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Le peuple ashanti (ou asante) vit principalement dans l’actuel Ghana.

Il est lui-même un sous-groupe du


peuple akan, qui comprend les Agni, Baoulé, Nzema, Fante, Akwapem, etc. de Côte d’Ivoire et du Ghana.

Par Sandro Capo Chichi

L’apparition d’un « peuple » ashanti est cependant récente. Ce nom n’apparaît en effet qu’au XVIIe
siècle, dans les textes des marchands européens.

Les origines

L’histoire des Ashanti aurait commencé par la migration de groupes akan vivant sur la côte, peut-être à
côté d’ancêtres des Fanti et de Nzema modernes pour établir, au milieu du XVIIe siècle, une série de
royaumes et de chefferies dans une région comprenant la ville de Kumasi . Cette région est alors habitée
par les Inta, une population qui n’a pu encore être identifiée avec certitude : peut-être appartenait-elle à
la population akan ou à la population guan. L’un des groupes akan immigrés, celui des Oyoko, est aussi
le dernier arrivé dans la région.

Dans la ville prospère d’ Asantemanso , une guerre civile éclate entre Oyoko et Domaa et Aduana
d’autre part. Asantemanso est détruite, et ses habitants doivent à nouveau émigrer. Une nouvelle fois,
les Oyoko arrivent les derniers sur le territoire de l’actuelle Kumasi, alors appelée « Kwaman » et
habitée par des populations vraisemblablement akan, ou du moins « akanisées ». C’est soit sous le règne
du chef oyoko Oti Akenten, soit sous celui de ses successeurs Obiri Yeboah et Osei Tutu que la ville de
Kwaman fut rebaptisée Kumasi, peut-être en référence à un arbre kum, sous lequel le site aurait été
fondé.

L’émergence de la confédération asante

Malgré quelques expansions territoriales autour de Kumasi, et de l’assimilation des populations


vaincues, les Oyoko et les autres groupes akan de la région sont, vers 1660, sous la domination du
puissant État akan méridional de Denkyira, qui domine aussi des populations plus au sud. L’oppression
du Denkyira sur ses tributaires et son monopole du commerce côtier avec les Européens entraînent une
volonté d’unité parmi les peuples akan, pourtant disparates, de la région de Kumasi. Cette disparité
pourrait être à l’origine du nom « ashanti ».

Se moquant de la mobilisation des peuples de la région de Kumasi, le roi de Denkyira aurait déclaré
qu’ils n’existaient qu’« à cause de la guerre » ( a san ti en langue locale) contre lui. Ces derniers auraient
alors conservé l’expression pour se nommer. A l’arrivée au pouvoir du chef oyoko Osei Tutu, à la fin du
XVIIe siècle, les Oyoko vont accroître leur puissance par la conquête, l’incorporation des vaincus, la
diplomatie et l’élimination systématique des rebelles.

Afin de renverser le joug denkyira, Osei Tutu parvient à convaincre les autres chefs de la région de créer
une fédération pouvant à la fois vaincre le Denkyira, et constituer une puissance unifiée dans le futur.

A l’argument politique s’ajoute un argument mystique. Selon la légende, Okomfo Anokye, le prêtre et
conseiller d’Osei Tutu, prédit alors qu’un siège d’or contiendra l’âme de tous les peuples unis et de la
future confédération. Après qu’il a fait descendre du ciel le siège d’or sur les genoux d’Osei Tutu, ce
dernier est reconnu comme chef de la confédération dont, avec Okomfo Anokye, il établira la
constitution.

Osei Tutu était un otage, partie d’un tribut envoyé à la cour royale de l’État du Denkyira. Accusé d’avoir
mis enceinte une princesse de sang royal il doit fuir vers l’État d’Akwamu puis vers Kwaman, quand son
oncle, le chef

Obiri Yeboah, meurt. Il le remplace à la tête de l’État de Kwaman. Au début de son règne, un hors-la-loi
fuit le Denkyira pour se réfugier à Kwaman. Le roi de Denkyira, Ntim Gyakari , réclame qu’Osei Tutu le lui
rende. Osei Tutu refuse, ce qui déclenche une guerre entre les deux États.

