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Audrey Millet
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/artefact/443
DOI : 10.4000/artefact.443
ISSN : 2606-9245
Éditeur :
Association Artefact. Techniques histoire et sciences humaines, Presses universitaires du Midi
Édition imprimée
Date de publication : 1 octobre 2016
Pagination : 215-231
ISBN : 978-2-7535-5174-9
ISSN : 2273-0753
Référence électronique
Audrey Millet, « Tracer le monde : outils et instruments de la Renaissance aux Lumières », Artefact [En
ligne], 4 | 2016, mis en ligne le 07 juillet 2017, consulté le 19 avril 2019. URL : http://
journals.openedition.org/artefact/443 ; DOI : 10.4000/artefact.443
Résumé
Du xvie au xviiie siècle, les scientifiques, les techniciens et les pouvoirs veulent
mesurer et représenter le monde plus précisément. Cette mise en ordre passe par
l’amélioration des instruments de transcription. Les ingénieurs, astronomes, mathé-
maticiens ont en commun le dessin et les instruments. Plumes à dessiner, compas et
équerres sont constamment améliorés. Derrière le caractère pratique et technique des
instruments, se cache l’ambition des élites. Elles cherchent à rayonner au sein d’une
société convertie aux innovations. Elles montrent aussi leur foi en l’universalité des
connaissances.
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Mots-clefs : fabricant, instruments, livre, sciences, techniques.
From 16th to 18th centurie, scientists, technicians and authorities want to measure and rep
resent the world, more precisely. This happens by ordering the improvement transcription
instruments. Engineers, astronomers, mathematicians have in Common the drawing and
instruments. Pen drawing, compass and brackets are constantly improved. Behind the prac
tical and technical character of instruments, hides the ambition of elites. They try to shine
within a society converted to the innovations. They also show their faith in the universality of
knowledge.
*. Audrey Millet est docteure en histoire (Paris 8) et docteure ès Lettres (Neuchâtel). Son doctorat
porte sur les dessinateurs de fabrique de 1750 à 1850. Elle est actuellement Max Weber Fellow à
l’European University Institute à Florence. Elle a publié des articles sur le savoir-faire, les dessinateurs
et l’apprentissage. Ses travaux portent désormais sur la propriété industrielle des dessins de fabrique et
sur la mode entendue comme histoire totale. Elle prépare l’édition commentée d’un journal de dessina-
teur (1794-1862). Contact : [audrey-patrizia@yahoo.fr.].
Audrey Millet
Deux siècles séparent les dessins de Établir une typologie complète des
compas de Léonard de Vinci (1452- instruments est impossible dans le cadre
1519) de l’engouement de Samuel Pepys de cet article. Je m’intéresserai donc à des
(1633-1703) pour le pantographe. « Il me catégories d’outils largement partagées
le faut », écrit Pepys dans son journal1. par les praticiens, notamment, les stylets,
À la veille de la Révolution française, compas, règles à échelles, instruments
cet appareil visant à réduire ou agrandir de copie, d’agrandissement et de réduc-
des dessins a été maintes fois amélioré. tion. Afin d’entretenir la tension entre
En trois siècles, les artisans, les fabri- pratique, représentation et acquisition
cants, les savants et les élites des cours de l’instrument, je m’appuierai sur une
européennes ont montré un vif intérêt analyse des instruments conservés dans
pour l’amélioration et le progrès des les musées européens, sans pour autant
sciences et des techniques. Néanmoins, oublier que les outils qui nous sont par-
pour matérialiser une idée, une machine, venus sont souvent les plus beaux et les
un dessin ou un procédé, il faut avoir à plus onéreux. Il est difficile d’approcher
disposition les outils adéquats. Quelle le stylet de l’ingénieur du xviie siècle. Les
que soit la finalité envisagée par les sources littéraires sont plus nombreuses.
En effet, depuis le xvie siècle, ont paru
acteurs, tous ont compris que la capacité
de nombreux ouvrages d’artisans ou
à reproduire est un moyen essentiel de
de lettrés visant à faire un état de l’art
la compréhension du monde. Au centre
des instruments disponibles. Des traités
de ce dialogue, entre la mesure et l’idée
216 d’architecture ou d’ingénierie sont égale-
matérialisée sous la forme d’un dessin,
ment disponibles. Enfin, les dessins des
se situent les instruments de dessin uti-
techniciens permettent de confronter les
lisés pour la navigation, la cartographie,
instruments utilisés aux recommanda-
l’architecture, l’ingénierie militaire ou
tions théoriques des ouvrages. À partir
encore la décoration des textiles. de trois siècles d’instruments, je propose
Les chercheurs se sont particuliè- d’interroger les transformations des
rement intéressés aux techniques de sciences et des techniques en lien avec
représentation du monde2. Les traités une nouvelle vision du monde7. La mise
d’architecture et les questions de pers- en place de la mesure du monde par les
pective ont fait l’objet d’études pous- techniciens de l’époque moderne tend
sées3. Maurice Daumas et Bertrand Gille à réconcilier le travail manuel et l’éco-
ont publié des essais précurseurs pre- nomie des savoirs.
