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Fiscalité – IPP

Chapitre 1 : L’impôt


1. Définitions

 Terminologie variable utilisée dans la législation : taxe, impôt, cotisation, contribution,...

 « Prélèvement pratiqué par voie d’autorité par l’Etat, les Régions les Communautés, les provinces ou les
communes sur les ressources des personnes qui y vivent ou y possèdent des intérêts pour être affectés
aux services d’utilité publique » (Cour de Cassation, 2003)

 « L’impôt constitue un prélèvement pratiqué par voie d’autorité par l’Etat. Il est inscrit à son budget et ne
constitue pas la contrepartie d’un service accompli par l’autorité au bénéfice du redevable considéré
isolément » (Cour constitutionnelle, 2004)

Elements-clés de l’impôt :

- Prélèvement :

 Versement pécuniaire, à de rares exceptions près


 Historiquement, cela n’a pas toujours été le cas (« être taillable et corvéable à merci »)

 Au Moyen-Âge, corvées = prestations obligatoires au bénéfice d’un seigneur = impôt de


l’époque. Il s’agissait de l’impôt en service auquel venait s’ajouter l’impôt pécunier (la taille)

 Cas particulier de la dation, propre en Belgique aux droits de succession (loi du 21/06/2001, AR du
26/08/2003)

- Par voie d’autorité :

 Prélèvement obligatoire réalisé par l’Etat, les Régions, les Communautés, les provinces, les communes
(Cassation, 2003), les agglomérations et les fédérations de communes (Art 170 § 4 Constitution) ainsi que
les polders et wateringues (Art 173 Constitution)
 polders et wateringues = terrains conquis sur la mer soumis à une taxation spéciale

 Règles de droit fiscal d’ordre public, pas de possibilité d’y déroger même si la loi peut s’interpréter de
plusieurs façons (ex : frais professionnels pour les formations à l’étranger)

- Prélèvement définitif :

 L’impôt n’est pas destiné à être remboursé plus tard par l’Etat
 Possibilité de remboursements partiels si le montant perçu excède le montant dû (précomptes,
versements anticipés)
 Dans le cas contraire, un montant supplémentaire sera versé par le contribuable

- Absence de contrepartie directe et individuelle :

 L’impôt n’est pas la contrepartie d’un service fourni par l’Etat au contribuable pris isolément
 Pas de proportionnalité entre l’impôt versé et les services publics dont le contribuable bénéficie
 L’impôt diffère de la redevance (cf. infra)
- Affecté aux services d’utilité publique :

 Financement de dépenses d’intérêt général


 Appréciation subjective, chaque parlementaire se fait son opinion

2. Impôt VS redevance

Redevance :

- «[…] essentiellement la rémunération que l'autorité réclame à certains redevables en contrepartie d'une
prestation spéciale qu'elle a effectuée à leur profit personnel ou d'un avantage direct et particulier qu'elle
leur a accordé » (Cassation, 1988)
- son montant « doit présenter un rapport raisonnable avec l’intérêt du service fourni » (Cassation, 2002)
- « Si l'Etat, en échange d'une prestation, exige une somme qui excède manifestement le prix ou la valeur
du service fourni, on admet qu'il ne s'agit plus d'une taxe (redevance) mais d'un véritable impôt » (Loeckx
et al. 1970)

=> la redevance implique une contrepartie, pas l’impôt

3. Bénéfice VS capacité contributive

Principe du bénéfice :

Taxation selon l’avantage dont bénéficie le contribuable (plus proche de la redevance que de l’impôt)

Principe de la capacité contributive :

- Taxation sur la base des ressources des contribuables (les riches paient plus que les pauvres)

- Equité horizontale (si l’on a les mêmes ressources €, on doit payer le même montant)

- Equité verticale (+ on a d’€, + on paie)

4. Types d’impôts

a) Selon la base imposable (montant sur lequel l’impôt est calculé)

- Impôt sur la fortune (porte sur le patrimoine, pas sur le revenu)

- Impôt sur le revenu (IPP)

- Impôt sur la dépense (TVA)

- Impôts personnels (intuitu personae) vs impôts réels (in re)

Personnels : tiennent comptent des capacités contributives du contribuable (voir notamment la


progressivité de l’IPP et l’utilité marginale décroissante)

 Um  : plus on gagne, moins on considère qu’on a besoin de l’argent supplémentaire et plus cet
argent supp est taxé

Réels : sans tenir compte du contribuable à qui on a affaire (ex : TVA)

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- Impôts spécifiques vs impôts ad valorem

Spécifiques : montant fixe par unité

Ad valorem : pourcentage de la valeur de l’objet

b) Selon le mode de calcul

- Impôts de quotité vs de répartition

De quotité : taux déterminés à l’avance, rendement incertain

De répartition : taux fixés en fonction du montant attendu

- Impôts fixes, proportionnels, progressifs, régressifs

Impôts fixes : montant invariable, rares actuellement

Impôts proportionnels : taux fixe

Impôts progressifs : taux augmentant avec la base imposable, globalement ou par tranches

Impôts dégressifs : taux diminuant avec la base imposable

- Impôts en principal, en additionnels, en soustractionnels

Impôt en principal : impôt de base

Additionnels : calculés à partir de l’impôt de base

Soustractionnels : calculés à partir de l’impôt de base

Rem : Nouvelle règle pour les additionnels lors de la dernière réforme de l’Etat (Impôt Etat réduit
et additionnels régionaux)

 Impôt Etat réduit = Impôt Etat – (facteur d’autonomie * impôt état)


Puis application d’additionnels régionaux

c) Impôts directs VS impôts indirects

- Distinction entre la définition du droit fiscal et celle de l’économie

Droit fiscal :

« La taxe qui a pour assiette, non des faits isolés ou passagers accomplis par le redevable, mais
une situation durable par sa nature est une taxe directe. » (Cassation, 1967)

« L'impôt indirect frappe, non une situation de nature durable où se trouve le contribuable par son
activité ou par son patrimoine, mais des actes, des opérations ou des faits passagers, isolés de
nature, fussent-ils répétés, dont le contribuable est l'auteur déclaré ou, à défaut de celui-ci,
l'auteur présumé. » (Cassation, 1994)

Economie : Impôt direct si non répercuté, sinon, impôt indirect

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5. Perception et calcul de l’impôt

Différentes façons :

- IPP : administration sur la base de la déclaration


- Précompte immobilier : administration sur la base du revenu cadastral
- TVA : assujetti
- Versements anticipés : indépendants et professions libérales (on estime nous-mêmes combien on doit
verser à chaque période)
- Précomptes : retenue à la source, parfois libératoires (=pas d’impôt en plus après)

6. Brève histoire des impôts et du droit fiscal

Antiquité grecque :

- taxes diverses (maisons, troupeaux, vin, huile, esclaves,…)


- impôts permanents et intermittents (taxes intermittentes servaient à financer les guerres de l’époque, ex :
eisphora)
- présence de l’affermage
 façon de taxer en confiant la perception de l’impôt à différents individus qui vont verser à l’Etat un montant qui sera
convenu à l’avance et qui pourront garder la différence

 type de contrat dans lequel le propriétaire (bailleur) d'un bien en confie l'exploitation à un fermier. Celui-ci tire sa
rémunération du produit de la ferme et verse au propriétaire un fermage (le montant du loyer) dont le montant est
convenu à l'avance et indépendant des résultats d'exploitation

- liturgies (biens ou services publics financés par les citoyens les plus riches [ex : théâtre, gymnase, navire de combat,…]
non-obligatoire en dessous d’un certain niveau de richesse, citoyens volontaires même en-dessous du niveau de richesse
pour payer car prestige dans le geste,)

Antiquité romaine :

- droits de douane, péages,


- impôts prélevés sur les Romains (par le biais d’impôts sur les terres qu’ils possédaient, sur leurs biens) mais
aussi les provinces conquises
- présence d’affermage (publicains) puis recours aux procurateurs
- Impôts intermittents et sur les successions

Moyen-Âge :

Chaque seigneur avait ses demandes propres :


- corvées (taxe en nature)
- taille (taxe en échange de protection du seigneur)
- banalités (ancêtres des redevances pour, par exemple, utiliser le moulin du seigneur)
- tonlieu (taxe qui frappait les marchands qui souhaitaient entrer dans la ville)
- mainmorte (prélèvement qui a lieu sur la succession d’un défunt)
- formariage (cerfs qui dépendaient de seigneurs différents qui voulaient se marier devaient payer une taxe)
- dîme (impôt prélevé par l’Eglise, environ 1/10 de leurs récoltes)

Pays-Bas autrichiens : taxes à la fois provinciales et locales

République française :

4 impôts principaux : - contribution directe qui taxait les terrains


- contribution personnelle et mobilière qui taxait le logement
- contribution dite « de la patente » qui taxait les commerçants
- contribution sur les portes et les fenêtres)

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Recours à des indices de richesse (ex : nombre de portes et de fenêtres)

1830 – 1919 :

peu de changements par rapport à la période précédente, augmentation des droits de patente et de
succession (extension à la ligne directe [parents-enfants]) et création d’une taxe de circulation

1919 – 1962 :

Augmentation des dépenses publiques => augmentation des impôts

Création d’impôts cédulaires (professionnels, mobiliers et immobiliers), impôts sur les bénéfices de guerre, taxe
de transmission (ancêtre de la TVA), impôts spéciaux après la deuxième guerre mondiale (récupérer les
ressources de ceux qui s’étaient enrichis sous le radar pendant la guerre)

Cédulaire : - notion de cédule (feuillet utilisé pour déclarer les différentes catégories de revenus)
- impôt qui considère chaque catégorie de revenues et met en œuvre des taux applicables sur
chaque catégorie
- injuste quand on a des revenus importants dans 1 catégorie (taux progressif) car on payait plus
que ceux qui avaient un revenu partagé dans les différentes catégories

1962 :

Abandon de l’imposition cédulaire et on part vers une imposition globale (revenus imposables globalement
mais pas tous égaux) et 4 catégories de contribuables : personnes physiques, personnes morales, sociétés et
non-résidents

Depuis 1962 :

Abandon de l’imposition cédulaire, revenus imposables globalement (pas tous à l’heure actuelle) et 4
catégories de contribuables : personnes physiques (revenus professionnels, mobiliers, immobiliers et divers),
personnes morales, sociétés et non-résidents

Création de précompte (avance sur l’impôt qui sera dû à l’Etat) : permet à l’Etat d’avoir de l’argent à l’avance
pour se financer

Pas de précompte pour les revenus divers car sont difficilement prévisibles
Précompte mobilier souvent libératoire => plus un vrai paiement qu’un acompte

Création de la TVA en 1969, applicable dès 1971

Réformes de l’état :

Transforment l’état unitaire en état fédéral

Augmentation de l’autonomie fiscale régionale

Impôt des personnes physiques régional

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Chapitre 2 : principes constitutionnels du droit fiscal

1. Principe de légalité de l’impôt (art 170 Constitution)


§ 1er. Aucun impôt au profit de l'état ne peut être établi que par une loi.

