Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Abdelghani BACHAR
Doctorant chercheur en sciences de gestion
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat
Université Hassan Premier
Email : abdelghani.bachar@gmail.com
Karima TOUILI
Professeur chercheur
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat
Université Hassan Premier
touilikarima@hotmail.fr
Résumé
L'économie de la connaissance et du savoir est un stade particulier du développement basé sur des
actifs incorporels, le capital humain, la recherche et l'innovation... où la richesse créée est mesurée
comme la part de ces activités dans le produit intérieur brut PIB. Les avancées théoriques et les
travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir dans le déterminisme des performances
des économies. Cette recherche contribue à situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation
de la coopération islamique (OCI), à partir du KnowledgeEconomy Index (KEI) et du
Technologyachievement index (TAI).
Mots clés : Connaissance – Savoir - Economie de la connaissance – Economie du savoir –
Performance – KnowledgeEconomy Index – Technologyachievement index.
Abstract
The knowledge and knowledge economy is a particular stage of development based on intangible
assets, human capital and activities related to education, science, research and innovation ... where
wealth is created Measured as the share of these activities in gross domestic product GDP. The
theoretical advances and the empirical work have constantly shown the weight of knowledge in the
determinism of the performances of economies. This research helps to situate Morocco in relation to
its neighbors of the Organization of Islamic Cooperation (OIC), based on the Knowledge Economy
Index (KEI) and the Technology Achievement Index (TAI).
Key words: Knowledge - Knowledge economy - Performance - Knowledge Economy Index -
Technology achievement index.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
2
Introduction
Aujourd’hui, dans une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n’est pas
concrète, l‘avantage compétitif qui permet l’insertion d’un pays dans les nouvelles chaînes de
valeurs internationales réside dans le savoir et les compétences, dans les aptitudes créatives de
ses hommes et de ses femmes et dans leur capacité à innover, à créer des concepts, à inventer,
à produire des idées et à améliorer les processus de production et de management.
Ainsi, les forces motrices de la croissance, du développement économique et social et de la
compétitivité des entreprises et des Nations se déplacent de la matière et de l’énergie vers
l’information, l’innovation et le savoir.
Ne nous trompons pas : l’économie du savoir et de l’immatériel sera le moteur déterminant et
la plus forte source de croissance des pays dans ce 21ème siècle. C’est par là que se créeront
richesses et emplois. Le développement de cette économie est aujourd’hui considéré comme
le défi essentiel des sociétés contemporaines. Il est évident que l’économie du savoir n’est pas
un effet de mode mais correspond à un nouveau mode de développement.
L’humanité a en effet connu différentes formes de savoirs. Dans le passé récent, les savoirs
industriels et intellectuels ont montré leurs effets. Pendant que les savoirs intellectuels ont
évolué, ils ont récemment inclus les technologies de l’information et de communication(TIC).
Cette dernière composante a aussi positivement affecté les savoirs industriels en plus de leurs
prévalences dans les systèmes éducatifs, de recherche mais aussi de communication.
Au cours du siècle en cours, le Maroc apparaît être à la croisée des chemins en ce qui
concerne la production, l’utilisation, l’acquisition et l’accumulation du savoir. La société
marocaine connaît ainsi un retard dans ce domaine, malgré le rôle qu’elle a pu jouer dans le
passé en matière de production et de dissémination de savoir.
Les avancées théoriques et les travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir
dans le déterminisme des performances des économies. Cette recherche a pour objectif de
situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation de la coopération islamique (OCI) à
partir du Knowledge Economy Index (KEI) et du Technology achievement index (TAI). Le
premier axe de cet article, traite les concepts de la nouvelle économie, le deuxième précise les
facteurs explicatifs de son développement et le dernier examine la performance de notre pays
en économie du savoir par rapport à ses voisins de l’OCI.
1. PRÉCISIONS SÉMANTIQUES ET ÉTYMOLOGIQUES
Les concepts d’économie de la connaissance, d’économie du savoir, d’économie de
l’information, d’économie de l’immatériel, d’économie de l’intelligence, etc. associent tous le
mot économie à des notions qui, parfois, renvoient à une même réalité.
Chaque économiste use de ces termes d’une manière qui lui est propre pour désigner la réalité
actuelle de la nouvelle économie. Aussi commencer par la définition des concepts est
incontournable dans cet article.
