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REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X

Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation


N°5 Juillet 2017

LA PLACE DU MAROC DANS L’ÉCONOMIE DU SAVOIR : ETUDE


COMPARATIVE AVEC LES PAYS DE L’ORGANISATION DE LA
COOPÉRATION ISLAMIQUE (OCI)

THE PLACE OF MOROCCO IN THE KNOWLEDGE ECONOMY:


COMPARATIVE STUDY WITH THE COUNTRIES OF THE
ORGANIZATION OF ISLAMIC COOPERATION (OIC)

Abdelghani BACHAR
Doctorant chercheur en sciences de gestion
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat
Université Hassan Premier
Email : abdelghani.bachar@gmail.com
Karima TOUILI
Professeur chercheur
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat
Université Hassan Premier
touilikarima@hotmail.fr

Résumé
L'économie de la connaissance et du savoir est un stade particulier du développement basé sur des
actifs incorporels, le capital humain, la recherche et l'innovation... où la richesse créée est mesurée
comme la part de ces activités dans le produit intérieur brut PIB. Les avancées théoriques et les
travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir dans le déterminisme des performances
des économies. Cette recherche contribue à situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation
de la coopération islamique (OCI), à partir du KnowledgeEconomy Index (KEI) et du
Technologyachievement index (TAI).
Mots clés : Connaissance – Savoir - Economie de la connaissance – Economie du savoir –
Performance – KnowledgeEconomy Index – Technologyachievement index.
Abstract
The knowledge and knowledge economy is a particular stage of development based on intangible
assets, human capital and activities related to education, science, research and innovation ... where
wealth is created Measured as the share of these activities in gross domestic product GDP. The
theoretical advances and the empirical work have constantly shown the weight of knowledge in the
determinism of the performances of economies. This research helps to situate Morocco in relation to
its neighbors of the Organization of Islamic Cooperation (OIC), based on the Knowledge Economy
Index (KEI) and the Technology Achievement Index (TAI).
Key words: Knowledge - Knowledge economy - Performance - Knowledge Economy Index -
Technology achievement index.

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Introduction
Aujourd’hui, dans une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n’est pas
concrète, l‘avantage compétitif qui permet l’insertion d’un pays dans les nouvelles chaînes de
valeurs internationales réside dans le savoir et les compétences, dans les aptitudes créatives de
ses hommes et de ses femmes et dans leur capacité à innover, à créer des concepts, à inventer,
à produire des idées et à améliorer les processus de production et de management.
Ainsi, les forces motrices de la croissance, du développement économique et social et de la
compétitivité des entreprises et des Nations se déplacent de la matière et de l’énergie vers
l’information, l’innovation et le savoir.
Ne nous trompons pas : l’économie du savoir et de l’immatériel sera le moteur déterminant et
la plus forte source de croissance des pays dans ce 21ème siècle. C’est par là que se créeront
richesses et emplois. Le développement de cette économie est aujourd’hui considéré comme
le défi essentiel des sociétés contemporaines. Il est évident que l’économie du savoir n’est pas
un effet de mode mais correspond à un nouveau mode de développement.
L’humanité a en effet connu différentes formes de savoirs. Dans le passé récent, les savoirs
industriels et intellectuels ont montré leurs effets. Pendant que les savoirs intellectuels ont
évolué, ils ont récemment inclus les technologies de l’information et de communication(TIC).
Cette dernière composante a aussi positivement affecté les savoirs industriels en plus de leurs
prévalences dans les systèmes éducatifs, de recherche mais aussi de communication.
Au cours du siècle en cours, le Maroc apparaît être à la croisée des chemins en ce qui
concerne la production, l’utilisation, l’acquisition et l’accumulation du savoir. La société
marocaine connaît ainsi un retard dans ce domaine, malgré le rôle qu’elle a pu jouer dans le
passé en matière de production et de dissémination de savoir.
Les avancées théoriques et les travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir
dans le déterminisme des performances des économies. Cette recherche a pour objectif de
situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation de la coopération islamique (OCI) à
partir du Knowledge Economy Index (KEI) et du Technology achievement index (TAI). Le
premier axe de cet article, traite les concepts de la nouvelle économie, le deuxième précise les
facteurs explicatifs de son développement et le dernier examine la performance de notre pays
en économie du savoir par rapport à ses voisins de l’OCI.
1. PRÉCISIONS SÉMANTIQUES ET ÉTYMOLOGIQUES
Les concepts d’économie de la connaissance, d’économie du savoir, d’économie de
l’information, d’économie de l’immatériel, d’économie de l’intelligence, etc. associent tous le
mot économie à des notions qui, parfois, renvoient à une même réalité.
Chaque économiste use de ces termes d’une manière qui lui est propre pour désigner la réalité
actuelle de la nouvelle économie. Aussi commencer par la définition des concepts est
incontournable dans cet article.
1.1 Savoir, connaissance et information
Les notions de savoir, de connaissance et d’information sont assez voisines qu’on pourrait les
confondre. Afin de ne pas assimiler les concepts économiques qui en découlent, Il est
important de distinguer chaque notion de l’autre.

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1.1.1 Connaissance
Définir la connaissance est un exercice difficile, car la connaissance est un concept abstrait
dont la détermination peut impliquer des aspects complexes tels que : les actions, le contexte,
les informations, les acquis et expériences, etc.
Une première définition généraliste de la connaissance est celle de Ganascia qui distingue les
deux sens commun du mot selon qu’on l’utilise au singulier ou au pluriel (Smaïn Bekhti,
2003) :
Selon lui, "la connaissance d'une chose ou d'une personne vise le rapport privilégié
qu'entretient un sujet avec cette chose ou cette personne. Connaître recouvre la perception du
monde extérieur, vision, olfaction, toucher, et sa mémorisation ; cela recouvre aussi la
perception de soi-même, de ses actes et de leur reproduction ; la connaissance est donc
centrée sur un individu singulier qui perçoit et agit dans le monde".
Et d'autre part, "les connaissances se rapportent au contenu : elles désignent non plus une
relation personnelle d'un sujet aux objets du monde qui l'environne, mais ce qui peut
s'abstraire de cette relation, pour être retransmis à d'autres individus. Dans cette acception, les
connaissances relèvent non plus des individus isolés, mais de la communauté des individus,
des échanges qu'ils nouent entre eux et de ce qui autorise ces échanges, à savoir signes,
systèmes de signes, langues et langages, au moyen desquels la communication devient
possible".
Selon D. Foray la connaissance « est d’abord fondamentalement une capacité d’apprentissage
et une capacité cognitive.» (Foray. D, 2000).
Pour A. Gorz : « la connaissance suppose le traitement par un individu d’un stock
d’informations qui, mis en cohérence, permet de comprendre les phénomènes. La
connaissance ne peut se transmettre que par un processus d’apprentissage. » (Uzunidis D.,
2004).
1.1.2 L’information
Selon le petit Rober l’information est « un renseignement qu’on porte à la connaissance d’une
personne, d’un public». Il s’agit d’une collection de données organisées et reliées entre elles
dans le but de transmettre un message. Ce dernier, peut être transmis par plusieurs canaux, en
l’occurrence oral, écrit ou encore d’une manière imagée.
Pour Jean-Louis NICOLET et Jean CELIER, « une information constitue une représentation à
un instant donné de notre environnement » (BruneauJ.-M. et J.-F Pujos, 1992), et pour Joël
de ROSNAY, « une information est un fait nouveau, un renseignement ou une connaissance
résultante d’une observation » (BruneauJ.-M. et All, 1992). J.L. Maunoury avait définit
l’information comme « un élément susceptible d’être transmis par un signal ou une
combinaison de signaux »(J.L. Maunoury, 1972).
De façon générale, l’information est souvent définie par les économistes comme un flux de
messages qui existe indépendamment des individus.
1.1.3 Le savoir
Le savoir est un ensemble d’idées et de concepts. Il s’enrichit au fil des années moyennant
l’intégration de nouvelles informations organisées et structurées ainsi que par l’acquisition de
nouvelles compétences.

