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COORDINATION LOGISTIQUE EXPORT

Présenté par Romaric KOUADIO, Responsable Logistique, AET, ILT 18ème promotion de l’INP-HB.

E-mail: romaric_kouadio@hotmail.fr

Téléphone: +225 07 48 260 030


Introduction
Une introduction dans le domaine de l’import/export nous donne un
aperçu intéressant des échanges de marchandises entre les pays (à travers les
entreprises qui y sont implantées) dans le monde entier. Ne dit-on pas que le
transport maritime est la colonne vertébrale de l’économie mondiale ?
Ainsi, nous tenterons à travers ces quelques articles de comprendre les
bases de la coordination logistique import-export.
Pour ce faire, nous déterminerons en quoi consiste une coordination
logistique dans l’import-export, puis définirons le cadre de travail, avant
d’aborder les acteurs, les étapes et les documents nécessaires à chaque étape.
En quoi consiste la coordination logistique
import-export?

La coordination logistique import-export consiste à effectuer un suivi


efficace des opérations d’import-export afin de satisfaire les besoins d’un client
donné en termes de coûts - qualité de service - délais. Réussir une bonne
coordination logistique revient donc à :
❑ Maîtriser les différentes étapes du processus
❑ Gérer parfaitement les flux d’information entre les différents acteurs
impliqués
❑ Assurer la conformité des documents à chaque étape.
Coordination Logistique - Cadre théorique
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de définir le cadre théorique dans
lequel nous nous situons pour que les étapes et procédures soient considérées selon leur
contexte.
❑ Pays : Côte d’Ivoire, si nous évoquons l’importation cela signifie que l’opération
d’échange de marchandises se fait depuis un pays étranger vers la Côte d’Ivoire tandis
que l’exportation se fait de la Côte d’Ivoire vers un pays étranger.
❑ Régime douanier : Importation simple (D3) et Exportation simple (D6), les régimes
spéciaux pourront au besoin être abordés plus tard, pour l’instant nous restons dans la «
simplicité ».
❑ Mode de transport : maritime, qui réalise les volumes les plus importants du commerce
international.
Coordination Logistique - Cadre théorique (suite)
❑ Type d’emballage : conteneur FCL/FCL et LCL/LCL, qui sont les cas les plus fréquents.
Ci-dessous les cas que nous rencontrons dans le transport par conteneurs :
➢ LCL/ FCL : La marchandise de deux ou plusieurs exportateurs est chargée dans un
conteneur appartenant à un seul importateur.
➢ FCL / LCL : La marchandise d’un seul exportateur est chargée dans un conteneur
appartenant à plusieurs importateurs.
➢ FCL / FCL : C’est la situation où la marchandise complète du conteneur appartient à un
exportateur et un importateur.
➢ LCL / LCL : C’est la situation où une partie de la marchandise chargée dans le conteneur
appartient à un exportateur et un importateur. Une autre description de ce cas de figure
serait que les marchandises de plusieurs exportateurs sont groupées dans un conteneur par
une compagnie de groupage qui à destination procède au dégroupage pour les livrer à
chaque importateur.
L’exportation: Définition et parties prenantes

L’exportation est le fait pour une entité physique (particulier) ou morale (entreprise,
Etat, ONG, etc.) qui représente l’exportateur ici en Côte d’Ivoire de vendre de la
marchandise à l’étranger à un client, l’importateur. Nous mettrons l’accent sur les
échanges entre entreprises. Cette opération de vente à l’international implique différents
acteurs ou parties prenantes que sont :
❑ L’exportateur qui est le fournisseur ici en Côte d’Ivoire
❑ L’importateur qui est le client à l’étranger
❑ Le commissionnaire de transport/douane du client à destination
❑ La compagnie maritime (FCL/FCL en particulier)
❑ La compagnie de groupage (LCL/LCL)
L’exportation: Définition et parties prenantes (suite)
❑ Le commissionnaire agréé en douane en Côte d’Ivoire, qui sera chargée de représenter le
fournisseur en douane
❑ La douane représentée différemment selon l’étape du processus à laquelle nous nous trouvons
(GUCE, agent de douane)
❑ Le terminal à conteneur (Côte d’Ivoire Terminal en général mais selon le produit exporté, le
terminal peut changer)
❑ Le transporteur (terrestre), qui sera chargé de positionner les conteneurs sur le site de
l’exportateur
❑ Et donc le coordinateur logistique dont nous jouerons le rôle comme ce fut le cas pour les
articles sur l'importation.