1.1 Savoir, connaissance et information
Les notions de savoir, de connaissance et d’information sont assez voisines qu’on pourrait les
confondre. Afin de ne pas assimiler les concepts économiques qui en découlent, Il est
important de distinguer chaque notion de l’autre.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
3
1.1.1 Connaissance
Définir la connaissance est un exercice difficile, car la connaissance est un concept abstrait
dont la détermination peut impliquer des aspects complexes tels que : les actions, le contexte,
les informations, les acquis et expériences, etc.
Une première définition généraliste de la connaissance est celle de Ganascia qui distingue les
deux sens commun du mot selon qu’on l’utilise au singulier ou au pluriel (Smaïn Bekhti,
2003) :
Selon lui, "la connaissance d'une chose ou d'une personne vise le rapport privilégié
qu'entretient un sujet avec cette chose ou cette personne. Connaître recouvre la perception du
monde extérieur, vision, olfaction, toucher, et sa mémorisation ; cela recouvre aussi la
perception de soi-même, de ses actes et de leur reproduction ; la connaissance est donc
centrée sur un individu singulier qui perçoit et agit dans le monde".
Et d'autre part, "les connaissances se rapportent au contenu : elles désignent non plus une
relation personnelle d'un sujet aux objets du monde qui l'environne, mais ce qui peut
s'abstraire de cette relation, pour être retransmis à d'autres individus. Dans cette acception, les
connaissances relèvent non plus des individus isolés, mais de la communauté des individus,
des échanges qu'ils nouent entre eux et de ce qui autorise ces échanges, à savoir signes,
systèmes de signes, langues et langages, au moyen desquels la communication devient
possible".
Selon D. Foray la connaissance « est d’abord fondamentalement une capacité d’apprentissage
et une capacité cognitive.» (Foray. D, 2000).
Pour A. Gorz : « la connaissance suppose le traitement par un individu d’un stock
d’informations qui, mis en cohérence, permet de comprendre les phénomènes. La
connaissance ne peut se transmettre que par un processus d’apprentissage. » (Uzunidis D.,
2004).
1.1.2 L’information
Selon le petit Rober l’information est « un renseignement qu’on porte à la connaissance d’une
personne, d’un public». Il s’agit d’une collection de données organisées et reliées entre elles
dans le but de transmettre un message. Ce dernier, peut être transmis par plusieurs canaux, en
l’occurrence oral, écrit ou encore d’une manière imagée.
Pour Jean-Louis NICOLET et Jean CELIER, « une information constitue une représentation à
un instant donné de notre environnement » (BruneauJ.-M. et J.-F Pujos, 1992), et pour Joël
de ROSNAY, « une information est un fait nouveau, un renseignement ou une connaissance
résultante d’une observation » (BruneauJ.-M. et All, 1992). J.L. Maunoury avait définit
l’information comme « un élément susceptible d’être transmis par un signal ou une
combinaison de signaux »(J.L. Maunoury, 1972).
De façon générale, l’information est souvent définie par les économistes comme un flux de
messages qui existe indépendamment des individus.
1.1.3 Le savoir
Le savoir est un ensemble d’idées et de concepts. Il s’enrichit au fil des années moyennant
l’intégration de nouvelles informations organisées et structurées ainsi que par l’acquisition de
nouvelles compétences.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
4
André GORZ dans son ouvrage « L’immatériel » considérait les savoirs comme « partie
intégrante du patrimoine culturel ; ce sont des compétences communes de la vie de tous les
jours. C’est sur la base de ces compétences communes que sont construites les compétences
professionnelles certifiées qui, elles, sont produites en vue d’échanges marchands de services»
(Uzunidis D., 2004).
J.L Maunoury, avait défini le savoir comme étant « constitué par l’ensemble des
connaissances disponibles à un temps donné. Cette disponibilité ou encore accessibilité, est
d’ordre matériel et intellectuel : pour faire partie du savoir, les connaissances doivent être
retenues quelque part, selon des moyens naturels mémoires humaines, ou artificiels
(archives), et doivent être compréhensible par certains. » (J.L. Maunoury, 1972).
1.2 L’économie de l’information du savoir, de la connaissance et capitalisme cognitif
: Une clarification nécessaire
L’économie de la connaissance, discipline récente du vaste champ de l’économie, a émergé de
façon progressive à partir des années soixante-dix. Il convient de la distinguer d’autres
branches de l’économie qui lui sont voisines, complémentaires ou parfois qui lui y sont
incluses.
