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LA FISCALITE
DOUANIERE
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Selon le dictionnaire Larousse le tarif est le prix à payer pour obtenir quelque
chose, bénéficier d’un service ou accéder à un lieu de distraction, par exemple.
Mais avant de nous engager dans cette pratique des techniques douanières,
ouvrons une lucarne sur l’Administration des Douanes, lieu du théâtre de toutes
ces opérations
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CHAPITRE 1 : L’ADMINISTRATION DES DOUANES
Dans le langage originel douanier on utilisait dans le cadre des échanges des
termes tels que :
- la gabelle qui était un impôt perçu sur le sel ;
- le tonlieu, un droit que l’on acquittait pour assister à une cité foraine ;
- la dîme, un prélèvement destiné à l’église.
En effet, l’administration des douanes est plus vivante et plus dynamique que
jamais. Son implication dans la vie économique et sociale du pays n’a fait que
s’accroître. Elle n’a enregistré que des plus-values sur les prévisions de recettes pour
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les raisons évoquées ci-dessus. La législation et la réglementation douanière se sont
améliorées au rythme des réformes entreprises par les responsables du service.
En effet, des voix s’élèvent pour ternir l’image de cette corporation. Les
agents sont traités de tous les noms malgré leur apport dans le budget de l’Etat. Il ne
faut pas se fier à ces apparences dans la mesure où la Douane peut être comparée à
un iceberg dont la partie visible représente les agents véreux minoritaires, comme
cette catégorie de personnes qu’on retrouve dans toutes les couches de la société
ivoirienne (même à la morgue). La partie cachée de l’iceberg dépeint la majorité
studieuse des agents au service du développement.
Dans le langage populaire, le service des douanes peut se définir à travers les
expressions suivantes :
- je passe la Douane ;
- je vais en Douane ;
- la Douane est trop chère ;
- mes marchandises sont sous-douane
Vu sous ces angles, il peut être à la fois perçu comme :
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1.3 Les caractères des lois et règlements douaniers
Les agents des douanes sont protégés par le législateur. C’est pourquoi
l’article 41-1 du code des douanes stipule que : « les agents des douanes sont sous
la sauvegarde spéciale de la loi. Il est défendu à toute personne :
Dans l’alinéa 2 de ce même article, il est précisé que : « les autorités civiles et
militaires sont tenues à la première réquisition de prêter main forte aux agents de
douanes pour l’accomplissement de leur mission ».
Conformément à ce qui précède, les lois et règlements douaniers se
caractérisent par la singularité qui entoure leur rédaction. La loi douanière en général
se démarque du droit commun. Il est donc intéressant de connaître ces
caractéristiques qui peuvent être identifiées sous cinq (05) angles :
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En effet, avant d’asseoir sa conviction quant à l’issue à donner à un
contentieux douanier, le juge doit s’appuyer sur les dispositions du code des
douanes.
C’est lorsque celui-ci est silencieux sur la nature de l’infraction, que le juge
usera véritablement de son autonomie en s’inspirant de toute la panoplie juridique
mise à sa disposition.
Les textes législatifs sont des moyens juridiques dont dispose la Douane. Les
moyens juridiques nationaux sont le code des douanes, le tarif des douanes et les
textes réglementaires d’application (décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires,
etc.….). Les moyens juridiques internationaux sont les traités, les conventions
et accords spéciaux. L’ensemble de ces moyens permettent à la Douane d’accomplir
les missions que lui a confiées l’Etat.
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Section 2 - Les missions régaliennes
Les droits et taxes en vigueur sont, à l’importation les droits inscrits au Tarif
Extérieur Commun (TEC) qui est un tarif conventionnel entre les huit Etats membres
de l’UEMOA. Il faut rappeler qu’avant l’avènement du TEC, le tarif des douanes
était autonome.
D’autre part, si les perceptions son faites certes, à partir de déclarations, celles-
ci peuvent être également rapprochées des comptabilités et documents commerciaux
donc appuyés sur des constatations réelles. Cela exige des agents des douanes, en
plus des connaissances techniques pour s’assurer que les marchandises reprises sur
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les documents commerciaux et déclarés à une nomenclature tarifaire précise, ont
bien la nature, les caractéristiques, la qualité, la valeur et l’origine exigées.
Par ailleurs, les contrôles sont renforcés par la présence d’une douane
itinérante qui va au devant des usagers en vue de diriger les marchandises vers les
bureaux des douanes (Groupe d’Intervention et de Recherche ou GIR).
Le contrôle des changes est également élaboré et appliqué par le service des
douanes. C’est lui qui contrôle le rapatriement des devises en ce qui concerne le
règlement des importations.
