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Fiscalité et Impôt des personnes physiques

Tout résident fiscal doit remplir une déclaration fiscale. Le formulaire des impôts est
disponible sur le site Myminfin.be .
Il existe deux versions :
- la version papier, celle encore permis de souscrire (4 pages) ;
- la version numérique.

Un document préparatoire détaillé, avec tous les codes et leur légende, prépare le contribuable
à entrer sa déclaration fiscale.
L’Etat détient une partie des informations fiscales des contribuables, car ces derniers forment
un réseau. Cependant, certains renseignements ne sont pas encore connus avant que le
contribuable ne remplisse sa déclaration.

Notes complémentaires :
Une cartouche désigne le rectangle dans lequel une personne qui effectue une recherche sur
Internet peut écrire.
Un impétrant est un candidat qui a obtenu ce qu’il a convoité.

1. Historique des impôts


1.1. Les impôts avant l’arrivée du commerce

Les impôts existent depuis qu’il existe des revenus : ils existaient déjà du temps du commerce
silencieux.
L’impôt existe aussi dans les troupes animales : la troupe donne une part au lion, afin d’être
protégée par celui-ci. Le lion en garantit la sécurité.

Dans toutes les collectivités, nous pouvons remarquer l’existence d’impôts. Nous retrouvons
ceux-ci dans l’Odyssée et dans l’Iliade : la fête pour Ulysse est payée par la collectivité.
L’impôt du sang consiste à mourir pour ses congénères.
La nature des impôts a cependant évolué. Les autorités ont organisé des prélèvements auprès
des individus soumis à ces autorités, afin de répondre aux besoins de la collectivité. Sans les
impôts, aucune autorité ne pourrait survivre.

Le Droit fiscal est une somme de choix politiques basés sur des décisions sociales et
anthropologiques.
« Le Droit fiscal est une branche du Droit public qui vise à régir la participation des
contribuables dans le financement des services publics » (www.actualitesdroitbelge.be).

Il cherche à répondre aux questions suivantes  : Quels sont les principaux impôts auxquels
sont soumis les contribuables ? Comment est calculé l’impôt sur les revenus  ? Quels sont les
actes soumis aux droits d’enregistrement ? Sur quoi portent les droits de succession ?
Quelles opérations sont soumises à la TVA ? (www.actualitesdroitbelge.be)

Initialement, les échanges entre les différents peuples étaient belliqueux. L’impôt du sang
était alors très fréquent. Par la suite, les échanges sont devenus plus pacifiques. Néanmoins,
en vis-à-vis des guerres, des pillages étaient également commis : il s’agit d’une forme d’impôt
sur l’ennemi. Les belligérants peuvent se servir en biens chez leurs ennemis, à condition que

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la guerre n’ait pas tout détruit, mais peuvent également enlever les femmes, les enfants, et les
hommes non envoyés à la guerre. Plutôt que de tuer l’ennemi, réduire celui-ci à l’esclavage
permettra l’utilisation d’une main d’œuvre gratuite, qui peut produire à la place des hommes
envoyés à la guerre. Le problème de productivité des esclaves apparaît alors : ceux-ci
manquent de motivation (pas d’insentives). La promesse d’affranchissement permet alors une
productivité accrue.
Les femmes et les enfants avaient une valeur supérieure aux hommes : les enfants sont plus
jeunes et les femmes permettaient de renouveler les enfants.

Les esclaves étaient affranchis au plus tard à la mort du maître, sauf si l’esclave avait lui-
même précipité la fin du maître. Face au nombre croissant d’affranchissements, le législateur
est intervenu et particulièrement le Sénat qui a limité ce nombre.

1.2. Arrivée du commerce

Avec l’arrivée du commerce, d’abord silencieux, la fiscalité va prendre de nouvelles formes.


Deux vivres sont depuis longtemps échangés :
- Le sel, en provenance de la mer, nécessaire pour conserver la nourriture. Le terme
salaire provient du terme latin « salarium », dérivé du terme « sal » signifiant le sel. Le
salaire était la portion de sel distribuée aux soldats romains pour conserver leurs
aliments, et ensuite la somme qui leur était remise afin d’acheter différents biens ;
- La boisson : l’eau pouvait être contaminée et donc dangereuse. C’est pourquoi la
consommation de boissons fermentées était préférée à celle de l’eau. Ces boissons
devaient être importées ou pillées.
Les Gaulois sont d’ailleurs allés jusqu’en Turquie lors de leur Conquête du Sud afin
d’obtenir du vin, qui les rendait fous.
La Bible est d’ailleurs écrite pour les nations du pain et du vin. Il s’agit d’une prière à
la vie en commun, chaque repas symbolisant le partage. Le vin existe depuis environ
6000 ans.

Certains vont donc importer ces produits, de risque à provoquer un déséquilibre de la balance
commerciale. La fiscalité permettra d’équilibrer cette balance. Les taxes réguleront le
commerce en bridant celui-ci. Ces taxes sont appliquées aux commerçants.
Le commerçant paie les droits de douane si celui-ci veut vendre sa marchandise sur le lieu
auquel il se trouve. Cette taxation est simple à mettre en place : les villes sont entourées de
portes, qui protègent les habitants de la peur de la nuit. Les commerçants sont contrôlés à ces
portes.

Les droits de douanes fonctionnent très bien : le produit est plus cher, mais les
consommateurs continuent à acheter. L’autorité taxe les produits dont celle-ci souhaite freiner
la consommation. Le succès de ces droits perdure, car c’est le consommateur qui paie les
accises. Il s’agit cependant d’un paradoxe, car l’autorité souhaite d’une part freiner la
consommation de certains biens, mais souhaite voir ses recettes fiscales augmenter.

Les Cités existaient depuis plus longtemps que les pays, et la fiscalité la plus ancienne
atomisait le paysage. En effet, des frontières étaient présentes tous les 10 kilomètres environ.
Par la suite, les voies de communication deviennent dangereuses, et le commerce et la
fiscalité ralentissent.

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L’extension du territoire du commerce entraînera la diminution des recettes fiscales perçues
par les droits de douane. Il n’y a, en effet, plus de droits de douane si le commerçant ne
change plus de territoire. L’expression «  Tous les chemins mènent à Rome » traduit cette
extension de territoire. Il n’y a pas d’interruption de voie de communication jusqu’à Rome et
dès lors, en principe, pas de droits de douane. La perte d’accises est conséquente, et le
législateur doit instaurer un autre type d’impôt.

Le législateur décide alors d’additionner un impôt sur les revenus capitalisés et un impôt sur
la consommation, ancêtre de la TVA. Ce dernier impôt s’élevait à 1% sous l’empereur
Auguste et jusqu’à 10 % à Byzance.

1.3. Développement de la fiscalité

La fiscalité médiévale a instauré des taxes sur une multitude d’éléments. Elle a perduré
jusqu’au XIXème siècle environ. Cette imposition se basait sur les indices d’un revenu perçu
par le contribuable. Au Moyen Age, il est en effet difficile de savoir ce que le seigneur gagne.
La fiscalité propose alors de compter les biens possédés par le seigneur : les calèches, les
nombre de chevaux… et de taxer ces biens. Le même principe d’énumération des biens
possédés par le contribuable reste utilisé par la suite.
Le législateur multiplie les petites impositions. Par exemple, une taxation était déterminée en
fonction du nombre de portes et de fenêtres, qui étaient des signes d’opulence. En effet, la
présence de beaucoup de portes et fenêtres signifiait que les habitants ne devaient pas à tout
prix isoler leur résidence.

L’impôt foncier fait également son apparition et s’avère particulièrement efficace. Le


contribuable qui ne le paierait pas verrait son terrain saisi et revendu.
Une taxe touche les bateaux lors de leur arrivée au port.

Ce système composé de plusieurs taxes fractionnaires présente un avantage majeur : tous les
contribuables peuvent payer les taxes. Par ailleurs, les fausses déclarations sont limitées.
Deux inconvénients ressortent cependant :
- le total de ce qui peut être perçu est limité ;
- le système est conjoncturel, même si à terme, les possessions sont censées augmenter.
Exemple : plus de calèches, plus de chevaux…

Des changements majeurs apparaissent au XIXème siècle :


- l’industrialisation a entraîné un niveau de vie accru, atteignant puis dépassant celui de
l’Empire romain d’Occident ;
- l’apparition de la plupart des Etats-Nations.

Deux conséquences peuvent être soulignées :


- La fiscalité devient moins fragmentée. Les droits de douane sont supprimés au sein
des pays. Les accises diminuent mais sont maintenues pour les produits perçus comme
mauvais pour la santé. Chaque Etat Nation devient membre du Grand Marché Intérieur
(1993) ;
- La loi des octrois est abandonnée. Cette loi permettait de taxer les commerçants sur les
droits de passage, d’entreposage, sur la force motrice. Elle permettait de faire vivre la
commune, mieux que les promesses de l’Etat général. En effet, il n’était pas rare que
les communes appartiennent successivement à des pays différents. La commune dure
alors que l’Etat changeait en moyenne une fois par génération.

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En abolissant la taxe, le commerce et la production augmentent, et l’effet final est plus
avantageux pour la commune. En contrepartie, ces communes reçoivent une part plus
élevée de l’impôt foncier.

1.4. Impôt sur le revenu

L’Etat dépend d’un nombre restreint de contribuables, qui paient principalement un impôt
foncier. Les recettes, plafonnées, empêchent la réalisation de certains travaux.
Exemples : chemins de fer, métros,…
Le Royaume-Uni envisage ces grands travaux mais manque de moyens. Le secteur privé ne
peut réaliser ces travaux, qui ne leur sont pas destinés. Par ailleurs, ceux-ci nécessitent parfois
des expropriations qui restent l’apanage de l’Etat.

Afin de percevoir plus de recettes fiscales, le Royaume-Uni a décidé de taxer les pauvres et
non les riches, ces derniers étant minoritaires. Les Britanniques instaurent alors la taxe sur le
travail dans les années 1860-1870.

Il est toutefois difficile de connaître le revenu des individus. Afin d’inciter les individus à
déclarer leur revenu, le législateur prévoit de donner le droit de vote aux contribuables qui
paient un certain montant d’impôts : c’est le vote censitaire. Il suggère que ceux qui financent
l’Etat peuvent décider de la manière dont cet argent sera dépensé. Cette idée existe depuis
l’époque athénienne.

Ce système transpose ce qui se passe dans une société de capitaux, le vote est fonction de
l’impôt payé. Il s’agit du seul système qui incite une déclaration fiscale consistant à déclarer
plus de revenus.

L’impôt plural confère plus de voix au contribuable selon certaines caractéristiques : un


diplôme confère deux voix, un père de famille dispose aussi de 2 voix,… En établissant le
nombre de voix par rapport à l’impôt payé, l’incitant n’est pas aussi fort car l’ostentation est
moindre.

Le contribuable accepte donc de payer jusqu’à un certain point. Après avoir eu son droit de
vote, il n’est pas beaucoup plus incité.

Cependant, les revenus imposés par la taxe sur le travail sont connus par les employeurs.
Les industriels s’organisent en sociétés de capitaux, dans lesquelles les associés doivent se
rendre des comptes. Une société anonyme, caractérisée par un actionnariat ouvert, se désigne
en anglais par le terme de « Public Limited Company », qui exprime l’idée de publicité des
comptes. Lors des assemblées générales, les actionnaires épluchent les comptes de la société.
La comptabilité est connue par l’administration, qui connaît ainsi le montant des
rémunérations.

L’impôt sur le revenu est universel. Toutes les autres taxes ne visaient pas la personne comme
telle. Par exemple, le commerçant qui transportait du sel était le lien entre le chariot et la
gabelle, la taxe sur le sel. La taxe ne le visait pas en temps que personne mais bien la
marchandise.

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Remarque : l’impôt sur le revenu est repris de la République romaine. L’idée s’est ensuite
imposée de manière irréversible. Des moyens fiscaux ont été mis en service par les Etats
Nations afin de collecter les impôts.

L’impôt sur le revenu mis en place était initialement entièrement destiné aux personnes
physiques. Il a alors ensuite été question d’imposer les personnes morales et les sociétés. Le
législateur décide d’imposer les revenus des personnes morales et là encore, le problème de
mesure des revenus apparaît, sauf s’il existe un contrat entre l’Etat et la personne morale.

Rappelons que les actionnaires et associés doivent se rendre des comptes lors de l’assemblée
générale. En effet, certains actionnaires étant plus proches des affaires, les autres veulent
s’assurer de la véracité des propos tenus sur la réalité de l’entreprise. La comptabilité
représente l’outil adapté à cette communication :
- Elle permet de valoriser en un langage unique des éléments très disparates dans la
réalité ;
- Elle se base sur des principes généralement admis.

