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2.1 Tribus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2 Mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.2.2 Ensembles négligeables . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.3 Mesure de Lebesgue . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3 Fonctions mesurables . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.4 Mesures produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.5 Exercices supplémentaires . . . . . . . . . . . . . 45
2.6 Appendix: Sur la dénombrabilité . . . . . . . . . 46
31
• une mauvaise réponse car il y a d’autres façons de mesurer l’intervalle
[a, b].
Il ne faut pas penser qu’une mesure qui n’associerait pas au segment [a, b] le
nombre b − a serait une curiosité mathématique sans intérêt pratique; c’est
notamment dans le domaine des probabilités qu’on est amené à manipuler
constamment ce genre d’objets. La mesure de Lebesgue étant cependant la
mesure sur R la plus utile en analyse des EDP, ce sera sur elle que nous
mettrons l’accent dans ce cours.
• ∀α ∈ R, α ± ∞ = ±∞ ;
• ∀α > 0, α × (±∞) = ±∞ ;
• 0 × (±∞) = 0.
2.1 Tribus
Avant de donner une définition rigoureuse de la mesure, considérons un en-
semble X et admettons qu’une mesure est une fonction µ qui à une partie
A ⊂ X associe un “poids” positif noté µ(A). Avant d’aller plus loin, notons
que le choix de l’ensemble T des parties A qu’on “mesure” est crucial, et que
le choix trivial T = P(X) n’est pas forcément le plus adapté. En effet, nous
verrons plus tard que sur R par exemple, il n’existe pas de “mesure” définie
sur P(R) qui vérifie µ([a, b]) = |b − a|. Cela est dû au fait que l’ensemble
P(R) est trop “gros”. Nous ne chercherons donc pas à définir une mesure
sur tout l’ensemble des parties de X, mais seulement sur un sous-ensemble.
Ce dernier doit satisfaire certaines conditions, d’où la notion de tribu.
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Définition 2.2 (Tribu ou σ-algèbre). Soit X un ensemble et P(X) l’ensemble
des parties de X. Une tribu est une famille T de parties de X (T ⊂ P(X))
vérifiant les propriétés suivantes :
1. ∅ est dans T (contient l’ensemble vide);
• T0 = {∅, X}
33
2. Montrer que l’intersection de (2.1.1) n’est pas vide et vérifier que σ(S)
est bien une tribu.
2.2 Mesure
2.2.1 Définition
“Une mesure” joue le rôle de volume. C’est pour cela qu’on souhaite qu’elle
soit additive: si A et B sont des ensembles disjoints, alors la mesure de A ∪ B
doit être égale à la somme des mesures de A et de B.
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Définition 2.11 (Mesure). Soit T une tribu sur X. Une mesure (positive)
sur T est une application µ : T −→ R+ vérifiant les conditions suivantes
1. µ(∅) = 0;
2. Si (An )n∈N est une suite d’ensembles de T deux à deux disjoints, alors
!
[ X
µ An = µ(An ).
n∈N n∈N
35
6. (Continuité décroissante) Soit (An )n∈N une suite d’éléments
\ de T décroissante
pour l’inclusion telle que µ(A0 ) < ∞. Soit B = An . Montrer que
n∈N
36
2.2.3 Mesure de Lebesgue
Un mesure très importante est celle qui correspond à la notion de longueur
sur R, de surface sur R2 et de volume sur R3 . C’est la mesure de Lebesgue.
Théorème 2.1 (Mesure de Lebesgue). Il existe une unique mesure positive
λ sur (Rd , B(Rd )) telle que pour tout ai ≤ bi ∈ R, 1 ≤ i ≤ d,
τa (B) = x ∈ Rd , x − a ∈ B
37
1. Montrer que pour tout x ∈ R, on a µ({x}) = 0.
µ = αλ.
38
[
1. Montrer que I = Ar avec Ar = {r + y − [r + y], y ∈ A}, où la
r∈Q∩[0,1[
notation [x] désigne la partie entière de x. Supposons que les ensem-
bles Ar soient mesurables.
