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SYSTEMES DE PRODUCTION
EN BASSE COTE D'IVOIRE
Caroline HOUZIAUX
72 ;ème Promotion
Pages
IN'I'RDDUCTION : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . l
-Présentation du sujet
-La problématique
1. l • 2. '~~~~E~E~!!!!!~~~ 7
• Populations de la zone lagunaire
~ Debrimou, un village fortement peuplé
• Djimini-Koffikro, un village jeune
1.2. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 12
I.2.I. S~!!~~E!~_2~_~~~i~i!i2~~ I2
I.2.2. Présentation de la méthode •••••••••••.• I4
--------------------------
I.2.3. !~~b~ig~~_~:~~~~!~ I5
• Les questionnaires
.Le parcellaire
I.2.4. ~~~i~~_~!!_~~~!i~~_~~_!:~~~~!~ I7
* Les problèmes rencontrés
• Suggestions
2.2 •
2.2.1. Les facteurs de production
--------------------------
:1{ La terre
* Le travail
2.2.2. ~!E~~!~E~~_~~_EE2~~~!!~~ 30
~ Le mode de faire valoir
~ Le mode d'utilisation du sol
if Le travail
3.2.2. ~~~_~!E~~~~E~~_~~_EE~~~~~!2~ 56
*
Le m0de de faire va10ir
~ Le m0de d'utilisation du sol
3.5.2. ~~2!~!!2~_~~~_~~!!~~_~~_EE2~~~!!2~ 82
3 ~ 5 • 3. Bi 1 an 85
-----
CONCLUS l ON GENERALE ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 87
- Comparaison de deux villages
- Comparaison du rôle des femmes
- Perspectives
Annexes •••••••....••.•.•••.•••....•••....•.•.....•.•.......• 9r
Bibl·iàgraphie 97
-~-
INTRODUCTION
- Présentation du sujet.
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- La problématique
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1. PRESENTATION DE L'ENQUETE
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- Les Agni-Brafê font la conquête du pays occupé par les Abouré
qui se réfugient vers Bonoua.
- Les Enotilé autour de la lagune Aby ainsi que les Essouma sont
soumis par les Agni.
- Les Baoulé forment (par métissage avec des groupes primitive-
ment installés) les Abbey dans la région d'Agboville et les Atié
dans celle d'Adzopé. Ils fournissent aussi la deuxième composante
des Adioukrou.
- Les Dida appartenant au groupe Krou occupent les rivages ouest
de la région lagunaire.
A la fin du XIX, l'installation française se réalise, le peu-
plement du monde lagunaire est déjà fixé et ne subira plus de chan-
gements profonds. On considère en effet que les 'nombreuses migra-
tions au XX dans cette riche région se font à l'état individuel et
n'ont rien à voir avec une invasion d'un groupe ethnique précis.
Autres ivoiriens 7 01
...............
/0 :
Abouré 4 % :
:-------------------------------:-----------------_._---:--------:
Total •.••••••...••• : 50 % Total . .. . ... ... ... ...
· 50 %
(1) Memel-Foté
(2) H. Benon
(3) Pré-enquête O.R.S.T.O.M. - E. Mollard
.. / ..
-10-
I.2. Métnodologie
..1..
-13-
. . 1 ..
Les deux villages contrastés qui ont été choisis pour réali-
ser cette étude sont séparés l'un de l'autre par I20 km. Le sujet
globa~ et ?articu~ièrementle suivi du budget féminin nécessitait
une collecte d'informations régulière et surtout peu espacée dans
le temps afin de réduire les erreurs d'omission involontaires. Je
devais donc me déplacer fréquemment e-t mon emploi du temps fût or-
ganisé de façon hebdomadaire: lundi - mardi enquête à Djimini-
Koffikro où je logeais, mercredi enquête à Débrimou, jeudi - ven-
dredi classement des données au centre d'Adiopodoumé.
Le choix des unités de production retenues pour l'étude de
Débrimou se réalisa "au hasard" : une pré-enquête faite par
l'O.R.S.T.O.M. avait mis en évidence l'homogénéité des systèmes de
production dans ce village. Des volontaires se proposèrent pour
travailler avec nous et le choix s'effectua parmi eux, cette métho-
de ayant pour avantage de devoir confirmer ou infirmer l'hypothèse
d'homogénéité émise au départ. A Djimini-Koffikro, l'O.R.S.T.D.M.
suivait, à mon arrivée, une douzaine d'exploitants, le choix fut
donc fait en fonction des diversités déjà mises en évidence, "grands"
et "petits planteurs" furent ainsi retenus.
Les trois chefs d'unités de production avec qui nous avons
travaillé à Débrimou ne parlant pas couramment et leurs fewnes
ne comprennant pas le français, nous avons dû prendre un inter-
prête. Jean-Baptiste, Adioukrou du village, me fut d'un grand se-
cours, il maîtrisa rapidement le questionnaire sans avoir tendance
à se substituer aux enquêtés et me donna de nombreux renseigne-
ments sur la vie quotidienne traditionnelle. A Djimini-Koffikro
les 4 exploitants retenus parlaient le français, 2 épouses compren-
naient dont une parlait un peu notre langue. Deux enquêteurs ayant
été recrutés dans ce village pour répondre aux besoins de diffé-
rentes études qui y étaient menées, l'un d'entre eux, Nestor, fut
mon interprète. Son sérieux et sa parfaite intégration à la vie
villageoise ont facilité grandement mon accès aux informations.
2Les questionnaires.
• Questionnaires réalisés auprès des épouses du CUP •
. .1 ..
Au début de l'enquête, et à titre de présentation, un question-
naire à passage unique fût réalisé en collectant des informations
<jénérales devant me c:'_;nner ;.me idée dl rôle de l'épouse <'tU se1n de
l'unité de production: participation aux travaux agricoles, par-
celle personnelle, décision des plantes cultivées, utilisation des
récoltes, principales activités non agricoles, principales sources
de revenus, participation au budget familial, appartenance à un
groupe féminin ou ~ une tontine ••• Ce questionnaire fût réalisé
sous forme de conversation semi-dirigée.
Un deuxième questionnaire à passage hebdomadaire fut entre-
pris afin de mieux connaitre l'emploi du temps féminin ainsi que
les entrées et sorties d'argent •
~ Le parcellaire
Le parcellaire complet de chaque unité de production a été
tracé.
. ./ ..
Il comprend toutes les terres en propriété (quel que soit leur
mode de mise en valeur et leur mode de faire valoir) plus toutes
les parcelles louées par l'exploitant ou qui lui ont été prêtées.
Le parcellaire a été réalisé au topofil et à la boussole. Le
traitement des données a été fait sur ordinateur, le programme
mis au point par M. Mollard donnant les surfaces et les données
cartésiennes à l'échelle, il était alors facile de tracer les plans.
On note que le parcellaire du terroir de Djimini-Koffikro
avait déjà été effectué par M. Colin. La comparaison des plans de
chacun donnant des résultats similaires a permis de mesurer la
fiabilité des relevés. Les parcellaires ayant été tracés à une
année d'intervalle, les rotations de cultures vivrières, les créa-
tions de nouvelles plantations arbustives et les défriches ont pu
être repérées avec une assez bonne précision.
1.2.4 B~~!~~_~~_9~~~~!~~_~~_!~~~9~§~~
~ Problèmes rencontrés
Trois villages avaient initialement
été choisis pour cette enquête. Il ne m'a pas été possible de réa-
liser l'étude sur le 3ème village où le seul exploitant retenu
était fort peu disponible.
Les réponses apportées au questionnaire budjet féminin se
révélèrent approximatives. Le dépouillement en bureau fut abandonné
au profit d'un rapide calcul de bilan devant l'intéressée à qui
l'on posait la question suivante "Aujourd'hui, combien te reste-t-il
d'économies 1" La différence entre la somme théorique calculée et
la somme réellement possédée était généralement rapidement expli-
quée (le plus souvent oubli de petits achats). Cette discussion était
bien perçue par l'épouse.