1.2.1 L’économie de l’information
L’économie de l’information est l’étude des comportements économiques et de leur nature,
selon les contextes informationnelles définis (information imparfaite probabilisable,
incertitude non probabilisable, asymétrie d’information, information incomplète)
L’économie de l'information est polysémique. Elle est la branche de la science économique
qui explique l'importance de l'information ( par exemple de l'asymétrie d'information dans le
marché) , et s'intéresse à la façon dont l'information affecte les décisions économiques. Elle
traite également de la place de l’information, comme secteur important de l'économie
postindustrielle, et des interactions intervenant dans le marché de l'information.
1.2.2 L’économie du savoir
C’est un terme «désignant les activités dans lesquelles le savoir au sens large est devenu un
intrant de première importance, car l’équilibre a basculé du côté du capital humain à la
défaveur du capital physique. ».
J.L. Maunoury avait choisi de consacrer son ouvrage « L’économie du savoir » à l’éducation
et à la recherche scientifique car ces deux activités sont étroitement liées.
Elles ont un support direct qui est « l’être humain », elles absorbent des ressources de plus en
plus croissantes justifiées par leur productivité. Maunoury avait qualifié ce phénomène d’ «
intellectualisation de l’économie » (J.L. Maunoury, 1972). Un phénomène qui se traduit par
des liens de plus en plus étroits qui se tissent entre éducation, recherche et croissance.
1.2.3 L’économie de la connaissance
C’est un concept récent dont l’apparition s’est faite de façon progressive. Bien qu’on ne doit
pas la confondre avec les concepts voisins, ni l’assimiler à l’économie de la recherche ou à
l’économie de l’innovation. Pour Dominique Foray, « L’économie de la connaissance a pour
objet la connaissance en tant que bien économique et son domaine d’analyse est celui des
propriétés de celle-ci. » (Foray. D, 2000). L’économiste distingue « l’économie de la
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
5
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
6
D’une part, une tendance longue, caractérisée par une augmentation des ressources
consacrées à l’accumulation de capital intangible (éducation, formation, capital humain,
recherche et développement …).
D’autre part, un changement technologique majeur, que certains observateurs qualifient
de « troisième révolution industrielle », avec l’avènement des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (TIC).
C’est donc ce choc et cette relation étroite entre la tendance séculaire relative à
l’accroissement de la part du capital intangible et l’irruption spectaculaire des technologies de
l’information et de la communication, qui jouent un rôle primordial dans le changement des
mouvements du savoir (production, transmission), ce qui va se répercuter directement sur
l’économie.
2.1 Une tendance longue à l’accroissement de l’immatériel
2.1.1 La montée du capital intangible
Tout au long du 19ème siècle, la croissance économique a été soutenue en grande partie par le
capital tangible, alors que l’accroissement de la part du capital intangible a constitué la
caractéristique majeure de la croissance économique au cours du XXe siècle. Ce qui a fait de
cette forme de capital le moteur du progrès technique et de l’augmentation de la productivité
du travail (des travailleurs mieux formés) en raison du rôle de la formation et de la
productivité du capital (infrastructures, division de travail, machine) et du poids de la
recherche & développement. En effet, ce capital intangible se décompose de deux catégories
à savoir :
Les investissements en termes de transfert et production du savoir (éducation, formation,
R&D…) et des investissements destinés à l’amélioration de l’état physique du capital humain
(santé).
Selon une étude effectuée sur la part du capital intangible au PIB américain le stock de capital
intangible s’est développé aux alentours de 1973 et qu’il est aujourd’hui largement dominant
comme le montre le tableau ci-dessous.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
7
Nous pouvons affirmer aussi selon le graphe ci-dessous, que la valeur des investissements
intangibles a dépassé aux Etats unis celle du capital tangible depuis la fin des années quatre-
vingt-dix.
Parts de l’investissement physique (en noir) et immatériel (en gris) dans les investissements
des entreprises non agricoles aux États-Unis.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
8
60 45
40
50
35
40 30
25
30
20
20 15
10
10
5
0 0
France Japon Corée Etats-Unis France Japon Corée Etats-Unis
250000
200000
150000
100000
50000
0
Etats-Unis UE15 Japon Chine France Corée
(ajus.)
