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Compresseurs centrifuges

Sommaire de la page:
 Principe des turbo compresseurs
 Compresseurs multi-étagés
 Courbes de performance
 Courbes de performance en invariants
 Effet de la nature du gaz
 Constitution des compresseurs centrifuges
 Types d'impulseurs
 Plan de joint
 Guidage du rotor
 Etancheïtés
 Domaine d'application
 Quand utiliser un compresseur centrifuge
 Quand ne pas utiliser un compresseur centrifuge
 Ajustement de la capacité
Voir aussi ...
Principe des turbo compresseurs

Les compresseurs centrifuges utilisent l'accélération


du gaz par un impulseur pour créer une surpression. Ils font partie de la famille des compresseurs
dynamiques ou encore turbo-compresseurs.
Par opposition aux compresseurs volumétriques, leurs performances ne se déduit pas directement de
leur géométrie.

On distingue deux grandes familles de compresseurs dynamiques se distinguant par la forme de leur
rotor:
- les compresseurs axiaux
- les compresseurs centrifuges radiaux

On nomme parfois hélico-centrifuges des compresseurs équipés d'impulseurs de forme intermédiaire


entre axial et centrifuge radial.
Dans les compresseurs axiaux, l'impulseur est une
roue possédant des ailettes sur sa périphérie seulement. Le gaz est accéléré par les ailettes dans le sens
de l'axe de l'impulseur.

Dans les compresseurs centrifuges radiaux le gaz est entrainé par l'impulseur dans un mouvement
rotatif qui le propulse radialement vers l'extérieur. Un diffuseur et une volute convertissent ensuite
l'énergie cinétique acquise par le gaz, en pression statique.

Les compresseurs axiaux sont adaptés au traitement de grands volumes de gaz, et les compresseurs
radiaux sont adaptés pour générer des taux de compression élevés.

Compresseurs multi-étagés

Si la pression de refoulement recherchée est élevée, on peut être amené à utiliser plusieurs impulseurs,
le gaz circulant successivement au travers de chacun d'entre eux. Le taux de compression global sera
le produit des taux de compression obtenus sur chaque étage.
Les différents impulseurs, souvent de forme et diamètre différents, peuvent être montés sur le même
arbre; ils tourneront alors à la même vitesse. Ils peuvent aussi être montés sur des arbres différents
accouplés par un jeu d'engrenages; ils pourront ainsi tourner à des vitesses différentes.
Si un refroidissement intermédiaire est nécessaire, des volutes distinctes permetront de calmer le flux
gazeux avant d'enter dans les échangeurs.

Courbes de performance
Les performances des compresseurs centrifuges
dépendent fortement des données géométriques des impulseurs et des volutes. Contrairement aux
compresseurs volumétriques, la prédiction des performances de la machine à partir des seules données
géométriques est très difficile. C'est pourquoi, comme pour les pompes centrifuges, les compresseurs
sont livrés avec des courbes de performance déterminées par des tests avec un fluide de référence.

Fondamentalement les performances d'un compresseur centrifuge de géométrie donnée sont décrites
par trois courbes en fonction du débit volumique de gaz en entrée:
 - hauteur de relevage (H en m de fluide en entrée) ou travail polytropique du compresseur (Wp en
J/kg)
 - rendement
 - limite de pompage

Le travail polytropique du compresseur (Wp) est relié à la hauteur de relevage (H) par l'accélération
dûe à la pesanteur (g = 9,81 m/sec²): Wp =gH

Une courbe donnant la puissance absorbée est souvent présente. Elle n'est qu'une combinaison des
courbes de relevage et de rendement.

Exprimées ainsi, ces performances sont indépendantes de la  nature du gaz ou des conditions du
procédé. Elles dépendent seulement de la vitesse de rotation du compresseur et du diamètre de
l'impulseur. Leur inconvénient principal est de se référer à des variables peu pratiques:
 - le relevage est en pratique plutôt apprécié par une augmentation de pression
 - le débit de gaz dans le procédé est plus souvent exprimé en masse

Pour comparer les relevés de performance du compresseur avec les valeurs attendues des courbes du
constructeur, il est nécessaire de les convertir en tenant compte de la masse molaire du gaz, des
pression et température en entrée.

Le constructeur du compresseur peut fournir également une courbe de performance  donnant


directement le taux de compression en fonction du débit. Elle est déterminée pour:
 - une température et une pression d'aspiration,
 - une nature de gaz
Sauf demande expresse, il ne fournit pas de courbe de performance pour d'autres conditions.
L'exploitant soucieux de vérifier les performances de son compresseur devra extrapoler les valeurs
fournies par le constructeur pour les comparer aux données actuelles.

