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Séries numériques. Chap. 02 : notes de cours.

Séries de réels et de complexes : critères liés à l’absolue convergence.

• série réelle ou complexe absolument convergente


• lien entre convergence et absolue convergence (cas général et cas des séries à signe constant)
• série semi-convergente
• règle des équivalents (cas d’absolue convergence), et cas des séries à signe constant
• règle des « grands O », des « petits o »
• règle des « n α »
• règle de d’Alembert
• exponentielle complexe

Séries alternées (de réels) :

• définition d’une série réelle alternée


• critère spécial des séries alternées
• utilisation de développements limités (ou « asymptotiques ») du terme général d’une série alternée (en
cas d’échec du critère spécial ou lorsqu’il semble difficile à appliquer)

Compléments :

• produit de Cauchy de deux séries et convergence du produit de Cauchy de deux séries absolument
convergentes
• utilisation d’une série télescopique pour l’étude d’une suite
• constante d’Euler et développement asymptotique du n ième nombre harmonique H n
• formule de Stirling donnant un équivalent en +∞ de n!

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 02 : Séries numériques (Notes de cours). -1-


Séries numériques. Chap. 02 : notes de cours.

Rappels :
+∞
z n0
• (théorème 1.4) : la série géométrique  z n converge si et seulement si : z < 1 , et :  zn =
n = n0 1− z
.
n ≥ n0

• (théorème 1.7) La somme d’une série convergente et d’une série divergente est une série divergente.
Plus généralement, si : ∀ n ∈ , wn = u n + v n , et si deux des trois séries  u n ,  vn ,  wn convergent,
alors la troisième converge aussi (et si l’une diverge, une autre au moins diverge).
• (théorème 1.8) Soit  z n une série complexe, avec : ∀ n ∈ , z n = a n + i.bn , ( a n , bn ) ∈ 2.
+∞ +∞ +∞
Alors : (  z n converge) ⇔ (  a n et  bn convergent), et dans ce cas :  z n =  an + i. bn .
n =0 n =0 n =0

Critères généraux de convergence liés à l’absolue convergence.

Dans tout le paragraphe, u n et v n désignent deux séries réelles ou complexes.

Définition 3.1 et théorème 3.1 : série réelle ou complexe absolument convergente, et lien entre
convergence et absolue convergence, série semi-convergente
• On dit que la série  u n est absolument convergente lorsque la série  u n converge.
+∞ +∞
• Si  u n est absolument convergente alors elle est convergente et dans ce cas, on a :  un ≤  un .
n=0 n =0

• Si u n converge sans être absolument convergente, elle est dite semi-convergente.

Exemple de convergence obtenue par absolue convergence :


in
• La série 
n ≥1 n
3
est absolument convergente donc convergente.

Remarque :
Si le terme général d’une série réelle garde un signe constant à partir d’un certain rang alors il y a
équivalence entre convergence de la série et absolue convergence de la série.

Théorème 3.2 : règle des équivalents


Si  u n et  v n sont des séries réelles telles que :
• u n ~ vn ,
+∞

• la suite ( u n ) garde un signe constant à partir d’un certain rang,


alors :
• ( v n ) garde le même signe constant que ( u n ) à partir d’un certain rang (éventuellement différent),
• (  u n convergente) ⇔ (  v n convergente).
Si u n et v n sont des séries réelles ou complexes telles que : u n ~ v n , ou : u n ~ v n ,
+∞ +∞

alors : (  u n absolument convergente) ⇔ (  v n absolument convergente).

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Théorème 3.4 : règle des « grands O », des « petits o »
Si : u n = O+∞ (v n ) , ou si : u n = o + ∞ (v n ) ,
alors : (  v n absolument convergente)  (  u n absolument convergente).

Remarque : règle des « n α »


Si : ∃ α > 1 , tel que ( n α .u n ) tend vers 0, alors u n est absolument convergente.

Remarque :
On peut utiliser dans tous ces cas l’expression « par comparaison de séries à termes positifs ».

