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MINISTERE CHARGE DES AFFAIRES SOCIALES

MINISTERE CHARGE DE L’EDUCATION NATIONALE

DEMANDE DE
VALIDATION DES
ACQUIS DE
L’EXPERIENCE
DIPLÔME D'ÉTAT DE
MONITEUR ÉDUCATEUR

LIVRET DE PRESENTATION DES


ACQUIS DE L’EXPERIENCE
(Livret 2)

Nom d'usage : DOUZEN Prénom : Marjorie

Nom de jeune fille : GUILLAUME


Ce Livret est construit afin de permettre à un jury, qui en fera lecture et analyse, d’identifier les
connaissances, aptitudes et compétences que vous avez acquises dans votre expérience
professionnelle salariée, non salariée ou bénévole.

Pour vous aider dans la constitution de votre Livret 2 :

- lisez attentivement la NOTICE D’ACCOMPAGNEMENT.


- examinez attentivement le REFERENTIEL PROFESSIONNEL DU DIPLOME D’ETAT DE
MONITEUR EDUCATEUR

Ils constituent pour vous 2 documents de travail indispensables afin de faire aboutir votre
demande avec les meilleures chances de réussite.

Votre identité

• Vous-même

Madame : GUILLAUME .........................


(votre nom de naissance)

Votre nom d’usage ou marital : DOUZEN .................................................................

Vos prénoms : Marjorie .............................................................................................

Votre date de naissance : 26/01/1992 ......................................................................

• Votre adresse

Adresse : 44 RUE SOUS LES VIGNES ....................................................................

..................................................................................................................................

Code postal :25600 ............... Commune : SOCHAUX ........................................

Tél. domicile : ................................ Autre (travail, portable) : .............................

Adresse professionnelle (facultative) : .....................................................................

..................................................................................................................................

Code postal : ......................... Commune : ..........................................................

Cadre réservé à l’administration

Date de la décision de recevabilité :

N° de dossier :

Date de réception du Livret 2 :

2
Sommaire

Attestation sur l’honneur .................................................................. page 4

1 - Vos motivations ........................................................................... page 5

2 - Vos expériences, salariées, non salariées, ou bénévoles ........ page 7

2.1 - Votre parcours professionnel ........................................... page 7


2.2 - Vos activités bénévoles ..................................................... page 8

3 - Votre parcours de formation ........................................................ page 9

4 - Description du contexte de vos expériences (trois maximum)………. page 13

5 - Description de votre expérience et de vos acquis professionnels page 19

4.1 - Situations en rapport avec le domaine de compétence 1 . page 20


4.2 - Situations en rapport avec le domaine de compétence 2 . page 28
4.3 - Situations en rapport avec le domaine de compétence 3 . page 35
4.4 - Situations en rapport avec le domaine de compétence 4 . page 42

6 - Tableau de synthèse des documents annexés ......................... page 48

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Attestation sur l’honneur

Je soussigné(e), Douzen Marjorie……………………………………………………………,

Certifie sur l’honneur l’exactitude des informations figurant dans le présent livret.

Fait à Sochaux…………………………….

le 15 12 2020………………………..

Signature

4
1 Vos motivations

Expliquez les raisons de votre démarche et de votre choix de diplôme par rapport à votre projet
professionnel ou personnel.

Je suis Aide Médico Psychologique depuis 2013 ; J’ai travaillé durant 6 ans dans un
foyer de vie/foyer d’accueil médicalisé pour adultes en situation de handicap mentale en
région parisienne. J’ai quitté mon emploi en août 2019 pour m’installer dans la région.

J’avais pour projet depuis longtemps de me former afin de passer le diplôme


d’état de Moniteur Éducateur par le biais de la Validation des Acquis de l’Expérience.
Actuellement en congé maternité j’en ai donc profité pour entamer les démarches.

Le diplôme d’état de Moniteur Éducateur, est pour moi la suite logique de mon
parcours professionnel. Il légitimerait les savoirs, savoir-faire et savoir être que j’ai
acquis tout au long de mon parcours.
En effet, mon expérience en tant qu’Aide Médico Psychologique m’a permis
d’acquérir bon nombre de compétences telles que l’importance d ‘observer le
comportement et les actes des résidents avant d’intervenir, l’importance de connaitre
leur parcours et leur histoire de vie.
J’ai également appris comment élaborer et mettre en place un projet individuel
d’accompagnement, comment mettre en place une activité en lien ou non avec ce projet,
prenant en compte les capacités des résidents, leurs envies, leurs goûts et habitudes.
J’ai travaillé en étroite collaboration avec différents professionnels du secteur
médico-social (aide-soignant, psychiatre, moniteur éducateur, éducateur spécialisé,
psychomotricienne) cela m’a permis d’avoir une expérience plus complète grâce à cette
équipe pluridisciplinaire.
Le diplôme de Moniteur Éducateur me permettrait également d’accéder à un
poste plus en responsabilité, satisfaisant ainsi mon engagement.
Je pense donc avoir acquis les qualités requises pour travailler en tant que Moniteur
Éducateur.

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2 Vos expériences, salariées, non salariées, ou bénévoles

2.1 - Votre parcours professionnel

Présentez l’ensemble de votre parcours professionnel. Pour cela, inscrivez chacun des emplois que vous avez occupés jusqu’à ce
jour, y compris celui que vous occupez actuellement.

Les emplois que vous allez indiquer peuvent être ou non en rapport avec votre demande de validation des acquis de l’expérience.

Emploi Activité principale Eventuellement,


Temps
occupé Employeur (nom et de la structure service ou équipe
Période plein /
(intitulé de adresse d’affectation Public visé
d’emploi partiel
votre de la structure)
(quotité)
fonction)
Accompagnement
Du 13 dans les actes de la Personne en
février 2013 Aide Médico Temps Foyer les jours heureux vie quotidienne situation
Psychologiqu
Au 28 mai plein Paris 75016 d’handicap
e
2019 mentale

Du
Au

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2.2 - Vos activités bénévoles

Présentez les fonctions bénévoles que vous avez éventuellement exercées, y compris celle(s) que vous exercez actuellement.

Ces fonctions peuvent être ou non en rapport avec votre demande de validation des acquis de l’expérience.

Temps Activité principale de la


Durée Fonction Consacré (nb. Nom et adresse structure
Public visé
d’exercice exercée d’heures / de la structure
semaine, …)

Du
Au

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3 Votre parcours de formation
3
Présentez l’ensemble de votre parcours de formation, ainsi que le(s) diplôme(s) obtenu(s). Pour cela, indiquez les principales
étapes de votre scolarité ainsi que les différentes formations que vous avez suivies par la suite (stages, formations suivies en cours
d’emploi, actions de formation continue, formations suivies dans le cadre d’un congé individuel de formation, …). Joignez les
attestations correspondantes.

Nom et adresse de Attestation, certificat, diplôme


Période de Durée totale en
l’organisme / établissement obtenu(s)
formation Intitulé de la formation heure
de formation et année d’obtention
Diplôme d’État d’Aide
De Janvier Médico Psychologique
2012 DEAMP
18 mois EPPSS de Cergy Pontoise
Au juin Juin 2013
2013

Important : si vous possédez l’un des diplômes figurant sur le tableau de la page suivante, une partie du diplôme d’Etat de
moniteur éducateur vous est d’ores et déjà acquise. Reportez-vous à ce tableau pour connaître les domaines de compétences du
DE ME ainsi obtenus (il est inutile de remplir les rubriques correspondant à ces domaines de compétences au point 4 du présent
livret). Vous devez impérativement joindre une copie de votre diplôme dans ce dossier

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Tableau de dispenses des unités de formation du DE ME

Diplômes détenus Diplôme Baccalauréat Baccalauréa BEATEP


par le candidat d’Etat de professionnel t spécialité
technicien services de professionne activité
de proximité et vie l services en sociale et
l’intervention locale milieu rural vie locale
Domaines de sociale et ou BP JEPS
formation familiale animation
sociale

DF 1
Accompagnement
social et éducatif
spécialisé

DF 2
Participation à Dispense
l’élaboration et à la
conduite du projet
éducatif spécialisé

DF 3
Travail en équipe pluri- Dispense* Dispense Dispense
professionnelle

DF 4
Implications dans les Dispense
dynamiques
institutionnelles

* uniquement pour les candidats ayant préparé les secteurs d’activités « activités de soutien et d’aide à l’intégration » et « activités participant à la socialisation et au développement de
la citoyenneté »

11
Tableau de dispenses des unités de formation du DE ME
La dispense d’une unité de formation entraîne la validation du domaine de compétence correspondant et donc la dispense des
épreuves de certification s’y rapportant.

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4 Description du contexte de vos expériences
3
Décrivez pour chacune des expériences dont vous tirerez des situations que vous
évoquerez dans la partie suivante le contexte de votre intervention :
Objectifs généraux du service de l’établissement, ou de l’action menée
Le public concerné par l’action
L’organisation générale …

Expérience 1 :

La structure

Statut juridique : Association loi 1901

Activité principale : Foyer de vie et Foyer d’Acceuil Médicalisé pour adultes


handicapés mentaux.

Adresse : Paris
Effectif : 50 résidents

Le foyer fait partie d’une association de parents à but non lucratif, créée en
1972 par des parents soucieux d’assurer l’avenir de leurs enfants. Elle est associée
à l’APEI de Paris et affiliée à l’UNAPEI.

Une charte parue en 1981 et remaniée en 2006 définit l’éthique de


l’association. Un exemplaire de cette charte est remis à tout nouvel arrivant, résident,
parent ainsi que les membres du personnel. Tous doivent y adhérer. Ses principes
fondamentaux sont :
- Le respect de la vie sous toutes ses formes.
- L’affirmation que toute personne handicapée est une personne à part entière,
devant être incluse dans la cité.
- L’opposition à toutes formes d’exclusion et de ségrégation
- Mettre tout en œuvre pour que la vie des personnes accueillies soit la plis
epanouissante et heureuse possible.
- Développer chez elle à cette fin, un certain niveau d’autonomie adapté à leurs
capacités, grâce à l’accompagnement éducatif et médico psychologique des
équipes.
- Favoriser le maintien du lien familial le plus longtemps possible
- Accueillir les résidents sans distinction de race ou de religion. Leur offrir la
possibilité de participer à toutes activites religieuse à l’extérieur des établissements.
- Se préoccuper des problemes de tous ordres posés par le vieillissement des
usagers et de leurs familles.

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Composition de l’Association
- 1 Siège
- 3 Centres d’Accueil de Jour
- 4 Foyers d’Accueil Médicalisés
- 4 Foyers d’hébergements
- 5 Foyers de Vie
- 2 Maisons d’Acceuil Spécialisée

L’ensemble de ces établissements accueille 603 personnes handicapés en situation


de handicap mentale, dont 17 externes.

Composition du siège de l’association

- 1 président
- 1 directeur Général
- 1 directeur Adjoint
- 1 directeur Administratif et Financier
- 20 Administrateurs
- 1 Secrétariat
- 1 Service de Comptabilité

Les établissements sont financés en prix de journée qui varient selon le type
d’établissement.

Pour le Foyer de Vie + Caj : 240 euros


Pour le Foyer d’Acceuil Médicalisé : 89 euros
Pour le Caj : 90 euros. (Prix au 1/07/2011)

Les journées de présence au Foyer de chaque résident sont facturées chaque mois
par l’établissement à la Direction de l’Action Sociale de l’Enfance et de la Santé 75
ou au Département d’origine du résident. Les résidents participent aux frais
d’hébergement, en reversant à la D.A.S.E.S. ou à leur Département une partie de
l’A.A.H. Qu’ils perçoivent, selon l'importance de leurs revenus.