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
9
Dans un second temps, il faut souligner que l’investissement en R&D est l’un des premiers
facteurs de disparité entre les pays. Ainsi, la Corée du Sud et surtout la Chine, sous l’effet
d’un rattrapage et de politiques volontaristes, connaissent des taux de croissance annuels
moyens impressionnants des dépenses en R&D à côté des pays plus développés.
Tableau N°2 : Taux de croissance de la dépense interne en R&D dans quelques pays, en
dollars
Taux de croissance Taux de croissance
moyen (1981-2005) moyen (1995-2005)
France 2.6 1.4
UE 15 2.9 2.9
Japon (ajus.) 4.1 2.9*
Etats-Unis 3.7 4.0*
Corée 6.9
Chine 18.7
Source : David Flacher et
Dominique Plion, 2007.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
10
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
11
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
12
La création de technologie est mesurée par les brevets octroyés par habitant (source :
Organisation Mondiale de la propriété intellectuelle) et par les revenus des licences et «
royalties » ;
La diffusion des innovations nouvelles est estimée par le nombre de centres serveurs
d’Internet et aussi par la part des exportations de technologies moyennes et avancées
relativement aux exportations totales ;
La diffusion des innovations anciennes est représentée par le nombre de téléphones par
habitant (source Union Internationale des Télécommunications) et la consommation de
l’électricité par habitant ;
Les qualifications humaines sont basées sur la moyenne de scolarisation (source : Barro et
Lee) et le taux d’inscription tertiaire en sciences, mathématiques et ingénierie ;
La valeur du TAI est la moyenne des 4 indicateurs mentionnés et est exprimée entre‘0’ (une
absence totale de réalisation technologique) et ‘1’ (le niveau technologique le plus élevé).
Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.
Le Tableau N°3 affiche que les EAU sont l'économie du savoir la plus avancée sur les 30 pays
étudiés. Sa position supérieure reflète une forte performance sur les piliers de l'innovation, de
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
13
l'éducation et des TIC. L’Arabie Saoudite, l’Oman, et l'Azerbaïdjan ont également affiché de
bonnes performances. L’Arabie saoudite a augmenté de 26 positions et l’Oman a grimpé de
18 positions et, l'Azerbaïdjan a progressé de 16 positions et sont classés respectivement 47, 50
et 78 respectivement, tandis que l'Albanie et l'Algérie ont progressé de 15 postes pour passer
respectivement à la place 81ème et 95ème dans la liste des gagnants en KEI.
Les 10 pays les plus avancés en KEI
Le tableau N°4 présente les 10 pays islamiques ayant les plus fortes progressions dans le
classement KEI. L'Arabie Saoudite a enregistré la plus forte depuis 2000, avec un KEI de
5,96, il a progressé de 26 postes, ce qui la hisse au 50ème rang dans le KEI 2012. Des
améliorations significatives dans les taux de scolarisation du secondaire ont conduit au pilier
de l'éducation de l'Arabie saoudite à sauter 30 points impressionnants à la 57ème place. En
outre, la croissance rapide des pénétrations téléphoniques, informatiques et Internet a entraîné
un renforcement important de son pilier TIC. Oman a grimpé de 18 points en occupant la
47ème place en enregistrant une amélioration très significative du pilier de l'innovation qui
s'est amélioré grâce à une augmentation rapide du nombre de brevets enregistrés, de même
des progrès significatifs dans les pénétrations téléphoniques, informatiques et Internet ont
conduit à une montée de 19 points dans le pilier des TIC ce qui le place à la 55ème position.
L'Azerbaïdjan a progressé de 16 points depuis 2000 pour occuper le 78e rang. Son pilier TIC
a permis de l'augmenter de 25 places impressionnantes grâce à la forte croissance des
internautes. L'Algérie a grimpé de 15 positions en grande partie grâce à des améliorations
significatives dans ses piliers REI, Education et TIC. L’Albanie a augmenté de 15 positions
principalement en raison du renforcement substantiel de ses piliers REI et TIC. Parmi les
autres grands gagnants figurent Le Burkina Faso qui a gagné 10 places principalement en
raison d'un renforcement important du pilier REI.
