A bicyclette
ter à sa hauteur.
Nombre de mots : 64
n° 2
LE MINOTAURE
était passé.
Nombre de mots : 69
n° 3
Désespoir
Cette nuit là, l'ouragan avait dispersé les
pleurer.
Nombre de mots : 85
n° 4
Une fleur
Nombre de mots : 93
n° 5
MÉDUSE
Méduse était l’une des trois Gorgones. Dans les temps an-
ciens, elles étaient trois jolies jeunes filles tellement belles que
Nombre de mots : 93
n° 6
Le cochon
Les plus malins ont choisi les premières qui donnent plus de
lait.
Albert Camus
LE CYCLOPE
le secourir.
Paul avait inventé un nouveau jeu dont les règles étaient simples... Il
sitôt des cris perçants. Alors, Paul courait éperdu vers la maison :
joie de Paul.
santerie fraternelle. Ma mère, qui avait conçu des doutes, le prit sur le
fait.
Marcel Pagnol
Marie-Aude Murail
Marie-Aude Murail
Le roi Han veut marier sa fille. Tous les princes sont invités à se
Didier Dufresne
mère et leurs trois fils. Ils se dirigent droit vers les salades,
les étoiles ! »
Aussitôt Petit Gaston lève le nez. Les étoiles sont sûrement meil-
sommet, il est bien déçu, car le ciel est encore très loin. Impossible
de le toucher.
re, il préfère les chevreuils, les daims... mais ne dédaigne pas les la-
teaux.
Boucle d'Or, qui passait par là et qui était une petite fille très
dessus et, pour finir, elle se coucha dans son lit et s'endor-
mit.
Lorsque Boucle d'Or se réveilla et qu'elle vit les trois ours, el-
garçons lui donnent des boutons et les petites filles lui causent
soirées, explique aux jeunes mariés tous les ennuis qui vous
tombent sur la tête dès que vous avez des enfants: ils ont tout
quée où les gens vont prier, une noria pour conduire l’eau
souffrait.
trou qu'elle connaît. Le canard la suit. Les pointes de ses ailes croi-
sées sur le dos, il boite aussi des deux pattes. Et cane et canard
ru. Elle attend, elle est prête. Et le canard entre à son tour. Il noie
près d'eux sans les remarquer. Ils ne se dénoncent que par les rares
Robert Boudet
Il était une fois un roi, une reine et leurs deux enfants. Les habitants du pays
étaient très fiers du roi Hubert, de la reine Isabelle et de la princesse Marinet-
te, mais ils avaient un peu honte du prince Olivier.
Il était pourtant toujours gai, toujours prêt à rendre service. Il n'avait qu'un
seul défaut, il ne voulait pas se laver ! Aussi l'avait-on surnommé le prince
mal débarbouillé.
Le matin, la reine Isabelle lui disait en l'embrassant
- Prince Olivier, mon fils, il faut vous laver ! Vos joues sont toutes noires et vos
mains toutes collantes !
Mais le prince répondait :
- Reine Isabelle, ma mère, pourquoi me laver, puisque je vais encore me salir
en jouant dans le parc ?
A midi, le roi Hubert lui demandait :
- Prince Olivier, mon fils, vous êtes-vous lavé aujourd'hui ?
Et le prince Olivier lui répondait :
- Non, roi Hubert, mon père, je ne me suis pas lavé aujourd'hui. Mais je me
suis lavé les pieds le mois dernier, c'est bien assez !
A l'heure du goûter, la princesse Marinette s'écriait :
- Quelle horreur ! Prince Olivier, mon frère, vous avez des poux et vos oreilles
sont crasseuses !
Le prince Olivier essuyait sur sa chemise ses doigts pleins de chocolat et il ré-
pondait :
- Princesse Marinette, ma sœur, j'entends très bien avec mes oreilles. Alors,
pourquoi les user en les lavant ?
Le texte qui suit a été recopié dans un livre d Histoire en usage dans les écoles
de la planète Flak, et parle d un grand savant dénommé Brikabrak.
