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Année académique 2014-2015

Faculté Warocqué Economie et Gestion

Jordan SIGNOR

FISCALITÉ

Synthèse
TABLE DES MATIÈRES

I. Introduction...........................................................................................................................3

II. La fiscalité à travers les âges ..........................................................................................3

a. Des premières formes de ponction à la servitude............................................................3

b. La naissance de la fiscalité – les droits de douane et les accises sur la consommation...5

c. La naissance de la fiscalité moderne – De la fin des droits de douane à la naissance des


Etats Nations............................................................................................................................7

d. Les Etats Nations et leurs conséquences – La fiscalité centralisée et les taxes sur le
travail.......................................................................................................................................9

e. Le XXème Siècle et la transition vers l’IPP..................................................................12

III. L’Impôt des Personnes Physiques – l’IPP.....................................................................19

a. La contribution au système – la globalité de l’impôt et l’importance du lieu de


résidence................................................................................................................................19

b. La déclaration IPP et son schéma chronologique..........................................................23

c. La survie de l’Etat et le décalage des impôts et recettes – les précomptes et la


centralisation..........................................................................................................................24

d. Le revenu et le précompte professionnel.......................................................................26

e. Les revenus mobiliers, le précompte mobilier et la difficulté de le capter....................29

f. La retenue des précomptes – les revenus mobiliers et professionnels...........................31

g. Le format du formulaire préparatoire et la déclaration IPP...........................................33

h. Les différents régimes matrimoniaux............................................................................34

i. Les cas exceptionnels – les décès et les personnes à charge..........................................37

j. Les abattements fiscaux, les déductions et les réductions.............................................39

k. Les revenus immobiliers –Cadres III et IX....................................................................43

i. Les revenus immobiliers............................................................................................43

ii. La propriété, le caractère meuble/immeuble et les droits immobiliers......................44

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l. Les garanties sur les meubles et les immeubles.............................................................45

i. Les différents revenus immobiliers............................................................................50

m. Les revenus mobiliers....................................................................................................55

n. Les revenus divers..........................................................................................................63

o. Les revenus professionnels............................................................................................65

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i. Introduction

La fiscalité à l’heure actuelle a pris une place non-négligeable dans la vie des différents
acteurs économiques, tant pour les ménages soumis à l’impôt des personnes physiques, l’IPP,
que pour les entreprises soumises à l’impôt des sociétés, l’ISoc.

La déclaration fiscale est obligatoire pour tout résident fiscal belge et existe sous deux formes,
le format papier – ressemblant à une grille de Lotto – qui est encore admis, et le vrai support,
le document préparatoire reprenant les différents codes (plus de 700), leurs explications, les
cadres, titres, rubriques, … dans lesquels les montants et réponses doivent être inscrits.

La Partie I de cette déclaration est commune à l’ensemble des contribuables alors que la Partie
II est destinée aux dirigeants d’entreprise (administrateurs, gérants, etc.) et aux indépendants
ainsi qu’aux contribuables dont l’Etat ne détient pas l’ensemble des informations juridiques.

Ce formulaire préparatoire peut se retrouver sur le site myminfin.be.

Une autre base de travail est le memento fiscal – un support gratuit – destiné à la base aux
fonctionnaires du SPF Finances et à retrouver sur le site fisconetplus.be.
Il s’agit d’une banque de données très vaste, bien faite mais destinée à un usage professionnel.

ii. La fiscalité à travers les âges

iii. Des premières formes de ponction à la servitude

Les premières formes d’impôt existent depuis qu’il existe des revenus ; ils ne sont pas propres
aux êtres humains mais se retrouvent sous d’autres formes chez les animaux.

Chez eux, il s’agit d’un impôt en nature, la part du lion qui, en échange de la protection de la
troupe – et ne chassant que très rarement – se nourrit le premier sur la carcasse des animaux
chassés.

 Les impôts existent dans toutes les formes de collectivités organisées.

Les premiers à être apparus sont des impôts en nature, des impôts sur la chasse, la cueillette
ou la pêche – que ce soit chez les animaux vivant en communauté ou chez nos ancêtres
lointains.

Au fur et à mesure de l’évolution des tribus et troupes, les formes archaïques de collectivité de
nos ancêtres ont vu apparaître des prélèvements au sein de la collectivité, organisés par un
pouvoir organisateur dans un but commun.

Un exemple marquant est celui de l’Iliade ; lorsqu’Ulysse arrive chez les Phéaciens, il est fêté
et, afin de célébrer sa venue, le pouvoir des Phéaciens organise une fête financée par un impôt
à la charge de la société, de chaque membre de la société.

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Les toutes premières formes d’impôts à être apparues au sein de sociétés – primaires et
fermées mais organisées – est l’impôt du sang ; il rétribuait la défense des congénères par la
mort ; il existe toujours et est appelé la défense nationale.

Les seconds à être apparus, de forme plus pacifique, sont des impôts en nature, au sein de
groupes fermés, d’autarcies – des prélèvements à des fins régaliennes (justice, police,
diplomatie et armée).

Lorsque les groupes humains commencèrent à échanger, les impôts du sang commencèrent
eux à se raréfier, permettant à l’échange de prospérer par la même occasion.
Pourtant, l’impôt du sang a simplement été supplanté par un nouvel impôt, la spoliation, le
pillage, une forme d’impôt sur l’ennemi qui a pris de notre temps, nos efforts, ….

Cette forme d’impôt a pourtant l’inconvénient de devoir être opérée inlassablement, les
ressources volées – s’il en reste – s’épuisant inexorablement.

Parallèlement, l’esclavagisme des hommes prend son essor, les femmes captives sont violées
et les enfants sont tués, les premières n’étant pas une bonne main d’œuvre pour les travaux de
chasse et autre et les seconds devant encore grandir et demandant alors trop d’investissement.

 Ce sont des formes d’impôts belliqueux.

La valeur économique de ces impôts est faible : la motivation (incentive en anglais) est faible
chez les esclaves, même lorsque les femmes et enfants sont maintenus captifs et surveillés
avec les hommes – ils représentent un important coût pour la société les ayant fait esclaves.

Cette charge salariale – au-delà des justifications philanthropiques et humanitaires – a été l’un
des facteurs de la guerre de sécession, la problématique de la charge salariale des esclaves et
son impact pour la compétitivité des entreprises.

La réponse à ce manque de motivation vint de la Cité de Rome ; afin de motiver les esclaves,
les romains utilisèrent des incitants, des perspectives d’évolution de la situation des esclaves
afin qu’ils soient motivés.
Ils mirent alors en place la possibilité d’affranchissement des esclaves romains, une sorte
d’évolution de carrière suite au bon travail ou à la mort du maître – le maître pouvant
affranchir sur base du testament, bien que l’esclave puisse être condamnée si la preuve qu’il
ait entraîné la mort de son maître soit avérée.

Il s’agit en fait d’une illusion d’ascension de hiérarchie puisque l’esclave restait client –
dévoué – à son maître.

Cet affranchissement était devenu courant (30% des esclaves avaient une chance de se faire
affranchir), une sorte de politique d’emploi, tellement importante que le Sénat romain dut
intervenir et plafonner le nombre d’affranchissements, jugeant qu’ils nuisaient à l’économie.
 L’affranchissement était alors un moyen de motivation du personnel servile.

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A l’opposé de la politique romaine d’esclavagisme, Spartes possédait une classe particulière
de travailleurs paysans, n’ayant pas besoin d’esclaves afin de travailler les champs – une autre
partie des hommes était envoyée en guerre et ne faisait aucun esclave, que des morts.

L’ensemble des impôts cités jusqu’ici sont des impôts levés dans l’intérêt d’une communauté.

iv. La naissance de la fiscalité – les droits de douane et les accises sur la consommation

Avec l’intensification du commerce et des échanges, il devenait nécessaire durant l’Antiquité


de mettre fin à l’autarcie, insoutenable tant les cités ne pouvaient produire, ni fournir
l’ensemble des biens nécessaires aux citoyens.

Les premières formes de commerce concernaient deux biens particuliers, le sel et la boisson –
autre que l’eau et souvent fermentée.

Le premier était facilement extrait des régions côtières et salines et servait principalement à la
conservation des aliments, plus qu’il n’est actuellement utilisé comme simple exhausteur de
goût.

De la racine du mot sel provient le terme salaire, salaris en Latin, l’avantage en sel accordé
aux légionnaires afin de conserver le produit de leur chasse en campagne – l’une des
premières formes de salaire.
Il s’agissait alors d’un bien coûteux, précieux et devant être importé.

Le second est la boisson, autre que l’eau – sauf celle provenant directement d’une source
d’eau pure, l’eau stagnante et de source inconnue pouvant être infectée de bactéries, et donc
dangereuse.

Nos ancêtres buvaient essentiellement des boissons fermentées, mais cette méthode de
fermentation n’a pas été acquise par l’ensemble des peuples et cet art, cette technique, était
soumise à des conditions climatiques particulières.
Les Gaulois menèrent des campagnes de conquête jusqu’en Turquie, au Sud-Est de
l’Anatolie, et dans le Sud de l’Europe afin de conquérir les vignes ; ceux-ci étant friands du
vin de l’époque - le vin existe depuis environ 6000 ans.

Plus tardivement, la Bible a été faite par et pour les civilisations du vin et du pain, les
civilisations maîtrisant l’art de faire lever une agriculture qui prospérait par les récoltes– le
repas (plus de 800 dans la Bible) étant une sorte de prière (environ 200) au rassemblement et à
la vie.

A titre d’information, les civilisations de l’Antiquité savaient déjà distinguer les bons vins de
la piquette au VIIIème Siècle avant notre ère.

 Le sel était facilement produit mais par un nombre restreint de civilisations et le vin
requerrait une technique particulière, faisant des sociétés la possédant des sociétés à
haut degré de civilisation et de technologie.
 Le vin fut l’un des moteurs des échanges.

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Néanmoins, ces échanges comportaient un désavantage majeur :

Lorsqu’une cité ne fait qu’importer des biens qu’elle ne peut produire, sa balance
commerciale est déficitaire, elle dégage un déséquilibre dans sa balance commerciale, sans
flux sortants.

Afin d’équilibrer la balance, les Cités commencèrent créer le premier système de fiscalité ;
elles levèrent deux vrais types de taxes, parallèlement à l’expansion du commerce.

Ces taxes avaient pour but de réguler le commerce d’importation en le bridant, en considérant
que le déficit potentiel de la balance commerciale profite à l’exportateur de biens étrangers –
qui importe donc ses produits dans la cité.
Les cités considèrent qu’il enrichit les clients.

Ces taxes sont infligées au commerçant avant qu’il n’étale sa marchandise et vende ses
produits ; il doit s’acquitter de droits de douane, un impôt sur la plus-value qu’il engrangera
en réalisant son commerce au sein de la cité accueillante, perçue par la cité.

 Cette taxe est facilement applicable au circuit du commerce légal.

Afin d’éviter que les marchands étrangers ne s’exonèrent de la taxe, les cités pallièrent à cette
tentative d’esquive par la création d’un mur d’enceinte ayant une double fonction.

La fonction première est celle de la protection de la ville contre la peur de la nuit, la


protection des foyers et des habitants contre les prédateurs et les bandits.

La seconde est celle d’un contrôle du flux des marchands qui étaient obligés de passer par les
portes de la ville – les postes de douane – et donc de s’acquitter des droits de douane ; portes
uniquement ouvertes le jour et desquelles les marchands devaient partir la nuit tombée.

Cette méthode a été appliquée jusqu’au règne de Louis XIV qui modifiera l’acquittement de
ces droits.
Elle avait pour avantage de contrôler les marchands étrangers voulant faire du commerce dans
la ville et les obliger à payer les droits de douane.

A l’intérieur des cités, un code de la route existait, la plupart des villes était formées de voies
à sens unique afin d’éviter les accidents entre chariots.

Un autre avantage, pour l’administration de la cité, est que bien que les biens soient plus cher
du fait des droits de douane, les citoyens continuent d’acheter ces biens tant ils sont
nécessaires à la vie économique ; les accises ne réduisent pas la consommation.

 Il s’agit ici d’une dissuasion extérieure, la cité taxe ce qu’elle importe, les biens
qu’elle ne peut produire mais qui sont consommés dans son enceinte, même avec un
prix majoré.

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Les cités comprirent vite l’intérêt de ces accises et la possibilité de tirer parti d’un phénomène
important pour elles grâce à ces accises, l’augmentation de leurs recettes par l’impôt sans
modification de la consommation des citoyens.

Alors, elles levèrent un impôt sur les biens afin de freiner leur consommation de telle sorte
qu’il soit sous un seuil ne freinant pas vraiment la consommation.  Première forme de taxe
sur la consommation.

 Ces taxes ont une logique économique, elles introduisent le paradoxe de la fiscalité.

D’un côté, elles encouragent la consommation tout en la décourageant, en pratiquant des taux
n’ayant pas d’impact sur la consommation.
Elles permettent aux cités de générer un chiffre d’affaire fiscal, nécessaire et indolore.

Pour reprendre le cas de Rome, l’une des légendes raconte de durant le premier siècle de
l’Empire Romain, des millions de lingot d’or auraient disparu.

En effet, ils auraient disparus en Orient par l’intermédiaire de l’importation excessive de


bibelots ouvragés, de parures, d’épices, … ; les romains ne s’en seraient pas rendu compte
tant les taxes perçues par l’Empire étaient importantes – l’histoire s’étalant dans le temps.

v. La naissance de la fiscalité moderne – De la fin des droits de douane à la naissance des


Etats Nations

A la naissance de la fiscalité antique, celle-ci était appliquée dans chacune des cités et y était
différente pour chacune d’elle.
Elle était à l’échelle de communautés économiques et politiques, les cités au sens large.

Il s’agissait donc d’une fiscalité propre à chaque cité - existant depuis bien plus longtemps
que les pays – et qui atomisait le paysage, les commerçants traversant une frontière tous les
dix kilomètres et étant donc soumis à chaque fois à un nouveau système fiscal.

Ainsi, ils étaient soumis à l’entrée dans la cité aux droits de douane et en son sein aux accises
sur leurs produits.
Cette économie marchande des cités, dépendante des commerçants itinérants était alors déjà
dépendante des relations amicales ou belliqueuse entre cités voisines.
 En effet, les guerres bloquaient le transit marchand et imposait à la cité une forme
d’autarcie ainsi qu’un retournement de la fiscalité vers ses citoyens – la source externe de
revenu étant épuisée.

C’est ainsi que suite aux problèmes belliqueux, les cités commencèrent à pratiquer la fiscalité
ses terres, les propriétaires fonciers ainsi que deux exploitant les champs.

Au fil du temps, les territoires des cités s’agrandirent et la fiscalité liée à la consommation sur
le territoire en sera modifiée :

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L’empire Romain par exemple, au fur et à mesure qu’il grandit, abandonna au sein de son
territoire les droits de douane et d’accises sur les produits des territoires nouvellement
conquis.
Les citoyens de l’Empire bénéficiaient d’un niveau de vie (économique) et de confort très
important.
Tous les chemins – les voies commerciales - menaient à Rome dans l’Empire Romain
durant l’Antiquité.

Même lorsque le chemin emprunté est labyrinthique, les voies de communication ne sont pas
coupées, le territoire est unique mais les droits de douane y sont abolis ; à quoi bon taxer les
produits du territoire comme des produits étrangers ?

 La taille plus importante des territoires des cités fait que la fiscalité ainsi que son
échelle en sont modifiés.

Lorsque l’Empire Romain d’Occident implose, il se morcelle et réapparaissent alors les droits
de douane, les prix augmentent à nouveau au travers de la fiscalité.
Cette régression tiendra jusqu’au XIXème Siècle.

Lorsqu’il se morcèle – tout comme en temps de guerre - les micro-états prirent chacun
l’initiative de taxer le foncier, de créer une forme d’impôt foncier et de restaurer une forme de
taxe sur la consommation (d’abord de 1 pourcent dans l’ancien Empire Romain et ayant
atteint dix pourcent à Byzance).

Au même moment, des taxes sont mises en place afin de tenter de taxer les bases imposables ;
des impôts sur une estimation du revenu du contribuable – majoritairement des revenus
provenant du sol au départ – sont levés.
 Il était en effet difficile pour les Cités et micro-Etats d’appréhender certains revenus.

A l’heure actuelle, c’est toujours le cas ; de fait, certains revenus sont taxés mais non
déductibles comme les plaques d’immatriculation ; le contribuable paie volontairement une
taxe d’immatriculation très élevée.

L’Etat a créé cette taxe en supposant qu’il y a ici un puit d’imposition de taxation ; l’Etat
suppose que ceux payant la plaque ont des revenus que l’on ne sait évaluer correctement et
donc difficilement taxer (donc plus important et autres que ceux sur le travail).

Un autre exemple de mise en place d’un système tentant d’appréhender au plus juste les
revenus est celui mis en place en Angleterre au XIXème Siècle ; ils ont créé un système de
taxation basé sur le nombre de fenêtres que possédaient les habitations – les fenêtres signifiant
que les murs intérieurs et porteurs permettaient le placement de meubles au centre de la
maison, laissant la périphérie dégagée afin de laisser entrer la lumière.

Similairement, les cheminées et portes furent taxés en Angleterre – ce sont des signes
apparent de richesse ou du moins de revenus supérieurs ; ils limitèrent les possibilités
d’évasion fiscale, le contribuable ne sachant mentir sur le nombre de fenêtres, portes ou
cheminée de la maison.

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 Certains Anglais ont ainsi murés leurs fenêtres, pratiquant une forme d’évasion fiscale
visible, non-dissimulée.

 Les droits d’accises et de douane diminuent au plus la taille du territoire augmente.


 Durant l’Histoire, un ensemble de taxes de faible importance, de petites impositions
naïves, virent le jour, tentant d’estimer au plus juste les revenus des contribuables.

Ce mécanisme d’imposition de taxes de faible importance – taxe sur la consommation, … -


durant le Moyen Age ou durant les Temps moderne – taxe sur la force motrice, les cheminées,
les calèches, … - permit au percepteur de l’impôt d’impacter l’ensemble des contribuables.

En effet, tout un chacun est soumis à ces taxes, tout le monde les paie et personne ne peut y
échapper tant leur nombre est important et leur champs d’action étendu.
 Le montant de ces impôts est connu de tous et les évasions étaient parfois difficile, la
source de l’impôt étant flagrante et difficilement dissimulable (fenêtres, cheminée, …).

Pourtant, ce mécanisme reste limité, le total de ce qui est perçu par l’Etat reste limité – par
exemple, certains objets de taxe étaient liés à la conjoncture, comme le nombre de chevaux
d’un cocher ou le nombre de calèches mis en circulation.

De plus, la recherche des impôts était également limitée par le niveau de vie – celui-ci
régressant durant la Période Obscure européenne (Vème Siècle).
Le niveau de vie atteint durant l’Empire Romain ne sera atteint à nouveau en termes de
production qu’au XVIème Siècle et en termes de confort qu’au XIXème Siècle.

Pour conclure, la Révolution Industrielle ainsi que l’industrialisation permirent une croissance
fulgurante du niveau de vie ainsi qu’une modification radicale de la géographie européenne ;

L’on passe d’une Europe morcelée de micro-Etats à une Europe dans laquelle naissent les
Etats Nations ainsi que la définition de territoires étatiques fondamentalement plus
importants.

vi. Les Etats Nations et leurs conséquences – La fiscalité centralisée et les taxes sur le
travail

Deux conséquences majeures ont été amenées avec l’émergence des Etats Nations en Europe :

La première est liée à la taille du territoire des Etats.

Commerçants et industriels ne doivent plus se déplacer de villes en villes – toutes des micro-
Etats – mais au sein d’un pays unique dans lequel les droits de douane sont abolis.*
Par exemple, le centre de l’Europe passe d’un ensemble morcelé à un tout homogène,
l’Allemagne.

De plus, les accises sont également restreintes à des produits pour lesquels il faut réduire la
consommation – par soucis de la santé publique, comme l’alcool, le fléau des ouvriers.

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 La fiscalité passe d’une fiscalité fragmentée entre cités et micro-Etats à une fiscalité
unique au sein d’un territoire relativement important.

Ainsi, chaque Etat Nation va développer un marché intérieur permettant la libre circulation
des acteurs en son sein – comme il sera créé le Grand Marché Intérieur plus tard en Europe.

En 1860, une loi sur l’abolition des octrois est votée, permettant la création du Fond de
Financement des Communes.

Avant l’application de cette loi, les bourgmestres imposaient un octroi, une taxe sur les
entrants afin de les faire contribuer aux budgets communaux – taxe sur la force motrice, taxe
sur les commerçants vendant leurs produits au marché, ….
Une myriade de taxes de faible importance permettait au bourgmestre et aux siens – au sens
large, les siens étant apparentés aux membres de la commune, existant souvent depuis des
siècles.
Ces taxes étaient vitales pour les communes auparavant.

Suite à l’abolition des octrois, les communes durent se référer aux promesses de l’Etat
naissant quant au reversement de subsides.

Au même moment, les municipalistes sont mis sous pression par des groupements d’intérêts
généraux afin d’abolir les taxes sur la consommation et la transmission de biens.
La logique sous-jacente étant que les communes trouveraient une compensation dans
l‘accroissement de la production et du niveau de vie dégagés par l’exonération des taxes et
octrois.

Afin de palier à cette perte, le Fond de Financement des Communes est créé.
Il soutient les Communes éprouvant des difficultés financières et en même temps, l’Etat
Central leur permet de percevoir une partie plus importante des taxes foncières en
compensation.

 Les Communes doivent alors se financer grâce à la part de taxe foncière perçue et les
taxes n’affectant pas la diffusion et l’entreposage de bien ou leur conciliation.

Au même moment en Angleterre, naît un mouvement fiscalité permettant l’essor des taxes sur
le travail, les revenus (1860-70).

De fait, L’Etat y trouve un avantage – il perçoit une plus grande part des revenus.
Toutefois, il existe un désavantage majeur, et physique, tout l’impôt n’était pas recueilli.

En effet, il existait alors des fuites dans le système, un déséquilibre ; des exploitants privés
trichaient.
Ainsi, l’Etat devait calculer sur base de ses estimations quels sont les flux, le montant de taxe
qui devrait être perçu.

C’est là que le système s’est heurté à un problème, les revenus n’étaient connus que de ceux
qui les percevaient.

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La taxe ne se basait que sur une estimation, son ampleur réelle ne pouvait être véritablement
mesurée.

Ainsi, cette forme d’impôt sur le revenu aurait pu présenter un désavantage majeur, chacun
aurait dû être adjoint d’un inspecteur estimant le travail de chacun ainsi que ses revenus.
En effet, l’Etat pouvait fixer un impôt égal et proportionnel aux revenus, mais dont il ne
connaissait pas la valeur réelle.

 Cet impôt sera longtemps délaissée jusqu’au XIXème Siècle en Europe continentale.

En Angleterre néanmoins, l’Etat tenta de mesurer les revenus ou d’inviter les contribuables à


les déclarer en leur offrant des avantages –caractéristique typique des cités romaines et
athéniennes.
 Les revenus proviennent à l’époque de l’élevage et de la terre - le foncier.

Ainsi, ils optent pour un avantage en termes de vote électoral.

Le premier à avoir été en œuvre est le suffrage censitaire.

Il est en quelque sorte rationnel et logique ; il supposer que ceux payant les impôts sont ceux
étant intéressés par la vie de la cité.
Depuis la république athénienne, les décisions étaient prises en fonction de l’engagement du
citoyen – légitime car la première contribution était l’impôt du sang, le plus cher payé par
tout citoyen. De fait, mourir à la guerre pour sa cité méritait tous les honneurs.
Les citoyens athéniens avaient également droit de vote selon la hauteur de leur
investissement, en tant que soldat et en matériel militaire. Par exemple, les cavaliers étaient
ceux ayant le plus de suffrages à Rome car ils étaient les plus tués sur le champ de bataille et
deux ayant le plus financé les armées.  Le vote était fonction de la contribution.

