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Rapport de projet de fin d’étude

Conversion continue/continue avec liaison


alternative et circuit inductif et capacitif

Elève : Nicolas Wegrzyn


Encadrant : Philippe Delarue Année 2016-2017
Conversion continue/continue avec liaison alternative et circuit inductif et capacitif

Table des matières

Introduction .............................................................................................................................. 3
Contexte .................................................................................................................................. 3
Problématique ......................................................................................................................... 4
Cahier des charges .................................................................................................................. 5
1. Modélisation du convertisseur ............................................................................................ 6
1.1. Représentation triphasée .................................................................................................. 6
1.2. Représentation monophasée ............................................................................................ 7
2. Implantation du modèle sous Matlab-Simulink ................................................................ 8
2.1. Mise en équation .............................................................................................................. 8
2.2. Création du schéma bloc .................................................................................................. 9
2.3. Simulation en boucle ouverte ........................................................................................ 10
3. Commande du convertisseur ............................................................................................. 12
3.1. Génération de la consigne d’entrée................................................................................ 12
3.2. Calcul de la puissance de référence ............................................................................... 13
3.3. Résultats avec la consigne de puissance ........................................................................ 15
4. Etude de la conversion en triphasé ................................................................................... 16
4.1. Présentation du modèle et mise en équation .................................................................. 16
4.2. Exploitation des résultats ............................................................................................... 19
4.3. Améliorations du modèle triphasé ................................................................................. 23
Conclusion ............................................................................................................................... 24
Bibliographie - Webographie ................................................................................................ 25
Annexes ................................................................................................................................... 26

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Introduction

Contexte

Historiquement, la transmission AC (Alternative Current) a toujours été favorisée part


rapport à la transmission DC (Direct Current). La découverte de celui-ci remonte au XIXe
siècle grâce à Thomas Edison. En revanche, malgré de nombreux tests sur des réseaux
électriques, les quantités d’énergie transportées n’ont jamais été significatives. C’est pourquoi
il perdit le brevet pour ces travaux. En effet, c’est en 1891 que Nikola Tesla finira par créer
l’alternateur ; ce qui lui permit de réaliser la même année le premier réseau de courant
alternatif d’environ 175 km et d’en faire le mode de transport le plus universellement utilisé.

De nos jours, le transport de l’électricité se fait majoritairement via des réseaux


alternatifs triphasés (400 kV, 50 Hz en Europe) et cela depuis maintenant plus d’un siècle. La
principale raison de ce mode de fonctionnement est historique d’une part mais aussi car c’est
le régime de fonctionnement principal de nombreux appareils de consommations que nous
possédons. La production d’énergie est assurée par des alternateurs délivrant des tensions
alternatives sinusoïdales. Cette technologie permet de constituer des réseaux de distribution
d’électricité à hauts niveaux de tension et bas niveaux de courants, réduisant ainsi les pertes
par effet Joule sur les lignes.

Qu’elles soient hydrauliques, éoliennes ou encore nucléaires, les centrales électrique


fonctionnent toutes avec des alternateurs qui délivrent du courant alternatif sur les réseaux de
distribution avant d’être abaissé et conduit vers nos domiciles. La modification de l’amplitude
de ces tensions en divers points du réseau se fait aisément via l’utilisation de transformateurs
dont les rendements sont très bons (entre 0,8 et 0,9). De surcroît, les protections sont
également assez faciles à mettre en place puisque, les courants étant alternatifs, ils passent
périodiquement par zéro et donc permettent leurs coupures.

Le principal inconvénient du transport de l’électricité en alternatif se trouve dans la


présence de puissances réactives dues aux inductances des lignes, ce qui limite le transit de la
puissance active sur les longues distances. Cela oblige à surdimensionner les lignes ou à en
construire de nouvelles. En revanche, cet inconvénient disparaît lorsque l’on transporte
l’électricité en continu car les pertes sur les lignes sont bien plus faibles. C’est pourquoi il est
envisagé à l’avenir, notamment au travers du projet Supergrid, de développer un réseau de
transport d’électricité en continu (MTDC : Multi Terminals Direct Current).