Dans sa comptabilité, une entreprise acte son chiffre d’affaires, les montants payés à ses
fournisseurs, les montants des rémunérations versées,… Beaucoup d’éléments se retrouvent
dans d’autres documents auxquels l’Etat a accès : la comptabilité des fournisseurs, la
déclaration fiscale de chaque salarié. Par ailleurs, il est possible de voir quelle partie du
bénéfice est transmise à quel actionnaire.
Le bénéfice net, c’est-à-dire la différence entre le chiffre d’affaires et les charges (salaires,
fournisseurs,…), à laquelle il faut retrancher un pourcentage d’impôt, peut être reporté dans
les fonds propres ou peut être distribué aux actionnaires, ces deux choix n’étant pas
mutuellement exclusifs. Afin d’éviter les doutes, il est souhaitable que la comptabilité inscrive
la partie du bénéfice distribuée à chaque actionnaire.

Un problème sérieux apparaît si un pan entier de l’entreprise n’est pas déclaré.

Comme nous le voyons, un réseau se forme entre les contribuables. L’impôt sur le revenu
porte sur des flux qui circulent entre différents intervenants, dont les intérêts sont différents.
Ce grand réseau de croisement d’informations a beaucoup de lacunes, encore à l’heure
actuelle.
Des contrôles sont nécessaires, mais il convient de vérifier que les recettes perçues soient
supérieures aux coûts de ces contrôles. Lors de la reconstruction économique d’après-guerre,
les revenus des personnes morales se sont fortement accrus, et le système valait la peine d’être
mis en place.

2. Les différents types de revenus


Nous pouvons observer une tripartition des revenus héritée de la coexistence au XIXème siècle
du Moyen Age agricole et de la Révolution industrielle :
- Les revenus fonciers, liés à la propriété terrienne ;
- Les revenus mobiliers, ou revenus de capitaux. Ils sont issus de la Révolution
Industrielle ;
- Les revenus professionnels, qui correspondent aux rémunérations.

Remarque : aujourd’hui, nous regroupons les revenus en 4 classes : mobiliers, immobiliers,


professionnels et divers.

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Aux trois types de revenus cités ci-dessus correspondent trois types d’impôts :
- La contribution foncière ;
- La taxe mobilière sur les revenus et les intérêts ;
- La taxe professionnelle.
Ces revenus doivent être repris dans une déclaration. L’ensemble de ces déclarations
souscrites se retrouve centralisé auprès d’un organisme.

Entre 1920 et 1963, les impôts sont dits cédulaires. La cédule est une reconnaissance de dette
sous seing privé. La déclaration fiscale souscrite par chaque contribuable est une
reconnaissance de l’impôt que celui-ci devra payer à l’Etat. L’administration se chargera de
calculer l’impôt dû sur ces revenus. L’impôt cédulaire taxe séparément les différentes
catégories de revenus.
Actuellement, l’impôt est calculé sur le total des revenus. La déclaration constitue toujours
une reconnaissance de dette, mais le terme cédule n’est pas utilisé, afin de ne pas créer de
confusion avec les impôts cédulaires.

L’Etat doit se fier à la déclaration, mais effectue toutefois des contrôles pour vérifier
l’authenticité des déclarations, surtout chez les irréductibles (secteur agricole, coiffeurs,…)

Note  : La cédule, reconnaissance de dette sous seing privé privé, s’oppose à la


reconnaissance de dette reconnue par un notaire ou un huissier de justice.

Une personne souhaiterait effectuer une expédition sur Mars. Pour ce faire, elle aimerait
lancer un emprunt obligataire auprès du public. Si cet emprunt est public, il faut soumettre
un prospectus à l’Autorité des Marchés et Services Financiers, la FSMA, qui se chargera de
vérifier la crédibilité des informations. L’organisme public doit avaliser l’emprunt, et les
obligations sont reconnues comme une reconnaissance de dettes.

Le contribuable doit déclarer si des immeubles ou des terrains lui appartenant sont mis en
location. Un impôt effectif est calculé sur ces revenus locatifs. La contribution foncière est
effectuée à différents niveaux de pouvoirs, qui prélèvent chacun à leur tour.
Les revenus professionnels font l’objet d’un impôt par palier.
Les revenus mobiliers font l’objet d’une imposition spécifique.
Avant 1962, la personne morale n’était pas un contribuable au sens psychologique. Le
législateur ne voit pas la société mais chacun des actionnaires. Ce sont ces derniers les
véritables contribuables. L’actionnaire est le prêteur, l’apporteur de fonds, et la société n’est
qu’un moyen pour ces actionnaires d’obtenir des dividendes.

Un hiatus ressort de cette méthode de fonctionnement : Le bénéfice finit entre les mains d’une
personne physique. En affectant le bénéfice aux réserves, l’actionnaire n’est pas taxé. Il n’est
taxé que lorsqu’il prélève une partie. Cette méthode est contraire au principe d’annualité de
l’impôt.
Les recettes ne sont renouvelées qu’une fois l’an, afin de ne pas nourrir les ambitions de
conquêtes de l’exécutif.

Afin de parer à cette manœuvre, le législateur décide de taxer le résultat avant répartition.
L’impôt des sociétés apparaît en 1962.

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Avant l’apparition de la taxation du bénéfice via l’impôt des sociétés, les revenus de capitaux
étaient taxés selon un montant présumé. Ce système existe encore aux Pays-Bas. Le
contribuable devait joindre à sa déclaration une liste de patrimoine mobilier : actions,
obligations,… Il y a la présomption que ces actifs rapporteront 4%. Les revenus mobiliers
sont taxés à 30%. Le contribuable paie donc un impôt de 30% sur un revenu supposé de 4%.
Cette règle ne s’applique pas sur la première tranche de 20 000 € de revenus mobiliers.
En Belgique, le législateur fait marche arrière.

3. Principes de taxation
Selon le principe de l’utilité marginale, l’utilité décroît quand le revenu augmente. De même,
le taux d’imposition augmente avec les revenus. Le contribuable qui obtient l’ensemble de ses
revenus en Belgique serait frappé par différents taux, de plus en plus importants, avec
toutefois une limite, lorsque les revenus s’élèvent.

En Belgique, les impôts suivent une progression en escalier avec un taux progressif par
tranche. L’impôt frappe très tôt en Belgique : chacun contribue selon ses moyens.
Exemple : un stagiaire avec un salaire peu élevé paie l’impôt.

En France, il faut d’abord atteindre le seuil d’autonomie avant de contribuer. Les cotisations
constituent une épargne forcée, qui ne se fait qu’à partir du moment où le contribuable est
autosuffisant.

L’abattement est un relèvement du seuil d’imposition et exonère ainsi une tranche de revenu à
partir du bas : l’escalier commence plus loin. Le nombre de personnes à charge influence
l’abattement.

La déduction exonère également une tranche de revenu mais à partir du haut.


Les dépenses professionnelles et les pensions alimentaires sont déductibles.

La réduction est un avantage fiscal d’un certain montant, d’un certain taux.

Les Régions sont compétentes dans les réductions d’impôt, mais elles ne peuvent appliquer
celles-ci : la réduction se ferait au détriment de l’autorité fiscale. La réduction a une
importance moindre que la déduction car le taux oscille entre 0 et le taux marginal de l’impôt
des personnes physiques. Les Régions appliquent des réductions d’impôt dans le cadre des
politiques incitatives.

L’abattement et la déduction se font à charge de l’Etat fédéral.


La réduction se fait au niveau régional.

Il est intéressant pour les autorités publiques de ne pas fixer un impôt trop élevé, afin de ne
pas atteindre la marge d’autonomie de l’individu. En Grande Bretagne, les taux sont énormes
avec une plus grande largeur d’esprit dans la déduction des dépenses professionnelles.

Les taux sont conçus à partir du tout premier euro. Les abattements successifs s’appliquent
aux différentes tranches : il y a donc personnalisation de l’impôt.

Les résidents fiscaux bénéficient de la personnalisation de l’impôt. Les non résidents


bénéficient de celle-ci s’ils reçoivent plus de trois quarts des revenus mondiaux en Belgique,

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sinon, les taux standard de l’impôt des personnes physiques sont appliqués.
Exemple : un sportif présent trois mois dans un pays ne bénéficie pas de la personnalisation
de l’impôt, sauf s’il perçoit trois quarts de ses revenus mondiaux en Belgique.

4. La résidence fiscale
Le législateur additionne les différents revenus, perçus en Belgique et à l’étranger.
Aujourd’hui en grande partie résolu, il y avait autrefois un problème d’information.
L’informatique ne permettait pas la globalisation des données. Il était difficile de concilier les
revenus provenant de différents pays, ce qui est le cas par exemple des sportifs, des artistes…

Par ailleurs, le problème de la résidence fiscale est également apparu : il s’agit de savoir où la
personne est inscrite fiscalement.
Un critère est cependant décisif : celui du nombre de jours passés dans un pays. Si la personne
demeure 183 jours dans un pays, celui-ci devient sa résidence fiscale.

A Malte, il fallait passer 90 jours sur l’île pour y conserver sa résidence fiscale.

Le problème demeure dans certains cas : un des membres du couple possède un emploi à
Luxembourg, tandis que l’autre travaille en Belgique. Celui qui travaille à Luxembourg y
déclare son revenu, se déclare séparé de son conjoint afin de ne pas cumuler les revenus et
ainsi pouvoir bénéficier d’un régime fiscal intéressant.
Cette situation n’est pas si fréquente, car en cas de résidence à Luxembourg, les enfants
doivent être y être scolarisés. L’enseignement trilingue obligatoire dès 4 ans n’est pas
souhaité par beaucoup de Belges.

La résidence fiscale a aussi été définie comme le lieu où est établie la famille.
Remarque : la famille est une notion périlleuse en Droit. Elle fait aujourd’hui référence au
ménage.

Jusqu’en 1992, la question était devenue aigue, beaucoup d’arrêts ont été rendus sous-pesant
l’attache des contribuables avec certaines communes.
Après 1992, le nouveau système prévoit que la police communale sera chargée de vérifier la
réalité du domicile. La déclaration fiscale n’est plus suffisante.
Des abus ont alors été relevés :
- certaines communes prescrivent à leurs agents de dire que certaines personnes
n’habitent pas à l’adresse déclarée. Le but est de pouvoir faire payer à ces personnes
une taxe sur la deuxième résidence. L’agent se présente par exemple à 17h30, lorsque
le résident n’est pas présent. Le contrôle se fait cependant à la marge des contribuables
sans enfant. En revanche, un enfant scolarisé à proximité de la résidence lève le doute.

En étant radiée de la commune, la personne n’a temporairement plus de domicile fixe ;


- d’autres communes souhaitent au contraire identifier les résidents qui y habitent sans
se déclarer.

Il existe toutefois un critère subsidiaire pour les personnes volatiles. Le pays de la résidence
fiscale est celui du lieu d’administration de la fortune.

Notes complémentaires : à Monaco, il existe un impôt sur les sociétés mais pas d’impôt sur
les personnes physiques. Le seul critère requis pour posséder une résidence à Monaco est de

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pouvoir prouver que le résident ne risque pas de tomber à charge de la sécurité sociale
monégasque.

Une personne de nationalité belge résidant au Niger va chercher, en Belgique, un formulaire


« Impôt des personnes physiques » au lieu du formulaire « Impôt des personnes physiques
des non résidents ». Elle est alors considérée comme résident fiscal en Belgique car elle n’a
pas pu prouver avoir une autre résidence fiscale par un décompte d’impôt dans un autre
pays.

5. Exercices et délais d’imposition


5.1. Précomptes

Nous retenons 4 catégories de revenus de la réforme de 1962 : professionnel, mobilier,


immobilier et divers. La globalisation de ces revenus peut s’effectuer à partir du 31 décembre
à minuit.

Considérons l’exercice imposable de 2013. Les revenus de la période qui s’étend du 1er
janvier 2013 au 31 décembre 2013 peuvent être déclarés jusqu’au 30 juin 2014. Cette date
n’est généralement pas respectée. L’impôt est enrôlé dans l’année qui suit, au mois de juin,
afin de limiter toute différence significative des moyens du contribuable par rapport à l’année
imposée.
Les déclarations en ligne peuvent patienter jusqu’au 30 octobre, avec parfois un délai d’une
semaine supplémentaire en cas de dérèglement du système.

L’administration préfère recevoir une déclaration en retard plutôt que de ne pas en recevoir du
tout.

Cette échéance n’est pas l’apanage des particuliers uniquement : les entreprises doivent
également respecter ces délais. Les commerçants font d’ailleurs leur inventaire au début du
mois de janvier afin de pouvoir clôturer les comptes de l’année précédente.

L’an 1 est celui sur lequel s’appliquera l’impôt. Au terme de cette année, le contribuable doit
globaliser ses revenus. Le législateur taxera l’ensemble des revenus reçus durant cette période
imposable.
L’impôt est exercé en l’an 2. L’intervalle entre la fin de la période imposable et la taxation est
variable selon la méthode de taxation. Il est d’environ 6 mois en Belgique.
Pour vivre en l’an 1, l’Etat va solliciter des avances auprès des contribuables : il s’agit des
précomptes.

