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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE.

Ministère De L`Enseignement Supérieur Et La Recherche Scientifique.

Université : HADJ LAKHDER- Batna1.

Institut d’architecture et d’urbanisme.


Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master 2 en architecture.

Option : habitat et paysage.

Thème
La maquette physique outil de valorisation
d’image paysagère d’un quartier d’habitations
individuelles (Villas).
(Cas d’étude Cité El Moudjahidin Ain Touta)

Réalisé par : Encadrée par:

Djebara Meriem. Dr B. Aichour.

Les jurés :

Dr : ElAMRI KABOUCHE BRAHMIA SAIDANI

ANNEE UNIVERSITAIRE 2015-2016


Je remercie avant tout DIEU tout puissant ; qui m’a donné la force ; la
volonté et le courage pour achever ce travail. Je tiens à exprimer mon
profond respect à mon encadreur Dr B. Achour, pour le partage de sa riche
expérience, pour le regard critique et constrictif sur ce travail et la qualité
de son encadrement ; les orientations et les encouragements qu’il n’a cessé
de me prodiguer et pour l’intérêt qu’il porté à mon travail et la confiance
dont il a toujours fait preuve à mon égard.
Mes remerciements s’adressent aussi à ma chère mère pour leur confiance
et leur encouragement, mon père, à mes sœurs : sara, samira, mes frères
wassim, chamssou, lamine.
Finalement à mes copines : meriem, imen, bouthaina, sara, pissa, et tous
mes collègues de promotion Master 2, 2015/2016, et à tous ceux qui m’ont
aidé de près ou de loin à l’élaboration de cette thèse.
Listes des figures :
N° Titre Page
Figure n° 1 Projet d’aménagement d’un verger, Albert Pedrero, étudiant en 14
architecture. Maquette en carton plume et acrylique réalisée par
Maquet-barna (échelle 1:200), 2003. Elle indique
l’emplacement des constructions et de la piscine par rapport aux
arbres existants.
Figure n° 2 maquette d’architecture. 14
Figure n° 3 maquette d’espace intérieure. 15
Figure n° 4 maquette détail. 15
Figure n° 5 Distribution expérimentée par l’acquéreur d’un logement, 19
reproduite dans la fiche descriptive « “Les Marelles ”une
expérience d’appartements“ à la demande” », publiée en
décembre1976
Figure n° 6 L’opération « Les Marelles » au Val d’Yerres après 20
l’achèvement de la première phase (DAF, CAPA, Archives
Maurios).
Figure n° 7 Travail du sol du palais de Justice. 21
Figure n° 8 Figurer sans représenter. 22
Figure n° 9 Maquettes coupe et plan de projets(Carton). 23
Figure n° 10 La Cité de la musique à La Villette. 24
Figure n° 11 La maison Ball-Eastaway à Sydney. 24
Figure n° 12 Maquette poly funiculaire de Gaudi qu’il va sculpter petit à 25
petit pour développer son projet.
Figure n° 13 Maquette du Walker art center, Herzog et Deumeron. 27
Figure n° 14 Maquettes de la maison Louis Carré. 28
Figure n° 15 Maquettes figures de la bibliothèque universitaire. 29
Figure n° 16 Les maquettes d’étude au cours du projet. 30
Figure n° 17 La maquette de rendu - Espaces de la bibliothèque et jardin. 30
Figure n° 18 Essai de lumière sur l’espace central de circulation. 30
Figure n° 19 Essai de lumière sur la galerie d’entrée. 31
Figure n° 20 Façade de l’école à Rudrapur en Inde. 31
Figure n° 21 Participation de l’architecte aux finitions. 31
Figure n° 22 Transport des matériaux avec des bœufs. 32
Figure n° 23 la continuité de l’espace bâti. 42
Figure n° 24 ensoleillement. 42
Figure n° 25 ensoleillement. 43
Figure n° 26 hauteur des constructions. 43
Figure n° 27 hauteur des constructions. 45
Figure n° 28 jardins et planifications. 45
Figure n° 29 jardins et planifications. 46
Figure n° 30 ouvertures en limite. 47
Figure n° 31 ouvertures en limite. 48
Figure n° 32 implantation en limite. 48
Figure n° 33 orientation des toitures. 49
Figure n° 35 ouvertures. 50
Figure n° 36 implantation en limite. 50
Figure n° 36 implantation en limite. 51
Figure n° 38 esquisse de Frank Gehry. 70
Figure n° 39 volume de Frank Gehry. 70
Figure n° 40 esquisse de fonctionnement des volumes. 71
Figure n° 41 la maquette de camp good time 75
Figure n° 42 schéma de cohérence urbaine da la ville da Ain Touta. 81
Figure n° 43 coupes topographiques. 90
Figure n° 44 trame bâti et non bâti. 91
Figure n° 45 mouvement de soleil. 92
Figure n° 46 entrée principale. 92
Figure n° 47 trame viaire. 93
Figure n° 48 façade urbaine. 94
Liste des cartes :
N° Titre page
Carte n°1 la situation de la ville d’Ain Touta dans sa région. 78
Carte n°2 carte d’Algérie. 79
Carte n°3 carte de Batna. 79
Carte n°4 des limites communales d’Ain Touta. 79
Carte n°5 les pentes d’Ain Touta 84
Carte n°6 de bâti et non bâti de la commune d’Ain Touta 84
Carte n°7 typologie da l’habitat. 86
Photo Titre Page
photo n°1 habitat collectif. 40
Photo n°2 habitat semi-collectif. 40
Photo n°3 habitat Individuel. 41
Photo n°4 paysage de plaine. 56
Photo n°5 paysage montagne. 57
Photo n°6 paysage littoraux. 57
Photo n°7 de F. Gehry. 68
Photo n°8 Guest House. 69
Photo n°9 vue aérienne sur « Guest house ». 72
Photo n°10 Louis Kahn. 72
Photo n°11 « maison Fisher ». 73
Photo n°12 façade de la « maison Fisher ». 74
Photo n°13 Vue arienne sur la ville d’Ain Touta 2015. 83
Photo n°14 Vue sur habitat individuel. 85
Photo n°15 habitat collectif. 85
Photo n°16 Rn N°3. 86
Photo n°17 Voie à l’intérieur. 86
Photo n°18 Voie de prolongement de la RN03. 87
Photo n°19 Voie à l’intérieur de la cité d’étude. 87
Photo n°20 Une placette dans le centre-ville 87
Photo n°21 Vue arienne sur la ville d’Ain Touta 2015. 88
Photo n°22 Habitat individuel. 89
Photo n°23 Terrain libre. 89
Photo n°24 Complexe sportif. 89
Photo n°25 Habitat individuel. 89
Photo n°26 vue sur plan de masse. 90
Photo n°27 vue sur quartier. 93
Photo n°28 vue sur quartier. 94
Photo n°29 façade urbaine de quartier. 95
Photo n°30 vue sur quartier. 95
Plan de travail.
I- Introduction générale.
II- Problématique.
III- Questions de recherche.
IV- Hypothèse de travail.
V- Objectifs.
VI- Motifs de choix.
VII- Méthodologie de travail.
VIII- Structure du mémoire.

Chapitre 1 : Essai de théorisation de la maquette.


A- Introduction.
1-1 Définition de la maquette.
1-2 Quelques rappels historiques de la maquette d’architecture.
1-3 Type de la maquette.
1-3-1Maquette de principe.
1-3-2 Maquette de paysage et de l’urbanisme.
1-3-3 Maquette d’architecture ou de bâtiment.
1-3-4 Maquette d’espace intérieur.
1-3-5 Maquette de détail.
1-4 Le rôle de la maquette.
1-5 La maquette préalable de la réalité.
1-6 La maquette outil de conception.
1-7 La maquette outil de présentation au service de l’idée et outil de convaincre.
1-7-1 La maquette intuition.
1-7-2 La maquette figure.
1-7-3 La maquette d’étude.
1-7-4 La maquette «rendu».
1-7-5 La maquette structure.
1-7-6 Matériaux.
1-7-7 La maquette et l’étude du projet.
1-7-8 La maquette : un projet en soi.
1-7-9 Stratégies de communication.
1-8 La maquette d’architecture vs l’image visuelle.
1-9 La maquette comme laboratoire : Evolution de la maquette avec les différentes étapes du
projet.
1-10 La maquette pédagogique et l'éducation au patrimoine.
B- Conclusion.

Chapitre 2 : Habitat, maquette et paysage.


2-1 Habitat :
A- Introduction.
2-1-1 Définition de l’habitat.
2-1-2 L’habitat au fil de temps.
2-1-3 Type d’habitat.
2-1-3-1 Habitat collectif.
2-1-3-2 Habitat semi-collectif.
2-1-3-3 Habitat individuel.
2-1-4 Définition de villa.
2-1-5 Règlements adaptés aux villas.
2-1-5-2 Continuité des espaces bâtis.
2-1-5-3 Ensoleillement.
2-1-5-3 Espace collectif.
2-1-5-4 Hauteur des constructions.
2-1-5-5 Jardins et plantations.
2-1-5-6 Limites séparatives.
2-1-5-6-1 Ouvertures en limite.
2-1-5-6-1 Implantation en limite.
2-1-5-7 Orientation des toitures.
2-1-5-8 ouvertures.
B- Concluions.
2-2 Maquette et Paysage :
A- Introduction
2-2-1 Définition de paysage
2-2-2 Histoire et théorie
2-2-3 La conception du paysage : entre art et science
2-2-3-1 L’art du paysage.
2-2-3-2 Les sciences du paysage.
2-2-4 Type de paysage.
2-2-4-1 Les paysages de plaine.
2-2-4-2 Les paysages de montagnes.
2-2-4-4 Les paysages littoraux.
2-2-5-4 Paysage urbain.
2-2-5 Le paysage comme outil de l’aménagement du territoire
2-2-6 Utilisation de la maquette dans le projet de paysage à travers des entretiens.
2-2-6-2 Analyse des entretiens.
2-2-7 Intérêt de l’outil par rapport au paysage.
B- Conclusion

Chapitre 3 : Analogique.
A- Introduction.
3-1 Utilisation de la maquette dans le projet architectural.
3-1-1 Frank O. Gehry.
3-1-1-1 Fiche technique.
3-1-1-2 La maquette pour Frank Gehry.
3-1-1-3 Winton Guest House Frank Gehry.
3-1-2 louis Kahn.
3-1-1-1 fiche technique.
3-1-1-2 La maison Fisher Louis Kahn
3-2 La question d’échelle.
B- Conclusion.

Chapitre 4 : analytique

A- Introduction.
4-1 Fiche technique.
4-2 La situation géographique.
4-3 Historique et mutation urbaine de la ville Ain Touta.
4-4 Milieu physique et naturel.
4-4-1 Les données climatiques.
4-4-2 La température de l’air.
4-4-3 Précipitation.
4-4-4 Les vents dominants.
4-4-5 Les reliefs et hydrographie.
4-4-6 La trame bâtie et non bâtie.
4-4-7 Typologie de l’habitat.
4-4-8 Les voiries.
4-4-9 Les espaces verts.
4-5 Analyse de cas d’étude Cité El Moudjahidine.
4-5-1 Site et situation.
4-5-2 Le plan d’aménagement.
4-5-3 Coupe topographique.
4-5-4 Le tissu urbain.
4-5-5 Le bâti et non bâti.
4-5-6 Ensoleillement.
4-5-7 Orientation.
4-5-8 La voirie.
4-5-8-1 La voie mécanique.
4-5-8-2 La voie piétonne.
4-5-9 La façade urbaine.
4-5-10 Le paysage urbain.
4-5-11 Le contour.
4-5-12 Le mobilier urbain.
4-5-13 L’espace libre.

Conclusion générale.
Bibliographie.
Annexe.
Résumés.
Introduction
Introduction

I- Introduction:
“As an art, architecture is more than satisfying the purely functional requirements of a building
program...the arrangement and ordering of forms and spaces also determine how architecture might
promote endeavors, elicit responses, and communicate meaning.”1
"Comme un art, l'architecture est plus que satisfaisant aux exigences purement fonctionnelles d'un
programme de construction ... l'arrangement et l'ordre des formes et des espaces déterminent
également la façon dont l'architecture pourrait favoriser les efforts, obtenir des réponses, et de
communiquer le sens."
De tout temps et en tout lieu l’être humain a toujours éprouvé des besoins : sécuritaires,
alimentaires… Pour satisfaire ces besoins il a commencé, tout d’abord, par construire des habitations
rudimentaires, depuis l’homme a évolué et a construit d’autres un peu plus évoluées. Afin de
répondre, aux exigences d’une vie sédentaire, de plus en plus complexe et sous l’effet de l’instinct de
permanence et de stabilité il a, depuis environ 12000 années, essayé d’améliorer son confort et de
construire un habitat qui dure dans l’espace et dans le temps. Le progrès technique et l’évolution des
matériaux de construction ont permis à ce type d’habitation de prendre au fil du temps plusieurs
formes.
En effet, il a toujours été en quête d’un espace de refuge, d’un lieu de repos et plus précisément,
d’une forme bâtie qui soit le reflet de son identité et réponde au mieux à ses besoins
psychologiques ainsi que physiologiques.
La multiplicité et la diversité qu’a pu présenter l’évolution de l’Homme depuis son lointain passé
n’a jamais été une limite : il a toujours tenté de conserver une relation dynamique entre l’intérieur et
l’extérieur de son abri, de son refuge, afin de garantir la qualité la plus parfaite de son
espace de vie et afin de lui donner un sens. Le plus souvent, ce dynamisme se reflète par la mise en
œuvre d’un espace extérieur « intermédiaire » ou « transitoire » entre la partie close de l’habitat et
paysage.
Cependant, le rôle de l’architecte intervient sur la construction, la réhabilitation, l'adaptation aux
paysages, des édifices à usage d'habitations, professionnels, industriels, commerciales, etc. Son
concours est obligatoire pour l'établissement du projet architectural faisant l'objet d'une demande de
permis de construire.
L’architecte (maitre d’œuvre) est chargé par le client, appelé maître d’ouvrage, de concevoir le
projet architectural, dans un contexte, l’architecte, l’architecte- paysagiste, utilisent un certain nombre
de techniques et de modes de représentations : dessin, schéma ; esquisses, croquis perspectives,
coupes, élévations, axonométries, blocs diagrammes, plans maquettes, photographies, vidéos,
informatiques etc… Ces médias sont réductibles simplifiables à quatre grands types : représentations
textuelles, graphiques, spatiales et cinématographiques.
Ces différentes formes de représentation sont des produits et outils historiques correspondant à
différentes manières de penser l’architecture et le paysage à différentes façons de les construire.
Saisies d’ensemble ou de détail, le mode de représentation est choisi pour sa capacité à montrer le
projet sous tous ses angles, c’est ce choix, cette utilisation personnelle des outils qui, au cours de son
élaboration, donne un sens au projet.

1
Francis D. K. "Frank" Ching (née1943) est un architecte et un écrivain et de design graphique.

1
Introduction

La maquette c’est l’un des outils de représentation de l’habitat et du paysage, elle est l’image de la
réalité abstraite d’une échelle réduite. Elle permet de visualiser l’espace future. C’est un outil de
travail pour tester les idées ou encore les projets directement en 2D, et en 3D (volumes).
Cet outil est connu depuis l’antiquité dans un but essentiellement religieux, les architectes
réalisaient des ex. voto, modèles réduits très simplifiés (maison, temples, tombeaux). en 1509 l’Italie
est influencée par l’usage de maquettes, qui a joué un rôle non négligeable dans la pratique
architecturale. 1567 le théoricien Philibert de l’orme montre utilité des modèles que ce soit pour
présenter un bâtiment ou un détail (vestibules, portiques ou escaliers).En 1664, dans le projet de la
colonnade orientale les maquettes ont été utilisées comme moyen d’information pour permettre au
public d’accéder au débat suscitait par les grandes commandes et faire connaître les décisions prises
par le pouvoir. Le perfectionnement de la maquette va de pair avec le développement d’une
cartographie précise de tous les points du territoire du royaume. En 1793 en distingue trois sortes de
maquettes : la maquette générale de petit format dont on reconnaît les limites, le modèle à la grandeur
préféré au modèle réduit et enfin le modèle de détail architectonique ou décoratif permettant de juger
l’objet architectural. Au début du 19ème siècle, dans le contexte de la création de l’École des beaux-
arts, manifestement établie par une décision de Louis-Philippe en date du 4 août 1819, l’École des
beaux-arts existe de fait depuis la Révolution, laquelle annula les anciennes académies royales,
l’académie de peinture et de sculpture et celle d’architecture, créées sous la royauté de Louis XIV.
La perspective s’impose comme un outil majeur de conception et de représentation architecturale.
Cette dimension pittoresque, qui prend son essor dès le milieu du 18ème siècle, apparaît notamment
dans les publications de Percier et Fontaine et des élèves de Charles Percier. Elle correspond – suivant
l’expression de David van Zanten – à une pratique du projet qui vise à construire un dispositif spatial
pour produire un effet conçu en fonction du point de vue de l’observateur, car la vue est la preuve du
plan.
A partir du XIX e siècle, avec les progrès de la figuration graphique, l’usage de la maquette
régresse. Seule persiste sa fonction didactique et ostentatoire.
Pour certains, comme Charles Percier, elle est dangereuse car « elle en dit trop aux bourgeois et pas
assez aux gens de métier». Le modèle entre au musée et devient support d’enseignement lors de la
création, à l’initiative d’Anatole de Baudot, des collections de maquettes du musée des
monuments français qui ont pour vocation, à partir de 1900,d’illustrer l’histoire de
l’architecture française et d’offrir une approche typologique grâce à de grands modèles en
plâtre. Dans cette tradition, commandée entre 2004 et 2007, une centaine de maquettes, couvrant
les XIX et XX e siècles, viennent ponctuer le parcours de la galerie de l’architecture moderne
et contemporaine de la nouvelle Cité de l’architecture.
Au 21ème siècle on présente un projet peut être volumique ou virtuelle, avec un modèle graphique
numérique en 2 dimensions ou en perspective, maquette numérique. Car la maquette en images de
synthèse, faisant appel à la conception assistée par ordinateur (CAO), permet de visualiser l’intérieur
des bâtiments et de s'y déplacer. L’avantage en est la représentation de ce que voit l’œil, à l’intérieur
et à l’extérieur, avec une illusion des perspectives réelles, de même que les conditions d'éclairage,
selon l'heure, voir le climat. La confection d’une maquette numérique demande de gros moyens elle
peut être plus longue à réaliser qu’une maquette traditionnelle s'il s'agit de recréer un bâtiment ou un
paysage. Dans nos jours, il y a une absence de maquette dans la présentation du projet architectural.
Elle est remplacée par l’image visuelle et les perceptives, cette absence est augmentée par l’évolution
technologique de l’outil informatique.

2
Introduction

Mais la maquette physique reste encore d’actualité pour les grandes commandes publiques et
les grands projets d’architecture et d’urbanisme.

II- Problématique :
Dans les projets d’architecture et d’urbanisme la maquette est un outil de conception, elle nous
confronte à un côté charnel et physique, où l’on est en prise directe avec la matière, les textures et les
couleurs, où l’on agit sur elle avec nos mains et avec des outils. Cet aspect artisanal confère une
relation particulière à l’objet que l’on crée. La couleur dans la maquette est déterminée par ses
variables sensorielles spécifiques (teinte, saturation, valeur…) elle est également distribuée et
composée selon des opérations portant sur des variables spatiales (position, direction, dimension).
Elle expose une forme, que l’on saisit dans un parcours perceptif qui est de fait le contenu pictural
même de l’œuvre.
Dans l’idée de la maquette comme champ d’étude de matériaux, récemment les architectes Herzog
& De Meuron ont inventé pour l’exposition de leurs 25 ans de travaux au musée Schaulager à Bâle,
des «sweetdreams», une sorte de maquette de paysages fantastiques, avec des pics de plastique rouge
flamboyant, fabriqués à partir d’un alliage de sucre fondu.
Jacques Herzog prétend d’ailleurs : qu’ «une architecture qui se limite à l’expérience visuelle est
une architecture morte.»
En Algérie le besoin de fabriquer une maquette est dû à la non concordance entre le projet
dessiné , sa construction réelle et à la nécessité d’avoir un modèle de reproduction.
La maquette est la solution pour avoir un modèle réel du projet pour le tester et vérifier les mesures
en relation aux proportions spatiales, mais la maquette n’est pas seulement faite pour être appréciée
visuellement, elle a d’autres champs d’utilisation. De nos jours, ce n’est plus la crainte d’une erreur
de mise en œuvre qui pousse les architectes à utiliser la maquette mais plutôt une volonté d’explorer
des possibilités en trois dimensions en ayant une relation physique avec le projet.
La création d’une maquette fait partie du processus de conception architecturale et urbain. Elle
permet :
•De tester et vérifier des propositions de conception sur le terrain, sans recourir au logiciel 3D.
•D’exposer des choix retenus
•De tester des comportements complexes à simuler par ordinateur (réflexions lumineuses, ombres
portées, trainée aérodynamique ...). Cependant, la réalisation de modèles complexes ou forts détaillés
appartient au domaine du modélisme.
Cas d’étude : Notre cas d’étude Cité El Moudjahidine se caractérise par une mauvaise qualité
paysagère, car les concepteurs n’ont pas pris en considération dans leur étude de conception et de
réalisation la 3ème dimension – la maquette-

3
Introduction

III- Questions de recherche.

1- Comment peut-on expliquer la mauvaise qualité paysagère de la Cité « El Moudjahidine » ?


2- Quelle est l’importance de la maquette dans la valorisation de l’image paysagère d’un quartier
d’habitation ?
3- Comment défendre un projet à partir de la maquette ?
4- A quoi sert la maquette dans la compréhension de plan paysager et l’augmentation de qualité
paysagère ?

IV- Hypothèse de travail :

1- L’absence de la maquette de conception


2- La maquette retient les éléments essentiels à la compréhension de la bonne représentation de
l’image paysagère.
3- La maquette illustre un propos sur l’évolution d’un quartier d’habitation par la présentation
d’une approche paysagère et architecturale.
4- La maquette joue un rôle primordial dans la lecture de l’espace et mettre en relief la qualité
d’un quartier.

V- Objectifs :
1- Comment utilise la maquette dans un projet d’étude paysagère.
2- Améliorer l’état actuel de quartier en partant de l’analyse de la maquette.
3- La maquette comme outil de conception et de présentation d’un projet.
4- La maquette physique comme modèle qui complète la maquette numérique.

VI- Motifs de choix :

En architecture, aujourd'hui, il n y a pas que la conception de projet qui fait l'architecture.


L’architecture touche beaucoup de domaines très divers comme par exemple je cite: le développement
durable; l'environnement...Cette élargissement du domaine nous emmène élargir les outils de travail
dans la recherche de conception architecturale. La maquette, comme instrument, souvent utilisée dans
le domaine de l’exposition d’objets juste pour montrer le produit fini à des personnes profanes mais
aujourd’hui avec notre travail de recherche sur la maquette nous pouvons déplacer son rôle
d’exposition un rôle plus large un rôle scientifique et de recherche dans l’élaboration de projets
d’architecture et même de projets d’urbanisme.

VII- Méthodologie de travail :


Il existe peu de travaux concernant ce sujet dans le monde et pas du tout en Algérie. Nous n’avons
pas trouvé à ce jour aucun article traitant du sujet particulier « maquette et paysage ». Nombre
d’articles concernant les projets de paysage utilisent des photos de maquette mais nul ouvrage

4
Introduction

théorique n’a été consacré, à notre connaissance, à la maquette, encore moins à la maquette de
paysage.

