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INITIATION A

LA FISCALITE
DOUANIERE

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Selon le dictionnaire Larousse le tarif est le prix à payer pour obtenir quelque
chose, bénéficier d’un service ou accéder à un lieu de distraction, par exemple.

La législation douanière définit le Tarif comme l’ensemble des règles à


observer, les lois et règlements à respecter en vue de disposer d’une marchandise
importée ou d’expédier un envoi à l’extérieur du territoire douanier.

L’accomplissement des formalités douanières en vue d’être en conformité


avec le tarif des douanes nécessite pour celui qui s’y engage, une grande ouverture
d’esprit. Il s’agit d’une véritable technologie, un processus qui aboutit à la
détermination de la fiscalité de porte.

Notre étude va s’articuler essentiellement autour de deux grands axes :

- l’étude de la Nomenclature tarifaire en son édition 2017 de l’Organisation


Mondiale des Douanes à Bruxelles (Belgique) et

- le Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO en vigueur.

Mais avant de nous engager dans cette pratique des techniques douanières,
ouvrons une lucarne sur l’Administration des Douanes, lieu du théâtre de toutes
ces opérations

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CHAPITRE 1 : L’ADMINISTRATION DES DOUANES

La Douane est observée à travers sa présentation et les missions régaliennes


qui lui sont confiées.

Section 1 - Présentation de la Douane


Cette première partie va porter sur les points suivants :
- l’histoire de la Douane ;
- la définition de cette institution ;
- ses traits de caractère dans la gestion quotidienne des affaires et
- les moyens mis en sa disposition pour accomplir ses missions.

1.1 - L’histoire de la Douane


Aussi longtemps que l’on remonte dans l’histoire, il a toujours existé un
système organisé autorisé à prélever sur les marchandises en circulation une
contribution réservée aux maîtres des lieux (le gouverneur, le chef de village par
exemple).

L’histoire de la Douane ivoirienne se confond avec la colonisation de notre


territoire car les premiers cordons douaniers ont été créés le long des côtes. Mais elle
a véritablement existé en Côte d’Ivoire depuis 1964 lors de la création du code des
douanes par la loi 64-291 du 1er août 1964 (JO64, page 11 03), modifiée par
l’ordonnance n°88-225 du 02 mars 1988 (JO88, page 78)

Dans le langage originel douanier on utilisait dans le cadre des échanges des
termes tels que :
- la gabelle qui était un impôt perçu sur le sel ;
- le tonlieu, un droit que l’on acquittait pour assister à une cité foraine ;
- la dîme, un prélèvement destiné à l’église.

Il faut noter qu’aucune des taxes précitées ne figurent aujourd’hui dans la


grille des droits et taxes en vigueur. La Douane est méconnue du public et parfois
même les personnes qui travaillent quotidiennement avec elle. Son organisation est
souvent ignorée des profanes surtout à une époque où l’on a tendance à croire qu’elle
est appelée à disparaître.

En effet, l’administration des douanes est plus vivante et plus dynamique que
jamais. Son implication dans la vie économique et sociale du pays n’a fait que
s’accroître. Elle n’a enregistré que des plus-values sur les prévisions de recettes pour
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les raisons évoquées ci-dessus. La législation et la réglementation douanière se sont
améliorées au rythme des réformes entreprises par les responsables du service.

A titre d’exemple, le Sydam World (Système de Dédouanement Automatique


des Marchandises). Ce système a pour vocation de codifier les régimes douaniers
selon les prescriptions internationales.

L’Administration des douanes se reconnait sous les vocables ”Douane“ et


“Douanes”.

Au départ, il existait au sein du service deux corps d’agents des douanes :


- les agents en tenue civile, agents de bureaux ou agents sédentaires ;
- les agents en tenue militaire, agents de terrain ou agents actifs.

Le deuxième groupe bénéficiait de baux administratifs octroyés par l’Etat


alors que le premier groupe assurait lui-même le règlement de son loyer. Ils étaient
par ailleurs considérés par les autres comme des agents de seconde zone. Cela a créé
des frustrations, même une grogne qui a été corrigée par le premier syndicat des
agents des douanes (SYNADCI). Les deux corps ont été unifiés à telle enseigne que
l’uniforme est désormais à la portée des deux catégories d’agents.

L’effet de cette mutation a permis le passage d’une douane plurielle


(DOUANES) vers une douane singulière (DOUANE).

Mais malgré toutes ces prouesses organisationnelles, l’opinion publique reste


sourde aux efforts consentis par les agents des douanes.

En effet, des voix s’élèvent pour ternir l’image de cette corporation. Les
agents sont traités de tous les noms malgré leur apport dans le budget de l’Etat. Il ne
faut pas se fier à ces apparences dans la mesure où la Douane peut être comparée à
un iceberg dont la partie visible représente les agents véreux minoritaires, comme
cette catégorie de personnes qu’on retrouve dans toutes les couches de la société
ivoirienne (même à la morgue). La partie cachée de l’iceberg dépeint la majorité
studieuse des agents au service du développement.

Le premier Directeur Général des Douanes fut le regretté ANGOUA KOFFI


qui a présidé aux destinées du service de 1961 à 1989. Ceux qui lui ont succédés
sont respectivement M. DOUA BI KALOU (ex-fonctionnaire de l’OMD),
GNAMESSOU AKROMAN (reconnu pour son expertise en matière d’enquêtes),
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ADAMA COULIBALY (notre formateur dans le domaine de la conception),
KOUAME KAUNANT (notre formateur en qualité de vérificateur au bureau des
douanes de l’Aéroport), AMAFOU Adolphe, KOSSERE KORE (un pur produit de
la Douane), les Colonels Major GNAMIEN KONAN (concepteur des reformes qui
donnent aujourd’hui un nouveau visage à la Douane), Alphonse MANGLY (le DG
de l’ancien régime) , ISSA COULIBALY et DAH Pierre (actuel DG).

1.2 Définition de la Douane

Dans le langage populaire, le service des douanes peut se définir à travers les
expressions suivantes :
- je passe la Douane ;
- je vais en Douane ;
- la Douane est trop chère ;
- mes marchandises sont sous-douane
Vu sous ces angles, il peut être à la fois perçu comme :

- une ligne frontière,


- un bureau ;
- un système de taxation ;
- une procédure

Mais juridiquement, il est présenté comme:


- une administration publique chargée de l’assiette, de la liquidation et de la
perception des droits et taxes exigibles à l’importation et à l’exportation des
marchandises ;
- un service public qui prévoit et réprime la fraude commerciale par la
surveillance quasi-permanente du territoire douanier ;
- celui qui surveille le rapatriement des capitaux et le contrôle des changes avec
la collaboration d’autres services publics ou privés comme la Police, la
Gendarmerie, les Eaux et Forêts, les Ministères du Commerce, de la Santé,
des Transports, GUCE-CI, etc.…)

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1.3 Les caractères des lois et règlements douaniers

Les agents des douanes sont protégés par le législateur. C’est pourquoi
l’article 41-1 du code des douanes stipule que : « les agents des douanes sont sous
la sauvegarde spéciale de la loi. Il est défendu à toute personne :

a) de les injurier, de les maltraiter ou de les troubler dans l’exercice de leurs


fonctions ;
b) de s’opposer à cet exercice »

Dans l’alinéa 2 de ce même article, il est précisé que : « les autorités civiles et
militaires sont tenues à la première réquisition de prêter main forte aux agents de
douanes pour l’accomplissement de leur mission ».
Conformément à ce qui précède, les lois et règlements douaniers se
caractérisent par la singularité qui entoure leur rédaction. La loi douanière en général
se démarque du droit commun. Il est donc intéressant de connaître ces
caractéristiques qui peuvent être identifiées sous cinq (05) angles :

- en matière de contentieux douanier, l’acte matériel étant posé, aucun élément


intentionnel ne peut atténuer le dommage créé par cette infraction, même si
elle est mineure ;
- le fardeau de la preuve est renversé. Si en droit commun les éléments de
preuve présentés par l’officier judiciaire permettent de culpabiliser le
fraudeur, le droit douanier permet à ce dernier de faire à son tour la preuve
de sa non culpabilité ;
- la responsabilité de certaines personnes est présumée. Ainsi, le déclarant en
douane qui déclare une marchandise importée au profit d’un tiers, sera
responsable des actes personnels qu’il pose. Mais, dans certains cas
spécifiques, comme les transports publics, le conducteur du véhicule n’est pas
responsable des actes posés par les occupants de son véhicule ;
- le contentieux douanier est reconnu pour ses dispositions répressives très
sévères. L’article 284 du code des douanes est une contravention de 1ère classe
sanctionnée d’une amende de 50.000 à 500.000 F CFA. Mais les délits
douaniers sont réprimés par des amendes pouvant atteindre le milliard.
L’article 41 du code des douanes justifie l’opposition à fonction mais cette
contravention est réprimée par l’article 284 du code des douanes ;
- les pouvoirs de juges sont limités dans le cadre de la gestion du contentieux
douanier.

