléique, triglycé- Pseudomonas aeruginosa; mais est
rides et stérols, qui représente inactif sur les bactéries du genre
21 % du poids de la graine'>, Shigella, les dermatophytes et
Ascaris lumbricoides'. A la concen-
La graine grillée contient des
tration de 40 micromoles, il est
benzénoïdes dérivés de l'acide
phènylacétiquev'. actif, in vitro, sur Mycobacterium
phlei, et à celle de 56 micromoles,
sur Bacillus subtilis',
Activités biologiques Ajoutées à des réservoirs d'eau
La ptérygospermine est le résul- au moyen de techniques relati-
tat de la condensation entre deux vement simples qui peuvent être
molécules d'isothyocyanate de employées par les maîtresses de
benzyle et une molécule de ben- maison, les graines ont la capa-
zoquinone; c'est un antimyco- cité de rendre potable l'eau des-
tique puissant contre les cham- tinée à la consommation des
pignons filamenteux et un humains; ces techniques servent
antimicrobien à large spectre actuellement de base à des pro-
contre certains microorganismes jets en cours en Indonésie, au
Gram '+ et Gram -, et notamment Guatemala et au Soudan.
Mycrococcus pyogenes var. aureus,
Bacillus subtilis, Escherichia coli ,
Travaux TRAMILlo
Aerobacter aerogenes, Salmonella Aux doses de 750 mg/ml et de
typhi, Salmonella enterides, Shigella 1 g/kg, par voie intraveineuse,
dysenteriae, Mycobacterium tuber- l'infusion de graine possède une
culosis et Staphylococcus aureus-». activité anti-inflammatoire, dans
Le mécanisme de l'action anti- le modèle de l'œdème de la patte
bactérienne se produit par inter- du rat induit par la carraghéni-
férence avec le métabolisme de la ne Les infusions d'écorce, de
thiamine et de l'acide glutamique feuille et de fleur sèche se mon-
bactériens. Trois autres principes trent inactives sur le même
actifs se trouvant dans l'écorce de modèle.
la racine et dans la graine mon- L'application d'une pommade à
trent également une activité anti- base d'extrait de graine diminue
microbienne. le temps de guérison d'un modè-
_----
..•....._~._•.

302 Tramil
Moringa pterygosperma
................................................_ _········-1
............................................._ ~._ ....J

le expérimental de pyodermite 4, mais, à doses élevées, elle inhi-


causée par Staphylococcus aureus be la croissance des splénocytes
chez la souris, avec une activité en culture.
similaire à celle de la néomycine.

Travaux TRAMILll Toxicité


L'activité de différents extraits L'ingestion de grandes quantités
de la graine a été étudiées sur des de fruit peut produire des effets
lignes cellulaires en culture toxiques 12 • La toxicité aiguë de
(MüLT-4, splénocytes et fibro- la plante chez différents animaux
blastes humains). Les doses sont d'expérimentation est faible'>.
exprimés en milligrammes de Les cotylédons de la graine sont
plante sèche. toxiques pour les poissons, les
L'extrait aqueux de la plante protozoaires et les bactéries, par
montre une légère inhibition de inhibition de l'activité de l' acé-
la croissance des cellules tumo- thylcholinestérase. Toutefois, aux
rales MüLT 4, mais l'activité concentrations employées à des
des deshydrogénases, pour sa fins nutritionnelles, médicinales
part, a été nettement inhibée. A ou de purification de l'eau, il n'y
des doses supérieures à 50 ug/ml, a pas de danger pour les êtres
l'extrait aqueux montre une acti- humains':'.
vité immunosuppressive par Les benzénoïdes dérivés de l'aci-
inhibition de la croissance de de phénylacétique isolés de la
splénocytes stimulés préalable- graine grillée sont mutagènes sur
ment. les érithrocytes polychrorna-
L'extrait éthanolique de la plan- tiques micronuc1éaires (peE) de
te induit une inhibition modérée rats et soupçonnés, pour certains
d'entre eux, de génotoxicitév-,
de la croissance des cellules
tumorales MüLT 4 au terme de La DL50 de la ptérygospermi-
48 heures d'exposition, mise en ne, par voie orale, est de 350 à
évidence par inhibition de la syn- 400 mg/kg; des doses élevées
thèse d'ADN. Sur les spléno- entraînent la mort par arrêt res-
cytes, on note une stimulation de piratoire.
la prolifération pour des doses
Des études de toxicité subaigüe
inférieures à 5 ug/ml et une acti-
ont montré que la graine mou-
vité immunosuppressive pour
lue, administrée par voie orale à
des doses supérieures à 100
des rats pendant 6 semaines, n'a
ug/ml.
produit d'altérations histolo-
L'huile de la graine ne montre giques dans aucun des. 28
pas d'inhibition de la croissan- organes internes examinés chez
-ce des cellules tumorales MüLT les animaux traités>.

Pharmacopée caribéenne 303


Moringa pterygosperma

Travaux TRAMILlo Posologie


Administrées par voie orale chez
Travaux TRAMIL16
la souris à la dose de 5 g/kg, les
Etant donné que la graine pro-
infusions de graine et de feuille
duit jusqu'à 21 % de son poids
ne montrent pas de toxicité
en huile fixe biologiquement
apparente.
active pour les usages recom-
Travaux TRAMILll mandés jusqu'à présent par
In vitro, à des doses comprises TRAMIL, 100 g de graines four-
entre 0,4 et 250 ug/ml, l'huile de niraient au minimum 20 ml
la graine est atoxique sur des cul- d'huile, quantité suffisante pour
tures cellulaires de fibroblastes un régime thérapeutique de 21
humains. jours, par application sur une
peau dont la surface de lésion
serait compatible avec un trai-
tement ambulatoire.

304 Tramil
Moringa pterygosperma
........._......-......J

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TRAMIL VI, Basse-Terre, Guadeloupe,
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Pharmacopée caribéenne 305


(
Musa x paradisiaca
M USACEAE

Usages significatifs : Avertissements :


- diarrhée: Au cours de Tramil 1 (1984),
• sève, avec sel, voie orale; l'attention fût attirée sur l'exis-
• pulpe du fruit, voie orale; tence de cultivars qui corres-
- asthénie, faiblesse : pondent à des types génétiques
• pulpe du fruit, en bouillon différents. Ces variétés sont
avec sel, voie orale; susceptibles de variations de
• pulpe du fruit, cuite, voie leur contenu chimique.
orale; En ce qui concerne l'usage de
- plaie, blessure : la feuille chauffée contre le rhu-
• mésoderme du fruit, en matisme, nous recommandons
application; de consulter un médecin si les
• sève de l'enveloppe du fruit symptômes inflammatoires ne
(smancha»), en application; se sont pas améliorés 72 heures
- rhumatisme : feuille chauf- après avoir commencé l'appli-
fée, en application; cation. Pour les autres usages,
- inflammation : feuille, décoc- se référer aux recommandations
tion, en bain. générales à la fin de l'introduc-
tion de cette pharmacopée.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie, cette plante est Plante de 6 à 10 m, à stolons.
cultivée dans les régions tropicales. Feuilles pétiolées, pouvant atteindre
2 m, la base des feuilles formant le
tronc de la plante. Inflorescence
recourbé-pendante, pouvant attein-
dre 1,5 m ; bractées oblongo-lan-
céolées, rougeâtres ou violettes.
Fleurs blanc jaunâtre, de 3 à
3,8 cm; calice à 5 dents. Fruit cylin-
drique pouvant atteindre 30 cm,
Voucher : Jiménez, 691, JB5D jaune ou verdâtre selon maturité.

306 Tramil
N oms vernaculaires
..: :>TRAMll
Haïti: banna'n matenten
Musa x paraâisiaca L. * Guadeloupe : ti nen, pôyô, fig,
bananier
Martinique: ti nen, pôyô, fig,
bannna'n pis
*Actuellement, plantains, bananes blanches, Rép. Dominicaine : rulo
bananes figues etc., sont considérés comme des
hybrides de Musa acurninata Coll. et de Musa (variété de l'espèce*, appelé traditionnellement
balbisiana Coll.». «plàtano verde» ou «macho»)

