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Les éléments du langage visuel

La ligne
Dans l'environnement naturel et construit, on observe une grande variété de
lignes, des lignes imaginaires dans les œuvres d'art. Les nombreuses subtilités
de la ligne et de la façon dont la qualité et la direction des lignes réelles ou
imaginaires peuvent suggérer différentes idées et expériences.

La couleur
La couleur est l'élément à la fois le plus expressif et le plus difficile à décrire.
De nombreuses relations existent entre les couleurs elles-mêmes et entre les
couleurs et soi-même. Le cercle chromatique est une bonne ressource à
utiliser pour comprendre et organiser les couleurs.

La texture
En arts visuels, la texture fait référence à l'aspect réel de la surface ou à
l'illusion de son apparence. En étudiant la texture, on comprend que toute
surface possède une texture, que les artistes utilisent souvent la texture pour
renforcer différents concepts et que différentes textures permettent
d'exprimer diverses idées ou significations.

La forme
La forme est un élément qui caractérise les œuvres à deux dimensions. Les
formes et les relations entre les formes créées peuvent devenir de plus en plus
complexes quand elles sont reliées les unes aux autres dans une image.

Le volume
Le volume caractérise des objets à trois dimensions: largeur, longueur et
profondeur. L'architecture, la sculpture, la céramique, le tissage et la
bijouterie sont toutes des formes artistiques à trois dimensions. Les artistes
créent l'illusion du volume sur une surface à deux dimensions.

Les principes de composition

L'équilibre
L'équilibre en arts visuels peut être rigoureux ("parfait"), irrégulier ("relatif")
ou radial. L'équilibre est rigoureux lorsque des objets égaux ou semblables
sont placés de chaque côté d'un axe central. Il existe un équilibre radial
lorsque des objets égaux ou semblables tournent autour d'un point central et
on obtient un équilibre irrégulier en utilisant des objets différents. Les artistes
visuels créent un équilibre irrégulier en tenant compte de tous les facteurs
contribuant au poids visuel et en organisant les objets avec soin.
Il y a des artistes qui créent intentionnellement des œuvres qui ne respectent
pas l'équilibre visuel. Les artistes se servent de l'équilibre pour donner
diverses qualités expressives et comment l'équilibre peut être influencé par la

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répartition des objets, l'utilisation des couleurs, la direction de la ligne,
l'utilisation de motifs récurrents, etc.

Le rythme (mouvement et temps)


Le rythme est l'un des principes les plus reconnaissables parce que la vie en
est remplie, que ce soit en images, en événements, en sons, etc. Le rythme
visuel est souvent créé par la répétition et la façon dont les images sont
organisées ou présentées pour donner une signification ou exprimer des idées
et des sentiments.

La dominance
La dominance est un principe de composition qui donne à un élément ou une
partie d'une œuvre, qu'on appelle habituellement le centre d'intérêt, une plus
grande importance qu'au reste. L'ordre dans lequel on voit les parties de
l'œuvre et l'importance relative de chacune dépend de la dominance. Le
contraste, l'isolement, la localisation, la convergence et l'inusité sont tous des
moyens de créer la dominance.

La variété
Il est important de noter qu'une œuvre d'art ne doit pas nécessairement avoir
de la variété pour être intéressante. Certaines œuvres sont intéressantes par
leur simplicité. La variété est simplement un aspect auquel les artistes
peuvent réfléchir lorsqu'ils planifient ou créent une œuvre. Il y a des artistes
qui veulent créer des œuvres dans lesquelles il y a diverses relations
complexes. Pour ceux-ci, la variété est donc un principe de composition
important. La variété peut concerner l'utilisation d'éléments du langage
visuel, comme la couleur et la texture.

Le contraste
Le contraste est un autre principe de composition que les artistes utilisent
pour attirer l'attention, pour créer de la variété et de l'intérêt ou pour
exprimer une certaine émotion dans une œuvre. Un fort contraste (noir et
blanc, par exemple) sert à attirer l'attention sur les différences. Un faible
contraste (deux nuances du même gris, par exemple) permet d'atténuer les
différences.