4. Conclure.
f −1 (B) ∈ T . (2.3.1)
Remarque 2.27.
39
qui engendre la tribu S. En particulier quand la fonction est à valeurs
réelles, la mesurabilité est regardée par rapport à la tribu borélienne et
nous avons la proposition suivante.
Exemple 2.30. Soit X = {x, y, z} et notons S = σ({x}) = {∅, X, {x} , {y, z}}.
On considère la fonction f : (X, P(X)) → (X, S) définie par f (t) = t, ∀t ∈ X.
La fonction f est bien mesurable mais f ({y}) = {y} ∈ / S.
40
1. Montrer que
Proposition 2.34. Soit (X, T ) un espace mesurable. Soit (fn )n∈N une suite
de fonctions mesurables de X dans R. Alors
1. les fonctions f (x) = inf fn (x) et f (x) = sup fn (x) sont mesurables ;
n∈N n∈N
2. les fonctions l(x) = lim inf fn (x) et l(x) = lim sup fn (x) sont mesurables ;
n∈N n∈N
41
On rappelle qu’on dit que (fn )n∈N converge simplement vers f si ∀x ∈ X,
fn (x) −→ f (x).
n→+∞
Preuve.
et
l(x) = lim sup fn (x) = inf sup fn (x)
n∈N N ∈N n≥N
3. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions qui converge simplement vers une
fonction f . On a alors
42
On a
∅ si α ≥ 1,
−1
1A (]α, +∞]) = A si 0 ≤ α < 1,
X si α < 0.
2. Les fonctions étagées, qui sont par définition les combinaisons linéaires
finies de fonctions caractéristiques d’ensembles mesurables. Une fonc-
tion étagée e peut donc s’écrire sous la forme
N
X
e(x) = αi 1Ai (x)
i=1
Théorème 2.36. Toute fonction mesurable est limite simple d’une suite de
fonctions étagées. En outre
On pose également
An∞ = f −1 ([2n , +∞]) .
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Ces ensembles étant mesurables,
22n
X k−1
en (x) = 1Ank (x) + 2n 1An∞ (x)
k=1
2n
définit une fonction étagée positive sur l’espace mesurable (X, T ). On vérifie
facilement que
• la suite de fonctions étagées positives (en )n∈N est croissante ;
• pour tout x ∈ X,
( 1
0 ≤ f (x) − en (x) ≤ n si f (x) < 2n ,
2
en (x) = 2n si f (x) ≥ 2n .
Il est donc clair que la suite (en )n∈N converge simplement vers f , et uni-
formément sur X si f est bornée.
Si f n’est pas positive, on construit comme précédemment deux suites crois-
santes (e+ −
n )n∈N et (en )n∈N de fonctions étagées positives qui convergent sim-
plement vers f+ = max(f, 0) et f− = −min(f, 0) respectivement. La suite
de fonctions étagées (en )n∈N définie par ∀n ∈ N, en = e+ −
n − en converge
simplement vers f .
T1 ⊗ T2 = σ({A1 × A2 , A1 ∈ T1 , A2 ∈ T2 }).
De la même façon, il est possible de définir une mesure produit sur un produit
d’espaces mesurés.
Théorème 2.38 (Mesure produit). Soient (X1 , T1 , µ1 ) et (X2 , T2 , µ2 ) deux
espaces mesurés σ-finis. Alors, il existe une unique mesure µ1 ⊗ µ2 sur (X1 ×
X2 , T1 ⊗ T2 ) telle que pour tout A1 ∈ T1 et A2 ∈ T2 ,
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Cette mesure est elle aussi σ-finie et elle est appelée mesure produit de µ1 et
µ2 .
Théorème 2.39 (Tribu et mesure produits sur Rd ). On a
λp+q = λp ⊗ λq .
Exercice 2.41 (Mesure atomique, mesure diffuse, mesure σ-finie). Soit (X, T )
un espace mesurable tel que {x} ∈ T pour tout x ∈ X.
1. Montrer que la mesure de Dirac (cf. exemple 2.12) est une mesure
purement atomique. Montrer que la mesure de Lebesgue sur R est
diffuse.
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