Pharmacopée caribéenne 307


Musa x paradisiaca

Chimie coagulans, Bacillus stéarothermo-


La feuille est riche en acides philus et Clostridium sporogenes",
organiques : citrique, malique,
L'acide citrique est un anticoa-
glutamique, oxalique, pyruvique
gulant, l'acide malique est un
et succinique'.
détoxifiant, l'acide glutamique
Des triterpénoïdes tétracycliques est un tonique, l'acide malique
ont été mis en évidence dans l'in- est un agent réducteur (qui s'op-
florescence. L'enveloppe et la pose aux processus d'oxydation),
pulpe du fruit contiennent de la l'acide succinique est un diuré-
sérotonine et de la dopamine'>. tique et un expectorant".
Le fruit renferme également de la
Les tanins constituent un grou-
nor-épinéphrine- et, à l'état mûr,
pe de composés susceptibles de
il est riche en calcium, phospho-
colorer la kératine de l'épiderme,
re, fer, magnésium, potassium et
effet qui peut être favorable dans
sodium. La plante entière contient
le traitement des lésions leuco-
une grande quantité de tanins, en
dermiques; ils possèdent une
particulier la sève de la tiges.
action astringente et antiseptique
Analyse proximale de 100 g de fruits: appropriée pour le traitement
calories: 72; eau: 79,2 %; protéines: des diarrhées, car ils empêchent
1,8 %; lipides: 0,2 %; glucides: 18,0 %; la multiplication des micro-orga-
fibres: 0,2 %; cendres: 0,8 %; calcium :
°
1 mg; phosphore: 24 mg; fer: 1,3 mg;
sodium: 18 mg; potassium: 435 mg;
nismes dans l'intestin, ils accé-
lèrent la dépuration des toxines
carotène: 80 J1g; thiamine: 0,03 mg; dérivées du métabolisme des
nboflavine : 0,04 mg; niacine : 0,60 mg; microorganismes et ils sont eux-
acide ascorbique: 8 mg.
mêmes résistants à la dégrada-
tion causée par les bactéries qui
~~~"~ili2J
provoquent l'infection 10.
Activités biologiques
L'acide ascorbique est un tonique",
La plante présente une activité
qui a des propriétés antiscorbu-
antimicrobienne. Des études cli-
tiques et antioxydantes et qui
niques réalisées au Guatemala
potentialise la résistance aux infec-
montrent que la feuille stérilisée
tions? et les effets des flavonoïdes.
et appliquée sur des brûlures
externes facilite la regranulation
et la ré-épithélisation du tissu et t1&mMG,,;;',~.;;L:-it:Zlli7::J

qu'elle réduit, par conséquent, Toxicité


le temps de guérison". Aucun effet toxique n'a été rap-
porté pour le fruit de cette plante>,
In vitro, la pulpe du fruit frais, à
la concentration de 0,2 ml/boîte La feuillede la plante s'utilise dans
de Pétri, a montré une activité la confection d'aliments consom-
contre Bacillus cereus, Bacillus més par l'homme; par voie orale,

308 Tramil
Musa x paradisiaca
....................... ....__......
~ --~-.-..-.__.- ._-.-.-..-._.._------_ ..__....•
......................................_._.._.._._....._.....!

l'administration du latex ou sève ambulatoire), un morceau de


lyophilisé de la tige n'est pas feuille de 5 cm de large sur
toxique pour l'homme, à des doses 30 cm de long, appliqué à l'ai-
atteignant 120 mg/jour'>. "de d'un bandage élastique ou
d'une gaze, qui sera renouvelé
deux fois par jour, est suffisant.
Posologie
4) la préparation de la décoction
Travaux TRAMIV4 de feuille pour usages externes,
D'après des expériences phar- sous forme de bains, pour le trai-
macotechniques et phytothéra- tement de l'inflammation, peut
peutiques cliniques réalisées dans se réaliser avec 100 à 200 g de
le cadre de la présente étude, feuille réduite en petits mor-
dans le but d'obtenir des infor- ceaux dans 1000 ml d'eau. Une
mations pratiques sur l'utilisation telle préparation présente une
de la plante, sans préjuger pour quantité suffisante de tanins.
autant de l'efficacité de la théra-
peutique, on peut assumer que :
1) en ce qui concerne la quantité
de drogue végétale (mésoderme
et sève de l'enveloppe du fruit)
utilisée pour les usages externes,
il n'est pas nécessaire d'avoir des
précisions complémentaires sur le
régime thérapeutique ou la marge
de sécurité;
2) en supposant que la lésion soit
d'une dimension permettant un
traitement ambulatoire, on peut
considérer que lOg de mésoder-
me et 5 ml de sève recouvriront
des lésions de taille moyenne;
3) en ce qui concerne l'applica-
tion de la feuille chauffée contre
les inflammations, si l'on consi-
dère que la plus grande surface
que l'on puisse avoir à recouvrir
correspond à l'articulation du
genou (et en supposant une aug-
mentation du volume de celui-
ci, compatible avec un traitement

Pharmacopée caribéenne 309


Musa x paradisiaca
L. ~ ~.

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310 Tramil
Musa x paradisiaca

Pharmacopée caribéenne 311


Myristica fragrans
MYRISTICACEAE

.... , ....-.lUI~ ....... ET RECOMMANDATIONS ... nr'UUJLJl.. I·····_.._·~_·..........····,

Usages significatifs : Avertissements:


pneumopathie : noix, en Ne pas utiliser à fortes doses
poudre, en friction; (>10 g/adulte). Limiter son
- maux de tête: noix râpée, en emploi chez les femmes
cataplasme; enceintes, les femmes qui allai-
- «juma» (vertiges) : noix, en tent et chez les enfants en bas
poudre, par voie orale. âge.

Répartition géographique Description botanique


Originaire des îles Moluques, Arbre pouvant atteindre 18 m de
cette espèce est cultivée sous les haut. Feuilles elliptiques à lan-
tropiques. céolées, de 8 à 14 cm. Sommités
fleuries étaminées avec de 3 à 20
fleurs; les pistillées n'ont géné-
ralement qu'une seule fleur.
Fruit piriforme, atteignant 5 cm,
pendant, rougeâtre ou jaunâtre,
s'ouvrant en deux valves; un
Voucher: Fournet, 4309, GUAD arille écarlate entoure la noix.

312 Tramil
.r·TRAMII.

Myristicafragrans Hou tt.


Noms vernaculaires
Petites Antilles: miskad, muscadier
Dominique,
Sainte-Lucie: nutmeg
Rép. Dominicaine : nuez moscada

Pharmacopée caribéenne 313


Myristica fragrans

Chimie l'humain adulte, est anti-inflam-


La noix contient une grande matoire".
quantité d'huile essentielle dont
L'huile essentielle, en application
les composants principaux sont:
externe, possède une activité
le pinène, le bornéol, le géraniol
antitussive dans un modèle expé-
et l'eugénol, des dérivés du men-
rimental de cobayes», et une
thol, myrcène, nérol, B-phellan-
activité dépressive du système
drène, pipéritol, propanol, sabi-
nerveux central dans un modè-
nène, safrol, a-styrène, terpinol,
le de poissons>. Elle intervient
terpinène, terpinéol, terpinolè-
dans la composition de plusieurs
ne, thuyène, trimyristine, vanil-
médicaments d'usage externe
line, bergamotène, bisabolène,
appliqués à des fins antiseptiques
cadinène, camphène, caryophyl-
et sédatives".
lène, 1,8 cinéol, citronellol,
copaène, cubébène, para-cymè- Administré par voie intragas-
ne, élémicine, œ-farnesène, u- trique, l'extrait méthanolique de
fenchol, germacrène, humulène, l'arille sec est analgésique chez
limonène, linalol, malabaricon- la souris, à la dose de 0,3 g/kg
ne, la myristicine, entre autres et ami-inflammatoire à la dose
monoterpènes, sesquiterpènes, de 1 g/kg>. La décoction de
phénylpropanoïdes, benzénoï- l'arille, à la dose de 1 ug/ml pro- .
des, alcanes et lignancs'<. Elle duit un effet de relaxation de la
contient également un dérivé de musculature lisse isolée du
l'acide shikimique", cobaye>.

Analyse proximale de 100 g de noix":


Une activité aphrodisiaque a été
calories: 525; eau: 6,2 %; protéines: mise en évidence pour un extrait
5,8 %; lipides : 36,3 %; glucides : administré par voie orale à des
49,3 %; fibres: 4 %; cendres: 2,3 %; humains adultes mâles; on a
calcium: 184 mg; phosphore: 213 mg;
fer: 3,0 mg; sodium: 16 mg; potassium: observé une meilleure érection,
350 mg; carotène: 61 ug, thiamine: un allongement de la durée du
0,35 mg; riboflavine: 0,06 mg; niacine : coït, ainsi qu'une plus grande
1,30 mg. satisfaction chez 56 cas traités
pendant 4 semaines",
Activités biologiques
L'extrait éthéré de l'arille* a une
forte activité antioxydante, à la
concentration de 0,1 % 9. L'arille
sec, administré à des doses
variables, par voie orale, chez

* Arille : pellicule végétale très fine qui


recouvre la noix (n.é.).

314 Tramil
Myristica fragrans

Toxicité .Posologie
L'administration de la plante La noix a été classée en 1976 en
entière, par voie orale, chez l'hu- catégorie « GRAS» (considérée
main adulte, à la dose de généralement comme sûre) par
7,5 g/personne, et de la graine à la Food & Drug Administration
la dose de 15 g/personne provo- (FDA) des Etats-Unis.
quent des effets toxiques géné- Travaux TRAMIL24
raux't.Ces effets toxiques inclu- Sont recommandées les doses de
ent : douleurs abdominales, 3 à 5 gde poudre de noix pour
vomissements, élévation du pH application sur le front et de 10
urinaire, de la numération cel- à 15 g pour application sur le
lulaire, tachycardie, hyperten- thorax et sur le dos et il resterait
sion, hallucinations, léthargie, à préciser les doses des extraits
nervosité et insomnie-v. testés par Ichikawa 15 et par
L'ingestion d'une noix entière a Sanchez Palomera> pour pouvoir
provoqué chez une femme calculer la dose d'administration
enceinte les symptômes suivants: par la voie orale contre la « juma l)
céphalée, maux d'estomac, diffi- (vertiges) .
cultés respiratoires et fièvre; la
personne s'est rétablie de l'in-
toxication au bout de deux
jours>. Un autre cas d'intoxica-
tion mentionne le rougissement
et l'inflammation du visage, la
cyanose des ongles, des vomisse-
ments, du délire et une sensation
de mort imminente. Cette per-
sonne s'est rétablie au bout de 5
jours".
L'application externe de la grai-
ne ne cause pas d'allergisant>,
Chez des rats, la DL50 de la
myristicine est inférieure à
1 g/kg'? et celle de l'huile essen-
tielle est égale à 2 600 mg/kg.
Chez la souris, la DL50 est égale
à 4620 mg/kg et chez le hamster,
elle est égale à 6 000 mg/kg>.

Pharmacopée caribéenne 315


Myristica fragrans
_ _. ----_.._ _ _ .
- _ .__
_. _ _- __ - _ ..............
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_~-___ .._.-
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._ - - - _.._ __._---_.--_..--_..----_ ...•.._ _----

316 Tramil
Myristica fragrans
.................1

Pharmacopée caribéenne 317


Nicotiana tabacum
SOLANACEAE

RECOMMANDATIONS

Usages significatifs: locaux et des antihistaminiques


- pédiculose : systémiques.
• feuille pilée/froissée, en appli-
Bien que, faisant preuve de
cation et friction du cuir che-
bon sens, la médecine tradi-
velu;
tionnelle de la Caraibe ne
• jus, en décoction ou infusion
recommande pas de fumer le
de la feuille, en friction du cuir
tabac comme procédé théra-
chevelu.
peutique, et c'est pourquoi IL
Avertissements: N'EST PAS CITÉ DANS LES
En cas d'irritation de la peau ENQUÊTES TRAMIL, il convient
ou du cuir chevelu, il faut de mettre en garde les fumeurs
interrompre l'application et contre les dangers du tabagis-
consulter un médecin ou appli- me.
quer des anti-inflammatoires

[~:=::::::m __ m~_mm_ .•.•.••• . , •••••••••• __ • • _=:====:.~:.mm . _.:.~==:=_:::.~ :~:.:==:::::::~.:~:~.:.J !1'3:!i'I'1T'f ·...•-•..·.•c....GJ~iiiil.~

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique du Sud, Plante herbacée robuste, de 1 à
introduite en Amérique centra- 3 m. Feuilles obovées, aiguës ou
le et au Mexique aux temps pré- acuminées, pouvant atteindre
colombiens, cette plante est 50 cm, les inférieures décur-
amplement cultivée. rentes le long de la tige. Racèmes
ou panicules terminaux; calice
de 12 mm, lobes ovés; corolle en
entonnoir de 5 cm, rose, lobes
triangulaire-subulés. Capsule de
1,5 à 2 cm, exerte ou plus cour-
Voucher: Gir6n, 130, CFEH te que le calice.

318 Tramil
Nicotiana tabacum L.
Noms vernaculaires
Haïti: i tabak
Pays hispanophones : tabaco
,
1

PharJacopée caribéenne 319


Nicotiana tabacum
,-_._.-
L __ . ._._...~ . . . _.. _"_. _ _ .__.__...

Chimie humain, vivant dans des conditions


La feuille est riche en alcaloïdes'», sanitaires précaires
dont les principaux sont la nicotine
La nicotine est très toxique; la dose
(de 2 à 10 %), la nor-nicotine, la N-
mortelle par voie interne est de 6 mg
formil et N-acétil-nor-nicotine,
chez l'homme adulte'>,
l'anabasine et l'anatabine et leurs
dérivés N-méthylés et la tyramine. Aux Etats-Unis, des effets toxiques
Elle contient également des acides généraux ont été observés, chez des
organiques (malique et .citrique), des enfants, provoqués par l'absorption
acides phénoliques (chlorogénique, de feuille sèche>, par voie orale. La
quinique et nicotinique), des flavo- feuille fraîche a une activité allergé-
noïdes (le rutoside principalement), nique chez l'être humain adulte, et
des bases volatiles, des traces de cou- elle peut provoquer des dermatites"
marines et de l'huile essentielle, de ou d'autres types d'hypersensibilité
nombreux enzymes', des mono-, di- cutanée ainsi que des troubles du
et sesquirerpènes-e et du solanésolv, plasma sanguin avec augmentation
de la coagulation et de la fibrinoly-
m:y:·· '"'>+> .. , ""liillli:2l se due à la stimulation du facteur
Activités biologiques XII16.
Bien que la: graine soit active, in vitro,
Il existe de nombreuses données sur
contre le champignon Puccinia recon- la toxicité aiguë et à long terme de
dùa», l'extrait aqueux de feuille n'a
l'habitude de fumer.
pas d'activité contre les champignons
pathogènes de l'être humain, tels que
Epidermophyton floccosum, Microsporum Posologie
canis et Trichophyton mentagrophytes,
Travaux TRAMIL17
tout au moins, in vitro, à la dose de
On peut assumer que la préparation
1 ml/plaquette».
de 120 ml de la décoction de feuille
L'extrait méthanolique de la feuille (quantité suffisante pour 3 à 9 appli-
fraîche présente une activité contre cations, selon la surface de cheveux
Aspergillus fumigatusv, à traiter), contenant les principes
actifs à activité pédiculicide, consis-
te à verser 140 ml d'eau dans un
Toxicité récipient placé directement sur le feu
L'utilisation de la nicotine, en phar- et y ajouter des feuilles desséchées
macie et en médecine, de même que et triturées, en quantité suffisante
celle du jus de tabac, se fonde sur (15 à 20 g environ), et mettre le tout
ses forts effets toxiques, et en parti- à macérer, pendant une durée de 5
culier dans la lutte contre les puce- à 10 minutes, puis soumettre le tout
rons ou les puces, qu'ils paralysent à une cuisson de 3 minutes, après lie
et détruisent. Ces parasites affectent début de l'ébullition, et ensuite à une
relativement fréquemment l'être macération d'une heure.
- _....•._-----_.....
320 Tramil
Nicotiana tabacum
L~~_.~ __ ~~ _

Pour obtenir 120 ml de jus de feuille, liquide ainsi obtenu sera filtré avant
on verse 480 g de feuille desséchée usage.
et triturée dans une quantité d'eau L'application peut se faire avec un
suffisante pour obtenir une réhy- coton, une gaze ou un morceau de
dratation du matériel végétal, et on tissu. Elle doit se prolonger pendant
laisse macérer pendant 3 à 9 heures. 15 minutes, à raison d'une applica-
Ensuite, le matériel végétal ainsi trai- tion par jour. Il faut de 7 à 10
té sera passé au moulin et l'extrait séances de traitement.

. ..__ .._ .._-._ ~ _ _~ __J

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Pharmacopée caribéenne 321


Ocimum basilicum
LAMIACEAE

-----fL ENQUÊTE__ET_ RECOMMANDATIONS


_.
TRAMIL:
__.__ _ _--l

Usages significatifs : Avertissements:


- vomissements : feuille, infu- Dans le cas où le symptôme
sion, par voie orale; du vomissement persisterait,
- maux d'estomac: feuille, chercher une assistance médi-
décoction, par voie orale; cale qualifiée.
- maux d'oreille: pâte avec la L'usage de la feuille pilée,
feuille pilée, en application appliquée localement, contre
dans l'oreille. les maux d'oreille est classé
en catégorie «REC», en rai-
son des données existantes sur
ses qualités anti-inflamma-
toires et analgésiques.

L.Q1:0·T••... " "'::;;;l.WMfmillifM L..._.~.::::::.:.:::::·::·:::::::··=.::::·············· -.. . --.:.:.:::::::::::::.~~.:::::=:::::=:::::..:: .... ::.:.:.::.:.=.:::::.:J J.....


Î,T'WJwc.. ·7'1m;rigLCC;3

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie, la plante est Plante herbacée annuelle, dres-
actuellement cultivée dans le sée, pouvant atteindre 60 cm; les
monde entier. parties nouvelles pubescentes.
Feuilles elliptiques, ovées et
oblongues, de 24 cm, quelque
peu dentées ou entières. Inflo-
rescences atteignant 20 cm; les
verticilles des fleurs un peu dis-
tants; les pédicelles très courts;
Voucher: Giron, 168, CFEH calice cilié de 5 mm; corolle
Jiménez, 224, JB5D blanche, de. 4 à 5 mm.

322 Tramil
~TRAM1L

N oms vernaculaires
Ocimum basilicum L.
Haïti, Guadeloupe,
=Ocimum americanum L. Dominique et
=Ocimum canum Sims. Martinique: bazilik, fonbazen
Guatemala: albahaca
Guyane: gran bazilik, bazilik,
fonbazen
Pays francophones: basilic, pistou

Pharmacopée caribéenne 323


Ocimum basilicum
c=~: .. -:-.-.-.=:.::=:::.:.::.:=::=:=c=::__-._
.. _ _ · · · · · · ·..···.··.··.·····.·.-·- ··1

Chimie Activités biologiques


Il existe une grande variabilité L'huile essentielle présente une
chimique dans la distribution activité antibactérienne, in uùro,
géographique de l'espèce"; l'hui- sur divers organismes Gram + et
le essentielle, responsable d'une Gram -, et des activités antimy-
grande partie des propriétés bio- cotiquesè-». Elle est, par ailleurs,
logiques de la plante, contient, insecticide à la concentration de
entre autres, les composés sui- 0,002 % sur la larve de Culex
vants : eucalyptol, estragol, fatigansw et Allacophora foveicol-
cinéol, bornéol, ocimène, géra- lis», Elle présente également une
niol, anéthol, cadignol, B-caryo- activité relaxante de la muscula-
phyllène, a-terpinol, safrol, lina- ture lisse isolée de la trachée de
1001, chavicol-, méthylchavicol, cobaye, (EDSO 19,0 mg/l) et=
linéol, camphène, citronellal, B- de l'ileum du porc (EDSO
pinène, méthylcinnamate, myr- = 32,0 mg/l)>. A la dose de
cène, limonène et autres dérivés 30 mg/animal, elle inhibe les glu-
terpéniques>. La graine contient thation S-transférases au niveau
des saponines, des sucres et des de l'intestin grêle et du foie, mais
mucilages composés de D-glu- pas de l'estomac de la souris".
cose, L-arabinose, D-xylose, D- La feuille et la fleur de la plante
rhamnose, et acides D-glucuro- ont des qualités. antispasmo-
nique et Demannuronique-. La diques sur l'iléon isolé de cobaye
plante contient, en outre, des et analgésiques dans un modèle
tanins>, de douleur induite par injection
La feuille renferme également de de carrhagéninc'",
l'aesculétine (coumarine), des A la dose de 4,0 g/kg, l'extrait
benzénoïdes, de l'acide para- aqueux de la feuille, administré
coumarique (phénylpropanoïde) par voie intragastrique à des rats,
ainsi que les flavonoïdes : éri- montre une activité antiulcéro-
dioctol et dérivés, et vicéninev'. génique et inhibitrice de la sécré-
tion de l'hexosamine et peptique
Analyse proximale de 100 g de feuille
sèche? : calories: 43; eau : 86,5 %; pro- induite par l'aspirine. Il exerce
téines : 3,3 %; lipides: 1,2 %; glucides: une puissante action neutrali-
7,0 %; fibres: 2,0 %; cendres: 2,0 %; sante de la sécrétion acide de l'es-
calcium: 320 mg; phosphore: 38 mg;
tomac'" et renforce la barrière
fer: 4,8 mg; sodium: 12 mg; potassium :
429 mg; carotène: 4500 ug; thiami- muqueuse gastrique; cette acti-
ne : 0,08 mg; riboflavine: 0,35 mg; nia- vité antiulcérogénique est com-
cine : 0,80 mg; acide ascorbique: 27 mg. parable à celle de la ranitidine'".
L'extrait aqueux des parties
aériennes montre une activité
anti-complémente' et a prouvé

324 Tramil
Ocimum basilicum

son efficacité vis-à-vis de cham- Posologie


pignons d'hôtes végétaux, tels Le Ministère de la Santé publi-
que Trichoconiella padsuickii», que de Bulgarie a donné son
Le Ministère de la Santé du approbation à l'emploi des par-
Nicaragua encourage sa culture ties aériennes comme antisep-
et sa vente dans les pharmacies tique, bactéricide, antibronchi-
populaires comme carminatif, tique, tranquillisant du système
stomachique et antispasmo- nerveux et dans le traitement des
dique>, Comme stimulant de la parodontopathies, des affections
digestion, on recommande de respiratoires et de la dermatite
sébhorréique".
faire infuser 15 g de plante fraîche
par litre d'eau, et d'en boire une En attendant une meilleure défi-
tasse avant de se coucher": nition de l'indice thérapeutique,
on suggère de suivre la recom-
mandation de J.-L. Pousset»
Toxicité concernant l'usage de l'infusion
Des travaux ont mis en éviden- (ou décoction légère dans un
ce deux principes carcinogé- récipient fermé avec un cou-
niques dans des échantillons vercle, jusqu'à ce que l'on
d'huile essentielle: le safrol et obtienne l'odeur aromatique
I'estragol-, caractéristique) de 15 g de plan-
La DL50 de l'extrait méthanol- te fraîche par litre d'eau, et d'en
aqueux (4: 1) est supérieure à administrer une tasse (240 ml)
2 g/kg ; ce dernier n'est pas quand nécessaire.
mutagénique, mais il peut pro-
duire de la léthargie>. La DL50
de la poudre de la plante est
supérieure à 6 g/kg!".
L'extrait aqueux de la feuille
sèche produit une bradycardie
chez le rat et le chat, à la dose de
10 à 20 mg/kg>, Le jus de feuille
montre une action légèrement
narcotique.
L'huile essentielle a un effet sper-
micide chez l'homme adulte>.
Administrée par voie intragas-
trique chez le rat, elle a une
activité ulcérogène à la dose de
4,0 gr/kg'".

Pharmacopée caribéenne 325


Ocimum basilicum
L..:

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---_ .. _-----_..._._---_.
Pharmacopée caribéenne 327
Ocimum gratissimum
LAMIACEAE

IIENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TItAMIL


_.~~._ ___ ~ __ ~._HM_.H.~M. __.._H..H..__ _ _
M""._••• " •••• H •• M •••• H •• • • • • • • • • • • • _ ••••• _ ••• •• M _._--<
1

Usages significatifs : .. larves de diverses espèces de


- myiase : feuille fraîche pilée, muscidés non piqueurs, les
application dans le nez; Cutérébrinés étant les plus fré-
- douleur abdominale : feuille, quents en Amérique) ne pénè-
décoction avec sel, voie orale; trent pas seulement dans l'or-
jus de la feuille avec sel, voie ganisme à travers les orifices
orale; du nez et que cette pratique
- flatulences : feuille, décoc- ne représente qu'une métho-
tion, voie orale. de insecticide locale.
Avertissements : Par voie interne, il faut
Nous rappelons que les agents employer cette espèce avec
biologiques qui provoquent la réserve dans les groupes
myiase (parasitisme par des risques.

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales. Plante herbacée ou petit arbus-
te pouvant atteindre 3 m; pubes-
cent ou subglabre. Feuilles ové-
elliptiques à lancéolées, de 5 à
12 cm, aiguës, crénelées en dents
de scie. Epis de 10 à 15 cm, ver-
ticilles assez proches les uns des
autres; pédicelles de 3 mm; cali-
ce de 4 à 5 mm, pubescent;
corolle blanche ou rose, de
Voucher: Rouzier, 81, SOE 5 mm.
- - _ _ _ _.. _---_._._ .

328 Tramil
Ocimum gratissimum L.

N oms vernaculaires
Guatemala: basen Rép. Dominicaine : albahaca vaca
Haïti: fonbazen, Sainte-Lucie: vanne van
atiyoyo Martinique : fonbazen

Pharmacopée caribéenne 329


Ocimum gratissimum
.._ _ _ - -.----.-..- -..-*-.* -~~~~~=~~_=~.:.~~:.~ .,..:.:.
:.~.~.~ ~=~~=-~-=.=.J

Chimie Aspergillus aegyptiacus, Penicillium


Cette plante, comme les autres cyclopium, Trichoderma oiride" et
espèces appartenant au même Trichophyton mentagrophytesï,
genre, renferme une huile essen-
La plante possède des proprié-
tielle qui détermine ses princi-
tés anthe1mintiques, stimulantes
pales propriétés pharmacolo-
et anesthésiques", Son extrait
giques et toxicologiques. Il existe
aqueux est actif, in vitro, sur les
trois races chimiques, riches res-
champignons Curvularia lunata,
pectivement en thymol, eugénol
Rhizopus sp., Ustilaginoidea virens
et en citral'>, en bornéol, carva-
et Ustilago maydis": Des travaux
crol, caryophyllène, paracymène,
réalisés au Guatemala confir-
B-farnesène, linalcol, myrcène, a
ment l'activité de la feuille
et B-pinène, sabinène, terpinène,
fraîche pilée contre la myiase
terpinéol et thuyone>".
(vers dans le nez)!'.
Travaux TRAMIL6
Tri phytochimique préliminaire
(feuille) Toxicité
alcaloïdes: Nous ne disposons pas de don-
saponosides: nées spécifiques sur l'espèce.
stéroïdes, terpénoïdes: +
polyphénols: +
quinones: Posologie
tanins: Travaux TRAMIL12
flavonoïdes: + En usage externe, la dose à uti-
liser pour une application nasa-
le contre la myiase peut être cal-
Activités biologiques
culée en fonction de la surface
Un composé chimique non
à couvrir: 3 à 6 g de feuille pilée
déterminé structurellement sti-
représentent une quantité suffi-
mule les contractions de l'iléon
sante.
isolé de cobaye, le côlon de rat,
et stabilise la tension artérielle
chez le rat",
L'huile essentielle possède, in
vitro, une activité bactéricide à
des concentrations égales ou
supérieures à 2 % 7, particulière-
ment sur Bacillus cereus, Bacillus
subtilis, Escherichia coli et Staphy-
lococcus aureusï, ainsi qu'une acti-
vité antifongique contre

330 Tramil
Ocimum gratissimum
r::::::::_···························· ..-..- _._-- ....................................__ _ _.__,.. _ __ _..__.J

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Pharmacopée caribéenne 331


Persea americana
LAURACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL [-------.----..----...

Usages significatifs: Avertissements:


- aménorrhée (et/ou abortif) : Comme abortif, cette plan-
fruit, en décoction, voie orale, te a été classée en catégorie
en association. «TOX».
Comme emménagogue, elle
est classée dans la catégorie
«REC», à l'exception évidem-
ment des femmes enceintes.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropica- Arbre fruitier, pouvant atteindre
le, cette plante est cultivée dans 30 m. Feuilles alternes, ellip-
les régions tropicales. tiques, aiguës ou acuminées, de
7 à 25 cm. Fleurs tomenteuses,
calice verdâtre de 4,5 à 6 mm;
ovaire poilu. Drupe piriforme,
subglobuleuse, ovale a ovée, pou-
vant atteindre 20 cm, à pulpe
huileuse. L'espèce a été subdivi-
sée en trois races : la race mexi-
caine, dont les feuilles dégagent
une odeur prononcée d'anis,
appelée var. drymijolia; la race
antillaise aux fruits pauvres en
huile, appelée var. americana;
et la race guatémaltèque aux
Voucher : Giron, 245, CFEH
fruits à maturité longue, appelée
Nossin, 25, HAVPM var. guatemalensis.

332 Tramil
Persea americana Mill.
= Persea gratissima Gaertn.'

Noms vernaculaires
Haïti et Martinique: zaboka
Pays hispanophones : aguacate
Pays francophones: avocat

Pharmacopée caribéenne 333


Persea americana
·········--l

Chimie de souris (provenant d'animaux


La feuille contient du quercétol en oestrus). L'extrait a été ajou-
et de la (+) catéchine, de l' (-) épi- té au bain d'organe isolé (35 ml
catéchine, de la cyanidine et de de capacité), en cycles de 5 à 10
la procyanidine, des terpénoïdes, minutes, selon la rapidité de la
des tanins catéchiques et une réponse obtenue, pendant une
huile essentielle (dont la compo- durée totale de 90 minutes. Les
sition varie selon les variétés) qui concentrations sont exprimées
contient essentiellement des en mg de plante sèche/ml de
quantités importantes d'estrago- solution du bain d'organe.
le ou de méthylchavicol, d'a-
L'extrait aqueux de fruit et de
pinène, et d'autres terpènes-v.
feuille stimulent, de manière
La pulpe du fruit contient des significative l'utérus isolé de sou-
sesquiterpènes, de l'hydroxy- ris, à la dose de 16,66 mg/ml.
tryptamine, les vitamines A et E,
des lipides, des protéines, des
caroténoïdes, des glucides : glu- Toxicité
cose, fructose, perséitol et man- Des chèvres allaitantes ont été
noheptuloses'". nourries avec des doses supé-
rieures à 20 g de feuille
Analyse proximale de 100 g de fruit!":
calories: 167; eau: 74,0 %; protéines: fraîche/kg de poids. Une dété-
2,1 %; lipides: 16,4 %; glucides: 6,3 %; rioration des glandes mammaires
fibres: 1,6 %; cendres: 1,2 %; calcium : et une diminution de leur pro-
10 mg; phosphore: 42 mg; fer: 0,6 mg; duction de lait ont été observées
sodium: 4 mg; potassium: 604 mg;