§ 2. Aucun impôt au profit de la communauté ou de la région ne peut être établi que par un décret ou une règle visée à l'article
134.

La loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er, les exceptions dont la nécessité est démontrée.

§ 3. Aucune charge, aucune imposition ne peut être établie par la province ou la collectivité supracommunale que par une
décision de son conseil. La loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er, les exceptions dont la nécessité est
démontrée.

La loi peut supprimer en tout ou en partie les impositions visées à l'alinéa 1er.

§ 4. Aucune charge, aucune imposition ne peut être établie par l'agglomération, par la fédération de communes et par la
commune que par une décision de leur conseil.

La loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er, les exceptions dont la nécessité est démontrée.

2. Principe de légalité de l’impôt (art 172 Constitution)

Il ne peut être établi de privilège en matière d'impôts. Nulle exemption ou modération d'impôt ne peut être
établie que par une loi. 

=> Principe de légalité de l’impôt

- « No taxation without representation » (art 170) Il faut que le pouvoir législatif fédéral se prononce pour
que l’impôt soit levé.

- Décision du pouvoir législatif, pas de l’exécutif

- « Il se déduit des articles 170, § 1er, et 172, alinéa 2, de la Constitution qu'aucun impôt ne peut être levé et
qu'aucune exemption d'impôt ne peut être accordée sans qu'ait été recueilli le consentement des contribuables,
exprimé par leurs représentants. Il s'ensuit que la matière fiscale est une compétence que la Constitution réserve à la
loi et que toute délégation qui porte sur la détermination de l'un des éléments essentiels de l'impôt est, en principe,
inconstitutionnelle » (Cour constitutionnelle, 2008)

3. Principe d’égalité devant l’impôt (art. 10, 11 (égalité et non-discrimination) et 172 (égalité devant
l’impôt) Constitution)

- « Il n'y a dans l'État aucune distinction d'ordres. Les Belges sont égaux devant la loi ; seuls ils sont admissibles
aux emplois civils et militaires, sauf les exceptions qui peuvent être établies par une loi pour des cas particuliers.
L'égalité des femmes et des hommes est garantie ». (Art. 10)

- « La jouissance des droits et libertés reconnus aux Belges doit être assurée sans discrimination. A cette fin, la loi
et le décret garantissent notamment les droits et libertés des minorités idéologiques et philosophiques ». (Art. 11)

- « Il ne peut être établi de privilège en matière d'impôts. Nulle exemption ou modération d'impôt ne peut être
établie que par une loi ». (Art. 172)

=> Principe d’égalité devant l’impôt

- Pas de différence de traitement dans une même catégorie

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- Possibilité d’un seul contribuable

- « Les règles constitutionnelles de l’égalité et de la non-discrimination n’excluent pas qu’une différence de traitement
soit établie entre des catégories de personnes pour autant qu’elle repose sur un critère objectif et qu’elle soit
raisonnablement justifiée. Les mêmes règles s’opposent, par ailleurs, à ce que soient traitées de manière identique,
sans qu’apparaisse une justification raisonnable, des catégories de personnes se trouvant dans des situations qui, au
regard de la mesure considérée, sont essentiellement différentes. L’existence d’une telle justification doit s’apprécier
en tenant compte du but et des effets de la mesure critiquée ainsi que de la nature des principes en cause ; le principe
d’égalité est violé lorsqu’il est établi qu’il n’existe pas de rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens
employés et le but visé » (Cour constitutionnelle, 1995)

Conditions pour la différence de traitement :

- Critère objectif : assez large, emploi dans le secteur public ou privé, lien de parenté

- Justification selon but et effets de la mesure : efficacité, disponibilités budgétaires…

- Rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens et le but, mesure disproportionnée si


« […] aurait pu atteindre le même résultat à un moindre coût social » (Willemart, 1999) ou « moyen
qui, comparé à un autre, réalise certes mieux le but mais au prix d'un coût disproportionné par
rapport à l'avantage acquis à la marge » (Willemart, 1999)

4. Principe d’annualité (art 171 et 174 Constitution)

- « Les impôts au profit de l'État, de la communauté et de la région sont votés annuellement. Les règles qui les
établissent n'ont force que pour un an si elles ne sont pas renouvelées ». (Art. 171)

- « Chaque année, la Chambre des représentants arrête la loi des comptes et vote le budget. […] » (Art. 174)

- Utilité : contrôle de l’exécutif par le législatif, prudence

- A défaut de budget dans les délais, loi de finance

5. L’international et le droit fiscal

- Limites de la territorialité

- Conventions préventives de double imposition

- Conventions de coopération (se partager les infos)

- Conventions multilatérales (échange de renseignements à un niveau supérieur, plus de pays)

- Droit européen (fiscalité belge doit y être conforme et adaptée)

 TFUE (traité sur le fonctionnement de l’union européenne)


 Directives

- Droits de l’homme

Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (convention européenne des
droits de l’homme) : droit à un procès équitable (article 6), non bis in idem (protocole 7, article 4)

- Non bis in idem : pas deux fois [jugé ou puni] pour les mêmes faits

 Loi « una via » : Choix du mode de sanction, concertation entre le directeur régional et le parquet, cas
graves ou non

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Chapitre 3 : La preuve en droit fiscal

1. La charge de la preuve

- Le fisc : nécessité de prouver l’assujettissement du contribuable à l’impôt, l’application du régime d’imposition


prévu par la loi, justifier le calcul de la base imposable et de l’impôt

- Le contribuable : prouver qu’on a droit à des exemptions, des déductions ou des avantages

2. Les preuves en droit fiscal

Le contribuable a l’obligation de déposer une déclaration fiscale qui doit mentionner un certain nombre
d’éléments.

Remplir une déclaration fiscale revient à admettre tout ce qui y est rempli, tout ce qui s’y ajoute doit être prouvé
par le fisc, tout ce qui doit s’en déduire doit être prouvé par le contribuable. La déclaration fiscale est une arme
redoutable du fisc.

=> 2 parties au niveau de la preuve en droit fiscal : le fisc et le contribuable

On considère que la déclaration fait preuve jusqu’à ce qu’on puisse prouver le contraire.

- Le fisc : preuves du droit commun y compris PV des agents du fisc (écrits, témoignages, présomptions, aveu) sauf
serment (qui n’a pas d’utilité) et moyens spécifiques : signes et indices, comparaison, barèmes forfaitaires

- Le contribuable : preuves du droit commun sauf serment (écrits, témoignages, présomptions, aveu)

- Le contribuable (frais professionnels) : documents probants sauf si impossible (code des impôts sur les revenus,
art. 49 et 50)

- L’écrit

- Les témoignages

 admis sous de strictes conditions : obligation de convoquer simultanément le contribuable accusé et les
témoins que l’administration fiscale souhaite entendre => on décide plus facilement des renseignements
écrits aux témoins 
 le témoin a aussi le droit de faire appel à des témoignages
 les témoins ont l’obligation de répondre aux demandes de témoignage de l’administration fiscale alors
que le contribuable peut demander des témoignages mais sans les forcer

- Les présomptions :

 « Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le magistrat tire d’un fait connu à un fait inconnu
» (art.1349 code civil) => on se base sur des faits connus et on présume quelque chose d’inconnu
 « Les présomptions qui ne sont point établies par la loi, sont abandonnées aux lumières et à la prudence
du magistrat, qui ne doit admettre que des présomptions graves, précises et concordantes, et dans les cas
seulement où la loi admet les preuves testimoniales, à moins que l'acte ne soit attaqué pour cause de
fraude ou de dol » (art. 1353 code civil) => le magistrat/juge décide si la présomption est valable ou pas

 doivent être graves, précises et concordantes, pouvoir d’appréciation du juge, pas de cascade de
présomptions (1 présomption en enchaîne d’autres), possibilité de présomption de rentabilité du capital
(capital dissimulé génère un certain pourcentage d’intérêt) (Tiberghien, 1993)
 L’administration doit prévenir le contribuable des présomptions pour que celui-ci puisse se défendre

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-L’aveu : reconnaissance d’un fait aux conséquences potentiellement néfastes

- Le procès-verbal : « force probante jusqu’à preuve du contraire » (art. 340 CIR), pas pour les hypothèses

 On considère que comme la vérité ce que les agents du fisc ont constaté (vu) et qui est écrit dans le
procès-verbal jusqu’à preuve du contraire.

a) Les preuves

- Signes et indices :

« Sauf preuve contraire, l'évaluation de la base imposable peut être faite, pour les personnes
morales comme pour les personnes physiques, d'après des signes ou indices d'où résulte une
aisance supérieure à celle qu'attestent les revenus déclarés […] » (Art. 341 CIR)

Comparaison recettes et dépenses, avec supposition que ce qui n’est pas couvert est non déclaré,
possibilité d’apporter la preuve contraire (action, épargne générée au cours d’une année
antérieure, héritage,…)

Justifications diverses admises mais doivent être vérifiables, on préfère les preuves qui sont
antérieures à la demande du fisc car n’ont pas pu être manipulées.

En cas de désaccord, le juge tranche pour savoir si la preuve est valable ou non.