L'ensemble des questionnaires a engendré des problèmes das aux
réponses contradictoires données par des personnes différentes pour
une même question posée (contradiction époux-épouse ou propriétaire-
locataire). En général des interrogations identiques répétées par
la même personne se soldent par une réponse faisant comprendre que
le sujet a déjà été abordé •••
La réaction des enquêtés de Débrimou et Djimini-Koffikro fut
très différente face aux mêmes thèmes abordés.
../ ..
-18-
Jt Suggestions
Le manque de temps pour réaliser cette enquête ne mla pas
permis de remettre en cause sur le terrain les méthodes adoptées.
Les questionnaires ayant pu être ajustés, je me demande si le sys-
tème de passages hebdomadaires était la meilleure solution. Le
travail une ou deux journées sur le terrain n'était pas très ren-
table si lion prend en compte le temps perdu pour aller chercher
le planteur, lui faire accepter de renoncer à ses occupations
pour m'accompagner sur le terrain (et cela n'était pas toujours
possible surtout à Débrimou en raison des nombreuses fêtes aux-
quelles la présence du chef d'exploitation est indispensable).
Il en a résulté une mise au point des parcellaires très lente et
très fastidieuse, et les moments réservés à la discussion avec le
planteur s'en sont trouvés proportionnellement écourtés. C'est
pourquoi on trouvera beaucoup d'hypothèses dans ce dossier qu'il
ne nous a pas été permis de vérifier auprès des interessés, par
manque de temps.
Je pense qu'un séjour de longue durée dans les villages au-
rait été plus profitable. Il m'aurait permis de réaliser rapide-
ment les parcellaires donc de pouvoir ensuite vérifier les hypo-
thèses émises· Il m'aurait également permis d'aborder les réali-
tés et les problèmes villageois de plus près, en m'intégrant plus
activement à la vie de la communauté.
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1 5 4 8 14
, 4 5.8
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J
1 •
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On remarque que le no~)re total de résidents est inférieur
au total à charge et ceci dans les 3 cas étudiés. L'analyse de ce
point montre que tous les résidents sur l'exploitation, même s'ils
ont des revenus personnels propres, prennent au moins leurs repas
avec le planteur; en général, ils couvrent leurs petites dépenses
grâce à leur budget indépendant. (On peut prendre pour exemple la
mère du CUP n02 qui s'occupe d'un petit commerce de piments et de
tabac). La différence entre le nombre de personnes à charge et les
résidents est égale, dans les 3 cas, au nombre d'enfants scolarisés
en dehors de Débrimou, dans les lycées ou écoles supérieures.
. ./ ..
Les paysans ne sont pas Inûs par la seule
recherche d'un profit monétaire. Les besoins familiaux à satis-
faire constituent la motivation la plus tangible à leurs investis-
sements. En général, la commercialisation des produits ne se fait
pas dans un but de gagner de l'argent mais comme moyen de se pro-
curer les marchandises. C'est une sorte de troc au moyen d'argent.
../.
-23-
. . 1 ..
-24-
..1..
-25-
2.2.1 ~~~_É~~~~~E~_~~_E~~~~~!~~_~~_!~~~~
~i~~~~~~~~~
2 La terre
- Mode d'accès à la terre: nous avons vu que, de nos jours,
les jeunes ont des difficultés pour accéder à la terre mais les
planteurs étudiés ont dû affronter ces mêmes problèmes. Les CUP l,
2 et 3 ont respectivement hérité des terres de leurs pères depuis
20, 19 et 6 ans aux âges de SI, 42 et 50 ans. La moyenne d'âge à
laquelle ils ont pû mettre en valeur les terres familiales est donc
élevée.
On est en droit de se demander si cette difficulté d'accès à
la terre n'a pas joué un rôle dans la paternité tardive des exploi-
tants. En effet, la création d'une famille nécessite des revenus
fixes et conséquents alors qu'une situation stable n'est pas chose
facile à trouver à l'extérieur du village.
Ce blocage gérontocratique incite les jeunes à quitter l'exploi
tation. Le CUP 3, par exemple, faisait du commerce de tabac à Dé-
brimou où il était également grimpeur sur palmiers à huile. Lors-
qu'il atteint 26 ans, son père meurt et, malgré sont âge raisonna-
ble pour devenir planteur, il est obligé de s'incliner devant son
oncle paternel qui reçoit le patrimoine familial en héritage. A
35 ans, le CUP abandonne le métier de grimpeur et quitte le village •
..1 ..
-26-
:
cUP l CUP 2 CUP 3
:----------------------------------:----------:---------:--------:
Héritage par le père 78 % :
Héritage par l'oncle paternel 44 %
·- Héritage
Héritage
par
par
un oncle
le frère 100 %
5 cl
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17 %
· Défriche
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SITUATION DES PARCELLES A DEBRIMOU
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l: UP nOl
2: UP n02 N
3: UP N°3
Grande piste
Piste carrossable
1km
SAVANE DE
DABOU
-27-
.
Surface en hectare nb de groupes :Distance village:
:----------:---------------------:---------------:----------------:
CUP l · 14.2 3 0.7 à 2.4 km
: CUP 2 ·.. 14.8 4 O.I à 3.0 km
..
CUP 3 · 12.2 4 2.4 à 3.5 km
~ Le travail
• La main d'oeuvre familiale
/
-28-
.. / ..
-29-
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EVOLUTION DU MODE DE FAIRE VALOIR
Unité de Production n0 1
1982 1983
oV
1984 1985
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200m
.. / ..
-31-
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Café-Cacao : Maniocjjachère: Hévéa : Autres
:----------_.-:-_.~.---------:--------------:---------
-:----------:
CUP l IOO %
CUP 2 7 % 90 % 3 %
CUP 3 . 82 % I3% 5 % ..
On distingue trois grands systèmes de culture, 2 traditionnels
le café-cacao et principalement le manioc sur jachère. Parmi les
systèmes non traditionnels, on remarque surtout la plantation d'~
véas.
Le système manioc sur jachère est dominant. Il se caractérise
par une jachère au moins égale à 3 ans et un cycle de culture de
2 ans. La parcelle est défrichée en décembre-janvier puis les bou-
tures de manioc AMER sont plantées, exclusivement par les hommes,
et légèrement buttées. Pendant les 12 mois de croissance précédant
la récolte, l'homme effectue quelques désherbages. La récolte
s'étale sur une année et est effectuée par les femmes. Le planteur
divise sa parcelle en 2 parties: une pour son épouse qui l'utili-
sera pour l'auto-consommation et vendra le surplus, l'autre sera
divisée en lopins de 500 m2 environ vendus aux femmes du village
pour une somme de 20 000 f sur pied~ mais ce prix peut être discu-
té suivant la récolte effectivement obtenue (taille et densité des
tubercules). En général, l'exploitant ne possède qu'une plantation
de manioc en croissance et une de manioc en récolte •
. .1 ..
-32-
. . 1. ·
DYNAMIQUE 0" UTILISATION DU SOL
Unité de Production
1982 1983
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1984 1985
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200m
~ Manioc en recolte
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.... . Jachère
• Organisation de la production
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- .._ - - - - , ~ - -
nées à titre indicatif qui nous permettent d'avoir une idée de l'é-
volution de l'UP. De plus, si l'on considère que le manioc est la
principale source de revenu de l'exploitant, alors, la récolte de
l'année n, de part les gains permettant l'embauche de manoeuvres,
. .1..