carotène: 174 ug; thiamine: 0,11 mg; chez les animaux traités 13 •
riboflavine: 0,20 mg; niacine : 1,60 mg;
21 brebis alimentées avec des
acide ascorbique: 14 mg.
._ ..._--_....•...........••.._ - - - _ . feuilles fraîches ont montré des
signes cliniques de natures res-
Activités biologiques piratoires et cardiaques. L'auto-
L'huile de la pulpe du fruit de psie a permis d'établir la pré-
l'avocatier et son extrait aqueux sence de lésions cardiaques':'.
(2 mg/ml) sont des stimulants Travaux TRAMIL15
phagocytaires Il. L'étude de la toxicité aiguë a été
Travaux TRAMIL12 réalisée chez la souris par l'ad-
Les recherches ont été réalisées ministration, par voie orale et par
à partir d'une décoction aqueu- voie intra-péritonéale, d'une
se (10 minutes) de fruit vendu décoction aqueuse (10 minutes)
dans le commerce, neutralisée de fruit acheté dans le commer-
chimiquement à pH7. L'étude ce, concentrée à 50 % (volu-
de l'activité musculotrope s'est me/poids) et neutralisée chimi-
réalisée in vitro, sur l'utérus isolé quement à pH7. La période

334 Tramil
Persea americana
____..J

d'observation après l'adminis- Posologie


tration s'est étendue à 10 jours.
Travaux TRAMIL16
La toxicité subaiguë a été étu-
Compte tenu du fait que l'extra-
diée chez la souris, par adminis-
it aqueux du fruit stimule de
tration quotidienne, par voie
manière significativel'utérus isolé
orale, pendant 30 jours, de quan-
de souris, à la dose de
tités d'extrait correspondant à
16,66 mg/ml et que la DL50 de
25 %,50 % et 75 % de la DL50
l'extrait aqueux (à 50 %) est
par voie orale, ou à défaut, de la
supérieure à 12,5 g/kg pour la
dose maximale susceptible d'être
même espèce, nous recomman-
administrée dans les conditions
dons de préparer la décoction du
de l'expérience, à savoir 25 ml/kg
fruit à la concentration de 2 %,
(ce qui correspond à 25 % du
ce qui équivaut à 20 g/l.
matériel végétal sec/kg). Les
L'administration de doses de 120
doses sont exprimées en g de
à 240 ml, toutes les 6 à 8 heures,
plante sèche.
constitue une posologie efficace
La DL50 de l'extrait aqueux de et sûre.
fruit, administré par voie orale
à des souris, est supérieure à
12,5 g/kg. Par voie intra-périto-
néale, elle est égale à 8,828 ±
3,729 g/kg. Les études portant
sur la toxicité subaigüe corrobo-
rent cette faible toxicité.

Pharmacopée caribéenne 335


Persea amencana

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336 Tramil
Persea americana

Pharmacopée caribéenne 337


Petiveria alliacea
PHYTOLACCACEAE
... n '._.L ET RECOMMANDATIONS TR.i\MJIL l-' _ -,

U sages significatifs : Avertissements:


sinusite (rhume) : racine et Bien que des données récentes
en poudre, par inhalation; indiquent que la plante est peu
- grippe : racine pilée, en inha- toxique, tout usage interne
lation; reste formellement contre-
- céphalée: feuille froissée, en indiqué pour les femmes
inhalation; enceintes en raison de l'exis-
• racine pilée, en inhalation tence d'un principe abortif
• racine, décoction en asso- présent dans la plante entière.
ciation, bain; Prendre des précautions au cas
- maladies de la peau: feuille, où l'on administrerait la décoc-
décoction, lavage; tion de feuille et de branche à
- maux de dents : feuille, des patients diabétiques traités
macération, en bains de par l'insuline ou par des hypo-
bouche; glycémiants oraux, pour la pos-
- douleur musculaire: feuille, sible potentialisation de leurs
décoction, bain; effets.
- rhumatisme : feuille et ra ci-
décoction avec sucre ou
voie orale;

L.._.._ _._ __._.~~ __ __..~ .

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales (cultivée et Plante herbacée pouvant attein-
acclimatée), originaire d'Amér- dre 1 m, feuilles elliptiques, de
ique tropicale. 6 à 19 cm, aiguës ou acuminées;
épis étroits de 10 à 40 cm, pubé-
ruleux; fleurs verdâtres, sépales
linéaires, de 4 mm, pétales
absents; akène linéaire-cunéaire,
de 6 mm, avec des soies courbées
Voucher : Jiménez, 24, ]B5D d'environ 2 mm, à la pointe.

338 Tramil
,~

N oms vernaculaires
Cuba, Panama et
Rép. Dominicaine : anamù
Dominique: koujourouk
Guatemala: apacin
Haïti: avé, veven pyant
Petiveria alliacea L.
Honduras : ipacma
San Andres
et Providence : guinea hen
Guadeloupe : danday, douvan nèg
Martinique: arada, douvan nèg,
zèb simityè
Guyane: douvan douvan,
radyé pyan, liane ail

Pharmacopée caribéenne 339


Petiveria alliacea
·····································_·····_ _ ~ _ _·_.MHH••••••• ••••• _ ••••••• _

:_ ••• _ •• _ ••••••••••••••••••••••• H •••• _ •••••••• _ •• _ •• _ •• .M •• M.M ••• M_· •• _ •__ _ •••• __ • .~. __ ._ •• _"'

Chimie Activités biologiques


La plante entière renferme des Différentes préparations de la
triterpènes : acétate d'isoarbinol, plante ont été testées contre des
cinnamate d'isoarbinol, couma- modèles in vitro de micro-
rines, B-sistostérol, pinitol, .allan- organismes. L'extrait hydro-
toïne, alcool lignocérylique, alcoolique (70 %) des parties
acide lignocérique, lignocérate aériennes est inactif, à la dose de
de lignocéryle et friedelinol':". 100 ug/ml sur des souches de
Plasmodium falciparum, agent
La racine contient des dérivés
causal du paludismes. L'extrait
sulfurés : benzyl-hydroxy-éthyl-
aqueux n'est pas actif contre
trisulfide, trithiolaniacine et des
Pseudomonas aeruginosa, Staphy-
dérivés benzéniques : benzaldé-
lococcus aureuss ni contre Trico-
hyde, acide benzoïque, dibenzyl-
phyton sp., mais il est actif, à la
trisulfide, nitrate de potassium
concentration de 1 ml/plaque
et B-sistostérol'<.
contre Epidermophyton floccosum',
La feuille contient de l'allantoï- La macération hydro-alcoolique
ne, du nitrate de potassium, de est inactive sur Streptococcuspyo-
l'alcool lignocérylique, et les genes et Streptococcus pneumoniaeï,
acides linoléique, nonadéca- L'extrait éthanolique (60 %)
noïque, oléique, palmitique et n'est pas actif sur Candida albi-
stéarique>, cansi,
Les branches renferment de l'al- La feuille et la branche de la
lantoïne, de la N-méthyl-4-trans- plante contiennent un principe
méthoxyproline, du nitrate de actif hypoglycémiant. Par admi-
potassium et de l'acide lignocé- nistration orale à des souris, un
rique>. La tige contient du ben- extrait contenant ce principe
zyl-hydroxy-éthyl-trisulfide, de diminue de 60 % le taux de glu-
la trithiolaniacine,du benzaldé- cose dans le sang des animaux
hyde et de l'acide benzoïque'<. traités>.
Les inflorescences renferment
Dans un test clinique en double
un glucide: le pinitol>,
aveugle, l'administration de
Travaux TRAMIL4 200 ml de l'extrait filtré obtenu
Tri phytochimique préliminaire à partir de la décoction de 15 g/l
(racine) : de plante entière séchée à 22
alcaloïdes: - saponosides:+ patients souffrant d'arthrite
flavonoïdes : - polyphénols:+ osseuse, n'a pas provoqué d'anal-
quinones: - tanins: gésie significative par comparai-
stéroïdes, terpénoïdes : + son avec un groupe témoin ll.
L'administration orale de l'ex-
trait de racine a montré une acti-

340 Tramil
Petiveria alliacea
, - --_.. __.__ _._..__ .
'-'-'---'-~---- _-----------~~~~~ ~_._ ..
. ..
. -
_ __.._
. -------.-..- .•.••..•.•.. .. ..
_.._. _
~ ~- ~ ~.--- - '-'·'1
_._._.._._--_..~.~-..__ ._....•._.~--_ _ )

vité anti-inflammatoire chez le Travaux TRAMIL14,15


rat. L'extrait hydro-éthanolique In vitro, la décoction de la plan-
de racine (1 mg d'extrait corres- te ne montre pas d'activité anti-
pondant à 7,7 mg de racine microbienne sur Staphylococcus
séchée), appliqué localement et aureus, Bacillus subtilis,Escherichia
testé dans le modèle de granu- coli, Pseudomonas aeruginosa et
lôme de coton et de dermatite Candida albicans.
par huile de coton, montre une
Dans le modèle de pleurésie
activité anti-inflammatoire signi-
induite par la carraghénine chez
ficative (bien qu'inférieure à celle
le rat, la décoction ne montre pas
provoquée par la dexaméthaso-
d'effet anti-inflammatoire sus-
ne). Cette activité est probable-
ceptible d'être attribué à son
ment liée à l'inhibition de la
administration.
cyclo-oxygénase selon un méca-
nisme similaire à celui du naxo- In vitro, la décoction de la plan-
prène, un inhibiteur classique de te induit la contraction du
cette enzyme'>, muscle lisse (utérus, iléon, tra-
chée, aorte, fundus gastrique)
Travaux TRAMIL13 sur des préparations d'organes
La détermination de l'activité isolés.
anti-inflammatoire a été réalisée
au moyen du modèle d'œdème
de la patte du rat induit par la
Toxicité
carraghénine. La détermination La DL50 de l'extrait hydro-étha-
de l'activité analgésique a été nolique de racine administré par
évaluée par inhibition des voie intragastrique à des rats
contorsions induites par l'acide mâles durant 15 jours est supé-
rieure à 1,27 kg/kg>,
acétique administré par voie
intrapéritonéale chez la souris. L'administration à des souris
Les expériences ont été réalisées albinos des extraits éthanolique
à partir d'une décoction de et aqueux des parties aériennes
feuille et les doses sont expri- de la plante, par voies intrapéri-
mées en g de plante séchée. tonéale, intramusculaire et intra-
L'administration orale de thécale produit des signes de
toxicité-s.
6,25 g/kg de feuille inhibe signi-
ficativement l' œdème de la patte L'administration orale de l'ex-
de rat induit par la carraghéni- trait de racine montre une faible
ne. L'administration orale de toxicité chez le rat. L'extrait
lOg/kg diminue de manière hydro-éthanolique de racine
significative les contorsions (1 mg d'extrait correspondant à
induites par l'acide acétique chez 7,7 mg de racine séchée) en
la souris. contact local avec la peau des

Pharmacopée caribéenne 341


Petiveria alliacea

rats, n'a pas produit de réaction Posologie


d'irritabilité pendant les 15 jours
Travaux TRAMIL17
d'application»,
La poudre de racine et de tige
Travaux TRAMIL13 est préparée à partir du matériel
Aucun signe extérieur de toxi- séché, moulu et tamisé. Une
cité n'a été observé chez la sou- dose d'application en cas de
ris durant la période d'observa- sinusite (rhume) consiste en une
tion de 7 jours consécutive à une aspiration légère de 0,2 à 0,5 g
administration unique par voie de la poudre fine que l'on a obte-
orale de décoction de feuille, à nu de la sorte.
raison de lOg/kg.
La décoction de racine utilisée
Travaux TRAMIL14 sous la forme de bains peut se
L'administration de la décoction préparer avec 100 à 200 g de la
de la plante, par voie orale, à des drogue végétale, dans une quan-
souris, à des doses atteignant tité d'eau suffisante.
10 g/kg n'a provoqué aucun
décès.
La décoction ne présente pas de
génotoxicité sur les cellules ger-
minales de la souris mâle.

342 Tramil
Petiveria alliacea

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Pharmacopée caribéenne 343


Pimenta dioica
MYRTACEAE

L""-.tUI",,"'L ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1---------------------,

U sages significatifs : Avertissement:


vomissements : graine, en Pas de contre-indications
décoction avec sel, voie orale, connues, et pas de recom-
en association avec Cinnamo- mandation particulière en ce
mum oerum. qui concerne son mode d'em-
ploi ou de préparation.

__·_--_············ ..
f-·--~-·_--~-_········~·-··-----_·

Répartition géographique Description botanique


Amérique centrale et le bassin Arbre, de 8 à 20 m, au tronc
des Caraibes. droit et aux branches dressées,
feuilles persistantes, opposées,
obovées ou elliptiques, de 9 à 20
cm de long, de 3 à 9 cm de large,
réticulées, fleurs odorantes, 4
pétales blancs, de 2 à 2,5 mm de
long, nombreuses étamines
blanches en panicules, fruit aro-
matique, arrondi, de 2 à 10 mm
de long et de 4 à 6,5 mm de
large, marron foncé à maturité,
Voucher : Jiménez, 1503, JB5D avec une ou deux graines.

344 Tramz1
Noms vernaculaires
Pimenta dioica CL.) Merr. Petites Antilles: bwaden'n,
bois d'Inde
Rép. Dominicaine : malagueta*
Pays francophones : piment de la
Jamaïque

*Cette espèce n'a pas été signalée dans l'île d'Hispaniola


et la graine est importée d'autres pays de la Caraïbe pour
ses usages culinaires et médicinaux (n. e).

Pharmacopée caribéenne 345


Pimenta dioica
--- _._. __.. _ - - -
... .. __ ._-----_..•.
c:<";·.;.:;;··:;;,:,y.,.~<.c.J,.2"I::;;;:;:O

Chimie l'amplitude, le tonus et la fré-


La drogue du commerce (fruit quence des contractions dimi-
sec récolté avant maturité) nuent significativement.
contient de 2 à 5 % d'huile
Sur l'utérus isolé de souris, pour
essentielle, avec environ 35 %
des concentrations comprises
d'eugénol, 40 à 50 % d'eugénol-
entre 3,2 et 25,6 mg/ml, on a
méthyl-éther, et la présence de
constaté une augmentation signi-
caryophyllène, de cinéol, d'acides
ficative de l'amplitude, du tonus
gras, d'une résine, d'amidon,
et de la fréquence des contrac-
d'acide malique, d'oxalate de cal-
tions due aux préparations étu-
cium et de tanins'<.
diées.
Travaux TRAMIL5
L'étude d'une éventuelle activité
llcti~tés biolo~ques
antiémétique a été réalisée en sui-
Travaux TRAMIL4 vant les méthodes de Janssen et
Les expériences ont été réalisées de Burkman, sur des rats mâles,
à partir d'une décoction aqueu- en administrant la substance fai-
se (l0 minutes) de graine du sant l'objet de l'étude par la voie
commerce, neutralisée chimi- intra-péritonéale, avant l'admi-
quement à pH7. La recherche nistration par voie intraveineuse
d'une éventuelle activité muscu- de l'agent inducteur de l'émèse,
lotrope s'est réalisée in vitro, sur dans le cas présent, l'apomor-
l'iléon isolé de rat et sur l'utérus phine. L'activité a été évaluée à
isolé de souris (provenant d'ani- travers le comportement com-
maux en période d'oestrus). pulsif de ronger; on a également
L'extrait a été ajouté au bain d'or- utilisé la méthode de Deshpande
gane isolé (35 ml de capacité), en chez des colombes, en adminis-
cycles de 5 à 10 minutes, selon la trant l'émétique par la voie intra-
rapidité de la réponse obtenue, péritonéale (2 mg/kg). L'efficacité
pendant une durée totale de 90 du traitement a été évaluée à tra-
minutes. Les concentrations sont vers l'augmentation de la fré-
exprimées en mg de graine/ml de quence du picotage.
solution du bain d'organe.
On a étudié l'éventuelle activité
Sur l'intestin isolé de rat, à faible antihistaminique au moyen du
concentration (1 mg/ml), la test de l'aérosol d'histamine sur
décoction de graine augmente, des cobayes, (méthodologie de
mais de manière peu significati- Stone), et sur des lapins, (métho-
ve, l'amplitude, le tonus et la fré- dologie de Herxheimer); le pro-
quence des contractions de duit de référence utilisé dans le
l'iléon. A des concentrations plus groupe témoin a été la promé-
fortes (32 mg/ml et au-delà), thazine.

346 Tramil
Pimenta dioica
L_ ..~. __ ~.. .. ~_ ....._...~. __ ~... _~... _. .__ ~_ .. _ . ~ . _

Les extraits aqueux: (1: 1) de grai- d'extrait correspondant à 25 %,


ne de la plante n'ont pas mon- 50 % et 75 % de la DL50, ou à
tré d'activité antiémétique ou défaut, de la dose maximale sus-
antihistaminique. ceptible d'être administrée dans
les conditions de l'expérience, à
savoir, 25 ml/kg (correspondant
Toxicité à 25 g de matériel végétal sec/kg).
Travaux TRAMIL4 Les doses sont exprimées en g de
La recherche de la toxicité aiguë matériel végétal. La DL50 par
a été réalisée chez la souris, par voie orale chez la souris est égale
l'administration par voie orale et à 24,4 ± 4,84 g/kg. Par voie intra-
intra-péritonéale d'une décoction péritonéale, elle est égale à 5,00
aqueuse (10 minutes) de fruit du ± 1,46 g/kg, L'administration
commerce, neutralisée chimi- quotidienne de 18,75 g/kg à des
quement à pH7. La période souris, par voie orale, pendant 30
d'observation consécutive à l'ad- jours, n'a provoqué aucun décès
ministration a été de 10 jours. La attribuable à la plante.
toxicité subaiguë a été étudiée Toutes ces données indiquent
chez la souris par l'administra- . une toxicité extrêmement faible
tion par voie orale, tous les jours, pour le fruit de cette plante.
pendant 30 jours, de quantités

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Pharmacopée caribéenne 347


Pimenta racemosa
MYRTACEAE

_ _ m _ _ mmm _ _ m __ J ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS -TRAMIL} - mmmmmm_mmm _ _ " ' \

1
Usages significatifs : Avertissements: 1

- rhumatisme: feuille, extra- Des précautions s'imposent i


ction de l'huile, en massage dans le cas de personnes pré- 1

local; disposées à souffrir de der- !


- maux de dents : feuille pilée, matites atopiques ou avec des 1

en application, en association antécédents d'allergie à l'eu-


avecAUium sativum et Syzy- génol.
gium aromaticum. )

Répartition géographique Description botanique


Originaire du bassin des Caraibes, Arbre pouvant atteindre 15 m,
cette plante est cultivée sous les très aromatique. Feuilles ellip-
tropiques. tiques, oblongues ou obovées, de
4 à 15 cm, arrondies ou obtuses,
aiguës à l'apex, coriaces. Pani-
cules à fleurs nombreuses, pou-
vant atteindre 8 cm, glandu-
leuses; lobes du calice de 1 mm,
triangulaires; pétales blancs ou
roses, de 3 à 4 mm. Baies
ovoïdes à subglobuleuses, de 8 à
Voucher : Jiménez, 60, JB5D 10 mm, noires.

348 Tramil
N oms vernaculaires
Pimenta racemosa var. racemosa Dominique : bay-run
CP. Miller) ].WMoore bwaden
Rép. Dominicaine : bay run, berrôn
Haïti: bwa-béronm,
malaguette,
fèy ésans jiwôf
Guadeloupe,
Martinique, Guyane: bwaden'n

Pharmacopée caribéenne 349


Pimenta racemosa
. .. - , __. ._0._..__ ._ _._._._ _ _.._ _ _.__ _ _.._ !

Chimie Pimenta racemosa produit au


On considère qu'il existe 3 varié- maximum 3,9 % d'une huile
tés très proches du point de vue essentielle, dont le composant
morphologique. La plus couran- majoritaire est l'eugénol (56 %
te est la variété grisea ; les deux environ), le chavicol (22 %) et le
autres diffèrent de celle-ci par myrcène (21 %); au contraire,
l'odeur des feuilles et, par consé- les variétés anisées renferment
quent, par la nature des huiles environ 43 % de.méthyl-eugénol
essentielles qu'elles contiennent. et 32 % de méthyl-chavicol et les
L'huile essentielle de la feuille variétés citronnées se caractéri-
représente de 1 à 3 % du poids sent par la présence prépondé-
du matériel végétal frais. rante du citral qui peut repré-
Pour la variété grisea, on peut senter plus de 80 % du contenu
total de l'huile essentielle>,
regrouper les constituants chi-
miques en trois groupes :
- les hydrocarbures monoterpé-
niques : le myrcène (majoritai- Activités biologiques
re), l'allo-cymène, le limonène, L'huile essentielle de Pimenta
l'œ-phellandrène et le dipentène racemosa est antifongique, in
(minoritaires) uùro, contre des souches de
- les monoterpènes aldéhy- Microsporum canis, à la concen-
diques; le citral, le citronellal et tration de 100 ppm, de Tricho-
le géranial phyton interdigitale, Trichophyton
-les éthers phénoliques : l'eugé- mentagrophytes, Trichophyton
nol (majoritaire), le méthyl-eugé- rubrum et Candida albicans, à la
nol, le chavicol, le 3-4 dimé- concentration de 200 ppm et
thoxyallylbenzène, le méthyl- contre Aspergillus fumigatus, à la
chavicol (minoritaires). concentration de 400 ppm-.

Cette composition reste relati- A la dose de 30 mg/animal, elle


vement constante en fonction du ne produit pas d'activation des
lieu et de la période de récolte. glutathion S-transférases chez la
souris, en administration par
La variété à odeur de citral est
entubation gastriques.
très riche en cette substance et
contient peu d'eugénol. La varié- D'autres rapports indiquent que
té à odeur d'anis, ne renferme l'extrait aqueux de feuille ne
pas non plus de quantités appré- montre pas d'activité antibacté-
ciables d'eugénol et se caracté- rienne, in vitro.
rise par sa teneur en dérivés du L'eugénol est un antiseptique,
chavicol et du méthyl-eugénol-».
un anesthésique local et un anal-
En termes généraux, l'hydrodis- gésique dentaires"; il est actif
tillation des parties aériennes de contre Trichomonas vaginalis;

350 Tramil
Pimenta racemosa
,...
L.
_ _
_
~

_
.
_ _ .

c'est un spasmolytique, un para- 20 mg/kg), mais il doit être


sympathicolytique et un vasodi- considéré comme important (la
latateur périphériques. Le 3-4 DL50 des insecticides chlorés est
diméthyloxyallylbenzène est un de 500 mg/kg).
sédatif et un narcotique dans des 3. Les animaux qui ont survécu
modèles expérimentaux de rats sont revenus à leur état normal
et de poissons; il protège contre en 2 à 4 jours et n'ont pas pré-
les doses léthales et convulsion- senté de séquelles apparentes
nantes de la strychnine". provoquées par les traumatismes
initiaux.

En ce qui concerne ces résultats,


Toxicité il faut tenir compte du critère
L'extrait aqueux de feuille ne énoncé par Duke lors du
montre pas d'effet mutagénique, Séminaire Tramil6 (1992) selon
in uitro'". lequel n'importe quelle huile
Le contact avec la plante peut essentielle, à des doses supé-
provoquer une dermatite", et cet rieures à 400 mg, est susceptible
effet est probablement dû à l'eu- de provoquer des réactions
gènol!'. toxiques.
Travaux TRAMIL2 Travaux TRAMIL12
La recherche de la toxicité aiguë La recherche de la toxicité aiguë
de l'huile essentielle provenant a été réalisée chez la souris, par
de la plante entière a été réalisée administration d'une décoction
par voie orale chez la souris et aqueuse (10 minutes), neutrali-
elle a montré que : sée chimiquement à pH7, de
1. même à des doses non léthales, feuille sèche broyée, provenant
la consommation de faibles quan- de la République Dominicaine,
tités d'huile essentielle a provo- par la voie orale et par la voie
qué des traumatismes chez l'ani- intra-péritonéale. La période
mal, en particulier au niveau du d'observation consécutive à l'ad-
tractus digestif. Les observations ministration fut de 10 jours. La
anatomo-pathologiques ont mon- toxicité subaiguë a été étudiée
tré des ulcères ouverts, la nécro- chez la souris par administration
se de l'estomac et des hémorra- orale quotidienne, pendant 30
gies intestines à des doses plus jours, d'une quantité d'extrait
élevées. correspondant à 25 %, 50 % et
2. La DL50 (par voie orale) est 75 % de la DL50' ou à défaut,
estimée à 443 mg/kg chez la sou- de la dose maximale susceptible
ris, chiffre qui n'est pas indica- d'être administrée dans les
tif d'une grande toxicité (celui conditions de l'expérience, soit
de la strychnine est établi à 25 ml/kg (correspondant à 25 g

Pharmacopée caribéenne 351


Pimenta racemosa
L _
.................._
_ _
_...
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. ~ __
_ _.- . ., ~.:::.=~::= .
~= .;J
de matériel végétal sec/kg). Les tient pour acceptable un rende-
doses sont exprimées en ment de 4 % pour l'huile essen-
grammes de plante sèche. La tielle, l'application locale, au
dose maximale susceptible d'être niveau des gencives, de 5 g de
administrée par la voie orale dans feuille, fournirait au plus 0,2 ml
les conditions de l'expérience d'huile essentielle sur la surface
(25 g/kg) n'a provoqué aucune de contact, dont 112 ug seraient
toxicité apparente chez la souris. de l'eugénol, quantité supérieu-
La DL50 par voie intra-périto- re à celle qui est nécessaire pour
néale a été de 2,08 ± 0,27 g/kg. produire les effets thérapeutiques
L'administration quotidienne de désirables et inférieure à 1 % de
18,75 g/kg, par la voie orale, chez la DL50 par voie orale chez la
la souris, pendant 30 jours, n'a souris. On en conclut que l'ap-
provoqué aucun décès attri- plication de la dose traditionnelle
buable à l'extrait. est efficace et sans danger.
Toujours en partant des mêmes
Posologie hypothèses, l'application topique
sur la peau d'huile fixe, dans
Travaux TRAMIL13 laquelle on aurait fait cuire 30 g
Les teneurs en huiles essentielles de feuille, fournirait au maxi-
obtenues par hydrodistillation à mum 1,2 ml d'huile essentielle,
partir d'échantillons provenant ce qui est inférieur à 4 % de la
de feuilles vertes récoltées dans DL50' par voie orale, chez la
diverses régions de Guadeloupe, souris, et que celle-ci contien-
pendanttrois périodes de récol- drait 0,67 ml d'eugénol. En
te différentes, sont comprises tenant compte du fait que l'ab-
entre 0,7 % et 1,6 % (avec une sorption percutanée, même dans
moyenne de 1,1 %). Les usages des conditions optimales de
traditionnels, sous forme de vasodilatation locale, est très net-
décoction (pour laquelle sont tement inférieure à l'absorption
utilisées généralement au plus 5 orale, il apparaît que l'applica-
feuilles de l'espèce), représentent tion de la dose traditionnelle est
un poids égal ou inférieur à 2,5 g efficace et sans danger.
de plante fraîche. Dans ces
conditions, on peut conclure que En conclusion, nous recom-
le taux d'huile essentielle présent mandons des doses maximales
est nettement inférieur aux doses de feuille de 5 g pour application
susceptibles de provoquer des sur les gencives et de 30 g pour
effets nocifs. application sur la peau.
Travaux TRAMIL14
Si on considère qu'il s'agit de
rendements maximaux et si l'on
- - _........•.•._ - - - _ _-
352 Tramil
Pimenta racemosa
_-
..........._ _..__ _.. _ _ _ _ _.
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Pharmacopée caribéenne 353


Piper auritum
PIPERACEAE

...................---------[E NQUÊTE ET RECOMMANDATIONS 1'RAMD:1- --------1


Usages significatifs : Avertissements:
- hypertension : feuille, en La teneur élevée de safrol dans 1

infusion, voie orale. l'huile essentielle oblige à


recommander de prendre des
précautions pour l'usage à
long terme. Cet usage en
conséquence classé dans la
catégorie « TOX» doit donc
être déconseillé et considéré
comme contre-indiqué.

L. _._........ . . .. _ __ ....1

Répartition géographique Description botanique


Native du Sud-Est du Mexique Arbuste herbacé, de 2,5 à 5 m de
et de la Colombie, cette plante haut, à gros tronc. Feuilles
est cultivée et naturalisée à Cuba alternes, elliptiques, ovales à
et dans le Sud-Est de la Floride. ovées, de 15 à 50 cm de long et
de 8 à 31 cm de large, très
inégales et extrêmement cortées
à la base. Fleurs en minces épis,
de 10 à 25 cm de long et de 3 à
Voucher : Giron, 273, CFEH 5 mm de large':

354 Tramil
Piper auritum Kunth

N oms vernaculaires
Guatemala : hoja de Santa Maria
Pays francophones : feuille de Ste Marie

Pharmacopée caribéenne 355


Piper auritum

Chimie hétérocycles oxygénés : acides


La plante entière contient des pipérochromanoïque et pipéro-
dérivés aporphiniques- et pro- chromènoïque-s,
duit entre 0,47 % et 0,58 %
environ d'une huile essentielle 1 Arull~e~edelOOgdeœuille,:
de couleur jaune qui renferme, eau: 80,4 %} protéines: 4,25 g; lipides:
1,82 g; glucides : 8,25 g; fibres: 2,8 g;
entre autres composants, de la cendres: 2,48 g; calcium: 317 mg; phos-
céfaradione A et B. La feuille phore : 49 mg; fer: 4,8 mg; sodium:
contient également des compo- 18 mg; potassium: 373 mg; carotène:
sés phénoliques et de l'aurantia- 5,95 mg; thiamine: 0,12 mg; ribofla-
vine: 0,28 mg;niacine: 1,97 mg; acide
mide l et II.
L~~~~~~qu~. : 49,~~_g_. _
La feuillecontient une huile essen-
tielle riche en lignanes, monoter- f3;El;:;;:t"":'7~~n

pènes, diterpènes et sesquiter- Activités biologiques


pènes, dont le composant principal L'extrait aqueux de feuille et de
est le safrol (de 70 à 85 % du branche administré par voie
contenu total de l'huile essentiel- intraveineuse chez le chien, à la
le) ainsi que de I'élémicine, de l'eu- dose de 0,1 ml/kg, montre une
génol et de la myristicine. Les activité hypotensive; l'extrait
monoterpènes sont constitué par éthanolique (95 %) de feuille et
les composants suivants: boméol, de branche, à la dose de
acétate de bornéol, 8-cadinène, 0,33 ml/l, in vitro, présente une
camphène, camphre, a- et B-phel- activité spasmogénique sur
lan:drène, B-caryophyllène, 1,8 l'iléon isolé de cobaye et stimu-
cinéol, paracymène-ê-ol, paracy- lante sur l'utérus isolé de rat;
ménène, limonène, linalol, myr- l'extrait éthanolique est vasodi-
cène, a- et B-pinène, sabinène, a- latateur in vitro à la concentra-
et B-terpinène, terpinolène et a- tion de 3,3 ml/l''.
thuyène. Elle contient également
le diterpène transphytol et les ses- Le safrol et l'élémicine sont sus-
