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SEMESTRE1.CHAPITRE1. LA DÉRIVATION (SUITE)

2. LES APPLICATIONS DE LA DÉRIVÉE

La dérivée peut être utilisée pour étudier la monotonie et la convexité d’une fonction, mais aussi pour localiser les
valeurs extrêmes d’une fonction ou encore pour déterminer la nature de ces valeurs extrêmes (maximum ou
minimum).

2.1. ÉLASTICITÉ


La dérivée est la limite du rapport lorsque ∆𝑥 tend vers 0. ∆𝑥 et ∆𝑦 sont des variations absolues. Les variations

∆ ∆
relatives de ces quantités sont et . Et si on multiplie ces variations relatives par 100, on obtient des
pourcentages.

En économie, l’élasticité d’une fonction 𝑓 de demande par rapport à une variation de prix, notée 𝜀, est le rapport …

𝑞 −𝑞
𝑞
𝜀 = 𝑝 −𝑝
𝑝

Plus généralement, l’élasticité d’une fonction 𝑓 entre deux points 𝑎 et 𝑏, notée 𝜀, est le rapport …

∆𝑓(𝑥) 𝑓(𝑏) − 𝑓(𝑎)


𝑓(𝑥) 𝑓(𝑎)
𝜀= =
∆𝑥 𝑏−𝑎
𝑥 𝑎

Par exemple.

Jojo achète souvent une boule de glace à l’Igloo parce que c’est son plaisir. Lorsque le prix de la boule de glace
était, à Pâques, 2,50 €, Jojo a acheté 10 glaces. Mais cet été, le prix de la boule de glace est passé à 3 €. Aussi, Jojo
n’a acheté que 8 glaces pour son plaisir. Calculer l’élasticité de la demande.

On utilise la formule ci-dessus…

𝑞 −𝑞 8 − 10
𝑞 2 2,5
𝜀 = 𝑝 − 𝑝 = 10 = − × = −1
3 − 2,5 10 0,5
𝑝 2,5

Une augmentation du prix de la glace de 1 % a fait baisser la consommation de Jojo de 1 %.

Le prix de la glace est passé de 2,5 à 3 € soit une augmentation de …

3 − 2,5 0,5 5 1
= = = = 0,2 = 20 %
2,5 2,5 25 5

La consommation de Jojo est passée de 1à boules de glace à 8 boules de glace, soit une diminution de …

8 − 10 2 1
=− = − = −0,2 = −20 %
10 10 5

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Ainsi, si le prix subit une augmentation de 1 %, la baisse de la demande est de 1 % !
Reprenons le quotient …

∆𝑓(𝑥)
𝑓(𝑥) ∆𝑓(𝑥) 𝑥 1 ∆𝑓(𝑥)
= × =𝑥× ×
∆𝑥 𝑓(𝑥) ∆𝑥 𝑓(𝑥) ∆𝑥
𝑥
En passant à la limite …

∆𝑓(𝑥)
𝑓(𝑥) 1 ∆𝑓(𝑥) 1 ∆𝑓(𝑥) 𝑓 (𝑥)
lim = lim 𝑥 × × =𝑥× × lim ≈𝑥×
∆ → ∆𝑥 ∆ → 𝑓(𝑥) ∆𝑥 𝑓(𝑥) ∆ → ∆𝑥 𝑓(𝑥)
𝑥

En mathématiques, l’élasticité d’une fonction 𝑓 en un point 𝑥 est donnée par la formule :

𝑓 (𝑥)
𝜀 =𝑥×
𝑓(𝑥)

où 𝑓 est une fonction (de demande, d’utilité, de production). Dans le cas d’une fonction de demande, une
augmentation du prix 𝑥 d’un bien 𝑋 de 1 % se traduit par une augmentation (ou une diminution) de la demande
de ce bien de 𝜀 %.

En économie, l’élasticité de la demande mesure la limite du rapport de l’accroissement relatif de la demande et de


l’accroissement relatif du prix lorsque le prix est 𝑥. Par exemple, pour 𝜀 = −2, si le prix augmente de 1 % alors la
demande diminue de 2 %.

Remarque. La fonction est inélastique lorsque 0 < |𝜀| < 1. Elle est élastique lorsque |𝜀| > 1. Enfin, si |𝜀| = 1, la
fonction est d’élasticité unitaire.

Par exemple.