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Ma structure

Le Foyer a été créé en 1988. Il est situé dans un quartier du sud de Paris. Il
dispose d’un environnement commerçant et de la proximité des transports en
commun.

Il accueille 52 personnes porteuses de handicap mental, hommes et femmes âgés


de 25 à 80 ans. Les moyens attribués à cette structure correspondant à
l’accompagnement de la déficience intellectuelle. Ils ne permettent pas l’accueil
permanent de personnes souffrant de déficiences physiques ou sensorielles
importantes, ou de troubles majeurs du comportement présentant un danger pour
l‘équilibre des groupes de vie.

L’admission d’un usager a lieu sur décision de la Commission d’Admission de


l’Association, suite à l’orientation décidée par la Maison Départementales des
Personnes Handicapées. Le handicap est pour certains résidents d’origine
génétique (Trisomie 21), pour d’autres, traumatique (accident périnatal), ou
pathologique (épilepsie, psychose infantile, autisme). Les déficiences intellectuelles
varient de légères à profondes, parfois associées à des troubles du comportement et
de la personnalité.

Les grandes lignes du Projet d’Établissement sont :

- Favoriser le développement moral, intellectuel, physique et affectif des personnes


accueillies.
- Assurer le maintien du lien familial.
- Préserver l’intimité et l’affectivité du résident.
- Favoriser un certain développement d’autonomie grâce à un accompagnement
individualisé.
- Proposer des animations adaptées aux différents niveaux de handicap et de
dépendance des personnes accueillies et favoriser le développement de leur
potentiel d’expression.
- Élaborer en équipe pluridisciplinaire en concertation avec le résident et sa famille
ou représentant légal, un projet individualisé qui tende au bien être, à
l’épanouissement de la personne et à la pérennité de son séjour en cohésion avec la
vie collective.
- Étudier des aménagements de la prise en charge en fonction du vieillissement de la
population accueillie.

Ce projet d’établissement a été adopté en 2004, après consultation du Conseil de la


Vie Sociale et du conseil d’administration. Comme prévu par le nouveau cadre
législatif, la validité du projet d’établissement est de 5 ans, mais il a déjà subi
plusieurs évolutions et réajustements, notamment par l’instauration progressive de la
mixité entre 2003 et 2005, sur quatre des cinq unités de vie que comporte cette
structure. En 2006 sur l’une des unités, a été créé un groupe de vie, avec un
accompagnement renforcé et des rythmes adaptés pour répondre au vieillissement
et à la fatigabilité de certains résidents du Foyer.

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Le Foyer est composé d’un Foyer d’Accueil Médicalisé, d’un Foyer de Vie et d’un
C.A.J.

L’habitat est réparti sur 5 unités de vie. Chaque résident a à sa disposition un


espace commun et une chambre individuelle comprenant une salle de bain avec
sanitaires.

L’espace collectif est composé d’un salon et d’une cuisine équipée qui permet
à chacun de partager des moments collectifs favorisant la vie sociale et limitant le
repli sur soi. Le petit-déjeuner et le dîner hebdomadaire à l’étage sont pris dans ce
lieu. Les autres repas sont pris au réfectoire situé au rez-de-chaussée.

L’espace privé permet au résident de bénéficier d’un cadre pour son intimité.
Les chambres individuelles peuvent être meublées et décorées de façon
personnalisée.

Composition de l’établissement

Il compte 5 services :

La Direction

- Le Directeur :
Il représente le Foyer au sein de l’Association et participe à ces différentes instances.
Il est mandataire et garant de la bonne exécution du Projet Institutionnel et veille au
bon maintien de son application. Il gère les différentes charges du budget.

- Le Directeur Adjoint :
Il remplace la Directrice lors de ses absences. Il assure le contrôle des actions
menées au sein des équipes éducatives. Il anime les réunions de synthèse ainsi que
les réunions de coordination. Il organise et coordonne les différents emplois du
temps de l’équipe éducative et des surveillants de nuit.

- Le Chef de Service du Centre d’Accueil de Jour :


Il assure le contrôle des actions menées au sein de l’équipe éducative du C.A.J. Il
anime les réunions de synthèse des « externes » et participe aux réunions de
synthèse des résidents du Foyer de Vie. Il anime les réunions de coordination du
C.A.J. et organise et coordonne les emplois du temps du personnel éducatif du
C.A.J. Il anime également les réunions avec l’équipe éducative de l’unité des
personnes vieillissantes pour coordonner les activités proposées l’après-midi par des
éducateurs du C.A.J. au sein de cette unité de vie. Il gère l’argent des résidents ainsi
que l’argent de fonctionnement des unités de vie.

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Le personnel médical et paramédical :

- Un médecin psychiatre :
Elle participe à la commission d’admission et aux réunions de synthèse. Elle reçoit
les résidents dans la perspective de leur synthèse et offre une permanence
hebdomadaire pour ceux nécessitant un soutien psychologique ponctuel. Elle assure
des entretiens avec les familles et est en rapport avec les médecins traitants et les
spécialistes extérieurs. Elle émet des avis concernant certains traitements médicaux.

- Deux psychologues :
*Un psychologue clinicien participe aux réunions de synthèse. Il rencontre en
individuel les résidents nécessitant un soutien psychologique ponctuel. Il assure des
entretiens avec les familles et le référent éducatif lors de rencontre avant synthèse. Il
vient fréquemment sur les unités de vie et lieux d’activité pour rencontrer de manière
informelle les résidents et les membres de l’équipe éducative.

*Un psychologue vacataire anime les réunions d’analyse des pratiques du personnel
éducatif. Ces réunions durent une heure et demie et sont mensuelles.

- Deux infirmières :
Elles assurent le suivi médical de chaque résident (préparation des médicaments,
soins, accompagnement aux rendez-vous médicaux…) Elles participent aux réunions
de synthèse. Elles sont les interlocutrices privilégiées des familles pour tout ce qui
relève du médical.

- Une psychomotricienne :
Elle assure des prises en charge en petit groupe ou en individuel. Elle participe aux
réunions de synthèse des résidents dont elle s’occupe.

Le personnel administratif :

- Une secrétaire à temps plein gère l’accueil au foyer et assure le secrétariat de la


Direction. Un agent administratif à mi-temps prend en charge la comptabilité.

Les services généraux :

- Deux cuisiniers.
- Un agent technique à l’entretien.
- Quatre agents de service interne à l’entretien des locaux.
- Deux agents de service interne lingères.
- Quatre surveillantes de nuit.

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L’équipe éducative :

Au foyer, elle est composée de vingt personnes :


- dix Aides Médico-Psychologiques
- huit animateurs 2ème catégorie (Moniteurs Educateurs)
- deux Éducatrices Spécialisées

Au C.A.J., elle est composée de neuf personnes. Toutes ont le statut


d’animateur 2ème catégorie (E.S).

Leur travail d’accompagnement consiste à aider à compenser les déficiences


des personnes accueillies afin de leur permettre de s’affirmer dans un contexte
sécurisant, tout en favorisant leur développement.

Il n’existe pas dans l’établissement de hiérarchie entre les différents membres


du personnel éducatif. Chacun est référent de deux ou trois résidents.

Le référent éducatif est l’interlocuteur privilégié avec la famille et / ou tuteur du


résident. C’est lui qui le représente lors des synthèses et il veille à la mise en place
du P.I.A. (Projet Individualisé d’Accompagnement) et à son suivi. C’est également lui
qui rédige le compte-rendu de la synthèse.

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5

DESCRIPTION DE
VOTRE EXPERIENCE
ET DE VOS ACQUIS
PROFESSIONNELS

19
5.1. – Situations en rapport avec le domaine de compétence 1 du DE ME

Domaine de compétences 1 du DE ME : Accompagnement social et éducatif


spécialisé

Compétences attendues :
Instaurer une relation
Aider à la construction de l' identité et au développement des capacités
Assurer une fonction de repère et d’étayage dans une démarche éthique
Animer la vie quotidienne de l’établissement ou du service
Concevoir et mener des activités de groupe

Décrivez les actions collectives (actions menées auprès de groupes de


personnes) que vous avez été amené à élaborer ou à mettre en œuvre? Sur
quel(s) thème(s) spécifique(s), dans quel cadre et avec quels objectifs ?
Comment avez-vous procédé ?

Action collective n°1

Dans un souci d’anonymat les prénoms sont fictifs.

A mon arrivée au foyer, l’ensemble des résidents dinaient au rez de chaussé.


Ces repas devenaient très rapidement bruyants du fait du nombre de personnes
présentes. Certains résidents s’en plaignaient et refusaient parfois de descendre
manger. Un éducateur pour un seul résident était alors monopolisé. Nous étions
donc en sous-effectif au rez de chaussé. Lors d’une discussion avec Antoine, j’ai
compris que le bruit et parfois le comportement de certains résidents le dérangeait et
qu’il préferait diner à l’étage. Je lui ai dit que j’en parlerais avec l’équipe afin de voir si
cela pouvait se faire de temps en temps mais avec l’ensemble de l’étage.
En effet, le forcer à descendre pour le diner ressemblait, selon moi, à de la
maltraitance et cela ne serait pas éthique. (« Il convient de relever la différence entre
l’éthique et la déontologie qui est un ensemble des règles et des devoirs qui
régissent une profession » et l’éthique renvoie au sujet et à un questionnement
personnel sur la pratique. Elle est forcément plurielle dans une société́ )
Mes collègues et moi en avons parlé lors de notre réunion d’équipe ; L’expérience un
soir de semaine ou nous sommes à deux devrait être tentée.
Nous en avons parlé aux résidents lors de leur réunion hebdomadaire à l’étage et ils
ont tous été enthousiastes. A présent cette activité a lieu une fois par semaine sur
l’ensemble des 5 étages du foyer.

Cette activité comporte plusieurs étapes et demandent des compétences variées.


Mes objectifs pour les résidents sont les suivants :

- Proposer des menus équilibrés


- Développer leurs compétences pour faire des courses
- Développer leurs compétences pour cuisiner
- Manger un repas préparé par le groupe

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La première étape est l’élaboration du menu. Ma collègue et moi en discutant avec
les résidents la veille durant leur réunion, nous faisons un tour de table afin que
chacun puisse donner une idée de repas. Nous nous aidons d’internet ou encore des
livres de recette de l’étage.
Je leur explique bien que pour une première fois nous n’allons pas élaborer le repas
dans son intégralité mais qu’ils choisiront, suite à un vote si nous préparons l’entrée,
le plat ou le dessert, le reste du repas sera préparé en cuisine.
Au début je demandais des conseils diététiques aux infirmières en leur présentant le
menu choisi. Elles me conseillaient d’éviter, surtout le soir certains aliments dont les
résidents sont friands, comme les frites ou la charcuterie. Elle me conseillait
également sur le régime particulier de Philippe qui est sans fibres et sans acides.
Il est pour moi important que les repas soient variés et équilibrés car la plupart des
résidents de l’étage ont tendance à prendre du poids. Je leur explique donc, lors de
leurs propositions, les conséquences que le surpoids peut avoir sur la santé.

Le jour du repas, les mardis, ma collègue ou moi, à tour de role, allons faire les
courses avec trois résidents, en effet, juridiquement, un professionnel ne peut pas
accompagner plus e trois résidents. Pour éviter que ce soit toujours les mêmes, un
planning photo a été mis en place avec les résidents lors de leur réunion. Pour
commencer, une liste de courses est établie, nous nous rendons ensuite au
supermarché du quartier où les employés connaissent bien les résidents ; choisir le
même magasin permet également aux résidents d’avoir des repères dans les rayons.
Cela à permis par la suite à Antoine de faire ses courses personnelles seul. Je leur
lis la liste des courses et nous passons de rayon en rayon afin qu’ils prennent le
nécessaire. Les courses nous permettent également de nommer les produits comme
les fruits ou légumes que nous voyons. Ils connaissent les noms des produits de
consommation courante et prennent plaisir à répondre à mes questions.

