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LOME BUSINESS SCHOOL

(LBS)

COURS D’INTRODUCTION A LA LEGISLATION


DOUANIERE

CHARGES DU COURS :
BAMAZE S. Emmanuel
Inspecteur des douanes
BIBLIOGRAPHIE

I / OUVRAGES GÉNÉRAUX ET SPÉCIALISÉS

A / OUVRAGES GÉNÉRAUX :

1. DAMIEN (Marie-Madeleine), Transport et Logistique, Aide Mémoire, éditions Dunod ,


Paris,2001, 477 pages ;

2. AZIABOU (Ségnégno K.), le droit et la technique en Douane, Editions l’Héritage ; Lomé,


2003, 511pages ;

3. CARPENTIER (Vincent), Guide pratique du contentieux douanier, Paris, Editions Litec,


1996 ;

4. BOULANGER (François), Réflexions sur le problème de la charge de la preuve, Revue


trimestrielle de droit civil ;

B / OUVRAGES SPÉCIALISÉS
1. BERR (Jean-Claude) et TREMEAU (Henry), le droit Douanier communautaire et national,
Editions économica, 7ème Edition, paris, 2006, 621 Pages ;

2. DUQUESNE (Jean), l’Entreprise et la Douane « maitriser les techniques Douanières »


série EO/ internationale, les Editions d’organisation, Paris, 1979, 182 pages ;

3. NASSIET (Jean), Le droit pénal douanier, RFFP ;

4. SOULARD (C.), Guide pratique du Contentieux douanier, Editions Litec, Paris, 2008, pp.
375 ;

II / TEXTES CONVENTIONNELS, COMMUNAUTAIRES :

1. Les REGLES DE ROTTERDAM de 2008 (Convention des Nations-Unies sur le


Contrat de Transport International de Marchandises effectué entièrement ou
partiellement par Mer) ;

2. Convention Internationale pour la simplification et l’harmonisation des régimes


Douaniers (convention de Kyoto), révisée en juin 1999 à Kyoto au Japon.

3. Convention internationale sur le Système Harmonisé (S.H) de désignation de la


codification des marchandises, entrée en vigueur en 1980.

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4. Convention n° A / P4/5/82, relative au Transit Routier Inter Etats (T.R.I.E) signée à
Cotonou, le 29/05/1982 (J.O. de la CEDEAO de juin 1982, vol.4, pp. 25-30)

5. Convention des Nations Unies contre la corruption du 31 octobre 2003 ;

6. Règlement n° 10/2008/CM/UEMOA signé à Bamako, le 26 septembre 2008 relatif aux

7. Règlement n° 09 /2001/ CM / UEMOA du 26 / 11 / 2001 portant adoption du code


des douanes de l’UEMOA, livre I : cadres organisationnels, Procédures et Régimes
douaniers. (B.O. n° 24, 4ème trimestre 2001, pp 13-35) ;

III / TEXTES LÉGISLATIFS

1. Loi n° 2014-003 du 28 /04 / 2014 portant Code des douanes de la République


togolaise Source n° Spécial, n° 07 bis du 28 avril 2014, PP. 2 et 50;

2. Loi n° 95-13 / PR du 19 avril 1995 autorisant la ratification de l’Accord de


Marrakech instituant l’O.M.C. (n°spécial, J.O.R.T n° 15 bis du 1 er juillet 1995, page
2) ;

3. Loi n° 88-05 du 26 mai 1988 relative aux contentieux des infractions au


contrô le des changes. (J.O.R.T du 16 aoû t 1988, pp. 452 à 456)

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GLOSSAIRE

Acquit -à- caution : selon les dispositions du code des douanes, il s’agit d’une
déclaration concernant des marchandises placées sous un régime douanier
suspensif de droits de douane et taxes fiscales (admission temporaire, entrepôt
fictif…).

L’acquit -à- caution doit être garanti par une caution conjointe et solidaire
agréée par l’administration.

Apurement : c’est un acte administratif qui constitue la phase finale d’une


opération douanière et qui permet de s’assurer de l’accomplissement des
formalités réglementaires.

Il peut être effectué de façon manuelle ou par procédé informatique.

Avaries communes : sacrifices ou dépenses exposées pour le salut commun du


navire et de la cargaison.

Bassin : Partie intérieure du port qui est séparée de la mer par les digues.

B.S.C : Bordereau de Suivi de Cargaison (devenu BESC depuis novembre


2007). C’est un document de collecte des informations auprès des chargeurs.

B.E.S.C. : Bordereau Electronique de Suivi de Cargaison. (Institué par arrêté n°


007/MTRH/2000 du 05 septembre 2000).

C’est un document de traçabilité des marchandises depuis le port


d’embarquement jusqu’au port de destination voire au-delà. II renseigne sur
l’origine, la nature et le poids des marchandises. II donne des indications sur la
valeur de ces marchandises suivant l’Incoterm choisi et leurs coûts de
transport.

II constitue une source importante d’informations pour établir la géographie du


commerce maritime du pays. II permet un suivi informatisé en temps réel. C’est
aussi un document de recevabilité pour l’administration douanière.

Cabotage : navigation à faible distance des cotes dans les limites fixées par les
règlements nationaux.
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Petit cabotage : entre deux ports d’une même mer

Cabotage national : entre deux ports d’un même Etat.

Cargaison : Marchandises transportées par un navire

Change : Opération de conversion d’une monnaie nationale en une autre


monnaie nationale appelée devise.

(Offre et demande de devises).

Certificat d’origine : Document qui situe le lieu de la fabrication de la


marchandise

Chargeur : Terme en droit maritime pour désigner l’expéditeur et


réceptionnaire de la marchandise (qu’il en soit ou non propriétaire) c’est en droit
un MANDANT (donneur d’ordres)

Connaissement : Document qui matérialise le contrat de transport dans le


domaine maritime entre le transporteur et le chargeur.

(En Anglais = Bill of Lading (B/L)

1/contrat passé entre le chargeur et le transporteur maritime.

2/ preuve écrite de la réception des marchandises par le transporteur maritime.

3/ titre négociable représentatif de la marchandise

Commissionnaire agréé en douane (C.A.D) : personne physique ou morale


agréée par la Douane pour accomplir des formalités douanières.

Contrôle douanier : l’ensemble des mesures prises par la douane en vue


d’assurer l’application de la législation et de la réglementation douanières.

Commissionnaire de transport : Personne physique ou morale qui se charge,


moyennant rémunération, de faire exécuter en son nom propre et pour le compte
de son client un transport en ayant le libre choix des voies et moyens à
employer.

Crédit documentaire : Contrat par lequel une banque, conformément aux


instructions d’un acheteur, s’engage à régler au vendeur le prix des
marchandises contre une remise de certains documents.

Crédits de droits et Taxes :

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Facilité permettant le règlement des droits et taxes de douane par obligations
cautionnées à 120 jours

Crédits d’enlèvement :

Facilité permettant l’enlèvement des marchandises avant paiement des droits et


taxes.

Cette facilité est accordée moyennant la souscription auprès de l’administration


des douanes, d’une soumission cautionnée annuelle par laquelle le redevable
s’engage à payer les droits et taxes dus, en fonction de la réglementation en
vigueur.

Dépotage : action de vider le contenu d’un conteneur.

Droit de douane : C’est la charge pécuniaire que supportent les marchandises à


l’occasion du franchissement de la frontière.

Taxe : Au sens strict, c’est la contrepartie monétaire d’un service rendu par une
personne publique sans qu’il y ait correspondance entre le montant et le prix réel
de la prestation.