L’exportation: Définition et parties prenantes (suite 2)
Nous considérons que nous avons été mandatés par le fournisseur pour suivre son opération
de bout en bout. Les échanges entre acteurs se font principalement par courriel, mais
également par appel téléphonique, appel vidéo, messagerie whatsapp, etc. et portent sur
l’organisation des opérations, la documentation, etc.
NB: Nous rappelons que nous sommes dans le cadre du transport maritime, incoterm CIF et
d'une exportation simple.
L’exportation – Etape 1: Shipping instruction/
Booking
Les premières questions qui nous viennent à l’esprit dans une opération d’exportation
sont les suivantes :
❑ Quel est le pays de destination ? Le port de destination ?
❑ Qui est l’exportateur ?
❑ Qui est le destinataire ?
❑ Quelle est la partie à notifier lors de l’arrivée du colis à destination ?
❑ Quelle marchandise avons-nous à exporter ? le Code SH ?
❑ Quel type de conteneurs ?
❑ Quelle est la quantité ? Le nombre de conteneurs ?
❑ Quelle est la compagnie maritime à utiliser ? Etc.
L’exportation – Etape 1: Shipping instruction/
Booking (suite)
Les réponses à ces questions se trouvent dans la « Shipping Instruction », un
document fourni par l’exportateur au coordinateur logistique que nous sommes. La SI
mentionne tous les détails de l’expédition à venir et nous permet de procéder au booking. La
demande de booking est l’action de faire réserver des slots c’est-à-dire des emplacements de
conteneurs sur le navire choisi. De ce fait, la compagnie maritime nous prévoit de la place
dans le navire sur lequel nous souhaitons embarquer nos conteneurs. Cette réservation se fait
généralement en ligne sur le site de la compagnie en y renseignant les informations
mentionnées dans la SI, à l’aide du numéro de contrat du payeur du fret (coût du transport
maritime) qui peut être l’exportateur ou l’importateur. Une fois la demande acceptée par
ligne maritime, nous recevons la confirmation de booking sous forme de document avec un
numéro bien défini.
L’exportation – Etape 2 : Mise à disposition des
conteneurs vides/ Positionnement
Avec la confirmation de booking, nous pouvons récupérer les conteneurs vides sur le parc de
la compagnie maritime. Mais avant, il faut régler les frais de mise sur camion et d’édition de BMC
(Bordereau de Mouvement de Conteneur) soit chez la compagnie soit au parc selon leur mode de
fonctionnement. Il faut également payer les frais de transport/positionnement à la compagnie si le
transport et le positionnement sont à sa charge ou au transporteur si nous choisissons un transporteur
externe.
Le document BMC (un par conteneur) mentionne les mouvements effectués et l’état des conteneurs
durant l’opération d’exportation jusqu’au transfert des conteneurs pleins au terminal pour
embarquement. Munis de ce document, les chauffeurs des camions peuvent donc récupérer les
conteneurs vides au parc pour les transporter jusqu’au lieu voulu par l’exportateur. C’est cette action
que nous appelons positionnement. Lorsque le positionnement se fait hors d’Abidjan, il se pourrait
que la compagnie maritime demande de payer une caution. Nous distinguons deux types de
positionnement :
L’exportation – Etape 2 : Mise à disposition des
conteneurs vides/ Positionnement (suite)
❑ Sur remorque : c’est-à-dire que le conteneur reste sur la remorque sur le site de
chargement.
❑ A terre : ici le conteneur est posé à même le sol pour que le fournisseur puisse le charger.
En général, si le fournisseur n’a pas le matériel de manutention pour décharger le conteneur
vide du camion, le transport se fait par des camions auto chargeurs.
Parallèlement, le commissionnaire agrée en douane prend attache avec la douane pour
qu’un agent soit coté pour le suivi de l’empotage, de même qu'avec la section phytosanitaire (si
certificat phyto requis) pour qu’un agent du phyto soit présent. L'exportateur peut également
solliciter un organisme de surveillance tel que SGS, VERITAS ou ENVAL par exemple, afin
qu’un de leurs agents soit disponible pour suivre l’empotage. Ce n’est pas obligatoire et cela
dépend de son accord avec l'importateur.
