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Table des matières

Table des matières ................................................................................................................................................................. 1


III.1 La paire différentielle MOS .............................................................................................................................................. 2
III.2 Fonctionnement sous tension d’entrée en mode commun ............................................................................................ 2
Exemple :......................................................................................................................................................................... 3
Solution : ......................................................................................................................................................................... 4
III.3 Fonctionnement avec une tension d’entrée différentielle .............................................................................................. 5
III.4 Fonctionnement en signaux larges .................................................................................................................................. 7
Exemple :......................................................................................................................................................................... 9
Solution : ......................................................................................................................................................................... 9
III.5 Fonctionnement en petits signaux................................................................................................................................. 10
III.5.1 Le gain différentiel .................................................................................................................................................. 10
III.5.2 Demi circuit différentiel .............................................................................................................................................. 11
Exemple......................................................................................................................................................................... 12
Solution : ....................................................................................................................................................................... 12
III.6 Rejet en mode commun ................................................................................................................................................. 12
III.5.3 Effets du disparité de la résistance RD .................................................................................................................... 13
III.5.4 Effet de la disparité des gm..................................................................................................................................... 14

S. MEGUELLATI 1
Chapitre III : La paire différentielle
Un amplificateur différentiel est un circuit qui amplifie la différence entre deux signaux d’entrée mais élimine
toute tension commune entre eux. La sortie d’un amplificateur différentiel idéal est donnée par : Vout = Ad(Vin+ - Vin-),
où Vin+ et Vin- sont les tensions d’entrée et Ad est le gain différentiel.

En pratique, le gain n’est pas le même pour les deux entrées. Cela veut dire que si, par exemple, Vin+ et Vin- sont égales,
la sortie ne sera pas forcément nulle. Une expression plus réelle est :

Vout = Ad(Vin+ - Vin-) + Ac(Vin+ - Vin-)/2, Ac est le gain du mode commun

Les amplificateurs différentiels sont utilisés afin d’éliminer le bruit et les interférences qui apparaissent sur les deux
entrées, un faible gain en mode commun est alors désirable.

III.1 La paire différentielle MOS

Figure III.1

La figure III.1 représente une paire différentielle. Le circuit est polarisé par une source de courant I, souvent à base de
MOSFET. On suppose que cette source est idéale (résistance de sortie infinie). Les résistance RD sont aussi, souvent, des
sources de courant actives. Quel que soit le type de la charge, les MOSFET doivent être polarisés en saturation.

III.2 Fonctionnement sous tension d’entrée en mode commun


Considérons le cas où les deux entrées de la paire différentielle sont branchées, ensemble, à une même tension
VCM (Figure III.2) vG1 = vG2 = VCM. Comme les deux transistors Q1 et Q2 sont appariés (identiques), le courant I est alors
divisé équitablement entre eux. Donc, iD1 = iD2 = I/2, et la tension Vs (source des transistors) :

Vs= VCM -VGS……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…(1)

Où VGS est la tension grille-source correspondante au courant I/2. En négligeant la modulation du canal on aura :

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I/2 = K(VGS-VT)²…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..(2)

Où : I/2 = KVov², avec Vov = (VGS-VT)

La tension au niveau de chaque drain serait alors :

vD1=vD2 = VDD-IRD/2…………………………………………………………………………………………………………………………………………..……….(3)

La différence entre les deux tensions est nulle.

Si l’on change VCM, on voit bien que tant que Q1 et Q2 restent en saturation, le courant I se divise de manière égale entre
les deux transistors. La paire différentielle ne répond pas aux signaux en mode commun (c à d rejette les signaux communs
entre les deux entrées).

Figure III.2

La plage de variation de VCM est limitée aux deux extrémités par :


- Le fait que les transistors doivent rester en saturation : VCMmax = VDD +VT+RDI/2
- La source de courant qui ne doit pas être "étouffée" par un VCM trop bas : VCMmin = -VSS+VCS+VT+Vov
VCS: Tension minimale nécessaire aux bornes de la source de courant

Exemple :
Pour la paire différentielle de la figure III.2, VDD= 1.5 V, K=2 mA/V², I=0.4 mA et RD = 2.5 k. On néglige la modulation du
canal et on suppose que la source de courant nécessite un minimum de 0.4 V pour fonctionner convenablement.