Au XIXème Siècle, en Angleterre ainsi qu’en Belgique, le vote censitaire est calculé sur base
du montant des impôts fonciers ; il s’agit de la même logique que celle présente dans une
entreprise, le droit de vote y est fonction de l’apport en capital, du nombre d’actions
possédées.
Dans la République Romaine le vote censitaire tenait compte de l’impôt payé et donnait droit
de vote, d’électorat ou d’éligibilité.

Le système censitaire a l’avantage de dissuader le contribuable d’éluder l’impôt.


Il agit en tant que vecteur d’intégration entre les individus, voter est une action très biens vue,
à un point tel que certains tentent de frauder en déclarant trop d’impôts afin d’avoir un droit
de vote plus important. 
 Le vote censitaire est donc un incitant à payer les impôts, il n’y a pas de déperdition
fiscale.

Cependant, ce système présente le désavantage pour l’Etat de le rendre dépendant fiscalement


d’un nombre restreint de contribuables – la fraude positive au seuil afin d’être bien vu
fonctionne : cependant, le fait de payer plus d’impôt et l’incitant sont limités au fait que le
vote ne se multiplie pas à l’infini en fonction des impôts payés.
 Les impôts sont encore liés à la propriété foncière.

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De plus, les mêmes contribuables purent être las de contribuer indéfiniment aux recettes
fiscales sans que leurs revenus ne suivent l’accroissement de la productivité dans le secteur
industriel – on pense ici aux gains restreints des propriétaires fonciers sur le rendement de
leurs terres.

Cette lassitude et cette limite dans les revenus perçus bloque également les Etats dans leur
politique d’investissement dans de grands travaux.

Pour reprendre le cas du Royaume-Unis, il était à l’époque mu par la volonté d’opérer de


grands travaux mais manquait de sources de financement. Ces travaux coutaient très chers –
chemin de fer et métropolitain entre autre – mais les sources de financement étaient limitées
tout comme ces travaux engendraient des frais supplémentaires.

Par exemple, construire une ligne de chemin de fer demandait à ce que les terres privées
soient expropriées, générant alors un flux monétaire compensatoire pour les anciens
propriétaires Personne ne peut être exproprié sans loi et indemnité compensatoire.

Dès lors, l’Etat doit mobiliser des masses d’argent public bien plus importantes que les
impôts fonciers perçus et dont les débiteurs ne voient pas l’intérêt des travaux – comme un
propriétaire du Yorkshire ne voyant pas l’usage du Métropolitain londonien.

Benjamin Disraeli, Tory, a l’idée révolutionnaire pour l’époque d’augmenter les revenus
publics en imposant les plus pauvres et non plus que les plus riches – finançant alors le coût
des travaux publics.
En effet, les pauvres sont bien plus nombreux.
 Il s’agit d’une mesure d’une plus grande efficacité que la taxation des plus aisés.

 La seule solution est pour lui de faire payer les pauvres par un impôt sur le travail –les
octrois sont abolis et les accises limitées.

Afin de connaître les revenus imposables de chacun, il demande aux employeurs – grands
capitalistes - le revenu perçu par les employés et ouvriers, ces premiers fixant les revenus.

De la même façon, il tente de connaître les revenus des entreprises, les PLC - Public Limited
Company (SA belge) – pour lesquelles le capital est ouvert à tous, en les obligeant à publier
leurs comptes.

Ainsi, l’Etat va éplucher les comptes des entreprises afin de connaître l’ensemble des flux des
entreprises – en fournitures, salaires versés, revenus perçus, …..
De plus, les actionnaires doivent alors rendre des comptes et être transparents.

Dans l’évolution du vote et la remise en question du modèle de base du vote censitaire,


apparaît le vote plural.
Il permet à certains électeurs (tous des hommes) d’avoir plusieurs voix, sur base du diplôme
(+1) et du fait d’être père de famille (+1).

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Enfin, est apparu le suffrage universel, permettant à tous sans distinction de voter.
Ce système est potentiellement injuste et aberrant ; chacun sans distinction peut voter, même
s’il ne s’occupe pas de politique ou qu’il ne paie aucuns impôts.

vii. Le XXème Siècle et la transition vers l’IPP

Le XXème Siècle fut bouleversé par de grands changements dont les deux Guerres
Mondiales, la Crise de 1929, la Guerre Froide ou encore le Boom d’Après-Guerre.

En termes de fiscalité également, de grands bouleversements ont survenus ; celle-ci passant


d’un modèle où l’impôt est principalement lié à l’objet, la chose – la gabelle, taxes sur les
marchandises, les octrois, … - à un modèle où l’impôt est lié à la personne – Impôt sur le
revenu, IPP, ISoc.
Ce n’est qu’à la fin de la seconde guerre mondiale que la solidarité découlant des
traumatismes et de l’essor économique de la reconstruction que l’impôt sur le revenu et l’IPP
sont mis en place – cet impôt présupposant que les individus aient atteint un certain seuil de
revenu renouvelable.

Ainsi, le XXème Siècle peut être scindé en trois grandes périodes pour la Belgique :

- Avant 1920,

Jusqu’à cette date mais bien avant également, les impôts et les taxes étaient fragmentés,
bloqués par les barrières entre les micro-états européens.

Cette logique fragmentaire a disparu au fil du temps avec l’avènement de plus grands Etats,
les Etats Nations.
Ainsi, les Etats Nations virent leurs moyens fiscaux grandir de manière considérable et à
l’époque, permirent d’allouer des sommes dantesques à l’industrie militaire.
De plus, la taille des entreprises a été croissante avec la taille des Etats, les Etats voyant
également leur contributions augmenter.

A l’époque, seule la personne physique était envisagée, la personne morale ne s’étant imposée
qu’en droit public.
L’Etat était la première – en importance - personne morale dont le patrimoine était les impôts.

 L’impôt sur le revenu était d’abord lié aux personnes physiques.

 Le total des recettes de l’IPP représentait alors environ 13% du PIB alors que l’ISoc ne
représentait que 3% sous la forme qu’on lui connaissait alors.

Encore actuellement, l’ISoc est moins important et retombe notamment sur les PME, les
grandes multinationales échappant souvent à la taxation.

Pourtant, le législateur a-t-il exonéré les personnes morales avant 1920 ?


Non, il les a assujetties mais pas en tant que telles ; il a tenu compte des revenus générés par
celles-ci.

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Cependant, un problème se posait notamment quant à la mesure des flux financiers générés
par ces personnes morales.
Le problème s’est pourtant résolu de lui-même puisque dès qu’il existe un rapport entre deux
contribuables – ici les actionnaires, associés ou investisseurs ; chacun souhaitant avoir accès
aux comptes.

Ainsi, les entreprises constituées sous forme de société devaient publier leurs comptes qui
mesuraient les flux générés.
La comptabilité est apparue avec son principe de transparence, l’Etat connaissait dès lors
l’ampleur des flux. .

 Les sociétés de capital furent celles qui permirent à l’ISoc d’être introduit.

Les actionnaires ou associés de ces sociétés forment l’assemblée générale et, étant réunis dans
cette assemblée, chacun veut que les comptes soient tenus et publiés afin qu’il n’y ait pas
d’abus de biens sociaux.
La comptabilité est alors mise en œuvre et permet à l’Etat – de manière non voulue –
d’imposer ces sociétés.
La comptabilité est l’une des plus ancienne forme d’écriture au monde, elle est en partie
double, fait l’unanimité et est créative car valorisant, convertissant en un langage unique un
ensemble de choses totalement disparates.

Ainsi, la comptabilité empêche les associés et la société d’éluder à l’Etat une partie des flux
qu’elle génère.
Les dividendes, les rémunérations, le chiffre d’affaire, les charges, le bénéfice partagé, …
sont mentionnés au sein de la comptabilité et de l’Etat – les comptes ne sont alors pas publiés
à la BNB mais visibles pour l’Etat.

 Se crée alors un réseau entre contribuable, à la condition qu’il y ait une liberté de
commerce, l’industrialisation et une structure double dévoilant les flux.

Grâce au contrôle croisé, le champ de l’impôt a pu être élargi, le contrôle croisé sera la base
du système fiscal.

Le modèle européen continental a règlementé la définition des statuts des entreprises, ils sont
brefs et légiférés alors que le modèle anglo-saxon définit au minimum les statuts, ils ne sont
as légiférés, ils sont définis par les associés et peuvent ainsi s’avérer très long.

 L’impôt sur le revenu s’occupe des flux entre des contribuables ayant des intérêts
opposés.

Le membre du personnel d’une société n’entend pas être taxé plus que sa rémunération tandis
que le patron n’entend pas payer plus que ce que son bénéfice lui permet ; chacun va contrôler
ce que l’autre va déclarer.
Il s’agit d’un contrôle croisé, l’ensemble des contribuables peut être relié par ce contrôle
croisé, permettant de mettre au point l’impôt sur le revenu.

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Ce contrôle croisé suppose en plus de l’accroissement de la taille des marchés, des entreprises
et de l’importance de la comptabilité, le fait que le contrôle doit coûter moins cher que les
recettes qu’il permettra d’engranger.

Par ailleurs, l’IPP n’a pu être généralisé que lorsque les contribuables ont atteint un revenu
réel leur permettant de contribuer, sans quoi, il aurait été vain de le mettre en œuvre.

Ainsi, l’après seconde guerre mondiale et la reconstruction permettront l’expansion


économique, l’expansion des revenus et la mise en place de l’IPP sur des contribuables
possédant alors un réel moyen de contribuer.

Du point de vue du législateur, la société est encore vue sous l’angle d’une tripartition et il en
allait de même pour les revenus, divisés en trois grandes catégories imposées :

 Le revenu foncier,

Le revenu de la terre, de la propriété terrienne et des revenus agricoles, imposé depuis


l’Egypte ancienne.
Il est imposé sur base d’une contribution foncière.

 Le revenu du capital,

Le revenu mobilier.
Il est imposé sur base d’une taxe mobilière sur les dividendes perçus et les intérêts.

 Le revenu professionnel,

De la grande majorité des contribuables, de l’ensemble des individus rémunérés par des
revenus professionnels.
Il est imposé sur base d’une taxe sur le revenu professionnel

Il fallait néanmoins imposer une déclaration aux contribuables, l’Etat ne va pas vérifier la
comptabilité de chacun mais va vérifier les déclarations des revenus afin de vérifier leur
concordance avec les impôts centralisés.

- De 1920 à 1963,

Les impôts mis en place par l’Etat sont alors qualifiés de cédulaires.
La cédule est opposée au mot obligation, une cédule est une reconnaissance de dette sous
seing privé.

Dans le cas d’un particulier décidant de lancer un projet dont le financement ne peut être
assuré par lui seul, l’épargne publique pourrait lui être utile mais il ne peut unilatéralement
émettre des obligations, des reconnaissances de dette.
 Le particulier pourra faire appel à l’épargne publique en envoyant au préalable un
prospectus à la FSMA qui vérifiera si le projet est viable financièrement et s’il n’est pas
qu’une pure escroquerie ; l’appel de fonds doit être avalisé par un organisme public, les
obligations pourront alors être émises et la reconnaissance de dettes sera alors authentifiée.

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Le mot obligation est banal – dans le sens où il est régulièrement usité - alors que le terme de
cédule a disparu du langage courant – alors qu’elle a un champ d’action quotidien, chacun
émet des reconnaissances de dette sous seing privé régulièrement.

Jusqu’en 1962, les impôts cédulaires forment le régime fiscal d’imposition direct.
A tout contribuable est demandée une déclaration de ses revenus.
La cédule s’explique ici par la déclaration des revenus, il s’agit d’une reconnaissance de
dette indirecte.
Ainsi, en déclarant l’ensemble des revenus, le contribuable met à disposition de l’Etat le
matériel lui étant nécessaire afin de calculer la part d’impôts due par le contribuable et
reconnait devoir s’acquitter de ce montant – alors que le système est également régis par les
flux et le contrôle croisé.

Néanmoins, il a fallu que l’Etat mette en place des contrôles afin d’éviter que des
contribuables ne fraudent.
Cependant, certaines professions ne permettent pas d’évaluer au plus juste les montants dus -
coiffeurs, artisans, … ; pour lesquels on a mis en place une taxation spécifique.

 Durant les années 1920, le système semblait aisé à pratiquer mais a subi quelques
simplifications pour certains contribuables.

Chaque contribuable possédant un contrat de subordination, de travail au sens large, était


facile à contrôler car chacun représentait une charge comptable pour la société, son salaire
était clairement inscrit, il n’aurait su mentir.
Le contrôle croisé est donc minime, sauf si l’entreprise exploite un pan entier de son
activité de manière non-déclarée.
Il n’y a donc ici pas lieu de simplification ; le revenu professionnel était taxé par paliers de
revenu.

Pour les revenus provenant du foncier, le montant reposait sur la division de la terre en
parcelles dont on estimait le revenu probable retiré – le cadastre est le recensement du
patrimoine foncier et de sa valeur.
Il y avait ici lieu de déclaration lorsque les terres ou immeubles étaient donnés en location à
des tiers ; par exemple, lors de la fragmentation d’une exploitation agricole ou lorsque l’on
crée des appartements avec un immeuble.
 Il y a un besoin de déclaration lorsque le revenu tiré de cette fragmentation et ce louage
représente une part importante.
Le cadastre et la contribution foncière était divisée en quote-part sur trois niveaux de pouvoir ;
la quote-part nationale, provinciale et communale ; chacune des entités prenait sa quotité.

 Ce système est fondé sur l’idée admise qu’une personne morale n’existe que par ses
effets mais n’est pas une personne physique par la psychologie, elle ne pourrait être
solidaire ; elle peut être constituée en société.

Lorsque le législateur découvre en 1920 l’IPP, il considère les personnes au sens historique du
mot, les individus de la société.
Il ne voit alors pas la personne morale – la société étant considérée comme création ayant
pour unique but l’enrichissement et la recherche de lucre pour les associés - en tant que telle

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mais plutôt les actionnaires ou associés se trouvant derrière elle.
En effet, il considère qu’ils demeurent des contribuables pour lesquels une taxe mobilière
pourra être perçue ; les associés sont donc considérés comme des prêteurs rémunérés par un
intérêt ou comme des actionnaires rémunérés par des dividendes imputés au bénéfice.

Cet impôt sur les bénéfices et intérêts sera l’une des formes de l’IPP à condition que l’Etat
applique un taux uniforme.

 Cependant, ce taux uniforme pose deux problèmes :

L’un provient d’une simplification consistant à représenter les associés uniquement comme
des personnes physiques alors qu’en réalité, des sociétés peuvent participer au capital d’autres
sociétés.
Le législateur ne retiendra ici que l’idée que le bénéfice sera finalement distribué ou
reversé à des personnes physique.

L’autre provient d’un décalage et d’un problème de taxation.

En effet, les bénéfices et intérêts – les seuls alors taxés - pouvaient déjà être mis en réserve sur
décision des associés.
Lorsque les bénéfices étaient mis en réserve sur le long terme, ils ne sont pas taxés tant qu’ils
n’en sortent pas.
Le contribuable choisit le moment du paiement de la taxe alors que les impôts sont annuels.

Cette annualité provient du cycle des récoltes qui est annuel et à Rome, du fait que le but de
cette annualité était d’empêcher les dirigeants d’allouer des sommes considérables à la guerre.

En devant ponctionner chaque année l’impôt, Rome ne pouvait entrer dans une guerre trop
longue, elle était alors saisonnière et annuelle.
Saisonnière du fait notamment que le testament – fait en public – ne pouvait être fait qu’à
deux dates, au mois de Mars, durant lequel l’équinoxe survient et durant lequel les jours
commencent à s’allonger à nouveau, ou au mois de Mai, lorsque les récoltes ne sont pas
encore totalement entamées.

Ainsi, les romains pouvaient empêcher la guerre de se produire ; les contribuables voulaient
en effet moins de guerre et pouvaient bloquer les moyens de l’exécutif, qui n’étaient alors pas
renouvelés.
L’Etat doit alors renouveler ses revenus annuellement.

Pour en revenir à 1920, le système de perception est resté identique et l’impôt était perçu
annuellement, chacun y contribue annuellement ; les bénéfices reportés n’étaient alors pas
soumis à l’impôt annuel.

Le législateur y a pallié en taxant le résultat avant répartition et non plus que les bénéfices,
dividendes et intérêts.
Ce système aboutit en 1962 au vote de la Loi Unique - Loi d'expansion économique, de
progrès social et de redressement financier.
Le système alors mis en place taxe forfaitairement les revenus professionnels.

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Ce forfait est également transposé aux revenus du capital.
Ce forfait se base sur la déduction sur base d’un fait connu – l’investissement connu de
l’actionnaire grâce aux comptes qui sont débattus - une conséquence plausible et imaginée-
les revenus du capital investit, ce qu’on ne veut pas connaitre précisément mais que l’on
présume.

Cette présomption est celle qu’aucun capitaliste n’investirait si en investissant, il ne recevait


pas au minimum 5% de rendement, peu importe la forme des revenus.
Ces taux d’intérêts et de rendement présumé sont irréfragable, sans preuve contraire par la loi
qui les défini.
Le capital était alors soumis à un impôt sur le capital mobilier de 30%, présenté comme
IPP sous forme d’un revenu et d’un taux forfaitaire.

Lorsque la Crise de 1929 survient, l’ensemble du tissu économique et de l’activité s’effondre,


tout comme la croissance.
Alors, le législateur fait marche arrière et met fin à ce système forfaitaire ; la crise brouille la
réalité des intérêts et rendements perçus.

L’Etat va alors soumettre les intérêts effectivement perçus par le contribuable à l’impôt et non
plus un forfait estimé.
Ce système perdurera jusqu’en 1962 ; il est néanmoins très difficilement contrôlable.

 L’impôt forfaitaire était figé alors que les impôts sur les revenus immobiliers étaient
payés 3 fois, aux trois niveaux de pouvoir et que les personnes touchant un revenu
professionnel étaient imposées par palier de revenu.

Encore aux Pays Bas, tout contribuable doit déclarer l’ensemble des revenus mobiliers -
dividendes, intérêts, comptes à terme, à l’étranger, coupons, ….
Sur ce montant de capitaux perçus, il y a une présomption que le patrimoine rapporte 4% l’an,
taxé à 30% ; donc les contribuables résidents paient un taux 1,2% d’impôts sur le capital.
Par ailleurs, les Pays Bas permettent l’abattement sur la première tranche de 20.000,00€ de
revenus mobiliers.

Il s’agit d’une forme d’impôt sur le capital non-décrite comme telle, c’est un revenu
forfaitaire sur le capital mobilier.

Depuis la loi du 14 Décembre 2005, les titres au porteur ont été abrogés ; c’est le moment
de la fin de la globalisation.
Les seuls pays à avoir encore actuellement des titres au porteur sont le Lichtenstein, le Grand-
Duché de Luxembourg les pays asiatiques ou encore l’Autriche ou la Hongrie.

Ce système Hollandais a été attrait devant la Cour Européenne de Justice qui a rendu un arrêt
en faveur des non-résidents aux Pays Bas et considérant comme discriminante cette
exonération ; depuis une semaine, cette exonération n’a plus lieu d’être et devra disparaître de
la législation des Pays Bas.
Elle permettait d’ailleurs à de grands groupes une évasion fiscale.

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En Angleterre, le cas est similaire puisque InBev, dans l’éventualité qu’il rachète SAB
Millers, pourrait délocaliser son siège à Londres afin de profiter d’un abattement fiscal sur ses
dividendes.

- Après 1963,

Afin de régler les problèmes précédents liés à l’impôt forfaitaire notamment, l’Etat va décider
de mettre en œuvre une supertaxe.

Celle-ci par du principe d’addition des revenus déclarés, pour chacun des revenus –
professionnels, mobiliers et immobiliers – et d’une imposition supplémentaire, la supertaxe,
lorsque le seuil de revenu est dépassé et d’un accroissement de celle-ci par palier de revenu
supplémentaire.

 Cette supertaxe fait contribuer plus ceux gagnant plus.

Cet impôt est complémentaire – il s’ajoute aux autres, personnel - reposant sur une addition
des trois catégories personnelles de revenus – afin de sortir de la géométrie.

En effet, la première tranche de revenu perçu est indispensable à la (sur) vie alors que les
tranches supérieures permettent simplement de mieux vivre. Elles procurent une satisfaction
décroissante au plus le revenu augmente.
Ces tranches supérieures suivent le principe de l’utilité marginale.
L’IPP est un impôt pour lequel l’utilité marginale décroit en fonction du revenu.

viii. L’Impôt des Personnes Physiques – l’IPP

a. La contribution au système – la globalité de l’impôt et l’importance du lieu de résidence

L’IPP est un impôt progressif proportionnel au revenu ; son taux est croissant en fonction des
tranches de revenu.
Ainsi, la première mouture de l’IPP comprenait 7 tranches alors qu’elles passeront bientôt à 4
tranches

Au fil du temps, le nombre de tranches a été réduit : actuellement de 5 tranches, il passera


bientôt à 4 tranches d’imposition.

Ainsi, depuis 1962, l’IPP a subi une globalisation et d’autres modifications par rapport au
système précédent.

Tout d’abord, la taxation est devenue globale, dans le sens anglais du mot, c’est-à-dire
mondial.
En effet, les revenus ainsi que les personnes ont été globalisés.

Afin de bien comprendre ce mécanisme, considérons un exemple :

Tout d’abord, celui d’un belge qui travaille uniquement en Belgique. Celui-ci sera soumis à
l’ensemble des taux des différentes tranches d’imposition belge compte tenu de son revenu.

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Un moyen pour cet individu afin de profiter fiscalement des tranches les plus basses
d’imposition de plusieurs pays serait un salary split, une séparation de ses revenus entre
différents pays afin d’y être taxé au taux le plus bas, de la tranche la plus basse.
Cela pourrait être le cas pour un travailleur ou cadre d’une entreprise disposant d’usines ou
sièges dans plusieurs pays d’une zone géographique donnée.

 Afin d’éviter cette fraude, le législateur oblige le contribuable à déclarer l’ensemble de


ses revenus.
Au tout départ pourtant – en 1962 – le système manquait de transparence et n’était pas
couplé à une circulation de l’information entre les différents Etats.

Il était donc matériellement possible de ne pas déclarer l’ensemble de ses revenus perçus à
l’étranger alors qu’actuellement, de nombreux accords sont conclus entre Etats afin de
permettre une meilleure circulation de l’information fiscale.

Ainsi, la discrétion fiscale est également abolie grâce à l’avènement d’Internet.

Le but principal de la globalisation des revenus est que chacun paie réellement en fonction
de sa capacité contributive, à concurrence de ce qu’il perçoit réellement. Les revenus perçus à
l’étranger sont donc globalisés au sein d’une même déclaration – mais distingués – d’un
même pays.

Par exemple, les sportifs, les artistes ou encore les cadres itinérants perçoivent des revenus
dans plusieurs pays.

Dans ce contexte d’itinérance des travailleurs au sens large, vient la problématique de la


résidence fiscale effective.

Ainsi, le droit belge considère que les habitants du Royaume sont soumis à l’IPP alors que les
autres sont soumis à l’impôt des non-résidents.

La qualification en tant qu’habitant va dépendre de deux critères, le domicile fiscal et le siège


de la fortune.

Pour le premier critère, il est le domicile spécial de fait qui peut être indépendant du domicile
civil et de la nationalité, qui s’établit, s’affirme et se consolide par un ensemble de faits et
circonstances.

A cet effet, sera retenu le critère du domicile d’établissement du contribuable ; le législateur


retenant souvent le critère du lieu d’établissement de la famille – mais cette notion de famille
reste équivoque en droit, elle comprenait d’ailleurs à l’origine le cercle restreint de la famille
actuelle, les immeubles, les meubles, le troupeau s’il y en avait un, ….

En matière fiscale, on utilisera plus volontiers la notion de ménage que celle de famille – cette
première notion ne reprend alors que la famille au sens restreint du terme, le noyau familial.