Déclaration sommaire : Elle est constituée par la partie du manifeste


concernant les seules marchandises à décharger.

Les énonciations à porter sur la DS sont les suivantes :

indication de l’aéronef transporteur ; lieux de chargement/déchargement ; n° du


L.T.A. ; nombre de colis ; nature ; poids brut des marchandises ; destination,
etc.)

Déclaration en détail : (Confer cours sur la L.R.D.)

Document : Tout support papier, électronique ou dématérialisé contenant des


données ou information intéressant l’administration des douanes.

Draw – back : C’est la restitution de droits sur des matières premières


transformées sur le territoire douanier national et réexportées par la suite.

Il s’agit d’un remboursement total ou partiel ou même forfaitaire des droits et


taxes supportés par les produits entrant dans la fabrication des marchandises
exportées.

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Empotage : chargement de marchandises à l’intérieur d’un conteneur ou d’une
citerne

Espèce tarifaire : Désignation d’une marchandise selon les termes de la


nomenclature tarifaire.

Fondamentaux douaniers :

.L’espèce ;
.l’origine ;
.les régimes économiques ;
.la valeur.

Fret :

1/ prix du transport (maritime ou aérien)

2/ marchandise transportée

INCOTERMS : International Commercial Terms. Série de termes


commerciaux couramment admis dans le commerce international. Ils
déterminent les responsabilités du vendeur et de l’acheteur en matière de
transport de l’objet ou de la marchandise. Ils sont établis par la Chambre de
Commerce Internationale (CCI)

Jauge ou Tonnage = capacité de transport d’un navire de commerce qui


s’exprime en tonneaux. On distingue la jauge brute (capacité intérieure totale
du navire) de la jauge nette

(capacité susceptible de recevoir des passagers et ou des marchandises).

Le transitaire : Personne physique ou morale qualifiée d’auxiliaire de transport


(maritime ou aérien). Il s’agit d’un prestataire de services qui prend la
nomination juridique de mandataire. Il exécute les ordres du chargeur et
s’occupera du passage des marchandises à chaque frontière et de leur
réexpédition. Mandataire de l’expéditeur ou du réceptionnaire

Lettre de Transport Aérien (LTA) : document constatant le contrat de


transport aérien.

Manifeste de cargaison : Document dans lequel figurent toutes les informations


précises sur toute cargaison d’un navire

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Manutention : Toutes les opérations que subit une marchandise à l’import ou à
l’export à terre ou à bord

Passavant :

Document délivré par le bureau des douanes qui doit accompagner marchandises
circulant dans la zone terrestre du rayon des douanes (zone de 20kilomètres de
profondeur le long de la limite du territoire douanier).

Perfectionnement actif :

Procédure permettant l’importation de marchandises en vue de leur faire subir


une ouvraison et de les réexporter ensuite. Les droits à l’importation seront soit
suspendus soit payés au départ et restitués à l’exportation.

Perfectionnement passif :

Procédure douanière permettant d’exporter des marchandises en vue de les


soumettre à des opérations d’ouvraison et de les réimporter en exonération
totale ou partielle des droits.

Port sec : Lieu de rupture de charges entre deux ou plusieurs modes de transport

Quai : En droit situé sur un môle servant à l’accostage d’un navire.

Réserves : observations écrites tendant à constater l’existence d’une anomalie


sur la marchandise transportée

Gestion des risques : Application systématique des pratiques et procédures en


matière de gestion permettant à la douane de recueillir les renseignements
nécessaires au traitement des mouvements ou devoirs de marchandises qui
présentent un risque.

Soumission contentieuse :

Acte par lequel le soumissionnaire reconnaît l’infraction et s’engage


irrévocablement à exécuter les conditions que posera l’administration pour
liquider le contentieux en question. Elle permet d’obtenir mainlevée des
marchandises saisies.

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Tonneau de jauge :

La jauge brute est une des méthodes de mesure de la capacité de transport d’un
navire. Cette mesure s’exprime en tonneaux de jauge brute (tjb)

Trafic : Négoce ou commerce de marchandises

Transbordement : Déplacement de marchandises d’un navire à un autre, d’un


camion à un autre d’un aéronef à un autre.

Transit : Mouvement de marchandises à travers une région

Valeur en douane :

Dans l’Union Européenne (UE), on a trois (03) sortes de valeur :

1- Valeur en douane = Valeur franco-frontière communautaire (appréciée


au premier point d’entrée dans l’UE) ;
2- Valeur statistique = Valeur franco-frontière nationale (appréciée au
premier point d’entrée sur le territoire national de l’Etat membre de
l’UE) ;
3- Valeur de la Base TVA (TVA Import) = valeur jusqu’à destination
(dédouanement).

NB : La TVA est conservée par chaque Etat membre alors que les droits de
douane sont entièrement versés à l’UE.

Valeur à l’importation : Valeur CIF ou CAF (Coût + Assurance + Fret).

La valeur en douane des marchandises importées est la valeur transactionnelle,


c’est-à-dire le prix effectivement payé ou à payer pour les marchandises
lorsqu’elles sont vendues pour l’exportation à destination du territoire assujetti
après ajustement ;

Valeur à l’exportation :

La valeur en douane est la valeur au comptant et en gros de la marchandise au


point de sortie et franche des droits et taxes d’exportation.

Admission Temporaire (AT) :

Régime douanier qui permet de recevoir dans un territoire douanier en


suspension totale ou partielle des droits et taxes à l’importation, certaines
marchandises importées dans un but défini et destinées à être réexportées , dans

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un délai bien déterminé, sans avoir subi de modification, exception faite de leur
dépréciation normale par suite de l’usage qui en fait.

CREDIT DOCUMENTAIRE :

« Le crédit documentaire est un engagement écrit donné par une banque (banque
émettrice) au vendeur (bénéficiaire) à la demande et conformément aux
instructions de l’acheteur (donneur d’ordre) d’opérer ou faire opérer un
règlement, soit en effectuant, soit en acceptant, ou en négociant des effets de
commerce jusqu’à concurrence d’un montant spécifié, ceci dans un délai
déterminé et sur présentation de documents précis. »

INTRODUCTION GENERALE

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On conçoit généralement la Douane comme étant une administration chargée de
percevoir les droits et taxes de douane sur les différentes catégories de
marchandises objet du commerce international.

Mais d’un point de vue purement technique la Douane se définit


traditionnellement comme un service chargé de liquider et de percevoir les
droits imposés sur les marchandises qui franchissent la frontière.

La Douane existe depuis que les hommes échangent entre eux les biens et
services. Cette notion d’échange a existé pendant longtemps que les hommes ont
existé. Les transactions se sont au fil du temps développées et intensifiées. Avec
l’aval de l’Etat, la Douane a intervenu dans ces rapports d’échange pour prélever
l’impôt. Avec l’évolution et le développement technologique, beaucoup de
domaines ont apparu créant du coup d’autres missions pour la Douane.

Aujourd’hui, au regard de la diversification des missions de la Douane, le


contenu des deux définitions nous parait incomplet. C’est pourquoi nous
semble-t-il indiqué de reconnaître avec l’Organisation Mondiale des Douanes
que le terme désigne : « Les services administratifs responsables de l’application
de la législation douanière, de la liquidation et ou la perception des droits et
taxes à l’importation et à l’exportation, et qui sont également chargés de
l’application d’autres lois relatives entre autre à l’importation, au transit et à
l’exportation des marchandises ».