Un précompte est différent d’un acompte. L’acompte suppose une dette certaine et liquide, ce
qui n’est pas le cas tant que l’année n’est pas écoulée et que les revenus n’ont donc pas pu être
globalisés. Le précompte transforme les anciens impôts cédulaires. Un principe du Droit est
que l’Etat est continu, enveloppant, et a donc besoin de moyens pour assurer son
fonctionnement.

Au moment du calcul de l’impôt, il faudra donc décompter les précomptes versés lors de
l’exercice imposable. Le même raisonnement s’applique pour les taxes foncière et
immobilière. La taxe professionnelle veut calculer un impôt sur les revenus professionnels en

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supposant qu’il s’agit des seuls revenus. L’impôt des personnes physiques se base pourtant
sur l’ensemble de la déclaration.

Notes complémentaires  : La Région wallonne a l’intention d’élever les droits


d’enregistrements à 15% du prix de vente lors de l’acquisition d’un troisième immeuble.
Cette mesure ne rapportera probablement pas autant que prévu, car le contribuable pourra
acquérir un immeuble plus facilement via une société.

Le précompte immobilier est particulier car celui-ci comprend plusieurs parties, payées
chacune par le contribuable à différents niveaux de pouvoirs. Nous avons :
- la couche communale ;
- la couche provinciale ;
- la couche nationale.

La taxation immobilière s’élève à un huitième du revenu cadastral. Par ce précompte, le


législateur évite de participer lui-même au financement des provinces et des communes (en ce
qui concerne l’impôt immobilier).

Le précompte immobilier est un impôt régional qui équivaut à un pourcentage du revenu


cadastral.

Le détenteur d’un droit réel sur le bien immobilier, c’est-à-dire le propriétaire, le possesseur,
l’emphytéote, le superficiaire, doit payer le précompte immobilier. Le pourcentage de celui-ci
a été fixé par les Régions :
- 1,25 % du revenu cadastral pour les immeubles situés en Région wallonne ou en
Région de Bruxelles-Capitale ;
- 2,5 % du revenu cadastral pour les immeubles situés en Région flamande.
A cet impôt de base destiné aux Régions s’ajoutent les centimes additionnels que peuvent
appliquer les communes, agglomérations et provinces (décidés par les conseils communaux et
provinciaux).
Les centimes additionnels correspondent à une augmentation du montant de la taxe de base.
Cent centimes additionnels signifient une taxe complémentaire d’un euro pour chaque euro
payé à la Région.

Le précompte immobilier est une charge déductible si l’exploitant est indépendant. Le


contribuable déclare au code 1105 le revenu cadastral des éventuels immeubles utilisés pour
sa profession. Le revenu cadastral existe mais n’est pas générateur de revenu. Cependant,
l’indépendant se prive d’un revenu s’il mettait l’immeuble en location. Le revenu est absorbé
par une affectation professionnelle.

Il n’est pas possible d’appliquer un taux progressif sur les revenus mobiliers. Le législateur a
donc instauré un taux uniforme. Des précomptes sont également retenus. Le taux de
précompte mobilier varie de 10, 15 à 25 % (jusqu’à 27 % actuellement) selon le type de
revenus.

L’Etat ne peut pas s’interrompre, et une suspension temporaire des services publics faute de
budget n’est pas envisageable.
En 2013, les Etats-Unis ont dû, faute de budget, mettre l’exécutif au repos. Un budget

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transitoire était cependant prévu pour la Défense, la Police, la Présidence. Un tel système est
inconcevable en Europe.

En prévoyant un précompte excédentaire, le code fiscal donne une longueur d’avance à l’Etat
fédéral. Celui-ci n’est pas créancier et ne peut se retrouver à la merci d’une défaillance des
mauvais payeurs.
Cette méthode présente un déséquilibre, puisqu’elle n’affecte pas les entreprises mais
uniquement les contribuables particuliers. Seules les personnes physiques financent à
l’avance. L’excédent peut être restitué jusqu’au 30 juin de l’an 3, sans intérêt, par opposition
aux versements anticipés effectués par les indépendants.

5.2. Différences de retenue à la source

Le Royaume-Uni prévoit également une retenue généralisée comme en Belgique. En France,


cependant, il n’existe pas de retenue à la source.

La retenue à la source varie selon que le contribuable est marié et a des enfants à charge. Les
données nécessaires au calcul du précompte relèvent de la vie privée, même si certaines
d’entre elles sont connues au moment de l’engagement du travailleur. Les Français estiment
que l’employeur ne doit pas nécessairement connaître le schéma de famille dans lequel vit son
employé. De plus, la mutation de la situation conjugale et familiale lors d’une séparation
pourrait donner une image d’instabilité voire de trouble de l’employé, dans une période où le
travail apparaît pour certains comme un exutoire.

Les contribuables français n’échappent pas pour autant à toute forme d’impôt préliminaire :
ils doivent effectuer des versements spontanés 4 fois par an en procédant eux-mêmes à
l’estimation.

Les finances publiques françaises se sont cependant détériorées, avec des problèmes
d’insolvabilité croissants. En 2017, les retenues à la source seront introduites, avec liberté
pour l’employé de mentionner sa situation personnelle.

Si, en Belgique, le taux de précompte est supérieur au taux de l’impôt des personnes
physiques, le calcul du précompte professionnel ne tient pas compte des avantages fiscaux
calculés au moment de l’enrôlement de l’impôt. Le précompte prend en considération les
enfants à charge, mais pas les autres formes de prise en charge des enfants, comme les
pensions alimentaires.

La pension alimentaire n’intervient pas dans le calcul du précompte dans un but de défiance.
En effet, les jugements n’étant pas toujours obligatoires en matière de pensions alimentaires,
le législateur craint que des montants fictifs ne soient déclarés. Les pensions alimentaires sont
donc méconnues des employeurs et sont connues en fin de parcours sur la déclaration fiscale.
Nous reviendrons sur la notion de pension alimentaire et d’enfants à charge.

5.3. Remboursement des excédents

Bien évidemment, les excédents perçus par le législateur au titre de précomptes doivent être
remboursés. Ce remboursement s’effectue au plus tard le 30 juin de l’an 3. En 2009, le
Ministre des Finances vante le traitement rapide des impôts. L’enrôlement des impôts est plus
rapide suite à la hausse des déclarations en ligne. Le traitement rapide permet aux

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contribuables d’être plus vite remboursés. Cette accélération des remboursements a eu des
effets équivalents au plan de relance d’1 milliard d’euros mis en place la même année.

6. Déclaration
6.1. Formulaire

La globalisation est synonyme d’addition, afin d’appliquer un taux progressif par tranche.
Le formulaire à compléter comporte 4 pages, plusieurs éléments doivent y être indiqués :
- les codes ;
- les montants ;
- les réponses aux questions.

En plus de la version papier, il existe depuis 11 ans une version destinée à la numérisation.
La déclaration comprend deux parties traditionnelles :
- La première concerne les informations transmises à l’administration par des tiers. Il
s’agit d’une confirmation de ce que l’administration connaît déjà, car les informations
se croisent.
Par exemple, il s’agit des revenus professionnels, déjà communiqués par l’entreprise à
l’administration, les pensions alimentaires, inscrites dans une autre déclaration,…
Remarque : les Britanniques ne complètent pas cette partie ;
- La seconde partie reprend les informations à communiquer dans tout système fiscal :
les revenus des professions indépendantes et les revenus divers soumis à l’impôt de la
loi de 1962.

6.2. Déclaration conjointe

L’idée de réduire le nombre de déclarations à contrôler effectivement émerge rapidement.


Il y a eu un progrès rapide de contribuables dispensés de compléter la première partie. Un
groupe test de 5000 fonctionnaires à la retraite a été constitué dans le but d’expérimenter une
nouvelle manière d’imposition. L’administration envoie une proposition d’imposition où le
contribuable ne répond pas si celui-ci ne constate pas d’erreur ou d’omission.

Par ailleurs, les couples officialisés ne reçoivent qu’une seule déclaration.


Remarque : cette idée est issue de la conception de la famille à Rome. Le pater familias gère
le patrimoine de la famille.
Il faudra attendre 1976 en Belgique et 1986 en France, sous le gouvernement de Jacques
Chirac, pour que la femme puisse décider de la gestion du patrimoine.

Par l’envoi d’une seule déclaration, l’administration réalise des économies d’échelle. Certains
revenus des conjoints peuvent s’additionner et ainsi atteindre des tranches soumises à un
impôt élevé. Les taux qui s’appliquent au total des revenus peuvent donc être supérieurs à
ceux appliqués aux deux revenus séparés. Le législateur justifie en rappelant que le couple fait
face ensemble à certaines charges. Il y a donc bien une utilité marginale décroissante de
l’augmentation des revenus.
Par exemple, une personne seule et un couple auront dans les deux cas besoin d’un toit. Dans
le premier cas, la charge est assumée par une seule personne, alors que dans le second, cette
charge est assumée par le couple.

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Un formulaire à deux colonnes est prévu, afin de consigner les revenus des conjoints.
L’effet de fractionnement consiste à attribuer une partie des revenus à l’un des conjoints, au
moyen du quotient conjugal. Il n’est rendu possible qu’au sein du couple fiscal.

Dans les années 1970 – 1980, beaucoup de divorces artificiels ont été enregistrés. Ceux-ci
avaient pour but d’éviter les taux les plus élevés.
L’expression « vivre ensemble séparément » désigne ces mariages artificiels.

Le couple forme une unité chiffrée. La déclaration conjointe constitue un seul numéro de
dossier.

En cas de séparation, une déclaration conjointe est encore enregistrée dans l’année de la
séparation. Cependant, l’administration envoie une déclaration aux deux personnes, et se
charge de consolider les deux exemplaires.

Il faut également entrer une déclaration pour une personne décédée. Si un décès survient au
sein d’un couple, le conjoint en vie décide de remplir une déclaration conjointe ou non.

6.3. Notion de conjoint

Jusqu’en 1998, le législateur entendait par couple l’union de deux personnes par mariage civil
en Belgique ou à l’étranger selon les formes du pays, à retranscrire dans ce cas en Belgique.
La loi du 23/11/1998 introduit la cohabitation légale : la seule condition est que cette
cohabitation ne concerne que deux personnes, le lien conjugal n’est pas requis.

Dans le cas d’une cohabitation légale, les deux cohabitants remplissent une déclaration à deux
colonnes.

Cette forme d’union présente l’avantage d’être plus facilement résiliable. Cependant, si l’un
des deux cohabitants bénéficie d’allocations, celles-ci seront réduites par rapport à une
personne seule. La tentation de prendre un domicile fictif apparaît alors.

En 2003, l’instauration du mariage homosexuel en Belgique entraînera une diminution du


nombre de cohabitations légales.

Dans le cas de conjoints hétérosexuels, l’homme remplit la colonne de gauche et la femme la


colonne de droite.
Dans le cas de conjoints homosexuels, le conjoint le plus âgé remplit la colonne de gauche et
le conjoint le plus jeune la colonne de droite.

6.4. Enfants et personnes à charges

Le législateur prévoit un avantage fiscal si le contribuable a un ou plusieurs enfants à sa


charge. Il peut s’agir de ses enfants biologiques ou d’enfants issus d’un autre couple
(descendants, enfants, petits-enfants et enfants adoptifs).

Lorsque le contribuable a des enfants à charge, il y a un abattement fiscal, c’est-à-dire un


relèvement du seuil d’imposition. La quotité exonérée d’impôt augmente donc.

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Les parents ont des obligations envers leurs enfants. Jusqu’en 1987, il était possible de couper
les vivres à ses enfants au-delà de 21 ans, avec créance jusqu’à la fin des études.
L’article 203 du Code civil prévoit une assurance alimentaire à assurer à ses enfants jusqu’à la
fin du cycle entamé. Les parents ont donc des devoirs pour une formation.

Le législateur entend également par personnes à charge les ascendants et les collatéraux
jusqu’au deuxième degré, respectivement les parents, y compris adoptifs, et frères et sœurs de
plus de 65 ans, à condition que ceux-ci aient un montant de revenus atteignant maximum
23000 € par an.
La loi veut favoriser, par l’abattement fiscal, l’hébergement de parents âgés.

6.5. Pensions alimentaires

Il existe cependant une différence entre les personnes à charge et les pensions alimentaires. Le
contribuable qui paie cette pension alimentaire a un domicile distinct, tandis qu’une personne
à charge partage le domicile du contribuable.

La pension alimentaire est déductible de la tranche la plus élevée de revenus, alors qu’un
enfant à charge se déduit de la couche inférieure en relevant la quotité exonérée d’impôt.
Le montant de la pension alimentaire est déductible à 80 %.
Imaginons une pension alimentaire de 100. Le taux d’imposition (?) est de 50 %.
Le contribuable pourra déduire 50% de 80. Il supportera alors 40 + 20 = 60 % de la pension
alimentaire.

