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et complexes
INTRODUCTION
280
16 COURS
Suites réelles et complexes
Une addition
Cette opération est commutative, associative ; elle admet pour élément neutre la
suite constante nulle et toute suite a une opposée :
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COURS 16 Suites réelles et complexes
IMPORTANT
1.3 • Suites extraites
Il est utile de remarquer que, puisque On appelle suite extraite de la suite (xn ) une suite constituée de certains termes
ϕ est strictement croissante : de (xn ) réindexés sur N , c’est-à-dire une suite de la forme (xϕ(n) ) où ϕ est une
∀n ∈ N ϕ(n) n application strictement croissante de N dans lui-même.
(le montrer par récurrence). Exemples : (x2n ), (x2n+1 ), (xn2 ) sont des suites extraites de (xn ).
Autrement dit, tout intervalle centré en l contient tous les termes de la suite à
partir d’un certain rang.
Exemples :
n−1
1) Soit (xn ) la suite définie par ∀n ∈ N xn = .
n+1
Montrons qu’elle vérifie la définition de la convergence, avec l = 1 :
n−1 2 2
∀n ∈ N −1 = . Soit ε ∈ R∗+ ; il suffit que n + 1 pour que
n+1 n+1 ε
2
|xn − 1| ε. On peut donc choisir n0 = E( ).
ε
2) Soit (xn ) la suite géométrique de premier terme 1 et de raison q, avec
0 < q < 1 : xn = qn .
ln ε
Soit ε ∈ R∗+ ; il suffit que n pour que 0 < qn ε.
ln q
ln ε
On peut donc choisir n0 = E + 1 : la suite (qn ) converge vers l = 0.
ln q
282
16 COURS
Suites réelles et complexes
∃n0 ∈ N ∀n n0 xn ∈ [l − ε, l + ε]
∃n1 ∈ N ∀n n1 xn ∈ [l − ε, l + ε]
xn ∈ [l − ε, l + ε] ∩ [l − ε, l + ε]
APPLICATION 1
Suite convergente d’entiers
Montrer que toute suite d’entiers relatifs qui converge est 1 1
[l − , l + ] ne peut contenir qu’un seul entier, on
stationnaire. 3 3
a nécessairement : ∀n n0 an = an0 . La suite (an )
est stationnaire.
Soit (an ) une suite d’éléments de Z qui converge vers
1 La limite de la suite (an ) est alors an0 , c’est-à-dire un
l. Choisissons ε = . Il existe un entier n0 tel entier : si une suite d’entiers converge, sa limite est un
Hachette Livre – H Prépa / Math – La photocopie non autorisée est un délit
3
1 entier.
que ∀n n0 |an − l| . Comme l’intervalle
3
Théorème 1
Toute suite convergente est bornée.
Démonstration
Soit (xn ) une suite convergeant vers l.
Soit ε > 0 : ∃n0 ∈ N ∀n n0 l − ε xn l + ε : la suite est bornée pour
n n0 . Si n0 = 0, la suite est bornée. Si n0 1, l’ensemble {x0 , · · · , xn0 −1 }
est fini ; il a donc un plus petit élément xi et un plus grand xj .
Alors ∀n ∈ N min(xi , l − ε) xn max(xj , l + ε) : la suite (xn ) est bornée
Doc. 2 Suite convergente. (Doc. 2).
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COURS 16 Suites réelles et complexes
Théorème 2
xn Toute suite convergeant vers un réel strictement positif est minorée à partir d’un
certain rang par un réel strictement positif.
l Démonstration
l Soit (xn ) une suite convergeant vers l > 0.
2 l
Il suffit dans la définition de la convergence de choisir ε = ;
0 n0 n l l 2
∃n0 ∀n n0 xn : (xn ) est minorée par à partir du rang n0
2 2
Doc. 3 Minoration d’une suite (Doc. 3).
convergente vers l > 0.
Théorème 3
Toute suite extraite d’une suite convergente est convergente et a la même limite.
Démonstration
Soit (xn ) une suite convergeant vers l.