A l’évidence nous comprenons que toute intervention de la Douane repose sur


des règles, les principes c’est-à dire que le soubassement même de l’action
douanière est le respect du droit, de la législation ou des règlements. Rien n’est
fait au hasard par la Douane sans être au préalable prévu par un texte.

Cependant en raison de la diversité et de l’étendue de ses pouvoirs et


attributions, l’administration des Douanes joue un rôle important dans
l’élaboration de ce droit particulier dit droit douanier. Par ailleurs il faudrait

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préciser que cet encadrement juridique des opérations de commerce
international ne relève pas exclusivement du droit douanier. Par exemple,
l’échange des marchandises entre les opérateurs situés dans des Etats différents
peut mettre en jeu de nombreuses réglementations dont certaines échappent à
l’emprise de l’administration des Douanes et d’autres au contraire viennent
interférer.

Dès lors on peut se poser la question de savoir pourquoi une introduction à la


législation douanière ?

Il faut tout de suite préciser que le droit douanier est un droit dense, dynamique
compartimenté, qui couvre plusieurs domaines. Une étude introductive de cette
législation permettra d’apporter la lumière qui prépare à la compréhension de
toutes les matières connexes du droit douanier. C’est un domaine assez vaste et
complexe. Toutefois, nous essayerons de survoler le droit douanier lui-même à
travers ses concepts fondamentaux, ses sources, son caractère, ses missions
avant de passer aux techniques de taxation proprement dites.

CHAPITRE 1 :
LE DROIT DOUANIER, UN DROIT
AUTHENTIQUE
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Le droit est généralement un concept à double portée. On parle ainsi du droit
objectif et du droit subjectif. On entend par droit objectif, l’ensemble des règles
qui régissent la vie en société humaine et dont le non respect entraine des
sanctions juridiques assurées par la puissance publique. Le droit subjectif est la
prérogative ou pouvoir d’action que le droit objectif reconnait à une personne
sur une chose ou à l’égard d’une autre personne. Selon qu’il s’agit de la branche
de droit privé ou celle de droit public, on distingue plusieurs sortes de droit.
C’est ainsi qu’on parle du droit civil, du droit constitutionnel, du droit fiscal, du
droit commercial, du droit maritime et du droit douanier qui fait notre
préoccupation dans le cadre de ce cours.

Le droit douanier est une discipline du droit public qui régit et réglemente les
mouvements de marchandises, de capitaux et des personnes entre Etats. Il
s’adapte en permanence à l’évolution et aux changements économiques tant sur
la scène internationale que nationale.

Pendant longtemps beaucoup ont pensé à tort que l’administration des Douanes
n’était qu’un instrument d’exécution neutre du droit et qu’elle est simplement
chargée de la mise en œuvre et du contrôle de l’application de la réglementation
à laquelle sont assujettis les mouvements de marchandises à l’entrée et à la
sortie du territoire national. Fort heureusement tel n’est pas le cas.
L’administration des douanes joue plutôt un rôle actif dans l’élaboration du droit
douanier et de son adaptation aux nécessités de la vie économique. Les
particularités de ce droit ainsi que la finalité de certains mécanismes douaniers
ne peuvent parfois être clairement saisi que si l’on a à l’esprit le contexte
historique et administratif. Ce que nous ne feront pas dans les détails dans le
cadre de ce cours. Nous essayerons tout simplement de survoler ses origines et
son caractère avant de voir ses missions.

SECTION 1 : LES SOURCES DU DROIT DOUANIER


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Les sources du droit douanier peuvent être regroupées en deux grandes parties ;
les sources matérielles du droit douanier et les sources secondaires du droit
douanier.

PARAGRAPHE I : LES SOURCES MATERIELLES DU DROIT


DOUANIER

On distingue les textes conventionnels ou communautaires ainsi que les textes


nationaux.

A. LES TEXTES CONVENTIONNELLES OU COMMUNAUTAIRES

Ce sont les conventions et les accords.

Une convention, c’est un accord de deux ou plusieurs personnes portant sur un


fait précis. Une convention légalement signée tient lieu de loi à ceux qui l’ont
faite. Les conventions internationales ns sont applicables que si elles sont
ratifiées. Une fois ratifiées, elles constituent la source la plus élevée dans la
hiérarchie des normes juridiques.

Les conventions auxquelles le Togo a adhérées et les accords ainsi que traités
internationaux qu’il a ratifiés sont applicables dès leur notification à
l’Administration. Il peut s’agir des conventions douanières tels que :

- La convention de la 15/12/1950 portante création du C.C.D. actuelle


Organisation Mondiale des Douanes (O.M.D.);
- La convention douanière du 11/06/1968 relative à l’importation
temporaire de matériels scientifiques ;
- La convention internationale du 18/05/1973 pour la simplification et
l’harmonisation des régimes douaniers (convention de Kyoto), révisée en
juin 1999 ;

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- La convention internationale d’assistance mutuelle administrative en vue
de prévenir, de rechercher et de réprimer les infractions douanières
(convention de Nairobi) du 09/06/1977 ;

B. LES TEXTES NATIONAUX

Il s’agit de textes législatifs, réglementaires et administratifs.

1. LES TEXTES LEGISLATIFS

⮚ Les sources douanières

Le code des douanes a pour objet de regrouper les dispositions fondamentales de


la loi douanière. Avec l’apparition des espaces communautaires, nous avons
désormais, un Code des douanes communautaire dont les dispositions ont
tendance à prendre le pas sur les dispositions nationales.

Le Code togolais des douanes du 28 avril 2014 détermine les obligations et les
interdictions des agents des douanes et comporte aussi les dispositions
répressives destinées à sanctionner les infractions douanières ;

Le Tarif Extérieur Commun (T.E.C.) de l’UEMOA qui fixe les quotités


applicables aux diverses marchandises. Au cours de leurs mouvements.

⮚ Les sources non douanières

La Douane applique non seulement les dispositions relatives à la législation


douanière, mais aussi d’autres législations ou règlementations dans le cadre du
concours qu’elle prête aux autres services, soit en matière de perception des
droits et taxes, de vérification et de constatation et, le cas échéant, la poursuite
des infractions à la législation des réglementations ou recouvrement des
amendes et transactions.

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2. LES TEXTES REGLEMENTAIRES

Elles concernent généralement plusieurs décrets et arrêtés qui déterminent les


modalités d’application des dispositions du code des douanes.

3. LES TEXTES ADMINISTRATIFS

Les circulaires et les notes de service constituent les instructions


administratives élaborées par l’administration des Douanes pour expliquer des
modalités d’application du texte douanier en lui apportant des éclaircissements.

PARAGRAPHE II : LES SOURCES SECONDAIRES DU DROIT


DOUANIER

Il s’agit essentiellement de la jurisprudence et de la doctrine.

A. LA JURISPRUDENCE

C’est l’ensemble des décisions rendues sur un problème donné sur la base de
l’interprétation du droit par les tribunaux.
L’interprétation du droit douanier incombe tantôt aux tribunaux administratif,
tantôt aux tribunaux judiciaires. C’est aux premiers que revient généralement le
soin de se prononcer sur la légalité des règlements douaniers.

La jurisprudence constitue une référence non négligeable et utile à la


compréhension de mécanismes juridiques du droit douanier et à l’adaptation de
cette matière au concept national.