La pension alimentaire :
- possède un avantage fiscal qui n’intervient pas dans le critère d’enfant à charge ;
- est déjà déductible si celle-ci est déjà payée après une séparation de fait ;
- constitue un revenu divers pour celui la perçoit. Elle est alors soumise au taux
progressif par tranche. Certaines pensions sont d’ailleurs très généreuses.

6.6. Déclaration des mineurs

Lorsque le mineur a des revenus importants, deux démarches peuvent être envisagées :
- les parents déclarent les revenus de ce mineur dans leur propre déclaration en
maintenant l’enfant à charge ;
- les mineurs peuvent déclarer les revenus eux-mêmes et remplir une déclaration, ils
sont alors taxés comme les majeurs.

Certains enfants voient leurs parents remplir une déclaration en leur nom : c’est le cas
notamment lors du paiement par un des parents d’une pension alimentaire à l’autre parent.
Remplir une déclaration au nom de l’enfant permet le croisement des déclarations en faveur
de celui qui paie la pension alimentaire.

7. Différences d’impôts
Si l’impôt des personnes physiques s’applique, par définition, aux revenus de la personne
physique, nous avons vu que la fiscalité s’est longtemps intéressée aux marchandises. Nous
verrons que cette conception n’est pas totalement révolue. Par ailleurs, l’impôt des personnes

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physiques prend différentes formes selon les pays.

7.1. Différences locales

Dans le Royaume-Uni, Margaret Thatcher envisage un autre raisonnement que celui de la


contribution en fonction des moyens : celui de la capitation. Ce raisonnement suggère que le
bénéficiaire des services publics est toujours un individu, et celui-ci doit alors financer ces
services publics. Cet impôt a été jugé un peu excessif, même parmi les pairs de Margaret
Thatcher.

Exemple : six personnes vivent dans un appartement, tandis qu’une seule personne vit dans
un manoir.
L’appartement occupe un espace de façade réduit en comparaison avec le manoir dont la
devanture est plus large, et dont la superficie est plus spacieuse.

Selon le principe de capitation, la charge d’impôt par domicile sera plus élevée pour les
habitants de l’appartement, car les six personnes sont potentiellement bénéficiaires des
services publics. L’habitant du manoir est le seul à exercer une pression sur l’environnement
des services publics.

Il existe cependant des correctifs pour l’habitant du manoir, car l’espace de voirie est plus
grand.

Nous avions déjà relevé précédemment des différences dans les pratiques fiscales entre la
France et la Belgique :
- en Belgique, chacun contribue selon ses moyens, tandis que le citoyen français doit
atteindre le seuil d’autonomie avant de contribuer ;
- les précomptes sont utilisés en Belgique, alors que des versements spontanés sont
encore d’usage de l’autre côté de la frontière.

7.2. Différences d’objet

La TVA a une assiette de contribuables beaucoup plus large. Les personnes non taxées paient
la TVA lorsque celles-ci effectuent un achat. Ainsi, chacun contribue aux finances publiques.
La TVA n’a pas de progressivité.

Il existe parfois des fraudes à la TVA. Un prestataire de services pourrait ne pas remplir de
facture pour son client et fixer un prix entre celui HTVA et celui TVAC. Les deux personnes
y gagnent :
- le prestataire de service réalise un profit supérieur à celui qu’il aurait fait en déclarant
la facture ;
- le bénéficiaire paie un prix moindre à celui qu’il aurait payé en cas de facture.
Cette fraude à la TVA décale également l’impôt des sociétés. En effet, ne pas déclarer la
facture diminue les recettes et ainsi la base imposable.
Néanmoins, en l’absence de facture, le bénéficiaire du service n’a pas de garantie.

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8. Revenus immobiliers
La taxe foncière est un cadre pour les revenus immobiliers. Le revenu immobilier est facile à
identifier, et les différents niveaux de pouvoir vont se servir. Ainsi, l’impôt immobilier est
grevé d’additionnels communaux et provinciaux.

En cas de mauvaise volonté du contribuable, il est possible de saisir le bien.

Afin de déterminer l’impôt sur le bien immobilier, il faut s’intéresser à la notion économique
de valeur en capital. Les meilleurs experts du rendement d’un immeuble sont l’acheteur et le
vendeur du bien immobilier : ceux-ci se mettent en effet d’accord sur un prix. L’impôt sur le
capital est fixé par le prix de vente. Ce prix de vente est certifié par les témoins
instrumentaires, il est donc impossible de mentir.
L’article 1138 prévoit le cas des ventes consensuelles : le prix effectif n’est à la base connu
que de l’acheteur et du vendeur. L’acte consensuel doit cependant être reproduit dans les
registres.
Remarque : au moment où l’acquéreur est prêt à faire un sacrifice, celui-ci actualise les
rendements futurs. Ces rendements sont ceux d’un revenu locatif potentiel.

8.1. Revenu cadastral

La notion d’impôt immobilier a été modifiée, sauf sur un point : celui de la publicité foncière.
Il s’agit de pouvoir vérifier que le propriétaire a acquis le bien de façon légitime. A partir du
IVème siècle, il est possible de consulter les registres. Ainsi, il n’est pas possible de disparaître
pendant des années et prétendre ne plus être propriétaire.

Exemple : en Afrique septentrionale, après les expropriations des Byzantins, il a fallu


réattribuer les biens de façon légitime, ce qui a été rendu possible par le cadastre.

Afin de fixer l’impôt de façon standard, il faut comparer les biens par rapport à des biens de
référence. Les estimations de valeur sont extrapolées sur celles des autres terrains. Ce système
est confirmé en 1860 avec la notion de revenu cadastral.
Le revenu cadastral suggère que tout peut être cartographié en quadrilatère, ce qui facilite le
calcul des surfaces. Déjà depuis la loi d’Augustin, chacun se voit attribué une surface de terre
mesurable en forme de quadrilatère.

L’article 471 du Code fiscal nous dit : « Il est établi un revenu cadastral pour tous les biens
immobiliers bâtis ou non bâtis, ainsi que le matériel et l’outillage présentant le caractère
d’immeuble par nature ou d’immeuble par destination.
Par revenu cadastral, on entend le revenu moyen normal net d’une année ».

Le revenu cadastral est en théorie le revenu locatif annuel estimé d’une habitation, diminué
des frais d’entretien et de réparations. Il s’agit du montant net qu’une personne pourrait
percevoir si celle-ci louait le bien pendant un an (www.cadastre.be). C’est un revenu
forfaitaire donné par l’administration.

Fiscalité & Impôt des personnes physiques 2015-2016 Maud Rétif et Alexandre Waroquier
Le revenu cadastral suit donc un double objectif :
- Il donne à l’Etat un aperçu de tous les revenus de biens immobiliers et sert ainsi de
base pour le calcul du précompte immobilier et de l’impôt sur le bien immobilier
(www.cadastre.be);
- Il identifie les propriétaires de tous les biens immobiliers.

Le revenu cadastral a été fixé en 1975. Il faudrait réévaluer les revenus cadastraux tous les dix
ans au moyen d’une péréquation générale, qui serait très sensible politiquement et difficile à
mettre en œuvre, car il faudrait revisiter tous les immeubles et toutes les parcelles. La
péréquation a alors été abandonnée au profit d’une indexation linéaire, mise en place dès
1990. En 1994, pour combler l’absence d’indexation entre 1975 et 1990, il a été décidé de
majorer le revenu cadastral de 40 %.

8.2. Droit de propriété

Le droit de propriété s’obtient par l’accumulation de 3 éléments :


1) L’usage
2) Le fruit
3) L’abusus

Le droit de propriété est donc le droit d’user, de profiter et de disposer de la chose. Le


propriétaire est le maître absolu de la chose.

1) L’usage (usus) donne le droit d’utiliser et de contrôler l’utilisation de la propriété ;


2) Le fruit (fructus) donne le droit de profiter de la propriété : qu’il s’agisse des revenus
locatifs dans le cas d’un bien immobilier, des récoltes dans le cas d’un terrain, des revenus
provenant de la location de voiture dans une limite de 2400 € par an,… ;
3) L’abusus donne la faculté d’éloigner le bien de soi, de le transférer. Un bien peut être
détruit si celui-ci est consommé.

Nous distinguons :
- l’usufruit ;
- la nue-propriété.
La pleine propriété est donc la somme de la nue-propriété et de l’usufruit.

L’usage et le fruit constituent l’usufruit. L’usufruit est le droit de jouir des choses dont un
autre a la propriété, ce droit est temporaire ou viager. L’usufruitier d’une maison peut utiliser
cette maison : il ne paiera pas de loyer ou s’il loue l’immeuble, il en retirera les fruits.
Puisqu’il reçoit le revenu de la maison, il devra déclarer le revenu cadastral et payer le
précompte immobilier.

Dans le cas d’un décès dans le couple, le conjoint survivant conserve l’usufruit.

La nue-propriété désigne la propriété dont le titulaire n’a pas les droits de jouissance et de
profit, c’est-à-dire l’usufruit. Le nu-propriétaire ne possède que l’abusus et ne peut pas user de
la chose ni en recevoir les fruits. La nue-propriété occasionne une exonération fiscale pendant
toute la durée de démembrement, c’est-à-dire la période sur laquelle l’usufruit et la nue-
propriété sont disjoints.

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 Lorsque le droit de propriété est divisé entre deux personnes : l’une est propriétaire du bien
mais ne peut pas en profiter, le nu-propriétaire, alors que l’autre en profite sans être
propriétaire, l’usufruitier.

8.3. Les droits réels immobiliers

En matière de propriété, nous identifions trois droits réels immobiliers :


- l’usufruit ;
- l’emphytéose ;
- la superficie.

Le droit d’enregistrement de 10 % ou 12,5 % s’applique aux conventions de propriété ou


d’usufruit de biens immeubles.
Au niveau de l’impôt des personnes physiques, la concession d’un droit d’usufruit est plus
intéressante car la concession de ce droit réel immobilier n’est pas taxée.

L’emphytéose permet au titulaire, appelé emphytéote, d’avoir la jouissance d’un immeuble


qui appartient à une autre personne, le bailleur, en payant à celui-ci une redevance annuelle.
Les emphytéoses constituées par les particuliers ont quasiment disparu. Les emphytéoses
représentent une alternative au leasing financier.

La superficie consiste pour le superficiaire à avoir des bâtiments, ouvrages et plantations sur
un fonds appartenant à autrui, le tréfoncier. Avoir ces bâtiments, ouvrages et plantations
signifie exercer un droit de propriété sur ces bâtiments à construire ou ces plantations à faire
par le superficiaire.

En ce qui concerne la perception des droits d’enregistrement, l’emphytéose et la superficie


sont assimilées aux baux. Le droit de bail étant de 0,2 %, ces deux droits représentent un
avantage considérable. En ne payant pas les droits d’enregistrement de 12,5 %, les coûts
d’acquisition sont réduits de 1/9.
Au niveau de l’impôt des personnes physiques, les sommes engagées dans la constitution ou
la cession d’un droit d’emphytéose ou de superficie sont comprises dans les revenus
immobiliers. La concession d’un droit d’emphytéose ou de superficie est moins favorable par
rapport à l’usufruit.

Autrefois, les villes étaient protégées par une enceinte constituée de remparts.
Bruxelles était ainsi appelée le pentagone. Les maisons à l’intérieur des remparts étaient plus
chères car considérées comme plus sûres. Bien plus, la valeur de ces maisons ne pouvait que
croître. Cette logique est un frein au spéculateur : si le prix continue sans cesse à croître, le
spéculateur rationnel ne vendra pas le bien, car la plus-value sera toujours plus importante en
retardant la vente.
L’invention du droit de superficie a lieu lorsque la première enceinte devient étroite. Il s’agit
de disjoindre le sol de ce qui se trouve au-dessus. Il y a location à long terme de la terre, de la
part d’un tréfoncier, à un tiers, appelé superficiaire. Il ne s’agit donc pas d’un propriétaire et
d’un locataire.
Ce droit de location est limité dans le temps, alors que le droit de propriété est illimité. Il n’y a
pas de durée maximale inscrite dans la loi. En France, il reste quelques tréfonciers non
propriétaires. Le superficiaire déclare le revenu cadastral.

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Dans la Rome antique, les habitants se réfugiaient également dans les villes en période
d’incertitude. Pendant ce temps, personne ne cultive. Des politiques de relance par les
dépenses publiques sont alors envisagées. Il s’agit d’accorder des terres impériales aux
légionnaires à la retraite. Ceux-ci peuvent défricher et exploiter ces terres pendant quatre
générations moyennant une petite redevance. Ce cas illustre le droit d’emphytéose.