Imposition globale (car taux d’imposition progressif => faire augmenter le revenu taxable pour
faire augmenter le taux mais le contribuable peut prouver que les revenus viennent de différentes
sources pour faire baisser le taux de taxation) (Cassation, 2009) sauf si le contribuable prouve le
contraire (présomption juris tantum ou réfragable = présomption qui peut être renversée),

- Comparaison avec contribuables similaires :

« A défaut d'éléments probants fournis soit par les intéressés, soit par l'administration, les
bénéfices ou profits visés à l'article 23, § 1er, 1° et 2°, sont déterminés, pour chaque contribuable,
eu égard aux bénéfices ou profits normaux d'au moins trois contribuables similaires et en tenant
compte, suivant le cas, du capital investi, du chiffre d'affaires, du nombre d'ouvriers, de la force
motrice utilisée, de la valeur locative des terres exploitées, ainsi que de tous autres
renseignements utiles […] ». (CIR, art 342)

Applicable seulement pour bénéfices ou profits des entreprises industrielles, commerciales et


agricoles et des professions libérales, charges et offices, pas pour les rémunérations

 pas applicable pour salariés

Seulement en l’absence de documents probants (comptabilité)

- Comptabilité probante :

« faisceau d’éléments précis et cohérents, appuyés de pièces justificatives, permettant la


vérification de la sincérité et de l’exactitude des revenus déclarés » (Bruxelles, 2006)

- Comparaison avec 3 redevables similaires : pas exactement pareils mais proches… subjectif

Admise car dans une économie de marché où la concurrence est importante, les gens vont
s’adapter et vont facturer à peu près les mêmes choses => mêmes revenus

Dangereux comme analyse pour le contribuable

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- Barèmes forfaitaires d’imposition :

« […] L'administration peut, à cet effet, arrêter, d'accord avec les groupements professionnels
intéressés, des bases forfaitaires de taxation […] » => l’administration fiscale se met d’accord avec
les représentants d’une catégorie de personnes sur certains barèmes forfaitaires pour faciliter les
procédures de taxation

Barèmes souvent basés sur les achats (facilite l’obtention de preuves)

b) Les preuves obtenues illégalement

- « Sauf lorsque le législateur prévoit des sanctions particulières, l'utilisation d'une preuve obtenue
illégalement en matière fiscale ne peut être écartée que si les moyens de preuve ont été obtenus d'une
manière qui est tellement contraire à ce qui est raisonnablement attendu d'une autorité agissant
correctement que cette utilisation doit en toutes circonstances être considérée comme étant inadmissible,
ou si cette utilisation met en péril le droit du contribuable à un procès équitable. Lors de ce contrôle, le
juge peut notamment tenir compte d'une ou de plusieurs des circonstances suivantes : le caractère
purement formel de l'irrégularité, sa répercussion sur le droit ou la liberté protégés par la norme
transgressée, le caractère intentionnel ou non de l'illégalité commise par l'autorité et la circonstance que la
gravité de l'infraction excède de manière importante l'illégalité commise ». (Cassation, 2016)

=> lorsque l’on a une illégalité mais qui ne s’écarte que peu de ce que le fisc peut faire (erreur
mineure, erreur technique), la preuve sera quand même recevable et reçue par le juge

=> si la répercussion de la preuve est importante sur les droits et les libertés du contribuable, si
l’infraction est commise intentionnellement => on rejette la preuve

=> relation entre l’importance de l’infraction et l’importance de la preuve (si grosse infraction du
fisc pour preuve pas très importante, preuve peut sauter)

- Caractère purement formel de l'irrégularité : simple formalité dans certains cas

- Répercussion sur le droit ou la liberté protégés par la norme transgressée : variable selon les cas

- Caractère intentionnel ou non de l'illégalité par l'autorité : différence entre volontaire et involontaire

- Circonstance que la gravité de l'infraction excède de manière importante l'illégalité commise : mise en
balance

c) La taxation d’office  :

- « L'administration peut procéder à la taxation d'office en raison du montant des revenus imposables
qu'elle peut présumer eu égard aux éléments dont elle dispose, dans les cas où le contribuable s'est
abstenu :

soit de remettre une déclaration dans les délais prévus par les articles 307 à 311 ou par les dispositions
prises en exécution de l'article 312 ;

soit d'éliminer, dans le délai consenti à cette fin, le ou les vices de forme dont serait entachée sa
déclaration ;

soit de communiquer les livres, documents ou registres visés à l'article 315 ou les dossiers, supports ou
données visés à l'article 315bis ;

soit de fournir dans le délai les renseignements qui lui ont été demandés en vertu de l'article 316 ;

soit de répondre dans le délai fixé à l'article 346 à l'avis dont il y est question.[…]» (art. 351 CIR)

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- « […] Avant de procéder à la taxation d'office, l'administration notifie au contribuable, par lettre
recommandée à la poste, les motifs du recours à cette procédure, le montant des revenus et les autres
éléments sur lesquels la taxation sera basée, ainsi que le mode de détermination de ces revenus et
éléments.

Sauf dans la dernière éventualité visée à l'alinéa 1er ou si les droits du Trésor sont en péril (se barrer à
l’étranger avec son argent) pour une cause autre que l'expiration des délais d'imposition ou s'il s'agit de
précomptes mobilier ou professionnel, un délai d'un mois à compter du troisième jour ouvrable qui suit
l’envoi de cette notification est laissé au contribuable pour faire valoir ses observations par écrit et la
cotisation ne peut être établie avant l'expiration de ce délai. »

=> quand on enfreint une règle fiscale, soit on est taxé d’office soit on donne des armes en plus à
l’administration fiscale pour nous taxer d’avantage

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Chapitre 4 : Voie la moins imposée, fraude et abus de droit

1. Voie la moins imposée 

Arrêt Brepols, Cour de Cassation : « Il n’y a ni simulation prohibée à l’égard du fisc, ni partant fraude fiscale,
lorsque, en vue de bénéficier d’un régime fiscal plus favorable, les parties, usant de la liberté des conventions,
sans toutefois violer aucune obligation légale, établissent des actes dont elles acceptent toutes les conséquences,
même si la forme qu’elles leur donne n’est pas la plus normale » (Cassation, 1961).

Possibilité de réaliser une opération moins couteuse, de ne pas effectuer un acte, de se déplacer… pour essayer de
payer moins d’impôts

2. Fraude

La fraude fiscale est interdite

Fraude fiscale : « une violation de la loi fiscale qui comporte généralement une altération de la vérité et qui est
commise dans le but d'éviter ou de diminuer une charge fiscale » (Kirkpatrick, 1995).

Deux éléments nécessaires pour parler de fraude fiscale :

- Élément matériel : violation de la loi fiscale

- Élément intentionnel : intention de frauder

La simulation :

- La simulation est une fraude

- Définition : « il y a simulation lorsque les parties font un acte apparent dont elles conviennent de modifier
ou de détruire les effets par une autre convention demeurée secrète » (De Page, 1964).

- Deux conventions, une apparente, une secrète, la seule que les parties veulent appliquer.

3. Violation d’une règle de droit d’ordre public

« l'administration peut demander qu'un acte juridique ne lui soit pas opposé lorsqu'il viole une règle de droit
d'ordre public en vue d'éviter des impôts » (Cassation, 1999) : pas d’effet de l’acte pour le fisc

4. Abus de droit

- « § 1er. N'est pas opposable à l'administration, l'acte juridique ni l'ensemble d'actes juridiques réalisant une
même opération lorsque l'administration démontre par présomptions ou par d'autres moyens de preuve visés à
l'article 340 et à la lumière de circonstances objectives, qu'il y a abus fiscal […] » (Article 344 CIR)

- « […] Il y a abus fiscal lorsque le contribuable réalise, par l'acte juridique ou l'ensemble d'actes juridiques qu'il a
posé, l'une des opérations suivantes :

1° une opération par laquelle il se place en violation des objectifs d'une disposition du présent Code ou des
arrêtés pris en exécution de celui-ci, en-dehors du champ d'application de cette disposition; ou

2° une opération par laquelle il prétend à un avantage fiscal prévu par une disposition du présent Code ou des
arrêtés pris en exécution de celui-ci, dont l'octroi serait contraire aux objectifs de cette disposition et dont le but
essentiel est l'obtention de cet avantage. […] » (Article 344 CIR)

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 « acte juridique ou l'ensemble d'actes juridiques qu'il a posé » : possibilité de plusieurs actes, concerne
l’auteur, pas le bénéficiaire

 « en violation des objectifs d'une disposition du présent Code ou des arrêtés pris en exécution de celui-
ci » : objectifs du CIR ou des arrêtés d’application :

« Toutefois, lorsque l’administration fiscale établit l’existence de l’élément objectif de l’abus fiscal, au sens
des articles 344, § 1er, et 18,§ 2, elle ne peut constater la contrariété de l’opération aux objectifs de la
disposition fiscale concernée que lorsque ces objectifs ressortent de manière suffisamment claire du texte et,
le cas échéant, des travaux préparatoires de la disposition législative applicable. A cet égard, l’administration
devra tenir compte, notamment, du contexte général de la législation fiscale pertinente, des pratiques
communément en vigueur au moment de l’entrée en vigueur de la disposition fiscale dont elle invoque
l’usage abusif ainsi que de l’existence éventuelle de dispositions spécifiques qui visent déjà à lutter contre
certains usages abusifs de la disposition fiscale concernée » (Cour constitutionnelle, 2013)

Pour prouver l’abus de droit, l’administration fiscale doit parfois s’y reprendre à plusieurs fois.

L’abus de droit est plus sujet à l’interprétation que pour une fraude fiscale. Le contribuable va tenter de se
placer hors du champ des dispositions, il va tenter de trouver une faille dans les lois en matières fiscales et en
abuser. L’auteur des abus de droit sera sanctionné s’il est différent du bénéficiaire et non le bénéficiaire

 « en-dehors du champ d'application de cette disposition » : le contribuable se place volontairement en-


dehors du champ d’application

- «[…] Il appartient au contribuable de prouver que le choix de cet acte juridique ou de cet ensemble d'actes
juridiques se justifie par d'autres motifs que la volonté d'éviter les impôts sur les revenus.

Lorsque le contribuable ne fournit pas la preuve contraire, la base imposable et le calcul de l'impôt sont rétablis en
manière telle que l'opération est soumise à un prélèvement conforme à l'objectif de la loi, comme si l'abus n'avait
pas eu lieu. […] » (Article 344 CIR)

- Possibilité de « rulings » ou décisions anticipées

Ruling :

- décision anticipée prévue par la loi du 24/12/2002 modifiant le régime des sociétés en matière d'impôts sur
les revenus et instituant un système de décision anticipée en matière fiscale :

« Le Service public fédéral Finances se prononce par voie de décision anticipée sur toute demande relative à l'application
des lois d'impôts qui relèvent de ses compétences ou dont il assure le service de la perception et du recouvrement. Par
décision anticipée, il y a lieu d'entendre l'acte juridique par lequel le Service public fédéral Finances détermine
conformément aux dispositions en vigueur comment la loi s'appliquera à une situation ou à une opération particulière qui
n'a pas encore produit d'effets sur le plan fiscal. La décision anticipée ne peut emporter exemption ou modération
d'impôt. » (art. 20)

- demande écrite décrivant l’opération


- opération(s) non encore réalisée(s)
- compétence du SPF Finances - objectif de sécurité juridique
- valable si opération telle qu’annoncée, conditions respectées, pas de modification légale et décision légale
- publication sur fisconet
- seulement applicable au contribuable
- délai de 3 mois prolongeable - recours possible
- pas d’exemptions ou de modérations d’impôt

13
Chapitre 5 : Etapes de la fiscalité

1. La déclaration fiscale

Modalités :

- Contribuables visés à l’art. 305 CIR

- Certains dispensés → Proposition de déclaration simplifiée

- Rien si pas de revenus imposables ou revenus inférieurs à la quotité exemptée. Le contribuable qui ne
bénéficie pas de revenus imposables ou a des revenus inférieurs à la quotité exemptée ne devra pas
remplir de déclaration d’impôts.