B. LA DOCTRINE

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Les écrits doctrinaux n’ont qu’une valeur indicative. Ils sont caractérisés par
l’absence d’autorité formelle. Pourtant on sait que dans d’autres domaines du
droit, la doctrine a parfois revêtu une importance considérable et il n’est aucune
raison de lui denier une place parmi les sources du droit. A ce titre nous allons
distinguer une doctrine que nous qualifierons d’officielle ou administrative et
une autre de scientifique.

Doctrine officielle : elle s’applique au niveau national sous des formes variées ;
circulaires, communautaires, documents diverses etc… émanant de
l’administration. Ces textes sont précieux pour l’usager.

Doctrine scientifique : L’intérêt de la doctrine universitaire pour les problèmes


de droit douanier a connu une chute au lendemain de la seconde guerre
mondiale. Cela est dû au fait que le droit douanier est fluctuant et donc peu
propice à de grandes systématisation théoriques. Ce qui a entrainé l’absence
d’intérêt manifeste pour la plupart des juristes.

SECTION 2 : UN CARACTERE PROPRE AU DROIT DOUANIER

Aujourd’hui où les problèmes du commerce extérieur sont en pleine évolution et


au moment où se crée les unions douanières et les ensembles communautaires,
la caractéristique principale du droit douanier est son évolution et son extension
à d’autres domaines. Nous allons donc voir dans un premier le contenu du droit
douanier avant de se pencher sur son caractère

PARAGRAPHE I : LE CONTENU DU DROIT DOUANIER

A. UNITE DU DROIT DOUANIER

D’un point de vue global, le droit douanier est destiné à permettre à l’Etat, un
contrôle sur les flux de marchandises entrant sur le territoire douanier ou en
sortant. Ce qui le différencie des autres droits (commercial, fiscal, des changes

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etc…) le contrôle de l’Etat se fait au moyen des règles douanières. A ce sujet, il
apparaît clairement qu’il existe un lien entre le droit douanier et l’idée de
politique douanière de l’Etat.

Le droit douanier est constitué par les différents instruments juridiques


permettant la réalisation de la politique douanière. La politique douanière, c’est
l’ensemble des orientations voulues par l’Etat en matière douanière à un
moment donné. Les règles juridiques du droit douanier évoluent suivant la
politique douanière et suivant le temps. En outre, il présente une unité qui lui est
propre et logique. Cette dernière interdit de considérer le droit douanier comme
une simple juxtaposition de textes hétérogènes.

B. DIVERSITE DU DROIT DOUANIER

Ce qui fait le noyau central du droit douanier est le tarif. Le tarif, c’est
l’ensemble des règles fixant les conditions et les effets du franchissement des
frontières par toutes marchandises faisant l’objet du commerce international. Il y
a aussi de très nombreuses règles qui ne font pas formellement partie du tarif des
douanes mais en font corps. Cette partie intégrante constitue l’accessoire
indispensable du noyau tarifaire. La loi douanière a été toujours considérée
comme une loi rigoureuse. Il fallait l’apporter des assouplissements, des
exceptions pour développer l’économie. La réglementation applicable à ces
exceptions par exemple aux entrepôts, au port franc, les régimes suspensifs, les
admissions temporaires etc.…constitue cette masse de règles juridiques qui
confirme la diversité du droit douanier. Aujourd’hui on parle encore du droit
fiscal, du droit économique, du contentieux douanier etc… Tout ceci fait
l’originalité unanimement reconnu et l’efficacité des règles douanières.

PARAGRAPHE II : LES CARACTERES TRADITIONNELLES DU


DROIT DOUANIER
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Le droit douanier en régissant les rapports entre les particuliers et
l’administration des Douanes, peut se classer comme relevant du droit public et
plus précisément du droit administratif. Pendant longtemps, le droit douanier
s’est caractérisé par son autonomie à l’égard des autres branches de droit. Son
trait le plus saillant demeure en dehors de ce particularisme, la grande rigueur.

A. LE PARTICULARISME DU DROIT DOUANIER

Le droit douanier bien qu’il emprunte au droit fiscal général, dispose d’un
ensemble de qualifications qui lui sont propres et qui répondent aux exigences
du commerce international telles que celles de l’espèce tarifaire ou d’origine des
marchandises ou encore de la valeur en Douanes. De plus les agents des douanes
ont toujours été dotés de prérogatives exorbitantes du droit commun et qui
dépassent très largement celles qui sont reconnues d’une manière générale aux
agents du FISC. Beaucoup de notions sont forgées (perfectionnement actif,
perfectionnement passif, la notion de transit, celle de produit compensateur etc..)
pour l’usage exclusif du droit douanier et ne s’apparentent à aucune autre notion
du droit positif. Enfin, le contentieux douanier quant à lui utilise ses propres
concepts et ses propres institutions comme l’intérêt à la fraude, la transaction
etc…

B. LA RIGUEUR DU DROIT DOUANIER

De l’avis des usagers comme de celui même de l’administration, le droit


douanier présente un double caractère : formaliste et répressif

1. FORMALISTE
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Par formaliste, il faut entendre que le droit douanier est un schéma rigoureux de
procédure qui subit aujourd’hui des assouplissements considérables avec la
création des autres institutions. Par exemple, pendant longtemps l’opération de
dédouanement s’effectue dans un bureau de Douane situé à la frontière après
que certaines marchandises y aient été acheminées par la route légale. La
déclaration imposée aux particuliers (opérateurs) demeure un document capital
auquel on reconnaît la valeur d’un acte juridiquement authentique. La moindre
omission ou inexactitude de ce document peut entrainer pour son auteur des
conséquences contentieuses. Aujourd’hui, les efforts ont été faits pour simplifier
ce formalisme douanier avec la création et l’octroi des régimes suspensifs ou
économiques comme les acquis à cautions (le transit), le dédouanement à
domicile, les crédits d’enlèvement etc…

2. REPRESSIF

Le deuxième caractère du droit est la répression. Il faudra faire remarquer que


tout droit fiscal est porté à la sévérité. Celle-ci se manifeste par le fait que
l’auteur matériel d’une violation de la loi douanière est condamné au paiement
des droits et taxes. Ensuite selon une disposition du Code des Douanes, il est
interdit au juge d’excuser les contrevenants sur l’intention même si leur bonne
foi est évidente. C’est pourquoi le simple fait de détenir les marchandises sans
documents douaniers peut entrainer une présomption d’importation sans
déclaration et aboutir à la condamnation du détenteur au paiement des droits et
taxes.

CHAPITRE 2 :
20
DES NOTIONS FONDAMENTALES EN DOUANE
Il existe une multitude de concepts en douane. Cependant ceux qui feront l’objet
du présent chapitre, sont le soubassement même de l’action douanière d’où leur
importance. On les étudiera à travers le champ d’intervention de l’administration
des douanes ainsi que quelques notions de base.

PARAGRAPHE I : CHAMP D’INTERVENTION DE LA DOUANE

A. LE TERRITOIRE DOUANIER

Le territoire douanier est défini comme étant le territoire national y compris les
eaux territoriales.

On entend par territoire national la portion géographique de la planète sur


laquelle la souveraineté pleine et entière du Togo s’exerce (terre continentale,
îles, eaux maritimes, espace aérien au-dessus dudit territoire).

« La souveraineté de l’Etat togolais s’étend à l’espace aérien ainsi qu’au lit et


sous-sol de la mer dans la limite des eaux territoriales ».

B. LE TERRITOIRE ASSUJETTI

Le terme assujetti signifie l’assujettissement, la soumission de l’espace


territorial à la législation et à la réglementation douanières.

