ENSTI Annaba Dépt.

Tronc Commun ELECTRICITE GENERALE 2022/2023

ENSTI Annaba

ELECTRICITE
GENERALE

SUPPORT DE
COURS N°1

2022/2023

Le chargé du cours Prof. Mourad Houabes 1

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Avant-propos
Ce cours d’Electricité Générale est destiné aux étudiants de 2ième année du Tronc Commun
de l’école ENSTI Annaba.

Nous nous sommes conformé exactement au programme demandé.

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Introduction Générale
C’est environ en 1880, à New York, que la première entreprise d’électricité a vu le jour.
L’électricité produite fut alors sous forme continue (CC ou DC : Direct Current). La
distribution était réalisée en câble souterrains.
L’utilisation des chutes d’eaux (Niagara) au lieu de la vapeur, la découverte des génératrices
à courant alternatif (CA ou AC : Alternative current), des transformateurs, vers 1892 par
Nikola Tesla, a instauré l’utilisation des réseaux AC triphasés à 25Hz (vue la petite vitesse des
turbines hydrauliques).
Après la découverte par Person de la turbine à vapeur, les centrales thermiques de
production électrique sont devenues les plus utilisées. Vu la vitesse élevée de ces turbines,
on est passé alors à 50-60 Hz.
Le système électro énergétique peut être résumé par les quatre fonctions : Production,
Transport, Distribution et Utilisation. C’est le système PTDU. En effet, l’énergie électrique
doit être d’abord produite. C’est le rôle des centrales électriques. Elle doit être ensuite
acheminée vers les postes d’interconnections et le réseau qui les relie, en grande quantité
(THT : Très Haute Tension. Ex : 400kV ; ~100MW/ligne) et sur de grandes
distances (>100km): c’est le transport. Elle est ensuite répartie entre des régions et vers les
grands consommateurs, tels que les usines sidérurgiques, postes de transformations des
grandes villes, … (HT : Haute Tension. Ex : 63kV ; ~60MW ; ~50km): c’est la répartition.
Finalement, elle est distribuée aux postes de transformations des villages, quartiers de villes
(MT : Moyenne Tension. Ex : 30kV), puis aux petits consommateurs qui sont en général, les
habitations, les administrations, (BT : Basse Tension 220/380V) … c’est la distribution. Ce
n’est qu’à ce niveau qu’elle peut être utilisée pour l’éclairage, faire tourner les moteurs, … :
c’est l’utilisation.
La puissance électrique ne peut pas être emmagasinée en quantité suffisante, industrielle.
Par conséquent, elle est produite instantanément pour satisfaire le consommateur à tout
moment. D’un autre coté la tension et la fréquence doivent être assurées dans un intervalle
de tolérance bien précis pour que le fonctionnement des appareils électriques utilisés par les
consommateurs soit satisfaisant. Le courant qui parcourt les conducteurs ne doit pas
dépasser les valeurs admissibles par ces derniers, ainsi que par tout composant du réseau
qu’il traverse, lignes, transformateurs, jeu de barres, disjoncteurs, sectionneurs, … En plus
tout ce système doit être protégé contre les surcharges, courts-circuits, surtensions, …
La tension utilisée dans un système électrique est choisie sur la base de considérations
technico-économiques. On élève la tension pour diminuer les pertes et augmenter la
puissance. Mais d’un autre coté, le coût de l’équipement (transformateur, disjoncteur, …) est
plus élevé.
Un compromis doit être trouvé entre toutes ces considérations économiques.
Les tensions sont normalisées : 380V ; 5 ; 10 ; 20 ; 30 ; 60 ; 90 ; 110 ; 150 ; 220 ; 380 ; 550 kV

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Ch. I
Analyse des réseaux électriques

1. Introduction

Le réseau électrique de grande puissance (transport de la puissance électrique depuis les

centrales de production jusqu’aux postes d’interconnexion)

Fig. 1 : Schéma d’un réseau électrique depuis la production, au transport (ex : 400kV et
225kV), répartition (ex : 63kV), distribution (ex : 20kV), jusqu’aux consommateurs (220V).