L’exportation – Etape 3 : Empotage/ Pesée
Une fois les conteneurs positionnés, l’empotage peut commencer. L’empotage est
l'opération de chargement des marchandises à l'intérieur d'un conteneur. Cela se fait donc en
présence d’un agent douane, d’un agent phyto (si applicable) et d’un agent de surveillance (si
applicable également). Après empotage, les conteneurs sont scellés et il faut faire la pesée des
conteneurs pleins sur un pont bascule certifié VGM (Verified Gross Mass). Pour l’édition du
ticket de pesée, les informations de la confirmation de booking (navire prévu, numéro de
booking, port de destination, etc.) sont nécessaires ainsi que les informations relatives au
conteneur (type, numéro et tare). Lorsque ces informations sont correctement renseignées, le
poids VGM est approuvé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire dans le
système ainsi qu’au niveau de la compagnie maritime et du terminal. Ci-dessous les différents
poids que nous avons:
L’exportation – Etape 3 : Empotage/ Pesée (suite)
❑ La tare est le poids du conteneur vide, et elle est généralement indiquée sur le conteneur lui-
même.
❑ Le poids net représente le poids de la marchandise uniquement.
❑ Le poids brut est le poids de la marchandise et des emballages intermédiaires (tels que les
cartons, les sacs, les balles, etc.) dans lesquels elle est contenue.
❑ Le poids VGM représente donc la somme des poids de la marchandise, des emballages et
du conteneur vide. Lorsqu’il s’agit d’un produit liquide contenu en vrac c’est-à-dire déversée
directement dans un conteneur citerne par exemple, le poids VGM égal au poids brut vu
qu’il n’y a pas d’emballage intermédiaire.
Le poids VGM est donc celui qui est considéré par la compagnie maritime et le terminal vu
que c’est ce poids de conteneur plein qui sera chargé sur le navire. Le poids net sert en général
à la facturation entre l’exportateur et l’importateur.
L’exportation – Etape 4 : Réception facture
commerciale & liste de colisage
Sur la base du poids net de la marchandise empotée, l’exportateur peut établir sa
facture commerciale et la liste de colisage.
D’une part la facture mentionne les éléments suivants :
❑ Nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone de l’exportateur.
❑ Cachet et signature de l’exportateur.
❑ Nom de la banque et numéro de compte bancaire de l’exportateur
❑ Nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone de l’importateur.
❑ Désignation de la marchandise.
❑ Code douanier ou code SH de la marchandise.
❑ Devise, qu’elle soit en FCFA ou pas.
L’exportation – Etape 4 : Réception facture
commerciale & liste de colisage (suite)
❑ Incoterm, qui précise les responsabilités du client et du fournisseur quant aux mouvements
de la marchandise.
❑ Poids net par désignation et le poids net total.
❑ Montant unitaire de chaque désignation sur la facture et montant total de la facture.
❑ Pays d’origine de la marchandise, la marchandise peut être produite au Mali et expédié
depuis la Côte d’Ivoire par exemple.
❑ Port d’origine, Abidjan dans notre cas.
❑ Port de déchargement, selon le pays de destination.
D’autre part, la liste de colisage est un document fourni par l'expéditeur qui contient
des informations sur les marchandises expédiées et sur leur emballage comme suit :
L’exportation – Etape 4 : Réception facture
commerciale & liste de colisage (suite 2)
❑ Nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone de l’exportateur.
❑ Cachet et signature de l’exportateur.
❑ Nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone de l’importateur.
❑ Numéro de la facture commerciale.
❑ Désignation de la marchandise.
❑ Nombre total et numéros de conteneurs/ Numéros de plombs par conteneur.
❑ Nombre de cartons, de balles, ou emballages intermédiaires total et par conteneur (si applicable)
❑ Poids net total et poids net par conteneur/ Poids brut total et poids brut par conteneur.
L’exportateur transmet donc ces deux documents pour que nous puissions procéder aux formalités
douane export.
