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Les exercices marqués d'une F sont censés être plus compliqués, et ne sont pas exigibles dans un
premier temps.
1 Tribus
Soit A1 , ..., An une partition de R. Montrer que A = { i∈I Ai : I ⊂ {1, ..., n}} est une
S
Exercice 1.
tribu. (A est constitué de toutes les réunions possibles d'ensembles Ai .)
Correction de l'exercice 1. On rappelle qu'une tribu sur R est un ensemble de parties de R contenant
R, stableSpar complémentaire et par intersection S dénombrable. Vérions que A est bien une tribu.
R = i=1 Ai appartientSbien à A. Soit B = i∈I Ai un élément de A. Alors, les Ai formant une
n
partition de R, on a B c = i∈{1,...,n}\I Ai , donc B cSest bien un élément de A. Enn, soit (Bj )T j∈J une
famille dénombrable d'éléments de A . On a B = A , où I ⊂ {1, ..., n}. Notons I := j∈J Ij .
On a alors j∈J Bj = i∈IJ Ai , donc j∈J Bj ∈ A. A contient bien R et est donc bien stable par
T S T j i∈Ik i k J
1
2 Tribus boréliennes
Exercice 3. Montrer que la tribu des boréliens sur R est engendrée par
• les intervalles fermés,
R,
• les intervalles ]a, b], a ≤ b ∈
Correction de l'exercice 3. On rappelle que la tribu borélienne sur R est engendrée par les intervalles.
Il s'agit donc de montrer que tout intervalle à l'aide des ensembles proposés, à l'aide de réunions
dénombrables, d'intersections dénombrablesSet de passages au complémentaire.
S 1. On a, pour tout a < bS∈ R, [a, b[= n≥1 [a, b − 1/n], ]a, b[= n≥1 [a − 1/n, b − 1/n], ]a, b] =
S
n≥1 [a − 1/n, b], ] − ∞, a] = n≥1 [−n, a], et de même pour les autres intervalles innis. On peut donc
construire tous les intervalles par unionTdénombrable d'intervalles fermés.
2. Soient a ≤ b ∈ R. On a [a, b] = n≥1 ]a − 1/n, b], donc on peut reconstruire tous les intervalles
fermés par intersection dénombrable, et donc toute la tribu des boréliens par la question précédente.
3. Soient a ≤ b ∈ R. On a ]a, b] =] − ∞, b] ∩ (] − ∞, a]c ), donc on peut utiliser la question précédente
pour déduire que les intervalles ] − ∞, a] engendrent la tribu des boréliens.
Exercice 4 (Exemples de boréliens). 1. Démontrer que A = {x ∈ R; ∃n ∈ N∗ , |x − n| < 1/n} est
un borélien de R.
2. Démontrer que les ensembles suivants sont des boréliens de R2 .
(a) La diagonale ∆ = {(x, x) ∈ R2 ; x ∈ R} de R2 .
(b) B = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 = 1 et x ∈/ Q}.
Correction de l'exercice 4. 1. On a A = n∈N∗ ]n − 1/n, n + 1/n[, donc c'est une union dénombrable
S
d'intervalles : c'est bien un borélien.
2.(a) ∆ est un ensemble fermé, donc borélien.
Si on veut montrer directement ce résultat ien utilisant les pavés, c'est bien plus compliqué !
h 2
Montrons que ∆ = n∈N∗ x∈Q x − n1 , x + n1 . L'ensemble de gauche est une intersection dé-
T S
nombrable d'unions dénombrables dei pavés, donc c'est bien un borélien. Montrons tout d'abord
que ∆ ⊂ n∈N∗ x∈Q x − n , x + n1 . Soit (y, y) ∈ ∆. Pour tout n ∈ N∗ , on peut trouver un
h 2
T S 1
Q N
h i2
tel que |xn − y| < n1 , donc pour tout n ∈ ∗ , on a (y, y) ∈ x∈Q x − n1 , x + n1 , d'où
S
xn ∈
h i2 h i2
∆ ⊂ n∈N∗ x∈Q x − n1 , x + n1 . Réciproquement, soit (y1 , y2 ) ∈ n∈N∗ x∈Q x − n1 , x + n1 . Alors,
T S T S
2
1. Soit 0 ≤ a < b < 1, montrer qu'il existe n0 ≥ 1 tel que 2−n0 < b − a ≤ 2−(n0 −1) . En déduire qu'il
existe k0 ∈ {0, · · · , 2n0 − 1} telle que a ≤ k0 2−n0 < b.