OYNAMIOUE 0" UTILISATION DU SOL
Unité de Production n02
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DYNAMIQUE D'un IJSI\TION DU SOL
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1984 1985
1
200m
quelle le CUP a reçu IOO 000 F de la SAPH pour les ventes de la-
tex coagulé réalisées sur une année. Seul 0.6 Ha avaient été plan-
tés en janvier, période à laquelle l'exploitant a peut-être éprou-
vé des difficultés financières. Le planteur nia pas vendu de manioc
en 84. Il a donc vécu sur les gains de son épouse, sur les recettes
de ses hévéas, sur ses locations immobilières qui lui rapportent
environ la 000 F par mois.
..1..
-36-
2.3.2 ~~~~!~~~~_~:~~g~§~~
les résultats d'enquête montrent des différences notables
entre le schéma traditionnel théorique et la réalité •
• Le rôle agricole
Les trois épouses étudiées ne participent pas aux travaux
agricoles avec leurs époux, néanmoins, deux d'entre elles sont
responsables de petites parcelles.
L'épouse du CUP l a décidé, début 84, de cultiver un petit
lopin de manioc. Elle s'est installée sous les pylones électriques;
zone normalement vierge. Elle a payé des manoeuvres pour défricher
son champ et y faire planter les boutures de manioc. Etant donné
son mauvais état de santé, elle ne va jamais sur sa parcelle et ce
sont ses enfants qui font l'entretien et désherbent. Je suppose
qu'elle a pris cette décision sous l'influence de son fils alné qui,
présent lors de l'~nquête, nous a lui-même dit qu'il allait lui
conseiller de cultiver également des légumes.
Le CUP 2 a confié à son épouse, pour la première fois en 84,
un petit jardin de quelques mètres carrés afin qu1elle y cultive
..1 ..
-37-
~ Le budget
Dans les trois cas étudiés, l'épouse n'a pas acheté de par-
celle de manioc à son mari. Les ventes d'attiéké ont été réalisées
à partir des tubercules récoltés sur la partie réservée à l'auto-
consommation familiale. C'est seulement à la soudure entre les 2
récoltes, en décembre, que deux des épouses étudiées ont acheté du
manioc à l'extérieur. A cette époque, les plantations de leur mari
avaient été totalement récoltées et le planteur attendait janvier
pour ouvrir la nouvelle plantation.
. .1..
-38-
ter une parcelle, c'est son beau-frère qui a payé le lopin puis la
récolte a été partagée et c'est après avoir reçu ses bénéfices sur
la vente qu'elle a pu rembourser. Cette pratique d'emprunt auprès
de membres de la famille est très commune, la dette est àlors pa-
yée sans intérêt. L'étude parallèle des budgets masculins et fémi-
nins a permis de conclure que l'épouse du CUP 2, en dépensant en
moyenne 3 000 F par semaine pour la nourriture, participait à 43 %
du budget alimentaire familial.
L'épouse du CUP I n'a pas eu à acheter de parcelle de manioc
pendant l'enquête puisque la plantation de son mari n'était pas
encore totalement récoltée. Le schéma budgétaire est similaire au
cas précedairunent étudié avec pour principaux revenus 2I 000 F de
vente d'attiéké et IS 000 F de transferts. Avec une dépense hebdo-
madaire de 2 600 F, l'épouse participe également à 43 % du budget
alimentaire familial. Pour subvenir à ses dépenses, elle a dû con-
tracter une dette de IO 000 F auprès de ses frères, cette somme
n'a pas été totalement renilloursée pendant l'étude.
L'épouse du CUP 3 ayant eu d'importants problèmes de santé
au cours de l'année 84, a modifié son rythme de travail et, ne
pouvant plus sortir faire le marché, elle donne maintenant tous
ses bénéfices directement à son mari, soit 4I 700 F pendant l'en-
quête. Aucun autre revenu ne nous a été déclaré. Le planteur n'a
pas répondu assez précisemen~ à nos questions pour que l'on puisse
juger de la participation de son épouse aux dépenses alimentaires
familiales. Il apparait néanmoins que cette somme globale de 3 000 F
par semaine ne soit pas suffisante pour couvrir les frais. De plus,
et bien qu'il n'ait vendu aucune parcelle de manioc, le CUP a dû
acheter un autre lopin pour 20 000 F.
L'étude de ces trois cas montre la différence existant entre
le schéma théorique qui nous avait été expliqué à notre arrivée à
Débrimou et la réalité. Aucune des femmes étudiées ne réussit à
assumer la tâche traditionnelle : alimenter la famille. De plus ne
disposant pas d'un budget suffisant, elles sont obli~ées d'emprunter
et d'utiliser les cadeaux qui leur sont faits pour l'achat de nour-
riture. Les trois épouses ne nous ont jamais signalé avoir effectué
de dépense personnelle (pagnes, bijoux ••• ) ou même d'achat de sa-
.. 1 ..
-39-
2.3.3 ~~~_E~~è!~~~~.~~~_!~~~~_~~_Q~
brimou
Un problème souvent évoqué fut la baisse des cours du manioc
à Abidjan qui se répercutait sur les prix de l'attiéké. Y-a-t-il
eu surproduction ou baisse de la demande ? Les épouses des CUP l
et 2 ont diminué leur production pour cette raison.
Le principal problème soulevé par les femmes est celui de la
commercialisation. Les épouses doivent confier leurs paniet:s à des
intermédiaires qui les détaillent sur les marchés de la capitale.
Il semble que les fabriquantes aient une confiance toute limitée
en leurs intermédiaires. La différence ethnique entre les deux
groupes serait à l'origine de certains abus et du manque de soli-
darité dans la filière fabrication-commercialisation. Les paniers
ne sont payés que 2 à 3 semaines après la livraison alors que
l'attiéké ne se conserve qué 4 jours. On peut se demander où est
placé cet argent pendant ce laps de temps. Des cas de vol ont même
été signalés, puisque la détaillante, après avoir pris la marchan-
dise, n'est plus revenue au village. Pour essayer de mieux organi-
ser la commercialisation, une réunion a eu lieu, présidée par le
chef de Débr imou, mais n'a pas abouti. Seule l'épouse du ..CUP l
s'est plainte de ce problème; l'épouse du CUP 2 l'a résolu en con-
fiant ses paniers à sa fille qui habite Abidjan; l'épouse du CUP 3,
depuis sa maladie,' donne sa production à sa soeur de Dabou qui la
détaille sur le marché ; et depuis peu, elle livre également un
panier par semaine à l'hôpital protestant de Dabou qui la payera
après une année de fabrication. Ce système constitue une sorte
d'épargne et il serait intéressant de savoir si cette femme, comme
.. / ..
-40-
2.3.4 ~~_e~!~2_~~2_~~~~~_~~~~_~~_2~S!~~~
Les femmes nlont pas un accès direct à la terre et ne culti-
vent pas. Les ouvertures qui slamorcent dans ce domaine ne sem-
blent pas les intéresser encore totalement. Elles nlont pas dlof-
ficiel pouvoir de décision sur les systèmes de culture mis en
place par leur époux. La femme est donc dépendante du mari qui
plante pour elle le manioc de variété amère nécessaire à la fabri-
cation de llattiéké et qui accepte de lui vendre. La méthode de
commercialisation du manioc la plus répendue dans la région est la
vente par "bâchée". Les hommes de Débrimou ont essayé, en 83,
dladopter ce système, se demandant slil nlétait pas plus lucratif
que la vente aux femmes du village. Les épouses reçurent alors un
fixe quotidien ou hebdomadaire afin de pouvoir faire le marché.
Les femmes, démunies de leur seule source de revenu et alors tota-
lement soumises aux ma~is, ont entamé une action de révolte. Nlayant
plus la possibilité de fabriquer llattiéké destiné à la vente, elles
ont décidé de ne plus faire llattiéké familial, il y a eu une
grl~ve générale "de la cuisi.ne". Une réunion villageoise a eu lieu
------_._~ .. _. __ . ~--------------
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·:UTHF A ~: :. : :
:UTHFAjUC:UTHFTjUC:Surface:UTHFA!ha:UC/ha:
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._-----_._-------_._------_._------_._------_._-~---_. .
