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Société Algérienne de Chirurgie

LES APPENDICITES AIGUES

N. Ait Benamar, N. Souileh, M. Benkada

Rapport présenté au
26ème congrès algérien de chirurgie
02-03 Novembre 2019
SOMMAIRE

Remerciements………………………………………………………………………………. 5

Introduction ………………………………………………………………………………..… 7

Épidémiologie………………………….……………………………………………………. 10

Description de la population….……………………………………………………… 11

Fréquence de l’appendicite……………………………………………………..…… 13

Statut de l’appendicite aigue……………………………………………………..…. 15

Conclusion……………………………………...……………………………………. 16

Anatomopathologie………………………………..……………………………………….. 18

Localisation de l’appendice……………...…………………………………..……… 20

Aspect macroscopique de l’appendicite………………..………………..………… 20

Appendicectomie blanche………………………………....……………………….. 22

Appendicectomie tumorale………………………………………………………….22

Approche diagnostique……………………...……………………………………………... 23

Signes cliniques……...………………………………………………………………. 25

Examens biologiques…...………………………………………………………….... 27

Scores clinico-biologiques………………………...……………………………….... 28

Examens radiologiques………………………………………………...…………… 31

Conclusion…………………………...……………………………………………… 41
4 Les Appendicites Aigues

Approche thérapeutique……………………………….…………….…………………….. 43

Traitement chirurgical………………...…………………………………………….. 43

Traitement non opératoire……………………………………………….………… 51

Conclusion…………………………………………..………………………………………. 54

Bibliographie……………………………………………………….…………….…………. 58
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier très sincèrement tous les chirurgiens des 22 établissements qui
ont participé à notre première enquête nationale sur les appendicites aigues avec plus de
1000 malades inclus. Nous remercions également le président de la société Algérienne de
chirurgie (SAC) et tous les membres du bureau d’avoir retenu ce thème après la table ronde
sur les appendicites aigues de l’année dernière et de nous avoir fait l’honneur de nous
confier la rédaction de ce premier rapport. Nos remerciements s’adressent aussi au Pr
Bouamra et ses collaborateurs du service d’épidémiologie du CHU de Blida qui nous ont
apporté une aide précieuse pour l’analyse statistique.

Cette première enquête nationale prospective multicentrique placée sous l’égide de la SAC
va appeler d’autres enquêtes qui vont connaitre certainement un engouement particulier
et un enthousiasme de la part de la communauté chirurgicale nationale. Elle a permis de
recueillir 1329 dossiers durant une période de 04 mois (15 Janvier au 15 mai 2019). Elle a
inclus seulement l’adulte, la population pédiatrique n’étant pas concernée par l’étude.
Les établissements avaient intéressé les centres hospitaliers universitaires (CHU), les
établissements publics hospitaliers (EPH) des différentes régions du pays (Centre, Est,
Ouest et Sud) et l’hôpital central de l’armée (HCA). Nous avons éliminé 07 dossiers
incomplets car plus de la moitié des variables étaient non renseignées, le nouvel effectif
était alors de 1322.
6 Les appendicites aigues

Établissements participants par région et contributions respectives.

CENTRE : 10 Établissements (724 dossiers) EST : 03 Établissements (341 dossiers)

CHU de Blida : 142 (Blida) CHU de Batna : 160 (Batna)

EPH de Ain Taya : 132 (Alger) CHU Ibn Rochd : 133 (Annaba)

EPH de Rouiba : 94 (Alger) CHU de Sétif : 48 (Sétif)

EPH de Bir Traria : 91 (Alger)

EPH de Kouba : 83 (Alger)

CHU de Tizi Ouzou : 64 (Tizi Ouzou)

HCA : 45 (Alger)

CHU de Douéra : 34 (Blida)

EPH de Sidi Ghilès : 17 (Tipasa)

EPH d’Amizour 15 (Béjaia)

EPH de Bordj Bounaama : 07 (Tissemssilt)

OUEST : 06 Établissements (247 dossiers) SUD : 02 Établissement (23 dossiers)

CHU d’Oran : 128 (Oran) EPH de Timimoun : 19 (Adrar)

CHU de Mostaganem : 49 (Mostaganem) EPH de Béni Abbès : 04 (Béchar)

CHU de Sidi Bélabès : 38 (Sidi Bélabès)

EHU d’Oran : 14 (Oran)

CHU de Tlemcen : 11 (Tlemcen)

EPH de Saida : 45 (Saida)


INTRODUCTION

Première urgence abdominale chirurgicale, l’appendicite aigue constitue


un défi majeur pour le chirurgien digestif en raison de sa fréquence, de son
diagnostic difficile et de sa potentielle gravité. Elle affecte des patients souvent
jeunes avec parfois des diagnostics compliqués comme chez la femme et le
nourrisson [1]. Environ 8% de la population générale aura une appendicite aiguë
au cours de la vie [2]. Le risque principal étant l’évolution vers la perforation puis
la péritonite généralisée mettant en jeu le pronostic vital. La majorité des cas
d’appendicite sont non compliquées, les formes compliquées sont représentées
par l’abcès, le plastron et la péritonite appendiculaire qui sont devenues rares
grâce à la généralisation et la systématisation de l’échographie devant toute
douleur de la fosse iliaque droite [3]. Son diagnostic reste clinique avec un taux
de faux positif qui varie de 15 à 25% et peut augmenter à 40% chez la femme
posant le diagnostic différentiel avec les pathologies annexielles [3, 4]. Devant le
polymorphisme clinique et la difficulté à poser avec certitude le diagnostic de
l’appendicite aigue, plusieurs scores clinico-biologiques prédictifs d’appendicites
aigues (Alvarado, AIR, MESH) ont été proposés afin de réduire le nombre
d’appendicectomies inutiles. Ces scores ont été établis à partir de l’évolution
d’un grand nombre de patients et ont pour objectif de prédire le diagnostic et le
pronostic du patient à partir des données cliniques et biologiques discriminants
[5, 6].

L’imagerie est d’un apport capital, aide au diagnostic d’appendicite aigue


dans les situations difficiles. Néanmoins, couplée à l’examen clinique et
biologique, elle ne permet toujours pas un diagnostic de certitude qui témoigne
8 Les appendicites aigues

la fréquence des appendicectomies avec à l’histologie un appendice indemne de


toute lésion (appendicectomie blanche) [7,8, 9]. Le bilan d’imagerie doit
permettre de mieux différencier les appendicites des douleurs d’origine
gynécologiques faisant ainsi chuter le nombre d’hospitalisation chez la femme
[4, 8, 9].

Malgré l’aide apportée par les scores clinico-biologiques et/ou par


l’imagerie, le taux d’appendicectomie sans lésions anatomopathologiques n’est
toujours pas nul. Il n’en demeure pas moins que le taux d’appendicectomie
blanche soit en régression [6, 8, 9].

Depuis 1894, l’appendicectomie par Mc Burney était considérée comme


le traitement de référence de l’appendicite aigue. Au début du 20ème siècle,
Henry Mondor rapportait une mortalité à 21% qui est passée à 12% de 1895 à
1913 puis à 5% en 1928 [10]. La morbi-mortalité a été largement réduite grâce à
l’apport des antibiotiques, de l’imagerie, les progrès chirurgicaux avec la
cœlioscopie.

Actuellement, l’approche laparoscopique est le gold standard en raison de


son bénéfices cosmétiques et une morbidité faible notamment les complications
pariétales (suppuration, éventration) et péritonéales (OIA sur brides). La
première cœlioscopie a été pratiquée il y a plus de 30 ans, elle est en nette
augmentation depuis 1993 [11,12].

L’objectif de l’enquête nationale était de recueillir de la façon la plus


exhaustive possible les informations concernant le statut des malades et le
statut de l’appendicite aigue afin de déterminer un profil épidémiologique des
appendicites aigues et de faire une analyse sur l’approche diagnostique et
thérapeutique.
Introduction 9

Les données de l’enquête comportaient 95 variables qui concernaient les


caractéristiques démographiques, les antécédents médico-chirurgicaux,
l’histoire de la maladie, les signes cliniques, biologiques et morphologiques, les
modalités thérapeutiques au cours de l’hospitalisation, l’intervention
chirurgicales et les éventuelles complications ainsi que le suivi à 3 mois. Ces
données ont été saisies par le logiciel SPSS et l’analyse statistiques réalisées avec
le logiciel Epi Open.

Les résultats de l’enquête nationale vont servir à la rédaction d’un rapport


sur le vieux sujet de l’appendicite aigue qui devrait être un outil de travail
intéressant aussi bien pour l’étudiant hospitalier et les résidents en chirurgie que
pour le chirurgien confirmé.

A l’ère des restrictions de budgets de dépense de santé publique, la


réduction du séjour post opératoire, la promulgation de l’appendicectomie
laparoscopique et ambulatoire constitue un défi pour les chirurgiens et ouvrent
de nouvelles pistes d’amélioration pour la prise en charge des patients
présentant une appendicite aigue.
EPIDÉMIOLOGIE
L’appendicite aigue représente un problème de santé publique de par sa
fréquence. Elle constitue la première urgence abdominale. Son diagnostic est
parfois difficile, son pronostic est lié à la forme compliquée de l’appendicite en
rapport avec sa perforation en péritoine libre ou cloisonné mettant en jeu le
pronostic vital. L’épidémiologie de l’appendicite aigue s’est beaucoup modifiée
ces dernières années grace notamment à l’imagerie qui a été d’un apport capital
et a permis de réduire le nombre d’appendicectomies inutiles [13, 14].