2. Montrer qu'il existe une suite croissante (tj )j≥0 telle que tj = kj 2−(n0 +j) avec kj ∈ {0, · · · 2−(n0 +j) −
1} et 0 ≤ kj+1 − (2kj + 1) ≤ 1 et telle que tj → b
j→+∞
3. De même montrer qu'il existe une suite décroissante (sj )j≥0 avec sj = lj 2−(n0 +j) avec lj ∈
{0, · · · , 2n0 +j − 1}, 0 ≤ 2lj + 1 − lj+1 ≤ 1 et telle que sj −→ a.
et que les intervalles [sj , sj+1 [ et [tj , tj+1 [ sont des intervalles dyadiques.
5. En déduire que la tribu engendrée par les intervalles dyadiques est la tribu des boréliens B([0, 1[).
Correction de l'exercice 5. 1. Comme n 7→ 2−n est décroissante, l'ensemble {n ∈ N; 2−n < b − a} est
non-vide, donc admet un plus petit élément n0 . On a n0 > 0, car b − a < 1, et on a bien 2−n0 < b − a ≤
2−(n0 −1) .
L'ensemble {k ∈ {0, ..., 2n0 − 1}; k2−n0 < b} est non-vide (il contient 0), donc admet un plus grand
élément, noté k0 . Montrons que a ≤ k0 2−n0 . Par maximalité de k0 , on a
k0 2−n0 > b − 2−n0 ≥ b − (b − a) = a.
J
[ [ [
[sj+1 , sj [ [tj , tj+1 [ = sJ+1 , tJ+1 .
j=0 j≥0
3
3 Mesures
Exercice 6. Soit (E, E, µ) un espace mesuré, et (Ai )i≥0 une suite décroissante d'ensembles mesurables
telle que µ(A0 ) < +∞.
1. Montrer que µ(An ) → µ(∩k≥0 Ak ).
n→∞
la limite existant, car la suite µ(Bn ) est décroissante et minorée par zéro. On a alors
\ [
µ( An ) = µ(A0 ) − µ Bn = µ(A0 ) − lim µ(Bn ) = µ(A0 ) − lim µ(A0 ) − µ(An ) = lim µ(An ).
n≥0 n∈ N n→∞ n→∞ n→∞
F Exercice 7 (Borel-Cantelli). Soit (E, E, µ) un espace mesuré et (An )n une suite d'ensemble mesu-
rables telle que X
µ(An ) < +∞.
n≥0
Montrer que
µ(lim sup An ) = 0.
n
Indication : On rappelle que si une série de terme général (an ) est absolument convergente, on a
k≥n ak = 0. De plus, on peut se servir du point 1 de l'exercice précédent.
P
limn→∞
Correction de l'exercice 7. On rappelle que lim sup An = Pn≥1 k≥n Ak . Notons Bn = k≥n Ak . Alors
T S S
Bn est une suite décroissante d'ensembles, et µ(B0 ) ≤ k≥0 µ(Ak ) < +∞ par hypothèse. On peut
donc appliquer le résultat de l'exercice précédent, pour obtenir µ(lim sup An ) = lim µ(Bn ).
n→∞
On a, pour tout n, µ(Bn ) ≤ k≥n µ(Ak ), qui tend vers zéro quand n −→ ∞. On en déduit que
P
µ(lim sup An ) = 0.
Exercice 8. Soit
4
Correction de l'exercice 8. On a bien Card(∅) = 0, et, si (Ai )i∈I est une famille dénombrable de
Sde N deux
parties P à deux disjointes. Si, pour tout i ∈ I , Ai est ni et si I est ni, alors on a bien
Card i∈I Ai = i∈I CardAi .
Si I est inni ou si au moins l'un des Ai est inni, alors i∈I Ai est inni et i∈I CardAi = +∞,
S P
donc on a bien Card i∈I Ai = i∈I CardAi . Card est donc bien une mesure.
S P
tout i ∈ I\{i0 }, on a x ∈/ Bi , donc δx (Bi ) = 0, tandis que δx (Bi0 ) = 1, donc i∈I δx (Bi ) = 1.
P
S P
• Sinon, pour tout i ∈ I , on a x ∈
/ Bi , donc x ∈ i∈I Bi , et donc δx i∈I δx (Bi ) = 0.
S
/ i∈I i =
B
2. On a vu en cours que la multiplication d'une mesure par un réel positif était toujours une mesure,
donc, pour tout 1 ≤ i ≤ k,Ppi δxi est une mesure. On a aussi vu qu'une somme nie de mesure était
toujours une mesure, donc 1≤i≤k pi δxi est bien une mesure.