La Tunisie a également augmenté 9 positions, mais seulement en raison de l'amélioration du
pilier de l'innovation. Les EAU ont grimpé 6 positions en raison de l'amélioration des trois
piliers (Innovation, Education, TIC) de l’indice KEI avec la plus importante pour le pilier
Innovation. Le Pakistan a connu une amélioration considérable dans son KEI depuis 2000,
son classement a augmenté de 5 postes, principalement en raison des progrès réalisés dans les
piliers Innovation et TIC, à l'exception du pilier des TIC, tous les autres piliers se classent
plus de 100. Le Nigeria a grimpé également de 6 positions en grande partie en raison de
l'amélioration de son pilier TIC.
Année 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012
Pays Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score
Prog Prog Prog Prog Prog
Arabie
76 4,60 50 5,96 26 78 4,4 59 3,49 19 84 4,24 84 4,14 0 87 4,28 57 5,65 30 65 5,49 21 8,37 44
Saoudite
Oman 65 5,28 47 6,14 18 34 7,51 43 6,96 -9 83 4,25 57 5,88 26 88 4,22 73 5,23 15 74 5,12 55 6,49 19
Azerbaïdjan 94 3,61 78 4,56 16 127 1,68 102 3,36 25 102 3,38 89 4,01 13 59 5,84 52 5,95 7 102 3,54 77 4,93 25
Algérie 110 2,85 95 3,79 15 138 1,09 114 2,33 24 104 3,25 99 3,54 5 91 3,96 70 5,27 21 109 3,11 88 4,04 21
Albanie 96 3,52 81 4,53 15 121 2,47 70 4,69 51 108 2,98 100 3,37 8 65 5,54 82 4,81 -17 108 3,11 71 5,26 37
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
14
Burkina Faso 133 1,82 123 1,91 10 98 3,38 73 4,46 25 132 1,71 122 2,14 10 140 0,35 143 0,28 -3 137 1,84 141 0,76 -4
Tunisie 89 4,15 80 4,56 9 84 3,89 95 3,81 -11 85 4,24 70 4,97 15 92 3,92 88 4,55 4 83 4,54 78 4,89 5
EAU 48 6,05 42 6,94 6 35 7,51 49 6,5 -14 81 4,32 46 6,6 35 83 4,44 54 5,8 29 32 7,92 13 8,88 19
Pakistan 122 2,12 116 2,45 6 128 1,67 123 1,93 5 118 2,3 109 2,84 9 125 1,3 125 1,44 0 107 3,22 96 3,6 11
Nigeria 124 2,09 118 2,2 6 136 1,21 136 1,26 0 111 2,84 116 2,56 -5 116 1,95 123 1,62 -7 118 2,35 101 3,35 17
Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.
Tableau N°5 : Classement des pays affichant les plus forts reculs en KEI
Indice KEI REI Innovation Education TIC
Année 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012
Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro
Pays
g re g re g g re g re g g re g re g g re g re g g re g re g
Jordanie 57 5,58 74 4,95 -17 63 5,28 61 5,65 2 49 6,2 88 4,05 -39 63 5,62 62 5,55 1 71 5,22 86 4,54 -15
Cameroun 118 2,17 132 1,69 -14 131 1,58 137 1,21 -6 109 2,84 115 2,61 -6 117 1,94 126 1,39 -9 120 2,3 125 1,56 -5
kyrgyzstan 82 4,42 94 3,82 -12 91 3,69 127 1,58 -36 91 3,99 104 3,12 -13 51 6,3 68 5,32 -17 97 3,7 70 5,27 27
Liban 68 4,95 79 4,56 -11 105 3,04 78 4,28 27 75 4,47 71 4,86 4 62 5,77 63 5,51 -1 53 6,49 97 3,58 -44
Maroc 92 3,74 101 3,61 -9 70 4,99 71 4,66 -1 89 4,04 96 3,67 -7 113 2,02 114 2,07 -1 92 3,93 89 4,02 3
Guinée 132 1,83 140 1,22 -8 108 2,9 141 0,53 -33 131 1,73 143 1,32 -12 137 0,59 119 1,75 18 127 2,1 130 1,26 -3
Mali 119 2,17 125 1,86 -6 77 4,4 112 3,49 -35 120 2,28 121 2,18 -1 136 0,66 131 1,05 5 141 1,84 136 1,05 5
Turquie 62 5,42 68 5,16 -6 52 6,13 51 6,19 1 65 5,23 58 5,83 7 90 4,05 93 4,11 -3 55 6,26 87 4,5 -32
Qatar 49 6,01 53 5,84 -4 48 6,64 44 6,87 4 60 5,51 48 6,42 12 74 4,85 100 3,41 -26 44 7,05 51 6,65 -7
Tadjikistan 102 3,18 106 3,13 -4 113 2,73 100 2,55 13 120 2,28 121 2,18 -1 71 5,08 83 4,66 -12 116 2,66 105 3,14 11
Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
15
Maroc a été considéré comme adopteur dynamique car son indice ne dépasse pas les 0,499.