L’exportation – Etape 5 : Formalités douane export
Nous transmettons la confirmation de booking, la fiche d’empotage signée et cachetée par
l’agent douane présent lors de l’empotage, la facture commerciale et la liste de colisage au
commissionnaire agréé en douane pour les formalités douane export qui se déroulent comme suit :
❑ Soumission l’engagement de change, dans le GUCE avec la facture commerciale. Une fois la
soumission approuvée par la banque de domiciliation qui celle de l’exportateur, nous obtenons
l’engagement de change provisoire dans un délai de 24H. L’engagement de change est un
document administratif qui engage son détenteur, sous peine des pénalités prévues par la
réglementation des changes, à rapatrier l’intégralité des sommes provenant des exportations
mentionnées sur ledit document. Au-delà d’une valeur excédant dix (10) millions de FCFA, les
exportations à destination de l’étranger (hors UEMOA) sont soumises à une domiciliation auprès
d’un intermédiaire agréé (banque). Cf [Règlement 2010-09 UEMOA].
❑ Edition de contrôle, le commissionnaire renseigne dans le système les informations relatives à la
facture pour obtenir le brouillon de la déclaration que le coordinateur logistique se charge de
vérifier la conformité.
L’exportation – Etape 5 : Formalités douane export (suite)
❑ Validation de la déclaration, lorsque l’édition de contrôle est correcte, à l’aide du numéro de
l’engagement de change provisoire, la déclaration export est validée (régime D6, exportation simple)
qui est signée et cachetée par le signataire autorisé qui est en principe un employé chez la société
commissionnaire agréé en douane.
❑ Passage et obtention du bon à enlever, le dossier est introduit en douane au bureau concerné avec
la fiche d’empotage notamment pour approbation et obtention du bon à enlever dans un délai de 48H
à 72H. Le bon à enlever signifie que la douane autorise l’exportation de la marchandise déclarée.
❑ Attestation d'exportation et engagement de change définitif, après validation de la déclaration et
obtention du bon à enlever, le commissionnaire agréé soumet dans el GUCE l'attestation
d'exportation et obtient à la fois l'attestation d'exportation et l'engagement de change définitif.
Après ces différents points, nous avons en notre possession la fiche d’empotage, la déclaration validée,
la liste des conteneurs et plombs, le bon à enlever, tous ces documents signés et cachetés par le bureau
de douane.
L’exportation – Etape 5 : Formalités douane export (suite 2)
NB 1: L’Attestation d’Exportation et l’Engagement de Change sont établis en ligne via le site
transactionnel du Guichet Unique du Commerce Extérieur (https://guce.gouv.ci) par l’exportateur ou le
transitaire mandaté.
NB 2 : Pour certains produits spécifiques comme le cacao et ses dérivés, les noix de cajou, le café, etc.
Il faut que l’exportateur paye ce qu’on appelle le droit unique de sortie (DUS) et fasse également valider
un document appelé « formule provisoire » au bureau de douane concerné avant la validation de la
déclaration. Hormis ce type de produits, les droits de douane à l'export s’élèvent en général à 20.000
FCFA mentionnés sur la déclaration douane.
Ressources complémentaires:
https://pwic.gouv.ci/wp-
content/uploads/documents/GUIDE_INTERACTIF/DOCUMENTS/EC_ENG_DE_CHANGE_EX_.pdf
https://decfinex.tresor.gouv.ci/decfinex/wp-content/uploads/2018/01/PRESTATION-EXPORTATION-
MARCHANDISES.pdf
L’exportation – Etape 6 : Transmission des documents
douane à la compagnie maritime
Nous avons certes le booking sur un navire déterminé mais sans la documentation
transmise à la compagnie maritime pour prise en compte, nos conteneurs n’embarqueront pas sur
ledit navire. En effet, lorsque nous effectuons un booking, la compagnie nous réserve
théoriquement des slots et indique une date butoir appelée « closing date » à l'ensemble des
acteurs pour transmettre la documentation douane. Elle ouvre à ce titre un « cahier export » dont
la fermeture correspond à la closing date. Pour confirmer notre réservation, nous devons
transmettre la liasse documentaire suivante après formalités douane :
❑ Bon à enlever & liste des conteneurs du bon à enlever
❑ Fiche d’empotage
❑ Déclaration validée & liste des conteneurs de la déclaration
❑ Formule validée (s’il s’agit des produits spéciaux comme le cacao par exemple)
L’exportation – Etape 6 : Transmission des documents
douane à la compagnie maritime (suite)
❑ Copie de la facture d’acconage si l’exportateur n’est pas en compte chez le terminal
❑ Copie de la confirmation de booking
Hormis les copies de la confirmation de booking et de la facture d’acconage, nous devons
transmettre les originaux de chaque document sus-cité (avec signature et cachet frais), puis 3
copies de chaque dont l’une servira de décharge par la compagnie et à nous comme preuve de
transmission des documents.