Jusqu’il n’y a pas si longtemps par exemple, un contribuable travaillant principalement pour
un employeur Luxembourgeois pouvait ainsi influencer son lieu de domicile fiscal.

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En supposant que celui-ci ait une femme et des enfants et que chaque jour, il transite vers
Luxembourg-ville, il pouvait jouer sur le fait qu’il était soit disant envoyé en mission au
Grand-Duché de Luxembourg, qu’il était séparé du conjoint mais que celui-ci et les enfants
restaient en Belgique ; et ce, afin qu’il soit considéré comme contribuable-résident du Grand-
Duché, lui permettant d’optimiser son IPP.

Le ménage ne suivait pas ce faux résidant car d’une part, la scolarité Luxembourgeoise est
trilingue, le Luxembourgeois est obligatoire afin de favoriser l’intégration des étrangers –
représentant une part importante de la population – de plus, ce pays compte trois langues
juridiques valables : l’Allemand, le Luxembourgeois et le Français.
Ainsi, le conjoint restait travailler en Belgique et les enfants allaient dans une école proche du
domicile belge.

La loi du 16/07/1993 modifie la législation jusqu’alors en vigueur quant à la résidence fiscale.

Au lieu de considérer que celle-ci dépend des attaches du contribuable, elle va prendre en
compte la localisation du ménage, de la cellule familiale et souvent, prendra également en
compte le lieu de scolarité des enfants.

Jusqu’en 1992, cette problématique de connaître la résidence fiscale est complexe et la


jurisprudence - arrêts des Cours d’appels - abonde de situations déroutantes ou cocasses.
Ainsi, les Cours considéraient les attaches avec telle ou telle commune alors que le plaidant
invoquait une commune fiscalement favorable pour lui avec laquelle il possédait des attaches
non réellement fondées – comme les loisirs, le coiffeur, ….

Les communes s’occupaient alors de la vérification des résidents sur son territoire ; il ne s’agit
donc pas de se fier aux déclarations du contribuable mais de permettre à la Police communale
d’enquêter et vérifier la véracité du domicile.

En fait, il serait plus judicieux de considérer le nombre de jours passés au sein d’un pays ou
d’une commune, plutôt que le nombre de jours – pratique tirée des romains qui célébraient le
jour et non pas la nuit.

Donc, la Police peut se présenter subitement afin de vérifier la résidence fiscale, ce qu’elle fait
au lever du jour ou à la tombée de la nuit, des moments auxquels les résidents devraient être
là.
Cette méthode comporte évidemment des variantes au niveau local.

Ainsi, certaines communes vont tenter d’éviter de nouvelles domiciliations, en prescrivant à


leurs agents de passer lorsque les contribuables ne sont pas présent afin de pouvoir les radier
des listes communales et que la commune ne doive ainsi pas lui reverser des cotisations
sociales.
A la Côte belge, un mécanisme similaire est mis en place afin d’éviter que les grosses fortunes
ne s’y implantent.

La Police peut donc jouer sur le fait qu’elle entend ou non un enfant à l’intérieur de la maison,
sa scolarisation au sein de la commune mais cela devient vite problématique lorsque le

21
contribuable n’a pas d’enfant ou travaille loin de son domicile ; il ne sait alors pas être présent
lorsque la Police passe, celle-ci déposant alors un avis de passage.

Pourtant, certaines Polices locales déposent un avis sur lequel aucune date n’est inscrite alors
qu’il est fait mention expresse au contribuable de se représenter le jour suivant ; l’agent étant
assermenté, il peut permettre de radier facilement les résidents.

Une personne radiée tombe sous le statut de sans-domicile fixe ; engendrant des problèmes au
niveau des assurances, des soins de santé, des comptes bancaires, … et toute opération
nécessitant la lecture de la puce de la carte d’identité, celle-ci indiquant le lieu de résidence
fiscale.
La loi a donc créé une spécificité, des SDF temporaires, en prescrivant aux communes de
vérifier le domicile des contribuables.

Avant 1992, le fisc contrôlait le domicile fiscal et, lorsqu’on ne s’y trouvait pas, on était
considéré comme résident à l’ancien domicile, aucun cas de SDF temporaire n’existait.

Dans d’autres cas, la radiation peut s’avérer effective suite à une erreur au niveau du
contribuable, qui doit d’abord faire les démarches nécessaires auprès des registres
communaux de l’ancienne commune de résidence et demander à ce que l’adresse de résidence
fiscale soit corrigée.
Par exemple, une personne qui a décidé de déménager, qui a acheté un nouvel appartement
mais qui n’est pas encore présente dans celui-ci pourrait être radiée si elle ne peut prouver
qu’elle y habite effectivement, après les rappels de la Police.
Parfois, ce mécanisme est utilisé par le contribuable afin de se domicilier dans la commune
qui lui procure le plus grand avantage fiscal.

A l’inverse de certaines communes, d’autres incitent les contribuables à venir s’installer.


Mais elles doivent alors vérifier les résidents fictifs, déclarés faussement et les non déclarés
qui ne s’acquittent pas des taxes communales ; l’administration va alors pousser le contrôle
afin de faire payer les non-payeurs, qui ne sont pas inscrits dans les registres et qui ne paient
donc pas les taxes au fisc.

Au niveau international, 183 jours de passé au sein d’un pays signifient que la personne est
une résidente fiscale.
En réalité, les étudiants de l’Umons seraient alors tous résidents de Mons.

Pourtant, un certain nombre de contribuables ne passe pas 183 jours dans un pays ; alors,
certains pays imposent un temps minimum passé sur le territoire afin que le contribuable
conserve sa résidence fiscale.

A Monaco, par exemple, il n’y a aucun IPP mais bien l’ISoc.


Par exemple, un pilote belge s’y était domicilié mais il possédait un avion et décollait souvent,
ne restant que peu de temps à Monaco.
Afin de lui assigner une résidence fiscale, on a considéré que son domicile fiscal est celui
pour lequel le temps d’atterrissage de l’avion est le plus long ; il est donc passé de résident
fiscal monégasque (0% IPP) à résident fiscal belge (système de l’IPP par tranches).

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Afin d’attribuer une résidence fiscale, l’autre critère subsidiaire qui est pris en compte est
celui du lieu de l’administration de la fortune.
Il s’agit de l’endroit d'où le contribuable gère ses avoirs ou surveille leur gestion, l’endroit où
le contribuable a le siège de ses affaires ou de ses occupations.
Le siège de la fortune est également une question de fait. On se rapportera, entre autres, à la
nationalité des comptes bancaires, aux factures de gaz, à la nationalité de la source de
revenus, ….

Dans le cas d’un coopérant belge envoyé au Nigéria, qui était radié de Belgique mais qui
conservait toujours un appartement en Belgique et qui n’avait emmené avec lui qu’une partie
de sa cellule familiale au Niger, il devait remplir l’IPP non-résident belge pour ses revenus
cadastraux belge.

Pourtant, une décision judiciaire l’a condamné sur base du fait qu’il s’est trompé lorsqu’il a
pris – par inadvertance - la déclaration IPP des résidents, qu’il a renvoyé mais pour laquelle il
ne savait prouver de résidence fiscale en Belgique, ni au Nigéria.

Dans des cas extrêmes comme celui-ci, il faut toujours avoir comme preuve une note d’impôt
ou un décompte dans un autre pays pour rester existant.

 Au niveau européen, les impôts directs sont nationaux – subsidiarité - alors que les
impôts indirects demeurent une mission européenne.

Lorsqu’on n’a pas de résidence fiscale en Belgique, on ne peut y être soumis à l’IPP normal,
ni à la globalisation des revenus dans ce pays, on n’est alors soumis qu’à l’impôt des non-
résidents.

ii. La déclaration IPP et son schéma chronologique

Encore actuellement, la globalisation laisse des traces dans la déclaration IPP.

L’exercice 2015 témoigne du passé lointain car les sous-titres sont inscrits en rouge, afin
qu’ils soient en évidence, ce sont les rubriques – vient du terme latin signifiant rouge.

Il existe dans cette déclaration 4 grands cadres qui reprennent les 4 catégories de revenu du
contribuable :

- Les revenus du cadre III,

Les revenus immobiliers donnant lieu à la contribution foncière.

- Les revenus du cadre IV,

Les revenus professionnels donnant lieu au précompte et à la taxe professionnelle.

- Les revenus du cadre VII,

Les revenus des capitaux, les revenus mobiliers, notamment soumis au précompte mobilier.

23
- Les revenus du cadre XVI,

Venus s’ajouter en 1962, les revenus divers, dans la partie 2 de la déclaration.

Ce sont les quatre grandes catégories de revenu ; elles permettent de transposer
indéfiniment la division sociale du XIXème.

Sur base de la globalisation, l’addition des revenus, celle-ci est faite pour une année fiscale
s’étalant du premier janvier au 31 décembre de la même année.
Prenons ici comme base l’année fiscale 2013.
L’année fiscale est aussi appelée période imposable ou exercice d’imposition.

Pour les commerçants, la date du 2 janvier est également importante puisqu’elle est celle à
laquelle ils font leurs inventaires, nécessaires à la clôture des comptes.

Les revenus de l’année fiscale 2013 devront être déclarés au plus tard au format papier le 30
juin 2014, bien que l’Administration n’admette pas cette date.

Pour une déclaration en ligne, cette échéance est étendue jusqu’aux environs de la mi-juillet
(17 juillet en 2015, pour les revenus de 2014).
L’administration préfèrera toujours recevoir la déclaration tardivement plutôt que ne rien
recevoir.

Pour les non-résidents, cette date de déclaration des revenus est encore plus longue, allant
dans l’exemple jusqu’au mois de février 2015 – pour les revenus de 2013, soit 14 mois plus
tard.

En cours de route, l’administration, lorsqu’il s’agit de documents papiers pourrait les perdre
ou, le contribuable pourrait égarer une partie de sa déclaration.
Lorsque la déclaration a été déposée à temps, il y a alors un no-mans land, un flou total.

Ainsi, l’administration devra alors retrouver les données du contribuable et l’enrôler avant le
30 juin suivant l’année de déclaration des revenus ; soit avant le 30 juin 2015.

Cet enrôlement est soit une invitation à payer, soit à percevoir.


L’extrait de rôle est une partie du rôle de l’ensemble de la population – une liste des
contribuables auxquels l’administration envoie une invitation à payer ou à recevoir ; lorsqu’il
est à payer, il doit être payé endéans les 60 jours fin de mois.

Dans le cas du rôle, l’administration doit procéder à la mise au rôle et à l’imposition avant le
30 juin suivant l’année de déclaration de revenus, faute de quoi, l’impôt ne pourra être taxé.

Dans le temps, l’enrôlement était fait à la main et, ceux dont le nom était à la fin de l’ordre
alphabétique, recevaient leur avertissement extrait de rôle très tardivement mais dans le délai
prescrit.

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iii. La survie de l’Etat et le décalage des impôts et recettes – les précomptes et la
centralisation

De quoi vit l’Etat durant l’exercice d’imposition ?

Il existe un problème avec « l’an un des impôts », perçus l’année suivante – l’ensemble des
recettes fiscales, la centralisation de l’impôt, n’a lieu que l’année suivante.

L’Etat devrait donc attendre la toute fin de l’année afin d’appliquer un impôt qui touche
l’ensemble des revenus de l’année imposable.
En réalité, l’impôt pourrait être appliqué deux années – en t+2 – après l’année fiscale, lors de
la mise au rôle.

Comment alors faire vivre l’Etat durant l’année d’imposition, de l’exercice fiscal, celle durant
laquelle les revenus sont générés ?

 Dès 1962, à partir du moment où l’impôt passe de cédulaire à forfaitaire et global, les
revenus fiscaux de l’Etat proviendront essentiellement des précomptes, aussi appelés
avaloirs.

Ce sont des avances de paiements mais pas à proprement parler des acomptes, ces derniers
étant reliés à la notion de dette certaine et liquide alors que le précompte est lié à une dette sur
des montants d’une année qui n’est pas encore écoulée.
Il s’agit d’impôts calculés sur base d’une méthode estimatoire, utilisée pour l’ensemble des
revenus mobiliers.

Le pouvoir va ainsi utiliser les mots du lexique à son avantage ; il va définir des termes
fiscaux propres aux lois fiscales et même la polysémie pour certains termes juridiques. La loi
va définir chaque terme utilisé, qui aura un sens unique et propre à la loi, différent du
vocabulaire usuel.

Ainsi, du fait de la continuité de l’Etat et suite à la transition du système fiscal, l’Etat va tenir
compte de ces précomptes, ces montants provisoirement perçus, différents des montants
réellement dus.
Le décompte de la différence des montants perçus et effectif se fera l’année suivante.
L’impôt professionnel complémentaire disparaît alors et laisse la place au précompte
professionnel.

Les conceptions juridiques continentales ne peuvent admettre une suspension temporaire des
services publics faute de budget, comme cela a déjà été le cas aux Etats Unis où la Chambre
des Représentants et le Sénat ne se sont pas mis d’accord sur le budget ; le système a alors été
mis à l’arrêt faute de majorité.

Ces précomptes sont appliqués pour tous les revenus perçus – les quatre catégories – et se
basent sur la valeur précédente des revenus perçus.

Le précompte mobilier était initialement de 20%

25
Le précompte immobilier était lui, plus facilement soumis à l’impôt.
Lors du dernier conclave budgétaire wallon, il a été prévu de relever les droits
d’enregistrement de 12,5% à 15% sur la troisième habitation, le but étant de taxer le capital.

Ainsi, l’impôt sur les revenus immobilier est perçu sur trois niveaux, le niveau fédéral,
provincial et communal ; le premier pouvoir, craignant que les deux autres n’additionnent les
additionnels communaux et provinciaux et que les contribuables puissent les déduire, a
immédiatement perçu un faible montant – imputable au montant des revenus immobiliers -
alors que le montant va en croissant entre le niveau provincial et communal.

Le précompte a une signification particulière et ne peut donc être qualifié d’acompte.
Il n’a de valeur minimale que lorsqu’il s’agit du précompte immobilier, il est d’au moins
1,25% du revenu cadastral en Wallonie ou dans la Région de Bruxelles-Capitale et de 2,5% en
Flandre ; ces taux régionaux sont majorés des centimes additionnels des communes, provinces
et agglomérations (pouvant alors faire grimper grandement le précompte perçu, jusqu’à 50%
du revenu cadastral dans certains cas) afin que le niveau fédéral doive moins financer les
Provinces et Régions – décentralisation et compétence régionalisée.

 Les barèmes fixés pour les différents précomptes sont différents des taux de
soumission de l’IPP – des revenus globalisés.

En effet, le précompte professionnel est calculé au mois le mois sur les revenus
professionnels, comme forment un tout pour le calcul de l’IPP. Le taux de précompte
professionnel est différent du taux de soumission à l’IPP, le premier est supérieur au second, il
est calculé avec une marge afin de percevoir le précompte.

Pages 14-15 du Memento fiscal, sont mentionnées les parts de l’IPP et de l’ISoc dans le PIB.
Les recettes de l’IPP sont 4,4 fois supérieures à celles de l’ISoc.
Pour le citoyen, c’est très irritant, la principale source de revenu en termes d’importance reste
les sociétés mais celles-ci contribuent le moins aux recettes fiscales.

Et paradoxalement au sein même de l’ISoc, la contribution la plus importante provient des


PME et des grandes sociétés qui jouent le jeu et paient leurs impôts, alors que les autres ne
paient rien.

En 1962, lorsque l’ISoc est pour la première fois introduit, il n’a jamais été mis en œuvre
auparavant, la mesure des recettes attendues ne se base que sur des statistiques ; l’Etat ne peut
qu’estimer le rendement attendu de l’ISoc.
A l’époque et encore actuellement, les pays membres de l’OCDE ne récupèrent en moyenne
qu’une contribution des sociétés égale à environ 4% du PIB.

La charge fiscale de l’Etat est principalement soutenue par la classe moyenne et ses
revenus professionnels ; ils ne peuvent s’échapper fiscalement alors que les sociétés le
peuvent plus facilement.
Le législateur a tout d’abord anticipé des précomptes supérieurs pour les revenus
professionnels mais n’a su le faire pour les revenus des sociétés.

26
Pour les revenus mobiliers, ils ont d’abord été considérés comme des dividendes et intérêts.
Il semblait impossible de pouvoir mettre en œuvre un impôt progressif ; l’Etat ne savait, au
moment du paiement, se faire une idée de ce que recevait réellement le contribuable ; alors, il
a fixé un précompte immobilier de 20% retenu à la source.
Soumettre le contribuable à une taxe mobilière aurait été un aveu d’espoir excessif.

 En Belgique, la capacité contributive est défendue alors qu’en Grande Bretagne, il y a


un lissage des taux de revenu.

iv. Le revenu et le précompte professionnel

Afin de s’assurer d’une alimentation permanente des finances publiques, l’Etat utilise comme
ressource principale le revenu professionnel et un précompte professionnel retenu
excédentaire par rapport au montant dû à l’IPP, lors de la mise au rôle.

Dans la composition des recettes fiscales, les montants des rôles sont les montants calculés
sur base de la déclaration des revenus, soustraits aux précomptes retenus ; aboutissant
généralement à des restitutions d’une partie du précompte retenu.

Le code fiscal des finances publiques a pris de l’avance et a transformé l’Etat en créditeur.

Ponctionnant plus que la réalité fiscale afin de ne pas faire face à des défaillances de la part
des contribuables malhonnêtes, il doit soutenir un excédent de perception.

Ainsi, cet excédent est supporté par les contribuables, les salariés publics ou privés qui
préfinancent l’Etat.
Le contribuable a en quelque sorte prêté l’excédent à l’Etat sans aucune rémunération de
l’excédent, intérêt.
Cet excédent sera ainsi restitué sans intérêts, alors que le précompte des indépendants le sera
s’il est excédentaire.

L’utilisation des excédents – et donc des précomptes retenus à la source – n’est pourtant pas
généralisée en Europe.

Au Royaume-Unis, la retenue est généralisée alors qu’en France, non.

En France, la retenue n’est pas opérée à la source ; en Belgique, oui, la retenue est faite chez
les employés publics et privés et dépend du nombre d’enfants à charge, du statut conjugal, ….

Dans notre pays, ces données sont retenues dès la source ; elles sont privées de manière
théorique, mais apparaissent normalement lors de l’engagement – les questions lors des
entretiens d’embauche permettent de définir le profil de l’individu et d’approcher sa cellule
familiale – et lors du calcul du bulletin de rémunération, pour lequel le profil du contribuable
sera connu et pris en compte dans le cadre des réductions barémiques – diminuant ou
augmentant le précompte à verser à l’Administration.

27
Pour en revenir à la France, il s’agit principalement d’une question de discrétion sur ces
questions, qui posées, sont jugées très intrusives ; la composition de la cellule familiale ne
peut être demandée, la retenue à la source ne peut être opérée correctement.

Dans la même logique, ne pas divulguer ses détails permet d’éviter au recruteur de préjuger
certaines caractéristiques types comme les pseudo-risques de troubles psychologiques en cas
de séparation, … mais cela ne permet pas d justement les déductions à opérer aux précomptes,
qui ne sont pas versés.

On parle en France de quarts provisionnels, des versements estimés par les contribuables et
non, comme en Belgique, des montants retenus à la source.
Pourtant, l’état des finances en France s’est détérioré du fait de la Crise de 2008 et de la
paupérisation des contribuables. A partir de 2017, un mécanisme de perception à la source
sera mis en place et apportera les corrections nécessaires ; ce type de mécanisme étant plus
efficace.

 L’excédent de précompte est important en Belgique pour deux raisons.

La première est que le barème de précompte professionnel est très élevé par rapport aux taux
de l’IPP.

De plus, la Déclaration des revenus reprend un ensemble d’avantages, d’atténuations de la


pression fiscale pour le contribuable.

Par exemple, le calcul du précompte professionnel ne prend pas en compte les avantages
fiscaux calculés au moment de l’enrôlement à l’impôt.

Cette logique est pourtant discriminante puisque le précompte ne tient pas compte des
pensions alimentaires versées.

Pour le débiteur rentier, celui qui doit débiter la créance d’une pension alimentaire – qui la
paie, il peut la déduire à 80% et à un maximum du taux plafond de l’IPP, soit environ 50% - il
peut donc déduire, s’il paie 100€, (100€) (80%)(50%), soit 40 €, le versement de la
pension ne lui coutera au final que 60€.

Or, ces pensions ne sont pas immédiatement déductibles car le Législateur a pensé qu’il
pourrait y avoir des abus et versements fictifs déduits ; alors que le versement d’une pension
est généralement prononcé par voie de jugement, mais pas tout le temps, voilà pourquoi le
Législateur a reporté le contrôle du versement à l’IPP.

Lorsque les parents s’occupent seuls ou ensemble de leurs enfants, ils ont droit à un
abattement fiscal de l’IPP mais lorsque l’un d’eux verse à l’autre une pension alimentaire, le
débiteur-rentier ne récupèrera la partie de la pension déductible qu’au moment de la réception
de l’avertissement extrait de rôle, en décalage donc.
L’autre parent est qualifié de créditeur-rentier.

Egalement du fait que le précompte professionnel perçu est supérieur à ce qu’il devrait être, le
Législateur s’est donné une marge avant les remboursements, avec le surplus perçu.

28
En 2009, le Ministre des Finances a vanté le poids des précomptes ; après avoir mis en œuvre
un Plan de relance ayant pour but de relancer l’économie – à hauteur d’un milliard d’euros,
celui-ci a vanté une autre mesure, celle de l’accélération de l’enrôlement des impôts

La conséquence de l’accélération a été qu’au lieu de patienter avant de recevoir le rôle, soit
environ une année après la déclaration des revenus, la déclaration en ligne a permis
d’accélérer le traitement des déclarations, plus vites centralisées et dont la mise au rôle a été
plus rapide.
Les remboursements ont ainsi pu être faits plus rapidement.

Mais au vu de l’importance des précomptes de l’année, l’enrôlement a permis de mettre en


œuvre un montant total égal au plan de relance ; les retenues à la source de revenu
professionnels permettaient de dégager un surplus d’environ un milliard, disponible à court
terme.

Il existe d’autre moyens pour que l’Etat mette au rôle et rembourse rapidement les
contribuables.

- Les avantages fiscaux liés à l’achat par emprunt d’un immeuble, le bonus logement ;

Il s’agit d’une déduction d’une part des revenus affectés au remboursement des emprunts –
mécanisme souvent utilisé en Belgique. Il permet une déduction d’une partie du prêt
hypothécaire.

- Le paiement d’une pension alimentaire pour un enfant ou le conjoint séparés (limitée à


15 années dans ce cas) ;

Fiscalement, ces mécanismes sont calculés hors précomptes.


Le contribuable subit la ponction à la source, il rembourse l’emprunt hypothécaire et verse
une pension (déductible à 80%) mais son avantage fiscal ne sera effectif qu’au moment de
l’enrôlement, en décalage.

v. Les revenus mobiliers, le précompte mobilier et la difficulté de le capter

Bien que la globalisation des revenus soit assurée en Belgique, elle a été difficilement mise en
œuvre car le droit des sociétés et des biens immobiliers comportait une singularité ; logique
dans le passé mais actuellement plus valable.

La participation d’un associé ou d’un actionnaire dans le capital d’une société est
représenté par un droit de créance, un prêt qu’il a consentit et qui doit faire l’objet d’une
preuve ; soit une preuve cédulaire – sous seing privé – soit sous forme d’un acte authentique –
le prêt donnant alors droit à la compensation en obligations – souveraines lorsque l’émetteur
est l’Etat.

L’emprunt issu de créances et d’un acte authentique donne naissance à des obligations,
lesquelles ont besoin d’un souscripteur.

29
Auparavant, les titres mêmes authentiques représentaient une partie du prêt émis sous un acte
authentique – que ce soient les obligations ou les actions, créées par seing privé.