Pour les deux sexes, l’incidence de la forme non compliquée a diminué


alors que l’incidence de la forme compliquée est restée stable. Si les formes non
compliquées n’apparaissaient pas significativement plus fréquentes chez les
hommes que chez les femmes, les formes compliquées étaient plus fréquentes
chez les hommes que chez les femmes, avec un ratio de 0,72 [15].

Ces deux profils épidémiologiques différents suggèrent que la nécrose et


la perforation de l’appendice au cours de l’appendicite aigue, survenaient
d’emblée et ne seraient pas le résultat de l’évolution d’une forme non
compliquée (catarrhale ou phlegmoneuse) non traitée. Il semble exister
actuellement des arguments pour que la physiopathologie classique de
l’appendicite, encore enseignée de nos jours, basée sur son obstruction [16] et
son évolution vers la perforation [17], soit remises-en cause et que l’existence
de deux formes d’appendicites de physiologie distincte doivent être discutées.
Si les causes des formes non compliquées pourraient être virale ou bactérienne
[16, 17] variant en fonction de l’âge, du temps, et des saisons, les causes des
formes nécrosantes dont l’incidence ne varie que peu, sont encore totalement
inconnues. C’est pourquoi il est important, de comprendre la physiopathologie
Epidemiologie 11

de la forme compliquée (nécrosée et/ou perforée) plus fréquente aux âges


extrêmes de la vie, chez les hommes, et chez les patients de peau noire, de les
identifier en préopératoire par l’imagerie (échographie et/ou scanner) qui
relèvent de la chirurgie et de les distinguer des formes non compliquées pour
lesquelles un traitement antibiotique est proposé [18]. Cela, permettrait aussi
de progresser pour cette affection qui reste un problème de santé publique.

Description de la population

Sur un total de 1329 dossiers, 07 dossiers ont été éliminés de l’étude car il
y avait moins 20 données renseignées.

Il y avait 793 hommes (60%) et 528 femmes (40%) avec un sex-ratio de 1,5.
Sur les 528 femmes qui s’étaient présentées pour un tableau d’appendicite
aigue, il a été enregistré 16 grossesses (3,7%) dont 3 au cours du premier
trimestre, 6 au cours du deuxième trimestre, 3 au cours du troisième trimestre
et 4 grossesses non précisées. La symptomatologie appendiculaire a évolué en
moins de 3 jours chez 83,7% de ces grossesses dont la moitié en moins de 24
heures. Toutes ces grossesses ont été associées à une appendicite non
compliquée.

L’appendicite aigue était plus fréquente chez l’homme que chez la femme
quel que soit le statut de l’appendicite mais sans différence significative (p=0,7),
(appendicite non compliquée : 61,3% vs 38,7%, appendicite compliquée (59,4%
vs 39,6%). L'âge moyen était de 31±11,2 ans, 1019 malades (77%) avaient moins
de 40 ans dont 214 malades avaient moins de 20 ans (16,2%). La répartition selon
la classe d’âge avait montré une prédominance des appendicectomies dans le
groupe 21-30 ans (497 malades soit 37,6%) (voir figure 1).
12 Les appendicites aigues

600
500
400
300
200
100
0
ans
<20 21-30 31-40 >40

Figure 1: Répartition des malades en fonction des classes d’âge.

L’indice de masse corporelle (IMC) était la variable qui observait un taux


le plus élevé de données manquantes (38,7%) soit 457 malades. L’IMC moyen
était de 25 kg/m2. La prévalence de l’obésité (IMC >30 kg/m2) avait concerné 62
malades (8,6%). 47% de la population soit 341 malades avaient un IMC compris
entre 20-25 kg/m2(voir figure 2).

En général, il s’agissait d’une population jeune et en bonne santé puisque


1087 patients ne présentaient aucune comorbidité et étaient classés ASA I (82,
6%) (voir figure 3). 1154 malades (88%) ne présentaient pas un abdomen
cicatriciel contre 35 malades qui avaient subi une intervention sur le tube digestif
(2,6%) autre que l’appendicectomie et 61 malades ayant subi une intervention
gynécologique (4,6%). Dix patients se traitaient pour une maladie inflammatoire
du tube digestif (0, 8%).
Epidemiologie 13

malades
400
350
300
250
200
150
100
50
IMC
0
<20 20-25 25-30 30-35 35-40 >40

Figure 2: Répartition des malades en fonction de l’Indice de Masse Corporelle (IMC).

1200
1000
800
600
400
200
0
ASA I ASA II

Figure 3: Répartition des malades en fonction du statut de American Society of Anesthesiology


(ASA).

Fréquence de l’appendicite

En Algérie, la fréquence de l’appendicite aigue est méconnue en raison de


l’absence de registre des urgences chirurgicales abdominales. Néanmoins, nous
avons des chiffres de l’activité chirurgicale des urgences abdominales au niveau
du CHU de Blida. En effet, depuis mai 2017 à décembre 2019, il a été enregistré
dans le cadre de l’urgence 3534 hospitalisations présentant une urgence
abdominale parmi lesquelles 2145 interventions chirurgicales (60,7%) ont été
réalisées. L’appendicectomie occupe la première place puisqu’elle représente
30,7% des hospitalisations dans le cadre de l’urgence et 51,4% de toutes les
14 Les appendicites aigues

interventions chirurgicales réalisées en urgence. Sa fréquence est en légère


ascension puisqu’il a été réalisé 193 appendicectomies durant les huit derniers
mois de 2017, 391 appendicectomies en 2018 et 519 en 2019 (voir figure 4).

1600
1400
1200
1000 hospitalisation
800
intervention chir
600
400 appendicectomie
200
0
2017 2018 2019

Figure 4: Fréquence des appendicectomies aux urgences chirurgicales du CHUde Blida

Le risque d’appendicite aigue variait en fonction des saisons et qu’il était


beaucoup plus fréquent en période estivale et avait connu une légère baisse en
période hivernale (voir figure 5). En effet, plusieurs études avaient mis en
évidence une association entre la période de l’année et la survenue de
l’appendicite aigue. Une influence des saisons, de la température de l’air et de
l’humidité a été montrée pour la forme non compliquée. En revanche, pour les
causes des formes compliquées de l’appendicite aigue dont l’incidence ne varie
que peu, sont encore totalement inconnues [19, 20, 21].

70
60
50
40 2017
30 2018
20 2019
10
0
mai

juil

sept
oct

dec
jan

mar
avr
fev

nov
jui

aout

Figure 5: Fréquence des appendicites aigues au cours de l’année au CHU de Blida.


Epidemiologie 15

Statut de l’appendicite aigue

L’appendicite aigue simple ou non compliquée s’observait chez 989


malades (84%) contre 187 appendicites compliquées (16%). Les forms
compliquées regroupaient 81 abcès appendiculaires (6,9%), 79 péritonites
appendiculaires (6,7%) et 27 plastrons appendiculaires (2,3%) (voir figure 6). Le
statut de l’appendicite aigue n’était pas influencé par le sexe, il a été observé
111 formes compliquées d’appendicite aigue chez l’homme (15,54%) contre 74
formes compliquées chez la femme (16,26%) sans différence significative (p=0,7)
(voir figure 7). Par contre, la forme compliquée s’observait plus significativement
chez les patients âgés de plus de 40 ans indépendamment du sexe (29,5% vs
12%, p=10-4) (voir figure 8 et 9).

1500

1000

500

0
appendicite abcès péritonite plastron
simple

Figure 6: Formes anatomopathologiques de l’appendicite aigue.

800
700
600
500 appendicite
400 compliquée
300 appendicite simple
200
100
0 p=0,7
homme femme

Figure 7: Statut de l’appendicite aigue en fonction du sexe.


16 Les appendicites aigues

450 malades
400
350
300
AA non
250
compliquée
200
AA compliquée
150
100
50
0 classe d'age
<20 20-30 30-40 >40

Figure 8: Statut de l’appendicite aigue en fonction des classes d’âge.

1000

800

600 appendicite non


compliquée
400 appendicite
compliquée
200

0 ans
<40 >40

Figure 9: Statut de l’appendicite aigue en fonction de l’âge (< ou > 40 ans).

Conclusion

L’évaluation précise de la fréquence des appendicites n’a pu être évaluée


par manque de registre nationale sur les urgences médico- chirurgicales en
Algérie. Pour recenser à la fois le taux d’appendicite aigue et le taux
d’appendicectomie on s’est référé sur les données épidémiologiques de l’hôpital
Frantz Fanon de Blida. En effet, l’appendicite aigue constitue la première
urgence abdominale au CHU de Blida puisqu’elle représente près d’un tiers des
hospitalisations dans le cadre de l’urgence. Une intervention sur deux réalisée
était une appendicectomie. Les données épidémiologiques révélées par
l’enquête nationale avaient montré une prédominance masculine dans
Epidemiologie 17

l’appendicite aigue qui affectait une population jeune dont la moyenne d’âge est
de 31±11,2 ans, sans comorbidité dans la majorité des cas. Aussi, l’enquête avait
révélé un taux faible d’appendicites aigues compliquées qui se rencontraient
beaucoup plus chez les patients âgés plus de 40 ans. Il n’avait pas été noté
d’influence du sexe sur la forme compliquée ou non de l’appendicite aigue.
ANATOMOPATHOLOGIE

L’appendice est un reliquat embryonnaire, vestige d’un diverticule caecal.