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Problématique

Depuis la découverte de la transmission HVDC (High Voltage Direct Current) dans les
années 1930 et après la première que la première ligne ait été construite en 1951 dans le nord
de l’Europe, ce choix de l’alternatif a été remis en cause du fait des nombreux avantages
qu’offrirait un réseau continu. Dans un premier temps, le transport du courant alternatif sur
longue distance développe, par effet capacitif des effets déstabilisants. Dans un second temps,
le fait d’utiliser le continu implique que l’on utilise uniquement deux lignes conductrices, ce
qui est un élément économique intéressant. Enfin, le raccordement à différents réseaux
s’effectue plus facilement en comparaison des transmissions alternatives où l’on trouve des
fréquences et des phases différentes.

Pour réaliser ce type de transport, plusieurs technologies existent à l’heure actuelle


comme les valves à thyristors ou encore les convertisseurs en source de tension (VSC). Des
convertisseurs statiques DC/AC peuvent assurer l’échange d’énergie entre les deux réseaux et
le changement d’amplitude au sein du réseau DC peut être réalisé avec des convertisseurs
DC/DC jouant le rôle de transformateurs.

Cependant, autant la technologie permet de créer des convertisseurs DC/AC (ainsi que
AC/DC) de très hauts niveaux de tension et de puissance (quelques GW et quelques kV),
autant il est impossible à l’heure actuelle de réaliser des convertisseurs DC/DC à de tels
niveaux d’énergie. C’est pourquoi dans le cadre de ce projet, on souhaite proposer une
solution pour palier à ce problème. La solution envisagée consiste à passer par l’intermédiaire
de l’alternatif pour effectuer l’élévation de tension. En effet, afin de réaliser le convertisseur
DC/DC, celui-ci sera construit à l’aide de deux convertisseurs (un DC/AC et un AC/DC) dont
les technologies de fabrication sont bien connues.

En revanche, le fait de réaliser un tel convertisseur n’en fait pas pour autant une
solution parfaite. Ce qui fera l’étude de ce projet, ce sera également d’assurer la commande
des deux convertisseurs internes. Plus précisément, il s’agira d’observer comment le système
réagit lors des périodes transitoires du transport d’énergie, lors du démarrage par exemple,
mais également lors d’évènements imprévus tels que des cours-circuits afin de piloter les
convertisseurs et gérer leurs commandes afin d’éviter tout dérèglement ou dépassement de la
commande souhaitée. Cette étude s’effectuera tout d’abord en monophasé puis en triphasé
afin de se rapprocher au mieux de la réalité.

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Cahier des charges

Le but de ce projet est de pouvoir établir le modèle du convertisseur DC/DC haute


puissance en s’intéressant plus particulièrement la commande des convertisseurs DC/AC et
AC/DC. Le travail se découpera donc en diverses étapes :

 S’imprégner du travail existant et se documenter sur le sujet. Il s’agira tout d’abord de


s’intéresser à l’historique des différents réseaux de transport d’électricité et d’étudier leurs
évolutions au fil des années pour étudier ensuite certains projets existant tels que
Supergrid, le prototype de l’UOA (University Of Aberdeen) ou encore la topologie
proposée par Dragan Jovcic [1].
 Modéliser le système avec une liaison monophasée. Nous nous intéresserons dans un
premier temps à cette considération en admettant les convertisseurs parfaits. Cela
permettra de visualiser de quelle manière se comportent les tensions et les courants au sein
du réseau et de pouvoir établir un premier schéma de commande.
 Implanter le modèle sous le logiciel Matlab-Simulink et simuler en boucle ouverte le
fonctionnement afin d’exploiter les résultats obtenus et de les interpréter. La simulation
nous fournira des résultats qui nous permettrons de cibler les régimes de fonctionnement
défaillants.
 Concevoir le contrôle du système et la commande des convertisseurs afin de palier aux
erreurs lors des périodes de transitoire ou d’imprévus, c’est-à-dire, comment régler les
indices de modulations des convertisseurs. Il s’agira également d’établir le contrôle du
système en boucle fermée.
 Simuler l’ensemble du convertisseur afin de valider le modèle et en analyser les résultats.
Il s’agira de voir si la commande appliquée permet d’empêcher les problèmes des régimes
transitoires et s’il est possible de l’améliorer.
 Prévoir une extension de cette démarche et de la conception de la commande pour une
liaison triphasée afin de se rapprocher de la réalité. En effet, il sera nécessaire de voir
quelles différences nous pouvons observer entre le monophasé et le triphasé ainsi que de
prévoir un nouveau modèle associé à une nouvelle commande. Il faudra également
effectuer les tests de simulation sur ce modèle afin de voir comment celui-ci réagit.