De retour au foyer, les résidents se lavent les mains avant de commencer. Cette
règle d’hygiène est acquise par quasi tous les résidents de l’étage, je n’ai donc pas à
la leur rappeler systématiquement ; je reste toutefois vigilente.
Avec ma collègue, nous coupons le groupe en deux, un groupe s’occupe de l’entrée
et/ou du dessert, et l’autre du plat. Les résidents choisissent où ils souhaitent
s’installer. Erick, très en retrait du groupe, a du mal à s’imposer. Nous devons donc
le solliciter. Connaissant ses envies et capacités, je lui propose de rejoindre le
groupe qui prépare le plat, où il y a plus de tâches. Il est autonome dans le fait de
cuisiner, lui proposer cette place le valorise. En ce qui concerne la cuisson, pour des
raisons de sécurité ma collègue et moi nous en occupons. Les résidents aiment
mélanger ou encore rajouter les épices pendant la cuisson, nous restons donc près
d’eux.
Ils mettent ensuite la table, prennent leurs médicaments et nous nous installons à
table afin de passer un bon moment. Ils sont tous très contents et fiers de manger ce
qu’ils ont préparé. A peine installés, ils nous demandent déjà ce qu’ils prépareront le
mardi suivant.

21
Mon intervention et ses adaptations :

La cuisine est une activité ludique et éducative. J’accompagne donc les


résidents de differentes manières selon la personne, son degré d’autonomie et son
comportement. Certains sont plus aptes que d’autres à prendre des initiatives,
d’autre attendent d’être sollicités, guidés ou simplement encouragés. Si la tâche est
compliquée je peux intervenir et les aider mais je les laisse faire seul au maximum.
J’essaie donc de m’adapter et de trouver la manière qui va leur permettre de
s’investir à leur façon, notamment selon leurs capacités, le but étant de ne pas les
mettre en difficulté mais qu’ils prennent plutot plaisir à participer. Avec mes collègues
nous faisons souvent un point sur les avancés de chacun et nos differents point de
vue nous sont très utiles dans l’accompagnement social et éducatif de chaque
résident

Sylvie :
Sylvie, est une dame âgée de 64 ans présentant une trisomie 21. De nature
solitaire elle a un fort caractère, a peu de contact avec les autres résidents avec qui
elle peut se montrer agressive verbalement et physiquement. Par contre elle
recherche constamment un lien avec l’éducateur. Sylvie est toujours partante pour
les activités manuelles, qu’elle réalise très rapidement et avec peu de soin. Par son
comportement, elle peut provoquer des protestations de la part des autres. Par
exemple elle va prendre toutes les pommes de terre à éplucher et les garder près
d’elle. Les résidents vont lui faire la réflexion mais Sylvie n’en fait qu’a sa tête et ne
leur répondra pas. J’interviens donc et explique à Sylvie qu’il faut partager, que
chacun à un rythme différent mais que tout le monde peut participer. Je reste ferme
et bienveillante avec elle afin qu’elle comprenne mais ne la brusque pas pour autant
afin qu’elle ne cesse pas l’activité. Si les tensions ne s’apaisent pas, je peux lui
demander d’aller en cuisine chercher tel ou tel ustensible Sylvie est très serviable et
apprécie ces petites missions. Je fais donc diversion face au conflit latent ou révélé
tout en la valorisant.

Budget :

Lorsque nous avons commencé cette activité, nous n’avions aucune idée du budget
dont nous disposions et pratiquions l’activité toutes les semaines. Puis la directrice
nous a dit en réunion générale qu’elle était contente que cette activité remporte un tel
succès auprès des résidents et de l’équipe mais qu’il n’y avait pas de budget propre
à la préparation du repas. Il a été inclus dans le budget alimentation du foyer et nous
nous sommes basés sur le prix que les cuisiniers avaient pour un repas, soit 2,50 €
par personne. Pour l’unité de vie où je travaille qui comprend onze résidents et deux
éducatrices, il est équivalent à 32,5 € ; lorsqu’un mardi nous dépassions cette
somme, le mardi d’après nous ne faisions pas le repas dans son intégralité afin
d’équilibrer le budget.

Evolution et bilan :

Au début de d’activité, j’ai commencé par demander aux résidents de choisir et


préparer uniquement l’entrée afin de voir quelles étaient leurs compétences

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techniques, comment ils se servaient d’un économe, d’un couteau… Aujourd’hui,
nous réalisons l’ensemble du repas. Les résidents se sont bien approprié cette
activité. La plupart sait comment équilibrer un repas.

Isabelle et Pascal, qui faisaient déjà leurs courses seuls, proposent


maintenant d’aller acheter des boissons ou d’autre produits pour le repas à l’étage.

Depuis plusieurs années maintenant cette activité est pratiquée. C’est


actuellement un moment attendu que les résidents du 3ème étage apprécient
particulièrement.
Afin de que la routine ne s’installe pas, je leur ai proposé d’inviter de temps en
temps un résident d’un autre étage. Les résidents ont tous été d’accord.
Chaque étage pratique à présent cette activité un jour de la semaine.
Ce fonctionnement reproduit un schéma familial. Nous avons proposé de faire des
repas à thème.

23
Action collective numéro 2 :

Le week-end, des activités intérieures et extérieures sont proposées. A mon


arrivée, la sortie bowling était très peu proposée. Pourtant, il en existe un à une
demi-heure de marche du foyer. J’y suis allée la première fois avec une collègue et
un groupe de résidents. L’ambiance qui y régnait et les résidents demandeurs m’ont
convaincue que cette activité avait un devenir. Je l’ai donc proposée régulièrement,
une fois par mois. Mes objectifs sont :

- d’amener les résidents à faire du sport


- de les inscrire dans une dimension citoyenne
- de passer un moment ludique

Le lundi après-midi, jour où l’équipe éducative se réunit afin de proposer des


activités pour le week-end, je téléphone d’abord au bowling afin de m’assurer qu’il
n’y a pas de tournoi le week-end. Ensuite, les résidents s’inscrivent ; les activités de
week-end permettent un brassage des résidents.

Le groupe, composé de six à sept résidents et de deux éducateurs, quitte le


foyer vers 14h00. Nous marchons environ une demi-heure selon le rythme des
résidents. Arrivés au bowling, nous sommes accueillis par le personnel qui nous
connaît bien. Certains résidents sont salués et appelés par leur prénom. Marie-Jo
plaisante avec moi et me lance des piques, ce qui fait rire les résidents. Nous
prenons les chaussures, ce qui est l’occasion de leur rappeler leur pointure. Ma
collègue et moi aidons les résidents ainsi que le personnel qui a l’habitude. Une fois
chaussés, nous nous rendons sur les pistes. On nous met les barrières pour éviter
que la boule aille dans la rigole, précaution qui sert non seulement aux résidents
mais également aux éducateurs.

Nous choisissons les boules en fonction de leur poids. Lorsque c’est à Anne
de jouer, elle me demande quelle boule elle doit choisir et je la guide en fonction de
la couleur plutôt que du chiffre, moins visible.

La plupart des résidents sait comment prendre et lancer la boule. Christian, un


des derniers à avoir rejoint le groupe, tenait d’abord la boule à deux mains. Je lui ai
montré comment placer ses doigts et maintenant il la tient d’une seule main. Sylvie
quant à elle préfère utiliser ses deux mains car elle est frêle. Après lui avoir montré,
je n’ai pas insisté ; elle se sent plus à l’aise avec sa technique.

Nous occupons deux pistes, l’une à côté de l’autre. Les résidents tout comme
les éducateurs sont fiers lorsqu’ils ont réalisé un strike ou un spare. C’est l’occasion
de se féliciter, de s’encourager aussi. Il règne une bonne ambiance. La partie
terminée, les résidents demandent qui a gagné et le classement est donné par mon
collègue ou moi. C’est rarement la même personne qui gagne à chaque fois et à ce
jeu, ce ne sont pas toujours les éducateurs qui font le plus gros score. Les réactions
des résidents sont différentes selon leur façon d’aborder le sport. Isabelle va se
concentrer sur son score qui va lui convenir et elle va féliciter le ou la gagnante. Pour
Caroline et Martine, lesquelles n’ont pas la notion des chiffres, elles vont affirmer

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qu’elles ont gagné. Je leur explique qu’elles ont bien joué mais que la personne qui a
fait le plus gros score est Eric, par exemple. Elles vont un peu insister ; leur réaction
peut s’expliquer par le fait qu’elles font toutes les deux parties de l’association
sportive et sont habituées à participer à des compétitions avec remise de coupes et
de médailles. Je leur rappelle que l’activité bowling proposée dans ce contexte n’est
pas un tournoi.

Budget

Dans le cadre des activités de week-end, ce sont les résidents qui paient leur
sortie ; argent qui peut être soit géré par eux soit par leurs éducateurs, selon leur
projet individualisé. Concernant les accompagnateurs, leurs dépenses font partie du
compte « sorties ». Une partie de bowling avec la location de chaussures coûte
environ 7 €. Or, comme il s’agit d’une activité sportive, l’association sportive participe
à ce budget. Tous les ans, une demande écrite est faite à l’association sportive ; une
participation de 5 € par personne, à hauteur de 360 € par an est accordée. Le
remboursement se fait sous forme de chèque sur justificatif.

Evolution et bilan

Avec le temps et le vieillissement des usagers, certains ne sont plus capables


d’effectuer le trajet à pieds. Avec une collègue, nous avons trouvé dommage que ces
personnes soient privées d’une activité qui leur plaisait. Cette collègue ayant le
permis, nous proposons environ tous les deux ou trois mois d’utiliser le véhicule de
neuf places en privilégiant l’inscription des personnes ayant une mobilité réduite ou
plus fragiles. Repérer l’incapacité de certains permet de s’adapter, dans un souci
d’équité quant à l’accès aux activités. Le professionnel se doit d’individualiser son
action en fonction de l’état de santé des résidents qu’il accompagne, cela permet
d’éviter toutes formes de maltraitance.
En effet, Christian était très essouflé sur le trajet, malgré son jeune âge et sa bonne
mobilité, nous l’avons intégré au groupe.

Cette activité peut servir pour certains à une meilleure intégration dans le
collectif. Contrairement à la première action collective qui concerne un groupe déjà
créé (les résidents appartiennent au même étage), ce groupe a un intérêt commun :
le bowling, qu’ils partagent avec des résidents qu’ils ne côtoient pas forcément
quotidiennement et cela permet de créer des liens.

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A partir d’une situation donnée, décrivez votre manière de procéder pour
développer les capacités des personnes accompagnées. Décrivez une
situation où vous avez constaté que des personnes accompagnées s’étaient
appropriées les savoir-faire que vous aviez souhaité leur transmettre et une
situation où cette transmission des savoirs ne s’est pas effectuée. Analysez les
raisons pouvant expliquer cette différence de résultat.

Un moyen de développer l’autonomie des usagers est l’argent de poche, c’est-


à-dire l’argent qu’il leur reste une fois la somme prélevée pour l’hébergement,
environ 20% de l’Allocation Adulte Handicapé et autres revenus dont les personnes
peuvent disposer. Le montant de cet argent est déterminé par le tuteur ou
représentant légal qui gère le budget.

