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Un jour, j’ai découvert ces paroles du philosophe chinois Lao Tseu : “Un bon voyageur
n’a pas d’itinéraire fixe et n’a pas l’intention d’arriver à destination.”
L’Alhambra aura servi d’oasis aux nomades et aux voyageurs pendant des siècles,
devenant par le fait même un point de rencontre pour les différentes cultures et traditions.
Carrefour des religions, les musulmans, les juifs et les chrétiens y auront vécu côte à côte
en harmonie.
C’est un lieu où l’obscurité fait place à la lumière, où chaque pierre a partagé mille et un
secrets et où toute notion de distance nous échappe.
Je vois l’Alhambra qui s’élève sur le massif montagneux de la Sierra Nevada et domine
la plaine fertile qu’elle surplombe. C’est réellement l’endroit idéal pour édifier une
forteresse de défense. Petit à petit à travers les siècles, le château prit forme au haut de sa
propre colline.
Les poètes maures l’ont dépeinte comme étant une perle entourée d’émeraudes.
L’Alhambra est intemporelle. Dans mon esprit, je la vois nichée tout près de l’éternité et
partout, on remarque l’importance de l’influence arabe dans les éléments architecturaux.
La civilisation était à l’apogée de son rayonnement à l’époque où le palais de l’Alhambra
fut construit.
Commandée par l’empereur Charles Quint, la cour intérieure où nous avons joué en
concert rend hommage au génie et au savoir-faire des architectes musulmans inconnus
qui érigèrent ici-même les premières tourelles et les premiers entrepôts construits
plusieurs siècles auparavant.
En arabe, le mot Alhambra signifie “le rouge”. Certains affirment que ce nom s’inspire
de la couleur des briques de ses murs extérieurs. D’autres disent qu’il fait référence au
rouge des torches grâce auxquelles l’Alhambra a pu être construite.
Je suis d’abord venue en Espagne pour en savoir plus sur les Celtes. J’ai été surprise
d’apprendre que des tribus celtes auraient vécu en Galice, dans le nord-ouest de
l’Espagne, avant d’être repoussées au nord vers la Bretagne et l’Irlande du Nord par les
armées romaines envahissantes.
D’ailleurs, de nos jours, les Galiciens jouent encore de la cornemuse, et il y a des aspects
de leur musique qui ressemblent un peu à la sonorité des musiques écossaise ou
irlandaise. C’est cette culture panceltique qui m’a conduite aux portes de l’histoire de
Espagne et qui m’a lancée sur un tout nouveau voyage de découverte.
Quand je suis arrivée à l’Alhambra, j’ai eu l’impression que j’y étais depuis toujours et
que j’y resterais à tout jamais. C’est un lieu magique et mystique incroyablement
inspirant, et la musique qu’on y entend est hors du temps. On sent bien qu’il n’existe
aucune frontière entre les différentes civilisations qui sont passées par ici. Comme l’a dit
le philosophe, “Un bon voyageur n’a pas d’itinéraire fixe et n’a pas l’intention d’arriver à
destination.”
Pour moi, un voyage est un chemin sans fin. La prise de conscience que ce qui nous unit
les uns aux autres est plus important que ce qui nous sépare. Voilà les rêves que nous
portons dans le creux de nos mains.
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