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chapitres et sous-chapitres (voir plus loin). Leur autorité cependant ne fait aucun
doute dans les milieux judiciaires.
1- La Règle n°1
Elle recommande la lecture minutieuse des termes des positions (leur
contenu) et les notes des sections et des chapitres. Cette règle a la priorité sur les 05
(cinq) autres règles
2- La Règle n°2
Elle donne des instructions sur la détermination de l’espèce tarifaire des
articles incomplets, non finis, démontés ou non montés. Le classement fait référence
aux caractéristiques essentielles de l’article complet ou fini.
Elle oriente également les utilisateurs du tarif des douanes vers la règle
n°3 lorsqu’ils sont en présence de produits mélangés ou composites.
3- La Règle n°3
Elle statue sur le classement des articles mélangés ou composites comme
indiqué à la règle n°2
Ainsi, au paragraphe 1, la position spécifique d’un article à déclarer est
prioritaire sur les positions d’une portée plus générale
Au paragraphe 2, le produit mélangé ou composite qui n’est pas
spécifiquement repris dans la nomenclature sera classé en fonction de l’élément qui
lui confère son caractère essentiel (caractère prédominant) parmi tous les
composants de ce produit
Au paragraphe3, l’article mélangé ou composite qui ne peut être classé
conformément aux dispositions des deux paragraphes ci-dessus, sera logé dans la
position placée la dernière par ordre de numérotation
4- La Règle n°4
C’est un classement par similitude ou par analogie des articles dont la
détermination de l’espèce tarifaire ne peut être opérée en vertu des 03 (trois) règles
précédentes.
5- La Règle n°5
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Elle concerne d’une part, les étuis, écrins, ou contenants similaires et les
emballages, d’autre part
En effet, 05 (cinq) conditions doivent être remplies afin que l’étui suive le
régime de la marchandise. Dans le cas contraire, il suit son régime propre.
Pour les emballages, c’est l’espèce tarifaire de la marchandise qui est retenue
à condition que l’emballage soit du type normalement utilisé pour le
conditionnement de cette marchandise.
Maislorsquel’emballage peut être utilisé d’une façon répété, il ne suit plus le
régime de la marchandise. On le déclare alors à sa position spécifique.
6- La Règle n°6
Elle invite les utilisateurs du tarif des douanes à tenir compte destermes des
sous positions et de lire aussi les notes de sous positions. Elle leur demande par
ailleurs de comparer lors du classement des marchandises les sous positions d’un
même niveau.
Paragraphe 2 -L’Accord
Cette nouvelle définition de la valeur en douane est celle qui est reprise par le
code des douanes de la République de Côte d’Ivoire. Son application a été effective
dans notre pays sous l’impulsion de l’UEMOA.
La valeur en douane, conformément aux dispositions de l’Accord, est le prix
effectivement payé ou à payer.
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La procédure documentaire à l’importation est liée à la présentation des
différents types de marchandises, les conditions requises liées à la nature des
documents exigibles.
o un quota ;
o la production d’une autorisation préalable et
o un agrément.
- Les marchandises sont soumises à un quota
Dans le cadre de la protection de la production intérieure, l’Etat peut être
appelé à contingenter un produit. Il s’agit d’imposer au consommateur une quantité
précise du produit concurrent dans un délai précis. Lorsque la quantité fixée
d’avance et le délai imparti viennent à épuisement, le produit concerné tombe sous
le coup de la prohibition.
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Les marchandises contingentées doivent bénéficier d’un agrément à
l’importation. Ainsi, les importateurs de viandes destinées à la consommation
humaine doivent solliciter un agrément auprès de l’Etat.
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- établir certains documents nécessaires à l’importation de la marchandise
comme le titre d’importation (FDI ou licence d’importation), le certificat
d’assurance, le bordereau de suivi de cargaison (à définir dans le prochain
paragraphe).
La facture proforma matérialise simplement une proposition commerciale et
n’engage pas juridiquement le fournisseur. Elle est différente de la facture
définitive.
Le manifeste
Le manifeste est l’état récapitulatif des connaissements relatifs aux
marchandises chargées sur le navire pour un port donné. C’est un document qui doit
être déposé au bureau des douanes dans les 24 heures de l’arrivée du navire. Il est
utile pour les trois raisons ci-après :
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C’est enfin un titre de propriété qui confère à son détenteur le droit de disposer
de la marchandise.