• Trouver Vov et VGS pour chaque transistor


• Pour VCM = 0, VCM =1 V, VCM = -0.2 V, trouver Is, ID1, ID2, VD1 et VD2.
• Quelle est la valeur maximale permise de VCM?
• Quelle est la valeur minimale permise de VCM?

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Solution :
a) Avec vG1=VG2= VCM, on voit bien que VGS1=VGS2. Comme les transistors sont identiques, I se divise entre les deux
transistors, ID1=ID2=I/2, donc I/2=KVov² => 0.4/2=0.2Vov² => Vov = 0.316 V et VGS=VT+Vov = 0.5 + 0.316 = 0.82 V

b)
L’analyse du circuit pour VCM = 0 est montrée dans la figure ci=haut, où l’on peut voir que :

Vs= VG-VGS = 0 – 0.82 = -0.82V

ID1=ID2=0.2mA

VD1 =VD2=VDD-RDI/2 = 1.5 – 0.2 x 2.5 = 1V

c)
L’analyse pour VCM = +1V donne :
VS = VG – VGS = 1 - 0.82 = + 0.18 V
ID1 = ID2 = I/2 = 0.2 mA
VD1 = VD2 = VDD – RD I/2 = 1.5 – 0.2 x 2.5 = +1 V

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Remarquez que les transistors restent en saturation comme attendu. Remarquez aussi que ID1, ID2, VD1 et VD2 ne
changent pas malgré que VCM a changé de 1 V.

d)
Por VCM = -0.2V, on trouve :
VS = VG – VGS = - 0.2 – 0.82 = - 1.02 V
Et la tension aux bornes de la source de courant :
VCS = -Vs –( -VSS )= - 1.02 + 1.5 = 0.48 V

qui est supérieure à la valeur minimale requise de 0.4V. La source fonctionne donc toujours convenablement et
donne un courant I=0.4 mA et donc :
ID1 = ID2 = I/2 = 0.2 mA
VD1 = VD2 = VDD – RD I/2 = 1.5 – 0.2 x 2.5 = +1 V

Donc, là aussi, la paire différentielle n’est pas sensible au changement du mode commun VCM.
e) La plus grande valeur de VCM est celle qui fait sortir les transistors de la saturation :
VCMmax = Vt + VD= 0.5 + 1 = +1.5 V
f) La valeur minimale permise de VCM est celle qui fait diminuer la tension aux bornes de la source de courant en
dessous de la valeur minimale VCS=0.4V.
VCMmax = -VSS + VCS+ VGS = - 1.5 + 0.4 + 0.82 = - 0.28 V
L’intervalle de la tension de mode commun est alors : -0.28 V ≤ VCM ≤+1.5 V

III.3 Fonctionnement avec une tension d’entrée différentielle


On applique une tension différentielle en mettant la grille de Q2 à la masse (vG2=0) et en appliquant une tension vid à Q1
(Figure III.3).

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Figure III.3
Comme vid = vGS1-vGS2, si vid est positive, vGS1 est supérieure à vGS2 et donc iD1>iD2 et la différence vD2-vD2>0. Si vid est négative,
vGS1 sera inférieure à vGS2, iD1<iD2 et vD2-vD1<0.
La paire différentielle répond donc aux signaux d’entrée différentielle en fournissant une tension de sortie différentielle
correspondante.
On cherche maintenant la valeur de vid qui fait que la totalité du courant passe par l’un des transistors, soit M1. Dans le
sens positif, ceci arrive lorsque vGS1 atteint une valeur correspondante à iD1 = I, et vGS2 est réduite à la tension de seuil vs
1 𝑊
=VT. On trouve vGS1 à partir de : 𝐼 = 𝑘 ′ 𝑛 (𝑣𝐺𝑆 − 𝑉𝑇 )²
2 𝐿
Comme 𝑣𝐺𝑆1 = 𝑉𝑇 + √2𝐼 ⁄𝐾′𝑛 (𝑊 ⁄𝐿)=𝑉𝑇 + √2𝑉𝑜𝑣