Exercice 10. Soit µ et ν les mesures sur R, B(R) dénies par
et
X X
µ= e−n δ 1 ν= en δ 1 ,
n n
n≥1 n≥1
5
2. Les mesures µ et ν sont-elle nies ? de probabilité ?
h i h i
3. Calculer µ({0}), µ 0, k1 et limk→∞ µ 0, k1 . Comparer ces résultats.
4. Faire de même avec ν .
Correction de l'exercice 10. 1. On a vu en cours que la multiplication d'une mesure par un réel positif
était toujours une mesure, donc, pour tout n ≥ 1, e−n δ1/n et en δ1/n sont bien des mesures. On a aussi
vu en cours que la somme d'une suite de mesures était toujours une mesure, donc µ et ν sont bien des
mesures.
2. On a
R R e−1
X X
µ( ) = e−n δ 1 ( ) = e−n = .
n 1 − e−1
n≥1 n≥1
Cette quantité est nie, mais diérente de 1. µ est donc une mesure nie, mais pas une mesure de
probabilité.
R R
X X
ν( ) = en δ 1 ( ) = en = +∞,
n
n≥1 n≥1
donc ν n'est pas une mesure nie, et, en particulier, pas une mesure de probabilité.
3. Pour chaque n ≥ 1, on a n1 ∈/ {0}, donc µ({0}) = 0. On a
h 1 i X −n h 1 i X −n e−k
µ 0, = e δ 1 0, = e = ,
k n k 1 − e−1
n≥1 n≥k
h i h i
et donc lim µ 0, k1 = 0 = µ lim 0, k1 , conformément à l'exercice 6.
k→ k→∞
4. Pour chaque n ≥ 1, on a n1 ∈/ {0}, donc ν({0}) = 0. On a
h 1 i X n h 1 i X n
µ 0, = e δ 1 0, = e = +∞,
k n k
n≥1 n≥k
h i h i
donc lim µ 0, k 6= µ lim 0, k . Il faut donc faire attention quand on veut appliquer le résultat
1 1
k→ k→∞
de l'exercice 6 avec une mesure non nie !
Exercice 11 (Mesure invariante par translation sur Z). Démontrer qu'il n'existe pas de mesure µ nie
et non nulle sur (Z, P(Z)) qui soit invariante par translation, i.e. satisfaisant µ(p + A) = µ(A) pour
tout p ∈ Z et tout A ⊂ Z.
Correction de l'exercice 11. Supposons qu'une telle mesure existe. Alors, en prenant A = {x}, on voit
que pour tout x, p ∈ Z, on a µ({x}) = µ({xP+ p}) : tous les points ont donc la même mesure.
Si cette mesure est nulle, alors µ(Z) = x∈Z µ({x})
P = 0, donc µ est P la mesure nulle.
S'il existe x tel que µ({x}) > 0, alors µ(Z) = p∈Z µ({x + p}) = p∈Z µ({x}) = +∞, donc la
mesure µ n'est pas nie.
6
4 Mesure de Lebesgue
Exercice 12. Soit A = ∪n≥0 [n, n + 21n [. Calculer λ(A). (On se servira du fait que A est réunion
d'ensembles disjoints et on utilisera la propriété d'additivité.)
Correction de l'exercice 12. Pour chaque n ≥ 0, on a [n, n+ 21n [⊂ [n, n+1[, donc les ensembles [n, n+ 21n [
sont deux à deux disjoints. On a donc
X h 1 h
λ(A) = λ n, n + n
2
n≥0
X 1
= = 2.
2n
n≥0
7
|f (t) − f (u)| ≤ |f (t) − f (x)| + |f (u) − f (x)| < ε, donc sup|t−x|≤δ et |u−x|≤δ |f (t) − f (u)| < ε. On a
donc ωf (x) < ε pour tout ε > 0, et donc ωf (x) = 0.
2. Soit ε > 0, et soit x0 ∈ R tel que ωf (x0 ) < ε. Par dénition de ωf (x0 ), il existe δ > 0 tel que
sup|t−x0 |≤δ et |u−x0 |≤δ |f (t) − f (u)| < ε.
Soit x ∈]x0 − δ/2, x0 + δ2 [. Alors si t, u vérient |t− x| ≤ δ/2, |u − x| ≤ δ/2, on a aussi |t − x0 | ≤ δ ,
|u − x0 | ≤ δ , et donc |f (t) − f (u)| < ε. On a donc sup|t−x|≤δ/2 et |u−x|≤δ/2 |f (t) − f (u)| < ε, donc
x ∈ Ωε . Ωε est donc un ouvert.