quiterpènes : acadine-1-4-diène, ceptibles de produire des effets
B-bisabolène, B-borbonène, caryo- psychotropes ou hallucinogènes".
phyllène, caryophyllène-oxyde, a- Il est probable que le myrcène
copahène, œ-cubénène, a-élémè- possède une activité d'agoniste a-
ne, humulène, a-murolène et 2-adrénergique sur la tension arté-
spatulénol. La feuille contient éga- rielle et d'agoniste de type opiacé
lement du B-sisrostérol (un sté- sur la réponse nociceptivew".
roïde), des benzénoïdes : acide
pipéroïque et un dérivé de l'aci-
de benzoïque, un flavonoïde, des Toxicité
alcanes et dérivés d'alcanes: n- Le safrol et l'élémicine provo-
héxadécane et nonan-2-one et des quent des effets hallucinogènes

356 Tramil
Piper auritum
......................... _._-_.~

........... ..J

à fortes concentrations. Le pre- L'eugénol est l'un des agents res-


mier de ces composés est un ponsables de l'irritabilité cuta-
agent mutagénique et cancéri- née de certaines huiles essen-
gène lors d'utilisations prolon- tielles, car son contact avec la
gées 9 , 16 . peau peut déclencher une der-
matite'".

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Pharmacopée caribéenne 357


Plantago major
PLANTAGINACEAE

r--·······················_·-i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL i--- ------.

Usages significatifs: Avertissements :


- conjonctivite (e ceguera») : La qualité pharmaceutique
feuille, jus, en instillation; microbiologique des prépara-
feuille, infusion, en bains tions artisanales ophtalmolo-
d'yeux. giques de plantes médicinales
ne peuvent être garanties plus
de 6 heures après leur prépa-
ration. C'est pourquoi nous
recommandons de ne pas les
employer au-delà de ce laps de
temps.

Répartition géographique Description botanique


Cosmopolite, la plante est origi- Herbe pérenne, rhizome court et
naire d'Europe. gros, feuilles ovées, entières ou
dentées, pouvant atteindre
35 cm, scapes de 5 à 90 cm, épis
linéaires-cylindriques, denses, de
5 à 25 cm, fleurs assises, sépales
ovés, verts, capsules ellipsoïdes
Voucher ; Rouzier, 150, SOE;
de 2 à 4 mm, circoncises dans la
Fournet, 5244, GUAD partie médiane.

358 Tramil
Plantago major L. Noms vernaculaires
Dominique: planten
Haïti: planten, millet
Guadeloupe,
Martinique et Guyane : planten, plantain
Rép. Dominicaine : llantén

Pharmacopée caribéenne 359


Plantago major
c::-:::.::----::::::::::.:::=-_:. .::.::::=-=-_~ _.::::::::=::::::-:_::::::::.::::::::::::::::::J

Chimie isolé de cobaye et montrent des


L'extrait aqueux de la plante propriétés analgésiques dans le
contient des flavonoïdes, des modèle d'algie induite par une
saponines, des stéroïdes et des injection de carraghènine".
alcaloïdes. La plante entière ren-
Chez le rat, la décoction de
ferme également des glucosides
feuille est légèrement diuré-
d'iridoïdes (aspéruloside, aucu-
tique" et diminue la perméabi-
bine, ixoroside, mélampyroside,
lité capillaire». L'extrait aqueux
plantarénaloside). Les parties
de la plante possède un effet
aériennes contiennent de l'au-
anti-inflammatoire démontré
cubine et du maioroside'>,
chez le rat dans différents
Dans la feuille, on été mis en évi- modèles expérimentaux et une
dence les composés suivants : activité tonifiante des vaisseaux
aucubine (0,81 % du poids sec sanguins!'.
de la feuille)", plantamajoside-,
L'administration successive de
catalpol, manitol, sorbitol, émul-
l'extrait de feuille à des doses de
sine, invertine, peptine>, les
80, 160, 320 et 640 mg/kg, par
acides citrique, oxalique et ascor-
voie intragastrique, produit une
bique, carotène, ainsi que des
légère diminution de la tension
gomme, du mucilage, des résine
artérielle; l'administration par
et des tanins (0,46 %)6.
voie intraveineuse du même
.__ _-_._-_._- _._-_.__._- - _._ ._------_·-·-·············-·-·-:1
Analyse proximale de 100 g de feuille
extrait aux doses de 10, 20, 40
1:fraîche? :calories: 61; eau: 81,4 %; pro- et 80 mg/kg à des rats Wistar
téines : 2,5 %; lipides: 0,3 %; glucides: produit une hypotension arté-
14,6 %; cendres: 1,2 %; calcium : rielle; cet effet est antagonisé par
184 mg; phosphore : 52 mg; fer: 1,2 mg;
la diphenhydramine, mais non
sodium: 16 mg; potassium: 277 mg;
carotène: 2520 ug;nbotlavine :0,28 mg; par l'atropine». D'autres études
niacine:0,8 ~; acide ascorbique: 8 mg. effectuées au Honduras mon-
trent que l'extrait aqueux pro-
Une étude similaire portant sur duit chez les animaux des effets
sa composition en glucides, pro- centraux et périphériques du
téines, lipides, vitamines et sels type : passivité, perte du réflexe
minéraux de la feuille met en évi- auriculaire, bradypnée, énoph-
dence ses propriétés nutrition- talmie, qui résultent de l'hypo-
nelles", tension artérielle induite'>.
In uùro, sur trachée isolée de
Activités biologiques cobaye, l'extrait de feuille, aux
doses de 200, 400, 800, 1 000 et
Les feuilles et la racine de la
3 200 ug/ml produit une relaxa-
plante présentent des qualités
tion dose-dépendante de la mus-
antispasmodiques sur l'iléon
culature, même en présence de

360 Tramil
Plantago major

sérotonine, d'histamine ou dose de 1,2 ml/kg, accélère le


d'acéthylcholine. Par contre, elle rétablissement de la morpholo-
ne produit pas d'effets signifi- gie normale et la guérison d'af-
catifs sur la mécanique respira- fections utérines>. En applica-
toire, à l'exception d'une dimi- tion locale, la feuille possède une
nution du volume de ventilation activité antiprurigineuse>.
à la dose de 40 mg/kg, sans affec- L'extrait aqueux des parties
ter toutefois le volume de venti- aériennes de Plantago rnajor
lation par minute 14 • et de Plantago lanceolata, de
Administré pendant 15 jours à même que la décoction à 50 g/l
des lapins, l'extrait de feuille ne possèdent des propriétés anti-
produit pas d'effet de protection inflammatoires et antiseptiques
contre le choc anaphylactique modérées pour usage stomato-
induit par l'albumine d'oeuf15, logique dans le traitement des
mais la plante exerce une activi- parodontopathies d'intensité
té immunomodulatrice et sti- moyenne ou faible>'.
mulante de la phagocytose des Travaux TRAMIL25
granulocytes», L'extrait aqueux de feuille, dans
L'emploi d'une fraction chro- le modèle d'œdème de la patte
matographique de feuille séchée, de rat induit par la carraghéni-
par voie externe, à la dose de ne, produit un léger effet anti-
10 %, accélère la guérison de inflammatoire, non significatif.
plaies chez le lapin 17.
In vitro, la décoction de feuille se Toxicité
montre active sur Escherichia coli La décoction de Plantago
et Staphylococcus aureus, isolés de rnajor et de Plantago lanceo-
sécrétions de patients souffrant Lata, à des concentrations allant
de conionctivite», L'extrait de de 15 à 25 g/l pour l'adminis-
feuille sèche possède une activi- tration orale et de 50 gll pour
té cytotoxique, in vitro, sur des l'application en bains de bouche,
cultures cellulaires de sarcome à des doses allant jusqu'à 240 ml
180 19 • toutes les 4 à 6 heures, ne pro-
Chez les humains, l'administra- duit pas de manifestations objec-
tion orale d'un extrait aqueux tives ni subjectives de toxicité,
chaud de parties aériennes pro- intolérance ou effets indésirables
duit un effet diurétique-v. La cliniquement observables chez
décoction de la plante entière des patients en traitement phy-
sèche possède une activité anti- tothérapeutique>,
virale>'. Par voie orale, un extra- Les parties aériennes incorpo-
it de la plante entière sèche, à la rées à raison de 40 % dans le

Pharmacopée caribéenne 361


Plantago major
I-=-:-~~-·· ...:-:-::=====---=--=====~:_:~--:-:-==----------:--------J
f . :: 1

régime alimentaire du bébé sou- Posologie


riceau n'ont pas d'effets néphro- La FDA classe cette plante
toxiques>, comme "Herb of Undefined
Travaux TRAMIL25 Safety" (remède végétal dont la
L'administration de l'extrait sûreté n'est pas définie)",
aqueux de la feuille à des rats par Une étude des posologies réali-
voie intraveineuse, aux doses de sée en Chine indique pour la
30, 100, 300 et 1 000 mg/kg a plante entière, à l'état sec, la dose
révélé ceci : de 1 g, et pour l'extrait liquide
Dose léthale84 (DL84) :475 mg/kg celle de 2 g, comme doses de
Dose léthale50 (DLSO) : 175 mgtkg traitement quotidien.
Dose léthale 16 (DL16) : 64 mg/kg

r~~-"--- _ _._ _.-.--------.. --- ---.. ,._._- .

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Pharmacopée caribéenne 363


Pouteria sapota
SAPOTACEAE

------il ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL : - i- - - - - . .

Usages significatifs : Avertissements:


- dyspnée (asthme) : La toxicité de l'amygdaline,
graine pilée, voie orale. présente dans la graine de
cette espèce, nous oblige à
classer l'usage interne de la
graine pilée contre la dyspnée
(asthme) en catégorie
«TOX» et nous recomman-
dons de déconseiller son
emploi, tout en reconnaissant
l'activité de ce composé.

Répartition géographique Description botanique


Native du Mexique jusqu'au Arbre pouvant atteindre 30 m.
Nicaragua, cette plante est cul- Feuilles largement oblancéolées
tivée dans d'autres régions tro- ou étroitement obovées, acumi-
picales du continent américain. nées, de 10 à 60 cm, parfois fine-
ment réticulées. Fleurs en glo-
mérules sur noeuds défeuillés;
de 6 à 8 sépales; corolle blanche
de 9 à 10 mm. Fruit ellipsoïdal
ou ovoïde à subglobuleux, de 8
à 20 cm; pulpe rouge; 1 à 2
Voucher : Jiménez, 20, JB5D graines, noires et lustrées.

364 Tramil
Poutelia sapota (Iacq.) H.E. Moore & Stearn
= Sideroxylon sapota]acq.
Calocarpum mammosum CL.) Pierre
N oms vernaculaires
Pays hispanophones: sapote
Petites Antilles : sapote

Pharmacopée caribéenne 365


Pouteria sapota
c==:::::::::::.::::=:::=~~=:==.-._-:::: ...._.:=-~-===::=:=~_J

Chimie Toxicité
La graine contient un hétérosi- Les hétérosides cyanogénétiques
de cyanogénétique, l'amygdali- constituent un petit groupe de
ne (ou R-amygdaloside), des composés d'origine naturelle
sucres, des protéines et des pouvant être hydrolysés par des
tanins'. enzymes végétales qui les trans-
forment en acide cyanhydrique
__ ,\;il.il
(composé toxique). De nom-
Activités biologiques breuses plantes contenant ce
L'enveloppe de la graine possè- composé renferment également
de une activité antiathérogénique des B-glucosidases actives qui
et déprime le système nerveux augmentent la disponibilité de
central. Les travaux réalisés sur l'acide cyanhydrique, avec
l'amande de la graine sont comme conséquence la possibi-
contradictoires. lité de provoquer des intoxica-
L'amygdaline est un principe tions dangereuses par toxicose
anti-inflammatoire, antitussif, cyanhydrique aiguë ou chro-
expectorant et, d'après certains nique>".
auteurs, préventif du cancer". Plus spécifiquement, l'amygda-
Une étude approfondie réalisée line est un hétéroside cyanhy-
à Cuba a montré les qualités drique qui est hydrolysé dans le
antimicrobiennes de différents tractus digestif et transformé en
types d'extraits de la fleur. Mais, prunasine (un monoglucoside)
étant donné qu'elles n'apportent qui sera absorbée à ce niveau'.
pas d'éléments nouveaux à l'ana- L'administration orale d'amyg-
lyse qui nous intéresse ici, nous daline peut être 40 fois plus
ne les incluons pas dans la pré- toxique que l'administration
sente monographie. endoveineuse.
La consommation de graines de
l'espèce voisine, Manilkara
zapata, est toxique chez l'hom-
me'>.

366 Tramil
Pouteria sapota

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Pharmacopée caribéenne 367


Prosopis juliflora
MIMOSACEAE

----1 ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL I-----~


i
Usages significatifs: Avertissements:
- affections oculaires : jus de Toute application dans les yeux
la feuille, en instillation. doit se réaliser en respectant les
mesures d'hygiène les plus
strictes, afin de garantir l'asep-
sie de la préparation. Il faut se
rappeler que la qualité phar-
maceutique et microbiologique
des préparations artisanales
ophtalmologiques de plantes
médicinales n'est plus garantie
6 heures après leur préparation.

Répartition géographique Description botanique


Native de l'Amérique tropicale. Arbre pouvant atteindre 12 m,
habituellement plus petit, armé
d'épines droites. Feuilles pou-
vant atteindre 20 cm, pennées, 1
ou 2 paires; de 12 à 20 paires de
folioles par penne, linéaire-
oblongues, sessiles, de 7 à
16 mm, obtuses ou mucronées.
Fleurs verdâtres ou jaunâtres, en
épis denses de 5 à 10 cm, calice
de 1 mm, pétales de 2,5 mm,
aigus. Gousse comprimée, fal-
Voucher : Pimente!, 1174, ]B5D quée, de 7 à 10 cm.

368 Tramil
Prosopis juliflora (Sw.) De.
= Mimosa juliflora Siv.
= Acacia cumanensis Humb.
Noms vernaculaires
Haïti : bayawond blan
Antilles françaises: lanni

Pharmacopée caribéenne 369


Prosopis juliflora
. 1

Chimie activité antispasmodique sur


Dans la feuille, ont été mis en l'iléon isolé de cobaye et une
évidence des alcaloïdes indo- activité diurétique, in vivo, chez
liques : juliflorine (ou juliproso- le rat'v.
pine), juliprosine, jufloricine et
Les activités antimicrobiennes de
julifloridine'>. Elle renferme éga-
la juliflorine et de la juliflorici-
lement de la sérotonine- et de la
ne ont été étudiées, in vitro, sur
prosopidione, un dérivé sesqui-
des germes Gram + et Gram -,
terpénique'. La jeune pousse
à des concentrations compa-
contient des hétérosides d'aci-
rables à celles de la benzylpeni-
de ellagique. L'écorce contient
cilline, streptomycine, érythro-
des tanins et des hétérosides de
mycine, gentamicine, trimetho-
flavonoïdes. Dans la racine, ont
prine, sulfamethoxazole, ampi-
été isolées deux nouvelles flava-
cilline et tétracycline. Sur germes
nones>".
Gram +, elles sont efficaces
Analyse proximale de 100 g de feuille contre Staphylococcus aureus,
sèches:eau: 0,0 %; protéines: 19,0 %;
lipides: 2,9 %;glucides: 69,6 %;fibres:
Staphylococcus citreus, Staphylo-
21,6 %; cendres: 8,5 %; calcium : coccus epidermis, Streptococcus pyo-
2080 mg; phosphore : 220 mg. genes et Sarcina lutea (1 ug/ml),
Streptococcus pneumoniae, Strepto-
Travaux TRAMIL9 coccus lactis, Corynebacterium
Un tri phytochimique prélimi- diphteriae var, mitis, Corynebac-
naire a montré la présence dans terium hofmannii et Bacillus sub-
la feuille d'alcaloïdes et de chro- tilis (5 ug/ml).
mophores lipophiles.
Elles n'ont pas d'effet d'inhibi-
tion significatif contre des
C-, . :;:;;;;.Z;t:Jfl
souches des genres Salmonella,
ilctivités biolo~ques Shigella, Proteus, Pseudomonas,
A la dose de 25 ug/ml, l'extrait Klebsiella, ni contre Escherichia
éthanolique (1: 1) des parties coli I Z, I 3 .
aériennes, in vitro, ne montre
aucune activité antibactérienne La juliflorine est active (CIM
sur les bactéries sensibles à l'ac- = 1,5 ug/ml) contre Trichophyton
tivité des principes actifs isolés à rubrum, Trichophyton violaceum,
partir de la plante!"; toutefois, la Trichophyton mentagrophytes,
teinture de feuille est active in Trichophyton tonsurans, Tricho-
vitro contre Neisseria gonorrhoea, phyton megninii, Trichophyton gal-
et produit une inhibition de linae, Microsporum canis, Micros-
croissance de 100 %11. porum nanum, M icrosporum
ferrugineum et Epidermophyton
L'extrait hydro-alcoolique (1: 1) floccosum, germes contre les-
des parties aériennes montre une

370 Tramil
Prosopis juliflora
..................~~ •...... -_ ,._._-_._..~

quelles la CIM de la griseofulvi- Les protéines et les glycopro-


ne est comprise entre 0,1 et téines retrouvées dans le pollen
O,S ug/ml, En outre, la juliflori- présentent une activité allergé-
ne inhibe Candida albicans (CIM nique'v'v, et provoquent des alté-
= O,OS mg/ml); l'activité de la rations électro-encéphalogra-
julifloricine sur cette levure est phiques se traduisant par des
comparable à celle du rnicona- dommages dans l'écorce céré-
zole et sur Candida tropicalis elle brale des rats, probablement dus
est supérieure à cette spécialité à des composés GABAergiques20 •
pharmaceutique. Néanmoins,
Travaux TRAMIL21
sur ces deux mêmes microorga-
0,1 ml d'extrait aqueux et de jus
nismes, l'activité est inférieure
de feuille ont été instillés dans le
à celle de I'econazolev->.
sac conjonctival inférieur de
Travaux TRAMIL15 lapins albinos de souche
L'extrait éthanolique de feuille UniValle et l'observation a été
montre, in vitro, une forte acti- faite 1 heure, 24, 48 heures et
vité antibactérienne contre 96 heures plus tard, selon la
Escherichia coli, Bacillus subtilis et méthode décrite par Draize.
Staphylococcus aureus. L'extrait aqueux et le jus de
feuille de Prosopis [uliflora
Toxicité n'ont provoqué aucun signe d'ir-
ritabilité ni de toxicité oculaire,
La gomme obtenue par incision
montrant ainsi leur innocuité sur
du tronc peut déclencher des
la cornée du lapin.
dermatites.
La DLSO de l'extrait hydro-étha-
nolique (1: 1) de parties
aériennes, par la voie intrapérito-
néale chez la souris, est égale à
0,7 S g/kg!". La consommation
prolongée de la gousse de la plan-
te est toxique pour le bétail'<!".
La juliflorine ne provoque pas de
signes de mutagénicité ni de car-
cinogénicité dans le test d'Ames,
aux doses employées comme
antimicrobien et antifongiquei-.
La julifloricine, administrée à des
souris, jusqu'à la dose de
40 mg/kg ne produit aucune
manifestation toxique'>,

Pharmacopée caribéenne 371


Prosopis juliflora

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Pharmacopée caribéenne 373


Pseudognaphalium

VISCOSUm
ASTERACEAE

---- --------::---.---.-.-----.- -..- -------- -------.--- --1


- - -- {_. ENQUETE ET RECOMMANDATIONS TRAMI~J----~1

Usages significatifs : Avertissements :


- crise de nerfs : décoction de Eviter son usage chez les
la feuille, par voie orale. femmes enceintes, les femmes
qui allaitent et, sur des
périodes prolongées, chez tous
les types de patients.

Répartition géographique Description botanique


Amérique tropicale et subtropi- Plante herbacée dressée, plus ou
cale. moins glandulaire-pileuse; lai-
neuse dans l'inflorescence.
Feuilles linéaire-lancéolées, pou-
vant atteindre 10 cm, obtuses à
acuminées, le faisceau glandu-
laire pileux, collant, l'envers lai-
neux. Inflorescence rameuse et
avec de nombreux capitules;
involucre blanc jaunâtre, de 5 à
Voucher ; Jiménez, 278, JB5D 7 mm, akènes glabres.

374 Tramil

<OTRAMIL

Pseudognaphalium viscosum (H.B.K.)


WA.Weber

N oms vernaculaires
Haïti : kamomiy

Pharmacopée caribéenne 375


Pseudognaphalium viscosum
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---~ .. _._ _
----------.-----.--~--------
._.. _. _.._.. ~i

.. j

Chimie d'une activite mutagénique


La plante contient des flavo- détectée dans le test d'Ames>.
noïdes : kaempférol, quercétol, La DL 50 du premier de ces
apigénine, lutéoline, chalicopté- composés a été établie à
rine et leurs dérivés méthoxylés-. 161 mg/kg, en administration
Travaux TRAMIL2,3 orale, chez le rat!'.
Les parties aériennes ne renfer- Travaux TRAMIV2
ment pas d'alcaloïdes ni de qui- 1. La DLO de la décoction de la
nones; mais elles contiennent plante entière, administrée par la
des flavonoïdes, des tanins, des voie orale à des souris, est supé-
saponosides et des stéroïdeslter- rieure à 25 g/kg de poids. La
pènes. DL50 par la voie intrapérito-
néale est égale à 1,58 ± 0,35 g/kg
(doses exprimées en poids de
Activités biologiques plante sèche).
L'apigénine a une activité anti- 2. Aucun changement appré-
inflammatoire et antiallergique- ; ciable dans le comportement,
c'est un relaxant du muscle lisse, dues à des troubles nerveux
un antispasmodique, un chola- d'origine centrale ou autonome
gogue et un antiseptiques. Le n'a été mis en évidence; Aucun
quercétol a une activité chrono- signe toxique attribuable à l'ad-
trope (+), antiarythmique et ministration de la préparation
antivirale; c'est un anti-inflam- n'a pu être mis en évidence.
matoire, un antiallergique', un 3. En ce qui concerne la toxici-
antiagrégant plaquettaire, un té subchronique, la dose maxi-
antiherpétique, un antioxydant, male de 25 g/kg, administrée par
un protecteur capillaire-" un la voie orale, n'a provoqué aucun
hypotenseurs. C'est un relaxant décès au bout de 28 jours d'ad-
du muscle lisse qui diminue, in ministration; Aucun changement
vitro, de manière significative le histopathologique n'a été mis en
transit intestinal, avec une rela- évidence pendant les 60 jours
tion dose-effet, par un mécanis- consécutifs à l'administration.
me d'action similaire à celui du
diphenoxylate". Travaux TRAMIL13
L'extrait éthanolique de la plan-
te montre une activité cytotoxique
Toxicité sur des cultures de cellules tumo-
44 % de la quercétine libre, pré- rales et adhérentes, mais se
sente dans le matériel végétal, montre atoxique sur des cultures
peut passer dans la décoction de de lymphocytes humains. Aucune
feuille sèche. La quercétine et le activité immunomodulatrice n'a
kaempférol sont responsables pu été mis en évidence.

376 Tramil
Pseudognaphalium viscosum

Posologie
Travaux TRAMIL14
La décoction de la plante, admi-
nistrée par la voie orale, est pra-
tiquement inoffensive.

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Pharmacopée caribéenne 377


Psidium guajava
MYRTACEAE

- _-_ET_ RECOMMANDATIONS
_ENQUÊTE _.~--_.•••......_ .
TRAMIL
_._~
11------
~

Usages significatifs : • feuille pilée, en décoction 1


- diarrhée : inhalée;
• fruit, consommé tel quel; - « juma» (vertiges) : feuille,
• jus du fruit, avec sel ou sucre, décoction avec sucre et sel,
voie orale; voie orale, en association, sou-
• feuille, décoction (parfois vent avec de l'ail et Buncho-
avec sel ou sucre), voie orale; sia glandulosa.
• feuille, pilée, voie orale; Avertissements:
• boutons et pousses, infusion, Pour tous les usages internes
voie orale; de parties autres que le fruit,
• fleur, bourgeon, décoction, il est préférable de ne pas pro-
voie orale; longer l'usage au-delà de 30
- vomissements: pousses, décoc- jours consécutifs, de ne pas
tion, voie orale, en association; l'employer chez les femmes
- choc émotionnel : enceintes et les femmes qui
• feuille, décoction avec sel et allaitent ni chez les enfants en
sucre, voie orale et en fric- bas âge.
tion, en association (souvent
le corossol

1 . ."g '--_....__.._................. ......._ ...._ _.._. ..... _


m ••••••••••••••••••••••••••••••• • • • • • • • _ . _ ••• _ •• _ . _ _ . _•• ••••••••••• _ _ • i '! '.',' ·1

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropica- Arbuste ou petit arbre pouvant
le, elle est répartie actuellement atteindre 7 m, avec un tronc jus-
dans les régions tropicales et qu'à 20 cm, feuilles oblongues,
subtropicales. de 4 à 8 cm, aiguës à obtuses,
pubescentes, avec des nervures
proéminentes sur la face infé-
rieure, lobes du calice de 1 à
1,5 cm, unis dans le bouton;
pétales blancs, de 1,5 à 2 cm;
fruit globuleux ou piriforme,
Voucher : Delens, 23, VEN jaune, de 3 à 6 cm de diamètre.

378 Tramil
Noms vernaculaires
Psidium guajava L. Petites Antilles: gouyav, gnyav,
goyavier
Providence et
Pays anglophones : guava
Pays hispanophones : guayava

Pharmacopée caribéenne 379


Psidium guajava

Chimie llctivités biolo~ques


La plante entière est riche en Différents types d'extraits de la
tanins ellagiques (la feuille : 9 à plante ont été testés contre des
10 %; l'écorce: 12 à 30 %; la souches de divers micro-orga-
racine : 10 à 20 %). La feuille nismes (bactéries et champi-
contient, en outre, une huile gnons). La plante a montré une
essentielle riche en caryophyllè- activité, in vitro, sur Proteus mira-
ne, nérolidol, B-bisabolène, aro- bilis, Shigella dysenteriae, Escheri-
madendrène, p-sélinène, 1,8 chia coli, Salmonella typhi et
cinéol et a-pinène. D'autres Staphylococcus aureusv-'> mais,
composés, tels que le B-sistosté- d'une manière toute particuliè-
rol, des triterpénoïdes : acides re, l'extrait aqueux de feuille est
oléanique, ursolique, cratégo- actif contre Escherichia coli,
lique et guajavolique-<, de l'aci- Pseudomonas aeruginosa, Sarcina
de maslinique et ellagique- sont lutea, Serratia marcescens, Shigella
présents dans cette partie de la flexneri, Staphylococcus albus et
plante. S. aureus», de même que sur des
La racine contient des leucocya- souches d' Epidermophyton flocco-
nidines, des stérols et de l'acide sum et Candida albicans>. Ce
gallique. La fleur contient, outre même extrait a une activité spas-
ce dernier composé, les flavo- molytique sur l'iléon isolé de
noïdes (guajavérine et quercéti- cobaye, à la concentration de
ne) et un triterpène, l'acide oléa- 1 mg/ml>.
nolique", La teinture de feuille est inacti-
Le fruit est riche en vitamine ve, in vitro, sur des souches de
CB,9. Il contient également de Neisseria gonorrhoea et Vibrio cho-
leraeï',
l'acide cinnamique (0,4 mg/kg)
et de l'acide-3-hexénoïque Des études portant sur la méde-
(0,2 mg/kg 10) . cine traditionnelle chinoise ont
Analyse proximale de 100 g de furi~l~-;-11 permis d'établir que la goyave est
calories: 69,0; eau: 80,6 %; protéines: utile pour le traitement du dia-
1,0 %; lipides: 0,4 %; glucides: 17,3 %; bète mellitus; la dose de 1 g/kg
fibres: 5,6 %; cendres: 0,7 %; calcium : du jus du fruit, administré par
15 mg; phosphore: 24 mg; fer: 0,7 mg;
sodium: 4 mg; potassium: 291 mg; voie intrapéritonéale chez des
carotène: 75 1J.g; thiamine: 0,05 mg; souris, dans le modèle de diabè-
°
riboflavine: 0,04 mg; niacine : 1,1 mg;
acide ascorbique: 132 mg.
te induit par aloxane, a produit
un effet hypoglycémiant marqué,
Analyse proximale de 100 g de feuille
sèche" :eau: 0,0 %; protéines: 11,7 %;
moins puissant et durable tou-
lipides: 8,7 %;glucides: 71,9 %;fibres: tefois que la chlorpropamide et
16,1 %; cendres: 7,7 %; calcium : la metformine-".
1340 mg; phosphore: 160 mg.

380 Tramil
Psidium guajava
····_-_··_···-1
..................... . __...._...l

Travaux TRAMIL19 Posologie


La recherche d'une éventuelle Le fruit de la plante est un ali-
activité sédative a été réalisée ment de consommation couran-
chez des souris par appréciation te.
de l'activité motrice, déterminée
Travaux TRAMIL21
par la mesure des déplacements
- La dose pour usages internes
horizontaux au moyen d'un.
du fruit nature peut être estimée
appareil Varimex. Les expéri-
entre 20 et 200 g (et davantage),
mentations ont été réalisées à
et il peut exister des variations
partir d'un extrait éthanolique
individuelles dans les réponses
de feuille 80 %, obtenu par per-
thérapeutiques.
colation et dégraissé avec de
- La préparation du jus de fruit
l'éther de pétrole. Les doses sont
utilise entre 200 et 400 g/l. Une
exprimées en poids de plante
dose moyenne d'administration
sèche.
peut être 240 ml, toutes les 4 à
Administrée par voie orale aux 6 heures, ce qui garantit, par
doses de 50, 100 et 300 mg/kg, ailleurs, une bonne hydratation
la feuille a provoqué une dimi- orale.
nution significative (p < 0,001), - La dose de préparation pour
dose-dépendante, de l'activité usage topique et inhalatoire de
motrice, laquelle se maintient la décoction de feuille peut oscil-
pendant les 90 minutes qui sui- ler entre 50 et 100 g/l. l<1>\
vent l'administration. Elle pro- A"",I/\
{ ' , l ,'\

~, ~\~~:t~k(k~77
voque également une diminution
significative CP < 0,001) de l'ac-
tivité motrice des souris aux- ,('A '":7 ,4"" (-..\/ ~/;/~A" ··,..

~~(fI:i'i!f1i?
quelles on avait administré une
dose de 2 mg/kg de Diazepam,
par voie intrapéritonéale.
~:lrL <\~\
Toxicité
c:
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\\\ t · · · · -:> '/<C.• ?-1-"""''7-''--''')'
1'1/[ ; ! .ié·'" "y

.~ /L~~~: ".~;:"-~;~\\(~:,:t:\\:~\
L'extrait méthanolique, à la
concentration de 5 mg/plaque a
7-';<\ 'i,./\'JJ. ~"'-.,..)'f-\ /-\

une activité antimutagénique


dans des modèles de Salmonella
typhymurium TA-98 et Escheri-
chia Coli WP-2, contre la toxici-
wY($':1gl [:if /~.» ï );/1',>\~

"'~;f(.,'X jJ.)p,~4' .,:l'\~ll0\


té induite par radiations ultra-
violettes et divers mutagènes
expérimentaux'v.
.•.

y/

Pharmacopée caribéenne 381


Psidium guajava
L. _ _ _.._ .........,._ _ .i

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382 Tramil
Psidium guajava
I-'~"---'---''''-

L_•.
-_.__ - __ - . . . . . . . . . . . . . --:::-::=-=J