nant en compte les objets médiateurs que Du xve siècle au xviiie siècle, de quelles
sont les instruments4. Les sociologues manières les instruments du dessin
proposent une réflexion novatrice en se participent-ils à modifier et/ou fixer
rapprochant des habitudes, des gestes de les savoirs ? Comment accompagnent-
l’artisan, en résumé de la « manière de ils une lente et continue transforma-
faire5 ». Ces vingt dernières années, les tion de l’environnement scientifique et
historiens ont développé une approche technique ?
complexe au carrefour des techniques, Je traiterai tout d’abord l’intérêt renou-
de l’art, de l’économie et du social6. velé pour les instruments de dessin
Tracer le monde
durant les xve et xvie siècles. Le Grand j’étudierai l’élargissement des gammes
Siècle se caractérise par une dynamique durant le xviiie siècle et les tentatives
de rationalisation des savoirs marquée d’universalisme des instruments portent
par des améliorations constantes et une les marques de la globalisation des
attention croissante des pouvoirs qui savoirs.
fera l’objet d’un deuxième point. Enfin,
Caractérisé par un regain d’intérêt du tout au tout, mais les praticiens pro-
pour l’Antiquité gréco-romaine, l’ho- fitent des améliorations en cours dans
rizon scientifique et technique des pra- l’horlogerie ou l’armurerie et de l’intro-
ticiens de la Renaissance s’agrandit8. duction progressive de l’imprimerie13.
Toutefois, les hommes des xve et La situation géographique des villes alle-
xvie siècles sont résolument tournés vers mandes, au carrefour du nord et du sud
l’avenir. Le développement des mathé- de l’Europe, et l’accès facilité à l’étain et
matiques induit alors l’amélioration des au cuivre, minerais locaux, autorisent le
systèmes de mesure par les astronomes, développement de centres de fabrica- 217
les navigateurs, les ingénieurs militaires tion. Un nouvel artisanat naît. Le métier
et les topographes9. La mise en place des de fabricant de compas, non corporé,
règles de la perspective géométrique figure dans le Livre des métiers de Jost
fait figure d’apport majeur10. Durant Amman dès 1568 (figure 1). Un siècle
le xve siècle, les instruments de dessin plus tard, Paris, Milan et Londres ont
ont déjà fait l’objet de modifications attiré une main-d’œuvre compétente14.
importantes, en particulier en Italie11. À Paris, les fabricants de compas sont
Nouveaux ou améliorés, ils servent le rattachés à la corporation des coute-
travail du dessinateur qui se fournit, liers et fondeurs de métaux, tandis qu’à
comme le mathématicien, au sein de Milan, ils s’intègrent aux armuriers15.
l’échoppe. Il s’agit bien d’instruments Dans le cadre de l’atelier-échoppe se met
transverses. en place un savoir spécifique visant à
améliorer la précision des instruments et
Fabricant d’instruments : à faciliter le tracé. L’instrument devient
de Nuremberg aux centres le meilleur médiateur entre le monde et
européens sa représentation repoussant les limites
des possibles et des pratiques. Le pre-
Les principes de Vitruve corres- mier fabricant d’instruments londonien
pondent aux ambitions des architectes connu est Augustine Ryther (mort en
du xve siècle qui adoptent le dessin ortho- 1593). Graveur de métier, il améliore et
gonal12. Les instruments ne changent pas fabrique ses propres instruments pour
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Fig. 2. – Instruments de dessin dans leur boîte, 1683. Ensemble de huit instruments à dessiner en laiton doré
et acier. Signé Iacobus Lusuerg et daté 1683. Ancienne collection Jacques Doucet, aujourd’hui dans une
collection particulière.