Où 𝑉𝑜𝑣 est la tension d’excès correspondante à un courant de drain I/2. Donc, la valeur de vid pour laquelle tout le courant
I traverse Q1 est : 𝑣𝑖𝑑𝑚𝑎𝑥 = 𝑣𝐺𝑆1 + 𝑣𝑠 = 𝑉𝑇 + √2𝑉𝑜𝑣 − 𝑉𝑇 = √2𝑉𝑜𝑣
Si l’on augmente vid au-delà de √2𝑉𝑜𝑣 , iD1 reste égale à I, vGS1 reste égale à 𝑉𝑇 + √2𝑉𝑜𝑣 , et vS augmente gardant ainsi Q2
en blocage.
De la même manière on trouve que dans le sens négatif, quand vid atteint −√2𝑉𝑜𝑣 , Q1 se bloque et Q2 conduit la totalité
du courant de polarisation I.
Donc, le courant I peut être dirigé d’un transistor à l’autre en change vid dans l’intervalle : √2𝑉𝑜𝑣 ≤ 𝑣𝑖𝑑 ≤ √2𝑉𝑜𝑣

Qui définit la dynamique du fonctionnement en mode différentiel.


Afin d’utiliser la paire différentielle comme circuit linéaire, on garde le signal différentiel d’entrée vid faible. Il en résulte
que le courant dans l’un des deux transistors augmente par une quantité I proportionnelle à vid, pour devenir (I/2 + I).
Le courant dans l’autre transistor diminue pour devenir (I/2 - I). Une tension - IRD apparait sur l’un des drains et +IRD
sur l’autre. La tension de sortie différentielle est alors 2IRD, qui est proportionnelle à vid.

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III.4 Fonctionnement en signaux larges
On dérive les expressions des courants iD1 et iD2 en fonction de la tension différentielle d’entrée vid = (vG1-vG2). On suppose
que la paire différentielle est parfaitement appariée et on néglige la modulation du canal. On suppose que Q 1 et Q2 sont
en saturation tout au long de leur fonctionnement.

Figure III.4

Les courants dans la figure III.4 sont donnés par :


1 𝑊
𝑖𝐷1 = 𝑘 ′ 𝑛 (𝑣𝐺𝑆1 − 𝑉𝑇 )2
2 𝐿

1 𝑊
𝑖𝐷2 = 𝑘 ′ 𝑛 (𝑣𝐺𝑆2 − 𝑉𝑇 )²
2 𝐿

En remplaçant : 𝑣𝐺𝑆1 − 𝑣𝐺𝑆2 = 𝑣𝐺1 − 𝑣𝐺2 = 𝑣𝑖𝑑 dans les deux équations précédentes on trouve :

1 𝑊
√𝑖𝐷1 − √𝑖𝐷2 = √2 𝑘 ′ 𝑛 𝐿
𝑣𝑖𝑑

Un courant de polarisation constant impose la contrainte : 𝑖𝐷1 + 𝑖𝐷2 = 𝐼


1 𝑊
Ces deux dernières équations donnent : 2√𝑖𝐷1 𝑖𝐷2 = 𝐼 − 𝑘′𝑛 𝑣𝑖𝑑 ²
2 𝐿

Et utilisant

𝑖𝐷2 = 𝐼− 𝑖𝐷1

𝑣
𝐼 𝑊 𝑣𝑖𝑑 ( 2𝑖𝑑 )²
𝑖𝐷1 = ∓ √𝐼𝑘 ′ 𝑛 𝐿 ( ) √1 − 𝑊
2 2 𝐼/𝑘 ′ 𝑛
𝐿

Comme l’incrémentation dans id1 en dessus de I/2 doit avoir la même polarité que vid, donc seule la solution avec le signe
+ est physiquement valable, donc :

𝑣
𝐼 𝑊 𝑣𝑖𝑑 ( 2𝑖𝑑 )²
𝑖𝐷1 = + √𝐼𝑘 ′ 𝑛 𝐿 ( ) √1 − 𝑊
2 2 𝐼/𝑘 ′ 𝑛
𝐿

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𝑣
𝐼 𝑊 𝑣𝑖𝑑 ( 2𝑖𝑑 )²
La valeur correspondante de iD2 est trouvée à partir de : 𝑖𝐷2 = 𝐼− 𝑖𝐷1 comme : 𝑖𝐷2 = − √𝐼𝑘 ′ 𝑛 𝐿 ( ) √1 − 𝑊
2 2 𝐼/𝑘 ′ 𝑛
𝐿

Au point de fonctionnement, vid=0, amenant à : 𝑖𝐷1 = 𝑖𝐷2 = 𝐼/2

Et donc : 𝑣𝐺𝑆1 = 𝑣𝐺𝑆2 = 𝑉𝐺𝑆


𝐼 1 𝑊 1 𝑊
Où : = 𝑘′𝑛 (𝑉𝐺𝑆 − 𝑉𝑇 )2 = 𝑘 ′ 𝑛 (𝑉𝑜𝑣 )2
2 2 𝐿 2 𝐿

𝑊
Cette relation nous permet de remplacer 𝑘 ′ 𝑛 par I/Vov² pour exprimer iD1 et iD2 sous la forme alternative :
𝐿