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En effet, avant d’asseoir sa conviction quant à l’issue à donner à un
contentieux douanier, le juge doit s’appuyer sur les dispositions du code des
douanes.
C’est lorsque celui-ci est silencieux sur la nature de l’infraction, que le juge
usera véritablement de son autonomie en s’inspirant de toute la panoplie juridique
mise à sa disposition.

En conclusion, les lois et règlements douaniers s’adaptent aux activités


douanières généralement placées sous le sceau de la célérité.

1.4 - Les moyens de fonctionnement de la Douane


Les moyens mis à la disposition de la douane sont au nombre de trois :
- les moyens humains
- les moyens matériels et d’équipement
- les moyens juridiques

1-4-1 Les moyens humains


Un effectif qui tourne autour de 2500 à 3000 agents constitue les moyens utiles
à la Douane en vue d’accomplir les tâches qui lui sont confiées. Au sein de cet
effectif figurent les agents d’encadrement (niveau BEPC), des contrôleurs des
douanes (niveau BAC), des inspecteurs des douanes (niveau BAC + 2) et des
administrateurs des services financiers (niveau BAC + 4).
La Douane étant un corps paramilitaire dont la militarisation pourrait
intervenir à tout moment, la hiérarchie militaire la plus élevée est celle de Général,
grade tenu par le seul Directeur Général des Douanes.

1-4-2 les moyens matériels et d’équipement

Pour le bon fonctionnement du service, la douane dispose de matériels de


bureau, de transport, de communication et d’un site internet (www.douanes.ci). Elle
avait une dotation en armement avant l’éclatement de la crise post-électorale.
1-4-3 les moyens juridiques

Les textes législatifs sont des moyens juridiques dont dispose la Douane. Les
moyens juridiques nationaux sont le code des douanes, le tarif des douanes et les
textes réglementaires d’application (décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires,
etc.….). Les moyens juridiques internationaux sont les traités, les conventions
et accords spéciaux. L’ensemble de ces moyens permettent à la Douane d’accomplir
les missions que lui a confiées l’Etat.
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Section 2 - Les missions régaliennes

Deux missions essentielles sont assignées à l’Administration des douanes. Il


s’agit des missions fiscale et économique. Mais accessoirement à celles-ci, des
missions complémentaires constituent le lot quotidien des tâches complémentaires
exécutées par la Douane.

Paragraphe 1-La mission fiscale

Le substantif ”Douanes“ trouve son fondement dans la mission fiscale


assignée à ce service. C’est une régie financière chargée de percevoir les droits et
taxes à l’importation et à l’exportation des marchandises (l’ensemble de ces recettes
constitue la fiscalité de porte).

Le service des douanes contrôle l’assiette, la liquidation et la perception des


droits et taxes exigibles sur les marchandises en circulation.

Les droits et taxes en vigueur sont, à l’importation les droits inscrits au Tarif
Extérieur Commun (TEC) qui est un tarif conventionnel entre les huit Etats membres
de l’UEMOA. Il faut rappeler qu’avant l’avènement du TEC, le tarif des douanes
était autonome.

Cette autonomie demeure en ce qui concerne la TVA et les accises, c'est-à-


dire les taxes additionnelles applicables à des produits non considérés comme de
première nécessité tels que les tabacs, boissons alcoolisées, produits de mer, viandes
bovines, purées de tomate etc.

D’une manière générale, la spécificité des techniques douanières repose sur le


contrôle direct de la marchandise et non sur de simples écritures comptables.
En effet, lorsque les administrations fiscales comme celle des impôts opèrent
généralement à partir de documents comptables ou déclarations, donc sans aucun
contrôle physique ou matériel de la matière imposable, la Douane est en contact avec
la marchandise imposée.

D’autre part, si les perceptions son faites certes, à partir de déclarations, celles-
ci peuvent être également rapprochées des comptabilités et documents commerciaux
donc appuyés sur des constatations réelles. Cela exige des agents des douanes, en
plus des connaissances techniques pour s’assurer que les marchandises reprises sur
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les documents commerciaux et déclarés à une nomenclature tarifaire précise, ont
bien la nature, les caractéristiques, la qualité, la valeur et l’origine exigées.

La mission fiscale est liée à l’étude du tarif qui comprend, conformément à


l’article 6 du code des douanes, un tarif d’entrée. Ce tarif comprend le droit de
douane et les droits fiscaux.

Au niveau du droit de douane, il existe un tarif général, des tarifs


intermédiaires, un tarif minimum et des tarifs privilégiés (les tarifs intermédiaires et
minimum n’existent plus). Le tarif général est imputable aux marchandises qui ne
sont pas admises aux tarifs privilégiés.

Paragraphe 2-La mission économique

La mission économique consiste à protéger les industries locales contre la


concurrence extérieure.
A ce niveau, il faut réorganiser les structures par l’implantation des bureaux
des douanes là où des courants d’échanges internationaux existent.

C’est pourquoi on dénombre des bureaux des douanes de première, deuxième


et troisième catégorie respectivement selon qu’il s’agit d’une classification
géographique (exemple : bureau de plein exercice ou à compétence limitée) et d’une
classification comptable (les bureaux des douanes transformés en recettes des
douanes).

Par ailleurs, les contrôles sont renforcés par la présence d’une douane
itinérante qui va au devant des usagers en vue de diriger les marchandises vers les
bureaux des douanes (Groupe d’Intervention et de Recherche ou GIR).

La mission économique s’exerce également au niveau du contrôle du


commerce extérieur et des changes. Ce contrôle se concrétise par la mise en place
de toute une série de mesures allant de la prohibition absolue au contingentement
assorti de la délivrance de licences, en passant par la prohibition relative.

Le contrôle des changes est également élaboré et appliqué par le service des
douanes. C’est lui qui contrôle le rapatriement des devises en ce qui concerne le
règlement des importations.

Paragraphe 3-Les missions complémentaires


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Ces missions s’inscrivent dans le rôle protectionniste joué par la Douane.
En effet, le protectionnisme s’exerce dans le domaine de l’action
administrative générale dans le cadre de la collaboration avec les autres
départements et organismes ministériels.
En outre la Douane applique et fait respecter les dispositions concernant
l’hygiène, la santé et la moralité publique, la police sanitaire des végétaux, des
animaux et des denrées alimentaires, l’exploitation des œuvres d’art et la protection
du patrimoine national, de la propriété individuelle et commerciale, le contrôle de la
librairie et de la pollution des eaux.
Il arrive aussi que la Douane s’intéresse aux voyageurs lorsque ceux –ci
apparaissent suspects ou supposés détenir des marchandises de fraude.
Aux termes du protocole d’amendement à la convention internationale pour
la simplification et l’harmonisation des régimes douaniers du 18 mai 1973 de Kyoto,
entrée en vigueur le 25 septembre 1974, on considère comme voyageur :
- toute personne qui entre temporairement sur le territoire d’un pays où elle n’a
pas sa résidence normale (non-résident) ou qui quitte ce territoire et ;
- toute personne qui quitte le territoire d’un pays où elle a sa résidence normale
(résident quittant son pays) ou qui retourne dans le territoire de son pays
(résident de retour dans son pays).
Généralement ces voyageurs détiennent des effets personnels. Conformément
aux dispositions du même protocole, les effets personnels sont des articles neufs ou
usagés dont un voyageur peut raisonnablement avoir besoin pour son usage
personnel au cours de son voyage, compte tenu de toutes les circonstances de ce
voyage, à l’exclusion de toute marchandise importée ou exportée à des fins
commerciales.
La crise qui a secoué le pays a entrainé le déplacement de nombreuses
personnes. Des voyageurs ont donc franchi les frontières ivoiriennes dans les deux
sens aggravant du coup la situation précaire des populations. Il revient donc à la
Douane de changer de comportement en s’organisant autrement par la prise de
nouvelles initiatives capables de relancer l’économie.
La maîtrise de la fiscalité douanière fait partir de cette nouvelle organisation
qui doit reposer sur des supports fiables.