Soit (xϕ(n) ) une suite extraite de (xn ), où ϕ est une application strictement
croissante de N dans lui-même. Alors, pour tout n ∈ N, ϕ(n) n. Donc :
n n0 ⇒ ϕ(n) n0 ⇒ |xϕ(n) − l| ε
La suite (xϕ(n) ) converge donc vers l.
APPLICATION 2
Pour montrer qu’une suite diverge, il suffit d’en trouver deux suites extraites
qui convergent vers des limites différentes
1 La suite (x2n ) converge vers 1, tandis que la suite
Exemple : Posons xn = cos (n + )π .
n (x2n+1 ) converge vers −1.
On a : π π
x2n = cos et x2n+1 = cos π + On en déduit que la suite (xn ) diverge.
2n 2n + 1
APPLICATION 3
Si (x2n ) et (x2n+1 ) convergent vers la même limite l , alors (xn ) converge vers l
Soit ε > 0. Il existe n1 ∈ N tel que : Pour tout entier p pair et supérieur ou égal à 2n1 , ou
∀n n1 |x2n − l| ε impair et supérieur ou égal à 2n2 + 1, |xp − l| ε.
et n2 ∈ N tel que : Donc ∀p max(2n1 , 2n2 + 1) |xp − l| ε.
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16 COURS
Suites réelles et complexes
Théorème 4
La somme de deux suites convergeant vers 0 converge vers 0.
Démonstration
Soit (xn ) et (yn ) deux suites convergeant vers 0. Soit ε > 0.
∃n0 ∈ N ∀n n0 |xn | ε
∃n1 ∈ N ∀n n1 |yn | ε
Démonstration
Soit (xn ) une suite convergeant vers 0 : ∀ε > 0 ∃n0 ∈ N ∀n n0 |xn | ε
et (yn ) une suite bornée : ∃M ∈ R ∀n ∈ N |yn | M
– si M = 0, ∀n ∈ N xn yn = 0 ; – si M > 0, ∀n n0 |xn yn | M ε.
On a démontré que, pour tout ε > 0, il existe un indice N à partir duquel
|xn yn | M ε. Il existe donc un indice N à partir duquel |xn yn | ε.
Donc la suite (xn yn ) converge vers 0.
Hachette Livre – H Prépa / Math – La photocopie non autorisée est un délit
sin n 1
Exemple : xn = . La suite (sin n) est bornée et la suite converge vers
n n
0, donc la suite (xn ) converge vers 0.
Théorème 6
1. La somme de deux suites convergentes est convergente et sa limite est la somme
des deux limites.
2. Le produit de deux suites convergentes est convergent et sa limite est le produit
des deux limites.
3. L’inverse d’une suite convergeant vers une limite non nulle l est convergente
1
et sa limite est .
l
4. Le quotient de deux suites convergentes, la limite du dénominateur étant non
nulle, converge et sa limite est le quotient des deux limites.
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COURS 16 Suites réelles et complexes
Démonstration
1. Soit (xn ) et (yn ) deux suites convergeant respectivement vers l et l .
(xn + yn ) − (l + l ) = (xn − l) + (yn − l ) qui tend vers 0.
Donc (xn + yn ) converge vers l + l .
lim (xn + yn ) = lim (xn ) + lim (yn )
n→∞ n→∞ n→∞
xn
4. Comme en 3., la suite est définie à partir d’un certain rang et la suite
yn
1
converge.
yn
xn 1 xn xn 1 lim xn
n→∞
= xn , donc converge et lim = lim xn lim = .
yn yn yn n→∞ yn n→∞ n→∞ yn lim yn
n→∞
4 Limites infinies
4.1 • Suites tendant vers l’infini
On dit que la suite (xn ) tend vers +∞ si xn est aussi grand que l’on veut à partir
d’un certain rang. C’est-à-dire :
∀A ∈ R ∃n0 ∈ N ∀n n0 xn A
286
16 COURS
Suites réelles et complexes
lim xn l +∞ +∞ −∞ −∞ +∞ −∞ +∞
n→∞
lim (xn + yn ) l +l +∞ +∞ −∞ −∞ +∞ −∞ ?
n→∞
Produits
Pour simplifier, on n’étudiera que des suites positives.
lim xn l +∞ +∞ +∞ +∞
n→∞
lim (xn yn ) ll +∞ +∞ ? +∞
n→∞
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xn l
lim +∞ +∞ 0 ? +∞ +∞ ? 0
n→∞ yn l
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COURS 16 Suites réelles et complexes
APPLICATION 4
Lever une indétermination
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16 COURS
Suites réelles et complexes
Démonstration
xn − l yn − l zn − l, d’où |yn − l| sup(|xn − l|, |zn − l|).