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André GORZ dans son ouvrage « L’immatériel » considérait les savoirs comme « partie
intégrante du patrimoine culturel ; ce sont des compétences communes de la vie de tous les
jours. C’est sur la base de ces compétences communes que sont construites les compétences
professionnelles certifiées qui, elles, sont produites en vue d’échanges marchands de services»
(Uzunidis D., 2004).
J.L Maunoury, avait défini le savoir comme étant « constitué par l’ensemble des
connaissances disponibles à un temps donné. Cette disponibilité ou encore accessibilité, est
d’ordre matériel et intellectuel : pour faire partie du savoir, les connaissances doivent être
retenues quelque part, selon des moyens naturels mémoires humaines, ou artificiels
(archives), et doivent être compréhensible par certains. » (J.L. Maunoury, 1972).
1.2 L’économie de l’information du savoir, de la connaissance et capitalisme cognitif
: Une clarification nécessaire
L’économie de la connaissance, discipline récente du vaste champ de l’économie, a émergé de
façon progressive à partir des années soixante-dix. Il convient de la distinguer d’autres
branches de l’économie qui lui sont voisines, complémentaires ou parfois qui lui y sont
incluses.
1.2.1 L’économie de l’information
L’économie de l’information est l’étude des comportements économiques et de leur nature,
selon les contextes informationnelles définis (information imparfaite probabilisable,
incertitude non probabilisable, asymétrie d’information, information incomplète)
L’économie de l'information est polysémique. Elle est la branche de la science économique
qui explique l'importance de l'information ( par exemple de l'asymétrie d'information dans le
marché) , et s'intéresse à la façon dont l'information affecte les décisions économiques. Elle
traite également de la place de l’information, comme secteur important de l'économie
postindustrielle, et des interactions intervenant dans le marché de l'information.
1.2.2 L’économie du savoir
C’est un terme «désignant les activités dans lesquelles le savoir au sens large est devenu un
intrant de première importance, car l’équilibre a basculé du côté du capital humain à la
défaveur du capital physique. ».
J.L. Maunoury avait choisi de consacrer son ouvrage « L’économie du savoir » à l’éducation
et à la recherche scientifique car ces deux activités sont étroitement liées.
Elles ont un support direct qui est « l’être humain », elles absorbent des ressources de plus en
plus croissantes justifiées par leur productivité. Maunoury avait qualifié ce phénomène d’ «
intellectualisation de l’économie » (J.L. Maunoury, 1972). Un phénomène qui se traduit par
des liens de plus en plus étroits qui se tissent entre éducation, recherche et croissance.
1.2.3 L’économie de la connaissance
C’est un concept récent dont l’apparition s’est faite de façon progressive. Bien qu’on ne doit
pas la confondre avec les concepts voisins, ni l’assimiler à l’économie de la recherche ou à
l’économie de l’innovation. Pour Dominique Foray, « L’économie de la connaissance a pour
objet la connaissance en tant que bien économique et son domaine d’analyse est celui des
propriétés de celle-ci. » (Foray. D, 2000). L’économiste distingue « l’économie de la

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connaissance » comme discipline, de « l’économie fondée sur la connaissance » qui décrit le


phénomène.
En effet, l’économie de la connaissance, comme champ disciplinaire, fait référence à toutes
les connaissances produites et utilisées dans une économie. Composée de l’ensemble des
connaissances technologiques et des compétences. D’un autre côté, l’économie fondée sur la
connaissance décrit un phénomène que J.L. Maunoury qualifie, dans son ouvrage « Economie
du Savoir », d’intellectualisation de l’économie. André Gorz, dans son ouvrage « l’immatériel
», avait qualifié l’économie de la connaissance d’« un bouleversement fondamental du
système économique. »(A. Gorz , 2003). Pour cet auteur, la connaissance est la principale
force productive. Par conséquent, « les produits de l’activité sociale ne sont plus du travail
cristallisé, mais de la connaissance cristallisée. » (A. Gorz, 2003). « L’économie de la
connaissance érige la communication, l’information, les savoirs et les compétences comme
une production à part entière et les présente comme le principe clé de la création de la
valeur, la ressource critique de la compétitivité économique et l’actif productif essentiel de
l’activité des organisations et des territoires. ».
1.2.4 Le capitalisme cognitif
Le capitalisme cognitif est un âge du capitalisme qui permet de pallier aux limites du
capitalisme industriel. Le capitalisme cognitif représente alors un troisième âge du
capitalisme. C’est à travers lui que se perpétue le modèle capitaliste. Cette thèse a été
défendue par A. Gorz dans son ouvrage : « l’immatériel ». Le capitalisme à ses yeux est
virtuellement dépassé. Il se perpétue en employant une ressource abondante, « l’intelligence
humaine » » (A. Gorz , 2003), en produisant de la rareté, y compris la rareté d’intelligence.
L’acteur essentiel de ce dépassement est le « capital humain ».
Ce n’est plus « l’homme qui est mis au service du développement de la production ; c’est la
production qui est mise au service du développement humain. »(A. Gorz , 2003).
Dans un ouvrage collectif intitulé : « Vers un capitalisme cognitif », on a défini le capitalisme
cognitif comme : « une forme historique émergente de capitalisme dans laquelle
l’accumulation, c'est-à-dire la dynamique de transformation économique et sociale de la
société, est fondée sur l’exploitation systématique de la connaissance et des informations
nouvelles» (Azaïs. C, Corsani. A, Dieuaide, 2001).
J. Vicente désigne par capitalisme cognitif «… un régime d’accumulation dans lequel, l’objet
de l’accumulation est principalement constitué par la connaissance qui tend à être soumise à
une valorisation directe, et dont la production déborde les lieux traditionnelle de l’entreprise.
Ce régime se manifeste empiriquement par la place importante de la recherche, du progrès
technique, de l’éducation, de la circulation de l’information, des systèmes de communication,
de l’innovation, etc. ».