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·· CUP I · 4.6
·· 0.5 · O.II 0.2 : 14.2
. 0.04
·: 0.32:
CUP 2 4.5 0.6 ·: o. 13 0.49 : 14.8 0.04 0.30:
· · · 0.48:.
· ··
CUP 3 5.8 I.4 0.24 0.48 12.2 : O.II
· · ·
On ne peut que remarquer la similitude des potentiels de
production des 3 unités d'exploita. tion c.onc.ernées. Les familles étu-
diées sont réduites, l'âge avancé du CUP entraine un manque d'
. .1 ..
-41-
.. / ..
-42-
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-44-
par mois. Les gains totaux minimum pour l'année s'élèvent donc à
220 000 F.
L'épouse, pendant l'enquête, a vendu pour 41 700 F d'attiéké,
malgré son état de santé critique, c'est elle qui réalise le meil-
leur chiffre de vente, elle est également la seule à ne nous avoir
jamais signalé recevoir de l'argent de sa famille et déclaré donner
tous ses gains à son mari. Le planteur ne nous a répondu que très
évasivement au sujet de son budget alimentaire et déclare dépenser
globalement l 000 F par jour. En otant les 3 000 f hebdomadaires
qu'il a reçu en moyenne de sa femme, il dépenserait donc 4 000 f
par semaine soit 208 000 F par an. Cette somme est très proche de
ses principaux gains et il semble peu probable que les bénéfices de
la bananeraie soient suffisants à couvrir les frais de main d'oeu-
vre, de scolarité et tous les autres frais inhérents à la vie de
l'exploitation.
1
-- .----~__:_, semble remettre en cause le bilan de fertilité de ses
r.E.:._..c:=-= --= ., E l'étude montre qu'il ne respecte pas la jachère de 3
____ .-.::;:nent sur les parcelles situées dans la savane de Dabou
::'c.n:=: .' "'-'- -~ande partie , progressivement plantée d' hévéas, ne pourra
=-::.~ :=-::::-" -=voir de culture de manioc. L'effet conjoncturel ne doit
ë..::::.m:= ~,:=-o:r ·::§tre sousestimé.
~ ~celle de manioc est traditionnellement divisée en deux
nar--=s l'une réservée à l'épouse, l'autre à la vente. On remar-
:r'~e _Iloe: ~~::c.lusles autres revenus du planteur sont diversifiés, moins
les; -".......... ~- de manioc sont importantes (café du CUP 2, hévéas et 10-
ca-- -"~' CUP 3).
~' ~~use en ne participant qu'à une petite moitié du budget
al ~ ttt"""""! . F - e familial ne parvient pas à assumer sont rôle tradition-
n~ 7..c~udrait qu'elle le prenne entièrement à sa charge. Elle
.:reç:::::--~ sommes d'argent non négligeables de sa famille mais ne
pa:: ~ .. =--?as à épargner suffisanunent pour couvrir ses dépenses per-
Sor! =- -= 1 elle est dépendante de son époux.
~ =ésultats de l'enquête du budget masculin montrent que
les ==,J~S signalés ne sont pas suffisants pour couvrir les frais
de :.. =~- oitation. Comme il est peu probable que l'année 84 ait
~té- ?ëfL:=;::;u::ulièrement mauvaise et qae les déficits aient été cou-
ve=~ '1=;ace à des épargnes réalisées sur les exercices précédents,
ex:. §!!le'!= =- "hypothèse que les planteurs sont aidés par des membres
de - -,....- =a.mille.
2.4.2 ~~~!~2~_~!~~~E~~!S~~_~_~Y~!~~!~~_~~2
~~!~~2_2~_EE~~S~!~~·
~<; dix dernières années, le nombre de résidents sur l'UP l
a f=rte-œent diminué, seulement trois enfants sont encore à la char-
ge ,~= ~ dont deux, étudiants, ne vivent pas au village. Le fils
qui.. nac--'-e sur la plantation possède ses propres parcelles donc
aiê~ F~ l'exploitant. Il est vraissemblable que le départ des fils
ai.t pu .~.:=='!"·trainer une baisse des unités de travail humain familial
agr.:t.co T -= car, même si leurs activités ne leur permettaient pas de
p~ic~-~ quotidiennement aux travaux champêtres, il devaient par-
foLs a~;er leur père. Le départ des filles a, d'une façon beau-
c~ p~ certaine, privé l'épouse d'une aide importante. Depuis
1978, ~ assiste à l'arrivée sur l'exploitation des petits enfants
du p1.amteur , qui ne sau.raient fournir une main d'oeuvre agr icole
.. / ..
-47-
2.4.3 Bilan
Débrimou, village pimpant, affiche une richesse évidente et
parfois même tapageuse. Visites de villas équipées d'appareils les
plus sophistiqués. Apperçu d'une fête de richesse: promenade d'une
jeune fille parée de ses plus beaux pagnes, couverte de bijoux d'or j
.. / ..
-48-
leurs études doivent aider leurs parents. Les plus jeunes plan-
teurs de Débrimou n'ont pas attendu d'hériter pour s'installer
et comme le planteur 3, ils ont défriché des terres, dans la li-
mite des surfaces disponibles, souvent situées aux frontières du
terroir villageois. Ils y exploitent des plantations d'hévéas,
des bananeraies ••• Il est difficile de ~.n'~ser après une étude
sur 3 cas, mais il semble qu'il y ait une légère évolution à Dé-
brimou : les cultures se diversifient quelque peu et la femme prend
la responsabilité d'une parcelle de manioc. On peut supposer que
ces mesures sont prises par nécessité car le système traditionnel
ne suffit plus aux besoins actuels. On imagine que Débrimou aura
une physionomie différente lorsque la jeune génération prendra la
place des planteurs actuels. Il semble donc que le village, comme
après la 2ème guerre mondiale, amorce une profonde mutation.
3. DJIMINI-KOFFIKRO, DIVERSIFICATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION
DANS UNE SOC IETE HETEROGENE
, 1 1
1 1 1 1 r '.
l,
21' 31 l 7 1
4
1
3 5 1
3 ,2 14
1
1
8 16 13
1 r
7, 6 9.9
1 1
1
1 1
1
,
1
1
1
1
1
,
,
1 1
1 1 1 1 1
221 42 2 13 19 14 5 31 2 21 ,13 /8 20 , 12 1 8 14.4
1 1 1
, 1 1 1 ,
1 1 1 1 1 1 f
1 1 1
1 1
1
1 1
23, 45
1
2 12
1
3 1'9 7 1
1
3 1, 4 22 1
7 ,15
1
22 1
1 ,
7 115 I5.8
21 1 3 1 3 1 1 1 0 4
1
0 6 13
,
1
1 1 1
, 5 1 l 3 4 1
1
1
0 10 20
22 2 4 1
.
1 1
•
23 2 4
1
,1 6
1
1
1
2 •
1 0 5 .
1
1
2 8 22
J
1 i
1 r
1 ,.1
3.I.2 ~~~_2èi~~~!~~
~ Les objectifs à long terme
Ils sont sensiblement différents de ceux des planteurs de Dé-
brimou. Il n'y a pas, dans ce deuxième village, de mode de vie
traditionnel à respecter et le système de production choisi ne
devra pas répondre à une organisation déterminée. Le taux de sco-
larisation, particulièrement en dehors de Djimini-koffikroest
faible et ne nécessite pas de dépense importante.
Par contrel l'héritage semble soulever certains problèmes. Ce
.../ ..
sont les neveux utérins, comme le veut la tradition matrilinéaire,
qui hériteront des plantations de~ CUP 21 et 22. La question n'a
pas pu être abordée avec le CUP 23 parti , à la fin de mon enquête,
à Abidjan, pour y résoudre des problèmes familiaux. On note sim-
plement qu'il a rappelé sur l'UP son fils unique.