CHAPITRE II : LES SUPPORTS DE LA FISCALITE DOUANIERE


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Les supports de la fiscalité sont les suivants :
- l’espèce tarifaire ;
- l’évaluation en douane ;
- les régimes douaniers ;
- l’origine.

Section 1 : L’espèce tarifaire


L’espèce tarifaire est la nomenclature tarifaire qui permet d’identifier sous un
code unique une marchandise qui circule sur le plan international. Ce code permet
de connaître immédiatement la taxation qui correspond à la marchandise identifiée.

L’espèce tarifaire tire sa substance de la convention du Système Harmonisé


de désignation et de codification des marchandises (SH) du 14 juin 1983 à Bruxelles
en Belgique (6ème édition 2017) et de la Décision A/DEC. de la Conférence des Chefs
d’Etat et de Gouvernement (30e session) portant adoption de la nomenclature
tarifaire et statistique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) basée sur la version 2017 du SH. Notre analyse va porter sur les
points ci-après :
- historique de la nomenclature du SH
- caractéristiques de nomenclature du SH
- structure de la nomenclature du SH
- critères de classement de la nomenclature du SH
- notes explicatives de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD)
- règles Générales pour l’interprétation du SH
- textes fiscaux d’origine sous régionale et locale

Paragraphe1- Historique de la nomenclature douanière


La nomenclature douanière en vigueur est le système Harmonisé de
codification et de désignation des marchandises communément connu sous le sigle
SH. Son origine est très ancienne car elle remonte à l’année 1929, suite à la grande
crise qui a paralysé le commerce mondial.

Le SH dont l’ancêtre est la nomenclature de Genève et la référence, la


nomenclature de Bruxelles ou NCCD est complétée par des Notes Explicatives
publiées par l’Organisation mondiale des Douanes (OMD), ex-CCD (Conseil de
Coopération Douanière) en français et en anglais qui bien qu’officielles n’ont pas le
caractère légal des Règles Générales d’Interprétation du SH et des notes de sections,

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chapitres et sous-chapitres (voir plus loin). Leur autorité cependant ne fait aucun
doute dans les milieux judiciaires.

Paragraphe 2- Les caractéristiques de la nomenclature du SH

La nomenclature du SH est de type méthodique et analytique. Elle a l’avantage


d’être simple et moins volumineuse qu’une nomenclature alphabétique dont la mise
a jour à chaque apparition d’un nouveau produit sur le marché s’avère difficile. En
outre, la nomenclature alphabétique ne permet pas d’établir des concordances entre
les nomenclatures des différents pays qui participent au commerce international. La
nomenclature du S.H est précise, objective et logique.

Paragraphe 3- La structure de la nomenclature du SH


La structure de la nomenclature du SH est l’épine dorsale autour de laquelle
est établie la liste des marchandises qui circulent sur le plan international. Elle
comprend des sections, chapitres, positions et sous-positions qui sont précédés de
titres concis indiquant la catégorie ou le genre de produits qui y sont rangés.

Paragraphe 4- Les critères de classement

Trois critères de classement sont utilisés pour la mise en œuvre de la


nomenclature du SH : le critère du règne, le critère de la matière, le critère de l’usage.

En règle générale, le classement doit être conforme aux caractéristiques des


marchandises. C’est pourquoi un produit est classé selon sa description, son état de
présentation, son degré de fabrication, sa fonction ou son utilisation.

Paragraphe 5- Les notes explicatives de l’Organisation Mondiale des


Douanes (OMD)

Les considérations générales des sections et chapitres donnent un résumé


sommaire du contenu de ces sections et chapitres. Elles donnent une description
assez nette de la marchandise à classer en fournissant le maximum d’informations
capables d’orienter positivement les utilisateurs du tarif des douanes.

Paragraphe 6-Les Règles Générales pour l’Interprétation du SH


(RGISH)
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Les RGISH ont pour objectif d’aider à la compréhension et à la bonne
interprétation des textes relatifs au classement des marchandises. Elles sont au
nombre de six (06).

1- La Règle n°1
Elle recommande la lecture minutieuse des termes des positions (leur
contenu) et les notes des sections et des chapitres. Cette règle a la priorité sur les 05
(cinq) autres règles

2- La Règle n°2
Elle donne des instructions sur la détermination de l’espèce tarifaire des
articles incomplets, non finis, démontés ou non montés. Le classement fait référence
aux caractéristiques essentielles de l’article complet ou fini.
Elle oriente également les utilisateurs du tarif des douanes vers la règle
n°3 lorsqu’ils sont en présence de produits mélangés ou composites.

3- La Règle n°3
Elle statue sur le classement des articles mélangés ou composites comme
indiqué à la règle n°2
Ainsi, au paragraphe 1, la position spécifique d’un article à déclarer est
prioritaire sur les positions d’une portée plus générale
Au paragraphe 2, le produit mélangé ou composite qui n’est pas
spécifiquement repris dans la nomenclature sera classé en fonction de l’élément qui
lui confère son caractère essentiel (caractère prédominant) parmi tous les
composants de ce produit
Au paragraphe3, l’article mélangé ou composite qui ne peut être classé
conformément aux dispositions des deux paragraphes ci-dessus, sera logé dans la
position placée la dernière par ordre de numérotation

4- La Règle n°4
C’est un classement par similitude ou par analogie des articles dont la
détermination de l’espèce tarifaire ne peut être opérée en vertu des 03 (trois) règles
précédentes.

5- La Règle n°5
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Elle concerne d’une part, les étuis, écrins, ou contenants similaires et les
emballages, d’autre part
En effet, 05 (cinq) conditions doivent être remplies afin que l’étui suive le
régime de la marchandise. Dans le cas contraire, il suit son régime propre.
Pour les emballages, c’est l’espèce tarifaire de la marchandise qui est retenue
à condition que l’emballage soit du type normalement utilisé pour le
conditionnement de cette marchandise.
Maislorsquel’emballage peut être utilisé d’une façon répété, il ne suit plus le
régime de la marchandise. On le déclare alors à sa position spécifique.

6- La Règle n°6
Elle invite les utilisateurs du tarif des douanes à tenir compte destermes des
sous positions et de lire aussi les notes de sous positions. Elle leur demande par
ailleurs de comparer lors du classement des marchandises les sous positions d’un
même niveau.

Paragraphe 7 : les textes fiscaux d’origine sous régionale et locale

L’initiation au tarif des douanes n’a pas seulement un volet littéral. Il a


également un volet chiffré, c'est-à-dire les droits et taxes applicables aux
marchandises qui circulent sur le plan international. Il arrive que la Commission de
l’UEMOA donne des instructions sur les modifications à opérer au niveau du TEC.
Celles-ci peuvent porter soit sur l’espèce tarifaire, soit sur les droits.
Sur le plan local, des décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires ou notes de
service peuvent aider les Inspecteurs dans l’exécution de leurs tâches quotidiennes.