Tracer le monde
et une règle de calcul. Des accessoires phite entouré d’une gaine de sapin ou de
pour le grand compas et un segment de cèdre49. La maniabilité est considérable-
courbe de dessin se situent dans le troi- ment améliorée, mais peu de praticiens
sième compartiment. Enfin, le quatrième l’utilisent avant le xixe siècle. Des nou-
tiroir contient un cadran gravé à chiffres velles améliorations concernent égale-
romains, une équerre de dessin triangu- ment les compas. Jacob Leupold propose
laire 60°, de la ficelle, un fil à plomb, une un large éventail de compas comprenant
boîte à poncif et un cadran universel. notamment des compas à balustre, à rou-
Ces instruments sont-ils véritablement lette ou à pointillés50. Le compas « à che-
destinés au travail quotidien du dessin ? veux » est caractéristique des ambitions
Non. La majorité des outils véritable- du xviie siècle. La pointe est maintenue
ment utilisés a disparu. Ces boîtes sont par un ressort et le réglage de l’ouver-
des mises en perspective du savoir. ture à partir d’une petite vis permet « de
Précieuses, elles se regardent, s’admirent mesurer à un cheveu près ». Représenté
et fascinent. Néanmoins, le propriétaire dès 1728 par Chambers (1680-1740), le
peut aussi les toucher et utiliser les ins- compas à cheveux est sans doute uti-
truments pour son loisir. Cet amour de lisé dès le début du siècle51. Quant au
l’art de la précision se matérialise dans compas à balustre, il autorise le dessin de
les collections. La boîte est un spectacle petits cercles en 1700. Des versions « de
de l’ingéniosité des artisans, du travail et poche » existent pour être insérées dans
de l’art de la technique. Elle est un éloge des boîtes d’instruments portatives. Les
au savoir-dessiner dont les outils conti- dessinateurs sont toujours préoccupés 223
nuent de se modifier. par la reproduction. Le compas trian-
gulaire s’invite dans les encyclopédies
« Afin de mesurer à un cheveu d’instruments. La lecture des cartes est
près » facilitée52. Le piquoir est modifié pour
faciliter sa prise en main et améliorer sa
L’encre de carbone est désormais uti- précision. Joseph Moxon représente un
lisée couramment. L’anneau coulissant « protracting pin53 ». Réalisé en laiton, il
du tire-ligne devient inutile car la com- s’agit d’un support « deux en un » qui
position du métal permet une ouver- accueille un tire-ligne ou une aiguille,
ture fixe et une ligne constante. Une et dont les mines sont protégées par un
des innovations du siècle réside dans la capuchon. En 1605, le mathématicien et
plume technique. En 1636, le mathéma- astronome jésuite, Christophe Scheiner
ticien allemand Daniel Schwenter décrit (1575-1650), est reçu à la cour du duc
un modèle primitif de plume à réser- Guillaume V à Munich. Il lui explique le
voir et portemine muni d’un ressort48. fonctionnement du pantographe qu’il a
Vers 1659, Hans Baumann, charpentier inventé deux ans auparavant. En 1631,
de Nuremberg, fabrique et vend des Scheiner décrit sa fabrication et son
crayons graphite. Son emploi se géné- usage dans un ouvrage. L’invention
ralise grâce à l’exploitation d’une mine fascine. Samuel Pepys (1633-1703), haut
au Borrowdale en 1664. John Pettus fonctionnaire de l’Amirauté anglaise,
décrit en 1683 un dry pencil : un gra- membre du Parlement et diariste anglais,
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des sciences en 174357. Aucun fabri- cation concrète des sciences et des tech-
cant n’est membre de l’Académie des niques au quotidien et de la recherche de
sciences. Parallèlement, les fabricants confort typique des Lumières (figure 3)58.
londoniens cumulent la publication de Publicité précoce, datée de 1714-1727, elle
traités, la fabrication et l’exportation insiste sur l’innovation principale de l’op-
d’articles. Edward Scarlett (1688-1743), ticien : des lunettes munies de branches
opticien de George II, édite une carte reposant sur les oreilles grâce à une forme
commerciale caractéristique de l’appli- en spirale. Elles fournissent une stabi-
225
Fig. 3. – Carte commerciale de l’opticien Edward Scarlett. Bodleian Library, University of Oxford,
Douce Adds 139 (766).
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lité considérable au porteur. Le même fabricants ont laissé une trace dans le
texte, en anglais, français et néerlandais, minutier62. Quatre fabricants différents
est inséré dans trois formes sphériques. sont recensés entre 1701 et 175063. Les
La carte témoigne du développement fabricants d’instruments de mathéma-
de la profession d’opticien tournée vers tiques sont à peine plus nombreux, cinq,
les innovations techniques. Ces lunettes jusqu’à la Révolution64. En dehors d’une
sont à vendre en boutique lors des jours croissance après 1600, les fabricants ne
ouvrables et donc relativement acces- semblent pas nombreux à Paris. Bien
sibles59. Thomas Heath (actif entre 1720 entendu, la source utilisée ne permet
et 1772) entre dans la corporation des de voir qu’une partie de l’iceberg.