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1. Modélisation du convertisseur

1.1. Représentation triphasée

Etant donné que la technologie moderne ne permette pas encore d’effectuer des
conversions DC/DC directes à de hauts niveaux de tension et de puissance, il est possible de
contourner ce problème en utilisant des intermédiaires. Une solution envisageable dans le
cadre de ce projet, du fait de la connaissance de la technologie MMC (Modular Multi-Level
Converter) qui permet de réaliser des conversions de l’ordre du GW et de centaines de kV, est
de passer par l’intermédiaire des convertisseurs DC/AC et AC/DC. Ci-dessous sont
représentées ces deux alternatives.

Figure 1: Conversion DC/DC triphasée avec circuit L-C-L

Figure 2: Conversion DC/DC triphasée avec transformateur

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1.2. Représentation monophasée

Dans le cadre de ce projet, c’est la solution comportant le circuit L-C-L qui sera
adoptée et étudiée. Nous nous intéressons dans un premier temps à une liaison monophasée
dont nous considérons les convertisseurs DC/AD et AC/DC comme parfaits. Cela signifie
qu’il n’y a pas de pertes au sein du convertisseur et que la tension de sortie est simplement
proportionnelle à la tension d’entrée, soit : Vsortie = m Ventrée (avec m : un indice de
modulation.). La figure 3 montre la structure qui sera adoptée.

Figure 3: Schéma de la conversion monophasée

 Tensions :
o VDC1 : tension continue bas niveau
o V1 : amplitude maximale de la tension alternative bas niveau
V1 (t) = V1 sin (ωt)
o VDC2 : tension continue haut niveau
o V2 : amplitude maximale de la tension alternative haut niveau
V2 (t) = V2 sin (ωt + φV2)
o VC : tension aux bornes du condensateur

 Courants :
o i1 (t) : courant de l’inductance L1
i1 (t) = I1A cos (ωt + φ1) = Re (I1)
o i2 (t) : courant de l’inductance L2
i2 (t) = I2A cos (ωt + φ2) = Re (I2)

 Convertisseurs :
o m1 : indice de modulation du convertisseur DC/AC
m1 =
o m2 : indice de modulation du convertisseur AC/DC
m2 =

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2. Implantation du modèle sous Matlab-Simulink

2.1 Mise en équation

Afin de pouvoir étudier le convertisseur DC/DC et d’en observer les caractéristiques,


il est primordial de définir les équations qui le régissent afin de créer un modèle
mathématique reproduisant sont comportement. Pour cela, on souhaite réaliser un schéma
bloc qui sera en suite créé sur Matlab-Simulink. Ainsi, en se basant sur la figure 3 et en
utilisant les lois élémentaires de l’électricité, nous pouvons aisément écrire les équations
suivantes :

Soit:

En utilisant Laplace nous pouvons écrire :

(1)

De par la symétrie de la figure 3, nous avons également :

(2)

Enfin par la loi des nœuds nous obtenons :

Donc :

(3)

C’est avec ces équations que le schéma bloc va pouvoir être réalisé en utilisant des
éléments simples. On peut distinguer 5 parties : le convertisseur DC/AC, l’inductance L1, le
condensateur, l’inductance L2 et le convertisseur AC/DC. Chacune de ces parties est régie par
une équation mathématique et il sera aisé de réaliser une représentation énergétique
macroscopique (REM) pour démontrer le fonctionnement global.

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2.2. Création du schéma bloc

Comme le montre la figure 4, la représentation en schéma bloc doit réaliser les


opérations (1), (2) et (3). Afin de générer les tensions V1 et V2, il est nécessaire d’incorporer
les valeurs de Vdc1 et Vdc2 (respectivement de 60 kV et 800kV) auxquelles nous multiplions
les indices de modulations m1 et m2 (ce dernier comportant un déphasage de par rapport au
premier). Etant donné que nous n’effectuons pas de contrôle des convertisseurs pour le
moment, ces indices seront pour l’instant multipliés à des sinus qui permettront d’obtenir une
tension alternative au sein du convertisseur.