Pour son fils, l'exploitant 2I, a acheté IO Ha à Gagnoa. Il
désire en faire une plantation de café-cacao et doit pour cela
embaucher des manoeuvres permanents qui seront surveillés par sa
mère résidant à Gagnoa. Il aurait été plus simple d'acheter au
village, mais celui-ci connait une forte saturation foncière. Le
CUP a payé la terre 300 000 F en faisant un emprunt de 200 000 F
auprès de sa famille. A la fin de l'enquête, il n'avait pas rem-
boursé sa dette, ni encore trouvé les fonds nécessaires à l'em-
bauche des manoeuvres. De plus, en tant que chef de famille, il
est contraint à verser de l'argent à ses frères cadets, on a déjà
évoqué les 15 000 F donnés à son frère étudiant, il doit, en outre,
verser 15 000 F à deux autres de ses frères. Cela fait une somme
théorique de 30 000 F à débourser mensuellement, l'étude montre
que le CUP n'a pu faire face à une telle dépense et n'a versé que
14 000 F par mois. Le planteur éprouve donc de forts besoins finan-
ciers et devra mettre en place un système de production lui procu-
rant des gains mensuels fixes et importants.
Après une réunion de famille, il a été décidé que les fils du
CUP 22 hériteraient uniquement, sur L'exploitatio~ familiale;. des
plantations d'hévéas, à concurrence de 6 Ha. Son objectif est donc
de mettre en place cette plantation. De plus, pour couvrir les
frais de sa nombreuse famille, il doit disposer d'une trésorerie
importante. L'exploitant effectue des voyages, de courte durée
mais fréquents, au Ghana où il a de la famille, cela occasionne des
dépenses supplémentaires.
Le CUP 23 ayant également à sa charge une famille nombreuse
cherche à mettre en place un système de production lucratif.
.. / ..
lièrement elles ont la charge d~cultures vivrières ce qui laisse
la possibilité à l'époux de se consacrer à d'autres tâches. Djimini-
Koffikro est situé sur l'axe goudronné BONOUA-ADIAKE et est entou-
ré de nombreuses plantations industrielles. Ces sociétés ont été
très bien acceptées par les habitants qui ont compris que les
plantations villageoises encadrées permettraient d'obtenir des
revenus mensuels importants. Les trois exploitants étudiés ont mis
en place un système de production mixte, basé sur l'association
des cultures vivrières et industrielles.
·:% de terre
·
: Héritage :Héritage Achat ·· ·
Méteyage: Location
du père :de l'oncle:
:-------------~----------:----------:-------:---------
:----------:
· ·· · ·
CUP 2I 67 % ·· 27 % · 6 %
· · ·· ·
··
: CUP 22 IOO %
· ·
: CUP 23 50 %
·· · 50 %
·: ·
· · · ·
Après une réunion de famille, le CUP 2I a réussi à obtenir
l'héritage des terres de son père en 74, il avait à cette époque
..1..
SITUATION DES PARCELLES DJIMINI
,El
..),
,, "
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-
sv
1
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,, KONGODJAN
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1
1
\
1
\
\
\
1= uP n° 21 N
2= UP n° 22
3= UP n° 23
4= UP n° 24 1
SOOm
. .....
. ..... Plate CIIrro5sabie
...
......
,
......
\
!
-53-
21 ans. Ses terres ne reviendront pas à son fils. En 75, une tante
du planteur résidant à Abidjan lui confie la gestion d'un groupe
de parcelles, il contrôle uniquement les travaux effectués et ne
peut rien faire sans son accord. Enfin, en 84, et pour la première
fois, il prend des terres en location chez un de ses cousins. L'a-
chat de la plantation de Gagnoa n'est pas mentionnée car elle se
situe en dehors de la zone étudiée.
A 32 ans, le CUP 22 a hérité des terres de son oncle décédé
en 74, à cette époque, le planteur était tailleur à Daloa.
Le père du CUP 23, en 6I, offre à son fils âgé de 22 ans une
plantation de 4 Ha. En 62, le père meurt mais le CUP ne récupèrera
le reste des terres familiales que 5 années plus tard, durant
cette pér iode, les terres ont été gérées par une personne plus âgée.
En 72, le planteur achète la Ha pour ISO 000 F soit 15 000 F/Ha et,
en 76, il achète 8 Ha pour 450 000 F soit 56 000 F/Ha. Les prix
à Gagnoa sont moins élevés puisque le CUP 21 y a obtenu, en 84,
la Ha pour 300 000 F. Le CUP 23, doit encore hériter, à Djimini-
Koffikro, des plantations d'un des ses vieils oncles actuellement
à sa charge.
··:CUP .. · · ·
21 18.2 HA 27 HA 4 · O.I à I.5 km
:CUP 22 34.5 liA · 34.5 HA ·
·
l · I.5 km
:CUP 23 : 36.3 HA 36.3 HA
·· 4 · O.I à 5 km :
·
Les CUP étudiés possèdent des exploitations beaucoup plus
importantes que la moyenne du village. Ce sont de "grands planteurs"
Seul le CUP 21 cultive des terres dont il n'est pas propriétaire,
particulièrement, il a pris en location I.5 HA ce qui est assez
étonnant puisqu'il possède une surface importante. C'est en étu-
diant le mode d'utilisation du sol que l'on pourra essayer de sa-
.. / ...
-5~-
x Le travail
• Main d'oeuvre familiale
. . / ..
-55-
.. 1..
EVOLUTION DU MODE DE FAIRE VALOIR
· - Double utilisation
CUP + Abougnon 7 % 5 % 3 0/
. /0
·· CUP + Location 7 %
·
• Les prêts à la famille : le CUP 21 prête une surface irnpor-
tante aux membres de sa famille, particulièrement à deux de ses
frères cadets. Le planteur apparaît donc comme le responsable des
terres et est contraint, non seulement à donner de l'argent, mais
également à distribuer des parcelles à ceux de ses frères qui ne
peuvent subvenir à leurs besoins. Le CUP 22 prête une petite par-
celle à son frère aîné malade qu'il a pris à sa charge avec sa fa-
mille. Le CUP 23 a mis à la disposition de ses cousins deux lopins
de terre. Il semble .que, plus encore qu'à Débrimou, les planteurs
aident leurs proches dans le besoin.
• Les terres travaillées par un Abougnon : le CUP 21 emploie
des abougnons sur vivrier et sur ananas, il va également prendre un
.. / ..
-57-
.. / ..
-58-
saturation fonci~re.
:Le elJ? 23 prête des terres à. ses employés : abougnon sur café
et manoeuvres permanents. Les parcelles prêtées demandent de gros
travaux de défriche avant d'être mises en valeur, elles sont en-
suite récupérées par le planteur qui en distribue d'autres. Cette
méthode permet non seulement de faire faire des défrichements sans
débourser de fonds, mais elle incite également les ouvriers à' res-
ter sur la plantation, certains ayant tendance à quitter le village
avant la fin de leur contrat.
../ ..
• Les dons : le CUP 21 a donné en 84 une parcelle de un hectare
'l. lIn cousin, il n'est clone :")1us propr iétaiL"P sue de 17.3 HA sur les
26 dont il a maintenant la responsabilité à Djimini-Koffikro.
