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Ce qu’il faut savoir sur les enquêtes administratives et les procédures disciplinaires
Qualité des données et limitation des données: il importe de ne pas traiter plus de données à
caractère personnel (également appelées «informations à caractère personnel») que
nécessaire. Comment? En se contentant, d’emblée, de ne collecter que les informations
pertinentes et strictement nécessaires. Lors d’une enquête administrative, les enquêteurs
peuvent disposer d’informations à caractère personnel qui n’ont pas d’intérêt ni de pertinence
pour l’enquête. Dans un cas de harcèlement, par exemple, l’orientation sexuelle de la victime
présumée n’a pas d’intérêt sauf si elle est à l’origine du harcèlement. Dans le cas d’activités
externes ou d’un conflit d’intérêts présumés, les courriers électroniques échangés entre la
personne faisant l’objet de l’enquête et le service médical de l’administration publique
concernant sa santé, sont sans rapport avec l’objet de l’enquête. Ces informations devraient
donc être rapidement retirées du dossier et ne devraient pas faire l’objet d’un traitement
ultérieur. Le principe de la limitation des données collectées, stockées et traitées devrait
s’appliquer à tous les moyens et à toutes les étapes de l’enquête.
Droit à l’information: les personnes faisant l’objet d’une enquête devraient, en particulier,
recevoir des informations de l’organisme d’enquête concernant l’ouverture et la clôture de
l’enquête les visant, les modalités de traitement de leurs données à caractère personnel ainsi
que les raisons sous-jacentes, l’éventuel transfert de leurs données au conseil de discipline et,
le cas échéant, l’audition et son issue. Dans de rares cas, informer la personne de l’enquête ou
de la procédure disciplinaire dont elle est l’objet à un stade précoce peut porter préjudice à
l’enquête. Par exemple, la personne visée par une enquête pourrait être un expert en
technologies de l’information (TI) et donc être capable de détruire des éléments importants à
charge; autre exemple, le harceleur présumé pourrait être informé uniquement à la fin de
l’enquête dans le but de protéger l’identité de la victime présumée. Si le droit à l’information
est limité ou retardé - décision prise au cas par cas -, l’administration qui enquête doit être en
mesure d’exposer ses motivations et de les documenter avant que la décision ne soit prise
(principe de responsabilité).
Droit d’accès - les personnes faisant l’objet d’une enquête et les victimes présumées
devraient, en règle générale, avoir un accès complet aux informations à caractère personnel
les concernant, dans le cadre de l’enquête ou de la procédure disciplinaire en question. Des
exceptions peuvent s’appliquer en particulier en vue de protéger des personnes (par exemple,
une personne visée par une enquête pour harcèlement peut voir son droit d’accès limité aux
fins de protéger la victime présumée; une personne faisant l’objet d’une enquête pour fraude
peut ne pas avoir accès à l’identité d’un témoin afin de protéger les droits et libertés du
témoin). Compte tenu du droit à l’information, les exceptions au droit d’accès devraient être
évaluées au cas par cas et documentées. Le droit d’accès d’un témoin devrait être évalué de
manière stricte selon le principe du «besoin d’en connaître»: le témoin doit avoir accès aux
informations le concernant qui sont traitées par l’administration, et non à l’ensemble du
dossier.
Sécurité des données - en raison du caractère sensible des données traitées, l’administration
devrait mettre en place des mesures de sécurité spécifiques sur le contrôle d’accès et la
gestion de toutes les informations traitées dans le cadre d’une enquête ou d’une procédure
disciplinaire.
Lignes directrices du CEPD sur les droits des individus concernant le traitement des données
à caractère personnel