Les quelques réflexions existantes sur le thème de la maquette se trouvent dans le domaine de
l’architecture. Et le plus souvent ce sont des documents technique ; pas de réflexion générale.

Dans un premier temps nous ferons donc un travail de documentation et d’analyse classique, un
relevé de ces réflexions éparpillées. Et, puisque rien ou presque n’existe dans le domaine du paysage
nous essaierons de théoriser la maquette à partir de l’art en général et en particulier de la littérature.
Puis nous centrerons notre intérêt sur l’architecture, qui est historiquement, que ce soit justifié ou
non, le modèle de référence pour le paysage

Cette recherche tentera d’apporter des réponses aux questionnements émis, en adaptant une
démarche claire qui repose sur quatre chapitres dont les deux premiers chapitres seront consacrés au
cadre théorique portant sur les principaux éléments qui participent à la compréhension de la relation
entre la maquette, l’habitat et le paysage. Le premier chapitre : essai de théorisation de la maquette
s’attachera à définir la maquette, le rapport historique, ses spécificités, ses types, son rôle dans la
conception et dans la représentation, la maquette vs l’image visuelle, la maquette comme laboratoire
ainsi que la maquette pédagogique et l’éducation du patrimoine. Ce chapitre est nécessaire pour la
compréhension de la maquette et son rôle.

Le deuxième chapitre : l’habitat, la maquette et le paysage, consacré à un aperçu détaillé sur


l’habitat, la maquette et le paysage, définition de l’habitat, l’habitat au fil de temps, type d’habitat,
définition de villa, règlements adaptés aux villas, définition de paysage, histoire et théorie, la
conception du paysage : entre art et science, type de paysage, le paysage comme outil de
l’aménagement du territoire, utilisation de la maquette dans le projet de paysage à travers des
entretiens , analyse des entretiens, Intérêt de l’outil par rapport au paysage. Comme nous évoquerons
les caractéristiques de l’habitat et du paysage et la relation entre le paysage et la maquette. .
Ce travail de recueil et d’analyse sera éclairé dans le troisième chapitre : la partie analogique, par
une réflexion sur le lien entre maquette et conception à travers, notamment, les exemples de Frank O.
Ghery et Louis Kahn :

1- Tout en sachant que cet architecte Frank O. Ghery est exceptionnel par son génie et
l’importance qu’il donne à son travail de maquette : nous effectuerons un relevé systématique
de ses propos sur les maquettes que nous rapprocherons d’une analyse chronologique de
l’évolution croquis-maquette et de l’évolution des maquettes successives.
2- Louis Kahn construit son projet à partir de l’échelle architectural et construis des maquettes
pour voir l’effet de la lumière sur le projet, alors pour luis la maquette est un laboratoire.
3-
. Ce chapitre sera étoffé de quelques expériences étrangères menées au domaine.

Dans le quatrième chapitre : analyse de sa d’étude, on abordera le contexte d’étude et l’investigation


sur terrain, elle présente l’analyse du cas d’étude.

5
Introduction

IX- Structure du mémoire :

Nous avons structuré le présent mémoire de la manière suivante:


1- Introduction générale:
Elle comporte la présentation d'élément de la problématique dans le quelle nous exposons, les questions
de recherche, l’hypothèse de recherche, les objectifs de recherche, le motif de choix, ainsi que la structure
de mémoire.
2- La première partie:
Elle présente le cadre théorique et conceptuel de cette recherche, elle se compose des chapitres suivants:
Le premier chapitre : Essai de théorisation de la maquette sa définition, le rapport historique, ses
spécificités, ses types, son rôle dans la conception et dans la représentation, la maquette vs l’image visuelle,
la maquette comme laboratoire ainsi que la maquette pédagogique et l’éducation da patrimoine.
Le deuxième chapitre: concerne l’habitat, la maquette et paysage, en présente, définition de l’habitat,
l’habitat au fil de temps, type d’habitat, définition de villa, règlements adaptés aux villas, définition de
paysage, histoire et théorie, la conception du paysage : entre art et science, type de paysage, le paysage
comme outil de l’aménagement du territoire, utilité de la maquette dans le projet de paysage à travers des
entretiens , Guide de l’entretien et Commentaire, analyse des entretiens, Intérêt de l’outil par rapport au
paysage.
3- La deuxième partie: la partie analogique
Elle représente l’utilité de la maquette dans les projets architecturaux des architectes célèbres: Franck O.
Gehry et louis kahn.
La troisième partie: la partie analytique
Elle se concerne un travail d’analyse du cas d’étude « notre objet de recherche »et englobe les multiples
contraintes qui influent sur la qualité paysagère du cadre bâti.

6
Chapitre 1
Essai de théorisation de
la maquette.
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Chapitre 1 : Essai de théorisation de la maquette.

A-Introduction
1-1 Définition de la maquette.
1-2 Quelques rappels historiques de la maquette d’architecture.
1-3 Type de la maquette.
1-3-1 Maquette de principe.
1-3-2 Maquette de paysage et de l’urbanisme.
1-3-3 Maquette d’architecture ou de bâtiment.
1-3-4 Maquette d’espace intérieur.
1-3-5 Maquette de détail.
1-4 Le rôle de la maquette.
1-5 La maquette préalable de la réalité.
1-6 La maquette outil de conception.
1-7 La maquette outil de présentation au service de l’idée et outil de convaincre.
1-7-1La maquette intuition.
1-7-2La maquette figure.
1-7-3La maquette d’étude.
1-7-4La maquette «rendu».
1-7-5La maquette structure.
1-7-6Matériaux.
1-7-7Stratégies de communication.
1-7-8La maquette : un projet en soi.
1-7-9La maquette et l’étude du projet.
1-8 La maquette d’architecture vs l’image visuelle.
1-9 La maquette comme laboratoire : Evolution de la maquette avec les différentes
étapes du projet.
1-9 La maquette pédagogique et l'éducation au patrimoine.

B-Conclusion.

9
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

A-Introduction :
« Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais ». Dans la première action, la pensée vient avant l’acte.
Fabriquer une maquette est un acte conscient et réfléchi :
La maquette réagit à l’action de l’homme. Dans la deuxième action, la pensée vient après l’acte.
L’homme réagit par rapport à la maquette et à ce qu’elle représente. Ces deux modes d'action
sont possibles, ils concernent des types d'actions différentes, cela signifie qu'il existe des types de
maquettes différentes, qui n'ont pas le même usage et qui correspondent souvent à des étapes
différentes du processus de conception architecturale. Cependant, ces deux modes d'action peuvent
être simultanés lors du processus d'élaboration de la maquette.
1-1 Définition de la maquette :

« Maquette » : est une représentation le plus souvent réduite, d’un édifice ou d’une partie
d’édifice en volume. On donne le nom de plan-relief à la maquette d’une ville. »2

« Maquette » : est la représentation partielle ou complète d’un terrain, d’un objet, ou d’un
personnage. C’est un art important qui intéresse particulièrement les grandes sociétés, mais aussi les
personnes privées, qui en nécessitent pour des raisons souvent particulières.3

« Maquette » : Modèle, à l'échelle réduite, d'un ouvrage, d'un édifice ou d'un groupe d'édifices.4
« Maquette » : Considérée comme un ‘mini-chantier’ pour lequel il s’agit d’analyser et
retranscrire les plans de l’architecte, à des échelles variées. Mode le plus fidèle de représentation en
trois dimensions, les maquettes permettent de bien appréhender et montrer la volumétrie d’un projet.
C’est une façon de réagir rapidement et efficacement aux sujets posés. La maquette participe à la
valorisation du projet auprès du maître d’ouvrage.5

1-2 Quelques rappels historiques de la maquette d’architecture :


« … rien n’est plus capable d’instruire les esprits qui ne sont pas en état de deviner.»6

Comme en témoignent une lettre de Cicéron et des récits à propos du forum de César, la maquette
est un outil qui n’est pas tout à fait inconnu des architectes de l’Antiquité et de leurs commanditaires.
Parallèlement, et dans un but essentiellement religieux, sont réalisés des ex voto, modèles réduits
et souvent très simplifiés de maisons, parfois de temples et plus souvent de tombeaux.
A l’autre extrémité de la chaîne chronologique , l’archéologue d’aujourd’hui, travaillant sur les
ruines antiques, est bien souvent confronté à la question de l’opportunité de faire réaliser une
maquette rétrospective permettant de restituer un état antérieur.
Si le modèle apparaît plus courant à la Renaissance, le Moyen Age en connait cependant
l’usage avec les figures hiératiques de saints et de donateurs architecturophores où, par le
processus de la réduction, la représentation architecturale devient symbolique, image

2
Jean-Marie Pérouse de Montclos, Vocabulaire de l’architecture, Paris, Imprimerie nationale, 1972.
3
(LAROUSSE).
4
http://demaquettes.blogspot.com/2015/03/maquette-et-generalites.html.
5
http://www.wilmotte.com/fr/matieres/studio-maquette.
6
Jacques-François Blondel, L’Homme du monde éclairé par les arts, 1774.

10
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

concentrée, quintessence du monument offert à la divinité. Le Moyen Age semble avoir ignoré le
véritable modèle, copie à petite échelle, préfiguration du monument fait pour juger disproportions et
pour intéresser les fidèles et les donateurs au projet.
Il convient également de distinguer la maquette, du reliquaire ou de la châsse, ouvrages
architecturés purement décoratifs.
A la Renaissance, sous l’influence de l’Italie, l’usage des maquettes joue un rôle non négligeable
dans la pratique architecturale. François I er fait exécuter plusieurs projets pour Chambord
(1509). On connaît par un dessin la maquette de Dominique de Cortone qui figurait comme
menuisier et faiseur de châteaux parmi les artistes italiens ramenés en France par Charles VIII.
On peut aussi imaginer que la maquette, courante en Italie, a participé, tout comme les traités, à la
diffusion de l’architecture à l’antique. Ainsi Charles VIII découvre-t-il l’architecture moderne de
l’Italie grâce à une maquette de palais offerte par le cardinal Della Rovere, le futur pape Jules II.
Le théoricien Philibert De l’Orme dans le premier tome de son traité d’architecture (1567)
montre l’utilité des modèles que ce soit pour présenter l’ensemble d’un bâtiment ou une série
de détails comme vestibules, portiques ou escaliers. Cette pratique permet d’apprécier le talent
et les aptitudes techniques des architectes en jugeant de l’effet général et en permettant
d’évaluer la dépense.
Philibert De l’Orme indique cependant qu’il faut se garder du modèle « fardé […]enrichi de
peinture ou doré d’or moulu ou illustré de couleurs, ainsi que font ordinairement ceux qui veulent
tromper les hommes. » En ce sens ces recommandations sont inspirées certes par son expérience
professionnelle mais aussi par la connaissance du traité de l’Italien Alberti du milieu du XV e
siècle.
Le XVII e siècle perpétue cet usage et en consacre l’utilité, notamment pour le projet de la
colonnade orientale du Louvre en 1664. La démarche novatrice de Colbert entre alors dans
les mœurs. Elle utilise les modèles comme moyen d’information pour permettre au public
d’accéder au débat suscité par les grandes commandes et faire connaitre les décisions prises par le
pouvoir.
Le perfectionnement de la maquette au XVII e siècle va de pair avec le développement d’une
cartographie précise de tous les points du territoire du royaume.
«… une collection secrète dont nul dessin n’a circulé entre sa création et le XIX e siècle tout
simplement parce qu’elle appartenait au grand théâtre de la guerre. »
Bruno Fourtier, Philippe Prost, « La Paix des citadelles »7.
Si la collection des plans-reliefs, créée par Louis XIV sur proposition de Louvois, s’apparente par
la démarche à la création d’un cabinet de curiosités, sa vocation est bien militaire, celle d’assurer la
défense du territoire national, et correspond à l’apogée de la fortification bastionnée. Vers 1710 elle
passe des appartements royaux des Tuileries à la Grande Galerie du Louvre puis, en 1777, à
la Galerie de l’hôtel des Invalides. D’objets personnels soustraits aux regards, les plans-reliefs
montrés aux visiteurs étrangers, deviennent objets symboliques pour la parade et la dissuasion,

7
in Monuments Historiques n o 148.

11
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

puis acquièrent une semi publicité et un rôle de représentation, et enfin, de nos jours, un statut d’œuvre
d’art.
Exécutés à l'origine par les ingénieurs du roi, au fur et à mesure qu'ils procèdent à l'aménagement
des villes fortifiées, frontalières et maritimes, selon le système établi par Vauban, les plans-reliefs
constituent des outils de travail et de réflexion pour l'état-major royal, et servent aussi à convaincre
le roi du bien-fondé des dépenses à engager. Actualisés périodiquement pour garder leur valeur
stratégique, ils conservent cette vocation militaire jusqu'à la guerre de 1870, qui démontre,
avec les progrès de l’artillerie, l'inefficacité des places fortes.
« On ne peut pas se dispenser pour une exécution plus parfaite de faire des modèles outre les dessins.
»8
Au XVIII e siècle, l’Académie est le lieu du débat architectural mais aussi celui de la formation,
et sa collection de maquettes, qui subsistera jusqu’à la Révolution, fait partie du matériel
pédagogique et reçoit de nombreux enrichissements.
Malgré les progrès du dessin perspectif, la réalisation de modèles apparaît encore indispensable.
On distingue trois sortes de maquettes : la maquette générale de petit format dont on reconnaît les
limites, le modèle à la grandeur préféré au modèle réduit et enfin le modèle de détail architectonique
ou décoratif permettant de juger de l’effet. En 1793 l’architecture s’expose au Salon à côté des
dessins.
Les archives et les objets conservés indiquent, qu’en France, comme en Italie, les modèles sont
réalisés en bois. En France, au XVIII e siècle, tous les édifices importants font l’objet d’une
maquette générale si bien que les témoignages sont assez abondants. Les modèles sont en
bois de tilleul, de cormier ou de noyer, en carton ou en talc de Montmartre obtenu à partir
du gypse. Le bois a certes permis une meilleure conservation, mais il semble que le talc est plus
souvent choisi pour ses qualités esthétiques et son rendu évoquant la pierre.
A partir du XIX e siècle, avec les progrès de la figuration graphique, l’usage de la maquette
régresse. Seule persiste sa fonction didactique et ostentatoire. Pour certains, comme Charles
Percier, elle est dangereuse car « elle en dit trop aux bourgeois et pas assez aux gens de métier. »
Le modèle entre au musée et devient support d’enseignement lors de la création, à l’initiative
d’Anatole de Baudot, des collections de maquettes du musée des monuments français qui ont
pour vocation, à partir de 1900,d’illustrer l’histoire de l’architecture française et d’offrir
une approche typologique grâce à de grands modèles en plâtre. Dans cette tradition,
commandée entre 2004 et 2007, une centaine de maquettes, couvrant les XIX e et XX e siècles,
viennent ponctuer le parcours de la galerie de l’architecture moderne et contemporaine de la
nouvelle Cité de l’architecture.
Aujourd’hui, si l’ordinateur, grâce aux modeleurs en trois dimensions, permet d’élaborer une
maquette virtuelle, la maquette classique reste encore d’actualité pour les grandes commandes
publiques et les grands projets d’architecture et d’urbanisme.9

1-3 Type de la maquette :

8
Académie royale d’architecture, séance du 27 janvier 1710.
9
Marie-Anne Barnier « Animateur de l’architecture et du patrimoine »

12
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

1-3-1 Maquette de principe :


Elle montre l’idée principale d’un projet ou d’une conception, les matériaux, la forme et les couleurs
soulignent les structures et les jeux de composition.
On peut monter les résultats d’analyse urbaines menées en amont du projet .Elle sert à développer
un sujet, d’une façon globale et à contrôler une idée. Afin de pouvoir la modifier rapidement, en
utilisera des matériaux aisés à travailler tels que le balsa, le carton, la mousse de polystyrène ou la
plastiligne.

1-3-2 maquette d’urbanisme et de paysage :


Réalisée à l’échelle : 1/1000 et1/500.Elle vise à représenter un contexte urbain, paysager ou
naturel. Elle possède le plus haut degré d’abstraction (les bâtiment sont réduits à des jeux de courbe
). Elle montre comment une situation évolue lorsque l’on introduit de nouveaux volumes bâtis .
La maquette d’aménagement paysager représente les formes d’un espace géographique où les
éléments naturels propres au terrain interagissent avec les interventions humaines. Elle renseigne
sur la forme du sol et les espaces verts, ainsi que sur les zones de circulation, les constructions et le
mobilier, le cas échéant. Il existe plusieurs façons de représenter la végétation, depuis les matières
d’aspect naturel jusqu’aux symboles abstraits, presque conceptuels, qui la suggèrent au moyen de
volumes et de formes et qui se limitent généralement aux arbres. Dans le cas de maquettes de paysages
naturels, les représentations peuvent être plus réa listes et reproduire de manière figurative les
caractéristiques du terrain, la végétation et l’eau.
Les maquettes de jardins constituent une représentation partielle d’un paysage ou d’un terrain
aménagé par la main de l’homme et abritant des espèces végétales cultivées à des fins décoratives.
Elles reproduisent aussi bien les éléments propres aux jardins (bassins et plans d’eau, clôtures et
balustrades, plantes, parterres et aires gazonnées, sentiers et chemins, rocailles, pépinières et
vergers, etc.),que les constructions (cabanes, gloriettes, pergolas, serres, pavillons, etc.). Ce
type de maquette est employé pour représenter des espaces très variés : places, zones piétonnes,
terrasses, balcons et jardins suspendus, patios intérieurs, terrains de sport et piscines, jardins
botaniques, zoologiques et historiques, etc.

13
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 1 : Projet d’aménagement d’un verger, Albert Pedrero, étudiant en architecture. Maquette en
carton plume et acrylique réalisée par Maquet-barna (échelle 1:200), 2003. Elle indique
l’emplacement des constructions et de la piscine par rapport aux arbres existants.

1-3-3 maquette d’architecture ou de bâtiment :


Réalisée à l’échelle 1/200, 1/100, 1/50.C’est le moyen le plus fréquemment utilisé et le plus
pertinent pour simuler un projet architectural.
Utilisée aussi comme maquette d’étude, ce type de maquette intervient à un stade intermédiaire et
exige une somme de travail moindre que la maquette d’exécution. On peut indiquer certain détails.

Figure 2 : maquette d’architecture.

1-3-4 maquette d’espace intérieure :


Réalisée à l’échelle 1/20, 1/10, 1/5, 1/1. Utilisée pour montrer de manière précise et détaillée des
espaces intérieures d’un édifice.

14
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 3 : maquette d’espace intérieure.

1 3-5 maquette de détail :


Réalisée à l’échelle 1/20, 1/10, 1/5, 1/1.
Considérée aussi comme maquette d’exécution, ce type de maquette est exécuté avec soin et
reproduits le bâtiment projeté à une échelle exacte. On utilise des matériaux qui se travaillent avec
précision comme le plexiglas, le balsa, le contreplaqué mince et le carton.

Figure4 : maquette détail.

15
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

1-4 Le rôle de la maquette :


Les maquettes répondent à de multiples fonctions, à commencer par celle d’outil souvent sommaire
pour la mise au point d’un projet, puis de représentation persuasive destinée à convaincre un
commanditaire ou une collectivité et, enfin, de référence juridique à laquelle les artisans et les maîtres
d’ouvrage doivent se référer, sous forme plastique ou d’évocation picturale, elles jouent un rôle au
sein des stratégies iconographiques de célébration princière et étatique, soit dans des cycles de
fresque, soit comme hommage à des alliés politiques ou bien au sein des collections célébrant ces
princes bâtisseurs. Sur le plan technique, certains systèmes statiques innovants sont le résultat de form
finding models, de maquettes empiriques, exposées sur le long terme à l’influence croissante de poids
et des tensions, qui permettent de tester la résistance et comportement statique de la future
construction. Les cathédrales du gothique classique attestent que le monument lui-même peut
assumer la fonction de modèle alors qu’une construction comme la mosquée de Soliman le
Magnifique à Istanbul par Sinan traduit le modèle de Sainte-Sophie dans une structure plus stable,
processus qui s’applique jusqu’aux Meister häuser du Bauhaus à Dessau.
Même un tombeau peut être articulé comme une maquette d’architecture, à l’instar celui de J.-J.
Rousseau dans la crypte du Panthéon à Paris, qui représente un temple rustique selon la description
vitruvienne et fait allusion au « philosophe de la nature ». Une fonction capitale est attribuée à la
maquette dans des programmes d’enseignement, notamment pendant des courants historicistes, ou
comme exercice de « processus de composition à l’envers » au sein des études en histoire de
l’architecture. L’affectation détermine l’échelle, dans la plupart des cas réduite, mais parfois aussi en
grandeur nature, ainsi que les matériaux et les techniques de construction. À l’heure actuelle, des
diagnostics permettent de dater les témoignages de façon de plus en plus précise et de distinguer
l’original de la copie, ce qui oblige dans certains cas à une révision de résultats précédemment obtenus
(par exemple la maquette de la lanterne de Filippo Brunelleschi dans le Muse odel l’Opera à Florence
ou celle de l’Einsteinturm de Mendelsohn, conservée dans la collection de l’Architektur museum à
Francfort).
Les premières simulations tridimensionnelles sont documentées en Égypte, mais comme dans le
cas de l’Antiquité grecque et romaine, ces maquettes se réfèrent tout d’abord à des fins décoratives,
culturelles, funéraires ou votives. Ainsi n’est-il pas étonnant que le traité de Vitruve, la référence la
plus importante de l’Antiquité, n’en donne pas une définition précise. Des sources littéraires
d’Hérodote ou de Dinocratès, le modèle en marbre d’un temple tétrastyle pseudopériptère du Ier siècle
av. J.-C. à Ostie, du stade de Villa Hadriana à Tivoli et de la partie inférieure de l’adyton du temple
de Niha au cœur du IIe siècle après J.-C. relèvent cependant que de telles pratiques n’étaient pas
inconnues.
Tout porte à croire que l’époque gothique au nord des Alpes a privilégié des dessins très élaborés,
assis sur une science géométrique hautement développée, qui s’avèrent les instruments les plus
appropriés pour les tailleurs de pierre. Toutefois, si d’autres métiers comme les orfèvres recourent au
modèle, celui-ci ne devait pas être totalement ignoré par les corporations de bâtisseurs. Certains
indices l’affirment : au milieu du IXe siècle, on fabriqua un modèle en cire préalablement à
l’édification de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre ; une maquette réduite fait partie des instruments
figurés sur la dalle funéraire de Hugues Libergier, l’architecte de Saint-Nicaise à Reims et, en 1384,
une maquette est mentionnée pour la tour Maubergeon à Poitiers. La multitude des églises en
miniature que les donateurs tiennent fièrement dans leurs mains appartient en revanche au monde de
la sculpture : elles peuvent imiter des monuments existants, transmettre une idée sommaire de