Section 2 – L’évaluation en douane

L’évaluation en douane se focalise sur deux définitions différentes :


- la Définition de la Valeur de Bruxelles (DVB) et
- l’Accord

Paragraphe 1-La Définition de la Valeur de Bruxelles (DVB)


Selon la DVB, la valeur en douane à déclarer est le prix normal des
marchandises c’est-à-dire le prix réputé pouvoir être fait pour ces marchandises au
moment (date d’enregistrement de la déclaration en détail) et dans le lieu (lieu
d’introduction dans le territoire douanier) fixé par ledit code, lors d’une vente
effectuée dans les conditions de pleine concurrence entre un acheteur et un vendeur
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indépendants. Certains éléments comme les escomptes et réductions sont pris en
compte dans le prix normal. Mais cela exige que trois conditions soient remplies :
Le prix doit être normal, le vendeur et l’acheteur doivent indépendants l’un de l’autre
et les conditions de pleine concurrence doivent être remplies.

Paragraphe 2 -L’Accord
Cette nouvelle définition de la valeur en douane est celle qui est reprise par le
code des douanes de la République de Côte d’Ivoire. Son application a été effective
dans notre pays sous l’impulsion de l’UEMOA.
La valeur en douane, conformément aux dispositions de l’Accord, est le prix
effectivement payé ou à payer.

2.1. Le prix effectivement payé ou à payer (art.1er )


Aux termes de l’article 1er de l’Accord, la valeur en douane se définit comme
le prix effectivement payé ou à payer pour les marchandises lorsqu’elles sont
vendues pour l’exportation, à destination du pays d’importation, après ajustement
conformément à l’article 8.
La valeur transactionnelle est la base première de l’évaluation en douane.
En effet, l’article 1er doit être lu conjointement avec l’article 8 qui prévoit des
ajustements au prix effectivement payer ou à payer lorsque certains éléments
spécifiques qui sont à la charge de l’acheteur mais ne sont pas inclus dans le prix
effectivement payé ou à payer pour les marchandises importées.

2. 2.Les ajustements aux termes de l’article 8


L’article 1er doit être lu conjointement à l’article 8 prévu pour les ajustements.
Ce dernier article précise que pour déterminer la valeur en douane, par application
des dispositions de l’article 1er, on ajoutera au prix payé ou à payer pour les
marchandises importées, des frais supplémentaires afin qu’elle reflète la somme
réellement versée au vendeur.

2.3. Les autres méthodes d’évaluation


La valeur transactionnelle en vertu des dispositions de l’article 1er peut être
contestée, soit par l’importateur, soit par la Douane. Il est prévu à cet effet cinq
méthodes d’évaluation définies aux articles 2, 3, 5, 6 et 7. Il s’agit de :
 la valeur transactionnelle de marchandises identiques (art.2) ;
 la valeur transactionnelle de marchandises similaires (art.3) ;
 la méthode déductive (art.5) ;
 la méthode calculée (art.6) ;
 la méthode du dernier recours (art.7).
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Section 3-Les régimes douaniers
Le régime douanier est la situation juridique que la loi douanière attribue à
une marchandise déterminée, à un moment précis, sur un territoire douanier donné.
Il permet l’application des diverses réglementations relatives aux échanges
extérieurs et constate une destination privilégiée donnée aux marchandises. Chaque
régime douanier est reconnu sous une codification spécifique. On distingue plusieurs
régimes douaniers que l’on peut regrouper en deux grandes catégories : les régimes
douaniers de base et les régimes douaniers économiques (particuliers).

Paragraphe 1-Les régimes douaniers de base


Les régimes douaniers de base sont ceux qui répondent à la mission fiscale de
la Douane et ceux qui bien que n’entrant pas dans ce cadre, n’entrent pas non plus
dans celui des régimes économiques. Il existe à l’importation les régimes douaniers
de mise à la consommation, le régime de l’exportation simple, le régime de
l’exportation temporaire et les régimes de réexportation.

1.1. Le régime de mise à la consommation (MAC)


A l’importation, le régime douanier classique et de droit commun est celui de
la mise à la consommation. Il libère l’importateur qui peut ainsi disposer (librement)
de sa marchandise. Les droits et taxes peuvent être perçus ou non dans le cas de
marchandises bénéficiant d’une exonération. Comme tout régime donné, la mise à
la consommation est matérialisée par une déclaration en détail qui consacre la
destination privilégiée donnée aux marchandises.

1.2. Les régimes douaniers à l’exportation


Les régimes douaniers à l’exportation sont d’une part l’exportation simple,
l’exportation temporaire et d’autre part, les réexportations.

1.2.1 L’exportation simple


L’exportation simple est le régime douanier qui consiste à prendre un produit
quelconque sur le territoire douanier en vue de l’expédier, à titre définitif à
l’étranger.

1.2.2 L’exportation temporaire


C’est le régime douanier qui permet l’exportation des produits destinés à
suivre une transformation, à recevoir un complément de main d’œuvre, à fairel’objet
d’une réparation ou exporté dans le cadre d’une exposition ou d’une manifestation
similaire.
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Ces produits doivent revenir dans le territoire après un séjour qui ne doit
excéder 6 mois. Ce délai peut être prorogé par le DGD lorsque des motifs valables
sont invoqués à cet effet.
Lors de la réimportation, les droits et taxes sont nuls à moins qu’ils ne soient
liquidés sur la plus value acquise par la marchandise du fait de la réparation, de la
transformation ou de l’ouvraison qu’elle a subie.
En cas d’adjonction ou remplacement d’appareils, d’organes ou pièces, ceux-
ci sont soumis aux droits et taxes qui leur sont propres comme s’ils étaient importés
isolément.

1.2.3- Les réexportations


Les réexportations sont des exportations consécutives à une importation ou
après un séjour de la marchandise importée (en suspension des droits et taxes) sur
un territoire douanier donné.

Paragraphe 2-Les régimes douaniers économiques ou particuliers

Les régimes douaniers économiques ou particuliers peuvent être classés en


deux catégories :

- les régimes douaniers suspensifs de droits


- les régimes douaniers de franchise

2.1. Les régimes douaniers suspensifs de droits

Nous retrouverons dans cette rubrique, l’entrepôt, l’admission temporaire et


le transit, pour lesquels les droits et taxes ne sont payés immédiatement mais réglés
de façon différée.

2. 2. Les régimes douaniers de franchise

Une marchandise est importée en franchise lorsqu’elle bénéficie au


dédouanement de l’exonération des droits de porte. On peut citer, par exemple, les
franchises diplomatiques, le transbordement, le cabotage et les zones franches.

Section 4-Les documents exigibles


On distingue les documents exigibles à l’importation et à l’exportation.

Paragraphe 1 - Les documents exigibles à l’importation

17
La procédure documentaire à l’importation est liée à la présentation des
différents types de marchandises, les conditions requises liées à la nature des
documents exigibles.

1.1Présentation des différentes catégories de marchandises

Il existe trois catégories de marchandises :

- les marchandises prohibées ;


- les marchandises contingentées et
- les marchandises libérées.

 Les marchandises prohibées


Les marchandises prohibées sont interdites à l’importation d’une façon
absolue (prohibition définitive) ou d’une façon relative (prohibition conditionnelle).

 Les marchandises contingentées


Les marchandises sont contingentées lorsque leur importation est soumise à :

o un quota ;
o la production d’une autorisation préalable et
o un agrément.
- Les marchandises sont soumises à un quota
Dans le cadre de la protection de la production intérieure, l’Etat peut être
appelé à contingenter un produit. Il s’agit d’imposer au consommateur une quantité
précise du produit concurrent dans un délai précis. Lorsque la quantité fixée
d’avance et le délai imparti viennent à épuisement, le produit concerné tombe sous
le coup de la prohibition.

Exemple : un produit est contingenté pour une quantité de 1000 tonnes au


cours de l’année 2012.

- La production d’une autorisation préalable


Les marchandises contingentées sont soumises à une autorisation préalable
avant leur importation. C’est le cas des armes dont l’importation nécessite
l’autorisation préalable du Ministère de l’Intérieur ou de la Défense. Il en va de
même pour les médicaments dont l’importation n’est possible qu’avec l’accord
initial du Ministère de la Santé.

- Le bénéfice d’un agrément

18
Les marchandises contingentées doivent bénéficier d’un agrément à
l’importation. Ainsi, les importateurs de viandes destinées à la consommation
humaine doivent solliciter un agrément auprès de l’Etat.