Le territoire assujetti est constitué de la partie terrestre du territoire douanier


cependant, la loi douanière a étendu cette définition aux ports, rades, plates-
formes « offshore », dragues et équipements similaires circulant ou opérant
dans les eaux territoriales ainsi que toutes les autres installations situées dans les
eaux territoriales définis par décret, à l’exclusion des zone franches.

Les zones franches constituées dans le territoire douanier sont soustraites à tout
ou partie des lois et règlements douaniers, elles ne font pas partie du territoire
assujetti même si elles se trouvent sur ledit territoire.
21
C. LE RAYON DES DOUANES

Le rayon des douanes est constitué par une zone du territoire national adjacente
à la frontière, à l’intérieur de laquelle les mouvements de marchandises sont
soumis à une réglementation spécifique et à des mesures de contrôle
particulières.

Le code des douanes prévoit une zone de surveillance le long des frontières
appelé rayon des douanes, elle comprend une zone maritime et une zone
terrestre.

La zone maritime du rayon des douanes correspond aux eaux territoriales de


même que la zone contiguë sur une longueur de 24 milles marins.

- La zone terrestre du rayon des douanes s’étend :

- Sur les frontières maritimes, entre le littoral et une ligne tracée à 20km
en deçà du rivage de la mer.
-Sur les frontières terrestres entre la limite du territoire douanier et une
ligne tracée à 20 km en deçà

Ces distances sont calculées à vol d’oiseau.

Les routes, les voies ferrées et les cours d’eaux ainsi que toutes les parties d’une
localité traversée par les lignes de démarcation, sont comprises dans la zone
terrestre du rayon des douanes.

L’intérêt de ce rayon réside dans l’application d’une législation et d’une


réglementation spécifique à cette zone de surveillance spéciale. Il s’agit de la
police de rayon.

D. LA POLICE DU RAYON

22
C’est l’ensemble des règles et des mesures prises par la douane pour renforcer le
contrôle douanier dans le rayon des douanes.

Les marchandises ne peuvent nullement circuler dans la zone terrestre du rayon


des douanes sans aucun document douanier.

PARAGRAPHE II : QUELQUES NOTIONS DE BASE

A. L’IMPORTATION ET L’EXPORTATION

L’importation est définie comme étant l’entrée sur le territoire assujetti des
marchandises en provenance de l’étranger ou des zones franches. De même la
notion d’exportation signifie la sortie des marchandises du territoire assujetti.

B. LA MISE A LA CONSOMMATION

C’est le régime douanier qui permet aux marchandises importées de demeurer à


titre définitif dans le territoire assujetti. Ce régime implique le paiement des
droits et taxes de douane exigibles et l’accomplissement de toutes les formalités
douanières nécessaires.

C. LA MARCHANDISE

Elle est définie comme étant produits, objets, animaux et matières de toutes
espèces, prohibées ou non y compris les stupéfiants et les substances
psychotropes, qu’ils fassent ou non l’objet d’un commerce licite.

D. LA PROHIBITION

Pour l’application de la législation douanière, on entend par « prohibition »,


toutes les marchandises dont l’importation ou l’exportation :

- Est interdite à quelque titre que ce soit ou


- Soumises à des restrictions, à des règles de qualité ou de conditionnement
ou à des formalités particulières.

23
Toutefois, la prohibition peut être levée et permet la réalisation de l’opération
d’importation ou d’exportation lorsqu’il y a :

- Production d’un titre régulier tel que l’autorisation, la licence, le certificat


autorisant l’importation ou l’exportation et applicable à la marchandise
déclarée ;
- Observation des règles portant restriction d’importation ou de
d’exportation de qualité ou de conditionnement ou l’accomplissement de
formalités particulières.

CHAPITRE 3 :
LES MISSIONS DE LA DOUANE
24
Les services des Douanes ont pour objectif de procurer un revenu au trésor pour
le compte du budget de l’Etat et de protéger l’économie contrairement à cette
conception qui réduisait le rôle de la Douane à la seule surveillance et à la
répression de la fraude.

En réalité les fonctions de la Douane s’exercent dans divers domaines parfois


indépendants. La loi douanière est avant tout fiscale parce qu’elle a pour souci
d’assurer le recouvrement des impôts sur les marchandises étrangères et de
garantir les charges fiscales entre les produits importés et les produits nationaux.

Elle est aussi économique par l’action qu’elle permet d’exercer sur les
transactions commerciales avec l’étranger.

Ces deux missions sont des missions traditionnelles c’est-à dire les missions
principales de la Douane.

Il faut souligner au passage que l’administration des Douanes est aussi un


service technique chargé de protéger l’espace économique et qui par sa présence
permanente aux frontières, dans les ports, les aéroports etc…veille nuit et jour
sous le soleil comme sous la pluie, sur les flux des marchandises et des
personnes. Elle a progressivement obtenu des compétences dans diverses
domaines entrainant aussi une grande variété de missions. C’est pour cela que
lorsque l’on observe la diversité des secteurs de l’action douanière auxquels
s’étendent ses attributions, nul ne peut contester que les missions de la Douane
s’articulent autour de trois axes principaux : mission fiscale, mission
économique et la mission de lutte contre la fraude et de protection.

SECTION 1 : LES MISSIONS TRADITIONNELLES DE LA DOUANE

PARAGRAPHE I : MISSION FISCALE

25
La mission fiscale de la Douane se traduit par la perception des droits de
douane. La douane perçoit des droits et taxes et participe au recouvrement des
ressources du Budget de l’Etat. Dans les pays en voie de développement en
général et au Togo en particulier, les droits de douane ont un rôle
essentiellement fiscal. Ils alimentent le trésor public et tiennent une proportion
non négligeable dans les recettes fiscales. La plupart de ces pays s’appuient dans
une large mesure sur les droits de douane pour renflouer leur Budget. Les droits
de douane représentent plus de 50% des recettes de certains pays. Ce chiffre plus
proche de 70% dans d’autres. Au Togo, la participation da la Douane au Budget
de l’Etat est de l’ordre de 40%.

Outre la participation des recettes douanières proprement dites, la Douane est


aussi chargée du recouvrement des autres impositions fiscales ou parafiscales
frappant les marchandises à l’importation pour les autres administration ou
organismes au titre du concours qu’elle apporte à ces services à l’occasion des
opérations de commerce extérieur qu’elle contrôle.

L’accomplissement de cette mission fiscale exige de la Douane de veiller au


respect scrupuleux des règlementations et mécanismes de procédure. Le service
aura pour mission de s’assurer que les marchandises pénétrant sur le territoire
national sont présentées ou prises en charge par un Bureau ou poste de Douane
territorialement compétent et qu’elles ne sont pas importées frauduleusement.

PARAGRAPHE II : MISSION ECONOMIQUE

La Douane participe au développement de l’activité économique par


l’application de la politique économique édictée par l’Etat. Elle protège les
entreprises nationales contre la concurrence étrangère et donne les informations
statistiques relatives au volume des importations et des exportations.

26
S’agissant du développement de l’activité économique, il faut entendre que
l’accroissement des échanges et surtout des exportations est le meilleur moyen
de stimuler l’économie. Le développement des exportations permet d’abord de
se procurer une grande partie de devises nécessaires au financement des
importations. Il a pour effet également d’augmenter la production, de favoriser
la recherche, d’encourager l’esprit d’entreprise et de créer l’emploi. Aucun pays
ne peut se passer du commerce international.