16
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

composantes architecturales essentielles du bâtiment sacré ou être le fruit d’une libre imagination. En
tout cas, elles sont porteuses d’un dense réseau de significations métaphoriques, allant de la Jérusalem
céleste aux cultes de saints.
En Italie, où une forte plasticité préside aux édifices, la maquette devint tôt un enjeu indispensable
des recherches conceptuelles. Pour la cathédrale de Florence, un modèle intégral est documenté dès
1355 puis une « petite église » en brique de grandeur nature fut examinée avec un esprit critique aigu
par les corporations, les promoteurs et tous les citoyens. La première maquette d’architecture civile,
celle de Fioravanti pour le « Palazzo dei Signori » à Bologne, date de 1430. Avec Antonio
ManettiCiaccherj commence une série prodigieuse de le gnaio liquide vinrent de véritables architectes
grâce auxquels les techniques évoluèrent tant qu’un chantier pouvait être dirigé à distance. De
nombreux documents concernant les maquettes de Giuliano da Sangallo, architecte privilégié de
Lorenzo de’ Medici, révèlent que les travaux du quattrocento florentin se déroulaient de manière
empirique et qu’au moment du lancement de nombreuses parties de l’organisme architectural
restaient à définir. On construisait, on vérifiait, on changeait de parti : un chantier constituait un
véritable laboratoire qui exigeait un nombre considérable de maquettes pouvant refléter
d’importantes mutations techniques et stylistiques. Les solutions et les alternatives gravées dans le
bois de celui du Palazzo Strozzi (1489), foyer d’un débat assez vif, trahissent qu’un modello est en
soi un champ d’intervention. L’énorme maquette en échelle 1/33e du nouveau projet de la basilique
Saint-Pierre qu’Antonio da San-gallo le Jeune construisit pour Paul III en 1539 révèle l’essor
formidable dont bénéficiaient de telles simulations sur le chantier de l’église-mère de la chrétienté.
Dans presque tous les pays européens, la maquette a été adoptée au XVI e siècle, mais des
conditions locales pouvaient accélérer ou ralentir son emploi. Celui-ci déclencha d’importantes
évolutions morphologiques dans le cadre de l’émergence des clacissismes. En France, c’est grâce aux
maîtres italiens qui traversèrent les Alpes avec Charles VIII, notamment Domenico da Cortona, que
la maquette fit son entrée dans le métier des bâtisseurs. Bien que Sebastiano Serlio et le traité de
Philibert Delorme insistent sur cette pratique, les documents restent assez muets à son propos et il
semble qu’elle ne s’imposera pleinement que vers la fin du XVI e siècle. En Allemagne, où les
premiers témoignages remontent à 1514/1515, des spécimens ont été conservés dans les collections
des villes impériales, à Augsbourg ou Ratisbonne, et dans des Kunstkammern établies au milieu du
XVIe siècle, comme à Munich ou à Dresde. Quant aux maquettes des cinq villes de résidence
qu’Albert V de Bavière fit construire par Jakob Sandtner (1568-1571),elles font preuve d’une
nouvelle vision du contexte bâti qui va sensiblement au-delà des vedutes. Elles servirent à des fins
d’autocélébration non seul mais des collections princières, mais aussi dans le cadre d’opérations
urbaines : les quatre modèles d’Elias Holl pour l’hôtel de ville d’Augsbourg au début du XVIIe siècle
affichent une fine culture italienne que ce soit sur le plan formel ou technique. C’est à Grenade que
les premières maquettes espagnoles sont documentées, d’abord une énorme construction intégrale
pour la cathédrale (1528-1532) et ensuite pour le palais de Charles Quint (1532-1539). Un nombre
assez impressionnant de maquettes fut utilisé tout au long du siècle, révélant que cette pratique
s’imposa de manière immédiate. Les occurrences les plus spectaculaires concernent la cathédrale de
Malaga, mais conservées de10manière fragmentaire, et de San Lorenzo de l’Escurial bâti sous
Philippe II. Un courant qui privilégiait le dessin comme idée primordiale du processus figuratif,
soutenu par l’architecte et théoricien jésuite Juan Bautista Villa lpando, devait provoquer un bref
déclin temporaire de l’intérêt accordé au modèle tridimensionnel. Si aux Pays-Bas peu de
témoignages ont survécus, de multiples documents affirment que les maquettes ont été utilisées
fréquemment et que la cour des Habsbourg, ouverte à l’influence italienne, favorisait leur emploi. La
maquette de la façade de St. Pieter à Leuven (1525-1530), d’une hauteur de huit mètres et adossée à

17
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

l’édifice même, constitue une occurrence significative ; la ville, craignant qu’après la mort de
l’architecte les artisans ne sachent continuer la construction selon ses idées, l’avait expressément
commanditée. Un nombre important de ces maquettes a sans nul doute suscité une nouvelle façon de
voir etde concevoir l’architecture, liée à la perspective haute et la vue aérienne (attestée par certains
dessins et gravures de J. Androu et du Cerceau ou de Ch. Sturm), tandis que les maquettes
démontables assurèrent un meilleure contrôle des distributions et des proportions des espaces de
chaque étage (une telle typologie a été utilisée déjà vers 1530 au palais Wettin à Dresde, alors qu’une
version particulièrement efficace s’est conservée au palais d’Henry et Louis Trip à Amsterdam de
1659/1660).
Les évolutions dont bénéficièrent les maquettes aux XVIIe et XVIII e siècles sont loin d’être
cohérentes. Lorsqu’à Rome la recherche de nouveaux langages architecturaux se profila, un rôle
essentiel leur revint et les architectes recoururent à des techniques adaptées à leurs prédilections
formelles : Bernin avec le bois, Borromini avec des matériaux ductiles comme la cire ou l’argile,
suivant ainsi les traces de Michel-Ange. En France, à peu d’exceptions près comme la maquette du
palais du Luxembourg (1612-1614) et celle de l’église Saint-Gervais (1616), les maquettes semblent
assez rares sur les chantiers royaux pendant la première moitié du XVIIe siècle. Une floraison, portée
par le souci de plus de précision et d’une plus grande publicité, se fit jour au début du règne personnel
de Louis XIV, particulièrement après la nomination de Jean-Baptiste Colbert aux fonctions de
surintendant des Bâtiments. De fait, entre 1667 et 1672, le débat assidu autour de l’achèvement de la
cour carrée du Louvre se développa à travers des modèles présentés in situ. Il est étonnant que
Bernin, invité en 1665 dans la capitale française pour concevoir un projet, ne fît qu’envoyer en
1667/1668 trois maquettes en bois et en stuc. Nico-demus Tessin le Jeune les a documentées par un
relevé et s’en est inspiré pour son projet du palais royal de Stockholm. Une fois leurs missions
remplies, de nombreuses maquettes ont été déposées à l’Académie Royale d’architecture à la fin du
siècle où elles répondaient à des objectifs didactiques.
Au sein de certaines collections du XVIIe siècle, la maquette est hissée au rang d’une œuvre d’art
autonome. Dans sa nouvelle maison à Ulm (1638), Joseph Furttenbach consacra un étage entier à
l’exposition de dispositifs militaires et de modèles rappelant son long séjour en Italie. Avec un esprit
systématique, il avait établi un inventaire précis qui permet de reconstruire les objets aujourd’hui
dispersés et le parcours selon lequel ils étaient présentés. En général, le XVIIIe siècle are noué avec
les méthodes léguées par le siècle précédent et il apparaît qu’une prospérité étatique ou des
revendications dynastiques entraînèrent souvent la prolifération de l’emploi de la maquette. En
Espagne, l’arrivée des Bourbons soutenant de desseins architecturaux ambitieux provoqua un tel
essor, cependant qu’en Lorraine les pratiques de la cour de France furent adoptées par le duc Léopold,
conscient de l’importance d’un mécénat artistique. En France, la maquette sortit du champ strict des
chantiers royaux et un exemple impressionnant comme la maquette en bois de la façade de la
cathédrale d’Orléans (1737-1740) selon le projet de Jacques VGabriel à l’échelle 1/18e, dotée de
statuettes en terre cuite simulant les sculptures prévues, révèle la grande qualité de ces simulations.
Les maquettes de Rondelet pour le Panthéon à Paris(1783-1787) et, autour de 1778, un modèle «
expérimental » destiné à un « Pont à plusieurs arches » par l’architecte montpelliérain Jean-
Antoine Giral attestent que l’objet commençait à remplir une nouvelle fonction, comme instrument
pour des recherches structurelles complexes. Pendant le Premier Empire, lorsque l’on expérimenta
plus que l’on ne réalisa, les architectes apprécièrent des modèles « à grandeur », puisque Napoléon
était soucieux de mieux comprendre les spécificités et de prévenir les critiques du public. Plus tard,
au sein de l’enseignement des Monuments Historiques, Anatole de Baudot utilisa des modèles en
plâtre d’un fort impact didactique : la forme « écorchée » permet en effet une compréhension accrue
de l’organisme intégral. Les travaux de Théodore Conrad dans le New Jersey révèlent de manière
18
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

pertinente à quel point l’emploi de matériaux comme le verre, le fer et l’acier de la part des architectes
de la modernité fit changer aussi les techniques et l’apparence des maquettes ainsi que leurs fonctions.
Certaines d’entre elles ont été construites dans le seul but d’être photographiées. Au sein de
collections comme celle du Deutsches Architektur museum à Francfort, fondées dans les années1980,
les maquettes du XXe siècle sont considérées comme des témoignages munis d’une histoire propre
dont la compréhension exige des méthodes spécifiques. La maquette virtuelle a fait, depuis, une entrée
triomphale dans les ateliers des architectes, mais n’a pas éclipsé le modèle traditionnel qui demeure
un outil important dont l’histoire reste en partie à écrire.10
1-5 La maquette préalable de la réalité :
La réalisation d'une maquette prime toute réflexion : il s'agit, en l'occurrence, d'une maquette de
la réalité. On y reporte une multitude d'informations qui n'apparaîtraient qu'insuffisamment (ou
même pas du tout) en plan : aux indications contenues dans le plan (courbes de niveau, parcellaire,
voirie, réseaux, volumétrie des constructions voisines et affectations des différentes aires de terrain)
s'ajoute tout ce qui est d'ordre visuel et que le plan ne permet que d'imaginer les courbes de niveau
sont matérialisées par le relief, la volumétrie des constructions n'est plus un aplat de gris mais une
masse, l'espace s'organise dans la troisième dimension, devient visible (et non pas intellectuellement
recomposable).

La communication proposée par ces


documents a un caractère de
vulgarisation évident, dans la mesure où
les repères ordinaires de l'espace ont
été figurés et des éléments d'échelle
représentés (personnages, automobiles).
La maquette elle-même à grande échelle
(1 cm par m, soit 1/100), est
extrêmement soignée, réaliste dans les
détails : entre des documents comme
ceux-ci et l'aspect futur de la réalité, la
différence est à peine perceptible.

Figure 5: Distribution expérimentée par l’acquéreur d’un logement, reproduite dans la fiche
descriptive « “Les Marelles ”une expérience d’appartements“ à la demande” », publiée en
décembre1976.

10
Les maquettes d’architecture : fonction et évolution d’un instrument de conception et de réalisation sous la
direction de Sabine Frommel avec la collaboration de Raphaël Tassin p (9/12).

19
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 6 : L’opération « Les Marelles » au Val d’Yerres après l’achèvement de la première phase
(DAF, CAPA, Archives Maurios).
C'est-à-dire qu'il apparaît dans toute sa complexité et qu'en chaque point de la maquette les
données d'ordre visuel sont immédiatement accessibles au regard au lieu d'exiger chaque fois une
réflexion, qui fait énormément appel à la visuelle et qui, même appuyée sur des photos du site, ne
mémoire parviendra jamais à être aussi exacte que cette forme de simulation.
On sait donc où l'on est, on a en main une maquette du site, préalable à toute démarche de
conception. Dans cette maquette sont inscrites les hypothèses qui influeront sur le processus de
création. Certes, la maquette n'est pas une reproduction absolument fidèle, imitative du réel, mais
sa retranscription en un langage qui a ses conventions l'intérêt de ce langage, par rapport à celui du
plan, étant de conserver intact l'espace visuel, même à une échelle réduite. La maquette qu'on
réalisera ne sera certainement pas illusionniste: le coût d'exécution serait si élevé que la fabrication
en deviendrait impossible. Il faudra donc choisir les informations qu'on compte retranscrire sur la
maquette : il est important de faire apparaître les reliefs de terrain mais il n'est pas essentiel que ce
soit de façon très détaillée ; de la même manière, on placera les principaux volumes et leurs
silhouettes en laissant de côté le détail des percements, des corniches, des encadrements, celui des
couleurs et des matières...C'est dans le cas où l'une de ces données apparaîtrait comme seulement
indispensable à la compréhension de l'espace qu'on la figurerait dans la maquette (par exemple, une
architecture extrêmement ornée, focalisant l'intérêt spatial sur un point précis).
L'effet de cette maquette sera donc d'un caractère concrait, donnant de l'espace une vision
hautement intellectualisée, dépourvue des repères habituels sur lequel s'accroche le regard bordures
de trottoir, ornements de façade, bref, tout le pittoresque, l'accidentel de l'espace urbain qui déguise
la perception des principaux effets. Cet espace nu, intellectualisé est une représentation comparable,
en volume, à l'abstraction du plan, elle ne surprendra pas l'architecte habitué à la perception des
espaces et des volumes indépendamment de la physionomie de leur enveloppe.
Il serait, bien sûr, merveilleux de pouvoir simuler en maquette avec une exactitude parfaite un
espace réel, mais on quitterait là le domaine du faisable pour celui de l'utopie: il ne s'agit pas de créer
une copie de la réalité mais bien plutôt d'avoir en main un outil dont la réalisation ne soit pas un luxe.
Outil non scientifique, mais opérationnel. Une fois la maquette terminée, la vérification de cette

20
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

transposition, on aura ainsi une confrontation constante de l'image réelle et de l'image transcrite,
permettant de juger avec précision de la qualité de la transcription. Les erreurs d'estimation, les
insuffisances dans la perception de l'espace deviendront criantes, affinant la compréhension de cet
espace préalablement à toute démarche conceptuelle.
La maquette préparatoire a ainsi un double rôle de contrôle du rapport réalité-simulation et de
visualisation de l'espace la prise de conscience du lieu apparaissant comme une hypothèse
fondamentale.

1-6 la maquette outil de conception :


Au stade préparatoire de fabrication de la maquette va ensuite succéder la conception du projet.
On a désormais tous les outils en main, on connaît les conditions du projet, on sait dans quel
contexte il s'inscrit et l'on a de ce contexte une représentation valable, utilisable dans le cours de la
démarche de conception. La démarche de création peut paraître assez peu différente de la conception
traditionnelle sur maquette on modèle les masses, on juge de leur effet, on ajoute, on retranche...
Pourtant, il y a une différence et elle est essentielle : l'architecte qui compose sa maquette jette sur
elle un regard indirect à travers l'image que lui en donne à chaque instant l'écran de télévision ; ce
n'est pas la maquette qu'il voit, c'est la réalité à travers la maquette.

1-7 La maquette outil de présentation au service de l’idée et outil de convaincre :


La maquette est un objet de représentation. Représentation d’une idée, d’un bâtiment, d’une réalité
ou même d’une irréalité (ce qu’un projet ne comporte pas ou ce qui est indirectement visible). C’est
un façonnement. Une mise en forme par le biais d’un processus mental et d’une volonté. Une volonté
à montrer ce que l’on veut qu’on aperçoive du projet.
«La maquette n’est pas une miniature» d’un projet. Cela veut dire qu’elle n’est pas une reproduction
strictement fidèle au modèle initial de par les matériaux, les fournitures et autres, mais une sélection
des principes forts du projet à mettre en avant pour le valoriser. C’est une vraie stratégie de
communication. D’ailleurs, la maquette peut avoir plusieurs aspects.

Figure7 : Travail du sol du palais de Justice.

21
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

1-7-1 La maquette intuition :


La maquette intuition celle qui illustre, principalement, une idée. Cette maquette est une
représentation d’une intuition ou d’un principe fort. Elle peut être coupée et collée comme elle peut
être le fruit d’une ou deux manipulations de pliage ou de renversement ou de rotation du carton.
C’est une maquette faite (Figure7) pour partager sur le travail du sol fait par H.Ciriani dans le palais
de justice de Pontoise qui illustre cette idée. Comme le projet s’inscrit dans une pente, il s’enfonce
d’un côté et se soulève de l’autre pour surplomber la ville.

Figure 8 : Figurer sans représenter.


Cette maquette est le résultat d’une légère rotation entre deux pièces, l’une à la forme du sol et
l’autre en creux.

1-7-2 La maquette figure :


C’est une maquette qui transmet l’âme de l’idée ou du projet. Une transmission analytique et
simplifiée. C’est une déclaration d’intentions, d’implantations, de site, de projet ou de volumétrie.
Elle est donc à l’échelle, orientée et rend compte d’une façon précise des volontés.
Elle figure mais ne représente pas. Elle constitue le départ de la réflexion sur le projet à l’esquisse.
La maquette figure n’est pas figée. Elle évolue au fur et à mesure de l’avancement et permet de
vérifier et de synthétiser le projet pour énoncer ses principes de base.
Pour un projet les maquettes figures aident à comparer plusieurs configurations possibles. Les
couleurs accompagnent la maquette pour montrer les espaces; entrée, espace de lecture et espace
extérieur. Le travail s’opère sur la maquette d’étude, qui sera à plus grande échelle.

22
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

1-7-3 La maquette d’étude.


C’est la maquette qui suit la maquette intuition ou figure. C’est la concrétisation des premières
idées de projet qui peuvent être issues de recherches en deux dimensions qui seront vérifiés en trois
dimensions. C’est la maquette la plus intéressante du projet. Elle permet de mettre les sens en éveil.
En testant des possibilités, en ayant un rapport physique au projet. C’est celle qui va subir le plus de
«massacres», pendant la recherche et par les enseignants.
Bien sûr un étudiant prend souvent mal le fait que son enseignant lui transforme sa maquette lui
arrache un mur ou change sa disposition ou encore retourne le projet verticalement et réplique: «le
projet est plus intéressant ».
Mais c’est là où les enseignants veulent nous conduire. Ils ne veulent pas de maquettes de rendu,
avec des bouts de cartons impeccablement coupés. Au contraire quand ils voient que la maquette est
parfaitement fabriquée et que le projet présente des anomalies ils détectent que le travail de la
maquette a seulement été fait dans le but du rendu et non pas l’exploration, l’expérimentation et la
recherche. C’est la maquette «work in progress» qui les intéresse, celle qui devient un vrai laboratoire
de recherche pour le projet. Avec elle on peut tester le projet, le retourner dans tous les sens, faire
des essais de lumière et en même temps avoir un travail de va-et-vient entre les dessins 2D et la
maquette.

Figure9 : Maquettes coupe et plan de projets(Carton).

23
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 10 : La Cité de la musique à La Villette.

1-7-4 La maquette «rendu» :


On peut dire que cette maquette est la dernière maquette d’étude mise au propre. C’est celle
fabriquée pour la représentation finale du projet.
Ce n’est tout de même pas une miniature mais un compte rendu fidèle des volontés et des atouts
du projet. Contrairement aux maquettes précédentes c’est la maquette qui sera figée et qui n’aura pas
de changements. Mais ce n’est pas qu’une maquette vue de l’extérieure à l’instar des maquettes de
promotions immobilières. Le rapport n’est pas que tridimensionnel. Généralement les maquettes de
rendu les plus intéressantes sont celles démontables. Elles permettent de voir le plan et la coupe en
plus de la volumétrie (figure 9). D’autres maquettes peuvent être faites à la façon d’une coupe
perspective comme la maquette de la cité de la musique à La Villette (figure 10).

Figure 11 : La maison Ball-Eastaway à Sydney.

24
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

1-7-5 La maquette structure :


On ne parlera pas seulement de la maquette qui a pour but de tester la capacité de la structure
porteuse du bâtiment. Certes un des champs d’utilisation de la maquette est de vérifier par des calculs
et dans des bureaux d’ingénieurs les capacités structurelles du bâtiment et de ses matériaux.
On parlera de la maquette qui laisse le percepteur voir à l’intérieur des murs. Percevoir le processus
de construction avec ses différentes étapes. C’est la maison Ball-Eastaway à Sydney de l’architecte
australien Glenn Murcutt (figure10). C’est une maquette qu’elle était fabriquée selon les étapes de
mise en œuvre réelles sur chantier. Préparation du sol, terrassement, fondations, structure porteuse
verticale, plancher, toiture, murs… Non seulement la fabrication a été faite fidèlement au processus
de mise en œuvre mais elle laisse voir ces étapes par un échancré. Dans un souci d’impossibilité de
voir s’édifier tout un projet et de suivre son chantier, un des buts de se mettre dans la peau du
constructeur. Assimiler le processus constructif et se confronter à la matérialité.

1-7-6 Matériaux :
Pour la fabrication des maquettes un large panel de matériaux. L’importance des matériaux réside
dans leurs capacités à se moduler selon les volontés de la personne et du type de projet.
Ils peuvent être une source d’inspiration pour le projet. Pour faire une toiture de forme hyperbolique
par exemple, le meilleur est d’utiliser de la toile avec des fils et des tiges. Choisir le matériau qui a
des qualités structurelles similaires à celui qui sera réellement utilisé dans le projet. Antoine Predock,
un architecte américain utilise les maquettes en argile.

Figure 12 : Maquette poly funiculaire de Gaudi qu’il va sculpter petit à petit pour développer son
projet.

25
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Gaudi, pour l’église de la Colonia Guelle a trouvé une façon innovante, il a suspendu des ficelles
sur lesquelles il a accroché des poids pour obtenir la forme des arcs et des voûtes de son bâtiment
qu’il a par la suite reflété avec un miroir (figure 12).
Mais avec toutes ces capacités qu’a la maquette à mettre au service du projet, d’autres modes de
représentation parus avec les avancements technologiques commencent à la rivaliser.11

1-7-7 La maquette et l’étude du projet :

Les maquettes d’études sont un instrument de recherche permettant à l’architecte de juger de son
idée première, d’en évaluer la pertinence, de l’affiner et de la modifier, qu’il s’agisse d’un projet de
création ou de restauration. La maquette sert à mener les recherches de forme, les études de détails
constructifs, ou les essais d’implantation dans le site. Les maquettes sont particulièrement utiles pour
l’étude de volumes et de structures complexes existants ou à venir que le dessin traduit imparfaitement
ou laborieusement. Les maquettes techniques, destinées au calcul également à l’élaboration du projet,
et constituent un support privilégié pour le dialogue entre ingénieurs et architectes. D’une manière
générale relativement peu de maquettes d’études en sont parvenues, sans doute du fait de leur fragilité.
De nos jours, les collections d’architecture tendent à conserver plus régulièrement les maquettes
d’études, en tant que témoins du processus de création.

1-7-8 La maquette : un projet en soi :


Depuis les avant-gardes du XXe siècle, les architectes se tournent parfois vers la maquette comme
outil de recherche artistique ensoi. Ces maquettes, comme chez Malevitch, sont alors des objets
autonomes, sans échelle et sans mesure, des recherches sur l’espace.
Elles explorent les champs transversaux de l’architecture, de la peinture ou de la sculpture et
deviennent de véritables objets esthétiques. Chez d’autres, la maquette permet d’explorer le champ
des utopies architecturales ou urbaines.

1-7-9 stratégies de communications :


Depuis longtemps, les architectes, conscients du pouvoir de séduction des maquettes, les utilisent
pour communiquer leur projet et remporter la commande. ‫ ہ‬la Renaissance, les architectes attendaient
le dernier instant avant de dévoiler leur maquette pour ne pas déflorer leurs projets. Les maîtres
d’ouvrages ont également souvent commandité des maquettes pour relayer un projet auprès du public
et obtenir l’adhésion de celui-ci.
Si certaines maquettes visent à une imitation précise et réaliste de l’édifice à venir, d’autres
s’attachent plutôt à la communication d’une idée forte, du concept qui est derrière le projet. Le choix
des matériaux, de l’esthétique de l’échelle ou de cadrage sont révélateurs.
Les maquettes sont donc aussi d’excellents supports pédagogiques pour donner à voir et à
comprendre l’architecture aux architectes en formation. Enfin, les maquettes participent à l’image de
marque qu’une agence se donne et deviennent une signature. De même, la reproduction de la maquette
dans les médias contribue à la diffusion internationale d’un projet, surtout s’il n’est pas construit.

