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COURS DE GESTION DES OPERATIONS DOUANIERES (GOD)

CHAPITRE 4 : LA PROCEDURE DE DEDOUANEMENT AU CAMEROUN

Objectifs Spécifiques :
 Doter aux apprenants des outils et méthodes leur permettant de conduire et de
dédouaner une marchandise en douane
 Savoir rédiger et être capable de suivre le traitement d’une déclaration en
douane
 Etre capable d’effectuer une opération de dédouanement à l’exportation comme
à l’importation

Section 1 : Formalités préalables au dédouanement des marchandises au


Cameroun
La notion de procédure de dédouanement peut être définit comme l’ensemble des
formalités et obligations que doivent accomplir les opérateurs pour entrer en possession de
leurs marchandises. Avant d’entamer la procédure de dédouanement proprement dite, il
convient d’examiner les opérations de conduite et de mise en douane des marchandises ainsi
que le régime des magasins et aires de dédouanement qui sont des opérations et activités qui
permettent de préparer le dédouanement.

A- CONDUITE ET MISE EN DOUANE DES MARCHANDISES

Les opérations de conduite et de mise en douane des marchandises ont pour objet de garantir
l’achèvement régulier des marchandises sur les lieux où elles pourront être prises en charges
par la douane. Tout importateur à l’obligation de conduire et de présenter ses marchandises
à un bureau des douanes. Obligation qui donne lieu à un ensemble de formalité très stricte
et qui constitue la conduite des marchandises en douane. Cette conduite en douane des
marchandises doit être immédiatement suivie après d’une « PRISE EN CHARGE » par le
service des douanes. Il ne peut s’opérer par le dépôt préalable d’une « déclaration
sommaire »

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A-1 conduite en douane

C’est ensemble des interdictions et obligations faite à un transporteur pour acheminer des
marchandises du premier point de pénétration dans le territoire douanier de la CEMAC
jusqu’au bureau des douanes de dédouanement.

Objet

Eviter les actes de contrebande

Responsabilité

Les transporteurs
Les documents à présenter

 Le journal de bord
 Le manifeste
 Les feuilles de route
Les services compétents

Les brigades des douanes

A-2 mise en douane

C’est l’ensemble des formalités nécessaires à la prise en charge des marchandises à


dédouaner par les bureaux des douanes. C’est aussi l’ensemble des formalités visant à
informer l’Administration des douanes que des marchandises sont en attente de
dédouanement sur le territoire douanier.
Objet

La mise en douane a pour objet de permettre aux services des douanes d’identifier, de
prendre en charge et de garder sous sa surveillance les marchandises jusqu’à
l’accomplissement des formalités permettant leur enlèvement.

Responsabilité

Le transporteur ou son représentant

Les services compétents

Les brigades des douanes

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Effets de la mise en douane

 autorisation de déchargement (après la mise en douane, le service autorise les


déchargements ou le transbordement des marchandises)
 fin de la responsabilité du transporteur (la mise en douane met fin à la responsabilité
du transporteur)
 délai de dédouanement (la mise en douane fait courir le délai de dédouanement) trois
(03) jours francs.
La conduite et la mise en douane varie selon le mode ou le moyen de transport utilisé.

TRANSPORT PAR MER (Article 79 à 85 du Code des Douanes)

1°) Conduite en douane des marchandises


Quelles sont les obligations du transporteur maritime ?
 Toutes les marchandises composant la cargaison du navire doivent être inscrites sur
le manifeste ou Etat général du chargement du navire.
 Les marchandises prohibées doivent être portées au manifeste sous leurs véritables
dénomination, par nature et par espèce
Ici, l’intérêt c’est d’éviter que les marchandises interdites puissent entrer dans le territoire
et être consommées.
 Le capitaine d’un navire arrivé dans la zone maritime du rayon de dédouanement doit
à la 1ere réquisition :
 Soumettre l’original du manifeste au visa « ne varietur » qui monte à bord (visa qui
prouve que le contrôle du navire a été effectué en mer et évite un autre contrôle à
l’arrivée)
 Leur remettre une copie du manifeste
 Sauf cas de force majeur dûment justifiés, les navires ne peuvent accoster que dans
des ports pourvus d’un bureau de douane et ils doivent s’y rendre en ligne directe
 Les navires ne doivent pas jeter des marchandises dans la zone maritimes des rayons
de douane sauf si leur survie en dépend
 Les navires ne doivent pas stationner dans la zone maritime du rayon de douane.
2°) Mise en douane des marchandises
A l’arrivée au port, le transporteur ou son représentant doit s’acquitter des formalités
de mise en douane.
 1er formalité :