Il apparait vers la 11ème semaine d’aménorrhée et son développement suit celui
de l’anse intestinale primitive ou intestin moyen. Deux rotations majeures
interviennent, une première rotation de 90° dans le sens antihoraire, qui a lieu
dans la hernie ombilicale physiologique fœtale qui se termine à la 8ème semaine
; une deuxième rotation, dans le même sens de 180°, se fait ensuite en même
temps que les anses réintègrent l’abdomen amenant petit à petit le caecum vers
la droite. Lors de cette réintégration apparait une évagination de caecum qui
devient l’appendice iléocæcal [22, 23].

L’appendice vermiculaire est un diverticule cylindrique creux de taille


variable selon les individus, de 2 à 20 cm de long et de 5 à 8 mm de diamètre. Il
se situe classiquement à la face interne du caecum, à la réunion des trois
bandelettes coliques. L’abouchement iléal se trouve en général à 3 cm au-dessus
de la base appendiculaire. Sa projection cutanée est habituellement en regard
du point de Mc Burney [24].

L’appendicite aigue résulte classiquement de l’obstruction de la lumière


appendiculaire responsable d’une infection. Cette obstruction peut avoir pour
origine des stercolithes fécaux, des corps étrangers, des parasites ou une
tumeur. Il en résulte une distension progressive de la lumière appendiculaire,
puis une ulcération de la muqueuse et une infection de l’appendice.

La majorité des cas des appendicites sont non compliquées, on lui


distingue trois stades différents :
Anatomopathologie 19

• appendicite catarrhale, définie par un appendice œdématié et congestif


(hyper vascularisé),

• appendicite suppurée ou phlegmoneuse, caractérisée par des abcès


intra pariétaux et des fausses membranes péri appendiculaires,

• appendicite gangrénée, définie par la présence d’une nécrose de la


paroi avec un aspect verdâtre.

Les formes compliquées regroupent l’abcès, le plastron et la péritonite


appendiculaire. Ces formes sont moins fréquentes qu’il y a quelques années,
grâce à un meilleur diagnostic aidé par l’imagerie.

L’abcès appendiculaire peut être inaugural ou faire suite à une appendicite


gangrénée. Il est observé dans 3-8% des cas. Cliniquement, il est caractérisé par
une douleur lancinante, une défense franche à la palpation abdominale et des
signes généraux plus marqués comme une fièvre qui peut atteindre 39-40°C.

Le plastron appendiculaire est une tuméfaction diffuse, mal limitée


donnant l’aspect d’un empâtement de la fosse iliaque droite. Il correspond à une
agglutination des anses intestinales et de l’épiploon pour endiguer le processus
infectieux. Les douleurs peuvent être atténuées et une fièvre modérée est le plus
souvent présente. Il est capital de faire le diagnostic d’un plastron qui indique un
traitement non opératoire. Toute chirurgie immédiate conduirait à une plus
grande morbidité comparée à un traitement initial non opératoire.

La péritonite appendiculaire est la forme compliquée la plus grave de


l’appendicite, elle est caractérisée par une douleur intense, une altération de
l’état général avec un faciès terreux, une tachycardie, une fièvre à 39-40°C et
une contracture abdominale à la palpation.
20 Les appendicites aigues

Localisation de l’appendice

Il existe plusieurs variantes anatomiques dépendantes à la fois du trajet


de l’appendice et de la fixité du bas fond caecal par rapport au péritoine.

Il ressort dans l’enquête que la position latérocaecale interne est la variété


modale la plus fréquente observée dans 810 cas (69,3%), suivie de la localisation
rétro caecale présente dans 225 cas (19,2%) (voir figure 10). Il a été rapporté un
cas anecdotique de situs inversus avec une symptomatologie appendiculaire
localisée à la fosse iliaque gauche dont le diagnostic a été confirmé à l’imagerie
(échographie et scanner).

Le statut de l’appendicite compliquée ou non compliqué n’est pas modifié


par la position de l’appendice. En effet, 55% des appendicites aigues
compliquées s’observaient dans la localisation latérocaecale interne suivie par la
localisation rétro-caecale dans 18% des cas (p=0,006).

900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
n

G
ue
l

al

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ca

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e

co
co

pe

pa
el
ro

tro

co


o
la

us
és

so
m

Figure 10: Fréquence des localisations de l’appendice vermiculaire.

Aspect macroscopique de l’appendicite

La majorité des cas de l’appendicite aigue est non compliquée, elle est
Anatomopathologie 21

observée dans 84% des cas (n=989 malades). Les formes compliquées de
l’appendicite regroupent l’abcès, le plastron et la péritonite appendiculaire, elles
représentent 16% dans l’étude (n=187 malades).

On distingue ainsi, les différents stades anatomopathologiques de


l’appendice décrits en per opératoire par le chirurgien (voir figure 11):

• appendice macroscopiquement sain dans 21 cas (1,7%).

• appendice catarrhal observé dans 184 cas (15%).

• appendice ulcéré dans 19 cas (1,5%).

• appendice phlegmoneux ou suppuré dans 584 cas (47,4%).

• appendice abcédé ou empyème appendiculaire dans 233 des cas (19%).

• appendice gangréné dans 152 cas (12,3%).

• appendice pseudo tumoral dans 20 cas (1,6%).

700
600
500
400
300
200
100
0
al

al
in


x
eu
rrh

or
sa



on

m
ul

ng
ta

ab

tu
gm
ca

ga

do
le

eu
ph

ps

Figure 11: Aspect macroscopique peropératoire de l’appendicite aigue.


22 Les appendicites aigues

Appendicectomie blanche

Malgré l’aide apportée par les scores clinico-biologiques comme le score


d’Alvarado usité dans l’enquête nationale et surtout par l’imagerie où le taux de
pratique de l’échographie était de 88,6% et la TDM de 18,7%, le taux
d’appendicectomie sans lésion d’appendicite à l’anatomopathologie n’était
toujours pas nul. Les appendicites aigues qui s’étaient révélées à l’histologie
indemne de toute inflammation représentaient 1,7% (n=21). Les
appendicectomies blanches avaient été réalisées chez 13 femmes (70%) et 8
hommes (30%), sans différence significative (p=0,14). Ceci confirme l’idée que le
diagnostic de l’appendicite aigue est plus difficile chez la femme en raison des
diagnostics différentiels d’origine gynécologique. L’appendice sain à l’histologie
s’observait chez 12 patients de moins de 30 ans (57,14%).

Appendicectomie tumorale

L’analyse histologique de la pièce d’appendicectomie a révélé la présence


d’un cancer dans 11 cas (0,9%). Il a été constaté en per opératoire, que lorsque
l’appendicite se présentait dans sa forme ulcérée ou gangrénée, après ouverture
de la pièce fraiche d’appendicectomie, elle s’était révélée inflammatoire à
l’étude histologique dans 100% des cas. En revanche, les appendicites abcédées
et phlegmoneuses renfermaient respectivement un cancer dans 0,9% et 0,7%.
Cette faible fréquence de découverte fortuite de tumeur sur la pièce
d’appendicectomie pourrait remettre en question l’intérêt de l’examen
anatomo-pathologique systématique, qui est considéré comme chronophage et
budgétivore, et peut être penser à réserver l’examen histologique à certains cas
[25-27].
APPROCHE DIAGNOSTIQUE

L’appendicite est une des causes les plus fréquentes de douleur


abdominale aigue. Le risque principal est l’évolution vers la perforation puis la
péritonite généralisée qui met en jeu le pronostic vital. Le pronostic est
directement lié à la précocité du diagnostic et à la prise en charge thérapeutique
rapide et efficace. Du fait du polymorphisme de son expression clinique et des
localisations variables de l’appendice dans la cavité abdominale, l’appendicite
aigue reste de diagnostic difficile. Elle est rare chez le nourrisson de moins de 3
ans et chez le sujet âgé [5, 28]. Cependant, c’est dans ces tranches d’âge que les
formes compliquées sont relativement plus fréquentes avec une mortalité plus
élevée, et que la présentation clinique peut être différente, ce qui complique le
diagnostic et par conséquent retarde la prise en charge [5, 28]. Enfin, chez la
femme enceinte le diagnostic moins aisé en raison de la modification de la
position du caecum liée à l’utérus gravide [5, 28].

Le diagnostic d’appendicite a été longtemps considérée comme un


diagnostic exclusivement clinique avec devant une suspicion d’appendicite, le
fameux « dans le doute, on ne s’abstient pas » défendu par Mondor [29]. Cette
situation clinique confronte le chirurgien à un dilemme. Opérer toute suspicion
d’appendicite alors qu’un patient sur deux se présentant aux urgences avec une
telle suspicion n’a pas d’appendicite et autour de 20 à 25% des
appendicectomies réalisées concernent un appendice sain, pourvoyeuse de
brides au même titre que les appendicectomies pour appendicite authentifiée,
[30, 31]. Ce taux d’appendicectomie blanche étant significativement supérieur
chez les femmes en période d’activité génitale (35% vs 15% pour les hommes)
24 Les appendicites aigues

[30, 31].

A l’inverse laisser évoluer une appendicite authentique pourrait conduire


à la perforation appendiculaire qui survient dans près de 30% des patients et
augmente la morbidité du traitement chirurgical [32].