11
Rapport d’études La maquette d’architecture ASLI Mohamed AmanAllah. Enseignants : Emmanuel MOURIER -
Taline MALIKIAN. Un outil au service du projet architectural

26
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 13 : Maquette du Walker art center, Herzog et Deumeron.

1-8 La maquette d’architecture vs l’image visuelle :

A une certaine époque, la maquette était le seul outil en trois dimensions pouvant être exploité pour
les recherches volumétriques en architecture. Mais après l’apparition de l’infographie
tridimensionnelle, la maquette se retrouve concurrencée par l’informatique. On parle alors d’une
rivalité. C’est le rapport direct avec la maquette qui la différencie de l’image virtuelle. C’est un
rapport physique par le toucher, visuel, un dialogue avec l’objet. La maquette est présente, elle remplit
l’espace, elle est palpable. C’est un outil qui fait appel au sens.
Souvent ceux qui prônent la suprématie de l’image virtuelle argumentent en disant qu’elle a
l’avantage de montrer le projet sous tous ses angles.
Une maquette démontre le contraire. Sur la maquette de Herzog et Demeure pour le projet Walker
art center à Minneapolis (figure 13) on aperçoit parfaitement les proportions et les échelles. On a tout
à fait la possibilité de prendre des photos, les effets de lumière sont parfaitement exploitables pour
développer ou même communiquer le projet.
Mais le rapport visuel tout seul n’est pas important. «Une architecture qui se limite à l’expérience
visuelle est une architecture morte» (Jacques Herzog). La maquette est un véritable objet
d’expérimentation, un rapport direct du corps au projet, on peut se baisser pour comparer les échelles,
occulter d’un bout de carton pour voir l’effet de la lumière, ou encore combiner avec la photographie
pour améliorer le projet. C’est une visite réelle du projet dans laquelle on se projette. Une synergie
de tous les moyens pour travailler le projet.
La structure est un point très important aussi. Pour faire une maquette on est obligé de se soumettre
à la loi de la gravité; commencer du bas vers le haut, lier les éléments les uns aux autres pour créer
une structure solidaire qui résiste. Pour créer un système poteaux-poutres on se doit de commencer
par les fondations puis les poteaux et ainsi de suite.
En plus de cela reste encore un problème pour l’image virtuelle. La durabilité. Qui dit que dans
quelques années on pourra encore lire ces images. Les logiciels auront certainement fait une avancée
fulgurante, et on aura d’autres qualités d’images plus réalistes qu’elles ne le sont aujourd’hui.
Avec une vision plus sombre, qui dit qu’on aura toujours ces technologies qui nous permettent de
lire tous ces formats informatiques, vu les problèmes d’énergies du moment. Mais la maquette résiste.

27
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Dans quelques années on peut sortir les maquettes du placard et avoir le même dialogue physique
qu’on a eu autrefois avec cet objet.
Dans la maison Louis Carré d’Alvar Aalto, ce sont ses maquettes qui ont été conservées qui sont
exposées dans le salon et la chambre à coucher
(figure14).
Mais toutes ces qualités restent secondaires comparées à la possibilité de manipuler la maquette.
L’utiliser comme laboratoire. Un outil au service du projet architectural.

Figure 14 : Maquettes de la maison Louis Carré

1-9 maquette comme laboratoire : Evolution de la maquette avec les différentes


étapes du projet :

Dans l’antiquité, la maquette était un simple objet miniature avec lequel on représentait le
bâtiment. Souvent on attendait la dernière minute pour lever le voile qui recouvre la maquette. On
découvre alors un projet fini.
C’est la maquette de rendu, de représentation. Une image de la réalité qui sera construite. Le but est
de séduire, communiquer le projet sous tous ses aspects pour remporter la commande.
Mais ce qui valorise la maquette par-dessus tout, c’est son adaptabilité. Elle s’adapte au projet.
Accepte les changements, les expérimentations, qui sont tout de suite présents et perceptibles. C’est
la maquette qui aide à développer le projet.
Comme on l’a vu, le matériau a une grande importance. C’est la matière première. Il faut donc
choisir celui qui se soumet à l’idée du projet, qui est le plus en adéquation avec l’aspect désiré.
Pour le projet de la bibliothèque universitaire qu’il était fait. Cela développe encore plus l’esprit de
recherche.
L’idée de départ était d’avoir un chevauchement entre les différents espaces du programme. Un
chevauchement vertical et horizontal (figure15).
Le travail enrichit la recherche. L’un voit ce que l’autre n’a pas pu remarquer. Tester, couper,
arracher, retourner, un vrai laboratoire.
Prendre des photos, comparer les échelles, tester la lumière. Le travail était parfois fait en dessin,
plans, coupes et perspectives, ensuite vérifié et rectifié en maquette.

28
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

La maquette permet de voir ce que le dessin traduit imparfaitement ou laborieusement. C’est ce


travail qui est intéressant. Un processus de réflexion poussée, des sens qui s’inspirent de tout; formes,
couleurs, dessins...une mise en volume des idées. Un aller-retour entre la pensée et l’acte. La pensée
avant l’acte, mais aussi l’acte avant la pensée ou la pensée après l’acte.
Plus vers la droite pour créer un jardin plus généreux, en rapport avec l’extérieur et en continuité
avec l’espace d’exposition qui a été déplacé au rez-de-chaussée (figure17).
Réfléchir, analyser, assimiler puis dessiner c’est le travail commun. C’est ce qu’on appelle la
pensée avant l’acte. Mais positionner le carton Inconsciemment, involontairement peut nous ouvrir
les yeux sur d’autres Possibilités auxquelles on ne s’attendait pas. On pourrait l’appeler le
«Lapsus gestuel». Des idées qui surgissent subitement en manipulant la matière. C’est la
pensée après l’acte. Avoir une complicité avec la maquette.
La plupart du temps c’est-on qui décident quels changements on doit faire sur la maquette. Mais
parfois c’est comme si la maquette nous prenait par la main pour nous faire explorer d’autres
chemins et d’autres idées.
Bien évidemment le but n’est pas de prendre la première idée qui on vient à l’esprit et l’appliquer
telle quelle, mais de sélectionner et saisir celle ou celles qui ont le potentiel, ensuite les étaler, les
travailler, vérifier leurs forces et leurs pertinences. C’est le résultat de combinaisons et
recombinaisons d’idées.

Figure 15 : Maquettes figures de la bibliothèque universitaire.

La réflexion a commencé par un travail du sol qui est légèrement en pente. Deux espaces
creusés (figure15), l’amphithéâtre (en diagonale) et la médiathèque. Un espace linéaire (à gauche)
comportant; l’entrée, une partie surélevée au milieu pour l’espace bibliothèque et les bureaux au fond.
Une salle d’exposition au-dessus de l’amphithéâtre. En faisant la maquette on saisit véritablement
la vraie échelle des espaces. Par exemple l’espace triangulaire creux à gauche de l’amphithéâtre
est un espace extérieur. En dessin, que ce soit à la main ou à l’ordinateur on ne saisit pas
convenablement la notion d’échelle et les rapports entre les espaces. En dessinant à la main pour
trouver un détail, on représente généralement d’une façon partielle, on se concentre sur la partie
à développer. A l’ordinateur, le grand handicap est l’absence d’échelle. Alors qu’avec la
maquette on s’est aperçu de l’étroitesse de l’espace triangulaire car elle rend compte de l’échelle
du projet dans sa globalité. Elle on a permis de comparer les différents espaces. C’est ce qui on a
conduits à changer la disposition de l’amphithéâtre, l’aligner et le déplacer un peu.

29
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 17 : Les maquettes d’étude au cours du projet.

La maquette on a aidés à réfléchir sur la lumière de certains espaces comme l’espace de circulation
central (figure19). Ou encore l’entrée (figure 20) qui est un espace linéaire qui est accompagné
par des éléments verticaux qui reprennent la figure des troncs d’arbres présents dans la cité
universitaire et qui créent un jeu d’ombres dans la galerie.
L’utilisation de la photo avec les recherches en maquette on a aidé à figer quelques vues pour
analyser l’atmosphère que cette lumière crée dans l’espace.
Bien évidemment cette recherche ne défend pas injustement la maquette. Mais démontre son
importance comparée aux autres méthodes de conception projectuelle. Le but est de faire une
fusion de toutes ces techniques pour les mettre au service du projet architectural.

Figure18 : La maquette de rendu - Espaces de la bibliothèque et jardin.

Figure 19 : Essai de lumière sur l’espace central de circulation.

30
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 20 : Essai de lumière sur la galerie d’entrée.

Figure 21 : Façade de l’école à Rudrapur en Inde.

Figure 22 : Participation de l’architecte aux finitions.

31
Chapitre 1 Essai de théorisation de la maquette

Figure 23 : Transport des matériaux avec des bœufs.

1-10 La maquette pédagogique et l'éducation au patrimoine.

La maquette constitue un outil-clé de la méthodologie mise en œuvre dans toute démarche


d’éducation au patrimoine, qu'il s’agisse de l’objet réalisé par des élèves à l’instigation d’un
enseignant ou d’un intervenant extérieur, à l’école ou dans un lieu patrimonial, ou de l’objet conçu à
l’initiative d’un service éducatif et réalisé par un maquettiste.
En France, un séminaire organisé en 1994 par le ministère de la Culture et de la Francophonie et le
Centre des monuments nationaux en collaboration avec la DRAC de Picardie et l’Association pour le
patrimoine culturel et sa pédagogie a permis de dresser une typologie des expériences menées et des
maquettes existantes afin de réunir les éléments permettant de rédiger un cahier des charges type. Ce
cahier des charges doit présider, en effet, à l’élaboration de toute maquette, quel que soit le cadre
d’action : concevoir, commander, fabriquer, utiliser, etc.
Elle sert au :
- Introduit la notion d’échelle.
- Retient les éléments essentiels à la compréhension.
- Offre des possibilités de manipulation.
- Permet une adaptation à tout public.
- Illustre un propos sur l’évolution d’un site ou d’un monument.
- Aide à la découverte des méthodes de construction.
- Met en relation plan et élévation.
- Permet le passage à l’abstraction.
Mais elle ne peut se substituer à la réalité du site et à la perception sensible de l’architecture
; elle aide à voir.

A- Conclusion :

La maquette a traversé le temps et elle continue à être un outil indispensable aux études de projets
d’architectures et de paysages, un élément référentiel du patrimoine comme aussi l’objet pédagogique
et scientifique. La maquette est un moyen de représentation du projet permet à partie de différentes
échelles une lecture approfondi de projets à mettre en œuvre

32
Chapitre 2
Habitat, maquette et
paysage
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Chapitre 2 : Habitat, maquette et paysage.


2-1 Habitat :
A- Introduction.

2-1-1 Définition de l’habitat.


2-1-2 L’habitat au fil de temps.
2-1-3 Type d’habitat.
2-1-3-1 Habitat collectif.
2-1-3-4 Habitat semi-collectif.
2-1-3-5 Habitat individuel.
2-1-4 Définition de villa.
2-1-5 Règlements adaptés aux villas.
2-1-5-1 Continuité des espaces bâtis.
2-1-5-2 Ensoleillement.
2-1-5-3 Espace collectif.
2-1-5-4 Hauteur des constructions.
2-1-5-5 Jardins et plantations.
2-1-5-6 Limites séparatives.
2-1-5-6-1 Ouvertures en limite.
2-1-5-6-1 Implantation en limite.
2-1-5-7 Orientation des toitures.
2-1-5-8 Ouvertures.

B- Concluions.

2-2 Maquette et Paysage :


A- Introduction.

2-2-1 Définition de paysage.


2-2-2 Histoire et théorie
2-2-3 La conception du paysage : entre art et science
2-2-3-1 L’art du paysage.
2-2-3-2 Les sciences du paysage.
2-2-4 Type de paysage.
2-2-4-1 Les paysages de plaine.
2-2-4-2 Les paysages de montagnes.
2-2-4-3 Les paysages littoraux.
2-2-4-4 Paysage urbain.
2-2-5 Le paysage comme outil de l’aménagement du territoire.
2-2-6 Utilisation de la maquette dans le projet de paysage à travers des entretiens.
2-2-6-1 Guide de l’entretien et commentaire.
2-2-6-2 Analyse des entretiens.
2-2-7 Intérêt de l’outil par rapport au paysage.

34
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

B- Conclusion

HABITAT
A- Introduction :
« La maison est notre coin du monde. Elle est un refuge qui nous assure une première valeur de
l’être : l’immobilité. ».12
La réflexion sur l’habitat est depuis longtemps partagée par plusieurs
disciplines aux champs multiples : l’architecture et l’urbanisme dans la
Conception du logement et de la ville, les sciences de la nature à travers l’approche écologique,
puis les sciences humaines à travers l’approcher sociale.
Ces dernières perçoivent souvent le logement comme un microcosme, une version miniature de la
société. Les sociologues et les urbanistes s’affairent particulièrement à cette démarche réflexive
depuis ces vingt dernières années.
L’habitat a toujours été pensé en relation avec les modes de vie correspondant à une époque et à
un groupe social donné.
Mais la seconde moitié du XXème siècle a vu l’émergence d’un certain nombre de phénomènes
sociaux dont l’influence sur les usages et les pratiques du logement a engendré une
diversification des parcours, des relations sociales et des aspirations liées à l’habitat. Certains
de ces phénomènes sont en accélération et l’univers référentiel des professionnels du logement
a été bouleversé par cette transformation de la demande et par ces nouveaux besoins.

2-1-1 Définition de l’habitat


Le mot habiter recouvre l’« ensemble des actions spatiales réalisées par les acteurs d’une société.
L’habiter se caractérise par une forte interactivité entre ceux-ci et l’espace dans lequel ils évoluent
».13
L'habitat est une notion complexe qui est largement abordée dans plusieurs domaines. En écologie,
l'habitat désigne le milieu de vie naturel d'une espèce animale ou végétale14, ou encore l'endroit dans
lequel un organisme peut survivre, l'endroit qui lui fournit de quoi subvenir à ses besoins15. Dans ce
sens, il signifie aussi biotope ; c'est-à-dire un milieu stable caractérisé par l'association de sa faune et
de sa flore à un moment déterminé16.
En géographie humaine, l'habitat désigne le mode d'occupation de l'espace par l'homme pour des
fonctions de logement17. Il s'étend également à l'ensemble des conditions de logement. Max Dervau
réfléchit dans le même sens et définit l'habitat comme « l'agencement des espaces habités qui sont
occupés par les maisons et leurs dépendances »18. Ces deux définitions ont le mérite de mettre l'accent
sur l'ancrage géographique d'une société humaine.

12
G. Bachelard.
13
J. Lévy et M. Lussault
14
http://biotech.ca/FN/glossary_fr.html
15
http:// fr.wikipedia.org/wiki/Habitat_(écologie)
16
Microsoft Encarta 2005, Dictionnaire
17
http:// fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_humaine
18
BUKUMBA T. et KABAMBA K., « Urbanisation et détérioration de l'environnement et de l'habitat à Kananga » in
Zaïre-Afrique, n°241, janvier 1990, p.25

35
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

La plupart de temps, l'habitat est défini comme « le lieu où l'on habite, le domicile, la demeure, le
logement »19, Cette définition est un peu restrictive. L'habitat comprend en effet davantage que le
domicile ou le logement. Il est toute l'aire que fréquente l'individu, qu'il y circule, y travaille, s'y
divertisse, y mange et s'y repose. En ce sens, l'habitat concerne aussi bien l'urbanisation que
l'aménagement de territoire ou l'architecture.
Une définition plus élaborée décrit l'habitat comme « une somme équilibrée d'objets utiles,
communautaires et privés, un cadre harmonieux de développement naturel de la vie de chacun, un
milieu propice pour le plein accomplissement des espérances individuelles et collectives »20. De cette
définition, il ressort deux éléments essentiels que sont les composantes et les exigences de l'habitat.
Ainsi, l'habitat est composé du logement, des équipements collectifs et espaces verts ainsi que des
infrastructures de voirie et réseaux. En outre, il exige de l'isolement et de l'espace.

2-1-2 L’habitat au fil de temps :

« Dis-moi comment tu habites, je te dirai qui tu es »De tout temps, l’habitation fut façonnée à
la fois par des déterminismes sociaux et par des choix individuels, faisant de l’étude du logement,
de sa conception et de son agencement, un révélateur hors pair des « modes de vie » d’une société
donnée. « Au-delà des conformismes sociaux qui se reflètent souvent dans le décor des lieux
habités, […] la structure des relations familiales et interindividuelles d’une société s’inscrit dans le
plan des habitations qu’elle produit ». Un bref regard historique nous permet en effet de
constater les changements organisationnels de l’habitat au fil des grandes évolutions de nos sociétés.
Dès l’époque préhistorique, l’évolution des modes de vie influence, voire permet la conception de
l’habitat. Le rapport à l’environnement et son exploitation en est le principal élément déclencheur
qui, en distinguant la chasse de la cueillette, opère la toute première distinction des rôles
domestiques. Cette évolution se poursuit jusqu’au paléolithique à travers l’apprentissage de
l’agriculture qui renforce la distinction des tâches domestiques entre les sexes, distinction
qui trouve son ancrage dans l’espace habité.
L’Oïkos, le domuset l’insulae :L’habitat antique se caractérise par la sédentarisation des
sociétés, qui mène au développement de villages, puis de villes, voire de cités. Ces nouveaux
rapports sociaux qui deviennent« urbains », engendrent un phénomène de « domiciliation
» : le logement acquiert une importance au point de jouer un rôle dans les relations sociales.
Les cités helléniques, puis latines, sont politiquement marquées par la « chose publique »,
d’où nait pour la première fois cette séparation de l’espace public et de l’Oikos, la sphère
privée attachée à l’univers domestique. Chez les
Romains, la domus incarne un modèle particulier d’un processus de domiciliation par le statut
qu’elle confère à son propriétaire : celui-ci affiche dans la rue ses responsabilités civiques grâce à
l’architecture de sa villa. L’habitat populaire, l’insula, est constitués d’immeubles de quatre à
cinq étages où cohabitent plusieurs locataires.
La maisonnée médiévale. :La longue période du Moyen-Age a vu l’idée d’un espace privé
propre à la vie domestique disparaitre par l’attachement de la maison au travail. Celle-ci est
constituée d’une grande salle commune à usages multiples : elle fait office d’atelier, de chambre, de
salle à manger, etc. D’ailleurs, la maison n’accueille pas qu’une famille nucléaire, souvent
consanguine : en plus de la famille étendue, serviteurs et compagnons d’ateliers sont souvent
hébergés.

19
Dictionnaires Utiles MediaDICO
20
République Française (Ministère de la coopération), Manuel d'urbanisme en pays tropical, Volume 2, éd. Du
Ministère de la Coopération, Paris, 1974, p. 30

36
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

La naissance de l’espace privatif : le développement de la société bourgeoise apporte au XVIème


siècle un bouleversement majeur dans la conception de l’habitat à travers l’avènement de l’individu
et de l’intime. Une nouvelle architecture étant portée par un groupe social avant-gardiste fut
conçue afin d’opérer une séparation entre les membres de la famille afin de s’assurer un espace
personnel, mais également afin de s’éloigner des domestiques. C’est alors que l’on conçoit pour la
première fois l’idée d’une vie privée, que l’on retrouve dans l’architecture interne au logement,
notamment dans la construction des hôtels particuliers, avec une partie pour les domestiques, une
autre pour les appartements privés, et un espace« public » de réception : l’art de la distribution
est né.
L’urbanisme haussmannien : C’est au XIXème siècle, avec l’entrée dans l’ère industrielle et la
division sociale du travail, que le logement devient un espace privatif à part entière. Le travail devenu
un élément très structurant du quotidien, « la maison devient le lieu du « ressourcement », de la
détente, avec cette possibilité rare de mettre à distance la société et de se mettre à l’écart du jeu social
». Il s’opère donc un cloisonnement rapide du monde domestique comme un pan entier de la vie
sociale, mais marqué par la distinction du monde professionnel voire simplement extérieur.
L’époque dans laquelle nous vivons est depuis lors imprégnée d’une séparation nette historique entre
la vie privée et l’espace public. Au XIXème siècle, l’éloignement du lieu de travail et de l’habitat
participe à une forte densification des logements populaires, ce qui crée des conditions de vie
insalubres au sein de ces« immeubles de rapports ». L’absence de sanitaires et de luminosité, ainsi
que le surpeuplement finit par gagner les discours politiques critiques du moment. Alors que la
question du droit au logement voit ses premiers jours, la prise en charge des problématiques urbaines
liées à l’habitat par le politique dans la seconde moitié du XIXème siècle, donne naissance à un Etat
planificateur qui, selon certains, fait du
Baron Haussmann le premier urbaniste.
L’influence de Le Corbusier: Le logement du début du XXème siècle caractérise l’urbanisme
moderne par l’influence du taylorisme et son organisation scientifique du travail. L’architecture,
gagnée par ce mouvement, en vient à introduire des méthodes de perfectionnement du logement. Le
Corbusier et sa cuisine-laboratoire en fournit un bon exemple avec l’introduction de son « modulor
». « La cuisine-laboratoire imaginée de Le Corbusier, inspirée par les hygiénistes, est un lieu fermé
de l’extérieur, sans fenêtre en raison de la ventilation mécanique, sans table ni chaise, pour ne pas
perdre de temps ».
Une priorité politique : La seconde guerre mondiale marque une rupture au sein d’un grand
nombre de disciplines, de la sociologie aux sciences économiques en passant par l’urbanisme et
l’architecture. Les bouleversements politiques d’une nouvelle République aux engagements
prometteurs apportent un renouveau économique dans un climat de reconstruction du pays. Au
lendemain de la guerre, la France connait une grande pénurie de logements suite aux destructions
liées au conflit, mais aussi en raison de la vétusté du parc subsistant et, par-dessus tout, une
nouvelle grande vague d’exode rural combiné à l’explosion démographique citadine due au «
baby-boom » et à l’arrivée d’une main d’œuvre immigrée sollicitée par la reconstruction.«
Volontaire, mais néanmoins forcé à intervenir dans l’urgence, étant donné l’immensité des
besoins, l’Etat fait de l’urbanisme une prérogative, et propulse la question du logement au rang
de priorité absolue à partir de 1953-1954 ». Des « machines à habiter »Dans ce contexte d’une
production de logements très politisée, il se développe un impératif de planification portée par
une tendance dirigiste et « éducative » qui vise à rationaliser l’habitat collectif en termes de
productivité et d’efficacité sociale. « Cet urbanisme moderne ou progressiste, car en totale
rupture avec les modes de faire conventionnel de la ville, prône l’autonomie du bâti et la
séparation des fonctions urbaines : à chaque espace, une fonction spécifique, de manière à
37
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

organiser le bien-être de l’homme ». Cette façon de concevoir le logement collectif de grande