 Les marchandises libérées


Ces types de marchandises ne sont ni prohibées ni contingentées et leur
importation n’est soumise à aucune restriction ou limitation. Elles circulent
librement selon les principes édictés par l’Organisation Mondiale du Commerce
(OMC).

1.2. Les documents dont la production est exigée

Les documents normalement exigibles sont :

-la licence d’importation ;


-la facture proforma
-la facture définitive
-la fiche de renseignements à l’importation
-la déclaration anticipée à l’exportation
-la fiche de déclaration d’importation
-le certificat d’origine
-le bordereau de suivi de cargaison
Les conditions requises à l’importation sont liées à la catégorie de la
marchandise et à la nature des documents exigibles.

1.2.1 La licence d’importation


C’est le titre qui couvre les produits soumis au régime de limitation. Les
produits contingentés nécessitent au préalable, comme indiqué ci-dessus, l’obtention
d’un quota d’importation délivré par le Ministère du Commerce Extérieur.

L’importateur doit, au moment de l’établissement de la licence d’importation,


libérer un chèque d’un montant égal à 0,75% de la valeur FOB de la marchandise à
importer. Toutefois, un minimum de perception égal à 100 000 F CFA est exigé
lorsque le taux de 0,75% ne permet pas d’atteindre ce montant.

1.2.2 La facture proforma


La facture proforma est le document qui contient les éléments de la
proposition commerciale du fournisseur. Elle a pour rôle de :

- renseigner l’importateur sur la quantité, la qualité et le prix de vente


(incoterms), le délai de livraison, le délai de validité des prix, les conditions
de paiement, la devise de facturation ainsi que le mode de transport.

19
- établir certains documents nécessaires à l’importation de la marchandise
comme le titre d’importation (FDI ou licence d’importation), le certificat
d’assurance, le bordereau de suivi de cargaison (à définir dans le prochain
paragraphe).
La facture proforma matérialise simplement une proposition commerciale et
n’engage pas juridiquement le fournisseur. Elle est différente de la facture
définitive.

1.2.3 La facture définitive (fournisseur)


Elle apparait comme le document essentiel dans une transaction commerciale.

En effet, outre le fait qu’elle soit indispensable pour le transfert de propriété


de la marchandise, elle est aussi exigée pour la liquidation des droits et taxes de
douane. La facture commerciale est également nécessaire pour le contrôle de la
marchandise (qualité, quantité et prix).

A la différence de la facture proforma, la facture définitive engage


juridiquement l’exportateur.

.La fiche de déclaration d’importation (FDI)

Elle vient en remplacement de la FRI et de la DAI dont elle constitue la fusion. La


FDI est obligatoire pour entamer toute procédure d’importation vers la Côte d’Ivoire
pour les produits soumis au régime de limitation (décret n°93-313 du 11 mars 1993).
Elle a une validité de trois (03) mois renouvelable une seule fois.

1.2.4 Le certificat d’origine


Ce document donne des précisions sur l’origine de la marchandise importée, c'est-à-
dire son lieu de production. Les certificats d’origine les plus utilisés en Côte d’Ivoire
sont les certificats d’origine UEMOA et les certificats d’origine EUR1 (Europe1)

1.2.5 Le Certificat d’assurance


En Côte d’Ivoire, il est fait obligation aux importateurs de marchandises de souscrire
une police d’assurance auprès d’un assureur étranger ou ivoirien pour couvrir les
risques liés au transport. Le certificat d’assurance est une condition de recevabilité
de la déclaration en détail et la valeur assurée doit être impérativement égale ou
supérieure à 95% de la valeur CIF (CAF) des marchandises.

1.2.6 Le bordereau de suivi de cargaison (BSC)


C’est un document qui est levé à l’Office Ivoirien des Chargeurs (OIC). Il a pour
objectif la nécessité de suivre la marchandise importée depuis l’origine jusqu’à son
20
débarquement. Son établissement exige la production du certificat d’origine, la
déclaration d’exportation, le connaissement, la FDI, la facture frêt (pour les achats
ex-works) et la liste de colisage.

1.2.7 Autres documents de transport


Ces documents sont le manifeste, le connaissement, la liste de colisage et la
facture prêt.

 Le manifeste
Le manifeste est l’état récapitulatif des connaissements relatifs aux
marchandises chargées sur le navire pour un port donné. C’est un document qui doit
être déposé au bureau des douanes dans les 24 heures de l’arrivée du navire. Il est
utile pour les trois raisons ci-après :

 l’établissement de la déclaration sommaire en douane dans la mesure où le


service ne peut disposer des connaissements ;
 le calcul des prestations du manutentionnaire ;
 l’établissement des statistiques portuaires.

Il existe quatre types de manifestes en Côte d’Ivoire :

 le manifeste de cargaison (ou cargo) qui reproduit intégralement les


mentions du connaissement sans donner de renseignements d’ordre financier.
 le manifeste comptable qui, en plus des renseignements du manifeste cargo
donne des éléments se rapportant à l’unité payante, le taux de fret, les surfrets
et ristournes.
 le manifeste SYDAM qui reprend les mentions du B/L en en privilégiant les
mentions nécessaires à la taxation.
 le manifeste est établi par le consignataire et à partir du B/L. Il a une portée
juridique et sa validité (durée) est liée à la fin du voyage.

 Le Connaissement ou Bill of lading (B/L)


Le connaissement est le titre de transport qui atteste de la prise en charge des
marchandises et de leur mise à bord du navire.

C’est également un contrat établi entre la compagnie de transport et son


partenaire à l’effet de permettre à l’un d’acheminer les marchandises de l’autre
depuis le port d’embarquement jusqu’à la première destination convenue des
facultés.

21
C’est enfin un titre de propriété qui confère à son détenteur le droit de disposer
de la marchandise.

Le connaissement est négociable et représente en quelque sorte la carte


d’identification de la marchandise vis-à-vis du transporteur.

Il existe plusieurs formes de connaissements qui peuvent être définis selon


deux critères :

- le mode transmission et
- les clauses spéciales

 Le Connaissement selon le mode de transmission


Selon le mode de transmission, le connaissement est :

- nominatif ou à personne dénommée, c'est-à-dire qu’il est libellé au nom


d’une personne précise ;
- à ordre, c'est-à-dire transmissible par endossement (écrire l’identité au
verso du document) ;
- au porteur, car le détenteur est présumé être propriétaire.

 Le Connaissement selon les clauses spéciales


Les clauses spéciales de connaissement sont :

- on board : marchandises livrées à bord nette sans réserve ;


- notify : prévenir, informer, avertir une personne à l’arrivée du navire.

N.B : le connaissement par la voie aérienne est la Lettre de Transport Aérien


(LTA) qui n’est pas négociable. Les marchandises sont remises à l’arrivée au
destinataire désigné.

 La liste de colisage
La liste de colisage complète le B/L car elle identifie les colis en leur donnant
une description plus nette. Ces colis peuvent se présenter sous forme de sacs, cartons,
fûts etc.

Par exemple, les cartons peuvent contenir un nombre précis de bouteilles, de


boîtes etc. et les fûts sont classés en fonction volume d’un kilogramme du liquide
qu’ils contiennent (litre).

 La facture frêt
22
Dans le cadre d’une vente qui laisse à l’acheteur l’initiative de choisir le
moyen de transport et d’en assurer les charges, le transporteur doit dans ce cas lui
facturer le transport de la marchandise. C’est la facture frêt, c'est-à-dire le prix du
transport principal. Cette facture est exigée par la Douane lorsque la vente est
exécutée sous contrat ex-works, FOB, CFR ou CIF (CAF), par exemple.

Paragraphe 2- Les documents exigibles à l’exportation

Les documents suivants sont exigés à l’exportation d’une marchandise. Ce


sont :

- le bulletin d’embarquement ;
- le connaissement ;
- le certificat d’origine ;
- le certificat phytosanitaire ;
- l’engagement de change et l’attestation d’exportation.