Ces titres étaient des titres au porteur ; la fraction ou partie d’un associé ou créance issue d’un
prêt existait par preuve par titre et matérialisait les droits de l’actionnaire – pour une action.
Les obligations au porteur étaient, elles, cessibles de main en main ; aucun nom de porteur n’y
figurait.

Les titres au porteur présentaient l’avantage de la discrétion et l’aisance de cessibilité, ils


étaient facilement vendus.
La discrétion était assurée pour les actionnaires et à l’égard de l’administration fiscale.

Le problème pour l’Administration fiscale est qu’elle pouvait aisément connaître le montant
des dividendes octroyés par la société ainsi que les intérêts qu’elle payait – l’information se
trouvant dans ses comptes, qu’elle devait publier – l’Administration connaissait alors la part
de bénéfice et d’intérêts.

Pour les porteurs de titre, on aurait pu additionner l’ensemble des dividendes et intérêts de
chacun des titres émis, mais sans avoir dans la déclaration de chaque contribuable quelle part
représentait ces revenus mobiliers au sein de l’assiette de l’IPP.

Le barème initial maximal de l’IPP était de 67% ; taux que l’Administration n’a pas appliqué
aux revenus mobiliers, elle a parié qu’en pratiquant un taux de 20%, les contribuables allaient
prendre le soin de déclarer l’ensemble de leurs revenus mobiliers au sein de la Déclaration de
l’IPP.
La retenue du précompte mobilier est donc de 20%, à la source, le reste, les maximum 47%
étant perçus si les contribuables déclaraient assez de revenu.

Ce système de déclaration volontaire n’a évidemment pas marché, les paiements des revenus
mobiliers étant faits alors très discrètement.

Le versement des intérêts et dividendes pouvait se faire à chaque guichet bancaire sur base de
la présentation d’un des trente coupons à découper sur l’obligation ou l’action ; trente car la
loi stipulait que sauf reconduction et volonté des associés, la société aurait une durée de vie de
trente ans.

Les titres étrangers n’étaient pas soumis au précompte ainsi, des moyens d’échapper au
précompte furent mis en place.

L’une des raisons pour lesquelles la ligne ferroviaire Bruxelles-Luxembourg n’a jamais été
performante est que les contribuables allaient déclarer leurs coupons d’obligations étrangères
là-bas afin de ne pas payer le précompte mobilier.
Une autre raison est la crainte d’une concurrence entre Luxembourg et Bruxelles pour les
Institutions Européennes.

Pour les obligations belges déclarées au Luxembourg, le Grand-Duché devait retenir le


précompte mais pas pour les obligations étrangères.

30
 Lorsque le législateur a décidé de globaliser les revenus, il a défini une proportion de
dividendes et intérêts qui serait déclarée réellement.

Certaines actions et obligations étaient nominatives, empêchant la fraude, le Législateur sait


alors qui perçoit quoi.
Pour les autres contribuables, ils étaient donc sous l’Anneau de Gygès - qui rendait invisible,
ici aux yeux de l’Administration, ils possédaient des titres au porteur.

Le format du titre au porteur et des coupons suivait un modèle définit par la Société Nationale
des Valeurs Mobilières.
Les actions étaient numérotées afin que deux actions équivalentes ne soient pas librement
interchangeables ; mais il y avait une fongibilité des valeurs, elles étaient interchangeables en
termes de valeur.

A l’époque, seul cinq pourcent des revenus des dividendes et coupons étaient publiés.

Ce pourcentage a pour dénominateur les comptes des entreprises, dans lesquels les montants
en intérêts et dividendes ont réellement été versés, et pour numérateur, ce qui avait été
réellement déclaré à l’Administration en termes de dividendes et intérêts.
Ainsi, 95% du total de ce qui était effectivement versé été soit disant perçu par des
contribuables étrangers.

Or les moins-values sur transferts de propriété n’ont jamais été exonérées ; par exemple, des
sociétés telles que des charbonnages, chantiers navals, … dont la situation économique était
morose et qui, en termes de tolérance étaient injustifiables, se trouvaient référencées comme
sociétés versant des coupons alors qu’elles ne pouvaient rien verser.

 Le taux marginal, de l’IPP a ainsi été maintenu sur les revenus immobiliers et les
revenus professionnels mais le Législateur a fermé les yeux sur les revenus mobiliers.

vi. La retenue des précomptes – les revenus mobiliers et professionnels

Tant pour les revenus mobiliers que professionnels, le précompte n’est qu’estimatoire, le rôle
permet à terme (un an et demi au plus tard après l’année fiscale) de rembourser le
contribuable de l’excédent (l’IPP est globalisé !).

Ainsi, le précompte professionnel est retenu à la source, il est retenu par le débiteur,
l’employeur, pour toute personne sous lien de subordination ; et pour le précompte mobilier, il
est retenu par le débiteur, la société qui verse les dividendes ou tout emprunteur à personnalité
morale – pas les personnes physiques.

Auparavant, le précompte professionnel était retenu selon une quote-part différente de l’IPP
allant de centaines en centaines de francs. Il s’agissait d’une méthode héritée du XIXème
Siècle, période à laquelle le salaire, avant d’être alloué à des dépenses vitales, était
majoritairement consommé dans les cafés pour de l’absinthe.

Cette attitude est restée ancrée en 1962, lorsque le législateur s’est méfié de la consommation
en lieu et place de la fée verte.

31
En effet, les Trente Glorieuses ont permis l’expansion fulgurante de la consommation, dont le
législateur a pensé que les contribuables sous lien de subordination, s’ils recevaient
l’ensemble de leur revenu, auraient dépensé l’entièreté. Il y aurait alors eu un fort taux de
perte d’impôt.

Page 14 du Memento, la somme des impôts perçus à la source (précomptes) est supérieure
à la somme des impôts enrôlés par l’IPP ; la somme des précomptes professionnels est
supérieure au montant total enrôlé à charge des contribuables, personnes physiques.

L’Etat vit à crédit des contribuables, il reçoit des précomptes perçus à la source – plus qu’il ne
devrait effectivement recevoir, que ce qui sera finalement enrôlé et dont la différence est
remboursée – à un taux de rendement nul et tardivement par rapport au moment de la retenue.

L’Etat fédéral n’est pas exposé à un risque d’insolvabilité des contribuables, sauf les
indépendants (hors dirigeants d’entreprise) et les sociétés, pour lesquelles des versements
anticipés peuvent être faits.
Le législateur va ainsi analyser les fluctuations des recettes fiscales, vérifier les versements
anticipés.

 Ce système est très logique dans le principe, il est équitable mais est pratiquement
impossible à mettre en œuvre.

Il vise une notion d’égalité défendable mais est soumis à des pressions contraires.
La hausse brutale de l’impôt des revenus mobiliers (de 30% à un maximum de 67% avec les
additionnels communaux lors de la globalisation des revenus) a été impressionnante.

Ainsi, la mise en œuvre d’une taxe sur la spéculation telle qu’envisagée actuellement suit un
double discours ; il s’agit d’une mesure dont on sait qu’elle ne rapportera rien à l’Etat, elle
n’est qu’une mesure symbolique – par rapport au montant qui pourrait être perçu, la cible de
taxation est restreinte mais il est facile d’y échapper.

 Les revenus mobiliers sont très difficiles à taxer et les précomptes sont plus
difficilement perçus.

La globalisation des revenus mobiliers a également inclus les titres au porteur – mis en place
pour des raisons religieuses dès le XVIIème Siècle et permettant de contourner l’interdit
d’encaissement de revenus mobiliers chez les catholiques.

Plus récemment, ces titres étaient surtout des titres émis par des SA et des SCpA ; portant
alors sur des montants très importants, divisibles en titres et qui eurent la particularité d’être
très facilement liquides, assimilables à de la monnaie, présentant une valeur de circulation
presque semblable à la monnaie ; il était donc logique qu’ils soient au porteur et anonymes.

A l’opposé, les titres des SC et SPRL étaient individualisés.

Il fallait donc pouvoir concilier d’une part la globalisation des revenus imposables et de
l’autre, la connaissance des porteurs des titres au porteur afin de leur imputer les précomptes
dus.

32
Or, vingt années durant, les revenus provenant des titres au porteur n’ont pas été globalisés ; il
y avait alors contradiction qui a bénéficié à l’Etat.

Lors des chocs pétroliers successifs de 1973 et de 1978, les finances publiques se sont
décrochées de leur évolution, on a alors vu les niveaux d’emprunt des Etat s’accroitre à une
vitesse folle.

En 1973-1975, les emprunts sont faits à l’étranger mais la dette est effacée en partie.
Mais en 1978, les emprunts continuent et survient avec eux le problème de la rémunération
des emprunts.

Les intérêts versés doivent couvrir l’indisponibilité des fonds prêtés (coût d’opportunité), le
risque de solvabilité ainsi que la perte de valeur de la monnaie, l’inflation.
Ces notions mises ensemble doivent couvrir le risque et satisfaire le prêteur, qui va analyser
ce que lui rapporte le prêt après inflation (intérêt – inflation ¿ et le risque pris en fonction de la
capacité de remboursement de l’Etat.

Les intérêts courants étaient couverts par les impôts perçus (le but étant de ne pas créer
d’effet boule de neige), payés aux bailleurs de fonds et eux même taxés. Une partie des
intérêts revient au final à l’Etat.
Par ailleurs, l’inflation à l’époque était tellement importante de l’intérêt tombait souvent à un
tiers de la valeur de la monnaie ; le prêteur était deux fois perdants.

L’un par effet taxe et l’autre par effet d’inflation.

Le dernier risque encouru par le prêteur était celui d’une dévaluation de la monnaie. A
l’époque, chaque Etat souverain fixait la valeur de sa monnaie (après la fin des accords de
Bretton Woods et la fin de l’étalon-or, de l’ancrage du dollar sur l’or).

 Le précompte mobilier est ainsi plus intéressant pour le pouvoir lorsqu’il s’applique
sur les dividendes que sur les intérêts.

Cette taxation des dividendes permet de gonfler le taux d’imposition ISoc, les actionnaires ne
peuvent alors pas resquiller et doivent ainsi payer plus ; le taux d’imposition passe alors
d’environ 34% à plus de 50%, sur base d’un taux marginal proportionnel au dividende perçu.

Or, les intérêts ont subi une logique discriminante puisque le droit fiscal s’articule autour
d’une somme de choix politiques, moraux, idéologiques et sociologiques.

A l’heure actuelle, les intérêts sont ainsi très peu taxés puisque les taux d’intérêts sont
artificiellement maintenus très bas par les Banques Centrales, imposer un taux de taxation bas
ne modifie que légèrement l’assiette perçue.
De plus, le législateur considère également que les intérêts rémunèrent une forme d’épargne
tirée des revenus professionnels, encore une raison de maintenir un taux de taxation bas, alors
que les revenus professionnels sont lourdement taxés depuis 1962.

33
vii. Le format du formulaire préparatoire et la déclaration IPP

La déclaration peut se faire soit via le format papier – sorte de grande grille de Lotto, soit via
le site www.taxonweb.be.

Cette première est d’abord remplie en un formulaire préparatoire avant d’être renvoyée à
l’Administration Fiscale sous sa forme officielle, celle d’un feuillet de quatre pages :

Les pages 2 et 3 servent à cocher ou noircir les codes, inscrire les montants et répondre aux
questions d’ordre privé permettant à l’Administration d’imposer le contribuable sous le bon
régime.

La page 4 comporte un ensemble de question sur des éléments non-chiffrables par


l’administration, sur le capital – à l’étranger notamment.

Auparavant, ce formulaire préparatoire était une copie conforme de ce qui allait être remis
à l’Administration.
Chacune des parties du document officiel est actuellement schématisé afin de faciliter
l’automatisation des déclarations.

La première partie – qu’un britannique ne devrait pas remplir – reprend des informations sur
le contribuable qui peuvent être fournies à l’Administration par des tiers, ce n’est qu’une
confirmation de ce que l’Administration sait.

En effet, l’Administration connait les revenus professionnels sur base des informations
transmises par l’employeur, les revenus immobiliers sont calculés sur base d’un forfait et
souvent non-indexé, l’indexation étant informatisée ; lorsqu’il n’y a pas de revenu cadastral,
cela signifie qu’un autre contribuable aura notifié le montant du loyer payé et sur base duquel
le bailleur sera soumis à l’impôt ; la personne payant une pension alimentaire voudra la
déduire et donc la déclarer alors que celui qui la reçoit verra son assiette d’impôt augmenter.

La seconde partie reprend les revenus des professions indépendantes et les revenus divers, une
liste hétéroclite de ressources soumises à l’impôt depuis 1960.

Pour brouiller la scission, la dernière page de la dernière partie aurait dû se trouver dans la
seconde partie mais ne s’y trouve pas.
Si tel avait été le cas, l’administration aurait dû envoyer les deux parties de la déclaration à
chaque contribuable ; sur cette page sont reprises des données que l’Etat ne saurait avoir : les
comptes à l’étranger, les constructions juridiques (propriété d’une fondation, société de
patrimoine familial à l’étranger), les assurances à l’étranger, …. Ce sont des données qui ne
sont pas souvent transmises à l’administration.

 Pourtant, la première partie n’est pas forcément reçue par tous les contribuables.

Beaucoup de contribuables n’y sont plus soumis, ils reçoivent une déclaration préremplie
qu’ils n’ont plus qu’à renvoyer ou à opposer, dans un délai d’un mois suivant la réception.

34
Cette mesure a d’abord été prise en test sur 5000 contribuables, pensionnés du service public
ne recevant comme revenu qu’une retraite du service public. Devant l’efficacité du système, il
s’est répandu.

Cette déclaration peut être envoyée à tout contribuable ayant reçu que des revenus de
remplacement ou des revenus fixes l‘année fiscale écoulée.
Le but est de porter le nombre de déclarations préremplies à trois millions.

Cette démarche est plus efficace du point de vue de l’Administration, elle permet de soulager
l’Administration, de réduire le nombre de déclaration à vérifier dans les faits et à déceler les
éventuels fraudeurs.

viii. Les différents régimes matrimoniaux

Selon la composition de la cellule familiale ainsi que le statut sous lequel elle est formée,
diverses modifications peuvent être apportées.

- Jusqu’en 1976,

Les couples officialisés ne recevaient qu’une seule déclaration ; héritage de la conception


romaine de la cellule familiale et du pater familia, gérant totalement le patrimoine.
Dans ce régime – romain, l’épouse n’ayant pas pris part au revenu ou n’ayant pas la capacité
juridique pouvait accepter ou refuser le patrimoine.

Jusqu’alors, il était néanmoins possible et plus avantageux pour les couples de se marier sous
le régime de la séparation des biens, au lieu de la communauté des biens.

Ainsi, la communauté des biens amenait la cellule à gonfler son patrimoine ; c’est un alibi
économique, la vie en commun, des mariés, aurait amené des économies d’échelle, ils
n’auraient alors eu besoin que d’un seul lieu de vie en commun.

Dès lors, chaque contribuable peut financer l’Administration sur base de sa capacité
contributive en fonction décroissante de utilités marginales du revenu.

Le couple avait une utilité marginale de revenu inférieure : un seul toit lui était nécessaire.
L’addition des revenus des conjoints se faisait au sein d’une déclaration globale, scindée en
deux colonnes, pour chaque type de revenu.

Or, ce type de globalisation aurait fait converger les revenus vers les taux maximum
d’imposition ; c’était ainsi un effet pervers de la globalisation ; il s’agissait d’une dissuasion
au travail de la femme au sein du ménage – ce qui permettait de diminuer l’assiette imposable.

Avant, les conjoints se séparaient fictivement afin de séparer l’addition des revenus ; ils
pouvaient par exemple utiliser les résidences secondaires afin de séparer la cellule.

C’est le cas des Living Apart together ; ces familles recomposées comprenaient plusieurs
enfants de chaque côté de la cellule familiale.
Elles arguaient qu’il était difficile, d’une part, de créer une osmose entre les enfant et, d’autre

35
part, de trouver un logement pouvant accueillir une cellule si grande ; la division de la cellule
en logements séparés leur permettait de vivre décemment.

Par ailleurs, la séparation de la cellule ne requiert que la condition que ses membres ne vivent
plus sous le même toit ; or, au Grand-Duché de Luxembourg, la séparation se marque par
l’homologation de la séparation devant le Juge de Paix

Ainsi, jusqu’en 2007, les procédures de divorce étaient de vraies guérillas pour les conjoints
au revenu le plus faible, sans revenu ou sans carrière puisqu’il devait se battre pour percevoir
une pension alimentaire afin de conserver le même niveau patrimonial.

- Cette addition des revenus a cessé en 1988, sauf pour les revenus mobiliers.

Mais cette addition a également cessé, mais elle, en 2001.

Pourtant, trace du passé, la déclaration fiscale se présente sous deux colonnes.

 Certains aménagements sont également prévus pour les différents cas de cellule
familiale.

Ainsi, les parents de famille recomposées peuvent prendre à charge l’enfant du conjoint.

Il est également possible, lorsque l’un des conjoints n’a aucun revenu, de lui attribuer une
partie des revenus de l’autre, taxé lui au taux le plus haut ; il s’agit d’un fractionnement
permettant descendre de tranche d’imposition, mais n’a lieu qu’une seule fois. Il s’agit ici du
Quotient conjugal, qui permet au conjoint portant l’ensemble des revenus d’être exonéré
d’une tranche d’imposition. Il est accordé à condition que le revenu professionnel de l’un des
conjoints n’excède pas 30% du total des revenus professionnels des deux conjoints.

Le montant alors attribué est fixé à 30% du total des revenus professionnels nets, diminué
des revenus propres du conjoint qui reçoit la quote-part. Il ne peut excéder 10.200 euros.
Le conjoint qui reçoit le quotient conjugal peut imputer, sur le montant ainsi perçu, les pertes
récupérables qui n’ont pu être déduites sur ses autres revenus propres.

Une distinction est également faite pour les conjoints aidants, ainsi que pour les conjoints
dont l’un engrange des pertes ; on les impute au revenu de l’autre.

 Le contribuable qui est effectivement assisté par son conjoint dans l’exercice d’une activité
indépendante (commerçant, ou personne exerçant une profession libérale) peut lui attribuer
une quote-part de son revenu net.

Cette attribution ne peut avoir lieu que si le conjoint appelé à bénéficier de la quote-part n’a
pas bénéficié personnellement de revenus professionnels supérieurs à 13.240 euros (nets de
charges et pertes) provenant d’une activité distincte.

La quote-part ainsi attribuée constitue pour celui qui la reçoit un revenu professionnel
d’activité indépendante sur lequel peuvent éventuellement s’imputer les pertes récupérables
qui n’ont pu être déduites sur ses autres revenus propres.

36
 Lorsque le revenu de l’un des conjoints est négatif, cette perte peut être imputée sur les
revenus de l’autre, après prise en compte de toutes les déductions auxquelles celui-ci a droit.
Le montant des pertes transférables ne peut excéder les revenus du conjoint chez qui se fait
l’imputation.

 Actuellement, la définition du couple au sens fiscal, se fait sur base d’une forme de
mariage prescrite, reconnue, homologuée et officialisées devant un officier civil – pour
les mariages à l’étranger, qui doivent avoir une reconnaissance légale, pas que
spirituelle et religieuse.

La Belgique introduit en 1998 la notion de cohabitation légale – Art. 1479 à 1479 du Code
Civil.

Auparavant, la revendication était celle d’une union civile, dont la sécurité sociale pouvait
tirer un intérêt.

Elle est dite légale car il s’agit d’une déclaration fait devant un officier de l’état civil.
Le seul aspect conjugal est ici celui de la vie en commun de deux personnes – et jamais plus,
sinon constitution d’un association ou société, tant que l’une d’entre elle n’est pas déjà
mariée.

Ainsi, la cohabitation est envisageable avec d’autres parents.

Tant la globalisation des revenus a été un frein au mariage, tant la sécurité sociale a été un
frein à la cohabitation légale, du fait du contrôle des brosses à dents ; la vérification de la
résidence effective en commun des cohabitants.

Les personnes recevant un revenu de remplacement reçoivent un montant fonction des


dépenses et besoins du ménage.
Par exemple, une cellule importante permet aux membres de supporter chacun une partie de
loyer moindre, mais des allocation réduites.

Ainsi, certains allocataires sont tentés de créer une adresse fictive les menant à devenir de
faux allocataires isolés.
Une cellule de cohabitants légaux prétendant a un revenu de remplacement recevra moins
lorsque les indemnités perçues sont convergentes.

Par rapport au mariage, la cohabitation est plus facilement résiliable – par voie de lettre
recommandée, ou par saisissement du juge de paix afin de définir les résidences séparées.

Elle a tout d’abord été envisagée pour les couples homosexuels, le couple recevant une double
déclaration ; c’était une revendication politique d’égalité, dont le mariage homosexuel est
autorisé depuis 2003.

Sur base de ces colonnes, pour un couple hétérosexuel, la colonne gauche est réservée à
l’homme tandis que la colonne de droite est celle de la femme – chez les couples
homosexuels, le conjoint le plus âgé rempli la gauche et le plus jeune la droite.

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Tout comme pour le mariage, des aménagements en termes d’impôts sont possibles, pour le
statut du conjoint aidant, le transfert des revenus, la compensation des pertes, ….

Lorsque le mariage est valable à l’étranger, pour être valide en Belgique, il doit être
homologué par un officier de l’état belge.
Le mariage civil doit précéder le passage devant l’Eglise ; et ce, depuis Napoléon, dont le but
était de contrôler les mariages.
Une déclaration commune devra alors être remplie.

L’identification du couple ou contribuable est répertoriée sur base d’un numéro de code
unique.
Les revenus seront additionnés pour l’année de la séparation mais l’année suivante, pour le
régime du mariage ou la cohabitation, ils ne le sont plus.

Or, une séparation permet difficilement de réunir les nouveaux séparés et de leur faire remplir
une déclaration commune.
Le tribunal a tranché et a décidé que pour la dernière année fiscale commune, les revenus
seront toujours taxé conjointement.

Mais les contribuables auraient préféré ne pas se lier à nouveau.


Ainsi, le format papier le permet puisque deux déclaration papier peuvent être envoyées.
Sur taxonweb, il n’est pas possible de consolider les revenus séparément, si l’un des conjoints
remplis avant l’autre, les modification seront malaisées, cocher les cases bloque les données.

Ainsi, la déclaration n’enrôle qu’une seule personne, celle qui a rempli la déclaration le plus
vite.
Pour l’autre, il serait envisageable qu’elle ne soit pas enrôlée.

L’administration fusionnera les données en faisant le cas échéant la procédure


d’aménagement.

ix. Les cas exceptionnels – les décès et les personnes à charge

- Il est possible de souscrire à une déclaration d’une personne décédée,

Dans le cas d’un couple marié ou d’une cohabitation – les déclarations distinctes ou
conjointes sont toutes deux admises, lorsque la déclaration du contribuable décédé amène à
des remboursements de rôle.

 Il existe également un régime fiscal particulier pour les membres d’une délégation
diplomatique et les fonctionnaires européens.

Ils ne doivent pas remplir la déclaration belge lorsqu’ils ne tirent aucun revenu en Belgique ou
lorsqu’ils n’ont pas de conjoint belge ; sinon, ils doivent remplir la déclaration normale.

- Les enfants et personnes à charge sont également sous un régime particulier,

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Elles permettent d’obtenir un abattement, un relèvement des quotités exonérées, des montants
exonérés d’impôts.
Ici, ce sont les tranches les plus basses qui sont élevées, l’Administration ne fait que relever le
seuil minimum d’imposition, les plus hauts revenus sont toujours taxés au même taux/

Les conjoints ne seront pas déclarés à charge mais, les enfants ou les ascendants, frères et
sœurs de plus de 65 ans peuvent l’être, s’ils gagnent moins de 24.000€/an ; l’abattement étant
alors applicable.

Le législateur a ainsi voulu favoriser la cohabitation, l’hébergement des personnes âgées au


domicile, le maintien en cellule familiale ; il juge qu’il est préférable de maintenir une
personne dépendante, à revenu potentiellement élevé, au sein de la cellule familiale au lieu de
les placer en séniorerie.