Lors de son exil à Denkyira et à Akwamu, Osei Tutu a l’occasion d’observer et de s’inspirer de ces deux
puissances militaires. Ces connaissances, comme le rôle stratégique et mystique d’Okomfo Anokye,
joueront un grand rôle dans la victoire décisive de l’Ashanti sur le Denkyira lors de la bataille de Feiyase
en 1709. Le Denkyira est alors intégré à la confédération ashanti en tant que tributaire de l’Asanteman
(la nation ashanti).

L’expansion territoriale

Après quelques conquêtes territoriales, notamment en pays akyem et adanse, Osei Tutu meurt vers
1710 , peut-être brièvement succédé sur le trône par un autre roi. Après cette période, qui coïncide avec
une défaite des Ashanti contre les Akyem, Opoku Ware et Boa Kwatia se disputent le trône, qui
reviendra au premier en 1720.

Les guerres menées par Opoku Ware en territoire fante voient les migrations vers l’est d’une partie de
ces populations, ancêtres des Gen-Mina de l’actuel Togo-Bénin.

Alors qu’Osei Tutu en est le fondateur, Opoku Ware est le premier conquérant significatif du royaume.
Son règne, qui s’étend jusqu’en 1750, voit une expansion territoriale de l’Ashanti dans toutes les
directions. La succession d’Osei Tutu par Opoku Ware a d’importantes conséquences pour la succession
des futurs rois ashanti.

À l’origine, le trône de l’Ashanti doit passer de frère en frère ou, le cas échéant, de frère au fils de la
sœur.

Toutefois, Osei Tutu n’ayant pas de descendant de sa lignée paternelle, il nomme comme successeur
Opoku Ware, issu de sa

lignée maternelle . Dès lors, les rois ashanti doivent obligatoirement être des descendants de la mère
d’Osei Tutu, et en second lieu de sa lignée paternelle ou de celle d’Opoku Ware.

Alors que la victoire d’Osei Tutu sur les Domaa a conduit à la migration d’une partie de ces derniers vers
l’actuelle Côte d’Ivoire, où ils fondent le royaume de Gwaman, le règne d’Opoku Ware voit les Ashanti
responsables d’une autre migration. Ainsi, la reine Abla Pokou, parente d’Opoku Ware, aurait émigré
dans l’actuelle Côte d’Ivoire où ses suivants formeront le peuple baoulé. C’est peut-être aussi sous ce
nom que d’autres Akan originaires du Denkyira et du Tekyiman ont migré en Côte d’Ivoire pour devenir
les Agni. La principale conquête du règne d’Opoku Ware est celle des puissants

royaumes de Bono , royaume d’origine de tous les Akans, et de Begho .

Ce règne verra aussi l’ouverture de l’Ashanti à de nouveaux marchés tels que celui des esclaves, de
l’ivoire et du textile. En raison de l’expansion territoriale du royaume, Opoku Ware tente quelques
réformes. Toutefois, celles-ci, impopulaires aux yeux des chefs, entraînent des complots sur la personne
du roi. Après un conflit civil, Opoku Ware reprend le pouvoir, mais meurt en 1750 à la tête d’un État
fragile.

Le XVIIIe siècle

A la mort d’Opoku Ware, le trône est disputé entre son successeur désigné, Dako, et Kusi Obodum, tous
deux héritiers de Manu, la mère d’Osei Tutu. Après un affrontement violent,

Kusi Obodum accède au trône en 1750 . Il hérite de l’équilibre précaire du règne de son prédécesseur :
le royaume est menacé au sud par des provinces sécessionnistes qui, par la même occasion, empêchent
son contrôle du commerce côtier. L’Ashanti fera appel au royaume de Dahomey dont l’armée –
notamment composée de femmes, et peut-être aidée de celle de l’Empire d’Oyo – inflige une sévère
défaite aux Ashanti.

Sous la pression de chefs mécontents de sa gestion, Kusi Obodum accepte la destitution. Parce que son
règne ne sera pas aussi décisif pour l’histoire du royaume que celle d’Osei Tutu, les prochains rois
d’Ashanti, en plus d’être descendants de Manu, devront, à tour de rôle, être issus de la lignée
patrilinéaire d’Osei Tutu et d’Opoku Ware, les deux véritables fondateurs de la confédération Ashanti.