- Délais : différents si papier (le plus tôt, fin juin), en ligne ou par mandataire (le plus tard)

Si le contribuable ne reçoit pas de déclaration fiscale, il doit la demander au 1er juin. Les délais de dépôts
varient pour la version papier ( 29 juin). Pour Tax-on-web, c’est souvent jusqu’à mi-juillet (car le site est
souvent en panne en juillet car il y a trop de gens dessus). Si on utilise TOW une année, on doit le réutiliser
l’année suivante  on ne recevra pas de courrier. La déclaration par mandataire a une date limite plus
éloignée : c’est jusqu’à fin octobre si un mandataire a été désigné avant fin août.

- Prolongation possible si motif grave ou circonstances exceptionnelles

- Si pas de déclaration ou déclaration irrégulière non corrigée : taxation d’office

2. Enrôlement de l’impôt

a) Enrôler l’impôt : établir l’impôt pour le contribuable

- Exercice imposable, année des revenus (par ex 2017)

- Exercice d’imposition (par ex 2018)

b) Délais :

- En temps normal, 30 juin de l’année suivant l’exercice d’imposition

- Si déclaration absente, irrégulière, incomplète : 3 ans à partir du 1er janvier de l’exercice d’imposition

- Si indices de fraude : 7 ans à partir du 1er janvier de l’exercice d’imposition

- Délais prolongés dans certains cas

- Si enrôlement hors délai : aucun impôt et droit de réclamer le remboursement des V.A. et précomptes

Si le fisc ne rentre pas dans les délais, aucun impôt n’est dû et le contribuable peut réclamer le
remboursement des versements anticipés et précompte sauf s’il y a une erreur involontaire du
contribuable, le fisc pourra prolonger le délai.

Exemple :

 2017 : année des revenus, exercice imposable


 2018 : exercice d’imposition
 2019 (30/06/2019) : délai normal d’enrôlement
 2020 (31/12/2020) : délai d’enrôlement si imposition d’office
 2024 (31/12/2024) : délai d’enrôlement en cas de fraude

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3) Contrôle fiscal

- Pouvoirs d’investigation du fisc auprès du contribuable ou de tiers.

Les pouvoirs d’investigation ont pour but de vérifier si les renseignements que le contribuable fournit sont
corrects.

- Contribuable :

« Sans préjudice du droit de l'administration de demander des renseignements verbaux, toute personne
passible de l'impôt des personnes physiques, de l'impôt des sociétés, de l'impôt des personnes morales et
de l'impôt des non-résidents a l'obligation, lorsqu'elle en est requise par l'administration, de lui fournir,
par écrit, dans le mois à compter du troisième jour ouvrable qui suit l’envoi de la demande, ce délai
pouvant être prolongé pour de justes motifs, tous renseignements qui lui sont réclamés aux fins de vérifier
sa situation fiscale » (art. 316 CIR)

- Renseignements oraux : le fisc peut demander oralement des renseignements au contribuable et par
téléphone.

- Renseignements écrits : l’administration fiscale peut aussi demander des renseignements par écrit. Si le
contribuable ne répond pas, il pourra être taxé d’office.

- Visite des locaux : divers objets, si habités, entre 5h et 21h avec mandat

Le fisc peut visiter les locaux professionnels d’un contribuable pendant les heures d’ouverture et consulter
les fichiers sur ordinateur. En ce qui concerne les locaux habités, le fisc doit avoir un mandat. Le fisc doit
avoir une motivation à se rendre sur place.

- Tiers : informations écrites ou témoignages, secret professionnel possible

Le fisc peur demander des renseignements à un tiers ou servir comme témoin. Les tiers peuvent se
retrancher derrière le secret professionnel.

- Banques :

secret bancaire, oui mais « […] l'administration n'est pas autorisée à recueillir, dans les comptes, livres et
documents des établissements de banque, de change, de crédit et d'épargne, des renseignements en vue
de l'imposition de leurs clients. Si cependant, l'enquête effectuée sur base des articles 315, 315bis, 315ter
et 316 a fait apparaître des éléments concrets permettant de présumer l'existence ou la préparation d'un
mécanisme de fraude fiscale, le fonctionnaire désigné à cette fin par le Ministre des Finances (1) peut
prescrire à un fonctionnaire ayant au moins un titre d’attaché, de relever dans les comptes, livres et
documents de l'établissement, les renseignements permettant de compléter l'enquête et de déterminer les
impôts dus par ce client » (art. 318 CIR)

Le secret bancaire est applicable sauf s’il y a des indices de fraude. À ce moment-là, le secret pourra être
levé. Si une banque fournit des documents tenus au secret bancaire, le fisc pourra quand même utiliser les
renseignements fournis par la banque. Le secret bancaire peut être levé par un Etat étranger, en cas de
réclamation du contribuable.

- Organismes publics :

« Les services administratifs de l'Etat, y compris les parquets et les greffes des Cours et de toutes les
juridictions, les administrations des Communautés, des Régions, des provinces, des agglomérations, des
fédérations de communes et des communes, ainsi que les établissements et organismes publics sont
tenus, lorsqu'ils en sont requis par un fonctionnaire chargé de l'établissement ou du recouvrement des
impôts, de lui fournir tous renseignements en leur possession, de lui communiquer, sans déplacement,
tous actes, pièces, registres et documents quelconques qu'ils détiennent et de lui laisser prendre tous
renseignements, copies ou extraits que ledit fonctionnaire juge nécessaires pour assurer l'établissement
ou la perception des impôts établis par l'Etat. […] » (art. 327 CIR)

15
Des organismes publics doivent collaborer avec le fisc sans déplacement (les documents restent au même
endroit, c’est le fonctionnaire qui se déplace).

- Organismes publics : exceptions

- Documents judiciaires : accord du parquet

- Attestations des médecins et dentistes : Conseil de l’ordre - Institut national de statistique et Institut
d’étude économique et sociale des classes moyennes : pas de communication de renseignements
individuels

4. Les preuves (voir plus haut)

5. La rectification

- Après investigation : avis de rectification par recommandé, suffisamment motivé (raisons, montant, modes de
constatation)

Après investigation, le fisc peut estimer aggraver l’impôt du contribuable. Le fisc va envoyer un avis de
rectification, il doit juste le justifier (raisons, montants, mode de contestation). Si le fisc remarque que le
contribuable a été trop taxé, il n’y aura pas d’avis de rectification, le contribuable sera simplement
remboursé. Si le fisc ne motive pas sa déclaration, le contribuable peut faire recours devant un juge. Il vaut
mieux écrire à l’administration fiscale que vous voulez une prolongation de délai pour éviter que le fisc
vous taxe hors délai, car si vous ne répondez pas dans les délais, vous serez d’office taxé.

- Délai de réponse à l’avis de rectification : 1 mois (début du délai : 3ème jour ouvrable suivant envoi de l’avis),
prolongation possible si justes motifs

- Si pas de réponse ou hors délai : imposition d’office

- Réponse obligatoire même si accord avec rectification, réponse pas nécessairement longue

- Si le fisc ne tient pas compte de la réponse, il doit motiver sa décision

6. La réclamation (recours administratif)

- Contestation par le contribuable de l’imposition

- Délai : 6 mois pour introduire son recours (à partir du 3ème jour ouvrable de l’envoi de l’AER ou de la notification
d’imposition d’office)

 On arrête le décompte quand l’administration fiscale reçoit le recours, pas quand on le poste.

- Par écrit (mieux vaut recommandé avec accusé de réception)

- Destinataire à éventuellement mentionner : conseiller général de l’administration en charge de l’établissement


des impôts sur les revenus

- Réclamation signée et motivée (pas floue, doit être précise)

La motivation ne peut pas être portée sur la modalité d’échelonnement de l’impôt ou sur l’utilisation que
l’Etat pourrait faire des impôts perçus.

Motivée = on doit avancer un certain (au moins 1) nombre d’arguments à l’encontre de l’impôt

- Introduite par le contribuable, un mandataire spécial ou le conjoint (certains cas)

Examen de la réclamation :

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- Examen par l’administration fiscale
- Mêmes moyens de preuve et d’investigation que lors de la taxation
- Levée du secret bancaire mais pas d’imposition supplémentaire

La levée du secret bancaire a lieu dans le cadre de la réclamation et ne peut pas être utilisée par
l’administration fiscale pour taxer davantage le contribuable (les informations récoltées ne
peuvent pas être utilisées pour taxer davantage le contribuable)

- Droit d’être entendu mais doit être précisé dans la déclaration afin d’être appliqué
La loi ne précise pas si on doit être entendu par celui qui mène l’enquête sur la réclamation ou par
celui qui prend la décision.
- Décision prise par le contrôleur général ou son délégué
- Griefs nouveaux avant la décision

Il peut être utile de demander à l’administration de fixer « l’incontestablement dû » (= montant sur lequel le
contribuable et l’admin sont d’accord même si ce n’est qu’une partie de l’impôt total dû)

Il est possible de payer la totalité de l’impôt tout en précisant qu’on est pas d’accord avec une partie et qu’on ne
la paye que pour ne pas avoir d’intérêt de retard.

Le conseiller général en charge de la décision doit se positionner dans les 6 mois après la déclaration sauf dans le
cas où ??? où il aura 9 mois. Ce ne sont pas des délais absolus mais des délais raisonnables. Il peut donc arriver
qu’on dépasse le délai. Si le délai est dépassé, la cotisation peut être frappée de nullité.

Réponse de l’administration

- par lettre recommandée où on doit se prononcer de façon motivée sur tous les points abordés dans la
réclamation

- doit permettre d’identifier celui qui a écrit la réponse afin d’être sûr que celui qui a répondu avait bien le
droit de le faire

Le contrôleur général ou son délégué :

- doit se prononcer uniquement sur les événements soulevés (peut ne rien, tout accepter ou seulement
une partie) => le contribuable ne peut avoir des dégrèvements que sur des faits qu’il a soulevés

- ne peut pas augmenter, aggraver l’impôt du contribuable. Il ne peut donc y avoir que des diminutions de
l’impôt ou aucun changement

7. Le dégrèvement d’office

- Le dégrèvement d’office sera accordé en cas d’erreurs matérielles, de doubles emplois, de faits nouveaux ou
documents nouveaux non invoqués jusqu’alors pour de justes motifs, d’excédent de précomptes, versements et de
crédits d’impôts ainsi que de certaines réductions d’impôts (art. 376 CIR)

- Permet d’avoir un délai de 5 ans à partir du 1/1 de l’année où l’exercice d’imposition a été établi (gros avantage)

- Peut être accordé suite à la demande du contribuable ou du fisc (en cas de surimposition)

- Peut être introduit à la place d’une réclamation si l’on est hors-délais mais pas si la décision de la réclamation a
déjà été fixée

Raisons pour lesquelles on peut obtenir un dégrèvement d’office :

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- Erreur matérielle : calcul, encodage, certains oublis (ex : oublier de demander telle réduction alors qu’on
l’introduit depuis 15 ans),… L’erreur matérielle n’est pas un choix juridique qui ne fait pas l’objet d’un
dégrèvement d’office. S’il y a doute, le doute est normalement accordé au contribuable.

