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INTRODUCTION

Situé au Nord-est de la Côte d’ivoire, les Abrons peuple akan originaires de l’akwamou (Ghana). Au
début du XIIe siècle à la suite d’une succession, ils ont migré vers Koumassi (Ghana), au XIIe siècle un
conflit les poussa à se déplacer en direction de Bondoukou. Après plusieurs guerres, les Abrons qui
s’installèrent dans la région et y établir leur domination. C’est une population animiste qui se reparti
entre plusieurs classes principales qui sont :

- L’aristocratie guerrière qui détient le monotone du pouvoir politique


- les commerçants et les marabouts qui bénéficient à l’intérieur du royaume d’un statut d’hôte
privilégié
- les paysans et enfin les esclaves d’origine senoufo achetés ou capturés.
Les Abron entouré de part et autre par les koulongos et les Agnis.
Qui est réellement le peuple Abron ? Quel est leur organisation sociale ? Et que représentent les
symboles dans leur société ? Quelles sont les attributs et accessoires dans le royaume Bron ?
Nous essayerons de répondre dans notre étude.

I- L’ORIGINE DU PEUPLE ABRON

Vers 1600 en raison d’un conflit de succession au trône les ancêtres de la dynastie royale alla d'abord
se réfugier à Kumasi; mais à la fin du XVIIe siècle ils en sont chassés car l’Asantehene Osie Tutu et les
guerriers de l’état Assante en formation. Chassés par ces derniers, les Abron s'installèrent dans la
région de Dôma(Wam) au Ghana;
Toujours poursuivis par les Ashanti, ils vinrent finalement demander asile politique aux Nafana de
Gontougou(Bondoukou). Nanan Tan-Date fit serment d'amitié et de non belligérance avec le chef
Akomi des Nafana; C'est à ce moment qu'ils reçurent le surnom de Gyaman (ceux qui ont abandonné
leur pays) par leurs parents restés au Ghana .il se sont installés alors dans la partie orientale de leur
territoire actuel a asservirent progressivement les populations autochtones et les immigrants qui
arrivent en même temps qu'eux ; les Agnis. Cependant en 1740 les Assante attire par la richesse des
mines d’or des Brons et désireux de s’assurer le contrôle de la route commerciale qui mènent à Kong
envahissent le pays. Le roi Abo Miri est tué et les membres survivants du lignage royal se refugis à
Kong. Ils en reviendront quelques années plus tard après avoir accepté de payer tribu à l’Asantehene.
Mais survient un soulèvement en 1818 qui s’achève par le désastre le roi Kwadwo Adingra se donne la
mort.
Dès lors une succession de guerre s’ensuit jusqu’en 1882 ou la victoire est complète pour les
Brons avec KwaKu Kosonu dit « Pape ». En premier lieu les Brons conservent leurs conquête de 1882
en seconde lieu le perille Assante s’éloignent, ils consolident alors leurs acquis et se réconcilient avec
leur voisins. Les Bron installèrent de cette façon un royaume puissant, bien organisé et prospère.

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II- L’ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES ABRONS
1. L’intronisation
Les souverains sont choisis au sein d’un matrilignage royal (ayinifian) conformément à une règle
d’alternance entre les segments appellés respectivement Yakasé et Zanzan. Lors de l’intronisation d’un
roi, c’est l’Ankobiahené qui choisit avec l’Ahemma (reine mère) le prétendant donc le nom sera soumi
à la ratification de l’assemblée générale des chefs du royaume. L’Ankobiahene et le Fumasahene
tiennent respectivement le bras gauche et le bras droit de l’élu au court de la cérémonie
d’intronisation.