Dans les études actuelles l’analyse se base sur un classement en quatre groupes : (1) Très
efficace (TAI> 0,500), (2) Actif (0,350 ≤ TAI ≤ 0,499), (3) Passif (0,200 ≤ TAI ≤ 0,340) et
(4) Fragile (TAI <0,200), sur la base d’une valeur TAI allant de 0,674 pour la Malaisie et
0,016 pour le Djibouti [21]. Le tableau N°6 présente le classement du progrès technologique
pour les 30 pays pour lesquels les données étaient disponibles entre 2012 et 2014.
Les résultats décrivent un classement détaillé du progrès technologique de chaque pays. La
valeur TAI la plus élevée est toujours possédée par la Malaisie et la valeur la plus basse est
celle de Djibouti.
Très efficace (TAI> 0,500)
Cette catégorie est séparée du reste par sa valeur d'indice de rendement technologique la plus
élevée. Les pays de ce groupe ont un niveau très efficace de développement des compétences
humaines qui est une clé pour l'innovation technologique, la diffusion d'anciennes et de
nouvelles technologies.
La Malaisie est toujours en tête, elle est au sommet avec la valeur la plus élevée (43.712) dans
les exportations de haute technologie (en pourcentage des exportations manufacturées) parmi
les pays de l'OCI. Bien que, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, ont des valeurs nulles
dans la création de la technologie, ils sont classés à la troisième et la quatrième position,
malgré le fort recul qu’ils ont enregistré (-23) et (-7) respectivement dans le sous-indice de
création technologique. De même, les Émirats arabes unis occupent la première place dans la
diffusion d’anciennes innovations. Force est de constater que le nombre des pays de ce groupe
a diminué entre 2012 et 2014 du fait que l’Iran et le Bahreïn ont perdu leurs places en raison
du fort recul (-6) en création technologique et (-7) en développement de compétences
humaines successivement.
Actif (0,350 ≤ TAI ≤ 0,499)
Tous les pays de ce groupe sont très actifs dans l'utilisation de nouvelles technologies. Ils ont
des valeurs plus élevées dans le développement des compétences humaines et la diffusion
d'innovation anciennes et récentes que les pays inclus dans le troisième et le quatrième
groupe. L’Iran au sommet et le Bangladesh au bas du groupe. L'Iran a la plus forte valeur du
taux brut de scolarisation avec (24.047) par rapport à d'autres pays de l'OCI et est au sommet
du sous-indice de développement des compétences humaines.
Dans le classement de 2014, on notera que 6 pays ont enregistré de progressions significatives
comparativement au classement 2012. Il s’agit d’Oman, de Qatar et de la Turquie qui ont
progressé de 3 places chacune, l’Azerbaïdjan et l’Albanie ont grimpé d’une place alors que
l’Algérie a gagné une place mais a perdu sa place parmi les pays de ce groupe en raison de la
baisse de son TAI de 0.362 à 0.329. En revanche, le Liban a perdu 4 places, la Tunisie 3
places, la Jordanie et le kyrgyzstan 2 places et la Guinée et le Tadjikistan ont reculé d’une
place et en perdant leurs places dans ce groupe et devenant des pays fragiles en matière de
TAI. La situation du Maroc reste stable dans le classement de 2014 en occupant la 15ème
position sachant qu’il a enregistré une progression significative en gagnant 6 places en
création technologique mais en affichant un recul de 3 places dans la diffusion d’innovations
récentes. Cette stabilité peut être justifiée aussi par les chutes et les hausses caractérisant ce
groupe.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
16