Pour tout ε > 0, ∃n0 ∈ N n n0 ⇒ |xn − l| ε
et ∃n1 ∈ N n n1 ⇒ |zn − l| ε.
Alors n max(n0 , n1 ) ⇒ |yn − l| ε : (yn ) converge vers l.
APPLICATION 5
Calcul d’une limite par encadrement
Théorème 9
Soit (xn ) et (yn ) deux suites réelles telles que ∀n ∈ N xn yn .
• Si (xn ) tend vers +∞, (yn ) tend aussi vers +∞.
• Si (yn ) tend vers −∞, (xn ) tend aussi vers −∞.
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Démonstration
∀A ∈ R ∃n0 ∈ N ∀n n0 xn A. A fortiori, ∀n n0 yn A.
On procède de même pour la 2e proposition.
APPLICATION 6
Un produit qui tend vers l’infini
2n−1
k Donc : n
Étudier la suite définie par un = 2− 3
2n un
(n ∈ N∗ ). k=1 2
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COURS 16 Suites réelles et complexes
yn
∃M ∈ R ∀n ∈ N M
xn
yn
∀ε > 0 ∃n0 ∈ N ∀n n0 ε
xn
290
16 COURS
Suites réelles et complexes
Dans un calcul de limite, on peut remplacer une suite par une suite équiva-
lente dans un produit ou un quotient, mais jamais dans une somme ou une
différence.
APPLICATION 7
Un calcul de limite à l’aide d’équivalents
n+1 ln(1 + x)
Calculer la limite de la suite xn = n ln . (car lim = 1).
n−1 x→ 0 x
n n+1 n 2
∀n > 1 xn = ln = ln 1 +
2 n−1 2 n−1 On en déduit que :
2 n
Comme tend vers 0, xn ∼ ∼ 1.
n−1 n−1
2 2 Donc :
ln 1 + ∼ lim xn = 1.
n−1 n−1 n→∞
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Théorème 11
Si (xn ) et (yn ) sont deux suites de réels strictement positifs et si, à partir d’un
xn+1 yn+1
certain rang, , alors xn = O(yn ).
xn yn
Démonstration
xn+1 xn xn
Supposons que ∀n n0 : à partir du rang n0 , la suite est
yn+1 yn yn
xn0
décroissante, donc majorée par et minorée par 0 : elle est bornée, ce qui
yn0
signifie que xn = O(yn ).
291
COURS 16 Suites réelles et complexes
En particulier, si (xn ) est à termes strictement positifs et s’il existe k ∈ R∗+ tel
xn+1
qu’à partir d’un certain rang, k, alors xn = O(kn ).
xn
Si 0 < k < 1, lim kn = 0, donc (xn ) converge vers 0.
n→∞
Démonstration
nα
lim β = lim nα−β = 0, car α − β < 0.
n→∞ n n→∞
Démonstration
nα εn+1 1
Posons εn = n . La suite converge vers qui est strictement inférieur
a εn a
1 εn+1
à 1. Soit k ∈ ] , 1[ ; il existe un rang à partir duquel < k, d’où, d’après
a εn
n
le théorème de comparaison logarithmique, εn = O(k ). On en déduit que
lim εn = 0, ce qui signifie que nα = o(an ).
n→∞
Démonstration
an a n a an
= . Comme 0 < < 1, lim = 0.
an a a n→∞ a n
4. ∀a > 1 an = o(n!)
Démonstration
an εn+1
Posons εn = . La suite converge vers 0. À partir d’un certain rang,
n! εn
εn+1 1 1
< , d’où εn = O n et lim εn = 0, ce qui signifie que an = o(n!).