- Double emploi : même revenu indûment taxé deux fois

- Fait nouveau : ex. nouvelle loi avec effet rétroactif, jugement rendu dans une autre affaire,…

- Document nouveau : ex. attestation (d’invalidité) nouvellement obtenue,

8. La réclamation judiciaire

- Action en justice possible

- Peut être introduite si décision défavorable du conseiller général ou si pas de décision

- A introduire dans les 3 mois de la décision ou si pas de décision, ou au plus tôt 6 mois (9 mois en cas
d’imposition d’office) après réception du recours

- On peut invoquer de nouveaux griefs possibles sur le fond ou sur la forme.

- Pas d’aggravation de l’imposition, le résultat est soit nul soit positif pour le contribuable.

- Le juge peut aller au-delà de la demande introduite et peut revoir l’ensemble de la taxation.

- Appel possible (si pas satisfait de la décision) dans le mois de la signification du jugement même pour de très
faibles montants

 Recours en Cassation possible pour des questions de forme dans les 3 mois de la signification du
jugement d’appel. Cassation a alors la possibilité de casser le jugement de la cour d’appel et renvoyer le
dossier vers une autre cour d’appel.

- Intérêts de retard à payer par le perdant → prudent de payer l’impôt y compris la partie contestée pour y
échapper (toujours indiquer qu’on est en désaccord mais qu’on paye seulement pour ne pas avoir d’intérêts de
retard)

- Taux basé sur les taux des bons d’état : Le taux « est adapté annuellement, et correspond à la moyenne des
indices de référence J relative aux obligations linéaires à 10 ans des mois de juillet, août et septembre de l'année
précédant celle au cours de laquelle le taux est applicable, sans que celui-ci ne puisse être inférieur à 4 p.c., ni
supérieur à 10 p.c. » (art. 414 C.I.R.)

- Actuellement : 4% par an pour les intérêts de retard au profit de l’État

 Intérêts dus de l’échéance de payement jusqu’au payement

 Intérêts suspendus temporairement en cas de retard du conseiller général (si pas de décision dans les 6
mois)

 Intérêts non dus si < 5 euros

- Taux plus faible pour les intérêts calculés au profit du contribuable :

Taux d’intérêt de l’État – 2% → 2% actuellement => inégal par rapport à l’Etat

- Indemnités de procédure également prévues à payer par la partie perdante pour permettre de rembourser une
partie des frais d’avocat

=> recours pas totalement gratuit même si pas d’augmentation de l’impôt car potentiels intérêts de retard et
indemnités

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9. Le recouvrement

- Impôts non prélevés à la source généralement dus dans les 2 mois de l’envoi de l’AER

- Précompte professionnel doit être payé dans les 15 jours après la fin du mois

- Recouvrement pendant 5 ans après l’expiration du délai donné par l’AER

- Interruption de prescription possible

- Intérêts de retard d’application

- Exonération possible sur la totalité ou sur une partie des intérêts de retard : demande motivée et réponse
motivée

a) La surséance :

- Surséance indéfinie concernant le recouvrement des impôts directs accordée au contribuable pas en
mesure de payer ses dettes actuelles et futures

- Si le contribuable obtient cette surséance, il n’est plus tenu de payer une partie ou la totalité des
sommes qui étaient dues en échange d’un montant qui est à fixer par le conseiller général. Les dettes
concernées ne pourront plus faire l’objet de recouvrement.

- Demande motivée à introduire par recommandé auprès du conseiller général qui aura alors 6 mois pour
statuer

- Levée du secret bancaire

- Conditions à respecter

- Somme à payer

- Pas d’infos inexactes, d’organisation d’insolvabilité

- Pas de surséance si déjà bénéficié dans les 5 ans, si concours de créanciers (nombreux créanciers par
exemple en cas de faillite ou de règlement collectif de dettes), si tous les recours pas épuisés, si fraude
fiscale

- Possibilité de surséance d’office sur proposition de l’administration fiscale

- Seconde chance pour le contribuable et (un peu d’) argent pour le Trésor

- Possibilité d’introduire un recours dans les 6 mois qui suit le refus

b) Règlement collectif de dettes : dettes fiscales également concernées

- Demande à introduire au greffe dans le cas où l’on ne sait plus faire face à ses dettes de manière durable

- Toutes les dettes sont potentiellement concernées par cette procédure

- Effacement total ou partiel des dettes

- Plan d’apurement

- Règlement collectif de dettes durant plusieurs années

10. Privilège et hypothèque

Le Trésor n’est pas un créancier ordinaire. Il dispose de droits beaucoup plus importants que les autres créanciers.

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a) Privilège général sur revenus et biens meubles

- pour les impôts directs mais aussi les additionnels, les intérêts et les frais

- pas le seul privilégié, d’autres créanciers passent avant (frais de justice, funéraires, créances
alimentaires,…)

- le Trésor passera avant les créanciers chirographaires (créanciers ordinaires qui ne détiennent pas de
privilège)

- privilège valable aussi par rapport au conjoint et enfants si recouvrement applicable aussi à eux

b) Hypothèque

- possibilité pour le Trésor de prendre une hypothèque sur les biens susceptibles d’hypothèques
(immeubles, navires et bateaux)

- sur les biens du redevable, et dans certains cas du conjoint et des enfants

- classement des créanciers selon le moment de l’inscription hypothécaire

- en cas de vente d’immeuble, obligation du notaire d’avertir le fisc afin qu’une hypothèque puisse être
prise par l’administration fiscale. En cas d’oubli, ce notaire sera personnellement responsable de la somme
due au Trésor.

20
Chapitre 6 : l’impôt sur le revenu des personnes physiques

« § 1er. Sont établis à titre d'impôts sur les revenus :

1° un impôt sur le revenu global des habitants du Royaume, dénommé impôt des personnes physiques ;

2° un impôt sur le revenu global des sociétés résidentes, dénommé impôt des sociétés ;

3° un impôt sur les revenus des personnes morales belges autres que les sociétés, dénommé impôt des personnes
morales ;

4° un impôt sur les revenus des non-résidents, dénommé impôt des non-résidents.

§ 2. Les impôts sont perçus par voie de précomptes dans les limites et aux conditions prévues au titre VI, chapitre
premier. » (Art. 1 CIR)

Impôt des personnes physiques = revenu global des personnes physiques => laisse penser que tous les revenus
des contribuables sont additionnés et que l’impôt est soumis au total, c’est en réalité plus compliqué que ça

Certains revenus sont en effet additionnés, globalisés et feront l’objet d’un taux d’imposition progressif en
fonction des différentes tranches de revenus. D’autres seront taxés distinctement, le taux ne sera alors là pas
fonction du niveau de revenu.

Revenu professionnel et revenu immobilier : imposition globale avec certaines exceptions (addition des revenus et
taxation de plus en plus importante au fur à et mesure qu’on s’élève dans les tranches

Revenu mobilier et revenu divers : imposition distincte mais imposition globale peut arriver

Acompte sur l’impôt final dû = précompte, le but des précomptes est de donner de l’argent à l’Etat afin qu’il
puisse se financer sans attendre l’impôt définitif

Précompte professionnel, mobilier et immobilier

Si précompte < impôt final dû : contribuable devra payer la différence quand il recevra l’AER

Si précompte > impôt final dû : contribuable se verra rembourser une certaine somme

Généralement 2 mois àpd l’AER pour payer

Pas de précompte sur les revenus divers car sont imprévisibles

1) Assujettis à l’impôt des personnes physiques (art. 2 CIR)

- « les personnes physiques qui ont établi :

- leur domicile en Belgique

- lorsqu’elles n’ont pas de domicile en Belgique, le siège de leur fortune en Belgique »

- « les agents diplomatiques belges et les agents consulaires de carrière belges accrédités à l'étranger, ainsi que
les membres de leur famille vivant à leur foyer »

- « les autres membres de missions diplomatiques et de postes consulaires belges à l'étranger qui exercent leurs
activités à l'étranger dans un pays dont ils ne sont pas habitants ou dont ils ne sont pas résidents permanents,
ainsi que les membres de leur famille vivant à leur foyer, à l'exclusion des fonctionnaires consulaires honoraires «

- « les autres fonctionnaires, agents et représentants ou délégués de l'Etat belge, des Communautés, Régions,
provinces, agglomérations, fédérations de communes et communes, ainsi que d'établissements de droit public

21
belge, qui ont la nationalité belge et exercent leurs activités à l'étranger dans un pays dont ils ne sont pas
résidents permanents ».

Pas à retenir précisément juste en gras

Domicile fiscal : « […] sauf preuve contraire, sont présumées avoir établi en Belgique leur domicile, les personnes
physiques qui sont inscrites au Registre national des personnes physiques. […] » (art. 2CIR)

« Pour les personnes mariées qui ne se trouvent pas dans un des cas visés à l'article 126, § 2, alinéa 1er, le
domicile fiscal se situe à l'endroit où est établi le ménage » (art. 2 CIR)

 notion de foyer familial

- Appréciation des circonstances réelles (lien entre les intentions du contribuable et la réalité : si on
possède plusieurs appartements, où a-t-on des factures d’eau, électricité,… ?)