2.1 - Le bulletin d’embarquement

C’est le document qui est rédigé par le consignataire permet d’assurer une
réservation à bord du navire. Il remplit trois fonctions :

- celle de matérialiser la prise en charge de la marchandise par le


manutentionnaire ;
- celle de réserver un espace à bord du navire ;
- celle d’aider à remplir le B/L.

2.2 Le connaissement (voir procédure à l’importation)

2.3 Le certificat d’origine (voir procédure à l’importation)

2.4 Le certificat Phytosanitaire

Ce document atteste de la conformité des produits aux normes en vigueur


dans le pays. Il certifie que les produits ont bien été traités et qu’ils peuvent être
exportés. Son utilisation se précise à l’exportation des produits d’origine végétale
ou animale.

2.5 L’engagement de change et l’attestation d’exportation

Ces deux documents sont généralement inséparables et très importants lors


de la constitution du dossier. Ils permettent de suivre les mouvements des capitaux

23
pendant les transactions bancaires. A l’importation, ils ont été remplacés par la
FDI.

2.5.1 L’engagement de change

L’engagement de change certifie la disponibilité de fonds sur le compte en


banque de l’exportateur, ce qui rend possible les différents règlements.

2.5.2 L’attestation d’exportation

Elle atteste que la marchandise a été réellement exportée et que la banque


reconnaît effectivement cette opération.

CHAPITRE III : LE TARIF EXTERIEUR COMMUN (TEC), CEDEAO


(1er janvier 2017)

L’entrée en vigueur du tarif Extérieur Commun (TEC) de la Communauté


Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est prévue pour le 1 er
janvier 2015. Il vise l’intégration régionale.

Section 1- Les aspects généraux du processus d’intégration régionale

Selon les objectifs visés par les Etats, les processus d’intégration régionale auxquels
ils sont partie prenante se caractérisent par les étapes suivantes :

Paragraphe 1 : La zone de libre échange

Elle se caractérise par la suppression de tout ou partie des taxes douanières


ainsi que des restrictions quantitatives à l’importation entre les Etats membres et

24
consacre à terme la libre circulation des marchandises originaires dans les échanges
entre eux. Cependant chaque Etat maintient ses propres tarifs à l’égard des
marchandises des pays tiers.

Paragraphe 2 : L’union douanière

C’est une zone de libre échange qui se caractérise par la mise en place d’un
tarif extérieur commun par lequel les Etats membres appliquent aux marchandises
en provenance des pays tiers des taxes douanières harmonisées.

Paragraphe 3 : Le marché commun

C’est une union douanière qui se caractérise par la libéralisation des facteurs
de production (libre circulation de la main d’œuvre et des capitaux) et par le droit
d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante et salariée.

Paragraphe 4 : L’union économique

C’est un marché commun qui s’accompagne d’une harmonisation des politiques


économiques, financières, sociales et monétaires des Etats membres.

Paragraphe 5 : L’union économique et monétaire

C’est une union économique au sein de laquelle les Etats membres partagent la
même monnaie et mettent en œuvre une politique monétaire commune.

Paragraphe 6 : L’union politique

C’est la dernière étape du processus d’intégration au terme de laquelle les Etats


membres aliènent partie de leur souveraineté en matières politique, judicaire et
économique au profit d’autorités et d’institutions supranationales mais conservent
des compétences limitées. Les formes les plus achevées de l’union politique
consistent dans les fédérations d’Etats.

Section2- Le processus d'intégration de la CEDEAO

25
Elle a été créée le 28 mai 1975 avec pour objectif de promouvoir la coopération
et l'intégration en vue d'établir une union économique et monétaire notamment à
travers la mise en place d'un marché commun et l'adoption d'une monnaie unique à
l'horizon 2020.

Elle est composée des huit (08) Etats de l'UEMOA qui ont un TEC et de sept(07)
Etats (Nigeria, Ghana, Libéria, Sierra Leone, Gambie, Guinée, et Cap-Vert) qui ont
chacun un tarif national. Tous ces Etats sont membres de l'OMC,à l'exception du
Libéria qui a entamé son processus d’adhésion.

L'une des étapes pour atteindre cet objectif a consisté en l'adoption d'un régime
tarifaire préférentiel à travers le Schéma de Libéralisation des
Echanges(SLE).

Paragraphe 1 : Le Schéma de Libéralisation des Echanges (SLE) de la


CEDEAO

Le SLE prescrit l'élimination, dans les échanges entre les Etats membres, des droits
de douane et des taxes à effet équivalent (à l'exclusion des taxes intérieures - TVA
et accises) et l'abolition des barrières non-tarifaires, en vue de la création d'une zone
de libre échange au niveau de la Communauté qui consacre la libre circulation des
produits originaires.

Mis en place en 1979, le SLE ne couvrait que les produits agricoles et les objets de
l'artisanat faits à la main. Mais depuis 1990, il a été élargi aux produits industriels.
D'où la nécessité de clarifier la notion de produits originaires par l'édiction de règles
d'origine.

Paragraphe 2 : Les règles d'origine

Pour la mise en œuvre harmonieuse du SLE, la CEDEAO a adopté le Protocole


A/P1/1/03 du 31 janvier 2003 relatif à la définition de la notion de «produits
originaires», à la détermination des critères d'origine ainsi qu'à la preuve de l'origine.

Ce Protocole a été complété par les Règlements C/REG.3/4/02, C/REG.4/4/02,


C/REG.5/4/02 du 23 avril 2002.

Aux termes de ce Protocole et de ces Règlements, sont considérés comme produits


originaires des Etats membres :

2.1 Les produits entièrement obtenus dans les Etats membres

26
Sont considérés comme entièrement obtenus : les produits de l'agriculture et de
l'élevage, les produits issus de la pèche en mer, rivière ou lac, les produits miniers et
les objets de l'artisanat, c'est-à-dire les articles faits à la main, avec ou sans l'aide
d'outils, d'instruments ou de dispositifs actionnés directement par le fabricant.

Sont également considérés comme entièrement obtenus, les produits industriels si


au moins 60% des quantités de matières premières utilisées pour leur fabrication
sont d'origine communautaire.

2.2Les produits contenant des matières non entièrement obtenues


maisayant fait l'objet d'une ouvraison ou d'une transformation suffisante dans
ces Etats.

Sont considérés comme suffisamment ouvrés ou transformés, les produits industriels


dans la fabrication desquels toutes les matières premières utilisées relèvent d'une
position tarifaire autre que celle du produit fini.

Cette règle est cependant assortie d'une liste d'exception mentionnant les cas dans
lesquels le changement de position n'est pas déterminant ou imposant des conditions
supplémentaires.

Sont aussi considérés comme suffisamment ouvrés ou transformés, les produits


industriels dans la fabrication desquels les matières premières utilisées ont reçu une
valeur ajoutée d'au moins 30% du prix de revient ex-usine hors taxes de ces produits
finis (le prix à la sortie de l'usine, c'est-à-dire l'ensemble des coûts de production,
exceptés l'impôt sur les bénéfices, la TVA et la taxe sur le chiffre d'affaires).

L'article 6 du Protocole énumère les ouvraisons ou transformations considérées


comme insuffisantes pour conférer l'origine communautaire au produit industriel
obtenu.

L'origine communautaire des produits doit être attestée par un certificat d'origine,
sauf pour les produits qui en sont dispensés, à savoir les produits de l’agriculture et
de l'élevage et les objets de l'artisanat c'est-à-dire les articles faits à la main, avec ou
sans l'aide d'outils, d'instruments ou de dispositifs actionnés directement par le
fabricant.

A ce stade de son processus d'intégration, la CEDEAO n'est donc qu'une zone de


libre échange.