Pharmacopée caribéenne 383


Ricinus communis
EUPHORBIACEAE

Usages significatifs : Avertissements :


- pneumopathies, asthme : huile de la Les usages de la plante sont recom-
graine, voie orale; mandés sous la forme de traitements
- pneumopathies : huile de la graine, complémentaires et symptomatiques
friction du thorax, Pour tous les emplois par voie interne
huile de la graine, sirop, voie orale; de l'huile de la graine, il faut observer
- constipation: huile de la graine, voie les RESTRICTIONS suivantes:
orale; - Ne pas l'utiliser pendant plus de trois
- traumatismes : huile de la graine, jours consécutifs de traitement.
application locale; - Employer uniquement l'huile extrai-
- foulure, traumatisme : feuille pilée, te de façon artisanale, selon les procé-
application locale; dés traditionnels ou celle qui a été ache-
- maux de tête : feuille au naturel ou tée en pharmacie et dans les disp-
pilée ou froissée, dans de l'huile, appli- ensaires autorisés. L'huile de ricin obte-
cation locale; nue industriellement n'a pas été sou-
- maux de dents : feuille, décoction, mise à la détoxification de l'albumine
bains de bouche associés à une appli- par la vapeur et il s'agit d'un produit
cation locale; hautement toxique dont l'ingestion est
- maux d'oreille: huile de la graine, susceptible de comporter des risques
en instillation; graves, voire mortels, pour la santé.
- brûlures : huile de la graine, applica- Dans le traitement complémentaire des
tion locale; pneumopathies, de «pecho apreta-
feuille sèche pulvérisée, application do» (oppression) et de l'asthme, il est
locale; précisé que dans le cas où les symp-
- rhumatisme : feuille chauffée, appli- tômes respiratoires se prolongeraient
cation locale et huile de la graine, en au-delà d'une période de 14 jours, il
friction; est recommandé de consulter un méde-
- affection ganglionnaire : huile de la cin; pour les utilisations comme laxa-
graine, application locale. tif, éviter tout usage prolongé.
Il faut surtout éviter que les enfants
mâchent ou mangent les graines de
cette plante.
Voucher : Jiménez, 47, ]B5D

384 Tramil
.:~:.~
.{:~$
Ricinus communis L. 6:\i,:.

N oms vernaculaires
Dominique: kawapat Pays hispanophones : higuera,
Guadeloupe : karapat, palmakristi higuereta
Haïti : maskèti Guyane: palmakristi
Martinique: fèy grenn, makristi, Pays francophones : ricin
karapat, palmakristi

Pharmacopée caribéenne 385


Ricinus communis
:'~_., , _ ._-_ ~--~- ... ..
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.~~~.~.=.~~~~~~~====== ~~ ~_._~~~_

Répartition géographique normalement absente de l'huile


Largement répartie dans les obtenue par pression et elle est
zones tropicales, elle est proba- dénaturée par l'action de la cha-
blement originaire d'Afrique. leur. La ricinine est un alcaloïde
dérivé de la pyridone. Le tour-
teau de la graine contient du rici-
Description botanique nallergène>'. L'huile contient des
Arbuste pouvant atteindre 6 m. glucides, des tanins, des phos-
Feuilles palméo-lobées de la à pholipides et des hydrocarbures",
60 cm, lobes oblongs ou lancéo-
L'huile de ricin contient une
lés, aigus, glandulaires-dentés.
grande quantité de substances
Fleurs monoïques, en racèmes à
chimiques. Les plus importantes
fleurs pis tillées à la base; calice
d'entre elles sont les caroté-
étaminé de 6 à 12 mm, le calice
noïdes (provitamine A), dont du
pistillé de 4 à 8 mm. Capsule de
carotènes, des tocophérols (vita-
1,5 à 2,5 cm, ovale, à épines
mine E), des acides gras polyin-
charnues; graines avec des
saturés (vitamine F), des phos-
taches ou complètement noires,
pholipides (lectines, céphalines
de la à 17 mm.
et sphingomyéline), des stérines
;;:, 1
(û-stérine et autres)".
Chimie Analyse proximale de 100 g de feuille
La feuille contient de l'acide gal- sèche? : eau: 0,0 %; protéines: 24,8 %;
lique, shikimique, ellagique, lipides: 5,4 %;glucides: 57,4 %;fibres:
10,3 %; cendres: 12,4 %; calcium :
férulique, p-coumarinique ainsi 2670 mg; phosphore: 460 mg.
que les flavonoïdes suivants :
Analyse proximale de la graine? : eau:
rutine, quercitrin et isoquerci- 0,0 %; protéines : 26,2 %; lipides :
trin. Dans la tige, a été mise en 65,9 %.
évidence la présence d'un acéta-
te d'une sapogénine stéroïdique'.
La graine renferme 50 % de Activités biologiques
lipides (acide dihydroxystéarique L'huile de ricin constitue un
et triglycérides de l'acide ricino- concentré naturel de substances
léique), des protéines, des glu- biologiquement actives, les caro-
cosides, de la ricine, de la ricini- ténoïdes se transforment dans
ne, des stérols, des vitamines, des l'organisme en vitamine A, dont
enzymes (lipase, invertase et mal- les propriétés épithélisantes,
tase) et du squalène. La ricine est notamment, sont suffisamment
une toxalbumine de constitution connues, les tocophérols ou vita-
polypeptidique, formée de deux mine E sont, par excellence, les
chaînes d'acides aminés unis par antioxydants naturels qui inter-
un pont disulfure. La ri cine est viennent dans la régulation des

386 Tramil
Ricinus communis
............................_ ,
-~--------_ .. -.--_.- ---

processus cellulaires de vieillis- pour l'extrait aqueux des parties


sement et qui évitent la destruc- aériennes séchées, à la dose de
tion du DNA, les acides gras 5,0 g/kg, administré par voie
polyinsaturés ou vitamine F per- intragastrique à des rats"; l'ex-
mettent l'exfoliation des couches trait aqueux est actif, in vitro,
superficielles endurcies dans les contre Escherichia coli, Pseudo-
tissus (spécialement dans la monas aeruginosa, Salmonella
peau), ce qui facilite leur draina- newport. S. typhi, Sarcina lutea,
ge, les phospholipides, et en par- Shigella flexneri, Staphylococcus
ticulier les lectines, préviennent albus et Staphylococcus aureus'",
l'accroissement du cholestérol
La feuille présente une activité
dans le sang en favorisant sa
antimicrobienne in vitro contre
dégradation physiologique.
Bacillus subtilis et Staphylococcus
Toutes ces substances intervien-
aureusv.
nent dans l'échange des graisses
et dans le métabolisme du cho-
Travaux TRAMIL12
lestérol dans l'organisme".
Les extraits éthanolique et
L'huile de ricin fait partie des aqueux de feuille ont été évalués
laxatifs stimulants parce qu'ils sur des modèles expérimentaux
stimulent la sécrétion de liqui- de cultures de cellules (Molt4,
de et augmentent l'activité splénocytes, fibroblastes hum-
motrice propulsive de l'intestins. ains) en ajoutant à la préparation
de culture des doses variant entre
L'huile et la graine possèdent des
0,4 et 250 ug/ml, Les poids indi-
propriétés purgatives dues à
qués sont exprimés en milli-
l'acide ricinoléique, lequel aug-
gramme de plante sèche.
mente la libération de la lipase
pancréatique, qui, à son tour, sti- A dose élevée (250 ug/ml), les
mule le péristaltisme intestinal. extraits éthanolique et aqueux de
Cette action s'accompagne de feuille induisent une légère inhi-
lésions nocives pour la muqueu- bition de la croissance tumorale
se du tractus gastro-intestinal-. au bout de 48 à 72 heures.
Ces deux effets pourraient expli-
L'huile obtenue à partir de la
quer une possible activité expec-
graine (selon la méthode tradi-
torante par liquéfaction (sécré-
tionnelle d'extraction) a montré
tolytique) ou par stimulation du
une légère inhibition de la crois-
transport des sécrétions mu-
sance tumorale sur le modèle
queuses bronchiques (sécréto-
Molt4, et un effet immunosup-
motrice).
presseur discret sur splénocytes
Des travaux ont mis en éviden- en présence des immuno-
ce une activité diurétique (non stimulants ajoutés au préalable
natriurétique ni salidiurétique) au milieu de culture.

Pharmacopée caribéenne 387


Ricinus communis
.::J

Toxicité partir de la graine sur des cultures


L'huile montre une toxicité due de cellules de fibroblastes humains
à la ricine, toxalbumine qui, (doses entre 0,4 et 250 ug/ml). Les
absorbée par voie orale, induit poids sont indiqués en milligram-
l'agglutination des hématies dans me de plante sèche. TI a été mis en
le sang des vertébrés et les méca- évidenceque, contrairement à l'hui-
nismes de la coagulation intra- le obtenue à partir des graines, l'ex-
vasculaire disséminée. Ce pro- trait aqueux de la graine est très
cessus s'accompagne d'une toxique pour les fibroblastes
diminution sensible de la popu- humains.
lation cellulaire au niveau du thy-
c_ . ;. :,!fu::J::J
mus, de la rate, des ganglions
lymphatiques et de la moelle Posologie
osseuse provoquée par un état de Dans un manuel élaboré par
cytolyse accrue. Le ricin allergè- l'OMS concernant l'usage de tech-
ne du tourteau est très toxique niques de médecine traditionnelle
et provoque des phénomènes dans les soins de santé primaires,
anaphylactiques de type respira- à l'intention des agents de santé du
toire, cutané et oculaire. Sud-Est asiatique, on a inclus l'hui-
le de ricin, à la dose de 5 gouttes
L'action purgative de l'huile de dans une tasse de lait chaud, admi-
ricin est irritante pour la muqueu- nistrée 3 à 4 fois par jour, par voie
se intestinale et elle s'accompagne interne, comme analgésique en cas
d'exsudation plasmatique, de perte de douleurs articulaires, la feuille
de protéines et de potassium-, passée rapidement par le feu pour
La plante entière, administrée application locale sur les articula-
par voie orale à des adultes peut tions, la poudre de racine (1 peti-
provoquer une toxicité généra- =
te cuillerée 5 g, deux foispar jour
lisée 13,14. La graine appliquée par avec du lait) et la décoction d'écor-
voie externe peut être allergéni- ce de racine (6 petites cuillerées de
sante pour l'être humain'>. 30 ml,deux fois par jour) pour le
traitement des arthrites et arthral-
L'ingestion de quelques graines gies chroniques (Searo/OMS,
peut avoir des effets mortels chez 1990).
l'enfantv'<,
Travaux TRAMIL16
L'acide ricinoléique a une acti- La préparation artisanale de
vité spermicide, in vitro, sur le l'huile de ricin qui consiste à
sperme humains. soumettre à la chaleur les
Travaux TRAMIL12 graines séchées et broyées de la
Des travaux ont été réalisés pour plante, pendant 3 à 5 heures;
étudier l'effet des extraits aqueux l'huile ainsi obtenue est séparée
de graine et de l'huile obtenue à des graines dès que l'extraction

388 Tramil
Ricinus communis
_
..........................................._.. :

de celle-ci a pris fin; le rende-


ment en huile dans l'expérien-
ce qui a été effectuée est de
20 %.

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Pharmacopée caribéenne 389


Rollinia mucosa
ANNONACEAE

!- - _._ - _ .__ __. _ - - - - - - - _ . _.._.- ___ _----,


----i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL : - 1- -

Usages significatifs : Avertissements:


- pédiculose: graines frites dans Eviter le contact de cette pré-
de l'huile de coco, en applica- paration avec les yeux et en cas
tion locale. d'ingestion accidentelle, consul-
ter un médecin.

Répartition géographique Description botanique


Native des Antilles et de Petit arbre. feuilles elliptiques,
l'Amérique du Sud. oblongo-elliptiques à lancéolées,
aiguës à rétrécies vers l'apex, de
12 à 25 cm. Inflorescence oppo-
sée aux feuilles, sessile; sépales
rond-ovés, aigus; corolle de 2 à
3 cm de diamètre, blanchâtre.
Fruit globuleux pouvant atteindre
10 cm de diamètre, aréolé-tuber-
Voucher : Jiménez, 258, JB5D culé.

390 Tramil
Rollinia mucosa (Iacq.) BailI.

N oms vernaculaires
Rép. Dominicaine: candongo
Guadeloupe, Martinique: cachiman morveux

Pharmacopée caribéenne 391


Rollinia mucosa
,--_._. __ _........ _.•..._. _ _. _ - - - - _............••......•...
_ _------_.._._._.__-------~~--
_--
_.._._._-----_..
_--_._---~.

Chimie Toxicité
Dans la graine, a été mise en évi- Nous ne disposons pas de don-
dence une acétogénine : la rolli- nées spécifiques.
niastatine'>. Le fruit contient des
E:J:'··'i,., "., <'''''j:::;;;;;.:;><..j
lignanes : (+) épi-eudesmine, (+)
magnoline et (+) yangambine", Posologie
Dans la littérature scientifique Travaux TRAMIL5
existent des travaux sur la com- a) Nous recommandons 1 mesu-
position chimique de l'écorce re de graine desséchée et broyée
(différents lipides et stéroïdes) et de la plante pour de 1 à 4
de la feuille (des alcaloïdes iso- mesures d'huile végétale.
quinoliques et des lignanes).
b) Cuire le matériel végétal jus-
1 qu'à l'obtention d'une coloration
Activités biologiques de l'huile de cuisson et d'une
La rolliniastatine possède une odeur caractéristique; l'huile
activité antitumorale in vitro ainsi obtenue est filtrée et appli-
contre la leucémie lymphocytai- quée sur les cheveux ou de pré-
rc-. Les propriétés insecticides férence sur le cuir chevelu, à l'ai-
de la graine sur les larves d'Aedes de d'un morceau de coton,
aegypti ont été confirmées'. d'une gaze ou d'un morceau de
tissu, une fois par jour, pendant
5 à 7 jours.

392 Tramil
Rollinia mucosa

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Pharmacopée caribéenne 393


Senna alata
CAESALPINIACEAE

r---------i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL \ - !- - - - - - - - . . . .

Usages significatifs : Recommandations:


- boutons : feuilles, en macé- Un contact prolongé de la
ration aqueuse, en bains; plante avec la peau est recom-
- mycoses interdigitales: mandé.
feuille, pilée, en cataplasme;
- dermatose :
• feuille, en jus, en application,
• feuille, en macération,
en bains.

Répartition géographique
Native d'Amérique tropicale,
cette plante est cultivée sous les
tropiques de l'ancien monde.

Voucher : Delens, 138, VEN

394 Tramil
N oms vernaculaires
'.- Haïti: kasyalata, dartre,
fleur dartre
Guadeloupe datyè, zèb adat
Senna alata (L.) Roxb.
= Cassia alata L.
Guatemala : baraio
Martinique kasyalata
Venezuela: tarantantân
Guyane : kasyalata, bois dartre
Pays francophones : dartrier, casse ailée

Pharmacopée caribéenne 395


Senna alata
~=:.:.:===::: .._---_... _-_._-_.._-_.::::::...

Chimie tions et obtenus par grattage de


La feuille contient des anthra- la peau de patients de l'Hôpital
quinones (aloe-émodine, acide universitaire d'Ibadan (Nigeria),
chrysophanique, rhéine'<, dihy- et en particulier sur Staphylo-
droxy-méthyl-anthraquinone), coccus aureus (souches sensibles
des taninss-, du kaempférol", et résistantes à la pénicilline), et
mais pas de saponines'', sur Pseudomonas aeruginosa et
Pseudomonas cepacia ; le genre
Le fruit renferme des alcaloïdes";
Pseudomonas est généralement
la feuille et la fleur ne contien-
résistant à un grand nombre
nent pas de leucoanthocyaniness.
d'antimicrobiens de synthèse uti-
lisés en clinique et responsable,
Activités biologiques tout comme Staphylococcus
aureus, d'une morbidité élevée
Une étude minutieuse portant sur
chez l'être humain. Les autres
les éventuelles qualités antifon-
bactéries qui se sont montrées
giques de la plante et sur ses prin-
sensibles à l'application de l'ex-
cipes actifs vis-à-vis de nombreux
trait sont Streptomyces pyogenes,
dermatophytes d'intérêt clinique
Escherichia coli (souches sensibles
a montré que l'extrait aqueux de
et résistantes à la tétracycline),
feuille à 5 % contient 1,55 % de
I<lebsiella pneumoniae et Serratia
dérivés hydroxy-anthracéniques,
marcescens>.
sous forme de sennosides B et
100 ug/ml de dérivés anthraqui- La décoction de feuille, d'écor-
noniques, sous forme de rhéine et ce de la tige et de racine, à la
d'aloe-émodoI. Par ailleurs, l'ex- dose de 1 ml, in vitro a été inac-
trait aqueux et ses principes actifs tive sur Epidermophyton flocco-
on montré une bonne activité sum, Microsporum gypseum,
contre Trichophyton rubrum, Microsporum canis ainsi que sur
Trichophyton meruagrophytes, Mi- différentes souches de Tricho-
crosporum canis, Microsporum gyp- phyton mentagrophytes-", mais
seum et Epidermophyton floccosum, d'autres travaux mentionnent
supérieure à celle de la griseoful- que la décoction de feuille à 5 %,
vinelO,ll. in vitro, a été active sur Tricho-
phyton mentagrophytes".
L'extrait éthanolique (50 %) de
feuille sèche, appliqué à diffé- Le jus de plante entière a été
rentes concentrations et doses, a inactif in vitro sur Epidermo-
montré une activité antihistami- phyton floccosum, Microsporum
nique'>, gypseum, Trichophyton rubrum,
Candida albicans, Cryptococcus
Un extrait de feuille sèche a
neoformans ainsi que sur Saccha-
montré une activité bactéricide
romyces cereoisiae»,
sur des germes isolés de sécré-

396 Tramz1
Senna alata

Travaux TRAMIL16 Toxicité


Une étude, réalisée in tntro, uti- L'extrait éthanolique (85 %) de
lisant les extraits éthanolique feuille n'a montré aucun signe
(95 %) et aqueux, préparés avec de toxicité, chez le rat, adminis-
lOg de feuille fraîche dans tré par voie intrapéritonéale, à la
100 ml de solvant sur des dose de 2 g/kg-",
souches d' Escherichia coli, Pseu-
L'extrait hydro-éthanolique de
domonas aeruginosa, Staphyloc-
feuille, administré à des doses
occus aureus, Bacillus subtilis, les
équivalentes à lOg de plante
dermatophytes Trichophyton rub-
sèche/kg n'a montré aucun signe
rum.Aspergillus niger et la levure
de toxicité après son adminis-
Candida albicans, a démontré
tration par la voie orale et sous-
que l'extrait aqueux n'inhibait la
cutanée chez la souris",
croissance d'aucune des souches
étudiées, alors que l'extrait
alcoolique montrait une activité
appréciable contre toutes les
souches considérées; l'activité
maximale a été obtenue sur Pseu-
domonas aeruginosa et l'activité
minimale sur Escherichia coli.
Aucun des deux extraits testés
n'a inhibé la croissance de Tri-
chophyton rubrum ni d'Aspergzllus
niger, isolés chez des patients de
l'Institut Dermatologique Domi-
rucam,

Pharmacopée caribéenne 397


Senna alata

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398 Tramil
Senna alata
______ ··-.:.:.:.=':::::::1

Pharmacopée caribéenne 399


Senna occidentalis
CAESALPINIACEAE

[ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1--------'\


Usages significatifs : Avertissements: 1

- céphalée: feuille, en cata- Les activités anti-inflamma-


plasme sur le front; toire et antimicrobienne mises
- affections cutanées: feuille, en évidence chez cette plan-
froissée, en application; te, sont susceptible d'expliquer
- mauvaise qualité du sang: l'efficacité de la friction avec le
jus de la feuille, en friction sur jus de la feuille pour le traite-
la peau. ment de la mauvaise quali-
té du sang et de la feuille
froissée contre les affections
-cutanées. Si l'affection cuta-
née continue à évoluer, consul- 1
ter un médecin et suivre le trai- ·1
tement que celui-ci indiquera. )
~","c ,.,. ·~"··'{$'\~~.'iF~' 'Il '(",,;0< )j"''itit7t

C=========~i!J L.-==--=::~~:::~==:--===:==:_=--=====_::::::===-==---=~:::=:----, 1"-.;'1: -Li -;":'&';"';0)1>-1

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales. Herbe annuelle ou pérenne, pou-
vant atteindre 2 m. Pétiole glan-
dulé à la base, 4 à 6 paires de
folioles, ovées à ové-lancéolées,
aiguës ou acuminées, de 1,5 à
7 cm; racèmes axillaires à fleurs
jaunes, sépales de 6 à 9 mm,
pétales jusqu'à 2 cm. Gousse
Voucher: Lagos-Witte, 16, HPMHV linéaire, aplatie, de 6 à 10 cm.

400 Tramil
'1"'TRAMTL

Senna occidentalis CL.) Link


= Cassia occidentalis L. 'il;
-n

Noms vernaculaires
Dominique : café moucha Guadeloupe et
Honduras et Martinique: zépyant, kafé zepyant,
Guatemala : friiolillo kafé moka, kaspyant,
balambala
Rép. Dominicaine : bruca
Guyane : kafé zerb pyan, digo,
Haïti : kafé nèg, pwa pyan indigo

Pharmacopée caribéenne 401


Senna occidentalis
_~ _.._ _.._.."__.' _..__~~ "._ _ _.~ ~_._ .._ .__..__..~ ._J

Chimie Activités biologiques


La composition chimique de La décoction de la feuille a une
l'espèce varie en fonction de l'or- activité inhibitrice sur quatre der-
gane végétal, de l'origine géo- matophytes : Epidermophytonfloc-
graphique et du moment du cosum, Microsporum gypseum,
cycle végétatif où a lieu la prise Trichophyton mentagrophytes et
d'échantillon'. Trichophyton rubrum» . Cepend-
ant, la teinture de feuille est inac-
La plante entière contient de la
tive, in vitro, sur des souches de
pinséline, de l'acide pencélique,
Neisseria gonorrhoea, et l'extrait
de la mycoxanthone et de la
alcoolique de feuille, racine et
sidowinine- BZ.
graine est, lui aussi, inactif sur
La feuille contient des flavo- Pseudomonas aeruginosa, Strepto-
noïdes apparentés à l'apigénine coccus pyogenes et Candida albi-
ou à la vitexine, des anthraqui- cansv-v, L'extrait alcoolique de
nones>, tels que le chrysophanol, feuille et de racine s'est montré
I'émodine, le phycsion et leurs actif contre Epidermophyton floc-
dérivés et une quantité considé- cosum, Microsporum gypseum et
rable d'alcanes, bien caractérisés Trichophyton rubrum, (CIM
individuellement. Le phycsion et = 50 ug/ml) 13 ,
l'émodine ont également été mis
La feuille et la graine ont mon-
en évidence dans la fleur-s.
tré des propriétés antimicro-
La racine contient des flavo- biennes. Les activités antimicro-
noïdes (apigénine, vitexine, quer- bienne et antifongique des
cétol, kaempférol), des phyto- extraits de feuille ont été rap-
stérols et des anthraquinones : portées par plusieurs auteurs'v
cassioline, phycsion, émodol, 17. La feuille est l'organe mon-

chrysophanol, islandicine, xan- trant la plus grande activité


thonine, des hétérosides du antimicrobienne. La croissance
phycsion et du chrysophanol, de de Streptococcus pyogenes et
la pinséline, de l'helminthospo- Candida albicans n'est pas inhi-
rine, de la xanthorine, de l'ergo- bée par les extraits de la plante.
chrome, de la stérigmatosistine, L'extrait hydro-éthanolique
de la rhéine et de la cassia-xan- (50 %) est celui qui contient la
thone. Dans la graine, on a mis plupart des principes actifs anti-
en évidence des phytostérols, de microbiens (CIM 100 1lg/1)13.=
la N-méthyl-morpholine et de la
. La feuille a une activité dépura-
N-méthyl-morphinoline, des fla-
tive, cholagogue et laxative, par
vonoïdes, des hétérosides et
son contenu en anthaquinones'";
d'autres dérivés de la phycsion-
elle possède également un effet
anthrone et de la phycsion-dian-
throne Z,3,7- 1O• anti-inflammatoire dose-dépen-

402 Tramil
Senna occidentalis

dant, aux doses comprises entre inhibait uniquement les souches


1 et 2 g/kg, démontré dans le de Bacillus subtilis alors que l'ex-
modèle expérimental de l'œdè- trait éthanolique se révélait actif
me de la patte de rat induit par contre tous les types de microor-
la carraghénine et le granulôme ganismes; c'est contre Pseudo-
du coton; le mécanisme de l'ac- monas aeruginosa que celui-ci
tion anti-inflammatoire s'ex- s'est montré le plus actif et contre
plique par la stabilisation du sys- Escherichia coli qu'il a été le moins
tème de la membrane lysosomale efficace.
et l'inhibition de la phospholipa-
Aucun des extraits testés n'a
se A2 due à l'inhibition de la syn-
inhibé la croissance de Trichophy-
thèse de l'acide arachidonique
ton rubrum ni d' Aspergillus niger,
pendant la synthèse des prosta-
isolés de patients de l'Institut
glandines-".
Dermatologique Dominicain.
Des travaux font état d'une acti-
vité anthelminthique de la plan-
te 20 • La poudre de feuille sèche, Toxicité
administrée par voie intragas- La feuille montre une activité
trique à l'être humain adulte, à cardiotoxique, quand elle est
la concentration de la mg/ml administrée par voie orale chez
inhibe l'hémolyse!". La plante le lapin. La gousse fraîche est
entière possède des propriétés toxique pour les bovins et pour
anti-inflammatoires et antihépa- les porcs qui montrent des signes
totoxiques. Par ailleurs, la feuille de dégénérescence musculaire,
et la tige montrent des proprié- ainsi que de toxicité hépatique et
tés hypotensives par voie intra- rénale 23,26-28 .
veineuse chez le chien à dose de
0,1 ml/kg2 1- 24 • Travaux TRAMIL29
L'étude de la toxicité cutanée sur
Travaux TRAMIL25 la peau épilée du lapin a été réa-
Une étude, in uùro, au cours de lisée par la réaction 24 et
laquelle ont été employés les 72 heures après l'application
extraits éthanolique (95 %) et (celle-ci a été réalisée dans le but
aqueux, préparés à raison de lOg d'établir l'apparition éventuelle
de feuille fraîche pour 100 ml de d'un œdème). L'analyse histo-
solvant et testés sur des souches pathologique a été effectuée par
d' Escherichia coli, Pseudomonas biopsie, après application du jus
aeruginosa, Staphylococcus aureus, lyophilisé, obtenu à partir de
Bacillus subtilis, les dermatophytes 500 g de feuille, aux doses de
Trichophyton rubrum, Aspergillus 0,5 ml et 0,75 ml, au moyen de
niger et la levure Candida albicans, pansements de gaze stérile, à un
a montré que l'extrait aqueux groupe de 14 lapins albinos

Pharmacopée caribéenne 403


Sennaoccidentalis
t",;,'

mâles, de race Nouvelle Zélande, (Food and Drug Administration


cliniquement sains, pesant entre des Etats-Unis).
2 et 3 kg et à 16 cobayes blancs,
Dans les deux cas, l'indice d'ir-
de race Hantley, répartis en deux
ritation primaire est apparu infé-
groupes équivalents des deux
rieur à 5 ce qui indique que l'ap-
sexes, pesant en moyenne de 450
plication du jus de la feuille n'est
à 500 g, et en respectant les
ni irritant ni allergénisant en
méthodologies utilisées par
application topique sur la peau
l'IMSS (Institut Mexicain de
du lapin et du cobaye.
Sécurité Sociale) et la FDA

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,--._ _.._._ _ ~ ..
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Pharmacopée caribéenne 405


Sida rhombifolia
MALVACEAE

_...•.............................. _-~_._------_. __
..-_.__..._ ---_._.._._-_ ..: ;;;-]
~-----IL ENQUETE ET RECOMMANDATIONS TRAM~I------~

Usages significatifs : Précautions d'emploi: "II'I!


- entorse : parties aériennes, Pour l'usage externe, utiliser
en cataplasme uniquement les parties
aériennes, sous forme de jus,
compte tenu des qualités anti-
inflammatoires attribuables
aux saponines.

Répartition géographique Description botanique


Régions tropicales. Arbuste pouvant atteindre 2 m,
souvent plus petit. Feuilles en
losange, elliptico-obovées ou
oblancéolées, pouvant atteindre
9 cm, aiguës ou obtuses, bords
en dents de scie. Fleurs solitaires
axillaires; calice anguleux de
6 mm, lobes acuminés; pétales
Vouchers : Giron, 259, CFEH jaunes. De 10 à 12 carpelles à 1
Ochoa, 212, HPMHV ou 2 arêtes.

406 Tramil
Sida rhombifolia L.
N oms vernaculaires
Dominique: balier savanne, balè onz euw
Guadeloupe et
Martinique: balyé wonzè, balyé dizè
Guyane: wadé-wadé

Pharmacopée caribéenne 407


Sida rhombifoIia
,
---~. __._ - - __.._,-._.._-----_ __ _ _._ •...---------- ---_._
.. ....• _-_ _-_ _._._---_ ..
-.----.~ _-_._------
c:J
Chimie Toxicité
La plante contient des alca- La jeune pousse peut être
loïdes : éphédrine (surtout dans toxique pour les animaux de
la racine'), vasicine, cryptolépi- pâturage". L'activité toxique de
nez, des alcools, des alcanes et la feuille et de la racine a été
des hydroxystéroïdes>, confirmée!', mais dans les tra-
Les parties aériennes renferment vaux effectuées au Brésil ne
les stéroïdes suivants : 22-dihy- mentionnent pas de contre-indi-
dro-campestérol, cholestérol, 24- cation par voie orale pour l'être
méthylèno-cholestérol, B-sisto- humain'>.
stérol, spinastérol, 22-dihydro- Travaux TRAMIL13
spinastérol, stigmastérol, et deux Les études réalisées pour établir
alcanes-. La feuille est riche en la DL50 ont été effectuées sur
saponines" et en mucilages", des rats suisses albinos de souche
UniValle, des deux sexes (5 et 5)
Analyse proximale de 100 g de feuille
fraîche': calories: 63; eau : 80,2 %; pro- répartis en groupes de 10 ani-
téines : 7,4 %; lipides: 1,4 %; glucides : maux chacun, avec 4 groupes
9,4 %;:fibres : 3,3 %; cendres: 1,6 %; cal- expérimentaux et un groupe
cium : 466 mg; phosphore: 58 mg; fer: témoin auxquels a été adminis-
5,0 mg; carotène: 6050~; thiamine:
0,22 mg; nbofiavine : 0,47 mg; niacine : tré par voie orale et par voie
2,10 mg; acide ascorbique: 90 mg. intra-péritonéale la préparation,
en suivant la méthode de Turner
et en observant les animaux pen-
Activités biologiques dant les 14 jours qui ont suivi