En ce qui concerne les valeurs des inductances, des résistances et du condensateur,


celles-ci sont données par Ciryl Guiborat [3]. Dans sa thèse, il étudie quelles valeurs
d’inductance, de résistances et de capacités sont les plus optimales pour ce type d’utilisation.
De cette étude, nous utilisons par la suite ces valeurs :

o L1 = 20.6 mH ; r1 = 167 mΩ
o L2 = 20.6 mH ; r2 = 167 mΩ
o C = 0.54542 µF

Enfin, un fichier d’initialisation, présent en annexe 1, a été créé sous Matlab. Il


renseigne notamment les valeurs des inductances, des résistances, du condensateur, la
fréquence de fonctionnement ou encore le pas de calcul de la simulation.

Figure 4: Schéma bloc du convertisseur en boucle ouverte

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2.3. Simulation en boucle ouverte

Avant d’effectuer la simulation, Il est important de définir les conditions dans


lesquelles nous nous trouvons. On pose donc que la puissance réactive du système est nulle
(afin que le courant qui y circule soit minimal). Ci-dessous, la figure 5, montre les résultats
obtenus. Par soucis de visibilité, seuls le courant I2 et la tension VC seront présentés afin de
rendre compte de l’allure de ces grandeurs (I1 étant semblable à I2).

Figure 5: Allure du courant I2 et de la tension VC en boucle ouverte

Figure 6: Allure de la tension VC au démarrage

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Dans cette configuration, nous pouvons observer les perturbations lors du régime
transitoire. Au démarrage, des pics d’intensité environ 12 fois plus élevés que lors du régime
établi surviennent ainsi qu’une élévation de la tension VC qui elle, s’élève à environ deux fois
sa valeur en régime établi. Ce sont ces surtensions et ces surintensités qui peuvent
endommager le système et qu’il faut éviter.

Nous pouvons également noter que la tension VC adopte une forme non souhaitée qui
n’est pas totalement une sinusoïde, ce qui pourrait altérer le résultat de la conversion AC/DC
et fournir une tension non différente que celle désirée en sortie. C’est ce que montre la figure
6.

Après cette simulation, nous sommes donc confrontés à deux problèmes majeurs qui
sont l’allure non sinusoïdale et l’élévation des tensions et des courants au démarrage. C’est
donc ces deux problématiques qu’il s’agira de pouvoir maîtriser.
Dans le cadre de ce projet, il est également important d’étudier la réaction du système
face à un imprévu tel qu’un court-circuit. Pour cela, on décide de fixer VDC2 à 0 à la moitié du
temps de la simulation. On souhaite voir de quelle manière réagissent les courants ainsi que la
tension. La figure 7 nous montre ce que nous pouvons constater.

Figure 7: Résultat de la simulation avec un court-circuit

On peut noter qu’à l’instant du court-circuit, c’est le courant I2 qui subit un pic
d’intensité alors même qu’il était proche de 0. D’autre part, ce courant atteint une valeur de
l’ordre du GA, ce qu’aucun appareil ne pourrait supporter et ce qui entraînerait la destruction
de l’installation. Cette anomalie peut mettre en péril la sureté du fonctionnement de tout le
système et doit donc aussi pouvoir être contrôlée.

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3. Commande du convertisseur

3.1. Génération de la consigne d’entrée

Maintenant que les défauts qui apparaissent au sein de notre modèle ont pu être
identifiés, on propose, pour palier à ces anomalies, de réaliser une stratégie de commande
pour réaliser notre transport d’électricité sans encombre. Le convertisseur DC/DC total doit
assurer le transfert de puissance sans mettre en danger le réseau alternatif interne. Une
stratégie utilisée de nos jours consiste à imposer des indices de modulation (m 1 et m2) en
fonction d’une puissance active de référence que l’on souhaite fournir (car nous restons dans
le cas où la puissance réactive est nulle). Celle-ci étant comparée à la puissance mesurée en
temps réel dans le système afin de régler en temps réel la modulation des convertisseurs.

Il est important de définir la manière avec laquelle nous allons pouvoir jouer sur les
indices de modulation. La solution envisagée qui consiste à fournir en entrée une puissance de
référence est la plus simple et la plus appropriée à notre étude. Pour expliquer cela, il est
important d’établir l’expression de la puissance active au sein du système :

(4)

De cette expression, nous pouvons voir que lorsque la puissance active change, il
existe plusieurs possibilités pour adapter le système en jouant sur les différents paramètres L1,
L2, C, V1, V2, ω, et φV2. En revanche L1, L2 et C sont des paramètres fixes et ne sont pas
supposés changer durant la simulation. D’autre part, ω dépend de la fréquence de
fonctionnement qui n’est pas censée fluctuer non plus. Ainsi, les différents paramètres sur
lesquels nous pouvons jouer sont V1, V2 et φV2.