L'autre étape pour la mise en place de l'union économique et monétaire est la création
d'un marché commun (art. 3 § 2 alinéa (d) du Traité révisé), qui elle-même passe par
une étape intermédiaire : l'établissement d'une Union douanière.
27
Section 3 - La liste des produits composant les catégories

Le Règlement C/REG.l. /06/13 du 21 juin 2013 portant définition de la liste


composant les catégories des marchandises figurant dans la nomenclature tarifaire
et statistique de la CEDEAO repartit les 5899 lignes tarifaires comme suit :

TABLEAU

CATEGORIES INTITULE NOMBRE DE


LIGNES
TARIFAIRES
0 Biens sociaux essentiels 85
1 Biens de première nécessité, matières 2146
premières de base, biens
d’équipement, intrants spécifiques
2 Intrants et produits intermédiaires 1373
3 Biens de consommation finale 2165
4 Biens spécifiques pour le 130
développement économique
La catégorie 0 comprend les biens sociaux essentiels:

- pour des raisons de santé publique (médicaments; appareils de


rééducation, notamment stimulateurs cardiaques, chaises roulantes)
- ou de politique éducative (livres, journaux).

La catégorie 1 comprend première nécessité, matières premières de base, biens


d'équipement, intrants spécifiques tels que:

- les biens de première nécessité (lait en poudre, céréales)


- les matières premières (semences, reproducteurs, métaux bruts)
- les équipements (machines industrielles, ordinateurs)
- les intrants non susceptibles d'être produits à court ou moyen terme (produits
chimiques, etc.).

La catégorie 2 comprend les intrants et produits intermédiaires, c'est-à-dire des


produits ayant subi un début de transformation et nécessitant un apprêt (huile brute,
contreplaqué, papier rouleau, tissu écru, métal rouleau).

La catégorie 3 comprend les biens de consommation finale.

La catégorie 4 comprend les biens spécifiques pour le développement économique


notamment ceux présentant un caractère stratégique et prioritaire au regard de :

28
- leur fort potentiel de rentabilité fiscale ;
- leur aptitude à promouvoir le secteur industriel de la région ;
- le besoin de protection du secteur de production concerné.

Section 4- Les droits et taxes inscrits au TEC CEDEAO

Les droits et taxes inscrits au TEC CEDEAO sont: le Droit de Douane (DD), la
Redevance Statistique (RS) et le Prélèvement Communautaire de la CEDEAO
(PCC).

Paragraphe 1 : Le droit de douane (DD)

Le TEC CEDEAO comprend un Droit de douane (DD) à cinq (05) taux. Ces taux
sont fixés, en fonction de la catégorie de la marchandise, comme présenté dans le
tableau ci-dessous:

NOMBRE DE
CATEGORIES INTITULE TAUX DD LIGNES
TARIFAIRES
0 Biens sociaux essentiels 0% 85
1 Biens de première nécessité, 5% 2146
matières premières de base,
biens d’équipement, intrants
spécifiques
2 Intrants et produits 10% 1373
intermédiaires
3 Biens de consommation finale 20% 2165
4 Biens spécifiques pour le 35% 130
développement économique

II convient de préciser que la fiscalité des médicaments du n° 30.04 n'est pas


définitivement tranchée. Un Comité ad' hoc, chargé de proposer une solution de
compromis qui concilierait le besoin de protection des industries pharmaceutiques
de la région et l'accès à moindre coût aux médicaments, a été mis sur pied. Les
conclusions de ses travaux sont toujours attendues.

Paragraphe 2 : La Redevance statistique (RS)

29
Le TEC CEDEAO comprend une Redevance statistique (RS) au taux de 1%
applicable à la valeur en douane de tous les produits importés, exonérés ou non.

Paragraphe 3 :Le Prélèvement communautaire (PC)

Le TEC CEDEAO comprend un Prélèvement Communautaire (PC) au taux


de 0,5% applicable à la valeur en douane de tous les produits importés des pays tiers.
Dans les Etats membres de I'UEMOA, le PC de la CEDEAO cohabite avec le
Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) au taux de 0,8%.

A l'occasion des négociations, en vue de l'institution d'un prélèvement


communautaire unique dans l'espace CEDEAO, des divergences sont apparues
notamment sur le taux à retenir et sur l'inclusion ou non des produits pétroliers dans
son champ d'application.

En l'absence de consensus sur les options envisagées, et suivant la


recommandation de la 70ème session ordinaire du Conseil des Ministres statutaires,
la Conférence extraordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement, tenue à Dakar le
25 octobre 2013, a pris les décisions suivantes :

- maintenir, pour une période transitoire de 5 ans, le statu quo de la cohabitation des
prélèvements communautaires (PCS-PCC) dans les Etats membres de l'UEMOA;

- diligenter une étude en vue de converger vers un seul Prélèvement Communautaire


(PC), avec un taux unique et une même assiette.

En conséquence, parallèlement au PC CEDEAO au taux de 0,5%, les Etats


membres de I'UEMOA sont autorisés, durant cette période, à continuer de percevoir
le PCS au taux de 1% applicable à la valeur en douane des produits importés des
pays tiers.

Il convient de rappeler que la perception du PCC est réglementée par le


Protocole A/PI/96 du 27 juillet 1996 relatif aux conditions d'application du
Prélèvement Communautaire. Ce Protocole a été publié aux termes du décret n° 99-
366 du 08 mai 1999 et a fait l'objet du circulaire n° 1060 du 04 septembre 2001.

Section 5- Les mesures d'accompagnement du TEC CEDEAO

Les mesures d’accompagnement reposent sur :


30
- les mesures de défense commerciale et
- les mesures complémentaires de protection.

Paragraphe 1- Les mesures de défense commerciale

En vue de faire face aux effets négatifs que le TEC CEDEAO pourrait
éventuellement causer aux économies de la région, la 70ème session ordinaire du
Conseil des Ministres statutaires de la CEDEAO a adopté les trois (03) textes ci-
après relatifs aux mesures de défense commerciale:

- le Règlement C/REG.4./06/13 du 21 juin 2013 relatif aux mesures de sauvegarde;

- le Règlement C/REG.5./06/13 du 21 juin 2013 relatif à l'imposition de droits


compensateurs sur des produits objet subvention ;

- le Règlement C/REG.6./06/13 du 21 juin 2013 relatif aux mesures de défense à


imposer aux importations qui font l'objet d'un dumping.

Aucun produit ne peut être soumis" à la fois à des droits antidumping et à des
droits compensateurs en vue de remédier à une même situation résultant d'un
dumping ou de l'octroi d'une subvention à l'exportation.

La liquidation et le recouvrement des produits générés par l'application des


mesures antidumping et des mesures de sauvegarde, obéissent à la même procédure
que celle appliquée pour le prélèvement communautaire (PC).

Paragraphe 2- Les mesures complémentaires de protection

Ces mesures sont une réponse aux préoccupations spécifiques des Etats quant aux
besoins de protection des industries naissantes et des secteurs stratégiques de la
région. Ainsi le Conseil Extraordinaire des Ministres statutaires a-t-il adopté le
Règlement C/REG.l.709/13 du 30 septembre 2013 sur les mesures complémentaires
de protection (MCP) pour la mise en œuvre du Tarif Extérieur Commun de la
CEDEAO.

Elles portent sur les deux (02) instruments additionnels ci-après: la Taxe
d'Ajustement à l'Importation (TAI) et la Taxe Complémentaire de Protection (TCP)
appliquées aux marchandises originaires des pays tiers.

Ce règlement introduit une flexibilité et une période transitoire pour tenir


compte des contraintes des Etats liées à l'application du TEC CEDEAO, en les
autorisant à appliquer des niveaux de droits NPF (droits appliqués à la Nation la plus
favorisée) différents de ceux définis dans le TEC sur, au plus, 3% des lignes tarifaires
durant une période de cinq (5) ans.
31
En cas de recours à ces mécanismes complémentaires au TEC, le niveau
maximum des taxes cumulées (DD, RSTA, PC + TAI et TCP) ne devra pas excéder
70%.

2.1 La Taxe d'Ajustement à l'Importation (TAI)

La TAI présente quelques similitudes avec la TDP du TEC de l'UEMOA.

C’est une taxe qui permet de faire face à la baisse de protection tarifaire d'un
produit donné à la date d'entrée en vigueur du TEC CEDEAO.

Taxe d'application temporaire, elle s'applique sur une période de 5 ans


exclusivement aux marchandises importées des Etats tiers à la
Communauté.

2.2 La Taxe Complémentaire de Protection (TCP)

La TCP présente quelques similitudes avec la TCI du TEC de l'UEMOA.

