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Depuis 2017, RTE a publié, dans le cadre du Bilan les principes méthodologiques qui doivent guider
prévisionnel et des études qui lui sont associées, l’analyse sont ainsi précisés dans le chapitre 8 du
de nombreux éléments sur l’évolution des émis- rapport technique du Bilan prévisionnel 20191.
sions de gaz à effet de serre (GES) associées à la
production d’électricité. Ces études ont montré : Les conclusions principales des travaux menés
uu que le développement des énergies renouve- par RTE depuis le Bilan prévisionnel 2017 et la
lables en France avait un effet baissier sur les généralisation de la démarche d’analyse socio-
émissions de CO2 en France et en Europe ; économique peuvent être résumées par les résultats
uu que les scénarios de la Programmation plurian- détaillés dans cette note.
nuelle de l’énergie (PPE), ou les scénarios de
type Volt et Ampère, conduisaient à faire dimi- Ces résultats portent uniquement sur les bilans
nuer encore les émissions de CO2. CO2 associés à diverses transformations du
secteur énergétique, et non sur l’efficacité éco-
Ces résultats peuvent parfois susciter l’incompré- nomique des différents leviers de réduction des
hension de certains commentateurs, qui inter- émissions. Des éléments d’évaluation écono-
prètent les transformations du secteur électrique mique sont néanmoins présentés dans les diffé-
selon un unique prisme, celui d’une concurrence rentes publications de RTE : les scénarios du Bilan
entre le nucléaire et les énergies renouvelables prévisionnel 2017 ont fait l’objet d’un chiffrage
au niveau de la France. complet, et les études complémentaires sur la
mobilité électrique, l’hydrogène et le chauffage
Les analyses de RTE conduisent à positionner le poursuivent cette dynamique.
développement des énergies renouvelables dans
une perspective plus vaste, à double niveau :
(1) l’échelle du fonctionnement du système élec- État des lieux
trique (elle est européenne, non nationale) et
(2) le périmètre de prise en compte des émis- 1. La production d’électricité en France est
sions (il faut intégrer les transferts d’usage pré- aujourd’hui essentiellement décarbonée. D’après
vus vers le secteur de l’électricité). Des détails sur les chiffres publiés dans le Bilan électrique2, la
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NOTE : PRÉCISIONS SUR LA MÉTHODE UTILISÉE PAR RTE POUR ÉTABLIR
LES BILANS CO2 DANS LE BILAN PRÉVISIONNELET LES ÉTUDES ASSOCIÉES
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NOTE : PRÉCISIONS SUR LA MÉTHODE UTILISÉE PAR RTE POUR ÉTABLIR
LES BILANS CO2 DANS LE BILAN PRÉVISIONNELET LES ÉTUDES ASSOCIÉES
5. R
TE, octobre 2018, Analyses complémentaires sur les échanges d’électricité aux interconnexions dans les scénarios du Bilan prévisionnel :
https://www.concerte.fr/system/files/concertation/BP2017-annexe-echanges-aux-interconnexions-vf.pdf
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NOTE : PRÉCISIONS SUR LA MÉTHODE UTILISÉE PAR RTE POUR ÉTABLIR
LES BILANS CO2 DANS LE BILAN PRÉVISIONNELET LES ÉTUDES ASSOCIÉES
de gaz à effet de serre, soit dans les pays voisins Figure 1. Émissions évitées à l’échelle de l’Union
via la hausse des exports et le moindre recours européenne par la production d’un kilowattheure
d’électricité décarbonée en France en fonction
aux centrales thermiques situées dans ces pays, de son utilisation, en France ou en Europe
soit en France via des transferts d’usages vers
l’électricité
800
eq.
gCO2
400
15. Dans ce cas de figure, le système élec- 300
trique peut accueillir de nouveaux usages (mobi- 200
lité électrique, production de gaz de synthèse,
100
chauffage…) en substitution à des combustibles
0
fossiles. En utilisant un modèle européen, RTE Export permettant Électrification Export Remplacement Remplacement
d'éviter la de la mobilité permettant du vaporeformage du vaporeformage
vérifie de manière systématique le bilan carbone production d'éviter la du méthane par du méthane + CCS
d'une centrale production d'une de l'électrolyse par de l'électrolyse
net de ces transferts, qui réduisent les émissions au charbon centrale CCG
en France mais peuvent avoir des effets plus
nuancés à l’échelle européenne. Plus précisé-
ment, du point de vue des émissions, les trans- nuancée : à parc inchangé, le développement
ferts d’usages vers l’électricité en France peuvent de l’hydrogène conduit à réduire les exports,
apparaître en concurrence avec l’export d’électri- alors même que ces exports permettent d’évi-
cité décarbonée dans les pays voisins. ter davantage d’émissions que le remplacement
du gaz par l’électricité pour produire de l’hydro-
16. RTE a ainsi montré que le développement de gène en France. L’augmentation de la production
la mobilité électrique6 en France conduit à des d’électricité décarbonée prévue au titre de la PPE
baisses très nettes des émissions de gaz à effet permet de contrebalancer cet effet et d’assurer
de serre (en lien avec la combustion de carburants un bilan carbone global positif pour la transition
pétroliers évitée), même en prenant en compte vers l’hydrogène bas-carbone.
les effets sur le système électrique européen et
l’analyse de cycle de vie des batteries. 18. L’étude en cours sur le chauffage et le secteur
du bâtiment, qui sera publiée prochainement,
17. S’agissant de la transition vers l’hydrogène viendra compléter l’analyse environnementale
bas-carbone7 produit par électrolyse, les gains sur des principaux transferts d’usage vers l’électri-
les émissions sont clairs au niveau de la compta- cité. Elle suivra le même cadre méthodologique
bilité nationale grâce à la réduction des émissions que les études mentionnées ci-dessus avec
liées à la production conventionnelle de l’hydro- notamment des analyses sur les plans technique,
gène (vaporeformage du méthane). L’analyse à environnemental et économique.
l’échelle européenne peut être en revanche plus
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