Il y a donc deux choix de configuration pour adapter notre système ; soit jouer sur V1
et V2 soit sur φV2. Dans [1], D. Jovcic établit que de dans nos conditions d’étude, pour obtenir
des puissances réactives nulles, nous devons avoir :

(5)

Avec :
o k1 = 1 – L2 C ω
o k2 = 1 – L1 C ω

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L’équation (4) signifie que, si l’on choisit de jouer sur l’angle φV2, nous jouons
directement sur des paramètres qui sont fixes et censés être de telle sorte que nous soyons
dans des conditions optimales de fonctionnement.

Heureusement, la dernière solution est la plus convenable. Etant donné que nous
souhaitons jouer sur les indices de modulations et que les tensions V1 et V2 sont directement
liées à m1 et m2, cela nous permet d’effectuer notre commande sans affecter aucun autre
paramètre de notre système.

3.2. Calcul de la puissance de référence

Maintenant que nous savons de quelle manière influer sur notre système et dans le but
d’effectuer la simulation sur Matlab-Simulink, il s’agit désormais d’établir l’équation qui met
en relation notre puissance de référence en fonction des tensions V1 et V2 qui elles mêmes
sont fonctions des indices de modulation. A partir de la structure donnée par la figure 3 et des
équations fournies précédemment nous obtenons le raisonnement suivant :

Simplifions l’équation (5) exprimant l’angle φV2 en admettant qu’il ne peut pas y avoir de
valeurs négative pour la puissance active P ; une façon plus simple d’écrire φV2 serait la
relation suivante :

(6)

Avec :
o

Dans nos conditions de simulation, D. Jovcic montre également dans [1] la relation suivante :

(7)

Cette relation est très simple à écrire et va nous permettre, en utilisant (6), de pouvoir l’écrire
en fonction de nos paramètres physiques. Cela implique :

(8)

(9)

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Finalement, en utilisant l’équation (4), nous pouvons écrire :

(10)

Il est maintenant possible d’exprimer notre puissance de référence Pref :

(11)

L’équation (11) démontre que la puissance de référence que l’on applique à notre
système dépend de L1, L2, C, w qui ne sont pas des variables. Nos seules variables sont donc
m1 et m2 puisqu’ils dépendent de V1 et de V2, eux-mêmes reliés à S. Il est donc désormais
possible d’insérer cette opération dans notre schéma bloc et de placer en entrée les indices de
modulation de référence à la place de ceux déjà présents.

La figure 8 présente le bloc à insérer an amont de notre schéma bloc et qui permettra
de générer dans un premier temps des tensions de référence pour créer des indices de
modulation de référence qui remplaceront ceux utilisés auparavant. Le schéma que nous
modélisons donc est celui de la figure 9.

Figure 8: Structure de génération des indices de modulation de référence

Figure 9: Schéma de la conversion avec la consigne de puissance

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3.3. Résultats avec la consigne de puissance

Pour réaliser cette simulation, on décide de fixer Pref à 109 W. Il s’agira de vérifier
dans un premier temps si la puissance active au sein du système suit bien notre consigne. La
figure 10 ci-dessous présente également l’allure du courant I2 ainsi que la tension VC après
implémentation du contrôle des indices de modulation dans la simulation, dans le but de
vérifier si les défauts perçus précédemment ont été modifiés.

Figure 10: Résultats de la simulation avec la consigne de puissance

Figure 11: Correction de la tension VC au démarrage

Suite à cette simulation nous pouvons décrire plusieurs améliorations notables. Tout
d’abord, les surintensités et les surtensions qui survenaient lors de la mise en route ont été
corrigées. Ceci renforce la sureté de notre système au démarrage. On constate également que
la puissance d’entrée suit bien notre consigne. De plus, la tension VC adopte désormais une
forme sinusoïdale. On peut toutefois remarquer qu’il existe un certain temps d’établissement
(quelques dixièmes de seconde) mais qu’il est toutefois relativement court pour ce genre
d’application.