Soit la fonction de demande 𝑓 pour des pulls en paille définie par :

12 12
𝑓(𝑥) = ⇒ 𝑓 (𝑥) = −
𝑥+2 (𝑥 + 2)

où 𝑥 est le prix (en dizaine d’euros) d’un pull en paille et 𝑓(𝑥) le nombre de pulls en paille demandés (en milliers
d’unités).

L’élasticité-prix de la fonction de demande est :

12
𝑓 (𝑥) − 12 𝑥+2 𝑥
(𝑥 + 2)
𝜀 ≈𝑥× =𝑥× = −𝑥 × × =−
𝑓(𝑥) 12 (𝑥 + 2) 12 𝑥+2
𝑥+2

Pour un prix du pull en paille de 20 €, soit pour 𝑥 = 2, il vient :

2 2 1
𝜀 ≈− =− =−
2+2 4 2

Lorsque le prix d’un pull en paille augmente de 1 % à partir de 20 €, la demande pour les pulls en paille diminue
de 0,5 % ! On dit que la demande est inélastique en 𝑥 = 2.

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Vérification.
12 12
𝑓(𝑥) = ⇒ 𝑓(2) = =3
𝑥+2 2+2

Lorsque le prix du pull est 20 €, la demande est de 3 000 unités. Lorsque le prix du pull en paille augmente de 1 %
à partir de 20 €, son prix devient 20,20 €.

Et,

12 12
𝑓(𝑥) = ⇒ 𝑓(2,02) = ≈ 2,985
𝑥+2 2,02 + 2

Lorsque le prix du pull est 20,20 €, la demande est de 2 985 unités (soit une diminution, une baisse, de … 0,5% !).
On retrouve bien une diminution de la demande de la valeur de l’élasticité.

Vérification.

𝑓(2,02) − 𝑓(2) 2 985 − 3 000 15 1


= =− =− = −0,005 = −0,5 %
𝑓(2) 3 000 3 000 200

2.2. LA DIFFÉRENTIELLE

La courbe d’une fonction dérivable en un point admet, en ce point, une tangente. La différentielle consiste à
remplacer localement la courbe de 𝑓 par cette tangente (une fonction affine) pour évaluer l’impact d’un
accroissement de la variable 𝑥 sur la variable 𝑦.

La figure ci-dessus nous montre l’interprétation de la différentielle. En partant du point 𝑎, on observe un


accroissement de la variable 𝑥 de ∆𝑥 = ℎ et l’on souhaite évaluer son impact sur la variable 𝑦 = 𝑓(𝑥).

La vraie modification de 𝑦 vaut ∆𝑓(𝑥) = ∆𝑦 = 𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎). Si, à la place, on utilise la tangente pour
approximer l’accroissement de 𝑦, on a 𝑑𝑓(𝑎) = 𝑓′(𝑎)∆𝑥. En faisant cela, on commet une « petite » erreur car il
s’agit d’une approximation. Puisque l’accroissement de 𝑥 est connu, on a ∆𝑥 = ℎ. Par conséquent :

𝑑𝑓(𝑎) = 𝑓 (𝑎)ℎ

La différentielle en un point d’une fonction consiste à approximer la fonction par sa tangente en ce point. Plus
précisément, on connaît la valeur prise par la fonction en un point 𝑎 et on souhaiterait évaluer l’accroissement
𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎) lorsqu’on passe du point 𝑎 au point 𝑎 + ℎ. La différentielle totale évalue cet accroissement en
faisant comme si en 𝑎, la fonction était remplacée par se tangente.

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À retenir.

Soit 𝑓 une fonction dérivable en 𝑎. La différentielle de 𝑓 en 𝑎, s’écrit :

𝑑𝑓(𝑎) = 𝑓 (𝑎)𝑑𝑥

𝑑𝑓 est la variation élémentaire de la fonction 𝑓 que l’on appelle différentielle de la fonction 𝑓. 𝑑𝑥 est la variation
élémentaire de la variable 𝑥.

La différentielle est une approximation linéaire de la variation absolue locale de la fonction 𝑓. L’accroissement de
la fonction est proportionnel d’un facteur 𝑓 (𝑎) à l’accroissement ∆𝑥 = ℎ = 𝑑𝑥 de la variable 𝑥.

L’ approximation linéaire est d’autant meilleure que le déplacement 𝑑𝑥 est faible.

