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SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES - CYCLE 3

e
GÉOGRAPHIE 9
Livre de l’élève

1
CLÉS DE LECTURE : REPÈRES

Chaque thème est repérable par une cou-


leur, à droite en bordure de page. Au
Titre et Question Titre
début de chaque thème du livre, tu trou- introduction centrale des du thème
veras une double page présentant les du thème modules
apprentissages visés, puis une double
page avec l'introduction du thème.
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Les risques naturels liés


à l’écorce terrestre
Il ne se passe pas une année sans que les médiasZ nous rapportent des témoignages et des images de
catastrophes dues à des éruptions volcaniques ou à des séismesZ. Ces phénomènes naturels spectaculaires
provoquent souvent de nombreuses victimes et détruisent ce que les sociétés ont construit. D
On sait désormais que les volcans et les trem- prendre à connaître le danger pour mieux s’en proté-
blements de terre trouvent leur origine dans les ger, en construisant notamment des stratégies axées
mouvements tectoniquesZ de l’écorceZ terrestre sur la préventionZ et la préparation à la catastrophe.
et les connaissances actuelles de ces mécanismes Toutefois, la capacité des sociétés à faire face à ces
deviennent de plus en plus pointues. phénomènes naturels varie d’une région à l’autre
Malgré cela, leur part d’imprévisibilité rend ces
phénomènes naturels particulièrement menaçants
dans le monde.
Enfin, même si ces phénomènes naturels sont source
E
pour les sociétés. Ces dernières n’ont eu cesse d’ap- de dangers, des populations nombreuses vivent
dans les régions affectées par ce type de risques et
subissent des catastrophes à intervalles réguliers, Les continents sont-ils
sans pour autant chercher à quitter les lieux qu’elles immobiles ?
habitent. Bien au contraire, elles ont appris à vivre
avec le risque, à tirer parti des ressources qu’offrent
les régions volcaniques et à développer des stra-
tégies pour tenter de minimiser les conséquences F
induites par les volcans et les séismes.
Pourquoi vivre près
d’un volcan ?

Les séismes et les


tsunamis sont-ils
A C prévisibles ?

B H
Les sociétés sont-elles
toutes égales face
au risque ?

Qu’appelle-t-on Comment les sociétés


G un risqueà?la consommation d’un bien agricole
De la production font-elles face
au risque ?
Les risques sont- Que s’est-il passé
Des impacts différents selon les lieux de production et les saisons de consommation ils tous d’origine en 2004 dans
L'impact environnemental de l'agriculture varie beaucoup en fonction des pratiques agricoles. En effet, la naturelle ? l’océan Indien ?
terre peut être cultivée de plusieurs façons différentes. Au cours des dernières décennies, on observe deux
81
tendances opposées : L'empreinte écologique : mesure de l'impact environnemental
– d'un côté, les exploitations s'agrandissent, les variétés de produits diminuent et l'agriculture s'industrialise ; Cette unité de mesure évalue la surface de territoire nécessaire pour mener nos
– d'un autre côté, de petites structures suivant des normes environnementales très sévères axent leur pro- activités (alimentation, énergieZ, logement, etc.) et la compare à la surface de 10 11
duction sur la qualité et la variété plus que sur le rendementZ. terres cultivables disponible.
Depuis les années 1980, l’empreinte écologique de l’humanité est supérieure à
76 77 Amsterdam (Pays-Bas) : diagramme climatique ce que la nature peut recréer. On estime en 2017 qu’il faudrait 1,7 planète pour
absorber notre impact environnemental. Cette valeur tend à augmenter, car la
Les diagrammes climatiquesZ Source : KNMI
population mondiale et la consommation augmentent, alors que la surface
120
Les diagrammes climatiques sont des gra- mm des terres cultivables diminue.
phiques présentant de façon synthétique
100
l'évolution du climat d'un lieu au cours d'une
année standard. Les colonnes présentent les 82
80
précipitations (pluie, neige, grêle) mensuelles
moyennes, la courbe rouge l'évolution de la
60 30°C
température moyenne. La graduation des axes
permet de déterminer les périodes de séche-
40 20°C
resse, lorsque la courbe rouge se situe au-
dessus des colonnes des précipitations.
20 10°C

0 0°C
J F M A M J J A S O N D

78 Genève (Suisse) : diagramme climatique 79 Almeria (Espagne) : diagramme climatique Culture sous serres, région d'Almeria (Espagne).
Source : MétéoSuisse Source : AEMET

120 120 Région d’Almeria, vue aérienne.

Couleur
mm mm
Agriculture industrielle et environnement
100 100 50°C
À l'échelle mondiale, certaines pratiques agricoles ont des effets négatifs sur l'envi-
ronnement, en particulier sur les sols. L'agriculture elle-même en pâtit, d'immenses

du thème
80 80
surfaces agricoles disparaissant chaque année. Dans certaines régions, cette situation
60 30°C 60 30°C est particulièrement inquiétante, car des agriculteurs perdent leurs terres, et la quan-
tité de nourriture produite diminue.
40 20°C 40 20°C
83
20 10°C 20 10°C Le sol en danger
0 0°C 0 0°C Les géographes appellent « sol » la fine couche de terre couvrant la roche. Ce sol est essen-
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D tiellement composé de matières issues de la décomposition d'animaux et de plantes. C'est
grâce à lui que les plantes peuvent pousser. Cette couche est donc indispensable à l'agri-
culture, et par conséquent à la vie humaine.
80 Impact environnemental de différentes
cultures de tomates Plusieurs processus le mettent en péril :
Charge écologique par kg de tomate – L’érosion : le sol est emporté par les pluies, les cours d’eau, les
84
5000
marées ou le vent.
– La perte de fertilité : les monoculturesZ privent progressive- La déforestation
Almeria - plein champ eau souterraine

ment les sols des nutriments essentiels à la croissance végé-


Pays-Bas - serre avril

4000 Chaque année, des milliers d'hectares


tale. Parfois, les sols irriguésZ accumulent petit à petit le sel
Suisse - Bio plein champ - juillet
Suisse - Bio serre avril

Almeria - plein champ eau de mer

de forêt sont déforestés. Les terrains


Suisse - serre avril

des eaux d'arrosage, ce qui les stérilise. ainsi gagnés sont généralement mis
Suisse - serre juin

3000 – L'urbanisationZ: des surfaces importantes de sol dispa- en culture. La déforestation boule-
raissent au profit des constructions humaines (bâtiments, verse la vie des sociétés tradition-
2000 routes, parkings, etc.). Adapté de Natur'info. nelles, met en péril certaines espèces
animales et végétales et contribue à
augmenter l'effet de serreZ. Parado-
1000
xalement, on assiste à une augmen-
tation de la surface de la forêt dans
0 certains pays d’Europe, dont la Suisse.

CHARGE ÉCOLOGIQUE : indicateur prenant en compte plusieurs


paramètres pour mesurer l’impact environnemental.
Mise en culture
Chauffage
Infrastructures , machines
Transport
Irrigation

Source : OFEV.
H Adapté de Natur’info.

94 95
QUELLES SOLUTIONS POUR SE DEPLACER EN VILLE ?
La ville présente l'avantage de concentrer un nombre d'activités important sur une petite surface, ce qui Des déplacements parfois difficiles 107
77
devrait permettre d'accéder à différents services très rapidement. Cependant, sa forte densitéZ génère
des frictions qui ralentissent la vitesse de déplacement.
De plus, la rareté et le coût élevé du terrain rendent Pourquoi n’est-il pas toujours facile et rapide de se
très chère la construction d’INFRASTRUCTURES DE déplacer en ville ? Quels choix de modes de trans-

Les sources illustrent


TRANSPORT qui sont souvent longtemps débattues port faire en fonction de tel ou tel déplacement
avant d’être construites. Les nuisances liées au trafic urbain ? De quelles solutions les acteursZ de la ville
motorisé comme la POLLUTION DE L’AIR motivent les (habitants, entreprises, autorités, ...) disposent-ils 106

les problématiques du module


autorités à proposer des solutions adaptées. pour faciliter les déplacements de chacun, dans le
Les habitants de la ville développent des stratégies respect de l’environnement ?
leur permettant d’optimiser leur temps de trajet, son

et permettent de réaliser
coût et son confort alors que les autorités imaginent
des solutions économiques et écologiques permet-
tant à chacun d’accéder aux différents endroits de Embouteillage en région
INFRASTRUCTURES

les activités. Ce peut être


parisienne (France).
la ville dans des conditions acceptables, en tenant
DE TRANSPORT
également compte des nuisances liées au trafic. Constructions et équipements
nécessaires aux moyens de trans-

une image, un graphique, 105


port : routes, voies ferrées, ponts,
tunnels, ports... Ces infrastructures
sont le plus souvent construites POLLUTION

une carte ou un texte.


par les collectivités (État, région, DE L’AIR
ville, etc.) sur du terrain Dégradation de la qualité de
public. l’air dûe au rejet dans l’atmos-

Elles sont numérotées


phère de fumées, de gaz et de
Embouteillage à Moscou (Russie). particules nocives à la santé,
aux êtres vivants, au climatZ
et aux biens matériels.

et légendées.
108 Plan du métro de Barcelone (Espagne)

Quai encombré du métro de Moscou (Russie).

140 141

2
CLÉS DE LECTURE : CODES

SÉISME
Renvois dans le livre de l’élève Mouvements et vibra-
tions du sol résultant de
la rupture en profondeur
Renvoi à un mot-clé, par ex : SÉISME des roches de l’écorceZ
Définition d’un terme central du module. terrestre.

Renvoi à une carte repères :


Lieu à repérer sur les cartes figurant à la fin du fichier
de l’élève.
LEXIQUE
FORAGE
Mots : puits étroit
définis creusé dans
Mots-clés Numéro de page Définiti
Renvoi à un mot sous texte, par ex : forage la roche ou la glace.
Explication d’un mot utile à la compréhension d’un texte.
Renvoi au lexique, par ex : Acteur Z ACTEURS 27, 80, 89, 104, 136, 140, 144
Définition du mot donnée en pages 148-149 du livre. Individus, groupes concernés par une situation, ayant des rôles
différents, et donc des représentations de la réalité et des intention
différentes.
AGGLOMÉRATION 49, 112, 119
Espace constitué d’une ville et de sa banlieue.
AGRICULTURE / agricole / agro- 74 (…)
Ensemble des travaux qui permettent de produire des végétaux
(culture) et d’élever des animaux utiles à l’homme (élevage).
Renvois dans les fiches de l’élève Agriculture commerciale : uniquement destinée à la vente.
Agriculture vivrière : destinée à nourrir la famille élargie du produc
teur, le surplus étant vendu dans les marchés locaux
Renvoi vers le livre, par ex : logo p. 70, doc 6. Agriculture extensive : faible rendement, utilisant des moyens
techniques limités et une main-d’œuvre nombreuse.
Indication des page(s) ou document(s) que tu dois consulter dans le livre.
Agriculture intensive : cherche le plus grand rendement possible
sur une surface donnée.
Renvoi vers une feuille annexe : Monoculture : culture d’une seule plante, d’un seul produit.
Utilisation d’une feuille annexe vierge pour réaliser l’exercice. Agricole ou agro- : qui à trait à l’agriculture, par exemple agroali-
mentaire, agrocarburant.
Renvoi vers la feuille « Constats » : ALÉA 14 (...)
Danger naturel qui constitue une menace potentielle imprévisible.
Utilisation d’une feuille « Constats » ou d’une feuille vierge.
AMÉNAGEMENT (du territoire) / aménager le territoire 16, 144
Intervention politique cherchant à organiser une meilleure réparti-
tion des activités, habitations, infrastructures de transport…., sur un
territoire.
BAIE 33, 53
Échancrure du littoral ou d’une berge d’un lac.
Autres éléments graphiques pour se repérer BANLIEUE 112, 133, 142
Ensemble des communes ou localités qui entourent une ville et
La source textuelle : texte original, parfois adapté, La rubrique Le savais-tu
participent ? : brève information
à son activité.
qui contient une légende permettant de savoir complémentaire
BIDONVILLEau thème.
132
Quartier défavorisé d’une ville, se caractérisant par des logements
d'où il vient. précaires et insalubres.
BOURSEuit (de commerce)mb 87,lem ents de terre
99
92 Les séism es ind s sont des tre nt par l’ac- sont négociés et fixés.
Lieu où lesem cours de certaines
ou indire cte me
marchandises
provoqués direct ent exp los ions (bombes,
gro
CENTRE-PÉRIPHÉRIE
De sse s 118
Paradoxe tivité humaine. ceu en 2006
x de Bâleinégales
accidents ) ou des for
Expression ages, telsles
désignant relations entre un centre, généra-
, peu ven t eng end rer des
L'Afrique importe beaucoup de denrées alimen- lement
ou de Sai ll en 2013et
nt-Gadominant, sa périphérie.
taires, alors qu'elle a de nombreuses terres culti- séismesCLIMAT intensité. 64, 78, 84, 88
de faib/leclimatique
vables, de grands fleuves (mais seuls 3 % des Ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent l’éta
terres sont irriguéesZ), du phosphate pour les de l’atmosphère en un lieu donné (= conditions climatiques).
engrais (mais n'en consomme que très peu). Changement climatique : variation des caractéristiques climatiques
au cours du temps.
Adapté de JeuneAfrique.com Réchauffement climatique : augmentation de la température
moyenne à la surface de la Terre.
CO2 (ou gaz carbonique) 68, 91 111
Vélos enGaz émis notamment par la consommation de carburant, fait partie
libre-service
des gaz à effet de serre.
Plusieurs villes ont instauré un système de
CONFLIT 96, 136
vélos louables pour une
Opposition, courteentre
désaccord durée.
des personnes ou des groupes.
Conflit armé
Plusieurs dizaines de: stations
guerre. proposent des
vélos fixésCOOPÉRER
à des bornes automatiques.
/ coopération Une fois
/ coopérative 130, 137
L’encart culturel : information Collaborer,
le trajet effectué, onparticiper
replace àleunvélo
projet,
louéun dans
travail commun.
complémentaire et plus fournie une borneCoopérative
d'une autre: association,
station. entreprise fondée sur la participation
sur un sujet. active et financière de ses membres.
CROÛTE (TERRESTRE) 29, 46
voir écorce terrestre.
DEMANDE 87
3 Quantité d’un bien, produit ou service, que des consommateurs
souhaitent acquérir.
Éruption du volcan Cotopaxi
(Équateur).

Transport des semis


dans une rizière (Thaïlande).

Centre-ville
(rue Saint-Laurent, Lausanne).

4
TABLE DES MATIÈRES

e
GÉOGRAPHIE 9
LES RISQUES NATURELS LIÉS À L’ÉCORCE TERRESTRE
Introduction 8-11
A Qu’appelle-t-on un risque ? 12-15
B Les risques sont-ils tous d’origine naturelle ? 16-21
C Comment les sociétés font-elles face au risque ? 22-27
D Les continents sont-ils immobiles ? 28-35
E Pourquoi vivre près d’un volcan ? 36-42
F Les séismes et les tsunamis sont-ils prévisibles ? 43-46
G Les sociétés sont-elles toutes égales face au risque ? 47-53
H Que s’est-il passé en 2004 dans l’océan Indien ? 54-59

DE LA PRODUCTION À LA CONSOMMATION
D’UN BIEN AGRICOLE
Introduction 60-63
A Que produit-on ici et ailleurs ? 64-69
B Que mange-t-on ici et ailleurs ? 70-73
C Cultive-t-on partout de la même manière ? 74-79
D Comment répartir les revenus agricoles ? 80-85
E Qui décide du prix des céréales ? 86-88
F Du champ à l’assiette, par où passe le riz ? 89-91
G Quel est l’impact de l’agriculture sur l’environnement ? 92-95
H Pourquoi ne mange-t-on pas partout à sa faim ? 96-101

VIVRE EN VILLE, ICI ET AILLEURS


Introduction 102-105
A Comment se représente-t-on la ville ? 106-111
B Est-ce que j’habite en ville ? 112-115
C Pourquoi les villes grandissent-elles ? 116-119
D Comment les villes changent-elles ? 120-125
E Qui vit où ? 126-131
F Où, comment et pourquoi les bidonvilles existent-ils ? 132-135
G Entre densité et diversité, comment vivre ensemble ? 136-139
H Quelles solutions pour se déplacer en ville ? 140-143
I Que faire d’un aéroport désaffecté ? 144-147

5
LES INTERDÉPENDANCES
Pour prendre conscience de la manière dont les sociétés se représentent l'espace,
identifier comment elles l'organisent et résolvent les problèmes liés à son exploitation
et à son aménagement, il est nécessaire d’aborder les situations de manière systé-
mique, notamment en les explorant selon les trois entrées par les pôles représentés
ci-contre.
Ainsi, répondre aux questions posées par les modules implique de réfléchir selon
différents points de vue : politique, économique, social, éthique, culturel ou sur les
conditions naturelles (relief, climat, végétation, hydrographie, ressources naturelles).
Le schéma ci-contre permet de situer les thèmes de 9e année et les entrées prioritai-
rement concernées par chacun des modules.
Le raisonnement géographique permet d’analyser à différentes échelles les interac-
tions entre ces trois angles d’approche.

LES RISQUES NATURELS LIÉS À L’ÉCORCE TERRESTRE


Qu’appelle-t-on un risque ? A
Les risques sont-ils tous d’origine naturelle ? B
Comment les sociétés font-elles face au risque ? C
Les continents sont-ils immobiles ? D
Pourquoi vivre près d’un volcan ? E
Les séismes et les tsunamis sont-ils prévisibles ? F
Les sociétés sont-elles toutes égales face au risque ? G
Que s’est-il passé en 2004 dans l’océan Indien ? H

DE LA PRODUCTION À LA CONSOMMATION
D’UN BIEN AGRICOLE
Que produit-on ici et ailleurs ? A
Que mange-t-on ici et ailleurs ? B
Cultive-t-on partout de la même manière ? C
Comment répartir les revenus agricoles ? D
Qui décide du prix des céréales ? E
Du champ à l’assiette, par où passe le riz ? F
Quel est l’impact de l’agriculture sur l’environnement ? G
Pourquoi ne mange-t-on pas partout à sa faim ? H

VIVRE EN VILLE, ICI ET AILLEURS


Comment se représente-t-on la ville ? A
Est-ce que j’habite en ville ? B
Pourquoi les villes grandissent-elles ? C
Comment les villes changent-elles ? D
Qui vit où ? E
Où, comment et pourquoi les bidonvilles existent-ils ? F
Entre densité et diversité, comment vivre ensemble ? G
Quelles solutions pour se déplacer en ville ? H
Que faire d’un aéroport désaffecté ? I

6
ENTRÉE PAR LE PÔLE
ENTRÉE PAR LE PÔLE ÉCONOMIE
ENVIRONNEMENT
De la production à
Les risques naturels liés la consommation d’un
à l’écorce terrestre bien agricole

A F
D F

A E G H
C G H
D F H I B

B C D E
B C E

A G

ENTRÉE PAR LE PÔLE


SOCIAL
Vivre en ville,
ici ou ailleurs

7
LES RISQUES NATURELS LIÉS
À L’ÉCORCE TERRESTRE

San Andreas
D
OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
NORD Hawaii
NORD
Haïti
C
G

Cordillère
des Andes
D

OCÉAN
Chili
PACIFIQUE
G
SUD

APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– reconnaître et localiser les principales zones tectoniques ;
– déterminer les phénomènes naturels induits par les mouvements des plaques tectoniques ;
– identifier le risque et différencier les risques d’origine naturelle et anthropique ;
– distinguer les risques que les manifestations tectoniques font courir aux sociétés ;
– identifier les stratégies de prévention des sociétés humaines à différentes échelles
spatiales et temporelles ;
– acquérir et utiliser un vocabulaire spécifique à la tectonique des plaques et à la prévention
des risques ;
– reconnaître la capacité de résilience des sociétés.

8
Islande
A

Alpes
D Vésuve
Portugal
A Japon
F
B+F

Philippines

Océan E
Indien
H
Indonésie
E+H

La
Réunion OCÉAN
C INDIEN
OCÉAN
ATLANTIQUE
SUD

AU TRAVERS DU THÈME, TU APPRENDRAS AUSSI


PROGRESSIVEMENT À :
– lire des documents de différents types (images, cartes, schémas, textes), en extraire
des informations et les mettre en relation ;
– synthétiser des informations sous la forme de schémas et de tableaux ;
– localiser des espaces particuliers du fait de leurs caractéristiques tectoniques et généraliser
les observations à d’autres lieux ;
– analyser et évaluer les risques spécifiques à une zone donnée, de manière à proposer
une organisation de la prévention ;
– faire des liens entre des événements du passé et les connaissances actuelles ;
– réaliser une expérience scientifique.

9
Les risques naturels liés
à l’écorce terrestre
Il ne se passe pas une année sans que les médiasZ nous rapportent des témoignages et des images de
catastrophes dues à des éruptions volcaniques ou à des séismesZ. Ces phénomènes naturels spectaculaires
provoquent souvent de nombreuses victimes et détruisent ce que les sociétés ont construit.

On sait désormais que les volcans et les trem- à connaître le danger pour mieux s’en protéger, en
blements de terre trouvent leur origine dans les construisant notamment des stratégies axées sur
mouvements tectoniquesZ de l’écorceZ terrestre la préventionZ et la préparation à la catastrophe.
et les connaissances actuelles de ces mécanismes Toutefois, la capacité des sociétés à faire face à ces
deviennent de plus en plus pointues. phénomènes naturels varie d’une région à l’autre
Malgré cela, leur part d’imprévisibilité rend ces phé- dans le monde.
nomènes naturels particulièrement menaçants pour Enfin, même si ces phénomènes naturels sont source
les sociétés. Ces dernières n’ont cessé d’apprendre de dangers, des populations nombreuses vivent
dans les régions affectées par ce type de risques et
subissent des catastrophes à intervalles réguliers,
sans pour autant chercher à quitter les lieux qu’elles
habitent. Bien au contraire, elles ont appris à vivre
avec le risque, à tirer parti des ressources qu’offrent
les régions volcaniques et à développer des stra-
tégies pour tenter de minimiser les conséquences
induites par les volcans et les séismes.

A C

Qu’appelle-t-on Comment les sociétés


un risque ? font-elles face
au risque ?
Les risques sont-
ils tous d’origine
naturelle ?

10
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Les continents sont-ils


immobiles ?

F
Pourquoi vivre près
d’un volcan ?

Les séismes et les


tsunamis sont-ils
prévisibles ?

H
Les sociétés sont-elles
toutes égales face
au risque ?

Que s’est-il passé


en 2004 dans
l’océan Indien ?

11
A
QU’APPELLE-T-ON UN RISQUE ?
Dans notre société actuelle, le mot « risque » est utilisé dans une grande diversité de situations : un sport
à risque, un risque financier, un risque d’incendie, une zone à risque, un risque d’accident, un risque de
glissement de terrain, etc. Il est nécessaire de comprendre quels sont les éléments qui constituent le
risque pour pouvoir utiliser ce mot correctement.

Depuis toujours, avant même l’apparition de avec des dommages matériels, des blessés voire des
l’Homme sur Terre, le temps et la vie ont été ryth- victimes.
més par des phénomènes naturels tels que le vent, Aussi, il est nécessaire de comprendre ce qu’est
la foudre, les tornades, les inondations, les tremble- le risque. Qu’est-ce qui fait qu’un phénomène est
ments de terre ou les éruptions volcaniques. Ces considéré comme un risque ou pas ? Qu’est ce qui
phénomènes naturels sont une des caractéristiques rend une population vulnérableZ face à un risque ?
de notre planète et ont contribué à l’émergence de Quels sont les facteurs qui font varier le niveau de
la vie et à son développement sur Terre. risque ? Un phénomène qui présente un risque à
Cependant, depuis que l’Homme est apparu, certains l’échelle locale peut-il également avoir un impactZ
de ces phénomènes naturels peuvent représenter un à une échelle plus vaste ?
danger lorsqu’ils surviennent, causant des désastres

Le risque est-il le fruit du hasard ou est-il calculable ? Reginald Stokart, dessin de presse, 2011.

En latin, le mot alea


Z signifie « hasard, jeu de dés ».
r Jules
ta est, prononcée pa
L’expression alea jac 49 avant
rse le Rubicon, en
César lorsqu’il trave jet és  ! » ou « Le
« Les dés sont
Jésus-Christ, signifie : e pa r là qu ’il ve nait
voulait dir
sort en est jeté ! ». Il rde de
ion qui pouvait être lou
de prendre une décis
conséquences…

12
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Qu’est-ce qui détermine la présence


d’un risque pour une société humaine ?

Rivière en crue, région parisienne


(France).

Aurore boréale (Alaska).

Tornade (États-Unis).

Éruption volcanique au Kamtchatka (Russie).

Éruption du volcan Cotopaxi (Équateur).

Glissement de terrain (Taïwan).

Trombe sur l’océan.

13
A

Les composantes du risque


Un RISQUE est la probabilité qu’un événement – appelé ALÉA – se réalise et entraîne
des dommages humains et/ou matériels. Ces derniers varient en fonction de l'aléa
lui-même et de la VULNÉRABILITÉ de la société face à cet aléa.
Différents types d’aléas sont possibles (séismeZ, éboulement, tsunamiZ, etc.) dont l’in-
tensité et la fréquence peuvent varier. Différents degrés de vulnérabilité existent, en
fonction de la capacité d’une société à se protéger de l’aléa (densitéZ de population,
solidité des maisons, niveau de préparation en cas de crise, etc.).
Il y a donc différents types et niveaux de risque. On parle de risque sismique, de ris-
que volcanique, de risque d’inondation et le niveau de risque peut être évalué (faible,
moyen, élevé).

ALÉA VULNÉRABILITÉ RISQUE


Danger qui constitue
une menace potentielle
imprévisible.
X Degré de fragilité d’une
société qui détermine
sa capacité à faire
= Probabilité que
la menace d’un aléa
se réalise.
face à un aléa.

Le cas de Naples
9

Ville de Naples
avec le Vésuve
(Italie).

ALÉA : la présence du Vésuve, qui pourrait entrer en éruption.


VULNÉRABILITÉ : elle est présente sous la forme d’une population (ville de Naples)
et d’un ensemble d’infrastructuresZ, de constructions et d’activités qui se trouvent à
proximité du volcan. En cas d’éruption, il pourrait y avoir des dommages importants
(pertes humaines et dégâts matériels).
RISQUE VOLCANIQUE : c'est la probabilité que la région autour du Vésuve subisse des
dommages humains et/ou matériels suite à une possible éruption du volcan.

PROBABILITÉ : possibilité qu’un événement se produise ; elle peut être calculée.

14
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Analyser le risque à différentes échelles spatiales


Les dangers liés aux éruptions volcaniques sont variés et leurs conséquences aussi
(voir module E). Parfois les conséquences sont locales et touchent seulement la popu-
lation vivant à proximité du volcan. Parfois, ce sont des régions beaucoup plus vastes
qui sont touchées, comme cela a été le cas avec le volcan Eyjafjöll en Islande, lorsqu’il
est entré en éruption en 2010.

10 11

Source : Ternoc / wikimedia.

Panache de cendres s’élevant


au-dessus des fermes en Islande.

Espaces aériens complètement fermés (rouge)


ou partiellement fermés (orange) le 18 avril 2010,
suite à l’éruption de l’Eyjafjöll.

Le cas de l’Eyjafjöll en Islande et ses conséquences


12 De faibles conséquences locales De lourdes conséquences continentales
313 aéroports fermés, 63 000 vols annulés et
Destruction de quelques routes et fermes. 6,8 millions de passagers bloqués, représentant
plus de 70 % du trafic aérien européen.
Coût économique estimé entre 1,5 et 5 milliards
Aucune victime.
de dollars.
Prise de conscience de la nécessité de prévoir des plans
Évacuation de 500 à 600 personnes.
d’urgence à l’avenir.

13 14
Pourquoi annuler des centaines de
vols en Europe pour une éruption
si lointaine ?
Les cendres volcaniques en suspension dans
l’air peuvent provoquer l’arrêt des réacteurs
des avions et également aveugler les pilotes.
C’est pourquoi le trafic aérien au-dessus de l’At-
lantique et dans une bonne partie de l’Europe
de l’Ouest a été interrompu pendant plusieurs
jours. Suite à cette catastrophe, l’agence de
l’ONU en charge de la stratégie internationale
pour la préventionZ des catastrophes a recom-
mandé aux États de mettre en place des plans Annulation des vols, aéroport de Genève,
d’urgence et de coordination pour minimiser 20 avril 2010.
l’impact de ce type d’évènements.
Adapté de cms.unige.ch

15
B
LES RISQUES SONT-ILS TOUS D’ORIGINE NATURELLE ?
Depuis toujours, l’Homme a cherché à se protéger du danger, à diminuer sa vulnérabilitéZ et donc à réduire
le niveau de risque, notamment par rapport aux phénomènes naturels. Mais des risques engendrés par
les sociétés elles-mêmes, par leurs activités et leurs interactionsZ avec l’environnement ont émergé
avec le temps.

L’Homme essaie de se protéger de ce que l’on avec un nombre élevé de victimes et des dommages
appelle les risques naturels, qu’ils soient d’origine importants.
hydrométéorologique ou d’origine géologiqueZ. L’être humain par ses décisions et ses actions, a
Il existe cependant d’autres types de risques qui souvent une part de responsabilité dans la surve-
ont pour origine les activités humaines (explosion nue de certains désastres. Quelle est l’origine d’un
sur un site industriel, marée noire, pollutionZ d’une risque ? L’Homme peut-il contribuer à augmenter ou
rivière, etc.). On les appelle les RISQUES D’ORIGINE à diminuer le risque par ses décisions et ses choix
ANTHROPIQUE ou risques technologiques, et les d’aménagement ? Qu’appelle-t-on un risque induit
sociétés doivent aussi s’en protéger. et un effet domino ?
De plus en plus souvent, les interactions entre
l’Homme et son environnement sont telles qu’une
décision humaine ou un choix d’aménagementZ du
RISQUE
D’ORIGINE
territoire peuvent contribuer à créer ou à amplifier
les conséquences d’un risque naturel. Dans d’autres
ANTHROPIQUE
Risque lié directement ou
cas, un aléaZ naturel peut engendrer une cascade indirectement aux actions
d’événements qui vont aboutir au final à un désastre et activités humaines
(aménagement du territoire,
pratiques agricolesZ, utili-
sation de certaines
technologies, etc.).
15

Mine à ciel ouvert de Kennecott (Utah, États-Unis), l’une des plus profondes du monde
(1600 m). En 2013, un glissement de terrain a eu lieu mais n’a fait aucune victime, car un
système de détection et d’alerte avait été mis en place et a permis d’éviter une catastrophe.

16
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

16

17

Dégâts à la suite d’un séisme (Chine), 2015.

18

Inondation d’un camping (France), juin 2010.

19

Évacuation des habitants de la ville de Pripiat


après l’explosion de la centrale nucléaireZ
de Tchernobyl (Ukraine), 1986.

20

Chalets évacués car situés en zone


rouge de danger d’avalanche, région
des Diablerets (Suisse), janvier 2018.

21

Dégâts dus à l’ouragan Irma dans les Caraïbes,


2017.

Explosion et incendie sur un site industriel


à Tianjin (Chine), 2015.