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Fig. 2 : Différents schémas des réseaux électriques et images de quelques uns de ses
éléments.
Un réseau de distribution est situé généralement à l’intérieur des quartiers d’une ville,
depuis un poste de transformation MT/BT aux immeubles, puis au compteur puis au
disjoncteur d’un logement.

Fig. 3 : Exemple de schémas d’un réseau électrique de distribution.

La distribution se poursuit à l’intérieur même des locaux, maisons, … depuis le disjoncteur à

une ou plusieurs lampes d’éclairage ou à n’importe quel appareil électrique.

Fig. 4 : Distribution de l’énergie électrique à l’intérieur même des locaux, maisons, …

Un schéma pratiquement identique : source ; liaison ; récepteur ; se retrouve même à un

niveau microscopique, dans un circuit d’une plaque électronique depuis un point de tension
d’alimentation à n’importe quel composant électronique.

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Fig. 5 : Circuit d’une plaque électronique

En résumé, et de la façon la plus simple, un réseau électrique est représenté par des sources
et des récepteurs, reliés par des lignes électriques.

La source Le récepteur
La liaison
Centrales électriques ; Lignes aériennes de transport électrique ; Usines ; commerces ;
Groupes électrogènes ; câbles ; simples conducteurs ; soudures... appareils
Batteries et piles ; électriques (moteurs,
Simple prise de courant. lampes d’éclairage…).

Fig. 5 : Schéma synoptique d’un réseau électrique

Dans notre module le système étudié sera généralement simplifié et représenté par un
schéma de montage tel que celui de la figure 6.

Fig. 6 : Schéma d’un montage électrique simplifié

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Dans ce module nous allons étudier des montages électriques en continu DC et en alternatif.
Dans la pratique ces deux systèmes existent réellement. Quand la source d’alimentation
utilisé produit le DC, toute l’étude se fera en DC, et quand la source d’alimentation produit
l’alternatif (AC), toute l’étude se fera en AC.

a) Les systèmes électriques

Quand on parle de système électrique, on parle de la tension et du courant, qui sont
continus ou alternatifs. Quand ils sont alternatifs ils sont monophasés ou triphasés.

- Le système DC (Direct Current ou le courant continu CC)

Le DC est produit par les génératrices à courant continu, par les batteries… et maintenant
par les panneaux PV et les piles à combustibles (PAC).
La tension et le courant en DC sont constants par rapport au temps. Donc il en est de même
pour la puissance. La représentation de ces grandeurs dans le domaine des nombres réels
est suffisante.

v(t)
i(t)
V=Cte
I=Cte

t(s)
Fig. 7 : Variations par rapport au temps de la tension V et courant I en DC.

- Le système AC (Alternative Current ou le courant alternatif CA)

L’alternatif, est utilisé en monophasé (Chapitre 2) ou en triphasé (Chapitre 3).
La tension et le courant en AC sont variables par rapport au temps.

Fig. 8 : Variations par rapport au temps de la tension et du courant en AC monophasé

1 2𝜋
𝑇=𝑓= 𝜔
T : la période (s) ; f : la fréquence (Hz) ;  : la pulsation (rd/s)

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b) Notions de puissance et énergie électriques

L’énergie électrique est définie par :

𝑊= 𝑢 𝑡 𝑖 𝑡 𝑑𝑡 (𝐽) (1)

La puissance est alors la quantité d’énergie produite ou consommée par seconde :

𝑊 𝐽
𝑃= (𝑠 𝑜𝑢 𝑊) (2)
𝑡
Le Joule étant une très petite quantité en électricité, on préfère utiliser le
kWh=1000x3600=3600000 J.