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1. Puisque 𝑓 (𝑥) = 2𝑥 + 2, on a 𝑓 (1) = 4. La différentielle de 𝑓 en


𝑎 = 1 s’écrit 𝑑𝑓(1) = 𝑓 (1)𝑑𝑥 = 4𝑑𝑥.

Si on se place sur le point d’abscisse 𝑥 = 1 et que l’on progresse, le long de l’axe des abscisses de 0,1 unité vers la
droite (on choisit donc 𝑑𝑥 = 0,1 et on se place donc sur le point d’abscisse 𝑥 = 1,1), alors la fonction va augmenter
de 4 fois la valeur de ce déplacement, soit 𝑑𝑓(1) = 4 × 0,1 = 𝟎, 𝟒 unité.

Vérification. Le véritable accroissement de la fonction 𝑓 vaut ∆𝑓 = 𝒇(𝟏, 𝟏) − 𝒇(𝟏) = 𝟒, 𝟒𝟏 − 𝟒 = 0,41 ≈ 𝟎, 𝟒 !

𝒇(𝟏) = 1 + 2 × 1 + 1 = 𝟒
𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1 ⇒
𝒇(𝟏, 𝟏) = 1,1 + 2 × 1,1 + 1 = 1,21 + 2,2 + 1 = 𝟒, 𝟒𝟏

La différentielle de 𝑓 en 𝑎 permet d’obtenir des approximations de 𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎). On peut écrire


𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎) = 𝑓’(𝑎)ℎ pour ℎ petit. La fonction 𝑓 étant généralement non linéaire, aproximer 𝑓(𝑎 + ℎ) par
𝑓(𝑎) + 𝑓’(𝑎)ℎ, pour ℎ petit, est un procédé de linéarisation locale (autour de 𝑎) de 𝑓, ce qui correspond
géométriquement à approximer une courbe par sa tangente.

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Graphe de 𝑓

Sécante (𝐴𝐵)
𝑓(𝑏)
𝐵 𝑏, 𝑓(𝑏)

Tangente (𝑇) ∆𝑦

𝑓(𝑐)
𝐶 𝑐, 𝑓(𝑐) 𝑑𝑦
𝑓(𝑎)
𝐴 𝑎, 𝑓(𝑎)
𝑥

𝑎 𝑐 𝑏

∆𝑥

La pente de la sécante (𝐴𝐵) est :


𝑓(𝑏) − 𝑓(𝑎)
𝑏−𝑎

La pente de la tangente (𝐴𝐶) est :

𝑓(𝑐) − 𝑓(𝑎)
lim = 𝑓′(𝑎)
→ 𝑐−𝑎

2.3. TANGENTE À UNE COURBE

Le mot tangente vient du latin « tangens » qui signifie toucher. Une tangente à une courbe est donc une droite qui
touche la courbe.

Considérons la fonction 𝑓, définie sur un intervalle ouvert 𝐼, contenant un réel 𝑎 et 𝒞 sa courbe représentative
dans un repère orthogonal (𝑂; 𝐼; 𝐽).

La droite tangente (𝑇) à la courbe 𝑦 = 𝑓(𝑥) au point 𝐴(𝑎, 𝑓(𝑎)) est la droite qui passe par le point 𝐴 et de pente :

𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑎)
𝑚 = lim = 𝑓 (𝑎)
→ 𝑥−𝑎

à supposer que cette limite existe.

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La tangente (𝑇) a pour pente 𝑓’(𝑎) donc son équation est de la forme 𝑦 = 𝑓’(𝑎)𝑥 + 𝑏.

Pour déterminer 𝑏, utilisons le fait que la droite passe par le point 𝐴(𝑎, 𝑓(𝑎)).

𝑦 = 𝑓’(𝑎)𝑥 + 𝒃 ⇒ 𝑓(𝑎) = 𝑓 (𝑎) × 𝑎 + 𝒃 ⇔ 𝒃 = 𝑓(𝑎) − 𝑓′(𝑎) × 𝑎

On en déduit que l’équation de la tangente s’écrit :

𝑦 = 𝑓’(𝑎)𝑥 + 𝒃 = 𝒇 (𝒂)𝑥 + 𝑓(𝑎) − 𝒇 (𝒂) × 𝑎 = 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + 𝑓(𝑎)

À retenir.