Pour la protection des entreprises, il faudrait dire que la Douane doit mener son
action de manière que les entreprises nationales soient compétitives et qu’elles
puissent faire face à la concurrence sur l’échiquier international. Ainsi, le tout
n’est pas de courir à l’industrialisation mais encore faudrait-il qu’elles soient
concurrentes.

Quant aux informations sur les statistiques, disons que la Douane collecte
l’essentiel des données sur les marchandises franchissent les frontières
nationales. Elles assurent une très large diffusion d’informations sur le
commerce extérieur à partir des statistiques douanières. Dans ce monde
d’aujourd’hui l’information est à la fois soumette d’alarme et facteur de décision
pour les pouvoirs publics et les milieux d’affaires. Il faut bien connaitre non
seulement la nature, le volume, la valeur, l’origine ou le poids mais aussi les
moyens par lesquels le trafic s’effectue et les services qu’il met en jeu.

Beaucoup d’organismes ou publics nationaux ou régionaux attendent des


informations que la Douane doit leur fournir. C’est donc un outil indispensable
pour l’information des pouvoirs publics et les milieux économiques sur
l’évolution des rapports commerciaux avec l’extérieur.

SECTION 2 : LES MISSIONS DE PROTECTION ET DE LUTTE


CONTRE LA FRAUDE DOUANIERE

27
Parallèlement à ses activités fiscales et économiques qui constituent l’essentiel
de sa mission, la Douane exerce un certain nombre de contrôles qui lui ont été
confiées progressivement au cours de l’histoire. Ainsi la troisième mission de la
Douane portera sur la lutte contre la fraude et la protection.

PARAGRAPHE I : LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE DOUANIERE

Selon le lexique des termes juridiques, la fraude est toute action révélant chez
son auteur la volonté de nuire à autrui ou de tourner certaines prescriptions
légales. C’est donc un acte de mauvaise foi, de tromperie accompli en
contrevenant à la loi et aux règlements.
Dans le domaine douanier, la fraude constitue toute méthode employée en vue
de contourner la loi douanière. Dans ce cas, la fraude prend l’appellation
générique d’infraction qualifiée.

La convention de Nairobi de 1977 définit la fraude comme « une infraction


douanière par laquelle une personne trompe la Douane et par conséquent élude
en tout ou partie des droits et taxes à l’importation ou à l’exportation… »

La fraude, phénomène récurrent est devenu depuis quelques années une


préoccupation majeure de tous les pays du monde car un niveau très élevé de la
fraude dans un pays peut saper la collecte des ressources et limiter
considérablement les efforts de l’administration des Douanes à remplir
effectivement sa mission (fiscale). La fraude provoque ce qu’on appelle
l’évasion des recettes en exerçant des effets dévastateurs et désastreux sur
l’activité économique. C’est pourquoi il faudrait travailler à limiter ou mieux
encore encourager ces effets préjudiciables à l’économie nationale. Ainsi par les
contrôles qu’elle exerce, la Douane contribue à la régulation du commerce
international et assure la correcte application des réglementations qui ont pour
but de protéger la société contre les pratiques déloyales et les atteintes portées à
la santé, à la sécurité et à l’environnement.

28
La Douane doit donc accomplir sa tâche pour qu’elle puisse faire échec aux
entreprises de la fraude. Elle doit être prête à lutter contre le fraudeur ou à
déjouer ses ruses.

PARAGRAPHE II : LE ROLE PROTECTECTEUR DE LA DOUANE

L’administration des Douanes assure la protection du consommateur, des


citoyens et du patrimoine national. La Douane effectue des contrôles à
l’importation pour l’application des normes techniques. Ces contrôles
permettent de bloquer les produits qui sont dangereux pour la sécurité du
consommateur car beaucoup de marchandises contrefaites font de plus en plus
objet de trafic. La Douane veille également à l’équilibre du rapport qualité-prix
des articles en vue d’aider les consommateurs à dépenser juste. Le rôle
protecteur est un rôle essentiel en matière de protection. Il exerce contre :

⎯ Les trafics illicites (la drogue et la toxicomanie)

⎯ La protection du territoire national,

⎯ La protection de l’environnement,

⎯ La protection de la propriété intellectuelle et du patrimoine national

1. LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE

La Douane joue un rôle important dans la lutte des pouvoirs publics contre la
drogue la toxicomanie. A cet égard l’action des services douaniers s’orientent en
premier lieu contre le réseau de trafiquants qui utilisent tous les moyens
(transports, injection etc…) pour acheminer clandestinement d’importantes
qualités de drogue. Les agents des Douanes procèdent également à des contrôles
sur l’ensemble du territoire pour réprimer tout type de trafic et de revente. La

29
lutte contre le trafic illicite entraine celle contre le blanchiment d’argent et la
criminalité organisée.

S’agissant du blanchiment d’argent il faut dire que le trafic illicite des drogues
génère des masses considérables de capitaux illicites (sales). Pour faire obstacle
à cette forme de fraude, les agents des Douanes sont habiletés à rechercher
constater et réprimer les opérations de blanchiment de fonds provenant de ces
trafics illicites. Quant à la lutte contre la criminalité organisée, la Douane
intervient activement dans la lutte contre la criminalité organisée (criminalité
transnationale, criminalité informatique et les fraudes commerciales).

2. PROTECTION DU TERRITOIRE NATIONAL

Garante de la sécurité des importations et des exportations de certains biens de


haute technologie, l’administration des Douanes contrôle la destination finale
des produits et technologies stratégiques. C’est ainsi que l’importation,
l’exportation, la circulation et la détention des armes, de munitions et
d’explosifs sont subordonnés à des autorisations préalables. La Douane s’assure
par ce moyen que ces biens sensibles ne pénètrent pas dans le pays sans
autorisation spéciale.

3. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DU
CONSOMMATEUR

S’agissant de la protection de l’environnement, la Douane est chargée de


protéger les espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction.
Elle est également chargée de lutter contre les pollutions marines, de contrôler
les déchets générateur de nuisance et les mouvements transfrontaliers de
produits radioactifs.

30
Quant à la protection du consommateur, elle se traduit par la recherche de la
sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire. Par la sécurité alimentaire il faut
entendre l’interdiction de l’importation de certains produits pharmaceutiques et
produits susceptibles d’être dangereux pour la santé publique. Cela consiste à
tenir hors du territoire tout ce qui (hommes, animaux etc…) est contaminé ou
susceptible de l’être selon le lieu de provenance.

4. PROTECTION DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE ET DU


PATRIMOINE NATIONAL

En la matière, les objets d’art, de collection ou d’antiquité qui présentent un


intérêt pour la présentation ou l’enrichissement du patrimoine national sont
soumis à certaines règles de circulation conditionnant leur séjour et leur sortie
du territoire (Convention de Washington). Les agents des Douanes sont chargés
de mettre en œuvre cette réglementation et s’assurent qu’aucune œuvre d’art ou
espèce protégée ni aucun trésor national ne sorte frauduleusement du territoire
national.

31
CHAPITRE 4 :
L’ORGANISATION DE LA DOUANE

Aux termes de la loi n°2012-016 du 14 décembre 2012 portant création de


l’Office Togolais des Recettes (OTR), la Direction Générale des Douanes
(DGD) , actuelle Commissariat des Douanes et Droits Indirects (CDDI) et la
Direction Générale des Impôts (DGI), actuelle Commissariat des Impôts (CI)
précédemment placées directement sous la tutelle du Ministère de l’Economie et
des Finances (MEF), sont désormais rattachées au Commissariat Général de
l’Office (OTR) qui les chapeaute.