La redevance payée par l’emphytéote au bailleur s’appelle le canon emphytéotique, alors que
la redevance payée par le superficiaire au tréfoncier s’appelle solarium.

8.4. Les différentes catégories d’immeubles

La loi prévoit des revenus cadastraux sur le matériel et l’outillage.


Le Code civil prévoit trois catégories d’immeubles :
- Les immeubles par nature : bâtiment, prison, route,… ;
- Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent : les hypothèques, qui ne
s’appliquent que sur un immeuble, et la propriété sont des droits immobiliers
considérés comme meubles ;
- Les immeubles par attache à perpétuelle demeure : il s’agit de meubles que le
propriétaire d’un immeuble par nature affecte indéfiniment à cet immeuble. Le
propriétaire possède l’immeuble auquel est attaché le meuble.
Exemple : tableau, porte-manteau, boîtier audio-visuel attachés à l’auditoire…
Le Code civil entend par perpétuelle demeure un meuble immobilisé, qu’il est
toutefois possible de détacher et de déplacer sans abîmer celui-ci, jusqu’aux
prochaines grandes rénovations.

Le Droit qualifie donc des meubles d’immeubles. L’expression dit qu’il passe son temps à
« qualifier carpes des poulardes ».

Nous pouvons également parler d’immeubles par destination dans le cas de meubles attachés
à un immeuble d’une entreprise avec un but de lucre. Deux conditions sont requises pour
qu’un meuble soit considéré comme immeuble par destination :
- le propriétaire de l’immeuble par destination est le propriétaire de l’immeuble par
nature ;
- le propriétaire affecte le meuble directement à l’exploitation.

Exemple : s’il y avait privatisation de l’université, les locaux deviendraient attachés à une
entreprise avec but de lucre. Les meubles seraient alors qualifiés d’immeubles par
destination.

Origine des meubles par destination


Un exploitant agricole a un besoin de financement au début de son activité : entre le moment
où la terre est défrichée et où cet exploitant perçoit les recettes liées à ses premières ventes, il
a besoin de travailler.
L’exploitant va alors vouloir emprunter et montrer ses garanties. L’hypothèque des bâtiments
agricoles n’intéresse que peu le banquier. Elle constitue la garantie par excellence à condition
que l’immeuble agricole ait suffisamment de valeur.
Une garantie, qui existe depuis 2000 ans et qui est réapparue depuis le XIX ème siècle, sera
utilisée dans ce cas : il s’agit de la garantie sur tout le matériel de l’exploitant.

L’immeuble agricole a bien évidemment de la valeur, mais les champs, le matériel, le bétail,

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les récoltes ont également de la valeur. La garantie normale sur ces biens meubles est le gage.
La mise en gage de biens produits permet à la banque de pallier la défaillance éventuelle du
débiteur. Si la banque doit réaliser le gage, elle trouvera un marché facilement si le produit est
déjà fini. La mise en gage d’un ruminant est beaucoup moins pratique car le banquier ne traira
pas lui-même la vache.
Des entrepôts contenant du vin, du jambon de Parme, du parmesan… sont organisés par les
banques.

Le 1er janvier 2017 entrera en vigueur une loi qui prévoit le gage sans dépossession.

En qualifiant un meuble d’immeuble, le législateur permet l’hypothèque sur ces biens.


L’hypothèque est plus avantageuse pour l’utilisateur.
Le gage impose de remettre la chose au créancier, alors que l’hypothèque porte sur un bien
que l’utilisateur peut toujours utiliser.

Les meubles qualifiés d’immeubles se voient aussi munis d’un revenu cadastral. Lors de
l’acquisition d’un meuble considéré comme immeuble par destination, l’entreprise doit
transmettre la facture à l’administration cadastrale, qui se chargera d’instituer un revenu
cadastral, calculé comme suit :
5,03 % x 30 % x prix d’achat.
30 % est supposé valeur moyenne au milieu d’une période d’amortissement.

Dès que le meuble est désaffecté, le précompte immobilier lié à ce revenu cadastral s’éteint.
Cependant, le législateur ne donne pas de revenu cadastral à une moissonneuse, à un
troupeau…Il s’en tient au matériel et outillage.

Le Code civil établit une hiérarchie entre les normes.


Le Droit civil s’applique à tous ceux qui ont la capacité d’exercer leurs droits.
Le Droit commercial a été constitué pour rencontrer les impératifs d’actes répétitifs. Il
s’applique aux commerçants.
Le Droit fiscal est une branche du Droit public qui régit la participation des contribuables
dans le financement des services publics.
Les normes du Droit civil s’appliquent en premier lieu, suivies des normes de Droit
commercial et enfin les normes du Droit fiscal. Il faut prévoir des dérogations lorsqu’une
norme de Droit commercial est différente d’une indication du Code civil.

Exemple : en Droit civil, la preuve écrite est supérieure à tout autre type de preuves. En
Droit commercial, toutes les preuves ont la même valeur.

Le Droit fiscal ne prévoit un impôt sur un revenu cadastral qu’à condition que l’immeuble par
destination ait été placé par le propriétaire.
L’obligation est alors facile à détourner. Afin d’échapper à l’impôt sur le revenu cadastral du
matériel et de l’outillage, l’exploitant ne placera pas lui-même le matériel. S’il est locataire,
usufruitier ou emphytéote, il ne paiera pas l’impôt cadastral car il n’aura pas procédé à
l’installation du meuble.
Afin de pallier cette parade des acteurs économiques, l’administration passe en revue les
machines confiées à l’emphytéote ou l’usufruitier ( ?).

Remarquons toutefois que la propriété de l’immeuble agricole confère à l’exploitant une


garantie dans le cas d’un emprunt : l’immeuble est en effet inaltérable.

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Bien immeuble par incorporation = bien meuble qui peut être enlevé sans détérioration et qui
présente un caractère durable et habituel.

L’administration examine dans une usine combien de machines ont été installées et n’ont pas
vocation à ressortir. Exemple : question des grues : les grues bougent mais uniquement sur
les rails. Il s’agit d’un immeuble par nature car la grue et les rails forment un bien
indissociable. Le précompte immobilier s’applique.

Remarque : L’administration a tenté de définir une théorie plus englobante. Elle imagine
l’immobilisation conceptuelle. Si l’immeuble par nature et l’immeuble par destination
concourent à la même activité, le revenu cadastral s’applique sur l’ensemble des
équipements. Le revenu cadastral est alors calculé sur la valeur d’acquisition de ces
équipements.

Revenus immobiliers 
Les revenus immobiliers se situent dans le cadre III de la déclaration, avec certains
déménagements au cadre IX.

Les codes 1100 traitent du revenu cadastral.

Il existe des avantages fiscaux liés à l’acquisition de biens immobiliers. Ces avantages sont
majorés lorsqu’il s’agit de l’unique immeuble acquis. Le code 3374 par exemple consiste en
un bonus logement régional (ce bonus sera supprimé en 2017 en Région bruxelloise et sera
débaptisé en Région wallonne). Cet avantage fiscal majore la déduction d’intérêt pour
l’acquisition d’un bien immeuble.

Les codes 3100 et 3300 concernent l’habitation propre. Celle-ci peut être définie et envisagée
de trois manières différentes :
- Le domicile du contribuable, c’est-à-dire sa propriété. Il y a exonération totale du
revenu cadastral. Il faut cependant mentionner ce revenu cadastral afin de pouvoir
exonérer celui-ci au niveau fédéral ;
- L’habitation propre et unique dont le législateur souhaite favoriser l’acquisition. Le
législateur favorise l’accès à la première propriété en mettant en place un bonus
logement ;
- Autre logement que le domicile du contribuable. Le législateur tolère une faveur
acceptée par la législation.
 Si le contribuable possède plusieurs immeubles, il autorise celui-ci à exonérer
l’immeuble dont le revenu cadastral est le plus élevé.
 Si le contribuable possède un seul immeuble, il autorise à exonérer le revenu
cadastral de cet immeuble, même si le contribuable n’y habite pas.
La loi n’incite pas cette exonération mais ne s’y oppose pas.

Le cadre IX de la déclaration rappelle au contribuable la notion d’habitation propre :


« Par "habitation propre", il faut entendre l'habitation que vous occupiez personnellement en tant que
propriétaire, possesseur, emphytéote, superficiaire ou usufruitier, ou que vous n'occupiez pas personnellement
pour un des motifs suivants : raisons professionnelles, raisons sociales, entraves légales ou contractuelles qui
vous ont mis dans l'impossibilité d'occuper vous-même l'habitation, ou état d'avancement des travaux de
construction ou de rénovation qui ne vous ont pas permis d'occuper personnellement l'habitation ».

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Revenons sur la troisième définition de l’habitation propre. Par exemple, un jeune travailleur
vient d’acquérir une propriété à Mons et travaille à Anvers. Pour des raisons de mobilité, il
décide de louer un studio à Anvers. Deux questions se posent alors :
- Celle de la taxation du revenu cadastral de l’immeuble acquis ;
- Celle de la déduction à titres de charges professionnelles du loyer du studio. Celui-ci
est en effet un impératif dans le chef du travailleur qui souhaite arriver à l’heure au
travail.

Comme pour les autres contribuables, l’exonération du revenu cadastral peut avoir lieu, même
s’il n’y habite pas et qu’il loue ou non l’immeuble (codes 3100 et 3106). La déduction des
frais de loyers à titre de charges professionnelles sera a priori acceptée. Le contribuable doit
toutefois invoquer les raisons professionnelles de cette autre résidence.
Le contribuable devait mentionner sa situation dans la déclarer et évoquer les raisons
professionnelles dans la case 1121, qui a depuis lors disparu.

Cette pratique pourrait être source de désaccords : certains estiment en effet que l’ensemble
des contribuables n’a pas à assumer le choix d’une personne qui travaille loin de son domicile
de louer un studio. Il s’agit d’un choix politique ancré en Belgique : la législation ne
s’immisce pas dans le choix de domicile d’un contribuable. L’administration fiscale ne
demandera pas au contribuable de déménager près de son travail.
Il existe toutefois des limites à cette pratique. Le contribuable qui habiterait et travaillerait à
Anvers mais qui loue une maison en Thudinie, ne pourrait déclarer les loyers comme charges
professionnelles, la jurisprudence accueillera difficilement la déclaration.

L’évocation de l’habitation propre entre guillemets rappelle la précaution à adopter lors de la


lecture d’un formulaire. Les définitions d’une notion peuvent être multiples.

Le 1106 est utilisé lorsque des immeubles sont donnés en location à des tiers.
Il semblerait y avoir une duplication des codes 1109 et 1110 aux codes 3109 et 3110. Ces
codes concernent la mise en location d’immeubles dans d’autres circonstances que celles
prévues dans les codes précédents. Il s’agi d’une mise en location pour un usage
professionnel.

Si le propriétaire d’un bien immobilier situé en Belgique loue son immeuble à un particulier
qui l’utilise à des fins professionnelles, partiellement ou totalement, ce propriétaire doit
utiliser les codes 1109 et 1110 pour déclarer les montants relatifs à cet immeuble :
- code 1109 : le revenu cadastral ;
- code 1110 : le loyer et les avantages locatifs totaux bruts.
Remarque : si le bail fait une distinction entre la partie professionnelle et la partie privée du
loyer, la partie du revenu cadastral utilisée à des fins privées doit être mentionnée au code
1106.
L’avantage locatif est tout ce qui est mis à charge du locataire et qui aurait dû être pris en
charge par le propriétaire.

 Le montant le plus élevé des deux sera soumis à l’impôt. Il est cependant rare en pratique
que le revenu cadastral n’excède la somme des loyers.
Par exemple, un entrepreneur affecte un immeuble dont il est le propriétaire à son entreprise.
En cas de difficultés de l’entreprise, l’entrepreneur peut, afin de soutenir l’entreprise, décider
de ne pas percevoir de loyers. Dès lors, il sera taxé sur le revenu cadastral.

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Le code 1105 est prévu pour inscrire le revenu cadastral d’un immeuble affecté à la profession
du contribuable. Un dentiste déclare le revenu cadastral pour l’exonérer, tout en payant le
précompte immobilier.

Les loyers bruts doivent être déclarés au code 1110. Par loyer, le législateur entend toute
contrepartie de la mise à disposition de l’immeuble, c’est-à-dire tout ce que fera ou donnera le
locataire au bailleur. Le loyer ne doit donc pas absolument être fixé en numéraire.
Exemples : bail à cheptel, contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de bétail le remet à
une autre personne, sous des conditions convenues entre eux, pour le garder, le soigner, le
nourrir (www.larousse.fr) la personne qui s’occupe du troupeau donne une partie des
produits au propriétaire ; bail à nourriture qui est une solution plus fréquente…
Le bail à ferme est un exemple particulier. L’article 19 pose que le loyer ne peut consister en
produits d’exploitation pour plus de la moitié. Au moins la moitié du loyer doit figurer en
numéraire. Les denrées doivent correspondre à des produits de la région.