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A son entrée dans le port, le capitaine est tenu de présenter le journal au visa des agents des
douanes
 2e formalité :
Ensuite, dans les 24H de l’arrivée du navire dans le port (1 jour franc) le capitaine ou son
représentant doit déposer au bureau des douanes :
 Une déclaration sommaire
Ce n’est pas un imprimé spécial, c’est plutôt un ensemble des documents administratifs et
commerciaux utilisés par les transporteurs maritimes dans le cadre de ses activités normales.
Ces documents sont :
 Le manifeste de la cargaison
Avec le cas échéant sa traduction authentique. Les marchandises qui constituent la cargaison
d’un navire doivent être inscrites sur un document appelé Manifeste signé par le capitaine et
que ce dernier doit mettre à la disposition des services de douane.
Ainsi, le manifeste ou Etat général de chargement du navire est un document administratif
qui indique la liste des marchandises contenues à bord. Il doit mentionner l’espèce, le nombre
des colis, leurs marques et numéros ; la nature, le poids des marchandises et les lieux de
chargements et généralement les lieux de destinations
 Les manifestes spéciaux des provisions de bord (manifeste d’avitaillement) et des
marchandises de pacotilles appartenant aux marchandises d’équipage (manifeste de
pacotille).
Ainsi, le manifeste d’avitaillement comprend la liste des marchandises nécessaires à la vie à
bord, notamment nourritures, médicaments, boissons … et le manifeste de pacotille
comprend la liste des biens appartenant à l’équipage.
Le Clearance.
Les chartes parties ou connaissement, actes de nationalité et tous autres documents
qui pourront être utiles pour l’administration des douanes en vue de l’application des
mesures douanières. Après le dépôt de ces documents, la douane autorise le déchargement
ou le transbordement des marchandises et au fur et à mesure du déchargement, le service
procède au dénombrement et à la reconnaissance des colis débarqués (ECOR) par pointage
du manifeste.
C’est au cours de ce pointage que le service pourra constater des excédents ou des déficits
au manifeste. Dans ce cas, il établit des bulletins différentiels et un procès-verbal de demande
d’explication au transporteur.

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Si ce dernier ne peut justifier dans un délai généralement de deux mois pourquoi ce


déficit ou cet excédent, il est soumis à un contentieux douanier.
Remarque :
Les excédents ou déficits peuvent également être constatés lors de l’apurement du
manifeste (Annotation du manifeste au fur et à mesure de l’enregistrement de la déclaration
en détail par l’indication du numéro et de la date de cette déclaration ainsi que du régime
douanier assigné à la marchandise).Ensuite, le manifeste est enregistré dans un registre
spécial appelé « SOMMIER » suivant une série annuelle ininterrompue de numéros. Cette
inscription vaut prise en charge des marchandises et rend effective leur mise en douane.

TRANSPORT PAR VOIE AERIENNE (Article 89 à 93 du code des douanes)


1°) Conduite en douane
 Les aéronefs (Avions) qui effectuent un parcourt international doivent pour franchir
la frontière suivre la ligne aérienne qui leur est imposée.
 Ils ne peuvent se poser que sur les aéroports douaniers (c'est-à-dire sur lesquels il
existe un bureau des douanes et que l’on appelle Aéroport International)
 Les marchandises transportées par aéronefs doivent être inscrites sur un manifeste
signé par le commandant de l’appareil.
Ce document doit être établit dans les mêmes conditions que celle prévu pour les navires.
 Le commandant de tout aéronef (Civil ou militaire) doit présenter le manifeste aux
agents de douane à la première réquisition.
 Sont interdits tout déchargement et jet des marchandises en cours de route sauf si le
salut de l’aéronef en dépend. Peuvent aussi être autorisé le jet du courrier postal, le
jet des marchandises pour le ravitaillement des zones isolées.
2°) Mise en douane
Par voie aérienne, la mise en douane doit être immédiate, alors que par voie maritime
c’est un jour franc. Elle se fait par le dépôt d’une déclaration sommaire au bureau des
douanes dès l’arrivée de l’appareil. Cette déclaration sommaire est constituée par le
manifeste. Dès que cette déclaration est faite, la douane autorise le transbordement ou le
déchargement des marchandises. Les opérations seront immédiates ; en effet les
recommandations de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) indiquent
que les formalités doivent être rapide et alléger par voie aérienne. A cet effet, les bureaux
des douanes des aéroports internationaux doivent fonctionner 24H/24.