l'administration.
La plante fraîche montre une
activité antibactérienne". Les DLO de la décoction de
Les extraits chloroformique et feuille de Sida rhombijolia et
méthanolique de racine et de de Sida acuta, administrées
chacune à la souris, par la voie
feuille respectivement, à la
concentration de 1 g/ml, in vitro, orale, sont supérieures à 25 g/kg
en suivant la méthodologie pres- de poids (les doses sont expri-
crite dans le Code de réglemen- mées en g de plante sèche). La
tation fédérale du Brésil, ont DL50 par voie intra-péritonéa-
montré une activité moyenne sur le est égale à 0,45 ± 0,007 g/kg
Staphylococcus aureus, Staphy-
de poids pour Sida rhornbifo-
lococcus cerevisiae et Escherichia lia.
colis. La teinture de feuille est
inactive, in vitro, contre des
souches de Neisseria gonorrhoea,
Candida albicans, Staphylococcus
pyogenes et Klebsiella pneumoniae',

408 Tramil
Sida rhombifolia
L.. ·_-·-··_·_··_-_··-

Bibliographie et références
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Pharmacopée caribéenne 409


Simarouba glauca
SIMAROUBACEAE

~~-[ENQUÊTEET RECOMMANDATIONS TRAMIL ~----------~

Usages significatifs : Recommandations:


- affections cutanées, prurit : En raison de la très forte acti- ,
1

feuille froissée, bains et fric- vité insecticide qui a été rap-


tions; portée dans la littérature, il est
- pédiculose : parties aériennes, probable que la plante soit
frites dans du lait de noix de active contre l'agent causal de
coco, lavage de tête. la sarcoptéose, principale
cause de dermatoses prurigi-
neuses en Haïti.

C::::========;j§',,;iiQ;;:J =-==:-_-.. _====-:..:_::::::.:::.=:===--:::-----===-


m..........:.::::::::::__.:::_.. J 1· j .~

Répartition géographique Description botanique


Les grandes Antilles et l'Améri- Arbre atteignant jusqu'à 18 m.
que centrale. Elle est originaire Feuilles de 20 à 50 cm, 9 à 16
de la région caraïbéenne, folioles, cunéaires à la base, arron-
dis ou aigus à l'apex, elliptiques
ou obovés, de 4 à 10 cm, glauquo-
papilleux sur le revers. Fleurs en
panicules; calice de 1 mm, lobes
arrondis et ciliés; pétales pouvant
atteindre 5,7 mm, ciliés à la base.
Fruits de 1,5 à 2 cm, ellipsoïdes,
Voucher : Jiménez, 40, JB5D 2-accotés.

410 Tramil
. ,
\.,,\

Simarouba glauca De.


= simarouba amara Aubl,

N oms vernaculaires
Haïti: frèn
. .
Rép. Dominicaine Juan pnmero,
daguilla

Pharmacopée caribéenne 411


Simarouba glauca
__ ._
...__._.._---_ .. _ _._. __
.~. __ __._-_
. ---_.~----_ _-----------,
- ----_._---
L

Chimie La glaucarubine, que l'on appel-


Des alcaloïdes et quassinoïdes le également glaurubine, est un
ont été mis en évidence dans la principe antiamibien très actif et
plante. La graine renferme des relativement bien toléré, spéci-
alcools triterpéniques, des esters fique vis-à-vis des formes végé-
de stérols, un ester du glauca- tatives et kystiques d'Entamoeba
rubol, la glaucarubine et d'autres histolyticarn,
dérivés du même type : glauca-
La glaucarubinone est un quas-
rubinone et glaucarubolone. Le
sinoïde qui présente une activité
glaucarubol est une pentahy-
insecticide comparable à celle des
droxylactone en C 20 1-3 . La grai-
pyrèthres, car sa DLSO sur
ne contient également entre 46
Locusta migratona est égale a
et 62 % d'huile et 24 % de pro-
4,S mg/g>. In vitro, ce composé
téines. La feuille, la branche et
inhibe de manière significative la
l'écorce contiennent des flavo-
croissance de Plasmodium falci-
noïdes, des polyphénols et des
parum à la dose de 0,0061lg/ml13.
tanins".
!-- i~

Toxicité
-Administrée par voie intragas-
llctivités biolo~ques
trique chez le lapin, la feuille
L'espèce montre une activité
provoque une bronchoconstric-
antimalarique sur Plasmodium tion».
gallinaceumr, La macération
hydro-alcoolique de la feuille
montre une inhibition de la Posologie
croissance de Salmonella typhi et
Travaux TRAMIL15
de Shigella dysenteriaer.
Des travaux réalisés pour per-
L'administration de l'extrait mettre d'établir un mode de pré-
aqueux de Simarouba glauca paration et une posologie moyen-
par voie sous-cutanée à des rats ne pour les usages significatifs
Wistar à qui on avait ligaturé le signalés parTRAMIL ont abou-
pylore (modèle Shay) provoque ti aux conclusions suivantes :
une diminution significative de a) Concernant la pédiculose,
l'indice d'ulcération et du pour la fabrication de 60 ml de
nombre d'ulcères gastriques, du la préparation, quantité suffi-
volume de liquide gastrique et sante pour un régime de 10 jours
de l'acide libre. Administré par d'application, prendre 6S ml
voie orale, ce même extrait s'est d'huile de coprah (qui peut
montré dépourvu d'effet antiul- représenter un véhicule similai-
cérogénique et n'a pas modifié re au "lait" de noix de coco) et
l'indice d'ulcération". 30 g d'écorce séchée à l'air, pilée

412 Tramil
Simarouba glauca
r······~···· __
····~ _ ..
~ -~-~._~~ __.._ _..__ _--
L _ _._.__..~ _

de façon appropriée, et réaliser b) En cas d'affection cutanée et


une extraction jusqu'à épuise- de prurit, lOg de feuille repré-
ment du matériel végétal. La sentent une quantité suffisante
préparation ainsi obtenue est fil- pour une application sous forme
trée et versée dans un flacon de naturelle, en frottements ou fric-
couleur ambrée. tions sur le corps.

c==~_~~~~ ~_ .. ~ . _. ~_. . . ,_. .__ ."'_~,

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Pharmacopée caribéenne 413


Solanum americanum
SOLANACEAE

Usages significatifs : Précautions d'etnploi :


- flux vaginal : feuille coupée Appliquer durant une semai-
pendant ou après la fructifi- ne, sans prolonger ni diminuer
cation, en décoction, appli- la durée du traitement.
quée en lavages vaginaux: une
poignée de feuilles dans trois
tasses d'eau, faire cuire, filtrer,
laisser refroidir et appliquer en
lavages vaginaux (on emploie
indifféremment S. america-
num ou nigrescens).

Répartition géographique Description botanique


Native de l'Amérique centrale, Arbuste atteignant 1 m environ.
cette espèce est pantropicale. Jeunes tiges pubescentes ou
glabres, poils incurvés. Feuilles
de 3 à 14 cm de long, lancéolées
ou ovales; aiguës ou accuminées
à l'apex; pétioles de 5 à 30 mm
de long. Fleurs peu nombreuses,
groupées en calices lobulés de 1
à 2 mm, lobes oblongo-ovales,
aigus; corolle blanche, limbe
divisé; style de 2,5 à 3,5 cm de
long qui dépasse les étamines;
ovaire globuleux. Inflorescence
axillaire ou internodale. Fruits
globuleux, noirsà maturation, de
Voucher: Nossin, 79, HAVPMC 4 à 8 mm; petites graines.

414 Tramil
Noms vernaculaires
Guatémala: hierbamora, macuy,
quilete
Guadeloupe: zeb anmè, agouman,
Solanum americanum Mill.
zèb à kalalou
Martinique: zèb anmè, agouman,
alaman, zèb lalman
Guyane: alaman

Pharmacopée caribéenne 415


Solanum americanum
i--·----·-···-········ . . . . ----_.. _-_........_--.. ~---~==-==-.]

1 : ·1
Chimie paré à partir de la solution
s. arnericanurn contient des aqueuses.
alcaloïdes, particulièrement de
L'extrait éthanolique (70%),
la solasodine-.
administré à différentes doses
par voie intrapéritonéale à des
Activités biologiques souris, a montré une activité
La décoction de feuille a mon- anticonvulsivante. et dépressive
tré une activité antimicrobien- du système nerveux central",
ne in vitro, vis-à-vis de Pseudo-
monas aeruginosa, Staphylococcus Toxicité
aureus et Streptococcus aureus. La
L'ingestion du fruit vert a pro-
décoction éthanolique et la
voqué des intoxications chez de
macération hydro-alcoolique ont
jeunes enfants en Floride. Chez
montré une activité antimyco-
le cheval, l'intoxication se carac-
tique in vitro contre Candida albi-
térise par la nervosité, la dilata-
cans. La décoction éthanolique
tion des pupilles et des troubles
a montré une activité fongicide
visuels". Toutefois, auYucatan, à
contre Epidermophyton floccosum,
El Salvador et au Guatémala, on
Microsporum canis, Microsporum
consomme les jeunes feuilles et
gypseum, Trichophyton mentagro-
le fruit mûr fait partie de l'ali-
phytes, Trichophyton rubrum, avec
mentationw'.
des concentration minimale d'in-
hibition (CIM) se situant entre L'évaluation de l'irritabilité der-
100 et 300 mg>", mique chez le lapina mis en évi-
dence que l'extrait aqueux de
L'application du lyophilisat pré-
parties aériennes (1:5) et qu'une
paré à partir d'une solution
formulation semi-solide élabo-
aqueuse (1: 5) des parties
rée à partir de cet extrait ne sont
aériennes et d'une formulation
pas irritants pour la peaus,
semi-solide sur la peau ulcérée
du pis de la vache, ainsi que sur
la peau de souris et de lapins
ayant des plaies ouvertes a pro-
voqué une activité cicatrisante et
une régénération de la peau, cor-
roborée par une étude hystopa-
thologique, supérieure à celle du
groupe témoin. La guérison tota-
le a été obtenue au bout de 9
jours avec la formulation semi-
solide et au bout de 14 jours avec
l'application du lyophilisat pré-

416 Tramil
Solanum americanum

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Pharmacopée caribéenne 41 7
Solanum nigrescens
SOLANACEAE

/~------;i ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL lr----------


Usages significatifs: Précautions d'emploi:
Flux vaginal : feuille coupée Appliquer durant une semai-
pendant ou après la fructifi- ne, sans prolonger ni diminuer
cation, en décoction, appli- la durée du traitement.
quée en lavages vaginaux: une
poignée de feuilles dans trois
tasses d'eau, faire cuire, filtrer,
laisser refroidir et appliquer en
lavages vaginaux (on emploie
indifféremment S. america-
num ou nigrescens)

nj!t)"J,/··;'''·; l'Th"C."j~1f%.lilli ht"':'f-'c}:~ .'A .<:<1t~ \·,}J>§kht{Ç:<?@


; - ,-'-"-"~'--~~~---------'-"'---~"'~---.~"-""'--·-··-----·-----·-·--···-·-·--·····---1

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique centrale, Herbacée de 0,5 à 1 m de haut;
cette plante est présente dans tige pileuse, feuilles par paires ou
toutes les régions tropicales solitaires, de taille différente,
d'Amérique. mais similaires quant à leur
forme, entières ou dentées, lan-
céolées, de 3 à 18 cm de long,
apex acuminé, base atténuée.
Pétiole de 5 à 35 mm de long;
inflorescence entre les noeuds,
racémiforme; pédoncules de 1 à
3 cm de long; calice de 1 à
1,5 mm, lobé; corolle blanche ou
lilas, avec une tache foncée à la
base, filaments ciliés, anthères de
3 à 4 mm de long; ovaire glabre.
Fruit globuleux de 4 à 7 mm de
diamètre, graines de 1 à 1,5 mm
Voucher : Giron, 117, CFEH; de long'.

·418 Tramil
Solanum nigrescens
M. Martens {St Galeotti

N oms vernaculaires
Guatemala : hierbamora,
macuy, quilete
Pays francophones: morelle

Pharmacopée caribéenne 419


Solanum nigrescens
_ _ _ _J1

Chimie forte activité candidostatique et


Un screening phytochimique a mycostatique et une activité can-
montré la présence d'alcaloïdes, didocide modérée, mais s'est
de stéroïdes polycycliques insa- montré inactif contre Aspergillus
turés, de saponines, de sucres 2- splO.
désoxygénés, de tanins et de car-
Lors d'une expérience clinique
dénolides-. L'analyse proximale
chez 50 patientes souffrant de
indique que la plante contient de
candidose vaginale, il a été
la riboflavine, de la thiamine, de
observé que le groupe expéri-
l'acide ascorbique, de l'acide
mental traité avec des ovules de
malique et des sels minéraux>.
S. nigrescens présentait une évo-
r;;;:;;ç; - ' <,-(:;;:Biilffl lution clinique statistiquement
Activités biologiques similaire à celui du groupe trai-
La décoction de feuille a montré té avec des ovules de nystati-
ne ll , 12.
une activité antimicrobienne in
vitro, contre Pseudomonas aerugi- La décoction de feuille induit
nosa, Staphylococcus aureus et une activité immunomodulatri-
Streptococcus aureus, mais pas ce chez la souris, qui se traduit
contre Vibrio cholerae. La décoc- par une augmentation de la
tion éthanolique et la macération population de lymphocytes et
hydro-alcoolique ont montré une des taux d'anticorps sériques 13.
activité antimycotique in vitro vis-
1
à-vis de Candida albicans, et la
décoction a montré une activité Toxicité
fongicide spécifique contre Travaux TRAMIL14
Epidermophyton floccosum, Micro- A la dose de 5 g (de feuille
sporum canis, Microsporum gyp- sèche)/kg, chez la souris, en infu-
seum, Trichophyton meruagrophytes sion administrée par voie orale,
et Trichophyton rubrum, avec une S. nigrescens n'a pas montré de
concentration minimale d'inhibi- toxicité aiguë.
tion (CIM) comprise entre 100
et 300 mg-".
L'extrait éthanolique (45 %) de
feuille sèche est actif in vitro
contre Cryptococcus neoformansï
et a montré une activité antimy-
cotique vis-à-vis de neuf souches
de Candida albicans provenant de
différentes lésions de peau et de
muqueuses", L'extrait éthano-
lique de feuille a montré une

420 Trami!
Solanum nigrescens

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Pharmacopée caribéenne 421


Solanum tuberosum
SOLANACEAE

/-------1~~ÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL , i - - I- - -

Usages significatifs: Avertissements :


- céphalée : tige, au naturel, en L'activité analgésique est sus-
application locale. ceptible d'être liée à la pré-
sence de la solanine, mais le
mécanisme d'action n'est pas
connu avec certitude.
Chez les individus hypersen-
sibles ayant tendance à déve-
lopper des phytodermatites,
suspendre le traitement en cas
de symptomatologies aller-
giques. En cas de réactions
sévères, consulter un médecin.

Répartition géographique Description botanique


Originaire de l'Amérique du Plante herbacée à tubercules
Sud, la plante est amplement souterrains. Tige pouvant attein-
cultivée dans le monde entier dre 1 m. Feuilles impaires-pin-
nées pouvant atteindre 25 cm;
3 à 4 paires de folioles, ovées.
Fleurs peu nombreuses en pani-
cules, blanches ou anguleuses,
de 2 à 3 cm de diamètre; lobes
du calice linéaires à lancéolés.
Voucher: Giron, 279, CFEH Fruit globuleux de 2 cm.

422 Tramil
[ ....

Noms vernaculaires
Petites Antilles: ponm-tè
Pays hispanophones: papa
Pays francophones: pomme de terre

Pharmacopée caribéenne 423


====-_._---_.
Solanum tuberosum
~-_._.~~-~~~._._ _ - - _ _ _ - - - _..__
.. ~~

Chimie Toxicité
La plante contient des lectines-a, Le fruit'> et les parties aériennes?
sont considérés comme toxiques.
Le tubercule renferme de la
norépinéphrine, et un flavonoï- Il faut tout particulièrement évi-
ter de consommer les tubercules
de, la pétaninev'.
à l'état vert, en raison de leur
Les parties vertes des tubercules toxicité potentiellev'.
contiennent une grande quanti-
La fraction alcaloïdique admi-
té de solanine" et de solanidinev'.
nistrée chez le hamster par intu-
Les parties aériennes fraîches,
bation gastrique présente une
toutefois, ne contiennent que
DL50 inférieure à 0,33 g/kg. Les
0,05 % de solanine".
signes de toxicité incluent la
1 Analyse proximale de 100 g parties ! nécrose de la muqueuse de l'es-
! aériennes fraîchement coupées- : pro- i tomac et du duodénum. La
1 téines: 12,4 %; lipides: 2,8 %; glucides: i
! 66,7 %; fibres : 25,9 %; cendres : 1
DLI00 des jeunes pousses
i 18,1 %; calcium: 2120 mg; phospho- i (administrée de la même maniè-
1 re: 200 mg; potassium: 3950 mg. . re et à la même espèce animale)
1 _ ._ _ . .. _ _ _ .. _ - '

est égale à 4,17 g/kg'",


L'extrait aqueux de tubercule
Activités biologiques
frais appliqué localement peut
La jeune feuille présente une
provoquer des réactions aller-
activité cardiotonique". L'extrait
giques chez des personnes sen-
éthanolique des parties aériennes
sibilisées, avec des manifestations
montre une activité hypotensive
asthmatiformes et des rhinocon-
et spasmolytique sur l'intestin,
jonctivite'>.
ainsi qu'une activité antifongique
contre Phytophtora infestons', [,. ;:~;c' ..: :J

La préparation homogénéisée de Posollogie


tubercule sec inhibe l'élastase Travaux TRAMIV6
des polymorphonucléaires. Elle
ne stimule pas les macro-
°
De 5 à 1 g de tige de la plante
peuvent recouvrir largement
phages-v-!'. Cette partie de la toute la surface du front.
plante contient des principes
hypoglycémiants»,
La solanine a été employée
comme thérapeutique antiné-
vralgique et antalgique, spécia-
lement pour le contrôle du pru-
rit, en administration par voie
orale, à des doses allant de 0,05
à 0,20 g/personne".

424 Tramil
Solanum tuberosum
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Pharmacopée caribéenne 425


Syzygium aromaticum
MYRTACEAE

---_.._---_. __.._--_.__......__......- ------------- - - - -


ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL 1-----------..

U sages significatifs : Reconunandations:


- maux de dents : Cet usage peut être recom-
• fruit pilé, en application mandé et encouragé.
• bouton floral*, pilé, en bains
de bouche et mastication.
• bouton floral, en application
locale, en association fré-
quente avec l'ail.

* Les boutons floraux ou clous de girofle sont importés en République Dominicaine.

Répartition géographique Description botanique


Native des Iles Moluques, cette Arbre pouvant atteindre la m.
plante est largement cultivée. Feuilles lancéolées à oblongo-
lancéolées, de la à 25 cm, acu-
minées. Fleurs peu nombreuses,
en corymbes terminaux; tube du
calice turbiné de 1 cm, lobes
longs, arrondis; pétales glandu-
leux de 1 à 1,5 cm. Fruit rond
ou ovale, de 3 à 6 cm de long,
Vaucher : Germosén-Robineau, 10-92, JBSD jaune pâle.

426 Tramil
N oms vernaculaires
Petites Antilles : kloujiwôf, jiwôf
Syzygium aromaticum CL.) Merr. &: Perry, Pays francophones: giroflier
Pays hispanophones : clavo dulce,
clavo de olor

Pharmacopée caribéenne 427


5yzygium aromaticum
L _ _. _

.,~

Chimie In vitro, l'extrait méthanolique de


Le bouton floral contient une clou de girofle est actif contre
huile essentielle riche en eugénol', Streptococcus mutans, alors que
en B-caryophyllène, en oxyde de l'extrait aqueux est inactifs.
B-caryophyllène, en œ-humulène L'extrait hydrométhanolique (1:1)
et en oxyde d'œ-humulène-. La est actif contre Candida albicans'.
plante contient. également des
L'eugéniine a montré une acti-
acides triterpéniques, de l'acide
vité antivirale contre le virus de
catécholique, des hydrocarbures,
l'herpès simple, à la dose de
des aldéhydes, des cétones, des
10 ug/mlw. L'eugénol est un anti-
esters, des alcools, des lactones,
septique, un anesthésique local
des aglycones flavoniques et un
et un analgésique dentaire 11,12, un
tanin ellagique, l'eugéniine>,
spasmolytique, un parasympa-
La feuille contient de l'acide thicolytique et un vasodilatateur
dihydroxy-3-4-benzoïque et du périphérique 13 •
dihydroxy-3-4-phényléthano14 •
L'huile essentielle possède des
Analyse proximale de 100 g d'inflores- 1 propriétés antibactériennes, anti-
cence'': calories: 323; eau: 6,9%; pro- 1 fongiques et analgésiques 14-17 • Aux
téines: 6,0%; lipides: 20,1%; glucides: ! doses de Il,25 et 45,0 ug/ml, elle
61,2%;fibres:9,6%;cendres:5,9%;caJ- 1
cium: 646 mg; phosphore: 105 mg; fer: ! inhibe l'agrégation plaquettaire in
8,7 mg; sodium: 243 mg; potassium: 1 vitro. A la dose intermédiaire de
1102 mg; carotène: 318 ug; thiamine: 1 22,5 ug/ml, elle inhibe la synthè-
0,12 mg; riboflavine: 0,28 mg; niacine: 1 se du thromboxane B-2 plaquet-
1,45 mg; acide ascorbique: 81 mg. :
taire".

r:::::::::;;;;;:;;;:;;=:=zl,j.V·iA"" '1
Activités biologiques
Toxicité
La poudre de clou de girofle, in
La DL50 de l'huile essentielle,
vitro, montre une activité anti-
chez la souris, par voie intragas-
bactérienne contre Staphylococ-
trique, est égale à 1,82 g/kg».
eus aureus à la concentration de
2 g/16. A la dose de 3 g/kg, admi- Pour l'être humain, des doses
d'huile essentielle de 3 g environ
nistrée par la voie intragastrique
chez l'adulte et 0,5 g chez l'en-
chez la souris, elle diminue le
fant, par voie orale, produisent
niveau des réponses condition-
des effets toxiquesv. 4,9 ml/per-
nées nociceptives, l'activité spon-
sonne produisent une toxicité
tanée et elle possède un effet
sévère avec dépression du sys-
tranquillisant et anticonvulsion-
nant. A la dose de lOg/kg, elle tème nerveux central, anomalies
urinaires et acidose".
potentialise l'action des barbitu-
riques et montre une action anti- Le bouton floral administré à rai-
convulsionnante". son de 2 % de la diète de la sou-

428 Tramil
5yzygium aromaticum

ris pendant 10 jours n'est pas Posologie


génotoxique>. Administré jus-
Travaux TRAMIL26
qu'à constituer 1 % de la diète
La posologie conseillée consiste
du chien, il n'est pas irritant pour
en l'application de 1 à 2 clous de
la muqueuse gastrique ni intes-
girofle pilés contenant une quan-
tinale>,
tité suffisante d'huile essentielle
La présence d'eugénol explique riche en eugénol et autres com-
les qualités irritantes du bouton posés actifs du point de vue
floral, car l'eugénol est suscep- pharmacologique. Ces doses
tible de provoquer, en applica- sont très inférieures à celles sus-
tion sur la peau, une dermatite ceptibles de provoquer des effets
de contact». L'application régu- toxiques.
lière et répétée du bouton floral
sur la peau ou les muqueuses est
susceptible de produire les
mêmes effets>.

Pharmacopée caribéenne 429


Syzygium aromaticum
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Pharmacopée caribéenne 431


Tagetes lucida
A5TERACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f-----~

Usages significatifs : Avertissements :


- gastralgie : feuille et fleur « sai- Ne pas prolonger le traitement
sies» : une poignée de feuilles au-delà d'une période de trois
est ajoutée à deux tasses d'eau jours consécutifs.
bouillante; la préparation est
Ne pas utiliser chez la femme
ensuite couverte et, après un
enceinte.
certain temps, filtrée et admi-
nistrée chaude par voir orale.

Répartition géographique Description botanique


Native des régions allant du Herbe pérenne très aromatique,
Mexique ail Honduras. glabre, dressée, de 30 à 95 cm;
branches peu nombreuses, très
résineuses quand elles sont
sèches. Feuilles opposées, ses-
siles, linéaires ou oblongo-lan-
céolées, de 5 à 10 mm de long,
obtuses ou aiguës à l'apex, fine-
ment dentées. Fleurs jaunes en
petites têtes terminales, de 9 à
10 mm de diamètre, involucre
cylindrique, les bractées sont
normalement au nombre de 3.
Voucher: Giron, 164, CFEH Akènes de 6 à 7 mm, striés.

432 Tramil
Tagetes lucida Cav
Noms vernaculaires
Guatemala: pericén, iyâ, jolomocox,
hierba de San Juan

Pharmacopée caribéenne 433


Tagètes lucida
r_,~-_--==___ .. mm ~~=========__==~~ --]
c========== . 1

Chimie lisée avec de l'éthanol à 50 %


La feuille et la fleur renferment pendant 5 jours, est active, in
une huile essentielle composée uùro, sur des bactéries entéro-
de 16,5 % de limonène, 14 % de pathogènes, telles que Escherichia
B-ocimène, 28 % de B-caryo- coli, Shigella dysenteriae, Shigella
phyllène et de 4 à 5 % de myr- flexneri, Salmonella typhi et
cène. L'huile essentielle contient Streptococcus pyogenes, elle est peu
également les composés sui- active contre Neisseria gonor-
vants : estragol, tagétone, dihy- rhoea.
drotagétone, tétrahydrotagétone,
L'extrait n-hexane inhibe la
eugénol méthyl-éther, linalol,
croissance de Vibrio cholereae
l'allyl-anisol et anéthole->,
(CIM = la ug/ml), L'extrait
La plante contient des alcaloïdes aqueux est actif contre Escher-
quaternaires, des flavonoïdes ichia coli entéropathogène, Salmo-
(quercétagénine et patulétine), nella enteriditis, Salmonella typhi,
des saponines, des tanins, des Shigella disenteriae, Shigella flex-
leucoanthocyanines'', de l'acide neri, Streptococcus pneumoniae et
gallique, des hétérosides cyano- Streptococcus pyogenesrë-w.
génétiques, des coumarines->,
La macération hydro-alcoolique
des dérivés du thiophène, et des
de feuille et de fleur inhibe modé-
polyacéthylènes-,
rément la croissance de Candida
100 g de feuille fraîche contien- albicans, Candida krusei, Candida
nent 73 mg d'acide ascorbique. parapsilosis et de Candida stellatoi-
Les parties aériennes de la plan- dea»,
te sèche renferment de l'alcool
L'infusion de la plante est anti-
cérylique, de l'œ-lactucérol (tara-
spasmodique à la dose de
xastérine), du B-lactucérol, du
50 g/kgv.
taraxol, des acides gras, des phlo-
baphènes, 2,81 % de tanins et L'extrait benzénique de feuille et
des saponines. L'infusion de la fleur montre une bonne activité
plante est riche en fer, cuivre, . spasmolytique in ouro sur les
zinc, calcium et magnésium", spasmes provoqués par l'acé-
thylcholine et le chlorure de
Selon l'analyse proximale, la
baryum. L'extrait aqueux se
graine contient des protéines et
montre moins actif".
des Iipides''.
In uùro sur le jéjunum du lapin
C::========::::':D de l'extrait hydro-alcoolique de
Activités biologiques feuille et de fleur provoque une
La teinture alcoolique au dixiè- diminution significative de l'am-
me de feuille et fleur pulvérisée plitude et de la fréquence des
(après séchage à l'ombre), réa- contractions intestinales induites

434 Tramil
Tagetes lucida

par la sérotonine aux doses de Toxicité


3,2 et 6,4 mg/ml de bain-v'". La plante est réputée abortive".
L'extrait aqueux de fleur et de
La DL50 des extraits benzé-
feuille possède également une
nique et aqueux est supérieure à
activité nématicide dose-dépen-
100 mg/kg de poids'>, A la dose
dante (vérifiée sur des patho-
de 50 g/kg, l'infusion de la plan-
gènes végétaux), qui augmente
te n'est pas toxique».
également avec la durée d'expo-
sition 16,17. L'extrait hydro-alcoo- Certaines espèces du genre
lique de fleur et feuille diminue Tagetes peuvent être respon-
la durée de l'anesthésie provo- sables de tableaux de dermatites
quée par le pentobarbital atopiques par contact>,
sodique, probablement par
Travaux TRAMILz3
induction du système microso-
Des études portant sur la toxici-
mal hépatique-s.
té chez le rat, par l'administra-
Le thiophène et l'eugénol mon- tion de doses comprises entre 1
trent des activités candidicides; et 5 g/kg par voie orale, ont mon-
ce dernier composé est en outre tré que l'infusion de feuille ne
un analgésique; le linalol est un provoque pas de signes de toxi-
fongicide, la patulétine est un cité gastrique, d'inflammation de
antispasmodique et l'estragol est la muqueuse stomacale ni de sai-
un anesthésique-wv. gnement.
Travaux TRAMILzO
L'infusion de feuille et de fleur, Posologie
à la dose de 1 g/kg, ne possède 3 à 5 g par tasse, en infusion,
pas d'activités anti-inflamma- 3 fois par jour>.
toires dans le modèle de l'œdè-
me de la patte du rat induit par
carraghénine.

Pharmacopée caribéenne 435


Tagetes lucida
i-~~-----""'--""-"-"'-"------'-'-"-'-"'-'--'-------- ..- -.- -- - ..- -----..-- - . - - . - - - - - - - - j

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436 Tramz1
Tagetes lucida
............_. ._. ..__ _ ~.~ .._ _.. .._ _ _.._ _ _ _ _.__ __ _...J

Pharmacopée caribéenne 437


Tanacetum parthenium
ASTERACEAE

~-------<: ENQUÊTE
...
ET RECOMMANDATIONS
.__.__._._.._._ ...
L-~~ .__ ..
TRAMIL
~_..........
1[-------------
'

Usages significatifs : Avertissements:


- gastralgie : feuille, infusion, Etant donne l'absence de don-
voie orale; nées sur la génotoxicité de cette
- coliques : feuille, infusion, espèce il est préférable de ne
voie orale. pas prolonger son usage pen-
dant plus de 30 jours consé-
cutifs et de ne pas l'employer
chez les femmes enceintes, les
femmes qui allaitent ni chez les
enfants en bas âge.

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Europe de l'Est, Herbe pérenne et suffrutescente,
cette espèce est cosmopolite. aromatique, pouvant atteindre
1 m. Feuilles ovées à oblongue-
ovées, d'environ 12 cm, les feuilles
inférieures pennées et pennitisé-
quées, les supérieures penniti-
partites, 2 ou 3 paires de seg-
ments, dentés, obtus. Capitules
nombreux, pouvant atteindre
2 cm de diamètre, disque jaune,
Voucher : Giron, 165, CFEH fleurs radicales blanches.

438 Tramil
Tanacetum parthenium CL.) Schultz-Bip
=Chrysanthemum parthenium CL.) Pers.

N oms vernaculaires
Guatemala: altamiza
Guadeloupe : sept villes
Martinique: mant glasyal,
lanmant glasyal,
lanmant-glasyal-fimèl

Pharmacopée caribéenne 439


Tanacetum parthenium
1 :_:-===-===:::::--===--==-=::::::=::::::-====:::::====::