La proportion ou l'échelle
La proportion est le principe de composition qui concerne le rapport de
grandeur entre les parties d'une chose. Bien des artistes utilisent les bonnes
proportions pour représenter la réalité tandis que d'autres exagèrent et
déforment la réalité pour exprimer des émotions et des expériences. L'échelle
est le rapport de grandeur entre un objet et une unité standard, comme le
corps humain. L'échelle d'un objet peut varier d'extrêmement petite à
extrêmement grande ou encore elle peut être réaliste ou exagérée, selon
l'intention de l'artiste.

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L'harmonie
L'harmonie concerne l'utilisation accentuée d'éléments semblables pour créer
une apparence simple et uniforme. Par exemple, l'organisation d'images, de
couleurs (monochromatiques ou analogues), de formes (répétition de formes
semblables) et de l'espace (espace égal entre des objets) pourrait créer un
effet harmonieux.
Une œuvre d'art n'a pas obligatoirement à être harmonieuse. Il y a des œuvres
qui sont intéressantes parce que l'artiste a délibérément créé un effet
chaotique.

L'unité
L'unité est le principe qui est peut-être à la fois le plus important et le plus
difficile à définir. S'il y avait un énoncé pour expliquer pourquoi des œuvres
d'art de divers types sont bonnes, on pourrait dire « parce qu'elles ont de
l'unité ». L'unité est le principe de composition grâce auquel toutes les parties
de l'œuvre forment un tout. Les éléments, les idées, les principes et les
supports sont organisés de sorte qu'ils sont tous essentiels pour le produit.

Ministère de l'Éducation de la Saskatchewan, Regina, SK

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NOTIONS BASIQUES DE COMPOSITION

Composer, c'est organiser des formes dans un espace limité (la feuille de
dessin, la toile, le mur...) L'objectif de la composition est de rendre l'expression
recherchée intelligible et forte. Pour parvenir à cet objectif les moyens
peuvent être extrêmement variés mais se positionnent toujours par rapport à
des principes simples.

Quelques définitions:

Abstraction : Si l'on compose à l'aide de formes géométriques ou quelconques,


de traces ou de taches sans suggérer quoi que ce soit qui ait un rapport avec la
réalité, on dit que la composition est ABSTRAITE.

Figuration : Si l'on compose avec des formes qui représentent quelque chose
(objets, personnages, animaux) on dit qu'il s'agit d'une composition
FIGURATIVE.

Cependant, c'est autant l’organisation des formes dans l’espace, que ce qu’elles
représentent, qui rend le dessin ou la peinture expressifs ou tout simplement
harmonieux.

1 – Equilibre

L’équilibre est une des notions les plus importantes dans toute composition.
Les moyens de parvenir à une composition équilibrée sont très variés.

a) La dimension des formes

De toute forme tracée dans un espace se dégage une force dépendante de ses
dimensions et de son rapport à cet espace.

Pour obtenir une organisation de formes équilibrées il faudra donc distribuer


ces formes dans l’espace en fonction de leurs dimensions.

En observant les dispositions de poids sur les balances puis des formes dans
les schémas ci-dessous nous constatons que :

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Deux poids identiques la balance est
équilibrée

Deux poids différents, la balance est


déséquilibrée

Le poids de gauche est compensé par


plusieurs petits poids sur la droite et la
balance est équilibrée

Des formes de dimension Des formes de dimensions


égale, c'est à dire de force Le rectangle de droite est différentes donc de forces
identique donnent un plus petit. Il y a un vide en inégales donnent un
résultat équilibré et stable. haut à droite du cadre. résultat plus dynamique.
Les deux rectangles sont L'équilibre n'est pas La masse formée par les
identiques et disposés à la satisfaisant car la plus rectangles de droite
même distance de part et grande masse est déportée compense celle du grand
d'autre de l'axe du cadre : sur la gauche de l'axe rectangle de gauche : on
On obtient un équilibre vertical. obtient un équilibre
symétrique dissymétrique

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b) Le choix des valeurs, comme celui des couleurs, a une forte influence sur
l’équilibre.