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TRANSPORT PAR VOIE TERRESTRE (Article 86 à 88 du code des douanes)


Par les frontières terrestres, les importations peuvent se faire :
 A pied ou à dos d’âne ou de chameau
 Par route
 Par voie ferrée
La réglementation est la même.
1°) Conduite en douane des marchandises
 Les marchandises importées par les frontières terrestres doivent être aussitôt
acheminées par la route la plus directe dite « route légale » vers le plus proche bureau
des douanes.
Les routes légales sont désignées par le gouvernement de l’Etat ; une voie ferrée est toujours
une route légale.
 Il est interdit aux transporteurs de s’écarter de cette route, de s’arrêter, de décharger,
d’abriter son camion sous quelques hangars quelque ce soit.
 Quand il arrive après la fermeture du bureau, il doit stationner son camion ou sa
marchandises dans l’aire prévu à cet égard jusqu’au moment de son ouverture.
Pendant le trajet, il peut avoir des contrôles douaniers. Si le camion est trouvé en dehors des
routes légales, ou en stationnement frauduleux, il est supposé être en état de contrebande et
la douane procédera à sa saisie immédiate. Dans les autres cas, les agents de douane se
contentent de contrôler les colis et les documents de transport.
2°) Mise en douane des marchandises
Dès leur arrivée au bureau des douanes, le transporteur doit remettre au service des
douanes à titre des déclarations sommaires, une feuille de route indiquant les objets qu’il
transporte et comportant les mêmes indications que celles exigées pour les manifestes
couvrant le transport par mer et par air.
Lorsque le transporteur a déposé sa déclaration sommaire, deux situations peuvent
se présenter :
 Soit l’importateur procède au dédouanement de ces marchandises au bureau de
douanes frontalières
 Soit il procèdera au dédouanement au bureau des douanes de destination. Dans ce
cas, après la mise en douane au bureau des douanes frontaliers, il lui est délivré un
laisser- passer appelé « Passavant » pour lui permettre de circuler jusqu’au bureau
des douanes intérieurs.
Lorsque la procédure de dédouanement est informatisée :

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 La conduite en douane ne subit pas de modification : les opérations de conduite en


douane étant une série d’obligation et d’interdiction faite au transporteur l’ordinateur
n’interviennent pas à ce stade.
 La mise en douane est informatisée :
 Enregistrement du manifeste de cargaison sous format électronique dans le système
informatique de la douane par le représentant du transporteur 24H au plus tard avant
l’arrivée du navire.
Cet enregistrement ne dispense pas le transporteur ou son représentant de l’obligation de
dépôt de la déclaration sommaire dans le délai requis.
 Possibilité de modification sans pénalité du manifeste enregistré sur demande du
consignataire dans un délai d’un jour franc après l’appariade du navire.
Sydonia ++ a apporté une grande innovation : « la délivrance d’une autorisation globale de
débarquer ou de transborder pour les lignes maritimes régulières. »En effet, il n’est plus
nécessaire d’obtenir une autorisation de débarquement pour chaque arrivée de navire.
Lorsque le service ne cible pas des connaissements du manifeste qui devront faire l’objet
d’un écor au débarquement, le consignataire obtient automatiquement « l’autorisation de
débarquer » à l’exception des cas ci-après qui nécessitent systématiquement le dépôt d’une
demande d’autorisation de débarquement :
 Les vrac liquides
 Les vrac solides
 Les produits congelés.
En effet, ces produits ne pouvant être stockés dans aucun magasin du port, il est nécessaire
que le service s’assure qu’une déclaration en détail à bien été déposée préalablement à leur
arrivée.
Les opérations de mise en douane étant terminées, le déchargement autorisé, les
marchandises peuvent être enlevées immédiatement (cas de l’enlèvement sous palan) ou bien
stockées dans un magasin ou une aire de dédouanement.
B- MAGASIN ET AIRE DE DEDOUANEMENT : M.A.D (Article 106 à 109 du
code des douanes)
Les M.A.D. sont des lieux de stockages spécialement aménagés auprès des bureaux de
douane.
Un magasin est constitué par un local clos. Quant aux Aires de dédouanement, il s’agit
d’emplacement quelconque simplement aménagé et délimité. Elles sont réservées aux
marchandises pondéreuses ou encombrantes et à celles donc la présence en magasin

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risquerait d’être préjudiciable aux autres produits qui y séjournent. Un M.A.D. constitue une
zone « sous –douane » ; un territoire étranger
A quoi servent les M.A.D
 Surveillance des marchandises non dédouané
 Relais de la responsabilité du transporteur par celle de l’exploitant du M.A.D.