- Possibilité de faire appel au Service des décisions anticipées

- Changement possible en cours d’année (possibilité de changer de domicile fiscal en plein milieu de
l’année, on est alors considéré comme résident fiscal belge le temps qu’on passe en Belgique)

- Taxation même en cas de décès (on taxe alors les héritiers)

Preuve contraire à apporter si l’on réfute, appréciation sur des faits : appréciation fiscale à l’endroit où le
contribuable aura établi ses intérêts vitaux et l’endroit du foyer familial

Siège de la fortune : endroit d’où est géré la fortune du contribuable, pas l’endroit où la fortune se trouve. En cas
de doute, on peut demander un rulling au service des décisions anticipées

2. Catégories de revenus

4 Catégories de revenus :

- Revenus des biens immobiliers

- Revenus des capitaux et biens mobiliers

- Revenus professionnels

- Revenus divers

Principes d’imposition

 Globalisation : L’ensemble des revenus est (en théorie) frappé depuis 1962

 En pratique, pas le cas pour tous les revenus, une partie globalisée (taux d’imposition progressif), une
partie imposée distinctement (taux d’imposition fixe)

 Globalisation => Addition et imposition progressive

 Taxation distincte : taux fixé selon les cas

 Imposition globale parfois plus favorable que taxation distincte, imposition globale alors pratiquée (par
exemple dans le cas où le revenu est extrêmement faible)

 Revenu mobilier taxé à 30% (parfois 15%), revenu divers taxé à 15% mais parfois 16,5%, 30% ou 33%

22
 Certains revenus professionnels sont taxés 1 fois, d’autres sont taxés de manière distincte

 Du brut au net (taxation s’appliquera sur les revenus nets mais pas sur les revenus bruts)

 Dépenses déductibles

 Impôt unique des conjoints et cohabitants mais calcul distinct

Revenus des biens immobiliers

 Articles 7 à 16 du Code des Impôts des Revenus

 « Double taxation » via précompte immobilier et IPP (première taxation par le précompte immobilier et
d’une 2ème taxation par l’IPP)

 Précompte immobilier différent d’un acompte (ici, on a un PI et une taxation à l’IPP)

 Pourquoi deux taxations ?

- Bénéficiaires distincts

- Mode de calcul distinct (PI calculé sur la base du revenu cadastral, pas pareil pour IPP)

- Tout n’est pas taxé deux fois (certains biens immobiliers ne sont taxés qu’une seule fois par le précompte
immobiliers)

Biens immobiliers

- Immeubles par nature : « […] fonds de terre et bâtiments […] » (art. 518 C.I.R.) (fonds de terre : propriété
foncières non bâties = terrains, champs, bois ,…)

Fruits des arbres seront considérés comme des biens immeubles aussi longtemps qu’ils sont
rattachés à l’arbre, une fois tombés de l’arbre ils deviennent des biens meubles

Les arbres seront des immeubles aussi longtemps qu’ils sont dans la terre, une fois abattus ils
deviennent des biens meubles

- Immeubles par destination : biens destinés à rester stationnaires, affectés à une exploitation ou attachés
à demeure

Machines d’une usine, cuve d’une brasserie, choses qu’on ne peut pas enlever sans les détruire,…

Revenu cadastral (RC)

- Revenu théorique, revenu annuel net moyen qu’un bien est supposé rapporté à son propriétaire

Revenu cadastral pour tous les biens mobiliers bâtis ou non bâtis ainsi que pour l’outillage

- Fixé par l’administration du cadastre

- Péréquation réalisée (en théorie) tous les 10 ans => dans les faits, plus de péréquation depuis près de 40
ans (+- 1,75 à l’heure actuelle pour les biens qui existaient déjà en 1975, pour ceux qui sont apparus après
ou qui ont été modifié, le taux est autre)

- Indexation

- Fixation et modification par l’administration du cadastre


23
- Contestation possible lors de la fixation ou de la modification du revenu cadastral : compromis,
conciliation, arbitrage

 Contestation à envoyer par recommandé dans les 2 mois en proposant le montant que l’on
estime juste

 Conciliation fiscale possible, si elle ne donne rien on peut demander un arbitrage payant

- Utilisation en raison de la facilité, des contestations limitées, de la stabilité des revenus qu’il génère pour
l’Etat et de la taxation même en cas d’occupation personnelle du bien (pas besoin d’être dans une
situation de location)

Imposition des revenus immobiliers au précompte immobilier

 Précompte immobilier dû sur les biens situés en Belgique

 Redevable : propriétaire, usufruitier, emphytéote ou superficiaire

 Exercice d’imposition et période imposable coïncident

 Précompte dû à partir du 01/01 de l’année suivant la première occupation (on a intérêt à occuper le bien
le 2 janvier et pas le 30 décembre afin de ne payer qu’un précompte)

 Usufruit : percevoir et utiliser les fruits d’un bien

 Peut soit vivre dans le bien, soit le mettre en location

 Doit entretenir le bien

 Doit supporter les impôts inférant au bien

 Ne peut pas vendre le bien, ce droit appartient au propriétaire

 Peut arriver pour des biens meubles ou immeubles

Usage Fruit Abus


Habiter dans le bien En tirer des revenus Aliéner le bien, le vendre, le
donner,…
Usufruitier Nu-propriétaire
Pleine propriété

 Emphytéose : proche de l’usufruit mais droits plus étendus, période fixée

Emphytéote peut construire un immeuble et exercer presque les mêmes droits que le propriétaire
Paye une redevance annuelle pour bénéficier de cette emphytéose
A l’échéance, le bailleur récupère tout, y compris les nouvelles constructions

 Superficie : très peu de différences avec l’emphytéose (max 50 ans)

 Raisons fiscales d’utilisation d’emphytéoses et de superficies

En cas de vente du bien, le vendeur et l’acquéreur peuvent se mettre d’accord pour se répartir le précompte. Le
vendeur, premier propriétaire doit sinon le payer.

24
Précompte immobilier : impôt régional (LSF 1989)

 Fixation des taux d’imposition, octroi d’exonérations et de réductions par les Régions (différences entre les
différentes régions)

 Impôt régional mais bénéficie aux Régions, provinces, communes (et à l’agglomération bruxelloise)

 Calculé sur la base du revenu cadastral indexé

 Wallonie : Taux régional normal : 1,25%

Taux réduit : 0,8% pour les logements sociaux

 Ajout d’additionnels provinciaux et communaux ou par l’agglomération pour la région bruxelloise : 100
centimes équivalent au prélèvement Régional, à l’impôt de base

 Chaque année, circulaire du ministre des pouvoirs locaux qui indique le plafond à ne pas dépasser par les
communes lors de la taxation

Précompte immobilier : exemple (EXAMEN)

- RC non indexé : 1000 euros, coefficient d’indexation 2018 : 1,7863, Bien situé en Région wallonne, dans la
commune de Mons, centimes additionnels communaux de 2990 et provinciaux de 1895

- Revenu cadastral non indexé : 1000 euros

- Revenu cadastral indexé : 1000 euros * 1,7863 = 1786,3 euros

- Partie régionale du précompte immobilier = 1786,3 euros * 1,25% = 22,32875 euros soit 22,33 euros

- Partie provinciale du précompte immobilier = 22,33 euros * 1895/100 = 423,13 euros

- Partie communale du précompte immobilier = 22,33 euros * 2990/100 = 667,63 euros

- Il en coûtera donc 22,33 euros + 423,13 euros + 667,63 euros = 1113,09 euros au titre du précompte
immobilier.

Précompte immobilier : exonérations

- Bien affecté sans but lucratif au culte, la laïcité, l’enseignement, les hôpitaux, maisons de repos, églises,…

- Immeubles diplomatiques et consulaires avec réciprocité (on exonèrera l’Etat en question pour ses biens
en Belgique si l’Etat étranger en fait de même pour la Belgique chez lui)

- Domaines nationaux (propriétés de l’Etat et des autres entités publiques pour le cas où ils sont
improductifs eux-mêmes, ont un but d’intérêt général)

- Exonérations régionales (Natura 2000…)

Précompte immobilier : réductions, différentes selon les Régions

 Réductions en Région wallonne :

- Improductivité involontaire (on recherche des locataires sans en trouver) et inoccupation d’un immeuble bâti
non meublé pendant au moins 180 jours au cours d’une année

25
Réduction octroyée de manière proportionnelle à l’improductivité

Ne sera valable que pour une seule année sauf exceptions (calamité, procédure judiciaire ou administrative qui
empêche de disposer de l’occupation de l’immeuble)

- Habitation modeste : revenu cadastral non indexé de l’habitation < 745 euros, habitation unique du
contribuable et occupation personnelle : réduction de 25% du précompte

- Enfant(s) ou invalide(s) à charge : 125 euros par enfant à charge (si au moins 2 enfants en vie) et 250
euros par invalide à charge

- Invalidité ou handicap : Immeuble occupé par personne handicapée ou invalide de guerre : 125 euros
par personne handicapée et 250 euros par invalide de guerre

 Octroyées sur demande du contribuable

 Si le locataire fait une demande de réduction et que le propriétaire récupère l’argent de la réduction, le
propriétaire devra reverser l’argent au locataire

Imposition des revenus immobiliers à l’IPP

Différences de traitement selon que le bien sera situé en Belgique ou à l’étranger, le fait qu’il soit ou non loué, que
la location soit faite par un locataire affectant le bien à son activité professionnelle ou non, que le bien soit bâti ou
non

Revenus immobiliers dans de très rares cas qualifiés de revenus professionnels (gestion professionnelle d’un grand
nombre d’immeubles par ex.), revenus imposés comme des revenus professionnels (taux assez élevé, jusqu’à 50%)

Débiteurs de l’impôt les mêmes que pour le précompte immobilier, le débiteur sera le propriétaire, l’usufruitier,
l’emphytéote ou le superficier)

Revenu imposable :

- Bien non donné en location, bâti et situé en Belgique : RC indexé majoré de 40%

- Bien non donné en location, non bâti (ou machines et outillage étant immeuble par nature ou
destination), situé en Belgique : RC indexé

- Habitation propre du contribuable : RC indexé mais exonéré d’impôt

 Si l’on possède une ou plusieurs habitations mais n’en habite aucune (pour des motifs sociaux,
professionnels, en cas d’obstacles légaux ou contractuels, en cas de travaux importants), il pourra
bénéficier d’une exonération pour une habitation au choix

- Bien donné en location à une personne physique ou morale n’affectant pas le bien à son activité
professionnelle, bâti et situé en Belgique : RC indexé majoré de 40%

- Bien donné en location à une personne physique ou morale n’affectant pas le bien à son activité
professionnelle, non bâti (ou machines et outillage immeubles par nature ou destination) et situé en
Belgique : RC indexé

 Exemple : contribuable donnant en location une maison à un particulier utilisant la maison uniquement à titre privé.