Soit 𝒞 la courbe représentative de la fonction 𝑓. 𝒞 admet une tangente de coefficient directeur (la pente de la
tangente) 𝑓’(𝑎), au point 𝐴(𝑎, 𝑓(𝑎)) d’équation :

𝑦 = 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + 𝑓(𝑎) = 𝑓 (𝑎)𝑥 + 𝑓(𝑎) − 𝑎𝑓′(𝑎)

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = √𝑥. L’équation de la tangente en 𝑎 = 4 se calcule ainsi …

1
𝑓(𝑥) = √𝑥 ⇒ 𝑓 (𝑥) =
2√ 𝑥

En 𝑎 = 4, on a :

1 1
𝑓(4) = √4 = 2 ⇒ 𝑓 (4) = =
2√4 4

L’équation de la tangente en 𝑎 = 4, s’écrit :

1 𝑥 𝑥
𝑦 = 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + 𝑓(𝑎) = × (𝑥 − 4) + 2 = − 1 + 2 = + 1
4 4 4

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La fonction 𝑓(𝑥) = √𝑥 et sa tangente 𝑦 = + 1 en 𝑎 = 4

La tangente au point 𝐴(𝑎, 𝑓(𝑎)) est une approximation linéaire de la courbe 𝑦 = 𝑓(𝑥) lorsque 𝑥 est proche de 𝑎.

Ainsi, pour un 𝑥 voisin de 𝑎, on peut « approximer » la valeur de la fonction 𝑓 en 𝑥 par sa tangente, selon :

𝑓(𝑥) ≈ 𝑓(𝑎) + 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎)

La fonction 𝐿 définie par 𝐿(𝑥) = 𝑓(𝑎) + 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) dont le graphique est la droite tangente est appelée la
linéarisation de 𝑓 en 𝑎 ou encore le développement limité à l’ordre 1 de la fonction 𝑓 au point 𝑎. On le note 𝐷𝐿 (𝑎).

Remarque.

Le 𝐷𝐿 (𝑎) se trouve également sous la forme :

𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + ℎ𝑓 (𝑎)

Il s’obtient à partir de la formule de dérivation :

𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎)
𝑙𝑖𝑚 = 𝑓 (𝑎) ⇔ 𝑓(𝑎 + ℎ) − 𝑓(𝑎) ≈ ℎ × 𝑓 (𝑎) ⇔ 𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + ℎ × 𝑓′(𝑎)
→ ℎ

Cette expression nous permet de calculer la valeur de la fonction en 𝑎 + ℎ, connaissant la valeur de la fonction en
𝑎 ! Approximer 𝑓(𝑎 + ℎ) par 𝑓(𝑎) + ℎ𝑓’(𝑎) pour ℎ petit est un procédé de linéarisation locale (autour de 𝑎) de 𝑓.

Par exemple.

Considérons la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1. Elle vaut 4 unités en 𝑥 = 1. Sa dérivée s’écrit 𝑓 (𝑥) =
2𝑥 + 2 et vaut également 4 unités en 𝑥 = 1.

Si on se place dans un voisinage de 𝑥 = 1, par exemple au point d’abscisse 𝑥 = 1,1, alors la formule du
développement limité nous donne …

𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + ℎ𝑓 (𝑎)


𝑓(1 + ℎ) ≈ 𝑓(1) + ℎ𝑓 (1) = 4 + 4ℎ

Aussi, si on passe de 𝑥 = 1 à 𝑥 = 1,1, la variation des abscisses est ℎ = 0,1.

𝑓(1,1) = 𝑓(1 + 0,1) ≈ 𝑓(1) + 0,1 × 𝑓 (1) = 4 + 4 × 0,1 = 4,4

Vérification.
𝑓(1) = 1 + 2 × 1 + 1 = 𝟒
𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1 ⇒
𝑓(1) = 1,1 + 2 × 1,1 + 1 = 1,21 + 2,2 + 1 = 4,41 ≈ 𝟒, 𝟒

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2.4. SENS DE VARIATION D’UNE FONCTION

À retenir.

La fonction 𝑓 est croissante sur un intervalle 𝐼 ssi, pour tout 𝑥 à l’intérieur de l’intervalle 𝐼, 𝑓’(𝑥) ≥ 0.

La fonction 𝑓 est décroissante sur un intervalle 𝐼 ssi, pour tout 𝑥 à l’intérieur de l’intervalle 𝐼, 𝑓’(𝑥) ≤ 0.