εn 2 2 n→∞
5. n! = o(nn )
Démonstration
n! εn+1 1
Posons εn = n . La suite converge vers . À partir d’un certain rang,
n εn e
εn+1 1 1
< , d’où εn = O n et lim εn = 0, ce qui signifie que n! = o(nn ).
εn 2 2 n→∞
Démonstration
D’après 2., (ln n)β = o((eα )ln n ) d’où le résultat.
292
16 COURS
Suites réelles et complexes
On a donc établi une échelle de suites tendant vers +∞ (la flèche → signifie « est
négligeable devant »)
(ln n)β → nα → an → n! → nn
En passant aux inverses, on a une échelle comparable de suites tendant vers 0 :
1
n−n → → a−n → n−α → (ln n)−β
n!
Démonstration
Soit (xn ) une suite croissante majorée. L’ensemble E = { xn , n ∈ N } est une
partie de R non vide majorée : elle admet une borne supérieure l.
Pour tout ε > 0, l − ε n’est pas un majorant de E ; il existe donc un entier n0
tel que l − ε xn0 l. La suite étant croissante :
Ces résultats s’étendent sans difficulté au cas des suites monotones non
bornées :
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Théorème 13
Toute suite croissante non majorée tend vers +∞. Toute suite décroissante non
minorée tend vers −∞.
Théorème 14
Deux suites adjacentes convergent et ont la même limite.
293
COURS 16 Suites réelles et complexes
Démonstration
Supposons (xn ) croissante, (yn ) décroissante et lim (yn − xn ) = 0.
n→∞
La suite (yn − xn ) est décroissante et elle converge vers 0 ; elle est donc toujours
positive : ∀n ∈ N x0 xn yn y0 .
IMPORTANT
(xn ) est donc croissante et majorée par y0 : elle converge.
La limite commune des deux suites,
notée l, vérifie l’encadrement : (yn ) est décroissante et minorée par x0 : elle converge.
∀n ∈ N xn l yn De lim (yn − xn ) = 0, on déduit lim xn = lim yn .
n→∞ n→∞ n→∞
APPLICATION 8
Irrationnalité de e
Montrer que les suites (Sn ) et (Sn ) définies pour Les suites (Sn ) et (Sn ) sont adjacentes, donc elles
n ∈ N∗ par : convergent vers une même limite l.
n Pour encadrer l à 10−6 près, choisissons n tel que
1 1 1
Sn = et Sn = Sn + < 10−6 , soit n = 9. Les suites (Sn ) et (Sn )
k! n n! n n!
k=0
étant strictement monotones, S9 < l < S9
sont adjacentes. Encadrer leur limite commune à 10−6 2,7182815 < l < 2,7182819
près et démontrer qu’elle est irrationnelle (nous verrons
plus tard qu’il s’agit du nombre e). p
Supposons que l ∈ Q, c’est-à-dire que l = ,
q
1 avec (p, q) ∈ N2 .
Sn+1 − Sn = > 0, donc (Sn ) est strictement
(n + 1)! p
croissante. On aurait Sq < < Sq , c’est-à-dire :
q
1 1 1
Sn+1 − Sn = + − q q
(n + 1)! (n + 1)(n + 1)! n n! 1 p 1 1
< < +
−1 k! q k! q q!
= <0, k=0 k=0
n(n + 1)(n + 1)!
Multiplions par q q! : N < p q! < N + 1, où
donc (Sn ) est strictement décroissante. N ∈ N. L’entier p q! serait strictement compris entre
1 deux entiers consécutifs, ce qui est impossible.
Sn − Sn = , donc lim (Sn − Sn ) = 0.
n n! n→∞ Donc l est irrationnel.
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16 COURS
Suites réelles et complexes
Démonstration
Il suffit de remarquer que les suites (an ) et (bn ) sont adjacentes. Elles convergent
donc vers un même réel l. ∀n ∈ N an l bn , donc l ∈ In .
n∈N
Si l est un élément quelconque de cette intersection, on a ∀n ∈ N bn − an
|l − l |, d’où l = l .