Un jour, le petit Claude jouait dans la cour de son H.L.M. quand il vit passer dans la
rue un beau vieillard aux lunettes d'or qui marchait tout courbé en s'appuyant sur une
canne. Celle-ci, soudain, lui échappa des mains. Claude fut leste1 à la ramasser et la ten-
- Merci, mais je n'en ai pas besoin. Je peux très bien marcher sans canne. Si elle te
L'enfant tapa deux ou trois fois la pointe par terre, puis, machinalement, enfourcha la
canne, et voilà que soudain ce n'était plus une canne mais un cheval, un merveilleux
poulain noir avec une étoile blanche sur le front, qui s'élança au galop autour de la cour,
Lorsque Claude, stupéfait et un peu effrayé, réussit à mettre pied à terre, la canne
était redevenue une canne. [...] « Je vais refaire un essai », décida Claude quand il eut
Il enfourcha à nouveau la canne : plus de cheval cette fois, mais un chameau solen-
L'après-midi passa rapidement au rythme de ces jeux. Vers le 20 soir, Claude vit re-
Claude crut qu'il voulait la reprendre et la lui tendit en rougissant. Mais le vieil homme lui
- Garde-la, garde-la. Que veux-tu que j'en fasse désormais ? Toi, tu peux voler avec, moi,
Et il s'en alla en souriant, car personne n'est plus heureux au monde qu'un vieillard qui
Toine est bossu et les gens se moquent bêtement de lui. Il raconte sa pei-
ne à la femme du patron :
Je vais vous dire Madame Rostaing : quand j'étais petit, mes parents
m'adoraient, et surtout ma grand-mère. J'étais déjà comme je suis, naturelle-
ment, mais moi, je ne le savais pas. Je veux dire que je ne savais pas la diffé-
rence qu'il y avait avec les autres : la bosse c'est traître, ça vous vient par der-
rière, on la voit pas... Chez les paysans, il n'y a pas d'armoire à glace, on ne se
voit que dans les yeux de sa mère, et naturellement, on s'y voit beau. Et puis,
un jour, un voisin qui était très gentil m'a dit : "Oh! le joli petit bossu!" J'ai de-
mandé à ma grand-mère : qu'est-ce que c'est un bossu? Alors elle m'a dit:
"C'est vrai que tu es un joli petit bossu, parce que tu as le dos un peu rond.
Mais tu es beau quand même et c'est même à cause de ça qu'on t'aime bien
plus que les autres." Alors, je lui ai demandé : "Qu'est-ce que ça veut dire un
bossu?" Alors elle m'a chanté une vieille chanson. Je ne me rappelle pas la
musique, mais les paroles ça disait comme ça :
Un rêve m'a dit une chose étrange,
Un secret de Dieu qu'on a jamais su :
Les petits bossus sont de petits anges
Qui cachent leurs ailes sous leur pardessus
Voilà le secret des petits bossus...
C'est joli, mais ce n'est pas vrai. Moi, jusqu'à dix ans, je l'ai cru. Je
croyais que les ailes me poussaient. Et souvent, ma grand-mère me chantait la
chanson, qui était beaucoup plus longue que ça.
.. Seulement les grands-mères, Madame Rostaing, c'est comme le mimosa,
c'est doux et c'est frais, mais c'est une fleur fragile. Un matin, elle n'était plus
là. Une bosse et une grand-mère, ça va très bien, on peut chanter. Mais un pe-
tit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court.
Il y a bien des années, la ville de Hamelin fut dévastée par des rats; la
terre en était noire, et les habitants risquaient de mourir de faim. On fit
venir une armée de chats; mais pour mille rats tués, il en reparaissait dix
mille !
Voilà qu'un certain vendredi se présenta à l'hôtel de ville un grand
homme basané, sec, vêtu de rouge, et portant un chapeau de feutre
noir.
Il offrit au bourgmestre ; moyennant cent ducats d'or, de délivrer la
ville de ses rats. Vous pensez bien que le bourgmestre et les bourgeois
acceptèrent.
Aussitôt l'étranger tira de son sac une flûte de bronze ; et, s'étant plan-
té sur la place du marché, il commença à jouer un air étrange. Voilà
qu'en entendant cet air, de tous les greniers et de tous les trous de murs,
rats et souris, par centaines, par milliers, accoururent à lui. L'étranger,
toujours flûtant, s'achemina vers le Weser, puis il entra dans l'eau suivi de
tous les rats de Hamelin, qui furent aussitôt noyés...
Mais, quand il vint à l'hôtel de ville pour toucher sa récompense, le
bourgmestre et les bourgeois réfléchirent qu'ils n'avaient plus rien à crain-
dre des rats : ils offrirent à l'étranger dix ducats, au lieu des cent qu'ils
avaient promis.