épiciers et installe sa boutique d’ins- Toutefois, le métier est très spécialisé et
truments sous le nom « The Hercules les praticiens ne désirent pas changer
& Globe in the Strand60 ». Sans suivre des manières de faire qui donnent de
d’apprentissage commercial, Benjamin bons résultats. De plus, les prix sont sans
Martin s’installe en autodidacte au doute assez élevé pour que la demande
171 Fleet Street en 1755. Il réalise des se modifie du tout au tout. La pratique
conférences scientifiques, publie une quotidienne du métier permet aussi aux
trentaine d’ouvrages sur les instruments exécutants de repousser les limites des
et perfectionne un pantographe. Il est un possibles avec leurs propres outils. Un
véritable entrepreneur. Si les fabricants des fils directeurs du xviiie siècle réside
se comportent à la fois comme des pra- dans la volonté de stabiliser des normes
226 ticiens et des entrepreneurs dont le but afin d’universaliser les savoirs. Les outils
est de proposer de nouveaux produits et instruments sont un des moyens,
aux clients, ils ne sont pas pour autant en parmi d’autres, d’y parvenir.
nombre croissant dans la capitale.
Pour des normes universelles
Une offre plus importante
mais un nombre Vers la fin du siècle, le tire-ligne est
de fabricants stable (Paris, désormais appelé « plume à dessiner ».
1600-1789) L’ajout de laque dans l’encre de car-
bone fournit aux techniciens une encre
Une analyse du Minutier central des indélébile. À cette nouveauté s’ajoutent
notaires parisiens permet de se faire un système d’alimentation au compte-
une idée du petit nombre de fabricants gouttes et une lame pivotante pour faci-
présents dans la capitale. Néanmoins, liter le nettoyage65. La plume à dessiner
avant 1610, aucune mention de fabri- est l’ancêtre du porte-plume. Un piquoir
cants dans un contrat de mariage, d’ap- et un crayon sont souvent intégrés à la
prentissage ou autre minute notariale partie supérieure. En 1761, à Stein, près
n’a été retrouvée. Entre 1611 et 1650, de Nuremberg, l’ébéniste Kapsar Faber
trois fabricants d’instruments de mathé- fonde la manufacture Faber Castel dont
matiques sont recensés. L’un d’entre le succès est encore d’actualité. Des tiges
eux est dit maître horloger61. Durant graphites insérées dans des gaines de bois
les cinquante années qui suivent, cinq sont réalisées en série66. Parallèlement,
Tracer le monde
Edward Naine (1726-1806), fabricant facilité d’un passage d’une mesure locale
d’instruments, utilise le caoutchouc, à l’autre et la mise en place d’une mesure
alors réservé aux semelles, pour effacer universelle caractérisent les Lumières.
autour de 1788. Chambers en 1728 et Enfin, en 1794, le système métrique est
Bion en 1758 représentent un compas introduit pour remplacer le « pied du
aux extrémités réversibles ; l’instru- roi ». Néanmoins, l’ancien système,
ment permet d’utiliser soit deux pointes « pied de France » est encore utilisé69.
sèches, deux mines ou une pointe sèche Le fabricant d’instruments du siècle
et une mine67. Néanmoins, il manque des Lumières a plusieurs cordes à son
de fiabilité : le compas fait des écarts arc. Il publie ses résultats, pratique et
incontrôlables pendant le tracé. La règle interroge les limites des techniques. Le
à échelle connaît peu de changements fabricant est devenu un entrepreneur et
mais, à la fin du siècle, celle de Brander il produit désormais en série. Toutefois,
& Hoeschel comporte les échelles en le mot d’ordre du siècle est l’universalité
pouces de six villes différentes68. De plus, des instruments. Ils doivent être utili-
l’inscription sur les règles d’une division sables et compris par tous pour mettre
décimale en pouce est plus courante. La en place un langage stable.
