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L'immense majorité des gens ne cherche pas la vérité, elle cherche que faire.

Puisque pour agir il faut une représentation de ce qui est, et que l'affiner
représente du travail inutile, ils sont
bien heureux de pouvoir se délester de ce travail de penser et de recherche de la
vérité pour se contenter d'agir.
Tout changement de perception, s'il peut être évité, le sera, puisqu'il remettrait
en cause les actions passées.
Ne pas penser est la sûreté de la masse. Heureux les pauvres en esprit ! Aussi
confient-ils le soin de définir ce qu'est
la vérité aux figures d'autorité : prêtre, scientifique, leader politique. Peu
importe qu'ils mentent, l'important n'est
pas qu'ils disent la vérité, mais de préserver l'illusion. S'ils mentent, tout ce
qu'on leur demandra est d'être crédibles
dans leur mensonge afin de ne pas avoir à faire ce douloureux effort de remettre en
question leur parole et de devoir
porter à nouveau ce difficile fardeau de devoir rechercher la vérité.
En ce qui concerne l'homme politique, puisqu'il est convenu de nos jours que nous
vivions en démocratie, il est de bon
ton donc qu'on préserve donc l'illusion (relativement efficace) du respect de
l'avis du peuple. Peu importe qu'on le
méprise de fait, ce qui importe c'est qu'on respecte la convenance.
Que l'homme politique donc fasse ce qu'il veut du peuple, du moment qu'il dise le
respecter : tel est le souhait du peuple.

Qui leur en voudra ? Qui ferait mieux ? L'homme est un homme : pécheur en volonté,
en acte, en parole et en omission.
C'est sa faute, son entière faute. Ce qui différencie l'opresseur de l'oppressé ce
n'est pas la nature, c'est la
possibilité. On dit que le pouvoir corrompt : il serait tout aussi vrai de dire que
le pouvoir révèle. Seul le moine
ou l'ermite en a compris les dernières conséquences : pour vivre sans péché (ou
plutôt ce qui s'en approche le plus),
il faut se retirer la possibilité de pécher : puisque le péché est dans le monde,
il faut vivre en dehors du monde.

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