envergure en périphérie des villes s’exprime par la volonté de construire des « machines à habiter »
pour reprendre l’expression de Le Corbusier, devenu l’inspiration historique de ces « grands
ensembles ». L’ère du fonctionnalisme qui s’étale sur deux décennies a ainsi vu la France
construire 8,5 millions de logements.
La fin d’un modèle : Aux alentours de1968 l’année de toutes les contestations, cette tendance
architecturale commence à être questionnée par la communauté intellectuelle qui y voit une
conception réductrice de « l’habiter » à travers cette démarche « hygiéniste » d’un logement
rationnalisé. Alors que les années 1960 correspondent à l’apogée du grand ensemble constitué de «
tours » et de« barres », l’idée de véritable progrès social que véhicule le modèle fonctionnaliste
connait un renversement auprès de l’opinion qui considère de plus en plus ses tendances uniformisés
comme une entrave à la liberté individuelle dans l’appropriation du logement. Face à la fracture
sociale constatée devant la stigmatisation et à la disqualification grandissante de ces opérations,
la circulaire Guichard du 21 mars 1973 « relative aux formes d’urbanisation dites «grands
ensembles» et à la lutte contre la ségrégation sociale par l’habitat » décrète la fin des grands
ensembles et instaure un cadre restrictif architectural, notamment en termes de taille. Il s’agit
désormais de «répondre plus efficacement aux aspirations à une meilleure qualité de l’habitat et de
l’urbanisme, et de lutter contre le développement de la ségrégation sociale par l’habitat »¹.
L’ascension sociale par l’habitat : A partir des années 1960, beaucoup d’études ont également
exploré un autre phénomène nouveau, mais qui est demeuré constant. En effet, l’accession à la
propriété est rapidement devenue le modèle résidentiel dominant en France. L’idéologie
pavillonnaire développée en parallèle à l’utopie du grand habitat collectif, contribue encore de
nos jours à entretenir l’idée de la propriété d’une maison individuelle comme un aboutissement social.
La remise en question du logement collectif et de la densité urbaine a engendré un certain discours
critique à l’égard de la précarisation des populations résidant en grands ensembles, discours qui
contribue à la construction d’un modèle résidentiel « ascendant » qui promeut l’accession à la
propriété, et notamment en maison individuelle comme une réponse aux besoins d’autonomie, de
liberté en matière de modes de vie et, surtout, comme un vecteur de réussite sociale.
Le pavillon, une réponse :Or, depuis une cinquantaine d’années, ce modèle résidentiel véhicule
d’une part des idées reçues auprès des institutions et des professionnels, et impose d’autre part auprès
des individus l’accession comme finalité et comme seule réponse à leurs aspirations. Car bien
qu’il relève d’une impulsion idéologique d’origine anglo-saxonne, l’impact d’une telle
standardisation est considérable. Il existe tout un discours du marketing de la maison individuelle
qui s’est construit sur un « besoin » d’ancrage identitaire dans un monde incertain et insécuritaire.
« La maison individuelle périurbaine serait devenue la réponse à une aspiration à la tranquillité,
permettant de mettre à distance le voisinage, et d’établir un « tri social » dans le cadre d’un système
de relations « affinitaires », d’urbanité sans citadinité ».
Un combat idéologique :Il faut dire que l’habitat pavillonnaire est, depuis son apparition, au cœur
d’un débat technico-politique acharné dont les arguments n’ont toutefois jamais fait pencher la
balance plus d’un côté que de l’autre. Les défenseurs de la maison individuelle remettent en cause
une culture « collectiviste » trop marquée par un projet républicain-holiste visant à soumettre le «
vivre-ensemble » à un espace public pensé, conçu sur mesure dans un souci d’intérêt général.
C’est donc contre une vision « pastorale » d’un Etat planificateur que l’habitat pavillonnaire est
défendu. Les critiques de « l’utopie pavillonnaire » sont également imprégnées d’un certain
discours politique construit sur des arguments tout autant « traditionnels » qui perpétuent le débat
sur un habitat partagé entre individualisme et collectivisme. La principale remise en cause du pavillon
de périphérie concerne bien-sûr son caractère idéologique qui instaure un modèle jugé trompeur de
38
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

l’accession à la propriété individuelle comme finalité sociale. Ce« rêve » amène beaucoup de
ménages à associer la maison individuelle à un niveau de vie supérieur et à s’endetter par
déterminisme social du fait de ce modèle dominant.
Au-delà des polémiques : Mais mise à part la confrontation quelque peu militante de ces deux
courants, des chercheurs en sciences humaines ont fini par fournir une explication un peu plus
complexe des réalités de l’habitat. Après plusieurs générations d’urbanistes et d’architectes partagés
entre le logement collectif et la maison individuelle, les professionnels de l’habitat s’interrogent de
plus en plus sur la question des aspirations des individus, non pas en termes de grands modèles, mais
en termes de trajectoire et de choix résidentiels. Le premier constat, souligne le fait que, malgré la
passion déployée au service de l’habitant par beaucoup de professionnels, et bien que beaucoup de
concepteur s’élaborent ingénieusement des logements afin de répondre aux modes de vie des
habitants, ces derniers se trouvent loin des débats intellectuels et techniques qui, pourtant, façonnent
leur quotidien¹.Etudier les modes d’habiter du point de vue des trajectoires et des choix résidentiels
révèle au contraire des systèmes de valeurs divers et des aspirations soumises à l’évolution accélérée
de nouveaux phénomènes sociaux. Si la maison pavillonnaire connait toujours un grand succès, ce
n’est vraisemblablement pas dans la poursuite d’un idéal social, mais plutôt parce que ce type de
logement permet une plus grande adaptabilité aux modes de vie dans sa conception et dans son
agencement. Et cette caractéristique offre donc la possibilité de répondre aux trois tendances
fondamentales liées aux besoins de l’habitat : la nécessité d’appropriation de l’espace (la constitution
du « chez soi »), son agencement socialisateur (la distribution du logement en fonction des
aspirations familiales) et l’adaptation des déterminismes socioculturels (répartition privé/public, prix
accessibles…). Selon beaucoup d’enquêtes, ces tendances fondamentales semblent plus facilement
frustrées en logement collectif.21

2-1-3 Type d’habitat :

2-3-1 Habitat collectif :

Forme d'habitat comportant plusieurs logements (appartements) locatifs ou en accession à la


propriété dans un même immeuble, par opposition à l'habitat individuel qui n'en comporte qu'un
(pavillon). La taille des immeubles d'habitat collectif est très variable : il peut s'agir de tours, de
barres, mais aussi le plus souvent d'immeubles de petite taille.22

En fait 3 critères déterminent le classement en bâtiment d'habitation collectif :


- la superposition même partielle, directe ou indirecte (cas d'interposition, sur un niveau, de locaux
autres que d'habitation), de logements différents. Par extension la superposition d'un logement et de
locaux privatifs (celliers, boxes…), affectés à un autre logement est à prendre en compte dans le
décompte des logements superposés,
- le nombre de logements à considérer (> 2 par bâtiment),
- la desserte de ces logements par des parties communes bâties.23

21
Habitat et modes de vie « Tome 1 » Un état des savoirs théoriques et des pistes de réflexion appliquées Décembre
2012 p 8/12.
22
CDU, janvier 2002.
23
http://www.ebanque-pdf.com/fr_definition-habitat-collectif.html.

39
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Photo 1 : habitat collectif.

2-3-2 Habitat semi-collectif :

Conférer une dimension individuelle à l’habitat dans des opérations d’une certaine densité ou
concilier la dimension individuelle avec une dimension collective.24

Trois critères essentiels :


- posséder à la fois un accès individuel.25
- un espace extérieur privatif au moins égal au quart de la surface du logement.
- une hauteur maximale de R+3.

Photo 2 : habitat semi-collectif.

2-3-3 Habitat individuel :


Tout ensemble de logements qui ne se superposent pas mais qui forment un groupement urbain,
continu ou fractionné, et qui s’inscrit dans une logique de conception d’ensemble.26

24
L’Habitat Individuel Dense Diversité des modes d’habiter et des formes urbaines et architecturales Barbara Allen,
Psychosociologue, Jean-Didier Laforgue, Architecte-urbaniste
25
http://www.accessibilite-batiment.fr/questions-reponses/bhc-neufs/a-generalites-et-definitions-article-1.html.
26
Analyse du modèle “maison de ville/maison de bourg” en région Centre-Val de Loire Étude DREAL 2012-2014

40
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Photo 3 : habitat collectif


2-4 Définition de villa :

Villa, grande maison d'habitation ou de villégiature ;


Villa est un ensemble d’immeubles correspondant à un lotissement (notamment à Paris et sa
banlieue). Il est desservi par une voie, (éventuellement privée), désignée elle-même aussi sous le nom
de villa qui a l'aspect d'une rue, d'une avenue ou encore d'une allée, numérotée comme elles, et se
terminant souvent en impasse.27

2-5 Règlements adaptés aux villas :

2-5-1 Continuité des espaces bâtis :

Dans des parcelles plus petites, le souci la valoriser les privatifs extérieures conduit à de nouvelles
implantations. Plutôt que de morceler ces espaces extérieures sur les quatre coté des pavillons, la
nouvelle conduit à placer le jardin au centre de la parcelle, et les espaces bâtis en périphéries, ceci
permettant de créer un espace privatif favorable à l’intimité des habitants. Dans ces conditions,
l’implantation de bâtis en limite est autorisée, et peut être imposée sue une limite. L’allure de ces
groupements d’habitations rappelle le caractère de villages et des anciens bourgs.
Lorsque la masse bâtie est en recul par rapport aux voies d’accès et que ce recul est important (plus
de 5 mètres), clôtures hautes, éléments annexes aux extensions devront reconstituer la continuité bâtie
le long de la voie ouverte la circulation.
Une solution intermédiaire être envisagée dans le cas d’un recul de 5 mètres par rapport à
l’alignement. Cette solution permet un petit « jardin de devant » séparé de l’espace public par des
murets bas. La distance de 5 mètre correspond à la possibilité de stationnement des véhicules en
dehors de l’espace public. Dans ce cas la rue est retrouver une grande homogénéité d’implantation.

27
https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_(homonymie).

41
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Figure 24 : la continuité de l’espace bâti

2-5-2 Ensoleillement :
Dans nos régions au climat tempéré l’ensoleillement annuel reste un critère qualitatif important
dans l choix de l’implantation des constructions. Alors que l’ossature urbaine du quartier d’habitation
est relativement rigide (orientation des rues, pente des terrains), l’implantation du villa sur la parcelle
reste souple et libre.
C’est pourquoi, selon l’orientation de la rue, selon le coté de la rue (pair ou impair), les villas
peuvent être implantés à l’alignement ou en recul par rapport à la voie.
A l’alignement le long de la voie, de façon à libérer tout le reste de l’espace disponible en lui offrant
le meilleur ensoleillement; ou au contraire, implanté en fond de parcelle, une villa réserve au jardin
de devant le meilleur ensoleillement, tout en le préservant des regards indiscrets derrière la continuité
bâtie reconstituée sur le côté rue.

42
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Figure 25: ensoleillement.

Qu’elle soit au coup par coup ou dans la perspective d’un ensemble d’habitations, sur l’orientation
des terrains par rapport à la pente ou encore par rapport aux vues privilégiées. Toutes ces réflexions
peuvent conduire à proposer des bandes d’implantations.
Soit une bande de 15 mètres de profondeur étendue de limite à limite, parallèle à la voie principale
et autorisant une plus grande hauteur de construction (R+1).
Afin de mieux protéger l’ensoleillement des parcelles voisines, des hauteurs supérieures à un niveau
(sait + R) interdites en dehors de cette bande d’implantation. Il faut éviter le masque visuel aussi bien
que l’ombre portée projetée sur la propriété voisine par une construction de trop grande hauteur.
D’ autre part, ce que veulent éviter les concepteurs sur de petites parcelles, c’est la sensation
d’enfermement derrière des murs aveugles au des pignons qui réduisent l’ensoleillement durant
plusieurs heures de la journée.
En localisant les extensions situées en limites séparatives en dehors de la bande de 15 mètres, an
peut tout au plus se trouver en présence d’un pignon aveugle de 4,00 m de haut. Ce qui est le
maximum tolérable pour une pièce de 2,50 m sous plafond avec une toiture d’une seule pente.
Quant au mur séparatif de 2.50m de haut, visant à réduire la co-visibilité, il ne faut pas en concevoir
du fait cout que sur faibles profondeurs. Par conséquent, les limites restantes peuvent être arborées
au traitées selon des systèmes de clôtures traditionnelles.

Figure 26: ensoleillement.

43
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-5-3 Espace collectif :

L’espace central : rue, avenue, placette, autour duquel s’ordonne l’accès aux différentes
constructions, constitue un lieu valorisé. C’est par excellence un lieu de rencontre le dénominateur
commun à toutes les habitations qui s’organisent autour, et un facteur de lien social.
Comme la superficie des terrains constructibles se resserre autour des équipements publics, sans
que le nombre de constructions diminue, les zones bâties forment un ensemble plus dense, plus
compact. Ce qui mérite, de point de vue des équipements collectifs, une attention plus soignée. En
plus de la voirie, des cheminements piétons et des pistes cyclables, les espaces d’accompagnement
doivent comporter des places de stationnement en nombre suffisant tenant compte des autres modes
de desserte.
Une plus grande exigence visant au respect des continuités bâties mérite une réflexion approfondie
sur le traitement des façades, le choix des matériaux, l’intégration des coffrets techniques, la
conception des espaces poubelles, ainsi que la végétation.
Si une certaine liberté laisse à chaque constructeur la possibilité d’étendre et de transformer à sa
guise ses espaces privés, la façade côté rue relève davantage du domaine public. Elle exprime l’image
de marque de toute la communauté. Calle –ci se reflète aussi bien dans le traitement et l’entretien des
espaces collectifs que dans le poids sémantique dont est dotée chaque construction. Comme dans une
ville ancienne, les différentes unités bâties viennent prendre place côte à côte et donnent au paysage
urbain son identité de lieu. Il appartient donc aux autorités locales de prendre en charge les
prescriptions indispensables concernant l’homogénéité d’aspect concernant ce paysage urbain.

2-5-4 Hauteur des constructions :

La hauteur des constructions est limitée à 7.50 m au faitage (c qui correspond à une villa de type
R+1 pour les toitures à faible pente), dans une bande de 10 m de large parallèle à la voie d’accès
principale : rue, avenue, impasse, venelle, raquette de retournement.
Cette bande d’implantation instaurée de limite à limite séparative sur une profondeur de 15 m laisse
déjà une grande marge de manœuvre au concepteur pour projeter sa construction. Elle peut être en
recul de 5 m par rapport à l’alignement de la rue, permettant l’installation d’un « jardin de devant »
ainsi que quelques places de stationnement. La bande d’implantation peut être aussi à l’alignement
strict la long de la rue ; ou encore, selon l’orientation, rejetée en fond de parcelle pour en garantir
l’ensoleillement.

44
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Figure 27: hauteur des constructions.

En dehors de cette bande d’implantation, des extensions du corps principal sont autorisées à
condition qu’elles restent en rez-de-chaussée. Ces mesures restrictives sont liées à des problèmes
d’ensoleillement. On ne peut pas autoriser des masques visuels de plus de 4 m de haut le long des
limites séparatives du fait l’ombre projetée sur la parcelle voisine. L’implantation des bandes selon
une ligne continue, ou brisée (implantation en quinconce) sont les seuls conditions restrictives
d’ensoleillement autorisées par projection de l’ombre de la construction sur la parcelle voisine.

Figure 28: hauteur des constructions.

45
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-5-5Jardins et plantations :

En plus de l’ensoleillement, on remarque que les risques de co-visibilité sont aussi facteur limitant
de la hauteur. Alors que l’on peut régler les risques de prise de vue sur la parcelle voisine, avec des
villas d’un étage grâce à un système de clôtures hautes, avec une villa de deux étages (R+2), cela
devient quasi impossible.
Des exceptions de hauteur seraient faites pour une villa dont on assurerait :
1- qu’elle ne porte pas ombre sur les parcelles voisines à l’exception de celle sur laquelle elle est
implantée ;
2- que ses ouvertures sont tournées vers espace public, et qu’elle ne peut en aucun cas exercer
une vue sur les parcelles voisines.

Figure 29: jardins et planifications.

Même si la villa est installée sur un terrain d’assiette plus petit, le jardin d’un seul tenant ne reste
pas moins un espace privilégié ou se projettent toutes les valeurs de la vie intime du foyer. Dans ce
contexte, si la référence aux espaces locales est une priorité et la sobriété de mise, le milieu urbain
permet, par la référence d’échelle différente de s’en éloigner sous certaines réserves : en variant le
contenu, créant des espace d’appropriation au d’intimité (racailles, jardin exotiques ou de méditation,
introduction de pièce d’eau, etc…). Enfin il est possible d’associer à la fonctionnalité originelle
d’autres usages tels que vergers potagers avec des variantes plus abouties, tels que jardin de
« simple », de plantes médicinales ou aromatiques.
Les murs de clôture en pierre sont relativement limités. Ils sont remplacés le plus souvent par des
haies végétales implantées d’un cote ou de l’autre de la limite séparative. La limite étant matérialisée
par un grillage, celle-ci peut éventuellement supporter des plantes grimpantes-plantes palissées sur
un support métallique présentant un encombrement minimal et un effet thermique sur le bâti. A cet
égard, on remarque que l’installation de plantes grimpante genre ampélopsis sur les murs des
habitations exposées au soleil ont effet thermique indéniable. Le feuillage réfléchissant les

46
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

rayonnements émis par le soleil et captant les émissions infrarouges abaisse la température en été, et
à contrario, ces plantes à feuilles caduques laissent passer les rayons du soleil en hiver.

Rappelons pour mémoire que le code civil, applicable en l’absence de contraintes plus spécifiques
(règlements des documents d’urbanisme, cahiers des charges de lotissements). Prévoit que les
plantations de moins de 2 m de hauteur devront être implantées au moins à 0.5 cm des limites de la
parcelle, et plus de 2 m pour les végétaux de plus grande hauteur.
Le choix d’espaces variées pour la création d’une haie offre une meilleure intégration, une
complémentarité des milieux, un abri pour la faune, une limitation de la concentration de certains
pollens allergisants.
Elle favorise en autre le remplacement des arbustes. La haie peut être laissée libre après une taille
annuelle durant les trois premières années, ou taillées régulièrement en fonction d’une hauteur voulue.
En choisissant des arbustes à floraison décalée, on aura une haie changera d’aspect des saisons.
On peut obtenir une haie avec : buddleia, cognassier, forsythia, hortensia, kerria, lilas, rosiers, ou
encore lui donner un caractère plus champêtre avec charme, cornouiller, fusain, noisetier, sureau,
viorne. Enfin rien n’empêche d’introduire des arbustes persistants. Si la place permet, une
composition associant espèces arbustives et arborées (haies bocagères), avec strate inférieure,
constitue l’alternative la plus achevée. D’autre part, on peut aussi limiter aux espèces florales de part
plus modeste (genets, potentilles, lavandes, bruyères, etc...). Eviter Le thuya dans la composition des
haies en milieu urbain, dont la mono-spécifité a entrainé un phénomène sanitaire majeur et dont la
maladie menace à terme l’espèce d’éradication dans nos espaces urbains.

Figure 30: jardins et planifications.

47
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-5-6 Limites séparatives :

L’édification de murs de clôture autour d’une propriété bâtie correspond au besoin naturel de la
protéger des intrusions physique, mais aussi de la soustraire au regard d’autrui.
Sur de petites parcelles de 300à 400 m2, l’élévation de murs de clôture peut être une gêne au bon
ensoleillement. Aussi, on peut concevoir des fonds de parcelles ou même des limites séparatives
signalées par une végétation basse, donnant l’illusion d’une absence de limite ou même s’un
prolongement de l’espace végétalisé. Dans ce cas de bonne entente de voisinage, on reste devant des
solutions classiques de clôture de propriétés bâties.
2-5-6-1 ouvertures en limite :

Néanmoins, on ne peut pas méconnaitre les règles de co-visibilité et le besoin de préserver des
espaces d’intimité. C’est pourquoi il faut prévoir des masques visuels matérialisées par des murs de
clôture sur la totalité ou une partie seulement des limites séparatives.
Une tête de murs de 2.50 m de haut et sur une langueur de 5à6 m peut suffire à isoler une terrasse
ou un coin repas des fenêtres situées au premier étage de la construction voisine.

Figure 31: ouvertures en limite.

Figure 32: ouvertures en limite.

48
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-5-6-2 implantation en limite :

Si l’on autorise de constructions d’un étage à l’intérieure s’une bande de 15 m, le souci étant de
conserver une continuité bâtie à l’alignement de long de la rue ou en fond de parcelle, on s’efforcera
d’adosser la construction, soir sur limite, soir sur les deux limites latérales.

Figure 33: implantation en limite.

2-5-7 Orientation des toitures :

Qu’il s’agisse d’architecture de montagne (figure1) ou d’architecture de plaine ou de fond de


vallée (figure2), l’observation des continuités bâties confirme que les toitures de villas principales
restent parallèles à la voie publique. Les constructeurs sont invités à respecter la couleur des toitures
environnantes, rouge ou noir, tuile ou ardoise ; celles-ci ayant déjà été définies sur les cartes de
toitures en 1975et en 1980. Des toitures terrasses ou des éléments horizontaux constituer des liaison
entre volumes.

Figure 34: orientation des toitures.

49
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-5-8 Ouvertures :

La notion d’ouverture sur l’extérieur (porte, balcons, fenêtre, terrasses) est liée au problème du
regard sur autrui, soit de la prise de vue sur les espaces privatifs extérieure à la propriété concernée.
On note que la notion d’ouvertures est régie par le code civil. On conçoit que la répartition des
ouvertures puisse d’être l’objet de restrictions à partir du moment où celle-ci nuit à l’imité du
voisinage. Dans ces conditions, les percements doivent être réglementés. Le souci étant s’offrir le
maximum d’éclairage à toutes les pièces de l’habitation, leur forme, leur répartition, leur orientation
doit s’accompagner d’une réflexion sur les limites du terrain, les distances à respecter, les obstacles
visuels pouvant alléger une interdiction d’ouverture.
Si le terrain voisin est déjà bordé en limite séparative par une extension dont le mur pignon est
de 4 m de haut, le problème d’une vue latérale à partir du premier étage ne se pose pas. Tout en se
densifiant, le tissu urbain restitue ainsi aux jardins intérieurs leurs valeurs d’intimité.

Figure 35: ouvertures.

Figure 36: implantation en limite.

50
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Dans le cas contraire, si le mur marquant la limite séparative entre deux propriétés voisines n’est
pas plus haut que 2.50 m, alors une ouverture à l’étage ne sera tolérable que si celle-ci est pratiquée
à 4.50 m du mur. C’est à dire que l’on ne peut pas autoriser de percements justes au-dessus de la
propriété voisine. En voici l’explication :
Les deux chiffres : 2.50m de haut et 4.50 m, résultent d’une compromis visant à diminuer les
hauteurs, les distances d’implantation tout en conservant à l’aire d’invulnérabilité visuelle un
minimum tolérable. L’objectif étant de protéger une terrasse ou un coin repas, un tel masque visuel
de 2.50 m de haut n’est pas obligatoire sur toute la langueur de la mitoyenneté. Une tête de mur suffit.
Elle peut prolonger par une haie plantée.
Après s’être assuré que ces ouvertures ne puissent en aucun cas offrir leur regard sur les espaces
privatifs voisins, toutes sortes de solution architecturales permettent de contourner la difficulté et de
la chercher un éclairage à proximité d’une limite séparative. Elles vont, de la fenêtre en recul par
rapport au plan de la façade, au châssis oblique, dont le plan d’ouverture est tourné vers le centre de
la propriété28.

Figure 37: implantation en limite.


A- Concluions :

La notion de l’habitat est loin d’être définie et arrêtée. L’habitat est une notion complexe qui est
largement abordée dans plusieurs domaines, le plus apprendre en considération aujourd’hui est la
notion de l’habitat écologique qui est une référence nouvelle par rapport à la conception de l’habitat.
Cette nouvelle notion prend en compte l’aspect paysagé et l’aspect naturel.
L’habitat a connu dans son histoire une multitude de changements, parti d’un habitat rudimentaire
passant par un habitat qui ne prend que les besoins élémentaires de ses occupants jusqu’à un habitat
rependant à un maximum de confort interne et externe s’intégrant dans son paysage et respectant la
nature.
La villa d’aujourd’hui doit répondre à plusieurs critères en particulier son intégration au milieu où
elle est construite.