Cette loi de 2012-016 a fixé la compétence du Ministre et celle du Commissaire


Général en matière de politique fiscale

Il s’agira dans le cadre de ce chapitre, d’étudier les structures


organisationnelles du Commissariat des douanes et droits indirects (CDDI)
Selon l’organigramme de la loi portant création de l’OTR, l’Administration
centrale est constituée d’un CDDI et de Directions centrales.

Le Commissariat des Douanes et Droits Indirects (CDDI) est composé des


structures suivantes :

I – Les services centraux


Ils sont composés du commissariat des douanes et droits indirects(CDDI) et des
directions centrales.
1 – Le CDDI
Il est actuellement dirigé par un Commissaire des Douanes nommé le vendredi
31 janvier 2014 pour une durée de quatre (04) ans à la suite d’un test
psychotechnique organisé en décembre 2013 par le Cabinet « CROWN
AGENTS » commis par l’Etat togolais

Ses attributions sont se retrouvent dans les Termes De Références (TDR) définis
par l’Office Togolais des Recettes.
2 – Les directions centrales
Elles sont au nombre de quatre(04)

32
a- La Direction des études et de la législation
Elle comprend :

-La Division des Etudes et de la Législation (EL) ;

- La Division du Tarif, de la Valeur et des Règles d’Origine (TVRO) ;

- La Division des Régimes Economiques (RE) ;

- La Division de la Facilitation et des Relations Internationales (FRI).

b- La Direction du Renseignement et de la Lutte Contre la Fraude


(DRLCF)

- La Division du Renseignement et de l’Analyse des Risques (RAR) ;

- La Division de la Lutte Contre la Fraude et les Trafics illicites (LCFTI) ;

- La Division du Contentieux

c - La Direction des Opérations Douanières du Golfe (DODG)

- La Division des Opérations Douanières de Lomé-Port ;

- La Division des Opérations Douanières des Hydrocarbures/Raffinerie ;

- La Division des Opérations Douanières de Kwadjoviakopé ;

- La Division des Opérations Douanières de la Zone Franche ;

- La Division des Opérations Douanières de l’Aéroport et des Colis Postaux.

d - La Direction des Opérations Douanières Régionales du Golfe (DODR).

Elle est l’organe par lequel se transmettent et dans un cadre géographique


donné, les grandes orientations définies par le CDDI.

Elle est placée sous l’autorité d’un Directeur Interrégional.

- La Division des Opérations Douanières du Golfe (DODG), avec siège à


Lomé ;

- La Division des Opérations Douanières de la Région Maritime, avec siège


à Tsévié;
- La Division des Opérations Douanières de la Région des plateaux, avec
siège à Atakpamé;
33
- La Division des Opérations Douanières de la Région Centrale, avec siège
à Sokodé ;
- La Division des Opérations Douanières de la Kara, avec siège à Kara ;
- La Division des Opérations Douanières de la Région des Savanes, avec
siège à Dapaong.
L’application de la législation et de la réglementation douanière est assurée par
les structures extérieures à l’administration centrale.

II – Les services extérieurs

Aujourd’hui, les services extérieurs sont composés de quatre unités distinctes, à


savoir : les Divisions, les Bureaux, les Postes et Brigades de douane.

1 - Les divisions, bureaux et postes de douanes

Les attributions ainsi que le fonctionnement de ces Divisions, Bureaux et Postes


sont fixées par les TDR définies par l’OTR.

La Division, le bureau de douane comprennent :

-une section des engagements, chargée des écritures ;

-une section du contrôle immédiat, chargée de la vérification ;

-une section du contentieux, chargée du contrôle différé ;

-une section de la comptabilité et de la caisse.

A la différence de la Division et du Bureau, le Poste de douane est la plus petite


unité douanière qui s’occupe des opérations commerciales, mais il n’est pas
structuré en sections.

Dans certaines situations, le Poste est appelé à jouer le rôle de la Brigade

2 – Les brigades de douane

Ce sont des unités douanières habilitées à surveiller le territoire douanier


national.

Il existe des brigades à compétence territoriale nationale tels que la Brigade


Nationale de Contrôle et de Surveillance (BNCS) et celle à compétence
territoriale locale tels que les brigades rattachées aux bureaux par exemple la

34
brigade de Tohoun, la brigade de kwadjoviakopé et certaines brigades
autonomes tels que celles de Tabligbo, d’Afagnagan et d’Anié.

En général, les brigades sont implantées dans les milieux où sont développés les
courants de fraudes.

Somme toute, il faut retenir que le CDDI est organisé en services centraux,
régionaux et extérieurs.

L’organisation d’un service douanier tient compte des missions qui lui sont
assignées.

35
CHAPITRE 5:
LA REGLEMENTATION DES CHANGES AU
SEIN DE L’UEMOA

I. NOTION

Le contrôle des changes est l’ensemble des mesures de protection prises par les
pouvoirs publics pour limiter les entrées ou les sorties excessives de capitaux.
Ainsi, les exportations comme les importations sont –elles soumises à des
contrôles. Les opérateurs économiques, quant à eux, doivent s’adresser aux
banques pour vendre ou acheter à l’étranger. Il est demandé à la douane de lutter
contre le transport manuel des moyens de paiement. Toutes ces mesures sont
destinées à surveiller les achats et les ventes de devises et d’une manière
générale, tous les règlements financiers avec l’étranger.

Au sein de l’espace UEMOA, la circulation monétaire est réglementée. La


douane intervient pour contrôler les changes. La douane veille à la bonne
application de la règlementation relative aux relations financières du Togo avec
l’étranger et dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO

II. REGLEMENTATION PROPREMENT DITE

La loi portant code des douanes togolaises, dispose que les importateurs et les
exportateurs doivent se conformer à la règlementation du commerce extérieur et
des changes.

En application de cette disposition législative, les personnes ci-dessus visées


sont tenues au respect du Règlement n°09/2010/CM/UEMOA relatif aux
relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA qui a été signé
le 1er Octobre 2010 à Ouagadougou.

En vertu du principe de libre circulation des signes monétaires au sein de


l’UEMOA, aucune déclaration n’est exigée pour le transport manuel des billets
émis par la BCEAO par les résidents pour le déplacement dans les Etats
membres de l’UEMOA.

36
Les voyageurs se rendant dans les Etats non membres de l’UEMOA sont tenus
de déclarer les devises dont ils sont porteurs, lorsque leur montant excède la
contre-valeur d’un million (1.000.000) de francs CFA.

Ils sont autorisés à emporter par personne jusqu’à concurrence de la contre-


valeur de deux millions (2000.000) en billets autres que ceux émis par la
BCEAO.

Les sommes en excédant de ce plafond peuvent être emportées sous forme de


chèques de voyage, de cartes de retrait et de payement prépayées, doivent
dument être justifiées par des besoins liés à des frais de voyage usuels et
personnels, lorsqu’elles excèdent la contre-valeur de deux millions (2.000.000)
de francs CFA par personne.

La délivrance de devises aux voyageurs résidents est subordonnée à la


présentation à un intermédiaire habilité d’un titre de voyage et d’un passeport ou
d’une carte d’identité nationale en cours de validité.

L’importation par les voyageurs résidents de billets de banque de la zone franc


ou de moyens paiement libellés en devises est libre.

Ces moyens de paiement doivent faire l’objet d’une déclaration lorsque leur
montant excède la contre-valeur d’un million (1.000.000) de francs CFA.