17
B
La catastrophe de Fukushima (Japon), 2011
Cette catastrophe est un exemple de RISQUE anthropique INDUIT par un aléa
naturel initial (séisme) qui engendre une succession d’événements conduisant
au final à un désastre dont les conséquences peuvent se faire sentir à très long RISQUE INDUIT
terme. On appelle « effet domino » cette succession d’événements en cascade. Risque qui a été
engendré par un autre
événement, par un choix
22 d’aménagement ou par
La catastrophe nucléaire de Fukushima une action résultant
Accident survenu le 11 mars 2011 après le tsunamiZ consécutif à un tremblement d’une décision
de terre de magnitudeZ 9, à 160 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. humaine.
Opérateur : Fusion du réacteur 1
Tokyo Electric Power (Tepco) Le plus endommagé
JAPON Explosions Cuve du
12 mars réacteur
Tokyo 15 mars Barres de Enceinte de
14 mars combustible confinement
en acier
15 mars

Fonte et chute
Radiations du combustible
10 000 tonnes d’eau traversant 65 cm de béton
contaminée, déversée en mer. 37 cm d’épaisseur subsistant
Niveau record de rejets
atmosphériques le 15 mars.

En 2016 Conséquences
environnementales Démantèlement
8000 travailleurs sur le site.
Réacteurs inaccessibles à l’homme. Mutations héréditaires. prévu sur une
Plus de 1000 réservoirs géants d’eau Niveaux élevés de contamination quarantaine
contaminée. par le césium. d’années
Mur pour arrêter un tsunami de 15 m. Contamination radiologique.
Sources : TEPCO, Atmospheric Chemistry and Physics.

23

Tsunami consécutif
au séisme sur la côte
est du Japon.

24

25

Incendies sur des sites industriels.

Vue aérienne du site


de Fukushima Daiichi
après les explosions.

18
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

26
Vendredi 11 mars 2011, au fil des heures…
14 h 50 Séisme de magnitude 9 au large de la côte est du Japon, à 32 km de profondeur.
15 h 00 Alerte au tsunami pour le Japon.
16 h 20 Des vagues de 10 mètres touchent la région de Sendai, à proximité de la centrale
nucléaire de Fukushima, provoquant une coupure d’électricité et l’arrêt du refroi-
dissement des réacteurs.
20 h 00 Les barres de combustible de la centrale de Fukushima commencent à fondre.
21 h 20 Un incendie se déclare sur le site, près de la centrale nucléaire. Les zones concer-
nées sont évacuées.
Adapté du journal Libération, 2011.

27

28 Diffusion du nuage de particules radioactives


après la catastrophe de Fukushima

Jeudi 17 mars 2011, 12 h 00 UTC

Dessin de Plantu, Le Monde,


15 mars 2011.
OCÉAN
ATLANTIQUE

OCÉAN
PACIFIQUE

Sources : IRSN et Météo France.

29 Conséquences de la catastrophe de Fukushima, 5 ans après

19
B
La catastrophe de Fukushima pousse les gouvernements à s’interroger

30
Évaluation de la sûreté des centrales nucléaires
L’accident nucléaire de Fukushima n’a pas seulement eu un impactZ considérable sur l’environ-
nement naturel et la santé des Japonais. Cet événement a également mis en lumière la fragilité
du parc nucléaire japonais, manifestement non préparé à un tel scénario. Ce constat a mené à
reconsidérer la sécurité des installations nucléaires au niveau mondial. […]
En Suisse, les recherches ont prouvé que la centrale nucléaire de Mühleberg n’était pas pré-
parée à un éventuel séisme qui pourrait provoquer des fissures au barrage qui retient l’eau du
lac de Wohlen à proximité de la centrale. En cas de rupture, la centrale de Mühleberg serait
inondée.

Discussion autour des énergiesZ renouvelables


La crise de Fukushima a conduit certains pays à revoir leur stratégie en matière d’énergie et
à s’intéresser davantage aux énergies renouvelables. Plusieurs États comme l’Allemagne et
la Suisse ont même décidé d’abandonner l’énergie atomique et […] d’investir dans les éner-
gies renouvelables. La Suisse ne construira plus de nouvelles centrales nucléaires et devrait
démanteler progressivement ses centrales nucléaires existantes dans les prochaines décen-
nies. D’autres pays au contraire, comme les États-Unis et la France, ont réaffirmé leur attache-
ment à cette source d’énergie.
Adapté de cms.unige.ch, 2012.

31 Localisation des centrales nucléaires et du risque sismique, 2011

Risque qu'un séisme se


produise dans les 50 prochaines
années:
Source : hqinfo.blogspot.ch

très élevé
élevé de terre
nt des tremblements
moyen Les séismes induits so ire cte me nt pa r l’ac-
t ou ind
provoqués directemen mb es,
sses explosions (bo
faible tivité humaine. De gro Bâ le en 20 06
es, tels ceux de
Localisation des réacteurs accidents) ou des forag t en ge nd rer de s
13, peuven
nucléaires ou de Saint-Gall en 20
sité.
séismes de faible inten

20
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

L’Homme peut-il être responsable du risque de crue d’une rivière ?


La plaine de l’Aire : un exemple de risque naturel 32
(crue) induit par les activités et actions humaines
(déboisement, agricultureZ intensive, endiguement
de rivière).

Région de Lully (GE).


Vignes surplombant le
village et agriculture dans
la plaine de l’Aire, 2005.

33 34

L’Aire avant la renaturation, 2001. L’Aire après la renaturation, 2016.

35 36
Un peu d’histoire Projet de renaturation de l’Aire
Dès 1860 : déboisement des pentes au pied du Dans les années 90, l’Aire est canalisée sur près de
Salève, ce qui augmente le ruissellement et pro- la moitié de son parcours et même complètement
voque des crues de l’Aire. enterrée sur une partie de celui-ci, ce qui la décon-
De 1890 à 1982 : construction de digues pour cana- necte biologiquement de l’Arve dans laquelle elle
liser l’Aire et tenter de maîtriser les crues. se jette. Certains étés, la partie supérieure de son
cours est complètement à sec. Elle présente une
Dès 1950 : forte urbanisationZ du bassin-versant de
grande pauvreté biologique, car une grande partie
l’Aire, ce qui a un effet amplificateur sur les crues
de la faune et de la flore a disparu. La pêche et la
(bétonnage et ruissellement).
baignade sont interdites depuis 1982 pour des rai-
Dès 1961 : l’Aire devient très polluée (écoulement sons sanitaires. Elle est l’une des rivières les plus
insuffisant en été, engrais, etc.). polluées du canton par les rejets de l’agriculture
En 1987 : mise en service d’une galerie reliant l’Aire intensive et un réseauZ d’assainissement obsolète.
au Rhône, permettant d’évacuer l’eau lors des crues Des mesures sont prises après de violentes crues
Dès 2002 : travaux de renaturation de l’Aire. (1976 et 1979). Mais c’est surtout en 2002 que
Adapté de ge.ch l’inondation de Lully prouve le manque de capacité
hydraulique du réseau d’évacuation des eaux plu-
viales et de la rivière. Le projet de renaturation de
l’Aire est alors lancé en 2002, qui vise à concilier les
objectifs environnementaux, paysagers et de loisirs,
avec les critères de protection contre les inonda-
CRUE : forte augmentation de la quantité d’eau tions.
dans une rivière suite à des précipitations, pouvant Adapté de asconfignon.ch
provoquer des inondations.
RENATURATION : aménagements visant à rendre son
état naturel à un cours d’eau.

21
C
COMMENT LES SOCIÉTÉS FONT-ELLES FACE AU RISQUE ?
Face aux phénomènes naturels tels qu’éruptions volcaniques, séismesZ et tsunamisZ, les hommes
semblent démunis et sans défense. Ces aléasZ ont souvent de lourdes conséquences au niveau humain
et matériel. Les sociétés ont dès lors cherché à comprendre l’origine de ces aléas et à construire des
connaissances à leur sujet afin de pouvoir mieux s’en protéger.

La mythologie et les légendes illustrent les inter- d’être moins vulnérable. Il peut s’agir de systèmes
rogations des sociétés au sujet de ces aléas et les de surveillance et d’alerte, de politiques d’éduca-
réponses qu’elles ont essayé d’y apporter. La capa- tion et de préventionZ, de normes de construction et
cité à se représenter un risque et à mieux le com- d’aménagementZ, autant d’éléments pour lesquels
prendre est une manière de s’en protéger. les autorités locales et gouvernements ont un rôle
Pour être moins vulnérableZ face à un aléa, une essentiel à jouer.
société doit construire des connaissances à son Des solutions existent, en particulier pour le risque
sujet. Il s’écoule parfois plusieurs décennies ou plu- sismique et le risque volcanique. Comment iden-
sieurs siècles entre deux catastrophes, les hommes tifier les risques et mieux les connaître ? Quelles
ont alors le temps d’oublier les événements du stratégies les autorités et gouvernements mettent-
passé et de sous-estimer le risque. C’est pourquoi ils en place pour faire de la prévention et gérer les
il importe de pouvoir identifier et connaître le dan- situations de crise ?
ger, afin de développer des stratégies permettant

37

Volcan Kilauea (Hawaii). La laveZ émise par le volcan s’écoule


dans l’océan Pacifique, provoquant des jets de vapeur, 2016.

22
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

39

La légende de Pélé (Hawaii)

38 Les îles de l’archipel de Hawaii


Île Kaua’i
Puuwai Lihue i
ua Île O’ahu
Ka
Île Ni’ihau
l
na

Île Moloka’i

i
Ca

iw
Honolulu Ka
n Kahului
al
Ca
Île Lana’i Île Maui
a
Île Kaho’olawe ah
uih
en Mauna
OCÉAN al
Al Kea
PACIFIQUE Hilo
Can

Mauna
Loa Île Hawaii
100 km (la Grande Île)

Les cheveux de Pélé.


40
La déesse Pélé
À Hawaii, la déesse Pélé est la déesse du feu. Elle fut chassée à de nombreuses reprises par sa
sœur Nãmaka ou Nã-maka-o-Kaha’i (Maui), la déesse des eaux. Pélé se réfugia dans un cratère
au nord de l'archipel de Hawaii. Mais sa sœur noya le cratère dans lequel elle s'était réfugiée ; elle
essaya alors un autre refuge, mais de nouveau sa sœur arriva et anéantit les efforts de Pélé. Cette
scène se répéta de nombreuses fois, ce qui est à l'origine de l'archipel hawaiien. Après une dernière
lutte, Pélé mourut à Maui, son esprit s’éleva pour devenir une déesse et elle s’installa au Mauna
Loa, à Hawaii. Elle serait actuellement dans le cratère du Kilauea. Très irritable, elle provoquerait
une éruption à chacune de ses colères. Ce mythe fut entretenu par les nombreux fils, très fins,
ressemblant à des cheveux, que l'on trouve près des fontaines de lave du Kilauea. Attribués à Pélé,
ces cheveux sont en fait des gouttes de lave étirées par le vent. On les surnomme « les cheveux de
Pélé ». Adapté de slideplayer.fr

41 Volcans actifs sur l’île de Hawaii

Île Hawaii
Kohala (la Grande Île)
1670 m

Mauna Kea
Waimea C’est sur les pentes du
expérimen-
que des scientifiques
Mauna Kea vie sur la pla-
4205 m tent les conditions de
nète Mars.
Hualalai
2521 m Hilo

Kailua-
Kona Tunnel
Mauna Loa Kazumura
4169 m Kilauea
1247 m

Cratère Puu Oo
720 m
30 km

Hawaiian
Ocean View Coulées de lave depuis 1800
Volcans
Villes
Parc national des volcans d’Hawaii ARCHIPEL : ensemble d’îles.
CRATÈRE : voir définition p. 36.

23
C
Identification et évaluation du risque
Pour pouvoir se protéger face à un aléa, une société a besoin de construire des
connaissances le concernant. Pour cela, elle peut s’appuyer notamment sur les évé-
nements du passé et les conséquences qu’ils ont eues, car un événement potentiel-
lement catastrophique revient souvent, de façon plus ou moins régulière. Il importe
aussi d’étudier de façon approfondie la configuration du terrain, c’est-à-dire des élé-
ments tels que le relief (les pentes, les vallées) ou l’hydrographie (présence de lacs,
de rivières) qui permettent de détecter les endroits les plus exposés, c’est-à-dire au
final les endroits à éviter.
Histoire du lieu :
– identifier le type d’aléa, sa fréquence et sa période de retour, ainsi que son intensité ;
– évaluer ses conséquences humaines et matérielles.

42 Historique des séismes, Valais et Chablais vaudois 43

Source : CREALP.
Église de Chippis (Valais), après le séisme
de 1946.
Configuration du terrain :
– relief (inclinaison et orientation des pentes) ;
– qualité du sous-sol (solide ou meuble) ;
– présence de neige ou de glaciers, etc.

44 Risques liés au Vésuve (Italie) 45

Ruines de Pompéi, ville détruite en 79 ap. J.-C.


lors d’une éruption du Vésuve (Italie).
Source : d’après ACORFI.

Inondations (boue) : Nuées ardentes : Effondrement des


180 000 habitants 6000 000 hab. bâtiments : concerne
(vallée de Nola). à évacuer en 3 jours. 1 100 000 hab.

PÉRIODE DE RETOUR : temps moyen écoulé entre deux évènements de même importance.
NUÉE ARDENTE : nuage de cendres et de gaz, à très haute température, dévalant la pente
d’un volcan.

24
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Surveillance des zones de risque


En l’état actuel des connaissances, il est possible de prévoir avec plus ou moins de
succès une éruption volcanique environ trois semaines avant qu’elle ne survienne, à
partir d’un certain nombre d’indicateurs mesurables. En revanche, il n’est pas possible
de prévoir avec exactitude quand un séisme va avoir lieu. Enfin, une alerte au tsunami
est lancée lorsqu’un séisme sous-marin a été détecté, ce qui laisse au pire quelques
minutes ou au mieux quelques heures aux habitants pour se mettre à l’abri.

Indicateurs mesurables
Éruption volcanique (semaines) Séisme (non prévisible) Tsunami (heures, minutes)
– Séismes de faible intensité. – Période de retour du séisme. – Enregistrement d’un séisme
– Déformation du sol. – Séismes de faible intensité. sous-marin.
– Modification de la composition – Comportement anormal – Comportement anormal
des gaz et des liquides. des animaux. des animaux.
– Modification de la température – Retrait de la mer.
des gaz et des liquides.
– Comportement anormal
des animaux.

46

47

Station de surveillance utilisée par l’observa-


toire volcanologique du Piton de la Fournaise
(île de la Réunion). Elle mesure les défor-
mations du volcan et décèle ainsi les signes
avant-coureurs d’une éruption.

48
Bouée d’alerte au tsunami.

49
Source : astrometeo974.fr

Mesure et analyse des gaz émanant


de fumerolles, Indonésie.

Le sismographe est un appareil qui mesure


les séismes, il laisse une trace sur le papier, le
sismogramme. Ici, un séisme au Chili en 2014,
mesuré sur un sismographe en France.

25
C
PRÉVENTION du risque
Les politiques de prévention du risque sont de la responsabilité des autorités locales,
régionales ou nationales (gouvernements). Ce sont elles qui doivent informer la popu-
lation, afin que cette dernière soit préparée et sache comment réagir en cas de
catastrophe. Ce sont elles aussi qui veillent à ce que les infrastructures Z
et les constructions respectent les normes établies. Les normes para-
sismiques, par exemple, visent à rendre les bâtiments résistants aux
séismes. Les autorités doivent aussi être capables d’anticiper la situa-
tion, en prévoyant des plans d’évacuation si un volcan menace d’entrer PRÉVENTION
en éruption. L’ensemble de ces mesures a pour objectif de diminuer Ensemble de mesures et
d’actions visant à dimi-
le nombre de victimes et de limiter les dommages le jour où survient nuer la vulnérabilité de la
la catastrophe. population et l’impactZ
de certains risques.
50

51 Quelques normes parasismiques


Source : previsionseismes.wordpress.com

Cerclage Joints Amortisseurs


hydrauliques

Tous les deux Des plaques Les pressions


étages, une caoutchoutées exercées lors d’une
structure rigide évitent que secousse sont
empêche les les bâtiments réparties à l’aide
immeubles de s’entrechoquent d’un fluide (type
s’effondrer. tour Eiffel).

52

Sources : SCEREN, CRDP,


Académie de Nice.
Extrait d’affiche destiné
aux classes françaises.

Ci-contre, le kit de survie de base distribué par


les entreprises japonaises à leurs employés. Il est
contenu dans un sac réfléchissant la lumière la nuit.
Parfois, une carte de la ville et d’autres accessoires
sont aussi inclus, mais il faut que le sac reste assez
léger.
Kit de survie,
Japon.

26
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Gestion de la situation de crise


Lorsque l’aléa survient, les autorités doivent être prêtes à gérer la situation de crise
en assurant la coordination et la conduite des secours. Tous les acteursZ de la ligne
de vie doivent pouvoir être mobilisés. Ce sont par exemple les secouristes et les
services du feu pour évacuer les blessés, la police et l’armée pour veiller au maintien
de l’ordre, mais aussi les médecins et les hôpitaux
qui accueillent les blessés. Parfois, lorsqu’il s’agit
53 Acteurs de la ligne de vie en cas de catastrophe
d’une catastrophe de grande ampleur, les autorités
font appel à l’aide internationale. Enfin, certaines
organisations (privées, non gouvernementales ou
autres) apportent aussi leur aide et participent à la
reconstruction.

54

« La protection de la population est un système visant à assu-


rer la coordination de la planification, de la conduite, de la
protection, du sauvetage et de l'aide. Sa mission consiste à
protéger la population en cas de situation sortant de l'ordi-
naire. »
Source : Office fédéral de la protection de la population (OFPP).

Secouristes après un séisme au Mexique, 2017.

55 Modèle de la gestion intégrale


des risques PENDANT
Gestion de crise

AVANT

APRÈS
LIGNE DE VIE : ensemble d’acteurs
devant pouvoir intervenir en cas de
catastrophe afin d’assurer la sécurité et Source : Gestion des risques, Protection
les bases d’existence de la population. de la population, Suisse (OFPP, 2012).

27
D
LES CONTINENTS SONT-ILS IMMOBILES ?
Les médiasZ se font régulièrement l’écho de catastrophes dues à des séismesZ, à des tsunamisZ ou à des
éruptions volcaniques. Les noms de certains pays reviennent très fréquemment, alors que d’autres ne
semblent jamais concernés par ces phénomènes naturels. Cette inégale répartition des risques est due
au fait que les mécanismes géologiquesZ qui déclenchent ces aléasZ ne concernent pas l’ensemble de
l’écorceZ terrestre.
Si certains pays ne sont jamais au cœur de l’actualité tion, la probabilité est forte que cela concerne l’Is-
relatant des désastres sismiques ou volcaniques, lande, les Philippines ou le Mexique. Quant aux tsu-
cela peut être dû au fait qu’ils sont localisés dans namis, ce sont des pays situés au bord des océans
des régions qui ne sont pas concernées par ce type qui sont concernés, comme le Japon et l’Indonésie.
de risque. Mais cela peut aussi être dû au fait que la Enfin, certains pays cumulent tous ces risques à la
densitéZ de population, d’activités humaines et de fois.
constructions est trop faible pour que cela débouche Face à de telles disparités, il est inévitable de se
sur un désastre de grande ampleur ; ni le nombre de poser des questions et de chercher à comprendre
victimes ni les dégâts matériels ne sont suffisam- l’origine de ces phénomènes naturels. Qu’est-ce
ment importants pour leur accorder une place au qui provoque les séismes ? Qu’est-ce qui explique
coeur de l’information. la localisation des volcans ? Dans 100 millions d’an-
Lorsque l’on évoque les séismes, ce sont les noms nées, la carte du monde aura-t-elle le même aspect
de pays comme l’Italie, la Turquie ou le Chili qui qu’aujourd’hui ?
viennent à l’esprit. Quand un volcan entre en érup-

56

Reliefs continentaux et océaniques, Heinrich C. Berann, Library of Congress, 1977.

28
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

La structure interne de la Terre


La Terre est comme un oignon. Elle est composée de plusieurs couches, allant du
noyau interne situé au centre jusqu’à l’écorce terrestre (ou croûteZ terrestre) formant
la surface extérieure de la Terre. La partie de l’écorce terrestre qui se trouve sous le
fond des océans est appelée croûte océanique ; elle est relativement mince mais dense
(lourde). Celle qui constitue le socle des continents, appelée croûte continentale, est
épaisse mais moins dense. L’écorce terrestre est découpée en morceaux et forme une
sorte de puzzle.

57 Structure interne de la Terre

Croûte (10 à 70 km)


ManteauZ supérieur

Lithosphère
croûte +manteau
km

supérieur
00

58 Schéma simplifié de l’écorce terrestre


29

Manteau Source : ecosophie.org


inférieur
km
00
20

Noyau
km

externe
00
14

Noyau
interne

59
SG-3 : le forage le plus profond du monde
De 1970 à 1994, dans la région de Mourmansk (nord-ouest de la Russie), les Russes
ont foré dans le sol pour en savoir davantage sur notre propre planète. Le trou s’ap-
pelle le forage SG-3, ou encore le « forage profond de Kola ». À partir de la surface
du sol, ils ont pu creuser jusqu’à une profondeur de 12,2 kilomètres. En comparai-
son, le fond de la fosse des Mariannes dans l’océan Pacifique se situe à 11 km sous
la surface de l’océan. Le trou lui-même n’était large que de 23 centimètres. Des
instruments ont été développés exprès pour ce forage extrême. L’opération s’est
terminée car la température au fond du trou était trop élevée (180° Celsius).
Même si ce trou constitue la distance la plus profonde jamais atteinte par l’humain,
il ne s’agit que d’une fraction de l’écorce terrestre, dont l’épaisseur moyenne varie
entre 6 km (sous le fond des océans) et 70 km (sous les chaînes de montagne). Et
l’écorce terrestre n’est elle-même qu’une petite croûte à la surface de l’immense
profondeur de la Terre (6500 km). En somme, ce trou ne constitue que 0, 2 % de
toute la profondeur de la Terre. Le trou est aujourd’hui scellé dans un endroit laissé
à l’abandon.
Adapté de journaldemontreal.com

FORAGE : puits étroit creusé dans la roche ou la glace.

29
D

Les plaques tectoniques : un grand puzzle en mouvement


La surface extérieure de la Terre est constituée de morceaux en mouvement appelés PLAQUES TECTONIQUES.
Celles-ci se déplacent, les unes par rapport aux autres, à des vitesses extrêmement lentes, de l’ordre de
quelques centimètres par année. Mais une plaque qui se déplace de 5 centimètres par année, au bout de
10 millions d’années, cela fait tout de même 500 kilomètres !
Depuis que la Terre s’est formée il y a 4,5 milliards d’années, les plaques tectoniques n’ont cessé de se
déplacer. Il y a 250 millions d’années, la disposition des plaques et des terres émergées formait un continent
unique appelé Pangée. Celui-ci s’est ensuite disloqué et a évolué vers l’apparence actuelle de la Terre. Les
plaques tectoniques continuant à se déplacer, dans 100 millions d’années, la carte du monde n’aura plus
la même apparence qu’aujourd’hui.

60 Dérive des continents (en millions d’années)

PERMIEN TRIAS
Il y a 250 millions Laurasia Il y a 200 millions
d’années d’années
PLAQUES
Pangée TECTONIQUES
Gondwanaland Morceaux d'écorce ter-
restre se déplaçant très
lentement les uns par
JURASSIQUE rapport aux
Il y a 150 millions
d’années
Il y a 100 millions autres.
d’années

CRÉTACÉ AUJOURD’HUI
Il y a 50 millions Amérique *Âge de glace
Eurasie
d’années du Nord Il y a
100 000 ans
Afrique
Amérique
du Sud
Australie

61 Répartition des plaques tectoniques

Plaque
2 eurasiatique
Plaque
eurasiatique Plaque
6 nord-américaine 2.5
5
9 8

5 2.5
Plaque 2 Plaque
Philippines Plaque Plaque arabique
Pacifique 10 Caraïbes 2.5
Plaque des
11 Cocos
Plaque
15 3.7 africaine
9
Plaque Plaque 7.2
indo-australienne 18 Nazca

9 4
4 9 1.7

5.4 Plaque Antarctique

Limites des plaques tectoniques avec indication des vitesses de déplacement (en cm/an)
Limites des plaques tectoniques avec indication des vitesses de déplacement (en cm/an)
Limites divergentes Limites convergentes Limites transformantes
5.4Limites divergentes 7.2 Limites convergentes 5
Limites transformantes
5.4 7.2 5
30
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Pourquoi les plaques tectoniques se déplacent-elles ?


Depuis toujours, l’Homme s’est interrogé sur l’origine des séismes et des volcans. Il a
même construit des mythes et des légendes pour tenter de les expliquer. La difficulté
à comprendre ces phénomènes naturels réside dans le fait qu’ils sont la conséquence
de mécanismes qui se déroulent dans le manteau, à près de 3000 kilomètres de
profondeur.

62 Les mouvements de convection dans une casserole et à l’intérieur de la Terre

REFROIDISSEMENT

Les mouvements de convection Les mouvements de convection


dans la casserole à l’intérieur de la Terre

Dans une casserole qui chauffe, l’eau ne reste pas immobile. L’eau chauffée au fond remonte à la surface
où elle se refroidit avant de replonger vers le fond. Ce mouvement circulaire s’appelle un mouvement de
convection, il est le résultat de différences de température et de densité dans le liquide.
Il se passe la même chose avec le MAGMA à l’intérieur de la Terre. Le
magma chauffé en profondeur (dans le manteau inférieur) remonte
vers des zones moins chaudes (vers le manteau supérieur), avant
de replonger à nouveau en profondeur. Ce sont ces mouvements de MAGMA
convection à l’intérieur du manteau qui provoquent le lent déplace- Roche en fusion
ment des plaques tectoniques. contenant des gaz et
constituant la matière du
manteau. Elle s'échappe
du volcan sous la pression
des gaz et prend alors
le nom de laveZ.

en 1912, la théo-
ne r (18 80-1930) qui formula,
C’est Alf red We ge uyant sur ses obser-
continents ». En s’app
rie de « la dérive des
(études des
vations géologiques
iques (étude
roches) et paléontolog
s
Fossiles du Lystrosauru

nc lut que les


des fossiles), il en co
t pa s immobiles
continents n’étaien
en t dé pla cé s au cours Afrique
et qu’ils s’étai s ap rès
Inde
e 40 an
du temps. Ce n’est qu
rt, un e foi s qu e les mécanismes
sa mo
de s pla ques furent
de la tectonique
e sa théorie a
devenus évidents, qu té scien-
Amérique Australie

se pa r la comm un au du Sud Antarctique


été admi
tifique.

us
Fossiles du Cynognath
Fossiles du Messaurus Fossiles de la fougère
Glossopteris

Source : wikimédia.

FOSSILES : restes d’animaux ou de végétaux


qui se sont transformés en roche.

31
D
Trois types de mouvements des plaques tectoniques

63

A. Les mouvements de divergence


C’est la situation où deux plaques tectoniques s’écartent
l’une de l’autre, de quelques centimètres par année, le
long d’une fissure (ou rift ) d’où s’échappe le magma. Ce
phénomène se passe la plupart du temps au fond des
océans (dorsale médio-atlantique). Il arrive parfois que
les volcans sous-marins grandissent au point d’émerger de
l’océan et de rendre visible le phénomène de divergence,
comme en Islande.

Plaque nord-américaine Plaque eurasienne Large


fissure dans
MER DU GROENLAND
la région de
Thingvellir
(Islande).

ISLANDE
Thingvellir
Reykjavik

Vatnajökull
Dorsale médio-atlantique

OCÉAN ATLANTIQUE NORD

150 km

64

B. Les mouvements de convergence


C’est la situation où deux plaques tectoniques, de densité différente, convergent l’une vers l’autre. La
plaque la plus dense (croûte océanique) s’enfonce sous la plaque plus légère (croûte continentale), ce
qui provoque souvent des séismes. En s’enfonçant, la roche va fondre sous l’effet de la chaleur grandis-
sante, pour se transformer finalement en magma. Ce magma remontera ensuite à la surface terrestre en
formant des volcans (ex. Cordillère des Andes). Ce cas de figure est aussi nommé zone de subduction.

Le volcan Cotopaxi en Équateur,


dans la Cordillère des Andes.

32
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

65

C. Les mouvements de coulissage


C’est la situation où deux plaques tectoniques se déplacent latéralement l’une par
rapport à l’autre, dans deux directions opposées. Ce mouvement de coulissage donne
souvent lieu à des séismes violents. La failleZ de San Andreas en Californie (États-
Unis) est l’exemple type de ce genre de situation.

Vue aérienne
de la faille de
San Andreas.

Déplacement de terrain le long


de la faille, lors du séisme de
1906. Photographie d’époque.

d
Sens de
la faille Nord

Direction
d’écoulement 500 m
du cours
d’eau
Fa An
Sa
ille dr
n

Dégâts provoqués par un séisme


de eas

près de San Francisco sur la faille


de San Andreas, 1989.
ImpactZ du coulissage sur l’écoulement
d’une rivière.

66
Lorsque le 17 octobre 1989, à 17 h 04, la terre s'est mise à trembler dans
la baieZ de San Francisco, ce fut le début du plus violent tremblement de
terre vécu par la région depuis 1906. La secousse d'une magnitudeZ de 7,1
a duré 15 secondes. Même si la catastrophe est loin d'avoir engendré des
dégâts aussi importants que ceux occasionnés par la secousse de 1906,
62 morts ont tout de même été à déplorer, plus de 3000 personnes ont été
blessées et 18 000 maisons ont été détruites. En tout, les dégâts matériels
se sont chiffrés à quelque 6 milliards de dollars. Bien que San Francisco
se situe dans une région à forte sismicité, la ville fascine le monde entier.
Adapté de bluewin.ch

33
D

67

Un mouvement de convergence à l’origine de la formation


des chaînes de montagnes
Deux plaques tectoniques formées de croûte continentale (donc de même densité) qui convergent l’une
vers l’autre provoquent une déformation des roches et une poussée vers le haut. Cela se traduit par
l’émergence de chaînes de montagnes (orogénèse). C’est ainsi que s’explique la formation de l’Hima-
laya et des Alpes. Ce mouvement tectonique ne génère aucun phénomène volcanique, mais se traduit
par des séismes souvent violents.

Relief des Alpes.

Panorama des Alpes.

imaginé par le
Ce timbre-poste a été
Eiche r pour rendre
chanteur Stephan
l’Afri qu e. Se lon le sens
hommage à
rne, on peut
dans lequel on le tou
ce continent
y voir les contours de
pe lle ainsi que le
ou le Cervin. Il rap
gne est com-
sommet de cette monta à la plaque continenta
le africaine
s ap pa rte na nt
posé de roc he millions d’années.
i s’e st dé pla cé e ve rs le nord, il y a plusieurs
qu

34
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

L’érosion des montagnes à l’origine de risques


Les chaînes de montagnes sont constamment soumises au phénomène d’érosionZ. Ce processus naturel
de dégradation et de transformation du relief contribue à « raboter » les montagnes et à les aplanir sur
le long terme. Il se traduit notamment par des éboulements (écroulement de roches) et des glissements
de terrain (écroulement de terre ou de boue), qui peuvent être renforcés par d’autres facteurs : fonte du
pergélisol, séismes, aménagements pour les activités humaines, etc. Les éboulements et les glissements
de terrain représentent des risques importants pour les populations des régions de montagne.

Randa (Valais), 1991 69

68

Éboulement de Randa.

Éboulement de Randa, vue aérienne.

Bondo (Grisons), 2017

70 Piz Cengalo (3369 m)

Glissement de terrain en Suisse


Les recherches se poursuivent pour retrouver des personnes
disparues :
8 randonneurs allemands autrichiens
et suisses n’ont pas été retrouvés.
Berne 6 personnes portées disparues
SUISSE
ont été retrouvées en Italie.
Val Bondasca
Bondo
Deux refuges alpins et une centaine
d’habitants du village de Bondo
sont évacués jusqu’à nouvel ordre.