Le symptôme initial de l’appendicite aigue est une douleur abdominale de


type viscéral résultant des contractions de l’appendice ou de la distension de sa
lumière [33]. La douleur est située en fosse iliaque droite ou est d’abord
épigastrique ou dans la région ombilicale puis migrant en fosse iliaque droite.
Elle apparait de manière brutale, permanente, sans irradiation et augmente avec
les mouvements. Cette douleur est le plus souvent accompagnée de troubles
digestifs à type de nausées, vomissements, constipation, rarement une diarrhée.
Les signes généraux sont une fébricule aux alentours de 38°c. L’examen physique
retrouve une douleur provoquée à la palpation au point de Mc Burney avec
parfois une défense. La douleur peut aussi être provoquée à la décompression
de la fosse iliaque droite (signe de Blumberg) ou de la fosse iliaque gauche (signe
de Rovsing). L’examen peut aussi retrouver un psoϊtis caractérisé par une
douleur à l’extension de la cuisse sur le bassin. Le toucher rectal n’est pas
contributif (faibles sensibilité et spécificité). En pratique il n’est donc pas utile de
le réaliser en cas de présentation typique [34].

A côté des manœuvres classiques qui déclenchent une douleur


abdominale à la fosse iliaque droite (Blumberg, Rovsing, Dragsted), un nouveau
signe d’irritation péritonéale a été mis au point récemment, le Heel drop test qui
s’est avéré, dans l’étude mené par Shin Ahn et al en 2016 [35], un test le plus
précis pour détecter l’inflammation péritonéale avec de meilleures valeurs
prédictives que la sensibilité et la défense abdominale [35]. Pour rechercher ce
signe le médecin se positionne face du patient qui se tient sur ses pointes de
Approche diagnostic 25

pieds puis se laisse tomber de tout son poids sur ses talons. Ce test est considéré
positif si la manœuvre déclenche une douleur abdominale.

Signes cliniques

L’enquête nationale sur l’appendicite aigue avait montré que les


principaux motifs de consultation étaient les douleurs abdominales localisées à
la FID présentes chez 1223 malades (93,4%) avec une sensibilité (Se) excellente
de 93,3% et une valeur prédictive positive (VPP) de 98,16%. La douleur était
associée à des troubles digestifs type nausées et/ou vomissements observés
chez 769 malades (59%) avec une sensibilité de 71,22% et une spécificité
médiocre 31,82%. 494 patients présentaient une température qui est considérée
normale à 37,5°C contre 643 malades qui présentaient une température entre
37,5-38,5°C (49,2%) et 138 malades qui avaient une fièvre supérieure à 38,5°c
(10,6%) (voir figures 12 et 13). Sa sensibilité était moyenne (60,3%) et sa
spécificité mauvaise (31,8%). Il a été constaté qu’une fièvre supérieure à 38,5°c
était observée de façon significative dans 35% des appendicites compliquées
contre 6,7% des appendicites aigues non compliquées (p=0,000).

1400
1200
1000
800
600
400
200
0
rg

l
g
C

ta
r

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eu

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7,

7,

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se

Figure 12: Fréquence des signes cliniques dans l’appendicite aigue.

La sensibilité ou la défense à la fosse iliaque droite était le signe le plus


26 Les appendicites aigues

fréquemment retrouvé dans 1241 cas (93,4%) avec une performance excellente
(Se=95,31% et VPP= 98,21%).

Le signe de Blumberg est aussi un signe physique important dans le


diagnostic de l’appendicite aigue, était rapportait dans 722 cas (55,2%) avec une
sensibilité de 55%, une spécificité de 81,82% et une VPP de 99,37%.

Le toucher rectal (TR) était pratiqué chez 704 malades (53,6%), il était
douloureux dans 18,3% des cas (voir figure 12). Il s’était révélé non contributif
avec une faible sensibilité et spécificité. Il n’est donc pas recommandé de
pratiquer systématiquement le TR dans les situations cliniques d’appendicite
aigue [34] (voir tableau 1).

Le délai moyen entre la survenue de la symptomatologie et la


consultation était de 2,2±0,8 jours. 551 malades avaient consulté précocement
dans un délai moins de 24 heures (42%), 563 malades avaient consulté entre 1
et 3 jours (43%). 48% des malades présentant une appendicite compliquée
avaient consulté tardivement au-delà de 3 jours. Une association linéaire a été
observée entre le délai de survenue des symptômes cliniques et la forme
compliquée de l’appendicite (p=0,000) (voir figure 14).

700
600
500
400
300
200
100
0
T°<37,5°C T°=37,5-38,5°C T°=38,5-40°C
Figure 13: Profil de la température au cours de l’appendicite aigue.
Approche diagnostic 27

Performance Se SP VPP VPN Précision

Signes cliniques
Douleur à la FID 93,3% - 98,16% - 91,7%
(91,7 - 94,6) (97,2 - 99) (90 - 93,2)
Déplacement de la 76,3% 45,5% 98,6% - 75,5%
douleur (73,7 - 78,7) (26,9 - 65,3) (97,6 - 99,2) (73,2 - 78)
Anoréxie 39% 40,9% 97,2% - 39,2%
(36,4 - 42) (23,3 - 61,3) (95,2 - 98,3) (36,4 - 42)
Nausées 71,2% 31,8% 98,2% - 70%
(68,5 - 73,7) (16,3 - 52,7) (97 - 99) (67,8 - 73)
Vomissements 59,5% 45,5% 98,3% - 59,3%
(56,7 - 62,4) (27 - 69,4) (97 - 99) (56,4 - 62)
T>37,5°c 60,3% 31,8% 98,2% - 70%
(57,4 - 63) (16,3 - 52,7) (97 - 99) (67,8 - 73)
Sensibilité 95,3% - 98,2% - 93,7%
et/ou défense (94 - 96,4) (97,3 - 98,8) (92,2 - 95)
Blumberg 55% 81,8% 99,4% - 55,5%
(52-58) (61,5 - 92,7) (98,4 - 99,8)
Rovsing 50,4% 63,6% 98,6% - 50,6%
(47,5 - 53,2) (43 - 80,3) (97,3 - 99,3) (47,7 - 53,5)

Tableau 1: Performance des signes cliniques au cours de l’appendicite aigue.

600

500 p=10-4
400

300

200

100

0
<24 heures 1-3 j 4-7j >7j
Figure 14: Délai de la symptomatologie au cours des appendicites aigues

Examens biologiques

Ils s’étaient limités à la formule de numération sanguine (NFS). La C


Reactive Protein (CRP) était de faible pratique et n’avait concerné que 399
malades (30,4%).

Un taux de globules blancs a été réalisé chez 1282 patients (96,4%). Le


taux était normal (<104 éléments/mm3) dans 278 cas (21,1%). Une
28 Les appendicites aigues

hyperleucocytose (>104 éléments/mm3) a été observée dans 1004 cas avec une
sensibilité moyenne de 77,13% et une spécificité faible de 27,3%. Elle ne s’était
pas montrée comme un facteur pronostique de l’appendicite aigue car elle
s’était rencontrée aussi bien dans la forme non compliquée que dans la forme
compliquée de l’appendicite aigue (76,4% vs 80,6% p=0,22). En revanche, un
taux de globules blancs supérieur à 15000 éléments/mm3 était un facteur de
gravité de l’appendicite aigue puisqu’il était observé dans 46,4% des
appendicites compliquées contre 25% des appendicites non compliquées (p=
0,000).

Un taux de polynucléaire neutrophile supérieur à 75% concernait 730


patients (69,4%) avec une sensibilité moyenne de 55,5% et une spécificité
médiocre de 38% (voir tableau 2).

Performance Se Sp VPP VPN Précision

Biologie
GB>10000 77,1% 38,1% 98% - 55,2%
(74,6 - 79,5) (20,75 - 59,1) (96,6 - 99) (52,3 - 58)
PN>75% 55,5% 38,1% 98% - 55,2%
(52,6 - 58,4) (20,75 - 59,1) (96,6 - 99) (52,3 - 58)

Tableau 2: Performance de la biologie dans les appendicites aigues.

Scores clinico-biologiques

Devant le polymorphisme clinique et la difficulté à poser avec certitude le


diagnostic de l’appendicite aigue, plusieurs scores clinico-biologiques prédictifs
d’appendicite aigue ont été proposés afin de réduire le nombre
d’appendicectomie inutiles. Ces scores ont été établis à partir de l’évolution d’un
grand nombre de patients et ont pour objectif de prédire le diagnostic et le
pronostic du patient à partir des données cliniques et biologiques discriminants.
On distingue alors :
Approche diagnostic 29

Le score d’Alvarado qui est le plus utilisé dans la littérature depuis la


première publication en 1986 [36]. Il est basé sur des critères cliniques et
biologiques.

Migration de la douleur 1 point

Anorexie 1 point

Nausée/Vomissements 1 point

Défense de la fosse iliaque droite 2 points

Douleur à la décompression de la fosse iliaque droite 1 point

Température > 37,3°C 1 point

Hyperleucocytose ≥ 10.109 g/l 2 points

Taux de polynucléaire neutrophiles > 75% 1 point

Tableau 3: Score clinicobiologique d’Alvarado.

Les malades présentant un score d’Alvarado inférieur à 5 sont considérés


à faible risque d’être atteints d’appendicite aigue, entre 5-6 le diagnostic
d’appendicite doit être étayé par des examens radiologiques représentés
essentiellement par l’échographie, entre 7-8 le diagnostic est probable, et très
probable entre 9-10 (voir tableau 3). Sa sensibilité est bonne, estimée à 80% et
une VPP à 65%. Cependant, le principal inconvénient de ce score est sa spécificité
qui reste faible autour de 35% rendant le diagnostic difficile à affirmer avec une
grande certitude même en cas de score élevé [6, 35, 36].

Le score AIR (Appendicitis Inflammatory Response) a été développé en


2008 [36], il permet de classer les patients se présentant pour un syndrome
douloureux de la fosse iliaque droite en trois groupes à faible, intermédiaire et
haute probabilité d’appendicite aigue (voir tableau 4). Il a une meilleure
performance que le score précédent avec une spécificité de 97%, une sensibilité
30 Les appendicites aigues

à 76% et une valeur prédictive positive de 88% [6, 36].