Section 2 : Gestion des opérations à l’importation et à l’importation


(Cette partie est essentiellement pratique et sera faite sous forme de séminaire)

Dédouaner une marchandise consiste à lui assigner un régime douanier et accomplir


les formalités et obligations y relatives. Le régime douanier d’une marchandise représente
son « statut » au regard du droit douanier sur le territoire douanier.
Les Opérations de dédouanement
Le dédouanement proprement dit commence lorsque les marchandises sont arrivées
au bureau de douane (sauf procédure spéciale) par le dépôt d’une déclaration en détail au
bureau des douanes compétant.
A- La déclaration en détail
La déclaration en détail constitue l’acte juridique par lequel le déclarant manifeste la
volonté de placer la marchandise sous un régime douanier d’importation ou d’exportation et
s’engage à accomplir les obligations découlant du régime.
Le caractère obligatoire de la déclaration en détail
 Toutes les marchandises importées ou exportées doivent faire l’objet d’une
déclaration en détail leur assignant un régime douanier.
L’exemption des droits et taxes d’entrée ou de sortie ne dispense pas de cette obligation.
 Cette déclaration en détail doit être déposée au bureau compétant pour l’opération
douanière envisagée.
 La déclaration en détail doit être déposée pendant les heures d’ouverture du bureau
dans un délai de trois jours francs après l’arrivée des marchandises au dit bureau où
dans les lieux désignés par le service des douanes.
Le directeur des douanes peut autoriser le dépôt de la déclaration en détail avant l’arrivée de
la marchandise au bureau de douane.
Formes et énonciation de la déclaration en détail
 La déclaration en détail doit être faite par écrit

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 La déclaration en détail doit contenir toutes les indications nécessaires pour


l’application des mesures douanières et pour l’établissement des statistiques du
commerce extérieur.
 Elle doit être signée par le déclarant ou du CDA (commissionnaire en douane agréé.)
Personne habileté à déclarer les marchandises en détail
Les marchandises importées ou exportées ne peuvent être déclarées en détail que part des
personnes physiques ou morales bénéficiaire d’un agrément en qualité de Commissionnaire
en douane. Cet agrément est accordé par le Conseil des Ministres de la CEMAC après avis
favorable du Comité Consultatif National des CAD / CDA (Commissionnaires Agrées
en Douane).
Sont admis à déclarer pour leur propre compte :
 Les administrations publiques
 Les missions diplomatiques
 Les organismes internationaux
 Les propriétaires de véhicules d’occasion
 Les sociétés pétrolières pour ce qui concernent spécifiquement leur exportation du
pétrole brute.
B- Enregistrement de la déclaration en détail
Dès son dépôt au bureau des douanes, la déclaration en détail fait l’objet d’un premier
examen appelé « Contrôle de la recevabilité » sur la forme (contrôle du mode de
remplissage, contrôle des pièces jointes, contrôle des signatures).En cas de non recevabilité,
la déclaration est restituée au déclarant. La déclaration est alors revêtue d’un numéro d’ordre
et la date de son enregistrement, du cachet du bureau des douanes et de la signature de l’agent
qui a procédé au contrôle de la recevabilité.
Quels sont les effets de l’enregistrement ?
 L’enregistrement a pour effet de faire de la déclaration en détail, un acte authentique.
 La législation douanière applicable est celle en vigueur à la date d’enregistrement en
détail.
 Après son enregistrement, la déclaration en détail ne peut plus être modifiée.
Comment faire pour enregistrer une déclaration ?
 Codification (par le déclarant qui établit un état de codage)
 Saisie, émission de la déclaration provisoire
 Accord du déclarant
 Enregistrement