Val Bregaglia
MERCREDI 23 AOÛT,
9 H 30
Bondo (800 m) 4 millions de mètres
cubes de roche se
détachent du Piz
Cengalo. C’est un
mélange de roches,
de boue et d’eau qui
parvient jusqu’au
village de Bondo.
Source : police cantonale des Grisons.
PERGÉLISOL : sol gelé en permanence.

35
E
POURQUOI VIVRE PRÈS D’UN VOLCAN ?
Les régions volcaniques figurent parmi les plus peuplées du monde. Malgré la menace d’éruption vol-
canique, les populations font le choix de rester vivre à proximité du volcan. Si elles font ce choix, c’est
qu’elles doivent malgré tout retirer un avantage à vivre à cet endroit. Ces populations ont appris à
surmonter les catastrophes en reconstruisant leurs maisons et en reprenant leurs activités le plus rapi-
dement possible.
Pour les personnes qui habitent près d’un VOLCAN Alors, malgré tous ces inconvénients, pourquoi
actif, le danger est un élément qui fait partie de la les régions volcaniques sont-elles si peuplées ?
vie quotidienne. En effet, lorsqu’il entre en éruption, Comment font les populations pour vivre avec la
le volcan peut se manifester par des émissions de présence du danger ? Quels sont les avantages que
grandes quantités de cendres et de laveZ. Le danger les populations trouvent à résider au pied d’un vol-
peut aussi venir de mélanges de gaz et de cendres can ? Comment surmonter un désastre et continuer
à très haute température (nuées ardentes) ou de à vivre avec le risque ?
coulées de boues qui dévalent les pentes du volcan
(lahars), dévastant tout sur leur passage. Ces mani-
festations peuvent causer de lourds dommages aux
populations et à leurs constructions, détruire leurs VOLCAN
ressources et avoir un impactZ sur leurs activités Structure issue de l’accu-
économiques. mulation de magmaZ émis
par un orifice (cratère
de l’écorceZ terrestre.
71 Présente souvent l’aspect
d’un cône.

Rizières et volcan Mayon, Philippines.

CRATÈRE : ouverture située sur le volcan,


par laquelle la lave s’échappe

36
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Des régions volcaniques très densément peuplées

72 Localisation des volcans

Volcanisme explosif Volcanisme effusif


Répartition des volcans dans le monde Volcanisme explosif Volcanisme effusif

73 DensitéZ de la population en 2018

Plus de 5000 hab.


Plus de 50 00 hab.
Plus de 500 000 hab.
Source : lapopulation.population.city
Plus de 5 000 000 hab.

37
E
L’éruption volcanique :
un aléaZ source de dangers pour la population
Le volcanisme est un phénomène naturel d’origine géologiqueZ qui peut présenter
un danger pour les populations vivant à proximité. Il est le résultat d’une remontée
du magma qui se trouve dans le manteauZ supérieur jusqu’à la surface de l’écorce
terrestre. On distingue deux types de volcans qui ne se manifestent pas de la même
manière lorsqu’ils entrent en éruption. En général, les volcans explosifs se trouvent
sur les zones de convergence, alors que les volcans effusifs se situent sur les zones
de divergence.

74 Types d’éruption

Éruption explosive Éruption effusive


Magma visqueux. Magma fluide.
Dégazage difficile. Dégazage facile.
Explosions projetant Coulées de lave.
des matériaux.
Formation de
l’édifice volcanique
Dôme Gaz
(bouchon) détruit Projections de lave
Nuée ardente Arrivée du magma (gouttelettes, bombes)
(gaz, cendres, en surface
roches, projec-
tions de magma) Coulées de lave
fluide
Montée
du magma Édifice
volcanique
Réservoir
magmatique Stockage
(réseau de du magma
fracture)

Fusion partielle
des roches en
profondeur, matériaux
solides, liquides gazeux
= magma

Source : adapté de SVT 4°, Belin.

75 76
Hawaii : un village menacé après
l'éruption du volcan Kilauea
C'est l'un des volcans les plus actifs au monde.
Après être entré à nouveau en éruption la semaine
dernière, la lave du mont Kilauea poursuit son
avancée et s'étend lentement sur les routes alen-
tour. Si la lave du volcan n’a pas parcouru plus de
200 mètres en 24 heures, elle a tout brûlé sur son
passage, emportant avec elle les tombes d'un cime-
tière bouddhiste.
D'après le San Francisco Gate, la coulée serait
désormais à moins d'un kilomètre de la rue prin-
cipale du village de Pahoa (4000 habitants), situé
Coulée de lave atteignant le village de Pahoa
lors de l’éruption du Kilauea (Hawaii) en 2014.
en zone ruraleZ à l'est de la Grande Île de l'archipel
américain. Près de 10 000 automobilistes passent
chaque jour sur cette route. L'état d'urgence avait
été déclaré dès le début du mois de septembre, au
moment de l’entrée en éruption du volcan.
Adapté de atlantico.fr

38
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

77

78
Des nouvelles de l’Etna (Italie)
Trois mois seulement après sa précédente érup-
tion, l’Etna refait parler de lui. Au début 2013, le
volcan le plus actif au monde est à nouveau entré
en éruption. Comme à son habitude, le volcan
italien nous a offert de magnifiques coulées de
lave qui restent pour l’heure sans danger pour les
populations alentour.
Lahar dévalant le Mont Saint Helens (États-Unis), 1982.
En plus de ces fontaines de lave, les volcanologues
ont relevé de petites nuées ardentes, des jets de
cendres et même, fait beaucoup plus rare, des
lahars, ces coulées boueuses causées par la ren-
contre entre la lave et la neige présente au sommet
du volcan.
Adapté de notre planet.info
79
Le volcan El Chichon entre en éruption
Situé au sud-est du Mexique, le volcan est entré en
éruption en 1982. Suite à une énorme explosion, le
cratère s’est ouvert, libérant un nuage de cendres
qui est monté à 17 km de haut. Par la suite, une
pluie de cendres s’est répandue sur toute la région.
On estime à 3550 le nombre de morts ou disparus.
La faune et la flore ont été largement touchées. Les 80
cendres volcaniques qui restent en suspension
dans l’air ont longtemps fait craindre des pertur-
bations qui pourraient créer des faminesZ.
Adapté de alertes-meteo.com, 2007.

81
Éruption du volcan Bardabunga
(Islande), 2014.

Cendres volcaniques lors d’une des nombreuses


éruptions du volcan Sinabung (Sumatra, Indonésie)
en activité depuis 2010. LAHAR : coulée constituée d’un mélange boueux
(cendres et eau) dévalant la pente d’un volcan.

39
E
Quels sont les avantages à vivre près d’un volcan ?
Les populations qui vivent à proximité des volcans actifs savent que l’éruption du
volcan peut provoquer un désastre. Elles savent aussi qu’elles sont vulnérablesZ face
à ce danger, et malgré cela, elles continuent à vivre à cet endroit et font preuve de
résilience après un désastre. Les avantages procurés par le volcan sont-ils supérieurs
aux inconvénients qu’il occasionne ? C’est cette pesée d’intérêts que les populations
doivent effectuer pour faire un choix.

82

GÉOTHERMIE
Technologie visant à
exploiter la chaleur
interne du sous-sol.
Cette chaleur peut être
utilisée pour le chauffage
ou pour produire de
l'électricité. Installations de GÉOTHERMIE (Islande).

83

84

Vulcania, parc d’attractions au cœur


des volcans d’Auvergne (France).

RÉSILIENCE : capacité d’une population à surmonter un


désastre, à réinvestir son environnement et à retrouver Offrandes de la population locale
une vie comparable à celle d’avant l’éruption. sur le volcan Bromo (Indonésie).

40
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

85

86

Exploitation de la pierre ponce à Lipari


(îles éoliennes, Italie).
La pierre ponce est utilisée pour fabriquer de
la pâte dentifrice, des abrasifs, etc. Elle sert aussi
au vieillissement artificiel des jeans.

87

Exploitation du soufre (Java, Indonésie).


Le soufre intervient dans l’élaboration
de nombreux produits industriels
(engrais, peintures, explosifs, industrie
pharmaceutique, allumettes, béton, etc.).

88

Cultures de thé à proximité du Mont Fuji (Japon).


Dans les climatsZ chauds et humides, les dépôts de
cendres volcaniques favorisent la fertilité des sols
en enrichissant la terre en sels minéraux (potassium,
sodium, magnésium, etc.).

Bains de boue à Vulcano (îles Éoliennes, Italie).

41
E
89
Après l’éruption, la vie reprend son cours
Le plus souvent, une fois l’éruption terminée, les populations évacuées retournent chez elles
et reprennent progressivement leurs activités habituelles. Aux Comores (Indonésie), autour
du Merapi, ou encore en Islande, les dépôts laissés par les nuées ardentes sont exploités dans
des carrières artisanales et spontanées, où les cendres et les blocs sont creusés, puis vendus.
Les bénéfices permettent de compenser les pertes éventuelles subies pendant le temps des
évacuations. Quant aux autorités locales, elles ont en charge la réparation des routes, des
lignes électriques et de l’ensemble des infrastructuresZ; en l’espace de quelques mois, la
reprise est quasi complète. Dans certains cas, cette résilience apparaît comme un moyen
de surmonter le traumatisme : Saint-Pierre, en Martinique, fut rebâti peu de temps après sa
destruction complète en 1902, un peu plus au sud du site originel.
Sur un temps long, de l’ordre de quelques années, la résilience est aussi naturelle : la végéta-
tion reconquiert les régions ensevelies lors de l’éruption et redonne aux espaces leur appa-
rence d’avant. Cette résilience biologique est particulièrement rapide en milieu tropical.
Autour du volcan Kelud, en Indonésie, des champs d’ananas occupent désormais les vallées
parcourues par les lahars qui ont suivi l’éruption de 1990.
Les éruptions volcaniques opèrent une crise plus ou moins profonde, mais à moyen terme,
les dynamiques naturelles et humaines retrouvent leur fonctionnement habituel… Autour
des volcans très actifs (Réunion, Comores, Hawaii, Indonésie, Philippines), la normalité,
cependant, reste ce perpétuel balancier entre périodes de tranquillité et brutales ruptures.
Adapté de Lavigne F. et de Belizal F., journals.openedition.org, 2010.

Les éruptions volcaniques explosives envoient de grandes quantités de cendres dans


l’atmosphère, ce qui induit une baisse des températures, car les rayons du soleil sont
filtrés par les cendres en suspension.

90 Écart de température par rapport à la température moyenne (France)


Source : Météo-France.

Pinatubo
(Philippines)
Unzen
(Japon)
Katmaï Nevado
Montagne (Alaska) del Ruiz
Aniakchak
Pelée Kelut (Colombie)
(Alaska)
(Martinique) (Java) St-Helens
Merapi
Santa Maria Bezymianny Agung (Etats-Unis)
(Java)
(Guatemala) (Kamtchatka) (Bali)

en éruption,
vo lca n Ta mb ora (Indonésie) entre
En 18 15 , le dans l’atmosphère
qu an tit é énorme de cendres
en voya nt un e es. L’année qui suit
de milliers de personn
et tuant des dizaines t cet été froid et
sans été ». C’est duran
est appelée « l’année an Fra nkenstein, dans
Ma ry Sh ell ey a écrit son rom
pluvie ux qu e dispersées dans
xim ité de Genève. Les cendres
un e ma iso n à pro un impactZ sur le
tion du Tambora ont eu
l’atmosphère par l’érup cipitations abon-
Nord : le froid et les pré
climat de l’hémisphère réa lières. De graves
sé de ma uvaises récoltes cé
dante s on t cau 16-1817 en Europe.
ses ali me nta ire s on t marqué les années 18
cri

42
F Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

LES SÉISMES ET LES TSUNAMIS SONT-ILS PRÉVISIBLES ?


C’est avec le SÉISME que la notion d’aléaZ prend tout son sens. En effet, le mécanisme même du séisme
fait qu’il n’y a aucun moyen de prévoir quand il va survenir. Ce n’est qu’une fois qu’il a eu lieu qu’on peut
constater les dégâts qu’il a occasionnés et mesurer l’énergieZ qui a été libérée à cette occasion. Lorsqu’un
séisme a lieu sous le fond d’un océan, il peut provoquer un tsunamiZ.
Pour les populations qui habitent dans une région tsunami, cette gigantesque vague qui s’abat sur la
sujette aux tremblements de terre, l’aspect imprévi- côte, conduisant parfois à une catastrophe majeure.
sible du danger fait partie de la vie quotidienne et Il existe des systèmes permettant d’alerter la popu-
représente une menace permanente. La difficulté lation afin qu’elle se mette à l’abri à temps, mais il
réside dans le fait qu’il n’y a pas de possibilités d’an- s’agit de les développer encore et de les rendre plus
ticiper le séisme et de se mettre à l’abri. Les pertes performants.
humaines et les dégâts aux infrastructuresZ peuvent Alors, malgré l’existence d’un aléa aussi mena-
être très importants, en particulier lorsque le séisme çant, comment font les populations pour vivre aux
touche des sociétés vulnérablesZ. Les populations côtés du danger ? Comment mesurer la force d’un
ont donc dû intégrer un certain nombre de gestes et séisme ? Comment limiter le nombre de victimes et
de réactions à avoir lorsque survient le tremblement les dégâts ? Pourquoi un séisme est-il parfois suivi
de terre, tandis que les gouvernements auront pris d’un tsunami ?
des mesures de précaution en amont.
Pour les populations qui vivent sur les littoraux des
régions sismiques, la principale menace est celle du
SÉISME
Mouvements et vibra-
tions du sol résultant de
91 la rupture en profondeur
des roches de l’écorceZ
terrestre.

École primaire au Japon (2013).

LITTORAL : bord de mer ou d’océan.

43
F
Le risque sismique

92 Limites des plaques tectoniques

Les triangles rouges indiquent des zones où deux plaques convergent


l’une vers l’autre, donnant lieu à des séismes particulièrement violents.

93 Mécanisme d’un séisme

1. À plus ou moins grande pro-


fondeur, dans les zones de
faillesZ ou de mouvements
tectoniquesZ, les roches de
l’écorce terrestre accumulent
au cours du temps de grandes
tensions dues aux frotte-
ments et résistances entre
les roches. Un séisme a lieu
lorsqu’il y a un relâchement
soudain des tensions accu-
mulées.
2. Ce relâchement libère une Foyer
grande quantité d’énergie qui Source : préfecture des Hautes-Alpes.

va se propager sous la forme


de vibrations, appelées ondes sismiques, jusqu’à la surface du sol ou de l’océan.
3. Les ondes sismiques vont provoquer des mouvements et des déformations du sol, qui
peuvent engendrer des dégâts sur les structures construites par l’Homme (bâtiments,
routes, etc.). Parfois, ces ondes entraînent d’autres conséquences (par ex : éboulement,
tsunami, rupture de barrage, incendie, etc.).
L’endroit où la rupture se produit est le foyer. L’épicentre est situé à la surface du sol, à la
verticale du foyer. Plus on s’éloigne de l’épicentre, moins les dégâts sont importants.

ÉBOULEMENT : voir p. 35.

44
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Comment mesurer un séisme ?

94
INTENSITÉ MAGNITUDE
Échelle Effet de la secousse sismique Échelle
Intensité MSK de Richter Magnitude Z
L’intensité mesure les dégâts Détectée uniquement par La magnitude mesure la
I 1,5
causés par un séisme en un des appareils sensibles. quantité d’énergie dégagée
endroit précis. L’intensité ne par un séisme.
sera donc pas la même selon II à III Ressentie par quelques personnes. 2,5
si on se situe proche ou loin L’instrument de mesure uti-
de l’épicentre du séisme, lisé est un sismographe qui
puisque les dégâts vont en IV Ressentie par de nombreuses personnes. 3,5 retranscrit les ondulations
diminuant plus on s’éloigne du sol, appelées ondes sis-
de l’épicentre. Ressentie par toute la population. miques.
Éveil général la nuit.
V à VI 4,5 L’échelle de valeurs est loga-
L’intensité évalue le niveau Quelques dégâts possibles
de destruction des infra- (vitres, vaisselle, etc.). rithmique ; ainsi, un séisme
structures, les modifications de magnitude 5 aura déga-
du terrain, mais aussi les ef- VII Quelques personnes effrayées. gé 30 fois plus d’énergie
Séisme du Lézardes sur certains bâtiments anciens. 5,5 qu’un séisme de magnitude
fets sur la population (ni- Chutes de cheminées.
15.7.96 à Annecy 4. Cette échelle est ouverte,
veau de peur, etc.).
c’est-à-dire qu’elle ne com-
L’échelle la plus souvent Grande frayeur de la population. porte pas de valeur maxi-
utilisée est l’échelle MSK VIII Lézardes même sur les bonnes constructions. 6 male.
dont les valeurs vont de Chutes de cheminées et de clochers.
I à XII. À ce jour, le séisme le plus
IX à X Destruction totale de bâtiments. 7 puissant mesuré a atteint la
valeur de 9,5. C’était au Chili
Panique générale. en 1960.
XI Dégâts importants aux constructions en 8
béton armé, barrages, ponts, etc.

Panique générale.
XII Destruction générale. 8,8
Modification de l’environnement.

Les vibrations ressenties lors d'un séisme peuvent être enregistrées par un sismo-
graphe. L'enregistrement obtenu est appelé sismogramme. Les sismogrammes per-
mettent de situer avec précision l'épicentre du séisme.

95

45
F
Le tsunami : un effet induit par un séisme sous-marin

Le TSUNAMI, ou raz-de-marée, est un des effets les 96 Formation d’un tsunami


plus dévastateurs induits par un séisme. Il fait suite,
mais pas systématiquement, à un séisme qui a eu 1 Un séisme fait trembler
lieu dans la croûteZ océanique, à plus ou moins le fond de la mer

grande profondeur sous le fond des océans. Ce sont


donc les populations et les infrastructures qui se
trouvent sur les littoraux qui sont vulnérables. 2 Poussant un volume
d’eau vers le haut
En plein océan, les vagues qui sont espacées, se
déplacent à très grande vitesse (plusieurs centaines
de kilomètres/heure) et sont de faible amplitude 3 Une oscillation se forme
et se propage sous la surface
(quelques dizaines de centimètres de hauteur). Un à grande vitesse
bateau qui navigue en plein océan ne les remarque 4 L’eau est
aspirée et se
même pas. retire de la rive

En arrivant vers le littoral, les vagues ralentissent ;


elles sont moins espacées et gagnent alors en hau-
teur. Ce sont donc des vagues très hautes (parfois
plus d’une dizaine de mètres de hauteur) qui s’abat-
tent sur la côte.
5 En approchant des côtes,
Le
97 système d'alerte
Le système au tsunami
d’alerte au tsunami
l’onde forme des vagues
géantes

4 Transmission
des données 5 Le centre d'alerte
via satellite prévient
les autorités
et les médiasZ
3
Traitement
des données
Sources : Nature, USGS.

6 Population alertée TSUNAMI


Raz-de-marée
2 provoqué par un
Transmission
acoustique 1 séisme qui a lieu
Séisme
dans la croûte
sous-marin
détecté par
océanique.
un capteur
de pression

Source : ITIC.

98 Réseau de bouées d’alerte au tsunami, 2018

OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
NORD NORD

OCÉAN
INDIEN

OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
SUD SUD

Bouées météorologiques déployées dans le cadre du programme Tsunami


de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA)
Source : National
Data Buoy Center.

46
G Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

LES SOCIÉTÉS SONT-ELLES TOUTES ÉGALES FACE AU RISQUE ?


De nombreuses régions du monde sont exposées au risque sismique et les médias Z relatent en détail les
conséquences humaines, matérielles et financières de certains séismesZ. L’ampleur de la catastrophe
dépend souvent du niveau de vulnérabilitéZ de la population. Il est dès lors intéressant de se demander
si le niveau de vulnérabilité a évolué à travers le temps.

Au Chili, en 2010, un séisme d’une magnitudeZ de Alors que la logique voudrait que plus un séisme est
8,8 a causé la mort d’environ 500 personnes. La violent, plus les conséquences sont importantes, ce
même année, à Haïti, un séisme de magnitude 7,2 a n’est pas le cas ici. Comment comprendre et expli-
fait selon les évaluations, entre 100 000 et 300 000 quer de telles différences en termes de bilan humain
victimes. Le séisme à Haïti a libéré une énergieZ et financier ? Quels sont les facteurs qui font que
nettement moins violente que celui au Chili, mais il certaines populations sont plus vulnérables que
a causé beaucoup plus de victimes, tout en engen- d’autres face à un aléaZ ? L’évolution et le progrès
drant des coûts deux fois moins élevés qu’au Chili. réalisés au niveau des connaissances et de la tech-
nologie permettent-ils de diminuer la vulnérabilité
des sociétés actuelles par rapport à celles du passé ?

99

100

Port-au-Prince (Haïti), 2010.

Concepcion (Chili), 2010.

47
G
101 Séisme du 12 janvier 2010 104 Séisme du 27 février 2010

Source : FMI. Source : IRD.

102 105

Chronique d’une catastrophe annoncée Le séisme le plus violent depuis 1960


[…] Le Nouvelliste, un quotidien haïtien, redoutait Un séisme d’une magnitude de 8.8 a frappé le
une catastrophe. Il publiait le 26 mars 2009 un Chili, à 90 km de Concepción, deuxième ville du
article titré « Le spectre d’un séisme destructeur », pays. Aussitôt après, une alerte au tsunamiZ a été
dans lequel il dressait un inquiétant constat : « L’ac- émise et l’on observait de grandes vagues parcou-
croissement démographiqueZ, les constructions rant le Pacifique. À ce jour, un bilan de 525 décès est
anarchiques et la dégradation de l’environnement avancé, des morts dus à l’effondrement de murs,
rendent Haïti encore plus vulnérable aux catas- mais surtout à des crises cardiaques. Habitués
trophes naturelles. » au phénomène, les Chiliens ont tout de même été
surpris par la violence du séisme. On enregistre
Adapté de Olivier Bras, Courrier International, 15 janvier 2010.
d’importants dégâts dans le centre historique de
Concepción ; toutefois les bâtiments parasismiques
ont bien tenu le choc.
Le gouvernement chilien a retenu les leçons du
passé : les mesures prises ont permis de limiter le
103 nombre de morts et d’atténuer un peu la facture des
dégâts matériels. Une première analyse avance tout
Haïti ravagé, près de 250 000 morts de même un bilan matériel chiffré entre 15 et 30 mil-
[…]. Des habitants qui ont tout perdu, leur maison, liards de francs.
leur vie d’avant, se sont entassés dans le centre-ville Adapté de rts.ch, 27 février 2010.
transformé en un immense camp de réfugiés. Ils
réclament désespérément de l’eau, de la nourriture
et des médicaments. Avec les heures qui passent,
la température qui augmente, la situation empire.
Certains en viennent à boire l’eau insalubre des fon- 106
taines publiques.
La secousse a très fortement perturbé les commu- Le Chili : un pays habitué mais aussi
nications dans un pays aux infrastructuresZ déjà préparé aux séismes
très rudimentaires, rendant quasiment impossible C’est le pays le plus sismique de la planète, devant
l’acheminement de blessés dans les centres hos- le Japon. En moyenne, le Chili connaît tous les dix
pitaliers encore debout. Les lignes téléphoniques ans un séisme de magnitude 8 et une quinzaine de
sont coupées, et le seul moyen de communication secousses de magnitude 7. Depuis des décennies,
encore viable est internet. La prison principale de des mesures sont mises en place et régulièrement
Port-au-Prince s’est elle aussi effondrée, permettant améliorées pour diminuer la vulnérabilité du pays.
à « quelques détenus » de fuir. Des pillards ont été Ainsi les stations sismologiques installées sur l’en-
vus à l’œuvre dans un supermarché. semble du territoireZ peuvent fonctionner avec une
Adapté de « Les Haïtiens attendent les secours », source d’énergie secondaire en cas de coupure de
Le Monde, 14 janvier 2010. courant. Les normes de constructions parasis-
miques ont été renforcées, notamment pour l’appui
des ponts. Enfin, la population a pris conscience
des risques encourus lors des séismes. Les autori-
tés ont réussi à évacuer rapidement un million de
personnes grâce aux sirènes, à des SMS envoyés
aux habitants et aux médias. Malgré tout, il reste
des risques, notamment dans les zones où l’urba-
nisationZ s’est faite très près des côtes, pour avoir
accès à l’eau.
Adapté d’Audrey Garric, lemonde.fr, 17 septembre 2015.

48
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

La vulnérabilité par les cartes


107 DensitéZ de la population dans le monde en 2015

HAÏTI Moscou
Amérique Londres
du Nord Paris
Istanbul Pékin
Téhéran Asie Séoul
Port-au-Prince New York Tokyo
Los Chengdu
Angeles Bagdad Dehli
OCÉAN Le Caire OCÉAN
Shanghai
ATLANTIQUE Dacca PACIFIQUE
Afrique Karachi Hongkong
Calcutta
Mexico Mumbai Manille
Bangkok
Hô-Chi-Minh
Bogota
Lagos
Amérique Kinshasa
du Sud Jakarta
Lima OCÉAN
INDIEN
Rio de Janeiro
São Polo Océanie
Johannesbourg
OCÉAN Buenos Aires
Santiago
PACIFIQUE

Densité de population en 2015 Principales agglomérationsZ


(nombre d’habitants au km2) (en millions d’habitants)
moins de 25 > 30
25 à 250 20 à 30
250 à 1000 10 à 20
CHILI
plus de 1000
Source: Center fot International Earth Science Information Network - CIESIN - Columbia University.

108 Indice de Développement Humain (IDH) dans le monde en 2014

HAÏTI

Port-au-Prince OCÉAN
PACIFIQUE

OCÉAN
ATLANTIQUE

OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE INDIEN

OCÉAN
Santiago ATLANTIQUE

Indicateur de développement humain (IDH):


IDH très élevé (> 0.80) IDH faible (< 0.55)
CHILI
IDH élevé (0.70 à 0.80) Données non disponibles

Source : UNDP. IDH moyen (0.55 à 0.70)

L’IDH est un indicateur du niveau de développement d’une population. Il prend en compte des données
économiques (revenu par habitant, niveau de vie) et des données plus qualitatives en lien avec la santé
(espérance de vie) et l’éducation (niveau de scolarisation).

49
G
Quels sont les facteurs de vulnérabilité ?
La comparaison entre Haïti et le Chili permet de mettre en évidence quelques facteurs
de vulnérabilité qui vont avoir une influence sur l’ampleur des dommages humains
et matériels après un aléa.

109 Les six sinistres les plus coûteux de 2015


Dommages assurés
(en mio de $) Victimes Début Évènements Pays
3500 173 12.08.2015 Port de Tanjin, explosion dans un entrepôt où des produits Chine
chimiques dangereux étaient stockés.
2081 30 16.02.2015 Tempête hivernale sévère, vents violents, fortes chutes États-Unis
de neige et accumulation de glace.
1461 31 23.05.2015 Tempêtes orageuses, tornades, grêle, graves inondations États-Unis
au Texas et en Oklahoma.

1204 2 07.04.2015 Tempêtes orageuses, tornades, grosse grêle, crues soudaines. États-Unis

1150 89 18.08.2015 Typhon Goni. Japon, Philippines,


Corée du Nord
1032 0 22.12.2015 Inondations (tempêtes Eva et Frank). Royaume-Uni,
Irlande
Source : Swiss Re.

110 Les six sinistres les plus meurtriers de 2015


Dommages assurés
(en mio de $) Victimes Début Évènements Pays
160 8960 25.04.2015 Séisme (7,8), avalanche sur l’Everest, répliques. Népal, Inde, Chine,
Bangladesh

0 2248 21.05.2015 Canicule. Inde

0 1270 01.06.2015 Canicule. Pakistan

0 1200 29.07.2015 Canicule. Europe

0 822 19.04.2015 Un bateau transportant des migrants chavire. Lybie

0 769 23.09.2015 Bousculades meurtrières lors du pèlerinage à La Mecque. Arabie saoudite


Source : Swiss Re.

111 112

QUELQUES FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ


• Densité de population : plus il y a d’habitants,
plus la possibilité qu’il y ait des victimes est 109
élevée.
• Densité du bâti : plus il y a de constructions, plus
la possibilité qu’il y ait des dégâts est élevée.
• Facteurs techniques : la plus ou moins bonne
qualité du bâti et des réseauxZ (électriques,
routiers, eau).
• Facteurs économiques : le niveau de richesse du
pays, l’accès à l’information, etc. Ravitaillement autour d'un point d'eau,
formé par un tuyau cassé, Haïti, 2010.
• Facteurs culturels : la perception du risque, la
mémoire du risque, etc.
• Facteurs politiques : le rôle et les actions des 113
autorités (présence et respect des lois, qualité Avec moins d’évènements dangereux que les États-
de la planification et de la préventionZ, etc.). Unis, l’Inde et le Bangladesh comptent plus de
• Facteurs structurels et fonctionnels : l’efficacité pertes humaines lors de catastrophes naturelles.
de la prévention, du système d’alerte et de la Leur capacité à répondre à l’inhabituel, à l’imprévu,
gestion de crise. aux situations défavorables y est moindre.
Adapté de vertigo.revues.org

50
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Sommes-nous moins vulnérables aujourd’hui qu’hier ?


La question qui se pose est de savoir si les sociétés humaines ont réussi, au cours du
temps, à diminuer leur vulnérabilité face aux risques naturels. La réponse est nuancée.

OUI NON
Dans certains cas, la vulnérabilité face aux Dans d’autres cas, la vulnérabilité face aux
risques naturels a diminué. risques naturels a augmenté.

Le danger et les conséquences des aléas naturels Le danger et les conséquences des aléas natu-
ont pu être réduits par : rels peuvent être amplifiés et renforcés par
– une meilleure connaissance des phénomènes la présence d’enjeux plus nombreux et plus
naturels ; vulnérables :

– une surveillance accrue des phénomènes natu- – l’augmentation de la population et la densifica-


rels qui représentent un danger pour l’être tionZ de certains espaces (p. ex. villes) ;
humain ; – des aménagements réalisés dans des zones à
– des progrès dans la prévention et l’anticipation risque (p. ex. centrale nucléaireZ, habitations) ;
des risques naturels ; – des activités économiques et des technologies
– une gestion plus efficace des catastrophes. augmentant le niveau de risque (p. ex. effets du
changement climatiqueZ, fabrication et trans-
La réalisation de ces progrès dépend de nom- port de matières dangereuses).
breux éléments qui varient selon les pays : gou-
vernance, moyens financiers, réseaux de commu- Les conséquences en cascade (effet domino) et
nication, etc. les risques induits sont le résultat de l’augmenta-
tion et du renforcement des INTERACTIONS entre
l’Homme et l’espace qui l’entoure.

114

INTERACTION
Action ou influence réci-
proque entre les sociétés
et leur environnement
ou entre les sociétés
elles-mêmes.

Haute de 634 mètres,


la tour Tokyo Sky Tree
(Japon) a résisté à un
séisme de magnitude 9,
2011.