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2. La cour royale
La cour royale est le lieu où se règle les palabres et se prennent toutes les décisions (salle de conseil
des ministres)
 Le roi
L’Ahemma
Le roi dispose d’un pouvoir absolu et est considéré comme une personne sacrée qui a le droit de vie et
de mort sur ces sujets. Ces décisions sont irrévocables néanmoins son pouvoir comporte des limites. Le
souverain doit respecter la tradition. Par exemple il ne peut prendre les terres de ses sujets. Il doit
assurer la paix, la sécurité et le bien-être de son peuple. Le roi peut être un homme ou une femme;
dans le premier cas, les coutumes autorisent parfois de placer à côté du souverain, chef suprême, un
roi-femme (mère, tante, cousine ou sœur du monarque régnant); Ce personnage administre
effectivement une principauté du royaume. Un royaume peut être fondé par un homme ou par une
femme.
L’Ahemma est celle qu’on appelle généralement la reine mère, elle est toujours présente au côté du
roi, à la droite duquel elle est assise au cours des cérémonies ou aux occasions officielles et peut être
considérées comme le second personnage dans la hiérarchie politique et sociale. Elle est un membre
du matriclan royal et non la femme du roi, elle est souvent une tante, une cousine et participe
directement au pouvoir. C’est la mémoire du royaume et connaît toutes les différentes successions au
trône. Elle sait aussi tout sur la vie du présumé roi et symbolise la paix. A la mort d’une reine mère, la
succession se fait à sa nièce ou à sa fille.

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3. Fonctionnement du royaume
Dans le royaume Bron, chaque roi installe le chef-lieu du pays dans un village de son choix; Ainsi,
Zanzan, Yakassé, Erebo, Amanvi, Tabagne, Assuéfri etc... Furent à tour de rôle capital. C'est un
royaume bicéphale, après le règne d'un Zanzan, c'est un Yakassé qui lui succède. Sur le plan
administratif au jour le jour l’autonomie des 5 provinces est très grand. Les chefs possèdent l’ensemble
des prérogatives religieuses, judicaires et économiques qui sont celle du roi à l’intérieur de son
domaine. Certes, les sentences de leur tribunal sont susceptibles d’appel avant le roi, mais celui-ci les
confirme presque toujours. En ce qui concerne la politique étrangère c’est le conseil formé par le roi
et les chefs qui prennent les grandes décisions. Le roi gouverne avec l’aide de plusieurs conseillers
- une assemblée permanente chargée des affaires courantes
- une assemblée occasionnelle qui se réuni pour régler les problèmes grave

III- LES SYMBOLES DANS LA SOCIETE ABRON


ATTRIBUTS ROYAUX

L’aire occupée par les peuple abron de culture akan s’étend à la fois au Ghana, avec les Ashanti qui ont
créé un puissant royaume resté invaincu jusqu’à la fin du XIXe siècle, et au nord -est de la Côte d’Ivoire,
avec, entre autres, les Anyi du Sanwi et du Ndényé et les Baoulé qui, eux aussi, ont constitué des États
structurés, mais qui sont loin d’avoir égalé en puissance la Confédération ashanti.

Il paraît pertinent de répartir en trois catégories les objets et insignes du pouvoir royal dans le
royaume Bron, le critère choisi étant leur plus ou moins grande proximité avec le corps du roi.
Viennent en premier lieu ceux que le roi porte ou touche ; ensuite ceux qui sont portés ou tenus par
des personnages de la cour, dont c’est précisément l’office ; enfin, ceux qui ont une importance
majeure car ils fondent le pouvoir et sa légitimité : les objets sacralisés. Paradoxalement, c’est des
objets de la troisième catégorie que le roi est tenu physiquement à distance, à savoir les sièges
ancestraux, les sièges « noirs », noircis par le sang des sacrifices. Ce paradoxe appellera une
interprétation. D’un royaume akan à l’autre, les formes et la matière de ces objets, comme le sens qui
leur est donné, sont semblables, voire identiques.

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Le roi, incarnation du peuple, est le garant de la prospérité générale. L’accident ou le malheur qui le
frappe rejaillit sur la population entière qui est affectée au même degré. On dit alors que « le monde
est abîmé ». Le roi doit donc être corporellement intègre (fig. 1), car l’adyabia (le siège du fondateur)
ne peut échoir à un infirme ou à un circoncis ; sa toilette est par conséquent l’objet de soins minutieux.
Le sang qui coule dans ses veines étant celui du peuple tout entier, le roi ne doit prendre aucun risque
et ne toucher à aucun instrument tranchant : c’était du moins la règle dans l’« ancien temps »
Le roi porte de nombreuses parures d’or : des colliers avec pendentifs, des bracelets, des bagues.
Aucun dignitaire ne doit l’égaler en opulence, ni porter les mêmes bijoux (fig. 4). Les pagnes du roi
étaient spécialement tissés par des artisans retenus à la cour afin de s’assurer que vêtements et
parures royaux n’avaient pas été fabriqués avec l’intention de nuire à la personne du roi.
Tout en préservant l’essentiel des rites et des pratiques ancestraux, elles sont entrées avec succès dans
la modernité. Et le cas des Ashanti est exemplaire à cet égard.