Les objectifs sont que les usagers aient une représentation concrète de
l’argent, en soient responsables et gèrent leur budget. Jusque-là, c’était l’éducateur
qui avait l’argent et le donnait lorsque le résident le lui demandait pour faire des
achats. Une fois l’achat fait, le résident donnait alors le justificatif et rendait la
monnaie, qu’il comptait avec l’éducateur. L’argent était ensuite remis dans la caisse
de l’étage. Pour les résidents ne faisant pas leurs courses seul, l’éducateur leur
donnait l’argent lors du passage en caisse et le résident lui remettait la monnaie tout
de suite.

Isabelle faisait ses courses seule en revenant du Centre d’Acceuil de Jour.


Elle s’est plaint de devoir passer au foyer pour prendre l’argent. J’ai pensé qu’elle
avait les capacités de gérer de l’argent. J’en ai parlé à ma collègue, qui était du
même avis. J’en ai parlé à la directrice qui m’a répondu que c’était une bonne idée
mais qu’il fallait voir avec sa tutrice, en l’occurrence sa soeur. Je lui ai téléphoné et
elle a accepté. En fonction des besoins d’Isabelle, nous avons convenu d’une
somme qu’on lui remettrait chaque semaine, contre signature. Au départ, Isabelle me
remettait les justificatifs. Je lui ai expliqué qu’elle n’avait plus besoin de me les
remettre ni de me rendre la monnaie. Qu’elle pouvait, si elle le souhaitait garder de
temps en temps ses tickets dans un classeur et les montrer à sa sœur quand elle
viendra. Un soir, elle est rentrée en pleurant et en m’expliquant qu’elle n’avait pas eu
assez d’argent pour payer et que la caissière lui avait retiré des produits et lui avait
rendu seulement 80 centimes ; elle s’en voulait également car elle n’avait pas pris le
ticket de caisse. Je lui ai demandé de me montrer ce qu’elle avait acheté. Elle avait
acheté des produits d’hygiène et de l’alimentation. Isabelle m’a dit qu’elle avait donné
20 €. En faisant le compte de ce qu’elle avait acheté, je l’ai rassurée en lui disant
qu’elle avait eu peu de monnaie car elle avait dépensé presque 20€. Elle était
rassurée, elle avait peur que la caissière l’ait volée. D’autre part, Isabelle m’a dit qu’il
lui restait 10 € mais qu’elle les gardait pour la sortie qu’elle allait faire le lendemain
avec le CAJ.

Servane quant à elle, était systématiquement accompagnée pour faire ses


courses ; chose qu’elle n’appréciait pas forcement, car elle aime flâner entre les
rayons. Nous avons donc échangé en réunion d’équipe et auprès de la direction, s’il
était possible de la laisser faire ses courses seule une fois par semaine, après avoir
eu l’accord de sa tutrice. J’en ai parlé à Servane et lui ai expliqué qu’elle irait seule

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faire ses courses mais qu’elle ne devait pas acheter plus que necessaire. En effet,
lorque nous l’accompagnons Servane, a tendance à remplir le caddie avec trois gels
douche, deux dentifrices ou encore trois boites de café . Nous devions donc lui
expliquer qu’il n’était pas nécessaire d’en prendre autant , et nous la rassurions en lui
disant qu’elle en aurait suffisamment pour tenir jusqu’aux prochaines courses.
Servane ne sait ni lire , ni écrire et n’a pas la notion de l’argent. Avant son départ au
magasin je lui rappelle à plusieurs reprise la liste de course établie, elle pouvait
prendre trois articles pas plus. A son retour Servane, était très frustrée car elle se
sentait restreinte dans ses choix. Elle nous le faisait savoir à travers ses pleurs au
retour des courses. Nous en avons donc discuté en réunion d’équipe et avons
décidé que nous allons de nouveau l’accompagner lors de ses achats, nous avons
sur évalué ses capacités à y aller seule.
J’ai pris un temps avec Servane afin de lui expliquer qu’elle n’irait plus faire ses
courses seule, elle semblait déçue je lui ai également expliqué que nous allions
changer l’heure du départ en course afin qu’elle dure plus longtemps ; cela l’a
rassurée.

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5.2. – Situations en rapport avec le domaine de compétence 2 du DE ME

Domaine de compétences 2 du DE ME : Participation à l’élaboration et à la conduite


du projet éducatif spécialisé

Compétences attendues :
Observer, rendre compte et contribuer à l’évaluation des situations éducatives
Participer à la mise en œuvre d’un projet éducatif

Dans votre expérience, choisissez deux situations où vous avez eu à


contribuer à l'élaboration d'un projet éducatif.
Pour chacune des situations que vous présentez, vous décrirez :
1) Comment vous avez évalué la situation et les besoins de la personne et
élaboré des propositions à partir de l'évaluation de votre action.
2) De quelle manière vous avez mis en oeuvre votre accompagnement dans le
cadre du projet éducatif en prenant en compte la personne aidée au sein de
son environnement interne et externe à l'institution.

Situation N° 1 :

1) Laura a 30 ans, elle présente une trisomie 21 et des problèmes important de


prononciation. Elle est interne au foyer depuis 7 ans. Elle était au 2ème étage mais
suite à une relation trop fusionnelle avec une résidente de son étage ; elle ne l’a
laissait pas entrer en contact avec d’autre résident, choisissait à sa place ce qu’elle
pouvait manger ou encore à quelle activité elle participerait. Il a été décidé en
réunion avec l’équipe pluridisciplinaire de la changer d’étage. L’équipe éducative du
3ème étage a été invitée à la fin de cette réunion.

Laura est arrivée au 3ème étage il y a un an et demi. Nous nous connaissions


peu. Bien que sociable, elle préférait rester avec les résidents et éducateurs de son
étage et n’était pas sur le même roulement de week-end que moi. Laura savait que
j’étais sa nouvelle référente et j’ai tout de suite vu que c’était une notion importante
pour elle. Je l’ai vue au réveil en passant devant sa chambre, lui ai dit « bonjour et
bienvenue » et elle m’a répondu « bonjour » en me serrant la main. Elle avait
emménagé la veille et j’avais lu dans le cahier de liaison les transmissions laissées
par ma collègue ; la séparation avec sa référente, ses camarades d’étage et sa
chambre l’avait fait pleurer ; chose que je pouvais comprendre, le changement
d’étage n’était pas un choix de sa part. Je lui ai demandé si je pouvais entrer dans sa
chambre, elle a accepté et nous avons discuté des photos exposées, de toutes les
médailles qu’elle avait gagnées. Cette discussion m’a permis de voir que Laura allait
bien et je lui ai rappelé que j’étais là pour l’écouter et l’aider.

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Au premier abord, Laura se présente comme quelqu’un d’autonome ; elle sait
ce qu’elle veut et l’exprime, elle est active et dynamique. Lors de la réunion avec
l’équipe éducative du 2ème étage, qui a été l’occasion d’échanger des informations,
les éducateurs nous ont dit que Laura gérait seule sa toilette, qu’ils n’intervenaient
pas. Or, elle avait des plaques rouges sur le cou qui revenaient après chaque
traitement prodigué après la douche. La grand-mère de Laura, qui l’a élevée et
s’occupe de tous ses accompagnements médicaux, a pris rendez-vous chez le
dermatologue qui leur a dit que les plaques étaient dues à un mauvais rinçage ; sa
grand-mère lui a dit se savonner le cou uniquement les jours où elle se faisait un
shampooing et les rougeurs ont disparu. Quelques jours plus tard, d’autres sont
apparues au niveau de la poitrine et des aisselles ; c’est Laura qui m’a alertée. J’ai
lui ai demandé si je pouvais assister à sa toilette et l’aider au rinçage. Elle a accepté
et j’ai pu évaluer le problème : elle met une telle quantité de gel douche que l’eau ne
suffit pas à l’ éliminer complètement. Je l’ai aidée en lui tenant le pommeau de
douche et en lui disant de frotter avec la main. J’en ai parlé à mes collègues et leur ai
fait part de la nécessité d’un apprentissage.

Laura participe activement à la vie collective. Elle effectue les tâches, elle
s’implique dans les réunions et n’hésite pas à donner son avis, à formuler des
demandes. D’un tempérament directif, elle peut parfois avoir tendance à ordonner
plutôt qu’à proposer. Lorsque je lui fais la remarque, elle répond « je propose ».
Sociable, Laura a beaucoup d’amis mais elle souffre beaucoup dans ses relations
aux autres, au point de les dégrader. Elle peut aussi s’opposer, voire être agressive
lorsqu’elle est contrariée. Peu de temps après son installation au 3ème, j’apprends par
la veilleuse de nuit lors de ma prise de service le dimanche matin que Laura et
Marine se sont disputées la veille au soir, à cause de la télécommande de la
télévision. Elles se sont insultées et Marine a donné un coup de pied à Valérie,
n’osant pas s’en prendre à Laura. La veilleuse leur a confisqué l’objet du litige et leur
a dit qu’elles verraient ça avec l’éducatrice du matin. Pareil incident ne s’était jamais
produit à l’étage. Après le petit déjeuner, j’ai fait une petite réunion avec les trois
résidentes concernées. Chacune avait sa version ; je leur ai dit que ce comportement
était inadmissible, que cela ne devait pas se reproduire, qu’il y avait d’autres moyens
de régler le choix d’un programme télévisé, qu’on en reparlerait en réunion. Marine a
affiché un profil bas et s’est excusée auprès de Valérie. J’ai ensuite pris Laura à part
dans le bureau car elle disait que ce n’était pas sa faute, que c’était Marine qui avait
la télécommande. Lorsque j’ai quelque chose à dire à Laura, je lui parle calmement,
afin de ne pas nourrir son agressivité.

2) J’ai repris le dernier projet éducatif spécialisé de Laura, élaboré lors de sa


synthèse avec l’équipe pluridisciplinaire. Le voici tel qu’il a été rédigé :

Objectifs à développer :
1 – Développer l’autonomie de Laura à travers son argent de poche et ses
déplacements extérieurs.
2 – Poursuivre le travail sur la pudeur (pouvant être lié à l’angoisse de la solitude…)
3 – Surveiller son poids et lui proposer une activité physique.

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Moyens pour les réaliser :

1 – Apprendre à Laura à gérer son l’argent de poche, l’inviter à réaliser de petites


courses à l’extérieur du foyer.
2 – La rassurer par notre présence, l’amener à changer son comportement.
3 – Lui proposer un suivi psychologique pour qu’elle exprime ses difficultés
relationnelles.

En tant que référente, je dois veiller au suivi de son projet éducatif spécialisé,
selon la loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale visant à
accompagner les établissements et services médico-sociaux dans une recherche
permanente de la qualité de l'accompagnement. L’un des outils de cette loi est la
nomination d’un référent et garant de la réalisation de ce projet.
J’ai fait une photocopie que l’on garde à l’étage avec tous les projets des résidents.
J’ai repris les points lors de notre réunion d’équipe hebdomadaire avec mes
collègues.