NB : Lorsque l’exportateur n’est pas en compte chez le terminal, il convient pour nous de régler
les frais d’acconage avant de transmettre la documentation à la compagnie maritime. Quand nous
lui remettons la documentation, la compagnie maritime elle-même la transmet au terminal (liasse
originale et une liasse de copies) pour prise en compte dans les opérations d'acconage du navire,
ainsi si la facture d’acconage n’est pas réglée, le terminal refusera de réceptionner et donc de
charger les conteneurs sur le navire.
L’exportation – Etape 7 : Transfert des conteneurs
pleins au terminal
La documentation ayant été prise en compte par la compagnie maritime, nous pouvons procéder
au transfert des conteneurs pleins, du site de stockage après pesée, au terminal. Pour ce faire, trois
conditions sont requises :
❑ La certification du poids VGM dans le système au niveau de la chambre de commerce, de la
compagnie maritime et du terminal, que nous avons abordée à l’étape 3.
❑ La remise d’une copie de la liasse documentaire export et du document BMC (Bordereau de
mouvement de conteneur qui mentionne l'état et les différents mouvements des conteneurs) aux
chauffeurs des camions qui vont effectuer le transport.
❑ Le transfert doit se faire avant une date butoir appelée « closing gate » déterminée cette fois par le
terminal qui correspond généralement à la veille de l’arrivée du navire. Cette notion est très importante
car passé ce délai, les conteneurs ne sont plus acceptés par le terminal et donc susceptibles d’être
reportés sur le prochain navire à condition que la documentation soit mise à jour dans les délais.
L’exportation – Etape 7 : Transfert des conteneurs
pleins au terminal (suite)
Néanmoins, si par anticipation nous savons que nous ne pourrons pas respecter la closing gate
qui par exemple est la veille de l’arrivée du navire à 23H59, nous avons la possibilité d’informer
la compagnie maritime avant 15H. A son tour, elle fait une demande au terminal afin d’autoriser
l’entrée des conteneurs pleins jusqu’à ce que le navire accoste c’est-à-dire jusqu’au lendemain,
sous réserve de prise d’engagement écrite (par courriel) par l’exportateur de payer les frais LAF
qui s’élèvent en général à 100.000 FCFA par conteneur (sauf changement).
Après le transfert, les conteneurs pleins sont stationnés au terminal en attente du navire pour être
embarqués. Les chauffeurs reviennent avec les souches des BMC (pour rappel : un BMC par
conteneur) cachetées par le terminal pour attester du dernier mouvement des conteneurs avant
export qu’ils nous transmettent pour conserver dans les archives.
L’exportation – Etape 8 : Edition des drafts des
documents d’expédition
Les conteneurs pleins sont au terminal en attente d’expédition. Mais avant embarquement, il
faut procéder à la soumission du specimen (informations soumises dans le système pour obtenir le
draft) du connaissement ou Bill of Lading en priorité et d’autres documents d’expédition tels que le
certificat d’origine, certificat phytosanitaire, EUR 1, etc.
Pour rappel, le connaissement ou Bill of Lading matérialise le contrat de transport maritime et surtout,
représente le titre de propriété de la marchandise dans une opération d’import-export. Pour l’obtenir, il
faut d'abord renseigner les informations suivantes sur une plateforme en ligne dont disposent la plupart
des compagnies maritimes:
❑ Nom, adresse, de l’expéditeur (Shipper) qui est en général le fournisseur.
❑ Nom, adresse du destinataire (Consignee) qui est en général le client.
❑ Nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone de l’entité à notifier (Notify) qui est
en général le commissionnaire de transport/douane du client à destination.
L’exportation – Etape 8 : Edition des drafts des documents
d’expédition (suite)
❑ Désignation/ code douanier SH de la marchandise.