Le CUP 23 a donné, en 84, une parcelle de 2.5 HA à son cousin qui
travaille depuis I I ans avec lui, il n'est donc plus propriétaire
que de 33.8 HA. En 85, une route i)assera sur sa propr iété, il ne
p()ss.~dera 2lu8 'lue 33. 7 T-!A •
• Certa.ines parcelles sont utilisées (l.ou~)lement, cette pré".-
t telue est fréquente sur les jeunes ,21antations de type industr ie1
dont l'exploitation ne débute que la Sème année. L'année du plan-
ting, alors que la culture pérenne est peu développée, l'exploi-
tant associe des cultures vivrières. En fin de deuxième année la
plante pérenne est laissée en culture pure afin de réduire les
compétitions. Ce système permet d'écourter la pér iode de "non pro-
ductivité" de la terre, il est pratiqué par les 3 CUP étudiés. Il
serait néanmoins bon qu'une étude scientifique confirme que ces as-
sociations ne nuisent pas aux plantations. Le CUP 22, en 84, a
même donné en location, pour une culture de manioc, une parcelle
sur laquelle il avait planté des cocotiers en 76, il a décidé de
ne pas renouveller ce contrat VLt les diff icul tés rencontrées pour
effectuer sa récolte.
• Les épouses des planteurs 6tuJi0s sont toutes responsables
d'au moins une parcelle sur l'exploitation familiale. Le cas sera
étudié dans le chapitre qui leur est réservé •
• Le mode de faire valoir direct : alors que les planteurs de
Débrimou mettent en valeur pratiquement la totalité de leurs terres
par ce mode, ceux de Djimini-Koffikro ne l'utilisent même pas pour
50 % de leur exploitation, ceci s'explique par une différence de
mode d'utilisation du sol.
·:-----~----------:-------:----------:---------:
CUP 21
· 0 · 3.5 · 1.4 ··
·
· CUP 22 · 0 · 00
· 4.75 ·
·: CUp 23 · 1.8 · ·: 0 ·
· ·
. .1..
-60-
. .1. ·
-61-
..1..
DYNAMIQUE D'UTIUSATION DU SOL
Unité de Production 21
• Organisation de la production
.. / ..
OYNAMIQUE O' UTiUSATION DU SOL
Unité de Production 22
1982 1983
1984 1985
. .1..
-60:;-
.. / ..
DYNAMIQUE D'UTILISATION DU SOL
Unité de Production 23
sente une surface totale de près de 16.5 HA. On sait que le CUP
loue 15.5 HA à la SODEFEL, il ne lui restera ùonc ~ue 3.5 HA culti-
vable pour le vivrier, les jachères, les aLougnons (etc) puisque
ses jeunes plantations, même si elles ne sont pas toutes exploita-
bles à cette époque, seront "he âl.lc.ou.p l:rop li e "eleppé.c.s pour permettre
une association de cultures vivrières. L'ancienne palmeraie a été
plantée en 68, Palmindustrie coupe les arbres entre 20 et 25 ans
soit entre 1988 et 1993, le CUP prend donc le risque de connaître
trois années difficiles o~ il ne disposera pas d~surfaces néces-
saires pour planter le vivrier suffisant à l'auto-consommation fa-
miliale. L'exploitant aurait pu éviter cette saturation en mettant
en place sa plantation d'hévéas plus tard, il est conscient du pro-
blème et nous dit qu'il le résoudra en résiliant son contrat de
location avec la Sadefel. Cela sera-t-il possible ?
.. / ..
café et la surface de vivrier est similaire à l'année précedente.
Le nouveau champ d'ignames se situe à quelques dizaines de mètres
de la cour et il est donc très facile pour les femmes de s'y rendre.
La parcelle sur laquelle a été planté du maIs en 84, a été labourée
mécaniquement en début d'année, le planteur désirait ainsi recons-
tituer la fertilité du sol de ce champ ayant reçu plusieurs cultures
consécutives de manioc sans jachère. La même année, l'exploitant
commence à planter des jeunes palmiers en vue du remplacement de
l'ancienne palmeraie datant de 1967. Il donne également à défricher
une parcelle~u nord de sa caféière en productio~à son abougnon.
Ces diverses décisions contribuent à la forte diminution des sur-
faces en jachère en 84. On note une petite parcelle de gimgembre
qui confirme l'ouverture des planteurs de Djimini-Koffikro aux in-
novations. La parcelle qui apparaît en 84 a été prêtée pour quel-
ques mois au CUP qui y a planté des arachides, ne ne connait pas
la raison exacte de ce prêt. En 85, le planteur cDntinuera dtéten-
dre sa jeune palmeraie, la surface de vivr ier diminue.ra Usèrement
puisque les femmes iront cultiver sur des terres de l'oncle ce qui
perme~ra& conserver une surface de jachère équivalente. Le CUP dé-
frichera également une partie de son bas-fond pour y faire une cul-
ture de tomates qui seront buttées. La plante, dont le cycle végé-
tatif est court) pourra se développer pendant la saison sèche; l'ex-
ploitant contourne de cette façon le problème dtexcès dthumidité
de la parcelle.
../ ..
-Gï-
. .1. ·
PARCELLES CULTIVEES PAR LES EPOUSES
1984
200m
..
cultures féminines
3.2.2 ~~_è~2~~~_~~~!~!~
Les épouses des CUP 22 et 23 étaient enceintes pendant l'en-
quête et ont eu leur bébé au mois d'octobre. Leur travail en a été
perturbé et l'étude de leur budget est peu révélatrice d'une moyenne
annuelle. On choisit donc de présenter le cas de l'épouse du CUP 2I .
. ./ ..
Tableau 20 Budget de l'épouse du CUP 21
.. / ..
-70-
.. / ..
culièrement les 3 semaines après l'accouchement où il est de tra-
dition de ne pas aller aux champs. Ses principales sources de re-
venus sont constituées par les bénéfices qu'elle réalise sur les
ventes de pain (qu'elle détaille apr2s l'avoir acheté en gros),
les ventes de ses surplus de légumes ou de manioc et)de placali
qu'elle fabrique elle même. En général, elle participe cl la récolte
de la palmeraie et commercialise les graines au détail. L'épouse
a reçu pendant l'enquête de l'argent de sa famille et d'amis à
l'occasion de la naissance de son fils, elle a également été rem-
boursée d'un prêt de 2 000 F.
Ses dépenses bien que peu importantes, sont restées variées i
..1 ..
-..,
-1'--
3.3.3. ~~~_9E~~e~~~~~~_~~~!~!~~
Les épouses des CUP 22 et 23 font partie d'Anoazé, l'asso-
ciation des femmes de Djimini-Koffikro. Ce groupe est composé de
30 femrnes qui travaillent ensemble le samedi. Elles font des tra-
~ux d'entretien dans les champs: si la femme du propriétaire fait
partie du groupe, le tarif est de 3 000 F, sinon de 7 000 F. Ces
femmes se cotisent en plus de 200 F par mois. Tout l'argent gagné
jusqu'à aujourd'hui a été placé à la banque de Bonoua, il n'y a
pas encore eu d'achat particulier. L'argent d'Anoazé peut être
prêté à des villageois connaissant des difficultés financières. Le
remboursement se fait avec ou sans intérêt suivant que l'on fasse
partie du groupe ou non.
Les épouses du CUP 22 et 23 n'ont plus travaillé ni cotisé pour
Anoazé en fin de grossesse, mais ne se sont pas retirées du groupe.
.. / ..
de consommation sur l'exploitation et quatre travailleurs poten-
tiels : le CUP, sa femme, leur fille de 17 ans et leur fils de 16
ans i les trois autres enfants sont trop jeunes pour participer
activement aux travaux agricoles, parmi eux, le fils de la ans va
à l'école coranique du village.
Comme beaucoup d'immigrés, le planteur économise pour envoyer
de l'argent à sa famille restée au Mali. Tous les ans, il envoie
30 000 F à son grand frère. L'épouse, avec ses gains, offre annuel-
lement à sa mère un ensemble boubou d'une valeur de 7 000 F envi-
ron. L'objectif du planteur est atteint en 84 lorsque, en achetant
pour la première fois des terres à Djimini-Koffikroi il accède à
la propriété. Maintenant, il désire augmenter ses surfaces cultivées
en mode de faire valoir direct et surtout de ne plus travailler
comme abougnon. Il doit donc continuer à épargner pour disposer
desfonds nécessaires à un éventuel achat ou à des locations de par-
celles. Ce sont les fils du planteur qui hériteront des terres en
propriété.