Ex : Une maison fonctionne avec un appareillage électrique de puissance totale de 2000 W.

Si tout est entrain de fonctionner en même temps pendant une heure, le ménage aura
consommé :

2000 x 60 x 60 = 720 0000 J. Ou bien en kWh : 2 x 1 = 2 kWh

C’est l’énergie qui apparaitra sur la facture de l’électricité du ménage.

Dans la gestion des réseaux, on parle de puissance qui est alors une caractéristique de la
charge ainsi que de la source, alors que pour la consommation on parle d’énergie.

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1. Dipôle

Pour permettre l’étude des réseaux électriques, la représentation des éléments du réseau
est simplifiée. C’est une représentation par des dipôles, soit pour la source, la charge ou les
conducteurs.

Un dipôle (électrocinétique, à ne pas confondre avec le dipôle électrostatique) possède

toujours deux bornes : une entrée et une sortie.

Fig. 9 : Image de quelques composants présentant deux bornes et schéma d’un dipôle

2. Convention récepteur et générateur

Dans les montages électriques il y a toujours des sources et des récepteurs (charges). Dans le
calcul des circuits électriques (calcul des courants, tension, …) le sens des grandeurs tension
et courant peut ne pas être connu à d’avance. On peut donner à V et I des sens arbitraires
juste pour faire les calculs et les rectifier à la fin en fonction des signes obtenus. Si la
grandeur est positive le sens choisi au préalable est maintenu, si la grandeur est négative son
sens est inversé.

Pour les sources, la tension et le courant sont toujours du même sens.

Fig. 10 : Schéma électrique d’une source DC (gauche) et d’une source AC (droite) avec sens
du courant et de la tension

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Pour les charges la tension et le courant sont de sens contraires. Dans ce cas la ddp
(différence de potentiel) aux bornes de l’élément est dite : chute de tension.

Batterie en charge Chute de tension aux bornes d’une résistance

Fig. 11 : Schéma électrique d’une batterie en charge (gauche) et d’une résistance (droite)
avec sens du courant et de la tension

3. Loi d’Ohm pour une résistance

Les deux grandeurs les plus utilisées dans les calculs des réseaux électriques sont la tension
V et le courant I.

La loi d’Ohm est la relation (expérimentale) qui relie les deux grandeurs : tension V au
courant I:

(3)

Fig. 12 : Application de la loi d’Ohm pour une résistance

La tension (ou la ddp : différence de potentiel) en volt (V) ; le courant en ampère (A).

Le coefficient de proportionnalité est appelé la résistance R. Son unité est l’Ohm (). La
résistance est une caractéristique de l’élément par lequel passe le courant.

En DC toutes les grandeurs sont représentées par des nombres réels.

Le produit de la tension V et du courant I définit la puissance électrique :

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(4)

On peut écrire aussi :

𝑉2
𝑃 = 𝑉𝐼 = (5)
𝑅

En alternatif le coefficient de proportionnalité est appelé impédance et est noté Z. C’est un

nombre complexe. Pour la résistance l’impédance c’est un nombre complexe sans partie
imaginaire donc avec argument nul :

𝑍𝑅 = 𝑅 ; on a alors ZR réel: ZR=R (6)

Pour une inductance L : L’impédance ZL est un nombre imaginaire pur, positif. Son argument
est un angle égal à +90° (/2)

𝑍𝐿 = 𝑗𝑋 = 𝑗𝐿𝜔 = 𝑗𝑋𝐿 ; (7)

𝑋𝐿 : La réactance () (𝑋𝐿 = 𝐿𝜔 = 𝐿2𝜋𝑓 où  est la pulsation et f est la fréquence)

Pour une capacité : L’impédance est un nombre imaginaire pur, négatif. Son argument est un
angle égal à -90° (-/2)

𝑗
𝑍𝐶 = − 𝐶𝜔 = −𝑗𝑋𝐶 (8)

1
𝑋𝐶 : La réactance capacitive () (𝑋𝐶 = 𝐶𝜔 )

La loi d’Ohm est écrite dans le domaine des nombres complexes :

𝑉 = 𝑍𝐼 (9)

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4. Association des dipôles

Les dipôles sont généralement associés en série ou en parallèle.