Néanmoins, le loyer est fréquemment défini en numéraire. Au sens juridique, la seule unité
monétaire en Belgique est l’euro. Les loyers peuvent être définis en devises, il faut alors
convertir en euro le montant à déclarer et intégrer toute charge supportée par le locataire. Le
précompte immobilier qui serait payé par le locataire doit être déclaré dans les loyers.

Puisque le revenu cadastral est un revenu net, il faut considérer les loyers nets.
L’administration estime le loyer net au loyer brut défalqué de 40 %, qui correspondent à
l’amortissement et aux réparations. La base imposable se détermine sur base des loyers nets
ou du revenu cadastral indexé puis majoré, selon certaines conditions. Ainsi, le législateur
calcule un plafond de déduction forfaitaire en cas d’augmentation du loyer. Cela endigue
partiellement les différences de loyers des surfaces commerciales selon le lieu. Voir à ce titre
le scénario 5 ci-dessous.

Il était a priori inéquitable de fixer l’impôt sur base du revenu cadastral de 1975. L’équité est
rétablie

Plusieurs situations peuvent être envisagées en termes d’imposition de revenus mobiliers.


1) Le contribuable dispose d’une seule habitation : l’article 12 du Code des impôts sur les
revenus exonère le revenu cadastral.

2) Le contribuable possède deux habitations : l’article 12 du Code des impôts laisse le choix
au contribuable d’exonérer le revenu cadastral de l’habitation de son choix. En toute
logique, il choisira d’exonérer le revenu cadastral le plus élevé.
 Le revenu cadastral sera indexé puis majoré de 40 %. L’IDC était de 1,7 en 2014.
Exemple : RC = 1000  RC indexé = 1000 x 1,7 = 1700  RC majoré = 1700 x 1,4 = 2380.
Les 2380 € seront soumis à la taxation.

3) Le contribuable loue son immeuble à une personne à des fins privées (code 1106)
Le revenu cadastral, payé par le propriétaire, sera également indexé puis majoré de 40 %.
Exemple : RC = 1000 et loyer = 500 € par mois 
 RC indexé puis majoré = (1000 x 1,7) x 1,4 = 2380 € soumis à la taxation.
Le montant du loyer n’intervient pas dans le calcul de la base taxable.

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4) Le contribuable loue son immeuble à une personne à des fins professionnelles (codes 1109
– 1110).
- L’article 7 du code des impôts sur le revenu dit que le montant soumis à la taxation est le
montant total du loyer et des avantages locatifs, sans que celui-ci ne soit inférieur au revenu
cadastral indexé puis majoré de 40 %.
- L’article 13 définit les loyers et avantages locatifs nets comme le montant brut de ces loyers
diminué de 40 % pour frais d’entretien et de réparation (biens immeubles, matériel et
outillage ayant le caractère d’immeuble par nature ou par destination). Cette déduction de
40 % ne peut dépasser les deux tiers du revenu cadastral revalorisé chaque année par le
Conseil des Ministres en fonction d’un coefficient. Si cette réduction dépasse ce seuil, les
loyers et avantages locatifs nets correspondent à leur valeur nette de laquelle il faut
retrancher le RC revalorisé. Le législateur ne veut pas de réduction trop généreuse.
 40 % de déduction des loyers et avantages  2/3 RC revalorisé
 RC revalorisé = RC x 4,23 (coefficient identique pour tous les revenus).
Si 40 % loyer brut  2/3 RC revalorisé,
 loyer net = loyer brut – 40 % loyer brut
Si 40 % loyer brut  2/3 RC revalorisé,
 loyer net = loyer brut – 2/3 RC revalorisé

Exemple : RC (code 1109) = 1000 € et loyers et avantages locatifs (code 1110) = 10000 €
 Loyer brut = 10000 € et loyer net (en appliquant la réduction) = 10000 € x 0,6 = 6000 €
 Revenu cadastral revalorisé (et non revenu cadastral indexé !) = 1000 x 4,23 = 4230 €
 40 % de déduction (4000€)  ? 2/3 RC revalorisé (2/3 x 4230 € = 2820 €). Comme les
40 % sont supérieurs aux 2/3 du RC revalorisé, le loyer net vaudra 10000 – 2820 = 7180 €.

Il faut ensuite que le montant total du loyer et avantages locatifs nets soit supérieur ou égal
au revenu cadastral indexé puis majoré de 40 %.
 RC indexé puis majoré = (1000 x 1,7) x 1,4 = 2380 €
Le montant total du loyer et avantages locatifs (7180 €) est supérieur au RC majoré puis
indexé (2380 €). Les 7180 € sont soumis à l’imposition.

Le montant de 2380 € est le montant forfaitaire maximum qui peut être déduit du loyer, quel
que soit le lieu de l’immeuble. Des immeubles peuvent avoir le même cadastre, mais des
loyers différents selon la ville où ils se trouvent. Si la réduction est trop généreuse, le système
prend en compte le revenu cadastral.
 Si le loyer brut vaut 20000 €, le loyer net ne vaudra pas 12000 € car
40 % x 20000 € (8000 €) > 2/3 RC revalorisé (2/3 x 1000 x 4,23 = 2820 €)
 Le loyer net vaut 20000 – 2820 = 17180 € et sera soumis à l’impôt.

5. Impôt des sociétés et impôt mobilier

En 1963, l’Etat a dû estimer l’impact de l’impôt des sociétés, jusqu’alors non appliqué en
Belgique. Il a également dû s’interroger sur la contribution des revenus mobiliers dans les
recettes publiques.

L’Etat est financé en majorité par les particuliers : les recettes de l’impôt des personnes
physiques sont 4 fois supérieures à celles des recettes de l’impôt des sociétés. Il s’agit d’un
paradoxe car la source de revenus la plus importante est constituée des activités. Les PME et
quelques sociétés plus civiques paient l’impôt. Les autres sociétés n’en paient presque pas.

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En 1963, le législateur a dû estimer le rendement de l’impôt des sociétés, pas encore appliqué
précédemment. Il a alors estimé un impôt des sociétés faible.

La participation d’un associé dans le capital d’une société, les créances issues d’un prêt
doivent faire l’objet d’une preuve. L’obligation, qui est un engagement, un acte authentique,
est préférée à la cédule, reconnaissance de dettes sous seing privé. Nous retrouvons les
obligations de sociétés privées et les obligations souveraines.

Les actions et obligations sont des titres au porteur. Exempts de toute identification, ces titres
sont facilement cessibles. Il s’agit d’une parfaite discrétion pour l’actionnaire et contre
l’administration fiscale. Le montant de dividendes émis par la société est connu, il est donc
possible de totaliser pour l’ensemble des entreprises la valeur totale des titres au porteur. Le
législateur aurait pu appliquer un taux de 67% et corriger lors de l’enrôlement. Il s’est
contenté d’un taux de 20% et le contribuable doit déclarer ses revenus mobiliers pour subir
jusqu’à 47% d’impôt en plus. Ce système ne marche pas car les paiements peuvent se faire de
manière discrète.

Le précompte était donc de 20% pour les titres belges. Pour les titres d’entreprises non belges,
il était également possible de percevoir les dividendes en intérêts dans d’autres pays : Grand-
Duché de Luxembourg (pas de retenue à la source pour les titres non belges), Pays-
Bas (Sluis,...)…

Au moment de globaliser, le législateur fait le calcul des intérêts et titres au porteur qui
devraient être déclarés mais ne le sont pas : 1 personne sur 20 déclarait les dividendes et
intérêts reçus. Le calcul s’effectuait par le rapport entre les intérêts et dividendes déclarés
(numérateur) et les intérêts et dividendes payés par l’entreprise (dénominateur).
Le législateur a attendu 20 ans pour réagir, manifestant pendant cette période une certaine
tolérance envers ceux qui voulaient rester actionnaires des entreprises cotées en Belgique.

Le précompte mobilier est limité à 25% et s’applique :


- sur les dividendes : après que le résultat de l’entreprise ait été soumis à l’impôt des
sociétés, dont le taux s’élève à 33,99 %, l’actionnaire ou associé voit ses dividendes
encore taxés. Il supporte alors un taux important ;
- sur les intérêts : cette taxation des intérêts relève d’un ancien préjugé selon lequel
l’épargne se fait avec l’argent issu de revenus professionnels.

Notes complémentaires : les obligations présentaient dans le passé 30 coupons car les
sociétés étaient, jusqu’à la loi du 5 décembre 1984, constituées pour 30 ans.

La société nationale des valeurs mobilières validait les titres au porteur. Chaque titre a un
numéro.

Sur un titre au porteur est inscrit au minimum le montant du capital social de la société et la
date. Le tout dernier talon sur les 30 est particulier  : si l’entreprise est prorogée, le coupon
donne droit à un nouveau titre.

Certains statuts sont brefs car la loi prévoit tout. D’autres statuts sont plus longs, car les lois
prévoient peu (méthode anglo-saxonne).

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La loi de décembre 2005 retire de la circulation les titres au porteur et les actions deviennent
nominatives. En France et en Grande Bretagne, les actions étaient depuis longtemps
nominatives. En Suisse et à Luxembourg, il existe encore des titres au porteur.

Revenus mobiliers :

La globalisation des revenus mobiliers a connu un énorme insuccès. Seuls 5 % des


contribuables déclaraient en effet leurs revenus mobiliers (étrangers). L’Etat central reste le
plus grand organisateur d’évasion fiscale.

Afin de réaliser des emprunts populaires, l’Etat s’entendait avec plusieurs banques : celles-ci
prêtaient à l’Etat et devaient ensuite chercher les prêteurs.
Cette technique permet de préserver l’anonymat des prêteurs. Ces derniers ne voulaient en
effet pas être identifiés et devoir déclarer les intérêts perçus sur le titre.
L’emprunt populaire prend alors la forme d’un bon de caisse au porteur. De cette manière, le
particulier peut se contenter de découper le coupon annuel de l’obligation.

Initialement, les non résidents étaient exempts de retenue à la source et devaient déclarer les
revenus dans leur résidence fiscale. Le législateur met fin à cette hypocrisie en 1984 en
instaurant un précompte mobilier libératoire, c’est-à-dire que le contribuable ne doit plus
mentionner ses revenus mobiliers.

Le précompte mobilier est un pourcentage calculé sur base du revenu mobilier. Il correspond
généralement à l’impôt définitif. En ce qui concerne les intérêts de comptes d’épargnes, la
première tranche de 1880 € d’intérêts par personne est exonérée d’impôts.

A la différence d’autres revenus, le revenu mobilier est brut pour net : quasiment rien ne peut
être déduit pour titre de frais. Le contribuable doit déclarer le montant d’intérêts qu’il a reçu
ainsi, le précompte mobilier (si les intérêts excèdent 1880 €) et les frais bancaires. Les frais
d’encaissements, les droits d’entrée,… ne sont pas déductibles. Les impôts à l’étranger sont la
seule dépense déductible. Nous aborderons ce point ci-dessous.

Le précompte mobilier s’élève à 25 % sur les dividendes, et à 10 % pour les intérêts


d’obligation. Les dividendes sont infiniment aléatoires tandis que les intérêts sont calculés sur
base d’une dette convenue.

Le précompte mobilier est généralement de 25 %. Il existe cinq exceptions à ce taux,


notamment :
- l’emprunt d’Etat de fin 2011 (15 %) : le rendement était supposé élevé, et l’Etat n’a
pas augmenté le précompte pour respecter son engagement. La crédibilité de
l’emprunteur dépend des informations du prospectus ;
- les certificats immobiliers (15 %) : beaucoup de gens ont une aversion pour les actions
et obligations. Le concept du pierre/papier ou brique/papier consiste à investir dans un
immeuble, comme un centre commercial par exemple. La personne qui investit obtient
un certificat de créance sur les loyers. Ceux-ci sont partagés entre les porteurs de
certificats.

La réserve de liquidation est également une exception. Pour les années 2013 et 2014, certains
dividendes sont soumis à un précompte de 15 %, à condition que ceux-ci aient été transférés
au capital pendant 5 ans. Il s’agit de la réserve de liquidation. Celle-ci consiste à maintenir

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une réserve de liquidation : au lieu de verser les dividendes, l’entreprise garde l’argent en cas
de liquidation.

En 1992, l’ISOC s’élevait en 42 %. Les dividendes, qui correspondent à une distribution


totale ou partielle des bénéfices d’une entreprise, pouvaient alors s’élever au maximum à 58
% du résultat.
Si, par hypothèse, l’entreprise distribue 58 % du résultat et que le précompte vaut 25 %, les
actionnaires reçoivent 58 % - (25 % x 58 %) = 43,5 %.
La contribution reste donc très élevée.
Actuellement, l’ISOC vaut 34 % : avec les mêmes hypothèses, les actionnaires reçoivent 
66 % - (25 % x 66 %) = 49,5 %.