Vomissements 1 point

Douleur de la fosse iliaque droite 1 point

légère Intense 1 point 2


Sensibilité Modérée points 3
points
Température > 38,5°C 1 point

Hyperleucocytose 10 à 14,9. 109 g/l 1 point 2


≥ 15. 109 g/l points
Taux de PNN 70 à 84% 1 point 2
≥ 85% points
CRP 10 à 49 g/l 1 point 1
≥ 50 g/l point

Tableau 4: Score AIR (Appendicitis Inflammatory Response).

Le score MESH (Migration, Elevation of white blood cells, Shift to left, Heel
drop test) est un nouveau score élaboré récemment par Shin Ahn et al [35], il
totalise 10 points. Les paramètres à prendre en considération sont :

• migration de la douleur abdominale : 2 points

• heel drop test positif: 3 points

• taux de polynucléaires neutrophiles > 75% : 2 points

• hyperleucocytose > 10000 : 3 points

Le cut off de positivité est fixé à 5 que l’appendicite soit compliquée ou


non. Un score MESH > 5 a montré des meilleurs sensibilité, spécificité, valeur
prédictive positive et négative, et ratio vraisemblance positif et négatif, en
comparaison avec un score d’Alvarado >5.

Pour les patients classés à faible risque les scores d’Alvarado et AIR
permettent d’éliminer une appendicite aigue dans quasiment 100% des cas avec
Approche diagnostic 31

des valeurs prédictives négatives élevées. Pour les patients à probabilité


intermédiaire et élevée d’appendicite le score MESH est meilleur lorsque le total
dépasse la valeur seuil de 5.

Le score le plus usité dans la littérature est celui d’Alvarado, adopté dans
notre enquête. 205 patients avaient un score d’Alvarado <6 (15,6%) contre 905
patients avec un score d’Alvarado >6 (76,6%). Sa sensibilité est de 81,63%, sa
spécificité de 23,8%, une VPP de 98,23% et une précision de 80,54%. Sa faible
spécificité ne permet pas d’affirmer avec certitude le diagnostic d’appendicite
aigue même en cas de score élevé.

Examens radiologiques

Les douleurs abdominales aigues représentent en moyenne 5 à 10% des


motifs de consultation aux urgences [3]. L’appendicite aigue reste la cause la plus
fréquente des urgences abdominales chirurgicales, concernant un peu moins
d’un tiers des patients en moyenne [3]. Son diagnostic reste clinique avec
cependant un taux de faux positif entre 15 et 25% avec près de 40% chez la
femme notamment en raison des diagnostics différentiels pelviens (pathologies
annexielles). En effet, il existe de nombreux piège diagnostics en rapport avec
plusieurs diagnostics différentiels trompeurs (iléite terminale, colite,
diverticulite de Meckel, adénolymphite) et la variation de la position de
l’appendice qui peut simuler différents tableaux cliniques (cholécystite,
sigmoïdite…). C’est pourquoi il est recommandé d’avoir recours à l’examen
radiologique en cas de situation atypique pour réduire les appendicectomies
inutiles.

L’imagerie permet de faire le diagnostic positif, de préciser l’anatomie, de


rechercher les signes de gravité (perforation, abcès) et d’éliminer les diagnostics
différentiels [37, 38].
32 Les appendicites aigues

L’abdomen sans préparation (ASP) peut mettre en évidence un iléus


paralytique de l’iléon distal et/ou du colon ascendant, un ou deux niveaux hydro-
aériques de la fosse iliaque droite, une grisaille, ou un stercolithe se projetant
sur la fosse iliaque droite. Le cliché d’ASP n’est donc ni spécifique même s’il
montre un stercolithe, ni sensible, et semble très rarement contributif au
diagnostic positif de l’appendicite aigue. Ainsi, il a été recommandé clairement
de l’abandon de cette radiographie standard, inutile au diagnostic positif de
l’appendicite [39, 40].

L’échographie occupe une place de choix dans le diagnostic de


l’appendicite car il s’agit d’une modalité facilement accessible, peu couteuse,
non irradiante. C’est un examen très sensible avec une sensibilité et une
spécificité respectivement de 88% et 94% chez l’adulte [41, 42].

Elle utilise en général deux sondes, une sonde convexe de basse fréquence
(3-7 MHZ) qui permet de réaliser un repérage et d’étudier les organes pleins
(foie, rate, reins) ; une sonde linéaire de haute fréquence qui permet d’étudier
avec précision la fosse iliaque droite. Sa précision est altérée chez les patients
obèses [43]. A l’échographie, l’appendice apparait comme une structure borgne,
sans péristaltisme, naissant sous le caecum avec plusieurs couches, la muqueuse
hypo échogène, la sous muqueuse hyperéchogène, et la séreuse
hyperéchogène. Il est compressible sous la sonde et non douloureux. Le critère
échographique le plus important pour faire le diagnostic est la taille supérieure
à 7 mm. L’appendice devient non compressible, inflammatoire sur le doppler
couleur. La graisse péri appendiculaire s’enflamme et devient hyperéchogène.
Un stercolithe appendiculaire peut être visible et apparait comme une structure
hyperéchogène avec un cône d’ombre postérieur (voir image 1). Quand
l’appendice atteint le stade de gangrène, le signale doppler disparait et la paroi
Approche diagnostic 33

devient discontinue avec des petits abcès possibles, présence de liquide péri
appendiculaire [44-46].

Image 1 : Épaississement de la paroi appendiculaire avec présence d’un stercolithe.

Le scanner permet aussi de faire le diagnostic de l’appendicite aigue chez


l’adulte avec une sensibilité de 94% et une spécificité de 95% [37]. La pratique
systématique du scanner a permis de faire chuter le nombre d’appendicectomie
blanche de 23 à 1,7% [37, 47- 50]. Il peut être réalisé de première intention chez
les patients corpulents ou âgés en raison de la fréquence des pathologies
néoplasiques du carrefour iléocolique.

Le scanner n’est pas en compétition mais plutôt complémentaire à


l’échographie et vient en seconde ligne en cas de doute ou de rechercher les
complications. Il est indiqué dans les localisations difficiles à explorer en
échographie comme les appendices rétro caecaux. Aussi, il permet d’évaluer les
signes de gravité (plastron, abcès, péritonite) et d’éliminer les diagnostics
différentiels. Contrairement à l’échographie, le seuil de la taille de l’appendice
est fixé à 10 mm pour affirmer le diagnostic d’appendicite aigue [51, 52] (voir
images 2,3 et 4).

Devant un syndrome douloureux de la fosse iliaque droite, le prescripteur


34 Les appendicites aigues

doit se poser plusieurs questions: disponibilité du plateau technique, présence


du radiologue sur place, morphotype du patient, les situations particulières des
enfants et des femmes enceintes.

Le diagnostic de l’appendicite aigue reste clinique. Cependant, le taux de


faux positif variait de 15 à 25% avec près de 40% chez la femme notamment en
raison des diagnostics différentiels pelviens (pathologies annexielles). C’est
pourquoi il est recommandé d’avoir recours aux examens morphologiques
(échographie, TDM abdominale) en cas de situations difficiles.

Image 2: Appendicite aiguë compliquée. Image 3: Appendicite aiguë compliquée


L’appendice est perforé (rupture de la d’un abcès.
continuité de la muqueuse avec présence
de liquide péri-appendiculaire).

Image 4: Appendicite aiguë avec présence d’un stercolithe.


Approche diagnostic 35

L’imagerie par résonnance nucléaire (IRM) reste au second plan en cas


d’échographie non contributive. Elle trouve sa place en complément de
l’échographie chez l’enfant et la femme enceinte en raison de l’absence
d’irradiation et de l’absence d’injection de contraste. L’IRM permet de faire le
diagnostic avec une sensibilité de 80% et une spécificité de 99%. Les principaux
freins restent l’accès limité à l’IRM et son coût [53, 54].

Dans l’enquête nationale, malgré qu’il soit peu recommandé, l’abdomen


sans préparation (ASP) a été pratiqué chez 461 patients (36%) (voir figure 15).
Cette radiologie standard s’était révélée non contributive. En effet, Elle était
normale dans 413 cas (89,6%) et avait montré un stercolithe dans 8 cas (1,7%).
Toutes fois, l’ASP avait montré des signes de complications péritonéales comme
un pneumopéritoine dans 2 cas, et un iléus paralytique dans 38 cas (8,2%).

En revanche, l’échographie abdominale a été l’examen de référence,


réalisée chez 1170 patients (88,6%) et qui s’est montrée performante avec une
sensibilité de 86,17% (83,86%-88,19%), alors que la tomodensitométrie
abdominale chez 245 malades (18,7%) (voir figure 15).

1400

1200

1000

800

600

400

200

ASP Echographie TDM

Figure 15: Fréquence des examens morphologiques réalisés dans les appendicites aigues.
36 Les appendicites aigues

L’échographie abdominale a été réalisée chez 183 patients qui


présentaient un score d’Alvarado< 6 (90%) contre 793 malades avec un score> 6
(88%). Ceci témoigne de la systématisation de cet examen indépendamment du
score clinico-biologique.