Eventuellement, les enfants du conjoint d’un remariage peuvent être à charge, tout comme les
enfants pris en charge sans aucun lien familial (amis, …).

Auparavant, la majorité civile était à 21 ans, abaissée ensuite à 18 ans, afin que les
individus accomplissent des actes juridiques.
Elle a été abaissée par décision du Parlement, composé de parents, en ayant marre de payer
pour les erreurs de la marmaille et voyant en l’abaissement la possibilité d’une responsabilité
pénale plus tôt.
En effet, la responsabilité pénale était fixée à 18 ans mais à 21 ans pour la civile, les parents
devaient payer jusqu’à 21 ans pour les erreurs des enfants.

Le législateur va également se rappeler d’une loi stipulant que la majorité mettait fin au devoir
des parents de pourvoir à l’éducation et aux besoins des enfants – alors à maximum 21 ans
jusqu’en 1987.
Les parents pouvaient donc menacer les enfants de leur couper les vivres à cette date.

 A la base, il s’agissait d’une obligation naturelle, si un paiement était fait, il devait


correspondre à un devoir moral assumé dans un lien familial, ne valant que pour un
remboursement.

Lorsque les vivres étaient coupés entre l’avant dernière et la dernière année d’étude, les vivres
devenaient une obligation civile, et plus simplement naturelle.

 Depuis 1987, l’obligation alimentaire des parents doit être poursuivie jusqu’à la fin de
la formation, la fin d’un cycle complet d’études ; c’est une unité mesurable, l’octroi du
diplôme.

Des cas particuliers existent pourtant :

- Celui d’un étudiant de l‘UCL recevant la lumière divine,

Qui décide d’arrêter des études de gestion afin de se lancer dans la théologie.
Il s’y consacre totalement et demande à ses parents une pension alimentaire et saisir d’ailleurs

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les tribunaux.
Ils ne lui accorderont pas puisque l’obligation se limite à une seule formation.

- Le second cas est celui d’un étudiant ayant décidé de rester comitard à vie,

Il décide de rester à l’université, rate volontairement et fait le tour des universités.

Sa mère, excédée, décide d’arrêter de payer.


Il l’attaque au tribunal de paix mais au final, tranchera en faveur de l’enfant.
En effet, l’obligation alimentaire coure jusqu’à la réussite du cycle, s’arrêtant à échéance.

 Il ne faut pas confondre, les pensions alimentaires, dont le contribuable est à un


domicile différent du débiteur et des personnes à charge, étant au même domicile que
le contribuable.

La situation entre les deux est celle des kots ; les parents, lorsque les taux de taxation IPP
étaient élevés, suggéraient à leurs enfants de se domicilier au kot afin de créer une nouvelle
cellule familiale, d’isolé recevant une pension alimentaire tout en étant à charge des parents ;
la pension alimentaire est déduite du plus haut des revenus imposables.

En général, l’administration a contesté cette pratique sauf si l’environnement indique un


établissement plus durable ; pas pour les kots mais possible pour les appartements et studios.
La déduction fiscale ne sera plus admise si l’enfant retourne chez ses parents.

 Le corolaire de la taxation est qu’elle entraine une déduction à l’autre bout.

Il existe donc un devoir légal d’assistance en ascendance et descendance s’il y a besoin du


versement d’une pension alimentaire.

x. Les abattements fiscaux, les déductions et les réductions

Les revenus globalisés sont imposés en Belgique sur base de paliers d’imposition, fonctions
de tranche de revenu et dont l’impôt est progressif par rapport au revenu.

Il est néanmoins possible pour le contribuable d’avoir droit à des abattements fiscaux, des
déductions ou des réductions.

Pour ces premiers, les abattements n’arrivent que tardivement, les premiers abattements se
font sur base du seuil de revenu.
La France définit elle un seuil minimum de survie à partir duquel les contribuables ont droit à
un abattement ; duquel on peut payer ses impôts.

Alors qu’en Belgique, cette tranche est de 50%, elle est supérieure en France.

L’abattement signifie qu’une partie de revenus, en partant du bas, est exonérée, exemptée
d’impôts, comme si le premier taux d’impôts partait d’une tranche de revenu supérieure. Ils
permettent de relever le seul d’imposition minimal.

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Un autre raisonnement concernant les revenus peut être mené ;

Soit, sur base de la capitation : le bénéficiaire du Service Public serait toujours un individu et,
chaque individu doit contribuer au Service Public duquel il est bénéficiaire.
Ce raisonnement se tient, mais Mme Thatcher a voulu l’appliquer sans concession.

Elle supposait qu’entre 6 personnes vivant dans un appartement en fond de rue et le


propriétaire d’un manoir, isolé et vieux, la cellule ayant le plus d’individus devait contribuer
le plus – peu importe sa propriété foncière et ses revenus.

Tout le monde aurait dû payer ; le ménage de 6 personnes aurait contribué le plus, ils
étaient les plus grands consommateurs de Service public, ils exerçaient sur celui-ci la plus
grande pression – en demande d’eau, d’éclairage public, de tri des immondices, ….

Alor que l’isolé dans son manoir aurait été seul à faire pression sur les Services publics.
Pourquoi aurait-il dû payer plus ? Sur base de la superficie de sa propriété foncière ?
Pourtant, le mécanisme qu’aurait voulu implémenter Mme Thatcher aurait par exemple, fait
une distinction sur base de la propriété et de la distance de l’habitation par rapport à la voirie.

 L’idée de la capitation est de répartir les charges sur base du nombre de


bénéficiaires des Services Publics.

Un impôt réel est un impôt qui frappe chaque contribuable et à l’opposé, un impôt personnel
est un impôt tenant compte de la situation du contribuable.

En Belgique, l’impôt frappe très tôt les contribuables, dès des revenus très faibles.

Par exemple, les stages n’étaient auparavant pas rémunérés mais, dès qu’ils l’ont été, ils ont
été de suite taxés, alors que l’abattement fiscal sur ceux-ci est très faible.

La Belgique n’a pas mis en œuvre de système de capitation mais a retenu l’idée que chacun
devrait contribuer.
Chaque montant de revenu est mis à contribution afin que chacun finance l’Etat globalement.
Le système d’imposition s’exerce tôt sur les revenus mais a le mérite d’être franc dans le
système mis en œuvre.

Néanmoins, toutes les taxes et les revenus de l’Etat n’offrent pas d’abattement.
C’est le cas par exemple de la TVA, qui est payée par tous, à plusieurs taux forfaitaires, sans
aucune progressivité des taux, ni abattement possible.

Les prestataires de service sont souvent tentés de demander à leurs clients s’ils désirent une
facture ou non, le refus permettant au client de ne pas devoir s’acquitter de la TVA.
Néanmoins, on épargne au prestataire, non pas de devoir reverser la TVA à l’Etat puisque
c’est une opération neutre pour lui, ce qu’il reçoit lui échappe tout de suite mais qu’il doive
payer l’entièreté de l’ISOC ou son IPP.

41
 Même en évitant un impôt, en ne le payant pas, on sera irrémédiablement frappé par
l’impôt tôt ou tard.
Il y a toujours un moyen par lequel chacun contribue au financement de la collectivité.

De plus, le risque inhérent à l’absence de facture est que l’entreprise n’exécute pas, ou
uniquement en partie, son contrat.

Ainsi, pour qu’il y ait une lisibilité de l’impôt, il faut qu’il y ait une convergence de l’égalité.

- Pour le précompte mobilier,

Le taux est faible puisque le plus grand emprunteur du pays est l’Etat ; maintenir des taux bas
permet d’inciter les contribuables à accepter les obligations d’Etat, cela promeut le
financement de l’Etat.

 D’un côté, l’abattement a lieu à partir du seuil d’autonomie, lorsque l‘impôt


commence à forcer, contraindre l’épargne.

Sont à y ajouter les taxes sur le Chiffre d’affaire et les droits d’accises ; l’Etat prohibe les
consommateurs de rouler au gasoil car ils sont frappés par des accises moins importantes.

 L’abattement est quant à lui appliqué de manière telle qu’il s’applique sur tous les taux
d’imposition.

Les taux d’imposition sont conçus à partir du premier revenu, de la première tranche de
revenu (et d’imposition) ; les abattements successifs s’ajoutent à des tranches supérieures.

Les abattements sont liés à la personnalisation de l’impôt.


Le contribuable est un individu ayant une vie particulière, les taux d’impositions et les
avantages fiscaux dont il bénéficie sont liés à sa personnalité, son existence fiscale
particulière.

Les non-résidents ne sont pas soumis à l’IPP belge, leurs revenus sont soumis à des tarifs
légaux sans aucune possibilité de réduction.
L’impôt taxe leurs premiers euros, sans aucune forme de personnalisation de l’impôt.

Pour en profiter, il faut, soit tomber sous les statuts des cadres résidents, soit obtenir une
personnalisation sur base du code des impôts – il faut que plus des trois quarts de ses revenus
globaux (au sens de mondial) proviennent de Belgique.

- L’économie d’impôt de la première tranche ne dépasse jamais 25%.

L’abattement touche les tranches les plus basses alors que les déductions touchent les tranches
de revenus les plus importantes.

Ainsi, les pensions alimentaires versées sont déductibles fiscalement ; elles donnent droit à
des déductions mais ne sont pas toujours déclarées si elles n’atteignent pas le seuil
d’exonération.

42
 Alors que les mineurs peuvent toucher des revenus, ce sont les parents qui ont la
jouissance du patrimoine des enfants.

Ils peuvent les agglomérer à leurs revenus mais, à 16 ans, les enfants peuvent en jouir à
concurrence de la moitié.
Ou alors, les enfants touchent leurs revenus et peuvent remplir une déclaration d’impôt mais,
cet impôt ne peut pas capter l’ensemble des revenus, il doit subsister un excédent.

Les revenus professionnels et mobiliers jouent également sur la notion d’enfant à charge,
l’enfant ne doit pas gagner plus que le seuil accepté par la législation, afin d’être imposé en
conséquence.

Les enfants peuvent poser des actes juridiques, ils en ont la capacité dès leur naissance, tant
qu’ils ne diminuent pas leur patrimoine par ces actes. En effet, la Convention Européenne
abhorre la confiscation de la propriété (protocole des années 1950).

Les pensions alimentaires sont les seuls revenus divers globalisés, ils sont des revenus qui
ne sont ni professionnels, ni mobiliers, ni immobiliers. L’intérêt de la déduction survient
lorsque les pensions atteignent des montants importants, elles sont alors soumises à un taux
progressif.

- Les réductions sont des avantages fiscaux sur base d’un taux fixe.

Alors que les abattements et les déductions sont calculés sur la base imposable et viennent la
déduire, les réductions impacte le montant de l’impôt en le réduisant.
Ce sont des avantages forfaitaires, souvent accordés par les pouvoirs régionaux, ils ressortent
des compétences régionales.

Par exemple, il n’y a plus qu’une seule réduction sur les pensions, les autres matières ayant
été régionalisées.
Pareillement pour les avantages fiscaux pour l’acquisition de la première habitation.

Les réductions ont notamment été régionalisées afin d’accroitre l’autonomie des Régions et
leur permettre d’appliquer leur politique.
Du moment qu’il s’agit d’une politique incitative, la Région est compétente. Mais elle ne peut
accorder de déduction, faites au niveau Fédéral ; en effet, la perte de recette fiscale se fera au
fédéral, la base imposable et donc, l’IPP perçu se verrait diminué. De plus, les réductions ne
peuvent créer un impôt.

 Les abattements sont intégrés dans les barèmes du précompte professionnel.

Toute personne doit indiquer la situation de sa cellule familiale, permettant à l’Administration


de calculer au plus juste les retenues, réductions, abattements et réductions ; que la retenue
soit ajustée à la situation du contribuable, sans que l’Administration ne doive attendre la
communication de ces informations plus tardivement et que les éventuels remboursement ne
soient faits en retard par rapport à l’année fiscale.

Pour simplifier les choses,

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- L’abattement s’applique aux tranches les plus bases d’impositions et permettent de
relever le seuil d’imposition.
- Les déductions s’appliquent à la dernière tranche d’imposition et vient en baisser le
montant taxé.
- Les réductions quant à elles s’appliquent sur les impôts en tant que tels et permet de
les réduire.

Alors que les deux premières sont fédérales, la dernière est régionale.

xi. Les revenus immobiliers –Cadres III et IX

xii. Les revenus immobiliers

En Belgique, les revenus immobiliers sont examinés avant les revenus professionnels – par
tradition.
Ils sont extraits de l’immeuble propre ; en effet, tout impôt immobilier est facile à localiser,
chaque niveau de pouvoir va se servir sur ces revenus.

En Région Flamande, le taux de précompte immobilier est de 2,5% du revenu cadastral alors
qu’il est de 1,25% en Région Bruxelloise et en Région Wallonne. Ce revenu est indexé
chaque année.

Ce précompte mobilier n’a plus de précompte que le nom, il est un impôt définitif dont on
connait d’avance le montant (le bien est facilement identifiable).

A l’inverse, l’impôt sur le capital, indirectement un impôt sur le revenu, est un impôt
constitué par le prix de vente.
C’est une manière de taxer le revenu potentiel.
Ainsi, ses amplitudes de variation doivent être réduites d’une année à l’autre.

Par exemple, le système français opère une imposition sur le chiffre d’affaire et non pas sur le
revenu ou le bénéfice, jugés trop variables, volatiles.

Les biens immobiliers souffrent d’une publicité foncière ; il est facile de savoir à qui
appartient un immeuble.
L’administration a besoin de savoir qui est propriétaire afin de récupérer le précompte, de
récupérer le bien s’il a été usurpé ou s’il a été acquis d’une personne qui avait le droit de le
vendre.

 Il faut donc comparer des biens comparables afin d’en estimer le rendement fiscal.

La frontière belge avec la France (670 km) étant très irrégulière, dans le sens où elle n’est pas
rectiligne, ne permet que difficilement de calculer la surface des territoires adjacents.

Ainsi, le territoire belge est découpé en un quadrillage permettant de mesure beaucoup plus
facilement les terrains et territoires et évaluer au mieux les revenus cadastraux.

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xiii. La propriété, le caractère meuble/immeuble et les droits immobiliers

 La propriété est composée de trois attributs ; l’usage, les deux ensembles d’usufruit,
appelés fruits.

Ces fruits sont la faculté d’aliéner le bien en vendant, l’échanger, le donner, le transformer, le
détruire ainsi que la faculté de l’éloigner de soi d’une manière ou d’une autre.

La pleine propriété est issue de ces attributs réunis.


La propriété est dénudée de ce qui en fait l’intérêt, le droit de percevoir des revenus.

Il existe également d’autres droits parallèles à la propriété dont le droit d’habitation, droit de
superficie ou encore le droit d’emphytéose ; ce sont des droits réels immobiliers.

Cependant, la propriété immobilière à cela de contraignant que les propriétaires n’ont aucune
raison de vendre un bien alors que sa valeur ne cesse de croître. Cependant, elle permet la
définition de certains droits dont l’emphytéose ou la superficie.

 La superficie consiste pour le superficiaire (propriétaire de la superficie), à avoir - c'est-à-


dire exercer un droit de propriété sur des bâtiments à construire ou des plantations à faire par
le superficiaire - des bâtiments, ouvrages et plantations sur un fonds appartenant à autrui, le
tréfoncier (le propriétaire du fonds).

L’idée géniale de la superficie est de disjoindre le sol de ce qui est au-dessus ; le terrain nu est
confié à un tiers à très long terme qui acquiert le droit d’y bâtir à son propre compte mais
seulement pour la durée convenue.

Elle avait une vocation citadine, urbaine. ; la redevance due s’appelle le solarium.

L’emphytéose permet à son titulaire, l’emphytéote, d’avoir la jouissance d’un immeuble


appartenant à autrui, à charge de payer à celui-ci une redevance annuelle.

Le droit d’emphytéose est plafonné à 99 ans ; il est apparu au IIIème siècle, une période
troublée et très insécurisée ; où les gens utilisaient beaucoup l’usurpation et l’invasion ; les
citoyens se muraient dans les villes.

Le bail emphytéotique de biens immeubles confère au preneur un droit réel susceptible


d'hypothèque, ce droit peut être cédé et saisi dans les formes prescrites pour la saisie
immobilière. La redevance due est ici appelée canon emphytéotique.

Durant les années 1970, l’emphytéose pouvait être accompagné d’une redevance unique
reprenant l’ensemble des canons dus.
Il s’agissait d’une manière détournée de vendre/acheter un bien sans en payer les droits
d’enregistrement, de réduire le prix d’acquisition du bien.

A cette même époque, l’administration s’en est rendue compte et a poussé le Gouvernement
afin qu’il vote une loi de telle sorte qu’une telle redevance soit imposée comme un revenu

45
l’année de sa perception.
Ainsi, cette forme de canon a disparu pour les contribuables qui ne sont pas des indépendants.

Cette emphytéose est à inscrire sous le Code 1114 de la Partie 1 lorsqu’il est étalé dans le
temps.
Les planifications fiscales pourraient se référer à une emphytéose, bien qu’il faille se
souvenir des droits et résultats inhérents de celui-ci.

Par ailleurs, une emphytéose de 15 années (droit de superficie) a pour principale objectif
d’octroyer la révision de la TVA, de récupérer tout de suite la TVA, ne pas devoir la payer.

 D’autres revenus mobiliers sont soumis aux revenus cadastraux,

Dont les matériels et outillages.

Sur base des articles 524 et 525 du Code Civil, ils sont considérés comme des immeubles à
attache par perpétuelle demeure.

Le Code Civil a prévu trois types d’immeubles : les immeubles par nature (admis
comme tels ; écoles, prisons, …), les droits réels immobiliers par l’objet auquel ils
s’appliquent – à savoir les droits d’hypothèques, les droits de propriété, et les droits
immobiliers, et les immeubles par attache.

Ces derniers sont des meubles que le propriétaire d’un immeuble par nature a affecté
indéfiniment à son immeuble.
Le meuble est immobilisé (par exemple, un tableau dans une classe restera attaché mais est
un meuble).
Ce sont meubles affectés et assimilés comme immeubles à perpétuelle, jusqu’à ce que cela
continue, que cela change.
Ils sont attachés à l’immeuble et vont y rester.

La nature de ces biens changera si, par exemple, des immeubles universitaires sont revendus à
une société privée à but de lucre ; ils passent alors d’immeubles à attache par perpétuelle
demeure à des biens immeubles par destination (affectés à la production).

xiv. Les garanties sur les meubles et les immeubles

 Pourquoi le Code Civil a-t-il qualifié des meubles immeubles ?

Une exploitation agricole demande d’avoir, pour l’agriculteur, un patrimoine conséquent


avant la première récolte, le besoin en financement est conséquent.
Ce (pré)financement provient du fait qu’il existe un délai relativement long entre le
défrichement du sol, son ensemencement et la première récolte – il faut payer les ouvriers
agricoles, les machines, les engrais, ….

Ainsi, si l’agriculteur ne dispose d’aucun patrimoine suffisant, il se verra dans l’obligation


d’emprunter.
Or, le banquier ne prête qu’aux riches, et, alors que l’agriculteur pourrait rétorquer qu’il

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possède une richesse, bien que future, sa récolte, son champs et sa ferme, banquier pourra
arguer qu’en cas d’intempéries, les récoltes pourraient être gâchées, que si le fermier tombe
malade, personne n’ira récolter et que sa ferme n’a d’utilité que pour un fermier (et qu’elle est
potentiellement mal en point).

En fin de compte, le banquier va exiger des garanties réelles ; il va lui refuser son droit
d’hypothèque, les terrains agricoles ne valent que très peu d’argent et les baux à fermes ne
rapportant presque rien.
Les immeubles agricoles et la valeur hypothécaire lors d‘une vente forcée (lorsque
l’exploitant les a abandonnés) ne valent presque rien.

Pourtant, depuis plus de 2000 ans, il existe une forme de garantie sur le matériel agricole,
valant plus que la terre, qui serait inutile sans ces biens. Alors, la garantie par excellence est
l’hypothèque, si l’immeuble a assez de valeur.
Ce qui fait la valeur de l’immeuble agricole est tout ce qui en permet l’exploitation (les
récoltes en silos ou granges, le bétail et le matériel), indispensable à l’exploitation et qui
permet de tirer la valeur de la substance, la terre.

 La garantie normale sur un meuble est le gage.

Jusqu’au 1er Janvier 2017, cette garantie doit porter sur un meuble dont le droit de possession
sera remis au créancier après recouvrement du montant gagé.

Encore actuellement, les biens remis au Mont de Piété permettent au possesseur d’un bien
meuble de le gager et d’en retirer la valeur monétaire, qu’il devra ensuite rembourser en
échanger de son bien dont la possession lui est restituée.
Il y a dépossession tant que le débiteur n’a pas remboursé sa dette.

Avec l’application de la nouvelle loi, dépossession et gage vont être séparés ; il n’y aura plus
forcément de dépossession sur les biens gagés.

Des exemples de biens agricoles gagés par les banques sont des stocks de Parmesan et de
Jambon de Parme, en Emilie-Romagne en Italie. Ce sont des produits finis qui sont mis en
gage.

Pour reprendre l’exemple agricole, il faudrait trouver une garantie au gage n’obligeant pas à
remettre au possesseur initial le bien ; le législateur a ainsi étendu l’hypothèque a tous les
pans de l’agriculture, pas uniquement les que les immeubles mais également les meubles
affectés à l’exploitation.

La nouvelle loi et le nouveau gage permettra également la non restitution des biens gagés à
terme.
Cela aura évidemment des incidences fiscales.

Des meubles qualifiés comme immeubles (machines dans une usine, meuble dans un
restaurant, …) ont été pris en considération par le Cadastre, et qui impose aux immeubles par
destination et aux immeubles à attache par perpétuelle demeure d’être frappés par le revenu
cadastral.

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Ainsi, dans une usine, chaque fois qu’une nouvelle machine est insérée dans le processus de
production, une copie de facture est envoyée au Cadastre qui en évalue le revenu tiré.

De ce revenu annuel potentiel (tant que les biens meubles ne sont pas désaffectés, perdant
alors leur caractère immeuble) sera calculé un précompte, sur des machines.

Dans la déclaration, ces revenus tirés des matériels et outillages – belges et étrangers – sont à
reprendre sous les Codes 1115, 1116, 1123 et 1130.

On parle bien ici de matériel et outillage, le lobby agricole ayant empêché le législateur
d’imposer les revenus cadastraux du bétail, des machines agricoles, ….

Du point de vue fiscal, seul le matériel et l’outillage s’achetant sur facture notifiée est pris
en considération lors du calcul de revenus cadastral en effectuant un calcul particulier.
Le revenu cadastral est égal au produit de la valeur d’achat, multipliée par 30% (considéré
comme moyenne au milieu d’une période d’amortissement dégressif – c’est la valeur
résiduelle du capital), et multiplié finalement par 5,30% (car, 53*2=106, c’est-à-dire 100% de
précompte pour l’Etat et 6% au maximum pour les additionnels communaux).

 En droit, il existe une hiérarchie des normes, entre les branches du droit.

Ainsi, si le Droit civil s’applique à tous ceux ayant la capacité d’exercer leur droit, le droit
commercial s’attache à des acteurs faisant des actes routiniers et rapides s’étant accommodés
d’un droit distinct, détaché du droit civil.

Or, les qualifications du droit civil l’emportent sur les qualification du droit commercial et du
droit fiscal.
Il faut donc prévoir une dérogation expresse qui modifie la loi de la source antérieure.

Pour en revenir aux biens, les immeubles attachés à perpétuelle demeure sont ceux que le
propriétaire a placé sur son fond, pour les exploiter.
Le droit fiscal doit s‘incliner devant cette règle et ne peut notifier le revenu cadastral que si
la machine appartient bien au propriétaire, qu’il y ait une attache sinon, aucun revenu
cadastral ne peut être demandé.