❑ Numéros de conteneurs/ de plombs par conteneur.
❑ Poids net, poids brut par conteneur/ Poids net total, poids brut total.
❑ Instructions particulières, etc.
Une fois ces informations renseignées dans le système, la compagnie maritime nous transmet le draft BL dans
un délai de 24 H pour les corrections à apporter si nécessaire par le client, puis nous
Pour les autres documents, il s’agit de faire un brouillon généralement sur un fichier word conçu selon le
document original, pour faire approuver les informations par le client avant d’imprimer ces informations sur
les feuilles originales existantes.
NB: Nous avons indiqué la mention "En général" sur les informations parce qu'en situation d'export, il peut y
avoir des traders, des représentants, qui vont être mentionnés sur le BL en lieu et place du fournisseur réel ou
du client final selon leurs propres accords de transaction.
L’exportation – Etape 9 : Départ du navire/ Edition des
documents d’expédition définitifs
Après toutes ces étapes, les conteneurs sont chargés à bord du navire pour expédition. La date
effective de départ du navire ou Actual Time of Departure (ATD) scelle l’opération physique d’export
de la marchandise. La compagnie maritime se charge d’informer tous les exportateurs ou sociétés
mandatées qui ont des conteneurs sur le navire par un courriel de confirmation d’embarquement.
Cette confirmation nous permet d’effectuer les actions suivantes :
❑ Informer les acteurs que sont l’exportateur et l’importateur de l’expédition effective.
❑ Obtenir le BL définitif, après paiement des frais de retrait BL. Il peut s’agir d’un BL original, d’un
Seawaybill (SWB) ou d’un télex release. Nous reviendrons en annexe sur les différences entres ces
types de BL. Lorsque le draft BL est disponible et que nous ne donnons pas l’accord pour édition
du BL définitif dans un délai de 48H après départ du navire et qu'il y a des amendements à apporter
au BL, le dossier export est sujet à des frais additionnels de correction du manifeste douane.
L’exportation – Etape 9 : Départ du navire/ Edition des
documents d’expédition définitifs (suite)
Aussi, le retard de retrait du BL définitif peut engendrer des frais supplémentaires dénommés
frais de retrait tardif du BL.
❑ Imprimer les documents finaux tels que le certificat d’origine, certificat phytosanitaire, l’EUR
1, etc. et faire signer par les autorités douane compétentes.
❑ Faire éditer le certificat d’assurance voyage par la maison d’assurance si nous sommes dans
un cadre d’incoterm CIF.
❑ Payer le fret, cette action peut être à la charge de l’exportateur si l’incoterm choisi est CIF ou
de l’importateur si nous sommes dans un cadre de FOB.
L’exportation – Etape 10 : Formalités post embarquement
Dans le cadre d’un contrat « Payment against documents/ Paiement contre documents » qui est
assez fréquent dans le commerce international en plus des garanties bancaires, les copies scannées des
documents sont envoyées par courriel à l’acheteur pour qu’il procède au paiement. Après réception de la
preuve de virement, les documents originaux sont ensuite envoyés par courrier express DHL, FedEx, etc.
afin que le client les utilise pour le dédouanement de sa marchandise à destination.
En ce qui nous concerne, lorsque le navire part et que nous avons la copie du BL, nous devons
nous rendre en douane pour confirmer l’expédition à la douane. En effet, après embarquement, les copies
originales des déclarations sont transmises par le terminal à un service douane dans le port appelé ECOR.
Il faut ensuite pour l’exportateur s’y rendre avec une copie du BL pour que la douane s’assure que le
nombre de conteneurs (et accessoirement le poids déclarés) ont bien été expédiés. L'agent douane
mentionne que la totalité des conteneurs a été expédiée, appose ainsi sa signature et son cachet au verso
de la déclaration originale et la remet à l’exportateur. Cette action constitue l’apurement douane qui est
nécessaire après chaque embarquement. Pour ce qui est des produits comme le cacao par exemple, la
formule originale est également signée et cachetée pour que l’exportateur puisse finaliser sa procédure
d’exportation d’embarquement avec le conseil café cacao.