Sur l’ensemble des échographies réalisées, l’appendice a été vu dans 968


cas (83,8%), beaucoup plus et de façon significative dans les appendicites
simples ou non compliquée que dans les appendicites compliquées (88,3% vs
73,6%, p=0,000). Lorsque l’appendice n’était pas vu à l’échographie, ce signe
échographique témoignait d’une appendicite compliquée (11,7% vs 26,4%,
p=0,000). Le critère le plus important pour faire le diagnostic d’appendicite aigue
était la taille de l’appendice. Elle était précisée chez 770 malades (70%) ce qui
représente 79,54% des appendices vus. L’appendice avait une taille comprise
entre 6-8 mm dans 194 cas (20,1%), 8-10 mm dans 408 cas (42,3%), 10-12 mm
dans 255 cas (26,4%), et supérieure à 12 mm dans 107 cas (11,1%). 770 malades
présentaient un appendice de plus de 8 mm de taille (70%), sa sensibilité est
estimée à 82% (79,3-84,5%). L’étude avait révélé que lorsque la taille de
l’appendice était supérieure à 10 mm, elle constituait un facteur prédictif de la
forme compliquée de l’appendicite aigue (62% vs 36%, p=0,000). Un stercolithe
était repéré dans 166 cas (15%) avec une faible sensibilité de 19,8% (Images 1,
5, 6).
Approche diagnostic 37

Image 5: Mise en évidence d’une structure digestive tubulée, tuméfiée, à paroi épaissie
non compressible sous la sonde, mesurant 11mm, réalisant une image en cocarde
pathologique, entourée d’une densification de la graisse périphérique. Présence d’un
épanchement liquidien intrapéritonéale locorégional.
38 Les appendicites aigues

Image 6: Appendice épaissi, hypo échogène, mesurant 12 mm de grand axe, avec une
discrète infiltration de la graisse méso-appendiculaire, sans collection et sans
épanchement.

La densification de la graisse mésentérique était présente dans 796 cas


(70,6%) avec une sensibilité estimée à 78,6%. Elle était beaucoup plus présente
dans les appendicites compliquées que dans les appendicites non compliquées
(89,2% vs 77%, p=0,002). L’échographie abdominale avait permis aussi de
Approche diagnostic 39

montrer la présence d’un épanchement liquidien dans 464 cas (39,3%), il était
localisé dans 368 cas (31 ,2%) et généralisée dans 96 cas (8,1%). Il était présent
de façon hautement significative (p=10-4) dans les appendicites compliquées
[n=116 (76,3%)] que dans les appendicites non compliquées [n= 346 (43,2%)]
(voir tableau 5).

Performance
Se Sp VPP VPN Précision
Échographie
Appendice vu 86,2% 21% 98,3% - 84,9%
(83,9-88,2) (8,5-43,3) (97,1-99) (82,6-87)
Taille de 82% 6,7% 98% - 80,7%
l’appendice > 8 mm (79,3-84,5) (1,2-29,8) (96,7-98,8) (77,9-83,2)
Stercolithe 19,82% 87,5% 98,72% - 21,2%
(17,2 22,8) (67-96,5) (95,5-99,6) (18,5-24,2)
Densité graisseuse 78,6% - 97,88 - 77,3%
(75,77-81,2) (96,5-98,7) (74,46-79,9)

Tableau 5: Performance de l’échographie dans les appendicite aigues.

La TDM abdominale a été réalisée chez 245 malades (18,7%). Nous avons
analysé le contexte clinique de réalisation de cet examen. Il en ressort qu’il
existait une association linéaire entre la pratique de la TDM et le délai du début
de la symptomatologie. En effet, la TDM abdominale a été demandé dans les
situations cliniques où les symptômes de l’appendicite aigue évoluait plus de 4
jours dans une proportion de 89,2% contre 18,8% entre 1 et 3 jours p=0,000).
Aussi, le scanner a été prescrit beaucoup plus et de façon significative dans les
appendicites compliquées que dans les appendicites non compliquées (39,4% vs
14,8% p=0,000). L’obésité constituait un autre facteur clinique qui amenait à la
pratique du scanner. Celle-ci était passée de 8,3% pour les patients avec un IMC
<20 à 85,4% pour les patients avec un IMC >35, p=0,000).

La TDM a été réalisée chez 155 malades sur 905 malades présentant un
score d’Alvarado >6 (17,12%) contre 49 malades sur 205 malades présentant un
score d’Alvarado
40 Les appendicites aigues

<6 (24,5%), p= 0,03. Cette attitude attestait que chaque fois qu’on était
devant un doute diagnostic on avait recours à cet examen.

La TDM a été réalisée de première intention, exclusivement chez 38


patients. Elle avait complété l’échographie dans 174 cas dont près d’un tiers des
cas (n=57) l’échographie n’avait pas identifié l’appendice.

In fine, La TDM n’est pas en compétition avec l’échographie mais vient en


deuxième ligne en cas de problème diagnostic (doute diagnostique lorsque le
score d’Alvarado <6, pour rechercher une complication), ou en cas d’obésité, et
chez les sujets âgés (images 7, 8).

Image 7: Appendice en situation rétro caecale, augmenté de calibre, mesurant 12,5 mm


de diamètre, contenant un stercolithe de 10 mm à la base appendiculaire. Un important
remaniement inflammatoire du mésentère en regard, densifié, trabéculé, renfermant
des clartés aériques péri-appendiculaire.
Approche diagnostic 41

Image 8: Appendicite aigue rétro caecale compliquée d’un abcès appendiculaire.


Présence d’un stercolithe.

Conclusion

Le diagnostic d’appendicite aigue reste complexe du fait de son


polymorphisme clinique et nécessite souvent un complément d’exploration en
imagerie. L’objectif principal est d’éviter des interventions inutiles pour un
appendice histologiquement sain. L’étude avait montré une bonne sensibilité de
l’examen clinique aidé par le score clinico- biologique d’Alvarado supérieur à 6
et surtout par l’échographie qui avaient fixé la taille de l’appendice à un seuil de
8 mm. La radiographie standard s’était montrée non contributive et n’a plus de
place dans le diagnostic positif de l’appendicite aigue. L’échographie reste
l’examen à réaliser en première intention notamment chez l’enfant et la femme
enceinte. En cas d’échographie non contributive, le scanner est l’examen de
deuxième intention de référence. Il peut être réalisé chez les patients âgés,
obèses et dans les situations où l’appendice n’a pas été vu.

Du fait de sa faible disponibilité et de son coût, l’IRM reste optionnelle,


indiquée au cas par cas. L’enquête avait permis d’identifier les critères de gravité
de l’appendicite aigue qui sont clinique, biologique et échographique (âge >40
42 Les appendicites aigues

ans, délai > 3 jours, fièvre >38,5°c, taux de globules blancs >15000, taille de
l’appendice supérieure à 10 mm ou appendice non vu à l’échographie, présence
d’épanchements liquidiens). Leur absence, permettrai de suggérer fortement
une appendicite aigue non compliquée et de proposer pour cette forme un
traitement non opératoire par une antibiothérapie.
APPROCHE THERAPEUTIQUE

Depuis 1894, l’appendicectomie par Mc Burney était considérée comme


le traitement de référence de l’appendicite aigue et a vu sa pratique diminuer
au profit de la laparoscopie. Actuellement, le gold standard pour réaliser une
appendicectomie est devenue l’approche laparoscopique qui a largement
montré ces bénéfices en termes de morbidité. Le taux de conversion est
exceptionnel et il est évalué entre 2 et 5%. Les principaux facteurs de conversion
sont les abcès, les péritonites et l’obésité [55-57]. L’approche laparoscopique a
de nombreux avantages. Le premier est la possibilité d’explorer la cavité
péritonéale en totalité, confirmer le diagnostic, éliminer tous les diagnostics
associés potentiels, permet de traiter les collections intrapéritonéales [58-60].
Les douleurs postopératoires sont habituellement plus faibles après une
approche laparoscopique ainsi que les suppurations de paroi. A distance, les
complications chroniques à type d’occlusion intestinale aigüe sur brides et
éventration sont beaucoup moins fréquentes qu’après la chirurgie ouverte. En
revanche, le principal inconvénient de cette approche laparoscopique était une
durée opératoire supérieure. Toutes fois, cet inconvénient tend à disparaitre
avec la courbe d’apprentissage et les durées opératoires sont devenues
équivalentes entre les deux approches, ouverte et laparoscopique, avec des
temps opératoires entre 35 et 40 minutes [58-62].

Traitement chirurgical

L’intervention chirurgicale avait concerné 1234 patients (94%) contre 80


malades pour lesquels il a été décidé un traitement non opératoire (6%). Les
interventions se répartissaient entre 1074 Laparotomies (87%) et 160
44 Les appendicites aigues.

cœlioscopies (13%), où il n’a pas été observé de conversion (voir figure 16). Cette
faible proportion de laparoscopie témoignait de la non disponibilité des
colonnes de cœlioscopie dans les pavillons des urgences chirurgicales.

1200

1000

800

laparotomie
600
laparoscopie
400

200

Figure 16: Voies d’abord au cours de l’appendicectomie.

Dans l’approche coelioscopique, le patient est installé en décubitus dorsal,


jambes jointes et alignées. Le bras droit est laissé en abduction, le bras gauche
est idéalement le long du corps. La table de l’opération est légèrement inclinée
vers la gauche et le patient légèrement positionné en position dite de
Trendelenburg.

Le chirurgien et son assistant sont tous positionnés sur la gauche du


patient. L’instrumentation standard comprend un laparoscope à 0° avec une
caméra de qualité, des ciseaux, des pinces atraumatiques, une coagulation
monopolaire, une pince à coagulation bipolaire, un crochet coagulateur, un
applicateur clips mais surtout une pince à agrafe, doivent être disponibles. Un
trocart de 10 à 12 mm, deux trocarts de 5 mm sont utilisés comme trocart
opérateur.