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L’enregistrement consiste dans l’envoi au système informatique par le déclarant d’un


message équivalent au dépôt de la déclaration. En cas d’acceptation de ce message, le
système procède à l’enregistrement de la déclaration qui devient désormais une déclaration
définitive.
Ces circuits de contrôle sont :
Circuit jaune : contrôle documentaire
Circuit rouge : contrôle documentaire et physique
Circuit bleu : contrôle différé
Ce circuit favorise l’enlèvement rapide des marchandises puisqu’il supprime pratiquement
le contrôle en première ligne.
C- La vérification des Marchandises
Après l’acceptation de la déclaration en détail par le service des douanes, celle-ci est
transmise au service de la vérification et de la liquidation. Ce service est généralement
composé d’Inspecteur de douane exerçant la fonction de visite. Chaque inspecteur est en
principe assisté d’un préposé de douane qui l’aide dans les tâches matérielles. L’inspecteur
qui reçoit le dossier complet est chargé de procéder au contrôle de l’exactitude des
énonciations de la déclaration en détail. Il s’agit pour ce dernier de s’assurer si cette
déclaration est recevable dans le fond. Il va procéder en deux temps :
Contrôle documentaire ou sur pièce
Ce contrôle porte sur la déclaration en détail et les documents qui lui sont annexés en vue de
s’assurer de la concordance des énonciations mentionnées dans la déclaration en détail avec
les éléments d’information figurant sur les documents. Le service des douanes peut se limiter
à ce seul contrôle et tenir pour exacte les énonciations de la déclaration ; celle-ci est alors
dite « Admise pour conformité » et l’inspecteur de visite y appose alors la mention ACD
(Admise conforme sur document).
Contrôle physique
Il n’est pas systématique ou obligatoire, il est facultatif :
En principe c’est l’inspecteur de visite qui décide au vue d’un contrôle documentaire s’il
doit avoir une visite et quel type de visite. Il existe en effet deux types de visite :
 La visite intégrale.
Elle consiste à dénombrer, mesurer, peser et à contrôler le contenu de tous les colis. Elle est
donc extrêmement couteuse, très longue et difficile à effectuer. C’est pourquoi en temps
normal, il n’est pas recommandé de procéder à des visites intégrales s’il n’y a pas cas de
force majeur (tentative de fraude prouvée, recherche d’un trafic)

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 La visite partielle ou par épreuve


Il s’agit pour l’inspecteur de visite de choisir quelques colis parmi l’ensemble de la cargaison
qu’il va vérifier. Le choix des colis se fait pas au hasard mais, en fonction de ce que
l’inspecteur recherche. Ce choix se prépare dès le contrôle documentaire à l’aide de la note
de colisage
Quand le déclarant n’est pas d’accord avec le résultat d’une visite partielle, il est en droit
d’exiger une visite intégrale de sa marchandise. La vérification des marchandises à lieu en
présence du déclarant ou de son fondé de pouvoir. Elle s’effectue aux frais et sous la
responsabilité du déclarant ou du CAD qui est tenu de fournir le matériel et le personnel
nécessaire aux opérations de visite.
Après la vérification, l’inspecteur de visite rédige sur un exemplaire de la déclaration un
certificat ou rapport de visite qui comporte : Le compte rendu concis, fidèle et complet des
contrôles effectués et de leur résultat. Ce certificat engage la responsabilité de son signataire
et constitue un acte authentique ; il doit être contresigné par le déclarant ou le CAD
Règlement des litiges nés en cours de vérification
Au cours de ces contrôles, le service des douanes peut être conduit à contester certaines
énonciations de la déclaration en détail. Il en informe le déclarant et ce dernier doit dans les
24H faire connaître s’il accepte ou contredit l’appréciation du service.S’il accepte
l’appréciation du service, il doit apposer sa signature sur le document ou il est constaté le
résultat de la vérification. Cette signature doit être précédée de la mention « j’accepte la
reconnaissance du service et les suites contentieuses éventuelles ».Si le déclarant refuse
d’accepter l’appréciation du service, deux cas sont à considérer :
 1er cas : Contestation portant sur l’espèce, l’origine ou la valeur de la marchandise.
La contestation est portée devant le directeur national des douanes (son représentant sur
place : le chef de brigade) qui décide.Si le déclarant continue à contester la position de
l’administration des douanes, le litige est porté à l’arbitrage de la Commission paritaire
(Comité d’Appel).Si le déclarant continue à contester le litige est porté devant le conseil des
Ministres de la CEMAC.
Les instances judiciaires ne sont compétentes à statuer que si toutes les voies de recours ci-
dessus énumérées n’ont pas abouties.
 2e cas : contestation portant sur les éléments matériels aisément vérifiables tel que le
poids, le volume, la qualité du destinataire ou lorsque le litige est relatif à une
question de droit.