Osei Kwadwo, un petit-fils d’Opoku Ware,

succède à Kusi Obodum. Son règne est assez obscur. Il semble avoir initié plusieurs changements
administratifs. A l’interrègne entre Osei Tutu et Opoku Ware, en 1718, alors que celui-ci était en guerre
contre les Akyem, la cité royale de Kumasi fut mise à sac par Ebiri Moro, général de l’État akan d’Aowin.
Cette agression pourrait avoir contraint certains membres de la famille royale à se réfugier dans la cité
ashanti de Mampon. Osei Kwame , descendant d’une princesse ashanti et d’un chef ashanti de
Mampon, succède à Osei Kwadwo. Aidé par l’actuel chef de Mampon de troupes akan d’ethnie bron, il
défait les ambitions des autres prétendants : le roi de Kokofu, Kyei Kwame, et l’héritier désigné du trône
Opoku Kwame, trop jeune pour régner. Il s’agit donc d’une entrave à l’alternance entre descendants de
lignée patrilinéaire d’Osei Tutu et d’Opoku Ware.

On l’a vu, la femme a un rôle primordial dans la royauté ashanti . Le roi doit ainsi descendre de la famille
de la mère du premier roi, Osei Tutu. En outre, le roi – et c’est le cas de tous les chefs ashanti – doit
régner avec une
reine-mère . C’est elle qui choisit un héritier issu de son lignage. Elle n’est ni la mère ni l’épouse du roi,
mais plutôt son partenaire de règne. Tant que l’héritier désigné est mineur, c’est elle qui assume le
pouvoir.

Le début du règne d’Osei Kwame se déroule dans ce cas de figure. A sa majorité, un conflit l’oppose à la
reine-mère Konadu Yaadom, qui entend imposer son fils Opoku Fofie sur le trône. Il existe différentes
explications à l’opposition de la reine-mère au règne d’Osei Kwame : un attachement à l’islam, le non-
déroulement du festival de l’Odwira en 1802, son déplacement temporaire de la capitale de Kumasi à
Juaben, une accusation d’inceste, etc. Toujours est-il qu’ Osei Kwame est destitué en 1803 et remplacé
sur le trône par Opoku Fofie, qui restaure l’alternance originelle des héritiers de la lignée paternelle
d’Osei Tutu et d’Opoku Ware.

Mais le nouveau roi meurt quelque mois plus tard. Osei Kwame est accusé du crime. Il se suicide et
Konadu Yaadom place sur le trône un autre de ses fils, Osei Bonsu.

Le XIXe siècle

En 1806 ont lieu les premiers heurts entre Ashanti et Britanniques . Osei Bonsu est en conflit avec un
individu d’un État assin tributaire de l’Ashanti. Celui-ci cherche alors refuge en pays fante, au sud du
royaume. Le chef fante refusant de se rendre, Osei Bonsu marche sur le pays fante et remporte des
victoires sur les Britanniques présents sur la côte. Mais il doit se retirer devant les armes à feu
britanniques. Le roi ashanti aurait ainsi perdu plus de 3000 hommes. Les Britanniques acceptent
toutefois la souveraineté des Ashanti sur la région fante.

En 1809 meurt la reine-mère Konadu Yaadom. Elle est remplacée par Adoma Akosua . Cette dernière,
lors d’une campagne d’Osei Bonsu contre le pays gwaman, aurait tenté de l’assassiner en lui jetant un
sort, avec l’aide de certaines de ses épouses. Au retour de sa campagne victorieuse, Osei Bonsu exécute
les coupables et remplace sa reine-mère par

Amaa Sewaa.

Le conquérant ashanti meurt en 1823 de maladie. Son successeur, Osei Yaw, de peur de se voir ravir le
pouvoir par son rival Kwaku Dua , emporte le siège d’or, support de l’âme de la nation et symbole de
l’unité de sa population en guerre contre les Britanniques et les Fante. Il y subit une lourde défaite en
1826, lors de la bataille de Katamanso où il perd le siège d’or. Ce dernier est retrouvé par son rival,
Kwaku Dua , qui est aussi le fils de la reine-mère Amaa Sewaa. A son retour de cette campagne
désastreuse, Osei Yaw sombre dans la déchéance, avant de mourir au terme d’une fin de règne
chaotique et contesté, en 1833. Il se verra remplacé par Kwaku Dua. Bien qu’étant issu d’une lignée
maternelle légitime, il est le premier roi ashanti à ne pas appartenir à la lignée d’Osei Tutu ou d’Opoku
Ware. La reine-mère de Kwaku Dua, Afua Sapon, est sa sœur.

