Évaluation formative : les points de vue narratifs
Pour chacun des textes suivants, identifiez le point de vue narratif utilisé et justifiez votre réponse en vous appuyant sur la leçon et en relevant des éléments précis du texte.
Texte Point de vue utilisé Éléments de justification
Au milieu du long vestibule de l’hôtel il pensa qu’il devait être tard, et il se hâta de sortir dans la rue et de prendre la motocyclette dans l’encoignure où le concierge d’à côté lui permettait de la ranger. Devant la bijouterie du coin il vit qu’il était neuf heures moins dix ; il arriverait avec du temps de reste là où il allait. Julio CORTAZAR, « La nuit face au ciel » Il montait lentement les marches, le cœur battant, l’esprit anxieux, harcelé surtout par la crainte d’être ridicule ; et, soudain, il aperçut en face de lui un monsieur en grande toilette qui le regardait. Ils se trouvaient si près l’un de l’autre que Duroy fit un mouvement en arrière, puis il demeura stupéfait : c’était lui-même, reflété par une haute glace en pied qui formait sur le palier du premier une longue perspective de galerie. Un élan de joie le fit tressaillir, tant il se jugea mieux qu’il n’aurait cru. Guy de MAUPASSANT, Bel Ami, 1885 Je suis né le 13 mai 18..., dans une ville du Languedoc où l’on trouve, comme dans toutes les villes du Midi, beaucoup de soleil, pas mal de poussière, un couvent de carmélites et deux ou trois monuments romains. Alphonse DAUDET, Le Petit Chose, 1868 Perdus dans la forêt, Germain, un jeune veuf, son fils Pierre et la petite voisine Marie campent au pied d’un arbre. Germain demande à Marie de l’épouser, mais elle refuse, se trouvant trop jeune… Germain ne répondit pas. Il mit sa tête dans ses deux mains et il fut impossible à la petite Marie de savoir s’il pleurait, s’il boudait, ou s’il était endormi. Elle fut un peu inquiète de le voir si morne et de ne pas deviner ce qui roulait dans son esprit ; mais elle n’osa pas lui parler davantage, et comme elle était trop étonnée de ce qui venait de se passer pour avoir envie de se rendormir, elle attendit le jour avec impatience, soignant toujours le feu et veillant l’enfant dont Germain paraissait ne plus se souvenir. Cependant, Germain ne dormait point ; il ne réfléchissait pas à son sort. Il souffrait, il avait une montagne d’ennui sur le cœur. Il aurait voulu être mort. George SAND, La Mare au diable, 1846 Dans les premiers jours du mois d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entra dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons regardaient ce voyageur avec une sorte d’inquiétude. Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. Victor HUGO, Les Misérables, 1862