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L’affaire donne lieu à rédaction d’un procès-verbal du droit commun du contentieux


douanier répressif.
Application des résultats de la vérification
Les droits, taxes et autres mesures douanières sont appliqués d’après les résultats de la
vérification. Ceci signifie que ces résultats font foi c'est-à-dire prime sur le reste. De ce fait,
s’il y a eu constatation par l’inspecteur de visite d’anomalie modifiant les droits et taxes, ce
dernier va procéder à une nouvelle liquidation de ces droits et taxes. Bien que l’ordinateur
oriente déjà automatiquement les déclarations dans les circuits de contrôle, l’inspecteur de
visite à la possibilité de les rediriger vers un circuit de contrôle plus élevé (en particulier, il
peut les rediriger du circuit jaune vers le circuit rouge).
D’autre part le principe juridique selon lequel le résultat de la visite fait foi est
maintenu. De ce fait, si ces résultats ne sont pas conformes à la déclaration enregistrée,
l’inspecteur de visite va la modifier en saisissant les nouveaux éléments à partir de son poste
de travail. L’ordinateur émet alors une nouvelle déclaration qui doit être éditée par le
déclarant.

D- Liquidation et Acquittement des droits et taxes


Liquidation des droits et taxes
La liquidation des droits et taxes, c’est le calcul du montant de l’imposition du par le
redevable.
Les droits et taxes à percevoir sont ceux en vigueurs à la date d’enregistrement de la
déclaration en détail. La liquidation des droits et taxes se fait sous la responsabilité de
l’inspecteur de visite qui contrôle la pré liquidation du déclarant et peut éventuellement la
rectifier ou établir un bulletin de liquidation supplémentaire si le contrôle de la déclaration
ou la vérification des marchandises a donné lieu à constatation d’anomalie modifiant les
droits et taxes exigés.
Ensuite, le dossier est transmis au service de la comptabilité du bureau des douanes :
 Pour prise en compte du montant des droits c'est-à-dire pour inscription dans les
registres comptables du bureau des douanes (Registre IM17)
 Et pour établissement du bulletin de liquidation.
Lorsque la procédure de dédouanement est informatisée,
 La liquidation est faite par l’inspecteur de visite à partir de son poste de travail et
l’ordinateur génère alors un numéro (L…) qu’il communique au déclarant ou CAD
 Etablissement automatique des liquidations douanières (équivalent du M17)

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 Pour les marchandises conteneurisées, passation des contre écritures pour les
déclarants présentant les anomalies après visite des marchandises.
Acquittement des droits et taxes
Payement au comptant
Les droits et taxes liquidés par l’administration des douanes sont payables au comptant et
avant enlèvement des marchandises par le redevable. Le payement se fait auprès de la recette
des douanes sur la base du bulletin de liquidation émis par le service de la comptabilité du
bureau des douanes. Il doit être effectué en espèce ou par autres moyens ayant un pouvoir
libératoire similaire (chèque certifié, virement ou ordre de virement). Les agents chargés de
la perception des droits et taxes sont tenus d’en donner quittance preuve du payement.
Crédit des droits et taxes
Les redevances peuvent être admis à présenter des obligations dûment cautionnées de 1 à 4
mois d’échéance pour le payement des droits et taxes liquidés par l’administration des
douanes. En principes, les cautions sont bancaires. Ces obligations donnent lieu à un intérêt
de crédit à un intérêt de retard en cas de non payement à l’échéance ainsi qu’à une remise
spéciale au taux fixé dans chaque Etat. Les traites comprennent indépendamment des droits
et taxes, le montant de l’intérêt de crédit. La remise spéciale est payable au montant de la
souscription des traites, elle est en principe destinée à couvrir les risques du trésorier qui
accorde le crédit.
Remboursement des droits et taxes (Remboursement ou remise des droits et taxes)
 Les redevables qui ont acquittés indûment les droits liquidés par le service des
douanes peuvent en obtenir le remboursement dans la limite de la prescription prévue
par l’article 330 du code des douanes qui dit :
« Aucune personne n’est recevable à former, contre l’administration, trois ans après
chaque année expirée, de la garde des registres de recettes et autres de ladite année,
sans pouvoir être tenue de les représenter, s’il y avait des instances encore subsistantes
pour les instructions et jugements desquelles lesdits registres et pièces fussent
nécessaires. »
Sous réserve que l’indue perception est pour cause l’erreur de l’administration.
 Le remboursement des droits et taxes autres que ceux représentatifs d’un service
rendu, perçu à l’importation par le service des douanes, peut-être accordé lorsqu’il
est établi au moment de leur importation, les marchandises étaient défectueuses ou
non conforme aux clauses du contrat en exécution duquel elles ont été importées.