En 1992, la contribution était de 56,5 % sur les dividendes, tandis qu’elle ne s’élevait qu’à
10 % sur les intérêts. Cette décision s’accompagnait d’un message :
- Les coalitions gouvernementales de 1981 à 1988 bleues romaines (Libéraux Socio-
chrétiens) souhaitaient favoriser ceux qui financent l’Etat belge et défavoriser par la
double taxation les actionnaires d’entreprises privées ;
- Néanmoins, il restait possible de contourner cette décision. Au lieu de souscrire les
actions devant le notaire, les actionnaires de l’entreprise pouvaient s’engager devant le
notaire et ensuite libérer les actions, tout en maintenant un petit capital. Avec cette
alternative, l’associé prête lui-même à l’entreprise par l’obligation, et se rembourse à
taux fixe, par les intérêts soumis au précompte mobilier de 10 %. De plus, les
remboursements font partie des charges de l’entreprise, et réduisent donc la base de
l’ISOC.
L’associé prête donc les capitaux au lieu de les investir.

Cette pratique inhérente au précompte mobilier libératoire présente deux avantages :


- le paiement d’un intérêt est plus sûr que le paiement d’un dividende ;
- le précompte est réduit.
Elle présente toutefois un effet pervers : en cas de faillite, le capital est réduit et il est donc
plus difficile de rembourser les créanciers. Cependant, le curateur refusera sûrement la
demande de créance de l’associé.

Les prêts accordés par les associés et les actionnaires sont illimités mais du point de vue
fiscal, il y a un plafond de déduction. Pour un prêt d’une valeur jusqu’à deux fois la valeur du
capital, les intérêts sont traités comme tels, et le précompte de 10 % s’applique. Pour un prêt
d’une valeur qui vaut plus que deux fois la valeur du capital, les intérêts relatifs au montant
qui excède deux fois la valeur du capital sont considérés comme des dividendes, et le
précompte de 25 % est alors appliqué.
Les dividendes ne sont plus déductibles

Pour passer du taux libératoire au taux complet, il suffit d’additionner le taux de l’ISOC et le
précompte mobilier libératoire.

Notes complémentaires : La thin capitalization consiste, pour une entreprise, à s’en tenir à
du quasi-capital. Il s’agit pour l’actionnaire à ne presque pas donner de capitaux à
l’entreprise qui en a l’usage.

Un processus voisin peut être adapté par une profession libérale ou par un commerçant qui
voudrait exercer son activité en société. Dans ce cas, le fonds de commerce passe de la

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personne physique à l’entreprise par un apport ou quasi-apport. Le commerçant crée une
société avec un capital de 20 000 €, alors que le fonds de commerce qu’il vend à cette société
vaut 300 000 €. La société va alors acheter au crédit au vendeur et payer les intérêts à celui-
ci.
L’acte correspondant est une vente à crédit, qui n’entraîne aucune remise d’un montant
emprunté. Le contrat de prêt est un contrat réel : il suppose une remise de la chose.

Le revenu mobilier brut est également le revenu mobilier net. La seule dépense déductible est
l’impôt d’un autre Etat.
Exemple : un Belge perçoit 100 € de dividendes sur un placement en Suisse, la retenue à la
source est de 35 %. Les 35 € qui représentent un impôt national en Suisse sont déductibles.
Les 65 € perçus par le résident belge doivent figurer au cadre XII Revenus des capitaux et
biens mobiliers. Le contribuable devrait ensuite payer 25 % de 65 en Belgique. Il percevrait
alors 48,75 %.

Comme les dividendes étaient beaucoup plus aléatoires que les intérêts sur comptes
d’épargne, il était intéressant d’ouvrir un compte dans un autre pays comme les Pays-Bas, le
Luxembourg ou la Suisse. Les non-résidents ne subissaient pas de retenue à la source sur leurs
intérêts.
Les contribuables de ces Etats étaient moins bien traités que les non résidents.

Au sommet de Lisbonne en 2003, les Etats membres de l’Union européenne vont s’entendre
pour mettre fin aux avantages liés aux dépôts dans les pays voisins et ainsi neutraliser la
déperdition fiscale des dépôts avec la directive épargne. Celle-ci est en vigueur depuis le 1er
juillet 2005.

Cette directive et d’autres mesures prises dans des pays associés (Suisse, Monaco, Jersey,…)
ont pour objectif d’imposer les revenus de l’épargne perçus par une personne physique en
dehors de l’Etat de résidence. Cette imposition se réalise dans cet Etat de résidence.

La directive épargne est appliquée dans tous les Etats membres de l’Union européenne,
exceptés le Luxembourg, l’Autriche et initialement la Belgique. La banque où est déposé
l’argent transmet, sur accord du déposant, à l’autorité fiscale de l’Etat de résidence les
informations sur cet épargnant et sur les intérêts que celui-ci a perçus. L’épargnant doit alors
remplir un formulaire intitulé « Autorisation de communication par un résident européen ».
C’est donc la fin du secret bancaire avec un nouveau régime d’échanges d’informations
fiscales.
L’Etat de résidence pouvait alors imposer ce revenu d’intérêts.
Si l’épargnant refuse, il y a une retenue à la source de la part du pays dans lequel est effectué
le dépôt.

Le Luxembourg, l’Autriche et au début la Belgique ne voulaient pas renoncer à leur secret


bancaire, en raison du secret des dépôts de l’article 1931 du Code civil. La Suisse, bien que ne
faisant pas partie de l’Union européenne, a conclu l’accord avec les 25 Etats membres : en
échange de la transmission d’une partie de la retenue à la source, les entreprises suisses sont
reconnues dans les marchés publics européens.

Ces quatre pays ont donc un régime spécifique : ces pays maintiennent l’anonymat des
informations mais effectuent une retenue à la source partiellement versée à l’Etat de résidence
du déposant. Ainsi, la Suisse prélève 20 % sur le revenu d’intérêts, garde 5 % et envoie les

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15 % dans le pays du déposant.
L’anonymat est respecté mais le déposant devra cependant indiquer les revenus et l’existence
de ce précompte dans la déclaration fiscale. Le montant retenu à la source est imputable sur
l’impôt final. Pour des intérêts d’une valeur de 100 €, la banque suisse a retenu 20 €, a versé
15 € à la Belgique. Le déposant devra déclarer ces revenus de 100 € et ajouter qu’il a déjà, par
l’intermédiaire de la banque, contribué au précompte mobilier à concurrence de 15 €.

Cependant, le précompte mobilier sur les intérêts est de 15 % en Belgique : comme le


contribuable a payé 20 % en Suisse, la Belgique lui rembourse 5 %.
Le niveau de retenue à la source est passé de 15 %, à 20 % et enfin à 35 %.

La Belgique a renoncé à ce système, en laissant le choix au contribuable d’autoriser ou non sa


banque à transmettre les informations fiscales le concernant. L’avantage du système
d’échange d’informations est l’expertise bancaire : la Suisse contrôle les déclarations de
revenus des non résidents européens : ceux qui ne peuvent prouver avoir payé les impôts dans
leur pays de résidence se voient geler leurs comptes.

Rappelons que l’Union européenne n’est pas compétente en matière d’impôts directs.

Droits d’auteur 

Les droits d’auteur représentent un pourcentage attribué à un auteur d’un livre, par exemple,
sur chaque exemplaire vendu.

Les revenus mobiliers les plus avantageux pour leurs bénéficiaires sont les droits d’auteur. En
Belgique, les auteurs, compositeurs, ne paient pas d’impôt sur le revenu jusqu’à un certain
montant. Ce système est mis en place en 2008 afin de retenir les auteurs et les compositeurs :
les revenus d’auteurs sont transformés en revenus mobiliers, qui avant étaient des revenus
professionnels ou divers.
Les droits d’auteur dont le montant total n’excède pas 57.080 € sont considérés comme des
revenus mobiliers et soumis à un taux d’imposition de 15 %. La tranche des droits d’auteur
qui excèdent 57.080 € est considérée comme des revenus professionnels.
Cette part considérée comme un revenu professionnel est soumise à l’impôt progressif, en
appliquant les taux les plus bas.
Exemple : un auteur perçoit des revenus de droits d’auteur de 58.080 €. Les 57.080 € seront
soumis au précompte mobilier, tandis que les 1.000 € restants seront taxés en commençant
par le taux le plus bas.

Par ailleurs, l’auteur a droit de déduire des frais professionnels. Par facilité, les frais
forfaitaires sont avantageux (voir rubrique D, page 8, cadre 7, code 1117).
Exemple : un dessinateur de BD réalise un voyage pour s’inspirer. Il peut déduire celui-ci de
ses frais professionnels.

La maison d’édition doit retenir 15 % de précompte mobilier lors du paiement des droits
d’auteur.
Ce précompte mobilier était jusqu’il y a peu libératoire, l’auteur ne devait plus déclarer ces
revenus dans la déclaration fiscale. Depuis le 1er janvier 2013, tous les revenus de droits
d’auteur doivent être déclarés.

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Notons qu’il y a eu dans le passé hésitation à classer les droits d’auteur dans la catégorie des
revenus professionnels ou dans les revenus divers. Classer ces droits d’auteur dans les revenus
divers n’aurait pas été approprié la plupart du temps, car les œuvres one-shot sont rares.
Exemple : mémoires,…

Revenus divers

Les revenus divers sont constitués de toutes les ressources non renouvelées périodiquement.
Ils sont définis à l’article 90 du Code des impôts sur les revenus.
La notion de « revenu » implique l’idée de « revenir », c’est-à-dire de renouvellement.
Les revenus professionnels constituent bien un renouvellement des ressources.

La composition des revenus divers est assez hétéroclite : commissions reçues, prix et
subsides, certaines plus values taxables sur la vente d’immeubles, « les prestations,
opérations ou spéculations, services rendus à des tiers en dehors de l’exercice d’une activité
professionnelle et à l’exclusion des opérations de gestion normale d’un patrimoine privé
(…)  »…
Remarque : il est difficile d’identifier la limite qui distingue la gestion normale du particulier
et la prise de risque.
Exemple : un jardinier communal revend son appartement périodiquement car sa famille
s’agrandissant, son habitation devenait à chaque fois plus petite. L’administration considère
cet acte comme un revenus divers.
Il y a souvent négociation avec le contribuable.

Les pensions alimentaires entrent également dans cette catégorie.

Remarque : L’ISOC ne correspond pas à une nécessité économique : il est par ailleurs
apparu tard et est encore inexistant pour beaucoup d’entreprises. En effet, la personne
morale peut s’implanter où elle veut et choisir une résidence fiscale avantageuse.
L’IPP a une nécessité économique et reflète l’idée qu’une personne physique a une attache.

Revenus professionnels

Les revenus professionnels ont l’avantage de domicilier le contribuable.


Dans la déclaration, nous retrouvons les revenus professionnels dans deux parties.

Premièrement, nous retrouvons dans la première partie, au cadre IV, les revenus
professionnels des travailleurs des secteurs privé et public avec lien de subordination.

Nous revenons ici sur quelques définitions essentielles :


- Le louage est une location ou une prestation. L’article 1708 du Code civil
rappelle : « Il y a deux sortes de contrats de louage : celui des choses et celui
d’ouvrage ». Il s’agit donc d’un louage d’immeubles ou de meuble ou de travail ;
- Le louage d’ouvrage peut se faire avec ou sans lien de subordination. Si le louage se
réalise avec un lien de subordination, nous parlerons de contrat de travail tandis qu’un
louage qui se réalise sans lien de subordination est un contrat d’entreprise ;
- Le contrat d’entreprise est un louage d’industrie sur base indépendante. Industrie
s’entend ici au sens de « personne industrieuse ».

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En Europe, la prestation de services l’a emporté.

Le lien de subordination suggère un pouvoir :


- de direction : varie d’un travailleur à l’autre ;
- de surveillance : varie également ;
- de contrôle : toujours.

Lorsque la profession est dépendante, le travailleur ne génère pas en général son propre
bénéfice, car il n’a pas fondé l’affaire lui-même.
Remarque : au Luxembourg, nous parlerons d’employé privé. En Belgique, les termes
« employé du secteur privé » ou simplement « employé » sont utilisés. Le terme « employé
du secteur public » n’existe pas, car le statut des fonctionnaires dépend d’éléments non
négociables, il n’y a pas de négociation entre les parties. Le terme de statutaire est alors
préféré. Le régime statutaire s’accompagne d’une foule d’incompatibilités car il est difficile
d’imaginer d’autres activités hormis les activités subsidiaires.

Le code 2290 intitulé « Personnel du secteur public sans contrat de travail », s’adresse aux
statutaires, stagiaires ou temporaires au service de l’Etat. Par ailleurs, les employés
d’entreprises parastatales doivent également mentionner leur statut.

Ensuite, nous retrouvons dans la seconde partie de la déclaration le revenu des professions
indépendantes, ainsi que les rémunérations des dirigeants d’entreprise. Nous aborderons cette
partie dans une section ci-dessous.