Exemple de convergence obtenue avec un « petit o » :


n n n n  1 
• La série 3
n ≥1
n
converge car : 2 n.
3 n
=
(3 / 2) n
→
+∞
0 , et : n = o + ∞  n
3 2
.

Exemple de convergence obtenue avec un « grand O » :


1 1
• La série  P n . n
n ≥1
2
, où P est un polynôme quelconque à coefficients réels ou complexes est convergente.

  1  1 1  1  1
En effet,  P   est bornée donc : P . 2 = O+ ∞  2  , et
  n   n≥1 n n n 
n
n ≥1
2
est absolument convergente.

Exemple de convergence obtenue avec un « nα » :

e − n 2 +1
n 2 .e −n +1
→ 0 (th. des croissances comparées avec : t a t.e − t , et : t = n 2 ).
2
• La série converge car : +∞
n≥ 0

Théorème 3.5 : règle de d’Alembert


On suppose que ( u n ) est telle que :
• ∃ n0 ∈ , ∀ n ≥ n0 , u n ≠ 0 , (la série est à termes non nuls à partir d’un certain rang), et :
u n +1
• lim = L.
n → +∞ u
n

Si : • L < 1 , alorsu n converge absolument,


• L > 1 , alors  u n diverge grossièrement, (également si : L = +∞ )
• L = 1 , alors on ne peut a priori rien dire.

Remarque :
Attention : la règle de d’Alembert énonce des conditions suffisantes de convergence ou de divergence,
pas de condition nécessaire, ni de condition nécessaire et suffisante.

Exemple de convergence obtenue par la règle de d’Alembert, cas d’incertitude :


2n + 1 2 n +1 + 1 n! 2
• La série 
n≥1 n!
converge car : . n ~ →
(n + 1)! 2 + 1 +∞ n +∞
0 < 1.

1
• La règle de d’Alembert ne donne pas de réponse pour les séries de Riemann  nα
n ≥1
.

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Théorème 3.7 : exponentielle complexe
zn
Pour tout nombre complexe z , la série  n! est absolument convergente.
+∞
zn
On note : exp( z ) =  , et la fonction exp ainsi définie coïncide avec l’exponentielle réelle sur .
n = 0 n!

Séries réelles alternées.

Définition 4.1 : série alternée


On dit qu’une série  u n de réels est alternée lorsque (−1) n .u n garde un signe constant.
De manière équivalente : lorsque « le signe de u n change à chaque n ».

Exemples :
(−1) n
• La série 
n ≥1 n
est alternée.

(−1) n
• La série 
n ≥ 0 2.n − 1
n’est pas alternée car les deux premiers termes valent tous deux − 1 (même signe).

En revanche, elle est alternée à partir du rang 1.

Théorème 4.1 : critère spécial des séries alternées


Soit  u n une série alternée telle que :
• ( u n ) est une suite décroissante,
• lim u n = 0 .
n → +∞

Alors  u n converge et sa somme est du signe u 0 (ou du premier terme de la somme si la série ne
commence pas à l’indice 0).
+∞
De plus : ∀ n ∈ , Rn = u
k = n +1
k ≤ u n +1 , (majoration du reste d’ordre n ) et Rn est du signe de u n +1 .

Remarques : (Attention !)
• Le critère spécial ne donne qu’une condition suffisante de convergence, elle n’est pas nécessaire.
• Lorsque le critère spécial ne s’applique pas de façon immédiate, on peut utiliser un développement
limité (on dit aussi « asymptotique ») du terme général de la série.

Exemple classique de convergence d’une série alternée obtenue avec le critère spécial :
(−1) n
• La série 
n ≥1 n
est alternée et vérifie le critère spécial donc converge.

Exemple où le théorème 4.1 ne s’applique pas (utilisation d’un développement limité) :


(−1) n (−1) n (−1) n
• Pour la série n ≥1 n + (−1) n−1
, on a :
n + (−1) n−1
~
+∞
n
, mais qui ne sont pas de signes constants et on n’en

(−1) n
déduit rien sur les liens de convergence entre les deux séries même si 
n ≥1 n
converge (avec le critère spécial).