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4. Etude de la conversion en triphasé

4.1. Présentation du modèle et mise en équation

Après avoir effectué une première approche de l’étude par le biais du monophasé, ce
qui a permis notamment d’identifier les problèmes qui peuvent survenir durant le
fonctionnement du système, il s’agit de s’attarder sur une problématique plus proche de la
réalité et d’en étudier les aspects à savoir, la transmission triphasée.

Le principe est sensiblement le même en ce qui concerne l’approche de l’étude, mais


nous aurons à faire cette fois ci à de plus nombreuses variables qui rentrent en compte. En
effet, il faut, dans ce cas également, considérer nos deux convertisseurs (DC/AC et AC/DC)
avec un circuit L-C-L entre les deux.

La figure 12 ci-dessous présente le schéma de la conversion triphasée et indique


quelles seront les variables à prendre en compte.

Figure 12: Schéma de la conversion triphasée

Dans notre schéma, nous ne faisons apparaître que deux indices de modulation par
convertisseur ainsi que deux tensions alternatives en sortie ou en entrée de ceux-ci pour plus
de clarté.

Afin de passer à la mise en équation, nous nous plaçons dans des conditions identiques
à l’étude monophasée, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de puissance réactive au sein du système et
que les convertisseurs sont considérés parfaits

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Afin de bâtir notre REM et d’effectuer une simulation, il s’agit de mettre en équation
le schéma de la figure 12. Pour cela, on découpe la figure en 5 parties : le convertisseur
DC/AC, la première partie inductive, la partie capacitive, la deuxième partie inductive et le
convertisseur AC/DC.

En ce qui concerne les convertisseurs, le principe reste le même qu’en monophasée,


c’est-à-dire que la tension de sortie est proportionnelle à celle d’entrée. Il ne nous reste donc
que 3 systèmes d’équations à établir. La démonstration suivante explique la démarche pour
obtenir ces formules.

Prenons dans un premier temps la partie inductive en sortie du convertisseur DC/AC


représentée par la figure 13.

Figure 13: Sortie du convertisseur DC/AC

Nous allons nous intéresser dans ce cas à un système de deux équations reliant les tensions de
sortie et d’entrée. Il faut noter également, et cela sera utile pour effectuer des simplifications
dans les équations, que la somme des courants présents est nulle, soit I3 = - I1 - I2.

Afin d’établir ce bloc pour notre REM sur Matlab-Simulink, il est nécessaire de constituer un
système d’équation prenant en entrée V13, V23, V’13 et V’23. Commençons par décrire les
équations de la maille présentée en figure 13 :

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En utilisant notre loi sur les courants (I3 = - I1 - I2), nous obtenons :

En résolvant ce système, nous avons :

(12)

Afin d’éviter une notation lourde et dans le but de créer des schémas bloc sur le logiciel, nous
passons l’équation (12) sous forme matricielle :

(13)

Nous obtenons finalement le schéma bloc à implanter pour cette partie de notre système :

Figure 14: Schéma bloc de l'équation (13)

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De la même manière, nous pouvons également effectuer le même cheminement de


pensée pour la partie des capacités, décrite par l’équation (14) ou encore pour la deuxième
partie des inductances, régie par l’équation (15). Ces deux équations sont présentées ci-
dessous.

(14)

(15)

4.2. Exploitation des résultats

Maintenant que nous avons pu obtenir les équations qui permettent de créer notre
modèle, on implante un nouveau système sous Matlab-Simulink en se plaçant dans les même
conditions que lors de la simulation monophasée (les valeurs des inductances sont égales ainsi
celles des condensateurs également). Le fichier d’initialisation est également disponible en
annexe 5.

Lors de cette nouvelle simulation, on cherche à détecter les différences entre le


monophasé et le triphasé afin de voir si les courants et les tensions réagissent de la même
manière ou non. Cela permettrait d’envisager un type de contrôle des indices de modulation
semblable à celui déjà réalisé.

On effectue dans un premier temps la simulation en boucle ouverte (sans contrôle de la


modulation). Les indices seront également arbitraires cette fois-ci, c’est-à-dire qu’on les
multipliera simplement par un sinus pour qu’ils adoptent l’allure souhaitée. En revanche, on
injecte cette fois-ci non pas un mais deux modulations dans les convertisseurs DC/AC et
AC/DC. Il faudra donc veiller à imposer un déphasage de pour que les tensions V13 et V23
puissent être déphasées.