Courbes de performance en invariants


Pour s'affranchir totalement de la nature du gaz, des conditions du procédé ou du diamètre et de
la vitesse de l'impulseur, les courbes de performance sont exprimées en coefficients sans dimension
appelés invariants:
 Invariants des compresseurs centrifuges:

     
avec:
Φ : Coefficient de débit
Ψ :  Coefficient manométrique
Qv : Débit volumique (m3/sec)
R2 : Rayon extérieur de l'impulseur (m)
U2: Vitesse périphérique de l'impulseur (m/sec)
Wp : Travail polytropique en Joule/kg
H : Hauteur de relevage (m)
ω : Vitesse angulaire de rotation (rad/sec)
g = 9,81 m/sec²
- le coefficient de débit (Φ)
- le coefficient manométrique (Ψ)
Ils permettent de relier le débit d'aspiration et le relevage à:
- la dimension de la roue
- la vitesse de rotation

Attention: Il règne une grande confusion dans la formulation de ces coefficients publiés dans la
littérature. Certain même sont affublés d'une ... unité! Donc, avant de les utiliser il est prudent de
vérifier leur définition.

Effet de la nature du gaz


 Expression du taux de compression
  et de la température au refoulement:

   

 
avec:
Wp : Travail polytropique en kJ/kg
Pasp : Pression à l'aspiration
Pref : Pression au refoulement
Tasp : Température à l'aspiration  (K)
Tref : Température au refoulement  (K)
M : Masse molaire du gaz  (g/mole)
Z : Facteur de compressibilité
R = 8,3145 J/K/mole
k : Exposant polytropique
γ = Cp / Cv
ηp : Rendement polytropique
La nature du gaz a un effet sur:
 - le taux de compression qui est proportionnel à la masse molaire du gaz
 - la température au refoulement qui dépend du taux de compression et de
l'exposant polytropique

Le tableau ci-dessous indique le taux de compression et la température au


refoulement qui serait obtenu pour différents gaz avec un compresseur générant
un relevage de 50kJ/kg
Nature du Gaz    Masse Cp/Cv Taux de Température au
molaire compression refoulement
(g/mole) @ 50kJ/kg (°C)
rdt=75%
Tasp=25°C
Hydrogène           2 1,4  1,04  30
Helium 4 1,67 1,08 38
Méthane 16 1,3 1,4  55
Ammoniac 17 1,3 1,4 56
Vapeur d'eau 18 1,32 1,4 60
Azote  28 1,4 1,7 89
Dioxyde de 44 1,3 2,2 106
carbone
Propane 44 1,1 2,3 57
n Butane 58 1,01 3,2 30
Dioxyde de soufre 64 1,2 3,1 111
Chlore 71 1,36 3,2 176
R22 86,5 1,18 4,5 131
R114 171 1,09 18,6  138
Constitution des compresseurs centrifuges
Types d'impulseurs
Les impulseurs peuvent être ouvert ou fermé. Un impulseur ouvert autorise des
vitesses de rotation supérieures, Le taux de compression obtenu sera donc
supérieur lui aussi. Le taux de compression sera limité à 3 avec un impulseur
fermé mais pourra être supérieur à 10 avec un impulseur ouvert. Cependant
l'efficacité d'un compresseur équipé d'impulseurs ouverts sera plus faible à cause
des fuites internes et des recyclages qui se trouvent favorisés.

Matériau de construction
 Vitesse limite de l'impulseur:

     
avec:
Ulim : Vitesse périphérique limite  (m/sec)
Rp : Limite élastique  (Pa)
ρ : Masse volumique du matériau (kg/m3)
La vitesse de rotation de l'impulseur est le paramètre le plus important pour
ajuster le relevage du compresseur. La vitesse de rotation est limitée par la
résistance mécanique du matériau de construction soumis à la force centrifuge.
Pour permettre une vitesse de rotation maximum, le matériau de construction
doit être le moins dense possible et avoir une limite élastique la plus élevée
possible.
Le tableau suivant regroupe les matériaux les plus courants ainsi que leurs
propriétés:
Limite Masse Vitesse périphérique Relevage
élastique volumique maxi autorisée maxi
Matériau MPa kg/m3 m/sec kJ/kg

Acier carbone 415 7870 230 25


Acier inox (17-4 1350 7780 410 85
PH H900)
Alliage 180 2685 260 35
d'aluminium A356
T6
7075 T6 450 2810 400 80
Alliage de Titane 1000 4500 470 110
(TA6V)
Fibre de verre 1900 2100 950 450

Aubage

Type
d'aubage Avantages Inconvénients

 Transfert élevé de l'énergie  Vitesse élevé du gaz en sortie


Aubes vers d'impulseur et dans le diffuseur
l'avant  Réalisation difficile

 Faible vitesse du gaz en sortie d'impulseur  Faible transfert de l'énergie


Aubes vers et dans le diffuseur  Réalisation difficile
l'arrière  Limite de pompage plus lointaine