51
G
Le cas de la ville de Bâle

115 116 Séismes induits par la géothermie

La géothermieZ fait trembler Bâle (Suisse) Les mécanismes à l’œuvre dans le cas
6 janvier 2007. Un séisme de magnitude 3,1 touche des sondages profond.
Bâle. « C'est comme si une armoire tombait dans
un appartement voisin », explique M. Häring, direc-
teur du projet, pour illustrer son intensité. C'est
la deuxième réplique consécutive au séisme pro- Centrale
voqué par des travaux liés à un projet de centrale géothermique
géothermique. De petites secousses n'avaient pas
été exclues par les experts, mais jamais de cette
force. Ce projet qui envisageait de capter la chaleur
à 5000 mètres de profondeur et devait fournir dès Puits amenant
de l’eau à haute
2011 du chauffage à 2700 ménages et de l'électricité pression
à 10 000 ménages a depuis été abandonné à cause Pression
exercée
des risques liés aux forages. par l’eau
Contrainte
Adapté de rts.ch naturelle

Microséismes

Séisme
117 La pression
réveille les petites
Bâle : 10 après, le risque sismique faillesZ... le
Fail
s’est aggravé
Les autorités de Bâle-Ville veulent aujourd'hui ...et parfois
les grandes failles
rouvrir le puits de géothermie pour faire baisser la
pression de l’eau qui avait été injectée à l’époque Source : infographie Science & Vie.
(en 2006) et qui augmente aujourd’hui. Il s'agit
de limiter les risques sismiques, car le service sis-
mologique suisse a observé 6 microtremblements
de terre à Bâle et l’activité sismologique ne cesse
d’augmenter depuis 2011.
Adapté de Alain Arnaud, rts.ch

118 Régions touchées par des séismes en Suisse


Schaffhouse

1356 - Bâle Bâle


1 Magnitude 6.6*
1
1584 - Aigle Saint-Gall
2 Aarau Zürich
Magnitude 5.9* Delémont
1601 - Unterwalden (Nidwald)
3
Magnitude 5.9*
Soleure
1755 - Brigue-Naters
4
Magnitude 5.7*
Lucerne Sargans
1855 - Stalden-Viège
5 Neuchâtel
Magnitude 6.2*
Berne
1946 - Sierre
6 Altdorf Coire
Magnitude 5.8* 3 Scuol
* sur l’échelle de Richter

Interlaken

Lausanne Saint-Moritz
Faido

Brigue
2 6 5 4
Genève Sion Bellinzone
Aléa sismique

Faible Moyen Fort Très fort


0 25 50 km
Source: Service sismologique suisse,
www.seismo.ethz.ch (adapté)

52
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

119 120

Le grand séisme de Bâle en 1356


Après au moins un séisme précurseur durant
l’après-midi du 18 octobre 1356, la ville de Bâle
fut secouée par un séisme de magnitude 6.6 aux
alentours de 22 h. Beaucoup de maisons se sont
effondrées, puis plusieurs foyers d’incendie se sont
déclarés (en raison des toitures en bois ou de paille,
ainsi que des foyers ouverts et des poêles). Néan-
moins, malgré l’intensité du séisme et le degré
de destruction, relativement peu de personnes
périrent, car beaucoup se tenaient à l’extérieur de
leur habitation.
Adapté de seismo.ethz.ch

Représentation du séisme de Bâle de 1356


121 in Konstanzer Weltchronik, XIVe siècle.

Le séisme de 1356 encore dans les mémoires bâloises


Le chancelier de Bâle-Ville ne comprend pas la question. « Pourquoi commémorer encore, 650
ans plus tard, le tremblement de terre qui a détruit Bâle ? Mais chaque enfant ici connaît la date
de 1356 », dit Robert Heuss. Pour preuve, on y trouve aujourd’hui une comédie musicale, une
BD et un roman historique qui traite du sujet. Le canton organise également à la cathédrale une
cérémonie du souvenir ouverte à la population. « Le séisme du 18 octobre 1356 a provoqué un
tel choc dans l’histoire de la ville qu’il est encore très présent dans les consciences », précise
Robert Heuss. La cathédrale en porte encore la cicatrice : une de ses tours n’ayant jamais été
reconstruite. « Il ne s’agit pas d’attiser la peur, mais le tremblement de terre fait partie de notre
histoire », dit Bruno Mazzatti, député bâlois. Pour son collègue Roland Stark, « une telle commé-
moration a un sens, elle rappelle que la nature reste la plus forte ».
Adapté de letemps.ch, 2006.

122

La ville de Bâle,
2015.

53
H
QUE S’EST-IL PASSÉ EN 2004 DANS L’OCÉAN INDIEN ?
Le 26 décembre 2004, les MÉDIAS du monde entier relayaient des images et des informations permettant
de mesurer l’ampleur de la catastrophe qui venait de toucher non seulement l’Indonésie, mais également
de nombreux autres pays situés sur le pourtour de l’océan Indien. Cet événement dramatique a marqué
l’opinion publique.
Ce jour-là, le tsunamiZ qui a frappé l’Indonésie, jour-là ? Comment la situation a-t-elle été gérée dans
mais aussi à des degrés divers tous les pays autour l’urgence ? Plus de 10 ans après, la vie a-t-elle repris
de l’océan Indien, a été le plus meurtrier de l’his- son cours ? La catastrophe a-t-elle été oubliée ?
toire récente : plus de 200 000 victimes, des côtes
totalement dévastées, des images de désolation,
des populations locales et des touristes unis dans
le même drame, une mobilisation internationale
sans précédent et une couverture médiatique MÉDIAS
exceptionnelle… Ensemble de moyens,
de supports et de techniques
Ce tsunami offre l’opportunité d’étudier un cas parti- permettant de diffuser de
culier dans toute son étendue. Que s’est-il passé ce l’information (radio,
télévision, journaux,
internet, etc.).
123

BaieZ de Lhoknga après le tsunami, Indonésie (2004).

54
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

La catastrophe
124 Nombre de victimes du tsunami en 2004 125

L’un des plus puissants séismesZ jamais


enregistré à ce jour
À 7 h 58, un séisme secoue l’océan Indien. Son épi-
centre se situe à 250 km au sud-ouest de la ville de
Banda Aceh (Sumatra). D’abord estimé à 6,4 sur
l’échelle de Richter, le tremblement de terre atteint
en réalité entre 9 et 9,3 de magnitudeZ. La vague
d’environ 50 cm qui naît au milieu de l’océan se
déplace à 800 km/h en direction des côtes. En
approchant des terres, la vague géante se forme et
atteint jusqu’à 35 mètres de hauteur en frappant l’île
de Sumatra, puis, dans les minutes qui suivent, les
côtes de Thaïlande, du Myanmar, du Sri Lanka…
Adapté de rts info, 2014.
Sources : Plan International, Oxfam, Géoconfluences.

Hauteur de vague Hauteur de vague (m)


en mètres
Direction de la seconde vague
> 30
126 Baie de Lhoknga avant et après le tsunami 25 - 30
Backwash
Ligne de déferlement
20 - 25
15 - 20 Limite de l’eau stagnante
pendant 3 jours
10 - 15
Zone non inondée
5 - 10
Cours d’eau 127
0-5
Village Lampisang

Lam Lhon
5.5

16.3
Lampuuk
34.7

2.8
Bieng
30.5
Mosquée
Lhok Nga
6

20.7

Banda
12.8 Aceh
0 750 m
INDONÉSIE

Source : adapté de Franck Lavigne TSUNARISQUE,


26.5 2005.

29.8
Hauteur de vague maximum [m]
128 Réfugiés déplacés après le tsunami
> 30
25 - 30
20 - 25
Pays Réfugiés déplacés
15 - 20
10 - 15
5 - 10
Indonésie 530 000
0-5
Hauteur de vague [m]
Sri Lanka 520 000
Direction de la seconde vague
Backwash
Inde 640 000
Ligne de déferlement

Thaïlande 7 000
Limite de l’eau stagnante
pendant trois jours

Somalie 5 000
Zone non inondée
Effets de la vague à proximité de Banda Aceh Cours d’eau
Myanmar 3 000
(Indonésie), 2004. Village 0 750 m

Maldives 11 000
Malaisie 8 000
Autres 5 000

Source : cybergeo.revues.org

55
H
Témoignages

130
Sandra et Olivier
129 Le 26 décembre, le couple se trouve
sur l’île de Phi Phi, en Thaïlande. À 10 h 30,
Norah une première vague géante s’abat sur leur hôtel.
« J’étais sur la plage et l’eau est Les murs en béton de la piscine où ils se baignent
devenue bizarre, il y avait des bulles les empêchent d’être emportés par les flots. Avant
et soudain la mer a commencé à se reti- l’arrivée des trois vagues suivantes, ils ont le temps
rer. J’ai compris ce qui se passait, j’ai eu le de se réfugier sur le toit d’un bâtiment. Cinq lon-
sentiment qu’un tsunami allait arriver. » gues heures s’écoulent avant l’arrivée du premier
Se rappelant les leçons de son professeur hélicoptère de secours. La jeune femme porte
de géographie, Norah, 10 ans, a pu aler- secours à un père de famille originaire de
ter à temps de nombreuses personnes la banlieue parisienne qui a perdu son
à Phuket (Thaïlande) sur l’approche du épouse dans la catastrophe. « On se sent
danger. Grâce à son réflexe, la vague tellement impuissant dans de
n’a tué personne sur la plage tels moments ! ».
de Maikhao. Adapté de lemonde.fr, 2004.
Adapté de bbc.co.uk,2004.

132

Fajri
Fajri était chez lui, à Banda Aceh,
131 quand le tsunami a frappé. Il a
entendu des cris, puis il a vu des
Mo Nazzarin gens courir. Il a fui sur son vélo. « Un
Quand il est revenu à lui, Mo Nazzarin bateau a volé à côté de moi comme
a découvert qu’il avait été déposé par si c’était un avion. J’ai abandonné
erreur parmi les victimes dans une mos- mon vélo et j’ai cherché une
quée à Meulaboh, en Indonésie, quelques maison haute. »
heures après le tsunami. « La seule chose à Adapté de secours-catholique.org,
laquelle je pensais, c’était de retrouver ma 2004.
famille ». Et détaille : « Je courais loin de
la vague avec un enfant sous chaque bras.
Nous avions été séparés les uns des
autres. Je les ai jetés dans un bâtiment
et ensuite, la vague m’a emporté. »
Adapté de secours-catholique.org, 134
2004.
Coumaraswamy Chetty
« La mer est notre dieu, on ne peut pas lui
en vouloir ». Parmi les détritus, Coumaraswamy
133 Chetty, pêcheur indien de 37 ans, arpente les rues
de ce village qui compte 3000 familles. Il est l’un des
chefs de la communauté.
Martin Sa maison se trouvait à une trentaine de mètres du bord
Cette violence ne s’est pas exprimée de l’eau. « J’ai juste eu le temps de courir vers l’arrière du
que sur terre, mais également dans village avec mes deux enfants. » De sa maison, il ne reste
la mer. « Les plongeurs, le sable, les plus qu’un tas de briques. Avec quelques hommes, il super-
poissons, tout tournait autour de moi. vise les travaux de réhabilitationZ. Pas question d’abandon-
C’est comme si nous étions dans ner la pêche, même si certains se disent réticents à l’idée
une machine à laver. » de retourner sur l’eau. « Nous ne savons pas quand nous
Adapté de swissinfo.ch, 2004. pourrons à nouveau pêcher. » Vu les dégâts causés aux
bateaux, la pêche, la récolte de coquillages, ne repren-
dront pas, ici, avant deux ou trois mois.
« Nous attendons de voir ce que le gouvernement
nous proposera comme aide financière et puis, il n’y
a pas que la pêche. On ne peut plus faire classe.
Tous les livres de l’école ont été détruits.
Comment nos enfants vont-ils étudier ? »
Adapté de lemonde.fr, 2004.

56
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

Dans l’urgence de la catastrophe


Quand la catastrophe survient, les premiers instants sont importants. Lors du tsunami
de 2004, la solidarité entre les victimes, avant l’arrivée des premiers secours, a permis
de sauver de nombreuses vies. Dans les jours qui ont suivi, l’organisation des autorités
conjuguée à l’aide internationale a pris le relais.

135
Sauver et soigner
Indonésie, 2005

Indonésie, 2005
Navire-hôpital renforçant les secours. Services médicaux d’urgence.

136
Rechercher des disparus
Thaïlande, 2004

Thaïlande, 2004
Organisation progressive de la recherche de Affichage des nombreux avis de disparition...
proches disparus.

137
Ravitailler
Indonésie, 2005

Sri Lanka, 2004


Hélicoptère américain transportant les biens Mobilisation de nombreux bénévoles pour
de première nécessité. l’envoi de nourriture et de vêtements.

57
H
La gestion sur le long terme (reconstruction, anticipation et préventionZ)

138

Trois étapes pour reconstruire


Les impactsZ du désastre ont été atténués par les opérations de secours d’urgence et par
le rétablissement de conditions d’existence acceptables sur le territoire. On peut distinguer
trois phases :
– La phase des secours d’urgence ( dejanvier à mars 2005) dont le but a été de secourir les
survivants et de satisfaire leurs besoins élémentaires en soins et nourriture, de les loger et
de rétablir un minimum d’infrastructuresZ nécessaires à l’acheminement de l’aide partout
où elle était nécessaire.
– La phase de réhabilitation (d’avril 2005 à décembre 2006) qui a eu pour objectif de restaurer
les structures et les infrastructures nécessaires à un service public acceptable (hôpitaux,
infrastructures économiques et sociales de base, lieux de culte). Cette phase a aussi permis
de soigner les troubles psychologiques des populations survivantes.
– La phase de reconstruction (de juillet 2006 à décembre 2009) a permis de reconstruire les
zones habitées (villes, villages) en impliquant les communautés concernées, des experts,
des représentants des ONG et de la sphère économique. Des cartes de zonage d’occupa-
tion des sols et d’infrastructures ont été établies de l’échelle provinciale à l’échelle commu-
nale.
Adapté de geoconfluences.fr, 2010.

139

LOGISTIQUE
Ensemble de moyens per-
mettant de faciliter et optimi-
ser l’organisation des secours.
(information, transport,
hébergement, ressources
alimentaires et
financières).

Ville de Banda Aceh (Indonésie), après le tsunami.

140 141
Manque de préparation ?
Au niveau LOGISTIQUE, le réseauZ routier de Banda
Aceh était peu développé et mal entretenu. L’arrivée
tardive des secours par voie terrestre s’explique en
partie par la vétusté du réseau. L’arrivée des secours
par voie aérienne a été retardée par manque d’héli-
coptères et par la taille de l’aéroport ne possédant
pas la capacité d’accueil nécessaire aux secours.
Au niveau de la prévention, l’absence d’un système
de surveillance et d’alerte aux tsunamis, l’absence
d’information à la population et l’ignorance du phé-
nomène expliquent en partie le nombre important
de victimes. Évacuation des débris au Sri Lanka.
Adapté de Lavigne F. et Paris R., FIG, 2009.

58
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

142
Système d'alerte
Dix ans après le tsunami, le système d'alerte reste fragile. Après la catastrophe qui a
frappé l'Indonésie, le Sri Lanka et la Thaïlande en décembre 2004, la communauté inter-
nationale a investi dans des systèmes d'alerte au tsunami. Mais il faut les entretenir, et
surtout informer correctement les populations, ce qui n'est pas chose aisée.
Adapté de courrierinternational.com, 2014.

143

144

Panneau d’information
(Thaïlande).

Commémoration, pour les familles des victimes,


10 ans après la catastrophe (Indonésie).

145

Reconstruction à Banda Aceh, (Indonésie), 2014. Un certain nombre


de nouveaux bâtiments respectent les normes antisismiques.

59
DE LA PRODUCTION
À LA CONSOMMATION D’UN BIEN
AGRICOLE

États-Unis
C
OCÉAN
OCÉAN ATLANTIQUE
PACIFIQUE NORD
NORD Haïti
H

Bolivie
D

OCÉAN
PACIFIQUE
SUD
Nouvelle-
Zélande
C

APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– identifier et localiser certaines caractéristiques climatiques et culturelles spécifiques
à l’agriculture ;
– distinguer différents acteurs de la filière agricole, ainsi que les relations économiques
et culturelles qu’ils entretiennent à différentes échelles ;
– évaluer certains impacts environnementaux, sociaux et économiques de l’agriculture
à différentes échelles ;
– identifier et caractériser différents modes de production agricole ;
– déterminer les causes de la sous-alimentation ;
– acquérir un vocabulaire spécifique à l’agriculture et à l’alimentation.

60
Islande
A

Pays-Bas
G
Italie
Espagne
B
G

Sahel
Sénégal Burkina H Vietnam
E Faso F
C
Malaisie
Kenya
C G

OCÉAN
OCÉAN INDIEN
ATLANTIQUE
SUD

AU TRAVERS DU THÈME, TU APPRENDRAS AUSSI PROGRESSIVEMENT À :


– lire des documents de différents types (graphiques, cartes thématiques, etc.),
en extraire des informations et les mettre en relation ;
– synthétiser des informations sous la forme de production de documents, en particulier
des cartes thématiques et une brochure promotionnelle ;
– localiser des espaces en lien avec la problématique agricole et alimentaire.

61
De la production à la consommation
d’un bien agricole
S’alimenter et se vêtir font partie de nos besoins vitaux. Très tôt dans l’histoire, l’Homme s’est établi en
des lieux où il pouvait développer des activités agricoles.

Ainsi, la répartition des humains sur la Terre et la Aujourd’hui, la quantité d’aliments produits a aug-
façon d’aménagerZ le territoire dépendent de nom- menté avec la croissance de la population, notam-
breux facteurs, parmi lesquels la superficie à dispo- ment grâce aux progrès technologiques. Les pages
sition, la qualité de la terre, la pente, les possibilités qui suivent permettent de mieux comprendre le
d’irriguerZ, etc. formidable développement de l’agriculture dans le
monde, la diffusion de certains aliments, ainsi que
les échanges qui donnent tant de saveurs à notre
alimentation.
Elles amènent aussi à s’interroger sur les consé-
quences de cette évolution, sur les populations
et sur leur environnement. Quelles sont les condi-
tions de vie des agriculteurs et des commerçants
qui œuvrent jour après jour pour que nos assiettes
soient garnies ? Pourquoi la faim est-elle, hélas, tou-
jours présente, alors qu’il y a assez de terres culti-
vables pour nourrir tous les habitants de la planète ?

B
Cultive-t-on partout
de la même
manière ?

Que produit-on ici


et ailleurs ?

Que mange-t-on ici


et ailleurs ?

62
De la production à la consommation d’un bien agricole

D
F

Comment répartir
les revenus E
agricoles ? Du champ à l'assiette,
par où passe le riz ?

Qui décide du prix


G des céréales ?

Quel est l'impact


de l’agriculture sur
Pourquoi ne mange-
l'environnement ?
t-on pas partout
à sa faim ?

63
A
QUE PRODUIT-ON ICI ET AILLEURS ?
En se promenant dans les rayons « fruits et légumes » de nos supermarchés, on peut mesurer toute la
diversité des biens agricoles à notre disposition. En effet, on accède aisément et quasiment en tout temps
à un large choix de produits agricoles venus parfois d’ici, mais aussi très souvent d’ailleurs.

La production agricole naturelle dépend d’un certain De quels éléments la culture d’un produit donné
nombre de facteurs la favorisant ou la perturbant : dépend-elle ? Y a-t-il une répartition spatiale des
parmi eux, on peut notamment relever la disponibi- productions agricoles ? L’Homme a-t-il réussi à
lité d’une eau de qualité et à un moment adapté, le contourner les conditions climatiques naturelles afin
CLIMAT et ses aléasZ (sécheresse, grêle, chaleur, gel, de produire des biens agricoles dans des régions
évènements climatiques inhabituels, etc.), la qualité initialement peu adéquates à leur culture ?
du sol ou encore les spécificités liées aux espèces
végétales.
Aux facteurs naturels cités ici s’ajoute encore toute
une liste de facteurs sociaux, culturels ou encore POTENTIEL
économiques qui exercent une influence sur le AGRICOLE
Possibilités de développement
POTENTIEL AGRICOLE des différentes régions du
agricole d’une région.
monde. Les conditions climatiques,
la composition des sols, et même
les facteurs culturels ou écono-
miques expliquent les différen-
1 ces de potentiel agricole
dans le monde.

« Pour être d’ici », vente de produits locaux


dans un supermarché en Espagne.

64
De la production à la consommation d’un bien agricole

CLIMAT
Le climat désigne des valeurs
calculées sur 30 ans.

DIFFÉRENTS CLIMATS EN ESPAGNE


Méditerranéen intérieur :
été très chaud et très sec, hiver froid
et humide.
Méditerranéen : été très chaud et
sec, hiver doux, précipitations faibles
en automne et en hiver
Océanique : été tiède et hiver doux,
précipitations fréquentes
et abondantes.
Montagnard : été frais et humide,
hiver froid, précipitations plus
abondantes en altitude.

CLIMAT
Ensemble des phénomènes
météorologiques qui
caractérisent l'état de l'at-
mosphère en un lieu donné
(température, humidité,
vent, pression, etc.).

MÉTÉO
La météorologie se caractérise par
des données instantanées de la
température, des précipitations,
de la pression, etc.
Elle est le plus souvent utilisée
pour des prévisions à court terme.

65
A

Quelles sont les conditions nécessaires à la production agricole ?

… UNE OLIVE ?

… DU BLÉ ?
L’olivier supporte tout à fait bien la sécheresse et craint
plutôt le trop d’eau. Il se développe parfaitement sous
une certaine chaleur, mais résiste en hiver à
des températures de –10 °C.
La température est importante et doit être comprise entre
-6° C et 20° C. Les précipitations peuvent varier
entre 300 mm et 1000 mm par an.

… UNE BANANE ?

… DU RIZ ?
Des précipitations annuelles d’environ 1200 mm
et des températures supérieures à 15 °C
sont nécessaires.

Pour sa croissance, la plante a besoin d’une température


minimale de 12° C et d’une grande quantité d’eau
(au moins 100 mm par mois).

3 Précipitations annuelles dans le monde

0 à 200 mm
200 à 400 mm
400 à 1000 mm
1000 à 2000 mm
2000 à 4000 mm

Source : carte-du-monde.net
0 4000 8000 km
Échelle à l'équateur

66
De la production à la consommation d’un bien agricole

4 Températures en janvier dans le monde

20 à 30° C
0 à 20° C
-30 à 0° C
-50 à -30° C

Source : carte-du-monde.net 0 4000 8000 km


Échelle à l'équateur

5 Températures en juillet dans le monde

20 à 30° C
0 à 20° C
-30 à 0° C
-50 à -30° C

Source : carte-du-monde.net 0 4000 8000 km


Échelle à l'équateur

67
A

Comment contourner les conditions naturelles ?

Des bananes en Islande


Des bananes produites dans un pays aussi froid que l’Islande ?
On peine à le croire et pourtant c’est le cas dans le centre d’horticulture de Hveragerði, grâce aux serresZ
alimentées par la géothermieZ.
Outre les bananes, les figues et le café cultivés dans les serres de Hveragerði à titre expérimental, nous avons
découvert que l’Islande, pays où la température dépasse rarement les 15 degrés, produit pour sa propre
consommation des tomates, concombres et poivrons.
Comment est-ce possible ? L’Islande utilise une source d’éner-
7 gieZ dont elle regorge : l’activité géothermique. La proximité du
magmaZ chauffant des poches d’eau permet la transformation
de cette dernière en vapeur, qui peut être prélevée au profit d’ins-
tallations de chauffage.
Pour maintenir les serres à la température choisie, un mécanisme
de contrôle est raccordé à une valve qui ouvre ou ferme l’arrivée
de vapeur, en fonction de la modulation de la température.
L’ordinateur s’occupe également de la lumière, de l’humidité de
l’air, de l’arrosage, des taux de CO2Z et d’engrais.
L’utilisation de la géothermie pour chauffer des serres et produire
des fruits et légumes, dans un pays où le magma est si proche de
la surface terrestre, est tout à fait réalisable. Mais la géothermie
présente encore quelques inconvénients.
Avant 2008, le Centre d’horticulture de Hveragerði possédait
trois puits de captage de vapeur tout près des bâtiments. Ils
sont devenus inutilisables après le grand tremblement de terre
de 2008 dans le sud de l’île. En effet, lorsque l’activité sismique
est très forte, elle peut, du jour au lendemain, modifier toute l’ac-
tivité géothermique à des kilomètres à la ronde (réseauxZ d’eau
souterrains) et détruire les puits existants.
Forer pour rien, devoir reconstruire ou réparer à tout moment,
augmente fortement le coût de l’énergie. C’est là le grand désa-
vantage de la géothermie : on ne peut garantir ni son fonctionne-
ment ni un prix de production à long terme.
Adapté du magazine en ligne ingenieuse.ch

Bananes cultivées sous serre,


Hveragerði, Islande.

HORTICULTURE : culture des légumes, des


fleurs, des arbres ou des arbustes fruitiers
Bananes cultivées en pleine terre,
et d’ornement.
îles Canaries.
HVERAGERÐI : prononcer [ Kferaguerdui ].

68
De la production à la consommation d’un bien agricole

Le riz suisse vient du Tessin


On dit de lui qu’il est le « riz le plus septentrional du monde », mais il existe encore une
rizière en Hongrie qui se trouve plus au nord. Lui, c’est le riz de Terreni alla Maggia, un
domaine de 160 hectares sur le delta de la rivière Maggia, qui sépare Ascona de Locarno,
au Tessin, en Suisse.
Sur cette exploitation fondée en 1930 par la famille Bührle, on a compté jusqu’à 160
collaborateurs. En 1994, il en restait encore 120. S’ils ne sont plus que 22 aujourd’hui, le
domaine Terreni alla Maggia va bien, grâce principalement au riz. Les essais des pion-
niers ont été plus que concluants. Au point qu’aujourd’hui, Terreni alla Maggia cultive
90 hectares de riz, qui donneront entre 400 et 600 tonnes annuelles.

10

11

Riziculture au Tessin.

Riziculture au Vietnam.

Sur le delta de la Maggia, les rizières sont irriguéesZ, et non pas inondées comme on le
voit sur les cartes postales d’Asie. On amène de l’eau, mais elle ne stagne pas. « C’est
nettement meilleur pour la planète. Les rizières inondées provoquent de gros dégage-
ments de méthane, nuisibles à l’environnement. »
Et notre culture est nettement moins consommatrice d’eau – entre 300 et 500 milli-
mètres par récolte – que les rizières aquatiques de la plaine du Pô et leurs 1500 à 3000
millimètres. »
« Notre riz a reçu le labelZ environnemental Climatop », annonce fièrement le directeur
avant d’admettre : « C’est aussi parce que son transport est très court. »
Quelque 70 % du riso ticinese seront vendus à des particuliers ou à des restaurants. Le
reste se trouvera sur les étals des grandes surfaces.
« Bien sûr, il est un peu plus cher que le riz importéZ, explique Bernard Peytrignet, qui
le distribue en Suisse romande depuis cette année. Mais on sait d’où il vient et il est de
superbe qualité. »
Adapté du journal 24 heures.

69
B
QUE MANGE-T-ON ICI ET AILLEURS ?
En voyage, si on consulte la liste des restaurants d’une ville, ou au supermarché, on s’aperçoit très vite
que les habitudes alimentaires sont diverses. Historiquement, celles-ci dépendaient directement des
ressources disponibles et connues.
À partir du XVIe siècle, on assiste à une accélération Aujourd’hui, de Tokyo à New York, en passant par
de la diffusion des produits agricoles. Les grandes Lausanne, on trouve presque les mêmes produits et
découvertes et la colonisation, entre autres, pro- la même variété de restaurants.
voquent des échanges alimentaires et agricoles. Les habitudes alimentaires dépendent aussi des
Ainsi, la découverte de l’Amérique permet aux traditions. De plus en plus de sociétés cherchent à
Européens de découvrir la tomate et la pomme de protéger leur patrimoineZ alimentaire face à la mon-
terre. Les Européens, eux, diffusent le blé et la vigne. dialisation, perçue comme une menace…
Les progrès réalisés dans l’agriculture et l’élevage Et toi, d’où viennent les aliments que tu préfères ?
(jachère, engrais, sélection des espèces), dans la Comment certains produits se sont-ils répandus
façon de conserver les aliments (congélation, stéri- dans tous les pays ?
lisation) et dans les transports vont permettre à de
plus en plus de personnes d’accéder à une grande
variété d’aliments, entraînant une MONDIALISATION
des pratiques alimentaires.
MONDIALISATION
Les migrations, qui enrichissent l’offre culinaire ainsi Liens croissants à l’échelle
que la découverte de la gastronomie lors de voyages du monde entre les différentes
activités humaines : économi-
dans les pays lointains, contribuent à la diversifica- ques, culturelles ou politiques.
tion des goûts et à la diffusion des aliments. Une des caractéristiques de la
mondialisation est, ici, la
diffusion internationale
des aliments.

12

JACHÈRE : terre temporairement non cultivée


afin de reconstituer sa fertilité.

70
De la production à la consommation d’un bien agricole

Quelle est l’origine de nos aliments ?

13 Foyer d’origine de quelques espèces végétales

ASIE CENTRALE
AMÉRIQUE DU NORD Ail, carotte, cerise,
ET CENTRALE épinard, luzerne,
Maïs, haricots, courge, EUROPE etc.
Avoine, betterave, ASIE DU SUD-EST
tomate, cacao,
trèfle, laitue, mou- ET OCÉANIE
tournesol, avocat,
tarde, olive, figue, Soja, riz, canne à
piment, etc.
pomme, etc. sucre, concombre,
aubergine, agru-
mes, cannelle, kiwi,
PROCHE-ORIENT
banane, noix de coco,
AMÉRIQUE DU SUD Blé, orge, pois, lin,
thé, poivre, etc.
Pomme de terre, oignon, lentilles,
manioc, tomate, etc.
ananas, arachides,
fraise, coton, tabac,
quinoa, etc.
AFRIQUE
Café, sorgho,
melon, pastèque,
millet, etc.

14 Origine de quelques plats et produits


Fromages à raclette,
viande séchée Caviar, boeuf
Stroganov
Cookies, corn flakes,
marmelade, muffins, toasts
Pizza, raviolis, osso buco,
Hamburger, pancake, paninis, parmesan
cheesecake, pop-corn, sundae Tapas, gaspacho, paella, churros
Sushi, sashimis

Chili con carne Couscous, merguez, Canard laqué, riz cantonais,


pastilla, tajine, cherba rouleaux de printemps

Accras, boudins, coco Loukoum, cornes


Feuilles de vignes, de gazelle, riz pilaf Dahl, curry, raïta, nan, tandoori, lassi
feta, moussaka, pita

Tiep bou dien, foufou,


poulet yassa, saka-saka Nasi goreng
Houmus, taboulé,
falafel, mezzé
Tapas, tacos, guacamole
Kangourou, filet d’émeu

Adapté de La documentation photographique, N°8077, 2011

71
B

Comment certains aliments ont-ils conquis le monde ?

15
Le parcours de la pizza
e
Avant de conquérir le monde, c’est dans la ville de Naples, en Italie, au XVIII siècle, que serait née la première
pizza, garnie de tomates et cuite au feu de bois. C’est aujourd’hui l’un des plats les plus populaires de la
planète, on trouve des pizzerias sur l’ensemble du globe. Chaque pays a d’ailleurs su adapter cette spécialité
italienne en la mélangeant avec des produits locaux.