 Un locataire principal peut sous-louer un bien (kot, résidence à la Côte) ; son bail sur
la résidence est valable.

Ou, la location peut être accordée sur un bien à condition que le propriétaire en donne le droit
d’usage, de location ou qu’un mandat lie le propriétaire et la personne chargée de loue le bien.

Si le bien est loué alors qu’il ne le peut – et que la personne acceptant s’est laissé berner, ce
contrat de location sera valable dans l’exercice des droits du locataire, il lui en sera une source
de droit.

Celui qui a loué le bien devra exécuter la location, alors qu’il ne le pourra pas. Le locataire
lésé aura alors droit à un exercice en équivalence, donnant droit à des dommages et intérêts
du fait de l’inexécution du contrat.

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 Généralement, on définit meuble un bien qui peut être déplacé sans détérioration et
immeuble, celui que le sera.

Afin d’échapper à l’impôt sur les machines et outillages, le plus simple reste de les faire
installer pour le compte d’un autre que le propriétaire, un locataire, un emphytéote ou un
usufruitier ; qui ne paient alors ni précompte, ni de loyer pour les machines et outillages.

 La législation conserve cette notion de précompte.

La seule garantie qui est inaltérable pour un exploitant le fond, l’immeuble même ayant une
durée de vie plus longue que les meubles. L’exploitant ne peut disjoindre facilement la
propriété du fond de l’exploitation.

De plus, le rendement du précompte immobilier est important.

L’astuce des bons taxateurs est de se détacher au plus des fluctuations des marges
bénéficiaires.

Les plus frauduleux sont plus sensibles aux variations économiques ; alors que le
précompte ne varie pas, il est fixé jusqu’à révisions, il a une forte prévisibilité fiscale.

La TVA n’est pas non plus trop sujette aux fluctuations, la consommation variant moins que
le chiffre d’affaires des produits fabriqués.

 Les juristes ont contré la parade des acteurs démembrant la propriété, concédée à un
superficiaire ou un emphytéote en vérifiant notamment la revue des machines de
l’usine.

Bien que ces meubles soient immeubles par destination dans la production – comme les
menhirs, dolmens ou obélisques, ils ne se déplacent pas facilement.

Les juristes ont abouti à ce qu’ils soient et restes immeubles, dans leur exercice de
qualification.

Ainsi, les menhirs sont des immeubles par nature par pondération pas par incorporation,
car ils sont et resteront immeubles

La vocation de ce type de biens est de ne pas bouger.

Ainsi, l’administration, songeant aux menhirs, va examiner combien de machines ont été
amenées et combien sont effectivement là à perpétuelle demeure (jusqu’au moment où cela
dure).

Les grues du port d’Anvers sont mobiles (sur rails) mais leurs câbles sont fixés ; les grues
ne sont pas immeubles par destination mais des immeubles par nature, les rails et les grues
forment un bien indissociable.

49
Ces immeubles par nature sont frappés d’un précompte immobilier dont le revenu cadastral
est calculé sur base de la valeur d’achat des composantes des biens.

L’administration a voulu créer une théorie plus englobante, celle de l’immobilisation


conceptuelle.

Si, dans un processus de production dans lequel un ensemble d’installation fonctionne -


machines, meubles ou immeubles par destination ou nature), qui concoure à un seul processus
de production dont les éléments essentiels sont immobiliers, l’administration pourrait en
conclure que l’ensemble des équipements affecté sont soumis à un RC.

 Actuellement, le RC est une notion fédérale.

Il doit être notifié pour les nouvelles acquisitions de machine.


Mais, les Régions ont désactivés les précomptes immobiliers sur les matériels et outillage,
imposé à un taux de 0%.
Le gouvernement avait émis dans le budget une modification permettant de réintroduire
cette taxe mais, suite à la levée de bouclier, elle a temporairement été mise en suspens ; c’est
pourtant une source de revenu potentiel.

Chez Mittal, alors que beaucoup de fonds et exonérations ont été accordés, tout est parti et la
société ne paie presqu’aucun impôts.

Dans la sidérurgie, l’abondance de machines importantes serait source très grande de revenu.
Mais Mittal aurait tendance à désaffecter son matériel afin de s’exonérer du précompte.

 Qu’en est-il des revenus de biens que le propriétaire utilise à titre de profession ?

Le revenu est ici potentiel l’immeuble pouvant être donné en location à des tiers mais,
l’exploitant l’utilise à titre de profession (souvent le rez-de-chaussée).
Dans d’autres cas, il n’y travaille pas, il pourrait en retirer un loyer réduit.

L’article 37 du Code des impôts stipule que les revenus des biens immobiliers et des
capitaux et biens mobiliers, sont considérés comme des revenus professionnels, lorsque ces
avoirs sont affectés à l'exercice de l'activité professionnelle du bénéficiaire desdits revenus.

C’est-à-dire que le bien affecté par son propriétaire à son activité est taxé comme un revenu
professionnel.
Le cadastre est abattu car il ne constitue pas un revenu disponible, le propriétaire ne l’a pas
car il affecte le bien à son activité.

Le professionnel dépense la disponibilité à son activité.

Les revenus doivent pourtant être déclarés – si la personne est professionnel - sous le Code
1105 de la Partie 1, bien qu’il ne soit pas soumis à l’IPP.
Il ne sert qu’à identifier le montant, le revenu exonéré au Fédéral et l’immeuble.

50
Mais, cela ne veut pas dire qu’on en paiera pas d’impôts sur ce revenu exonérés, le précompte
immobilier s’y appliquera.
En effet, c’est devenu une compétence Régionale.

i. Les différents revenus immobiliers

Les codes liés à l’imputation du contribuable ont migré vers le cadre IX du document
préparatoire.

On y retrouve les avantages à l’acquisition d’une habitation propre qui sont majorés lorsqu’ils
concernent l’imputation unique du contribuable.

 En regard du code 3374-21,

Il est question des montants entrant en considération pour le bonus logement.


Celui-ci a été régionalisé depuis 2014, sera supprimé en Région Bruxelloise d’ici 2017,
diminue fortement en Flandre et est remplacé par un chèque-habitat en Wallonie.

Cet avantage fiscal majore la déduction d’intérêts lors de l’achat d’une première habitation
(ce qui explique la migration des codes). En effet, ce cadre est a priori dédié aux réductions
ou avantages fiscaux.

On y retrouve également le code 3100-04, ancien code 1100 ; c’est-à-dire le revenu cadastral
de l’habitation propre.

Ce terme d’habitation propre est univoque en Français mais est sujet à la polysémie dans le
langage juridique, dont chacun des définitions a été incluse sous le code 3100 :

- Il est le domicile du contribuable, sa propriété (le terme propriété est dégagé du mot
propre).

Afin que le revenu cadastral puisse être mentionné car pouvant être exonéré au niveau fédéral.

Il est également soumis à l’impôt direct, le précompte immobilier, qui est définitif (alors que
le terme précompte engage la notion d’estimation) et levé au profit des entités fédérées.

Ce qui es exonéré du fédéral est le cadastre, la base du précompte.

- C’est l’habitation propre et unique, celle dont le législateur veut encourager


l’acquisition.
Mais, cette habitation, favorisée, n’a pour but que de donner l’accès à la propriété et ne doit
pas permettre de tirer des rentes. C’est cette habitation qui octroie l’ancien bonus logement,
l’habitation propre et unique.

L’habitation unique est également celle du code 3374-21 mais son revenu cadastral est inscrit
au code 3100.

51
- L’habitation qui n’est pas la maison d’habitation mais qui est donnée ou non en
location.
Le législateur tolère ici une faveur accordée par l’administration fiscale, qui a toujours
accepté que le contribuable exonère l’immeuble dont le revenu cadastral est le plus élevé (si
multipropriétaire), ou dans lequel le contribuable n’a pas sa maison d’habitation. La loi ne
le permet pas mais le tolère.

Ainsi, si un jeune décide d’acquérir un immeuble à Mons mais a un emploi de consultant à


Anvers et y loue un studio durant la semaine afin d’éviter les problèmes de circulations, deux
questions fiscales sont soulevées.

La première concernant la taxation du revenu cadastral de l’immeuble acquis.

La seconde quant à la déduction à titre de charges professionnelles le loyer du studio.

D’une part, la déduction à titre professionnelle sera acceptée.

Mais, l’ensemble des contribuables doit-il assumer cette décision de travailler plus loin (en
durée de trajet principalement) ?
De plus, le trésor public doit-il supporter ce choix ? Le contribuable ayant eu la possibilité de
choisir d’habiter plus près de son lieu de travail ou de faire quotidiennement la navette ?

Pourtant, sur base de choix politiques, l’administration ne s’immisce pas dans le droit du
logement du contribuable.
En effet, la plupart des sièges des administrations des Entités Fédérées se trouvaient dans la
Région de Bruxelles-Capitale, ce qui poussait les fonctionnaires à faire quotidiennement la
navette, qui étaient subventionnés pour leur transport et non pour qu’ils s’implantent à
Bruxelles.

La déduction du loyer se fera à la condition qu’il s’agisse de frais réels et pas d’un
forfait.

A l’inverse, un travailleur anversois, s’il décide de déménager alors qu’il travaille et habite à
Anvers, ne pourra voir le loyer de son nouveau logement (hors d’Anvers) déduit, le caractère
de nécessité n’étant accueilli par l’administration que si le domicile est éloigné du lieu de
travail.

La possibilité de déduction du loyer se fait sur base d’une raison sociale ou professionnelle,
de telle sorte que le contribuable doive déclarer son logement autre que son habitation propre.

De plus, si ce travailleur montois travaillant et logeant à Anvers décide de louer son bien
montois, le donner en location, le loyer payé à Anvers ne sera plus déductible mais le revenu
cadastral sera soumis à l’impôt fédéral.

La propriété acquise est inscrite au code 3100 et son revenu cadastral est exonéré.

52
Auparavant, il existait également le code 1121 qui demandait au contribuable de mentionner
explicitement la situation d’empêchement pour raisons sociales ou professionnelles mais ce
code n’existe plus.

La multiplicité de sens de l’habitation propre fait qu’il est légitime que le terme habitation
propre soit entre guillemets au-dessus du code 3100-04 ; cela provient de la difficulté de
lecture du formulaire.

 S’il y a erreur dans la déclaration, si le montant imposable est incorrect,

Elle sera imputée à la charge du contribuable, qui se verra soumis à l’obligation de résultat ;
il lui incombe de fournir la preuve qu’il n’est pas à l’origine de cette erreur ; plus
généralement, cette obligation émane lorsqu’un débiteur n’atteint pas le résultat souhaité,
voulu.

 Au code 3106-95,

Le revenu cadastral de l’habitation propre donnée en location a une personne physique qui ne
l'affecte pas à l'exercice de sa profession ou à une personne morale autre qu'une société, en
vue de la mettre à disposition de personnes physiques exclusivement à des fins d'habitation,
doit être noté.

 Tout comme au code 3109-92 mais au code 3110-91 est noté le loyer brut,

Pour les locations dans d’autres circonstances.

 Dans le Cadre IX,

Les codes 3- concernent l’habitation propre alors que les codes 1- concernent les habitations
autres que l’habitation propre.

 Pour les codes 1109-55 et 1110-54 (Cadre III) et 3109-92 et 3110-91,

On doit d’abord inscrire le revenu cadastral puis le loyer brut.

Cela est pourtant contradictoire en termes de présentation puisque les revenus forfaitaires
établis par l’administration (ici le revenu cadastral) doivent être déclaré, s’il y a impossibilité
pour le contribuable de déclarer un revenu (le RC est un non-loyer que le contribuable, le
propriétaire habitant dans cette maison ne sait facilement évaluer).

Ou, la déclaration se fait sur base d’un montant effectivement payé, qui sera effectivement
déclaré toute les fois où le locataire le déduit à titre de charge professionnelle (le loyer brut).

Mais, dans chaque cadre, les deux montants devront être indiqués.

L’administration a alors deux motifs expliquant cette double déclaration :

53
La première est que sera soumis à l’impôt le montant le plus élevé des deux ; alors qu’il est
presque sûr que le RC sera toujours supérieur, indexé depuis la dernière péréquation (1975).

Lorsque le revenu cadastral est taxé, il est indexé et majoré de 40% (rattrapant les 15 ans de
non-indexation ; et l’absence de péréquation, trop sensible politiquement et qui a mené à trop
de recours quant à l’estimation de la péréquation ; elle coûtait trop cher en moyens et en
litiges).

- Le RC peut excéder le loyer,

Mais cela reste rare.

- Si l’un des actionnaires principaux ou l’un des associés décide à titre individuel de
proposer un de ses bâtiments en location à l’entreprise dans laquelle il est actionnaire
ou associé, il encoure un risque si l’entreprise va mal.

Si tel est le cas, il va d’abord se demander comment payer le personnel, les fournisseurs, … et
va se subordonner lui-même, il va accorder à l’entreprise qu’elle paiera les loyers quand elle
le pourra.

S’il y a cessation totale des loyers, alors, seules les charges de la société seront déductibles,
pas les loyers car ils n’auront pas été payés.

L’administration va rappeler au contribuable qu’il choisit d’affecter son immeuble à la


société, à un usage autre qu’habitation personnelle. Il sera alors taxé sur le revenu cadastral
indexé et majoré.

 Le code 1105-59,

Lorsqu’une personne physique exerce son activité à titre personnel, elle peut déclarer le
revenu cadastral sous ce code si l’immeuble est dépensé à l’activité, utilisé pour la profession.

Le RC est exonéré mais pas le précompte.

Il n’y aura pas de transposition de cette méthode au code 1109-55. Si un associé soutient la
société en renonçant en tout ou en partie à un loyer, il sera taxé au minimum sur le revenu
cadastral.

Le loyer brut est le loyer qui est la contrepartie de la mise à disposition de l’immeuble.
Le loyer de l’immeuble est par principe tout ce que le locataire sera prêt à donner, au bailleur
(dans le sens du code civil) ; rien n’impose un loyer en numéraire, ce n’est pas qu’un montant,
ce n’est nulle part écrit dans la loi.

Cette contrepartie peut consister en nature, comme dans le cas d’un bail à cheptel ; on peut
imaginer que le locataire d’un troupeau paie en laine le bailleur.

Le bail à nourriture est également possible : le locataire paie via l’hébergement du bailleur et
accepte de lui apporter des soins (ce type de bail est très rare de nos jours).

54
Dans le cas d’un bail à ferme, d’exploitation ou d’élevage agricole, l’Article 19 de la loi dit
que le loyer de ce bail ne pourra constituer à plus de moitié de produits de l’exploitation ; le
bail doit être rémunéré au moins à moitié par du numéraire.
Et, si ce sont des produits d’exploitation ou denrées autre que de l’argent, il est fixé qu’ils ne
soient que des produits de la Région, des produits indigènes.

Comme on peut le voir, le bail n’est pas forcément constitué de numéraire, d’argent.

En effet, il est souvent possible que les loyers soient autre chose qu’une somme d’argent telle
que définie au sens juridique.
Cet argent est l’euro, la seule valeur monétaire utilisée et reconnue comme monnaie
d’échange en Belgique.

Or, il est possible de fixer un loyer dans une devise autre que l’euro. Les loyers sont ainsi
constitués en vue de se protéger de la spéculation, les devises utilisées étant souvent ancrées à
l’euro et relativement stables.

Ce loyer devra ensuite converti en euros, dans lequel seront intégrées toutes les charges
supportées par le locataire et incombant au propriétaire – dont le précompte immobilier.

 Tous les baux de bureaux et de surface commerciale sont soumis à un précompte


immobilier qui est à la charge du locataire mais dont les impôts incombent au
propriétaire, emphytéote, usufruitier ou superficiaire.

Supposons qu’un immeuble donné en location tombe sous les conditions d’application du
point A.5 des revenus immobiliers.

Si son loyer brut est de 10.000€, ce montant est inscrit au code 1110-54.
La question est ensuite de savoir comment va être taxé l’immeuble ; va-t-il être taxé comme
tel ?

Non, car si ce loyer n’était pas perçu, ce qui serait taxé est le RC – qui est lui net.
Le RC est estimé et réévalué chaque année, il est actualisé ; le loyer brut sera lui imputé de
40%.

 Les bailleurs d’un immeuble à usage professionnel ont droit à une déduction de
40% du montant du 1110-54 ; montant modifié par une formule correctrice
 Ces 40% ne peuvent excéder deux tiers du RC revalorisé.

Le rendement possible d’un rez-de-chaussée à Mons ou à Charleroi est très différent, le loyer
ne sera pas le même, ni son évolution dans le temps. Le coefficient de revalorisation du RC
est de 4,23 pour l’exercice fiscal 2015 (déclaration 2016) ; et ne concerne que les immeubles
donnés en location à usage commercial.
Le but est de réinstaurer une forme d’équité dans les revenus locatifs et l’évolution de
ceux-ci.

 Supposons un RC de 1.000€ inscrit au code 1109-55 et un loyer annuel brut de


10.000€.

55
Le montant maximum de déduction est de -4.000€ (40%*10.000€) sur le loyer déclaré.

2
Mais, la règle veut que ces 4.000 doivent être inférieurs à du revenu cadastral revalorisé.
3

()
Il est ici de1.000 ×
2
3
× 4,23=2.820 € ; dont le RC valorisé est de 4230€.

Or la règle est que Loyer brut annuel× 40 % ≤ ( 23 ) × RC rev .( RC × coefficient de rev .).
Et ici, on a que4.000> 2.820 donc, le plafond de déduction forfaitaire est dépassé.
On ne pourra alors déduire au maximum que plafond calculé sur le RC si le montant
calculé sur le loyer brut annuel est supérieur.
Ainsi, seuls 2.820 seront déduits et non pas 4.000.

Le montant à inscrire sous le code 1110-54 est donc de 10.000-2.820=7180€ ; il s’agit du
montant soumis à l’impôt.

Ce qui permet de rendre la situation plus équitable, seul le montant de 1110-54 changera,
fonction de l’emplacement, l’évolution des loyers, ….

Ainsi, un immeuble situé dans une friche commerciale ne verra pas son loyer évoluer
rapidement, la zone est défavorable, elle ne voit pas son loyer augmenter rapidement.
A l’inverse, les immeubles situés dans une zone favorable verront leurs loyers évoluer
rapidement.
La règle ramène une forme d’équité puisque le plafond de déduction est identique pour tout
bien dont le RC est égal, peu importe le loyer perçu.

Ainsi, les premiers auront une déduction plus importante en termes relatifs et les seconds une
déduction relative inférieure, compensant l’opposé en termes de loyers.

ii. Les revenus mobiliers

Etant donné l’insuccès de la globalisation des revenus, qui aurait dû conduire les
contribuables à déclarer tous leurs intérêts et dividendes, cette globalisation a été détricotée
depuis 1984.

En fait, l’Etat central/fédéral était le premier fraudeur du fait de son endettement. Afin
d’attirer les fonds, et les prêteurs, il proposait aux banques de prendre ferme et de lui
prêter.

Lorsqu’il a besoin de fonds, l’Etat peut soit faire une offre publique d’emprunt auprès des
contribuables, avec le risque qu’ils ne suivent pas ; soit il décidait de s’entendre avec un
consortium de banque – la relation Banques/Etat a toujours été très proche en Belgique – qui
lui prêtait et devait alors se débrouiller afin d’emprunter chez leurs déposants.

56
Les banques avaient moins de craintes et de risque de ne pas avoir les fonds ; les
contribuables évitaient par ce mécanisme d’être connus, imposés et fichés par l’Etat central,
en ne souscrivant pas à un emprunt de l’Etat.

 L’astuce a été pour les banques de ne pas céder les obligations d’Etat mais de lancer
une toute autre forme d’emprunt aux déposants afin qu’ils apportent leurs fonds,
émettre des bons de caisse au porteur permettant alors aux contribuables de recevoir
leurs coupons sur simple découpe de celui-ci.

La retenue du précompte mobilier était opérée à la source, alors que les non-résidents ne
subissaient pas cette retenue, devant déclarer dans leur résidence fiscale ces coupons, ce qu’ils
ne faisaient évidemment pas.

L’emprunt de l’Etat se faisait en deux étapes : la première auprès des banques, la seconde
des banques à leurs clients. Et ce mécanisme garantissait l’anonymat dans la perception des
coupons.

Pourtant, une loi de 1984 le précompte libératoire, précompte retenu à la source, pour lequel
le contribuable ne doit plus déclarer les revenus.

Par ailleurs, c’est à cette époque que diminue le précompte sur les intérêts à 10% pour les
personnes physiques mais est à 25 % sur les dividendes.

Alors que les dividendes ne sont versés qu’aléatoirement, les intérêts sont une dette
convenue, liquide et certaine.
Or, il reste plus aisé de les dividendes à un taux plus élevé.

Avant 1984, l’ISoc n’existait pas ; lorsqu’il a été mis en place, il était de 42%.

Donc, une entreprise dégageant un résultat avant impôt de 100€ ne pouvait donc distribuer
que 58€, 42€ partant en impôts.
Et, si ce montant était redistribué sous forme de dividendes, le précompte mobilier de 25% s’y
appliquait (un précompte, par définition, ne peut être libératoire).

Donc, ces 58€ étaient alors diminués d’un précompte de 14.50€.

Ainsi, les bénéficiaires des dividendes ne percevaient au final que 58-14.5, soit 43.50€.
Et l’impôt total s’élevait lui à 42+14.50, c’est-à-dire 56.50€.

Actuellement l’ISoc est de 33.99%, disons 34%.

Le montant à distribuer après impôts si le résultat est de 100€ est donc de 66€, diminués du
précompte de 25%.
Effectivement, il ne reste que 66-16.50 à distribuer, soit 49.50€, qui peuvent aller dans la
poche de l’actionnaire ou associé.

57
Cela signifie qu’actuellement, un associé ou actionnaire est taxé au taux marginal sur ces
dividendes, sauf s’il fait de l’optimisation fiscale et que le résultat avant impôt soit diminué
artificiellement et redistribué sans être imputé de l’ISoc.

 Le fait qu’il y ait une différence de taux entre dividendes et intérêts portait en lui un
double message de l’Etat.

D’une part, il était plus avantageux au contribuable de souscrire à des obligations d’Etat, pour
une même somme initiale de 100€, il n’aurait payé que 10€ de précompte mobilier, alors que
les associés et actionnaires payaient eux 56.50€.
Mais, a-t-il vraiment voulu favoriser les rentiers ?

En fait, l’associé ou actionnaire était invité à investir dans un capital à risque tandis que le
rentier, loin de ce risque, pouvait prêter à l’Etat en payant moins de précompte.
La recette permettant de concilier tout le monde a été que les associés ou actionnaires
puissent souscrire à des obligations de société plutôt qu’à des actions, leur permettant de
diminuer le précompte payé.

Alors, l’intangibilité du capital était assurée (fixité du capital social dans le sens où il ne
peut être distribué aucune somme aux associés par prélèvement sur le capital social puisque
ce dernier sert de garantie aux créanciers de la société), le montant total allant à la société.

Lorsque l’argent a été versé à la société, il travaille et génère des dividendes, taxés.

Afin de ne pas payer le précompte de 25%, l’associé va créer une société à capital social
minimum et assurer à la société les fonds nécessaires en lui prêtant, ne versant pas tout dans
son capital (donnant droit à des dividendes supérieurs taxés plus).
L’avantage pour lui est que, lorsque l’entreprise périclite, il peut se rembourser sans
réduction de capital, sous la forme d’un remboursement de prêt, tant que la société le permet.

Ainsi, il reçoit des intérêts à taux fixe dont le précompte à payer est inférieur et, la société tire
parti de cette situation puisqu’elle peut réduire sa base imposable et l’ISoc à payer.

D’une part, on réduit la base taxable de la société et de l’autre, l’associé paie un précompte
de 10%.

Mais, les prêts sont subordonnés (remboursés quand toutes les autres dettes ont été
remboursées) et le capital est intangible (pas d’imputation du capital social sous le minimum
légal), ce qui signifie qu’en cas de liquidation, le curateur pourra arguer que le capital social
de la société n’a pas été suffisamment financé.