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 Le remboursement des droits et taxes est subordonnés à la réexportation des


marchandises à destination ou pour le compte du fournisseur étranger.
Toutefois lorsque la réexportation n’est pas économiquement justifiée, il peut lui être
substitué la destruction des marchandises avec l’accord et sous le contrôle du service des
douanes.
Remarque :
On parle de remise des droits lorsqu’il n’y a pas en perception et il s’agit dans ce cas
d’invalider leur prise en compte c'est-à-dire les annuler et le remboursement pour les droits
déjà acquittés.
 L’acquittement des droits et taxes se fait sur la base du numéro de liquidation et de
la copie BLD et la liasse informatique.
 Etablissement et repartit automatique des recettes
 Emission d’une quittance informatisée.
Il est à noter que le système Sydonia ++ n’offre pas la possibilité de payement à crédit. Le
seul payement possible est le payement au comptant.
E- Enlèvement des marchandises
L’opérateur ne peut disposer des marchandises conduites dans les bureaux des douanes sans
l’autorisation du service et sans que les droits et taxes aient été préalablement payés,
consignés ou garantis. Ainsi, muni de la quittance ou de toutes autres preuves d’acquittement
des droits et taxes, le déclarant ou le CAD retourne auprès de l’inspecteur de visite qui après
contrôle de ladite quittance, délivre le « BON A ENLEVER » (BAE) qui consacre la mise
des marchandises à la libre disposition du déclarant.
Ce dernier doit alors procéder à l’enlèvement immédiate de ces marchandises pour ce faire,
il se présent munir dans le MAD où sont stockés ses marchandises et l’agent de douane qui
s’y trouve l’autorise à enlever les marchandises figurant sur le BAE.
Les marchandises dédouanées peuvent subir des différents autres contrôles tels que les
contrôles différés et les contrôles à posteriori.

Toutefois, avec l’avènement de CAMCIS, cette procédure va connaitre un réaménagement


certain et une innovation en termes de réduction de temps de traitement et de contact directe
avec l’administration douanière.

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CHAPITRE 5 : GENERALITES SUR LE CONTENTIEUX


DOUANIER

Objectifs Spécifiques :
 Définir la notion de contentieux en douane
 Faire un recadrage sur le cadre juridique du contentieux en douane
 Définir les types de contentieux et leurs particularités
D’une manière générale le contentieux douanier désigne l’ensemble des litiges
qu’oppose l’Administration des douanes à ses usagers. Il englobe toutes les contestations
susceptibles d’être portées devant les tribunaux auxquels donne lieu le fonctionnement des
services de douane. Il couvre donc aussi bien les affaires dans lesquelles l’administration des
douanes se plaint de ces usagers que celle pour lesquels ces derniers dénoncent les
interventions de ces services.

I) La typologie du contentieux douanier

Le contentieux douanier peut être :

- Répressif
- Civil
- Administratif
Le contentieux douanier est répressif lorsqu’il se rapporte à des actions en répression des
infractions à la législation douanière.

Il est civil lorsqu’il se rapporte à des actions en réparation civile du dommage causé par
des tiers personnes, soit aux agents de l’Administration, soit à ses biens ou causer par
l’Administration elle-même, soit à des personnes , soit à leurs Biens par la faute de ces
Agents. Le contentieux peut se diviser en deux parties :

- Le contentieux de recouvrement
Qui comprend tous les litiges ayant trait à la perception de l’impôt

- Le contentieux de responsabilité
Qui permet à rendre l’Administration responsable et à la condamner au dommage et intérêt
du fait de la faute de ses employés dans l’exercice pour raison de leur fonction. Mais ce

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contentieux qui rentre normalement dans le domaine du contentieux administratif n’est pas
soumis aux règles du contentieux douaniers que lorsqu’il est à une contestation relative à
l’impôt ou à la répression des infractions douanières.

Le contentieux est administratif lorsqu’il tend sans égard à une contestation relative à
l’impôt ou à la répression des infractions douanières à rendre l’administration responsable
du faite de ces agents dans l’exercice et même hors de l’exercice de leur fonction.

Dans le cadre de ce cours, seul le contentieux répressif sera appréhender parce qu’il
est spécifique.