Concernant son autonomie et l’argent de poche, qui est de 5€ par semaine,


j’ai remarqué qu’au début Laura ne le demandait pas parce qu’elle ne faisait pas
d’achat et donc n’avait pas besoin d’en avoir. Je lui en ai donc reparlé et l’ai
encouragée à faire des achats. Par exemple, je lui ai proposé d’acheter du fromage
blanc, qu’elle préfère aux yaourts. Elle était tout à fait d’accord mais a voulu que je
l’accompagne. Par la suite, Laura a demandé son argent de poche, elle a fait des
achats mais a souhaité être toujours accompagnée par un éducateur. Sur ce dernier
point, j’ai constaté qu’il n’y avait pas eu d’évolution. Dans sa synthèse, un des
objectifs est de l’amener à faire des courses seule. Laura en a les capacités et même
si elle connait bien le quartier, quelque chose l’arrête. Elle a besoin d’être rassurée,
elle manque de confiance en elle. Pour atteindre ce but, nous sommes passées par
plusieurs étapes : la première fois, je l’ai accompagnée dans la supérette, l’ai aidée à
repérer les produits qu’elle voulait. La deuxième fois, je l’ai attendue devant le
magasin. Ensuite, je lui ai proposé d’y aller seule mais elle m’a répondu qu’elle était
occupée, je lui ai proposé d’y aller avec Denise, une résidente de l’étage qui fait ses
achats seule, ce qu’elle a accepté. Puis Laura y est allée seule, ce qui est un pas de
franchi pour elle. Laura se rend également seule à la boulangerie pour acheter son
croissant, tous les jeudis.
Concernant ses séances d’orthophonie, le cabinet se trouvant dans le
quartier, nous l’accompagnons mais pour le retour, elle le fait désormais seule. Pour
le trajet aller, le fait qu’il y ait un code à faire pour rentrer l’arrête. Mes collègues et
moi travaillons avec elle pour qu’elle le fasse. Au départ, je lui dictais les chiffres et la
lettre mais Laura est encore hésitante. Par la suite, je lui ai écrit le code sur un
papier, dans sa poche. Elle arrive à le faire mais pas encore du premier coup. Je n’ai
pas l’impression que Laura soit très motivée, je soupçonne que cela la rassure d’être
accompagnée, donc nous y allons progressivement. J’en parle régulièrement à Laura
en lui disant que c’est dans son projet, pour développer son autonomie, discours
auquel elle peut être sensible.

Quant au 2ème point, sur la pudeur, cela n’a pas marché. Malgré mes
sollicitations de fermer la porte de sa chambre lorsqu’elle s’habille, elle ne le fait pas ;
si c’est moi qui pousse la porte, elle la rouvre aussitôt. Elle ne tire jamais ses rideaux
et allume toutes les lumières. Sa grand-mère a également essayé, en vain. Cela doit

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la rassurer. Laura nous explique qu’elle ne veut simplement pas fermer la porte de
sa chambre. Nous respectons donc son choix ; et lui en reparlons de temps en
temps.

J’ai également constaté qu’en peu de temps, Laura avait pris 5 kilos ; sa
grand-mère s’en est aussi aperçue. Elle ne fermait plus ses pantalons. Sa grand-
mère voulait l’emmener chez une diététicienne, j’en ai parlé à l’infirmière qui m’a
répondu qu’elle n’était pas grosse, ce qui est aussi mon avis, donc n’avait pas besoin
de régime mais devait faire attention. Après en avoir discuté avec Laura et sa grand-
mère, nous avons décidé de favoriser le sport et de l’inscrire à un club de natation où
elle se rend tous les mardis, avec deux résidentes de l’étage. Son poids s’est par la
suite stabilisé et Laura apprécie cette nouvelle activité sportive.

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1) Comment vous avez évalué la situation et les besoins de la personne et
élaboré des propositions à partir de l'évaluation de votre action.
2) De quelle manière vous avez mis en œuvre votre accompagnement dans le
cadre du projet éducatif en prenant en compte la personne aidée au sein de
son environnement interne et externe à l'institution.

Situation N° 2 :

1) Annie présente une trisomie 21, elle a 52 ans. Elle est au foyer et CAJ
depuis l’ouverture, c’est-à-dire depuis 27 ans. Son père est médecin retraité et sa
mère femme au foyer. Annie a 3 frères, 2 sœurs et de nombreux neveux et nièces.
La famille est très importante pour elle.

Ce sont ses parents qui ont décidé de son entrée au foyer et au CAJ, mais
elle-même dit ne plus s’y plaire. Elle le manifeste par des crises de larmes à son
retour de week-end et dit « j’en ai marre de ça ». Elle demande souvent quand elle
part chez elle.

J’ai été la référente d’Annie , lorsque je travaillais à son étage. Cela m’a
permis de créer une relation avec elle, basée sur l’écoute et la confiance. J’ai reçu
ses parents en entretien lors de la préparation de sa synthèse et était leur
interlocutrice privilégiée, comme le stipule le projet d’établissement à propos de la
fonction de référent éducatif. Annie était très contente que je revienne travailler à son
étage, même si je ne suis plus sa référente. Lorsque je vois qu’elle a une baisse de
moral, je lui propose un entretien dans le bureau où je l’incite à s’exprimer et où elle
trouve une écoute attentive. Je peux également lui proposer de téléphoner à ses
parents, ce qui lui rend le sourire.

Pour lui changer les idées, je lui propose des jeux de société avec un petit
groupe, ce qu’elle apprécie. La connaissant bien, je sais qu’elle peut passer des
larmes au rire en une fraction de seconde. Pour atteindre ce but, j’utilise l’humour et
la maladresse dans certaines actions, ce qui la fait beaucoup rire. Elle a d’ailleurs un
rire communicatif.

Annie préfère les petits groupes et le calme. Lorsqu’il y a trop d’agitation


autour d’elle, elle se met les mains sur les oreilles et peut se mettre à pleurer. De
nature sociable, elle a de bonnes relations avec les autres mais choisit un petit
groupe, toujours le même, pour les repas. Elle m’a d’ailleurs incluse dans ce groupe.
Je dîne souvent avec elle, surtout quand je vois qu’elle ne va pas bien car elle a
besoin de repères, mais pas toujours afin d’éviter une relation fusionnelle.

J’ai remarqué que lorsque je l’appelais et n’étais pas dans son champ de
vision, elle ne répondait pas. J’en ai parlé à la directrice, l’infirmière et à ses parents,

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qui avaient fait le même constat. Des examens ORL ont permis de diagnostiquer des
difficultés d’audition ; Annie a eu des appareils auditifs qui ont amélioré sa
compréhension et ses relations avec son entourage.

D’autre part, ses parents et l’équipe éducative ont remarqué depuis à peu près
un an qu’elle était de plus en plus difficile quant à l’alimentation. Elle trie de plus en
plus ses aliments. Mes collègues et moi en avons discuté en réunion d’équipe et
décidé de tenir une liste des aliments qu’elle mangeait. Nous avons également
constaté qu’elle mangeait de moins en moins et avait perdu du poids. Ses parents,
sur les conseils du médecin psychiatre de l’établissement ont pris rendez-vous avec
un psychiatre du centre Lejeune. Ma collègue les a accompagnés et Annie a pu
s’exprimer, ce qui lui a fait du bien mais elle a refusé de prendre le traitement
médical, à base d’antidépresseur et d’anxiolytique qui lui a été prescrit.

Annie a besoin d’être rassurée, encouragée, elle manque de confiance en


elle. Par exemple, elle a peur de prendre l’ascenseur seule. Pour qu’elle surmonte
cette peur, je lui confie des « missions », par exemple apporter des documents à
d’autres étages ou en cuisine ; je lui assure qu’elle peut y aller seule. D’ailleurs, par
la suite, elle le fait presque spontanément.

Concernant sa tenue vestimentaire, Annie attache peu d’importance à son


apparence. Elle peut porter les mêmes vêtements une semaine, voire plus si
l’éducateur n’intervient pas. J’essaie de travailler avec elle sur l’image et l’estime de
soi. Par contre, tout comme mes collègues, j’insiste sur l’hygiène, et Annie, qui se
lave seule spontanément y est sensible. Je lui rappelle que ses vêtements aussi ont
besoin d’être lavés et elle accepte alors de changer de tenue. Par contre, elle préfère
mettre ses vêtements sales dans sa valise pour que ce soit sa mère qui les lave.

Le lundi, jour des inscriptions aux activités de week-end, Annie refuse de


s’inscrire, elle va bouder et rester dans le couloir, espérant sans doute sortir en
week-end, alors qu’elle en revient ; je n’insiste pas et l’inscris aux activités qu’elle
apprécie, comme le bowling, les activités manuelles (peinture, décoration…) Après le
dîner, je l’informe des activités qu’elle va faire et une fois le week-end venu, elle
participe volontiers à ces activités, tout en me disant « après c’est tout ». Je lui
réponds que le prochain vendredi, son père viendra la chercher.

2) Son dernier projet individualisé, qui a été élaboré avec l’équipe


pluridisciplinaire, il y a quelques mois lors de sa synthèse a été rédigé ainsi :

Objectifs :

1 – Suivre sa santé dentaire


2 – Proposer à Annie de travailler son ouverture et faciliter sa communication
3 – Suivre son alimentation
4 – Maintenir ses acquis dans les gestes de la vie quotidienne
5 – Intégrer Annie dans un collectif, dans un groupe

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Moyens :

1 – Depuis des années, Annie n’est pas suivie par un stomatologue, mais il faut tenir
compte de son appréhension de tout ce qui relève du médical et nous avons sollicité
ses parents afin qu’ils prennent un rendez-vous chez un dentiste.

2 – Annie est une personne plutôt intravertie et en même temps, elle a très envie de
communiquer et a besoin de parler. Lui trouver un lieu de parole régulier pourrait lui
être bénéfique. Le psychiatre se propose de trouver un psychologue qu’Annie
pourrait rencontrer régulièrement, une ou deux fois par mois.

3- L’année dernière, Annie a perdu beaucoup de poids. Pendant les vacances, elle a
regrossi, faire en sorte qu’elle ne maigrisse pas. Elle pourrait profiter d’un petit-
déjeuner amélioré ; lui proposer du fromage, par exemple

4- Participer plus souvent à sa toilette afin de veiller à ce qu’elle la fasse


correctement.

5 – Prendre en compte son désir de chanter en l’inscrivant au groupe « chorale » qui


s’est créé il y a quelques mois et qui a lieu tous les jeudis. Cette activité étant à
l’extérieur du foyer, cela lui permettrait de s’ouvrir vers l’extérieur.

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5.3. – Situations en rapport avec le domaine de compétence 3 du DE ME

Domaine de compétences 3 du DE ME : Travail en équipe pluri-professionnelle

Compétences attendues :
S’inscrire dans un travail d’équipe
Elaborer, gérer et transmettre de l’information

Décrivez une situation où vous avez adapté votre communication pour


vous faire comprendre de la personne accompagnée. Décrivez une
situation où vous avez adapté votre communication face à un
interlocuteur institutionnel inhabituel (juge pour enfant, etc…).

Nadine, présente une trisomie 21, âgée de 60 ans, portait des appareils auditifs
depuis plusieurs années mais malgré cela avait des difficultés à entendre et a fini par
ne plus vouloir les mettre. Après un rendez-vous avec l’O.R.L., il s’est avéré que son
audition avait baissé et que le port des appareils n’était plus utile. Face à cette
personne malentendante, pour continuer à communiquer avec elle, j’ai du m’adapter.
Au début, lorsqu’elle était de dos et que je l’appelais, elle ne se retournait pas et ça
me rappelait sa surdité. Je me mets donc face à elle et je parle doucement en
articulant bien. J’ai remarqué que parler fort ne servait à rien ; Nadine semble lire sur
les lèvres et elle répond en chuchotant, ce qui me permet de voir si elle a compris.