Enfin les tensions composées V31, V64 ainsi que les courants I3 et I6 ne sont pas
représentés puisqu’ils dépendent des autres (par exemple I3 se trouve être une somme de I1 et
I2).

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Les figures ci-dessous montrent quelles allures possèdent les courants ainsi que les
tensions dans notre modèle :

Figure 15: Allure des courants I1 et I2

Figure 16: Allure des courants I4 et I5

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Figure 17: Allure des tensions VC13 et VC23

Ce que nous pouvons tirer de ces résultats, c’est que premièrement, et contrairement à
la simulation en monophasé, nous avons dès le départ des courants et des tensions d’allures
sinusoïdales. C’est un point intéressant puisque à ce niveau là, nous n’aurons pas en sortie une
tension qui adopte une forme non souhaitée. En revanche nous avons toujours à faire à des
pics de tensions et de courants lors du démarrage qui eux peuvent être vraiment dangereux
pour la sûreté de l’installation. On remarque aussi que le temps d’établissement vers le régime
établi est beaucoup plus long qu’en monophasé mais encore une fois, pour ce genre
d’utilisation, c’est un temps qui reste correct (sur cette simulation de 1 s, le régime est établi
vers 0.4 s).

On peut noter également que les courants I2, I4 ainsi que la tension VC13 ne semblent
pas souffrir d’un quelconque problème et restent constants du début à la fin.

Après cette analyse, nous pouvons remarquer que les problèmes à résoudre sont
sensiblement les mêmes qu’avec notre liaison monophasée. On propose donc d’effectuer
également la démarche de contrôler les indices de modulation en imposant une puissance
active de référence à notre modèle (toujours de 109 W) afin d’obtenir les deux vecteurs
et . Il s’agira de voir si cette méthode permet toujours de palier au problème
des courants forts lors de la mise en route.

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Dans la figure 18 ci-dessous, nous représentons uniquement les variables qui


semblaient être affectées lors de la simulation et que l’on souhaitait corriger.

Figure 18: Correction des courants I1, I4 et de la tension VC23

Après avoir appliqué notre puissance de référence pour jouer sur nos indices de
modulation, nous avons pu corriger les problèmes qui apparaissaient au démarrage. En effet,
les tensions et les courants que l’on souhaitait corriger l’ont été. On voit clairement que lors
du démarrage, les surtensions et les surintensités ont disparues et permettent donc d’assurer la
fiabilité de notre système. Le temps d’établissement a légèrement pu être amélioré également
(environ 0.1 s).

On peut dire que pour ce problème de protection des installations au démarrage, notre
correctif est adapté puisqu’il nous apporte un courant nul à t = 0, des tensions sinusoïdales
tout au long du fonctionnement et qu’enfin il permet de répondre assez rapidement à notre
commande. Il est tout de même important de dire que ce contrôle devrait être fait en parallèle
d’une autre commande réalisée avec une puissance réactive de référence cette fois-ci.

Bien qu’ils ne soient pas montrés ici, les courants composés et les tensions composées
se voient également être corrigés. Cela est dû au fait de leurs dépendances envers les variables
qui ont été améliorées.

En revanche malgré cette correction, on remarque que la puissance active au sein du


système ne vaut pas notre puissance de référence (on observe un facteur 2 entre les deux).

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4.3. Améliorations du modèle triphasé

En ce qui concerne l’avancement de ce projet, l’étude s’est arrêtée à la correction vue


précédemment à savoir, le problème des courants forts au démarrage et l’allure sinusoïdale de
nos variables. En revanche, il est important de devoir préciser que nous avons travaillé dans
des conditions simplifiées afin de se concentrer sur un problème en particulier et de pouvoir
l’étudier en détail.

Tout d’abord, nous avons toujours négligé la puissance réactive au sein du système qui
est pourtant bien présente. En revanche cela nous a beaucoup simplifié les calculs et permis
d’effectuer notre commande. Il faut noter qu’en réalité, la commande de la modulation se fait
bel et bien par ces deux puissances (active et réactive). Ensuite, c’est la résistance liée aux
condensateurs qui à été négligée (alors qu’elle est présente pour les inductances) mais cela ne
change pas le cadre de la simulation. D’autre part, nous avons décrit dans notre étude que les
convertisseurs DC/AC et AC/DC étaient parfaits alors que ce n’est pas vrai en réalité. Ces
convertisseurs n’ont évidemment pas un rendement de 100 % car les éléments qui les
constituent (thyristors par exemple) possèdent des pertes. Dans le cas d’une étude plus
poussée, on pourrait s’attarder sur l’établissement de la relation qui lie l’entrée à la sortie d’un
convertisseur en prenant en compte ce paramètre. Il serait judicieux également de vérifier si le
fait de choisir un convertisseur plutôt qu’un autre impacte le fonctionnement du système
global.