28
Qualité de l’habitat « des forme nouvelle, des règlements adaptés »p 8/31.

51
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Paysage :
A- Introduction :
L’homme par sa nature s’approprie un espace ou un paysage en le modelant suivant ses besoins et
son mode de vie cette appropriation peut être étudié à partir d’une maquette ce qui nous permet
éventuellement d’amélioré l’espace de vie de l’homme ou de la société

2-2- 1 définition de paysage :


« Paysage » : Étendue spatiale, naturelle ou transformée par l'homme, qui présente une certaine
identité visuelle ou fonctionnelle : Paysage forestier, urbain, industriel.29
« Paysage » : Vue d'ensemble, qu'offre la nature, d'une étendue de pays, d'une région. Synon.
Panorama, point de vue, site. Paysage admirable, grandiose; paysage champêtre, de montagne. J'ai
recherché avec une sensibilité exquise la vue des beaux paysages; c'est pour cela uniquement que j'ai
voyagé. Les paysages étaient comme un archet qui jouait sur mon âme30.La beauté du paysage formé
par le petit lac, les bois qui l'environnent, les volcans lointains et le ciel d'automne .31
Dans sa première définition, telle que la donne le dictionnaire de langue de Paul Robert, un paysage
est la « partie d'un pays que la nature présente à l'œil qui le regarde ». Beau ou laid, un paysage est le
cadre de notre existence quotidienne. À ce titre, il peut être l'objet d'une vision artistique (et le terme
a pris en peinture un sens spécifique venant à désigner un tableau « où la nature tient le premier rôle
et où les figures d'hommes ou d'animaux ne sont que des accessoires ») décrite par le poète ou
représentée par le peintre. Le terme a gagné par analogie la littérature. Une histoire du paysage à
prétention scientifique élaborée à partir d'une approche esthétique est parfaitement légitime.
L'évolution des acceptions du mot paysage n'est d'ailleurs pas un cas unique : tous les
géomorphologues ne savent peut-être pas qu'une notion aussi importante que celle de relief a été
empruntée au vocabulaire... artistique.

2-2-2 Histoire et théorie :

Toutefois, on estime généralement que c'est seulement à la Renaissance (qui est justement l'époque
où elle donne lieu à des dénominations spécifiques), que l'idée de paysage s'impose vraiment. Ainsi
le français « paisage », dont la première occurrence écrite date de 1549, est-il d'abord apparu dans le
vocabulaire pictural, par dérivation de « pays », tandis que l'allemand Landschaft, le flamand
landschap ou l'italien paese, termes d'origine plus ancienne, qui correspondaient à des entités
territoriales (région, province), s'appliquèrent progressivement au champ de la représentation au
tournant des XVe et XVIe siècles. Cette mutation linguistique accompagne le développement d'une
pratique artistique dont nombre d'historiens de l'art ont cherché à rendre compte, à la suite d'Ernst
Gombrich et de son essai sur « La Théorie artistique de la Renaissance et l'essor du paysage » (1953,
in Norm and Form : Studies in the Art of the Renaissance, 1966, repris dans L'Écologie des images,
1983). Par rapport aux conventions de stylisation des éléments naturels qui prévalaient dans l'art
médiéval, une rupture s'engage avec les frères Limbourg et surtout Jan Van Eyck, au début du XVe
siècle. Le rendu de l'espace par la perspective linéaire et atmosphérique, l'unification de la lumière
grâce aux ressources de la peinture à l'huile, répondent à une exigence d'adhésion de l'image aux
apparences du monde extérieur. À leur tour, Piero della Francesca, Antonio et Piero del Pollaiolo ou

29
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/paysage/58827#2QKr8UaMzAAT0zsk.99
30
Stendhal, H. Brulard, t.2, 1836, p.25
31
(Bourget, Disciple, 1889, p.123):

52
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Antonello de Messine adoptent un point de vue élevé, qui permet de surplomber un panorama offert
à travers le cadre de cette fenêtre qu'est le tableau selon Leon Battista Alberti (Traité de la peinture,
1435, trad. franç., 1992). À partir des années 1450, à la villa Médicis de Fiesole ou au palais
Piccolomini de Pienza, l'architecture valorise d'ailleurs les mêmes positions dominantes, en
investissant des sites escarpés et en multipliant loggias et terrasses.
Les spécialistes ne s'accordent pas tous sur le sens à donner à cette nouvelle mise en scène du paysage.
Pour Augustin Berque comme pour Alain Roger (Court Traité de paysage, 1997), il s'agirait de
l'émergence d'un rapport inédit à la nature, désormais laïcisée et mise à distance par une opération
d'objectivation du réel et de retrait du sujet, qui correspondrait à l'invention contemporaine de la
perspective, « forme symbolique » de la modernité suivant la proposition d'Erwin Panofsky (La
Perspective comme forme symbolique, 1924-1925, trad. franç., 1975). Cette interprétation rejoint
dans une certaine mesure la thèse de Joachim Ritter (Paysage : fonction de l'esthétique dans la société
moderne, 1963, trad. franç., 1997), définissant le paysage comme « la nature esthétiquement présente,
se montrant à un être qui la contemple en éprouvant des sentiments ». Cette relation naîtrait d'un
divorce entre l'homme et la totalité du cosmos, dont la conscience, de Pétrarque à Schiller, n'aura
cessé de travailler la pensée occidentale. D'une autre teneur s'avère l'analyse néo-marxiste de Denis
E.
Cosgrave (Social Formation and Symbolic Landscape, 1984), qui décèle plutôt dans l'affirmation
moderne du paysage l'emprise d'un mode de vision essentiellement idéologique, exprimant les
préoccupations des groupes dominants et reflétant un changement dans l'appropriation sociale de
l'espace, inhérent à la transition du féodalisme au capitalisme.
L'esthétisation de la nature : Ces tentatives d'explication ne doivent pas faire oublier que le traitement
artistique du paysage connut une évolution éminemment complexe, au cours de laquelle, selon
Kenneth Clark (Landscapeinto Art, 1949, trad. franç., L'Art du paysage, 1962), « la figuration des
choses » tendit à céder le pas à « la traduction des impressions ». Les XVIe et XVIIe siècles voient
triompher un genre que la hiérarchie académique maintient pourtant à un rang inférieur. Au tournant
des XVIIIe et XIXe siècles, la valorisation du spectacle grandiose des forces de l'univers par
l'esthétique du sublime et celle d'une expression de l'intériorité par la poétique romantique ont sans
conteste accéléré un processus d'esthétisation de la nature que la promotion de « nouveaux paysages
», comme la montagne et le littoral, montre à l'œuvre. Elle pose le problème du rôle des
représentations artistiques dans la perception du paysage réel. Alain Roger désigne par « artialisation
» le phénomène selon lequel les modèles institués in visu(images picturales, photographiques ou
cinématographiques, descriptions littéraires) ou in situ (interventions directes sur le terrain, comme
dans le cas du jardin) orientent et informent le regard. La réflexion la plus systématique sur cette
question a été fournie par le philosophe Rosario Assunto (Il Paesaggio e l'estetica, 1973), lequel
entend, par « critique du paysage », toute interprétation textuelle, visuelle ou matérielle d'un lieu, qui,
en portant un jugement, permet d'identifier « la culture et l'histoire dans la nature » et de « rendre
explicite, comme propriété constitutive de l'objet, ce qui pour tout autre observateur est seulement
sensation obscure, et latente émotion esthétique ». C'est rappeler que, si l'expérience du paysage
dépend de la sensibilité individuelle, son énonciation ne peut manquer d'être filtrée par des codes
collectifs d'expression.
Au XXe siècle, la déconstruction de l'espace perspectif, le dépassement radical par l'abstraction de
la fonction mimétique de l'image, puis la redéfinition du statut de l'œuvre, au travers de sa matérialité

53
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

et de son insertion environnementale, telle que l'opère le land art, auront contribué à dégager le
paysage du paradigme pictural qu'avait instauré la Renaissance.32

2-2-3 La conception du paysage : entre art et science :

Dans les langues d’origine européenne, le mot paysage exprime, avec des nuances selon les cultures
(nord et sud européennes en particulier), l’étendue spatiale que l’on voit d’un seul regard : son image
peinte, décrite ou photographiée autant que la réalité matérielle qui peut lui être associée. Selon
l’historien du paysage Baridon (2006), « un paysage est une partie de l’espace qu’un observateur
embrasse du regard en lui conférant une signification globale et un pouvoir sur ses émotions ». Dans
la culture chinoise traditionnelle, où le terme shanshui (montagnes et eaux) désigne la peinture de
paysage, l’idéel et le matériel ne sont pas dissociés. Cette dualité entre la réalité objective et
l’interprétation qui en est faite fonde le rapport humain au monde sensible occidental. En Occident,
contrairement à l’Orient, la rationalité cartésienne isole ce qui est vu du résultat de la vision : la
perception et la représentation, notamment avec l’aide de la perspective picturale. C’est pourquoi, en
Occident, il existe, surtout depuis le XIXe siècle, deux pôles distincts d’interprétation profane de la
relation visuelle au monde visible : l’art et la science.

2-2-3-1 L’art du paysage :

L’artiste est, selon le sociologue Francastel (1970), celui qui, « traduit dans un langage particulier
une vision du monde commune à l’ensemble de la société dans laquelle il vit ». C’est à partir de cette
vision que travaille l’artiste peintre de paysage immergé dans un contexte culturel et social. Ainsi
produites, des images de paysage ont été données à voir à la société. Elles existaient sur les murs des
villas romaines puis, après le Moyen-Age, ont été largement diffusées grâce à l’invention de la
perspective euclidienne par les architectes italiens Brunelleschi et Alberti. Baridon1 fait ainsi des
tableaux du peintre Ambrogio Lorenzetti intitulés « Effets du bon et du mauvais gouvernement en
ville et à la campagne » et visibles au Palazzo Pubblico de Sienne, le point de départ de la renaissance
de la peinture de paysage occidental.
Le cube scénique et sa projection en deux dimensions supposaient l’unicité du point de fuite et la
conservation de la position entre les objets. Cet espace scénique, qui représente l’espace tel que l’œil
le perçoit, a disparu dans l’art pictural avec Paul Cézanne et Vincent Van Gogh, mais n’est pas mort.
Il perdure dans les usages sociaux de l’image. Il continue à inspirer la scénographie théâtrale de
l’espace urbain et architectural, et des jardins et, nous le verrons, les architectes paysagistes.
Sans le point de vue de l’art sur les paysages et les jardins qui modèlent les regards, le monde
sensible, dont le sens esthétique est privilégié, ne serait pas compréhensible pour un regard occidental.
C’est la thèse culturaliste (Roger, 1997). Sans l’univers intime de l’expérience sensible du corps dans
l’espace, l’essentiel de la relation poly sensorielle au monde serait manqué. C’est ce que développent
les démarches phénoménologiques. Ces modes d’interprétation du paysage présentent cependant des
faiblesses. Le premier réduit le monde vécu à ses apparences, et néglige l’invisible (les forces

32
Définition de : PAYSAGE, arts et architecture De Hervé BRUNON (Auteur) Publié par Encyclopaedia-
Universalis Publié le : mercredi 10 juillet 2013.

54
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

économiques, naturelles et politiques notamment). Il en est de même du second point de vue qui, en
outre, est peu communicable et partageable33.

2-2-3-2 Les sciences du paysage :

Le point de vue de la science sur le paysage a été affirmé surtout à partir du XIXe siècle. Il a mis
en avant une connaissance reproductible de faits géographiques observables parallèlement aux
interprétations artistiques. Les premiers géographes comme Alexandre de Humboldt (1759-1869)
proposaient des interprétations rationnelles des étagements de la végétation en Amérique du Sud,
mais montraient aussi des scènes pittoresques dessinées, naturelles et sociales. À la suite de Paul
Vidal de la Blache (1903), le paysage, en tant qu’il donnait à voir et à comprendre les relations
déterministes entre les faits de nature et les faits de société, fut un objet de prédilection de la
géographie. Jugé ensuite peu fiable en tant que concept trop incertain, il aurait pu disparaître de la
scène scientifique à la fin du siècle dernier. Il fut redéfini par le géographe Georges Bertrand au sein
de la notion de complexe paysager dans lequel il était associé à celles de géosystème et de territoire.
Il y exprimait, comme le rappelle le géographe Yves Luginbühl (2004) « la part culturelle,
patrimoniale et identitaire de la pensée du rapport avec le monde qui entoure l’individu et la société
».
Née au XIXe siècle, la science écologique fondée par Ernst Haeckel reprit au cours des années 1980
le flambeau scientifique du paysage en France. L’écologie du paysage (landscapeecology) a
aujourd’hui pour objet essentiel « la nécessité de gérer les espèces et leurs habitats à partir
d’approches spatialement explicites, sur de vastes étendues et de longues durées, tout en tenant
compte des emboîtements d’échelles par lesquels toute dynamique locale s’inscrit dans une
dynamique plus globale ». Il s’agit alors de formaliser une analyse spatiale et biologique, autant que
sociale, permettant de mieux connaître les conditions objectives dans lesquelles évoluent la
biodiversité ainsi que l’espace physique et social où s’inscrivent les écosystèmes. Ce thème était
encore flou au moment où s’est déclenchée la crise environnementale des années 1970 en Europe
(Duvignaud, 1974). Il ne pouvait alors recevoir de réponses pertinentes, ni des géographes, des
écologues ou des biologistes, ni des architectes paysagistes. Cette mutation des connaissances
scientifiques fut préparée en France par les travaux phytoécologiques et phytosociologiques du Centre
national de la recherche scientifique et du Centre d’études phytosociologiques et écologiques (CNRS-
CEPE)5 de Montpellier. Elle fut aussi relayée par les programmes de recherche de l’Institut national
de la recherche agronomique-Sciences pour l’action et le développement (Inra-Sad), notamment ceux
du « géoagronome » Deffontaines (1998) sur les relations entre les pratiques agricoles et les paysages.
Ces deux domaines, la géographie physique et sociale, et l’écologie du paysage ont, le plus souvent
par des démarches positivistes, fait de la notion de paysage un objet scientifique d’étude. De leur côté,
les sciences de l’homme et de la société, notamment dans les champs de l’histoire des sensibilités
(Corbin, 1988, 2001) et de l’ethnologie (Voisenat et Notteghem, 1995) ont mis en avant des
démarches constructivistes pour relativiser le caractère intégrateur attribué à la notion de paysage, et
le rôle des experts paysagistes dans les réponses aux commandes publiques.
Ces nouvelles connaissances scientifiques tentent d’expliquer, chacune dans leur domaine, les faits
concernés : les uns physiques et biologiques, les autres sociaux, politiques et culturels. Les paysages

33
Barraqué B. (1985). Le paysage et l’administration. Paris, Rapport de recherche, mission de la recherche urbaine,
219 p.

55
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

acquièrent ainsi des significations plurielles qui sont mises en relation avec des politiques publiques
dédiées : conservation, restauration et création. Les actions de réglementation requises par les
pouvoirs publics – la conservation des sites et des monuments historiques, l’action du Conservatoire
de l’espace littoral et des rivages lacustres, l’encadrement des permis de construire, par exemple –
s’éparpillent alors dans les territoires concernés. Elles ne sont pas, comme le déplorent certains
professionnels du paysage (Fortier-Kriegel, 2005), reliées par un projet unitaire à finalité collective.
Entre la loi de 1930 sur la protection des sites et celle de 1993 sur la protection et la mise en valeur
des paysages, le sens du mot paysage s’est en effet élargi. Il ne désigne plus seulement, pour le
législateur, des sites remarquables à protéger, du point de vue de l’intérêt national, mais aussi un
cadre local de vie ordinaire à préserver ou à réhabiliter pour ceux qui l’habitent.
C’est pour cette raison qu’à la charnière entre les artistes et les scientifiques, émergèrent en France,
à la fin des années 1970, des pensées et des pratiques nouvelles, celles d’une petite communauté
professionnelle hétérogène réunissant des architectes, des architectes paysagistes, des ingénieurs
paysagistes, agronomes et horticoles, des universitaires, écologues et géographes, et des « paysagistes
d’aménagement ». Ces nouveaux professionnels, spécialistes d’approches dites « sensibles » autant
que scientifiques et techniques furent désignés par l’État (le premier ministère de l’Environnement
en 1971) comme les experts capables de répondre à la demande sociale de paysage et de cadre de vie,
et aux commandes des pouvoirs publics dans ce domaine.34

2-2-4 Type de paysage :


2-2-4-1 Les paysages de plaine :
Ils sont principalement liés au relief et à la nature géologique des côtes.

Photo 4 : paysage de plaine.

2-2-4-2 Les paysages de montagnes :

Les paysages de montagnes se caractérisent par la présence d'un relief important (variation
importante d'altitude entre des lieux proches), ou une altitude élevée (supérieure à 1000 m).

34
Baridon M. (1998). Les jardins ; paysagistes, jardiniers, poètes. Paris, Robert Laffont, 1260 p.

56
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

Photo 5 : paysage montagne.

2-2-4-3.1 Les paysages littoraux :

Le relief est peu prononcé (pas de montagnes seulement des collines), la présence de l'homme y
est plus fréquente (hameaux, villages, cultures...) mais ce sont les prés, champs, bois ou forêts
qui occupent la plus grande partie de l'espace.35

Photo 6 : paysage littoraux.

2-2-4-4 Paysage urbain :


La plus grande partie (voire la totalité) du paysage est marquée par une présence forte de l'homme
(bâtiments et voies de communication). La présence de la nature est faible ou nulle.
Paysages Urbains est une étude photographique sur le territoire des villes à travers le monde.
Ces images proposent une relecture de l’évolution contemporaine de nos cités et espaces publics.
La ville, véritable réservoir de couleurs, où viennent se juxtaposer masses de béton, aplats de
bitume, parois minérales et éléments végétaux, est appréhendée comme une scène en mutation. Il
s’agit de saisir le visage aléatoire de la ville, résultat d’innombrables années d’évolutions et de
cohabitations.36

35
https://economierurale.revues.org/1923.
36
David Giancatarina.

57
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-2-3 Le paysage comme outil de l’aménagement du territoire

Paysages urbains, paysages suburbains et paysages naturels sont au centre de la


démarche de nombreux artistes et professionnels de la maîtrise d’œuvre (architectes, architectes
urbanistes et paysagistes) en même temps qu’ils intéressent philosophes et historiens. En soi,
l’échelle paysagère est une et plusieurs à la fois. Elle est une parce que toute intervention, de la plus
modeste à la plus imposante, tend à modifier “le” paysage.
Elle est plusieurs car elle convoque de multiples compétences et responsabilités, suggère de
nombreuses acceptions et convictions, et suscite la convergence des enjeux
interdisciplinaires les plus riches.
C’est pourquoi la question paysagère, dans le cadre de ce programme, est concernée dès lors
que les objets de recherche s’inscrivent dans une logique spatiale qui dépasse largement l’échelle
architecturale. Comme terrain d’investigations pour l’étude des relations entre art et paysages,
l’espace habité des territoires construits paraît devoir être privilégié. Mais certaines propositions
de recherche ne sauraient faire l’économie des multiples acquis scientifiques qui jalonnent
l’histoire du paysage, avec ses racines artistiques, ses fondements esthétiques et ses fonctions
analytiques au service de l’espace naturel. Car on le sait, le paysage est d’abord une somme de
constructions intellectuelles qui, par la mécanique du regard, permet une certaine lecture de l’espace.
En ce sens, les interactions multiples qui rapprochent la dimension naturelle du paysage et les
productions récentes de l’art contemporain sont à revisiter à la lumière d’une demande sociale de plus
en plus liée à l’écologie, à l’environnement au développement durable. Elle son donc à analyser dans
leurs étroites relations avec l’espace construit des urbanisations diffuses, des infrastructures de
transport et des territoires en mutation. Il en est ainsi de la restructuration des zones portuaires et des
friches industrielles, de l’aménagement des zones commerciales
et des entrées de ville, de la réalisation des nouveaux parcs urbains et des jardins
contemporains.

Les liens entre paysages et projets artistiques se manifestent aujourd’hui démultiplia les
façons. Paysagistes et artistes sont fréquemment associés pour telle ou telle opération de
conception d’un espace public. Davantage que dans les relations entre art et architecture, les
processus de collaboration et d’intégration paraissent trouver leur cohérence. Là où les enjeux
intellectuels semblent vouloir concilier nature et culture au sein d’un projet consensuel. Sur les
terrains changeants de l’espace public
Les orientations muséographiques de certaines institutions comme les centres d’art témoignent par
ailleurs du regain d’intérêt pour les thématiques transversales qui mêlent le projet artistique et les
différentes perceptions paysagères. Le Centre d’art de Vassivière en Limousin, qui s’est récemment
redéfini en Centre d’art et du paysage, a centré sa programmation pour l’été 2002 autour du
thème de “La tempête”, associant des plasticiens(Michael Dans et Bertrand Lamarche) et un
paysagiste-écologue (Gilles Clément). Le Crest et centre d’art, quant à lui, s’intéresse depuis
sa création aux questions de l’environnement, de la nature, du paysage. Aux frontières de
champs disciplinaires aux contours incertains, les projets de recherche focalisés sur les relations
entre art et paysages auront cependant à proposer des orientations précises. Pour les uns, la lecture
et/ou la pensée du paysage seront directement impliquées dans une dimension artistique. Pour les
autres, la transformation des paysages ne relèvera d’une production artistique que par
l’intervention d’un artiste au sein d’un processus de maîtrise d’œuvre plus large et plus
complexe. Pour d’autres encore, l’intervention plastique des artistes dans la cité, comme le projet

58
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

architectural dans l’espace public, est de nature à modifier la physionomie du paysage urbain,
sa lecture, sa compréhension, son appropriation. Ainsi, le rôle de la photographie et de la vidéo a été
particulièrement important dans la nouvelle définition des paysages urbains ; en témoignent les
commandes de la DATAR auprès d’artistes et, dans des registres et sur des territoires différents, la
récente exposition organisée au Zentrumfür Kunstund Medientechnologie de
Karlsruhe intitulée “CTRL [SPACE] : rhétorique de la surveillance de Bentham à Big Brother”37.

2-2-5 Utilisation de la maquette dans le projet de paysage à travers des


entretiens :
2-2-5-1 analyse des entretiens :

Université Batna 1
Institut d’architecture et d’urbanisme
La raison de ce questionnaire c’est de faire connaitre les points de vue des architectes sur l’importance
de la maquette paysagère d’un quartier d’habitation.( la fabrication du paysage urbain dans un quartier
d’habitation)
Information générale : Arte Charpentier Architectes
Nom de l’architecte BOUET Marie-France Spécialité Architecte Urbaniste
Fonction : associée.
1- Utiliser vous systématiquement la maquette ou au contraire pas du tout la maquette ?
-Oui, nous faisons notamment beaucoup de maquettes en impression 3D, des maquettes
architecturales et urbaines, mais nous représentons peu le paysage…

2- Quelle est la dernière maquette que vous avez faite ?


Une maquette pour un bâtiment de bureau

3- Est-ce qu’on peut dire qu’il y aurait une correspondance entre le type de maquette produit et
la phase projet ?
-Oui, les maquettes sont très utiles en particulier pour les phases concours et pour les séances
de travail avec les maîtres d’ouvrage

4- La maquette est un outil de représentation la considérez-vous aussi comme outil de


conception ?
-Pour nous, c’est avant tout un outil de conception et de travail. Nous faisons peu de maquette
« finale » de représentation et en général, celles-ci sont faites par des prestataires spécialisés
(et sont très chères).