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
17
2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014
Pays Score Rg Pays Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg
Très efficace (TAI>0.5)
Malaisie 0,674 1 Malaisie 0,621 1 0,139 5 0,088 3 0,851 1 0,870 1 0,943 6 0,957 6 0,765 3 0,570 9
Iran 0,592 2 UAE 0,575 2 0,500 1 0,000 24 0,122 17 0,489 3 0,897 8 1,000 1 0,848 1 0,810 2
EAU 0,502 3 Arabie Saoudite 0,504 3 0,034 7 0,003 14 0,533 2 0,340 9 1,000 1 0,992 4 0,442 13 0,681 3
Bahreïn 0,502 4 0,000 24 0,351 6 1,000 3 0,656 7
Arabie Saoudite 0,500 5 0,000 25 0,271 12 0,988 4 0,742 4
Active (TAI = 0.35 - 0.499)
Liban 0,494 6 Iran 0,498 4 0,014 10 0,000 25 0,339 7 0,216 17 0,822 13 0,852 8 0,803 2 0,922 1
Jordan 0,476 7 Oman 0,489 5 0,017 9 0,000 26 0,280 10 0,406 7 0,872 9 0,978 5 0,734 5 0,573 8
Oman 0,469 8 Bahreïn 0,485 6 0,000 26 0,008 9 0,414 4 0,502 2 0,974 5 1,000 2 0,491 12 0,431 14
Tunisie 0,459 9 Qatar 0,048 7 0,068 6 0,000 27 0,289 9 0,474 4 0,846 12 1,000 3 0,633 8 0,460 11
Qatar 0,440 10 Turquie 0,456 8 0,006 12 0,064 4 0,442 3 0,273 14 1,000 2 0,824 12 0,312 21 0,664 4
dinde 0,440 11 Jordanie 0,452 9 0,000 27 0,002 16 0,275 11 0,270 15 0,853 11 0,899 7 0,629 9 0,637 6
Kirghizistan 0,435 12 Liban 0,450 10 0,173 4 0,003 15 0,096 20 0,413 5 0,808 14 0,802 15 0,664 6 0,581 7
Azerbaïdjan 0,433 13 Tunisie 0,445 11 0,194 3 0,016 8 0,245 13 0,303 13 0,860 10 0,819 14 0,434 14 0,642 5
Albanie 0,397 14 Azerbaïdjan 0,418 12 0,002 14 0,003 5 0,297 8 0,406 6 0,909 7 0,837 11 0,380 17 0,369 16
Maroc 0,391 15 Albanie 0,406 13 0,002 13 0,596 10 0,401 5 0,336 10 0,804 15 0,850 9 0,356 18 0,432 13
Guyane 0,368 16 Kirghizistan 0,400 14 0,500 2 0,490 2 0,188 14 0,176 20 0,395 24 0,844 10 0,390 16 0,484 10
Algérie 0,362 17 Maroc 0,392 15 0,021 8 0,058 7 0,089 21 0,380 8 0,788 17 0,823 13 0,550 10 0,344 17
Tadjikistan 0,352 18 0,001 18 0,071 24 0,8 16 0,534 11
Passive (TAI = 0.200 - 0.34)
Ouzbékistan 0,321 19 Algérie 0,329 16 0,000 28 0,006 11 0,117 18 0,086 21 0,761 18 0,771 16 0,407 15 0,453 12
Pakistan 0,243 20 Guyana 0,329 17 0,001 19 0,500 1 0,126 16 0,178 19 0,616 19 0,325 25 0,228 24 0,312 19
Cameroun 0,229 21 Ouzbekistan 0,315 18 0,000 20 0,023 6 0,075 23 0,207 18 0,508 22 0,701 18 0,333 20 0,329 18
Nigeria 0,228 22 Tadjikistan 0,315 19 0,000 29 0,004 13 0,186 15 0,081 23 0,521 20 0,758 17 0,206 26 0,416 15
Mozambique 0,248 20 0,001 18 0,304 12 0,474 23 0,212 23
Nigeria 0,232 21 0,000 28 0,227 16 0,541 22 0,159 27
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
18
Mali 0,102 27 Sierra Leone 0,050 29 0,000 21 0,001 17 0,035 26 0,001 29 0,224 25 0,115 29 0,150 27 0,085 29
Burkina Faso 0,072 28 Djibouti 0,016 30 0,000 23 0,000 30 0,089 22 0,045 26 0,142 28 0,000 30 0,057 29 0,021 30
Sierra Leone 0,063 29 0,002 15 0,000 30 0,127 29 0,125 28
Djibouti 0,018 30 0,000 30 0,039 25 0,000 30 0,032 30
Source : Elaboré par les auteurs à partir de : T. M. Ali, A. Kiani et T. Bashir., 2014.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
19
Figure N°6 : Les Effets de la connaissance et les relations entre indices économiques au
Maroc :
L’analyse précédente montre les différentes interdépendances existant entre les différents
indices et variables. Ceci place les indices du savoir dans une position privilégiée et insistent
sur l’importance du savoir dans une démarche de développement humain. D’où la nécessité
de coordination des politiques économiques en vue de tirer le maximum d’avantages de
l’ensemble et positionner ainsi confortablement le Maroc.