Ce mécanisme permet à l’actionnaire de recevoir une rente en intérêts peu taxée qui
permettent à la société de diminuer sa base taxable à l’ISoc.

 Pourtant, alors que le législateur s’en est vite aperçu, il n’a pas corrigé son erreur.

58
Seulement d’une manière modeste, en plafonnant le montant de déduction maximum des
intérêts des prêts accordés par les associés à la société ; qui est un plafond maximum de
déduction pour la société et les actionnaires.

L’administration va comparer le capital social de la société aux prêts accordés, elle va


comparer le capital souscrit en début d’exercice avec le total des fonds propres de fin
d’exercice.

Lorsque le total des prêts accordés par les associés dépassent deux fois le capital social
de la société, les intérêts ne sont plus considérés comme tels mais comme des dividendes,
passant à un autre taux de précompte.

Les intérêts seront déductibles à un taux de 10% pour le prêteur mais tout ce qui se trouve
au-delà de la limite fiscale sera considéré comme des dividendes, taxés à 25% de précompte.
L’associé passe de prêteur à rentier.

En plus, ces dividendes ne sont pas des charges déductibles pour la société, alors que les
intérêts oui ; ils sont inclus dans le résultat de la société et sont taxés au taux complet (ISoc +
précompte).

Néanmoins, il n’y aura aucune limite aux prêts, seule la notion dividende/intérêt changera.

 Les professions libérales sont avantageuses tant que l’affaire tourne bien.

Si une personne exerçant une telle fonction décide de l’exercer à titre de société, il faut que
cela en vaille la peine car elle devra supporter plus de charges, elle encourt plus de risques,
….

Comment son fonds de commerce va passer de personne physique à personne morale ?


Par un apport en nature ou un quasi-apport.

Un quasi-apport est la vente par un associé ou actionnaire, peu après la création de la société.
Il vend un bien à la société, soumis à l’évaluation d’un réviseur.

L’avantage de ce processus est que si l’activité est fort rentable, dont le capital social est de
20.000€ et que le fonds de commerce est évalué à 250.000€, le fonds peut représenter une
forte opportunité de développement.

Mais, n’ayant pas les fonds nécessaires, l’entreprise va devoir solliciter un crédit au vendeur,
qui lui accordera mais lui permettra également de payer lorsqu’elle le pourra, moyennant
intérêts.

Le compte courant est censé absorber en intérêts une partie substantielle des bénéfices de la
société qui est rachetée.

Au regard du droit des obligations, le prêt est un contrat réel, portant sur une chose et dont la
chose sur laquelle porte le prêt est remise à l’acheteur.

59
Les intérêts payés seront déductibles à la condition qu’il y ait rémunération du prêt.
Il s’agit ici d’une illustration de ce qui a été expliqué précédemment.

 Une personne physique peut facilement s’expatrier mais pas les sociétés.

Il est aussi plus logique d’imposer les personnes physiques qui sont plus facilement taxables
et grégaires (car elles s’expatrient fiscalement moins facilement).
De plus, la transition des revenus bruts aux revenus nets est aisée, la base imposable étant
clairement identifiable.

Dans le cas des revenus mobiliers, le passage des revenus bruts aux revenus nets est
également facile puisque le brut est le net.

Pour cette seconde catégorie de revenus, rien ne peut être déduit à titre de frais, ce ne sont
pas des revenus professionnels, les revenus bruts avant précomptes sont ceux que le
contribuable percevra (après précompte).
Au sens fiscal, le revenu brut est le brut et le net moins précompte et port

Au sein des revenus mobiliers, les droits et frais d’entrées, de garde et de tenue de compte
dans une banque ne sont pas déductibles fiscalement.

De même, lorsqu’une SICAV est gérée par elle-même, elle n’a aucun frais mais aucun ne
serait déductible.

La déduction n’a pas lieu non plus lorsqu’il s’agit d’un particulier hébergeant des fonds, les
frais de gestion ne sont toujours pas déductibles qu’ils pèsent sur les revenus ou non.

 La seule dépense qui est déductible sont les intérêts et dividendes sur les impôts
retenus à l’étranger, qui ne sont pas taxables en Belgique (pas de double
imposition).

Actuellement, le pays pour lequel le taux de retenue sur les dividendes et intérêts est le plus
haut est la Suisse, où ils sont taxés à 35%. Là-bas, la société distribuant ses dividendes n’est
soumise qu’à un taux (Isoc) de 9,8%.

 Supposons qu’un contribuable résident fiscal belge reçoive un dividende provenant de


Suisse.

Que ce dividende est de 100€ ; il recevra donc 65€.


Il devra déclarer ce montant en Belgique hors impôt d’Etat ; le revenu mobilier à inscrire sous
le Code 1444-11 Cadre VII est de 65€.
Il s’agit de la seule dépense toujours déductible car il s’agit d’un revenu frappé par l’impôt
d’un autre Etat.

Mais, le contribuable doit encore débourser 25% sur ces 65€, c’est-à-dire 16.25€.
Ce qu’il recevra donc au final est de 48.75€ ; il aura déboursé au final 51.25€ en retenues de
dividendes.

60
 Ces montants sont à ne pas confondre avec les montants à inscrire au Cadre XIII,
les retenues imputables du prélèvement pour l’Etat de résidence.

Ces retenues visent notamment à la lutte contre le terrorisme, qui se distille même dans un
principe de fiscalité.

Depuis le 31 décembre 2013, les titres au porteur sont définitivement supprimés (depuis la Loi
du 15 Décembre 2005 qui en a amorcé la suppression), ayant comme incidence que les
porteurs d’actions et d’obligations doivent se faire connaître de l’administration fiscale ou
qu’ils sont connus d’elle.
Un moyen d’éluder cette divulgation est de déposer les titres sur un compte à découvert.
Il en reste néanmoins qu’il faut déclarer ces titres, les transformer en titres nominatifs.

Avant même que la Belgique ne vote la Loi du 15 décembre 2005, l’Europe s’est mêlée d’une
compétence à laquelle elle ne se mêle jamais, l’impôts des Etats, et principalement les impôts
directs.

Lors du vote du Traité de Lisbonne en 2003, une directive européenne s’est engouffrée dans
la brèche au nom des libertés fondamentales européennes, à savoir la liberté
d’établissement, de prestation de service, de circulation des capitaux, des personnes et
des biens, et au nom de principe de non-discrimination.

L’Europe est parvenue à ce que les intérêts soient difficilement non-déclarés, afin d’éviter
que les impôts ne soient pas perçus.

En effet, dans chaque Etat européen, il y avait une exonération de retenue à la source des
non-résidents, ce qui faisait que les contribuables possédant un compte à l’étranger ne
déclaraient pas leurs revenus mobiliers dans le pays de leur résidence fiscale ; c’était une sorte
de carrousel des contribuables et des capitaux, qui voyageaient d’Etats en Etats pour éviter
l’imposition.

L’UE a alors décidé de neutraliser la déperdition fiscale en proposant une alternative.

Elle a jugé que ce carrousel était une entrave à la libre circulation des capitaux, car il y avait
discrimination.
Un contribuable résident fiscal était moins bien traité sur le plan de l’exonération que les non-
résidents.

Ainsi, chacun peut aller placer son argent où il le souhaite dans le monde, mais au sein des
Etats Membres de l’Union Européenne, les Etats devront alors demander aux banques de
déclarer les revenus mobiliers ; sinon, il y aura une retenue à la source, au motif d’avance sur
un impôt éventuel au niveau national.

Pourtant, le contribuable avait toujours le choix, la possibilité ayant été laissée aux Etats de
pratiquer deux méthodes :

61
Soit une divulgation de l’information fiscale (intérêts payés) des banques à l’Administration,
l’Autorité du pays de la banque, auquel cas elle transmettra au pays de résidence fiscale du
contribuable les données nécessaires (12 pays sur 15 ont tout d’abord adopté ce principe).

Soit le contribuable décide de conserver le secret des intérêts, auquel cas, il y a une retenue à
la source du précompte, pour avance.

Les taux pratiqués sur cette divulgation ont été pendant 3 années de 15%, puis de 20% pour
enfin atteindre 35% de retenue au 1er Juillet 2011, alors que les intérêts font parfois l’objet
d’une retenue à la source par l’Etat transmettant l’information.

Au sein de la déclaration, le contribuable devait déclarer ces revenus sous le Code
1444-11.

Afin de ne pas se mêler d’une compétence nationale (pour respecter la subsidiarité et les
Traités), l’Union Européenne n’a pas prélevé l’impôt mais a instauré un mécanisme de
circulation des revenus.
Elle accorde un statut à ces capitaux et force le prélèvement pour l’Etat de résidence fiscale.

Ces pourcentages de retenues constituent un impôt retenu par la banque au profit de l’Etat
dans lequel le contribuable est résident ; le mécanisme harmonise et égalise les résidents et
non-résidents, ainsi que les impôts perçus par les Etats.

Lors du transfert des montants, soit l’impôt va anonymement à l’Etat (comme c’est le cas en
Autriche et en Suisse) ; l’Etat exécute alors une retenue à la source et transmet ces montants
dans le pays de domicile fiscal, l’impôt retenu diminué d’une commission pour prélèvement
(de 25%).
Il n’y a aucune divulgation de l’identité du contribuable, même si elle est connue depuis
une directive de 1991 relative à la divulgation des titulaires de compte, afin de lutter contre le
blanchiment d’argent et le terrorisme.

Lorsque le taux était de 20%, ce qui partait dans un autre Etat représentait donc 15%, le
pays prélevant conservant 5%.

La Suisse pratique également l’anonymat, alors qu’elle n’est pas membre de l’Union
Européenne.
En pratique, elle a adhéré à la directive en échange que les entreprises suisses soient incluses
dans celle-ci.

 Actuellement, ce sont donc 35% qui sont perçus, d’impôts qui n’en sont pas.

Si le contribuable a gardé l’anonymat, il peut déclarer lui-même les montants perçus


sous le Code 1444-11 et le montant retenu sous le Cadre XIII.
En fait, l’intérêt de déclarer est qu’il peut récupérer la différence, le pays qui rembourse n’a
en fait perçu que trois quart du montant réel, et doit encore débourser la différence entre ce
qui est retenu dans le pays et ce qui a été effectivement retenu.

62
 L‘idée était de conférer un intérêt au contribuable de déclarer les montants d’impôts
provenant de capitaux dans les pays en accord avec l’UE.

Compte tenu des différents régimes appliqués aux revenus mobiliers, le revenu mobilier le
plus avantageux d’un point de vue fiscal est le revenu tiré des droits d’exploitation d’une
œuvre de l’esprit, hybride entre le revenu professionnel et le revenu mobilier.

Pour information, ils sont considérés comme des revenus professionnels en Irlande et n’y sont
pas taxé.
Les revenus d’auteurs et compositeurs permettent de ne pas devoir payer d’impôt sur ces
revenus.

En Belgique, les revenus résultant de la cession ou de la concession de droits d’auteur, de


licences légales ou obligatoires sont considérés comme des revenus mobiliers, bien que les
bénéficiaires de ces revenus vivent du produit de leur œuvre.

Ils sont soumis à un précompte mobilier, qu’ils présentent ou non un caractère


professionnel.

Lorsqu’ils revêtent un caractère professionnel, ils sont imposés selon une distinction de
plafond ou tranche.
Ils sont imposés au titre de revenus mobiliers pour la première tranche de 57.080€.
La partie excédant cette tranche est imposable comme des revenus professionnels.

Auparavant, ils se répartissaient entre les catégories de revenus professionnels et les revenus
divers.

La loi fixe une base théorique de 35.000€ pour ces revenus, considérés comme des revenus
mobiliers et taxés à 15%, desquels (les montants bruts) peuvent être déduites des charges
professionnelles.

Actuellement, le précompte mobilier est fixé à 25% ; pourtant ce taux comporte plusieurs
exceptions :

- Les obligations d’Etat émises en décembre 2011,

Ce sont des dettes souveraines émises par les Etats européens, dont la Belgique et soumises à
un taux de précompte garanti de 15%.

Les souscripteurs de ces obligations le faisaient par opportunité quant à la rentabilité des
obligations et du fait du précompte réduit.

Le précompte n’est pas augmenté sur ces obligations ; même s’il y a annalité de l’impôt.
L’annalité de l’impôt est la révision des règles fiscales année après année.

Ce précompte n’a pas augmenté par soucis de crédibilité de la Belgique sur les marchés
mondiaux ; en tant qu’emprunteur, elle doit se tenir au respect des conditions annoncées dans
son prospectus de lancement sur les marchés (mondiaux) des obligations.

63
- Les certificats immobiliers,

Ce sont des pierres-papier, des immeubles de grande envergure – centres commerciaux,


bâtiments à usage de bureau professionnels, … - gérés par une collectivité de porteurs sur les
créances de loyer.

 Un certificat immobilier est un titre de créance vis-à-vis de la société émettrice propriétaire


d’un bien immobilier – en vue de financer ou refinancer un bien immobilier - qui donne au
détenteur du certificat le droit de percevoir le (une partie du) loyer et le (une partie du) prix de
vente d’un bien (projet) immobilier mais ne lui donnant pas droit à devenir copropriétaire du
bien immobilier.

La société peut être gérée au profit d’un grand nombre de porteurs de certificats qui auront
tire de créance sur la fraction des loyers.

Les dividendes sont versés car les loyers sont partagés entre porteurs, déductions faite des
frais.

Leurs dividendes sont taxés du précompte mobilier à 25% mais leurs intérêts à 15%.

- Les Sociétés Immobilières Réglementées.

Ce sont des sous variantes des entreprises émettrices des certificats immobiliers.
La différence majeure est qu’elles ont l’obligation de distribuer 80% des plus-values et loyers.

Elles ne sont pas soumises à l’ISoc si au moins 80% de leur produit net est redistribué sous
forme de dividende.
De plus, elles bénéficient d’un taux de précompte mobilier réduit sur les dividendes lorsqu’au
moins 80% des biens immobiliers est investi directement dans des biens immeubles affectés
ou destinés exclusivement à l’habitation.

Mais, ce précompte de 15% passera à 27% pour les SIR.


Afin d’éluder cette augmentation, elles vont verser un acompte des dividendes versés en 2016,
basé sur une estimation du budget de 2016.

- D’autres fausses exceptions,

Qui sont maintenues à un précompte mobilier de 15% sur les dividendes.

En 2013 et 2014, le précompte mobilier a d’ailleurs été réduit à 10% sur les dividendes
réinvestis aussitôt en augmentation de capital, à la constitution de la réserve de liquidation.
S’ils ne l’étaient pas, le précompte de 15% supplémentaire devait être versé.

La réserve d’investissement peut maintenir à un compte immobilisé et intangible du passif,


une réserve de liquidation.
Il s’agit d’une provision de réserve en cas de liquidation, imputée des dividendes.

64
Les PME ont la faculté d’affecter tout ou partie de leur bénéfice comptable après impôt à la
constitution d’une réserve de liquidation, porté et maintenue de manière ininterrompue sur
un ou plusieurs comptes distincts du passif.

Aucun précompte mobilier ne sera dû sur la quotité de cette réserve qui est conservée jusqu’à
la liquidation de la société.

En cas de distribution de dividendes par prélèvement sur cette réserve, avant que la société ne
soit en liquidation, ces dividendes sont soumis au précompte mobilier réduit de 15% si la
distribution a lieu durant les cinq premières années.
Et de 5% si elle a lieu ultérieurement.

iii. Les revenus divers

Auparavant, la distinction entre revenus divers et professionnels pour les droit d’auteurs était
difficile, dépendant du temps consacré à la création, la production.

Ils sont divers, particuliers s’il s’agit d’une œuvre one shot – comme une bibliographie – mais
souvent, les auteurs ne produisent pas qu’un one shot.

Actuellement, les droits d’auteurs ne sont plus considérés comme des revenus divers.
Ils sont soit taxés comme des revenus mobiliers (25%) s’ils sont inférieurs à 57.080€, soit
comme des revenus professionnels, taux d’office au progressif à partir de 0€ - pour
l’ensemble des montants et pas simplement la tranche excédentaire à 57.080€ ; les revenus
sont taxés à l’ensemble des tranches d’imposition et ce compris la tranche exonérée.

La raison est qu’un auteur sous contrat par lequel il s’engage à publier des nouvelles,
publiable dans un journal tirera des revenus du pourcentage attribué sur la vente de chaque
exemplaire. C’est un revenu mobilier, une répartition entre le distributeur et les auteurs,
éditeurs.

En effet, les droits d’auteur sont un pourcentage fixe de revenu, provenant d’un travail.

Ils sont d’abord mobiliers afin de leur appliquer le précompte professionnel et de conserver en
Belgique les auteurs vivant de leurs œuvres, et éviter que ceux-ci ne s’exilent – en France par
exemple ou le précompte professionnel est réparti sur plusieurs années et pour lequel un effet
de lissage sur trois ans des revenus professionnels permet de raboter la tranche la plus élevée.

Le fait de considérer ces revenus comme mobiliers est plus avantageux pour les auteurs,
l’édition et les producteurs qui restent dans le pays.

Les divers sont les revenus qui ne sont pas des ressources renouvelées périodiquement.

Ils ne sont pas taxés au taux marginal comme les revenus professionnels (la Loi du 20
novembre 1962 introduit la notion de revenu divers).
Afin de conserver leur nature de revenus divers, ils ne devraient pas réapparaître chaque
année.

65
Ces revenus sont à indiquer dans la Partie 2 du document préparatoire, Cadre XVI.

Il s’agit par exemple d’un prix accordé à un artiste, d’un prix gagné à un concours, de plus-
value spéculatives sur immeubles, des plus-values liées notamment à la spéculation, ….

Dans ce cadre, l’administration a laissé une place aux plus-values des boursicoteurs, qui
renouvellent leur plus-values et dont la gestion passe outre la gestion normale d’un
patrimoine privé.

Lorsque la gestion normale est dépassée, les plus-values générées sont inscrites dans le Cadre
XVI, sous le code 1169-92.
Ce sont alors des revenus divers qui sont taxés à 33%.

Pourtant, les revenus divers sont de trois sortes et subissent une imposition différente :

- Les revenus globalisés et taxés au taux progressif,

Ce sont exclusivement pensions alimentaires, les seuls revenus divers qui sont globalisés.

- Les prix, subsides et les plus-values sur terrains bâtis et non-bâtis,

Ces dernières sont sous le coup d’un critère juridique est précis : lorsque la plus-value sur
terrain non-bâti a été réalisée (à l’acte notarié de vente) dans les 5 années suivant l’acte
notarié d’achat, elle est taxée à 33%, lorsqu’elle est réalisée dans les 8 ans, elle l’est à 16,5%.

- Les spéculations quelconques à l’exception des actes de gestion normale du


patrimoine privé.

Le problème provient ici de la définition à donner à la gestion normale du patrimoine, la


norme n’étant pas expliquée.
L’article 90 § 1 peut contraindre le contribuable plutôt que de trouver une assiette
d’imposition.

Or, étant donné la difficulté de trouver une règle commune à appliquer, les plus-values sur
actions et obligations sont exonérées.

Si le contribuable n’arrive pas à expliquer les revenus divers et la gestion « normale »,
l’administration va alors attaquer le contribuable pour le taxer de spéculation, outrepassant la
gestion normale.

La difficulté provient donc de la séparation entre la spéculation, qui suppose une prise de
risque, mais pas aussi régulière que celle du professionnel, et la gestion normale.

iv. Les revenus professionnels.

Ainsi que dit précédemment, les revenus tirés des droits d’auteur s’inscrivent dans un
mécanisme hybride entre les revenus mobiliers et les revenus professionnels.

66
L’œuvre en tant que telle provient d’un travail. L’auteur peut ainsi déduire de ses revenus des
frais professionnels.
Les auteurs sont invités à mentionner ces revenus dans le Cadre VII, Code 1117-47 pour
les revenus bruts, le code 1118-46 pour les frais réels ou forfaitaires et 1119-45 pour le
précompte mobilier.

Ce précompte retenu par l’éditeur qui verse une fois par an les droits d’auteurs (dans une
caisse appelée abusivement de caisse de précompte professionnel).

Les frais réels sont limités par un plafond maximal car les forfaits accordés sont généreux.
Si la déduction des frais réels n’est pas revendiquée, le montant imposable s’obtient après
application d’un montant de charges forfaitaires :

- De 50% sur la première tranche de 15.220€ ;


- De 25% sur la tranche comprise entre 15.220 et 30.440€ ;
- De 0% au-delà.

Tous les revenus de droits d’auteurs doivent être renseignés dans la formule de déclaration à
l’IPP, même s’ils ont été soumis à une retenue de précompte mobilier.

Ce plafond est fixé par la loi et n’est qu’un montant indexé chaque année.

Les revenus professionnels sont ceux que le contribuable recherche comme tel, à
l’obtention desquels les efforts tendent.

A l’opposé, de ces revenus et des impôts des personnes physiques, les impôts des sociétés ne
correspondent à aucune nécessité économique.
Une entité dotée de personnalité morale est par nature volatile, elle peut s’établir où les
taux ISoc sont bas : alors que les contribuables soumis à l’IPP peuvent difficilement s’établir
ailleurs fiscalement, les revenus professionnels ancrant les attaches du contribuable, le travail
étant un lien à un pays, une résidence fiscale.

De façon générale, aux yeux du législateur, les revenus professionnels ont l’avantage de
domicilier le contribuable.

Les revenus professionnels reprennent notamment les revenus professionnels des secteurs
privés et public pour lesquels le travail est effectué avec lien de subordination – dans le
Code civil, on parle de louage d’ouvrage.

Mais, le louage d’ouvrage est peut-être accompli avec ou sans lien de subordination.

S’il y a un lien de subordination, on parle alors de contrat de travail.


S’il n’y en a pas, on parle de contrat d’entreprise, au sens large du mot – d’un contrat
de louage d’industrie, d’un contrat d’entreprise sur base indépendante.

Au niveau européen – des directives – la notion de contrat de service l’a emporté alors que
dans le Code civil pas.

67
Du fait des impôts directs ; il y a chevauchement entre la notion de contrat de service et de
louage de service, si cette première notion était appliquée en Belgique comme telle.

Au regard du droit social, le contrat de travail avec lien de subordination dans lequel il y a un
pouvoir de direction, de surveillance ou de contrôle, mais qui restent infiniment variables
selon les contextes.

En effet, il y aura toujours contrôle, alors que la surveillance est inversement proportionnelle
à la confiance ; la direction varie fortement d’une personne à l’autre.

Le lien de subordination caractérise les revenus mis dans la première partie du document
préparatoire : le travailleur ne génère pas en principe son propre bénéfice, il n’administre pas
une affaire qu’il a fondée lui-même ; dans les règlementations internationales, on parle de
prestation dépendante, l’initiative provient de l’employeur et pas de l’employé.

Les prestations indépendantes sont reprises dans la seconde partie du document préparatoire.

Une distinction peut également être faite entre les travailleurs du secteur privé et du secteur
public.

Au Grand-Duché de Luxembourg, on parlera d’employé privé alors qu’en Belgique, on


parlera d’employé du secteur privé.

Dans la Partie 1, ne sont pas visés les employés du secteur public car les désignations du
public ne sont pas négociables, ce sont des statuts qui sont fixes et pas négociables – la
fonction publique est caractérisée par des statuts.
En principe, le personnel des services publics est statutaire, l’Etat décide de
l’affectation ; statuts que tout le monde peut connaître.

Le Code 1290-68, Cadre IV est une case à cocher, qui permet au contrôleur fiscal de ne pas
trop s’attarder sur certaines déclarations.
Il sert surtout aux contribuables sous régime statutaire et qui ont une foule d’incompatibilité
dans l’exercice d’autres professions.

Les professions supplémentaires que peuvent exercer ces contribuables sont des professions
règlementées et proches du régime statutaire.