16 En franchissant les mers avec les immigrés italiens à la fin


e
du XIX siècle, la pizza est devenue au fil des ans le symbole
d’une mondialisation positive. Mais d’ailleurs, qu’est-ce
que c’est qu’une pizza ? Posez cette question aujourd’hui
à quiconque sur la surface de la planète et la réponse ne
se fera pas attendre. Il s’agit d’une pâte ronde sur laquelle
l’on dépose des ingrédients. Difficile néanmoins de détail-
ler avec précision. C’est que la pizza est un plat qu’il est
possible d’adapter au goût de chacun, elle peut plaire au
plus gourmand comme à la personne la plus insensible,
s’adapter aux prescriptions religieuses ou aux modes. Pro-
gressivement, la pizza s’est transformée en un PRODUIT
STANDARDISÉ et a donc perdu toute référence culturelle.
Symbole de l’uniformisation gastronomique, on la retrouve
aujourd’hui aux quatre coins du monde. Arrivée aux États-
e
Unis au début du XX siècle, elle a su rapidement s’accli-
mater aux goûts de chacun. Dès les années 1940, la célèbre
pizzeria Grimaldi’s de Brooklyn a lancé la spécialité de la
maison : des pizzas d’un diamètre de 45 cm, luxueusement
garnies. Cette formule a été imitée pour développer une
chaîne de pizzerias américaines dans le monde entier.
Avec 13 kg par an et par personne, ce sont les Américains
qui consomment le plus de pizzas dans le monde. En
Europe, la première place revient aux Français et non aux
Italiens, avec une consommation atteignant 10 kg par per-
sonne et par an. À noter que c’est sous sa forme surgelée
Pizzaïolo, Italie, 1830. que le produit reste le plus vendu dans le monde.
Adapté de yahoo.fr.

mme de terre
La pomme d’or et la po en italien) est origi-
la tomate (pomodoro
Déjà connue des Incas, ale où les Aztèques PRODUIT
sse en Amérique centr
naire des Andes. Elle pa t découvrir aux STANDARDISÉ
is les co nq ué rants espagnols fon
la
la cultiv en t, pu d, la tomate est
XV I
e
siè cle . Deux siècles plus tar Produit répondant à des
Europ ée ns au diterranée qu’elle
cultivée autouer de la Mé normes de fabrication éta-
tellement appréciée et e retourne sur le
Enfin, au XIX siècle, ell blies. Uniformisé, le pro-
en devient un symbole. les migrations euro- duit fini est plus ou moins
nord cette fois, avec
continent américain, au le même partout dans
eau-Monde.
péennes vers le Nouv s Andes ; elle arrive le monde.
originaire, elle aussi, de
La pomme de terre est rtée comme la tom ate par les Espa-
Eu rop e, rap po
vers 15 50 en Europe du Nord, elle
, si elle s’impose assez vite en
gn ols. Tou tefois tables françaises,
ur être acceptée sur les
va mettre 200 ans po et impropre à la
idérée comme malsaine
car elle est alors cons
consommation.

72
De la production à la consommation d’un bien agricole

Pourquoi protéger certains produits ?

17

Patrimoine suisse
L’association PatrimoineZculinaire suisse a été 18
fondée en 2004. De 2004 à 2009, elle a répertorié
pour la première fois, au-delà des frontières can- LABELS AOP - IGP
tonales et régionales, les produits alimentaires Les Appellations d’Origine Protégée (AOP) et les
traditionnels de notre pays, leur fabrication, leurs Indications Géographiques Protégées (IGP) sont
propriétés et leur histoire. des spécialités suisses de qualité qui présentent
Adapté de patrimoineculinaire.ch un fort lien avec leur région d’origine et qui sont
élaborées depuis des générations avec passion
par des fromagers, bouchers, boulangers ou
encore distillateurs.
Dans le cas des AOP, toutes les étapes de produc-
tion, de la matière première à l’élaboration du pro-
duit fini, ont lieu dans la région définie. En ce qui
concerne les IGP, une étape au moins de ce pro-
cessus doit être effectuée dans la zone d‘origine.
Adapté de aop-igp.ch

LABEL
Signe (logo, étiquette)
garantissant un certain
niveau de qualité et/ou
certaines caractéristiques
du produit, par exemple
son origine.
19

Le Gruyère reconnu
Au terme d’années d’efforts, les marques
« Gruyère » et « Gruyère Switzerland » ont pu être
enregistrées en Afrique du Sud et aux États-Unis.
Les autorités fédérales suisses se réjouissent de
cette décision qui permet une meilleure protec-
tion de cet excellent fromage, protection contre
les imitations et l’utilisation abusive de son nom.
Protéger les produits typiques, issus du terroir,
mieux les positionner sur les marchésZ, tant suis-
ses qu’extérieurs, fait partie de la stratégie de qua-
lité poursuivie par nos autorités dans les domai-
nes agricoles et alimentaires.
Adapté de blw.admin.ch

PRODUIT FINI : produit qui, après transformation


et fabrication, est prêt à être distribué et vendu.
TERROIR : ensemble des terres d’une région fournissant
des produits locaux caractéristiques.

73
C
CULTIVE-T-ON PARTOUT DE LA MÊME MANIÈRE ?
Depuis fort longtemps, les hommes ont cherché à aménager leur environnement afin d’y pratiquer
l’AGRICULTURE et de subvenir à leurs besoins alimentaires.
Les premières formes d’agriculture s’apparentent Une importante modernisation du domaine agricole
à ce que l’on peut appeler l’agriculture tradition- voit ainsi le jour, notamment grâce à la mécanisation
nelle : sur une même exploitation agricole on pra- du travail agricole ou à l’utilisation d’engrais permet-
tique l’élevage d’animaux et la culture de plusieurs tant une productivité croissante.
espèces végétales, le tout dans le but de subvenir Quels sont les différents types d’agriculture ? À quelle
aux besoins de sa famille ou d’une communauté demande répondent-ils ? De quelle façon, avec quel
restreinte. matériel et avec quelles intentions pratique-t-on
Par la suite, les XIXe et XXe siècles connaissent des l’agriculture dans différentes régions du monde ?
progrès techniques considérables et l’agriculture
profite de ce formidable essor.

20
AGRICULTURE
Ensemble des travaux qui
permettent de produire
des végétaux (culture)
et d’élever des animaux
utiles à l’Homme
(élevage).

21
SerreZ hors-sol à Genève (Suisse).

Agriculteurs à São Paulo (Brésil).

74
De la production à la consommation d’un bien agricole

Agriculture vivrière ou commerciale


Ces deux types d’agriculture visent des buts différents : en effet, l’agriculture vivrière
cherche à nourrir essentiellement la famille élargie du producteur (le surplus étant
vendu sur les marchésZ locaux), tandis que l’agriculture commerciale vise une pro-
duction uniquement destinée à être vendue.

22

Activités agricoles
au Burkina Faso.

23

24
L’agriculture au Burkina Faso
« Je suis un paysan du Sahel et je viens vous parler
de mon pays. Dans mon pays, l’eau est rare et la
saison des pluies est courte. Les pluies sont tou-
jours incertaines. Quand il commence à pleuvoir,
il faut se dépêcher de semer le mil. Les champs
sont grands et le sol est sableux. On a des outils
légers pour semer et sarcler rapidement. En trois mois, le mil est mûr. Mais ici, les bonnes
récoltes sont de plus en plus rares.
Dans ma famille, on est plus de cinq personnes et le mil souvent ne suffit pas. On va
alors cueillir des plantes sauvages. Pendant la saison des pluies, après les semis, notre
campement est éloigné des champs, pour que les troupeaux n’y causent pas de dégâts.
On revient s’installer après la récolte sur les champs pour qu’ils profitent de la fumure
animale. »
Adapté de Ibrahim, paysan du Sahel.

25

MIL : nom générique de diverses céréales caracté-


risées par la petitesse de leur grain (millet, sorgho),
généralement cultivées dans les zones tropicales
sèches.
SARCLER : débarrasser une culture de ses mauvaises
herbes, manuellement ou à l’aide d’un outil.
FUMURE (ou fumier) : éléments fertilisants issus des
animaux. À travers le recyclage des nutriments, ils
participent à l’entretien de la fertilité des champs. Plantation de thé au Rwanda.

75
C

Agriculture intensive ou extensive


L’agriculture intensive est caractérisée par des rendementsZ élevés ; elle cherche à
produire le plus possible sur une surface donnée. Pour obtenir le meilleur rendement
possible, les agriculteurs utilisent du matériel mécanisé, des engrais chimiques et des
pesticides, l’IRRIGATION et l’arrosage ou encore la transformation génétique (on parle
alors d’organismes génétiquement modifiés ou OGM).
À l’opposé, l’agriculture extensive utilise des moyens techniques limités et une main-
d’œuvre relativement nombreuse.
Pour l’élevage, c’est surtout la surface dont les animaux disposent qui marque la
différence.
On pourrait croire a priori que l’agriculture extensive est « propre » et durable, contrai-
rement à l’agriculture intensive qui serait peu respectueuse de l’environnement. La
réalité ne se révèle pas toujours aussi catégorique : on sait que l’agriculture extensive
peut conduire à l’appauvrissement des sols, tandis que l’agriculture intensive n’est
pas forcément polluante.

26
IRRIGATION
Transport de l'eau vers
une terre agricole. L’irriga-
tion permet le développe-
ment normal des plantes,
en cas de déficit d’eau
et augmente la
production.

27

Irrigation (États-Unis).

28

Épandage de pesticides (Philippines).

Vignobles (Lavaux, Suisse).

76
De la production à la consommation d’un bien agricole

29

Moisson du blé
(Colorado, États-Unis).

30

31 Élevage de moutons
(Nouvelle-Zélande).

Champs cultivés (Royaume-Uni). 32

Élevage de poules
(Chine).

77
C

Du Kenya à l’assiette, le parcours des haricots

33

Il est 10 heures et le soleil tape déjà fort sur les hauts plateaux kényans. Dans les champs
fraîchement labourés de la ferme Hippo, située à Thika, au nord de Nairobi, des femmes
pliées en deux sèment des graines.
Plus loin, d’autres récoltent méthodiquement les 34
légumes arrivés à maturité. Dans leurs cagettes :
des brocolis, des courges, des piments, du maïs
doux, des oignons, des pois et, surtout, des hari-
cots verts, la principale production du groupe AAA
Growers, qui se retrouveront trois jours plus tard
dans les assiettes des consommateurs anglais ou
néerlandais.

35

Femmes semant les graines de haricots verts


dans les champs de la ferme Hippo.

Avec des récoltes tout au long de l’année et une main-d’œuvre très bon marché, le Kenya
est le deuxième exportateurZ de french beans, comme on les appelle là-bas, à destination de
l’Europe, surtout à contre-saison. « Le Kenya a commencé à exporter des haricots verts
dans les années 1970. Vingt ans plus tard, c’était l’explosion des ventes » raconte Bernard
Tinega, le directeur commercial, qui a lancé sa première ferme en 2000. « Ici, le climatZ
chaud mais sans canicule est propice aux cultures. Et la main-d’œuvre est très qualifiée.
C’est le seul secteur où l’on est vraiment compétitif. »
Au total, les 150 000 fermes kényanes ont exporté en 2014 pas moins de 200 000 tonnes
de légumes frais et transformés, dont 32 000 tonnes de haricots verts en vrac, mais aussi
en barquettes et en sachets, à destination du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la France
et de l’Espagne. Un marché évalué à 300 millions d’euros par an, dont 20 millions pour
les haricots.

78
De la production à la consommation d’un bien agricole

La ferme Hippo, elle, produit 120 tonnes de légumes par semaine pour l’exporta-
tion, dont un quart de haricots. Toutes les quarante-cinq minutes, les fines gousses
entrent dans l’usine de conditionnement attenante aux champs. Dans cet espace aux
normes d’hygiène ultra-strictes, où la température ne doit jamais dépasser 18° C, tout
est contrôlé, vérifié, calibré, millimétré.
Plus loin, on transforme les légumes en prêt-à-manger. Silencieuses et concentrées,
les ouvrières lavent, râpent, pèlent, coupent, tranchent et écossent les haricots, les
brocolis, les courges ou le maïs entassés à leurs côtés. Ensuite, d’autres ouvrières les
récupèrent et les disposent dans des bols en plastique compartimentés.

36

Pesée des légumes


dans l’atelier de
conditionnement.

Dernière touche avant le départ en chambre froide : coller l’étiquette d’une chaîne
de supermarchés anglaise, qui indique « Thaï mix » (mélange thaïlandais). Aucune
mention du Kenya. Ces barquettes, ainsi que les sacs de légumes frais, quittent tous
les jours l’entrepôt pour l’aéroport de Nairobi, d’où ils s’envolent chaque nuit vers
l’Europe, à 7000 kilomètres de là.
Adapté de lemonde.fr

37

Sachets de haricots
vendus dans un super-
marché de Londres.
À gauche, des haricots
cultivés au Royaume-Uni.
Le prix des deux sachets
est identique.

79
D
COMMENT RÉPARTIR LES REVENUS AGRICOLES ?
L’agriculture est une des activités économiques les plus importantes et les plus anciennes des sociétés
humaines. La production et les échanges de biens agricoles se sont complexifiés au cours du temps.

Aujourd’hui, des dizaines d’acteursZ contribuent à Sur le plan économique, on observe que les agri-
produire notre nourriture. On pense évidemment aux culteurs, en particulier ceux des pays du Sud, ne
agriculteurs, aux commerçants, aux transporteurs. perçoivent qu’une très petite part du prix de vente
On peut y ajouter les transformateurs, mais aussi de leurs productions, alors que certaines industries
les agronomes, les semenciers, les mécaniciens en agroalimentaires et certains grands distributeurs sont
machines agricoles, certains vétérinaires… devenus des acteurs économiques très puissants.
Tous ces acteurs travaillent dans des lieux différents, Comment sont répartis les revenus entre les acteurs
parfois très lointains les uns des autres. Ils forment de la filière agricole ? Quelles seraient les possibili-
la FILIÈRE agricole. tés de tendre vers plus d’équité dans la répartition
de ces revenus ?

FILIÈRE
Succession d’actions
38 menées par différents
En 2012, un petit nombre de multinationales contrôle acteurs pour produire,
la plupart des marques agroalimentaires et cosmétiques transformer, distribuer
et vendre un
produit.

AGROALIMENTAIRE : l’industrie agroalimentaire s’occupe


de la production et, surtout, de la transformation de produits
agricoles en aliments en grandes quantités.
DISTRIBUTEUR : entreprise proposant un important réseau Z
de grandes surfaces de vente (ou supermarchés).

80
De la production à la consommation d’un bien agricole

Les revenus sont-ils suffisants dans le monde agricole ?


Aujourd’hui, une part importante des agriculteurs dans le monde gagnent moins d’un franc par jour. Certains
pratiquent essentiellement une culture vivrière, pour nourrir leur famille, et sont à la merci des coups du sort
(épidémie, sécheresse, grêle, guerre, etc.). D’autres ne sont pas propriétaires des terres cultivées et doivent
chercher, parfois quotidiennement, un emploi sur un domaine. Leurs salaires sont le plus souvent très bas.

39 40

Pourquoi certains agriculteurs d’Amérique du Sud Des agriculteurs qui ont faim…
sont-ils pauvres ? Les Européens s’imaginent parfois
Plus de la moitié de la population ruraleZ d’Amérique du Sud que les problèmes de malnutritionZ
vit dans la pauvreté. Plusieurs facteurs expliquent ce phéno- touchent surtout les villes, car « à la
mène, dans une région du monde qui, pourtant, se développe campagne, on se débrouille toujours
économiquement. pour manger correctement ». Il n’en
On croit souvent que les plus pauvres sont les petits produc- est rien. On peut même affirmer que,
teurs dont les rendementsZ sont trop faibles. C’est oublier que à l’échelle de la planète, on mange
la plupart des paysans pauvres sont des employés. Souvent, ils mieux dans les villes que dans les
sont analphabètes. Ils ne connaissent pas leurs droits, n’ont zones rurales.
pas de contrat et gagnent très peu, ce qui explique la situation Plus de 600 millions de paysans n’ont
de pauvreté dans laquelle ils sont maintenus. pas de terre ou des terres trop petites
Parfois, il s’agit de travailleurs migrants, qui sont encore plus pour se nourrir. D’autres sont dépla-
faibles, car ils n’ont aucune connaissance pouvant les aider à cés par la guerre dans des camps de
faire valoir leurs droits. Il faut également savoir que les fem- réfugiés, ou contraints de fuir vers
mes représentent 20 % des emplois agricoles en Amérique les bidonvillesZ sous l’effet des mau-
du Sud. Leur situation est encore plus précaire que celle des vaises récoltes. Tous ces gens n’ont
hommes. aucune chance de pouvoir acheter
les produits alimentaires issus du
Le travail des enfants, encore très fréquent, est un problème marchéZ mondial. Avec quoi les paye-
qui contribue à reproduire la pauvreté des foyers agricoles raient-ils lorsqu’ils gagnent moins
de génération en génération. Les enfants sortis de l’école ne d’un dollar par jour ? En vendant leur
peuvent se former à des emplois bien rémunérés et se voient propre récolte ?
imposer des tâches parfois dangereuses et mal payées.
Adapté de B. Parmentier,
Traduit et adapté de Políticas de mercado de trabajo y pobreza rural, Nourrir l’humanité, 2009.
FAO-OIT, 2013.

41

Manifestation d’agriculteurs
sans terre en Bolivie, 2010.

MIGRANT : personne se déplaçant vers un autre pays


ou une autre région afin d’améliorer ses conditions
de vie, ses perspectives d’avenir.

81
D
Les filières agricoles

Une filière « multinationale verticale »


Le principe d’une filière multinationale verticale est de faire produire une denrée au
meilleur prix, afin de la proposer au tarif le moins élevé possible dans un magasin,
pour en vendre le plus grand nombre. L’entreprise multinationale va donc chercher à
contrôler les différentes étapes de production. Elle va acheter ou produire elle-même
semences, engrais et pesticides. Elle trouve les meilleures terres pour faire pousser
fruits et légumes en veillant, à chaque étape, à engager une main-d’œuvre qui soit
le moins cher possible.
L’article sur la production de haricots au Kenya (pp. 78-79) décrit le fonctionnement
d’une multinationale.

42 Chaîne de production alimentaire


Source : Agropoly - Ces quelques multinationales
qui contrôlent notre alimentation, juin 2014.

43 Filière du café
Petits producteurs et ouvriers agricoles 25 millions de pers.
L'entreprise Nestlé, un des cinq plus
Négociants internationaux 5 négociants – 55% du commerce mondial grands négociants internationaux et le
premier des torréfacteurs, contrôle déjà
Torréfacteurs 3 entreprises – 40% du marché mondial une partie des caféiers. En 2013, Nestlé
possédait 21,4 millions de plants de café
Commerce de détails Plus de 3 millions de commerces
dans treize pays. D'ici 2020, le géant
Consommateurs 500 millions de pers. helvétique souhaite augmenter cette
proportion à 220 millions de plants.
Source : Agropoly - C es quelques multinationales qui contrôlent notre alimentation, juin 2014.

44 La valeur du café

Production agricole locale


12% ricole le plus échangé
(agriculteurs et intermédiaires)
Le café est le bien ag
e. Depuis les grandes
entre les pays du mond
s consommé dans
Transport
22% 51% découvertes, il est trè
rs qu’il n’est cultivé
toutes les régions, alo
Transformation
(torréfaction) d’Amérique du Sud,
que dans certains pays
12% Conditionnement d’Afrique et d’Asie du
Sud-Est.
hu main consomme plus
En moyenne, chaque
3% Distribution et vente née, et plus de deux
d’un kilo de café par an
nt bues chaque jour !
Source : Déclaration de Berne.
milliards de tasses so

TORRÉFACTEUR : s'occupe de la phase de transformation des grains


de café vert, en les faisant légèrement griller (torréfier).

82
De la production à la consommation d’un bien agricole

Une filière « commerce équitable »


Le principe du « commerce équitable » (ou fair trade en anglais) repose sur une meilleure rémunération des
producteurs. Des standardsZ précisent les conditions dans lesquelles les producteurs cultivent, s’organisent
et vendent leur récolte. Ces critères sont définis au niveau international en concertation avec les différents
acteurs. Ils garantissent aux petits producteurs un revenu suffisant pour vivre correctement. De plus, dans
la perspective d’un développement durable, un fonds doit être créé pour améliorer les conditions de vie et
l’environnement de la région concernée.

45 Décomposition du prix d’un paquet de café Différents organismes contrôlent que


ces critères sont respectés et accordent
Système traditionnel Système Max Havelaar un labelZ. Les labels les plus connus en
Suisse sont « Claro » et « Max Havelaar ».

Coût 46
85% d’importationZ,
de torréfaction,
73%
de conditionnement,
de transport
et de distribution

Droit du label

Coût d’exportationZ

Frais de gestion
3% 2%
coopérativeZ 2%
3%
2% Intermédiaires
20%
500 g
10% 500 g
Petit producteur
Source : Adapté de Max Havelaar
France, 2002.

47 48
Les effets positifs du commerce équitable
La présence de petites entreprises agricoles certi-
fiées « commerce équitable » dans une région a une
influence positive. Ce ne sont pas seulement les
travailleurs de ces entreprises qui en profitent, mais
tout le développement de la région rurale. En effet,
les améliorations sociales (écoles, permanences
médicales) profitent à tous et les exploitations non
certifiées doivent petit à petit améliorer également
les conditions de leurs employés.
Adapté d’une étude CEVAL sur le commerce équitable, 2012.

Magasin du Monde à Nyon (Suisse).

49
Une critique du commerce équitable
Marie fait pousser des fleurs dans les Cévennes, en France. Elle les vend sur le marché à Mil-
lau. Sur ce même marché, Jacques propose des bouquets estampillés « commerce équitable »
moitié moins chers que ceux de Marie. L’association qui importe les fleurs vendues par
Jacques ne paie pas, comme tous les commerçants, le transport à son coût réel : le kérosène
des avions et le gasoil des bateaux ne sont pas taxés.
Cette association de commerce équitable profite aussi, dans une moindre mesure que le com-
merce classique certes, des faibles rémunérations et de l’absence de protection sociale des
pays producteurs et joue sur la force de l’euro. Enfin, Jacques n’est pas payé : salarié d’une
banque, il occupe son temps libre en faisant du bénévolat pour cette association. Résultat :
Jacques met en faillite l’activité de Marie, avec d’autant plus de force qu’il le fait avec la meil-
leure conscience possible, sûr de contribuer à un monde meilleur.
Adapté de La Décroissance, 2003.

83
D

Une filière « circuit court »


Aujourd’hui, l’idée de privilégier la consommation de produits locaux est de plus en
plus répandue. Agriculteurs et consommateurs jugent important de garder un lien fort
entre eux. Les avantages : une limitation de l’impactZ environnemental (production
et transport), un contrôle des conditions de travail dans les exploitations, un renfor-
cement de l’économie locale.
Ce principe est défendu par plusieurs associations et coopérativesZ, qui s’imposent
des règles strictes (agriculture biologique, parfois participation des consommateurs aux
travaux des champs, par exemple). En général, ces groupes demandent un paiement
à l’avance. Ils distribuent ensuite toute leur récolte, quelles que soient les quantités.
Avec ce système, le paysan n’est pas seul à assumer les risquesZ tels que la sécheresse,
le gel ou les maladies.

50 51
Extrait de la charte de
l’association Rage de Vert
Rage de vert a fait le choix de
la mobilitéZ douce, de la proxi-
mité et de la culture respectueuse de l’environne-
ment. Plus qu’un simple service de production-
vente-consommation, nous recherchons un échan-
ge à chacune des étapes du processus, afin de
favoriser la convivialité et le partage. Les prix fixés
à l’avance doivent assurer une juste rémunération
des personnes qui travaillent dans les cultures. Les
aléasZ annuels dans la production liés aux facteurs
externes (climatZ, ravageurs, etc.) sont communs
en agriculture. Les risques de récolte meilleure ou
moins bonne que prévu seront partagés entre les
consommateurs et les producteurs.
Adapté de Association Rage de Vert, Neuchâtel.
Marché traditionnel, un exemple de
circuit court (Slovénie).

52
L’association ASAT (Roumanie) se présente
Notre système se base sur la relation de confiance entre les producteurs et les consom-
mateurs, qui doivent se connaître. Le producteur ne va pas produire pour des inconnus,
mais pour Alina qui veut s’alimenter sainement pendant sa grossesse, ou Maria qui veut
des produits de qualité pour ses deux enfants, etc.
De leur côté, les consommateurs qui choisissent ce système souhaitent comprendre
les conditions dans lesquelles sont produits leurs aliments. Ainsi, les consommateurs
concluent un contrat d’une saison, pendant laquelle ils recevront un panier de légumes
par semaine. Ils sont invités à participer aux travaux des champs et à rencontrer les
producteurs de leurs aliments. Le projet ASAT soulève le problème de la responsabilité
des consommateurs. Beaucoup de gens affirment vouloir manger sainement et protéger
l’environnement, mais peu fournissent un effort pour atteindre ces objectifs.
Traduit et adapté de asatromania.ro, (Asociatia pentru Sustinerea Agriculturii Taranesti), Timisoara.

CONDITIONS DE TRAVAIL : conditions dans lesquelles les employés


vivent sur leur lieu de travail (pénibilité, risques, bruit, chaleur, etc.).

84
De la production à la consommation d’un bien agricole

53

Le label « Genève Région Terre Avenir »


• La qualité des produits agricoles genevois, c’est la fraîcheur, la diver-
sité et le goût des produits, le respect de l’environnement et le refus
des plantes et animaux génétiquement modifiés.
• La proximité crée un lien de confiance entre les agriculteurs et les
consommateurs. La proximité, c’est 100 % de produits genevois,
des zones franches et une réduction des transports.
• La traçabilité permet de contrôler la filière de production. Elle permet
de maîtriser la visibilité des produits du champ à l’assiette.
• L’équité garantit des conditions de travail justes [...]. L’équité, c’est
assurer un revenu correct du travail agricole.
Adapté de l’Office de promotion des produits agricoles, Genève.

54 55

Contenu d’un panier de légumes Contenu d’un panier de


romands en septembre. légumes romands en janvier.

Un retour à l’agriculture vivrière ?


L’agriculture a longtemps été exclusivement vivrière. pement exportent beaucoup de nourriture, alors
Au cours du XXe siècle, les domaines se sont agran- qu’une partie de leur population souffre de la faim.
dis, les agriculteurs se sont professionnalisés et Face à cela, de nombreuses voix demandent un
spécialisés. Les techniques agricoles ont permis retour à une nouvelle agriculture vivrière, qui per-
d’améliorer les rendements. mettrait de nourrir prioritairement les habitants de
Au XXIe siècle, de nouveaux défis apparaissent : la région, préserverait l’environnement et maintien-
certains progrès technologiques ont causé des drait la diversité de la production. Cette agriculture
désastres écologiques, les ressources en eau et en devrait toutefois intégrer des techniques modernes
énergieZ sont limitées et la constitution d’immenses pour assurer des rendements suffisants et éviter les
domaines agricoles a laissé de nombreux « paysans désastres connus par le passé (épidémies, ravageurs,
sans terre ». De plus, plusieurs pays en dévelop- érosionZ, désertification, etc.).

TRAÇABILITÉ : possibilité d’identifier l’origine et de


reconstituer le parcours d’un produit, de la production
à la distribution.
VIVRIÈRE : dont le but est prioritairement de nourrir
la famille du producteur.

85
E
QUI DÉCIDE DU PRIX DES CÉRÉALES ?
Les céréales peuvent être considérées comme la base de l’alimentation humaine. C’est en effet notre
source principale de calories et de protéines, le plus souvent sous forme de pain ou de pâtes.
La culture des céréales a constitué l’une des pre- des céréales les plus courantes (riz, blé, maïs, orge,
mières activités agricoles de notre histoire. Au début sorgho, etc.) et de certains oléagineux (palme, soja,
du XXIe siècle, les céréales fournissent encore la colza, tournesol, arachide, etc.).
majeure partie (45 %) des calories alimentaires de Mais pourquoi le prix des denrées agricoles varie-
l’humanité. t-il au cours du temps ? La part consacrée à l’ali-
De plus, une part importante des animaux d’éle- mentation dans le budget des ménages est-elle la
vage sont nourris aux céréales. On comprend ainsi même ici et ailleurs ?
que l’alimentation des hommes dépend fortement

56

Collection de céréales.

tre alimentation
importantes dans no
Les céréales sont si On associe ainsi
un marqueur culturel.
qu’elles sont devenues anéen (Europe,
res du bassin méditerr
souvent le blé aux cultu l’E xtrême-Orient et
e du No rd, Mo ye n-O rient), le riz à
Afriqu
le maïs à l’Amérique. rd’hui, même
core observables aujou
Ces différences sont en tou tes les régions.
s tro is cé réa les so nt cuisinées dans
si ce

86
De la production à la consommation d’un bien agricole

Comment se fixent les prix des céréales ?


Le prix de base des céréales est généralement fixé dans des boursesZde commerce. Les
opérateurs de MARCHÉ (ou traders) achètent et revendent d’énormes lots de céréales.
Pour établir les prix, les opérateurs doivent anticiper, tenter de prévoir l’avenir. Ils vont
estimer l’importance de la récolte à venir, qui constitue l’OFFRE, ainsi que l’évolution
de la consommation, la DEMANDE. De très nombreux critères sont pris en compte
dans ces calculs, ainsi le prix change plusieurs fois par jour. On peut trouver sur
internet le cours du blé, du maïs ou du riz en temps réel. Le prix que nous
payons dans un magasin pour un kilo de riz ou de farine est bien supérieur MARCHÉ
Lieu, réel ou virtuel, de
au prix de base des céréales. En effet, ce que paie le client inclut la part rencontre entre des acheteurs
versée aux différents intermédiaires (entreprises de transport, grossistes, et des vendeurs, pour des
commerçants, publicitaires, etc.). biens ou des services. Ce terme
très général peut concerner
La plupart du temps, en Europe, les variations du prix de base des aussi bien le marché de fruits
céréales n’ont pas de conséquences très marquées sur nos budgets. Ce et légumes du quartier que
n’est en revanche pas le cas dans les pays en développement, où il y a le marché de l’emploi
beaucoup moins d’intermédiaires et, surtout, où la part du budget consacrée d’un pays.
à l’alimentation est nettement plus importante.

57
OFFRE
Quantité d’un bien,
produit ou service,
que les producteurs
proposent à
l'échange.

DEMANDE
Quantité d'un bien,
produit ou service, que
des consommateurs
souhaitent
acquérir.

Bourse de commerce de Chicago (États-Unis),


lieu où se négocient les cours de la plupart
des céréales.

58
« La production mondiale en 2017/2018, toutes céréales confondues, devrait être la deu-
xième plus grosse récolte jamais enregistrée à 2,100 millions de tonnes, juste 2 % de
moins que le record de l’an dernier. Toutefois, du fait des stocks volumineux de début
de campagne, le total de l’offre est jugé grimper légèrement d’une année à l’autre. La
consommation atteindra probablement un nouveau pic, du fait d'une augmentation pour
l’alimentation humaine, l’alimentation animale et les usages industriels. »
Adapté du Rapport sur le marché des céréales, Conseil international des céréales, 18 janvier 2018.

GROSSISTE : vend la marchandise en grande quantité.


STOCK : quantité de marchandise en réserve.

87
E

59 Prix du riz en gros 60 Prix du blé en gros

Dollars/tonne Dollars/tonne
2008
1100 $ 1100 $

900 $ 900 $

700 $ 2012 700 $


2010 2014 2016
2008
500 $ 500 $
1998 2006 2014
2000 2002 2004 2010 2012
300 $ 300 $ 2006 2016
1998 2000 2002 2004
100 $ 100 $
0$ 0$
Source : FAO. Source : FAO.

61
prix des céréales a
Une forte hausse du
Le riz coûte plus cher mentaire mondiale
entraîné une crise ali
La pénurieZ de matière première et une hausse flambée des prix,
en 2007-2008. Cette
ut les pays les plus
simultanée de la demande en riz entraînent une qui a pénalisé surto
autres, à la diminu-
augmentation des prix d’achat. Les magasins se pauvres est due, entre Z
ées (urbanisation
voient donc contraints de renchérir certains articles tion des surfaces cultiv ), à l’im pa ctZ
ati on
appartenant à ce groupe de marchandises. galopante et désertific
tiqueZ (mauvaises
du réchauffement clima
la concurrence des
Adapté du journal Coopération, 2014.
récoltes en 2007) et à
agrocarburants.