2. LE DÉVELOPPEMENT DES ÉCONOMIES FONDÉES SUR LA


CONNAISSANCE ET L’IMMATÉRIEL
L’économie fondée sur la connaissance résulte, selon Dominique Foray qui est l’un des
meilleurs spécialistes français en ce domaine d’un double phénomène (Foray. D, 2000):

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 D’une part, une tendance longue, caractérisée par une augmentation des ressources
consacrées à l’accumulation de capital intangible (éducation, formation, capital humain,
recherche et développement …).
 D’autre part, un changement technologique majeur, que certains observateurs qualifient
de « troisième révolution industrielle », avec l’avènement des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (TIC).
C’est donc ce choc et cette relation étroite entre la tendance séculaire relative à
l’accroissement de la part du capital intangible et l’irruption spectaculaire des technologies de
l’information et de la communication, qui jouent un rôle primordial dans le changement des
mouvements du savoir (production, transmission), ce qui va se répercuter directement sur
l’économie.
2.1 Une tendance longue à l’accroissement de l’immatériel
2.1.1 La montée du capital intangible
Tout au long du 19ème siècle, la croissance économique a été soutenue en grande partie par le
capital tangible, alors que l’accroissement de la part du capital intangible a constitué la
caractéristique majeure de la croissance économique au cours du XXe siècle. Ce qui a fait de
cette forme de capital le moteur du progrès technique et de l’augmentation de la productivité
du travail (des travailleurs mieux formés) en raison du rôle de la formation et de la
productivité du capital (infrastructures, division de travail, machine) et du poids de la
recherche & développement. En effet, ce capital intangible se décompose de deux catégories
à savoir :
Les investissements en termes de transfert et production du savoir (éducation, formation,
R&D…) et des investissements destinés à l’amélioration de l’état physique du capital humain
(santé).
Selon une étude effectuée sur la part du capital intangible au PIB américain le stock de capital
intangible s’est développé aux alentours de 1973 et qu’il est aujourd’hui largement dominant
comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau N°1 : Le stock de capital réel aux Etats-Unis


Années 1929 1948 1973 1990
Composants du stock réel
Total du capital tangible 6075 8120 17490 28525
Structures et équipements 4585 6181 13935 23144
Stocks 268 471 1000 1537
Ressources naturelles 1222 1468 2555 3843
Total capital intangible 3251 5940 17349 32819
Education et formation 2647 4879 13564 25359
Santé, sécurité, mobilité 567 892 2527 5133
Recherche & développement 37 169 1279 2327

Source : Foray. D, 2000.

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Nous pouvons affirmer aussi selon le graphe ci-dessous, que la valeur des investissements
intangibles a dépassé aux Etats unis celle du capital tangible depuis la fin des années quatre-
vingt-dix.
Parts de l’investissement physique (en noir) et immatériel (en gris) dans les investissements
des entreprises non agricoles aux États-Unis.

Figure N° 1 : Le développement des actifs intangibles aux Etats-Unis

Le Conseil d’Analyse Economique, 2010.


2.1.2 L’importance croissante de l’éducation
Le développement de l’économie de la connaissance s’est caractérisé par une augmentation de
la proportion des travailleurs hautement qualifiés, mesuré par l’emploi des diplômés
universitaires par rapport à l’emploi total. En effet, le capital humain est au centre des
préoccupations de l’économie fondée sur la connaissance, et l’enseignement devient une
source de formation adaptée aux besoins des employeurs : quelles formations, connaissance et
quels savoirs faire ont acquis les étudiants durant leurs cursus afin de les recruter facilement et
les mettre en concurrence.
Tous les pays développés, certains pays d’Asie en tête, ont intégré le rôle de la formation
initiale de niveau universitaire dans une économie du savoir puisque que près de la moitié de
la population des 25-34 ans est titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Tous les
pays progressent dans ce domaine ainsi que dans celui de la formation continue, les États-
Unis faisant la course en tête avec 35% des 34-64 ans obtenant un diplôme de l’enseignement
supérieur. Des pays comme la Corée du Sud ont bien compris le rôle de l’éducation et ont
largement misé sur cette dimension pour rattraper leur retard. Ce pays dispose désormais
d’une des populations les mieux formées en général et dans les TIC en particulier.

Figure N°2 : Taux d'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur

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Chez les 25-34 ans Chez les 25-64 ans

60 45
40
50
35
40 30
25
30
20
20 15
10
10
5
0 0
France Japon Corée Etats-Unis France Japon Corée Etats-Unis

1991 2003 1991 2003

Source : David Flacher et Dominique Plion, 2007.


La montée des emplois hautement qualifiés est basée essentiellement sur les compétences, les
connaissances et les formations adaptées induites par le renforcement du système éducatif et
le système de recherche. Or, la croissance des nations passe inévitablement par une
amélioration de la qualité du système éducatif. Ce dernier joue un rôle de premier ordre de la
période moderne, il est chargé de produire la main d’œuvre qualifiée que requière l’économie
mais aussi de produire des connaissances nouvelles constituant la source du progrès et de la
croissance économique.
2.1.3 Le rôle stratégique de la recherche et développent (R&D) et des brevets
 Le rôle stratégique de R&D
Selon la méthodologie retenue par l’OCDE « La R&D représente l’ensemble des travaux
entrepris systématiquement dans le but d’accroître la somme des connaissance scientifiques et
techniques dont dispose une organisation humaine donnée ainsi que l’utilisation des résultats
de ces travaux pour amener au stade de l’exploitation des nouveaux produits, matériaux,
dispositifs, systèmes et procédés » (OCDE,1998). En effet, selon Caspar et Afriat, « La
recherche englobe les travaux entrepris pour accroître les connaissance scientifiques et
techniques ainsi que leur utilisation pour amener au stade de l’exploitation des nouveaux
produits, matériaux, dispositifs, systèmes et procédés » (Caspar P. et Afriat C., 1988) .
Au sein d’une économie fondée sur la connaissance la R&D occupe une place croissante et
stratégique et apparaît indispensable et urgente.
Dans un premier temps, il convient de noter que les dépenses en R&D ont crû de manière très
importante dans les pays développés depuis le début des années 1980 :+100% dans l’UE,
+130% aux Etats-Unis, +150% au japon en 25 ans. Elle représente 2 à 3% du PIB dans ces
pays. La figure n°9 montre l’évolution des dépenses en R&D dans quelques pays.

Figure N°3 : Dépenses en R&D en millions de dollars dans quelque pays


300000

250000

200000

150000

100000

50000

0
Etats-Unis UE15 Japon Chine France Corée
(ajus.)

1981 1995 2005

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Source : David Flacher et Dominique Plion, 2007.