Démonstration
Soit (xn ) une suite bornée : ∀n ∈ N m xn M.
m+M
Posons I0 = [m, M ]. L’un au moins des deux segments m, ou
IMPORTANT
2
m+M
* Quand on parle d’une infinité de , M contient une infinité de termes de la suite (*). Appelons-le I1 .
termes, on veut dire les termes de la
2
suite pour une infinité d’indices, les En recommençant cette opération, on obtient une suite de segments emboîtés In ,
valeurs de ces termes étant distinctes M −m
d’amplitude qui tend vers 0, telle que chaque segment In contienne
ou non. 2n
une infinité de termes de la suite. D’après le théorème des segments emboîtés,
In = {l}.
n∈N
Dans chaque segment In , il y a une infinité de termes de la suite ; on peut donc en
choisir un que l’on notera xϕ(n) où l’indice ϕ(n) est strictement plus grand que
l’indice ϕ(n−1) choisi pour le segment précédent (on peut choisir librement ϕ(0)
puisque I0 contient tous les termes de la suite). L’application ϕ est strictement
croissante. La suite (xϕ(n) ) extraite de (xn ) vérifie :
M −m
∀n ∈ N |xϕ(n) − l|
2n
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COURS 16 Suites réelles et complexes
z0 (dans le plan complexe, le disque de centre l de rayon ε contient tous les termes
z1 de la suite à partir d’un certain rang (Doc. 4)).
Les résultats suivants restent valables :
Doc. 4 Suite complexe convergente. – Toute suite convergente est bornée.
– Toute suite extraite d’une suite convergente converge vers la même limite.
– La somme de deux suites convergentes converge vers la somme des deux limites.
– Le produit de deux suites convergentes converge vers le produit des deux limites.
– Le quotient de deux suites convergentes, la limite du dénominateur étant non
nulle, converge vers le quotient des deux limites.
On peut étendre aux suites complexes les notions de suite dominée par une autre,
suite négligeable devant une autre, suites équivalentes.
Théorème 17
La suite complexe (zn ) converge vers l ∈ C si et seulement si les suites réelles
Re (zn ) et Im (zn ) convergent respectivement vers Re (l) et Im (l) .
Démonstration
Pour tout n ∈ N, posons zn = xn + iyn avec (xn , yn ) ∈ R2 .
1) Si les suites (xn ) et (yn ) convergent respectivement vers les réels a et b, la
somme (xn + iyn ) converge vers a + ib.
2) Si la suite (zn ) converge vers l = a + ib,
Démonstration
Soit (zn = xn + i yn ) une suite bornée de C. Comme |xn | |zn | et |yn | |zn | ,
296
16 COURS
Suites réelles et complexes
les suites (xn ) et (yn ) sont bornées. La suite réelle (xn ) étant bornée, on peut
donc en extraire une suite convergente (xϕ(n) ). La suite réelle (yϕ(n) ) étant bornée,
on peut en extraire une suite convergente (yϕ ◦ ψ (n) ). La suite (xϕ ◦ ψ (n) ) est
extraite d’une suite convergente ; elle est donc convergente. En définitive, la suite
(zϕ ◦ ψ (n) = xϕ ◦ ψ (n) + iyϕ ◦ ψ (n) ) converge dans C.
APPLICATION 9
Étude d’une suite récurrente à valeurs complexes
Soit (zn ) une suite complexe définie par son terme initial 2.a) Si |z0 | = 1, ∀n ∈ N |zn | = 1. Il existe donc
z0 et la relation de récurrence : zn+1 = zn2 . αn ∈ ] − π, π] tel que zn = ei αn
1) Déterminer le comportement de la suite (zn ) lorsque
zn+1 = zn2 ⇐⇒ αn+1 = 2αn [2π]
|z0 | = 1.
2) On suppose que |z0 | = 1 et on pose zn = eiαn avec Il existe donc un entier kn ∈ Z tel que :
αn ∈ ] − π, π].
a) Montrer qu’il existe une suite (kn ) d’entiers telle que : αn+1 = 2αn + 2kn π
297
Suites réelles et complexes
............................................................................................................