~::::::.- ..•.
1: 1 •

Chimie L'extrait éthanolique des parties


Le screening phytochimique a aériennes, à la concentration de
montré la présence de dérivés 5,0 mg/ml, montre une activité,
stéroïdique insaturés. La plante in vitro, sur Sarcina lutea et
entière contient une huile essen- Staphylococcus aureus mais se
tielle (0,02 à 0,07 %) composée montre inactif sur Escherichia
de camphre, bornéol, ainsi que coli»,
d'autres composés terpéniques
L'infusion de feuille et de fleur a
et sesquiterpéniques : magnolia-
une activité antispasmodique!'.
lide, parthénolide, reynosine,
Testée sur cinq entérobactéries
santamarine et tanacétine'".
responsables de diarrhée chez
Dans la feuille, plus particuliè-
l'homme, la macération alcoo-
rement, ont été isolés les sesqui-
lique n'a été active que sur
terpènes suivants: hydroxy-3-B-
Salmonella enterii»,
costunolide, peroxyde d'a- et
û-tanaparthine et B-seco-tana- Dans un essai clinique en double
paratholidev'. aveugle, la feuille de la plante,
sous forme de capsules, a été
c:: , ]
administrée pendant 4 mois à 72
Activités biologiques patients souffrant de migraines.
La feuille séchée, dose non spé- Les résultats montrent une dimi-
cifiée, possède une activité anal- nution significative de la fré-
gésique par voie orale, chez quence et de l'intensité des
l'hommes. L'extrait chlorofor- crises».
mique de feuille, à la concentra-
tion de 250 ug/ml, provoque une
réponse spasmolytique sur l'aor- Toxicité
te isolée de lapin'<. La feuille et Le contact physique avec la plan-
la tige présentent une activité te peut provoquer des réactions
antitumorale. La feuille inhibe la allergiques'> chez des individus
sécrétion de sérotonine au hypersensibles.
niveau plaquettaire. L'extrait
chloroformique de feuille, aux
concentrations de 10,0, 12,5 et
25,0 mg/ml, et l'extrait aqueux
inhibent l'agrégation plaquettai-
re in vitro, sur des cultures de
plaquettes animales et humaines
par interférence avec la libéra-
tion de l'acide arachidonique de
la membrane des plaquettcsv".

440 Tramil
Tanacetum parthenium
L. .._ _ ~_~_ . . _-~ .._j

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Pharmacopée caribéenne 441


Theobroma cacao
STERCULIACEAE

/~~--~-----il ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL l - :- - - - - - - - . .

Usages significatifs : Avertissement :


- Asthénie : fruit (graine), Cette préparation doit être
décoction, voie orale. administrée avec modération
chez les enfants et les patients
anxieux en raison des effets sti-
mulants qu'elle peut provo-
quer sur le système nerveux
central.

Répartition géographique Description botanique


Native d'Amérique du Sud et Petit arbre de 6 à 8 rn, à petites
centrale, cette plante est large- branches hirsutes. Feuilles ellipti-
ment cultivée sous les tropiques. co-oblongues à obové-oblongues,
de 15 à 30 cm, abruptement acu-
minées. Inflorescence petite, sur
le tronc et les branches; calice
rose, de 6 à 7 mm; pétales jaunes.
Fruit ovoïde-oblong, à 10 sillons,
Voucher: Giron, 281, CFEH rugueux; graines ovoïdes.

442 Tramil
Theohroma cacao L

Noms vernaculaires
Petites Antilles : kako
Rép. Dominicaine cacao

Pharmacopée caribéenne 443


Theobroma cacao
1 1 •.

Chimie Activités biologiques


L'amande contient environ 50% La théobromine est une méthyl-
de lipides ("beurre de cacao") xanthine chimiquement et phar-
composé surtout de glycérides macologiquement apparentée à
d'acides gras insaturés (oléopal- la théophylline (principe actif de
mitostérine, oléodistéarine, pal- Thea sinensis) et à la caféine
mitodioline, stéarodioline), de (principe actif de Coffea arabi-
tanins catéchiques et de bases ca). Les principales actions phar-
puriques représentées surtout par macologiques des méthylxan-
la théobromine (1 à 2%). Elle thines incluent la stimulation du
contient également d'autres com- système nerveux central, la
posants: tyramine, dopamine, relaxation du muscle lisse bron-
acide nicotinique, trigonéline, chique, la stimulation du muscle
polyphénols et phospholipides. cardiaque et l'action diurétique.
L'arôme, surtout développé après La théobromine est la moins acti-
torréfaction, à une composition ve de toutes, sauf toutefois sur la
chimique complexe. Le tégu- diurèse>.
ment, ou coque, pauvre en
lipides, renferme également de la
théobromine. Sa teneur, très Toxicité
faible dans la drogue fraîche, L'extrait de la graine est classé
s'élève jusqu'à 1,5% après fer- dans la catégorie «GRAS » (géné-
mentation 1-4. ralement considérée comme sûr)
par la Food and Drug Adminis-

l~sEi~~
46,3 g; glucides: 34,7 g; fibres: 8,6 g;
tration des Etats-Unis d'Amé-
rique-.

cendres: 3,4 g; calcium: 106 mg; phos-


phore : 537 mg; fer: 3,6 mg; B-caro-
tènes : 30 ug; thiamine: 0,17 mg; ribo-
flavine: 0,14 mg; niacine : 1,7 mg; acide
ascorbique: 3 mg.

444 Tramil
Theobroma cacao
.............. _~--~-----~--~

.................. _._._._.~ ..__ ~_-..--J

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Pharmacopée caribéenne 445


Thevetia peruviana
ApOCYNACEAE

r---------j ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f-----~

Usages significatifs : Avertissement :


- crise de nerfs : feuille, décoc- Indépendamment de l'effica-
tion, voie orale. cité ou de l'inefficacité du
remède, et même si l'on consi-
dère que la thévétine est
absente de la décoction de
feuille, dans l'état actuel de
nos connaissances et par pré-
caution, l'usage interne de
cette préparation est classée
dans la catégorie « TOX », en
raison du danger potentiel de
toxicité cardiaque.

[=-=:::::::::::::::::_==::::::_::: - _----------- _-------- _-_::::::::::::::]


Répartition géographique Description botanique
Native d'Amérique tropicale. Arbuste ou petit arbre, pouvant
atteindre 10 m de haut. Feuilles
linéaires à linéaire-lancéolées, de
7 à 12 cm, acuminées. Inflo-
rescence avec peu de fleurs,
jaunes ou orangées; tube de la
corolle de 10 à 15 mm; lobes de
35 à 45 mm, obovés. Drupes
vertes, de 4 à 4,5 cm, à deux
Voucher : Jiménez, 1769, JB5D graines.

446 Tramil
Noms vernaculaires
Haïti : fèy sezi
Thevetia peruviana (Pers.) Schumann
Rép. Dominicaine : cabalonga
Guadeloupe : bwalèt, arbre à lait
Martinique : bwalèt, noix
serpent
Guyane : laurier jaune

Pharmacopée caribéenne 447


Thevetia peruviana

Chimie Toxicité
La feuille contient les lignanes : La thévétine est susceptible de
acide orthocoumarique, acide toxicité cardiaque, quand elle est
férulique, de l'acide gentisique administrée par voie orale. La
et des flavonoïdes : acide syrin- consommation d'une graine pro-
gique et tamarixétine'>. voque des symptômes toxiques
qui se caractérisent par la séche-
Le latex, la tige et la graine
resse de la bouche et de la gorge,
contiennent un hétéroside toxi-
la dilatation des pupilles, des
que, la thévétine, mélange de
vomissements, de la diarrhée,
deux substances : les thévétines
des maux de tête et une dépres-
A et B3.
sion cardiaque qui peut entraî-
Travaux TRAMIL4 ner la mort". La consommation
Tri phytochimique préliminaire de la plante entière est toxique
(feuille) pour l'être humain-wu.
alcaloïdes : + saponosides: -
flavonoïdes:- polyphénols: +
quinones: - tanins:
stéroïdes, terpénoïdes : +

Activités biologiques
L'extrait éthanolique de feuille
est cardiotonique, quand il est
administré par voie intraveineu-
se chez le cobaye etun stimulant
utérin, in vitro, sur organes iso-
lés de lapin et de cobayew,
La thévétine B est cardioto-
nique>.
L'acide férulique est analgésique,
antiagrégant plaquettaire, anti-
dysménorrhéique, antispasmo-
dique, antihépatotoxique et hépa-
toprotecteurv'.

448 Tramil
Thevetia peru.viana
r"--"-"""" .
L

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Pharmacopée caribéenne 449


Thymus vulgaris
LAMIACEAE

-----·---[-iNQUÊTE ET REcoMMANDATIONS TRAr\UL]---------~


Usages significatifs : Avertissement:
- crise de nerfs : feuille, infu- Ne pas employer à forte dose.
sion, voie orale.

Répartition géographique Description botanique


Native du Sud de l'Europe, la Petit arbuste subdressé de 15 à
plante est cultivée aux Antilles. 20 cm, branches ligneuses;
feuilles sessiles, linéaires ou
ovées, de 7 mm, en fascicules;
fleurs groupées le long de la tige;
calice à dents supérieures lan-
céolées; corolle lilas ou pourprée.

Voucher : Germosën-Robineau, 90196, ]B5D

450 Tramil
N oms vernaculaires
Dominique: thyme
Thymus vulgaris L. Guadeloupe: thym à manger
Martinique : ti diten,
diten frans
Pays francophones : thym

Pharmacopée caribéenne 451


Thymus vulgans
i_ __ ~ _.. .._........ ._ _._. ._ _ .

Chinlie acide syringique), des flavonoïdes


La plante entière contient une (cirsilinéol, 8-méthoxy-cirsili-
huile essentielle dont la compo- néol, cirsimaritine, lutéoline, 6-
sition varie selon la localisation hydroxy-lutéoline, thymonine et
géographique (chimiotypes à thy- dérivés de l'hydroxyflavone'v-"),
mol ou à carvacrol). Les princi- du syringoïl-glucose et du 4-
paux composés sont le thymol ou hydroxybenzoïl-glucoses,
le carvacrol (de 25 à 60 % du
contenu total), le para-cymène, Composition protéique et analyse proxi-
male de 100 g de parties aériennes» :
le y-terpinène, le linalol, le 3-carè- thiamine : 0,51 mg, nbof1avine : 0,4 mg,
ne et le 1,8-cinéo1. Elle contient niacine : 4,94 mg; acides gras saturés
également en moindre propor- totaux: 2,73 g; tryptophane: 186 mg;
tions les composés suivants : a- thréonine: 252 mg, isoleucine : 468 g,
leucine : 430 g; lysine : 207 g; méthio-
phellandrène, alcool amylique, a nine/cystine : 274 mg; phénylalanine/
et 13-terpinéol, 13-caryophyllène, tyrosine: 482 mg; valine : 502 mg
caryophyllène, œ-thuyène, cou-
marine, limonène, anéthole, bor-
néol, acétate de bornéol, isobor- Activités biologiques
néol, 13 et ô-cadinène, camphène, L'extrait éthanolique (95 %) de
4-carène, alcool cuminilique, 8- la plante entière, administré par
paracyménéol, eudesmol, héxé- entubation gastrique à des rats,
niol, ocimène, 13-phellandrène, a à la dose de 500 mg/kg a mon-
et 13-pinène, 4-terpinéol, œ-terpi- tré une activité antipyrétique sur
nène, y-terpinéol et géraniol'<v. la symptomatologie de fièvre
induite par levure de bière->;
Les parties aériennes contien- mais ni cet extrait ni la fraction
nent également des lignanes : saponifiable de la plante entière,
acide chlorogénique et isochlo- administrée par voie intrapérito-
rogénique, acide caféique, acide néale chez des souris mâles, à la
lithospermique et acide rosma- dose de 0,5 ml/animal, n'ont
rinique (jusqu'à 1 %) ainsi que produit de stimulation de la pha-
des anthraquinones, des couma- gocytose>,
rines, des flavonoïdes (cosmosii-
ne, thymonine, isothymonine, 8- L'extrait éthanolique (30 %) de
diméthyl-thymonine, ériodictiol, feuille et de fleur a antagonisé,
naringénine, dérivés de l'apigé- in vitro, le spasme expérimenta-
nol et de la û-lutéolineu»), et lement induit sur l'iléon isolé de
des tanins'v-". cobayes". L'extrait éthanolique
(30 %) de feuille se montre anti-
La feuille, quant à elle, renferme tussif chez le chat, administré par
des acides organiques (acide voie orale à la dose de 1 ml/kg,
caféique, acide paracoumarique, et expectorant à la dose de
acide salicylique, acide vanillique, 0,25 ml/kg>,

452 Tramil
Thymus vulgans
1--··········· ................._ _ _-_.......•. -
~ ~ ..
~---._-----_ _- _.._ ~ _..__.._ _- -.-, .

L'extrait fluide des parties Toxicité


aériennes séchées est un relaxant Une étude des posologies
du muscle lisse isolé de l'iléon et employées en Chine pour la
de la trachée de cobayew, fabrication de phytomédica-
ments rapporte que l'usage de
L'extrait éthérée de feuille, admi- cette plante à hautes doses est
nistré par voie intrapéritonéale toxique.
à des souris, s'est montré inactif
pour traiter une symptomatolo- Pour l'extrait éthanolique (30 %),
gie d'intoxication provoquée par voie orale chez des souris des
expérimentalement par de la deux sexes, la DLSO 34 ml/kg». =
strychnine, mais il a potentialisé
l'activité des barbituriques, admi- L'extrait éthanolique (40 %) de
nistré à la dose de 200 mg/kg", parties aériennes séchées, admi-
nistré par voie orale, à des
L'huile essentielle de thym agit lapines et à des femelles de rat
comme un dépresseur du systè- en gestation, à la dose de
me nerveux central dans un 1,6 ml/kg n'est pas embryo-
modèle expérimental utilisant des toxique ni tératogénique sur la
poissons rougesv ; elle a une descendance des lapines en ges-
action anti-cellulite expérimen- tation ni un inhibiteur de l'ovu-
talement vérifiée par l'application lation ni de la fertilisation chez
d'une préparation à base de dif- des femelles de rat sexuellement
férentes huile essentielle (dont actives; par ailleurs, chez des rats
celle de thym) ; Cette préparation des deux sexes auxquels on a
a fait l'objet d'un brevet pour le administré cette préparation à la
traitement de l'obésité>, L'huile même dose et par la même voie,
essentielle est également spas- pendant 13 semaines, on n'a
molytique sur l'intestin du lapin constaté aucune modification de
à la concentration de SO Jlg/mI33 ; l'hémoglobine, de l'hématocrite,
elle agit comme relaxant de la des constantes corpusculaires, de
musculature lisse isolée de tra- la numération totale et différen-
chée de cobaye (EDso S6 mg/l) = tielle des globules blancs, des
et de l'iléon isolé de cobaye transaminases glutamico-pyru-
(EDSO = 6,9 mg/l) 34 ; L'activité vique et oxalacétique (TGP et
antispasmodique de l'huile essen- TGO), du glucose sanguin, de la
tielle apparaît similaire à celle de bilirubine, de la numération des
la papavérine» et elle peut expli- protéines plasmatiques totales,
quer les effets eupeptique, cholé- du taux d'albumine dans le sang,
rétique, antispasmodique et anti- de l'ionogramme (Na, K et Ca),
tussif rapportés dans la du cholestérol, ni de l'analyse
littérature; elle possède également chimique et microscopique des
un effet anthelmintique>. échantillons d'urine recueillis; à

Pharmacopée caribéenne 453


Thymus vulgaris
,_._--_._.....__.._.
..

la fin de l'expérience, les ani- mie; son emploi comme vermi-


maux ont été sacrifiés et l'exa- fuge a été mortel dans certains
men histopathologique n'a mis casw.
en évidence aucunes altérations
En dépit de ces éléments, la
macroscopiques ni microsco-
plante a été classée en 1976 dans
piques d'aucune sorte au niveau
la catégorie GRAS (générale-
du cerveau, de l'hypophyse, des
ment considérée comme sûre)
yeux, des glandes salivaires, des
par la Food and Drug
chaînes lymphatiques du cou, de
Administration (FDA) des Etats-
la thyroïde, de la langue, de l'aor-
Unis, comme agent de sapidité".
te, du coeur, du thymus, des
poumons, de la moelle rouge, œr\?,v"" "T']'"","",itIJ
des os, de l'oesophage, de l'es- Posologie
tomac, du duodénum, du jéju- Une étude des posologies réali-
num, de l'iléon, du gros intestin, sée en Chine pour des plantes
du foie, de la rate, du plexus lym- médicinales conseille la dose de
phatique mésenthérique, du 2 g pour la fleur, et celle de 0,05
pancréas, des reins, des glandes à 0,12 g pour l'extrait liquide de
surrénales, des gonades, de la la plante, comme dose pour une
prostate, des vésicules séminales, jour de traitement.
de l'utérus, de la peau, des
glandes mammaires, des nerfs L'huile de thym entre dans la
périphériques ni les muscles composition de marques dépo-
séesw,
volontaires".

L'huile essentielle de thym est


considérée comme toxique à
forte dose; elle a été officinale à
partir du XVIe siècle comme ger-
micide et antiseptique pour gar-
garismes; comme antitussif (à la
dose de 0,3 à 0,6 ml) et par voie
externe comme rubéfiant dans
les onguents pour soulager la
neuralgie et le rhumatismev-".

Administré par voie interne, le


thymol peut provoquer des diar-
rhées, des malaises, des cépha-
lées, des nausées, des vomisse-
ments, une faiblesse musculaire,
une dépression cardio-vasculai-
re, respiratoire, une hypother-

454 Tramil
Thymus vulgaris

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Pharmacopée caribéenne 455


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456 Tramil
Thymus vulgaris

Pharmacopée caribéenne 457


Tradescantia spathacea
COMMELINACEAE

Usages significatifs : Avertissetnents:


Nous recommandons d'inter-
1.
- céphalée : application de 1

feuilles chauffées, sur la tête. rompre le traitement si appa-


raissent des signes d'irritation
cutanée.

c.::::::=:::=======Ill.1l····lllJ·>1 ===::--:-----==::====-~:::::=====-::::::- .•..... :::::::::::::: ~ __.. ~

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique centrale Plante herbacée, en rosette, pou-
et des régions tropicales du vant atteindre 40 cm, charnue.
continent américain. Feuilles oblongue-lancéolées, de
20 à 35 cm, acuminées, vert
foncé par dessus et pourpres par
dessous. Ombelles dans une
bractée aiguë de 2 à 3 cm, avec
de nombreuses fleurs; pétales
blancs de 5 à 8 mm. Capsule
Voucher : Jiménez, JO, ]B5D ovoïde, obtuse de 4 mm.

458 Tramil
Noms vernaculaires
Haïti: boul di mas
Tradescantia spathacea Sw.
=Rhoeo discolor CtHér.) Hance ex Walpers Rép. Dominicaine magueyito
=Rhoeo spathacea (Sw.) Steam Guadeloupe : gros curage
Martinique: sond, konsoud
wOUJ
Guyane: gro zèb gra, gros
raquette crapaud

Pharmacopée caribéenne 459


Tradescantia spathacea
------------------------------ - - -

Chimie Toxicité
Le screening phytochimique de la L'extrait éthanolique (95 %) de
feuille a montré l'absence d'alca- la plante entière séchée, admi-
loïdes, de flavonoïdes, de sapono- nistré par voie intra-péritonéale
sides et de tanins', et la présence chez la souris, à la dose de
d'anthocyanines (en particulier de 400 mg/kg, produit un effet
rhoéanine, décrite uniquement toxique général-.
jusqu'à présent pour cette espèce
Le jus de la feuille est susceptible
et du B-D-glucose2 •
de provoquer le rougissement et
l'irritation de la peau".
Activités biologiques
Le jus de la feuille a montré une Posologie
activité ocytocique sur l'utérus
isolé du rat'. Travaux TRAMIL6
5 g de feuille suffisent pour
Travaux TRAMIL3 recouvrir la surface du front.
La recherche d'une éventuelle
activité sédative s'est effectuée
chez le rat, par appréciation de
l'activité motrice en mesurant les
déplacements horizontaux à l'ai-
de d'un appareil Varimex. Les
expériences ont été effectuées à
partir de l'extrait éthanolique
(80 %) de feuille, obtenu par
percolation et dégraissé à l'éther
de pétrole. Les doses sont expri-
mées en poids de plante sèche.
A la dose de 1 900 mg/kg, admi-
nistrée par la voie intra-périto-
néale, la feuille produit un effet
analgésique modéré, mais signi-
ficatif (p < 0,05), qui se mani-
feste entre 30 et 60 minutes
après l'administration. Cet effet
n'est pas dose-dépendant.

460 Tramil
Tradescantia spathacea
L =::::::::::=::::=:~:::::::::::::::::=::::=::==:=::::: . . _._:.:.:.:.:.:.::.:===:J

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Pharmacopée caribéenne 461


Trichilia hirta
MELIACEAE

Usages significatifs: Averrlssement :


pneumopathie : En raison de sa toxicité, nous
décoction avec sel,
-'-.....u . . '... , déconseillons l'usage inter-
orale. ne de cette espèce que nous
classons dans la catégorie
«TOX».

w:~:;, ;~ ~< :;,::<, . <:;~~'r~Jl111 C=.~.~.·.~·~.·~.~.~~~.·~.·~ ~:.':.~.~.~.".'~.~'~='.'='='~~'~==-~~~.~~.'~~.'~~~~"~.~.~ . .;. '=.~~.~.~~~~=~~=._~._ ,~. ., uu" u_u._._, _.~_._.u_.uu_ __._.._.__ .__.._.,

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique tropicale. Arbre pouvant atteindre 10 m ou
même plus. Feuilles imparipen-
nées, pouvant atteindre 30 cm;
de 9 à 21 folioles, lancéolées à
ovées, aiguës ou acuminées.
Inflorescence en panicule, calice
à lobes triangulaire-ovés, aigus;
pétales oblongs à elliptiques, de
5 à 6 mm. Capsule globuleuse,
Voucher : Rouzier, 128, SOE de 1 à 1,3 cm, velue.

462 Tramil
Trichilia hirta L.

N oms vernaculaires
Haïti: monben bata

Pharmacopée caribéenne ·463


Trichilia hirta
....._ _ _._-- -.~ _., __ _~--- _._ _._"".... - ..--··············-···-..· --·----·········1
.............._ __ .._ __.- - .__ - -_ __.._--- _!

Chimie Activités biologiques


La feuille contient une résine La résine possèdes des proprié-
toxique, ainsi qu'un principe tés émétiques et cathartiques.
amer dérivé des triterpènes, la L'extrait des parties aériennes de
hirtine. La graine renferme de la la plante ne présente pas d'acti-
Dsacéthylhirtine'>, vité antitumorale, in vivo, chez
la souris->.
Travaux Tramil"
Tri phytochimique préliminaire iF'!',;;}?,' ' ' '" ,•.;;/",,,,,,,\h<0J

(feuille) Toxicité
alcaloïdes: - saponosides: + La plante entière contient une
flavonoïdes: ± polyphénols: + résine toxique'>,
quinones: - tanins:
stéroïdes, terpénoïdes: +

464 Tramil
Trichilia hirta

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Pharmacopée caribéenne 465


Zea mays
POACEAE

RECOMMANDATIONS TRAMIL

Usages significatifs : diaque, à une insuffisance car-


- œdème, inflammation : diaque congestive limitée au
• styles, décoction avec sel, côté gauche ou généralisée,
voie orale, consulter un médecin qui
• styles, macération aqueuse, décidera s'il convient de pres-
voie orale; crire ou non un médicament
- maux de reins: à action cardiotonique.
styles et/ou grains, décoction, Pour les usages contre les
voie orale, souvent en asso- maux de reins, il s'agit sim-
ciation avec Sperrnacoce plement d'une thérapeutique
assurgens. symptomatique complémen-
taire (particulièrement utile
lorsque la douleur est provo-
les usages contre l'œdè- quée par des calculs dans l'ap-
et Finflammation, si pareil d'excrétion urinaire).
sont dus à une Ne pas utiliser chez la femme
u....... cu.ua,........,... de pompage car- enceinte.

,----- ._~------------- --- --------_._._------------------~

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Amérique, cette Plante pouvant atteindre 5 m de
plante cultivée est actuellement haut, aux racines fibreuses.
cosmopolite. Feuilles de 1 m ou davantage,
acuminées. Inflorescence stami-
née pouvant atteindre 25 cm, en
paires terminales; inflorescences
pistillées axillaires, de 30 cm
environ. Les grains sont blancs,
jaunes ou rougeâtres; l'épi est
entouré de bractées envelop-
Voucher : Giron, 240, CFEH , pantes.

466 Tramil
Zea mays L.

N oms vernaculaires
Haïti et Martinique: mayi
Pays hispanophones: rnaiz

Pharmacopée caribéenne 467


Zea mays
IS\Et!J'!Jd"",,;;L~,:,,~s;IL,,.;,;;~a

Chimie trique chez le rat, ils possèdent un


Les styles (ou stigmates) contien- effet hypotensif et diurétique.
nent des substances apparentées à L'extrait aqueux, administré par
la vitamine K3, des résines, des fla- voie intra-péritonéale à des souris,
vonoïdes, des monoterpènes, de montre une activité immunosti-
traces d'alcaloïdes, une gomme, des mulante, et administré par voie
saponines, des polyphénols, de l'aci- intraveineuse à des lapins, une acti-
de salicylique, des tanins, de l'al- vité hypotensive et stimulante des
lantoïne, des sels de potassium, de contractions utérines>". L'infusion
l'araginove, du stigmastérol,du sito- de cette partie de la plante fait bais-
stérol et 0,2 % d'une huile essen- ser les taux de cholestérol sanguinII.
tielle dans la composition de laquel-
L'extrait eau-éthanol (50 %) des
le on a mis en évidence jusqu'à
styles a démontré une activité diu-
18 % de carvacrol>'.
rétique, en administration intra-
La feuille renferme un alcaloïde : gastrique chez le rat, à la dose de
la hordénine, des acides organiques 40 ml/kg'>. On attribue cette pro-
et des hétérosides cyanogénétiques. priété à l'activité de la gomme ainsi
La graine est très riche en amidon qu'au potassium'.
et elle contient, également, des sub-
La teinture de styles est inactive, in
stances azotées, telles que la zéine,
vitro, contre des souches de Neisse-
l'édestine et la maïzine'>,
ria gonorrhoea'>.
Analyse proximale de 100 g de graines:
calories: 334; eau: 12,0 %; protéines:
21,6 %; lipides: 2,5 %;hydrates de car- Toxicité
bone: 63,1 %; fibres: 0,4 %; cendres: Le fruit de cette espèce, qui inclut
0,4 %; calcium: 9 mg; phosphore:
194 mg; fer: 3,3 mg; carotène: ug;
thiamine : 0,14 mg; riboflavine :
° les grains et les stigmates, est un ali-
ment largement consommé par les
0,07 mg; niacine : 0,70 mg; acide ascor- êtres humains. On ne connaît pas
bique :Omg. d'effets toxiques qui puissent être
attribuées à sa consommation.

Activités biologiques Posologie


La dénutrition est l'une des causes
Le style de maïs est officinal dans
fréquentes d'inflammation et d'oe-
de nombreux pays, entre autres le
dèmes (qui peuvent aller jusqu'à
Ministère de la Santé Publique de
l'anasarque) dans les pays en déve-
Bulgarie a donné son approbation
loppement.
à l'usage des styles de maïs pour le
Les styles montrent une activité traitement des maladies de l'appa-
hypotensive et un effet de stimula- reil digestif, du diabète, des lithiases
tion de l'utérus; lorsqu'ils sont radio-opaques et dans la thérapie
administrés par intubation gas- anticoagulante'.

468 Tramil
Zea mays

Une étude des posologies réalisée ou stigmates de maïs, en macéra-


en Chine pour les plantes médici- tion ou décoction dans une quan-
nales conseille la dose de 2 g pour tité d'eau suffisante, pour une jour-
l'extrait fluide des stigmates du fruit née de traitement.
comme dose pour une journée de
Etant donné les qualités nutritives
traitement.
des grains de maïs, nous recom-
Travaux TRAMIV4 mandons d'employer au minimum
A partir de la dose adoptée en 300 g/l et d'administrer de 240 à
Chine, nous pouvons recomman- 500 ml de la décoction (avec les
der en usage interne 2 g de styles grains), toutes les 6 à 8 heures.

.............- -.-..._ --------,


t__.__ ..
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Pharmacopée caribéenne 469


Zingiber officinale
ZINGIBERACEAE

. . . . . . . . . . . . _._-~~~UiTE ET ~ëOMMANDATIONS TRAMÏL1~--·······················-

Usages significatifs : - catarrhe : rhizome, décoction,


- diarrhée : rhizome, décoction, voie orale;
voie orale; - rhume: rhizome, décoction, voie
. - vomissements, aérophagie : orale, en association avec Oymbo-
rhizome, décoction, voie orale; pogon citratus (une poignée).
- gastralgie : rhizome,
décoction, voie orale; Recommandations:
- indigestion : rhizome, Les usages cités sont considérés
décoction, voie orale; non seulement comme efficaces
- grippe : rhizome, décoction, mais également comme sans
voie orale; danger. Au cas où les symptômes
- coqueluche: rhizome, respiratoires se prolongeraient
décoction, voie orale; au-delà d'une période de 14
- fièvre : rhizome, décoction, jours, nous recommandons de
voie orale; consulter un médecin.

..... Y,ii:l . . - . . . . .•. . .•.•. . . ••••.. •. :.::.::::.::::::::::.:::=....::::::= 1::;:(:;:;:';••-::;:::.


:::;: ::::::::::::~

Répartition géographique Description botanique


Originaire d'Asie tropicale, cette Plante herbacée pouvant
plante est cultivée dans les atteindre 90 cm, à rhizome hori-
régions tropicales et subtropi- zontal. Feuilles linéaire-lancéo-
cales. lées, de 18 à 28 cm, assises, acu-
minées. Pédoncules de 15 à
25 cm; épis ellipsoïdes, de 4 à
6 cm; bractées suborbiculaires à
obovées, velues; corolle vert jau-
nâtre, tube de 2 cm. Capsule à 3
valves, qui s'ouvre de manière
irrégulière. Existence de diffé-
Voucher : Gonzâlez, 37, MAPR rents cultivars.

470 Tramil
Zingiber officinale Roscoe

Noms vernaculaires
Petites Antilles: ienianb
Antigua et Barbuda,
Dominique: gmger
Pays francophones : gingembre
Pays hispanophones : jengibre

Pharmacopée caribéenne 471


Zingiber officinale
~--'-'--"'-"""'-"'-"""' ..-.-.._ - - . ... ..._..._..__.__ ._~-_._._-----_ .._..._-~--- __. I

Chimie Activités biologiques


Le rhizome contient de la zingé- Nous présentons ci-dessous un
rone, du 6-shogaol et du gingé- résumé des principales activités
roI. L'huile essentielle renferme pharmacologiques, qui ont été
des sesquiterpènes, du cynéol, du rapportées pour la plante, en les
bornéol, du géraniol et du lina- regroupant de manière classique:
10011• Elle contient également de
Activité vis-à-vis d'agents
la capsaïcine, de la pipérine et de
biologiques
la curcumine-,