Dans un second temps, il faut souligner que l’investissement en R&D est l’un des premiers
facteurs de disparité entre les pays. Ainsi, la Corée du Sud et surtout la Chine, sous l’effet
d’un rattrapage et de politiques volontaristes, connaissent des taux de croissance annuels
moyens impressionnants des dépenses en R&D à côté des pays plus développés.

Tableau N°2 : Taux de croissance de la dépense interne en R&D dans quelques pays, en
dollars
Taux de croissance Taux de croissance
moyen (1981-2005) moyen (1995-2005)
France 2.6 1.4
UE 15 2.9 2.9
Japon (ajus.) 4.1 2.9*
Etats-Unis 3.7 4.0*
Corée 6.9
Chine 18.7
Source : David Flacher et
Dominique Plion, 2007.

 Les dépôts de brevets


L’économie de la connaissance connaît aujourd’hui des évolutions rapides ; la circulation des
idées expérimente en effet des formes nouvelles et les échanges de brevets se développent
rapidement en favorisant une allocation plus fluide des actifs immatériels. On constate
notamment, depuis les trois dernières décennies, une croissance exponentielle des échanges
inter-firmes de brevets sous la forme de transactions marchandes : des contrats de licence sont
multipliés, des places de marchés intermédiaires ont émergé et des enchères de brevets ont
même vu le jour.
Le nombre de brevets dans le monde en 2008 était de deux millions environ ; près de un
million en 1990. Entre 1990 et 2007, le nombre de brevets déposés aux Etats-Unis (United
States Patentand Trademark Office (USPTO)) a augmenté de 160% et celui déposé en Europe
(Office Européen des Brevets (OEB)) de 110% (graphe n°2). Ces chiffres sont
impressionnants, à tel point que certains observateurs ont parlé de « patent explosion »ou de «
patent inflation ». La croissance du nombre de brevets a donc été reliée en premier lieu à celle
du nombre et de la valeur des inventions à protéger.(D. Guelec,T. Madies, J. C. Prager, 2010).

Figure N°4 : Les dépôts de brevets aux Etats-Unis et en Europe

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Le Conseil d’Analyse Economique, 2010.

2.2 Le développement des technologies de l’information et de la communication(TIC)


Les ruptures de société surviennent lorsque les mutations sont tellement importantes qu’elles
modifient l’espace et le temps, donc l’imaginaire des gens.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent l’une des
mutations les plus importantes de l’humanité. En effet, l’arrivé de nouvelles technologies, tel
que l’Internet, ont changé profondément les organisations, les cultures et les valeurs. De
nouveaux modèles organisationnels ont émergé, de nouveaux métiers sont apparus et de
nouveaux éléments intangibles, tel que le capital intellectuel, ont surgit comme éléments
fondamentaux de la compétitivité de l’entreprise.
Grâce à leurs caractéristiques, de profondes mutations ont été apportées à la société moderne.
Parmi elles, on note : La connectivité du plus grand nombre d’éléments à un réseau
d’information, l’interactivité entre les membres d’un ou plusieurs réseaux, la personnalisation
du message suivant la cible, etc. Ces caractéristiques (ainsi que d’autres) ont eu un impact
direct sur les organisations. D’abord, c’est en matière de prise de décision : à travers la
participation de différents acteurs dans le processus de décision suivant leur rang dans
l’organisation et sa politique interne. Ensuite, à travers leur capacité de fournir un support
d’identification et de résolution de problème par le biais d’outils de collecte, de synthèse et de
traitement de données ultra rapide. Cela a permis à l’entreprise de réduire au maximum
l’aléatoire et les zones d’incertitudes dans les processus de prises décision.
A noter aussi leur influence sur la structure organisationnelle de l’entreprise en termes de
réduction de niveaux hiérarchiques en raison d’une meilleure coordination et circulation de
l’information (pas besoin de niveau intermédiaire). Une spécialisation et un enrichissement
accrus des tâches moyennant, d’une part, une automatisation des tâches répétitives et sans
valeur ajoutée, et d’autre part par l’assurance qu’elles (les TIC) offrent au top management en
terme d’outils de contrôle, de surveillance et de traçabilité.

3. PERFORMANCES DU MAROC EN ÉCONOMIE DU SAVOIR


Il est maintenant largement admis que le développement n’est pas uniquement la croissance
économique mais davantage la recherche de la prospérité. Les facteurs jadis appelés non
économiques sont ainsi invités à jouer les rôles qui leurs reviennent dans la promotion du
développement. La connaissance est ainsi parmi ces facteurs car elle permet d’accroître le
niveau des compétences et constituer un important locomoteur du développement. C’est

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pourquoi la concurrence se joue actuellement plus à travers la création, l’appropriation,


l’utilisation et l’accumulation des savoirs. En effet, les ressources matérielles et immatérielles
exigent aujourd’hui plus de mobilisation des savoirs pour de meilleures valorisations et
créations de richesses et sont de plus en plus concentrés en savoirs comparativement aux
périodes passées.
Dans ce contexte, la Banque mondiale a mis au point une méthode d’évaluation (KAM –
Knowledge Assesment Methodology), constituant un outil de référence mondial pour évaluer
la préparation d’un pays à l’économie de la connaissance. La méthode d’évaluation de la
Banque mondiale (KAM, www.worldbank.org/kam) est un outil basé sur le Web. La KAM
tente de saisir ces différences de vitesse entre pays dans une perspective globale.
La KAM compare 146 pays sur la base de 148 variables structurelles et qualitatives qui
servent d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés dans quatre piliers à savoir l’éducation,
l’innovation, les technologies de l’information et des télécommunications, le cadre
économique et institutionnel.
3.1 Les indices liés au savoir
Les avancées théoriques et les travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir
dans le déterminisme des performances des économies. En plus des travaux de l’Institut de la
Banque Mondiale et d’autres (avancées de la Corée du Sud, de la Malaisie et de la Finlande),
une étude récente ( Driouchi, A., Azelmad E. and Gary C. Anders. 2006) a examiné les effets
du savoir sur la performance de 56 pays durant la période 1995-2001. D’autres travaux tels
que ceux de Gylfason & Zoega (Gylfason, T. & Zoega, G., 2003) ont montré l’existence
d’une importante relation entre l’éducation et la croissance à partir de l’analyse de 87 pays.
Deux indices reliés directement au savoir ont été utilisés dans ces rapports et aussi dans ce
présent article :
3.1.1 L’indice composite de l’économie de la connaissance (KEI)
Il renseigne sur le degré de l’environnement des affaires à promouvoir l’utilisation de la
connaissance dans le développement économique. C’est un indice agrégé qui reflète le niveau
global de développement d’un pays ou d’une région par rapport à l’Economie du Savoir. Cette
méthode développée par l’IBM est basée sur quatre piliers de l’économie du savoir en
présence de deux variables liées à la performance. Résume la performance relativement aux
quatre piliers de l’Economie du Savoir. Le premier agrégat, l’éducation (fondement de
l’économie de la connaissance), Le deuxième agrégat l’innovation (source de renouvellement
des économies et des sociétés), Le troisième pilier les technologies de l’information et des
télécommunications (infrastructures essentielles de l’ère du numérique), et plus largement, le
cadre économique et institutionnel, qui détermine l’efficacité globale et l’impact des
investissements réalisés dans les trois autres domaines.
Il représente la moyenne simple des valeurs normalisées des indicateurs de connaissance par
rapport aux quatre piliers
3.1.2 L’indice composite de réalisation technologique (TAI)
Permet de donner un aperçu sur le positionnement d’une économie par rapport à la
production, l’utilisation et la diffusion des technologies. L’indice est composé de 4 indicateurs
qui sont :