 Compromis raisonnable entre faible  Limite de pompage proche du


transfert d'énergie et vitesse élevée du gaz point de fonctionnement
Aubes dans le diffuseur
radiales  Réalisation facile

Plan de joint
Pour des pressions inférieures à 50 bars, on préfèrera un plan de joint horizontal.
Les tubulures d'aspiration et de refoulement seront généralement solidaires du
demi-corps inférieur, permettant de démonter plus facilement le demi-corps
supérieur pour les besoins de maintenance.
Pour des pressions supérieures ou des gaz contenant de l'hydrogène, on
préfèrera un plan de joint vertical pour une meilleure étanchéïté.
Guidage du rotor
Guidage en rotation
Le guidage en rotation est assuré par des paliers positionnés aux extrémités du
rotor. Il permettent la formation d'un film de lubrifiant sur lequel l'arbre glisse.
Des capteurs de vibration permettent de contrôler le fonctionnement du rotor.
Des capteurs de température insérés dans le métal des coussinets des paliers
permettent de contrôler l'efficacité de la lubrification.

Guidage axial
Par principe une roue centrifuge subit une poussée permanente en direction de
l'entrée du gaz. Le rotor est maintenu en position par une butée.
Si les impulseurs sont orientés dans le même sens un piston d'équilibrage
permet de soulager la butée.Il est solidaire de l'arbre et est positionné coté
refoulement.
Un capteur de position axial du rotor permettra de contrôler l'état de la butée.

Etancheïtés
Etancheïté interne

Il faut limiter les fuites entre les étages dont


l'effet serait de diminuer le rendement de la machine.
Ces fuites peuvent se produire:
 - aux ouies d'aspiration (1)
 - derrière la roue (2)
 - au niveau du piston d'équilibrage (3)
Ces fuites sont limitées en disposant des labyrinthes sur le parcours indésirable
du gaz.

Etanchéïté de sortie d'arbre


Si le gaz ne présente aucun danger et peut être mis à l'atmosphère sans risque,
une étanchéïté à labyrinthe peut suffir.
Si le gaz est dangereux (toxique, inflammable, corrosif,...) une étanchéïté par
garniture sera nécessaire.
Domaine d'application

Quand utiliser un compresseur centrifuge


 - si la fiabilité de l'équipement est impérative
 - si un équipement de secours ne peut pas être installé (pour des raisons de
coût, d'encombrement,...)

Quand ne pas utiliser un compresseur centrifuge


 - si le débit aspiré est inférieur à 1000 m3/h ou le débit au refoulement inférieur
à 500m3/h les sections de passages sur l'impulseur et dans le diffuseur seront si
faibles que leur réalisation sera délicate
 - si le débit de gaz est supérieur à 100000 m3/h et la pression au refoulement
inférieure à 7 bars. Plus le débit est grand, plus la section d'entrée et le diamètre
de l'impulseur sont importants. Dans ce cas préférer un compresseur axial.
 - si la température au refoulement excède 230°C en raison du risque de
dégradation des joints et étanchéïtés
 - si le gaz est acide (H2S, CO2, eau)  et si la vitesse périphérique de l'impulseur
excède 250m/sec
 - si du liquide venant du procédé en amont peut être entrainé avec le gaz vers
le compresseur

Ajustement de la capacité
La capacité du compresseur aux besoins du procédé peut être ajusté de
différentes manières:

Vanne à l'aspiration
En étranglant une vanne à l'aspiration du compresseur
on crée une perte de charge et on réduit la pression à l'entrée de la machine. On
augmente donc le taux de compression, le point de fonctionnement du
compresseur se déplace vers la gauche de sa courbe caractéristique. La
puissance absorbée par le compresseur diminue. Ce mode d'ajustement est
souvent privilégié pour cette raison.
Cette méthode est cependant limitée par le risque de pompage (surge en anglais)
du compresseur.

Variation de la vitesse de rotation

En faisant varier la vitesse de rotation du compresseur


on fait varier à la fois le débit et le taux de compression de la machine. Le débit
est proportionnel à la vitesse mais le taux de compression est proportionnel au
carré de la vitesse. Le domaine de variation est donc souvent limité par la
pression minimum à maintenir au refoulement. Là encore la puissance
absorbée diminue avec la vitesse.

Recyclage du gaz vers l'aspiration


Lorsque les possibilités précédentes sont épuisées, le recyclage du gaz
excédentaire vers l'aspiration du compresseur reste la seule méthode utilisable.
Le gaz au refoulement étant plus chaud qu'à l'aspiration, il est indispensable de
le refroidir avant de le réintroduire à l'aspiration sous peine de ne pas contrôler
les températures et de dégrader la machine.

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