𝑣𝑖𝑑
𝐼 𝐼 𝑣𝑖𝑑 2
𝑖𝐷1 = + ( )( ) √1 − ( )²
2 𝑉𝑜𝑣 2 𝑉𝑜𝑣

𝑣𝑖𝑑
𝐼 𝐼 𝑣𝑖𝑑 2
𝑖𝐷2 = − ( )( ) √1 − ( )²
2 𝑉𝑜𝑣 2 𝑉𝑜𝑣

Ces deux équations décrivent l’effet d’une tension différentielle vid sur les courants iD1 et iD2. Elles permettent de décrire
les graphes normalisés iD1/I et iD2/I en fonction de vid/Vov (Figure III.5). Remarquez que pour vid=0, les deux courants sont
égaux à I/2. Une tension vid positive fait augmenter iD1 et diminuer iD2 par des quantités égales (somme constante I). Le
courant est complètement tiré par Q1 lorsque vid atteint la valeur √2𝑉𝑜𝑣 . vid négative donne des résultats interchangés
pour les deux courants. Dans ce cas, 𝑣𝑖𝑑 = −√2𝑉𝑜𝑣 fait circuler le courant entièrement dans Q2.

Figure III.5

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Ces fonctions de transfert sont non linéaires à cause du terme vid². Comme on cherche une amplification linéaire, on fait
que ce terme soit le plus faible possible. Pour un Vov donné, on doit garder vid/2 <<Vov, qui est la condition pour
l’approximation en petit signaux. Le résultat est :
𝐼 𝐼 𝑣𝑖𝑑 𝐼
𝑖𝐷1 ≅ + ( )( )= + 𝑖𝑑
2 𝑉𝑜𝑣 2 2

𝐼 𝐼 𝑣𝑖𝑑 𝐼 𝐼 𝑣𝑖𝑑
𝑖𝐷2 ≅ − ( )( )= − 𝑖𝑑 avec 𝑖𝑑 = ( )( )
2 𝑉𝑜𝑣 2 2 𝑉𝑜𝑣 2

Sachant que pour un MOSFET polarisé par ID, sa transconductance est gm = 2ID/Vov, où l’on reconnait le facteur (I/Vov)
comme gm pour chacun des transistors Q1 et Q2 polarisés par ID=I/2. Vid est partagée entre les deux transistors avec
vgs1=vid/2 et vgs2=-vid/2, qui fait que le courant dans Q1 augmente par id et celui de Q2 diminue par la même quantité id.

Figure III.6

Pour vid donnée, il est possible d’augmenter la linéarité en augmentant la tension Vov à laquelle Q1 et Q2 fonctionnent. Ceci
peut être réalisé en utilisant W/L petit. Le prix (inconvénient) d’amélioration de la linéarité est la réduction de gm et donc
du gain.

Exemple :
Une paire différentielle polarisée par un courant I=0.4 mA. Si µCox = 0.2 mA/V²,

a) Trouvez les valeurs requises de W/L et gm correspondante pour Vov=0.2, 0.3, et 0.4 V.
b) Pour chaque valeur de W/L calculer |vid| maximale pour laquelle le terme ((vid/2)/Vov)² se limite à 0.1.

Solution :
a) I/2 = ½(µCoxWVov²/L) => W/L= I/( µCoxVov²)= 2/Vov², gm = (2µCoxWI/2L)1/2 = (µCoxIW/L)1/2 = (0.08W/L)1/2

Vov= 0.2 V => W/L=2/0.2²= 50, gm =(0.08*50)1/2 = 2 mA/V

Vov= 0.3 V => W/L=2/0.3²= 22.2, gm =(0.08*22.2)1/2 = 1.33 mA/V

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Vov= 0.4 V => W/L=2/0.4²= 12.5, gm =(0.08*12.5)1/2 = 12.5 mA/V

b) ((vid/2)/Vov)² = 0.1 => vid²=4 x Vov² x 0.1

Vov= 0.2 V => vidmax= 126.5 mV

Vov= 0.3 V => vid²= 190 mV

Vov= 0.4 V => vid²= 253 mV

III.5 Fonctionnement en petits signaux


III.5.1 Le gain différentiel
La figure III.7.a) représente un amplificateur différentiel MOS ayant comme entrées :
1 1
𝑣𝐺1 = 𝑉𝐶𝑀 + 𝑣𝑖𝑑 et 𝑣𝐺2 = 𝑉𝐶𝑀 − 𝑣𝑖𝑑
2 2