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12

 La création de technologie est mesurée par les brevets octroyés par habitant (source :
Organisation Mondiale de la propriété intellectuelle) et par les revenus des licences et «
royalties » ;
 La diffusion des innovations nouvelles est estimée par le nombre de centres serveurs
d’Internet et aussi par la part des exportations de technologies moyennes et avancées
relativement aux exportations totales ;
 La diffusion des innovations anciennes est représentée par le nombre de téléphones par
habitant (source Union Internationale des Télécommunications) et la consommation de
l’électricité par habitant ;
 Les qualifications humaines sont basées sur la moyenne de scolarisation (source : Barro et
Lee) et le taux d’inscription tertiaire en sciences, mathématiques et ingénierie ;
La valeur du TAI est la moyenne des 4 indicateurs mentionnés et est exprimée entre‘0’ (une
absence totale de réalisation technologique) et ‘1’ (le niveau technologique le plus élevé).

3.2 Place du Maroc dans l’économie de la connaissance


3.2.1 Le classement du Maroc selon le KEI
Le tableau ci-dessous compare le classement KEI du Maroc par rapport à 29 pays de
l’organisation de la coopération islamique entre 2000 et 2012. Notre étude est effectuée selon
les classements les plus récents du KEI. L’analyse a fait apparaître que sur 30 pays, 14 pays
ont progressé dans le classement mondial alors que 16 pays ont enregistré des reculs.
Tableau N°3 : Classement des pays en KEI entre 2000 et 2012 :
KEI 2000 KEI 2012 KEI 2000 KEI 2012
Pays Score Rang Pays Score Pays Score Rang Score Rang
UAE 6,05 48 6,94 42 Algérie 2,85 110 3,79 95
Bahrain 6,85 41 6,9 43 Maroc 3,74 92 3,61 101
Oman 5,28 65 6,14 47 Ouzbékistan 3,25 101 3,14 104
Malaisie 6,37 45 6,1 48 Tadjikistan 3,18 102 3,13 106
Arabie
4,60 76 5,96 50 Pakistan 2,12 122 2,45 116
Saoudite
Qatar 6,01 49 5,84 53 Ouganda 2,16 120 2,37 117
Turquie 5,42 62 5,16 68 Nigeria 2,09 124 2,2 118
Jordanie 5,58 57 4,95 74 Burkina Faso 1,82 133 1,91 123
Guyana 4,47 81 4,67 77 Mali 2,17 119 1,86 125
Azerbaidjan 3,61 94 4,56 78 Mozambique 1,76 135 1,76 129
Liban 4,95 68 4,56 79 Cameroun 2,17 118 1,69 132
Tunisie 4,15 89 4,56 80 Bangladesh 1,77 134 1,49 136
Albanie 3,52 96 4,53 81 Djibouti 1,59 136 1,34 138
Iran 3,60 95 3,91 93 Guinée 1,83 132 1,22 140
Kyrgyzstan 4,42 82 3,82 94 Sierra Leone 1,25 140 0,97 143

Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.

Le Tableau N°3 affiche que les EAU sont l'économie du savoir la plus avancée sur les 30 pays
étudiés. Sa position supérieure reflète une forte performance sur les piliers de l'innovation, de

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l'éducation et des TIC. L’Arabie Saoudite, l’Oman, et l'Azerbaïdjan ont également affiché de
bonnes performances. L’Arabie saoudite a augmenté de 26 positions et l’Oman a grimpé de
18 positions et, l'Azerbaïdjan a progressé de 16 positions et sont classés respectivement 47, 50
et 78 respectivement, tandis que l'Albanie et l'Algérie ont progressé de 15 postes pour passer
respectivement à la place 81ème et 95ème dans la liste des gagnants en KEI.
 Les 10 pays les plus avancés en KEI
Le tableau N°4 présente les 10 pays islamiques ayant les plus fortes progressions dans le
classement KEI. L'Arabie Saoudite a enregistré la plus forte depuis 2000, avec un KEI de
5,96, il a progressé de 26 postes, ce qui la hisse au 50ème rang dans le KEI 2012. Des
améliorations significatives dans les taux de scolarisation du secondaire ont conduit au pilier
de l'éducation de l'Arabie saoudite à sauter 30 points impressionnants à la 57ème place. En
outre, la croissance rapide des pénétrations téléphoniques, informatiques et Internet a entraîné
un renforcement important de son pilier TIC. Oman a grimpé de 18 points en occupant la
47ème place en enregistrant une amélioration très significative du pilier de l'innovation qui
s'est amélioré grâce à une augmentation rapide du nombre de brevets enregistrés, de même
des progrès significatifs dans les pénétrations téléphoniques, informatiques et Internet ont
conduit à une montée de 19 points dans le pilier des TIC ce qui le place à la 55ème position.
L'Azerbaïdjan a progressé de 16 points depuis 2000 pour occuper le 78e rang. Son pilier TIC
a permis de l'augmenter de 25 places impressionnantes grâce à la forte croissance des
internautes. L'Algérie a grimpé de 15 positions en grande partie grâce à des améliorations
significatives dans ses piliers REI, Education et TIC. L’Albanie a augmenté de 15 positions
principalement en raison du renforcement substantiel de ses piliers REI et TIC. Parmi les
autres grands gagnants figurent Le Burkina Faso qui a gagné 10 places principalement en
raison d'un renforcement important du pilier REI.
La Tunisie a également augmenté 9 positions, mais seulement en raison de l'amélioration du
pilier de l'innovation. Les EAU ont grimpé 6 positions en raison de l'amélioration des trois
piliers (Innovation, Education, TIC) de l’indice KEI avec la plus importante pour le pilier
Innovation. Le Pakistan a connu une amélioration considérable dans son KEI depuis 2000,
son classement a augmenté de 5 postes, principalement en raison des progrès réalisés dans les
piliers Innovation et TIC, à l'exception du pilier des TIC, tous les autres piliers se classent
plus de 100. Le Nigeria a grimpé également de 6 positions en grande partie en raison de
l'amélioration de son pilier TIC.