Son audition est difficile à évaluer, Nadine étant quelqu’un qui n’aime pas être
brusqué et qui prend son temps pour agir et réagir. Il est étonnant qu’elle puisse lire
sur les lèvres alors qu’elle n’en a jamais fait l’apprentissage. On peut donc penser
qu’elle entend un peu. D’ailleurs, son comportement est différent en fonction de
l’interlocuteur. Lors de sa synthèse, pour certains professionnels, Nadine est sourde,
pour d’autres pas totalement.
Nadine est aussi très gestuelle et je me suis mise à faire comme elle. Ce
mode de communication convient pour tout ce qui est du langage courant, quotidien.
Lorsque j’ai des informations à lui transmettre, j’utilise l’écriture ; Nadine sait lire et
écrire, ce qui facilite les choses. Cependant Nadine aime se faire prier pour lire et
surtout écrire. Un jour, alors que j’étais en train d’écrire une note sur ordinateur, elle
s’est installée à côté de moi. Voyant son intérêt, je lui ai proposé d’écrire sur
ordinateur. Elle a accepté et par ce biais, elle a pu exprimer des choses
particulières ; je lui ai proposé de tenir un journal et cela a bien fonctionné. Au début,
elle avait besoin d’aide pour trouver les lettres sur le clavier, puis avec le temps elle
s’est débrouillée seule. Toutefois, Nadine continuait à m’appeler. J’ai compris qu’elle
recherchait mon intérêt. Nadine n’est pas une personne facile d’accès ; elle choisit
avec qui elle veut entrer en relation et a tendance à rejeter les personnes nouvelles
en se montrant indifférente. Elle peut aussi, lorsqu’elle est contrariée, exprimer de la
colère et jeter ses chaussons ou son sac à main à travers la pièce. Face à ce
comportement, je la calme en m’approchant d’elle, en lui parlant et en lui touchant
doucement le bras. Avec le temps, de la patience et en lui proposant des choses, j’ai
pu gagner sa confiance et établir avec elle une relation privilégiée.

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Un jour, un médecin inscrit sur une liste établie par le procureur de la
République s’est présenté pour établir un certificat pour le renouvellement de la
tutelle de Nadine. Apparemment, le courrier envoyé pour prévenir de la venue du
médecin n’est pas arrivé à temps. Le directeur-adjoint m’a prévenue lors de son
arrivée et j’ai informé Nadine et l’ai préparée rapidement. Je lui ai demandé où elle
souhaitait que l’entretien ait lieu et elle m’a répondu dans sa chambre. En tant
qu’éducatrice référente, j’ai reçu le médecin avec Nadine. J’ai précisé au médecin,
Nadine était atteinte de surdité. Dans sa chambre, lieu sécurisant pour elle, elle a pu
montrer ses objets personnels, notamment des photos de sa mère décédée, de son
ami au foyer… Nadine a pris l’initiative de la parole, ce qui est étonnant de sa part,
d’habitude face à une personne qu’elle ne connaît pas, elle est plutôt timide. Nadine
me regardait souvent pour chercher mon approbation.

Lorsqu’elle n’était pas comprise par le médecin, Nadine n’articulant pas


toujours bien, elle me laissait « traduire » et là, c’est elle qui approuvait. Le médecin
m’a posé quelques questions sur Nadine et en conclusion il a dit que malgré sa
surdité il trouvait qu’elle se débrouillait bien et que cela se voyait qu’elle était
heureuse d’être là. Qu’elle était chez elle.

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Décrivez une situation pour laquelle vous avez été à l’initiative d’une
réflexion collective au sein d’une équipe pluri-professionnelle. Précisez
les raisons qui vous ont incité à proposer cette réflexion commune.
Expliquez l’aboutissement de votre démarche.

Lorsque je suis arrivée au 3ème étage, une chose m’a frappée ; le rapport à la
nourriture et la prise de poids de certains résidents. Je me suis dit qu’il y avait
vraiment quelque chose à travailler sur le sujet tout en ne sachant pas comment m’y
prendre.

J’ai d’abord observé le comportement des résidents, face à leur « régime ». Il


existe le régime hypocalorique et le régime hypolipidique. Ce dernier régime
concernait les résidents qui avaient du cholestérol et notre rôle était de veiller à ne
pas leur servir de sauces ni de plats trop gras. En plus des régimes avec ordonnance
du médecin (régimes sans fibres, sans acides…) cela en faisait beaucoup à servir,
sans compter sur la frustration de ne pas manger comme tout le monde. D’autre part,
il n’est pas facile pour mes collègues et moi de surveiller les parts que se servent les
résidents, sans compter ceux qui se resservent.

Lors d’une réunion générale, comprenant le directeur-adjoint et l’ensemble de


l’équipe éducative, j’ai abordé le sujet. Cela nous a permis d’échanger nos
observations ; le constat est que plusieurs résidents ont pris du poids, notamment au
retour des vacances. Certains ont pris cinq kilos en six mois, kilos qui ne sont pas
reperdus. C’est souvent leur médecin traitant qui constatait cette prise de poids ou
alors nous l’apprenions par l’infirmière lors de la réunion de synthèse du résident.
C’est un problème récurrent qui peut avoir des répercussions sur la santé, sans
oublier l’estime et l’image de soi.

J’ai pointé la trop grande richesse des repas pris au réfectoire ainsi que ceux
cuisinés sur les étages et également la trop grande fréquence des goûters et de
l’activité pâtisserie (tous les vendredis, le samedi et le dimanche).

J’ai également demandé pourquoi les résidents n’étaient pesés que par les
médecins, c’est-à-dire tous les six mois en moyenne. Il n’y a qu’un pèse-personne au
foyer, à l’infirmerie et d’après l’infirmière il n’est pas très précis car vétuste. Nous
nous sommes dit que peser les résidents une fois par mois serait judicieux.

Les objectifs à l’issue de cette réunion ont été :

- l’achat d’un pèse personne par étage


- la mise en place d’un tableau pour noter le poids par étage, gardé dans le
cahier d’infirmerie
- la limitation des goûters et de l’activité pâtisserie.

Il a également été décidé que le problème serait traité lors de la prochaine


commission restauration qui réunit les deux cuisiniers, la directrice, l’infirmière, la
diététicienne, le responsable du secteur restauration, trois éducateurs du foyer et
CAJ et quatre résidents du foyer.

37
Lors de cette commission restauration, il a été décidé de mettre en place le
menu «de confort », c’est-à-dire un menu unique (sauf pour les régimes particuliers),
moins riche, qui permettrait de supprimer les régimes hypocalorique et hypo lipidique
et d’éviter l’évolution des surcharges pondérales et la montée du taux de cholestérol
comme constaté d’année en année. La diététicienne a pu constater les bienfaits de
ce menu pendant 5 ans dans une MAS et un foyer de vie. Cela permettrait de
reconsidérer les repas comme un plaisir et permettrait d’autres relations et
comportement au-delà des frustrations.

Suite à ces réunions, nous avons informé les résidents des décisions prises
lors des réunions d’étage. Ils se sont sentis concernés et beaucoup se sont
impliqués. Certains nous rappellent qu’il faut qu’ils se pèsent. La plupart a
conscience de l’enjeu que ça représente.

Par la suite j’ai constaté que la plupart des résidents ont stabilisé leur poids.
Bien sûr, il y a toujours des situations à surveiller, mais elles sont moins nombreuses.
Lorsque cela concerne un résident de mon étage, j’informe mes collègues en faisant
une note pour attirer leur attention et leur demander d’être particulièrement vigilantes
quant à la quantité et de ne pas le resservir. Ce procédé a été repris par mes
collègues, il permet d’informer un plus grand nombre d’éducateurs que par
transmission orale. Il y a une réelle attention de la part de tous pour essayer de
limiter la prise de poids.

38
Décrivez votre manière de procéder lorsque la situation nécessite d’être
reprise par d’autres professionnels et les raisons qui vous poussent à
estimer que la situation doit être reprise par d’autres professionnels.

Caroline, personne trisomique de 54 ans, s’est un jour endormie en fin


d’après-midi. Je m’en suis aperçue lorsque je donnais les médicaments à 18h30. Je
suis allée la voir dans sa chambre, l’ai réveillé et lui ai demandé si tout allait bien.
Elle émergeait et m’a semblé un peu perdue. Je lui ai dit qu’il était l’heure de prendre
ses médicaments avant d’aller dîner. Caroline s’est rendue dans la salle à manger du
3ème étage et a commencé à prendre son bol pour le petit-déjeuner. En discutant
avec elle, j’ai compris qu’elle croyait qu’on était le matin. Elle a accepté de descendre
dîner puis après le repas, elle est remontée dans sa chambre, s’est mise en pyjama
et est retournée s’attabler pour le petit-déjeuner.

Ce comportement inhabituel m’a interpelée, ainsi que ma collègue. Au départ,


je me suis dit que Caroline ne faisant jamais de sieste, il était compréhensible qu’au
réveil elle pense que c’était le matin ; mais qu’elle le croit encore après avoir dîné,
était plutôt inquiétant. Caroline se repérait pourtant bien dans le temps.

J’ai noté cette situation dans le cahier de liaison de l’étage ainsi que dans le
cahier infirmerie et j’en ai parlé à la directrice le lendemain. La directrice en a parlé
lors de leur réunion de cadres, qui comprend la directrice, le directeur-adjoint, le chef
de service du CAJ, le médecin psychiatre, le psychologue et l’infirmière. Il en est
ressorti qu’une réunion aurait lieu afin de faire un point global sur la situation de
Caroline.

Suite à cette réunion, il a été décidé que l’infirmière allait prendre rendez-vous
avec un neurologue du centre Lejeune, afin de déterminer s’il y avait un risque que
Caroline soit atteinte d’une maladie de type Alzheimer. L’infirmière m’a alors
demandé de rédiger un compte-rendu, qu’elle remettrait au médecin, ce que j’ai fait
après avoir réuni les observations de mes collègues lors de notre réunion d’équipe.
D’autre part, le père de Caroline étant dans un état de santé précaire, le psychologue
a proposé à Caroline des entretiens hebdomadaires afin qu’elle puisse exprimer son
inquiétude et son angoisse.

Après avoir vu le neurologue et fait divers examens médicaux, il s’est avéré


que tout était normal mais que la situation était à surveiller.

Le psychologue l’a vue régulièrement pendant plusieurs mois et en tant que


référente, il me laissait un compte-rendu de l’évolution de ses entretiens avec
Caroline dans mon casier. J’en faisais alors part à mes collègues.

Dans cette situation, qui pour moi dépasse le cadre éducatif, il était important
d’en faire part à l’équipe pluridisciplinaire. J’ai d’ailleurs trouvé un soutien dans la
façon dont ces professionnels se sont mobilisés. Cela nous a permis, à mes
collègues et moi-même de ne pas se sentir isolés dans notre travail.

39
Décrivez la manière dont vous prenez en compte et vous transmettez les
informations qui vous parviennent de votre structure, de la personne aidée ou
de son environnement. Précisez les outils de communication que vous avez
utilisé.

Lorsque je prends mon service le matin, j’ai un bref échange oral avec les
surveillantes de nuit. En effet, elles partent lorsque les éducateurs arrivent. Je me
rends dans la salle des éducateurs pour lire les informations laissées dans le cahier
de nuit. Cela me permet de savoir s’il y a eu des situations particulières (par exemple
un résident qui n’a pas dormi de la nuit, un autre qui a beaucoup toussé…) Le soir,
mes transmissions avec les veilleuses se font principalement à l’oral. Elles arrivent
une demi-heure avant notre départ et passent dans les étages. Je leur donne les
éléments permettant de prendre le relais. Je leur signale si un résident est absent et
peut aussi leur faire part d’évènements ayant eu lieu pendant la journée qui
pourraient expliquer pourquoi un résident est triste, angoissé ou malade. Je peux
transmettre des informations dans le cahier, il y en a un par étage dédié aux
surveillantes de nuit.

Dans la salle des éducateurs, se trouve également des panières par étage
dans lesquelles la direction, secrétaire et d’autres membres de l’équipe
pluridisciplinaire laissent des informations à l’attention des éducateurs (notes ciblées,
libres ou de service) et également du courrier pour les résidents.