Les deux frères et sœurs veulent installer sur le trône Osei Kwadwo, le fils d’Afua Sapon. Mais la fille
d’Afua Sapon, Afua Kobi, convainc Kwaku Dua que sa sœur et son neveu en veulent à sa vie. Elle y
parvient, et Kwaku Dua les exile de manière permanente et les condamne à la mort. Il installe Afua Kobi
comme reine-mère. Kwaku Dua essaie ensuite d’établir son rôle d’ancêtre royal légitime pour les futures
générations de rois ashanti.

Caractérisé par la mise à mort d’opposants politiques , le règne de Kwaku Dua l’est aussi par
l’occupation de terres proches de la côte et sous contrôle britannique, ce qui crée des tensions entre les
deux puissances.

A sa mort, en 1867, son petit-fils et successeur désigné Agyeman Kofi étant trop jeune pour régner, c’est
un fils d’Afua Kobi,

Kofi Karikari qui monte sur le trône. Sous son règne, des états de la confédération comme l’Adansi et
Juaben feront sécession, suite à des désaccords avec Kumasi. L’économie du royaume s’effondre,
notamment à cause de la prodigalité du roi et de certains Fante qui, profitant de l’anarchie en cours, se
font passer pour des représentants du Royaume-Uni pour collecter d’importantes sommes d’argent
auprès du peuple et critiquer l’économie traditionnelle du royaume.

En 1873, après que les Britanniques ont pris le contrôle d’une partie du territoire ashanti revendiqué par
les Néerlandais, les Ashanti l’envahissent à leur tour. Les Britanniques répliquent en envahissant,
occupant, pillant et en brûlant Kumasi en 1874. Après cette défaite, la plus grande qu’ait connue
l’Ashanti, Kofi Kakari est destitué et remplacé par son jeune frère Mensa Bonsu.

Tandis que les chefs de Kumase le poussent à venger la défaite de 1874 contre les Britanniques, le début
de son règne, pacifique et prudent, est consacré au rééquilibre des finances du royaume et à une
réintégration des états sécessionistes dans la confédération. En 1877, Kofi Kakari, exilé, tente contre son
frère un coup d’État qui avorte. Mensa Bonsu lui laisse la vie sauve.

Toutefois, après une tentative d’assassinat, le règne de Mensa Bonsu devient de plus en plus oppressif.
Les chefs, soutenus par les Britanniques, se rebellent alors contre le roi qui est destitué. Kofi Kakari
revendique à nouveau le trône, mais doit composer avec l’héritier désigné, Kwaku Dua Kuma . Les deux
sont en conflit jusqu’à la nomination du second en 1884. Mais deux mois plus tard, Kwaku Dua Kuma
meurt de maladie. Et deux semaines après, c’est Kofi Kakari qui est assassiné.

Après un interrègne marqué par de nombreux conflits civils, Agyeman Prempeh est nommé roi en 1888.
Il s’attache à restaurer la paix et l’équilibre économique du pays. Il s’unit avec le nouvel empire du
Wassoulou de Samory Toure, ce qui va entraîner la méfiance des Britanniques.

Ceux-ci, après les refus répétés de Prempeh que l’Ashanti devienne un protectorat britannique,
marchent sur Kumasi qu’ils occupent une seconde fois, en 1896. Prempeh, sa reine-mère Yaa Kyaa et ses
proches sont exilés en Sierra Leone puis aux Seychelles. Malgré une tentative infructueuse de rebellion
menée par la reine-mère de l’État ashanti d’Ejisu, Yaa Asantewaa, c’est la fin de l’Ashanti indépendant,
désormais intégré dans l’empire britannique.

Bibliographie :

Tom McCaskie, State and Society in Pre-Colonial Asante, Cambridge. University Press, 1995.
Gérard Pescheux, Le royaume asante (Ghana) : parenté, pouvoir, histoire, XVIIe -XXe siècles , Paris,
Karthala, 2003.

La puissance ashanti était fondée sur une organisation politique fort souple, fédérale en quelque sorte.
Chaque province, chaque district reproduit l'image de l'État à plus petite échelle, et dispose d'une
grande autonomie. Les tendances à la sécession ont dû à plusieurs reprises être contenues par la force.