Revenu cadastral non indexé de 1300 euros

Location : 1000 euros par mois,

26
Revenus imposables pour cette habitation : 1300 * coefficient d’indexation (1,7863 pour l’exercice d’imposition 2018) *
1,4 (40% à ajouter à ce montant) = 3251,07 euros

Impôt à payer sur ce bien à l’IPP si 8% d’additionnels communaux à l’IPP et si le taux marginal d’imposition est de 50%
: 3251,07 euros * 50% * 1,08 = 1755,58 euros

- Bien donné en location à une personne physique ou morale affectant le bien à son activité
professionnelle, bâti et situé en Belgique : taxation selon le plus élevé de deux montants

- Loyer net (Loyer brut – 40% du loyer (ces 40% étant limités à 2/3 du RC revalorisé))

- RC indexé majoré de 40%

 Exemple : immeuble au revenu cadastral non indexé de 3000 euros donné en location par un propriétaire à sa
société pour un loyer de 50000 euros par an, sachant que le coefficient de revalorisation a été fixé à 4,39 pour
l’exercice d’imposition 2018

Charges : 40% du loyer limités à 2/3 du RC revalorisé

40 % du loyer = 50000 euros * 0,4 = 20000 euros

2/3 du RC revalorisé = 2/3 * 3000 euros * 4,39 = 8780 euros

Revenu imposable : 50000 euros – 8780 euros = 41220 euros

- Bien donné en location à une personne physique ou morale affectant le bien partiellement à son activité
professionnelle, bâti et situé en Belgique :

- Par défaut : taxation comme si le bien était affecté totalement à l’activité professionnelle du
locataire

- Si bail enregistré prévoyant ventilation entre l’affectation à l’activité professionnelle et l’usage


privé :

- Partie professionnelle de la location : taxée comme pour une location avec affectation
professionnelle

- Partie privée : taxée comme pour une location privée

Location meublée :

- Par défaut : 60% du loyer relatifs à l’immeuble et 40% aux meubles => 2 parties dans la location

- Si bail enregistré, taxation selon la répartition prévue dans le bail (répartition max 10-90, 99-1 pas
possible)

Dans tous les cas de location meublée, partie de la location relative à l’immeuble taxée comme revenus
immobiliers et partie relative aux meubles taxée comme revenus mobiliers (avec déduction de frais de 50%
admise) => 2 taxations différentes

Pour la partie immobilière, le propriétaire pourra déduire, par défaut, 50% des frais. Il pourra chercher à réduire
des frais réels en matière d’achat et d’entretien plus importants mais il devra alors fournir des preuves.

Exemple : appartement meublé donné en location à un locataire l’utilisant uniquement à des fins privées, loyer de 600
euros par mois, RC non indexé de 1200 euros

27
a) pas de ventilation entre meubles et immeuble ou bail non enregistré

 Revenu imposable partie immobilière : 1200 euros * 1,7863 (coef d’indexation) * 1,4 = 3000,98 euros

(Taxation globalisée basée sur les revenus du contribuable)

 Revenu imposable partie mobilière : 600 euros * 12 mois * 40% (part des meubles par défaut dans la
location) * 50% (car une déduction forfaitaire de 50% de charges est admise (voire plus sur la base de
preuves)) = 1440 euros

(Taxation mobilière distincte à 30% + additionnels)

/!\ déclaration impérative à l’objet de l’IPP

b) si ventilation entre meubles (10%) et immeuble (90%) et bail enregistré

 Revenu imposable partie immobilière : 1200 euros * 1,7863 (coef d’indexation) * 1,4 = 3000,98 euros

=> rien ne change

(Taxation globalisée basée sur les revenus du contribuable)

 Revenu imposable partie mobilière : 600 euros * 12 mois * 10% (part des meubles précisée dans la
location) * 50% (car une déduction forfaitaire de 50% de charges est admise (voire plus sur la base de
preuves)) = 360 euros

(Taxation distincte à 30% + additionnels)

Economie par rapport à la méthode précédente : (1440 euros - 360 euros) * 30% + additionnels ≥ 324 euros +
additionnels

Bien situé à l’étranger :

- Pas de R.C. (particularité belge)

- Immeuble donné en location : revenu imposable = loyer perçu – 40% (bâti) ou 10% (non bâti)

- Immeuble non donné en location (comment évaluer ?) : revenu imposable = valeur locative nette – 40%
(bâti) ou 10% (non bâti)

Si convention préventive de double imposition : bien non taxé en Belgique mais « exonéré sous réserve de
progressivité » (revenu pris en considération pour le calcul de l’impôt pour les autres revenus du contribuable avec
réduction proportionnelle)
=> convention entre la Belgique et l’autre Etat pour ne pas être taxé 2x pour le même bien

Si pas de convention, impôt belge réduit de moitié au cas où un impôt étranger frapperait le bien (même si ce
n’est pas le cas)

Exonérations

- Affectation sans but lucratif au culte, la laïcité, l’enseignement, les hôpitaux, maisons de repos…

- Immeubles diplomatiques et consulaires avec réciprocité

- Domaines nationaux

- Habitation propre

- Bail à ferme ou de carrière (baux de long terme)

28
Réductions

- Improductivité

- Chèque habitat et autres réductions

- Epargne à long terme

=> réductions confiées aux régions, pas à l’Etat fiscal

Chèque habitat

- Réduction ou crédit d’impôt

- Maximum 1520 euros (non indexés), montant à diminuer en fonction des revenus du contribuable

- Emprunt hypothécaire de minimum 10 ans

- Acquisition ou construction de son habitation propre (la seule habitation du contribuable concerné au
moment de l’emprunt)

- Habitation propre sauf exceptions

- Héritage (obtenu en pleine propriété, usufruit ou nu-propriété)

- Mise en vente deuxième habitation avant 31/12 et vente avant 31/12 suivant

- Location deuxième habitation A.I.S. (Agence Immobilière Sociale)

- Si acquisition post emprunt, réduction réduite de moitié

- Avantage fiscal :

- 1520 euros max par contribuable si revenu imposable net ≤ 21347 euros (indexés)

- 1520 euros – ((revenu net imposable – 21347 euros) * 1,275%) si revenu imposable net compris
entre 21347 (indexés) et 82339 euros (indexés)

- 0 euro au-delà

- Avantage majoré/augmenté de 125 euros par enfant (pour un seul des conjoints)

- Durée : 10 ans montant plein et 10 ans demi-montant

- Valable pour chaque conjoint si couple propriétaire

Epargne à long terme

- Si plusieurs habitations

- Applicable notamment si emprunt hypothécaire

- Réduction de 30% de maximum 2260 euros (indexés) plus additionnels (donc réduction de maximum
678 euros + additionnels)

- Valable aussi pour des épargnes « financières »

- 169,2 euros + 6% des revenus professionnels nets avec un maximum de 2260 euros en 2018

- Cumul possible épargne à long terme « financière » et chèque habitat

29
Revenu des biens mobiliers

Article 17 du C.I.R

Revenus mobiliers :

- Dividendes

- Intérêts

- Revenus de la location, de l'usage et de la concession de biens mobiliers

- Revenus de certaines rentes viagères ou temporaires

Imposition, deux possibilités :

- Précompte mobilier (libératoire)

- Taxation à l’IPP

Précompte mobilier (libératoire)

 Précompte mobilier libératoire : Retenue à la source, absence de déclaration obligatoire à l’IPP

 Pas d’obligation de déclaration mais utilité dans certains cas : revenus très faibles

 Cas des droits d’auteur : retenue à la source mais déclaration obligatoire

 Précompte mobilier prélevé par le débiteur des revenus concernés

 Certains revenus mobiliers non concernés par le précompte mobilier libératoire :

- Déclaration obligatoire

- Taxation distincte sauf si globalisation plus avantageuse

Revenus mobiliers non imposables

Absence de taxation sur une partie des revenus mobiliers :

- Première tranche d’intérêts (960 euros en 2018) sur comptes d’épargne

- Première tranche de dividendes (640 euros en 2018) :

- Précompte prélevé, récupération par le biais de la déclaration d’impôt,

- Intérêts judiciaires

- Intérêts versés par le fisc

- Gains branche 21 ou 23 si pas de déclaration en vue d’obtenir un avantage fiscal

Déclaration facultative

La plupart des revenus mobiliers perçus en Belgique : dividendes, intérêts, revenus de bons de caisse…

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Déclaration obligatoire

Revenus n’ayant pas fait l’objet d’un précompte mobilier libératoire mais imposables : Revenus mobiliers perçus à
l’étranger…

3) Traitement fiscal des types de revenus mobiliers

Dividendes

- « tous les avantages attribués par une société aux actions, parts et parts bénéficiaires, quelle que soit leur
dénomination, obtenus à quelque titre et sous quelque forme que ce soit » (C.I.R article 18)

- Précompte mobilier libératoire le plus souvent de 30%, taux inférieur possible dans certains cas

- Première tranche de dividendes exonérée

Intérêts

- Rémunération de l’argent ayant permis un financement (compte épargne, obligations, prêts…)

- Pas les intérêts judiciaires ni les dommages et intérêts

- Précompte mobilier libératoire

- Taux d’imposition généralement de 30%, intérêts de comptes d’épargne taxés à 15% mais exonérés
jusqu’à 960 euros (par contribuable)

Revenus de la location, de l’usage et de la concession de biens mobiliers

- Ex : location des meubles dans une location meublée, concession d’un brevet…

- Montant imposable en déduisant des frais, estimés faute de preuves généralement à 15% (50% pour les
meubles dans une location meublée

- Déclaration à l’impôt des personnes physiques, pas de précompte mobilier libératoire

- Taxation à 30 % (+ additionnels)

Revenus de rentes viagères et temporaires

- Revenus mobiliers imposables

Revenus des droits d’auteur et droits voisins

- Auteur d’une œuvre propriétaire de celle-ci

- Concession possible

- Imposition comme revenus mobiliers si inférieur à un certain montant (59970 euros en 2018) sinon
revenus professionnels

- Montant imposable en déduisant des frais, faute de preuves, 50% jusqu’à 15990 euros et 25% de 15990
à 31990 euros

- Taux de taxation : 15% sur montant imposable inférieur à 59970 euros

31
4) Revenus professionnels

« § 1er. Les revenus professionnels sont les revenus qui proviennent, directement ou indirectement, d'activités de
toute nature et les revenus qui y sont assimilés, à savoir :
1° les bénéfices ;
2° les profits ;
3° les bénéfices ou profits d'une activité professionnelle antérieure ;
4° les rémunérations ;
5° les pensions, rentes et allocations en tenant lieu.. » (Art. 23 CIR)

 Exemple revenu professionnel indirect : pension versée à une veuve

« […] frappent les profits, quelle que soit leur dénomination, de toute occupation lucrative, c’est-à-dire d’un
ensemble d’opérations suffisamment fréquentes et liées entre elles pour constituer une occupation continue et
habituelle » (Cassation, 1965)

 Notion de continuité et d’habitude distingue revenu pro et revenu divers

Catégories et signification

 Bénéfices : revenus tirés d’une exploitation industrielle, commerciale ou agricole


 Profits : revenus de professions libérales, charges, offices, autres occupations lucratives autonomes

Charges et offices : notaires, huissiers,…


Autres occupations : sportifs, artistes indépendants,…

 Bénéfices ou profits d’une activité professionnelle antérieure : arriérés d’honoraires… (touche les
personnes qui ont mis fin à leur carrière)
 Rémunérations : revenus des salariés du privé et du public, des fonctionnaires, des dirigeants d’entreprise
et conjoints aidants
 Pensions, rentes et allocations