- le mode transmission et
- les clauses spéciales
La liste de colisage
La liste de colisage complète le B/L car elle identifie les colis en leur donnant
une description plus nette. Ces colis peuvent se présenter sous forme de sacs, cartons,
fûts etc.
La facture frêt
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Dans le cadre d’une vente qui laisse à l’acheteur l’initiative de choisir le
moyen de transport et d’en assurer les charges, le transporteur doit dans ce cas lui
facturer le transport de la marchandise. C’est la facture frêt, c'est-à-dire le prix du
transport principal. Cette facture est exigée par la Douane lorsque la vente est
exécutée sous contrat ex-works, FOB, CFR ou CIF (CAF), par exemple.
- le bulletin d’embarquement ;
- le connaissement ;
- le certificat d’origine ;
- le certificat phytosanitaire ;
- l’engagement de change et l’attestation d’exportation.
C’est le document qui est rédigé par le consignataire permet d’assurer une
réservation à bord du navire. Il remplit trois fonctions :
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pendant les transactions bancaires. A l’importation, ils ont été remplacés par la
FDI.
Selon les objectifs visés par les Etats, les processus d’intégration régionale auxquels
ils sont partie prenante se caractérisent par les étapes suivantes :
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consacre à terme la libre circulation des marchandises originaires dans les échanges
entre eux. Cependant chaque Etat maintient ses propres tarifs à l’égard des
marchandises des pays tiers.
C’est une zone de libre échange qui se caractérise par la mise en place d’un
tarif extérieur commun par lequel les Etats membres appliquent aux marchandises
en provenance des pays tiers des taxes douanières harmonisées.
C’est une union douanière qui se caractérise par la libéralisation des facteurs
de production (libre circulation de la main d’œuvre et des capitaux) et par le droit
d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante et salariée.
C’est une union économique au sein de laquelle les Etats membres partagent la
même monnaie et mettent en œuvre une politique monétaire commune.
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Elle a été créée le 28 mai 1975 avec pour objectif de promouvoir la coopération
et l'intégration en vue d'établir une union économique et monétaire notamment à
travers la mise en place d'un marché commun et l'adoption d'une monnaie unique à
l'horizon 2020.
Elle est composée des huit (08) Etats de l'UEMOA qui ont un TEC et de sept(07)
Etats (Nigeria, Ghana, Libéria, Sierra Leone, Gambie, Guinée, et Cap-Vert) qui ont
chacun un tarif national. Tous ces Etats sont membres de l'OMC,à l'exception du
Libéria qui a entamé son processus d’adhésion.
L'une des étapes pour atteindre cet objectif a consisté en l'adoption d'un régime
tarifaire préférentiel à travers le Schéma de Libéralisation des
Echanges(SLE).
Le SLE prescrit l'élimination, dans les échanges entre les Etats membres, des droits
de douane et des taxes à effet équivalent (à l'exclusion des taxes intérieures - TVA
et accises) et l'abolition des barrières non-tarifaires, en vue de la création d'une zone
de libre échange au niveau de la Communauté qui consacre la libre circulation des
produits originaires.
Mis en place en 1979, le SLE ne couvrait que les produits agricoles et les objets de
l'artisanat faits à la main. Mais depuis 1990, il a été élargi aux produits industriels.
D'où la nécessité de clarifier la notion de produits originaires par l'édiction de règles
d'origine.
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Sont considérés comme entièrement obtenus : les produits de l'agriculture et de
l'élevage, les produits issus de la pèche en mer, rivière ou lac, les produits miniers et
les objets de l'artisanat, c'est-à-dire les articles faits à la main, avec ou sans l'aide
d'outils, d'instruments ou de dispositifs actionnés directement par le fabricant.
Cette règle est cependant assortie d'une liste d'exception mentionnant les cas dans
lesquels le changement de position n'est pas déterminant ou imposant des conditions
supplémentaires.
L'origine communautaire des produits doit être attestée par un certificat d'origine,
sauf pour les produits qui en sont dispensés, à savoir les produits de l’agriculture et
de l'élevage et les objets de l'artisanat c'est-à-dire les articles faits à la main, avec ou
sans l'aide d'outils, d'instruments ou de dispositifs actionnés directement par le
fabricant.
L'autre étape pour la mise en place de l'union économique et monétaire est la création
d'un marché commun (art. 3 § 2 alinéa (d) du Traité révisé), qui elle-même passe par
une étape intermédiaire : l'établissement d'une Union douanière.
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Section 3 - La liste des produits composant les catégories
TABLEAU
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- leur fort potentiel de rentabilité fiscale ;
- leur aptitude à promouvoir le secteur industriel de la région ;
- le besoin de protection du secteur de production concerné.