On utilise alors un développement limité qui permet d’obtenir :

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−1
(−1) n  (−1) n −1 
(−1) n  (−1) n   1  1 
∀ n ∈ *,
n −1
= .1 +
 
 =   +  + o + ∞    = a n + bn ,
n + (−1) n  n   n  n  n 
(−1) n 1 1
où on a posé : ∀ n ∈ *, a n = , et : bn = + o+ ∞   .
n n n
Or :
• an ≥1
n converge du fait du critère spécial (on retrouve l’équivalent et la convergence de la série précédente),

• b n diverge avec la règle des équivalents, la série des équivalents étant à termes positifs et divergente.
n ≥1

(−1) n
Comme somme d’une série convergente et d’une série divergente, la deuxième série 
n ≥1 n + (−1) n−1
est donc divergente,

malgré l’équivalent.

Compléments.

Théorème 5.1 : (hors programme) séries de Bertrand


1
Pour : ( α , β ) ∈ 2, la série  α converge si et seulement si : α > 1 , ou : α = 1 , et : β > 1 .
n .(ln(n)) β

Exemples :
1 ln(n) 1 1
• Les séries  n.(ln(n))
n≥2
2
et 
n≥2 n
2
convergent, alors que les séries  n. ln(n) et 
n≥2 n ≥2 n .(ln(n)) 3
divergent.

• Cette étude redonne évidemment l’étude des séries de Riemann (cas où : β = 0 ).

Définition 5.1 et théorème 5.2 : produit de Cauchy de deux séries et convergence dans le cas d’absolue
convergence des deux séries
• Soient  u n et  vn deux séries réelles ou complexes.
On appelle produit de Cauchy de ces deux séries la série w n définie par :
n
∀ n ∈ , wn =  u k .vn −k = u p .vq .
k =0 p +q=n

• Le produit de Cauchy de deux séries réelles ou complexes absolument convergentes u n et v n est


+∞
 +∞   +∞ 
une série absolument convergente  wn et on a : 
n =0
wn =   u n .  vn  .
 n =0   n =0 

Exemple :
Le produit de Cauchy de deux séries exponentielles converge et : ∀ ( z , z ' ) ∈ 2, exp( z ). exp( z ' ) = exp( z + z ' ) .
On constate en effet que les deux séries qui définissent les exponentielles sont absolument convergentes.
zn z'n
Notons alors  wn la série produit des deux séries  n! et  n! .
Cette série est donc absolument convergente avec le théorème précédent.
n
z k z ' n−k 1 n n 1
On a ensuite : ∀ n ∈ , wn =  . = .  .z k .z ' n −k = .( z + z ' ) n .
k =0 k! (n − k )! n! k =0  k  n!

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 +∞ z n   +∞ z ' n  +∞ +∞
( z + z' ) n
Et on termine en disant que : exp( z ). exp( z ' ) =   .   =  wn =  = exp( z + z ' ) .
 n =0 n!   n =0 n!  n =0 n =0 n!

Théorème 5.3 : utilisation d’une série télescopique pour l’étude d’une suite
Pour une suite réelle ou complexe ( u n ), on pose :
• a0 = u0 ,
• ∀ n ∈ *, a n = u n − u n −1 .
Alors la suite des sommes partielles de la série a n est la suite ( u n ), et donc :
(( u n ) converge) ⇔ (  a n converge).

Théorème 5.4 : développement asymptotique du nième nombre harmonique, la constante d’Euler


1
La somme partielle H n de la série harmonique  admet un développement asymptotique en +∞ qui
n ≥1 n
n
1
s’écrit : H n =  = ln(n) + γ + o+ ∞ (1) ,
k =1 k
où γ est appelée constante d’Euler.

Remarque :
γ ≈ 0.577 .

Théorème 5.5 : formule de Stirling


En +∞, on a l’équivalent : n! ~ n n .e − n . 2.π .n .
+∞

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