Le prix des céréales n’a pas la même importance pour tous


62 Dépenses mensuelles comparées
des ménages

En Suisse
meublement
24,9%
35,8%

n 17,3% 63 Consommation comparée de quelques


11%
é, loisirs,
11% produits
ions,
etc. Logement-ameublement 120 Suisse
Source : OFS, 2012.
Épargne Sénégal
Transport 100
Au Sénégal
Alimentation

13,6% Logement-ameublement
Autres : santé, loisirs, 80
communications,
28,3% Épargne :
vêtements, etc.
inexistante au Sénégal 60
4,3% Transport
53,8% Alimentation
40
Autres : santé, loisirs,
communications,
Source : ANSD, 2013.
vêtements, etc. 20

0
Riz Blé Oranges Légumes Sucre Poissons Viande Volaille
de mer de
boeuf
AGROCARBURANTS : voir page 100. Kg par pers, par an
MÉNAGE : ensemble de personnes partageant le même logement.
Source : FAO.

88
F De la production à la consommation d’un bien agricole

DU CHAMP À L’ASSIETTE, PAR OÙ PASSE LE RIZ ?


Le plus souvent, le lieu de production d’un bien alimentaire ne correspond pas à son lieu de consomma-
tion. Ainsi, la question du transport se pose à différentes échelles. Ce transport est bien souvent complexe
tant les filièresZ impliquent de nombreux acteursZ.

En fonction du lieu de production et de consomma- Selon le lieu de production, quel mode de transport
tion, il s’agit d’organiser l’acheminement du bien choisir ? Quelles en seront les conséquences ?
alimentaire. Dans cette optique, il est nécessaire de
faire le choix d’un MODE DE TRANSPORT approprié,
préféré en fonction notamment des quantités, des
distances ou encore du produit concerné (selon sa MODE DE
durée de conservation). TRANSPORT
Le transport d’un bien agricole s’avère ainsi bien Façon de déplacer des personnes
ou des marchandises : transport
plus complexe qu’il n’y paraît, car il est nécessaire de maritime, terrestre, aérien, etc.
tenir compte des données pratiques, économiques Le choix du mode de transport
ou écologiques. dépend de nombreux paramètres :
lieux de départ et d’arrivée, coût,
temps à disposition, impactZ
environnemental, etc.
64 Transports maritimes à l’échelle mondiale, 2013

Bosphore
Gibraltar
Canal de Suez
Détroit d’Ormuz

Bab-el-
Canal de Mandeb
Panama
Détroit de
Malacca

Cap de
Bonne-Espérance

Densité du trafic maritime


Élevée
Lieux stratégiques
(caps, détroits, canaux)
Moyenne

Faible

Source : Shipping density data adapted from National Center for


Ecological Analysis and Synthesis. A Global Map of Human Impacts
to Marine Ecosystems.

89
F

La production du riz ici et ailleurs


Pour illustrer ces propos, c’est l’exemple du riz a été sance, ce qui implique des ressources en eau suf-
choisi ici. Le riz est l’une des céréales les plus consom- fisantes et une organisation complexe. De plus, la
mées au monde. On atteint les meilleurs rendementsZ culture du riz supporte mal les températures trop
en inondant les rizières pendant la phase de crois- basses.

65 66

Riziculture près de Zerbolo dans la Riziculture en Thaïlande.


province de Pavie (nord de l’Italie). Transport des semis.

67

xtrême-Orient
Le riz est originaire d’E
é et consommé
Aujourd’hui, il est cultiv
, mais c’est encore
sur tous les continents
t les principaux
en Asie que se trouven
Riziculture en terrasse au Vietnam. e, sa culture est
Repiquage des semis. producteurs. En Europ
nt da ns le bassin
présente notamme
isines espagnoles
méditerranéen. Les cu
nt dans des plats
68 Principaux pays exportateurs de riz en 2017 et italiennes l’utilise
paella, etc.).
traditionnels (risotto,

États-Unis
(3.5)
Vietnam
(5.8)
Myanmar
Italie (1.5)
(0.3) Pakistan Cambodge
(4.2) (1)
Thaïlande
Inde (10)
Brésil
(10.3)
Argentine (0.7)
(0.6)

Uruguay
(0.9) ExportationZ de riz en mégatonnes (Mt)

10 5 1 0.5

Source: Worldatlas / Statista 2017.

90
De la production à la consommation d’un bien agricole

Quel mode de transport choisir ?


Seul 5 % du riz produit à travers la planète fait la question du temps de transport importe peu. En
l’objet d’échanges internationaux. Tout le reste revanche, vu sa faible valeur, il est nécessaire de
est consommé par les pays producteurs. Pour les choisir des modes de transport économiques.
pays exportateurs, le riz se conservant longtemps,

69 Caractéristiques et impacts de différents modes de transport

QUANTITÉ DE CO2 (GAZ CARBONIQUE) émis pour le transport de 25 tonnes de marchandises sur 100 km

ÉMISSION DE CO2
de 20 kg (porte-conteneurs) ÉMISSION DE CO2
à 120 kg (péniche) 32 kg

Transport maritime ou fluvial Transport ferroviaire


Le bateau sera privilégié pour les longs trajets, entre conti- Le train est utilisé dans plusieurs pays européens. Très ef-
nents ou entre pays disposant d’un accès à la mer. En Europe ficace sur le plan environnemental, son organisation est
centrale, des péniches ou des barges sont utilisées pour le complexe, les wagons devant changer de convoi plusieurs
transport sur les grands cours d’eau ou sur les canaux. fois avant d’arriver à destination.

ÉMISSION DE CO2 ÉMISSION DE CO2


200 kg 4250 kg

Transport routier Transport aérien


Le camion est très souvent utilisé pour sa flexibilité. Il permet L’avion est réservé aux marchandises de grande valeur et à
des livraisons simples et rapides, de porte à porte. Cependant, celles nécessitant une livraison rapide. Ce n’est pas le cas
son impact sur l’environnement est nettement moins bon que du riz.
les deux modes précédents. En Europe, il est fréquemment
utilisé sur des distances inférieures à 2000 km.

CO2 OU GAZ
CARBONIQUE
70 Gaz émis notamment
par la consommation
Le transport maritime de carburant.
Le fret maritime, avec ses gigantesques navires, Il est l’un des principaux
est la colonne vertébrale de la mondialisationZ. gaz à effet de serreZ.
En effet, 90 % des marchandises de la planète
sont expédiés par voie maritime, puisque le fret
aérien est 50 fois plus cher.
Aujourd’hui, la part du transport maritime dans
le prix d’un produit est minime, de quelques cen-
71
times à une dizaine de centimes au maximum.
Adapté de Le transport maritime à la croisée Coût du transport de marchandises
des enjeux économiques et environnementaux,
Antoine Frémont, 2011.
en Suisse
Coût du transport calculé par tonne pour 10 km
par le rail : 1,85 franc
par la route : 5,50 francs.
Adapté du Rapport de l’OFS sur les coûts
et le financement des transports en 2010.

FRET : transport de marchandises.

91
G
QUEL EST L’IMPACT DE L’AGRICULTURE
SUR L’ENVIRONNEMENT ?
Chaque année, le nombre d’humains à nourrir augmente et leurs habitudes alimentaires se modifient.
Les agriculteurs doivent donc en permanence trouver des solutions pour produire plus de nourriture. Au
cours des décennies, les technologies agricoles se sont améliorées et des millions d’hectares de nouvelles
terres ont été mis en culture.
Dans certains cas, ces changements ont eu un impact la stabilité des climatsZ. Ils doivent donc s’assurer
négatif sur l’environnement, au point que certains que leurs pratiques ne contribuent pas à détruire
champs autrefois fertiles ne peuvent plus être culti- leurs terres.
vés à cause de l’érosionZ ou de la désertification. Quels types de nuisances environnementales l’agri-
Dans d’autres cas, les champs fertiles disparaissent, culture peut-elle engendrer ? Les choix alimen-
remplacés par des constructions… taires des consommateurs ont-ils aussi un IMPACT
Pour cultiver de nouvelles terres, on détruit des ENVIRONNEMENTAL ?
forêts. Celles d’Europe ont été largement suppri-
mées au cours des siècles passés. Actuellement, la
déforestation touche principalement les régions IMPACT
équatoriales et la Sibérie. ENVIRONNEMENTAL
Aujourd’hui, les agriculteurs sont les principales vic- Ensemble des modifica-
times des dégâts causés à l’environnement, puisque tions positives ou négatives
qu’une activité humaine
leur production dépend de la qualité des sols et de cause provisoirement
ou durablement
à l’environnement.

72 Déforestation et dégradation des sols

OCÉAN
PACIFIQUE

OCÉAN
ATLANTIQUE

OCÉAN
OCÉAN OCÉAN INDIEN
PACIFIQUE ATLANTIQUE

Forêt actuelle Déforestation Dégradation des sols (érosion, salinisation, désertification)


Source: Millennium Ecosystem Assessment (adapté)

DÉSERTIFICATION : transformation d’un lieu fertile en désert.


DÉFORESTATION : action de supprimer de la forêt pour la transformer
en terres agricoles ou en zones bâties.

92
De la production à la consommation d’un bien agricole

Notre alimentation a-t-elle un effet sur l’environnement ?

73
ns les habitudes ali-
Les changements da
ions peuvent avoir
mentaires des populat
nnement. On observe
un impact sur l'enviro
ma tion de viande aug-
ainsi que la consom
ie. Comme les ani-
mente, surtout en As
ment énormément
maux d'élevage consom
d'e au, et comme ils
de céréales, de soja et gaz à effet de
ne (un
émettent du métha
e accroît l'impact de
serreZ), cette tendanc
nnement.
l'agriculture sur l'enviro

Élevage bovin en Serbie.

74

Déforestation afin de planter des palmiers


à huile en Malaisie.

75

76

Chargement d’un cargo céréalier au Pays-Bas.

Épandage de pesticides dans le vignoble en France.

93
G
Des impacts différents selon les lieux de production et les saisons
de consommation
L'impact environnemental de l'agriculture varie beaucoup en fonction des pratiques
agricoles. En effet, la terre peut être cultivée de plusieurs façons différentes. Au cours
des dernières décennies, on observe deux tendances opposées :
– d'un côté, les exploitations s'agrandissent, les variétés de produits diminuent et
l'agriculture s'industrialise ;
– d'un autre côté, de petites structures suivant des normes environnementales très
sévères axent leur production sur la qualité et la variété plus que sur le rendementZ.

77 78 Amsterdam (Pays-Bas) : diagramme climatique


Source : KNMI
Les diagrammes climatiques
100
Les diagrammes climatiques sont des gra- mm
phiques présentant de façon synthétique
80
l'évolution du climat d'un lieu au cours d'une
année standard. Les colonnes présentent les
60 30°C
précipitations (pluie, neige, grêle) mensuelles
moyennes, la courbe rouge l'évolution de la
40 20°C
température moyenne. La graduation des axes
permet de déterminer les périodes de séche-
20 10°C
resse, lorsque la courbe rouge se situe au-
dessus des colonnes des précipitations. 0 0°C
J F M A M J J A S O N D

79 Genève (Suisse) : diagramme climatique 80 Almeria (Espagne) : diagramme climatique


Source : MétéoSuisse Source : AEMET

120 120
mm mm

100 100 50°C

80 80

60 30°C 60 30°C

40 20°C 40 20°C

20 10°C 20 10°C

0 0°C 0 0°C
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

81 Impact environnemental de différentes


cultures de tomates
Charge écologique par kg de tomate
5000
Almeria - plein champ eau souterraine
Pays-Bas - serre avril

4000
Suisse - Bio plein champ - juillet
Suisse - Bio serre avril

Almeria - plein champ eau de mer


Suisse - serre avril

Suisse - serre juin

3000

2000

1000

0
Mise en culture Infrastructures , machines Irrigation
CHARGE ÉCOLOGIQUE : indicateur prenant en compte plusieurs Chauffage Transport
Source : OFEV.
paramètres pour mesurer l’impact environnemental.

94
De la production à la consommation d’un bien agricole

82
L'empreinte écologique : mesure de l'impact environnemental
Cette unité de mesure évalue la surface de territoire nécessaire pour mener nos
activités (alimentation, énergieZ, logement, etc.) et la compare à la surface de
terres cultivables disponible.
Depuis les années 1980, l’empreinte écologique de l’humanité est supérieure à
ce que la nature peut recréer. On estime en 2017 qu’il faudrait 1,7 planète pour
absorber notre impact environnemental. Cette valeur tend à augmenter, car la
population mondiale et la consommation augmentent, alors que la surface
des terres cultivables diminue.

83

Culture sous serres, région d'Almeria (Espagne).

Région d’Almeria, vue aérienne.

Agriculture industrielle et environnement


À l'échelle mondiale, certaines pratiques agricoles ont des effets négatifs sur l'envi-
ronnement, en particulier sur les sols. L'agriculture elle-même en pâtit, d'immenses
surfaces agricoles disparaissant chaque année. Dans certaines régions, cette situation
est particulièrement inquiétante, car des agriculteurs perdent leurs terres et, par
conséquent, la quantité de nourriture produite diminue.

84
Le sol en danger
Les géographes appellent « sol » la fine couche de terre couvrant la roche. Ce sol est essen-
tiellement composé de matières issues de la décomposition d'animaux et de plantes. C'est
grâce à lui que les plantes peuvent pousser. Cette couche est donc indispensable à l'agri-
culture, et par conséquent à la vie humaine.
Plusieurs processus le mettent en péril :
– L’érosion ; le sol est emporté par les pluies, les cours d’eau, 85
les marées ou le vent.
– La perte de fertilité ; les monoculturesZ privent progressive- La déforestation
ment les sols des nutriments essentiels à la croissance végé- Chaque année, des milliers d'hectares
tale. Parfois, les sols irrigués accumulent petit à petit le sel des de forêt sont déforestés. Les terrains
eaux d'arrosage, ce qui les stérilise. ainsi gagnés sont généralement mis
– L'urbanisationZ; des surfaces importantes de sol disparais- en culture. La déforestation boule-
sent au profit des constructions humaines (bâtiments, routes, verse la vie des sociétés tradition-
parkings, etc.). Adapté de Natur'info. nelles, met en péril certaines espèces
animales et végétales et contribue à
augmenter l'effet de serre. Paradoxale-
ment, on assiste à une augmentation
de la surface de la forêt dans certains
pays d’Europe, dont la Suisse.
Adapté de Natur’info.

95
H
POURQUOI NE MANGE-T-ON PAS PARTOUT À SA FAIM ?
En 2016, 815 millions de personnes dans le monde ne mangeaient pas suffisamment pour assurer les
dépenses énergétiquesZ nécessaires à leurs activités. Dans le même temps, plus de 2 milliards de per-
sonnes souffrent de surpoids, lié à une surconsommation de nourriture ou à une alimentation déséqui-
librée.

Un rapport publié en 2017 l’affirme : un habitant Quelles sont les causes de l’insécurité alimentaire ?
sur trois ne mange pas correctement. Tous les pays Comment réagir ? Les terres agricoles sont-elles
sont concernés par un ou plusieurs aspects de la toutes consacrées à la production alimentaire ? Alors
MALNUTRITION. Le surpoids et l’obésité sont en que la sous-alimentation est par endroits si problé-
hausse sur tous les continents, partout également matique, comment en est-on venu ailleurs à gaspiller
se trouvent des personnes qui ont faim. autant de nourriture ?

86

MALNUTRITION
Maladie liée à l’alimen-
tation. C’est la maladie la
plus répandue dans le monde.
Elle regroupe trois aspects : Distribution de repas scolaire, Haïti.
la sous-alimentation et
les maladies de carence,
la suralimentation, les
déséquilibres variés.

res contri-
é que les repas scolai
Des études ont montr de la perfor-
de la fréquentation et
buent à l’amélioration nt un e inc itation
tituent égaleme
mance scolaire. Ils cons rde r leu rs en fan ts – en
yer et à ga
pour les parents à envo s ssible.
po
l’école le plus longtemp
particulier les filles – à
mondial (PAM), 2017.
Programme alimentaire

INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE : accès limité et peu sûr à la nourriture,


par manque de ressources économiques ou lors de conflitsZarmés.

96
De la production à la consommation d’un bien agricole

87 Malnutrition dans le monde en 2016

OCÉAN
OCÉAN PACIFIQUE
ATLANTIQUE NORD
NORD

OCÉAN OCÉAN OCÉAN


PACIFIQUE ATLANTIQUE INDIEN
SUD SUD

Pays confrontés à un ou plusieurs problèmes nutritionnels majeurs :


retard de croissance chez l’enfant, anémie chez la femme en âge de procréer, surpoids chez la femme adulte
Un problème Deux problèmes Trois problèmes Manque de données

Source: Rapport sur la nutrition mondiale 2017 (Nations Unies), lemonde.fr

88 Sous-alimentation dans le monde en 2015

OCÉAN
PACIFIQUE
OCÉAN
NORD
ATLANTIQUE
NORD

OCÉAN OCÉAN OCÉAN


PACIFIQUE ATLANTIQUE INDIEN
SUD SUD

Prévalence de la sous-alimentation parmi la population (pourcentage)


< 5% 5 à 14.9% 15 à 24.9% 25 à 34.9% 35% et plus

Manque de données Source : Programme alimentaire mondial 2016.

97
H

Le manque de nourriture
On appelle le manque de nourriture la SOUS-ALIMENTATION. Imagine le travail scolaire
d'un enfant n'ayant pas mangé depuis deux jours. Et que dire des résultats d'une
sportive, de la productivité d'un maçon si l'énergieZ demandée pour leurs efforts
n'est pas fournie ? Une sous-alimentation régulière et de longue durée peut
provoquer des dégâts importants, voire entraîner la mort.
Lorsqu’une sous-alimentation sévère touche toute une population,
on parle de FAMINE. SOUS-
ALIMENTATION
Condition dans laquelle la
consommation alimentaire
habituelle d’un individu est
insuffisante pour fournir
l’apport énergétique alimen-
FAMINE taire nécessaire à une vie
Manque très important normale, active et
de ressources alimentaires saine.
pour toute une population.
La famine aboutit à
la souffrance de cette
population, voire
à sa mort.
89 Répartition des personnes sous-alimentées
Source : PAM.
815 millions de personnes en 2016

Asie et Pacifique : 520 mio

Afrique : 243 mio

Amérique latine et Caraïbes : 42 mio

Autres : 10 mio

90
« La faim progresse de nouveau dans le monde, touchant 815 millions de personnes en
2016, soit 11 % de la population mondiale, indique le rapport de l'ONU sur la sécurité ali-
mentaire. L'augmentation est en grande partie due à la prolifération des conflits violents
et aux chocs climatiquesZ.
Au total, quelque 155 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent d'un retard de
croissance en raison de la faim. Les proportions les plus élevées d'enfants affamés ou
malnutris sont concentrées dans les zones de conflit.
Dans le même temps, le rapport s'inquiète du fait que 41 millions d'enfants de moins
de cinq ans dans le monde sont en surpoids, ce qui accroît les risquesZ d'obésité et de
maladies à l'âge adulte.
Ces tendances sont une conséquence non seulement des conflits et du changement
climatique, mais aussi des changements profonds des habitudes alimentaires et de la
pauvreté liée aux ralentissements économiques. »
Adapté de l’AFP/NXP, juillet 2017.

98
De la production à la consommation d’un bien agricole

91
« Fléau longtemps négligé, la malnutrition survient lorsque l’apport de vitamines et minéraux
ne suffit pas à assurer une bonne santé et un bon développement. Il touche plus de 2 milliards
d’individus dans le monde, soit plus que le double du nombre de personnes sous-alimentées.
Hausse de la mortalité maternelle et infantile, handicaps physiques, affaiblissement du système
immunitaire et des facultés intellectuelles : les effets de cette « faim invisible » sont dévasta-
teurs. En Afrique de l’Ouest et du Centre en particulier, le recul de la malnutrition est extrême-
ment lent. L’apport en nourriture peut être suffisant en quantité, mais les régimes alimentaires
peuvent être inadaptés.
Les programmes agricoles développés pour renforcer la sécurité alimentaire peuvent avoir des
effets négatifs sur la nutrition. Une spécialisation accrue des productions peut ainsi entraîner
une perte de la diversité des aliments sur les marchésZ et ainsi augmenter le prix de certaines
denrées, les rendant moins accessibles et moins consommées. Cela peut s’accompagner d’une
disparition des cultures traditionnelles – parfois essentielles à l’équilibre alimentaire – et/ou
d’une diminution des terres, comme du temps consacré aux cultures vivrières. Lutter contre
la faim invisible suppose d’agir conjointement sur l’agriculture, l’éducation, l’eau, l’hygiène,
l’assainissement, la santé, la protection sociale, car la malnutrition a de multiples causes. »
Adapté de lemonde.fr, « Plus de deux milliards de personnes en sous-nutrition », juin 2015.

92
Près de 13 millions de personnes 93
menacées de famine au Sahel
Paradoxe
Facteurs à l'origine de la crise alimentaire
dans la région : L'Afrique importeZ beaucoup de denrées ali-
mentaires, alors qu'elle a de nombreuses terres
sécheresse • flambée des prix alimentaires
cultivables, de grands fleuves (mais seuls 3 %
• pauvreté endémique • conflits régionaux
des terres sont irriguéesZ), du phosphate pour
les engrais (mais n'en consomme que très peu).
13 millions 10 -15 % 25 à 50 % Adapté de jeuneafrique.com
c’est le nombre de de la population de hausse
personnes mena- en malnutrition sur les prix des
cées par la famine Tchad denrées alimen-
dans la région du Niger taires dans la région
Sahel, en Afrique Mali par rapport à la
de l'Ouest et cen- Mauritanie moyenne des cinq
trale. Burkina Faso dernières années
Nord du Sénégal

Source : oxfam.org

94 95
Flash info
Sécheresse aux États-Unis et en Russie
Une sécheresse exceptionnelle touche les États-
Unis – premier producteur mondial de soja et de
maïs, et premier exportateurZ de blé – et la Russie
– troisième exportateur mondial de céréales.
Le prix des céréales augmente
Augmentation du prix du maïs, du blé et du soja de
30 % à 50 % à la BourseZ de Chicago (États-Unis).
Les consommateurs américains devraient payer
leurs provisions 3 à 4 % plus cher.
Adapté d'actu-environnement.com, 2012.

Cultures de soja touchées par la sécheresse


au Texas (États-Unis), août 2013.
SÉCHERESSE : situation de manque d'eau. Une
longue sécheresse entraîne notamment de graves
conséquences sur la production agricole.

99
H
Il y aurait assez de terres cultivables pour nourrir tous les habitants
de la planète, mais…
… les terres ne sont pas toutes destinées à l’alimentation...
La production des agrocarburants (bioéthanol) nécessite de vastes surfaces irriguées
et cultivées de manière intensive, au détriment des cultures alimentaires. L’impactZ
environnemental de ces filièresZ est donc problématique.

96 Filières classiques d’agrocarburants

Source : ifpenergiesnouvelles.fr

… une partie des aliments est gaspillée.


Le GASPILLAGE ALIMENTAIRE se commet trop souvent et mérite une réflexion.
En Suisse, un tiers des aliments produits (soit l'équivalent d'un repas par
GASPILLAGE
jour et par personne) ne seront jamais consommés. Certes, on ne jette pas
ALIMENTAIRE
Fait de jeter des
un repas par jour, mais le gaspillage alimentaire se situe à toutes les étapes aliments encore
de la filière de production. comestibles.

97 98
Normes de qualité
Produites pour une chaîne de supermarchés au
Royaume-Uni, de grandes quantités de carottes
qui ne répondent pas aux critères de calibrage
sont destinées à l’alimentation des animaux.
Dans la station de conditionnement, toutes les
carottes sont passées dans un appareil muni de cap-
teurs photographiques visant à détecter un aspect
non conforme. Les carottes qui ne présentent pas
une couleur orange luisant, qui présentent des
imperfections ou qui sont abîmées, sont mises dans
un conteneur d’aliments pour animaux.
Comme les employés de l’exploitation l’ont
reconnu, l'entreprise « insiste sur le fait que les
carottes doivent être régulières afin que les clients
puissent les éplucher d’un seul geste, sur toute la
longueur ».
Adapté de fao.org

Sources : FAO 2011, Almeida 2011.

100
De la production à la consommation d’un bien agricole

99 Filière du gaspillage

Sources : FAO 2011, Almeida 2011.

100

101

Pertes alimentaires parfois importantes dans


les exploitations agricoles, durant les phases
de stockage, de transport et de transformation.

Fruits et légumes dans une benne


chez un distributeur.
102

Les produits alimentaires « Gueules Cassées » font un carton


en France
Créée par deux fils d'agriculteurs il y a un an, Gueules Cassées a acquis une
notoriété inattendue. Leurs fruits et légumes ne sont pas parfaits, ils sont
fendus, ont des petits défauts de calibrage ou d'aspect. La qualité de tous ces
produits est toutefois identique à celles des aliments standardisésZ.
Enseignes et consommateurs y trouvent parfaitement leur compte, car le
client achète 30 % moins cher, et le distributeur ne paie plus la destruction des
produits. Traditionnellement, les supermarchés enlèvent les produits concer-
nés par une date limite de consommation jusqu'à six jours avant expiration. Aujourd'hui,
grâce à leurs étiquettes, les produits sont laissés en rayons, mais vendus à un prix deux
fois moins cher.
Adapté de Charlotte Darche, Le Figaro, 2015.

101
VIVRE EN VILLE, ICI ET AILLEURS

New
York
Los E
Angeles
B OCÉAN
OCÉAN ATLANTIQUE
PACIFIQUE NORD
NORD

Rio de
Janeiro
F

OCÉAN
PACIFIQUE
SUD

APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– reconnaître certaines caractéristiques d’un espace urbain ;
– identifier des phénomènes et des acteurs qui font évoluer le paysage urbain ;
– distinguer différentes formes d’organisation urbaine ;
– reconnaître et interpréter les représentations de la ville des uns et des autres ;
– identifier les attentes des acteurs urbains et les conflits potentiels en vue
de proposer des solutions pour une cohabitation urbaine harmonieuse ;
– acquérir un vocabulaire spécifique à l’urbanisme.

102
Moscou

Luxembourg
Berlin H
I
G
Barcelone Tirana Istanbul
Lisbonne HAthènes D
H
C I Peshawar
Casablanca Shanghai
F A
C

Mumbai
F
Ho Chi Minh Ville
A
Abidjan
A

OCÉAN
OCÉAN INDIEN
ATLANTIQUE
Sydney
SUD
B

AU TRAVERS DU THÈME, TU APPRENDRAS AUSSI PROGRESSIVEMENT À :


– lire des documents de différents types (cartes thématiques, plans, graphiques,
tableaux de données, etc.), en extraire des informations et les mettre en relation ;
– synthétiser des informations sous la forme de production de documents,
en particulier de schémas heuristiques et de dessins ;
– localiser des espaces en lien avec la problématique urbaine ;
– analyser et évaluer le potentiel d'une zone urbaine de manière à élaborer,
argumenter et choisir un projet d'aménagement.

103
Vivre en ville, ici et ailleurs
Au fil des décennies, de plus en plus d'humains habitent en ville et les villes deviennent de plus en plus
grandes. En Europe, même lorsqu'on vit dans une région ruraleZ, on ne peut ignorer la ville puisque chacun
s'y rend, que ce soit pour travailler, pour faire des achats ou pour ses loisirs. Selon certains géographes,
on peut d'ores et déjà considérer que les Européens sont tous urbainsZ.

Quels avantages les citadins trouvent-ils à résider En Europe, bien des villes cherchent, par différents
dans des lieux si denses ? Comment ont-ils construit, moyens, à rendre leur centre agréable à vivre pour
aménagé leur ville ? Comment se sont-ils réparti les résidents comme pour ceux qui y travaillent ou
les espaces ? Quelles sont les limites des villes ? le visitent. Ce défi est d’autant plus important que
Comment se décident les aménagementsZ urbains ? la ville doit rester un lieu de vie qui convient à tous
Toutes ces questions essentielles reviennent dans les acteursZ. Par ailleurs, plusieurs villes dans le
les débats publics ; il est donc important de les abor- monde se développent, connaissent une explosion
der et de maîtriser les outils géographiques permet- urbaine inédite dans l'histoire humaine et n'ont
tant de les comprendre. pas les moyens économiques et politiques de faire
face aux énormes défis que la croissance rapide des
mégapoles génère.
La ville est-elle le lieu privilégié des échanges cultu-
rels et des expériences novatrices ou un espace
développant nuisances et précarité ? La complexité
de la ville est passionnante, elle est un des objets
d’étude préférés des géographes !

C
A
B

Pourquoi les villes


Comment se grandissent-elles ?
représente-t-on
la ville ?
Est-ce que j'habite
en ville ?

104
Vivre en ville, ici et ailleurs

D
F

E
Comment les villes
changent-elles ?
Où, comment
et pourquoi
les bidonvilles
existent-ils ?

Qui vit où ?
G
I

Entre densité
et diversité,
comment vivre Que faire
ensemble ? d'un aéroport
désaffecté ?
Quelles solutions
pour se déplacer
en ville ?

105
A
COMMENT SE REPRÉSENTE-T-ON LA VILLE ?
Cinéma, poésie, chanson ou photographie, la ville figure dans des millions d’œuvres artistiques. Leurs
auteurs ont cherché par ce biais à transmettre certaines de leurs REPRÉSENTATIONS de l'espace urbainZ,
car chacun d'entre nous perçoit son environnement et celui des autres de façon différente, en fonction
de ses goûts, de ses connaissances ou de ses attentes.

Dans le cas de la ville, les représentations artistiques Quelles représentations de la ville trouve-t-on dans
proposent des contrastes parfois très marqués. Dans ces cases et sont-elles positives ou négatives pour
les films ou les romans, la ville est un lieu social chacun ?
qui permet la rencontre entre les personnages, mais Et si toi tu réalisais une bande dessinée, que choi-
certaines scènes urbaines peuvent aussi paraître sirais-tu de faire figurer dans un paysage urbain ?
inquiétantes et oppressantes. Et face à la même
scène, les différents spectateurs ne vivront pas les
mêmes émotions !
Ce module invite à comparer entre elles les repré-
sentations urbaines d’auteurs de bandes dessinées REPRÉSENTATION
Perception personnelle de la réa-
et à les confronter à nos propres représentations. lité et fait d’exprimer par une image
ce qui est présent dans notre esprit.
Chaque personne construit ses
propres représentations de la réalité
1 qui l’entoure en fonction de ses goûts
et de ses expériences. Les représenta-
tions peuvent être collectives
quand elles sont partagées
par d’autres.

Source : Vanina business, Stéphane Clément, Chroniques d'un voyageur, Les Humanoïdes Associés, 1999.
Daniel Ceppi.

106
Vivre en ville, ici et ailleurs

Source : Saigon - Hanoï, Dupuis, 1992.


Cosey.

Source : Aya de Yopougon, Gallimard, 2005. Clément Oubrerie.

107
A

La bande dessinée a longtemps été considérée comme un art secondaire, réservé


aux enfants. Depuis quelques décennies, ce n'est plus le cas, grâce à l'émergence
d'auteurs et de dessinateurs de grand talent, notamment dans les pays franco-
phones (Belgique, France, Suisse, entre autres), ce qui explique la forte présence
de Paris dans la bande dessinée.
En examinant les cases présentées, on perçoit rapidement les différences de style
des dessinateurs choisis.

Source : S.O.S Bonheur, Dupuis, 1988.
Griffo.

Source : La vie comme elle vient (Les formidables aventures de Lapinot), Dargaud, 2004.


Lewis Trondheim.

108
Vivre en ville, ici et ailleurs

Source : Le Choucas - Le Choucas s'incruste, Dupuis, 2001.


Christian Lax.

Source : Destins - Le hold-up, Glénat, 2010.