En arrivant à Djimini-Koffikro, le CUP ne disposait ni de
terre, ni de main d'oeuvre familiale importante ni de capital. Le
propriétaire de la parcelle de café sur laquelle il est abougnon
lui prête une terre ce qui lui permet de faire quelques cultures
vivrières et du manioc. Dès 74, l'épouse aide non seulement son ma-
ri mais elle cultive quelques arachides et des petits légumes. Ce
n'est qu'en 76 qu'elle plante du manioc. Le CUP prend des contrats
d'abougnon sur culture vivrière et sur ananas. Cela nécessite beau-
coup de travail mais est d'un bon rapport. La famille commence à
se faire connaître au village et on lui prête de la terre. On dis-
tingue les prêts de longue durée, par exemple, de la part du pro-
priétaire de la parcelle de café, ce qui permet au CUP de cultiver
une plante à cycle de 12 mois minimum : le manioc. Les prêts de
courte durée, de la part d'amis, sont mis en valeur avec des plantes
à cycle court de quelques mois tomates, patates, autres petits
légumes et arachides.
Le CUP fait des économies et commence à prendre des terres en
location où il cultive des ananas et du manioc. Il réussit à épar-
gner. En 84, le planteur achète 1.5 HA et devient ainsi propriétaire.
Cette terre a été payée 125 000 F soit 83 000 F par hectare. (On
rappelle que le dernier achat du CUP 23 s'est effectué en 76 à
56 000 F l'hectare/et que le CUP 2I)en 84) a acheté à Gagnoa à
..1. ·
SYSTEME DE PRODUCTION
Unité de Production 24
1984 1984
€1>
. ~ ~ t
~ ~
~lb G j.. .4fjj jJ
200m
3.4.2. ~~_~~~~~~~_~~_EE2~~~~!2~
En 1984, la famille qispose de 5.3 ha à cultiver : I.S ha sont
donc en propriété: I.I ha sont pris en location: I.4 ha sont
prêtés au CUP qui en plus, est bougnon sur 0~7 ha et dont l'épouse
a pris un contrat d'aboussan sur 0.6 ha. Deux parcelles n'ont pas
été mesurées : la caféière sur laquelle le planteur a rompu .son
contrat après avoir accédé à la propriété et un lopin qui a été
prêté à la famille et qui est sous la responsabilité du fils du
CUP.
La main d'oeuvre familiale est peu nombreuse, le CUP commence
à être âgé, il travaille beaucoup mais se dit fatigué, il est aidé
de son épouse très active et de son fils âgé de 16 ans qui l'aide
quotidiennement. Les jeunes enfants et la jeune fille de 17 ans
n'aident pas régulièrement aux travaux agricoles. Le nombre des uni-
tés de travail humain agricole s'élève donc à 2 sur l'uP. La fa-
mille ne dispose pas d'une trésorerie très importante et surtout
essaye d'épargner le plus possible afin de pouvoir payer des loca-
tions, c'est pourquoi elle n'emploie pas de main d'oeuvre extérieure
sauf lorsque cela est indispensable. : travaux urgents (planting
des rejets d'ananas) ou fatiguants (butta~e).
les femmes des deux familles. Sur cette jeune palmeraie, il est im-
possible de cultiver du manioc, plante qui connait un développement
important. Le CUP 24 cultive des ignames et son épouse a planté
divers légumes: tomates, aubergines, piments ••• Une petite par-
ce~le prêtée au fils du planteur n'a pas été mesurée, il y cultive
..1..
-76-
·· ·· SOMME ·
· ·· SOMME ·
·
· CHARGES PRODUITS
:------------------------:-------:-----------------------:-------: ·
·:-Achats familiaux
16 500 ·
: 24 600: Economies · 41
IO 000:
alimentaires
a IOO ·
: Ventes
- légumes · 600:
23 000:· - tomates
:- Non aliment. 2 900 ·
: Achats personnels
· 7 700
.. ·
·
· · - · ·
·· 50 700~ -- huile
Frais d'exploitation 3 IOO: patates 21 500
· a 400 ·
: Bénéfice 900:
tô de mais l IOO
· ··
·· ·
· · SI 600: · SI 600:
:------------------------:-------:~------------------- ---:-------:
..1. ·
-77-
.. / ..
ne sont pas tous scolarisés ; les femmes participent activement
aux travaux agricoles, elles ont, en particulier, la responsabilité
des cultures vivrières. Avec une moyenne de quatre unités de con-
sommation pour un seul travailleur agricole, la par·t des actifs
est plus importante qu'à Débrimou.
Les surfaces des quatre plant~~~~~ ~ltérogènes, le CUP 21
n'est propriétaire que de 17.2 ha, mais il gère les terres de sa
tante. Le CUP 22 a hérité d'une vaste exploitation, le CUP 23 a
acheté 50 % de ses terres et doit encore hériter d'un vieil oncle.
Seul le CUP 24, immigré, n'est propriétaire que d'une très petite
surface, mais l'achat de ses I.S ha est l'aboutissement des efforts
d'une vie. Les quatres planteurs eniliauchent de la main d'oeuvre
extérieure temporaire ou permanente. Les CUP 2I, 22, 23 embauchent
des métayers (abougnons) mais le CUP 21 travaille également comme
abougnon chez sa tante puisqu'il doit lui remettre la moitié de la
récolte d'ananas.
.. 1..
gement cette somme.
..1 ..
-80-
.-<."'- : .....
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nT
-U.1,-
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-02-
3.5.2~Y2!~~!~~~S!!_Q~!~~~_~!_f~2~~S~!2~
Pour le CUP 2I, l'analyse diachronique des dix dernières années
montre une croissante évolution des factèurs de production. L'ar-
rivée de l'épouse sur l'exploitation en 78 entraine un élargissement
de la cellule familiale, elle donne naissance à, trois enfants. Un
des frères de planteur se marie. Les unités de consommation aug-
mentent, parallèlement les UTH ont suivi la même évolution jusqu'en
83 date à laquelle les frères du CUP travaillent de plus en plus
leurs parcelles personnelles. Donc, dans les années à venir, si
les frères ne quittent pas l'exploitation, l'écart entre les per-
sonnes consommant, et les travailleurs ne fera que s'accentuer.
L'embauche d'un permanent deviendra une nécessité en attendant que
le neveu du CUP, héritier de la plantation, puisse travailler à
plein temps et efficacement : il a actuellement 9 ans. Les surfaces
en propriété ou sous la responsabilité du CUP augmentent en 75
~ 1: '.~. _,. _'-~ .. ~
~ .. / ..
-83-
. .1..
augmentation de la cellule familiale dCe à l'arrivée de femmes et
ù'enfants. Les UTH suivent la même évolution bien que cela soit
moins sensible car les enfants ne participent pas aux travaux agri-
coles. Le fils' du planteur n'a que ro ans et bien qu'il ne soit
pas scolarisé, il ne travaille pas à plein temps sur l'exploita-
tion.Le CUP emploie deux manoeuvres permanents. Le patrimoine fon-
cier a augmenté en 72 et 76, années où le CUP a acheté des terres,
en 84 il donne 2.5 ha à un cousin qui travaille avec lui.
Le mode d'utilisation du sol ne subit pas de modification
profonde ces dernières années. La SAU augmente ce qui semble logi-
que puisque cette évolution suit celle du nombre de consommateurs
et de travailleurs familiaux. L'exploitant a axé ses productions
sur un système mixte plantation-vivrier. Les cultures vivrières
et particulièrement l'igname ont un rôle très important, les femmes
en ont la responsabilité pour plus de 50 % des surfaces. En 83,
le CUP qui est le seul à posséder une caféi~re encore en produc-
tion, commence à défricher sa réserve foncière et met en place une
parcelle de jeunes palmiers en 84 pour remplacer l'ancienne pal-
meraie.