Ainsi, une fonction croissante voit sa variable dépendante varier dans le même sens que sa variable indépendante.
Pour une fonction décroissante, elle varie en sens contraire.

Lorsqu’une fonction est (strictement) croissante ou décroissante sur un intervalle 𝐼, on dit que cette fonction est
monotone sur 𝐼. Étudier le sens de variation d’une fonction, c’est en étudier sa monotonie.

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie par :


𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1

La dérivée de la fonction 𝑓 est :

𝑓 (𝑥) = 2𝑥 + 2

Puis nous cherchons le signe de cette dérivée :

𝑓 (𝑥) ≥ 0 ⇔ 2𝑥 + 2 ≥ 0 ⇔ 2𝑥 ≥ −2 ⇔ 𝑥 ≥ −1

Ainsi, la dérivée est positive, donc la fonction est croissante sur l’intervalle [−1; +∞[. De même, la dérivée est
négative, donc la fonction est décroissante sur l’intervalle ]−∞; −1].

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie par :

𝑥 3𝑥
𝑓(𝑥) = + − 4𝑥 + 2
3 2

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La dérivée de la fonction 𝑓 est :

𝑓 (𝑥) = 𝑥 + 3𝑥 − 4

Puis nous cherchons le signe de cette dérivée :

𝑓 (𝑥) ≥ 0 ⇔ 𝑥 + 3𝑥 − 4 ≥ 0 ⇔ (𝑥 + 4)(𝑥 − 1) ≥ 0

Le trinôme est du signe de 𝑎 = 1 > 0 à l’extérieur de ses racines et du signe de −𝑎 = −2 < 0 entre ses racines.

Ainsi, la dérivée est positive, donc la fonction est croissante sur l’intervalle ]−∞; −4] ∪ [1; +∞[. De même, la
dérivée est négative, donc la fonction est décroissante sur l’intervalle [−4; 1].

3. OPTIMISATION DES FONCTIONS RÉELLES D’UNE VARIABLE RÉELLE

La dérivée première d’une fonction nous permet de localiser une valeur extrême. La dérivée seconde de la
fonction nous offre des informations sur la courbure de la fonction (convexité et concavité) et sur la nature des
valeurs extrêmes (maximum ou minimum).

3.1. LA DÉRIVÉE SECONDE

Si 𝑓 est une fonction dérivable, sa dérivée 𝑓’ peut, à son tour, avoir une dérivée (𝑓’)’ = 𝑓’’. Cette nouvelle fonction
𝑓’’ est appelée la dérivée seconde de 𝑓 parce qu’elle est la dérivée de la dérivée de 𝑓.

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie sur l’ensemble des réels ℝ par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1. La dérivée première 𝑓’ et la dérivée
seconde 𝑓 de la fonction 𝑓 s’écrivent respectivement :

𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2𝑥 + 2 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2

3.2. LE DÉVELOPPEMENT LIMITÉ À L’ORDRE 2

Nous avons vu que la différentielle pouvait s’interpréter comme une approximation affine locale d’une fonction. Le
développement limité à l’ordre 2 permet d’approcher une fonction localement par un trinôme, un polynôme de
degré 2.

Cette approximation, le développement limité à l’ordre 2, permet de ramener l’étude de la fonction à celle d’un
polynôme dont les propriétés sont en général bien plus aisées.

À retenir.

Si 𝑓 est une fonction deux fois dérivable sur un intervalle 𝐽, l’expression suivante est appelée développement
limité à l’ordre 2 de la fonction 𝑓 en 𝑎. On le note 𝐷𝐿 (𝑎).

1
𝑓(𝑥) ≈ 𝑓(𝑎) + 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) + × 𝑓 (𝑎)(𝑥 − 𝑎) (1)
2

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Nous retrouverons également le 𝐷𝐿 (𝑎) sous la forme :


𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + ℎ𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑎) (2)
2

Le développement limité à l’ordre 2 de la fonction 𝑓 au point d’abscisse 𝑎 permet de trouver les valeurs
approchées de la fonction 𝑓 au voisinage du point 𝑥 = 𝑎.

Il permet également de tracer une courbe 𝑦 = 𝑎𝑥 + 𝑏𝑥 + 𝑐 qui approxime la courbe représentative de la fonction
𝑓 au voisinage du point d’abscisse 𝑥 = 𝑎 par un trinôme.

