Vous êtes sur la page 1sur 5

Module d’analyse

Semestre 1, 2021

Corrigé Série 1: Applications, ensembles,


dénombrabilité, tribus et mesures

Exercice 1 :
Soit E un ensemble et A une partie non vide de E.
1. La fonction
f : P(E) → P(E)
X 7→ X c
est-elle injective ? surjective ?
2. On considère la fonction
g : P(E) → P(E)
X 7→ A ∩ X.
Montrer que si A 6= E, alors g n’est ni injective, ni surjective.
3. Montrer que g(P(E)) = P(A).

Solution :
1. • Soient X, Y ∈ P(E) tels que f (X) = f (Y ). Donc, X c = Y c ⇒ (X c )c = (Y c )c ⇒ X = Y .
D’où f est injective.
• Tout Y ∈ P(E) admet un antécédent X = Y c ∈ P(E). D’où f est surjective.
2. • On a A 6= E et g(A) = g(E) = A. Donc g n’est pas injective.
• E n’admet pas d’antécédents, car sinon, A = E. Donc g n’est pas surjective.
3. Il est clair que g(P(E)) ⊂ P(A). Réciproquement, soit B ∈ P(A). Donc B ⊂ A, et ensuite
B = g(B) ∈ g(P(E)). D’où g(P(E)) = P(A).

Exercice 2 :
1. Montrer que N2 est dénombrable.
2. Montrer que le produit de deux ensembles dénombrables est dénombrable.

3. Déduire que Np (p ∈ N∗ ) est dénombrable.

Solution :
1. On considère l’application
ϕ : N2 →N
(n, m) 7→ 2n 3m .
Alors, par le théorème fondamental de l’arithmétique, ϕ est injective. D’où N2 est dénombrable.
2. Soient E1 et E2 deux ensembles dénombrables. Il existe ψ1 : E1 → N et ψ2 : E2 → N injectives.
Il en résulte que
ψ :E1 × E2 → N2
(x1 , x2 ) 7→ (ψ1 (x1 ), ψ2 (x2 ))
est injective. Donc ϕ ◦ ψ : E1 × E2 → N est injective. D’où E1 × E2 est dénombrable.
3. En utilisant 2. et la récurrence sur p, on obtient que Np est dénombrable.

1
Exercice 3 :
Soient a, b ∈ R tels que a < b. Déterminer les ensembles suivants :
a, a + n1 .
T  
1.
n≥1

a, b + n1 .
T  
2.
n≥1
S 1 
3. n , +∞ .
n≥1
S x 
4. 2 , 2x .
x∈[0,1]

Solution :

a, a + n1 = ∅.
T  
1.
n≥1

a, b + n1 =]a, b].
T  
2.
n≥1
S 1 
3. n , +∞ =]0, +∞[.
n≥1
S x 
4. 2 , 2x =]0, 2[.
x∈[0,1]

Exercice 4 :
Soit Ω un ensemble et soient A0 , A1 , . . . , des parties de Ω.
1. On suppose dans cette question que A0 ⊂ A1 ⊂ · · · ⊂ An ⊂ An+1 ⊂ . . .
Posons pour tout n ≥ 1, Bn = An \ An−1 . Montrer que les ensembles Bn sont deux à deux
disjoints.
!c
S c T
2. Montrer que An = An .
n≥0 n≥0
!c
Acn
S T
3. Montrer que = An .
n≥0 n≥0

Solution :
1. Soient n, m ∈ N∗ : n < m. Donc n ≤ m − 1 et Acm−1 ⊂ Acn . D’autre part, Bn ⊂ An et
Bm ⊂ Acm−1 ⊂ Acn . Donc Bn ∩ Bm ⊂ ∅. D’où Bn ∩ Bm = ∅.
!c
S c T T
2. • Si x ∈ An , alors ∃n tel que x ∈
/ An . Donc x ∈
/ An . Par suite, x ∈ An .
n≥0 n≥0 n≥0
!c
/ An . D’où ∃n tel que x ∈ Acn . Par
T T
• Si x ∈ An , alors x ∈ / An . Donc ∃n tel que x ∈
n≥0 n≥0
S c
conséquent, x ∈ An .
n≥0
!c
S c T
Conclusion : An = An .
n≥0 n≥0
!c
S c T
3. Par passage au complémentaire dans le résultat précédent, on obtient An = An .
n≥0 n≥0

2
Exercice 5 :
Soit (B1 , . . . , Bn ) une
 partition de R. 
S
Montrer que B = Bi : I ⊂ {1, . . . , n} est une tribu sur R (B est constitué de toutes les
i∈I
réunions finies possibles d’ensembles Bi .)
Solution :
On rappelle que “B1 , . . . , Bn est une partition de R” signifie que les ensembles Bi sont deux à deux
disjoints et que B1 ∪ . . . ∪ Bn = R.
i) R = B1 ∪ . . . ∪ B
n ∈ B. 
c
S S S
ii) Soit Bi ∈ B, Bi = Bi ∈ B.
i∈I i∈I i∈I c
iii) Si on fait une réunion dénombrable d’éléments de B, alors
!
[ [ [
Bi = Bi ∈ B.
n≥0 i∈In
" #
S
i∈ In
n≥0

Exercice 6 :
Soit l’application Card définie par

Card : P(N) → [0, +∞]


A 7→ Card(A) = le nombre d’éléments de A.