Michel Durand.

Source : Les Coulisses du pouvoir - Cas de conscience-, Casterman, 2001.


Jean-Yves Delitte.

109
A
9

André Juillard.

Source : Le cahier bleu, Casterman, 1994.

10

Philippe Francq.

Source : Largo Winch - Mer Noire, Dupuis, 2010.

11

Jacques Tardi.

Source : Le perroquet des Batignolles, Dargaud, 2011.

110
Vivre en ville, ici et ailleurs

12

Rodguen.

Source : Ma révérence, Delcourt, 2013.

13

Source : Le Photographe, Dupuis, 2006.


Emmanuel Guibert.

Lieux représentés
1. Genève (Suisse). 7. Londres (Royaume-Uni).
2. Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam). 8. Leeds (Royaume-Uni).
3. Abidjan (Côte d’Ivoire). 10. Lucerne (Suisse).
4. Ville imaginaire. 13. Peshawar (Pakistan).
5-6-9-11-12. Paris (France).

111
B
EST-CE QUE J'HABITE EN VILLE ?
Comment définir concrètement une ville ? Est-ce par son étendue, le nombre d'habitants qu'elle contient,
ce qu'on y trouve ? Parle-t-on de la même chose dans tous les pays ? Imagine un lieu de 50 000 habitants,
sans écoles, sans hôpitaux, sans terrains de sport, sans magasins : est-ce une ville ? À l’inverse, un lieu de
2000 habitants avec des restaurants, des boutiques, des places de travail : est-ce déjà une ville ?

Il existe de nombreux qualificatifs pour décrire les tance dans la formation, la recherche, l'innovation,
fonctions et les particularités de « la ville » : ville la finance, la consommation, les transports, la com-
industrielle, ville d'art et d'histoire, ville d'eau, ville munication notamment). Ces métropoles sont les
universitaire ou encore ville verte, ville durable, etc. centres de commandement de la mondialisationZ.
On parle aussi souvent d'AGGLOMÉRATION. Toutes Ce module permet d’aborder la diversité des défini-
ces précisions mettent en évidence certaines carac- tions du monde urbainZ.
téristiques de la ville.
Certaines villes se distinguent des autres par leurs
fonctions stratégiques à l'échelle mondiale (impor- AGGLO-
MÉRATION
Espace constitué
14 d’une ville
et de sa banlieueZ.

La Chaux-de-Fonds (Suisse).

112
Vivre en ville, ici et ailleurs

Des indices pour identifier et définir 16


la ville
15

Lausanne.

17

MarchéZ aux oignons (Ziebelemärit)


à Berne (Suisse).

Port de Saint-Malo
(France).

18

Mareuil-lès-Meaux, région
de l'Île de-France (France).
19

Amsterdam (Pays-Bas).

113
B
20

Athènes (Grèce).

VILLE
Lieu qui rassemble une
population nombreuse dans
un espace restreint.
Elle propose des activités et
des services diversifiés tels que
commerces, écoles, hôpitaux,
industries, loisirs et adminis-
21 Nombre d'habitants minimum pour une VILLE trations publiques.

Suisse : 10 000 hab.


France : 2 000 hab.
Danemark : 200 hab.
Pays-Bas : 20 000 hab.
Japon : 45 000 hab.

Il est donc difficile de définir une ville du point de vue de la


quantité de ses habitants. Il est aussi difficile de comparer
des villes entre différents pays.
Source : OFS, 2012.

22 Carte d'un réseauZ de trains à grande vitesse 23 Universités et écoles polytechniques en Suisse

Source : SZfH OCUS.

114
Vivre en ville, ici et ailleurs

24

Opéra de Sydney (Australie).

25

Stade Allianz Arena à Munich (Allemagne),


contient environ 70 000 places.

26

Les très grandes villes


Différentes définitions les caractérisent.
MÉTROPOLE : agglomération importante surtout en tant que centre de
décisions, qui exerce une influence sur une région, voire sur le monde.
Exemples : Kiev (Ukraine), Madrid (Espagne), Londres (Royaume-Uni).
MÉGAPOLE : agglomération de plus de 10 millions d'habitants. Exemples :
l'Île de France (région parisienne) 12 millions ; le Grand New York (EU) 23
millions ; Tokyo (Japon) 43 millions.
MÉGALOPOLE : espace urbain (plus de 25 millions d'habitants) composé
de plusieurs villes interconnectées qui s'étendent tellement qu'elles se
touchent. Exemples : sur la côté Est des États-Unis, Boston, New York,
Washington, Baltimore et Philadelphie forment une mégapole de 70 mil-
27
lions d'habitants.

Grand Los Angeles (États-Unis), mégapole de 18 millions d'habitants.

115
C
POURQUOI LES VILLES GRANDISSENT-ELLES ?
Aujourd'hui, plus de 7 milliards d'êtres humains vivent sur Terre. Ça n'a pas toujours été le cas. La popu-
lation a crû lentement jusqu'à la révolution industrielle (vers 1800) pour atteindre le premier milliard,
mais il n'a fallu que 200 ans pour multiplier ce nombre par sept ! La répartition des êtres humains n'est
pas uniforme. La DENSITÉ de la population dans certains espaces est forte, alors que d'autres demeurent
pratiquement vides. Ce constat peut se faire à l'échelle mondiale, mais aussi au niveau d'un pays, voire
d'une région.

La concentration de la population se manifeste Par contre, dans les pays ou les régions en dévelop-
aussi par une forte croissance des villes, toujours pement, l'explosion urbaine se poursuit, alimentée
plus nombreuses et toujours plus grandes. Depuis par l'exodeZ rural, l'espoir de trouver un emploi, de
un siècle, la population urbaineZ a augmenté dix meilleures conditions de vie.
fois plus vite que la population totale : on parle d'ac- Pourquoi les villes sont-elles si attrayantes ?
célération de l'URBANISATION et même d'explosion Qu’est-ce qui explique la POLARISATION des centres
urbaine. La moitié de la population mondiale vit au détriment des périphériesZ ? Quelles en sont les
aujourd'hui dans un environnement urbain. conséquences ?
Dans les pays riches, l'augmentation de la popula-
tion des centres urbains est moins forte, car le mode
de vie urbain s'est étendu sur l'ensemble du terri-
DENSITÉ
toire. L'imbrication de la ville et de la campagne est
Nombre d’habitants
telle que l'on parle de rurbanisation (mélange de par km2. La densité est
ruralZ et urbain). forte quand un grand
nombre d'êtres humains
sont regroupés sur un
28 Répartition de la population mondiale en 2015 espace réduit.
GROENLAND
SIBÉRIE
CANADA
EUROPE
800 millions

ASIE ORIENTALE
HIMALAYA 2 milliards
NORD-EST AMÉRICAIN
140 millions SAHARA OCÉAN
ARABIE PACIFIQUE
OCÉAN
ATLANTIQUE

OCÉAN
PACIFIQUE ASIE DU SUD
AMAZONIE GOLFE DE GUINÉE 1570 millions
220 millions
OCÉAN
INDIEN
AUSTRALIE
SUD-EST DU BRÉSIL
110 millions

Chaque point représente


100 000 habitants ou plus
par 30 km2
URBANISATION POLARISATION
Croissance Principaux foyers Attraction exercée par
de population une ville sur le territoire qui
de la population
urbaine et extension l’entoure. Un pôle urbain agit
spatiale des SIBÉRIE Région très peu comme un aimant en attirant
peuplée ou inhabitée
villes. des investissements, des
activités et des
Source : grainedhistorien.fr, SEDAC, 2015.
personnes.

116
Vivre en ville, ici et ailleurs

La croissance des villes

29
30
Il y a 50 ans déjà, les Nations Unies face
à la croissance de la population
En  l’an  2000,  la  population  totale  du  globe 
dépassera 6 milliards de personnes et elle pour-
rait même atteindre 7 milliards et demi. Depuis 
1930,  la  population  mondiale  a  augmenté  de 
1,2 milliard. Ces chiffres relèvent des projections 
démographiquesZ établies par la Division de la 
population des Nations Unies. […] Il en ressort 
qu’entre 1965 et l’an 2000, la population aura 
presque doublé, passant de 3281 millions à 6130 
millions (GdN).
Adapté de Gazette de Lausanne, 24 avril 1967.

Shanghai (Chine) compte près de 25 millions


d’habitants en 2017 (deux fois plus qu’en 1978).

31 Évolution effective et probable de la population mondiale


Population rurale totale Population urbaine totale Population mondiale
Année (milliards) (milliards) totale (milliards)

1950 1.8 0.7 2.5


1975 2.5 1.5 4
2000 3.2 2.8 6
2025 3.4 4.6 8
2050 3 6 9
Source : ONU, 2012.

32 Courbe de croissance de la population mondiale 33


(en milliards), jusqu'aux années 2000 La population des villes :
bref aperçu historique
mia
9 Dans le passé, les villes comptaient peu d'ha-
bitants. Jusqu'au XIXe siècle, Genève était la
8
plus grande ville de l'espace suisse actuel.
7 Vers 1700, elle comptait 20 000 habitants. Vers
1800, elle en comptait 25 000, Zurich la moitié.
6
Ces villes offraient un lieu d'échange pour les
5 produits agricolesZ et artisanaux. Le nombre
4 d'habitants dépendait beaucoup de la capacité
de la région à nourrir sa population.
3
Quelques exceptions : Rome au début de notre
2 ère, Constantinople vers 850 et Bagdad vers
1 l'an 1000 notamment, comptaient déjà environ
1 million d'habitants.
0
-500 0 500 1000 1500 2000 Vers 1800, la révolution industrielle, princi-
Source : INED. palement en Europe, a attiré une importante
population dans les usines situées en ville,
population qui n'avait plus de travail dans les
zones rurales en raison des progrès techniques
de l'agriculture (plus de production pour moins
de main-d’œuvre).

117
C
Regard sur un pays européen, le Portugal
34 Carte des sous-régions du Portugal 35
Village fantôme de Penamacor
La  crise  qui  frappe  le  Portugal  en  cette  année 
2011  a  des  conséquences  encore  plus  désas-
treuses dans certaines zones rurales. Jusqu'ici, 
les régions les plus reculées, mal desservies et
à faible potentiel économique, excepté l'agricul-
ture traditionnelle, pouvaient survivre grâce aux 
subventions de l'État.
Mais  aujourd'hui  les  caisses  sont  vides  et  les 
jeunes  sont  partis  massivement  en  ville,  les 
centres, pour tenter d'y trouver un emploi.
En  conséquence,  les  commerces  et  les  micro-
entreprises mettent la clé sous la porte et des vil-
lages entiers se meurent.
Adapté de arte.tv, 2011.

CENTRE-PÉRIPHÉRIE
Expression désignant les
relations inégales entre un centre,
généralement dominant, et sa péri-
phérie. Souvent utilisé pour qualifier
le rapport entre la ville et la cam-
pagne, il qualifie aussi la répartition
des soins médicaux entre un hôpital
0 50 100 km qui pratique une médecine de
pointe et des établissements
hospitaliers moins bien
équipés.

36 Variation de la population du Portugal et de deux 37


sous-régions Statistiques
Variation L'analyse d'une situation à l'aide de
Population 2000 2010 2016
2000-2016
données statistiques doit toujours être
Portugal 10 249 022 10 573 479 10 309 573 + 0,5 % relativisée. Ici, la variation annuelle
Beira Interior Sul 78 266 75 650 72 223 –7%
de la population ne dit rien sur les rai-
sons de sa baisse dans la sous-région
Grand Lisbonne 1 900 505 2 034 305 2 812 678 + 47 % de Beira Interior Sul, ni sur les lieux
Source : eurostat. d'émigration.
Pour avoir une vision plus pré-
cise, il faudrait d'autres données,
d'autres informations.
38

Monsanto (Portugal), un village périphérique.

SUBVENTION : aide financière étatique attribuée


à un secteur d’activité ou à une association.

118
Vivre en ville, ici et ailleurs

39 40
La fermeture d'écoles rurales
La  contestation  contre  la  fermeture  d'écoles 
primaires augmente à travers tout le pays. Pour 
l'instant, deux communes de notre région, Ama-
rante et Gondar, s'insurgent contre le projet du 
Ministère de l'éducation de fermer, l'année pro-
chaine, 311 écoles en zone rurale.
« Ça a été pour nous une énorme surprise, qui a
soulevé  un  vent  d'indignation,  lorsque  nous 
avons appris que l'école du village, qui compte 
pourtant 37 élèves, allait fermer », affirme le pré-
sident de la commune de Gondar, dans une lettre 
envoyée au ministre.
Traduit et adapté de maisnorte.pt, 2014.
Manifestation contre la fermeture d'un bureau de poste
dans un village périphérique au Portugal, 2013.

41
L’agglomérationZ du Grand Lisbonne attire plus que le centre-ville
Les immeubles abandonnés sont nombreux dans le centre historique. Les causes du dépeu-
plement du centre sont la mauvaise qualité des équipements de proximité (crèches, écoles, 
centres de santé), la recherche de logements individuels et, surtout, le prix du mètre carré, 
qui est deux à trois plus cher à Lisbonne que dans les communes limitrophes. Chaque jour, 
plus d’un demi-million de personnes entrent et sortent de Lisbonne pour venir y travailler. Les 
conséquences de ces mouvements quotidiens sont dramatiques : embouteillages, pollutionZ 
et bruit. Le soir et le week-end, le centre de Lisbonne se vide, l’offreZ de boutiques, de bars 
et de taxis étant limitée, cela fait fuir les habitants les plus jeunes, qui préfèrent s’installer 
dans des quartiers plus éloignés mais plus vivants. Malgré sa décadence, la beauté de la ville 
ancienne reste un attrait sur les visiteurs étrangers.
Adapté de Francesc Relea, El Pais, 2010.

En 2017, on constate que d’importants travaux de réhabilitationZ du centre-ville ont été réalisés ; les 
appartements rénovés sont toutefois plus souvent destinés aux touristes qu’à la population locale.

42
43
Médecine de premier recours CENTRES et PÉRIPHÉRIE
Dans les régions de montagne, peu peuplées ou 
difficiles  d’accès  (régions  périphériques),  des 
à différentes échelles
problèmes  spécifiques  de  prise  en  charge  des  L'idée de centre entretenant des relations désé-
malades existent. Dans ces régions, les médecins  quilibrées avec la périphérie peut s'appliquer à
ont des difficultés croissantes à trouver un succes- toutes les échelles.
seur pour leur cabinet individuel.
À l'échelle mondiale, par exemple, les pays déve-
Les raisons de la pénurieZ des jeunes médecins  loppés achètent des ressources naturelles à bas
dans les régions périphériques sont multiples : 
prix, les transforment et les revendent à un prix
temps de présence élevé, visites à domicile requé-
plus important. Le fait d'innover, de maîtriser
rant beaucoup de temps, absence de possibilité de 
les technologies, permet au centre de garder sa
perfectionnement et de travail en équipe, longues 
distances jusqu'aux centres, offre d'accueil pour  position.
enfants,  offre  de  formation  (jardins  d'enfants,  Ces relations ne sont pas figées. En ce début de
écoles) et offre culturelle jugées insuffisantes, par- siècle, la Chine ou le Brésil, par exemple, long-
tenaire peu disposé(e) à vivre dans des régions  temps considérés comme des périphéries sur le
périphériques... plan mondial, se développent au point de deve-
Adapté de Conférence suisse des directrices et nir des puissances économiques majeures.
directeurs cantonaux de la santé, 2011.

119
D
COMMENT LES VILLES CHANGENT-ELLES ?
Le nombre total d'habitants vivant en ville ne cesse d'augmenter. Avec l'arrivée de ces nouveaux citadins,
les villes grandissent. Leur croissance n'a pas toujours été régulière, les différents aménagementsZ en
témoignent. En effet, à chaque époque correspondent des besoins et des styles architecturaux spécifiques.

Aujourd'hui, lorsqu'on se promène dans une ville, on Pour illustrer ces MUTATIONS, tournons notre regard
est confronté aux traces de son évolution puisque vers Istanbul, en Turquie. Comment cette cité char-
nous pouvons souvent voir, dans un espace res- gée d’histoire a-t-elle changé ? Aujourd’hui, où et
treint, des murs romains, des gratte-ciel, des maisons comment peut-elle s’étendre ? Quels aménagements
médiévales et des ponts autoroutiers contemporains. doit-elle prévoir pour faciliter la vie quotidienne de
De tout temps, le cadre des villes a été aménagé de ses 15 millions d’habitants ?
différentes manières. Certains quartiers changent
d'aspect, des bâtiments sont rénovés voire rem-
placés, des changements dans les habitudes et
des techniques nouvelles entraînent de nouveaux MUTATION
Changement de la forme et
besoins spatiaux.
de l’organisation d’une ville
sous l'effet des transformations
44 de l’habitat et des activités. Les
quartiers peuvent se spécialiser,
changer de population ou se
dégrader, des zones industrielles
disparaître, des espaces verts
être créés.

Sainte-Sophie. Basilique chrétienne du VIe siècle, transformée en


mosquée au XV e siècle. Depuis 1932, Sainte-Sophie est un musée.

Panorama d'Istanbul (Turquie).

45 Les traces du passé Mosquée


Bleue (XVIIe s.) Sainte-Sophie
e
(VI s.)

120
Vivre en ville, ici et ailleurs

e
47 Plan de Constantinople à la fin du XII siècle
Istanbul
46

Plusieurs noms pour une seule ville


e
VII  siècle  avant  J.-C. :  cité  grecque  appelée 
Byzance.
330 : capitale de l'Empire romain d'Orient fon-
dée  par  l'empereur  Constantin  1er  et  nommée 
Constantinople.
1453 : conquête par les Ottomans (Turcs). Le nom 
d’Istanbul est progressivement utilisé mais ne 
deviendra officiel qu’en 1930.

Source : academie-en-ligne.fr

Une ville de plus en plus grande


Istanbul est une ville très dynamique. Elle attire énormément de
personnes et d'activités. Pour les accueillir, la ville a débordé de ÉTALEMENT
son emplacement d'origine, s'étendant désormais sur les deux URBAIN
côtés du Bosphore. Extension progressive
de la ville vers
Face à cet ÉTALEMENT URBAIN, les autorités tentent d'anticiper et des zones ruralesZ.
de planifier les nouveaux quartiers. Mais, dans certains cas, ce sont
les arrivants qui investissent eux-mêmes des zones encore libres.

48 Croissance historique d’Istanbul 49 Photo satellite d’Istanbul, 2017


MER NOIRE
Détroit
du
Bosphore

Avant le 15e siècle


Du 15e au 18e siècle
19e siècle
De 1920 à 1950
De 1950 à 1970
Depuis 1970

MER DE
MARMARA

10 km

Source : JICA.

Palais de Centre d'affaires


Topkapi de Levent (XXIe s.)
(XVe s.)

121
D

De nouvelles infrastructures
Afin de répondre à cette croissance, la Municipalité d’Istanbul a développé diverses INFRASTRUCTURES.
Parmi elles, celles dédiées au transport sont particulièrement visibles et impressionnantes.

50 Infrastructures d'Istanbul

URBANISATION Z INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT


Avant 1987 Projet de Canal d’Istanbul
1987 à 1998 Aéroports actuels
1998 à 2008 Pont autoroutier et ferroviaire
Limites du Grand Istanbul Autoroute du nord de la mer de Marmara,
voie de transit international (TRACECA)

Détroit du Bosphore

40 km

MER DE MARMARA

Garipçe
Golfe d’Izmit
Arnavutköy Poyraz
Forêt de
Sevgililer Forêt de
Belgrade
Espaces forestiers
Zones urbanisées
19 Kayabaşi Principaux ensembles résidentiels
32 Bahçeşehir fermés, en 2010
ISTANBUL
19 Programme TOKI (plus de 9000
25 Halkali logements), le chiffre dans chaque
carré est le nombre de logements
prévus, en milliers.
Aéroport Ataşehir
Atatürk La Marmaray, tunnel (métro et train)
10 sous le Bosphore, ouvert en 2013
10 km
Source : Nicolas Pessier.

51 Population de la Turquie et d'Istanbul (en mio)


1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Turquie 21 28 36 45 56 68 73

Istanbul 1.2 1.9 3 4.7 7.2 10 13

En % de la pop. turque 5.7 6.8 8.3 10.4 12.9 14.7 17.8


Sources : Eurostat et statistiques turques.

122
Vivre en ville, ici et ailleurs

52 53

Franchir le Bosphore à travers les âges


Jusqu'en 1973 :  bateaux (Vapur).
  1973 :    premier pont sur le Bosphore.
1988 :   pont Sultan Mehmet.
2013 :   Marmaray, tunnel ferroviaire.
    2016 :  pont Yavuz Sultan Selim
      et Eurasia, tunnel routier.

54 Pylônes du pont Yavuz Sultan Selim


conçu par une entreprise genevoise,
2014.

Pont autoroutier et ferroviaire Yavuz 55


Sultan Selim inauguré en 2016.

INFRA-
STRUCTURES
Ensemble d’installations,
d’équipements nécessaires
à une collectivité : routes,
égouts, réseauxZ électriques,
rails, réseaux d’eau potable et
usée, ponts tunnels, cons-
tructions du bâti,
etc.
Station du Metrobüs.
56

Le Metrobüs
Face à la demande de transport, les autorités ont mis en 
place, depuis 2007, une ligne de bus intégralement en site 
propre entre les voies autoroutières. Aux heures de pointe, 
les  bus  circulent  à  une  cadence  d'un  toutes  les  quinze 
secondes !
Adapté de metropolitiques.eu
SITE PROPRE : sur des voies réservées,
sans croisement avec d'autres usagers.

123
D
Le projet du «Canal Istanbul»

57 58 Projet du Canal Istanbul, 2018


Projets d’infrastructures Un ambitieux projet de 45 km pour désengorger le détroit du Bosphore
en 2018
Istanbul
MER NOIRE
– Istanbul Finance Center. Akara
–  Canal reliant la mer Noire Canal TURQUIE
à la mer de Marmara. à creuser Nouvel aéroport 200 km

Ouverture en oct.2018
–  Sites pour les Jeux olympiques 

re
que la ville cherche à obtenir.

ho
sp
Bo
Rive
européenne

ISTANBUL
Aéroport
Atatürk Rive
asiatique

10 km MER DE MARMARA
Source : gouvernement turc

59 maps4news.com/©HERE

La Turquie dévoile le tracé du Canal Istanbul


De l’aveu du président turc, il s’agit d’un « projet fou », un « rêve ». Long de 45 kilomètres, profond 
de 25 mètres et large de 400 mètres, le canal reliera la mer Noire à la mer de Marmara en passant à 
l’ouest du Bosphore. 
Selon le ministre des transports, « l’objectif est de réduire les risquesZ liés au transport de produits 
dangereux par les navires dans le Bosphore. Il s’agit également de procéder à une transformation 
urbaineZ pour nos citoyens dans cette zone [...] et d’accroître l’attractivité d’Istanbul comme métro-
pole globale. »
Sur le modèle de ceux de Suez ou du Panama, ce canal doit permettre de désengorger le Bosphore, 
qui est l’un des axes les plus fréquentés au monde avec 42 000 bateaux en 2016.
Ce projet fait face à de nombreuses critiques, notamment de la part des écologistes. Le canal pourrait 
nuire à l’écosystème en mer Noire et de la mer de Marmara. Une étude sur l’impactZ environnemental, 
est en cours. 
Projet le plus cher de l’histoire du pays, le canal fait partie des vastes chantiers entrepris en Turquie. 
À Istanbul, notamment, outre plusieurs tunnels creusés sous le Bosphore et un troisième pont auto-
routier et ferroviaire, un nouvel aéroport doit entrer en service en octobre 2018.
  Adapté de lesechos.fr, 2018.

Les enjeux du « projet fou » du Bosphore


Ce projet ne peut se réaliser sans incidence au vu de l’ampleur colossale qu’il représente. Le canal 
Istanbul n’est pas qu’une simple voie d’eau, c’est le façonnement entier de la ville de demain.
  Adapté de redaction.media, 2018.

60

Des projets contestés


L’un des événements les plus surprenants de l’année 2013 
est l’éclatement des manifestations de la place Taksim, place 
centrale d’Istanbul, consécutif à une décision immobilière 
du gouvernement, ressentie par une partie de la population 
comme inacceptable. 
Adapté de Les jeunes, vers l’explosion ? Ramses, 2014.

ÉCOSYSTÈME : ensemble constitué par un


milieu et les êtres vivants qui l’occupent.

124
Vivre en ville, ici et ailleurs

Un paysage urbain qui se transforme


61

İstiklâl caddesi,
rue piétonne
du centre-ville.

« Gecekondu » : ce terme signifie « il s'est


posé cette nuit » et désigne des quartiers
de constructions précaires et illégales.

62

En pleine expansion, le
quartier d'affaires de Levent
est implanté dans le nord
d'Istanbul et attire des
entreprises nationales,
mais aussi multinationales.
63

QUARTIER
RÉSIDENTIEL FERMÉ
Zone d’habitation à accès
limité. Elle est sécurisée,
entourée généralement par
des murs ou des clôtures, avec
des entrées contrôlées qui
sont destinées à prévenir toute
intrusion par des
non-résidents.

64

Bosphorus City, réalisé en


2011, un des nombreux
QUARTIERS RÉSIDENTIELS
FERMÉS d’Istanbul.

125
E
QUI VIT OÙ ?
Quel que soit le continent sur lequel on se situe, les grandes villes sont construites autour de lieux, de
points favorables à l’habitat, des quartiers. Les familles, les personnes qui arrivent en ville pour s’y
établir sont amenées à choisir leur lieu de vie. Dans quel quartier s’installer ?
Les intentions sont multiples : retrouver des L’exemple de New-York et de ses différents arrondis-
membres de sa famille, des amis ; trouver un travail ; sements permet d’observer l’organisation d’une ville
fréquenter une bonne école ; profiter du paysage ; et la répartition des habitants. Les quartiers et leurs
accéder aux commerces, aux loisirs, à la culture et habitants sont-ils très différents ? Comment vit-on
au sport, à la proximité des transports, etc. dans les quartiers dits « sensibles » ? Pourquoi les
C’est ainsi que certaines populations partageant autorités cherchent-elles à favoriser l’intégration et
des caractéristiques et des intérêts communs la mixitéZ sociale ?
(niveau socio-économique, religion, ethnie, etc.)
se retrouvent, volontairement ou involontaire-
ment, regroupées au sein d’un même espace, d’un GHETTO
même quartier. Cela peut engendrer de la ségré- Zone urbaineZ
gation, des discriminations, des conflitsZ, voire dans laquelle vit une
l’émergence de GHETTOS et du communautarisme. minorité mal intégrée
à la ville.

La ville de New York (États-Unis)


65 Les cinq arrondissements de la ville de New York

Manhattan : c’est l’arrondissement le plus célèbre et le plus riche


de New York ; la densitéZ de population y est la plus forte.
Bronx : bien qu’il ait gagné en attrait depuis quelques années, le
Bronx est traditionnellement considéré comme l'arrondissement
pauvre de New York, ainsi que le plus dangereux de la ville.
Queens : c’est l’arrondissement le
plus vaste de New York, qui mêle à la
fois industrie et habitations (quartier
résidentiel). Le Queens oscille entre Bronx
pauvreté et richesse puisqu’on y ren-
contre des ghettos, mais aussi des
quartiers plus aisés prisés par la classe
moyenne (vers Long Island). Manhattan
Brooklyn : un arrondissement essen- Queens
tiellement à vocation résidentielle,
où l’on compte la population la plus
nombreuse de New York.
Brooklyn
Staten Island : géographiquement un
peu en retrait du reste de la ville, Staten
l’arrondissement de Staten Island est Island
essentiellement résidentiel ; on le pri-
vilégie pour son calme et ses espaces
verts. OCEAN
ATLANTIQUE

5 km

ETHNIE : groupe humain présentant un certain nombre de caractéristiques communes


telles que la langue, la culture, la religion, etc.
SÉGRÉGATION : segmentation de la population en communautés (ethnies) dont les relations
entre elles peuvent être conflictuelles. Son effet est une organisation spatiale inégalitaire
et un repli des communautés sur elles-mêmes (communautarisme).
QUARTIER SENSIBLE : quartier qui comporte des faits de délinquance réguliers.

126
Vivre en ville, ici et ailleurs

66 Les cinq arrondissements de New York en images

BRONX

MANHATTAN

QUEENS

STATEN ISLAND

BROOKLYN

127
E
Habiter à New-York

67 Annonces immobilières
Annonces immobilières fi ctives.

QUEENS

MANHATTAN
Real Estate Holding
200 Park Avenue, New York +1 222-755-03004

Dans un quartier résidentiel du


Queens, jolie maison familiale,
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128
Vivre en ville, ici et ailleurs

68
Groupes sociaux
Une population se compose de groupes sociaux. Le groupe est un ensemble de personnes qui ont
des caractéristiques ou de buts communs (familles, amis, professions, etc.). Les différents groupes
d’une population peuvent avoir entre eux des relations de coopérationZ, de compétition ou de
domination.
Pris dans un ensemble plus large, les groupes peuvent être regroupés en classes sociales. L’argent,
le pouvoir, les inégalités, la liberté, la culture, la dépendance sont autant de critères qui peuvent
définir une classe sociale.
La distribution inégale des revenus et du patrimoineZ distinguent les groupes (ou classes sociales).
Mais les rôles sociaux (prestige), politiques (pouvoir) ou culturels (niveau de formation et d’accès
à la culture) contribuent aussi à les différencier. Parmi de nombreuses répartitions possibles, on
peut retenir une division de la société en trois groupes : classes aisées, classes moyennes, classes
populaires.

New York selon les chiffres et les statistiques


69 Répartition ethnique à New York, 2007

Population composée à plus de 50%


de groupes ethniques d'origine :

0 2.5 5 7.5 km
Source : Center for Urban Research.

129
E

70 Statistiques du chômage (+ de 16 ans), 2012 71 Revenu médian annuel par arrondissement, 2013
Source : CLRSearch, 2012. Source : CLRSearch.

7%
34 388 $
6%
5%
69 659 $

4%
3% 57 001$

Chomeuses
Chomeuses

Chomeuses

Chomeurs
Chomeurs

Chomeurs

2%
1% 46 085 $
0%
Manhattan Bronx Queens 72 569 $

OCEAN
ATLANTIQUE

5 km

72 Évaluation de la qualité de vie à New York, 2012


Source : CLRSearch, 2012.

200

150

100

50

0
Restaurant Médecine Culture Amusement Qualité de vie
Manhattan Bronx Queens

73 Tarifs de location des logements, 2012 74 Niveau de scolarité, 2012


Source : CLRSearch, 2012. Source : CLRSearch, 2012.

100% 40%
90% Manhattan Bronx Queens

80%
30%
70%

60%
20%
50%

40%

30% 10%
20%

10% 0
N’ont pas obtenu Ont obtenu Ont obtenu
0% un diplôme le baccalauréat un diplôme
Moins de 250 $ 500 $ 750 $ 1000 $ 1250 $ 1500 $ Plus de
250 $ 490 $ 749 $ 999 $ 1249 $ 1499 $ 1999 $ 2000 $ de second degré de degré secondaire

Manhattan Bronx Queens

130
Vivre en ville, ici et ailleurs

Des quartiers changent, le cas de Harlem


Connu pour être le berceau du jazz à New York, le quartier de Harlem se situe au nord
de Central Park, dans l’arrondissement de Manhattan. Il est occupé principalement par
la communauté afro-américaine et la communauté latino à East-Harlem.
À la fin du XIXe siècle, des milliers de noirs fuyant la discrimination des États du Sud,
s’installent à Harlem, car les loyers sont plus accessibles et parce qu’ils sont rejetés
des autres quartiers. Leur présence favorise au fil des ans l’émergence de la culture
afro-américaine dans le domaine des arts, ainsi que celle de grands leaders noirs en
politique. Longtemps, Harlem est considéré comme un ghetto peuplé par une popu-
lation noire et portoricaine confrontée au chômage, à la misère et à la violence. De
nombreux commerces ferment leurs portes, certains secteurs sont abandonnés et
délabrés. Cependant, des associations et églises se mobilisent et des plans de réha-
bilitationZ au cours des années 1980 et 1990 changent l’image du quartier.