Les sièges noirs ne sortent de la pièce du palais où ils sont conservés dans le secret qu’une fois par an,
le jour de la fête de l’igname. Lors d’une intronisation, seul celui du fondateur du royaume quitte la
chambre des sièges. Autre particularité : personne ne s’est jamais assis sur ces sièges. Chacun d’eux a
été « incliné » post mortem pour un roi nommément désigné, devenant alors le réceptacle de son
« esprit ». Cet honneur posthume est conféré aux souverains qui ont répondu aux attentes de leurs
sujets. Sont donc éliminés de la mémoire officielle les rois qui ont entraîné le pays dans des guerres
malheureuses ou qui ont appauvri le royaume en hommes et en biens. Le détenteur du pouvoir
politique tire sa légitimité des sièges ancestraux dont il a hérité, ceux-ci lui donnant des droits sur un
territoire et sur les hommes qui y vivent.

Comme le pied nu du roi, les sièges consacrés ne doivent pas être posés à même le sol. De façon
insolite, ils sont ici placés sur une toile aux couleurs de la Côte d’Ivoire.

Le jour de la fête de l’igname, qui est une fête de prémices, le sacrificateur invoque les ancêtres royaux
par leurs noms et selon l’ordre dans lequel ils ont régné, afin de solliciter leur bénédiction et leur
protection.

Parmi les objets du pouvoir, la première place revient donc aux « sièges noirs », qui fondent et
légitiment le pouvoir du roi régnant, quoique paradoxalement celui-ci en soit tenu physiquement
éloigné. Ainsi, pendant la fête de l’igname, le lieu où sont exposés les bia et où se déroulent les
sacrifices se trouve hors de la vue du roi. Ce dernier, assis à distance au milieu de chefs et de notables,
demeure impassible, sans même ciller. Par ailleurs, le roi ne pénètre dans la chambre des sièges que
dans des circonstances exceptionnelles, et jamais seules. On craindrait en effet qu’il ne sollicite «  en
invisible » le concours d’un de ses ancêtres, par exemple pour se débarrasser d’un adversaire politique.

Enfin, le seul jour où le roi se trouve en présence d’un siège, l’adyabia du fondateur, est celui de son
intronisation. C’est par le rituel suivant qu’il est fait roi : deux personnes, le plus souvent des femmes
âgées, le soutenant par les aisselles font par trois fois mine de l’asseoir sur l’adyabia ; elles le relèvent
juste à temps et prestement car si le roi touchait physiquement le siège, il serait frappé d’impuissance
à tous les sens du terme. De ce contact fictif et de cette mise en relation symbolique du roi avec le
« siège noir » du fondateur, mes divers interlocuteurs m’ont donné, sans la moindre hésitation, une
unique interprétation : l’adyabia n’est pas « sa chose » ; le roi ne le possède pas. Il n’en est que le
dépositaire et pour un temps limité, celui de son règne, qui s’achèvera avec sa vie ou par sa déposition.

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Dans cette scène ritualisée affleure une conception de l’État, de la « chose publique » qui est en
opposition absolue avec celle de l’État « patrimonial ».

Trois remarques tiendront lieu de conclusion :

 L’idéologie politique est non seulement véhiculée par les regalia et les rituels où ils entrent en
scène, mais aussi par les poids à peser l’or qui les reproduisent, en miniature, et les
proverbes qui leur donnent sens. Elle se diffuse en empruntant différents canaux, comme
c’est souvent le cas dans les sociétés de l’oralité.

 La conception du pouvoir, lisible à travers ses regalia, est prégnante au point de franchir les
limites du monde sur lequel s’exercent le pouvoir du roi et des chefs, c’est-à-dire le monde
visible. Elle s’impose également dans le monde invisible, gouverné par des déités (ou génies)
dont les relations avec les humains sont assurées par des prêtres-devins (les komyen anyi,
fig. 16). Les insignes du pouvoir des komyen sont en effet calqués sur les regalia. Mais, s’ils
en empruntent le nom et la forme, ils s’en distinguent par la matière – les lames des sabres
ne sont pas de fer, mais de bois – et par la couleur – ils sont tous, notamment les sièges,
blanchis à l’aide de poudre de kaolin. Un mode unique de figuration matérielle du pouvoir

 la façon dont l’héritage du passé est traité aujourd’hui en pays akan. Au passage ont été
relevés différents emprunts faits aux Africains du Sahel et aux Européens qui sont, rappelons-
le, restés confinés sur le littoral de la côte de Guinée jusqu’au milieu du XIXe siècle.