37
http://economierurale.revues.org/1923

59
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

5- La maquette est un volume, un objet selon vous par rapport aux autres modes de représentation
que lui apporte de plus sa matérialité ?
-Elle permet de visualiser très vite les volumes et en particulier leurs rapports, et permet plus
d’échanges entre les collaborateurs d’un même projet.

6- Quels sont d’après vous la place et l’avenir de la maquette par rapport à l’informatique, aux
représentations virtuelles ?
-L’impression 3D a révolutionné les modes de productions de maquettes : plus de rapidité,
plus de précision… Le seul obstacle reste les échelles (les machines capables d’imprimer des
grandes surfaces restent extrêmement chères), et le « charme » comparativement à une
maquette faite à la main avec une plus grande variété de matériaux…

7- Que deviennent-elles, quelle trace en gardez-vous ?


-Nous essayons de les garder presque toutes, surtout celles qui démontrent l’évolution d’un
concept.

8- Pensez-vous que la maquette soit un outil particulièrement efficace et pertinentpour parler de


paysage, pour l’évoquer, le représenter, le conceptualiser ?
-Le paysage reste l’un des éléments les plus difficiles à représenter et à concevoir en
maquette… Même si il est possible de représenter des concepts de paysages et d’espaces
publics, le choix des végétaux reste difficile à illustrer

9- Est-il envisageable selon vous, de définir une catégorie particulière que l’on pourrait nommer
la maquette de paysage ?
-La maquette de paysage est selon moi plus liée à des grands territoires, et permet de mettre
en évidence la géographie des lieux (relief, cours d’eau, lignes de force du paysage)…

Université Batna 1
Institut d’architecture et d’urbanisme
La raison de ce questionnaire c’est de faire connaitre les points de vue des architectes sur l’importance
de la maquette paysagère d’un quartier d’habitation. (la fabrication du paysage urbain dans un quartier
d’habitation)
Information générale : Arte Charpentier Architectes
Nom de l’architecte Nathalie LEROY
Spécialité Architecte dplg paysagiste
Fonction : Responsable du pôle paysage Arte Charpentier

1- Utiliser vous systématiquement la maquette ou au contraire pas du tout la maquette ?


- La maquette est utilisée dès que possible mais pas systématiquement. Par ailleurs, au-delà de la
maquette physique, nous utilisons de plus en plus la maquette 3D.

2- Quelle est la dernière maquette que vous avez faite ?

60
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2 - La dernière maquette physique que nous avons réalisée est celle de l'écoquartier Victor Hugo à
Bagneux, à une échelle du millième.
-Nous avons également réalisé la maquette d'un bâtiment en bord de Seine sur une parcelle de 3
600m2, en faisant figurer tout l'environnement bâti.

3- Est-ce qu’on peut dire qu’il y aurait une correspondance entre le type de maquette produit et la
phase projet ?
- Lorsque nous faisons des maquettes d'étude les matériaux de représentation sont plus approximatifs.
Le rôle de cette maquette est de se rendre compte des volumes et des espaces créés.
Lorsque nous faisons une maquette destinée à la concertation avec les habitants par exemple, nous
utilisons l'imprimante 3D qui permet d'avoir des volumes plus définis. Nous accordons une grande
importance à la façon dont les éléments paysagers sont représentés.

4- La maquette est un outil de représentation la considérez-vous aussi comme outil de conception ? -


Oui c'est également un outil de conception, au même titre que la maquette 3D.

5- La maquette est un volume, un objet selon vous par rapport aux autres modes de représentation
que lui apporte de plus sa matérialité ?
- Cela permet de se projeter plus facilement dans la volumétrie, l'espace produit. La maquette 3D
quant à elle permet de réaliser de courts films montrant des parcours dans le projet, très utiles pour
représenter l'effet recherché.

6- Quels sont d’après vous la place et l’avenir de la maquette par rapport à l’informatique, aux
représentations virtuelles ?
- Je pense que les deux vont se côtoyer. La maquette numérique de travail peut être réalisée plus
rapidement et ainsi permettre d'avancer plus vite sur la conception. La maquette physique donne à
voir un objet qui reste communicatif. Les progrès des imprimantes 3D raccourcissent les délais de
fabrication et offrent donc de grandes possibilités.

7- Que deviennent-elles, quelle trace en gardez-vous ?


- Soit nous les gardons, soit nous les donnons à nos clients en gardant une trace photographique.

8- Pensez-vous que la maquette soit un outil particulièrement efficace et pertinent pour parler de
paysage, pour l’évoquer, le représenter, le conceptualiser ?
- Nous avons peu de maquettes purement paysage à l'agence. Mais aussi bien en 3D qu'en maquette
physique, il est important de bien choisir la technique de représentation des éléments végétaux afin
de bien représenter leur échelle et également leur donner une matérialité sensible.
Lorsqu'un projet s'installe sur un terrain avec de grands dénivelés, la maquette de courbes de niveaux
permet une meilleure compréhension de la topographie.

9- Est-il envisageable selon vous, de définir une catégorie particulière que l’on pourrait nommer la
maquette de paysage ?
- Disons que la maquette de paysage, réalisée par des paysagistes, porte toute l'attention nécessaire à
la représentation sensible des éléments tels que sols, topographie, végétaux. Mais il n'y a pas de raison
pour que cette attention portée aux éléments constitutifs du paysage ne se retrouve pas dans les
maquettes de quartiers ou bâtiments, à partir du moment où un paysagiste est présent dans l'équipe.
Université Batna 1
Institut d’architecture et d’urbanisme

61
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

La raison de ce questionnaire c’est de faire connaitre les points de vue des architectes sur l’importance
de la maquette paysagère d’un quartier d’habitation. (La fabrication du paysage urbain dans un
quartier d’habitation)
Information générale :
Nom de l’architecte : DUPUY Jean-Jacque
Spécialité : Aménagement urbain - Paysage
Fonction : Professeur Architecte-urbaniste Paysagiste
1- Utiliser vous systématiquement la maquette ou au contraire pas du tout la maquette ?
- En général j’utilise la maquette quand le territoire d’implantation des projets est accidenté
et complexe. Cette maquette est une assistance à la visualisation qui peut être complétée par
des photos montage. Cette visualisation est aussi destinée au Maître d’ouvrage qui peut ainsi
associer les représentations graphiques à une prise de conscience du volume spatial.
2- Quelle est la dernière maquette que vous avez faite ?
-Mise en volume d’un parc de 2,5 hectares dans une ZAC. Cette maquette a permis de
visualiser la transformation et l’amplification du volume du relief et à mieux définir les zones
d’implantation de la trame verte et des divers profils.
Je peux également citer un hôtel qui devait s’implanter dans un relief accidenté qui offrait des
vues à distance imposant une maîtrise de la volumétrie et du rapport au terrain d’assiette.
3- Est-ce qu’on peut dire qu’il y aurait une correspondance entre le type de maquette produit et
la phase projet ?
-En général la maquette apporte des éléments dans la maîtrise des rapports d’échelle dans la
première phase du projet car elle traduit en 3D réels les relations spatiales entre les
constituants du projet (même si le rapport d’échelle avec la réalité sous-entend de la part de
l’observateur une adaptation perceptive).
4- La maquette est un outil de représentation la considérez-vous aussi comme outil de
conception ?
-Par rapport à l’usage des maquettes informatiques 3D, la maquette physique devient un
support de manipulation instantanée par mobilisation directe des composants du projet.

5- La maquette est un volume, un objet selon vous par rapport aux autres modes de représentation
que lui apporte de plus sa matérialité ?

-La maquette est directement comprise par le plus grand nombre d’observateurs car dans le
domaine de la communication commerciale il est souvent fait appel à la présentation
simultanée de modèles, de représentations statiques ou animées, concurremment avec les
objets réels à échelle 1. Cette technique est mise en œuvre en automobile, aviation, véhicules
de tous genres, promotion immobilière mais également grands projets d’aménagement. Le
jouet est aussi une bonne illustration de la force de communication de la maquette. Il participe
à l’éducation de l’œil et de la perception des échelles.

6- Quels sont d’après vous la place et l’avenir de la maquette par rapport à l’informatique, aux
représentations virtuelles ?

62
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

-L’éducation à l’imagerie virtuelle de plus en plus présente dans les médias entraînera
certainement un abandon de la maquette.(et ça sera une erreur car l’une complète
l’autre)Certes les systèmes de visualisation 3D avec intégration du spectateur dans l’espace
virtuel vont proposer des perceptions beaucoup réalistes bien que virtuelles.

7- Que deviennent-elles, quelle trace en gardez-vous ?


-En général, les maquettes sont photographiées pour s’affranchir de la contrainte du volume
d’archivage d’un objet volumineux. Seules les maquettes didactiques
Seront préservées pour leur valeur démonstrative, surtout quand elles sont démontables et
manipulables. En construction, elles sont illustratives des concepts avec la possibilité d’opérer
des modifications. Elles s’adressent à la perception globale sensitive et également esthétique.
Ce qui sous-entend une éducation initiale qui permet d’établir les référents culturels
d’évaluation.

8- Pensez-vous que la maquette soit un outil particulièrement efficace et pertinent pour parler de
paysage, pour l’évoquer, le représenter, le conceptualiser ?
-La confection d’une maquette numérique demande de gros moyens elle peut être plus longue
à réaliser qu’une maquette traditionnelle s'il s'agit de recréer un bâtiment déjà existant. Par
exemple mais,
Il faut être assez réservé car les échelles de représentation de la maquette de paysage et bien
souvent de territoire ne permettent d’apporter ce que la maquette 3D offre dans la
représentation de parcours en temps réel par rapport au réel.
Il suffit de voir les représentations opérées par les archéologues dans la reconstitution de sites
antiques et historiques (paysages, villes, territoires, architectures, grands jardins) pour se
convaincre de la pertinence et de l’efficacité de ces nouvelles techniques de représentation et
de communication.

9- Est-il envisageable selon vous, de définir une catégorie particulière que l’on pourrait nommer
la maquette de paysage ?
-En conclusion je pense qu’il faut rester dans des échelles relativement limitées de
représentation par maquettes. On est toujours confronté à la difficulté d’échapper à des
surreprésentations qui abusent les observateurs. Il suffit de se rappeler les maquettes des
grands ensembles qui donnaient un sentiment d’ordre et de cohérence conceptuelle et qui se
sont révélé des faux semblants par rapport à des résultats d’une grande pauvreté plastique
particulièrement invivables. Il faut donc limiter les maquettes à des représentations de
proximité où les détails pourront être fouillés dans leur préfiguration de la réalité.
On peut malgré tout citer les magnifiques maquettes réalisées en Franc au 17ème siècle sur les
principales villes et places fortes qui ont servi de support à une meilleure connaissance de ces
ensembles urbains. Mais ces « plans-reliefs » étaient avant tout des représentations
descriptives et de mémorisation destinée entre autres fonctions à des approches stratégiques.

63
Chapitre 2 Habitat, maquette et paysage

2-2-6 Utilisation de la maquette dans le projet de paysage à travers des


entretiens :
Une maquette permet une représentation en miniature et en 3 dimensions du site. Contrairement
aux outils précédents, sa réalisation demande un savoir-faire spécifique que les professionnels
du paysage maîtrisent mais qui ne permet pas d’impliquer réellement la population dans la création
de l’outil. Son intérêt majeur se situe dans la représentation du relief, particulièrement utile lorsque
le site d’étude présente une topographie marquée. Par ailleurs, la maquette a l’avantage d’être
un objet manipulable, voire modulable. Elle permet par exemple de simuler la construction, d’un
bâtiment, de le déplacer pour envisager différents scénarios d’aménagement. Surtout, l’outil permet
de multiplier les points de vue et donc d’anticiper sur les relations de visibilité entre les
éléments du paysage. Elle présente quelques inconvénients techniques : principalement son échelle
de représentation unique, et la difficulté de rendre compte de façon réaliste de la topographie
(obligation d’accentuer les altitudes par rapport aux distances). Son usage est cependant très
utile en complément d’autres modes de représentation plus classiques (cartes, blocs, photos), mais
surtout dans la phase finale du processus d’aménagement, pour simuler les hypothèses. La maquette
– mais il en est de même pour les autres outils – doit être utilisée en complément des autres
techniques de représentation afin de bien en exploiter les potentialités et d’en compenser les limites.
Par complémentarité, nous entendons aussi « au bon moment » car chaque outil présente une
plus grande pertinence à un moment précis du processus de concertation : la maquette est à
une finalité opérationnelle qui l’inscrit à l’aval de la démarche.
Le développement des logiciels d’imagerie 3D permet la production de maquettes virtuelles. Les
professionnels qui utilisent ces nouveaux outils louent leur réalisme (possibilité d’un géo
référencement).

B- Conclusion :

Etude du paysage est comme une expression de la construction politique, sociale et culturelle des
rapports humains à l’espace. Elle représente aujourd’hui, dans une perspective paysagiste, la
possibilité de construire des liens acceptés et acceptables entre l’homme et son milieu de vie, son
environnement.
Le recours à l’outil politique et technique du projet de paysage a pour objet d’enclencher des
processus de régulation spatiale des conséquences, jugées néfastes, des seules logiques économiques
ou techniques grâce à d’autres valeurs notamment sociales, culturelles et environnementales.
L’évaluation de la « durabilité d’un paysage » reste toutefois difficile.

64
Chapitre 3

Analogique
Chapitre 3 Analogique

Chapitre 3 : Analogique.
A- Introduction.

3-1 Utilisation de la maquette dans le projet architectural.

3-1-1 Frank O. Gehry.

3-1-1-1 Fiche technique.


3-1-1-2 La maquette pour Frank Gehry.
3-1-1-3 Winton Guest House Frank Gehry.

3-1-2 louis Kahn.

3-1-1-1 fiche technique.


3-1-1-2 La maison Fisher Louis Kahn.

3-2 La question d’échelle.

B- Conclusion.

67
Chapitre 3 Analogique

A- Introduction :
Dans ce chapitre les modèles d’étude sont pris sur la notion de conception de projets architecturaux
chez deux architectes de renommés mondiales Frank Gehry et Louis Kahn.
Le premier avec son projet de maison Guest-house et le second avec un même projet de maison,
« la maison Fisher »

3-1 Utilisation de la maquette dans le projet architectural :

3-1-1 Frank O. Gehry :

3-1-1-1 Fiche technique :

Nom: Frank Owen Gehry 


Surno: Fish.
Date de naissance : 28/02/1929.
Lieu de naissance: Toronto
Canada.

Nationalité : américano-canadien.
Ecole: USC (Université of southern California).
Mouvements : dé constructivisme poststructuralisme.
Activité : architecte.

Photo 7 : de F. Gehry.
3-1-1-2 La maquette pour Frank Gehry :

Architecture objet, organique, elle a pu voir le jour grâce à la maquette physique et numérique
(CATIA), logiciel informatique issu de l’aéronautique. Ces outils ont permis de mettre à l’échelle
architecturale un concept d’abord esquissé et maquetté. Frank Gehry fait de l’informatique un usage
particulier et personnel : il s’en sert seulement dans un second temps, celui de la construction, laissant
la main et l’esprit œuvrer au processus de conception.
La grande caractéristique de Frank Gehry est le souci du matériau. Là encore la maquette physique
et la technologie numérique permettent de repousser les limites de l’usage. En prenant en compte
toutes les règles de chaque matériau, elles font émerger des solutions tectoniques.
Frank Gehry a dit :
Maquette physique : «Je fais encore confiance à la technique de la maquette pour construire parce
que c’est un rapport direct entre la main et l’objet ».
« Les premières maquettes étaient destinées à organiser l’espace. Je vous ai présenté l’idée de la
façade un petit peu plus avancé qui nous a jamais vraiment plût tout à fait. Enfin, arrivé à ce stade là
le projet ne nous plaisait pas mais le schéma général, lui, nous plaisait.»
Maquette numérique : «Les technologies du numérique m’ont permis de me rapprocher de
l’artisanat […] Dans ce cadre, l’ordinateur n’est pas un instrument de déshumanisation, mais se donne
comme interprète ».38

38
FRANK O. GEHRY 1 Architecte 1 bâtiment .Travaux dirigés de Théorie de l’architecture - L5 2011/2012
TH3_Du texte à l’image de l’auteur aux concepts

68
Chapitre 3 Analogique

3-1-1-3 Winton Guest House Frank Gehry:

Photo 8: Guest House.

Architecte: Frank Gehry


Construit en : 1984-1987
Localisation : Initialement situé sur 12 acres de propriété de Lake Minnetonka du Winton la
maison d'hôtes a été déplacée en 2008 à Owatonna où il se trouve encore. Lors de l'achat de ce travail,
la structure sera à nouveau besoin d'être réinstallés.39

Concept :
"Je m'approche de chaque bâtiment comme un objet sculptural, un conteneur spatiale, un espace
avec la lumière et de l'air, une réponse au contexte et la pertinence du sentiment et de l'esprit. Pour ce
conteneur, cette sculpture, l'utilisateur commence son bagage, son programme, et interagit avec elle
à accueillir ses besoins. S'il ne peut pas le faire, je n'ai pas réussi. "40

39
https://www.wright20.com/pages/gehry.
40
Frédéric Migayrou, « L’organon de Frank Gehry », Frank Gehry, éditions Centre Pompidou, 2014.

69
Chapitre 3 Analogique

Figure 38: esquisse de Frank Gehry.

Figure 39 : volume de Frank Gehry

Pour l’architecte Frank Gehry, la genèse d’un projet passe toujours par la production de maquettes
réalisées à toutes les échelles, dans un vaste registre de matériaux (carton, papier froissé, métal, bois,
plexiglas, textiles…).

70
Chapitre 3 Analogique

Figure 40 : esquisse de fonctionnement des volumes.

Gehry optant 6 petits corps décalés, de couleurs différents lui donnant la forme d’une sculpture sans
notation.
Accentuait à l’extrême la diversification des formes et des matériaux et, partant d’un édifice
existant, tentait par l’adjonction de masses presque sculpturales de créer par la maquette physique
une fusion dynamique avec le paysage.

L’effet de projet sur le paysage :


Empruntant à Philip Johnson le concept de « One room building »14, Frank Gehry s'attache à
dissocier et à déconstruire les données programmatiques pour les recomposer, se livrant ainsi à une
réinvention de la notion d’objet architectural. Le principe consiste à disposer les unités autonomes en
explorant leurs interactions avec l'environnement, le paysage ou le tissu dans lequel elles s'inscrivent.
La Sirmai Peterson Résidence (1983-1988) et la Schnabel Résidence (1986-1989) illustrent ce travail
de composition d'éléments autonomes et hétérogènes : les volumes distincts sont rassemblés autour
d'un vide central. Gehry transpose ainsi la discontinuité du tissu urbain à l'échelle domestique. Ce
thème de la maison pensée comme un village voit son aboutissement avec la Winton Guest House,
(1982-1987) à Wayzata, Minnesota, une maison d'invités construite à côté d'une résidence imaginée
par Philip Johnson. Le fractionnement des éléments du programme qui présentent des formes et des
revêtements très différents instaure une perception séquentielle de la maison, l'espace « interstitiel »,
entre les volumes, ayant autant d'importance que les volumes construits.

71
Chapitre 3 Analogique

Photo 9: vue aérienne sur « Guest house »


Le respect total du paysage, le projet est noyé dans son milieu.

3-1-2 louis Kahn :

3-1-1-1 fiche technique :

Nom : Itze-Leib Schmuilowsky


Surnom : Louis Kahn.
Date de naissance : 20/02/1901.
Lieu de naissance: Kuressaare, île d'Osel
(aujourd'hui Saaremaa), Gouvernement d'Estland,
Empire russe.
Nationalité : École d'architecture de l'université
de Pennsylvanie.

Activité :Architecte, enseignant.


Photo 10 : Louis Kahn

72
Chapitre 3 Analogique

3-1-1-3 La maison Fisher Louis Kahn :

Photo 11 : « maison Fisher ».


Architecte : Louis Kahn
Construit en : 1960-1967
Localisation : Hatboro, Pennsylvanie, États-Unis Coordonnées :

Concept :
L’idée principale de louis Kahn dans la conception de la maison Fisher repose essentiellement sur
le « jet de dés » donnant ainsi une volumétrie d’interpénétration de formes cubiques.
La maison Fisher est la plus simple expression de l’idée de Kahn : deux seaux, l’un pour le salon et
l’autre pour les chambres, qui sont joués dans l’angle aussi aléatoire que dés lancés sur une table. En
fait, ils ne sont pas des cubes parfaits, et le « hub » de la salle de séjour n’est même pas de plan carré,
mais ils sont suffisamment proches pour être considérés comme tels41.

41
https://fr.wikiarquitectura.com/index.php/Maison_Fisher

73
Chapitre 3 Analogique

L’effet de projet sur le paysage :

Photo 12 : façade de la « maison Fisher ».

L. Kahn a intégré son projet dans son paysage, avec un respect total de son milieu. Pour attendre
son objectif il a tennis en compte la légère pente du terrain, Kahn a donné la maison Fisher un socle
de pierre qui compense le changement de pente et offre un niveau inférieur donnant sur le jardin.
Le revêtement des façades de cèdre. La maison se compose principalement d’un bardage bois
vertical, pour une façade harmonieuse avec les arbres plantés dans le site. Un Kahn aimé la pierre, le
matériau des ruines de l’ancienne qui avait admirés au cours de son séjour à Rome. En Pennsylvanie
était moins cher de construire en bois, de sorte que, pour la maison Fisher, Kahn a adopté en douceur
structure traditionnelle plate-forme technologique. Mais le soleil se penchait vers une rivière et il y
avait un besoin pour un sous-sol pour le stockage. Par conséquent, Kahn pourrait utiliser de cloisons
sèches comme base pour la structure en bois, menant même au cœur du salon, sous la forme d’une
maison semi-cylindrique.

3-2 La question d’échelle :

Pour Frank Gehry la conception de ses projets à partir de la maquette, repose en premier lieu sur
l’échelle urbaine pour éventuellement recadrer son projet dans son milieu ensuite le volume de son
projet est récupérer dans l’échelle architectural et enfin dans l’échelle de détail.

74
Chapitre 3 Analogique

Figure 41 : la maquette de camp good time.

Il a utilisé l’échelle urbaine, pour arriver à une meilleure implantation de projet dans un terrain de
forte pente.

Par contre Louis Kahn dans sa conception de projets est tout à fait à l’inverse de F .Gehry, il
construit son projet à partir de l’échelle architectural ensuite il intègre son projet à l’échelle urbain
dans son environnement avec l’utilisation des matériaux de constructions locaux.

B- Conclusion :
Pour chaque architecte connu ou non la conception de projets à partir de maquettes utilise
l’échelle adéquate pour arriver améliorer et intégrer le projet dans son paysage.

75
Chapitre 4

Analytique
Chapitre 4 Analytique

Chapitre 4 : analytique

B- Introduction.

4-1 Fiche technique.

4-2 La situation géographique.

4-3 Historique et mutation urbaine de la ville Ain Touta.

4-4 Milieu physique et naturel.

4-4-1 Les données climatiques.


4-4-2 La température de l’air.
4-4-3 Précipitation.
4-4-4 Les vents dominants.
4-4-5 Les reliefs et hydrographie.
4-4-5-1 reliefs.
4-4-5-2 hydrographie.
4-4-6 La trame bâtie et non bâtie.
4-4-7 Typologie de l’habitat.
4-4-8 Les voiries.
4-4-9 Les espaces verts.

4-5 Analyse de cas d’étude Cité El Moudjahidine.

4-5-1 Site et situation.