L’exportation – Etape 10 : Formalités post embarquement (suite)
NB : Il peut également avoir un apurement partiel dans le cas où seulement une partie des
conteneurs est expédiée. Par exemple, nous avons déclaré 10 conteneurs et seulement 5 embarquent
pour plusieurs raisons possibles. Nous faisons la même procédure que celle citée plus haut, mais
l’agent douane cette fois mentionne que 5 conteneurs ont été expédiés et qu’il en reste 5 à
embarquer. Et c’est cette déclaration originale signée et cachetée qui est retransmise à la compagnie
maritime pour la prise en compte des 5 conteneurs non embarqués sur le prochain navire. Sans cet
apurement partiel, les conteneurs non embarqués resteront à quai une nouvelle fois. Par ailleurs, le
BL utilisé ici est le BL uniquement des 5 premiers conteneurs embarqués. C’est l’une des raisons
pour lesquelles le BL est imprimé après départ du navire, lorsque les conteneurs embarquent
effectivement.
Ainsi prend fin notre découverte de la procédure générale d'exportation en Côte d'Ivoire.
Nous reviendrons en annexe sur certaines notions avant de partager le document récapitulatif de tous
les articles sur l'export.
L’exportation – Annexe : Notions de BL original, sea
waybill, télex release, rectification de déclaration
Comme nous l’avons vu précédemment, le BL final peut être édité par la compagnie maritime
sous forme de BL original, Seawaybill ou télex release.
❑ BL original : C’est la forme la plus courante de BL utilisée par les acteurs du commerce
international. Le BL est édité en trois copies originales par la compagnie maritime et deux copies non
négociables, avec cachet. En tant que titre de propriété original, il est nécessaire que l’importateur à
destination soit en possession du même document original émis à l’origine pour pouvoir récupérer sa
marchandise. Il le reçoit généralement par courrier express DHL, FedEx, etc. de la part de
l’exportateur. Une copie imprimée n’est pas acceptable. En cas de perte du BL original qui est une
situation grave et non souhaitable, il faudrait rapidement informer la compagnie maritime pour qu’elle
donne la conduite à suivre.
❑ Sea waybill (SWB) : Ici, le BL est édité en ligne par la compagnie maritime et transmis par courriel à
l’importateur à destination. Celui-ci peut donc l’imprimer et faire ses formalités de récupération de la
marchandise.
L’exportation – Annexe : Notions de BL original, sea
waybill, télex release, rectification de déclaration (suite)
❑ Télex release : cette procédure permet de procéder à la relâche (mainlevée) de cargaison dans un
port même si l'expéditeur a remis le connaissement original dans un autre port en l’occurrence le
port d’origine. Le BL original peut-être émis à Abidjan, mais nous faisons une demande écrite pour
que la marchandise soit relâchée à destination à condition de retourner le même BL original à la
compagnie maritime. Alors, elle (par exemple Grimaldi Côte d’Ivoire) entre en contact avec
l’agence du pays de destination (par exemple Grimaldi Italie) pour donner autorisation de relâche de
la marchandise au client. C’est une procédure qui peut notamment être utile en cas de retard
d’édition du BL original afin de gagner quelques jours (lors desquels le BL original aurait été
envoyé par DHL ou FedEx) dans la procédure de dédouanement à destination.
L’exportation – Annexe : Notions de BL original, sea
waybill, télex release, rectification de déclaration (suite 2)
❑ Rectification de déclaration : Lors de la procédure douane, il se peut que le déclarant qui est
employé chez le commissionnaire agréé en douane fasse une ou des erreurs sur les informations de
la déclaration telles que les numéros de conteneurs, de plombs, ou même le poids d’un conteneur, le
port de destination, etc. Une fois que la déclaration est validée, ces erreurs ne peuvent être corrigées
que par le bureau de douane concerné contre paiement de frais additionnels. Aussi, dans le cadre
d’une opération export, il se pourrait qu’on souhaite faire la déclaration douane en avance avec des
poids théoriques pour gagner du temps et soumettre la documentation à la compagnie maritime sur
un navire donné qui est plus proche, parfois avant même l’empotage. Dans ce cas-là, avant d’obtenir
l’engagement de change définitif, l’attestation d’exportation et avant l’apurement en douane, il
faudrait procéder à la rectification des poids conformément aux poids réels de la marchandise au
bureau de douane concerné encore une fois contre paiement de frais additionnels.

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