A terme, il serait intéressant d’effectuer également le contrôle des indices de


modulation lors d’un court-circuit par exemple afin de voir de quelle manière le système
triphasé peut réagir. Il est fort probable que la commande soit à refaire dans ce cas là. Notre
simulation en triphasé ne comporte pas d’évènements imprévus et cela rend le modèle idéal
alors que la commande doit faire face à toute éventualité. Dans l’état actuel, le système n’est
pas capable de suivre un échelon de tension qui surviendrait lors du fonctionnement.

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Conclusion

Au travers de ce projet de fin d’étude, j’ai pu mettre en application des connaissances


diverses dans le domaine de l’automatisme ainsi que dans l’électronique de puissance. La
mise en relation de ces deux domaines a été très intéressante et a permis de voir comment les
mettre en application. Ce projet a également permis de lier divers aspects techniques en
utilisant un logiciel tel que Matlab, élément incontournable de tout automaticien et
électronicien, avec des connaissances de l’électronique de puissance dont nous nous servons
quotidiennement. Ce projet a permis également de se pencher sur l’histoire des réseaux
électriques et de découvrir plus en détail leurs fonctionnements. C’est pour cela que le projet a
été enrichissant puisqu’il a mêlé à la fois des éléments contemporains, c’est-à-dire que ce
problème est un problème d’actualité sur lequel de grands projets se lancent, et à la fois des
aspects historiques puisque, avec l’avènement de cette nouvelle technologie, ce serait plus
d’un siècle de réseaux électriques qui se verrait totalement dépassés.

En ce qui concerne le cahier des charges et son avancement, chaque partie a été
abordée et traitée. L’étude de la transmission monophasée a été menée à son terme. Quant à
l’étude de la liaison triphasée, elle a été entamée et bien étudiée. La simulation sur Matlab a
été faite et une première solution de correction a été apportée, bien que le correcteur ne palie
pas à tous les problèmes car ceux-ci n’ont pas tous été cernés.

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Conversion continue/continue avec liaison alternative et circuit inductif et capacitif

Bibliographie – Webographie

[1] JOVCIC, Dragan, and Lu ZHANG. "LCL dc/dc converter for dc grids." Power
Delivery, IEEE Transactions on 2013, vol. 28, no. 4, p. 2071-2079.

[2] LIN, Weixing, and Dragan JOVCIC. "LCL and L-VSC Converters With DC Fault
Current-Limiting Property and Minimal Power Losses." Power Delivery, IEEE
Transactions on 2014, vol. 29, no. 5, p. 2359-2368.

[3] GUIBORAT, Cyril. “DC/DC converters for HVDC grids”, L2EP, Bibliographic
research (2015).

[4] MACILWAIN, Colin. "Supergrid". Nature, 2010, vol. 468, no 7324, p. 624-625.

[5] LIN, Weixing, and Dragan JOVCIC. "LCL and L-VSC Converters With DC Fault
Current-Limiting Property and Minimal Power Losses." Power Delivery, IEEE
Transactions on 2014, vol. 29, no. 5, p. 2359-2368.

[6] Jos Arrillaga, High Voltage Direct Current Transmission, Institution of Electrical
Engineers, 1998 (ISBN 0-85296-941-4)

6] http://www.energy.siemens.com/hq/en/power-transmission/hvdc/

[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Courant_continu_haute_tension

[8] http://www.supergrid-institute.com/

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Conversion continue/continue avec liaison alternative et circuit inductif et capacitif

Annexe 1 : Fichier d’initialisation de la simulation en monophasé

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Annexe 2 : Fichier d’affichage des résultats pour la simulation en


monophasé

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Annexe 3 : Modèle monophasé en schéma bloc

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Annexe 4 : Modèle monophasé en REM

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Annexe 5 : Fichier d’initialisation de la simulation en triphasé

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Annexe 6 : Fichier d’affichage des résultats pour la simulation en


triphasé

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Annexe 7 : Modèle triphasé en REM

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