Les droits et taxes inscrits au TEC CEDEAO sont: le Droit de Douane (DD), la
Redevance Statistique (RS) et le Prélèvement Communautaire de la CEDEAO
(PCC).
Le TEC CEDEAO comprend un Droit de douane (DD) à cinq (05) taux. Ces taux
sont fixés, en fonction de la catégorie de la marchandise, comme présenté dans le
tableau ci-dessous:
NOMBRE DE
CATEGORIES INTITULE TAUX DD LIGNES
TARIFAIRES
0 Biens sociaux essentiels 0% 85
1 Biens de première nécessité, 5% 2146
matières premières de base,
biens d’équipement, intrants
spécifiques
2 Intrants et produits 10% 1373
intermédiaires
3 Biens de consommation finale 20% 2165
4 Biens spécifiques pour le 35% 130
développement économique
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Le TEC CEDEAO comprend une Redevance statistique (RS) au taux de 1%
applicable à la valeur en douane de tous les produits importés, exonérés ou non.
- maintenir, pour une période transitoire de 5 ans, le statu quo de la cohabitation des
prélèvements communautaires (PCS-PCC) dans les Etats membres de l'UEMOA;
En vue de faire face aux effets négatifs que le TEC CEDEAO pourrait
éventuellement causer aux économies de la région, la 70ème session ordinaire du
Conseil des Ministres statutaires de la CEDEAO a adopté les trois (03) textes ci-
après relatifs aux mesures de défense commerciale:
Aucun produit ne peut être soumis" à la fois à des droits antidumping et à des
droits compensateurs en vue de remédier à une même situation résultant d'un
dumping ou de l'octroi d'une subvention à l'exportation.
Ces mesures sont une réponse aux préoccupations spécifiques des Etats quant aux
besoins de protection des industries naissantes et des secteurs stratégiques de la
région. Ainsi le Conseil Extraordinaire des Ministres statutaires a-t-il adopté le
Règlement C/REG.l.709/13 du 30 septembre 2013 sur les mesures complémentaires
de protection (MCP) pour la mise en œuvre du Tarif Extérieur Commun de la
CEDEAO.
Elles portent sur les deux (02) instruments additionnels ci-après: la Taxe
d'Ajustement à l'Importation (TAI) et la Taxe Complémentaire de Protection (TCP)
appliquées aux marchandises originaires des pays tiers.
C’est une taxe qui permet de faire face à la baisse de protection tarifaire d'un
produit donné à la date d'entrée en vigueur du TEC CEDEAO.
C’est une taxe d'application temporaire qui permet de faire face aux
importations massives d'un produit similaire à celui produit dans l'Etat.
Elle peut être appliquée, pour une période maximale de 2 ans, à partir de la
date d'invocation initiale de la mesure, en cas d'importations massives, au cours
d'une année donnée, établies en volume;
Elle peut être aussi appliquée, pour une période maximale d'un an, à partir de
la date d'invocation initiale de la mesure, en cas d'importations massives, au cours
d'un mois donné, établies en moyenne de prix CAF.
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Ainsi, la 70ème session ordinaire du Conseil des Ministres statutaires de la
CEDEAO tenue à Abidjan les 20 et 21 juin 2013, a-t-elle validé la structure du TEC
en même temps que les textes ci-après:
- la méthode linéaire et
- la méthode des taux cumulés
I/ La méthode linéaire
Les droits et taxes sont calculés selon les dispositions du Tarif Extérieur
Commun (TEC) de la CEDEAO, même si celui-ci s’inspire de certains acquis du
TEC/UEMOA.
Il s’agit ici de calculer tout les droits et taxes selon la grille ci-après :
- droit de douane (DD) => Valeur taxable (VT) x Taux (Tx) en vigueur
- redevance statistique (RS)=> VT x Tx (le taux est fixe : 1%)
- prélèvement communautaire de solidarité (PCS) => VT x Tx (le taux est
fixe : 1%)
- prélèvement communautaire (PC) => VT x Tx (le taux est fixe : 0.5%)
A ces droits précités, il faut ajouter ceux qui ne sont pas inscris au TEC CEDEAO
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Etc.
Le taux de ces différentes taxes additionnelles est déterminé par décret, arrêté ou
circulaire.
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II/ La méthode des taux cumulés
= 121 x 18%
TVA = 21,78%
DD+RS+PCS+PC+TVA, soit
20%+1%+1%+0.5%+21.78% = 44.28%
C’est ce taux qui sera appliqué à la valeur taxable de la marchandise pour déterminer
le montant des droits et taxes.
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