Les voyageurs résidents doivent céder à un intermédiaire habilité, dans un délai


de huit (8) jours à compter de la date d’entrée sur le territoire national, les billets
étrangers et autres moyens de paiement libellés en devises lorsque leur contre-
valeur excède cinq cent mille (500.000) francs CFA.

L’importation par les voyageurs non-résidents de billets de banque de la zone


Franc ou de moyens de paiement libellés en devise est libre.

Les voyageurs non-résidents sont tenus de déclarer, par écrit, à l’entrée et à la


sortie du territoire national, tous les moyens de paiement dont ils sont porteurs,
lorsque leur montant dépasse la contre-valeur d’un million (1.000.000).

Les voyageurs non-résidents peuvent emporter un montant de billets de banque


étrangers excédant le plafond de cinq cent mille francs CFA.

37
Dans chaque Etat membre de l’UEMOA, la BCEAO est autorisée à publier sous
son timbre des notes, lettres, instructions et avis aux intermédiaires agrées pour
préciser l’application ou l’interprétation des textes généraux de la
règlementation des relations financières extérieurs.

38
CHAPITRE 6 :
LES ORGANISATIONS
MONDIALES INTERVENANT EN MATIERE
DOUANIERE : OMD ET OMC

I. L’OMD

L'Organisation Mondiale des Douanes est la seule organisation


intergouvernementale spécialisée exclusivement sur les questions douanières.

A. HISTORIQUE

L'histoire de l'OMD débute réellement en 1947 avec les premières réflexions,


par les treize gouvernements européens représentés au sein du Comité de
coopération économique européenne sur la mise en place d'une union douanière.
En 1952, la Convention portant officiellement la création du CCD (Conseil de
Coopération Douanière) entre en vigueur. C'est en 1994 que le CCD prend la
dénomination officieuse d’«Organisation mondiale des douanes» (OMD) afin de
mieux refléter sa nouvelle vocation d’institution véritablement mondiale. Son
rôle : Améliorer l'efficacité des administrations des douanes des Membres et
donc, de les aider à apporter une contribution positive aux objectifs
de développement nationaux, en particulier dans le domaine de la facilitation des
échanges, du recouvrement des recettes, de la protection des communautés et de
la sécurité nationale

B. MISSION

Créé en 1952 sous le nom de Conseil de coopération douanière (CCD),


l’Organisation mondiale des douanes (OMD) est un organisme
intergouvernemental indépendant, dont la mission est d’améliorer l’efficacité
des administrations douanières.

L’OMD représente aujourd’hui 179 administrations des douanes qui sont


disséminées sur l’ensemble du globe et traitent 98% du commerce mondial. En
39
tant que centre mondial d’expertise douanière, l’OMD est la seule organisation
qui soit compétente à l’échelon international en matière douanière et qui est le
porte-parole de la communauté douanière internationale.

Organe directeur de l’Organisation, le Conseil s’appuie sur les compétences


d’un Secrétariat et d’un ensemble de Comités techniques afin d’accomplir sa
mission. Reflétant la diversité du Conseil, le Secrétariat est composé de plus de
100 fonctionnaires internationaux, experts techniques et personnels
administratifs d’une trentaine de nationalités différentes.

Forum de dialogue et d’échange d’expériences entre les délégués des


administrations douanières nationales, l’Organisation offre à ses Membres un
large éventail de Conventions et autres instruments internationaux, ainsi que des
services d’assistance technique et de formation assurés directement par son
Secrétariat ou avec sa participation. Le Secrétariat soutient également
activement ses Membres dans leurs efforts de modernisation et de renforcement
des capacités de leurs administrations des douanes nationales.

Outre le rôle essentiel que l’OMD joue dans l’essor des échanges internationaux
licites, ses efforts pour lutter contre les activités frauduleuses sont également
reconnus sur la scène internationale. Le partenariat qu’encourage l’OMD est une
des clés de rapprochement entre les administrations des douanes et leurs
partenaires. En favorisant l’émergence d’un environnement douanier honnête,
transparent et prévisible, l’OMD contribue directement au bien-être économique
et social de ses Membres.

Enfin, dans un contexte international dominé par l’instabilité et la menace


terroriste omniprésente, l’action de l’OMD visant à renforcer la protection de la
société et l’espace national, sécuriser et faciliter le commerce international prend
tout son sens.

II. L’OMC

A. PRESENTATION

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation


internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au
cœur de l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par
la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs
40
parlements. Le but est d'aider les producteurs de marchandises et de services, les
exportateurs et les importateurs à mener leurs activités.

Il y a plusieurs manières de considérer l’Organisation mondiale du commerce.


C’est une organisation qui s’occupe de l’ouverture commerciale. C’est une
enceinte où les gouvernements négocient des accords commerciaux. C’est un
lieu où ils règlent leurs
différends commerciaux. C’est une organisation qui administre un ensemble de
règles commerciales. L’OMC est essentiellement un lieu où les gouvernements
Membres tentent de régler les problèmes commerciaux qui les opposent.

L’OMC est née de négociations, et tout ce qu’elle fait est le résultat de


négociations. La plupart de ses activités ont leur origine dans les négociations
dites du Cycle d’Uruguay, qui se sont déroulées de 1986 à 1994, et dans les
négociations menées antérieurement dans le cadre de l’Accord général sur les
tarifs douaniers et le commerce (GATT). De nouvelles négociations ont lieu
maintenant à l’OMC, dans le cadre du “Programme de Doha pour le
développement” lancé en 2001.

B. L’IMPORTANCE DE L’OMC

Quand les pays se sont heurtés à des obstacles au commerce qu’ils voulaient
réduire, les négociations ont permis d’ouvrir les marchés. Mais l’ouverture des
marchés n’est pas le seul objectif de l’OMC. En effet, dans certaines
circonstances, ses règles préconisent le maintien d’obstacles au commerce —
par exemple pour protéger les consommateurs ou empêcher la propagation de
maladies.

Au coeur du système, il y a les Accords de l’OMC, qui ont été négociés et signés
par la plupart des nations commerçantes du monde. Ces textes énoncent les
règles juridiques fondamentales régissant le commerce international. Il s’agit
essentiellement de contrats qui obligent les gouvernements à maintenir leurs
politiques commerciales dans les limites convenues. Bien qu’ils aient été
négociés et signés par les gouvernements, leur but est d’aider les producteurs de
biens et de services, les exportateurs et les importateurs à exercer leurs activités,
tout en permettant aux gouvernements d’atteindre des objectifs sociaux et
environnementaux.

41
Le but primordial du système est de faire en sorte que le commerce soit aussi
libre que possible – dès lors que cela n’a pas d’effets secondaires indésirables –
car cela est important pour le développement économique et le bien-être. Cela
passe en partie par la suppression des obstacles. Mais il faut aussi veiller à ce
que les individus, les entreprises et les gouvernements sachent quelles règles
commerciales sont appliquées dans le monde et aient l’assurance qu’elles ne
seront pas modifiées brusquement. Autrement dit, les règles doivent être
“transparentes” et prévisibles.

Bien souvent, les relations commerciales mettent en jeu des intérêts


contradictoires. Les accords, y compris ceux qui sont négociés à grand-peine
dans le cadre de l’OMC, ont souvent besoin d’être interprétés. La façon la plus
harmonieuse de régler ces divergences est de recourir à une procédure neutre
reposant sur des bases juridiques convenues. C’est le but du processus de
règlement des différends prévu dans les Accords de l’OMC.

42

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