Conclusion
227
Les modifications des instruments de Durant le xvii siècle, la reconnaissance
e
dessin sont caractéristiques des chan- des scientifiques via des institutions
gements intellectuels, économiques et comme les académies joue un rôle de
sociaux de la Renaissance aux Lumières. diffuseur auprès des publics. Si les fabri-
Durant les xve et xvie siècles, les explo- cants français ne sont pas intégrés aux
rations maritimes et les développements nouvelles institutions, cela n’empêche
artistiques entraînent une réflexion sur la pas certains d’avoir des liens étroits avec
manière de représenter le monde. Grâce leurs membres. En Angleterre, la tech-
au développement de l’imprimerie, les nique bénéficie d’une plus haute estime.
publications offrant un état de l’art des De même, Colbert met en ordre les cor-
instruments se multiplient. Des centres porations et les métiers correspondant
tels que Nuremberg se retrouvent sur à chacune. Outre-Manche, le système
le devant de la scène, notamment grâce semble plus souple. Toutefois, des deux
aux nouveaux secteurs de l’artisanat côtés, des amateurs toujours plus nom-
(horlogerie) et à la présence de minerai breux stimulent la production d’ins-
nécessaire à la fabrication d’instruments. truments de luxe. Le siècle suivant est
Néanmoins, si les Grands perçoivent bien marqué par la volonté de communiquer
l’intérêt pour leur rayonnement dans la dans toutes les situations. En résumé,
maîtrise des sciences et des techniques, les instruments sont transportables,
ce sont les artisans-fabricants qui, au jour pliables et régulièrement interrogés
le jour, interrogent leur propre pratique. pour être améliorés par les praticiens et
Audrey Millet
chez Henri Maccard, maître fabricant d’instruments entre Bion Jean Baptiste Nicolas, ingénieur du roi
de mathématiques, 12 décembre 1700. pour les instruments de mathématiques, Paris,
63. AN, MC/ET/LXX/213, mariage de Le paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et Ferret,
Roy Gilles, fondeur et fabricant d’instruments marchand fabricant, 16 juillet 1761. MC/ET/
de mathématiques, quai de l’Horloge, paroisse VII/336, dépôt d’acte de baptême entre Menant,
Saint-Barthélemy, avec Marie Anne Pacot, 3 jan- Pierre Louis, maître fondeur, fabricant d’instru-
vier 1701. MC/ET/VII/183, procuration… en pré- ments de mathématiques, Paris, 10 décembre 1761.
sence de Jean-Baptiste Delure, ingénieur du roi et MC/ET/XXVII/367, inventaire après décès de Jean-
fabricant d’instruments de mathématique…, 23 Baptiste Oudry, fondeur et faiseur d’instruments
septembre 1708. MC/ET/II/364, mariage entre de mathématiques, époux de Jeanne Françoise
Joseph Saugrain, libraire, quai de Gesvres, et Jeanne Malson, marchande d’éventails, demeurant rue de
Thoury, ille de Jacques Thoury (décédé), fabricant la Tannerie, quartier de la place de Grève, 8 octobre
d’instruments de mathématiques, quai de Gesvres, 1773.
22 décembre 1709. MC/ET/CXV/439, notoriété 65. Monique de Pas et Françoise Flieder,
par Gaudron Pierre, horloger ordinaire du duc « Historique et étude de la composition des encres
d’Orléans, place Dauphine, et Jacques Delamarre noires manuscrites », Studies in Conservation, 1972,
lapidaire joaillier, même adresse, relative au décès vol. 17, p. 943-952.
de Michel Butterield, fabricant d’instruments de 66. M. Bailly de Merlieux et A. Jullien,
mathématique et de sa femme Pierrette Varnier ; Memorial revue encyclopédique des connaissances
héritière leur ille unique ; épouse de Pierre Faveau humaines, Paris, direction du mémorial encyclopé-
Desgranges joailliers, 11 juillet 1724. dique, 1835, « arts intellectuels », p. 669.
64. AN, MC/ET/CXII/704/B, contrat d’appren- 67. E. Chambers, Cyclopædia, op. cit. ; N. Bion,
tissage entre Tronson, Charles et Langlois, Claude, Traité de la construction, op. cit.
ingénieur de l’Académie des sciences, fabricant 68. Alto Brachner, Georg Friedrich Brander,
d’instruments de mathématiques, Paris, 22 juin 17131783. Wissenschaftliche Instrumente aus seiner
1751. MC/ET/LXXXII/312, contrat d’alloué entre Werkstatt, Munich, Deutsches Museum, 1983.
Baradelle, Nicolas Alexandre et Manche Nicolas, 69. Bureau international des poids et mesures,
fabricant d’instruments de mathématiques, Le système international d’unités, Sèvres, Bureau
231
18 juillet 1751. MC/ET/XXXVIII/463, mainlevée international des poids et mesures, 2006, p. 19.