II) Particularité du contentieux douanier

Il faut s’interroger tant sur les raisons de ce particularisme que sur ses traits

A) Les raisons d’un particularisme


Ces raisons peuvent être sociologiques et propre à la douane.

a) Les raisons sociologiques


L’ingéniosité de plus en plus croissante des délinquants douaniers (Déclarants) couplé à la
nature particulière de l’infraction douanière impose en effet aux Administration douanières
comme moyen de lutte efficace la nécessité d’un instrument juridique particulier. Bien
plus, les délits fiscaux ne sont généralement considérés par l’opinion publique comme
étant beaucoup moins grave que les délits de droit commun qui doivent être naturellement
réprimés moins sévèrement. De même, le délinquant fiscal bénéficie au niveau de l’opinion
de la compréhension sociale car d’après elle, « le délinquant fiscal, il me plaît car, il ne
vole pas que l’Etat qui est une fiction juridique ». L’auteur principal de l’infraction
douanière est le plus souvent caché dans l’ombre, hors de tous soupçons et parfois même à
l’étranger et donc hors d’atteinte.

b) Les raisons propres à la douane


La douane obéit à un régime de déclaration qui fait du redevable ou son mandataire un
participant au service publique avec comme contrepartie la responsabilité des informations.

B) Les principaux acteurs du contentieux douanier


Le contentieux en douane met en scène plusieurs acteurs parmi lesquels : L’Administration
des Douanes, le Commissionnaire en douane agréé et le chargeur

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- L’Admission des douanes

Dans l’exercice de ses missions et de son rôle, la douane assure au quotidien le respect de la
réglementation et des procédures douanières. C’est donc à ce titre le principal acteur de la
mise en œuvre du contentieux douanier car elle fait le constat de l’infraction douanière

- Le commissionnaire agréé en douane

Régie par l’acte N◦31/CD-1220 du 14 Décembre 1981, les CDA sont toutes personnes
physiques ou morales faisant profession d’accomplir pour autrui des formalités douanières
concernant la déclaration en détail de marchandises, que cette profession soit exercée à titre
principal ou qu’elle constitue le complément normal de l’activité principale. Le CDA appelé
par abus dans le jargon des opérations en douane « le déclarant » est en quelque sorte
l’avocat du client devant l’administration des douanes en charge de la gestion de la
déclaration en douane.

- Le chargeur

C’est l’exportateur ou l’importateur c’est en fait le donneur d’ordre c’est à dire la personne
pour laquelle le CDA effectue les formalités en douane. Il est le contribuable dans le cadre
d’une opération d’exportation ou d’importation.

La gestion du contentieux douanier requiert une certaine maitrise de la réglementation


douanière et l’intervention d’un expert n’est pas souvent à écarter lors ces actions à titre
préventif ou opérationnel.

III) Classification et Constatation des infractions douanières

A) Classification des infractions douanières

La gestion du contentieux en douane fait parfois l’objet de querelles juridiques car à la


différence du droit commun, le droit douanier n’implique pas nécessairement l’élément
moral. Il est donc primordial de faire une précision sur les différentes infractions douanières
qui peuvent faire l’objet d’un constat.

- Les délits

Trois types d’infractions sont qualifiés de délits suivant le CDC

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 Infraction Première Classe Art.403 du CDC (Défaut de déclaration en douane ou à


l’exportation...)
 Infraction Deuxième Classe Art 404 du CDC (Contrebande commis en réunion de
plusieurs personnes…)
 Infraction Troisième Classe Art.405 du CDC (contrefaçon, contrebande des produits
de la pèche dans les eaux nationales …)

- Les contraventions

Cinq Classes de contraventions régissent ces infractions

 Infraction Première Classe Art 397 du CDC


 Infraction Deuxième Classe Art 399 du CDC
 Infraction Troisième Classe Art 400 du CDC
 Infraction Quatrième Classe Art 401 du CDC
 Infraction Cinquième Classe Art 402 du CDC

Le contentieux en douane est encadré par des instruments douaniers .Toutefois, face à un
litige avec la douane, l’opérateur économique, conscient de ses limites en matière de droit
du contentieux douanier peut solliciter la « négociation » et l’agent de douane peut oui ou
non accepter cette attente illicite en fonction de son degré d’intégrité. Dans un cas comme
dans l’autre, l’ignorance de l’usager peut devenir la porte ouverte à toutes sortes de déviances

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