Figure III.7

Où VCM est une tension dc en mode commun dans l’intervalle de mode commun de l’amplificateur. Typiquement, VCM est
choisie comme la moitié de la tension d’alimentation, ou 0 V pour le cas d’une alimentation complémentaire.

La tension différentielle vid est appliquée d’une manière complémentaire ; c à d, vG1 augmentée par vid/2 et vG2 diminuée
de vid/2. Ça pourrait être le cas si l’on utilisait la sortie d’un autre amplificateur différentiel.
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La figure III.7.b) montre qu’il est possible de prendre la sortie aussi bien entre les deux drains qu’entre un drain et la masse.
Dans ce dernier cas, les sorties simples (single-ended) vo1 et vo2 évolueront en dessus des tension dc aux drains (VDD-RDI/2).
La sortie différentielle, par contre serait entièrement alternative (composante dc nulle).

Comme vid est appliquée d’une manière balancée et à cause de la symétrie du circuit, on remarque que la source commune
aux deux MOSFET est à une masse virtuelle. Q1 et Q2 sont alors à vgs1= vid/2 et vgs2=-vid/2. En supposant que vid/2<<Vov, qui
est la condition pour l’approximation des petits signaux, les changements des courant des drains seraient proportionnels
à vgs1 et vgs2 (incrémentation par gm(vid/2) pour Q1 et diminution par gm(vid/2) ).

.gm1 = gm2 = gm = 2ID/Vov = 2(I/2) /Vov = I/Vov

Où gm est la transconductance des deux MOSFET. Ce résultat est en accord avec celui trouvé de l’analyse larges signaux
en appliquant la condition des petits signaux.

La figure III.7.c) donne le circuit équivalent en utilisant le modèle en T des MOSFET.


𝑣𝑖𝑑 𝑣𝑖𝑑
Les tensions des drains sont : 𝑣𝑜1 = −𝑔𝑚 𝑅𝐷 et 𝑣𝑜2 = +𝑔𝑚 𝑅𝐷 qui donnent des gains :
2 2

𝑣𝑜1 1 𝑣𝑜2 1
= − 𝑔𝑚 𝑅𝐷 et = + 𝑔𝑚 𝑅𝐷
𝑣𝑖𝑑 2 𝑣𝑖𝑑 2

𝑣𝑜𝑑 𝑣𝑜2 −𝑣𝑜1


Si l’on prend la sortie différentielle, on aura comme gain : 𝐴𝑑 = = = 𝑔𝑚 𝑅𝐷
𝑣𝑖𝑑 𝑣𝑖𝑑

Qui est deux fois plus grand que le gain obtenu par chaque sortie individuellement.

III.5.2 Demi circuit différentiel


Lorsqu’un amplificateur différentiel symétrique est attaqué par un signal différentiel d’une manière balancée, comme
le cas précédent, on peut analyser le fonctionnement en considérant la moitié du circuit. Le circuit équivalent du demi
circuit différentiel est illustré par la figure III.8. La source est à la masse due à la masse virtuelle entre les deux sources.

Figure III.8

Le gain différentiel peut être obtenu directement de ce demi-circuit. Si l’on souhaite par exemple prendre en compte ro,
le gain serait :

𝐴𝑑 = 𝑔𝑚 (𝑅𝐷 ‖𝑟𝑜 )

Le demi circuit serait aussi plus pratique pour analyser la réponse fréquentielle de la paire différentielle.

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Exemple
Donner le demi-circuit de la paire différentielle suivante. On suppose que Q1 et Q2 sont parfaitement identiques et on
néglige ro. Trouver le gain différentiel Ad = vod/vid

Solution :
−𝑣𝑜𝑑 ⁄2 𝑅𝐷 ‖(𝑅𝐿 ⁄2)
=−
𝑣𝑖𝑑 ⁄2 1⁄𝑔𝑚 +𝑅𝑆

𝑣𝑜𝑑 𝑅𝐷 ‖(𝑅𝐿 ⁄2)


𝐴𝑑 = =
𝑣𝑖𝑑 1⁄𝑔𝑚 +𝑅𝑆

III.6 Rejet en mode commun


La figure III.9.a) montre une paire différentielle polarisée par une source de courant ayant une résistance de sortie Rss. La
tension d’entrée est VCM. Cependant, ici, on a aussi un signal incrémental vicm appliqué aux deux entrées. Ce signal peut
représenter un bruit ou interférence et est donc indésirable.