Le rectangle sur la gauche est presque Les valeurs claires et lumineuses de


blanc cette valeur claire et lumineuse l'arrière plan attirent l'attention sur celui-
entourée de formes grises peu ci. Le noir de la partie inférieure donne
contrastées capte fortement notre une assise à l'ensemble. La position
attention. Notre regard a du mal à se centrale du cercle dont la valeur claire est
détacher, de la partie gauche, le reste de entourée par les valeurs plus fonçées du
la composition étant plus discret rectangle de gauche et du triangle
l’ensemble nous donne une impression de complètent l'équilibre.
déséquilibre.

Le rectangle rouge sur la gauche capte Le rectangle rouge est ici compensé par
fortement notre attention. Notre regard a le rouge du triangle à droite. Le jaune
du mal à s’en détacher, le reste de la plus vif , plus saturé, capte notre regard
composition basé sur des couleurs pâles, et l’entraîne à l’arrière plan.
c'est à dire peu saturées, plus discrètes,
est plus faible. l’ensemble nous donne une
impression de déséquilibre.

La distribution plus ou moins régulière d'une valeur ou d'une couleur dans la


surface d'une composition est une façon simple d'assurer l'équilibre.

Cependant trop de régularité nuira à l'attrait et à l'intérêt de l'ensemble.


Plus simplement on peut équilibrer une couleur en créant plusieurs rappels de
celle-ci dans la composition.

Comme toute couleur correspond à une valeur de gris (jaune = gris-clair, violet
= gris foncé) dans une composition une valeur peut être équilibrée par une
couleur ou vice-versa.

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c) Situation des formes dans l’espace du cadre

L’équilibre est également dépendant de la situation des formes dans l’espace.

Les deux enfants ont la même taille : la


balançoire est équilibrée

L'un des enfants est plus gros que l'autre.


Cela crée un déséquilibre, le plus gros
descend pendant que le plus petit
remonte

L'enfant le plus grand s'est déplacé vers


l'axe de la balançoire, l'équilibre est ainsi
retrouvé

Le rectangle de gauche est très proche du Le rectangle de gauche est plus proche de
bord gauche de la composition l'axe de la composition, le vide laissé sur
la gauche a tendance à compenser celui
de droite laissé par le petit carré.

Une forme de force importante peut être rééquilibrée par une autre plus petite
mais plus éloignée de l’axe de la composition

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d) Plein et vide

On appelle plein l’espace entouré par les bords d’une forme et vide l’espace
situé entre le contour des formes et les limites du format de composition. Mais
ce vide, est en fait également une forme, qui s’équilibre plus ou moins bien
avec les formes qu’il entoure. En modifiant ou en déplaçant les formes on
modifie et on déplace aussi les vides. Par conséquent plein et vide sont
interactifs et régissent ensemble l’équilibre de la composition.

L'espace encombré donne Malgré les superpositions Le triangle noir crée ici
une sensation de des formes, l’apparition une zone d'attraction pour
monotonie et d’un plus grand vide donne le regard, en même temps
d’étouffement. une impression plus aérée. par sa densité il fait
paraître moins rempli
l'espace autour de lui.

Les valeurs des formes jouent un rôle important dans la perception du plein et
du vide en même temps qu’elles remettent l’équilibre en question.

Pour équilibrer des formes on peut jouer sur leur taille, sur leur situation
dans le cadre, sur la position ou l'intensité des valeurs, sur la position, la
répétition ou les contrastes des couleurs.