Le trocart optique de 10/12 mm est placé au niveau de l’ombilic, les


trocarts de 5 mm sont positionnés en sus pubiens et au niveau de la fosse iliaque
Approche thérapeutique. 45

gauche. Ces trois trocarts permettent habituellement une exploration de la


cavité abdominale, le traitement d’un abcès, d’une péritonite ainsi que la
résection de l’appendice (voir photos 1 à 6 réalisées au service des urgences
chirurgicales du Pr Souileh, CHU de Annaba).

Photo 1: Mise en place des trocarts Photo 2: Appendice en position


pour appendicectomie laparoscopique. latérocaecale phlegmoneux.

Photo 3: Exposition de l’appendice. Photo 4: Dissection du mésoappendice.

Photo 5: Confection d’un nœud de Roeder et ligature de la base appendiculaire.


46 Les appendicites aigues.

Photo 6: Section de l’appencice à sa base.

Ces interventions ont été effectuées sous anesthésie générale dans 1174
(95,8%) et sous rachi- anesthésie dans 52 cas (4,2%).

Le type d’incision privilégiée dans les interventions par laparotomie était


le Mc Burney dans 927 cas (86,3%), une médiane dans 135 cas (12,6%) et incision
de Jalaguier dans 12 cas (1%). Il a été réalisé 1194 appendicectomies et 04
résections iléocæcales.

Le geste chirurgical était associé à un drainage péritonéal chez 216


patients (18,4%). Il était indiqué pour les appendicites compliquées dans 65,5%
contre 9,5% pour les appendicites non compliquées, p= 0,000 (voir figure 17).

1200
1000
800
600
400 Drainage (+)

200 Drainage (-)

p=10-4
appendicite appendicite
simple compliquée

Figure 17: Drainage péritonéal en fonction du statut de l’appendicite aigue.


Approche thérapeutique. 47

L’approche laparoscopique n’a pas modifié nos habitudes de drainage


péritonéal. En effet, 19% des appendicectomies ouvertes ont été drainée contre
15,8% des appendicectomies laparoscopiques (p=0,34). Elle a été pratiquée sans
tenir compte du statut de l’appendicite aigue, puisqu’elle n’avait concerné que
16,6% des appendicites aigues compliquées (p=0,16) ce qui peut expliquer le
taux nul de conversion de la laparoscopie en incision de Mc Burney ou en
laparotomie médiane dans l’enquête nationale (voir figure 18).

1000

800

600 appendicite simple

400 appendicite compliquée

200

0 p=0,16
laparotomie laparoscopie

Figure 18: voies d’abord en fonction du statut de l’appendicite aigue.

La durée moyenne de l’intervention était de 45 mn ± 25 mn. 60,2% des


appendicectomies ont été réalisées en moins d’une heure. L’appendicite
compliquée allonge le temps opératoire de façon significative (p=0,000). 43,2%
des appendicites compliquées avaient duré entre 60-90 mn contre 14,2% pour
les appendicites simples (voir figures 19, 20).

600
500
400
300 appendicite compliquée
appendicite simple
200
100
0
<30 30-60 60-90 90-120 >120 P=10-4

Figure 19: Temps opératoire en fonction du statut de l’appendicite aigue.


48 Les appendicites aigues.

400

350

300

250

200 femme

150
100

50
0
<30 mn 30-60 mn 60-90 mn 90-120 mn >120 mn
Figure 20: Temps opératoire de l’appendicectomie en fonction du sexe.

Les suites opératoires immédiates étaient simples chez 1107 malades


(93,1%) et compliquées dans 81 cas (6,8%). Les complications se répartissaient
en 02 hémorragies, 03 péritonites, 06 collections profondes, 02 embolies
pulmonaires et 68 sepsis de paroi. Les complications étaient significativement
plus fréquentes dans les appendicites compliquées que dans la forme non
compliquée (50% vs 14%, p= 0,000) (voir figure 21). La mortalité était faible,
estimée à 0,0008% avec un décès par embolie pulmonaire chez un patient âgé
de 62 ans avec comme morbidité une cardiopathie à type arythmie complète par
fibrillation auriculaire (ACFA), mis sous Sintrom.

1400

1200

1000

800 suite opératoire


compliquée
600
suite opératoire simple
400

200

0
appendicite simple appendicite
compliquée

Figure 21: Suites opératoires des appendicites aigues.


Approche thérapeutique. 49

L’approche laparoscopique offrait un léger avantage par rapport à


l’appendicectomie ouverte en termes de complications immédiates (péritonite,
collection profonde, sepsis de paroi, p=0,045) (voir figure 22). Par ailleurs, quel
que soit la voie d’abord, les appendicectomies était peu pourvoyeuse de brides
ou d’adhérence et ne se compliquaient que dans 0,3% des cas pour la voie
ouverte (n=1074) et dans 2,5% des cas pour la laparoscopie (n=160) avec une
différence nettement significative (p=0,002). La complication chronique
représentée par l’éventration a été observée seulement au décours de la
laparotomie où il a été enregistré 06 éventrations (0,7%).

80

60 péritonite
40 hémopéritoine

20 abcès profond
sepsis de paroi
0
laparotomie laparoscopie

Figure 22: Les complications postopératoires en fonction du type de la voie d’abord.

Le séjour postopératoire moyen était de 1,6±0,7 jours. 63,4% des opérés


étaient sortis de l’hôpital au deuxième jour postopératoire. Les patients opérés
d’une appendicite compliquée séjournaient plus de trois jours dans 53,3% contre
15,8% des appendicites non compliquées (p=0,0000) (voir figure 23). La
laparoscopie n’avait aucun impact sur la durée du séjour post opératoire.
700

600

500
appendicite
400
simple
300
appendicite
200 compliquée
100
p=10-4
0
J1 J2 J3-J7 >J7
Figure 23: Séjour postopératoire en fonction du statut de l’appendicite aigue.
50 Les appendicites aigues.

A la sortie de l’hôpital, le traitement médical prescrit aux patients


comportait des antibiotiques, des anticoagulants et des antalgiques pour une
durée supérieure à 7 jours dans 53,6% des malades. Les antibiotiques avaient
été prescrits chez 977 malades (84,1%), quelques soit la forme de l’appendicite
simple ou non compliquée. Ils étaient prescrits beaucoup plus chez les opérés de
plus de 40 ans présentant une forme compliquée d’appendicite aigue avec une
différence hautement significative (40% vs 15,7% p=0,005) (voir tableau 6).

Les anticoagulants ont été prescrits chez 734 malades (63,6%), intéressant
toutes les tranches d’âge de façon significative et beaucoup plus dans la forme
compliquée que dans la forme non compliquée (p=0,000) (voir tableau 7).

Appendicite simple Appendicite compliquée Total P value


ATB+ ATB- ATB+ ATB-
<20 ans 141 (14,4) 35 (3,6) 17 (9,2) 3 (1,6) 196 0,6 (ns)
20-30 ans 323 (33) 61 (6,2) 51 (27,5) 4 (2,2) 439 0,09 (ns)
30-40 ans 187 (19,1) 42 (4,3) 31 (16,5) 1 (0,5) 261 0,03 (s)
≥ 40 ans 153 (15,7) 35 (3,6) 74 (40) 4 (2,2) 266 0,005 (s)
Total 804 (82,3) 173 (17,7) 173 (93,5) 12 (6,4) 0,0000 (s)
977 185 1162

Tableau 6: Traitement medical (Antibiotiques) à la sortie des malades.

Appendicite simple Appendicite compliquée Total P value


anticoagulant+ anticoagulant- anticoagulant+ anticoagulant-
<20 ans 84 (8,6) 91 (9,3) 16 (8,7) 2 (1,1) 193 0,001 (s)
20-30 ans 203 (21) 179 (18,5) 40 (21,7) 15 (8,1) 437 0,006 (s)
30-40 ans 159 (16,4) 65 (6,7) 31 (16,8) 2 (1,1) 257 0,005 (s)
≥ 40 ans 133 (13,7) 55 (5,7) 68 (37) 10 (5,5) 266 0,005 (s)
Total 579 (59,7) 390 (40,3) 155 (84,2) 29 (15,8) 1153 0,0000 (s)
969 184

Tableau 7: Traitement medical (Anticoagulants) à la sortie des maladies.

Au cours des 30 premiers jours postopératoires, la réadmission des


patients à l’hôpital avait concerné 29 patients (2,7%), 2 fois pour péritonite, 7
fois pour collection profonde et 2 fois pour occlusion et 18 malades pour sepsis
pariétal.

A la lumière des résultats de l’enquête nationale, l’appendicectomie


Approche thérapeutique. 51

laparoscopique semble, du fait de la diminution du risque de sepsis pariétal et


de la diminution des complications péritonéales aigues (hémorragie,
collections), s’imposer progressivement comme la voie d’abord de référence
dans la pratique courante. Toutes fois, la voie de Mc Burney garde encore toute
sa légitimité particulièrement chez la femme enceinte. Par ailleurs, elle présente
un avantage en termes de formation universitaire car elle constitue un modèle
de chirurgie ouverte simple qui a l’avantage d’être à la portée des résidents en
formation au même titre que l’appendicectomie laparoscopique.