L'unité de l'ensemble politique s'exprime avant tout dans l'ordre militaire : l'asantéhéné, le roi, peut
faire appel aux forces de toutes les provinces. L'unité se base d'ailleurs sur des croyances religieuses
communes. Le fondateur du royaume, Osei Tutu, reçut du ciel, brutalement déchiré au cours d'un orage,
le siège d'or, garant de sa puissance ; celui-ci devint le reposoir des âmes des ancêtres royaux et de
celles du peuple ashanti tout entier, le symbole de l'unité du pays et de la permanence de l'État,
réaffirmées périodiquement au cours des rituels qui lui sont consacrés. Le siège d'or est au sommet
d'une hiérarchie de sièges, descendant jusqu'à ceux qui symbolisent les ancêtres des plus petits groupes
familiaux.

Les Ashanti ont élaboré une civilisation raffinée, dont témoigne un art très riche. L'or et le bronze
dominent, fondus à cire perdue, martelés ou repoussés, ou modelés en minces feuilles sur des bois
sculptés. Bijoux et masques d'or, récipients rituels et objets décoratifs en bronze en sont les pièces
marquantes. Les plus célèbres objets de bronze sont les poids à peser la poudre d'or, plaques à
décoration géométrique, rondes-bosses représentant des animaux, le décor de la vie quotidienne, des
personnages.

Des influences fort diverses se sont sans doute très anciennement exercées sur l'art et la civilisation des
Ashanti, bien avant la fondation du royaume. On a pensé à l'Égypte à propos de curieuses « poupées »
de bois, charmes de fécondité, dont la forme rappelle celle de miroirs égyptiens. Le système pondéral
très complexe qui commande les poids à peser l'or est proche de certains systèmes de l'Inde du Sud. La
décoration des récipients rituels déposés dans les tombes évoque l'art hispano-musulman.

Vers 1695 nos pères nous racontent que lors de son avènement sur le trône, OSEI TUTU fondateur du
royaume Ashanti fit descendre du ciel le sidkadwa « trône d’or né un vendredi » celui-ci va alors incarner
l’intégration des peuples ratifiée par l’adhésion unanime. Considéré comme un don du ciel, il symbolise
l’unité du pays et la permanence de l’état. Il contient l’âme de la nation ».

La vérité historique ne peut être occultée indéfiniment…


A la fin du 17ième siècle, le prince de Kumasi du clan oyoko Oséi Tutu va unir autour de lui les peuples
des royaumes Akan et écrire avec eux l’une des plus grandes pages de l’histoire du continent. Aidé par
un prête animiste Okomfo Anokyé , il va fédérer ces royaumes en une seule entité et en faire un état
fédéral dont il sera le premier Ashantihéné (chef des Ashanti) et établira sa capitale à Kumasi.

Le royaume Ashanti est un état fédéral composé de provinces disposant chacune d’une grande
autonomie et calquant leur organisation interne sur celle de l’état central. Chaque province membre de
la fédération est dirigée par un Héné (chef), ceux-ci étant représentés au sein d’un conseil chargé de
prendre certaines grandes décisions (taxes, guerres). A côté de ce conseil représentatif des entités
fédérées, un conseil des anciens est chargé d’assister l’Ashantihéné dans l’administration du royaume.
Comme le fondateur du royaume tous les rois sont élus au sein de la branche du clan matrilinéaire
OYOKO et leur désignation est confiée à la reine mère ; en effet c’est elle qui choisit parmi les différents
prétendants le prochain Ashantihéné. Son choix est ensuite soumis à l’approbation du conseil des
anciens. Cette prérogative attribuée à la reine mère fait d’elle un personnage central du dispositif
politique Ashanti, elle est sans doute la femme la plus puissante du royaume.

Loin de la perception mythologique contemporaine de la femme africaine qui cantonne celle-ci à un rôle
négligeable, le royaume Ashanti nous rappelle que nos mères ont toujours eu une position de pouvoir
tant dans les organes politiques que dans les sociétés africaines.

… elle finit toujours par émerger…

Sous le règne d’Oséi Kodjo (1765-1777) une série de réformes que l’on va appeler « Révolution
Kodjoienne » va bouleverser l’organisation interne de la fédération. Cette révolution restée dans la
mémoire du peuple Ashanti va permettre l’avènement d’une nouvelle administration plus forte
composée de hauts fonctionnaires nommés par le roi et chargés de gérer les affaires administratives du
royaume.