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2- Dynamisme

Le dynamisme d’une composition est dépendant de la strucuture de celle-ci et


du type de formes utilisées . Il est étroitement lié à la notion d’expression.

a) Le dynamisme est tributaire de la tension ou de la non tension des formes


c'est à dire de l'énergie propre aux différents tracés.

Les courbes sont tendues et sans


La ligne est hésitante, tremblante. Elle accidents dus à une quelconque
manque de tension et paraît avoir été hésitation. Elles donnent une sensation
tracée par une main malhabile de plénitude et d'assurance de certitude.

Kokoschka - La tempête ou La fiancée du Wassili Kandinsky - Petit rêve rouge -


vent - 1914 1925

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b) Le dynamisme est également dépendant de l'orientation dans l'espace des
lignes dominantes.

Les horizontales nous renvoient au calme Les verticales suggèrent davantage de


des plans d'eau, à l'homme couché, au tension, la stabilité, la résistance, la
repos, à l'immobilité. rigidité, l'homme debout, l'arbre partant
à la conquête de l'espace.

L'oblique descendante nous suggère le L'oblique montante nous suggère le


mouvement, l'instabilité, la chute et une mouvement, le dynamisme, le progrès,
énergie négative. une énergie positive.

Dans Allégorie sacrée (vers 1490), de


Giovanni Bellini, les horizontales
prédominantes créent une ambiance où
règne le calme.

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Dans Bocal de poissons (1914), de Henri
Matisse, les verticales prédominantes
créent une impression de rigueur et de
mouvement ascendant.

Dans cette mosaïque (IIe siècle avant


J.C.), les obliques des lances accentuent
l'impression de puissance et de violence
de l'armée qui charge en créant une
sensation de mouvement de la droite
vers la gauche.

Dans Tyrol (1913-1914), de Franz Marc,


la composition est faite essentiellement
d'obliques. Cela lui donne un grand
dynamisme, la disposition des lignes nous
suggère même un rayonnement ou un
éclatement.

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c) La symétrie et l'assymétrie dans leur principe jouent également un rôle
important dans la traduction du dynamisme.

Si la symétrie ne permet pas d’exprimer


le dynamisme elle peut être une aide La dissymétrie offre une expression plus
précieuse à l’expression du silence, du libre, celle d'un équilibre dynamique
repos, de la solennité, de la religiosité ou
d'une puissance rigide.

La cité idéale (vers 1470) de Piero della Francesca nous montre l'image d'un projet
architectural où les formes sont réparties de manière sensiblement égale de part et
d'autre de l'axe vertical de l'image. C'est donc une composition symétrique . Ce type
de composition a été très utilisé par les artistes de la Renaissance, notamment dans
les peintures à thème religieux. La symétrie est toujours intéréssante pour
l'expression d'un caractère solennel et d'un équilibre stable et reposant.

symétrique : identique de part et d'autre de l'axe du format


dissymétrique : inégale de part et d'autre de l'axe du format

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d) Le rythme créé par les contrastes des valeurs ou des couleurs

Les horizontales et les verticales de ce


tableau, la fréquence de carrés ou
rectangles de petite taille presque
identique, ne le prédisposent pas à la
traduction d'un grand dynamisme.
Pourtant, les petits carrés, les espaces
différents entre les verticales et les
horizontales, les couleurs très toniques
comme le rouge et l'orange, le contraste
des valeurs claires et du bleu foncé,
finissent par créer à eux seuls
dynamisme et rythme.
Piet Mondrian - Boogie Woogie - 1942-1943

Pour obtenir une composition dynamique on peut jouer sur la tension des
lignes et des formes, sur l'orientation des lignes et des formes (horizontales,
verticales, obliques), sur la position ou l'intensité des valeurs, sur la position,
la répétition ou les contrastes des couleurs

3- Structure et clarté

L’harmonie que l’on attend d’une composition est en partie rendue par le
sentiment même d’équilibre, et plus particulièrement par une ordonnance
claire et sans confusion des formes, des couleurs, et de tous les autres
constituants plastiques (valeurs, textures, lumières etc.)

a) Géométrie sous-jacente

Visible ou invisible, volontaire ou intuitive derrière l’apparence de toute


image se cache une structure géométrique qui donne à l’image une grande
partie de sa rigueur, de sa clarté, ou de son mouvement, bref de sa force
expressive.

