Note de Conjoncture

Transport Maritime & Coûts des Matières Premières

Les importateurs de la FIPA et du SNCE sont depuis le début de la crise sanitaire confrontés à des
difficultés liées au bouleversement des circuits de commercialisation mais ils sont également
lourdement impactés par des difficultés et des surcoûts d’approvisionnements.

1. Un fret maritime mondial perturbé – Retard et explosion des coûts

Une note de la Cnuced (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), explique
la situation actuelle de manque de conteneurs dans le monde.
Dès le troisième trimestre 2020, l’allègement des confinements et les plans de relance ont amené une
hausse du trafic conteneurisé. La croissance de la demande a été plus forte qu’attendue, notamment
sur les produits d’hygiène et le fort développement du e-commerce. Les conteneurs vides ont eu du
mal à se repositionner vers les lieux de production. Plusieurs raisons expliquent cette tendance :
- bouleversement des échanges : les containers vides sont restés dans des ports qui n’en avaient pas
besoin et le repositionnement n’a pas été prévu,
- annulation d’escale,
- ralentissement de la logistique maritime et donc du temps de retour des containers vers les lieux de
production.

La conséquence de ces différents éléments a été de voir une hausse subite et vertigineuse des taux de
fret, parfois multiplié par 100 sur certaines destinations :

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Cette situation logistique tendue s’est encore aggravée avec le blocage du canal de Suez par l’Ever
Given et maintenant la congestion du port de Yantian causée par un pic épidémique dû au variant
indien dans le delta de la Pearl River. Le port de Yantian est le plus grand terminal à conteneurs de
Shenzhen, et du fait des restrictions sanitaires, seuls sept postes d'amarrage sont actuellement utilisés
(40 à 45 % de la capacité normale). La file d'attente des porte-conteneurs se forme rapidement, 70
navires en attente à la mi-juin.

Source : Alphaliner

Ces problèmes excluent tout retour à la normale pour l'industrie du transport maritime dans les mois
à venir.

2. Explosion des coûts des matières premières alimentaires et des emballages

Ce contexte logistique combiné à des aléas climatiques a aussi provoqué à une augmentation
exponentielle des prix des produits alimentaires.
L’Indice FAO s’est établi en moyenne à 127,1 points en mai 2021, soit une hausse de 5,8 points (4,8
pour cent) par rapport à avril et pas moins de 36,1 points (39,7 pour cent) de plus que sa valeur à la
même période l’année dernière.

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 Source : FAO
La hausse enregistrée en mai est la plus forte progression mensuelle de l’indice depuis octobre 2010.
Il s’agit également de la douzième hausse mensuelle consécutive de la valeur de l’indice, qui atteint
son niveau le plus haut depuis septembre 2011 et s’établit à seulement 7,6 pour cent de son niveau
record, 137,6 points, enregistré en février 2011.

Il en est de même pour les matières premières industrielles. L’ANIA a lancé deux consultations au
printemps totalisant près de 200 retours d’entreprises de tout secteur et de toute taille) pour évoluer
ces augmentations :

Matière première industrielle Evolution moyenne

Plastique 16%
Verre 15%
Aluminium 16%
Papier 19%
Carton 45%
Energie 10%
Source : ANIA

L’ANIA a fait passer ces informations dans une note intitulée « L’ANIA alerte sur la flambée du prix
des matières premières et les fortes tensions sur les approvisionnements. ».

Notre métier d’importateur étant très dépendant du coût du transport maritime, les conséquences
sur les taux de marge sont démultipliées.
En tant qu’adhérents ANIA nous nous inscrivons totalement dans la démarche de demande
d’augmentation des tarifs.
Les événements détaillés dans cette note auront des conséquences a minima pour un an, les
négociations en cours doivent nécessairement les intégrer, en prenant également en considération
un climat d’inflation à anticiper.

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