Tableau N°4 : Classement des pays les plus avancés en KEI


Indice KEI REI Innovation Education TIC

Année 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012

Pays Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score Rang Score
Prog Prog Prog Prog Prog
Arabie
76 4,60 50 5,96 26 78 4,4 59 3,49 19 84 4,24 84 4,14 0 87 4,28 57 5,65 30 65 5,49 21 8,37 44
Saoudite
Oman 65 5,28 47 6,14 18 34 7,51 43 6,96 -9 83 4,25 57 5,88 26 88 4,22 73 5,23 15 74 5,12 55 6,49 19

Azerbaïdjan 94 3,61 78 4,56 16 127 1,68 102 3,36 25 102 3,38 89 4,01 13 59 5,84 52 5,95 7 102 3,54 77 4,93 25

Algérie 110 2,85 95 3,79 15 138 1,09 114 2,33 24 104 3,25 99 3,54 5 91 3,96 70 5,27 21 109 3,11 88 4,04 21

Albanie 96 3,52 81 4,53 15 121 2,47 70 4,69 51 108 2,98 100 3,37 8 65 5,54 82 4,81 -17 108 3,11 71 5,26 37

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Burkina Faso 133 1,82 123 1,91 10 98 3,38 73 4,46 25 132 1,71 122 2,14 10 140 0,35 143 0,28 -3 137 1,84 141 0,76 -4

Tunisie 89 4,15 80 4,56 9 84 3,89 95 3,81 -11 85 4,24 70 4,97 15 92 3,92 88 4,55 4 83 4,54 78 4,89 5

EAU 48 6,05 42 6,94 6 35 7,51 49 6,5 -14 81 4,32 46 6,6 35 83 4,44 54 5,8 29 32 7,92 13 8,88 19

Pakistan 122 2,12 116 2,45 6 128 1,67 123 1,93 5 118 2,3 109 2,84 9 125 1,3 125 1,44 0 107 3,22 96 3,6 11

Nigeria 124 2,09 118 2,2 6 136 1,21 136 1,26 0 111 2,84 116 2,56 -5 116 1,95 123 1,62 -7 118 2,35 101 3,35 17

Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.

 Les 10 pays affichant les plus forts reculs :


Le tableau N° 5 énumère les pays islamiques ayant les plus fortes baisses dans le classement
du KEI entre 2000 et 2012. La Jordanie et le Cameroun ont enregistré les plus forts reculs, en
perdant respectivement 17 et 14 places. Le Kyrgystan, la Guinée et le Mali ont reculé
principalement en raison de retards importants dans leurs piliers REI. Le Liban et la Turquie
ont perdu leur avantage concurrentiel principalement en raison de la forte détérioration de
leurs piliers TIC. Le Maroc a perdu 9 places et s’est classé au 101ème rang, avec un
affaiblissement de la performance dans trois des quatre piliers avec le plus fort recul du pilier
de l’innovation, de même un examen attentif montre que le pilier de l'éducation demeure le
plus problématique avec un faible score (2,07), en occupant les dernières places sur les 30
pays étudiés. Le Liban a chuté de 13 places et s'est classé à la 97 ème position en raison de
faibles performances dans 3 des 4 piliers. Qatar a perdu 4 postes pour être classé au 106ème
rang en raison du recul du pilier de l'éducation de 26 points.

Tableau N°5 : Classement des pays affichant les plus forts reculs en KEI
Indice KEI REI Innovation Education TIC

Année 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012 2000 2012
Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro Ran Sco Ran Sco Pro
Pays
g re g re g g re g re g g re g re g g re g re g g re g re g
Jordanie 57 5,58 74 4,95 -17 63 5,28 61 5,65 2 49 6,2 88 4,05 -39 63 5,62 62 5,55 1 71 5,22 86 4,54 -15
Cameroun 118 2,17 132 1,69 -14 131 1,58 137 1,21 -6 109 2,84 115 2,61 -6 117 1,94 126 1,39 -9 120 2,3 125 1,56 -5
kyrgyzstan 82 4,42 94 3,82 -12 91 3,69 127 1,58 -36 91 3,99 104 3,12 -13 51 6,3 68 5,32 -17 97 3,7 70 5,27 27
Liban 68 4,95 79 4,56 -11 105 3,04 78 4,28 27 75 4,47 71 4,86 4 62 5,77 63 5,51 -1 53 6,49 97 3,58 -44
Maroc 92 3,74 101 3,61 -9 70 4,99 71 4,66 -1 89 4,04 96 3,67 -7 113 2,02 114 2,07 -1 92 3,93 89 4,02 3
Guinée 132 1,83 140 1,22 -8 108 2,9 141 0,53 -33 131 1,73 143 1,32 -12 137 0,59 119 1,75 18 127 2,1 130 1,26 -3
Mali 119 2,17 125 1,86 -6 77 4,4 112 3,49 -35 120 2,28 121 2,18 -1 136 0,66 131 1,05 5 141 1,84 136 1,05 5
Turquie 62 5,42 68 5,16 -6 52 6,13 51 6,19 1 65 5,23 58 5,83 7 90 4,05 93 4,11 -3 55 6,26 87 4,5 -32
Qatar 49 6,01 53 5,84 -4 48 6,64 44 6,87 4 60 5,51 48 6,42 12 74 4,85 100 3,41 -26 44 7,05 51 6,65 -7
Tadjikistan 102 3,18 106 3,13 -4 113 2,73 100 2,55 13 120 2,28 121 2,18 -1 71 5,08 83 4,66 -12 116 2,66 105 3,14 11

Source : Elaboré par les auteurs à partir de données du site de la banque mondiale.

3.2.2 Le classement du Maroc selon le TAI


Dans les études précédentes d’analyse du progrès technologique, les pays ont été regroupés en
leaders, leaders potentiels, adopteurs dynamiques et pays marginalisés, selon ces études le