Certaines directions (lignes droites, horizontales, obliques, verticales, ou


courbes se laissent deviner parfois derrière les objets figurés ou s’imposent au
regard avec force. On les appelle les lignes de force.

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Georges-Pierre Seurat, La Seine à la Grande Jatte - Printemps (1888)

b) La proportion

Dès l'Antiquité, les artistes des civilisations égyptienne et grecque se sont


intéréssées de près à la proportion. Les artistes étudient les rapports de
proportions, c'est à dire les rapports entre des formes de dimensions
différentes et constatent que certains rapports de proportions engendrent un
rythme agréable à l'oeil et procurent un sentiment d'harmonie.

Trouver des proportions harmonieuses à partir du carré

Le nombre d’or (1.618) présent dans la nature et utilisé dans de nombreuses


peintures, sculptures et architectures (telles la grande pyramide de Chéops ou
le Parthénon sur l'Acropole à Athènes), attribue à la composition une clarté et
un rythme harmonieux.

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Dans La Vierge à l'enfant (1650), de
Bartolomé Esteban Murillo, on perçoit
nettement comment l'axe du corps de
l'enfant ou la ligne des épaules ont été
situés par rapport à la section dorée

Rectangle d'or et section dorée

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4 - Impact visuel et cheminement de lecture

Certaines couleurs captent fortement le regard, détournant celui-ci du reste


de la composition. Ces couleurs ont un impact visuel plus fort que les autres. Il
en est de même pour les formes.

a) Types de formes

Une composition peut être basée sur l’emploi de trois types de formes :
géométriques, humaines ou animales, et quelconques .

Les formes géométriques ont l’ impact


visuel le plus fort, suivies par les formes
humaines et animales. Ces différences
d’attraction visuelle auront un effet sur
l’équilibre.

Dans La grande parade, 1954, de


Fernand Léger, le caractère géométrique
des aplats de couleur (orange, rouge et
bleu) et le fort contraste qu'ils forment
avec le fond clair captent notre regard et
nous obligent à lire ces formes avant les
autres. Les personnages uniquement
cernés de noir ne sont lus que dans un
deuxième temps.

b) La perspective

L’attraction visuelle générée par les


fuyantes, et le point de fuite conduisent
très fortement le regard dans la lecture
vers l'horizon de la composition duquel il
est difficile de se détacher.

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c) L'organisation des plans

Un jeu de plans organisés de manière


asymétrique dans la profondeur donne
une richesse supplémentaire à la
composition en conduisant le regard en
un voyage moins linéaire qu’un effet de
perspective trop marqué.

Dans Le combat des macchabées (1470-


1476), de Fouquet, un arrangement et un
dosage subtils faits de perspective,
d'agencement des plans et de contrastes
de valeurs et de couleurs.

d) Le choix des valeurs a une forte influence sur l’impact visuel de l’image.

Les contrastes faibles donnent une image La force des contrastes donne une image
à l'impact visuel limité. avec un impact fort.

Les couleurs pastel donnent une image à La présence du rouge et du jaune très
l'impact visuel limité. saturés donne une image à l'impact fort

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Dans L'homme au turban (1433), de Van
Eyck, les valeurs d'ombre et de lumière
(clair-obscur) donnent à première
lecture toute la force visuelle à l'image.

Dans Symphony in white (No 3, 1866), de Whistler, les valeurs claires et subtiles
de l'ensemble sont ponctuées par les bruns de valeur sombre des chevelures et de
l'arrière plan qui constituent par contraste les points d'attraction visuelle dans
cet ensemble clair.

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e) Le choix des couleurs a également une influence sur l’ordre de lecture des
éléments de l’image.