Montage série Montage parallèle

Fig. 13 : Schéma de montage de résistance Fig. 14 : Schéma de montage de résistance

en série en parallèle
𝑉 = 𝑉1 + 𝑉2 (10) 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 (11)

Résistance équivalente : R Résistance équivalente : R

𝑅 = 𝑅1 + 𝑅2 (12) 1/𝑅 = 1/𝑅1 + 1/𝑅2 (13)

Le même courant I parcourt les 2 résistances La même tension V est appliquée à chaque
résistance
𝐼 = 𝐼1 = 𝐼2 (14) 𝑉 = 𝑉1 = 𝑉2 (15)

5. Eléments du circuit électrique

Un réseau électrique est composé essentiellement de sources, charges (récepteurs) et de

lignes reliant les sources aux charges. L’effet de l’utilisation des appareils de coupures et de
comptage est négligeable par rapport aux grandeurs calculées dans notre matière.

Les sources DC sont les batteries, les piles, les panneaux photovoltaïques et les piles à
combustibles. Les sources AC sont les alternateurs. Les lignes et les charges sont
représentées par des résistances, inductances et capacités. En DC, la fréquence étant nulle, il
n’y a que les résistances, les réactances qui sont en fonction de la fréquence sont nulles.

Les charges sont différentes par leurs puissances, leurs natures : résistive (fours, chauffage,
lampe à incandescence…) ; inductive (moteurs, …) ; capacitive (condensateur, …), …
monophasée ou triphasée.
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Les lignes sont composées de deux conducteurs au minimum. L’un pour l’aller du courant et
l’autre pour son retour, que ce soit en DC ou en AC monophasé. Le triphasé par trois
conducteurs au minimum. Les lignes sont considérées comme des charges.
Les récepteurs ou charges sont les moteurs électriques, les lampes d’éclairage, les appareils
de chauffage…

6. Règles de conventions des éléments

La source produit soit le continu DC soit l’alternatif AC (en monophasé ou en triphasé).

Les sources DC sont les batteries, les piles, les panneaux photovoltaïques et les piles à
combustibles.

Les sources AC sont les alternateurs.

En DC toutes les charges sont représentées rien que par des résistances. En AC, il y’a en plus
des résistances, les capacités et les inductances. Les lignes sont généralement considérées
comme charges avec lesquelles elles sont intégrées.

Sources Récepteurs (charges)

DC

AC

Fig. 15 : Schéma conventionnels de quelques éléments du réseau électriques

7. Les diviseurs de tension

Les diviseurs de tension sont des montages électriques qui à partir d’une tension élevée U1,
produisent une tension de petite valeur U2.

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Il existe le diviseur de tension résistif, utilisable en DC et AC et le diviseur capacitif utilisable

seulement en AC. Des diviseurs de tension avec des montages regroupant résistances et
capacités sont aussi utilisés.

Fig. 16 : Diviseur de tension résistif (à gauche) et diviseur de tension capacitif (à droite)

La tension U1 est appliquée aux deux résistances R1 et R2 en série. D’après la loi d’Ohm le
courant est :
𝑈1
𝐼=𝑅 (16)
1 +𝑅2

La tension produite est prélevée aux bornes de R2 :

𝑅2
𝑈2 = 𝑅2 𝐼 = 𝑅 𝑈1 (17)
1 +𝑅2

En utilisant 𝑅1 ≫ 𝑅2 on obtient :
𝑅
𝑈2 = 𝑅2 𝑈1 (18)
1

Ex : si 𝑅1 = 1000 𝑅2 le diviseur fait sortir les Volts à partir des kV.

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