Passage des revenus bruts aux revenus nets

L’impôt des personnes physiques frappe des revenus nets imposables (≠ salaire net)

Différentes étapes à suivre :

 Déterminer pour chaque catégorie professionnelle les revenus bruts


 Enlever les frais pour chaque catégorie
 Compenser les gains et pertes des différentes catégories (la perte d’une catégorie étant imputée sur le
gain d’une autre)
 Compenser entre conjoints et cohabitants légaux, si des pertes subsistent elles peuvent être reportées à
l’année suivante

Exemple couple marié

homme : gain dans une catégorie de revenus professionnels : 10000 euros, perte dans une autre catégorie : 50000 euros

femme : gain de 35000 euros

Compensation gain et perte de l’homme : 10000 euros – 50000 euros = - 40000 euros

Imputation de la perte de l’homme chez la femme : 35000 euros – 40000 euros = - 5000 euros

Perte reportée à l’année suivante = 5000 euros

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Bénéfice d’entreprises industrielles, commerciales et agricoles

 Personne physique exerçant une activité professionnelle dans un but lucratif dans le domaine industriel,
commercial, agricole ou artisanal

 Bénéfices issus des opérations traitées dans le cadre des activités de l’entreprise, des plus-values réalisées
ou exprimées ou encore des réserves et provisions de l’entreprise

 +value exprimée lorsqu’on réévalue comptablement un bien

 Prise en compte des opérations, subsides, créances, rémunération de l’exploitant (avantage en espèces),
avantages de toute nature (voiture, business seat,…)

 Notion de marge équivalent à celle du marché pour les ventes à bas prix à des étrangers
On ajoute une marge équivalente à la marge du marché afin que le fisc belge n’ait pas moins de revenu

Si tout se fait en Belgique, pas de soucis : bénéfice en moins d’un côté car vente à bas prix, bénéfice en
plus de l’autre car achat à bas prix => pas de perte pour le fisc belge

 Bénéfices généralement globalisés mais imposition distincte dans certains cas (plus-values)

Profits des professions libérales, charges et offices et autres occupations lucratives

 Concerne les médecins, les pharmaciens, les avocats, les experts- comptables, les architectes, les notaires,
les huissiers de justice, les parlementaires, les sportifs de haut niveau, les artistes

 Revenu brut imposable constitué des revenus reçus, des avantages de toute nature obtenus en raison ou à
l’occasion de leur profession et des plus-values

 Pas de comptabilisation des créances mais bien des revenus réels

Rémunération des dirigeants d’entreprises

2 catégories :

- Mandat d'administrateur, de gérant, de liquidateur ou des fonctions analogues (notion de dirigeant


d’entreprise à mandat ou assimilé)

- Fonction dirigeante ou une activité dirigeante de gestion journalière, d'ordre commercial, financier ou
technique, en dehors d'un contrat de travail (activité de direction au sein de l’entreprise mais en-dehors
d’un contrat de travail)

 Rémunération comprenant tantièmes (attributions aux administrateurs d’une partie des bénéf), jetons de
présence (indépendant de la répartition des bénéf ; présence à chaque réunion donne €), émoluments
(salaires, honoraires…), sommes fixes ou variables, dividendes, remboursements de frais propres à la
société, avantages de toute nature, indemnités de rupture…

 Principe d’attraction : revenus payés ou octroyés par une entreprise à un dirigeant sont assimilés à des
rémunérations de dirigeant d’entreprise même s’ils sont obtenus sur la base d’un contrat de travail.
Permet d’éviter que les dirigeants puissent déduire 2X les frais pour 2 activités supposées différentes alors
qu’elles sont liées

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2 catégories :

- Si dirigeant sous mandat : principe d’attraction toujours d’application sauf mandat non-rémunéré dans
ASBL

- Si fonction dirigeante ou une activité dirigeante de gestion journalière, d'ordre commercial, financier ou
technique :

- Dirigeants d’entreprises, taxés comme tels et principe d’attraction applicable s’il n’y a pas de contrat
de travail

- Taxés et considérés comme des travailleurs salariés s’il y a contrat de travail

Bénéfices ou profits d’une activité professionnelles antérieure

 « Revenus qui sont obtenus ou constatés en raison ou à l'occasion de la cessation complète et définitive
de l'entreprise ou de l'exercice d'une profession libérale, charge, office ou occupation lucrative et qui
proviennent de plus-values sur des éléments de l'actif affectés à l'activité professionnelle, les revenus qui
sont obtenus ou constatés postérieurement à la cessation et qui proviennent de l'activité professionnelle
antérieure » (Art. 28 C.I.R.)

 Taxation au « taux moyen afférent à l'ensemble des revenus imposables de la dernière année antérieure
pendant laquelle le contribuable a eu une activité professionnelle normale » (Art. 471 C.I.R) pour les
bénéfices obtenus ou constatés après la cessation des activités (par ex, à des éleveurs, taux de taxation
très faible)

 Calcul du taux moyen :

- impôt des personnes physiques pour la dernière année professionnelle normale / revenu
imposable globalement * 100

- Taux moyen mentionné aussi sur l’avertissement extrait de rôle

 Les plus-value obtenues lors de la cessation d’activité généralement l’objet d’une taxation distincte à
16,5% ou 33%

Pensions, rentes et allocations en tenant lieu

 Pensions, allocations de chômage, indemnités reçues à la suite d’un accident de travail ou d’une maladie
professionnelle
Capitaux d’assurance-vie, pensions complémentaires et rentes constitués en tout ou en partie au moyen
de primes pour lesquelles une réduction ou d’impôt a été accordée au contribuable, ou constitué au
moyen de cotisations patronales, pensions complémentaires des indépendants

 Revenus d’une épargne-pension constituée au moyen de versements ou primes ayant donné lieu à une
réduction d’impôt

 Globalisation des pensions, allocations et indemnités

 Réduction d’impôts fonction du type et de l’importance du revenu

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 Capitaux d’assurance-vie, pensions complémentaires, épargne- pension taxés distinctement (de 8 à 33%)
selon circonstances et types de revenus

Rémunération des travailleurs salariés

« Les rémunérations des travailleurs sont toutes rétributions qui constituent, pour le travailleur, le produit du
travail au service d'un employeur. Elles comprennent notamment
1° les traitements, salaires, commissions, gratifications, primes, indemnités et toutes autres rétributions analogues,
y compris les pourboires et autres allocations même accidentelles, obtenues en raison ou à l'occasion de l'exercice
de l'activité professionnelle à un titre quelconque, sauf en remboursement de dépenses propres à l'employeur
2° les avantages de toute nature obtenus en raison ou à l'occasion de l'exercice de l'activité professionnelle ;
3° les indemnités obtenues en raison ou à l'occasion de la cessation de travail ou de la rupture d'un contrat de
travail ;
4° les indemnités obtenues en réparation totale ou partielle d'une perte temporaire de rémunérations, […] » (art.
31 C.I.R)

 Travailleurs : sous contrat de travail mais aussi fonctionnaires statutaires

 Salaires et traitements : rémunérations payées par l’employeur ou des tiers en espèces (pourboires)

 Avantages de toute nature : obtenus autrement qu’en espèces (voiture de société, marchandises à bas
prix, prise en charge de dépenses qui serait sinon à charge du travailleur ex : connexion internet au travail)

 Valeur des avantages de toute nature ajoutées aux revenus imposables (téléphone de travail,…)

 Avantage de toute nature, la voiture de société :

Valeur catalogue du véhicule x taux amortissement x 6/7 x taux d’émission CO2

Taux d’amortissement : fonction de l’âge du véhicule (1 si moins d’un an, 0,94 de 13 à 24 mois…
0,7 si 61 mois et plus)

Taux d’émission : 0,055 de base, pénalités ou avantage selon que la voiture émet plus ou moins
que la valeur de référence

Système très avantageux pour le contribuable, par exemple, une voiture neuve de société de
25000 euros et qui émet 120 grammes de CO2 au km donnera lieu à un avantage de toute nature
de 1500 euros par an donc 125 euros par mois

Avantage de toute nature identique si voiture avec ou sans carte de carburant

 Indemnités obtenues en raison ou à l'occasion de la cessation de travail ou de la rupture d'un contrat de


travail : indemnités de licenciement, indemnités pour préjudice moral lors d’un licenciement lié par
exemple à la fermeture d’une entreprise

 Indemnités obtenues en réparation totale ou partielle d'une perte temporaire de rémunérations :


allocations de chômage et indemnités d’incapacité temporaire lors d’accidents de travail ou de maladies
professionnelles

 Taxation : essentiel globalisé

 Exonérations fréquentes :

- chèques-repas, chèques-sport ou culture, cadeaux de faible valeur en certaines circonstances,


écochèques

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- indemnités obtenues en remboursement de frais propres à l’employeur : possibilité que le
travailleur engage des frais pour des dépenses incombant à son employeur → remboursement sur
la base de justificatifs ou remboursement forfaitaire

- mise à disposition gratuite d’un vélo ou indemnisation de max 0,23 euros/km pour trajet
domicile lieu de travail, non imposable même en cas de déduction des frais réels

- Remboursement des déplacements domicile-lieu de travail (sauf vélo)

 Si déduction des frais réels : remboursement d’office imposable. Sinon, fonction du


moyen de transport

- Transport en commun : exonération de la totalité

- Voiture, moto… : exonération des premiers 390 euros

- Exonérations cumulables si plusieurs types de moyens de transport utilisés

- Avantages non-récurrents liés aux résultats : primes accordées collectivement en cas d’atteinte
d’objectifs, exonérés à concurrence de 2830 euros en 2018

- Indemnités versées aux bénévoles, artistes et pompiers volontaires sont exonérées sous certaines
conditions et dans certaines limites

Conjoint aidant

 Si un entrepreneur, un indépendant en profession libérale, le titulaire d’une charge ou d’un office est aidé
par son conjoint et que celui-ci lui apporte une aide effective de façon régulière ou au moins 90 jours par
an, le conjoint pourra être considéré comme conjoint aidant.

 Une quote-part des revenus professionnels pourra être attribuée au conjoint aidant

 Revenus du conjoint aidant limités pour bénéficier du statut de conjoint aidant

 Quote-part limitée en théorie à 30% des revenus de l’autre conjoint mais pouvant aller au-delà si la
preuve est faite que l’aide apportée est plus importante que cela

Quotient conjugal

 Si un des deux conjoints ne travaille pas ou a de faibles revenus, attribution d’une partie des revenus de
l’autre conjoint = quotient conjugal (on prend une partie des revenus de l’autre conjoint)

 30% des revenus avec au maximum 10490 euros (2018)

 On considère que celui qui ne travaille pas ou pas contribue au ménage d’une autre manière

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