La lecture se fait du rectangle rouge au Le regard est attiré d'emblée par le cercle
cercle vert. jaune à l'arrière plan.

Dans Le cargo noir, 1952, de Raoul Dufy, le regard est d'abord saisi par la
masse noire puis fortement attiré par le contraste du bleu du ciel et de la
valeur blanche du nuage, ainsi que par la tache orange du sable en bas à
gauche et le rouge de la tente en bas à droite. Les autres couleurs plus
ternes ont un pouvoir d'attraction du regard moins fort.

Pour créer un impact visuel fort on peut jouer sur la taille des formes, sur la
situation des formes dans la page, sur des contrastes de valeurs forts (noir
opposé au blanc - contraste maximum), sur les contrastes des couleurs et des
couleurs vives sur les éléments à mettre en valeur.

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5- Unité-diversité

Lorsqu’on observe un objet, une photo, une sculpture ou une peinture, on


s’aperçoit que l’ensemble des éléments qui la constituent et la manière dont ils
sont organisés contribuent à développer la même force expressive (calme,
violence, joie, etc.)

Chaque élément semble raconter un fragment d’une même histoire pour la


rendre plus vraie et plus captivante. C’est ce que l’on appelle le sentiment
d’unité. On peut donc penser que l’unité la plus parfaite pourrait se traduire
par l’utilisation de formes et de couleurs absolument identiques, exprimant
une seule et même idée, un seul et même sentiment, mais dans ce cas, on
aboutirait aussi au résultat le plus monotone, car il nous manquerait une
diversité de nuances de formes, de couleurs, etc... pour stimuler notre intérêt.
Les notions d’unité et de diversité sont donc étroitement liées et s’équilibrent
mutuellement.

Aucune variété la Cette composition Variété excessive de


composition est présente de la variété par formes, organisation dans
symétrique et les types de formes, par l’espace désordonnée,
parfaitement régulière. leur dimension et leur l’ensemble est confus et
L’ensemble est équilibré disposition. Le sentiment aucune unité n'est
mais uniforme et d'unité est absent car les vraiment perceptible.
monotone. types de formes sont
séparés les uns des autres.
Il y a en quelque sorte trois
histoires différentes dans
la même image.

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Ici, il n'y a que des formes géométriques
mais elles sont variées par leur forme et
leur taille. Elles ne sont pas séparées
mais se mélangent par superposition.
Ceci permet de suggérer un espace en
profondeur composé de plans successifs.
Les valeurs et les couleurs sont variées.
On a, à la fois, de l'unité et de la diversité
ou variété. Tout ceci apporte un intérêt
qui était absent des trois schémas
précédents. C'est le début d'une
composition organisée.

Microcosmos, 1959, de Marc Tobey,


présente un belle unité mais peu de
variété à première lecture. Ce n'est
qu'une impression car une observation
plus attentive en taille réelle nous
permettra de découvrir une infinité de
nuances.

Dans Pluie, 1956, d’Auguste Herbin,


l'unité est créée par le caractère
géométrique des formes, l'emploi
systématique de couleurs saturées
(vives) et le caractère très uni des
couleurs. La variété est apportée par les
différences de caractère des formes
géométriques (triangles, cercles, droites,
courbes) par les différences de
dimension des formes, les contrastes de
valeurs (du jaune clair au noir) et les
contrastes marqués des couleurs.

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6-Interactivité des éléments entre eux et avec l’ensemble

Selon leur position dans l’espace, les formes subissent individuellement


l’influence les unes des autres, mais réagissent également par rapport à
l’ensemble formes-format.