Par exemple.

Voici quelques 𝐷𝐿 (0) obtenus avec la formule ci-dessus …

𝑥
𝑒 ≈1+𝑥+
2

𝑥
𝑙𝑛(1 + 𝑥) ≈ 𝑥 −
2

𝑥
(1 + 𝑥) ≈ 𝛼𝑥 + 𝛼(𝛼 − 1)
2
1
≈ 1−𝑥+𝑥
1+𝑥

𝑥 𝑥
√1 + 𝑥 ≈ 1 + −
2 8

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie sur l’ensemble des réels par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 𝑥. La dérivée première et la dérivée
seconde de la fonction 𝑓 s’écrivent :

𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 𝑥 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 3𝑥 + 4𝑥 + 1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 6𝑥 + 4

Pour écrire le DL2 de la fonction 𝑓 au point d’abscisse 𝑎 = 1, on calcule…

𝑓(1) = 4 ⇒ 𝑓 (1) = 8 ⇒ 𝑓 (1) = 10

Puis on écrit la formule (2) en substituant 𝑥 par 1…

ℎ ℎ
𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + ℎ𝑓’(𝑎) + 𝑓 (𝑎) ⇒ 𝑓(1 + ℎ) ≈ 𝑓(1) + ℎ𝑓’(1) + 𝑓 (1)
2 2


𝑓(1 + ℎ) ≈ 4 + ℎ × 8 + × 10 = 4 + 8ℎ + 5ℎ
2

Le développement limité à l’ordre 2 de la fonction 𝑓 en 𝑎 = 1 s'écrit :

𝑓(1 + ℎ) ≈ 4 + 8ℎ + 5ℎ

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Par exemple, pour trouver une approximation de la valeur de la fonction 𝑓 en 𝑏 = 1,05, on effectue le calcul
suivant…
𝑓(1,05) = 𝑓(1 + 0,05) ≈ 4 + 8 × 0,05 + 5 × 0,05 = 4 + 0,4 + 0,0125 = 4,4125

La « vraie valeur » trouvée à la calculatrice est 𝑓(1,05) = 4,412625.

On peut également utiliser la première formule du 𝐷𝐿 (1).

1
(1) ⇔ 𝑓(𝑥) ≈ 𝑓(1) + 𝑓 (1)(𝑥 − 1) + × 𝑓 (1)(𝑥 − 1)
2
1
𝑓(𝑥) ≈ 4 + 8 × (𝑥 − 1) + × 10 × (𝑥 − 1) = 4 + 8𝑥 − 8 + 5(𝑥 − 1)
2

𝑓(𝑥) ≈ 4 + 8𝑥 − 8 + 5(𝑥 − 2𝑥 + 1) = 5𝑥 − 2𝑥 + 1

Cette expression nous permet d’approximer la fonction 𝑓, au voisinage de 𝑥 = 1, par un trinôme.

La fonction 𝑓, son approximation affine et son approximation par un trinôme

Nous retrouvons les développements limités à l’ordre 1 (bleu- droite) puis à l’ordre 2 (rouge-trinôme) ainsi que la
courbe représentative de la fonction 𝑓 (vert) sur le graphe ci-dessus.

3.3. COURBURE D’UNE FONCTION

Soit 𝑓 une fonction dérivable sur un intervalle 𝐼. La fonction 𝑓 est convexe sur 𝐼 si sa courbe représentative est
située au-dessus de ses tangentes. La fonction 𝑓 est concave sur 𝐼 si sa courbe représentative est située au-dessous
de ses tangentes.

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Il existe différents moyens de caractériser la concavité/convexité d’une fonction mais c’est le signe de la dérivée
seconde qui s’avère le plus pratique.

Lorsque la dérivée seconde est positive, 𝑓’’(𝑥) > 0, la fonction 𝑓’(𝑥) donc la pente de la tangente est croissante.
(Figure de gauche) De gauche à droite, les pentes des tangentes sont de plus en plus fortes. Une telle courbe est
dite convexe.

Lorsque la dérivée seconde est négative, 𝑓’’(𝑥) < 0, la fonction 𝑓’(𝑥) donc la pente de la tangente est décroissante.
(Figure de droite) De gauche à droite, les pentes des tangentes sont de plus en plus faibles. Une telle courbe est
dite concave.