L’équipe éducative de l’étage fonctionne par binôme qui travaille en


alternance. Afin de communiquer les informations à l’autre binôme, nous utilisons un
cahier de liaison, qui peut également être consulté par la direction. Il nous sert à faire
part de nos observations sur les comportements des résidents (conflits, isolement…)
et à noter les rendez-vous (coiffeur, kinésithérapeute, pédicure…). Dès mon arrivée
à l’étage, je prends connaissance des informations contenues dans ce cahier. Je
consulte également les éventuels mémorandums faits par la direction ou des
membres de l’équipe pluridisciplinaire ainsi que le cahier de transmission avec
l’infirmerie. Lire ces cahiers et les notes est primordial pour mon travail. En effet, les
informations que je vais y trouver vont guider mon travail, que ce soit une information
me précisant qu’un résident doit être à jeun pour une prise de sang ou l’explication
d’une situation qui me permettra d’en parler au résident concerné si besoin. Avoir un
maximum d’informations permet aux membres de l’équipe d’avoir un discours
cohérent, ce qui est rassurant pour les résidents. Cela me permet également d’être
impliqué dans un travail d’équipe. Je ne me permets pas de prendre des décisions
seules concernant un résident dont je suis référente. J’en parle à mes collègues et à
la direction ; cela permet d’échanger, de confronter nos points de vue. Je ne me
positionne pas dans la toute puissance.

Avec la directrice et le directeur-adjoint, je communique verbalement lorsqu’ils


passent sur les étages, tous les jours en fin d’après-midi. Ces échanges informels
permettent de nous tenir mutuellement informés et de faire part de nos observations.
J’utilise également le téléphone pour alerter le cadre d’astreinte lors d’une situation
exceptionnelle (par exemple, lorsqu’un résident a été violent envers un autre résident
ou envers un éducateur, en cas de fausse route…) Ces situations problématiques

40
peuvent également faire l’objet d’une note écrite afin de garder une trace. J’en fais
plusieurs copies que je transmets à la direction et en mets une dans le dossier
éducatif du résident.

Lorsque je veux transmettre une information concernant un résident (par


exemple, un changement de week-end demandé par un parent), je fais une note à la
directrice et en fais une copie au directeur-adjoint ; je mets cette note dans leur
casier qui se trouve au secrétariat.

Je rédige les compte-rendus des situations éducatives principalement de


manière manuscrite. J’utilise l’ordinateur pour rédiger les compte-rendus de
synthèse, faire les comptes de l’étage ou faire des tableaux avec les dates de
vacances des résidents.

Certains mémorandums contiennent des informations à caractère confidentiel.


Je les classe dans le dossier des résidents qui se trouvent dans la salle des
éducateurs, dans un meuble fermé à clé, afin de protéger leur vie privée. Nous ne
gardons et n’affichons à l’étage que les notes d’ordre pratique pouvant être lues par
tout le monde.

Avec les familles et/ou tuteurs des résidents, les échanges se font
principalement à l’oral soit lorsqu’ils viennent au foyer, soit par téléphone s’ils ont une
information à transmettre à l’équipe. Je peux également les contacter par téléphone
si j’ai une demande particulière (par exemple, achat de vêtements ou choix de séjour
en vacances adaptées).

Avec les collègues des autres étages, les échanges se font essentiellement à
l’oral et parfois à l’écrit par notes internes. Nous nous voyons lors du dîner pendant
la semaine, dans le réfectoire situé au rez-de-chaussée. Ce moment me permet de
ne pas être isolée au sein de mon étage, d’être informée des situations des autres
résidents et de ne pas être « enfermée » avec mon binôme avec lequel je travaille
étroitement.

Les échanges avec les collègues du CAJ se font verbalement lorsque


j’accompagne les résidents le matin et en fin d’après-midi lorsque les éducateurs du
CAJ les raccompagnent au foyer. Toutefois, j’utilise le cahier de liaison foyer/CAJ
afin d’être certaine que chaque professionnel ait connaissance de l’information que je
souhaite transmettre. Contrairement à mes collègues du foyer, nous n’avons pas de
temps de travail en commun ; hormis lors des réunions de synthèse et réunions de
référent. Or, il me semble important d’échanger avec ces professionnels qui
s’occupent des résidents la journée.

Le foyer utilise depuis peu une plateforme collaborative qui réunit l’ensemble de nos
cahiers de transmissions.

41
5.4. – Situations en rapport avec le domaine de compétence 4 du DE ME

Domaine de compétences 4 du DE ME : Implication dans les dynamiques institutionnelles

Compétences attendues :
Etablir une relation professionnelle avec les partenaires
Situer son action dans le cadre des missions de l’institution et de son projet
Veille professionnelle : s’informer et se former pour faire évoluer ses pratiques

Parmi les contextes des expériences exposés dans la partie 4, choisissez en


un et décrivez votre place dans la structure. Décrivez la manière dont vous
avez participé à la vie, aux projets et aux missions de cette structure.

J’ai travaillé sept ans au foyer. Il fait partie d’une association de parents à but non
lucratif, créée en 1972 par des parents soucieux d’assurer l’avenir de leurs enfants.
J’ai d’abord commencé par faire des remplacements dans toutes les unités du foyer,
ce qui a été très formateur pour moi et m’a permis de développer mes capacités
d’adaptation. J’ai ensuite été embauchée en CDI au 3ème étage, une unité du foyer
de vie qui compte onze résidents. Les résidents se rendent au CAJ du lundi au
vendredi, de 10h à 16h30, où ils font des activités avec les éducateurs.

L’équipe éducative du foyer de cet étage comprend quatre personnes et est


constituée par une Éducatrice Spécialisée (ES), une Monitrice Éducatrice et deux
Aides Médico Psychologiques. Deux binômes travaillent en alternance, la semaine et
un week-end sur deux. Nous nous voyons tous les mardis, jour des réunions. Je
travaille à cet étage en binôme avec une collègue ES. Nous travaillons sur le même
roulement.

Les éducateurs accompagnent les résidents dans tous les actes de la vie
quotidienne (toilettes, repas, etc.) en veillant à faire avec eux et non à leur place. Les
éducateurs veillent à s’inscrire dans la bonne distance à avoir dans la relation d’aide
à la personne accueillie tout en restant dans une démarche empathique.

L’équipe éducative anime des activités intérieures (jeux, peinture, chant…) et


extérieures (balades, expositions, coiffeur…)

Il n’y a pas dans l’établissement, de hiérarchie entre les différents membres du


personnel éducatif.

Tout comme mes collègues, je suis référente de plusieurs résidents (trois en


ce qui me concerne). Le référent éducatif collecte les informations, observations
concernant les personnes handicapées qu’il accompagne. Il est l’interlocuteur
privilégié des familles et représentants légaux, qu’il rencontre lors de la préparation
des réunions de synthèse avec le psychologue du foyer. Il est le garant du suivi du
Projet Éducatif Spécialisé du résident. Le référent éducatif prépare la synthèse avec
les membres de l’équipe éducative de son étage et travaille en étroite collaboration

42
avec l’ensemble du personnel afin de limiter le phénomène de toute puissance. C’est
également lui qui rédige le compte-rendu de synthèse.

Je participe à différentes réunions :

- les réunions d’équipe de l’étage qui ont lieu une fois par semaine. Elles permettent
de réfléchir à des situations problématiques et à partager nos observations. C’est sur
ce temps de réunion que se préparent les synthèses. Le directeur-adjoint participe à
cette réunion environ une fois par mois.

- les réunions de synthèse qui concernent les résidents accueillis à mon étage, en
présence de l’équipe pluridisciplinaire, c’est-à-dire le directeur-adjoint, le chef de
service du CAJ, l’infirmière, le médecin psychiatre, le psychologue, le référent du
CAJ et l’équipe éducative du foyer. Elles ont lieu tous les dix huit mois pour chaque
résident.

- les réunions de référent : peuvent être proposées pour un résident face à une
situation problématique telle qu’une phase de dépression, de violence répétée… le
référent éducatif peut demander une réunion afin de réfléchir en équipe
pluridisciplinaire. La composition de l’équipe est la même que lors de la réunion de
synthèse.

- les réunions de coordination de l’équipe éducative. Elles ont lieu une fois par mois
et sont animées par le directeur-adjoint et l’ensemble du personnel éducatif. Ces
réunions concernent l’organisation du foyer (transferts, fêtes, argent des résidents et
du fonctionnement, formations…)

- les réunions des résidents : chaque unité de vie organise une fois par semaine une
réunion avec les résidents. Ils y abordent les sujets qu’ils veulent ; il y a un temps de
parole pour tous. Les éducateurs donnent des informations (départ ou arrivée d’un
résident ou d’un membre du personnel, fête, élaboration du menu à l’étage, etc.).
C’est également lors de cette réunion que les éducateurs expliquent aux résidents
leurs droits et devoirs (livret d’accueil, contrat de séjour, Conseil de la Vie Sociale…)

- les réunions d’analyse des pratiques : un psychologue clinicien anime ces réunions
réservées au personnel éducatif. La direction a opté pour un psychologue extérieur
afin de garantir la confidentialité de ce qui s’y dit. Trois groupes participent à ces
réunions l’un est constitué des éducateurs du CAJ et les deux autres des éducateurs
du foyer, selon notre roulement de week-end, soit un groupe de dix éducateurs. J’y
participe une fois par mois. Lors de ces réunions, ce sont les éducateurs qui
amènent les sujets. Cela nous permet d’échanger sur des problématiques de tous
ordres. Le rôle du psychologue est de faciliter les échanges et d’amener des pistes
de réflexion.

A Chaque étage, il y a un responsable de caisse. Il gère l’argent de poche des


résidents et l’argent du fonctionnement. Cet argent lui est remis à sa demande contre
les justificatifs des dépenses par le chef de service qui est le responsable général
des caisses. Je suis responsable des caisses de mon étage et je dois également
gérer les trois budgets du compte fonctionnement :

43
- le compte « fournitures éducatives » qui comprend toutes les dépenses liées à
l’étage (jeux, décorations, cadeaux d’anniversaires des résidents, etc.)

- le compte « sorties » qui concerne les dépenses des éducateurs lors de sorties
payantes avec les résidents (cinéma, expositions, bowling…) mais également les
sorties au restaurant de l’étage ou sorties exceptionnelles.

- le compte « alimentation » qui comprend les dépenses effectuées lors de la


préparation du repas à l’étage.

Régulièrement, lors de notre réunion d’équipe, je fais le point avec mes


collègues et nous réfléchissons à des achats ou projets de sorties ou d’activités.

Au-delà de l’équipe éducative de chaque étage, je suis amenée à travailler


avec les éducateurs des différentes unités, notamment le soir, lors des repas en
commun au rez-de-chaussée et lors du week-end, où des activités sont proposées
par les éducateurs et où les résidents des différentes unités s’inscrivent.
Cette réunion de préparation de week-end a lieu le lundi après-midi.
L’ensemble de l’équipe éducative qui travaillera le week-end est présent et propose
des activités intérieures et extérieures. Environ trois activités extérieures culturelles,
sportives et ludiques (expositions, piscine, bowling…) et deux activités intérieures
(peinture, chant, pâtisserie, yoga et relaxation...) sont proposées. Nous essayons de
diversifier au maximum les activités afin de répondre aux désirs et besoins des
résidents. Il y a deux éducateurs par activité pour un groupe d’environ six résidents
(en fonction de leur autonomie). Cette réunion est également l’occasion de revoir
ensemble l’organisation des temps qui nous sont communs, comme les fins d’après-
midi, soirées et week-end.