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Maroc a été considéré comme adopteur dynamique car son indice ne dépasse pas les 0,499.
Dans les études actuelles l’analyse se base sur un classement en quatre groupes : (1) Très
efficace (TAI> 0,500), (2) Actif (0,350 ≤ TAI ≤ 0,499), (3) Passif (0,200 ≤ TAI ≤ 0,340) et
(4) Fragile (TAI <0,200), sur la base d’une valeur TAI allant de 0,674 pour la Malaisie et
0,016 pour le Djibouti [21]. Le tableau N°6 présente le classement du progrès technologique
pour les 30 pays pour lesquels les données étaient disponibles entre 2012 et 2014.
Les résultats décrivent un classement détaillé du progrès technologique de chaque pays. La
valeur TAI la plus élevée est toujours possédée par la Malaisie et la valeur la plus basse est
celle de Djibouti.
 Très efficace (TAI> 0,500)
Cette catégorie est séparée du reste par sa valeur d'indice de rendement technologique la plus
élevée. Les pays de ce groupe ont un niveau très efficace de développement des compétences
humaines qui est une clé pour l'innovation technologique, la diffusion d'anciennes et de
nouvelles technologies.
La Malaisie est toujours en tête, elle est au sommet avec la valeur la plus élevée (43.712) dans
les exportations de haute technologie (en pourcentage des exportations manufacturées) parmi
les pays de l'OCI. Bien que, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, ont des valeurs nulles
dans la création de la technologie, ils sont classés à la troisième et la quatrième position,
malgré le fort recul qu’ils ont enregistré (-23) et (-7) respectivement dans le sous-indice de
création technologique. De même, les Émirats arabes unis occupent la première place dans la
diffusion d’anciennes innovations. Force est de constater que le nombre des pays de ce groupe
a diminué entre 2012 et 2014 du fait que l’Iran et le Bahreïn ont perdu leurs places en raison
du fort recul (-6) en création technologique et (-7) en développement de compétences
humaines successivement.
 Actif (0,350 ≤ TAI ≤ 0,499)
Tous les pays de ce groupe sont très actifs dans l'utilisation de nouvelles technologies. Ils ont
des valeurs plus élevées dans le développement des compétences humaines et la diffusion
d'innovation anciennes et récentes que les pays inclus dans le troisième et le quatrième
groupe. L’Iran au sommet et le Bangladesh au bas du groupe. L'Iran a la plus forte valeur du
taux brut de scolarisation avec (24.047) par rapport à d'autres pays de l'OCI et est au sommet
du sous-indice de développement des compétences humaines.
Dans le classement de 2014, on notera que 6 pays ont enregistré de progressions significatives
comparativement au classement 2012. Il s’agit d’Oman, de Qatar et de la Turquie qui ont
progressé de 3 places chacune, l’Azerbaïdjan et l’Albanie ont grimpé d’une place alors que
l’Algérie a gagné une place mais a perdu sa place parmi les pays de ce groupe en raison de la
baisse de son TAI de 0.362 à 0.329. En revanche, le Liban a perdu 4 places, la Tunisie 3
places, la Jordanie et le kyrgyzstan 2 places et la Guinée et le Tadjikistan ont reculé d’une
place et en perdant leurs places dans ce groupe et devenant des pays fragiles en matière de
TAI. La situation du Maroc reste stable dans le classement de 2014 en occupant la 15ème
position sachant qu’il a enregistré une progression significative en gagnant 6 places en
création technologique mais en affichant un recul de 3 places dans la diffusion d’innovations
récentes. Cette stabilité peut être justifiée aussi par les chutes et les hausses caractérisant ce
groupe.

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 Passif (TAI = 0,200 - 0,340)


L'Algérie est au sommet de ce groupe suivi du Guyana en occupant la 16ème et la 17ème
position respectivement dans le classement TAI de 2014. La Guyane possède la valeur la plus
élevée (65.055) pour les Frais d'utilisation de Propriété intellectuelle, Reçus par personne par
rapport à tous les autres pays et est placé au 17ème poste en raison de sa mauvaise performance
dans les autres indicateurs. Les pays inclus dans ce groupe utilisent de façon passive les
nouvelles technologies. Le Bangladesh est au bas de ce groupe avec la 24ème position dans le
classement TAI mais il affiche une bonne progression en passant du quatrième groupe au
troisième.
 Fragile (TAI <0,200)
Tous les pays de ce groupe sont en retard dans chaque dimension de la réussite technologique.
Ces pays ont un long chemin à parcourir dans les quatre indicateurs. Cependant, ils doivent
se concentrer d'urgence sur la diffusion des anciennes technologies et du développement des
compétences humaines. Ces pays doivent investir davantage dans le secteur de l'éducation
pour améliorer le développement des compétences humaine.

Tableau 6: Classement des 30 pays en TAI entre 2012 et 2014 :

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Diffusion d'anciennes Développement de compétences


TAI Création de technologie (CT) Diffusion d'innovations récentes (DIR)
innovations (DAI) humaines (DCH)

2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014
Pays Score Rg Pays Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg Score Rg
Très efficace (TAI>0.5)
Malaisie 0,674 1 Malaisie 0,621 1 0,139 5 0,088 3 0,851 1 0,870 1 0,943 6 0,957 6 0,765 3 0,570 9
Iran 0,592 2 UAE 0,575 2 0,500 1 0,000 24 0,122 17 0,489 3 0,897 8 1,000 1 0,848 1 0,810 2
EAU 0,502 3 Arabie Saoudite 0,504 3 0,034 7 0,003 14 0,533 2 0,340 9 1,000 1 0,992 4 0,442 13 0,681 3
Bahreïn 0,502 4 0,000 24 0,351 6 1,000 3 0,656 7
Arabie Saoudite 0,500 5 0,000 25 0,271 12 0,988 4 0,742 4
Active (TAI = 0.35 - 0.499)
Liban 0,494 6 Iran 0,498 4 0,014 10 0,000 25 0,339 7 0,216 17 0,822 13 0,852 8 0,803 2 0,922 1
Jordan 0,476 7 Oman 0,489 5 0,017 9 0,000 26 0,280 10 0,406 7 0,872 9 0,978 5 0,734 5 0,573 8
Oman 0,469 8 Bahreïn 0,485 6 0,000 26 0,008 9 0,414 4 0,502 2 0,974 5 1,000 2 0,491 12 0,431 14
Tunisie 0,459 9 Qatar 0,048 7 0,068 6 0,000 27 0,289 9 0,474 4 0,846 12 1,000 3 0,633 8 0,460 11
Qatar 0,440 10 Turquie 0,456 8 0,006 12 0,064 4 0,442 3 0,273 14 1,000 2 0,824 12 0,312 21 0,664 4
dinde 0,440 11 Jordanie 0,452 9 0,000 27 0,002 16 0,275 11 0,270 15 0,853 11 0,899 7 0,629 9 0,637 6
Kirghizistan 0,435 12 Liban 0,450 10 0,173 4 0,003 15 0,096 20 0,413 5 0,808 14 0,802 15 0,664 6 0,581 7
Azerbaïdjan 0,433 13 Tunisie 0,445 11 0,194 3 0,016 8 0,245 13 0,303 13 0,860 10 0,819 14 0,434 14 0,642 5
Albanie 0,397 14 Azerbaïdjan 0,418 12 0,002 14 0,003 5 0,297 8 0,406 6 0,909 7 0,837 11 0,380 17 0,369 16
Maroc 0,391 15 Albanie 0,406 13 0,002 13 0,596 10 0,401 5 0,336 10 0,804 15 0,850 9 0,356 18 0,432 13
Guyane 0,368 16 Kirghizistan 0,400 14 0,500 2 0,490 2 0,188 14 0,176 20 0,395 24 0,844 10 0,390 16 0,484 10
Algérie 0,362 17 Maroc 0,392 15 0,021 8 0,058 7 0,089 21 0,380 8 0,788 17 0,823 13 0,550 10 0,344 17
Tadjikistan 0,352 18 0,001 18 0,071 24 0,8 16 0,534 11
Passive (TAI = 0.200 - 0.34)
Ouzbékistan 0,321 19 Algérie 0,329 16 0,000 28 0,006 11 0,117 18 0,086 21 0,761 18 0,771 16 0,407 15 0,453 12
Pakistan 0,243 20 Guyana 0,329 17 0,001 19 0,500 1 0,126 16 0,178 19 0,616 19 0,325 25 0,228 24 0,312 19
Cameroun 0,229 21 Ouzbekistan 0,315 18 0,000 20 0,023 6 0,075 23 0,207 18 0,508 22 0,701 18 0,333 20 0,329 18
Nigeria 0,228 22 Tadjikistan 0,315 19 0,000 29 0,004 13 0,186 15 0,081 23 0,521 20 0,758 17 0,206 26 0,416 15
Mozambique 0,248 20 0,001 18 0,304 12 0,474 23 0,212 23
Nigeria 0,232 21 0,000 28 0,227 16 0,541 22 0,159 27