À retenir.

La fonction 𝑓 est convexe sur un intervalle 𝐼 si sa dérivée 𝑓’ est croissante sur 𝐼, soit 𝑓’’(𝑥) > 0 sur cet intervalle.

La fonction 𝑓 est concave sur un intervalle 𝐼 si sa dérivée 𝑓’ est décroissante sur 𝐼, soit 𝑓’’(𝑥) < 0 sur cet intervalle.

Par exemple.

Soit la fonction 𝑓 définie sur l’ensemble des réels par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1. La dérivée première et la dérivée
seconde de la fonction 𝑓 s’écrivent :

𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2𝑥 + 2 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2

La dérivée seconde de la fonction 𝑓 est strictement positive. La fonction est convexe sur l’ensemble des réels.

En microéconomie, la fonction coût total de la production est convexe. On suppose l’apparition de déséconomie
d’échelle à un certain stade de la production. Chaque unité produite coûte de plus en plus cher à produire.

Les fonctions concaves traduisent un phénomène croissant à un rythme de moins en moins soutenu. En
microéconomie du consommateur, la loi d’utilité marginale décroissante implique que la fonction d’utilité totale
est concave.

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3.4. OPTIMISATION

Une des questions que l’on se pose lorsqu’on analyse une fonction est de savoir pour quelles valeurs de 𝑥 les
valeurs atteintes par la fonction (la variable 𝑦) sont extrêmes, c’est-à-dire atteigne des valeurs minimales ou
valeurs maximales.

Une fonction 𝑓 atteint un maximum global sur 𝐼 en 𝑐 ∈ 𝐼 lorsque, ∀𝑥 ∈ 𝐽, 𝑓(𝑐) ≥ 𝑓(𝑥). Le nombre 𝑓(𝑐) est appelé
maximum global de 𝑓.

Une fonction 𝑓 atteint un minimum global sur 𝐼 en 𝑐 ∈ 𝐼 lorsque, ∀𝑥 ∈ 𝐽, 𝑓(𝑐) ≤ 𝑓(𝑥). Le nombre 𝑓(𝑐) est appelé
maximum global de 𝑓.

On dit que 𝑓 admet un maximum (respectivement minimum) local sur I en 𝑐 ∈ 𝐼 lorsqu’il existe un 𝜂 > 0 tel que :

∀𝑥 ∈ ]𝑐 − 𝜂; 𝑐 + 𝜂[ ∩ 𝐼, 𝑓(𝑥) ≤ 𝑓(𝑐) (respectivement , 𝑓(𝑥) ≥ 𝑓(𝑐)).

Lorsqu’on cherche la nature d’une valeur extrême, on suit toujours deux étapes : On applique la condition du
premier ordre ou CPO qui nous donne le ou les points critiques (points candidats à être des valeurs extrêmes) de
la fonction 𝑓. C’est en ces points que la fonction est susceptible d’atteindre une valeur extrême. On applique
ensuite la condition du second ordre ou CSO pour déterminer la nature de cette valeur extrême (maximum ou
minimum).

3.4.1. LA CONDITION DU PREMIER ORDRE OU CPO

À retenir.

La condition nécessaire du premier ordre (CPO) s’énonce ainsi : si une fonction 𝑓 définie et dérivable sur un
intervalle 𝐼 présente un extremum local (maximum local ou un minimum local) en un point 𝑐 de l’intervalle 𝐼 et si
𝑓’(𝑐) existe, alors 𝑓’(𝑐) = 0.

Tout point 𝑐 tel que 𝑓’(𝑐) = 0 est appelé point critique, stationnaire ou candidat.

Par exemple.

Déterminer les valeurs extrêmes de la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = 2𝑥 − + 1.

On commence par calculer les dérivées première de la fonction 𝑓

8𝑥
𝑓(𝑥) = 2𝑥 − +1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 8𝑥 − 8𝑥 = 8𝑥 (𝑥 − 1)
3

Un produit de facteurs est nul si et seulement si l’un au moins des facteurs est égal à 0.

La dérivée première s’annule pour …

𝑓 (𝑥) = 8𝑥 (𝑥 − 1) = 0 ⇔ 𝑥 = 0 et 𝑥 = 1

Les deux points candidats susceptibles d’être des valeurs extrêmes sont les points 𝐴 et 𝐵 d’abscisses respectives
𝑥 = 0 et 𝑥 = 1. Autrement dit, ce sont les points 𝐴 et 𝐵, de coordonnées 𝐴(0; 1) et 𝐵 1; .