Les formes sont Les formes sont disposées L'échelle des formes a été
distribuées de manière à les unes par rapport aux conservée mais les formes
former un équilibre à peu autres exactement de la ont été disposés de
près satisfaisant. Le vide même manière que dans le manière différente les unes
en haut à gauche est schéma précédent. par rapport aux autres.
compensé par le vide en Cependant leur taille a été L'équilibre est différent et
bas droite. L'espace du réduite, de ce fait le vide l'assemblage de formes
format est relativement est plus grand. L'espace nous suggère un visage.
bien occupé.La disposition n'est plus occupé de la Grâce à l'action des formes
des formes ne suggère rien même manière et les unes sur les autres, le
de particulier. l'équilibre est rectangle plat devient un
complètement différent. oeil, le triangle un nez et
l'oval une bouche.

7- Relation forme-fond

Comme dans une œuvre littéraire ou musicale, la forme, c’est à dire le choix et
la manière d’agencer les constituants plastiques (lignes, valeurs, couleurs,
matière) d’une œuvre, a une influence directe sur le fond , c’est à dire sur ce
qui est exprimé. En effet, si l’organisation des formes dans l’espace du format
nous permet d’exprimer des sensations comme le calme ou le mouvement, si
une forme est l’image de l’énergie que l’on développe en la traçant, on peut
dire qu’il y a une relation étroite entre la forme et ce qu’elle exprime, c’est à
dire entre la forme et le fond.

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a) Esprit des lignes , esprit des formes

LIGNE FORME

La ligne droite suggère la précision,


la rigueur. Lorsqu'elle est
1 horizontale elle devient l'horizon,
suggère le repos, la stabilité,
l'immobilité, le silence, la mort.

La verticale renforce le caractère


rigoureux de la ligne droite, elle
suggère la droiture, l'élévation, la
2
force, la raideur, le manque de
souplesse, l'obstacle,la barrière,
l'austerité.

L'oblique est instable, suggère la


chute, le mouvement.

La courbe suggère la souplesse, la


fluidité, le mouvement, la féminité,
la douceur, la tendresse. Elle nous
renvoie à l'élément eau.

Les changements brusques de


direction suggèrent l'énergie,
l'électricité, l'éclair, la vitesse.
3 Les angles vifs et acérés la brutalité,
la violence, le danger, ils piquent et
coupent. Cette forme nous renvoie à
l'élément feu.

Horizontales et verticales nous


suggèrent la stabilité et la force, un
sentiment de construction durable
4 est renforcé par l'angle droit qui
nous suggère la rigueur, la
précision. Elle nous renvoie à
l'élément terre.

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Une ligne souple et légère, suggère
un mouvement incertain, indécis,
5
tout en douceur. Elle nous renvoie à
l'élément air.

Une ligne composite avec une


prédominance de courbes, un
6 mélange de rondeurs et d'angles
vifs. Elle a quelque chose de végétal
ou d'organique.

b) Espace et expression

L’expression change si la situation dans l’espace d’un élément change.

Au centre, le triangle donne une Dans la partie supérieure le triangle


impression de stabilité relative donne une impression d'envol

Collé dans le coin en bas il donne un Très proche du bord gauche ou droit il
sentiment de solitude, d'isolement et de est comme l'acteur entrant ou sortant de
timidité la scène

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Dans L'hiver ou le déluge, 1664, de Nicolas Poussin, aucun personnage n'est
vu en gros plan. Tous se trouvent éloignés de l'observateur. Leur petite taille
dans la composition et dans le paysage devient un élément de plus pour
traduire la fragilité de l'homme et sa détresse face à la puissance de la nature
ou en l'occurrence "la puissance divine".

Nous voyons à travers tout ceci que la nature des formes, la manière de les
organiser dans un format - c’est à dire de composer - évoque qu’on le veuille ou
non des sensations ou des idées . On peut donc affirmer, que toute expression
est étroitement liée à la composition, qu’elle soit volontaire ou intuitive. Elle
donne corps aux idées, aux sensations, aux sentiments exprimés. Son étude
est un travail passionnant et de longue haleine. Combiné à la recherche de la
perfection de la proportion, on peut y trouver une aventure sans fin.

Arts appliqués – Académie de la Réunion

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