3. L'ensemble des points de continuité de f s'écrit comme
R 1o
\ n
x ∈ ; ωf (x) < .
n∈ N
∗
n
8
2. En déduire que les ensembles (A − n) ∩ [0, 1[, n ∈ Z, ne peuvent pas être deux à deux disjoints.
3. En déduire qu'il existe a, b ∈ A tels que a − b soit un entier non nul.
Correction de l'exercice 16. 1. Les ensembles An = A ∩ [n, n + 1[ sont deux à deux disjoints, donc on a
[
λ(A) = λ An
X
n∈ Z
= λ(An )
n∈ Z
par invariance par translations de λ
X
= λ(An − n)
Z
n∈
X
= λ(A − n ∩ [0, 1[)
n∈ Z
2. Supposons par l'absurde que les ensembles (A − n) ∩ [0, 1[, n ∈ Z, sont deux à deux disjoints.
On a alors
X
λ(A) = λ(A − n ∩ [0, 1[)
n∈
Z
[
=λ (A − n ∩ [0, 1[) .
n∈ Z
S
Mais n∈Z (A − n ∩ [0, 1[) ⊂ [0, 1, donc λ n∈Z (A − n ∩ [0, 1[) ≤ 1, et donc λ(A) ≤ 1, ce qui contredit
S
notre hypothèse.
3. Par la question précédente, il existe n1 , n2 ∈ Z tels que ((A − n1 ) ∩ [0, 1[) ∩ ((A − n2 ) ∩ [0, 1[) 6= ∅.
On peut donc trouver x ∈ (A − n1 ) ∩ (A − n2 ). En posant a = x + n1 et b = x + n2 , on a bien a ∈ A,
b ∈ A, et a − b ∈ Z.
F Exercice 17 (Un exemple d'ensemble qui n'est pas un borélien). On considère sur ]0, 1[ la relation
d'équivalence x ∼ y si et seulement si x − y ∈ Q. Pour chaque classe d'équivalence, on xe un
représentant et on note F l'ensemble de ces représentants. Ainsi, pour tout x ∈]0, 1[, il existe un
unique y ∈ F tel que x ∼ y .
1. Soit q, r ∈ Q, avec q 6= r. Démontrer que (F + q) ∩ (F + r) = ∅.
2. Démontrer que ]0, 1[⊂ Q + q) ⊂] − 1, 2[.
S
q∈ ∩]−1,1[ (F
S
3. On suppose que F est un borélien. En considérant λ q∈Q∩]−1,1[ (F + q) , obtenir une contra-
diction.
Correction de l'exercice 17. 1. Par dénition de F , si x, y ∈ F avec x 6= y , on a (x − y) ∈/ Q. Supposons
qu'il existe z ∈ (F + q) ∩ (F + r). On a alors z = x + q = y + r, avec x, y ∈ F . On a alors x − y = r − q ,
ce qui est absurde.
S 2. Soit q ∈] − 1, 1[, et soit x ∈ F . Comme x ∈]0, 1[, on a forcément x + q ∈] − 1, 2[, d'où
q∈Q∩]−1,1[ (F + q) ⊂] − 1, 2[.
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D'autre part, par construction de F , tout z ∈]0, 1[ peut s'écrire
S comme x + q , avec x ∈ F et
Q
q ∈ .S Comme x ∈]0, 1[, on a forcément q ∈] − 1, 1[, et donc x ∈ q∈Q∩]−1,1[ (F + q). On a donc bien
]0, 1[⊂ q∈Q∩]−1,1[ (F + q) ⊂] − 1, 2[.
S 3. Supposons que F est un borélien. Les ensembles (F + q) étant deux à deux disjoints, on a
q∈Q∩]−1,1[ (F + q) = q∈Q λ(F + q) = Q λ(F ), la mesure de Lebesgue étant invariante par
P P
λ
q∈
translations. Si λ(F ) > 0, on en déduit que λ q∈Q∩]−1,1[ (F + q) = +∞, et donc λ] − 1, 2[= +∞,
S
S
ce qui est absurde. Si λ(F ) = 0, on a λ q∈Q∩]−1,1[ (F + q) = 0, et donc λ(]0, 1[) = 0, ce qui est
absurde. Dans tous les cas, on atteint une absurdité : F n'est donc pas mesurable.
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