1. le trône
En pays Bron, le royaume, le pouvoir royal est symbolisé par le trône, c’est à dire le siège. Le siège
royal est le symbole de l’unité du royaume. C’est le trône qui fait l’unité après lui vient le roi. Il est
sacré et sort à des cérémonies spécifiques surtout les fêtes d’ignames. Il symbolise l'autorité, le
pouvoir temporel et spirituel du roi; les Akan disent : "là où il n'y a pas de tabouret, il n'y a pas de roi,
le village où réside le tabouret devient le chef-lieu du royaume; Le roi est mortel, le tabouret est
permanent". Lorsqu’on vient d’une famille X et on devient roi on confectionne son propre trône.

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2. Les Tam-tams et Tambours parleurs

 Le Bento
C’est un mot Bron qui signifie « la noblesse ne s’achète pas ». Il sort un foie par an lors de la fête de
l’igname et c’est le plus grand des tambours

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 Le Tchumissini
Ce sont les tambours courts nommés tambours de devises ou d’appels. Il est utilisé lorsque le roi est en
réunion d’intérêt national ou en déplacement à l’intérieur ou à l’extérieur du royaume. Il est aussi
utilisé sur les champs de batailles (même quand on est en pleine guerre qu’on entend le
Tehumissi on sait s’il est l’ennemie ou à nous)
C’est pourquoi un proverbe abron dit « celui qui ne connaît pas le langage tambouré de sa nation se
perd et est exposé à la honte ».

 L’Antougban (fesse nue)


IL existe toujours en mâle et femelle. IL symbolise l’information et l’informateur. Son peut porter un
message sur une grande distance (d’où le thème de tambour téléphone) évoqué par certains
chercheurs.

 L’Abomâ
Ce sont les tambours en ensemble orchestral ou tambours groupés. ILS sont utilisés lors des
grandes occasions (fêtes d’ignames, funérailles et intronisation) L’ivoire
L’ivoire est un instrument musical en pays Bron et est utilisé lors des sorties du roi.

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3 .les autres symboles

 Le cimeterre (sabre)
Il symbolise le pouvoir militaire du roi, chef suprême des armes; c'est avec le sabre (ôhôtô) que les
peuples soumis et leurs chefs prêtent serment de fidélité et d'allégeance; Le sabre reste également le
symbole de messager du roi.

 Le Dja (trésor du royaume)


Le Dja symbolise le monde, les états de conscience des rois défunts et le pouvoir économique du
souverain régnant; C'est dans le Dja que les Akan ont consigné la somme de leurs connaissances par
images et par écrits (poids à peser l'or).

 La canne
Elle porte par le Tchamin (maitre de parole) parce que le roi ne parle jamais en public seulement en
privé

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Les parures royales
C’est tous ce qui composent l’habillement du roi ainsi nous avons :
Les médailles
Les médailles ont une valeur singulière. Ex l’éléphant a une valeur de force
 La couronne

La couronne identifie le roi Bron lors des grandes sorties comme la fête d’igname. Exemple
d’habillement royal

 L’Ahinnema
L’Ahinnema est une chaussure de prestige.

 Le pagne Kita

Toutes ces parues symbolisent la richesse du roi

CONCLUSION
En guise de conclusion, nous pouvons dire que le peuple Bron accorde une importance capitale
aux symboles qui entoure leur royauté. Ce symbolisme leurs a valu le titre de royaume le plus puissant
et l'un des mieux organisés de toute la Côte-d’Ivoire.
Aussi les dirigeants de nos jours ne devraient-ils pas se tourner vers la tradition afin de garantir une
meilleure gestion du pouvoir avec plus d’amour, des paix et de tolérance ? Le royaume Bron nous
donne de beaux exemples.

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 QUELQUES IMAGES DE LA CULTURE BRON

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