Lorsque les revenus proviennent de contrats des services publics ou d’entreprises publiques,
tous les montants sont à déclarer au Code 1250-11.

La rémunération des travailleurs salariés est en principe en numéraire, fixée par
l’employeur et inscrit sur la fiche 281.10, qui reprend le montant brut du salaire, le précompte
professionnel retenu, le pécule de vacance, les dépenses propres à l’employeur, ….

La forme la plus simple de rémunération reste le numéraire.


Mais, les salariés peuvent bénéfice d’autres rémunérations, ce sont les Avantages en Toute
Nature ou ATN.

68
 L’ATN le plus célèbre est la voiture de société en Belgique.

D’autres sont les téléphones portables, le PC portable, le logement, les chèques repas, les
cadeaux, bons, prêts à taux avantageux (pour les salariés du monde de la banque et s’ils
souscrivent à un emprunt dans leur banque), les frais de chauffage, d’électricité, …

Or, une question – théorique - se pose quant à ces ATN, comment les évaluer ?

En effet, le numéraire est inclus dans la déclaration (monnaie convertie ou non) et pour lequel
il y a systématiquement retenue du précompte professionnel.

Cependant, les ATN ne sont pas du numéraire, mais des avantages dont la valeur doit être
déterminée.
L’Arrêté Royal d’exécution du Code des Impôts sur les revenus, Article 18, détermine
chaque année une quantité de valeur à accorder à chaque avantage en nature autres qu’en
espèce.

Par exemple, si le gérant d’une société lui emprunte de l’argent mais ne paie pas d’intérêt, il
s’agit d’un avantage par rapport à une banque ; le taux d’intérêt à payer par celui-ci pour cet
avantage est fixé par la loi ; de même, s’il habite dans un logement de la société, l’A.R. définit
le revenu cadastral à payer, qui est multiplié par 3,8. (depuis la législature Di Rupo).

Cette dernière mesure frappait et frappe sur une durée indéfinie nombre d’investisseurs
occupant une construction résidentielle qui voulaient contourner la règle.

La mesure n’a pas été atténuée, l’idée est qu’aucun immeuble ne peut être résidentiel en
société sauf donné à des tiers, le mode d’évaluation étant décourageant.

La voiture de société est quant à elle très avantageuse afin d’atténuer l’impact du taux
marginal à l’IPP ; pour information, le véhicule correspondrait à l’évolution en grade dans la
société.

 Jusqu’en 2011, les voitures de société étaient particulièrement peu taxées, le montant
variait selon la distance entre le domicile et le lieu de travail.

Le montant était arrimé aux revenus de l’employé, sans commune mesure avec la réalité ; cela
revenait finalement à accorder un revenu supplémentaire très peu taxé et diminuant la base
taxable par le haut.

L’avantage majeur est que si un chauffeur-livreur possède une camionnette accordée comme
ATN, l’avantage ne commence qu’au moment où il l’utilise pour un trajet privé, dans un but
non-professionnel pour l’employeur, et ne permettant pas la déduction de la dépense par
l’employeur.

Qu’en est-il lors du trajet domicile-lieu de travail ? Sont-ils des trajets à des fins
professionnelles ?

69
En fait, il faut définir clairement le trajet professionnel, ce trajet n’est pas une dépense
professionnelle de l’employeur.
C’est pourquoi la mise à disposition d’un véhicule par l’employeur est un avantage, le temps
de trajet est professionnel pour l’employé (car il le fait avec un autre véhicule que le sien)
mais une dépense privée, ce qui est un avantage du point de vue de l’employeur, pour lequel
ce n’est pas considéré comme un trajet professionnel.

Il s’agit d’un double avantage, d’une part, pour le personnel qui reçoit un ATN, et d’autre part
pour l’employeur qui peut le déduire à l’ISoc.

 En 2011, pourtant, le législateur décide de prendre en compte les émissions de


CO2/km lors de l’évaluation de l’avantage pour le personnel et la déduction à l’ISoc ;
mais ces émissions étaient et sont très variables.

La conséquence a été que certains véhicules ont été rayés de la carte, car intenables en ATN,
surtout dans les PME, dans lesquelles certains patrons ont accordé des voitures de grosse
cylindrée et dont les émissions étaient très importantes.

La masse globale des voitures en ATN a diminué, compte tenu de la rotation des flottilles de
véhicules.
L’offre des véhicules a bradé le prix et a mis en avant les véhicules basse consommation ;
ce qui était un coût marginal important est devenu un avantage au renouvellement des
flottilles de véhicules.

La méthode d’évaluation est complexe mais, en termes d’impacts, est moins ruineuse que
l’impact des immeubles professionnels accordés à des professionnels.

 Le code 2247 est utilisé pour des raisons budgétaires, pour les statutaires.

La rémunération est ici identifiée à un mois précis de l’année de par des raisons budgétaires et
historiques.
Les principaux touché par ce code sont les statutaires de la Communauté Française.

A un certain moment, le paiement anticipatif des professeurs était possible ; mais la situation
s’est inversée à un point tel qu’ils ont été payés à terme.
Le paiement à termes crée un fossé temporel dans le salaire, ils ont en effet 60 jours de délai
entre deux salaires.

La situation s’est encore aggravée lorsqu’ils ont été payés en chèque-repas, du fait du déficit
de la Communauté Française. Ce paiement était illégal car aucunement numéraire.

En désespoir de cause, il y a report du paiement du 31 décembre au 2 janvier.

C’est un avantage pour l’employeur – la Communauté – puisqu’il y a un décalage d’un


douzième des dépenses vers l’exerce budgétaire suivant ; mais il s’agit d’un cercle vicieux
car, le système doit être réitéré afin d’être soutenable.

70
Il est donc avantageux pour les pouvoir publics et ne crée aucun mouvement de protestation
car il y a ici un avantage fiscal : Le gagnant est ici l’Entité Fédérée – l’idée a été lancée par la
Communauté française, ne disposant pas d’une autonomie fiscale.

Le perdant est le Fédéral : si le douzième mois versé dans l’année, il est frappé par le taux
marginal à l’IPP mais s’il est versé l’année fiscale suivante, il est considéré comme un arriéré
de rémunération, taxé au taux moyen applicable à l’année complète précédente (et est par
conséquent inférieur au taux marginal).
Une telle décision crée actuellement un conflit de superposition fiscale.

Une autre forme d’ATN a été introduite par une CCT, ce sont des avantages non récurrents
liés aux résultats, ou comment motiver les membres du personnel à travailler plus ou mieux.
Ils s’inscrivent sous les Codes 1242-19, 1243-18 et 1244-17 du Cadre IV.

La notion de résultat n’est pas nécessairement liée uniquement au bénéfice imposable, les
négociateurs de la CCT ont notamment tenu compte de la comptabilité créative et du fait
qu’elle pouvait mener à sous- ou sur- estimer le résultat.

Ainsi, le résultat dont il est question est tant lié à une fonction, au service du personnel, à
l’absence de plaintes en matière de qualité, … c’est donc un résultat défini dans un sens très
large.

A l’origine, l’ATN était de 2000€ nets d’impôts pour le travailleur et était uniquement soumis
aux cotisations sociales patronales de 33% - elles sont encore appliquées, dont le montant est
indexé et exonéré d’impôt.

Ce complément de rémunération est octroyé à tous les travailleurs ou à un groupe de


travailleurs de l’entreprise, dont l’obtention est liée aux résultats de l’entreprise et plus
précisément à des objectifs préalablement définis, financiers ou non mais objectivement
vérifiables.

D’une part, l’exonération fiscale est octroyée à concurrence de maximum 2.722€ par
travailleur.

D’autre part, il y a exonération des cotisations sociales ordinaires mais, pour les
avantages payés ou attribués à partir du 1er janvier 2013, une cotisation de solidarité de
13,07% à charge du travailleur est due sur les avantages effectivement octroyés, et cela
jusqu’au plafond social annuel (3.131 euros brut).

De plus, la partie du bonus qui excède le plafond est assimilée à du salaire, et donc
soumise aux cotisations de sécurité sociale ordinaires et aux impôts.

Néanmoins, ces avantages n’ont pas de coût fiscal, ils sont attractifs pour le travailleur.

Le fait de prendre en considération le résultat dans un sens très large amène que les PME
puissent être lésées ; les résultats d’innovation, de qualité, de ponctualité, … génèrent
l’obligation de publier le tableau de bord de l’entreprise et le risque, si cela va mal, qu’il y ait
ébranlement de la confiance des meilleurs employés en cas de problèmes.

71
Les motivations sont ici matérielles et fiscales.

Une autre forme d’ATN est d’attribuer des actions rachetées de la société aux membres du
personnel, accroissant la valeur du capital ou encore, distribuer une partie du bénéfice de la
société.

Cette dernière méthode est coûteuse pour l’employeur mais bénéfique pour les employés ; une
fraction du bénéfice taxé à l’ISoc est reversée aux employés comme un dividende.
Les membres du personnel ne sont ni actionnaires, ni associés, ils seront soumis aux
cotisations sociales du personnel et au précompte mobilier de 25%, qui a déjà subi l’ISoc. Ce
n’est pas une dépense professionnelle pour l’employeur.

 Le Cadre IV reprend les revenus professionnels et les revenus de remplacement,


venant expressément en vertu du système de sécurité sociale à la place d’un
revenu professionnel (indemnité maladie-invalidité, chômage, pension – on parle
dans le service public de traitement différé, …).

La seule chose qui manque au revenu de remplacement afin d’être considéré comme un
revenu professionnel est que l’activité professionnelle n‘est pas exercée (il n’y a donc
formellement aucune dépense professionnelle admise).
Or,  chaque catégorie de ces revenus subit une forme d’abattement – comme la pension - a
une forme d’abattement, pour la pension par exemple, ou encore pour la prépension, qualifiée
d’allocation de chômage avec complément d’entreprise.

 La Partie 2 du document préparatoire concerne notamment les indépendants.

Les revenus des indépendants sont de trois types :

- Les rémunérations des dirigeants d’entreprise.


- Les bénéfices d'entreprises industrielles, commerciales ou agricoles.
- Les profits des professions libérales, charges, offices ou autres occupations lucratives.

Il est important de comprendre qu’entre les premiers revenus (page 17 du la Partie 2) et les
seconds revenus (page 18), le terme entreprise, et l’utilisation d’une part du singulier et
d’autre part, du pluriel a toute son importance ; l’un n’a pas le même sens que l’autre.

Un dirigeant d’entreprise est un mandataire d’une personne morale soumise à l’ISoc.

Ce sont notamment les administrateurs de société mais pas que, car ce sont tous les
mandataires des sociétés dotées d’une personnalité morale, donc pas les sociétés de droit
commun, ni les sociétés internes, ni agricoles, … qui n’ont pas de personnalité morale.

Ce sont des sociétés soumises à l’ISoc, mais d’autres n’y sont pas soumises, dont les sociétés
à finalité sociale mais les ASBL et intercommunales y sont soumises.

Le Cadre XVII permet aux dirigeants d’entreprise d’y déclarer leurs rémunérations.

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Afin d’éclaircir la notion de dirigeant, il est intéressant de se demander quelle est la différence
entre les liens entre société et administrateur d’une part, et employeur et personnel d’autre
part.

Pour chacun des liens, il y a obligation de publication des fiches de rémunération.

L’une des raisons pour laquelle il existe une distinction est historique et tient à l’ancienne
manière de taxer ces gérants et administrateurs.

Pragmatiquement, le bénéfice permettant de réduire de manière importante les impôts est qu’il
existe une importante exonération et d’importants avantages lorsque l’un des membres du
personnel devient administrateurs ou dirigeant.
Le but est de pouvoir augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs – via l’augmentation
d’un avantage inconditionnel, les dépenses professionnelles évaluées forfaitairement.

 Il y a donc une gradation entre les Cadres IV, XVII, XVIII et XIX.

Dans le premier, la question est de savoir si les membres du personnel ont-ils des dépenses
professionnelles personnelles ou non ? Par exemple, des dépenses de déplacement entre le
domicile et le lieu de travail (indemnité de remboursement par l’employeur du trajet), dont le
travailleur ne bénéficie pas toujours. Ce sont des dépenses professionnelles variables.

L’avantage concerne ici les bénéficiaires de rémunération.

Le Code 1258-03, les autres frais professionnels, n’est à remplir que lorsque le
contribuable décide de ne pas choisir le forfait légal, une estimation, arrêtée par la loi, de
ce que cela coute comme tel de travailler.

Jusqu’à la fin des années 1980 en effet, beaucoup de salariés joignaient une liste de frais,
refusant l’application du forfait légal. Ce qui amena que de plus en plus de frais
professionnels auraient dû être déduits ; dont les véhicules, achetés en quelque sorte au
compte de l’Etat.
L’administration a été submergée de demande de l’application des frais réels pour les
employés – en documentation, véhicules, carburants, ….

Or, le législateur a tenté d’accorder d’office des montants sans aucune preuve à fournir pour
les forfaits afin de lutter contre la multiplication des déductions réelles.

L’idée sous-jacente à ces déductions de frais professionnels est que, sortir de chez soi pour
travailler coute quelque chose ; il s’agit de frais à la frontière entre le professionnel et le privé,
une sorte de dépense liée à l’acquisition et à la conservation d’un emploi et qui serait réduite
sans cela.

Pour en revenir aux montants déductibles forfaitairement, ils restaient plausibles et étaient liés
à l’amélioration de ces montants du fait de la réalité économique.
Cependant, ils sont devenus insuffisants lorsque les contribuables ont tenté d’opter pour les
frais réels, et ainsi déduire plus – comme par exemple, en tentant de déduire une voiture qui
impute par le haut les recettes de l’IPP., rabote les impôts.

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Dans le cas des voitures, le législateur a dû intervenir deux fois :

La première en rendant la déduction en frais réels des voitures limitée à ¾ ; une partie est non
déductible.
En 1992, la déduction forfaitaire des frais de voiture est globalisée pour les frais liés aux
déplacement entre le domicile et le lieu de travail ; ils sont de 0,15€/km au maximum.

A ce stade, il est difficile de dépasser le forfait, ce qui a permis de relativement limiter la


déclaration en frais réels.

Alors, pourquoi toujours déclarer en frais réels les frais de déplacement et les autres frais ?

Un premier cas est celui d’un professeur d’université travaillant au sein d’un laboratoire.

Dans le feu de sa recherche, au lieu de passer par les formalités de remboursement de dépense
de l’Université (il a besoin de matériel en urgence), a décidé d’acheter sans remplir de
formulaires adéquats verra que l’administration va peiner à accepter qu’il y ait déduction de
ces dépenses en frais réels, ces dépenses « à la hâte » sont difficilement prises en compte.

Un autre cas est celui d’un professeur d’histoire qui achetait un tas de livre, et qui n’a jamais
pris de vacances mais prétextait à l’administration de ses vacances avaient pour but la
recherche locale et l’approfondissement de ses cours.
Il a donc essayé de déduire ses vacances comme frais réels à titre de frais liés au cours.

 Pourtant, ces deux cas posent une question ; est-il concevable qu’un employeur ne
prenne pas en charge les frais faits par ses travailleurs au titre de l’activité, quand bien
même avec beaucoup de zèle ?

Par exemple au sein du conseil d’administration, un délégué à la gestion journalière est


nommé par AU sein du CA, il y a un délégué à la gestion journalière est nommé par
l’assemblée des administrateurs.

Le contrat de mandat permet d’accomplir des actes juridiques pour lequel la
responsabilité juridique est engagée.

Lorsque l’employé est devenu un dirigeant d’entreprise, la loi considère qu’il y aura beaucoup
moins de dépenses professionnelles.
Il est difficile d’imaginer que le dirigeant ne fasse mieux que l’employé en supportant tous ces
frais : il y a néanmoins déductibilité de la prise en charge d’une perte, par exemple, par les
actionnaires ou dirigeants qui renflouent l’élément à refinance afin de relancer l’activité car
elle génère la rémunération au final du dirigeant. Il y a pourtant ici une possibilité de
déduction professionnelle.

Comparativement avec les employés sous lien de subordination, le forfait des dirigeants est
inférieur que celui des dépenses forfaitaires des premiers.

 Le Code 1400-55 vise les véritables indépendants.

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En effet, le dirigeant exerce le lien de subordination, il est presque toujours indépendant ;
mais ici ne sont pris en compte purement et simplement que les indépendants.

 Le Code 1411-44 vise les gérants ou indépendants qui ont été promu.

A cet effet, c’est l’assemblée générale qui le nomme, via une promotion, mais qui peut ne pas
le dédouaner de la sécurité du contrat d’emploi. Ainsi, il est parfois, proposé au nouveau
dirigeant s’il préfère rester sous lien de subordination ou alors devenir indépendant.

De même, au vu de ce que coûte un contrat d’emploi en termes de cotisations sociales,


l’entreprise peut se demander si au final, l’économie de cotisation sociale patronale ne
pourrait pas être équitablement partagée en économie et en émolument au bénéfice de
l’administrateur ; ce qui coûtera moins cher à l’entreprise.

Le fait que le nouveau gérant choisisse de rester ou non employé, est à inscrire dans le
Cadre IV.
Mais, puisqu’il reçoit un supplément de rémunération vu sa promotion, il devrait être déclaré
dans le Cadre XVII.

Or, le législateur ne n’a pas voulu scinder la rémunération de l’employé/dirigeant en 2, le


salaire dans le Cadre IV et les émoluments dans le Cadre XVII.
S’il l’avait admis, le contribuable aurait bénéficié deux fois des forfaits professionnels, l’un
employé et l’autre, pour dépense, un abattement par le bas, déduction par le haut de tranches
imposables.

Cette méthode induit une attraction des revenus aux dirigeants, au lieu de rester sous le revenu
professionnel du Cadre IV. Le statut de dirigeant d’entreprise absorbe les fonctions et
l’ensemble des revenus perçus au sein de la même société.

 Le Cadre XVIII est celui qui est destiné aux entrepreneurs en tant que personne
physique,

Ici, on prend en compte le fait que les entreprises – au pluriel – sont celles dirigées par des
entrepreneurs en personne physique, ce sont des entreprises dites individuelles ; dont les
entrepreneurs sont des personnes physiques indépendantes.

Néanmoins, il existe une distinction avec le Cadre XIX, dans lequel sont visées les
professions libérales – qui ont le droit de s’établir du moment que les conditions légales sont
établies et remplies.

Pour l’essentiel, ce sont les professions indépendantes, sans lien de subordination (Cadre
XIX), y compris les mandats politiques alors qu’un parti politique est hautement hiérarchisé ;
le lien de subordination est fort alors que l’on considère les revenus indépendants et qu’ils
doivent juste rémunérer la prestation qui reflète les choix politiques et de l’électeur.

 Le Cadre XVIII reprend les exploitations (agricoles, commerciales, …), entre


autre, alors que le Cadre XIX concerne les professions pour lesquelles les profits
ne doivent normalement pas permettre de dégager une marge bénéficiaire.

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Ainsi, les sportifs pratiquant un sport individuel sont inscrits dans le cadre XIX ; ce sont
les sportifs individuels, les golfeurs professionnels, les pilotes indépendants, ….
Les sportifs pratiquant un sport collectif doivent inscrire leurs revenus au Cadre IV.

Or, certains sportifs en clubs inscrivent leurs revenus tirés des droits et produits dérivés aux
Cadres XVII et XVIII.
Ainsi, les revenus tirés des droits à l’image et dérivés des sportifs sont normalement inscrits
au Cadre XVIII mais, si le sportif les gère lui-même, sans l’intermédiaire du club, il sera
considéré comme dirigeant d’entreprise et ces montants sont à inscrire au Cadre XVII.

 Dans le Cadre XIX, sont inclues les professions pour lesquelles il n’y a pas but de
lucre comme tel ou pour lesquelles l’objectif principal n’est pas la génération de
profit.

Sont visés les artistes, hommes politiques, artistes et artisans ; qui ne sont pas censé
générer de marge, leur but principal est d’être rémunéré pour la prestation accomplie.

Les personnes ayant inscrit leurs revenus au Cadre XVIII peuvent travailler en ayant un
but de lucre – mais ce n’est pas toujours le cas ; elles peuvent tenter de maximiser leur
marge, qu’elles soient de commerçantes au sens du Code de commerce ou non. Ce qui est
déroutant est le manque d’uniformité dans les règles et la terminologie.

En effet, le Code de commerce distingue clairement le commerçant des pêcheurs, agriculteurs,


… alors qu’en fiscalité, seule la catégorie d’exploitant localise ces personnes de manière plus
générale (la notion de commerçant et en quelque sorte étendue).

Sous le Code 1600-49 sont inscrits les bénéfices bruts de l’exploitant.


Sous le Code 1650-96, ce sont les recettes qui doivent être inscrites/

La différence entre recettes et bénéfice brut d’exploitation tient au fait qu’au Code 1650-
96, les titulaires de profession libérale ne doivent déclarer que les recettes effectivement
perçues tandis qu’au Code 1600-49, les exploitants sont imposés sur base de leur
comptabilité.

Ainsi, les exploitants sont tenus de tenir une comptabilité probante, pour laquelle le bénéfice
brut d’exploitation s’entend comme solde d’un compte de résultat dans lequel l’ensemble des
charges et produits sont inclus.
Ils ont l’obligation de prouver la pertinence des comptes et des revenus aux yeux de
l’Administration fiscale.

La comptabilité est une taxation sur les soldes des comptes, y compris ceux de créance - qui
sont affectées d’une forme d’incertitude dans le recouvrement.
L’impôt est déjà dû sur la contribution de la créance au bénéfice brut d’exploitation ; il y a
donc une sorte de taxation sur un revenu virtuel ; ce qui n’existe pas pour les professions
libérales.

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Mais, à chaque clôture de compte, l’exploitant peut déclarer les créances douteuses ou
impayées, faire acte des pertes et provisions de créance douteuse ; ce sont des charges qui
ne sont pas soutenues par les professions libérales.

 La meilleure situation pour un exploitant est lorsqu’il se voit appliquer un forfait, dans
certains cas :

Par exemple, lorsqu’en été, un exploitant doit faire face à un afflux massifs de demandes – un
marchand de glace en plein été, un stand de rafraichissement ; ou encore une sandwicherie
près d’une université au long de l’année.
Afin de ne pas être débordé, il devra peut-être engager un nombre important de personnel ;
comme des saisonniers ou jobistes étudiants.

 Pour ces exploitants, il leur est possible de ne pas devoir délivrer de facture, du fait de
l’affluence massive ; il y a ici une génération intense de chiffre d’affaire sur un nombre très
important de très petites opérations qui ne sont pas destinées à un usage professionnel.

En effet, comment tenir une comptabilité exacte du point de vente ? L’un des moyens pourrait
être de totaliser la caisse en fin de journée, mais cela demande de s’en remettre à la fiabilité
du commerçant.

L’administration a alors proposé à ces exploitants un avantage dans leur comptabilité,


spécifiquement pour leur chiffre d’affaire, sur lequel on ne peut pas se baser uniquement sur
la fiabilité du commerçant.

Les PME n’ont pas l’obligation de publier le chiffre d’affaire.

Certains commerçants constitués en personne physique peuvent demander un régime dans


lequel l’administration ne demande pas de produire le chiffre d’affaire net mais qui est
remplacé par un coefficient multiplicateur des matières premières acquises par
l’exploitant afin de faire face à la demande.

Ce coefficient est établi en concertation entre l’Administration et les professionnels du secteur


en question, et est appliqué aux matières premières – qui sont probantes de la demande.
De ce chiffre d’affaire forfaitaire sont déduits les frais généraux (mais pas l’électricité, qui
n’entre pas dans la matière première), du CA forfaitaire obtenu.

La limite maximale de cette méthode de calcul est qu’il n’y ait pas perte obtenue par
application de cette méthode.

Cette méthode est très avantageuse pour les commerçants, qui ont souvent la plus grande
marge nette d’impôts.
En effet, tout ce qui est au-delà du forfait n’est pas taxé au taux marginal d’impôt ; il y a
exonération de l’excédent.

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