4-5-2 Le plan d’aménagement.
4-5-3 Coupes topographiques.
4-5-4 Le tissu urbain.
4-5-5 Le bâti et non bâti.
4-5-6 Ensoleillement.
4-5-7 Orientation.
4-5-8 La voirie.
4-5-8-1 La voie mécanique.
4-5-8-2 La voie piétonne.
4-5-9 La façade urbaine.
4-5-10 Le paysage urbain.
4-5-11 Le contour.
4-5-12 Le mobilier urbain.
4-5-13 L’espace libre.

B- Conclusion.

77
Chapitre 4 Analytique

A- Introduction :

Ain-Touta est une ville moyenne où l’habitat individuel est majoritaire, cet habitat qui caractérise
la ville est souvent du type habitat auto construit avec notre quartier d’étude « cité El-moudjahidine »
comme quartier d’habitat individuel planifié cette échelle d’étude nous permet d’analyser et de
maitriser l’objet de notre étude. Ce quartier est né à partir d’une étude d’architecture et urbaine sans
l’utilisation de maquette numérique ou même maquette physique.
4-1 Fiche technique :

Pays: Algérie
Région: Aurès
Wilaya: Batna
Commune: Ain Touta
Population: 59904(2008)
Densité: 345,26 Hab. /Km2.
Superficie: 173.5 km²
Altitude moyenne: 900m

Carte n°1: la situation de la ville d’Ain Touta dans sa région.


(Source : Schéma de Cohérence Urbaine de la ville de AIN TOUTA P48)

78
Chapitre 4 Analytique

4-2 La situation géographique :

Carte n°2 : carte d’Algérie. Carte n°3 : carte de Batna.


(Source : www.luventicus.org: Fr.wikipedia.org) (Source : www.luventicus.org: Fr.wikipedia.org)

La commune da Ain Touta est situé


à l’extrême sud de la wilaya de Batna.

Carte n°4 : des limites communales d’Ain Touta.


(Source : www.luventicus.org Fr.wikipedia.org)

4-3 Historique et mutation urbaine de la ville Ain Touta :


La commune de Ain Touta, dont le nom provient d'une source située au milieu d'une ancienne
plantation de mûriers, (époque Turque) est l’une des plus anciennes communes de la wilaya, fût crée
en 1872 par la colonisation et servait de base militaire de contrôle et de surveillance de toute la région
(zone rurale et montagnarde)’jusqu’en 1945 ou le noyau militaire connaît la première extension de

79
Chapitre 4 Analytique

l’urbanisation le long de l’actuelle R.N 03 ou est construit le siège de la commune mixte, et donc le
premier noyau de l’urbanisation.
période a connu une importante évolution urbaine, notamment en matière d’équipement : l’église,
Siège de la Mairie, la gendarmerie, etc… qui a donné le parvenue de la ville qui s’étala et prendre la
forme longitudinale de Oued El Ksour.
A partir de 1945 le centre d’Ain Touta devint, cité de recasements dont l’objectif était, le contrôle
de la population ayant pour but de disjoindre la révolution et le contrôle de la zone rurale et
montagnarde.
Cette politique a provoqué l’extension du tissu urbain sous forme de bandes, s’étendant du noyau
vers le Sud et Nord-Est, avec l’apparition de la cité rurale, (1958) ce qui engendré la création d’écoles
primaires, la poste, les jardins publics,
La deuxième époque est : après l’indépendance et représente trois périodes.
- 1962-1974 : C’est la période de l’exode rural qui procrée une urbanisation non contrôlée (absence
des études urbaines).
L’extension de la ville d’Ain Touta dans cette période était vers le Sud-Est.
-1974-1990 :La promotion de Ain Touta au rang de chef-lieu de Daira en 1974, lui a permis de
bénéficier d’importants programmes d’habitat et d’équipements, tel que : lycée, technicum, centre de
formation professionnelle, jardin public,.
Centres de santé, mosquées, gare ferroviaire, et sur le plan économique elle a eu la chance de
bénéficier d’une cimenterie, localisée au niveau de Tilatou.
Cette période a connu la politique des ZHUN, des lotissements, selon les règles de l’urbanisme,
l’extension s’est faite dans toutes les directions, jusqu'à épuisement des disponibilités foncières de la
ville.
-A partir de 1991, c’est la période de la mise en place de nouveaux instruments d’aménagement du
territoire et d’urbanisme qui se sont confrontés à la nature juridique des terrains urbanisables, La
commune a connu la réalisation d’un programme important en équipements socio éducatifs et en
logements, pour répondre aux nouveaux besoins de la population.
La création des différents services techniques, annexes APC, CEM, des écoles primaires, Lycée,
complexe sportif, maternité : en matière de logements, la création des lotissements 120 lots et 130
lots, des logements participatifs et évolutifs.

80
Chapitre 4 Analytique

Figure 42 : schéma de cohérence urbaine da la ville da Ain Touta.


(Source : Schéma de Cohérence Urbaine de la ville de AIN TOUTA P30)

4-4 Milieu physique et naturel :

4-4-1 Les données climatiques :


Le territoire de la commune d’Ain Touta appartient au domaine bioclimatique semi-aride, caractérisé
par l'irrégularité de précipitation est l’importance de l'amplitude thermique.la pluviométrie moyenne
est de 269mm/an.
Les données climatiques étudiées sont celles du SELTZER, elles ont été relevées par la station
météo de Batna.
4-4-2 La température de l’air :
Les températures relevées au niveau de la station de Batna, les valeurs suivantes :
( + )/2 : Moyenne thermique annuelle =14°c
M : moyenne des minimas = 7,4°c
M' : moyenne des minimas extrêmes = 1,5°c
M″: moyenne extrême absolu = -12,4°c
M : moyenne des maximas = 20,5°c
M' : Moyenne des maximas extrêmes = 27,2°c
M″ : moyenne extrême absolu = 40,6°c

81
Chapitre 4 Analytique

On remarque de fort amplitude thermique plus particulièrement entre le minimum absolu (-


12,4°c)et la maxima absolu (40,6°c), ce qui laisse une longue saison chaude et sèche comprise entre
le mois d’avril et le mois d’octobre ou la moyenne annuelle maximal est supérieur à 30°c par le mois
juillet et aout. La saison froide s’étale de novembre à Mars, la moyenne annuelle minimale ne
dépassant pas 8°42.
4-4-3 Précipitation :
La pluviométrie est soumise à des irrégularités interannuelles et saisonnières, la tranche
pluviométrique est d’une moyenne de 269mm/an. Le tableau montre que les mois les pus pluviaux
de l’année octobre (30mm) et novembre (35mm).c’est à dire pratiquement durant la saison automnale.

Graph n°1 : la précipitation mensuelle et nombre de jour de pluie par année.

42
(sourceSeltser1913-1935)

82
Chapitre 4 Analytique

4-4-4 Les vents dominants :

N
Vents froids

Vents chauds

Photo 13 : Vue arienne sur la ville d’Ain Touta 2015.


(Source : Google Earth)

Les vents dominants de l’année sont ceux du Sud-Ouest puis à une intensité moindre viennent de
Nord-Est et de l’Ouest. La prédominance de ces vents son maximum en automne.

4-4-5 Les reliefs et hydrographie :

4-4-5-1 reliefs :
La commune de Ain Touta est caractérisé par un relief très peu accidenté d’altitude moyenne de
900m.son territoire est inclus dans une vaste dépression dont les rebords sont constitués de djbels
culminants tel que : Djbel ICH CHEfa(1742m), Djbel ICH ALI (1815m),DjbelBous(1789m) et
Djbel Metlili (1496m).Le territoire de la commune se distingue par des terrains plats dans les quels
surgissent des sommets isoles tel, Djbel
Hamada(978m), Djbel Guerouaou(1094m), Djbel Guernent Belrha(1153M), si le point le plus
haut de toute la commune culmine au N.E à Djbel Chantouf(1377m),le plus bas se trouve à
l’extrémité SW(603m).

83
Chapitre 4 Analytique

4-4-5-2 hydrographie :
Du point de vue hydrographie la commune de Ain Touta enregistre des insuffisances en ressource
en eau superficielle puisque la majorité des cours d’eau sont à écoulement temporaire .le principal
collecteur reste L’oued El Ksour qui traverse la dépression en formant de légers méandres et la draine
en direction Sud-Ouest en jouant le rôle d’exécution des eaux pluviales. Son principal affluent est
l’oued Ain Arous. Cette insuffisance des eaux de surface a fait que les eaux Sous terraines restent la
principale ressource de la commune .on constate un enappe superficielle dans les alluvions sableuses
du quaternaire à un profondeur moyenne de 2à12m et qui offrent des potentialités de0,3M 3 /an.

Carte n°5 : les pentes d’Ain Touta.

4-4-6 La trame bâtie et non bâtie :

Légende :

Espace bâti

Espace non bâti

En remarque un
déséquilibre entre le bâti et
le non bâti, une ville
saturé.

Carte n°6 : de bâti et non bâti de la commune d’Ain Touta.


(Source : P.D.A.U 2015)

84
Chapitre 4 Analytique

4-4-7 Typologie de l’habitat :


La ville de Ain-Touta se distingue par un parc logement en majorité par de l’habitat individuel qui
constitue le tissu ancien et les différents nouveaux lotissements.

Photo14: Vue sur habitat individuel.


(Lotissement hamada 1 et hamada 2, Lotissement El Moudjahidine el Lotissement djaballah,
lotissement 213ilots, lotissement Chaffet).Cependant on note la présence de l‘habitat collectif dans
la ville (250 logts, 156 logts , quelques bâtiments à l’intérieur du tissu urbain)est négligeable par
rapport à celle l’individuel.

Photo15: habitat collectif.


En ce qui concerne l’habitat précaire en retrouve ce type au niveau des quartiers périphériques
de la ville, et à Hai stang (une partie) et dans d’autres quartiers sous forme dispersé . Ont été recensé
101 logts précaires dans la cité rurale, la superficie de chaque maison et de 40m 2, actuellement il
existe un programme de logement RHP, de lutte contre l’habitat précaire, 110 logements sont en
cours de réalisation.

85
Chapitre 4 Analytique

Carte n°7 : typologie da l’habitat.


(Source : Schéma de Cohérence Urbaine de la ville de AIN TOUTA P34)

4-4-8 Les voiries :


La commune de Ain Touta est située dans une position géographique privilégié du fait qu’elle se
trouve sur l’axe routier principal Nord-Sud (RN03 Constantine - Biskra) qui peut être considéré
comme l’épine dorsale de la commune. Une autre route nationale n° 28 Barika et M’sila croise la
RN03 presque au centre de la ville.

Photo 17 : Voie à l’intérieur.


.de la ville

86
Chapitre 4 Analytique

Photo 18 : Voie de prolongement de Photo 19 : Voie à l’intérieur de la cité


la RN03. d’étude.

4-4-9 Les espaces verts :

Ain Touta souffre d’une absence d’équilibre entre les espaces construits et les espaces verts. S’il
existe des opérations de reboisement ils sont au coup par coup, en fait il faut installer une culture de
l’arbre chez les habitants d’Ain Touta à l’intérieur de la ville pour la rendre plus agréable.

Photo 20 : Une placette dans le centre-ville.

4-5 Analyse de cas d’étude Cité El Moudjahidine :


La cité El Moudjahidine est une cité de villas promotionnelles, dont l’étude est faite en 2002 mais
le début de la construction s’est faite en 2010 .Elle est constituée de 89 villas promotionnelle ; villas
types F3 et F4.

87
Chapitre 4 Analytique

4-5-1 Site et situation :

Cité El Moudjahidine

Photo 21 : Vue arienne sur la ville d’Ain Touta 2015.


(Source : Google Earth)

La cité El Moudjahidine se situe au sud-ouest du centre de la ville d’Ain Touta d’une superficie de
3,19 ha. Elle est délimitée du nord et du sud par des habitats individuels, de l’est par terrain libre, de
l’ouest par un complexe sportif.

88
Chapitre 4 Analytique

Photo 22 : Habitat individuel. Photo 23 : Terrain libre.

Photo 24 : Complexe sportif. Photo 25 : Habitat individuel.

89
Chapitre 4 Analytique

4-5-2 Le plan d’aménagement :


L’ensemble des villas constituantes la cité est repartie en quatre ilots de forme régulière
(rectangulaire) délimités de tout part par des voies mécaniques.

Photo 26 : vue sur plan de masse.


(Source : Google Earth)

4-5-3 Coupes topographiques :


Les coupes topographiques présentent un terrain presque plat avec un relief léger du côté Sud et
Nord.

90
Chapitre 4 Analytique

Figure 43 : coupes topographiques.


(Source : Google Earth)

4-5-4 Le tissu urbain :


Le quartier d’étude représente tissu compact, dense où les constructions domine le site.

4-5-5 Le bâti et non bâti :

Légende :
Figure 44 : trame bâti et non bâti.
Espace bâti
Espace non bâti

Le tissu bâti du quartier est dominant par rapport à l’ensemble de l’assiette.

91
Chapitre 4 Analytique

4-5-6 Ensoleillement :

Figure 45 : mouvement de soleil.


Aucun obstacle naturel ou artificiel ne vient faire de l’ombre au quartier.

4-5-7 Orientation :
Les villas sont orientées dans diverses directions, en fonction de la position de voie.

Entrée principale

92
Chapitre 4 Analytique

Figure 46 : entrée principale.

4-5-8 La voirie :
4-5-8-1 La voie mécanique :
La cité est desservie par 2 voies la divisant en quatre parties plus ou moins équilibrées, ces voies
desservent directement les entrées principales des villas.
Toutes les voies mécaniques ont une largeur de sept(07) mètre.
Le type de la trame viaire est : orthogonal.

Figure 47 : trame viaire.

Photo 27 : vue sur quartier.

4-5-8-2 La voie piétonne :


Elle se passe sur des trottoirs aménagés parallèlement aux voies mécaniques donnant directement
sur les entrées des villas.

93
Chapitre 4 Analytique

Trottoirs aménagés

Photo 28 : vue sur quartier.

4-5-9 La façade urbaine :

Figure 48 : façade urbaine.


Les façades des villas sont alignées avec un retrait partiel de chaque unité par rapport à l’autre. Les
façades des villas sont surtout marquées par une toiture en tuile inclinées.
Ces villas ont toutes deux cotés mitoyens ce qui réduit leurs ouvertures vers l’extérieur réduisant
l’aération de son espace.

4-5-10 Le paysage urbain :

Le paysage urbain donne un ensemble de constructions qui présente d’abord une continuité dans le
niveau des hauteurs, ensuite un ensemble assez rythmé de chaque villa avec des formes et des retraits
de la façade, le tout est une répétition de l’objet de la villa. Ce paysage composait par des voies qui
présente l’avant plan de paysage, avec le groupement des habitats comme un plan et le ciel qui devient
le dernier et s’appelle ; l’arrière-plan.

94
Chapitre 4 Analytique

Photo 29: façade urbaine de quartier.

4-5-11 Le contour :

La façade urbaine est caractérisée par la répétition d’un bloc qui représente la villa offrant ainsi une
façade répétitive.

4-5-12 Le mobilier urbain :

L’absence du mobilier urbain, tel que les abris de bus, les bancs publics…font que notre quartier
est pauvre à ce niveau.

Photo 30: vue sur quartier.

4-5-13 L’espace libre :

Notre cité est dépourvue d’espace libre comme placette ou espace de jeux pour enfants ainsi que
des lieux de rencontre. Le seul espace libre existant est à la limite du quartier sans aucun
aménagement.

95
Conclusion
Générale
Conclusion Générale :
Notre étude a révélé que La maquette : c’est avant tout un outil de conception et de travail. Car elle
est plus qu’un simple objet en volume, la maquette s’est avérée être tout une « machine à observer »,
capable de mettre en relation différents outils (volume, texture, matériaux, couleur, son, photo,
croquis, écriture etc.), et permet plus d’échanges entre les collaborateurs d’un même projet.

Il est possible de représenter des concepts de paysages et d’espaces publics, mettre en évidence la
géographie des lieux (relief, cours d’eau, lignes de force du paysage)…

La maquette physique permet de se projeter plus facilement dans la volumétrie, l'espace produit. La
maquette 3D quant à elle permet de réaliser de courts films montrant des parcours dans le projet, très
utiles pour représenter l'effet recherché.

Les deux vont se côtoyer. La maquette numérique de travail peut être réalisée plus rapidement et
ainsi permettre d'avancer plus vite sur la conception. La maquette physique donne à voir un objet qui
reste communicatif

97
Annexe :

République Algérienne démocratique et populaire


Université El hadj Lakhdar Batna
Département d’architecture et d’urbanisme
Le raison de ce questionnaire c’est de faire connaitre les points de vue des architectes sur
l’importance et l’impact de la maquette sur l’image paysager d’un quartier d’habitation.
Information générale :
Le sexe : homme femme
L’âge :………………………………………………….. L’adresse :………………………………………………………..
La spécialité :……………………………………………
L’expérience :…………………………………………….

10- Utiliser vous systémiquement la maquette ou au contraire pas de tout la maquette ?


………………………………………………………………………………………………………………................................
...................................................................................................................................................
.................................................................................
11- Quelle est la dernière maquette que vous avez faite ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
12- Est-ce qu’on peut dire qu’il y aurait une correspondance entre le type de maquette produit
et la phase projet ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
13- La maquette est un outil de représentation la considérez-vous aussi comme outil de
conception ?
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
................................................................................
14- La maquette est un volume, un objet selon vous par rapport aux autres modes de
représentation que lui apporte de plus sa matérialité ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..

99
15- Quelle sont d’apprêt vous la place et l’avenir de la maquette par rapport de l’informatique,
aux présentations virtuelle ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..
16- Que deviennent-elles, quelle trace en gardez-vous ?
……………………………………………………………………………………………………………………..........................
...................................................................................................................................................
.................................................................................
17- Pensez-vous que la maquette soit un outil particulièrement efficace et pertinent pour parler
de paysage, pour l’évoquer, le représenter, le conceptualiser ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
18- Est-il envisageable selon vous, de définir une catégorie particulière que l’on pourrait
nommer la maquette de paysage ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………

100
Résumé :
-Quelle est l’importance de la maquette dans la valorisation de l’image paysagère d’un quartier
d’habitation ?
De tous les temps la maquette était et reste un outil fondamental dans la conception architecturale,
urbaine et paysagère, malgré une grande concurrence de la visualisation numérique. Dans notre cas
d’étude après un essai théorique sur la maquette et son rôle en tant qu’outil indispensable aux études
et particulièrement aux études sur l’habitat et le paysage .Cet outil est marqué par le travail des deux
architectes de renommé mondiale Frank Owen Gehry avec son projet « Winton Guest House » et
Louis Kahn avec son projet « La Maison Fisher » où ils insistent sur le rôle de la maquette physique
en tant que moyen de représentation du projet ainsi qu’un moyen de communication avec les
commanditaires ou le large public. La Cité El Moudjahidine se caractérise par une mauvaise qualité
paysagère, cette faiblesse est le résultat de la négligence par les concepteurs, dans leur étude de
conception et de réalisation, de la 3ème dimension et particulièrement la maquette.
La maquette est un objet de représentation d’une idée, d’un bâtiment, d’une réalité ou même d’une
irréalité. C’est un façonnement, Une mise en forme par le biais d’un processus mental et d’une
volonté. Une volonté à montrer ce que l’on veut qu’on aperçoive du projet afin de le mettre en
évidence ou corriger des erreurs.

101
Abstract:
-What is the importance of the model in the valuation of landscape picture of a residential
neighborhood?
All time the model was and is a fundamental tool in architectural design, urban and landscape,
despite a competition of digital visualization. In our case study after a theoretical test on the model
and its role as an indispensable tool for education and particularly to habitat studies .This tool and the
landscape is marked by the work of two renowned architects Frank World Owen Gehry with his
project "Winton Guest House" and Louis Kahn with his project "the Fisher House" where they
emphasize the role of the physical model as a project of the means of representation and a means of
communication with sponsors or the public. The El Mujahedin City is characterized by poor quality
landscape; this weakness is the result of negligence by the designers in their study design and
realization of the 3rd dimension and particularly the model.
The model is an object representation of an idea, a building, a reality or even unreality. This is a
shaping, a shaping through a mental process and a commitment. A willingness to show what we want
to perceive that the project to highlight it or correct errors.

102
Bibliographia :
- Académie royale d’architecture, séance du 27 janvier 1710.

- Allen, Psychosociologue, Jean-Didier Laforgue, Architecte-urbaniste

- Analyse du modèle “maison de ville/maison de bourg” en région Centre-Val de Loire Étude DREAL
2012-2014
- Baridon M. (1998). Les jardins ; paysagistes, jardiniers, poètes. Paris, Robert Laffont, 1260 p.
- Barraqué B. (1985). Le paysage et l’administration. Paris, Rapport de recherche, mission de la recherche
urbaine, 219 p
- Bourget, Disciple, 1889, p.123

- BUKUMBA T. et KABAMBA K., « Urbanisation et détérioration de l'environnement et de l'habitat à


Kananga »
- CDU, janvier 2002.

- David Giancatarina.
- Décembre 2012 p 8/12

- Définition de : PAYSAGE, arts et architecture De Hervé BRUNON (Auteur) Publié par Encyclopaedia-
UniversalisPublié le : mercredi 10 juillet 2013.
- Dictionnaires Utiles MediaDICO
- Francis D. K. "Frank" Ching (born 1943) is an architecture and design graphicswriter.
- FRANK O. GEHRY 1 Architecte 1 bâtiment .Travaux dirigés de Théorie de l’architecture - L5 2011/2012
TH3_Du texte à l’image de l’auteur aux concepts
- Frédéric Migayrou, « L’organon de Frank Gehry », Frank Gehry, éditions Centre Pompidou, 2014.
- generalites.html.5http://www.wilmotte.com/fr/matieres/studio-maquette.
.
- G. Bachelard

- Habitat et modes de vie « Tome 1 » Un état des savoirs théoriques et des pistes de réflexion appliquées

-http://www.accessibilite-batiment.fr/questions-reponses/bhc-neufs/a-generalites-et-definitions-article-1.html.

- http://biotech.ca/FN/glossary_fr.html.

-http://demaquettes.blogspot.com/2015/03/maquette-et-.

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- http:// fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_humaine

- http:// fr.wikipedia.org/wiki/Habitat_(écologie)

103
-https://fr.wikiarquitectura.com/index.php/Maison_Fisher.
-http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/paysage/58827#2QKr8UaMzAAT0zsk.999.

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-https://www.wright20.com/pages/gehry.

- in Monuments Historiques n o 148.

- in Zaïre-Afrique, n°241, janvier 1990, p.25

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- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Vocabulaire de l’architecture, Paris, , Imprimerie nationale 1972.

- J. Lévy et M. Lussaul

-LAROUSSE.

- Les maquettes d’architecture : fonction et évolution d’un instrument de conception et de réalisation sous la
direction de Sabine Frommel avec la collaboration de Raphaël Tassin p (9/12).
- L’Habitat Individuel Dense Diversité des modes d’habiter et des formes urbaines et architecturales Barbara

-Marie-Anne Barnier « Animateur de l’architecture et du patrimoine »


-Microsoft Encarta 2005, Dictionnaire

- Rapport d’études La maquette d’architecture ASLI Mohamed AmanAllah. Enseignants : Emmanuel


MOURIER - Tatline MALIKIAN. Un outil au service du projet architectural
- République Française (Ministère de la coopération), Manuel d'urbanisme en pays tropical, Volume 2, éd. Du Ministère
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- sourceSeltser1913-1935
- Stendhal, H. Brulard, t.2, 1836, p.25

- Qualité de l’habitat « des forme nouvelle, des règlements adaptés »p 8/31.

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