Montrer que Card est une mesure sur (N, P(N)).


Solution :
On a :
i) Pour A ∈ P(N), Card(A)(= le nombre d’éléments de A) est bien dans [0, +∞].
ii) La partie ∅ est de cardinal 0.  
S P
iii) Si A0 , A1 , . . . , An , . . . , ∈ P(N), sont deux à deux disjoints, alors Card An = Card (An ).
n n≥0

Exercice 7 :
Soit (Ω, B) un espace mesurable.
1. Soit x ∈ Ω, on note
δx : B → [0, +∞]
(
1 si x ∈ B,
B 7→ δx (B) =
0 sinon .
Montrer que δx est une mesure sur (Ω, B) (cette mesure s’appelle la mesure de Dirac en x).
2. Soient x1 , . . . , xk des éléments distincts de Ω et p1 , . . . , pk ∈ R∗+ . On note

µ : B → [0, +∞]
X
B 7→ µ(B) = pi δxi (B).
1≤i≤k

Montrer que µ est une mesure sur (Ω, B).

Solution :
1. i) δx est bien une fonction de B dans [0, +∞].

3
ii) δx (∅) = 0 car x ∈ / ∅.
iii) Si on a des éléments deux à deux disjoints de B : B0 , B1 , . . ., alors
   S
[ 1 si x ∈ Bn
δx  Bn  = n≥0
0 sinon
n≥0
(
1 si ∃n tel que x ∈ Bn
=
0 sinon
X
= δx (Bn ) ,
n≥0

car les Bn sont deux à deux disjoints (et donc au plus un seul d’entre eux contient x, c’est à dire
au plus un seul d’entre eux est tel que δx (Bn ) = 1).
2. On remarque que ∀i, δxi est une mesure par la question précédente.
une fonction de B dans [0, +∞].
i) µ est bien P
ii) µ(∅) = pi δxi (∅) = 0.
1≤i≤k
iii) Si on a des éléments deux à deux disjoints de B : B0 , B1 , B2 , . . .,
   
[ X [
µ Bn  = p i δ xi  Bn 
n≥0 1≤i≤k n≥0
X X
= pi δxi (Bn )
1≤i≤k n≥0
X X
= pi δxi (Bn )
n≥0 1≤i≤k
X
= µ (Bn ) .
n≥0

Exercice 8 :
Soit (Ω, B, µ) un espace mesuré.
Soient A0 , A1 , . . . An , . . . ∈ B tels que A0 ⊃ A1 ⊃ · · · An ⊃ An+1 ⊃ · · · et µ(A0 ) < +∞.
Montrer que  
\
µ An  = lim µ (Ak ) .
k→+∞
n≥0

Solution :
Posons pour tout k ∈ N, Bk = Ak \ Ak+1 . Les ensembles B0 , B1 , . . . Bn , . . . sont deux à deux
disjoints.

4
T S
Nous avons Ak = A0 \ Bk . Donc, par la mesure d’une différence, on a
k≥0 k≥0
   
\ [
µ Ak  = µ (A0 ) − µ  Bk 
k≥0 k≥0
X
= µ (A0 ) − µ (Bk ) (σ-dditivité)
k≥0
n
X
= µ (A0 ) − lim µ (Bk )
n→+∞
k=0
= lim (µ (A0 ) − µ (B0 ) − . . . − µ (Bn ))
n→+∞
  
[
= lim µ (A0 ) − µ  Bk  (additivité)
n→+∞
0≤k≤n

= lim µ (An+1 ) (la mesure d’une différence).


n→+∞

Exercice 9 :
Montrer les propriétés suivantes :
1. A ⊂ B ⇐⇒ 1A ≤ 1B et A = B ⇐⇒ 1A = 1B .

2. 1A∩B = 1A × 1B = inf(1A , 1B ).
3. 1A∪B = 1A + 1B − 1A × 1B = sup(1A , 1B ).
4. 1Ac = 1 − 1A .
5. 1A∆B = |1A − 1B |.

Solution :
Il suffit de manipuler la définition de la fonction indicatrice.

Vous aimerez peut-être aussi