Traitement non opératoire

Pendant de nombreuses années l’efficacité des antibiotiques dans le


traitement des appendicites aigues a été suggérée sans avoir jamais été évaluée
de façon scientifique [63- 65]. En effet le diagnostic de certitude de l’appendicite
aigue n’était jamais prouvé et surtout la crainte de laisser évoluer l’appendicite
vers la péritonite localisée voire même généralisée compromettant le pronostic
vital du patient. Actuellement, cette notion a été totalement rejetée et
abandonnée car il existe beaucoup d’arguments pour laisser penser qu’il existe
deux formes d’appendicite aigue, une compliquée et l’autre non compliquée.
L’appendicite compliquée ne serait pas l’évolution d’une appendicite aigue non
compliquée (catarrhale, phlegmoneuse) mais d’une forme distincte, d’emblée
nécrosée avec ou sans perforation. Ces profils évolutifs différents suggèrent
fortement que l’appendicite compliquée n’est pas l’évolution naturelle d’une
appendicite aigue non compliquée, non traitée [17, 66-70]. Ceci a ouvert la voie
à des études randomisées comparant le traitement non opératoire par les
antibiotiques à l’appendicectomie. Le choix du traitement antibiotique repose
sur la forme non compliquée de l’appendicite aigue et l’absence de stercolithe,
dont le diagnostic est établi par la tomodensitométrie de la fosse iliaque droite
[71-75]. Ainsi, il en ressort dans plusieurs méta-analyses que l’antibiothérapie
52 Les appendicites aigues.

est efficace dans plus de 90% des cas, avec un risque important de récidive de
l’appendicite aigue estimé entre 20 à 30% des cas dans les 06 mois suivant la
guérison de la poussée, justifiant l’appendicectomie secondaire qui n’est pas
dénuée de complications en raison de difficultés opératoires en rapport avec les
adhérences inflammatoires [76-79]. L’indication d’une appendicectomie
secondaire n’est retenue qu’en cas de symptômes persistants ou récidivants et
doit être évitée chez les patients asymptomatiques. Cette attitude a été
formalisée lors de la dernière réunion de consensus sur le traitement des
appendicites aigues [80].

Dans l’enquête nationale, le traitement non opératoire avait intéressé 80


malades (6%) qui présentaient 67 Appendicites aigues non compliquée (83,75%)
et 13 appendicites compliquées de plastrons appendiculaires (16,25%). Les
caractéristiques de la population qui avait bénéficié de ce traitement étaient les
suivantes, il avait intéressé de façon équitable les deux sexes, 40 femmes (50%)
pour 40 hommes (50%). Il s’agissait d’une population jeune puisque 75% des
patients avaient moins de 40 ans (voir figure 24).

25
appendicite non
20 compliquée

15 plastron appendiculaire

10

0
< 20 20-30 30-40 > 40

Figure 24: Traitement non opératoire des appendicites aigues.

La température était normale chez 50 patients (62,5%), comprise entre


37,5-38,5°c chez 24 patients (30%) et dépassant 38,5°c chez 6 patients (7,5%).
Approche thérapeutique. 53

Un taux normal de globules blancs était observé chez 28 patients (35%),


37 patients avaient une hyperleucocytose comprise entre 10-15000
éléments/mm3 (46,25%) et 15 patients avaient un taux supérieur à 15000
(18,75%).

Le score clinico-biologique d’Alvarado avait classé les patients en trois


catégories, 33 patients avait un score compris entre 3-5 (41,25%), 35 patients
entre 6-7 (43,75%) et 12 patients avait un score supérieur à 7 (15%).

L’échographie était réalisée chez 69 patients (86,25%), alors que le


scanner n’était réalisé que chez 15 patients (18,75%).

Les résultats du traitement non opératoire avaient été très satisfaisants.


74 malades avaient eu une évolution favorable (92,5%), 05 patients avaient
présenté une appendicite récurrente durant le suivi à 3 mois (6,25%) et 01
patient avait évolué vers une complication (1,25%).
CONCLUSION

L’enquête nationale sur les appendicites aigues placée sous l’égide de la


société Algérienne de chirurgie (SAC) a connu un engouement sans précédent
de la communauté chirurgicale. La très forte participation des chirurgiens
digestifs de toutes les régions du pays qui avait concerné les centres hospitaliers
universitaires (CHU), les établissements publics hospitaliers (EPH) et l’hôpital
central de l’armée (HCA) avait permis l’inclusion de 1324 dossiers durant une
période de 4 mois (du 15 janvier 2019 au 15 mai 2019). L’étude a inclus
seulement l’adulte, la population pédiatrique n’était pas concernée par l’étude.
Parmi les limites de cette étude, il faut relever, de prime abord, l’absence de
participation du secteur privé qui pouvait apporter sa riche expérience dans
cette étude prospective. Aussi, il a été constaté, que plusieurs variables, même
les plus élémentaires, observaient un taux appréciable de données manquantes
dans les fiches de renseignement, ce qui a un peu compliqué l’analyse de l’étude.
Enfin, il n’a pas été possible d’analyser dans son approche thérapeutique
l’attitude non opératoire des appendicites aigues.

Il y avait une légère prédominance masculine avec 60% d’hommes. Il


s’agissait d’une population jeune sans comorbidités dans plus de 80%. Près de la
moitié de la population avait un indice de masse corporelle normal compris entre
20 et 25 kg/m2. L’âge moyen était de 31±11,2 ans avec une classe modale entre
20-30 ans, 77% de l’effectif avait moins de 40 ans. La majorité des appendicites
(84%) sont opérées au stade non compliqué, cela trouve son explication dans
l’accès facile aux structures hospitalière et la précocité de consultation des
malades devant toute douleur abdominale aigue puisque 42% des patients avait
55

consulté dans un délai moins de 24 heures. De plus, la généralisation de


l’imagerie (échographie/scanner) dans les structures hospitalières publiques et
surtout privés et leur mise à disposition en urgence, a permis d’observer une
proportion faible de forme compliquée d’appendicite.

Le statut de l’appendicite aigue n’était pas influencé par le sexe


contrairement à l’âge où il a été observé plus de formes compliquées et de façon
significative chez les patients âgés de plus de 40 ans.

Parmi les signes cliniques de l’appendicite aigue, deux signes sont plus
fréquemment retrouvés à savoir la douleur de la fosse iliaque droite, la
sensibilité ou la défense de la fosse iliaque droite avec une sensibilité et une
valeur prédictive positive excellente. Le toucher rectal était pratiqué dans la
moitié des cas, s’est révélé non contributif avec une faible sensibilité et
spécificité. Sa pratique systématique n’est pas recommandée dans les
présentations cliniques typiques de l’appendicite. La fièvre s’était révélée
comme une valeur pronostique lorsque la température dépasse 38,5°c,
témoigne d’une forme compliquée de l’appendicite.

Une hyperleucocytose (>103 éléments/mm3) a été observée dans 1004


cas avec une sensibilité moyenne de 77,13% et une spécificité faible de 27,3%.
Elle s’était montrée comme un facteur pronostique de l’appendicite aigue
lorsque le taux de globules blancs dépasse 15000 éléments/mm3, témoin de la
forme compliquée de l’appendicite aigue.

L’échographie est l’examen radiologique de choix, réalisée dans plus de


80% des patients, elle s’est révélée performante et elle a été d’une aide
précieuse dans le diagnostic d’appendicite aigue. Elle réconforte le chirurgien
dans sa décision chirurgicale et réduit de façon drastique le nombre
56

d’appendicectomie blanche qui a été négligeable, un peu moins de 2%. Le


scanner a été réalisé dans 18,7% des cas, il doit être l’examen de référence de
deuxième intention, prescrit dans des situations difficiles, en cas d’échographie
non contributive, chez les patients âgés, obèses et dans les situations où
l’appendice n’a pas été vu à l’échographie.

Des critères de gravité de l’appendicite aigue ont été identifiés qui sont
clinique, biologique et échographique (âge > 40 ans, délai > 3 jours, fièvre >
38,5°c, taux de globules blancs supérieur à 15000, taille de l’appendice
supérieure à 10 mm ou appendice non vu à l’échographie, présence
d’épanchements liquidiens). Leur absence, permettrai de suggérer fortement
une appendicite aigue non compliquée et de proposer pour cette forme un
traitement non opératoire par une antibiothérapie exclusive.

Un traitement non opératoire par antibiothérapie a été décidé pour 6%


des patients. Tous les autres patients ont été opérés dont la plupart par
laparotomie (87%). La cœlioscopie a été peu réalisée (13%) en raison de
l’absence de généralisation des colonnes de laparoscopie dans les
établissements des urgences chirurgicales. Pourtant, elle avait montré un
avantage en termes de complications immédiates par rapport à la chirurgie
ouverte. Quel que soit l’abord chirurgical (chirurgie ouverte ou laparoscopie), le
geste chirurgical était associé à un drainage péritonéal qui s’observait beaucoup
plus dans les appendicites compliquées, et allongeait de façon significative le
séjour opératoire qui était en moyenne de 1,6±0,7 jours.

La laparoscopie n’avait aucun impact sur la durée du séjour post


opératoire.

La prédominance des formes non compliquées des appendicites aigues


57

(84%), survenant le plus souvent chez des patients jeunes sans comorbidité,
suggère la réalisation de l’appendicectomie en ambulatoire par la mise des
patients sous antibiotiques lorsqu’ils se présentent à l’hôpital au-delà de 13
heures et les reconvoquer le lendemain matin pour subir l’appendicectomie
dans la journée et regagner leur domicile le jour même.

Enfin, la prescription d’antibiotiques et d’anticoagulants a été réalisée de


façon presque systématique, elle doit être éclectique, en prenant compte du
statut du patient et de la forme anatomopathologique l’appendicite aigue.
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