L'étranger réclama et menaça de se faire payer plus cher : les bour-
geois firent de grands éclats de rire à cette menace; ils le mirent à la
porte de l'hôtel de ville, l'appelant beau preneur de rats, injure que répé-
tèrent les enfants de la ville en le suivant par les rues.
Le vendredi suivant, à l'heure de midi, l'étranger reparut sur la place
du marché, mais cette fois avec un chapeau de couleur pourpre et de
forme bizarre.
Il tira de son sac une flûte bien différente de la première. Dès qu'il eut
commencé d'en jouer, tous les garçons de la ville, depuis six jusqu'à
quinze ans, le suivirent et sortirent de la ville avec lui.
Le joueur de flûte entra dans une caverne et tous les enfants avec lui.
On entendit quelque temps le son de la flûte ; il diminua peu à peu; en-
fin l'on n'entendit plus rien.
Les enfants avaient disparu, et depuis lors, on n'en eut jamais de nou-
velles.
D'après Prosper MÉRIMÉE
Il y avait une fois une petite chèvre toute blanche avec quatre pattes
blanches. Elle se promenait au bord d'un fossé.
Il y avait une autre petite chèvre toute noire, qui avait aussi quatre pattes
blanches. Elle se promenait de l'autre côté du fossé. Et, sur le fossé, il y avait
une planche pour passer ...
La petite chèvre blanche veut traverser le fossé. Elle va sur la planche. La pe-
tite chèvre noire veut aussi traverser le fossé. Elle va aussi sur la planche de
l'autre côté.
Et voilà que les deux chèvres se rencontrent au milieu de
la planche. Mais la planche était étroite. La petite chèvre blanche pouvait
bien passer toute seule. La petite chèvre noire pouvait passer aussi toute seu-
le. Mais les deux chèvres ne pouvaient pas passer toutes les deux ensemble.
Alors la chèvre blanche dit à la chèvre noire :
« Laisse-moi passer la première. »
La chèvre noire ne veut pas ; elle se fâche
« Non, c'est moi qui passerai la première. Retourne au bord du fossé
pour me laisser passer. »
Mais la petite chèvre blanche ne voulait pas retourner. Elle voulait passer la
première.
« Si tu ne me laisses pas passer, je le dirai à maman chèvre. Elle a de grandes
cornes et elle viendra te corner !
- Eh bien ! moi, si tu ne me laisses pas passer, je le dirai à mon papa chèvre. Il
viendra corner ta maman !
- Laisse-moi passer, ou je vais te donner un coup de tête !
- Non, je veux passer avant toi.»
Et la petite chèvre noire baissa la tête et donna un grand coup avec son
front à la petite chèvre blanche. La chèvre blanche baissa aussi la tête et,
pan ! elle donna aussi un coup avec son front.
Pan ! pan ! pan ! Les deux chèvres se poussaient avec leur tête. Et savez-vous
ce qui arriva ? Elles se poussèrent bien fort et, patatras ! elles tombèrent tou-
tes les deux dans le fossé.
Elles se firent bien mal sur les pierres du fossé. « Bê ! bê ! bê ! », Elles bêlaient
tristement ; elles ne pensaient plus à se disputer.
Elles remontèrent sur le chemin en boitant et en bêlant, et retournè-
rent à leur bergerie, chacune de son côté.
Voilà ce qui arrive bien souvent lorsqu'on se dispute.
M.CAPUS
Mondo, un jeune vagabond, se lie d'amitié avec un vieil homme qui nettoie la
plage chaque matin. Le vieil homme lui apprend à lire à sa manière.
"Je voudrais que vous m'appreniez à lire et à écrire, s'il vous plaît", dit Mondo.
Le vieil homme restait immobile, mais il n'avait pas l'air étonné.
"Tu ne vas pas à l'école ?"
"Non monsieur", dit Mondo.
Le vieil homme s'asseyait sur la plage, le dos contre le mur, le visage tourné
vers le soleil. Il regardait devant lui, et son expression était très calme et douce,
malgré son nez busqué et les rides qui coupaient ses joues. Quand il regardait
Mondo, c'était comme s'il voyait à travers lui, parce que ses iris étaient si clairs.
Puis il y avait une lueur d'amusement dans son regard et il dit :
"Je veux bien t'apprendre à lire et à écrire, si c'est ça que tu veux." Sa voix était
comme ses yeux, très calme et lointaine, comme s'il avait peur de faire trop de
bruit en parlant.