Partie I Partie II
Cadre IV Cadre XVII Cadre XVIII Cadre XIX
Travailleur Dirigeant d’entreprise Exploitant Professions libérales

Abordons quelques concepts préalables.

Rémunération

La rémunération se fait en principe en numéraire. L’employeur rend une fiche à


l’administration qui reprend le salaire brut, les pécules de vacances, le précompte
professionnel, les avantages de toute nature,… Par ailleurs, l’employeur envoie une fiche au
contribuable afin que ce dernier puisse déclarer ses revenus.

En plus des rémunérations en numéraire, faciles à mesurer, il faut également tenir compte des
avantages de toute nature. Ceux-ci sont définis comme un avantage qu’un employeur accorde
à un travailleur gratuitement ou à un prix modéré. Il s’agit de : voitures, téléphones portables,
chèques-repas, chèques cadeaux, prêts à un taux avantageux, frais de chauffage, logement de
fonction,…
La difficulté théorique de ces avantages de toute nature est l’évaluation de ceux-ci. Il faut en
effet donner une valeur exprimée en unités monétaires à ces avantages.

Les voitures de sociétés ont été particulièrement peu taxées jusqu’en 2011. Plusieurs solutions
ont été proposées dans l’évaluation des véhicules de société :
- ajouter au revenu un montant qui est fonction de la distance entre la résidence et le
lieu de travail. L’avantage est alors mesuré selon le coût réel ;

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- calculer l’avantage selon les kilomètres parcourus pour des trajets privés. Il ne s’agit
pas d’un but professionnel ;

A partir du 1er janvier 2012, deux paramètres sont pris en compte dans l’évaluation de
l’avantage des voitures de sociétés :
- les grammes de CO2 émis par kilomètre ;
- la valeur catalogue, qui est le prix catalogue du véhicule vendu à l’état neuf à un
particulier.
La formule est la suivante :
Valeur catalogue du véhicule x taux d’amortissement x 6/7 x taux d’émission CO2.

Certaines voitures avaient des avantages jusqu’à 30.000 €. Nous avons alors observé des
reventes massives sur le marché de l’occasion. Le but était de promouvoir les voitures à faible
émission de CO2.

Il existe également les avantages non récurrents liés aux résultats. Ces avantages sont liés aux
résultats collectifs d’une entreprise ou d’un groupe de travailleurs, sur la base de critères
objectifs. Il faut alors atteindre la réalisation d’objectifs : bénéfice, chiffre d’affaires,
ponctualité à la SNCB,… Les avantages non récurrents liés aux résultats sont dès lors
incertains. Cela oblige à communiquer le tableau de bord aux employés, notamment dans les
PME.
Ils permettent entre autres d’améliorer la rémunération nette sans qu’elle ne pèse sur
l’employeur. En dessous de 2.799 €, le montant n’est pas soumis au précompte professionnel.
Le travailleur doit cependant payer une cotisation de solidarité.

Il arrive parfois que l’employeur attribue aux membres du personnel des actions rachetées à la
société et distribue une partie du bénéfice. Celle-ci est alors distribuée comme un dividende et
soumis au précompte mobilier.

Dans la partie consacrée aux rémunérations, le code 1247 « Rémunérations de décembre


2014 » trouve des raisons budgétaires historiques. A une époque faste, les enseignants étaient
payés en début de mois. Par la suite, ils ont été payés à termes échus. Lors de la transition
entre les deux systèmes, il y a eu 62 jours sans paiement. L’ULB a d’ailleurs accordé des
prêts à taux zéro à son personnel. Le système permet de décaler les dépenses d’un douzième.
Il n’y a cependant pas eu de protestation : le douzième mois payé augmente les revenus et est
donc taxé au taux marginal de l’IPP. Si ce douzième mois est payé l’année suivante, il devient
alors considéré comme un arriéré de rémunération, et est taxé à un taux moyen du taux de
l’année précédente. Ce taux moyen est plus faible que le taux marginal.

Cette partie du code place les revenus professionnels au même niveau que les revenus de
remplacement, c’est-à-dire les revenus qui viennent à la place d’un revenu professionnel. Il
s’agit des allocations de chômage, prépensions, pensions, indemnités en cas de maladie… Ces
revenus entrent dans la base imposable. Ils ne donnent pas droit au forfait de frais
professionnels.
Remarque : la prépension est une sorte de chômage avec une compensation de l’employeur.

Enfin, les frais professionnels sont déductibles. Ces frais professionnels sont des dépenses
encourues par le travailleur dans le cadre de ses activités. Il peut s’agir :
- des frais de déplacement domicile-lieu de travail ;
- aménagement d’un bureau dans une habitation ;

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- frais d’ordinateur, de téléphone utilisés pour la profession ;
- achat de littérature professionnelle.

Exemples : un professeur de Droit qui déduit l’achat de ses livres de Droit (cher, car le Droit
change en continu), un professeur en Médecine qui déduit l’achat de matériel. Certains cas
peuvent mener à des contentieux : un professeur d’Histoire qui déduit sa voiture, ses livres et
ses voyages, ceux-ci servent à illustrer ses cours. Il avait au final, plus de frais qu’un avocat.
Ce litige a mené à plus de dix ans de débat avec le contrôleur.

Deux manières de déduire ces frais sont retenues :


- Le forfait légal : c’est le cas lorsque le contribuable ne mentionne aucun frais dans sa
déclaration. Celui-ci bénéficie alors du régime du forfait légal, calculé en appliquant
un pourcentage sur les revenus. Ce forfait légal est intéressant pour la majorité des
contribuables, car il est souvent plus élevé que les frais professionnels réellement
encourus. Cette méthode permet d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs ;
- Les frais réels : c’est le cas lorsque le contribuable mentionne ses frais professionnels
au code 1258, car ceux-ci sont supérieurs au montant forfaitaire. La déduction porte
sur les frais réels, et le contribuable doit prouver avoir payé ces frais.
Remarque : le calcul du forfait légal varie selon que le contribuable est un travailleur ou un
dirigeant d’entreprise.

Jusqu’à la fin des années 1980, les employés déduisaient de plus en plus de frais
professionnels, à tel point que l’administration, submergée de frais réels, a décidé d’instaurer
les frais forfaitaires sans justificatif pour pallier cette situation.
Les frais forfaitaires deviennent insuffisants quand la demande de déduction de frais réels
augmente. Le législateur intervient deux fois en ce qui concerne les véhicules :
- introduction d’une franchise en 1988 ;
- déduction forfaitaire de 6 BEF par kilomètre en 1992.
Ces actions ont tendance à réduire la demande de déduction de frais réels au profit d’une
déduction forfaitaire.

Certains frais sont à la lisière du professionnel et du privé. Il est alors prévu que certains frais
seraient réduits si le contribuable n’a pas d’emploi.
La différence entre les revenus professionnels et les frais professionnels donne le revenu net
imposable.

Revenu professionnel net imposable = Revenus professionnels – Frais professionnels

Revenus des indépendants et rémunération des dirigeants d’entreprise.

Le cadre XVII est relatif aux rémunérations des dirigeants d’entreprise. Par entreprise, nous
devons entendre toute société soumise à l’ISOC.
Le cadre XVIII entend les bénéfices d’entreprises industrielles, commerciales ou agricoles. Il
faut ici considérer entreprise par « entrepreneur », ou les entreprises, les faits d’entreprendre,
d’une personne.

Cadre XVII
Le dirigeant d’entreprise est le mandataire de la personne morale (et non des sociétés de droit
commun,…) soumise à l’ISOC.
Les sociétés à finalité sociale, les ASBL, les intercommunales sont également soumises à

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l’ISOC.

Les dirigeants de toutes ces entités doivent déclarer leurs revenus au cadre XVII (partie 2 de
la déclaration des personnes physiques). Il existe une raison historique à taxer les dirigeants
d’entreprise de manière différente des travailleurs.

Le dirigeant d’entreprise est nommé par les associés : il s’agit d’un contrat de mandat. La
responsabilité du mandataire couvre l’aspect juridique de ses actes. La loi considère qu’il y a
peu de frais professionnels, car la société paie tout ce qui concerne l’activité des gérants et
administrateurs. Les dépenses professionnelles sont alors assumées par l’entreprise.
Le dirigeant peut cependant avoir quelques frais professionnels marginaux : c’est le cas lors
de l’intervention dans une perte.

Le cadre XVII distingue deux types de dirigeants d’entreprise :


- les dirigeants d’entreprise indépendants, sans lien de subordination. Ils déclarent leurs
revenus au code 1400 ;
- les dirigeants d’entreprise d’abord employés de l’entreprise, puis promus. Ils ne sont
pas privés d’office de la sécurité de leur contrat d’emploi.
Le choix est souvent proposé à l’employé promu de devenir indépendant, ou de rester
dans le cadre d’un contrat de travail. Si ce dernier cas est retenu, les revenus sont
déclarés au code 1411.

Si le dirigeant d’entreprise est engagé dans le cadre d’un contrat de travail, nous pourrions
nous demander pourquoi ne pas intégrer les revenus de ce dirigeant, comme ceux de tout
travailleur, dans le cadre IV.
En intégrant les revenus du dirigeant dans le cadre IV, le contribuable bénéficierait deux fois
de déductions professionnelles.
Il s’agit du principe d’attraction : la fonction attire les revenus, même si le statut est celui d’un
employé. Les revenus du dirigeant sont entraînés dans le cadre XVII.

Cadre XVIII – Cadre XIX


Dans le cadre XVIII, nous retrouvons les bénéfices d’entreprises industrielles, commerciales
ou agricoles. Ces bénéfices sont relatifs à l’exploitation. Il y a possibilité de travailler avec un
but de lucre au sens du Code de Commerce. Il s’agit alors de maximiser la marge, même si la
personne n’est pas commerçante. Par ailleurs, en matière fiscale, le commerçant n’est pas
différent de l’exploitant.

A la page 19, il s’agit des profits des professions libérales, charges, offices ou autres
occupations lucratives. Ces profits ne sont pas censés générer une marge bénéficiaire. Nous
retrouvons dans cette section :
- Les professions libérales, qui peuvent s’établir si les conditions légales sont remplies ;
- Les professions indépendantes, y compris les mandats politiques (même si beaucoup
de liens de subordination existent dans un parti collectif) ;
- Les sportifs, qui exercent leur sport de manière indépendante, un pilote indépendant
par exemple. Ils sont rémunérés pour le spectacle qu’ils donnent. Les sportifs qui
évoluent dans un club mentionnent leurs revenus au cadre IV. Par ailleurs, les droits
dérivés et droits à l’image sont compris dans le cadre XIX, ou dans le cadre XVII si la
vente de produits dérivés s’effectue en individuel ( ?). Exemple : vente de produits
dérivés en individuel ;

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- Les artistes, qui sont rémunérés pour ce qu’ils accomplissent, ne sont pas censés
générer de marge.

Au code 1600, dans le cadre XVII, l’exploitant renseigne son bénéfice brut d’exploitation.
Au code 1650, dans le cadre XVIII, le contribuable renseigne ses recettes.
Les professions libérales doivent déclarer les recettes en main, alors que l’exploitant est
imposé sur base de sa comptabilité. Ce dernier est alors tenu de construire une comptabilité
probante. Au compte de résultats, nous retrouvons un bénéfice brut d’exploitation, sur lequel
sera imposé l’exploitant.

Remarque : le bénéfice brut d’exploitation correspond au chiffre d’affaires, duquel il faut


défalquer les charges. Ce chiffre d’affaires est couvert par des paiements au comptant, mais
également par des créances : il reste donc une zone d’incertitude. L’exploitant serait donc taxé
sur un revenu dont une partie reste incertaine.

La meilleure solution est alors de taxer certains exploitants au forfait.


Exemple : une sandwicherie est caractérisée par une forte affluence, et il est alors intenable
d’établir une facture pour chaque vente. La comptabilité détaillée n’est pas possible. Le
législateur s’en remet donc à la fiabilité des commerçants.
Le chiffre d’affaires est remplacé par un coefficient multiplicateur des matières premières
achetées par l’exploitant. Ce coefficient est défini par l’administration et l’exploitant.

L’imposition s’applique alors sur le solde obtenu par :


Achats MP x coefficient multiplicateur
- Charges (relatives à l’activité, excluant ainsi l’électricité)
avec une limite à zéro.

Si l’affaire marche bien, tout ce qui suit Achats x coefficient est exonéré d’impôt.

Cadre XXI
Nous retrouvons dans ce cadre les rémunérations des conjoints aidants et des cohabitants
légaux aidants.

L’aidant est la personne qui assiste le travailleur indépendant dans l’exercice de sa


profession sans être liée envers lui par un contrat de travail. Il est alors assujetti au statut
social des indépendants. Le conjoint aidant est le partenaire de l’indépendant et l’aidant de
celui-ci.

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