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Figure III.9

Afin de déterminer la réponse de l’amplificateur différentiel au signal mode commun vicm, on considère le circuit Figure
III.9.b) et le modèle équivalent Figure III.9.c).
𝑖 𝑣𝑖𝑐𝑚
À partir de Figure III.9.c), on peut écrire : 𝑣𝑖𝑐𝑚 = + 2𝑖𝑅𝑆𝑆 donc 𝑖 = 1
𝑔𝑚 +2𝑅𝑆𝑆
𝑔𝑚

Les tensions des drains sont alors : 𝑣𝑜1 = 𝑣𝑜2 = −𝑅𝐷 𝑖


𝑅𝐷
Ce qui donne : 𝑣𝑜1 = 𝑣𝑜2 = − 1 𝑣𝑖𝑐𝑚
+2𝑅𝑆𝑆
𝑔𝑚

Il s’en suit que les deux tensions des drains seront corrompues par vcmi, et seront données, approximativement par :
𝑣𝑜1 𝑣𝑜2 𝑅𝐷
= ≅−
𝑣𝑖𝑐𝑚 𝑣𝑖𝑐𝑚 2𝑅𝑆𝑆

Où l’on a supposé 2Rss>>1/gm. Néamoins, parce que vo1 = vo2, la tension de sortie différentielle vod serait libre de cette
interférence commune : 𝑣𝑜𝑑 = 𝑣𝑜2 − 𝑣𝑜1 = 0

Le circuit rejète donc toujour le signal du mode commun. Ceci n’est malheureusement pas vrai si le circuit n’est pas
parfaitement symétrique.

III.5.3 Effets du disparité de la résistance RD


Lorsque les deux résistances de drain RD montrent une disparité de RD, les tensions de mode communs des drains ne
seront plus égales. Si la charge de Q1 est RD et celle de Q2 est (RD+ RD), le gain du mode commun serait :
𝑣𝑜𝑑 ∆𝑅𝐷 𝑅𝐷 ∆𝑅𝐷
𝐴𝑐𝑚 = =− ou encore 𝐴𝑐𝑚 = −
𝑣𝑖𝑐𝑚 2𝑅𝑆𝑆 2𝑅𝑆𝑆 𝑅𝐷

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Un mauvais appariement des résistances implique un gain en mode commun fini (faible). Une partie du bruit vcmi apparait
alors comme une composante de vod.

Une mesure de l’efficacité de la paire différentielle à amplifier le signal différentiel et à rejeter le signal mode commun est
le rapport réjection du mode commun CMRR (Commun Mode Rejection Ratio)
|𝐴 |
𝐶𝑀𝑅𝑅 = |𝐴 𝑑 |
𝑐𝑚

|𝐴 |
C’est une mesure donnée souvent en décibels : 𝐶𝑀𝑅𝑅 (𝑑𝐵) = 20log (|𝐴 𝑑 |)
𝑐𝑚

2𝑔𝑚 𝑅𝑆𝑆
Pour le cas étudié, on aura : 𝐶𝑀𝑅𝑅 = ∆𝑅𝐷
𝑅𝐷

Pour avoir un grand CMRR, on doit réaliser une grande résistance Rss pour la source de courant et un bon appariement
∆𝑅𝐷
untre les résistances des drains, faible.
𝑅𝐷

III.5.4 Effet de la disparité des gm


Si les transconductances des deux MOSFET sont :
1
𝑔𝑚1 = 𝑔𝑚 + ∆𝑔𝑚
1

1
𝑔𝑚2 = 𝑔𝑚 − ∆𝑔𝑚
1

𝑅𝐷 ∆𝑔𝑚
Le gain serait : 𝐴𝑐𝑚 ≅ ( )( )
2𝑅𝑆𝑆 𝑔𝑚

2𝑔𝑚 𝑅𝑆𝑆
Et le rejet en mode commun : 𝐶𝑀𝑅𝑅 = ∆𝑔𝑚
𝑔𝑚

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