Conclusion
L’économie du savoir concerne l’apport et le transfert des connaissances ainsi que le
développement de la technologie de l’information et des communications à la croissance
économique. Aujourd’hui, cette notion est devenue un cadre de réflexion stratégique obligé
pour non seulement les pays développés, mais aussi pour de nombreuses économies
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
20
émergentes et, pays en développement, tel que le Maroc, qui doivent passer d’une économie
basée sur la production de biens et services à une économie axée sur le savoir.
L'analyse détaillée a fait apparaître des faiblesses communes aux 30 pays, qui plombent leurs
performances en économie du savoir. Le classement KEI a montré que seulement 14 pays ont
affiché des progressions dans le classement mondial alors que 16 pays ont enregistré des
reculs. Le Royaume a perdu 9 places et s’est classé au 101ème rang, avec un affaiblissement
de la performance dans trois des quatre piliers avec le plus fort recul du pilier de l’innovation,
de même un examen attentif montre que le pilier de l'éducation demeure le plus
problématique avec un faible score (2,07), et occupe les dernières places sur les 30 pays
étudiées. Les EAU sont l'économie du savoir la plus avancée, sa position supérieure reflète
une forte performance sur les piliers de l'innovation, de l'éducation et des TIC. Tandis que la
Sierra Leone ferme le bas du tableau avec la 143ème position.
En revanche le classement du progrès technologique a affiché que la valeur TAI la plus élevée
est toujours possédée par la Malaisie et la valeur la plus basse est celle de Djibouti. La
situation du Maroc reste stable dans cette étude en occupant la 15ème position malgré la
progression significative qu’il a enregistré (+6) places en création technologique. Toutefois,
il ne faut pas supposer que les indicateurs utilisés dans les indices de performance en nouvelle
économie sont les seuls facteurs liés aux capacités technologiques des pays. Il existe
également d'autres facteurs qui jouent un rôle dans la performance technologique des pays.
Par exemple, la Malaisie, qui figure au sommet du classement dans la présente étude,
consacre 1,07% de son PIB à la recherche et au développement, ce qui est beaucoup plus
élevé que le reste des pays. De même, la Malaisie et l'Arabie saoudite qui se trouvent dans le
groupe des pays «très efficaces» dans la présente étude consacrent également des montants
beaucoup plus élevés à l'éducation (5,94% et 5,14% du PIB respectivement) que les autres
pays. Ce qui nous appelle à approfondir l’analyse et actualiser les statistiques de 2012 (les
seules sources disponibles actuellement) afin d’examiner réellement la situation de notre pays
et ses voisins de l’OCI.
Bibliographie
Azaïs. C., Corsani. A, Dieuaide P., (2001), Vers un capitalisme cognitif, L’harmattan.
Bruneau J.-M. et J.-F. Pujos, (1992), Le management des connaissances dans l’entreprise,
Organisation, Paris.
Caspar P. et Afriat C., (1988), L’investissement intellectuel, essai sur l’économie de
l’immatériel, Economica, Paris.
Conseil d’Analyse Economique, (2010), Les marchés de brevet dans l’économie de la
connaissance, Paris, 28 juillet 2010, in, http://www.cae-eco.fr/Les-marches-de-brevets-
dans-l-economie-de-la-connaissance.html, (Consulté le 22/04/2017).
Driouchi, A., Azelmad E. and Gary C. Anders, (2006), An Econometric Analysis of the
Role of Knowledge in Economic Performance. Journal of Technology Transfer, Springer
Science, The Netherlands, March 2006, Volume 31 n° 2, pp: 241-255.
Driouchi A. & Zouag N., (2006), Eléments pour le renforcement de l’insertion du Maroc
dans l’économie de la connaissance, institute of economicanalysis& prospective studies.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
21
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about