1. Action antibactérienne:
Le rhizome de cette plante L'extrait alcoolique (80 %) sec
contient, outre les terpènes cités, préparé avec 100 g de rhizome et
du méthylheptanène, du camphè- un rendement en résidu sec de
ne, du phellandrène, du farnésè- 2,8 %, est actif in vitro contre les
ne, du zingérol, de l'eucalyptol et bactéries Gram + et Gram _7.
du citral, ainsi que les esters de
L'extrait alcoolique du rhizome
l'acide acétique et caprylique>".
(80 %) est actif, in vitro, à la dose
~----_. 1

Analyse proximale de 100 g de rhizo-


de 500 ug/disque, sur Bacillus
mes: calories: 347; eau: 9,4 %; pro- anthracis, Bacillus subtilis, Esche-
téines : 9,1 %; lipides: 6,0 %; glucides: richia cob" (souches 7 075 et BB) ,
70,8 %; fibres: 5,9 %; cendres: 4,8 %; Proteus mirabilis, Pseudomonas
calcium: 116 mg; phosphore: 148 mg;
aeruginosa, Salmonella typhi (H),
fer: Il,5 mg; sodium: 32 mg; potas-
sium: 1342 mg; carotène: 88 ug; thia- Staphylococcus aureus, Staphylo-
mine : 0,05 mg; riboflavine : 0,18 mg; coccus epidermis et Staphylococcus
niacine: 5,16 mg. hemolyticus', A la même dose,
mais en extrait alcoolique
Des études qualitatives prélimi- (90 %), il est actif sur Escherichia
naires ont permis de déterminer coli, Bacillus subtilis et Streptococcus
la présence de stérols et/ou de tri- faecalis. Il montre une faible acti-
terpènes, d'alcaloïdes, de cardé- vité sur Streptococcus aureus".
nolides et/ou de bufadiènolides,
l'absence d'alcaloïdes pyrrolidi- Le rhizome, à l'état naturel, en
niques, de saponines de type non macération et en décoction
spécifique ou hémolytique. aqueuse, est inactif, in vitro, à la
concentration de 0,5 ml/disque
sur Bacillus subtilisvv,
Le rhizome, in vitro, est inactif,
contre Bacillus subtilis et Esche-
richia coli, à dose non spécifiée».
La décoction de rhizome, à dose
non spécifiée, est inactive contre
Streptococcus mutans», Le rhizo-

472 Tramil
Zingiber officinale
__ ·._ .. ..·.·_ ;

~
_
.
~
_
~
_
~
_
.
~
H
me desséché, ajouté à la prépa- za A 2, le virus de la polio II et
ration de culture, à la concen- V, ainsi que contre la vaccine".
tration de 2 g/l, provoque la 4. Activité antiparasitaire
croissance bactérienne de Lacto- Le rhizome desséché est actif
bacillus plantarumv.
contre les oeufs de Schistosoma
2. Activité antifongique haematobium, isolés de prélève-
L'extrait alcoolique (90°) du rhi- ments effectués sur des enfants
zome, à la dose de 500 mg/disque infectésw.
est inactif contre Candida albi- 5. Conclusions partielles
cans", Le rhizome est inactif
Tous ces résultats permettent de
contre Aspergillus auricomus, conclure que l'huile essentielle et
A. candidus, A. fischeri, A. flaous,
les extraits alcooliques, présentent
Ai fumigaius.A. nidulans.A. niger, une activité antimicrobienne
A. sydozoi. A, terrens.A. terricola,
contre des bactéries qui sont à
A. ustus et A. oersicolor»,
l'origine de morbidité chez l'hom-
L'extrait hydro-alcoolique (1: 1) me, mais pas le rhizome à l'état
de rhizome desséché, est actif, in naturel, ni sa macération, ni sa
ouro, à la dose de 500 mg/ml décoction. Seilles les préparations
contre Botrytis cinerea, Tricho- contenant de l'huile essentielle
phyton mentagrophytes et Saccha- à 50 % et l'extrait éthanolique ont
romyces pastorianus et inactif une activité contre les pathogènes
contre Candida aibicans, Rhizopus des genres Tricophytone: Candida.
nigricans, Penicillium digùatum, L'extrait aqueux de rhizome est
Fusarium oxysporum, Aspergillus inactif contre les virus testés qui
fumigatus et Aspergillus niger>. sont causes de problèmes de santé
L'extrait aqueux du rhizome, à chez l'être humain. Le rhizome
10 %, est actif contre le cham- séché et l'extrait aqueux montrent
pignon pathogène des végétaux une activité antischistosomalew.
Trichoconiella pad toickii», L'extrait éthanolique à 95 % pré-
sente une activité, contre Ascaris
3. Activité antivirale
lumbricoides», L'extrait aqueux ne
Le rhizome est actif contre le
montre pas d'activité larvicide
virus LPP 1 17 ; une fraction de
contre Aedes aegyptt"s9.
cette partie de la plante à 1 %,
de même que le jus du rhizome, Activité analgésique,
montrent une forte activité in antipyrétique et
vitro contre des pathogènes végé- anti-inflammatoire
taux, tels que le virus de la nécro- L'extrait alcoolique (80 %) sec
se topique'ë, mais l'extrait aqueux préparé avec 100 g de rhizome
de rhizome à 10 % est inactif, in et un rendement en résidu sec de
vitro, contre le virus de l'herpès 2,8 %, administré par voie orale,
du type II, le virus de I'influen- à la dose de 100 mg/kg, chez le

---_._-----
Pharmacopée caribéenne 473
Zingiber officinale
L-==:::::::=~-====:::=:=:~::====::=::::::::::=::=-===-"'=: .J

rat, montre une activité antipy- cas, à des doses comprises entre
rétique comparable à celle de O,S et 4 mg/ml (de plante sèche)
l'acide acétylsalicylique, admi- et à la concentration optimale de
nistré à la même dose. A cette 1 mg/ml>.
dose, il induit une activité anal-
°
gésique de 1 % par rapport à
l'ASA, sur les contractions dou-
Appareil digestif
Le gingembre a été utilisé
comme carminatif; il contribue
loureuses provoquées chez le rat
probablement à la digestion en
par une injection intra-périto-
stimulant les nerfs sensibles à la
néale de 0,6 % d'acide acétique.
chaleur grâce à ses composants
Enfin, il exerce une activité anti-
piquants>'>.
inflammatoire comparable à celle
de l'acide acétylsalicylique, en Les extraits aqueux (169 mg/kg)
inhibant la synthèse des prosta- et méthanolique (114 mg/kg),
glandines par interaction avec la administrés par intubation gas-
prostaglandine-synthétase 7 • trique, inhibent la sécrétion gas-
trique chez le lapin>.
L'extrait hydro-méthanolique
(1: 1), à la dose de lOg/kg, D'après les résultats obtenus sur
montre une activité analgésique 36 volontaires, des deux sexes,
statistiquement significative dans dont les âges étaient compris
le modèle de la contraction indui- entre 18 et 20 ans, le rhizome,
te par de l'acide acétique, mais il administré par la voie orale, chez
est inactif à la dose de 3 g/kg et à l'homme, à la dose de 940 mg/-
ces deux doses dans le modèle de personne, montre une activité
la plaque chauffante". contre le vertige, supérieure à
celle du dimenhidrynate, pour
Activité antispasmodique
prévenir la cinétose (maladie du
L'huile essentielle de rhizome
mouvement) 27. Le même effet a
montre une activité de relaxation
été constaté à la dose de 1 g/per-
du muscle lisse du cobaye, avec
sonne>. Dans un test clinique en
=
une EDSO 171 mg/l, sur la tra-
double aveugle, chez des adultes,
=
chée et une EDSO 36 mg/l, sur
on a conclu que cet effet ne se
l'iléon>.
produit pas par le biais de méca-
L'extrait aqueux de rhizome, à nismes classiques, tels que les
des doses comprises entre 0,4 et influences sur le nystagmus
3 mg/ml (de plante sèche), mais induit expérimentalement, des
surtout à la concentration opti- actions sur le système vestibu-
male de 0,6 mg/ml, montre une laire, ni oculomoteur, et que l'on
activité relaxante du muscle lisse, pourrait par conséquent élimi-
statistiquement significative, sur ner la possibilité d'une action sur
l'iléon isolé et sur le fundus gas- des structures à niveau central,
trique du rat, dans ce dernier comme dans le mécanisme des

474 Tramil
Zingiber officinale
r··········_~_···_········

drogues classiques. Il s'agitait Dans un test clinique en double


plutôt d'une action directe sur aveugle, auquel ont participé 30
les parois gastriques>. Toutes ces femmes enceintes qui souffraient
études vont à l'encontre de l'opi- d'hyperémèse gravidique, l'ad-
nion émise par Wood après la ministration de la poudre de rhi-
réalisation d'un test clinique en zome (250 mg) montre des effets
double aveugle, où il avait admi- positifs, statistiquement signifi-
nistré 1 g/personne, à un grou- catifs, dans le contrôle de la
pe des deux sexes, deux heures symptomatologie, sans que l'on
avant de soumettre ces per- constate d'effets adverses>, en
sonnes à des mouvements qui comparaison avec le groupe
provoquaient des nausées et des témoin auquel on avait adminis-
vomissements, à l'aide d'un tré du lactose comme placebo.
appareil de rotation conçu spé- Un autre test clinique en double
cialement à cet effet, jusqu'à aveugle sur 60 femmes soumises
l'apparition des symptômes à des interventions chirurgicales
minimaux de vomissements. en gynécologie, a montré les
D'après cet auteur, la plante n'a qualités antinauséeuses et anti-
pas eu d'effet protecteur contre émétiques du rhizome de la
ce malaise». plante, avec des résultats statis-
tiquement significatifs, en com-
Dans le modèle de Shay, l'extrait
paraison avec le groupe témoin
aqueux, administré par intuba-
auquel on avait administré un
tion gastrique chez le rat, à dose
placebo>.
de 1 g/kg, produit un effet antiul-
cérogénique statistiquement Le rhizome pulvérisé a réduit le
significatif, corroboré histopa- vertige expérimental chez des
thologiquementv, Administré par personnes volontaires>'.
intubation gastrique chez le lapin,
Cholestérol et glycémie
à la dose de 100 mg/kg, il inhi-
L'extrait alcoolique (80 %) sec
be la motilité intestinale". A la
préparé avec 100 g de rhizome et
dose de 500 mg/kg il montre une
un rendement en résidu sec de
activité d'antisécrétion dans le
2,8 % administré à des doses com-
modèle de Shay chez le rat, et
prises entre 100 et 300 mg/kg, pro-
antidiarrhéique dans le modèle
voque de l'hypoglycémie chez le
de diarrhée provoqué par l'hui-
lapin (51,4 %) qui se manifeste
le de ricin chez la souris".
deux heures après le traitement et
L'administration intragastrique qui persiste ensuite pendant 4
du rhizome (150 mg/kg) bloque heures",
l'émèse produite par la cyclo-
Activité sur l'immunité
phosphamide dans le modèle de
L'extrait de rhizome dans de
. Suncus murinus» .
l'eau chaude (750 ug/ml) inhi-

Pharmacopée caribéenne 475


Zingiber officinale

be la synthèse de prostaglandines culture de macrophages isolés de


au niveau des microsomes du cobaye, ne produisent pas de sti-
lapinv ; par ailleurs, les extraits mulation de la migration des
alcoolique, acétonique et chlo- macrophages-s.
roformique inhibent la synthè-
Activités diverses
se des prostaglandinesw>". La
Le gingembre frais est efficace
décoction de rhizome, à la dose
sur la migraine sans effets
de 5 ug dans le modèle de pla-
contraires-s.
quettes en cultures, produit l'in-
hibition, in vitro, de l'arachido- Le rhizome de la plante est
nate, produit intermédiaire du considéré comme une excellen-
métabolisme de l'acide arachi- te source d'éléments vitaux pour
donique>. La décoction de rhi- l'être humain, grâce à ses
zome, de même que les prépa- apports de vitamines, de miné-
rations qui contiennent cette raux et d'autres éléments béné-
décoction, inhibent l'agrégation fiques", Administré comme une
plaquettaire chez l'être humain>"; fraction de la ration alimentaire,
des tests ont démontré que la il a montré un effet anti-pustules
dose de 70 g de rhizome, admi- sur des rats soumis à une diète
nistrée par la voie orale, inhibe caractérisée par une carence de
la synthèse du thromboxane A z thiamine tout en augmentant le
chez l'être humains". taux d'excrétion de cette vita-
mine dans l'urine et les selles":
Yamahara a rapporté l'effet anti-
Une révision monographique sur
allergique de l'extrait aqueux
les aspects pharmacognostiques,
administré par la voie orale chez
la commercialisation et la distil-
la souris (effet par Rx)41.
lation de l'huile essentielle de la
Une formulation contenant la plante, contenant 212 réfé-
partie centrale du rhizome, rences, vient d'être publiée-".
administrée par voie intra-péri-
tonéale chez la souris, a stimulé
l'activité des macrophagesv et à Toxicité
la dose de 250 mg/kg, a provo- 1. Etude de la mutagènicùé
qué une accumulation de lym- La possible mutagénicité et le
phocytes B dans la cavité péri- caractère antimutagénique qui
tonéale et la rate, et une activité ont été rapportés sur des micro-
stimulante de la blastogenèse organismes ne représentent
lymphocytaire, avec stimulation aucun risque pour l'être humain;
de la maturation des cellules B43. la poudre de rhizome, adminis-
Cependant, de faibles concen- trée à des doses comprises entre
trations de l'extrait dans de l'eau 1 et 4 g/jour, n'est pas toxique
chaude, administrées sur une pour l'être humainv,

476 Tramil
Zingiber officinale
.................. _ _.._ ----._1

2. Etudes générales de toxicité substances chimiques voisines de


La DL50 de l'extrait aque:ux, celles que contient cette plante.
administré par voie intra-périto-
L'administration du rhizome de
néale, est égale à 178 mg/kg chez
la plante, chez l'animal, ne pro-
le rat'". La DL50 de l'extrait étha-
voque pas de manifestations
nolique (80 %) du rhizome, admi-
toxiques pendant les 24 heures
nistré par intubation gastrique
qui suivent cette administration;
chez la souris, est égale à 3 g/kg".
au cours du traitement chro-
La DL50 de l'extrait éthan.ol~qu:
nique, pendant 3 mois, on n'a
(90 %) du rhizome, administré
pas constaté de signes extérieurs
par voie intra-péritonéale chez la
appréciables de toxicité, de chan-
souris, est égale à 1 g/kg8 •
gements dans le poids des
Le rhizome, administré par intu- organes ni d'effet spermiCI. id e53 .
bation gastrique, chez le chien (à
L'administration de la décoction
la dose de 20 g/animal) n'a pas
de rhizome fractionné de la plan-
produit de symptômes de toxici-
te (à la concentration de 15 g/l)
té et sa décoction, administrée
suivie d'une macération pendant
par cette même voie, chez le
6 heures, à la dose de 60 ml, 2 ou
lapin, à des doses qui varient
3 fois par jour, pendant 20 jours,
entre 1 et 118 g/animal s'est éga-
r • 50 chez 61 volontaires et à la dose
lement montree atoxrque .
de 30 ml, à jeun, chez 13 autres
L'administration de l'extrait étha-
patients, pendant 15 à 30 jours,
nolique a produit une stimulation
n'a pas produit de manifestations
respiratoire chez le chat>' et chez
cliniques d'intolérance ni d'effets
le chien, après administration à
indésirables cliniquement obser-
la dose de 3 ml/animal, par voie
vables. Cette décoction a une
intraveineuse.
saveur aromatique et piquante
3. Immuno- et neurotoxicité caractéristiquesv.
La décoction de rhizome n'est
pas neurotoxique et jusqu'à la Posologie
dose de 75 ug/ml, elle inhibe la
Une étude des posologies
distorsion des neurites provo-
employées en Chine pour les
quées par la cytocalacine».
plantes médicinales établit des
4. Autres rapports de toxicité dose moyennes de 0,5 à 1 g pour
L'application topique du jus de le rhizome de cette plante, à l'état
rhizome peut provoquer une sec, et de 1,5 g pour l'extrait flui-
réaction toxique locale chez des de, par jour, chez l'être humain.
patients qui y ont déjà été expo- Le rhizome a été classé dans la
sés auparavant ou qui ont des catégorie GRAS généralement «
antécédents de sensibilité à des considéré comme sûr ») par la

Pharmacopée caribéenne 477


Zingiber officinale
C::~:::-~~:::

. . .-----------
. - ------
...___ . _ -- ---------. .
_________.....:.::-.-.:.::.=~:=::.I

Food and Drug Administration tique, nous pouvons recomman-


en 1976 55 • La XIIe révision de la der les doses suivantes:
Pharmacopée des Etats-Unis - en décoction: 15 g/l, adminis-
recommande l'emploi de la dose trée en doses de 120 à 240 ml, 3
de 0,6 g de rhizome, par voie ou 4 fois par jour.
orale. - poudre de rhizome: de 250 à
1000 mg/jour, répartis sur 3 ou
Travaux TRAMIL56 4 doses.
Pour résumer les données dis-
ponibles sur l'indice thérapeu- .

478 Tramil
Zingiber officinale
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Zingiber officinale

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~~,
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Pharmacopée caribéenne 481


Zingiber purpureum
ZINGIBERACEAE

ENQUÊTE ET RECOMMANDATIONS TRAMIL f---------------____.

Usages significatifs : Recommandations


- rhumatisme: rhizome, macé- Etant donné l'absence de toxi-
ration, voie orale. cité pour son usage à court et
à long terme et vu les qualités
analgésiques qui ont été rap-
portées pour ses principes
actifs, cet usage peut être
recommandé et encouragé.

Répartition géographique Description botanique


Native d'Asie tropicale, cette Plante herbacée pouvant atteindre
plante est cultivée ou spontanée. 1 m. Feuilles oblongo-lancéolées,
de 13 à 28 cm, obtuses. Bractées
ovées à orbiculaires, de 2,5 à
3,5 cm, obtuses, vertes à bord
pâle; marge pubescente; corolle
blanche, tube mince de 2,5 cm;
lobes acuminés. Fruit ellipsoïde
Voucher : Germosën-Robineau, 28484A, ]B5D de 2,5 cm.
-------------- - - - - -
482 Tramil
Zingiber purpureum Roscoe

N oms vernaculaires
Guyane: tjitjima
Rép. Dominicaine jengibre amargo

Pharmacopée caribéenne 483


Zingiber purpureum
.... " __ _~ ' ~ ~~~~~_~_._~ ~ __..__. ~_ .._ _.~ _.~_~ . .__._ J

Chimie vité, in vitro, contre Ascaris lum-


Le rhizome contient des flavo- bricoides supérieure à celle de l'ex-
noïdes : afzéline, diacétylafzéline, trait alcoolique de bulbe d'AUium
delphinidine, kaempférol et plu- sativum, en provoquant la para-
sieurs de leurs dérivés; des mono- lysie des parasites 18 heures après
terpènes : camphène, camphre, son administration et leur mort
1,8-cinéol, paracymène, limonène, au bout de 24 heures",
linalool et dérivés, myrcène, B-oci- L'extrait eau-éthanol de rhizome
mène, u- et B-pinène, 4-terpinéol, administré à différentes doses n'a
œ-phellandrène, l-trans-pipéritol,
pas montré d'activités antihista-
a-terpinène, les sesquiterpènes : miniques, antispasmodiques ni
zérumbone, caryophyllène, humu- de stimulation des contractions
lène et leurs dérivés oxygénés, de l'iléon isolé de cobaye. Par
humulénol; des lignanes : acide contre, il possède un effet chro-
chlorogénique, acide férulique et notrope (+)10.
dérivés; quelques-uns de ces com-
posés entrent dans la composition L'extrait aqueux de rhizome
de son huile essentielle'«. La feuille montre une activité antibacté-
contient de la quercétine, de l'aci- rienne, in vitro, contre Bacillus
de syringique, des saponines et des subtilis H-17 et M-45; l'extrait
alcaloïdes", éthéré montre une activité cyto-
statique sur le modèle de l'hé-
Tri phytochimique préliminaire patome HTC2 11•
(tige et rhizome)"
alcaloïdes : ++ Le 1,8-cinéol possède des pro-
flavonoïdes : ++ priétés anti-inflammatoires bron-
saponmes : chiques, antitussives, expecto-
stéroïdes, triterpènes : - rantes, sédatives, anesthésiques,
qumones : bactéricides et antiseptiques. Le
flavones et tanins : ± paracymène est un analgésique
local, un anthelminthique, un
Tri phytochimique préliminaire bactéricide et un viricide. L'acide
(feuille) 8 férulique est un analgésique, un
alcaloïdes : ± antiagrégant plaquettaire, un
flavonoïdes : antidysménorrhéique, un anti-
saponines : + spasmodique, un antihépato-
stéroïdes, triterpènes : - toxique et un hépatoprotecteur'>.
qumones :
flavones et tanins : + Le myrcène, à des doses com-
prises entre 10 et 20 mg/kg,
administré par voie intra-périto-
Activités biologiques néale ou de 20 à 40 mg/kg,
L'extrait alcoolique (95 %) de rhi- administré par voie sous-cuta-
zome a montré une bonne acti- née, montre des qualités antino-

484 Tramil
Zingiber purpureum
..................................................._..._._-,
1_ __ . ...................................... _-_...__._...
,
'

ciceptives (analgésiques) chez le adrénergique sur la tension arté-


rat soumis aux modèles de la rielle et comme agoniste opioï-
plaque chauffante et de l'in- de sur la réponse nociceptive'".
flammation provoquée par l'aci-
de acétique. Cette activité est
antagonisée par la naloxone Toxicité
(1 mg/kgj->'>, et par la yohim- L'extrait aqueux de rhizome n'est
bine (2 mg/kg), antagoniste com- pas mutagénique in vitro sur
pétitif a-2-adrénergique sélectif, Bacillus subtilisv. L'extrait eau-
dont l'activité s'oppose à la clo- éthanol du rhizome possède une
nidine>. Ces travaux indiquent DL1 supérieure à 10 g/kg, admi-
que le myrcène agit probable- nistré par les voies intragastrique
ment comme un agoniste a-2- et sous-cutanée, chez la souris'",

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Pharmacopée caribéenne 485


Codes des herbiers
où se trouvent les exemplaires « vouchers » TRAMIL
et noms des principaux collecteurs

CFEH HPMHV
Cemat Farmaya Ethnobotanical Herbario de Plantas Med. dellab.
Herbarium de Histologia Vegetal, Honduras
- Lydia Giron, V.Freire - Sonia Lagos- Witte, vanessa Merlo, Roberto
Tinoco, Lorena Ochoa, M. Suazo & E
CFTD Cardon a
Herbarium of Antigua, Chem.
& Food Division, Ministry HULE
of Agriculture, Dunbars Herbario de la Univ. Nacional Autônoma
- Vincie Bowen, Wingrove Jarvis de Nicaragua-Leon
- Ricardo Rueda et al.
CIFMT
Centro Investig. Fitoterapia y Med. JBSD
Trad., Topes de Collante, Cuba Jardin Botànico de Santo Domingo,
- L.R.Soberats Rép. Dominicaine
- Francisco Jiménez, Ricardo Garcia,
CUCV Thomas Zanoni, José Pimentel, Milciades
Herbario de la Universidad del Valle, Mejia, Lionel Germosén-Robineau
Cali, Colombie
- J Pinzôn, A. Cogollo MAPR
Herbario de la Universidad de Puerto
FMPH Rico, Recinto de Mayagüez
Herbier de la Faculté de Médecine - Maria Benedetti, Acosta y Mejia
et de Pharmacie d'Haïti
- Bernard ~niger & Marilise Rouzier SLNH
Saint Lucia National Herbarium
GUAD - Laurent Jean-Pierre, V. Slane
Herbier INRA-CRAAG & Parc National
de Guadeloupe SOE
- J Fournet, J C. Tandy, B. Rollet, Herbier du Service Œcuménique
R. Huc, H. & M. Stehle,JEBernard, d'Entraide, Haïti
Sastre, Corre & Jeremie - Marilise Rouzier, C. Fonrose, L. Musset,
E Cénesca, N Vôltaire, N Thomas
HAVPM
Herbier de l'Assoc. pour la Valorisation VEN
des Plantes Méd., Martinique Herbario N acional de Venezuela
- Jean Louis Longuefosse & Emmanuel - Pedro Gimenez, Michel Delens
Nossin

HCR
Herbario N acional de Costa Rica
- Rafael Ocampo

Pharmacopée caribéenne 487


Particularités botaniques
du bassin de la caraibe

La diversité de la flore entre le golfe du Mexique


et le Panama, ainsi que la grande quantité d'espèces
existantes dans les îles de la Caraibe, de même que
de la Guyane jusqu'en Colombie, est unique au
monde et l'on estime que sur les 250000 plantes à
fleurs qui existent dans le monde, de 35000 à
40000 se trouvent dans cette région de la planète.
En raison de la situation géographique particuliè-
re de l'Amérique Centrale, qui fait fonction de pont
terrestre entre les deux grands écosystèmes conti-
nentaux de l'Amérique du Nord et du Sud, les
forêts tropicales humides de cette région sont clas-
sées parmi celles qui présentent la plus grande
diversité d'habitat du monde entier'.
Les îles de la Caraibe, comprises entre la Floride
et le Venezuela, se caractérisent par leur origine vol-
canique. Leur emplacement géographique est à
l'origine de l'évolution de nombreuses espèces
endémiques. On estime que, rien qu'à la Jamaïque,
il existe 900 espèces endémiques que l'on ne
retrouve nulle part ailleurs-.
Pour des motifs similaires à ceux qui sont à l'ori-
gine de leur formation, ces écosystèmes insulaires
sont très vulnérables et ils sont exposés à des dan-
gers permanents. De nos jours, la plupart des forêts
qui recouvraient cette région ont disparu. Dans de
nombreuses îles, la Barbade par exemple, de vastes
étendues sont plantées de canne à sucre. D'autres
par contre, comme la Dominique, possèdent enco-
re un nombre important de forêts. Les consé-
quences du déboisement se voient plus nettement

Pharmacopée caribéenne 489


r dans les Grandes Antilles, où la pression démogra-
phique, de même que dans les pays d'Amérique
centrale, joue un rôle de premier plan dans l'utili-
sation des zones forestières pour l'agriculture. Il
faut ajouter à tout ce qui précède les violents
cyclones qui, tous les ans, ravagent cette région et
avec plus de force encore les régions déboisées.
Le Venezuela et la Colombie, pays ayant tous
deux une région caribéenne en bordure de la Mer
des Antilles, appartiennent également, géographi-
quement parlant, au bassin amazonien. Cette situa-
tion privilégiée permet à ces deux pays de faire par-
tie de la zone de diversité biologique la plus riche
du monde, où se trouvent près de 20 % des plantes
supérieures.
Les collections de flore des Petites Antilles sont
relativement abondantes, surtout si on les compare
au reste de l'Amérique tropicale. On a décrit tout
récemment trois nouvelles espèces de Dicotylédones,
originaires de Sainte-Lucie. Juniperus barbadensis,
une espèce que l'on croyait disparue des zones sau-
vages des Petites Antilles, a été retrouvée en popu-
lations très réduites, mais significatives, à Petit Piton,
un morne difficile à escalader de Sainte-Lucie. A la
Dominique, on a également créé des réserves natu-
relles et des études similaires sont actuellement en
cours à Montserrat. Il existe dans plusieurs îles des
Petites Antilles des herbiers relativement modestes,
mais qui revêtent une grande importance pour la
région>.
La flore de Cuba- se caractérise par le haut degré
d'endémisme des espèces de phanérophytes (51,3 %)
sur un total de 3 100 espèces endémiques. Parmi
les genres endémiques, 17 appartiennent à la famil-
le des Asteraceae. Une autre famille remarquable est,
entre autres, celle des Rubiaceae, avec Il genres endé-

'--______________________J
miques et la sous-famille des Papilionoideae qui en

490 Tramil
compte 7. Un endémisme néotropical se manifeste
dans les familles suivantes : Cactaceae, Bromeliaceae,
Cyrillaceae, Margraviaceae et Cannaceae.
En ce qui concerne les genres, on trouve, notam-
ment, les suivants : Cecropia, Croton, Jacaranda,
Erythroxylum et Mimosa et quelques espèces: Bursera
simarouba, Cedrela odorata, Cordia sebestena, Spondias
purpurea et Tecoma stans. Les autres éléments néo-
tropicaux qui caractérisent le plus la flore de
l'Amérique centrale et les îles de la Caraibe sont :
Agave, Coccothrinas et Thrinax, ainsi que des espèces
telles que: Lonchocarpus latifolius et Hippomane man-
cinella. Les genres des Antilles: Guaiacum, Crescentia
et des espèces comme Picrodendron macrocarpum,
Hura crepitans et Swietenia mahogani prouvent que la
flore de Cuba est proche de celle du reste de la région
caribéenne.

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PROGCOMP

Pharmacopée caribéenne 491


Tramil dans le bassin Caraïbe ~ Enquêtes réalisées
Enquêtes prévues
• Travaux scientifiques Tramil
* Ateliers Tramil
(Scientifiques et lou Diffusion)

~ ~

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~ -, .

Conception et mise en page :


Studio Primart

© Éditions Désormeaux, 1999


3 rue Galliéni - 97200 Fort-de-France
Dépôt légal : 1er trimestre 1999
ISBN 2-85275.026.0
Tramil, programme de recherche appliquée sur la
médecine traditionnelle populaire de la Caraïbe, en
vue de la rationalisation des pratiques de santé fon-
dées sur l'utilisation de plantes médicinales, est né
de l'effort commun d'un groupe de scientifiques
(ethnologues, botanistes, pharmaciens, médecins)
travaillant en contact étroit avec des communautés
de base en Haïti et en République Dominicaine.
Cette recherche ethnopharmacologique s'est éten-
due depuis pratiquement à tous les territoires du
bassin Caraïbe à travers la réalisation d'enquêtes
utilisant une méthodologie identique.
Ce programme s'intéresse prioritairement aux pra-
tiques de santé familiales courantes, par les plantes,
et n'aborde pas les connaissances des thérapeutes
traditionnels dont la spécificité nécessite d'autres
moyens d'approche.
Au moyen d'études scientifiques réalisées à travers
le réseau européen et latino-américain de collabora-
teurs du projet, l'objectif principal vise à la valida-
tion et à la revalorisation des aspects utiles des tra-
ditions thérapeutiques populaires locales.
Tramil met également une information pratique et
argumentée à la disposition des populations et du
personnel soignant, en vue du traitement de cer-
taines affections courantes par les plantes, donc à
un coût minimum et en harmonie avec la tradition
populaire.

lonalc

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