Pierre-Alain GUILLO - Enseignant Chercheur - Faculté des Sciences Économiques - Université de Rennes
Licence 1 Économie et Gestion - Semestre 1 - Mathématiques 1 - Chapitre 1. La dérivation, la suite
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La fonction 𝑓, sa dérivée 𝑓’ et les deux points critiques 𝐴 et 𝐵

3.3.2. LA CONDITION DU SECOND ORDRE OU CSO

À retenir.

La condition suffisante du second ordre s’énonce ainsi : si une fonction 𝑓 est deux fois dérivable sur un intervalle 𝐼
et 𝑐 un point critique appartenant à l’intervalle 𝐼 (c’est-à-dire 𝑓’(𝑐) = 0), alors :

- si 𝑓’ (𝑐) > 0, alors 𝑓 présente, en 𝑐, un minimum local,


- si 𝑓’ (𝑐) < 0, alors 𝑓 présente, en 𝑐, un maximum local.

Par exemple.

Déterminer la nature des valeurs extrêmes de la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = 2𝑥 − + 1.

On commence par calculer les dérivées première et seconde de la fonction 𝑓.

8𝑥
𝑓(𝑥) = 2𝑥 − +1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 8𝑥 − 8𝑥 = 8𝑥 (𝑥 − 1) ⇒ 𝑓 (𝑥) = 24𝑥 − 16𝑥
3

Les deux points candidats sont les points 𝐴(0; 1) et 𝐵 1; .

𝑓 (𝑥) = 24𝑥 − 16𝑥 = 8𝑥(3𝑥 − 2)

Nous appliquons la CSO aux deux points 𝐴 et 𝐵.

Au point 𝐵 1; ,
𝑓 (1) = 24 × 1 − 16 × 1 = 24 − 16 = 8 > 0

La fonction 𝑓 est localement convexe au point 𝐵 d’abscisse 𝑥 = 1. Elle présente, au point 𝐵 1; un minimum
local.

Au point 𝐴(0; 1),

𝑓 (0) = 24 × 0 − 16 × 0 = 0

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En revanche le point d’abscisse 𝑥 = 0 est un point d’inflexion car en ce point, la dérivée seconde s’annule en
changeant de signe.

La fonction 𝑓et ses deux valeurs extrêmes aux points 𝐴 et 𝐵

Pour un lecteur averti…

Reprenons l’expression du développement limité à l’ordre 2 d’une fonction 𝑓 en un point 𝑎. Nous supposons que
le point d’abscisse 𝑥 = 𝑎 est un point critique . Il s’écrit :


𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + 𝒉𝒇 (𝒂) + 𝑓′′(𝑎)
2

La CPO nous dit que la dérivée de la fonction est nulle au point 𝑎 (c’est-à-dire 𝑓 (𝑎) = 0). La formule ci-dessus
s’écrit alors :

𝑓(𝑎 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑎) + 𝑓′′(𝑎)
2

Cette expression nous dit que la valeur de la fonction 𝑓 au point d’abscisse 𝑎 + ℎ sera supérieure à celle de la
fonction au point d’abscisse 𝑎 si la dérivée seconde est strictement positive. En quittant le point d’abscisse 𝑎, on
« remonte ». On était donc sur un minimum. De même, la valeur de la fonction au point d’abscisse 𝑎 sera inférieure
à celle de la fonction au point d’abscisse 𝑎 si la dérivée seconde est strictement négative. En quittant le point
d’abscisse 𝑎, on « descend ». On était sur un maximum

Considérons la fonction 𝑓 définie sur l’ensemble des réels par 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1. Les dérivées première et
seconde de la fonction 𝑓 s’écrivent :

𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2𝑥 + 1 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2𝑥 + 2 ⇒ 𝑓 (𝑥) = 2

La dérivée première s’annule pour 𝑥 = −1. Et puisque la dérivée seconde de la fonction 𝑓 est strictement positive,
la fonction 𝑓 est convexe. La fonction 𝑓 atteint son minimum au point d’abscisse 𝑥 = −1 et 𝑓(−1) = 0 !

Pierre-Alain GUILLO - Enseignant Chercheur - Faculté des Sciences Économiques - Université de Rennes
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