. .1 ..
cette trajectoire d'évoluti0n permet de dégager trois grands ty-
pes d'Unité de Production. On distingue les exploitations où do-
minent les plantations villageoises encac1rées. I.e CUP 22 fait par-
tie de cette catégorie i depuis 76, il ne cesse d'agrandir ses
plantations arborées, il exploite des palmiers, des cocotiers et
des hévéas. Le CUP 2I, à un moindre degré fait également partie de
cette catégorie car ses principaux revenus proviennent de sa pal-
meraie, il exploite également des ananas. Il surveillera les hévéas
chez sa tante.
Le CUP 23 se situe dans la catégorie des exploitations à do-"
minante de cultures vivrières. IL cultive plus de 7 HA de vivrier
dont la large place réservée à.l'igname nous rappelle son a~
2artenance 1 l'ethnie Baoulée. Le vivrier implique une main d'oeu-
vre importante dont la femme fait pleinement partie.
Le CUP 24 a travaillé IO ans pour passer du statut d'immigré
à celui de petit propriétaire. IL fait partie du groupe social
généralement employé comme manoeuvre et qui réussit à épargner
grâce à la culture des ananas.
3.5.3 ~!!~!!
Djimini-Koffikro ne semble pas être un village riche lorsqu'on
le traverse. Les cases sont généralement construites par des procé-
dés traditionnels. Le village doit subir des travaux d'urbanisation
des rues vont être tracées. Les trois grands planteurs ont fait
construire une nouvelle case pendant l'enquête, mais il semble que
seule la case originelle du CUP 21 doive être "démolie. Le village
ne dispose ni de l'electricité ni d'une pompe à eau gratuite. La
population est hétérogène et récemment installée, les autochtones
sont minoritaires, les fêtes traditionnelles sont rares et ne
donnent pas lieu à des démonstrations de richesse.
Sous une apparence modeste, les planteurs "semblent pourtant
connaître une richesse discrète. Leurs revenus sont diversifiés et
relativement importants. Leur bilan annuel devrait être positif.
On remarque que tous les planteurs étudiés ont obtenus des revenus
suffisants pour leur permettre d'épargner. Les CUP 2I, 23 et 24 ont
acheté des terres, le CUP 22 se fait construire une nouvelle case
et envisageait l'achat d'un groupe électrogène. Les planteurs uti-
lisent des méthodes agricoles relativement modernes, ils font tous
emploi d'engrais chimiques au moins sur les cultures arborées et
. .1..
les parcelles d'ananas. Les CUP 2I et 22 ont fait faire pour la
Ière fois en 84, un labour mécanique sur leurs terres. Les cultures
sont variées tant pour les plantations encadrées que pour le vi-
vrier. Certains innovent comme le CUP 23 qui cultive du gingembre.
On note donc une certaine ouverture d'esprit dans ce village.
L'épouse paraît être assez assez autonome. Elle est respon-
sable de ses propres parcelles. Elle participe au budget alimen-
taire et fait ùivers achats pour la famille. De plus, elle réussit
à épargner ce qui lui permet de s'acheter du pagne ou de subvenir
à ses petites dépenses personnelles. Souvent, elle fait partie
d'un groupe de femmes.
-,
.- 1- r
.-. / ..
Les revenus dEs ?lanteurs de Debrimou paraissent faibles et
insuffisants \ couvrir les frais Ill:' l' f-'x;.-)loi-cat ion et mê'rt8 uni-
que;.nent les :CJ_-a LS aliNntaires çpi suni.: i::t'è~::, é:Le\,(~s. (I. 300 .F ~:)a-:.
selTIp.ine r]·t ~)êl.J:~ 'lnii:'3 ,~(:~ C:'Y'lSCn'ilatio,l) .Les frais alimentaires sont
1)eaucou.:? 1110ins impo:ctani:s il Dj Ï!nini-1Zo:ZfF.ro (500 F pa.t' selllaine
et par unité de conso~nation), ceci s'explique par les productions
agricoles très diversifiées qui permettent pratiquement aux plan-
teurs de vivre en autharcie. Ces dépenses sont lar'jeinent couvertes
par les seuls revenus de la palmeraie. Les autres gains permettent
tle prendre en charge les divers f:r:êl.is inh!~rents à l'exploitation"
. . 1 ..
dre pour se constituer un budget mais participe également aux tra-
vau:.;: ;,il-- .~ i~:3 plantations arborées où elle fa it of fice de main à' oeu-
dctivités frlit,
qu'à l'inverse de Debrimou, on ne perçoit pas le poids du groupe
féminin au sein de la soci6t6 villageoise, ce qui n'ote rien A
son rôle au sein de l'unité de production qui, au contraire, semble
plus important qu'à Debrimou. La femme de Djimini-Koffikro reste
dépendante de l'homme qui, le plus souven-t, lui fournit les terres
et a un "droit de regard sur les cultures pratiquées dont il ~~êlàve
- Perspectives
. .1..
Il serait intéressant de suivre l'évolution des deux villages.
La chute des cours dn manioc fin 84 ne pourra ~ue pr~cipiter
nl0~
--- --
Al """~ ........ B. lELLER (U.R. 506)
-----
Gênêtique
'I~ ~ R. N'GUETTIA YAO (U.R. 506)
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MosaIgue Africaine du Manioc ~ ~ Elaboration du rendement du ..
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~i!.01.0gi!. Agronomie ..s:
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C. FAUQUET (U.R. 506) /j! J .P. RAFFAILLAC (U.R.503)--- 3: ~
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D. FARGETTE (U.R. 506) G. NEDELEC (U.R. 503) ~ z
...... rrl
J. LAVILLE (U.R. 506) 0 X
Maladies fongiques #
1 ,7 Agronomie
-----
B. GOUE (U.R. 506) ·
·
tn
~
0
3:
S. SAVARY (U.R. 506) Fertilité des sols/vivriers
Phytopethologie Agronomie
IF
-----
GOOO (U.R. 509)
GBALLOU CU.R. 509)
Système de produçtion
(agroêconomie) Economio
J .Ph. COLIN (U.R. 503)-
~i~c1pE-~ ~on~rnê!- 1
l.D
l')
1
-93·-
ANNEXE II
Coefficients utilisés
ANNEXE ru
L'Attiéké
Le. ~rceaux de manioc lavfs dont On a'oute une Le produit en grain est ensuite ital' dans des
petlte quantit' de . .nioc f.rment' sont broyf. par un van. et ~ • • •'cher au .ol.il, • l'air libr•• L. produit
~ulln. Ce. -aulin. appartiennent • de. priv'. qui lou.nt .lch' est en.ulte vann' pour etre d'barras.' d•• impure t'.
leur .ervic. aua productric••• con.titu'•••••• nti.ll.ment de boi ••
La -auture •• t, .Olt ~'po.'. dan. d•••ac. d• •1.al ta cui••on •• t r'ali.fe ~ la vapeur dan. une
qui sont en.uit. plac'•••ou. d•• cailloux pendant 11 heur•• aar.lt. dont 1. fond &st pere' de trou•• au dei SUI d'un.
environ pour lai ••er 1. 'us qui conti.nt l'. .idon .t de ..rait. d'.au bouillant•• Il faut .ouligner toute foi. que
l'acide cyanhydriqu•• Le produit obt.nu • la fin e.t nOn chez llAdloukrou 11 nl ••l.te qy1un• • • ul. quallt'
..ul.ment fer..nt' .. i. d'barra•• ' d'une grand. parti. d. d'atti'k' obt.nu • partir de la cui ••on du a'lanqe de.
l'h...iditf. grain. d. diff'rent•• taill•••
AtlliEXE IV
PAGES
Carte de 10calisation ... .. .... ... . .......... . ...... 2