La gestion financière du royaume est confiée à un grand argentier entouré d’une équipe de comptables
qui étaient en charge des tribus, des douanes, des péages et de la capitation. La collecte de cette manne
financière était repartie de manière précise selon les différents postes budgétaires du royaume. Cette
organisation a permis au royaume d’affirmer sa domination et de se positionner comme une puissance
régionale sur le plan économique.
Ouvert sur le monde, l’état Ashanti va faire appel à des compétences étrangères pour améliorer et
rendre plus efficace l’organisation du royaume. C’est ainsi que des européens vont être nommés hauts
fonctionnaires et des scribes musulmans vont être appelés pour perfectionner le système de statistique.

En plus d’une administration forte et bien organisée le royaume Ashanti va conforter sa puissance
régionale en mettant en place une diplomatie efficace. Ses ambassadeurs étaient sélectionnés parmi les
roturiers du royaume pour leur esprit et la puissance de leur dialectique et faisaient rayonner l’Ashanti
au-delà de ses frontières.

Loin du mythe d’une Afrique constituée de tribus sauvages, désorganisées ,désunies et fermées,
l’histoire des Ashanti, son administration et son organisation politique montrent que l’Afrique a su
dépasser l’idée tribale pour accéder à la réalité abstraite de l’État et de la nation et s’ouvrir au monde en
l’influençant et en s’y inspirant.

… et s’imposer car elle ne peut être contestée.

En cette fin du XVII les principales armées des royaumes africains sont équipées d’armes à feu, celles-ci
sont apparues grâce aux marchands arabes et européens présents sur le continent. Les royaumes
d’Afrique comprennent rapidement l’intérêt pour eux de doter leurs armées de telles armes. La
fédération Ashanti va alors s’équiper de plusieurs armes à feu afin de rivaliser avec les autres royaumes
mais surtout avec les européens notamment les anglais qui se font de plus en plus menaçants.

Ainsi après les guerres face aux autres royaumes qui lui permettent d’élargir ses frontières qui
s’étendaient alors des pays Gourounsi et Gondja à la côte et de Grand-lahou (Côte d’Ivoire) à petit popo
( Togo), la fédération Ashanti va rentrer en conflit avec la couronne britannique qui ne voit pas d’un très
bon œil la suprématie de celui-ci.

En 1824 sous l’impulsion de l’Ashantihéhé Oséi Bounsou dit « la baleine », l’armée Ashanti rentre en
guerre contre la couronne britannique. Cette première confrontation qui aura pour point d’orgue la
bataille de Bonsaso tourne au désastre pour l’armée britannique qui se fait laminer par le génie militaire
Oséi Bounsou « la baleine ». En 1863 une nouvelle guerre éclate. L’Ashantihéné Kwakou Dwa décime les
anglais à Assikouma et à Bobikouma. Ces victoires fortifient la fédération et son prestige se fait plus
grand.

Les royaumes d'Ashanti

Formation du royaume

Vers le 17 s (siècle), pour avoir plus de terre et profiter de l'or et de la cola, des Akan viennent s'installer
dans l'Etat Denkyira (actuel Côte d'Ivoire) et forme le royaume d'Ashanti.

Organisation et évolution du royaume

Le royaume d'Ashanti rassemble plusieurs tributs Akan au tour du chef Ashanti Oseï Toutou.

Le tabouret d'or est le symbole de l'unité du peuple. La capitale du royaume est Kumasi

Les Ashanti refusent de payer des taxes aux Denkyira. C'est la guerre qui est gagnée par les Ashanti en
1701 et ces derniers peuvent commercer avec les Européens.

Les royaumes du Bénin et d'Oyo

Le royaume d'Oyo

Le royaume d'Oyo correspond au Nord du Bénin actuel. C'est un royaume militairement fort et qui
domine la région entre les fleuves Volta et Niger sous la conduite d'Alafin.

Il contrôle le commerce côtier et atteint son apogée vers 1650. Alafin est à la fois chef politique et chef
religieux.

Le royaume du Bénin

Le royaume du Bénin connaît une période brillant au 17 s. Ce royaume est peuplé des Edo, artistes
habiles et sculpteurs talentueux.

Mais autorité des souverains ou "Obas" va progressivement diminuer.

Au 17 et au 18 s, les royaumes d'Ashanti, d'Oyo et du Bénin atteignent leur apogée. Ils dominent la
région et contrôlent le commerce avec les Européens.

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