C’est une taxe d'application temporaire qui permet de faire face aux
importations massives d'un produit similaire à celui produit dans l'Etat.

Elle peut être appliquée, pour une période maximale de 2 ans, à partir de la
date d'invocation initiale de la mesure, en cas d'importations massives, au cours
d'une année donnée, établies en volume;

Elle peut être aussi appliquée, pour une période maximale d'un an, à partir de
la date d'invocation initiale de la mesure, en cas d'importations massives, au cours
d'un mois donné, établies en moyenne de prix CAF.

Paragraphe 3- L'harmonisation du dispositif réglementaire

Le succès de l'application du TEC CEDEAO nécessite que les règles régissant


les formalités d'importation et de dédouanement des marchandises importées dans
la Communauté soient harmonisées. À cette fin, certaines mesures ont été mises
en place tandis que d'autres sont en cours d'élaboration.

3.1 Les mesures déjà adoptées

32
Ainsi, la 70ème session ordinaire du Conseil des Ministres statutaires de la
CEDEAO tenue à Abidjan les 20 et 21 juin 2013, a-t-elle validé la structure du TEC
en même temps que les textes ci-après:

- le Règlement C/REG.l 706/13 du 21 juin 2013 portant définition de la liste


composant les catégories des marchandises figurant dans la nomenclature tarifaire
et statistique de la CEDEAO ;

- le Règlement C/REG.3./06/13 du 21 juin 2013 déterminant la procédure applicable


aux intrants taxés plus fortement que certains produits finis, énonçant que les
intrants utilisés pour la fabrication de produits finis de la catégorie 0 (DD 0%), ne
soient pas plus fortement taxés que ceux-ci.

Ce Règlement prévoit le régime de l'Admission Temporaire


pour Perfectionnement Actif, à l'importation les intrants taxés plus fortement et qui
sont destinés à la fabrication des produits de la catégorie 0.

En outre, pour leur mise à la consommation, ces intrants bénéficient de la


fiscalité prévue pour les produits finis compensateurs et sont exonérés de l'intérêt de
retard.

- le Règlement C/REG.2./Û6/13 du 21 juin 2013 relatif à la détermination de la


valeur en douane des marchandises au sein de la CEDEAO, basé sur l'accord de
l'OMC relatif à l'évaluation en douane, et visant à permettre l'application d'un
système d'évaluation en douane uniforme dans la région.

Il consacre le principe de la détermination de la valeur des marchandises


importées sur la base des six (06) méthodes d'évaluation ci-après :

- la valeur transactionnelle : « le prix effectivement payé ou à payer pour les


marchandises lorsqu'elles sont vendues pour l'exportation à destination de la
Communauté, après ajustement » (art. 3) ;

- la valeur transactionnelle des marchandises identiques (art. 5) ;

- la valeur transactionnelle des marchandises similaires (art. 6) ; \! - la valeur


déductive : à partir du prix unitaire de vente (art. 8) ;

- la valeur calculée (art. 9) ;

- la méthode du recours aux bonnes pratiques internationales (art. 10).

3.2 Les autres mesures envisagées


33
D'autres mesures d'accompagnement sont envisagées dans le cadre de la mise
en œuvre du TEC CEDEAO Ce sont entre autres:

- l'harmonisation des régimes douaniers;


- l'adoption du Code des douanes communautaire:
- l'harmonisation des exonérations fiscales,
- la mise en place d'un mécanisme de suivi-évaluation, par la Commission, de
l'application du TEC par les Etats membres.
- la mise en place, d'une plateforme régionale pour assister les Etats dans la
préparation et la conduite des renégociations des droits consolidés au niveau
de l'OMC, à l'occasion du prochain cycle de renégociation qui s'ouvre le 1er
janvier 2015.

Paragraphe 4- La liquidation des droits et taxes

Il existe deux méthodes de liquidation des droits et taxes :

- la méthode linéaire et
- la méthode des taux cumulés

I/ La méthode linéaire

Les droits et taxes sont calculés selon les dispositions du Tarif Extérieur
Commun (TEC) de la CEDEAO, même si celui-ci s’inspire de certains acquis du
TEC/UEMOA.

Il s’agit ici de calculer tout les droits et taxes selon la grille ci-après :

- droit de douane (DD) => Valeur taxable (VT) x Taux (Tx) en vigueur
- redevance statistique (RS)=> VT x Tx (le taux est fixe : 1%)
- prélèvement communautaire de solidarité (PCS) => VT x Tx (le taux est
fixe : 1%)
- prélèvement communautaire (PC) => VT x Tx (le taux est fixe : 0.5%)

A ces droits précités, il faut ajouter ceux qui ne sont pas inscris au TEC CEDEAO

- taxe sur la valeur ajoutée (TVA) => VT + DD+RS+(éventuellement des taxes


additionnelles ou temporaires) x18%, s’il s’agit de la taxe normale ou 9% pour
la taxe réduite.
- Taxes additionnelles sur :
 Boissons alcoolisées
 Produits pétroliers
 Tabacs

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 Etc.

Le taux de ces différentes taxes additionnelles est déterminé par décret, arrêté ou
circulaire.

- Taxes temporaires CEDEAO que sont :


 Taxe d’Ajustement à l’importation (TAI)
 Taxe Complémentaire de Protection(TCP)
 Remarques
1) Le taux de DD est variable, selon la catégorie dont relève la marchandise
importée.
Au niveau du TEC CEDEAO, on dénombre 5 catégories de produits :
a) La catégorie 0 : biens sociaux essentiels comme les médicaments, les
livres, journaux, etc. Le taux du DD = 0%
b) La catégorie 1 : biens de première nécessité, matières premières,
équipements, les intrants non susceptibles d’être produits à cours ou
moyen terme comme les produits chimiques. Le taux du DD = 5%
c) La catégorie 2 : intrants et produits intermédiaires qui ont subi un début
de transformation et nécessitant un apprêt, comme l’huile brut,
contreplaqué, papier rouleau etc. Le taux du DD = 10%
d) La catégorie 3 : biens de consommation finale comme les voitures,
climatiseurs, valises, etc. Le taux du DD = 20%
e) La catégorie 4 : biens spécifiques pour le développement économique,
notamment ceux présentant un caractère stratégique et prioritaire au regard
de :
- leur fort potentiel de rentabilité fiscale ;
- leur aptitude à promouvoir le secteur industriel de la région ;
- le besoin de protection du secteur de production concerné. Le taux du DD
= 35%
2) Le PC et le PCS (UEMOA) vont cohabiter pendant une période de 5 ans
jusqu’à la disparition du PCS.
3) La base imposable de la TVA tient compte de la valeur taxable (VT), le DD,
la RS et éventuellement les taxes additionnelles et les taxes temporaires (TAI
et TCP).
4) Le total des droits et taxes = DD+RS+PCS+PC+TVA+éventuellement taxes
additionnelles et taxes temporaires.

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II/ La méthode des taux cumulés

Il faut d’abord calculer la TVA selon cette méthode.

TVA = (VT+DD+RS)x18% sans tenir compte des taxes additionnelles et


temporaires dans un premier temps.

Il faut ensuite remplacer la VT par une valeur de 100% en pourcentage.

TVA = (VT+DD+RS) x 18%.

Si nous avons affaire à une marchandise de la catégorie 3 dont le DD = 20% on aura :

TVA = (100 + 20 + 1) x 18%

= 121 x 18%

TVA = 21,78%

Retenons que si la marchandise supporte des taxes additionnelles ou temporaires,


celles-ci doivent faire partie intégrale de base taxable de la TVA. Une fois la TVA
obtenue, il faut lui adjoindre tous les autres droits dont la marchandise est passible.

Ainsi les droits et taxes auront la configuration suivante :

DD+RS+PCS+PC+TVA, soit

20%+1%+1%+0.5%+21.78% = 44.28%

C’est ce taux qui sera appliqué à la valeur taxable de la marchandise pour déterminer
le montant des droits et taxes.

Ce taux variera selon que la marchandise est de la catégorie 0, 1, 2, 3 ou 4.

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