Un coordinateur de week-end se propose et change, en théorie, tous les trois


mois. Le coordinateur de week-end est l’interlocuteur privilégié entre la direction et
l’équipe éducative. Son rôle est de s’assurer que tous les résidents ont bien été
inscrits sur le planning d’activités et de veiller à ce que le groupe soit équilibré, tant
au niveau du rythme que du nombre des résidents. Si une personne épileptique non
stabilisée est inscrite cela nécessite un encadrement renforcé et je dois à veiller ce
que le groupe soit moins nombreux ; ce qui peut impliquer des changements. Dans
ce cas de figure, je vais voir les résidents concernés ainsi que leur éducateur afin de
trouver une solution ensemble. Ensuite, je remets le planning d’activité au cadre
d’astreinte qui me fait part de ses observations et le valide. J’en fais ensuite une
copie à toutes les unités de vie et remets à l’infirmière les tableaux des présences de
l’ensemble des résidents. Ma connaissance des résidents m’a beaucoup aidée à
remplir cette fonction.

Mon travail ne se limite pas à l’accompagnement des résidents et au travail en


équipe pluridisciplinaire. J’ai souhaité m’impliquer plus dans l’association. La loi du 2
janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale propose toute une panoplie
d’outils institutionnels : livret d’accueil, charte, contrat de séjour, personne qualifiée,
Conseil de Vie Sociale, projet d’établissement.

44
Le Conseil de la Vie Sociale vise à rendre effective la participation des
usagers aux décisions qui définissent le cadre institutionnel (son fonctionnement, ses
projets). J’ai été membre du CVS en tant que représentante des salariés du foyer et
secrétaire. L’ordre du jour se décline en plusieurs points ; il est élaboré avec la
présidente du CVS, représentante des résidents du foyer de vie et le président-
adjoint du CVS représentant des familles et des représentants légaux.

Durant la réunion du CVS, en tant que représentante du personnel éducatif, je


participe à certains des points abordés et en qualité de secrétaire, je prends note de
ce qui se dit pour rédiger un compte-rendu. La première fois que j’ai participé à cette
réunion, j’étais dans l’observation, plus que dans la participation active. Je me suis
confrontée à une fonction nouvelle dans mon expérience professionnelle et il faut
que je trouve ma place. L’enjeu est important pour moi dans ce contexte de réunion
où sont présents le Président de l’association mais aussi la direction et les parents
de résidents. Mais j’ai reçu un bon accueil de leur part et après la réunion j’ai fait part
de mon ressenti à la directrice. Je lui ai remis le compte-rendu et après avoir fait
quelques modifications, elle l’a approuvé. Au fil du temps, j’ai trouvé ma place au
sein de cette instance. J’ai réalisé l’opportunité qu’elle m’offrait pour faire part de mes
observations ainsi que celles de mes collègues. Le compte-rendu, après avoir été lu
et signé par la présidente du CVS ainsi que par moi-même, est envoyé aux membres
du siège, du personnel, des participants et des parents en même temps que « le
lien », (journal trimestriel de l’association) Tout membre de l’association (usager,
famille, professionnel) peut rédiger un article à paraître dans ce journal. On y trouve
aussi bien des articles relatant un moment de la vie d’un établissement (un transfert,
une fête…) que des articles de fond (pathologie, loi ..)

J’ai également été amenée à accompagner une stagiaire auxiliaire de vie qui a fait
un stage de quinze jours dans l’établissement et également, en collaboration avec
mon binôme qui était M.E., le suivi d’une stagiaire M.E. C’est un bon moyen de
réfléchir à ma pratique professionnelle. C’étaient des expériences enrichissantes car
elles m’ont permis de confronter mon travail à un regard extérieur et m’ont obligé à
analyser mes pratiques, prendre du recul..

De plus, j’ai été amenée plusieurs fois à accueillir et former de nouveaux


collègues. Je leur ai expliqué le fonctionnement de l’étage, leur ai présenté les
résidents (historique, milieu familial, habitudes, problématiques...), les outils à
disposition (dossiers éducatifs des résidents, classeur contenant tous les projets
individualisés des résidents…) comme pour un stagiaire, j’ai expliqué ma pratique
professionnelle, mais j’ai souhaité les aider à s’approprier leur nouveau travail en
échangeant avec elles, en répondant à leurs questions et en les incitant à faire de
nouvelles propositions. Un regard neuf permet de remettre en question certaines
pratiques devenues redondantes et peut impulser une nouvelle dynamique.
Je m’inscris à peu près une fois par an à une formation non qualifiante ; cela
me permet d’ouvrir mon champ de connaissances professionnelles. Certaines
d’entre elles ont des implications dans mon travail d’accompagnement au quotidien
auprès des résidents car elles m’apportent des pistes de réflexion sur les
problématiques auxquelles je suis confrontée. Ainsi, j’ai participé à une formation sur
le vieillissement des personnes en situation de handicap mentales ; les résidents du
foyer prennent de l’âge nous devons donc adapter nos pratiques professionnelles

45
Décrivez une ou des situations ou vous avez été amené à solliciter
l’intervention d’autres acteurs ou à être sollicités par eux, à travailler en
partenariat avec d’autres acteurs ? (décrivez votre rôle et celui de votre structure
dans cette action de liaison)

Je suis amenée à travailler en partenariat avec des professionnels exerçant à


l’extérieur de l’établissement.
Plusieurs résidents ont des rendez-vous dans différents cabinets médicaux
(psychiatre, kinésithérapeute, orthophoniste). Cela favorise l’ouverture vers
l’extérieur. J’ai de nombreux échanges avec ces professionnels, particulièrement
avec le médecin psychiatre d’Odile, dont je suis référente et que j’accompagne une
fois par mois à sa consultation. Odile consulte depuis le décès de son père survenu il
y a quatre ans. Elle dormait très mal et avait des hallucinations. La psychiatre lui a
alors prescrit un traitement constitué de neuroleptiques, antiépileptiques et
somnifères. Cela fait deux ans que j’accompagne Odile.

Elle a 58 ans, est porteuse d’hydrocéphalie et est en retrait des autres. De


nature très discrète elle ne s’exprime pratiquement pas verbalement alors qu’elle
possède un vocabulaire très riche, elle le montre à l’écrit qu’elle maîtrise
parfaitement. A l’oral elle ne répond que par « tout va bien » ou « oui » ou « non »

Sa mère est décédée il y a un an. Odile n’a montré aucun signe de tristesse,
ni versé aucune larme mais je savais que même si elle ne le montrait pas, cela
signifiait un grand changement dans sa vie : passer désormais tous ses week-end au
foyer alors qu’elle allait passer un week-end sur deux chez sa mère. Donc, depuis un
an mes collègues et moi avons assisté à une recrudescence de son agressivité qui
se caractérisait par une approche physique auprès de certains résidents. Elle pouvait
s’approcher et lever le bras sans toutefois frapper et sans dire un mot. Elle est plus
dans l’intimidation que dans la violence.

Elle veut sans doute faire peur et y réussit. Odile peut aussi donner
discrètement des coups de pieds à une résidente. Lorsque j’assiste à ce genre de
scène j’interviens en demandant à Odile d’arrêter, ce qu’elle fait immédiatement.
Lorsque je la reprends, sa seule réponse est de sourire.

Ce comportement m’a questionnée et j’en ai parlé à la psychiatre devant


Odile. La psychiatre a dit à Odile que si quelqu’un l’agaçait elle devait l’exprimer
verbalement mais n’avait pas le droit de faire du mal aux autres. Je reprends
régulièrement avec Odile dès que l’occasion se présente mais c’est un travail de
longue haleine. J’ai l’impression qu’Odile exprime par ce comportement un mal-être,
j’aimerais l’aider à le surmonter et l’expertise de la psychiatre peut m’éclairer. La
psychiatre lui a également conseillé de voir le psychologue du foyer ; ce qui a été
fait.

Un autre partenariat important et propre à la structure est la participation de


bénévoles, essentiellement des parents mais également des amis, à la mise en

46
place de certains projets. Ces parents, soucieux de pouvoir se rendre utile ont
demandé à la direction comment ils pourraient apporter leur aide, de façon bénévole,
à la vie de l’institution et aux résidents sans famille.
Lors d’une réunion, il fut proposé que ces bénévoles pourraient renforcer
l’accompagnement d’une sortie, par exemple au théâtre.
Concrètement, cela signifiait un éducateur plus un bénévole plutôt que deux
éducateurs. La proposition fut adoptée par les bénévoles et le personnel éducatif. Il
m’est arrivé de faire appel à un bénévole lorsque j’ai organisé une sortie en bateaux-
mouches le soir avec les résidents de l’étage et ma collègue. Bien que nous soyons
deux, avec huit résidents dont une personne épileptique non stabilisée, en termes de
sécurité, l’encadrement devait être renforcé.
J’ai donc contacté Mme E, la responsable des bénévoles qui nous a
accompagné et ce fut un moment d’échange convivial. C’est aussi un moment où les
parents peuvent nous voir en situation de travail et par là comprendre peut-être, un
peu plus la nature éducative de notre travail.

Je suis également amenée à travailler avec ces bénévoles lors du club


promenade qui a lieu tous les vendredis ce club participe à la santé des participants
par la marche et permet également de se rendre à un musée.
Un planning de bénévoles a été établi par la responsable communiqué par
notre secrétaire. De mon côté, j’établis un planning des différents étages concernés
et laisse au binôme de chaque étage de décider lequel y participera. J’y ai participé
plusieurs fois et je connais bien le cercle d’habitués qui composent ce groupe. Les
résidents aussi les connaissent bien et sont à l’aise avec eux.

Enfin, depuis 3 ans, les bénévoles organisent des week-end, dans la Sarthe
où l’association possède une maison de campagne. Les éducateurs et les résidents
la connaissent bien, des transferts y sont organisés tous les ans. Là, le cadre est
différent. Un couple de parents de résidents part en week-end, du vendredi après-
midi au dimanche après-midi avec trois résidents et pour ceux qui le souhaitent, leur
propre enfant. Plusieurs groupes ont été formés. L’objectif était d’offrir à des
résidents qui n’ont plus de famille, de retrouver une ambiance conviviale, voire
familiale, en tout cas, en petit groupe, de leur permettre de sortir de la collectivité.
J’ai trouvé cette idée très intéressante de la part des bénévoles qui s’impliquaient
dans ce projet. Ma participation a été d’informer les parents des habitudes des
résidents. Au départ, plusieurs réunions ont eu lieu avec les parents, le directeur-
adjoint, les résidents concernés et un éducateur de l’étage. Au préalable, j’allais avec
les résidents acheter de quoi goûter, gâteaux et boissons et nous faisions de cette
réunion un moment convivial avec les résidents, afin de les présenter aux parents et
permettre aux parents de les connaitre un peu plus. En amont, j’avais rédigé un
compte-rendu présentant brièvement les goûts, habitudes, désirs et centres d’intérêt
des résidents ainsi que leurs capacités dans les gestes de la vie quotidienne. Ce
travail de préparation me semble indispensable si l’on souhaite que tout ce passe le
mieux possible. Dans ce cadre précis, la direction, qui met à leur disposition les
véhicules de l’établissement, informe les familles ou tuteur des résidents et leur
demande de signer une autorisation écrite.

Actuellement, chaque groupe bénéficie de deux week-ends par an et c’est un


moment très attendu des résidents.

47
6

TABLEAU DE
SYNTHESE DES
DOCUMENTS
ANNEXES

48
Page de référence1
N° Nature du document

1 Indiquez le numéro (ou les numéros) de page du présent livret à laquelle ce document se réfère.

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50

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