MÉTHODE
Pour montrer qu’une suite (un ) est monotone, on peut :
• étudier le signe de (un+1 − un ) (cf. exercices 14 à 16 ) ;
un+1
• si ∀n ∈ N un > 0 , comparer avec 1 ;
un
• démontrer par récurrence que : ∀n ∈ N un un+1 ou ∀n ∈ N un un+1 (cf. exercices 18, 19 ).
Pour trouver la limite d’une suite quand on sait qu’elle converge, on peut :
• appliquer les opérations sur les limites (cf. Application 4 et exercice 8 ) ;
• utiliser des équivalents (cf. Application 7 et exercice 10 ).
298
Suites réelles et complexes
Exercice résolu
MOYENNE DE CÉSARO
n
1
1 Soit (xn ) une suite réelle convergente de limite l. Montrer que la suite (yn ) définie par yn = xp converge
n p=1
également vers l. La réciproque est-elle vraie ?
xn
2 Soit (xn ) une suite réelle telle que la suite (xn+1 − xn ) converge vers l. Montrer que la suite converge également
n
vers l. La réciproque est-elle vraie ?
xn+1 √
3 Soit (xn ) une suite de réels strictement positifs telle que la suite converge vers l. Montrer que la suite ( n xn )
xn
converge également vers l. La réciproque est-elle vraie ?
4 Application : Déterminer les limites éventuelles des suites :
√
√ 2n
n
n!
a) un = n
n ; b) un = n
; c) un =
n n
Conseils Solution
Essayer de majorer |yn − l|. 1) Soit ε > 0. Il existe un entier n0 tel que : ∀p n0 |xp − l| ε.
n
1
Soit n n0 yn − l = (xp − l).
n p=1
n0 −1 n
1 1
D’où |yn − l| |xp − l| + |xp − l|.
n p=1
n p=n
0
! |xp − l| ε n’est applicable que n0 étant fixé, le premier terme de cette somme tend vers 0 quand n tend
pour p n0 . vers l’infini ; il existe donc un entier n1 tel que :
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n0 −1
1
∀n n1 |xp − l| ε
n p=1
n
1 n − n0 + 1
Quant au second terme : |xp − l| ε ε.
n p=n n
0
Il est inutile de tout refaire. On cherche 2) Appliquons le résultat de la question 1) à la suite (xn ), où
à appliquer le résultat de la question 1) à xn = xn+1 − xn :
une autre suite. n n
1 1 xn+1 − x1
yn = xp = (xp+1 − xp ) = .
n p=1
n p=1
n
xn+1
Comme (xn ) converge vers l, (yn ) converge aussi vers l ; donc
n
xn+1 xn
converge vers l ; il en est de même de ; donc de .
n+1 n
299
Suites réelles et complexes
xn
Ici aussi, la réciproque est fausse ; avec xn = (−1)n , la suite
n
converge vers 0 bien que la suite (xn+1 − xn ) ne converge pas.
3) Il suffit d’appliquer le résultat de la question 2) à la suite (ln xn ) ; la
ln xn
suite (ln xn+1 −ln xn ) converge vers ln l, donc la suite converge
n
ln xn √ √
C’est la même question que le 2) en rem- aussi vers ln l ; or = ln n xn , donc la suite ( n xn ) converge vers l.
n
plaçant une différence par un quotient : n
penser à la fonction logarithme. La réciproque est encore fausse : il suffit de considérer la suite (e(−1) ).
n+1 √
4) a) lim = 1, donc lim n
n = 1.
n→∞ n n→∞
2n+2
n+1 (2n + 2)! n!2 (2n + 2)(2n + 1)
b) = = ;
2n (n + 1)!2 (2n)! (n + 1)2
n
2n
donc lim n
= 4.
n→∞ n
√
n
n! n n!
c) = .
n nn
(n + 1)! nn nn 1
· = = n
(n + 1)n+1 n! (n + 1)n
1 + n1
√
1 n
n
n!
On sait que lim 1 + n = e ; on en déduit donc lim = e−1 .
n→∞ n→∞ n
300