Cameroon 0,222 22 0,000 23 0,070 25 0,572 20 0,247 21

Pakistan 0,212 23 0,001 19 0,072 24 0,602 19 0,173 25


Bangladesh 0,202 24 0,000 21 0,028 27 0,546 21 0,234 22
Fragile (TAI < 0.200)
Bangladesh 0,191 23 Ouganda 0,178 25 0,001 16 0,004 12 0,031 27 0,302 11 0,515 21 0,117 28 0,219 25 0,273 20
Mozambique 0,180 24 Mali 0,155 26 0,007 11 0,000 22 0,031 28 0,018 28 0,437 23 0,439 24 0,243 23 0,162 26
Ouganda 0,150 25 Burkina Faso 0,102 27 0,001 17 0,000 20 0,100 19 0,083 22 0,163 27 0,240 26 0,335 19 0,085 28
Guinée 0,104 26 Guinée 0,101 28 0,000 22 0,000 29 0,000 29 0,000 30 0,170 26 0,222 27 0,246 22 0,182 24

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Mali 0,102 27 Sierra Leone 0,050 29 0,000 21 0,001 17 0,035 26 0,001 29 0,224 25 0,115 29 0,150 27 0,085 29
Burkina Faso 0,072 28 Djibouti 0,016 30 0,000 23 0,000 30 0,089 22 0,045 26 0,142 28 0,000 30 0,057 29 0,021 30
Sierra Leone 0,063 29 0,002 15 0,000 30 0,127 29 0,125 28
Djibouti 0,018 30 0,000 30 0,039 25 0,000 30 0,032 30

Source : Elaboré par les auteurs à partir de : T. M. Ali, A. Kiani et T. Bashir., 2014.

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3.3 Rôle central du savoir


Le savoir a plusieurs effets sur les performances économiques et leur importance pour le
développement humain au Maroc. Le graphique ci-dessous constitue une base de discussions
des relations qu’entretiennent les différentes variables et un éclairage utile pour les politiques
publiques en matière de développement humain en privilégiant la démarche basée sur la
connaissance.
Comme indiqué dans la figure N°6, certaines variables économiques entretiennent des
relations relativement fortes avec les indicateurs du savoir qui à leur tour entretiennent des
rapports significatifs avec les variables de développement humain.
Les nombres indiqués sur chaque flèche (exemple: 0.76 sur la flèche liant GCF et KEI) sont
les coefficients associés aux variables dépendantes à la tête de la flèche (exemple GCF) par
rapport aux variables indépendantes à la source de la flèche (exemple KEI). La relation se lit
ainsi comme le niveau de corrélation entre chacune des deux variables indiquées (Exemple:
GCF = Cst + 0.76 * KEI).

Figure N°6 : Les Effets de la connaissance et les relations entre indices économiques au
Maroc :

Source : A. Driouchi& N. Zouag, «Eléments pour le renforcement de l’insertion du maroc


dans l’économie de la connaissance », 2006.

L’analyse précédente montre les différentes interdépendances existant entre les différents
indices et variables. Ceci place les indices du savoir dans une position privilégiée et insistent
sur l’importance du savoir dans une démarche de développement humain. D’où la nécessité
de coordination des politiques économiques en vue de tirer le maximum d’avantages de
l’ensemble et positionner ainsi confortablement le Maroc.

Conclusion
L’économie du savoir concerne l’apport et le transfert des connaissances ainsi que le
développement de la technologie de l’information et des communications à la croissance
économique. Aujourd’hui, cette notion est devenue un cadre de réflexion stratégique obligé
pour non seulement les pays développés, mais aussi pour de nombreuses économies

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émergentes et, pays en développement, tel que le Maroc, qui doivent passer d’une économie
basée sur la production de biens et services à une économie axée sur le savoir.
L'analyse détaillée a fait apparaître des faiblesses communes aux 30 pays, qui plombent leurs
performances en économie du savoir. Le classement KEI a montré que seulement 14 pays ont
affiché des progressions dans le classement mondial alors que 16 pays ont enregistré des
reculs. Le Royaume a perdu 9 places et s’est classé au 101ème rang, avec un affaiblissement
de la performance dans trois des quatre piliers avec le plus fort recul du pilier de l’innovation,
de même un examen attentif montre que le pilier de l'éducation demeure le plus
problématique avec un faible score (2,07), et occupe les dernières places sur les 30 pays
étudiées. Les EAU sont l'économie du savoir la plus avancée, sa position supérieure reflète
une forte performance sur les piliers de l'innovation, de l'éducation et des TIC. Tandis que la
Sierra Leone ferme le bas du tableau avec la 143ème position.
En revanche le classement du progrès technologique a affiché que la valeur TAI la plus élevée
est toujours possédée par la Malaisie et la valeur la plus basse est celle de Djibouti. La
situation du Maroc reste stable dans cette étude en occupant la 15ème position malgré la
progression significative qu’il a enregistré (+6) places en création technologique. Toutefois,
il ne faut pas supposer que les indicateurs utilisés dans les indices de performance en nouvelle
économie sont les seuls facteurs liés aux capacités technologiques des pays. Il existe
également d'autres facteurs qui jouent un rôle dans la performance technologique des pays.
Par exemple, la Malaisie, qui figure au sommet du classement dans la présente étude,
consacre 1,07% de son PIB à la recherche et au développement, ce qui est beaucoup plus
élevé que le reste des pays. De même, la Malaisie et l'Arabie saoudite qui se trouvent dans le
groupe des pays «très efficaces» dans la présente étude consacrent également des montants
beaucoup plus élevés à l'éducation (5,94% et 5,14% du PIB respectivement) que les autres
pays. Ce qui nous appelle à approfondir l’analyse et actualiser les statistiques de 2012 (les
seules sources disponibles actuellement) afin d’examiner réellement la situation de notre pays
et ses voisins de l’OCI.

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