"Tu ne sais vraiment rien du tout ? "
"Non monsieur", dit Mondo.
L'homme avait pris dans son sac de plage un vieux canif à manche rouge et il
avait commencé à graver les signes des lettres sur des galets bien plats. En même
temps, il parlait à Mondo de tout ce qu'il y a dans les lettres, de tout ce qu'on peut y
voir quand on les regarde et quand on les écoute. Il parlait de A qui est comme une
grande mouche avec ses ailes repliées en arrière ; de B qui est drôle, avec ses
deux ventres, de C et D qui sont comme la lune, en croissant et à moitié pleine, et
O qui est la lune tout entière dans le ciel noir. Le H est haut, c'est une échelle pour
monter aux arbres et sur le toit des maisons ; E et F, qui ressemblent à un râteau
et à une pelle, et G, un gros homme assis dans un fauteuil ; I danse sur la pointe
de ses pieds, avec sa petite tête qui se détache à chaque bond, pendant que J se
balance ; mais K est cassé comme un vieillard, R marche à grandes enjambées
comme un soldat, et Y est debout, les bras en l'air et crie : au secours ! L est un
arbre au bord de la rivière, M est une montagne ; N est pour les noms et les gens
saluent de la main, P dort sur une patte et Q est assis sur sa queue ; S, c'est tou-
jours un serpent, Z toujours un éclair ; T est beau, c'est comme le mât d'un bateau,
U est comme un vase. V,W, ce sont des oiseaux, des vols d'oiseaux ; X est une
croix pour se souvenir.
Avec la pointe de son canif, le vieil homme traçait les signes sur les galets et les
disposait devant Mondo.
Il y avait à Londres une ménagerie que l'on pouvait visiter soit en prenant un
billet, soit en remettant au contrôle, au lieu d'argent, des chiens et des chats qui
servaient de nourriture aux animaux.
Un pauvre homme qui n'avait pas d'argent voulut, un jour, voir des bêtes fé-
roces. Il attrapa un petit chien dans la rue et le porta à la ménagerie. On le lais-
sa entrer. Quand au petit chien, on le lui prit et on le jeta dans la cage du lion
pour qu'il en fît son repas.
Le petit chien mit sa queue entre ses pattes et se blottit dans un coin. Le lion
alla vers lui et le flaira un instant. Le petit chien s'était mis sur le dos, les pattes
en l'air, et agitait sa queue.
Le lion le tâta de la patte et le remit d'aplomb.
Le petit chien se redressa et fit le beau.
Le lion le suivait des yeux, portant sa tête tantôt à droite, tantôt à gauche et
ne le touchait pas.
Quand le gardien de la ménagerie lui eut lancé sa ration de viande, le lion en
déchira un petit morceau qu'il laissa pour le petit chien.
Vers le soir, quand le lion se coucha pour dormir, le petit chien se coucha
près de lui et mit sa tête sur sa patte.
Depuis lors, le petit chien ne quitta pas la cage du lion. Le lion le laissait tran-
quille et, quelquefois, jouait avec lui.
Un jour, un monsieur qui était venu voir la ménagerie déclara qu'il reconnais-
sait le petit chien, qu'il était à lui et demanda qu'on le lui rendît. Le directeur de
la ménagerie y consentit; mais dès qu'on se mit à appeler le petit chien pour le
tirer hors de la cage, le lion se hérissa et rugit.
Le lion et le petit chien vécurent une année entière dans la même cage. Un
jour, le petit chien tomba malade et mourut. Le lion refusa alors de manger; il
ne cessait de flairer le petit chien et de le toucher de sa patte pour le caresser.
Quand il eut compris que son compagnon était mort, il bondit, hérissa son
poil, se frappa les flancs de sa queue, se jeta sur les barreaux et se mit à ron-
ger les verrous de sa cage et à mordre le plancher. Sa fureur dura toute la jour-
née. Il se précipitait de tous les côtés en rugissant. Vers le soir seulement,
apaisé, il se coucha à côté du petit chien mort. Le gardien voulut enlever le ca-
davre; mais le lion ne laissait approcher personne.
Le directeur pensait calmer le chagrin du lion en mettant dans la cage un au-
tre petit chien vivant. Sur l'heure, le lion le mit en pièces. Puis il prit le petit
chien mort entre ses pattes et cinq jours durant il resta couché en le tenant ain-
si embrassé.
Le sixième jour, le lion mourut.
Tolstoï.