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RTE est le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français. Le rôle de cette entreprise est, entre autres,
d’assurer l’acheminement de l’électricité des lieux de production (centrales nucléaires, barrages hydroélectriques etc.)
vers les lieux de consommation (habitations, usines etc.).
Quelles sont les contraintes liées au transport de l’électricité ? Comment optimiser le transport de l’électricité ?
L’énergie électrique est obtenue dans des centrales, souvent éloignées des lieux d’utilisation. Comme elle ne se
stocke pas (ou très peu), elle doit être distribuée en temps réel pour correspondre à la demande des usagers.
Tout au long du réseau de distribution, des transformateurs modifient la valeur de la tension électrique d’alimentation
des câbles. Cette tension varie entre plusieurs centaines de kilovolts (dans les câbles à très haute tension) et 230 V (aux
bornes d’une prise domestique). La tension est d’autant plus élevée que la distance à parcourir lors du transport de
l’électricité est grande.
Le transport de l’électricité est assuré par des câbles électriques constitués de matériaux conducteurs (ils
conduisent le courant électrique). Ces matériaux possèdent une résistance au passage au courant électrique, qui
provoque un échauffement du conducteur électrique lorsque le courant circule. Il y a alors dissipation d’une partie de
l’énergie électrique sous forme d’énergie thermique, c’est ce qu’on appelle l’effet Joule.
On peut exprimer la puissance dissipée par effet Joule en fonction de la résistance des câbles. On rappelle que :
- la puissance électrique (en Watt) s’écrit 𝑷 = 𝑼 × 𝑰 où 𝐼 est l’intensité du courant électrique qui circule dans le
câble (en Ampère) et 𝑈 la tension de ce courant (en Volt) ;
- la loi d’Ohm nous dit que 𝑼 = 𝑹 × 𝑰 où 𝑅 est la résistance du câble en Ohm (Ω).
Plus la distance à parcourir est grande, plus la résistance des câbles est importante, et donc plus la perte d’énergie par
effet Joule est grande. La résistance 𝑹 étant fixée (elle ne change pas), pour diminuer les pertes il faut réduire le courant
𝑰 qui circule. Si on veut conserver la même puissance électrique 𝑃 sur la ligne, il faudra alors augmenter la tension 𝑼
(d’après la première formule). On utilise donc des lignes à haute tension pour réduire l’effet Joule.
Transformateur
Source 2 Cible
(éolienne) 𝐼4
𝐼2
On a noté à côté de chaque ligne électrique l’intensité du courant qui y circule ; son sens de circulation est
représenté par une flèche. L’endroit où toutes les lignes se rejoignent (le transformateur) est un nœud du circuit
électrique. D’après la loi des nœuds : 𝑰𝟏 + 𝑰𝟐 = 𝑰𝟑 + 𝑰𝟒 .
L’expression de la puissance totale dissipée par effet Joule sur cet exemple est la somme de toutes les puissances
dissipées sur le réseau : 𝑃𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒 = 𝑃1 + 𝑃2 + 𝑃3 + 𝑃4 .
Les intensités 𝑰𝟑 et 𝑰𝟒 sont fixées par les installations électriques des cibles ; pour réduire l’effet Joule on cherche
donc à réduire les valeurs des courants 𝑰𝟏 et 𝑰𝟐 . Pour cela, nous utiliserons un modèle mathématique.
➔ L’objectif est d’utiliser le graphe et d’autres outils mathématiques afin de minimiser l’effet Joule (c’est-à-dire limiter
les pertes par effet Joule) lors du transport de l’électricité tout en respectant ces contraintes.
Méthode complète
1) On utilise un graphe orienté pour modéliser le réseau. Ce graphe sert notamment à écrire la loi des nœuds.
2) On exprime mathématiquement les autres contraintes selon les données dont on dispose sur le réseau (puissance
ou intensité maximale délivrée par chaque source, puissance ou intensité requise par chaque cible).
Dans le cas où il y a deux sources, on peut ensuite trouver une relation entre les intensités des deux sources.
3) On exprime la puissance totale dissipée par effet Joule en fonction de l’intensité de l’une des sources.
4) On cherche les valeurs des intensités qui permettent de minimiser la puissance dissipée par effet Joule.