75
En 1969, Samuel Hargress achetait à Harlem  GENTRIFICATION
un cabaret de jazz et le bâtiment adjacent pour  Processus durant lequel de
35 000 dollars. Aujourd'hui, des agents immo- nouveaux résidents de classes
biliers lui en offrent 10 millions de dollars, signe  sociales plus aisées s’approprient un
de la GENTRIFICATION fulgurante – et contestée  espace urbain dégradé, modifiant
– du quartier. « Tous mes amis dont devenus  ainsi le profil économique et social
millionnaires », dit Samuel Hargress, 81 ans,  de cet espace. Conséquences : habitat
assis dans son cabaret, le Paris Blues. Vous ne  plus luxueux, augmentation du prix
pouvez pas imaginer la différence entre autrefois  de l’immobilier, amélioration de la
et maintenant...» qualité de vie, baisse de la densité,
Le Harlem où il arriva en 1960 était un quartier  valorisation d’un certain type
de légende pour la culture noire américaine, au  de commerces.
nord de Manhattan. Les grandes artères de Har-
lem, comme les boulevards Martin Luther King 
ou Malcolm X – deux héros de la cause noire 
–  grouillent  désormais  de  New-Yorkais  bran-
chés qui sirotent du vin blanc dans des bars à  76
la mode.
Adapté de « New York – Quand gentrification rime
La gentrification atteint les quartiers
avec tensions à Harlem», blog sudouest.fr hispaniques
De nouvelles boutiques tendance s’installent, de 
luxueux immeubles résidentiels sont construits, 
des  immeubles  rénovés  embauchent  des 
concierges  en  uniforme :  la  bourgeoisie  new-
77 yorkaise est en passe de coloniser Spanish et 
East Harlem.
La demandeZ en hébergements croît. New York 
offre actuellement beaucoup d’emplois dans la 
high-tech, des milliers de jeunes arrivent, il leur 
faut une habitation. Alors East Harlem, pourquoi 
pas. D’autant qu’avec la nouvelle ligne de métro 
et les magasins qui s’installent, le quartier est 
de plus en plus attrayant. Au grand regret des 
résidents de longue date qui se voient peu à peu 
contraints à l’exil.
En effet, de nombreux propriétaires de boutiques 
profitent de cette gentrification pour augmenter 
considérablement  les  loyers,  ce  qui  provoque 
très souvent le départ des exploitants des petites 
échoppes,  incapables  de  s’acquitter  des  nou-
Situé au cœur du nouvel Harlem, le Red Rooster est
devenu en deux ans le restaurant le plus couru du
velles mensualités.
quartier, et le plus symbolique de son évolution. Adapté de Marie-Aude Panossian, La Tribune, 2014.

131
F
OÙ, COMMENT ET POURQUOI LES BIDONVILLES EXISTENT-ILS ?
BIDONVILLE : voilà bien un mot qui ne laisse pas indifférent. Le terme apparaît pour la première fois au
cours des années 1930, dans les pays du Maghreb, afin de désigner des habitations faites de matériaux
de récupération et construites par des travailleurs venus s’installer en ville.

Depuis, la notion de bidonville se décline dans de Ils rassemblent des populations défavorisées, issues
multiples langues (on parle par exemple de favela de la campagne ou repoussées hors de la ville au
au Brésil, de township en Afrique du Sud ou encore profit de citadins plus aisés. Toutefois, les pays déve-
de gecekondu en Turquie). loppés sont également confrontés à l’apparition de
Le phénomène apparaît au XIXe siècle, en période microbidonvilles.
d’intense industrialisation. À cette époque, les Dans le monde, près d’un citadin sur trois est
bidonvilles abritent nombre de travailleurs princi- contraint de vivre dans un bidonville, le plus sou-
palement issus de l’EXODE RURAL ou de l’immigra- vent insalubre, dépourvu d’infrastructuresZ (électri-
tion, une main-d’œuvre qui alimente les nouvelles fication, écoulement des eaux usées, ramassage des
industries des villes. ordures, mais aussi écoles, postes de santé, etc.). Ces
Aujourd’hui, la situation a passablement changé. personnes n’ont en général pas les moyens finan-
L’industrialisation des villes ne suffit plus à expliquer ciers de vivre ailleurs.
l’apparition et l’agrandissement des bidonvilles. Ces
derniers se rencontrent principalement dans les
pays du Sud ou pays en développement. EXODE RURAL
Déplacement de popu-
lations de la campagne
78 vers la ville, le plus
souvent dans le but
d’y trouver un
travail.

BIDONVILLE
Quartier défavorisé Rocinha est la plus grande favela de Rio de Janeiro
d’une ville, se caractéri- (Brésil) et la plus densément peuplée (environ
sant par des logements 500 personnes et 170 logements par hectare).
précaires et insa-
lubres.

MAGHREB : région qui regroupe des pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie).
INDUSTRIALISATION : processus de développement de l’industrie.
INSALUBRE : qui est dangereux pour la santé à cause des mauvaises conditions (saleté, etc.).

132
Vivre en ville, ici et ailleurs

L’un des grands défis des villes de demain sera incontestablement la résolution de la
question des bidonvilles et l’intégration de leurs habitants. Trop souvent, on préférerait
les ignorer, maintenir une distance avec les personnes plus aisées du centre-ville ou
des belles banlieuesZ ; ou même construire des murs afin d’éviter les contacts entre
les quartiers.
De nombreuses associations agissent pourtant pour améliorer cette situation et parfois
des États, en rendant légale l’occupation des sols, ont investi dans les infrastructures
pour améliorer les conditions de vie. Cependant, dans la majeure partie des pays du
monde, la « résorption des bidonvilles » consiste encore à les repousser toujours plus
loin du centre-ville.

79 Population des bidonvilles dans le monde en 2010

Source : ONU-Habitat.

80

81

Casablanca (Maroc), 1932. Première


mention connue du mot bidonville.
Nanterre, près de Paris (France), 1960.

133
F

82

83

Afrique du Sud, 2005.

84

Hôpital dans un bidonville de


Sierra Leone (Afrique), 2012.

Casablanca (Maroc), 2009.

85 Évolution des secteurs économiques 86 Population des pays en développement vivant


du Bangladesh (part du PIB) avec moins de 2 dollars par jour
Source : Banque mondiale, 2015.
Source : Banque mondiale, 2015.
100%
100%

80%
80%

60%
60%
Service

40%
40%
Agriculture
20%
20%
Industrie

0%
0% 1900 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2010
2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
Europe et Asie centrale Amérique latine et Caraïbes Afrique susaharienne
Asie de l’Est et Pacifique Asie du Sud Afrique du Nord et Moyen-Orient
Europe et Asie centrale Amérique latine

134
Vivre en ville, ici et ailleurs

87 Évolution de la population urbaineZ dans le monde

Sources : FAO, OCDE, 2006.

88
« Personne ne me fera quitter Dharavi »
Sooresh Wadakar n'est pas l'un des plus malheureux habitants de Dharavi. Le plus grand 
bidonville d'Asie est construit sur des marécages entre deux lignes de chemin de fer, au centre 
de Mumbai. Marié, père d'un enfant de dix mois, il tient une échoppe où il vend des aliments 
de base, des glaces, des biscuits, des bonbons et 
même quelques jouets en plastique. « Personne ne  89
me fera partir. C'est ici que je suis né », dit-il.
Mais dans son for intérieur, le jeune commerçant
sait qu'un sérieux projet le menace. Dans un mois,
les 214 hectares de Dhravi seront confiés à Mukesh
Mehta.  Cet  architecte  et  promoteur  immobilier
aurait promis à son ami Bill Clinton de raser les 
bidonvilles indiens d'ici à vingt-cinq ans. Il a con-
vaincu les autorités locales de tenter l'expérience. 
    Adapté de Ram Etwareea, Le Temps, 11 août 2007.

90

Bidonville de Dharavi, à l’arrière-plan le quartier


des affaires de Mumbai (Inde), 2006.

91

Dharavi, une seule pièce pour


travailler et se reposer, 2006.

Échoppe
à Dharavi,
2014.

135
G
ENTRE DENSITÉ ET DIVERSITÉ, COMMENT VIVRE ENSEMBLE ?
Vivre ensemble, c’est quelque chose qui s’apprend ! Chacun de nous est appelé à vivre avec les autres,
en tenant compte de nos ressemblances et de nos différences. Toutes deux peuvent autant être sources
d’enrichissements que de difficultés. Chaque acteurZ de la ville doit pouvoir trouver les lieux urbainsZ
qui lui conviennent, tout en respectant les besoins des autres. Plus nous sommes nombreux, plus la
diversité se manifeste et plus la coexistence peut s’avérer difficile.

La ville est un lieu qui cumule densitéZ et diversité. Les exemples de situations de cohabitation sont
Ces deux caractéristiques conduisent des gens dif- variés et nombreux, et chaque acteur de la ville en
férents à se côtoyer quotidiennement. aura une perception très différente. La même situa-
La ville est symbole de mixitéZ car elle accueille une tion sera jugée acceptable ou inacceptable : cela
grande diversité de personnes avec des références, dépend du point de vue de la personne, de la situa-
des modes de vie, des valeurs et des cultures diffé- tion et de l’instant !
rents. La cohabitation dans la ville est un fait ; le défi Pourtant, au sein de l’espace plutôt restreint d’une
est de rassembler toutes les différences autour d’un ville, la cohabitation est incontournable. Mais habi-
compromis qui permettra aux citadins de bien vivre ter côte à côte ne signifie pas vivre ensemble. De ce
ensemble. La méconnaissance de ces différences fait, il s’agit de trouver des solutions, une sorte de
peut produire le sentiment de ne pas être respecté, compromis où toutes les différences trouvent leur
voire d’être agressé, ce qui peut parfois mener à des place. On l’imagine bien, le défi est important ! Alors,
CONFLITS. entre densité et diversité, comment vivre ensemble
dans la ville ?

92

CONFLIT
Opposition, désaccord Site internet européen de la Fête des voisins, 2017.
entre des personnes ou des
groupes. La densité de la
ville, où les rencontres sont
nombreuses et diverses,
favorise l’apparition de
conflits.

136
Vivre en ville, ici et ailleurs

Vivre ensemble : coopérerZ et s’intégrer


Face aux nombreux conflits qui peuvent naître au sein de l’espace urbain, plu-
sieurs solutions sont envisagées. La plus visible consiste à légiférer ou interdire
(panneaux d’interdiction, charte, loi, vidéosurveillance, etc.). Cependant d’autres
formes, plus discrètes, d’apaisement ou de préventionZ de conflits existent, par
exemple tous les comportements de coopération. Coopérer, cela signifie réflé-
chir, travailler ensemble, en mettant à disposition les compétences de cha-
cun pour atteindre des buts communs ou des compromis acceptables pour tous.

93
Une coopérative d’habitants à Neuchâtel : la Coopérative d’en face
En pleine ville de Neuchâtel, le site du Vieux-Châtel abrite les anciennes serresZ de la ville. À l’abandon
depuis 1995, ce site a fait l’objet de plusieurs projets de mise en valeur, sans succès dans un premier
temps.
Une association s’est constituée pour que le quartier ne soit pas
complètement voué au béton. Consciente du problème, la Ville,
en collaboration avec l’Université de Neuchâtel, a soutenu la
démarche de création d’un écoquartier.
Les habitants du site ont été amenés à participer activement au
projet en constituant, dès 2011, la Coopérative d’en face. Les
échanges d’idées ont permis de créer un quartier d’habitations
où il fait bon vivre et où l’environnement est respecté.
La maquette de l’écoquartier, avec ses Les anciennes serres ont été partiellement transformées en « petits
petits potagers. potagers » loués et entretenus par les résidents. Le bâtiment neuf,
qui compte 18 appartements, est construit avec des matériaux
écologiques et sa toiture est faite de panneaux photovoltaïques.
Dans le cadre de cet exemple, la Coopérative d’en face est le bon
reflet d’une coopération pour la ville. Elle a pour objectif de réali-
ser des projets de création et d’animation de lieux ancrés dans le
quartier qui l’accueillera. Elle incite ses membres à prendre part
activement à la réalisation et à la gestion de ces projets et à parti-
ciper à la vie sociale du quartier.
Adapté de cdef.ch
Le site du Vieux-Châtel et ses serres
laissées à l’abandon.

94
Les jardins partagés 95
En Suisse, la Ville de Lausanne a été pion-
nière de ce type de projets en aménageant
des « plantages » en 1996. On en compte
douze en 2017. Equiterre s’inspire de ces
projets pionniers pour créer le concept de
potager urbain : des jardins potagers au cœur
des quartiers d’habitation avec une forte
volonté de faire fleurir le lien social et l’ani-
mation de proximité.
  Adapté de potagers.urbains.ch

Potagers urbains à Lausanne, 2015.


LÉGIFÉRER : établir des règles, des lois.
ÉCOQUARTIER : quartier urbain construit dans
une perspective de développement durable.

137
G
Cohabiter : pour certains, une source de conflits

96

97

Animation nocturne, Paris (France).

98

Tourisme, Paris (France).

99

Mendicité, Lausanne (Suisse), 2013.

100

Spectacle de rue, Berlin (Allemagne).

Parkour dans la ville, Luxembourg, 2012.

PARKOUR : franchissement d’obstacles urbains


par des sauts et des gestes d’escalade.

138
Vivre en ville, ici et ailleurs

L’incivilité, un phénomène accentué par la densité


et la diversité urbaines
L’incivilité est un irrespect des lois et des conventions sociales, ou une atteinte aux
règles de savoir-vivre. Celles-ci relèvent souvent de valeurs culturelles et sont rare-
ment écrites. Elles peuvent donc varier d’une per-
sonne à l’autre. 101
Dans un espace confiné comme l’espace urbain, les
incivilités sont souvent sources de tensions que l’on
cherche à apaiser par différents moyens.

102

Panneau d’interdiction dans


un bus (Thaïlande).

Campagne contre les incivilités


dans les transports publics
(France).

103

104

Incivilités dans la ville.

Stationnement illégal.

139
H
QUELLES SOLUTIONS POUR SE DÉPLACER EN VILLE ?
La ville présente l'avantage de concentrer un nombre d'activités important sur une petite surface, ce qui
devrait permettre d'accéder à différents services très rapidement. Cependant, sa forte densitéZ génère
des frictions qui ralentissent la vitesse de déplacement.
De plus, la rareté et le coût élevé du terrain rendent Pourquoi n’est-il pas toujours facile et rapide de se
très chère la construction d’INFRASTRUCTURES DE déplacer en ville ? Quels choix de modes de trans-
TRANSPORT qui sont souvent longtemps débattues portZ faire en fonction de tel ou tel déplacement
avant d’être construites. Les nuisances liées au trafic urbainZ ? De quelles solutions les acteursZ de la
motorisé comme la POLLUTION DE L’AIR motivent les ville (habitants, entreprises, autorités, etc.) dis-
autorités à proposer des solutions adaptées. posent-ils pour faciliter les déplacements de chacun,
Les habitants de la ville développent des stratégies dans le respect de l’environnement ?
leur permettant d’optimiser leur temps de trajet, son
coût et son confort, alors que les autorités imaginent
des solutions économiques et écologiques permet-
tant à chacun d’accéder aux différents endroits de
INFRASTRUCTURES
la ville dans des conditions acceptables, en tenant
DE TRANSPORT
également compte des nuisances liées au trafic. Constructions et équipements
nécessaires aux moyens de trans-
port : routes, voies ferrées, ponts,
tunnels, ports, etc. Ces infrastruc-
105 tures sont le plus souvent construites
par les collectivités (État, région,
ville, etc.) sur du terrain
public.

Quai du métro de Moscou (Russie).

140
Vivre en ville, ici et ailleurs

Des déplacements parfois difficiles 107


77

106

Embouteillage en région
parisienne (France).

POLLUTION
DE L’AIR
Dégradation de la qualité de
l’air dûe au rejet dans l’atmos-
Embouteillage à Moscou (Russie).
phère de fumées, de gaz et de
particules nocives à la santé,
aux êtres vivants, au climatZ
et aux biens matériels.

108 Plan du métro de Barcelone (Espagne)

141
H

Des solutions pour faciliter la mobilitéZ urbaine et respecter


l’environnement
Transport public ou privé ?
On oppose souvent les transports publics – collectifs, utilisables par chacun et circulant selon un itinéraire
et un horaire fixes – aux transports privés, dont le propriétaire du véhicule décide de l’usage. Ces derniers
présentent des avantages, par exemple, une plus grande flexibilité, mais aussi des inconvénients, notamment
le problème du parking, parfois crucial en centre-ville. Plusieurs solutions sont élaborées pour faciliter les
déplacements urbains : partage de voitures, vélos
109 en libre-service, bus à la demande, covoiturage, etc.

110
Métro
Depuis plus de cent ans, les grandes villes ont
construit des systèmes de chemins de fer sou-
terrains. Leur coût très élevé est justifié par une
forte fréquentation, une vitesse d'exploitation
élevée et la séparation du reste du trafic urbain.
Certaines lignes de métro ont été construites
en hauteur, sur des viaducs. Il s'agit alors de
métros aériens. Les lignes de métro suburbain
qui desservent les banlieuesZ éloignées sont
souvent nommées RER ou S-Bahn.
En 2014, on comptait plus de cinquante ré-
seauxZ de métros en Europe.

111
Vélos en libre-service
Plusieurs villes ont instauré un système de
vélos louables pour une courte durée.
Plusieurs dizaines de stations proposent des
vélos fixés à des bornes automatiques. Une fois
Station de métro et RER à plusieurs étages
le trajet effectué, on replace le vélo loué dans
à Madrid (Espagne). une borne d'une autre station.

112

Vélos en libre-service à Tirana (Albanie).

142
Vivre en ville, ici et ailleurs

113

114

Péage urbain à Londres (Royaume-Uni).

115
Péage urbain
Pour inciter les usagers à renoncer à leur voiture
au centre-ville, certaines municipalités ont ins-
tauré un système de péage pour y accéder. Le
plus souvent, le montant à payer varie en fonc-
tion du moment de la journée.

116
Lors de pics de pollution atmosphérique Parc relais (P+R) en Suisse (VD).
La circulation alternée
Solution la plus simple, la plus rapide à appli-
quer, elle concerne les véhicules légers, soit les 
voitures et les deux-roues motorisées. C'est la  117
plaque d'immatriculation qui fait foi : les jours  Des projets innovants à Paris
pairs (2, 4, 6, 8 du mois), les plaques équipées 
d'un  numéro  pair  peuvent  circuler,  pas  celles  –  Piétonnisation des quais bas de la Seine, sur 
équipées d'un numéro impair. C'est l'inverse les  plusieurs kilomètres, pour développer diverses 
jours impairs (ex : les 3, 5, 7 ou 19 du mois). activités de loisirs. 
–  Lancement d’un nouveau transport écologique 
La circulation différenciée sur les quais hauts de la Seine ainsi qu’une 
Les autorités peuvent décider d'interdire la circu- expérimentation de navettes autonomes entre 
lation des véhicules les plus polluants. Cette fois,  la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz. 
ce  sont  les  vignettes  Crit'Air  antipollution  qui 
font foi. Six catégories sont définies selon l’an- –  Mise à disposition d’une nouvelle piste cyclable 
cienneté et le type de véhicule : en catégorie 0,  au milieu des Champs-Élysées.
les véhicules à zéro émission, 100% électriques  –  Création  d’un  réseau  express  vélo  avec  des 
et fonctionnant à l'hydrogène ; en catégorie 1, les  pistes réservées.
véhicules essence commercialisés depuis 2011.    Adapté de paris.fr, 2017.
La  catégorie 2  regroupe  les  véhicules  essence 
immatriculés pour la première fois entre 2006 
et 2010 ainsi que les diesels lancés à partir du 
1er janvier 2011, etc. 
Durant ces épisodes de restriction, les autorités 
peuvent décider la gratuité des parkings en ville 
pour les résidents, la diminution du prix, voire la 
gratuité, des transports publics.
  Adapté de linternaute.com

143
I
QUE FAIRE D'UN AÉROPORT DÉSAFFECTÉ ?
Il y a une trentaine d'années, les autorités de Belurbo (ville européenne fictive d'env. 500 000 habitants)
se sont rendu compte que l'aéroport de Birde, construit en 1931, atteignait ses limites. La Ville a donc
décidé de construire un nouvel aéroport à Flugule, situé à 28 kilomètres au nord-ouest (hors de la carte).
Depuis plus de cinq ans, l'aéroport de Birde n'est donc plus utilisé.

Ainsi, la Ville de Belurbo doit décider de l'avenir d'aménagementZ s'étendent sur plusieurs années
de Birde, grande FRICHE URBAINE située à moins de et parfois sur plusieurs décennies !
5 kilomètres du centre, à proximité immédiate du Quels acteurs seront intéressés par l’usage de cette
fleuve. Mais modifier la ville n'est pas une chose friche et avec quelles intentions ? Comment produire
simple. En effet, plusieurs acteursZ, aux intérêts par- un projet de développement qui intègre les points
fois opposés, peuvent faire entendre leur voix. de vue de ces différents acteurs  ?
En général, ce sont les autorités politiques (munici-
palités, régions, pays) qui décident des orientations
principales (où construire du logement, des équipe-
ments, de l'industrie ?), mais ce sont des particuliers
ou des entreprises qui financent la planification et la
FRICHE URBAINE
Espace urbainZ laissé à l’abandon
construction de la plupart des bâtiments. Les plans en attendant son réaménagement.
Au fur et à mesure que la ville grandit et
que les besoins économiques changent,
118 certaines activités quittent leur empla-
cement d’origine ou disparaissent. On
trouve ainsi des friches industrielles à
Belurbo, ville fictive proximité des centres-villes, mais
aussi des friches ferroviaires
ou même militaires.

144
Vivre en ville, ici et ailleurs

Le jeu de rôles
L'ancien aéroport de Birde n'est plus utilisé depuis plus de 5 ans
et les autorités ont décidé de réaménager ce grand espace de
112 hectares, bien situé sur les rives de la rivière.
Dans le jeu de rôles, tu vas représenter un acteur intéressé au
développement de Birde.

Habitants du quartier Promoteurs immobiliers Défenseurs de


Vous privilégiez la qualité de Vous cherchez à construire dans l'environnement
vie dans le quartier. Vous voulez ce secteur les infrastructuresZ Vous militez pour que les
éviter que le nouveau quartier les plus rentables possible. impactsZ de la ville sur l'envi-
génère des nuisances et imagi- Autrement dit, vous voulez den- ronnement soient les moins éle-
nez des projets d'aménagement sifierZ le bâti et proposez des vés possible. Vos projets vont
qui pourraient vous être utiles. projets qui rapporteront le plus privilégier la défense de l'en-
d'argent. vironnement et minimiser les
pollutionsZ.

Club d'automobilistes Défenseurs des locataires Autorités locales


Vous estimez que la ville n'est Selon vous, le manque de loge- Vous cherchez à satisfaire au
pas assez accessible en voiture. ments est la cause des loyers mieux la population de toute la
Vous cherchez donc surtout à trop élevés. Vous allez donc ville (qui doit vous réélire pro-
faciliter la circulation automo- promouvoir des projets pri- chainement), mais devez éviter
bile et le stationnement des vilégiant la construction de de gaspiller l'argent de la Ville.
voitures. nombreux appartements à prix Vous privilégierez donc les pro-
raisonnables. jets séduisants... et bon marché !

HECTARE : mesure de surface de 10 000 m2. Un terrain de football mesure un peu moins d'un hectare.
PROMOTEURS IMMOBILIERS : vend des terrains construits ou à construire.

145
I

Deux friches aéroportuaires dans des villes européennes


Deux métropoles européennes, Athènes et Berlin, ont récemment fermé leur aéroport
historique, situé trop près du centre-ville et source de nuisances.
Dans les deux cas, la question de l'aménagement de la friche aéroportuaire a été
débattue, mais dans les deux cas, les solutions proposées par les autorités n'ont pas
satisfait tous les citadins.

119
Athènes (Grèce) : aéroport d'Hellinikon
L'aéroport d'Hellinikon a été ouvert en 1938. Il est situé en bord de mer, à 7 kilomètres au sud du centre
d'Athènes.
Dans le cadre de l'organisation des Jeux olympiques de 2004, les autorités grecques décident de bâtir un
nouvel aéroport à Spata (30 km à l'est) et de développer un site olympique accueillant différents sports
(canoë-kayak, baseball, hockey sur gazon) sur l'ancien aéroport.
Depuis, le site est à l'abandon. Différents groupes se sont emparés du lieu pour le transformer en potagers
urbains, en parc public, en habitat précaire ou en terrain de sport, essayant ainsi de combler le manque
d'espaces verts et de logements à Athènes.
En 2014, les autorités ont fini
par vendre le site à un pro-
moteur qui entend le trans-
former en résidences de luxe
et infrastructures de loisirs
7 km pour touristes fortunés (golf,
marina, etc.).
Les occupants ont très mal
réagi à cette vente et certains
politiciens ont même estimé
qu'il était illégal de vendre
ainsi un terrain public.

Hellinikon est situé à 7 km au sud-est du centre d'Athènes.

120

121

Banderoles posées par des manifestants


refusant la vente du site d'Hellinikon.

Familles plantant des oliviers sur le site


d'Hellinikon.

146
Vivre en ville, ici et ailleurs

122
Berlin (Allemagne) : aéroport de Tempelhof
Tempelhof, construit en 1923, est situé à 5 kilomètres du centre-ville de Berlin.
Les nuisances liées au trafic aérien et les meilleures conditions proposées dans les autres aéroports de
la ville ont conduit les autorités à fermer l'aéroport en 2008, sans projet précis pour la reconversion de
cette immense zone.
Depuis, les bâtiments restent fermés, sauf pour des visites guidées ; les pistes et les espaces verts sont
ouverts au public qui les utilise pour pique-niquer, se balader, faire du roller ou du vélo.
Plusieurs collectifs autogérés se sont également lancés dans des projets hétéroclites sur le site : produc-
tion de légumes, ateliers de bricolage, location de rollers, cours de monocycle ou d'arts martiaux, etc.
En mai 2014, les citoyens devaient choisir entre :
1. le projet de la ville qui proposait de construire 4700 logements sur les bords de la zone tout en proté-
geant une partie des espaces verts, tous les bâtiments historiques et les anciennes pistes d'atterrissage ;
2. une initiative populaire qui demandait que le site ne soit pas construit et reste disponible pour des
projets de loisirs et des jardins potagers urbains.
À 64 %, la population a accepté la deuxième proposition. Tempelhof restera donc une zone de loisirs et
de projets associatifs.

5 km

Tempelhof est situé à 5 km au sud du centre de Berlin.

123

124

Chars à voiles et cerfs-volants sur la piste


de Tempelhof.

Projet de développement de l'ancien aéroport


de Tempelhof, 2013.

147
LEXIQUE
MOTS DÉFINIS  Pages  Mots-clés Définitions

ACTEURS  27, 80, 89, 104, 136, 140, 144 ÉCORCE (ou croûte) TERRESTRE  10, 28, 29, 36, 43 
Individus, groupes concernés par une situation, ayant des rôles Couche superficielle et solide de la Terre, constituée par les conti-
différents, et donc des représentations de la réalité et des intentions nents (ou croûte continentale, 30 %) et le fond des océans (croûte
différentes. océanique, 70 %).
AGGLOMÉRATION  49, 112, 119  ÉNERGIE (renouvelable / atomique / nucléaire) / énergétique
Espace constitué d’une ville et de sa banlieue. 20, 43, 47, 68, 85, 95, 98
Capacité à agir, produire un mouvement, de la chaleur, …
AGRICULTURE / agricole / agro-  74 (…)
Les sources d’énergie peuvent être renouvelables, en quantité
Ensemble des travaux qui permettent de produire des végétaux
quasiment illimitées (soleil, eau, vent, géothermie, etc.) ou non-
(culture) et d’élever des animaux utiles à l’homme (élevage).
renouvelables, en quantité limitée (pétrole, gaz, uranium). L’énergie
Agriculture commerciale : uniquement destinée à la vente.
atomique ou nucléaire est produite par des centrales qui utilisent
Agriculture vivrière : destinée à nourrir la famille élargie du produc-
la chaleur dégagée par la fission d’atomes d’uranium dans des
teur, le surplus étant vendu dans les marchés locaux.
réacteurs. La source d’énergie pour les dépenses énergétiques des
Agriculture extensive : faible rendement, utilisant des moyens
animaux (donc des êtres humains) provient de l’alimentation.
techniques limités et une main-d’œuvre nombreuse.
Agriculture intensive : cherche le plus grand rendement possible ÉROSION  35, 85, 92 
sur une surface donnée. Processus de dégradation et de transformation du sol ou de la roche
Agricole ou agro- : qui à trait à l’agriculture, par exemple agroali- dont des particules sont arrachées par l’eau, les glaciers, le vent,
mentaire, agrocarburant. pour être déposées plus loin.
ALÉA  14 (...)  ÉTALEMENT URBAIN  121 
Danger naturel qui constitue une menace potentielle imprévisible. Extension progressive de la ville vers des zones rurales. (voir Urbain)
AMÉNAGEMENT (du territoire) / aménager le territoire  16, 144  EXODE RURAL  116, 132 
Intervention politique cherchant à organiser une meilleure réparti- Déplacement de populations de la campagne vers la ville, le plus
tion des activités, habitations, infrastructures de transport, etc., sur souvent dans le but d’y trouver un travail.
un territoire. EXPORTER / exportation / exportateur  78, 83, 90, 99 
BAIE  33, 54  Vendre à l’étranger une partie de la production de biens
Échancrure du littoral ou d’une berge d’un lac. ou de services d’un pays.
BANLIEUE  56, 112, 133, 142  FAILLE  33, 44, 52 
Ensemble des communes ou localités qui entourent une ville Zone de fractures dans une roche, indiquant une zone de faiblesse
et participent à son activité. et de possibles mouvements.
BIDONVILLE  81, 132  FAMINE  39, 98
Quartier défavorisé d’une ville, se caractérisant par des logements Manque très important de ressources alimentaires pour toute
précaires et insalubres. une population.

BOURSE (de commerce)  87, 99  FILIÈRE  80, 89, 100 


Lieu où les cours de certaines marchandises sont négociés et fixés. Succession d’actions menées par différents acteurs pour produire,
transformer, vendre et consommer un produit.
CENTRE-PÉRIPHÉRIE  118 
Expression désignant les relations inégales entre un centre, FRICHE URBAINE  144 
généralement dominant, et sa périphérie. Espace urbain laissé à l’abandon, en attente de réaménagement.

CLIMAT / climatique  41, 51, 65, 78, 84, 88, 92, 98, 141  GASPILLAGE (alimentaire)  100 
Ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent Fait de jeter des aliments encore comestibles.
l’état de l’atmosphère en un lieu donné (= conditions climatiques). GENTRIFICATION  131 
Changement climatique : variation des caractéristiques climatiques Processus durant lequel de nouveaux résidents de classes sociales
au cours du temps. plus aisées s’approprient un espace urbain dégradé, modifiant ainsi
Réchauffement climatique : augmentation de la température le profil économique et social de cet espace.
moyenne à la surface de la Terre. GÉOLOGIE / géologue / géologique  16, 28, 38
CO2 (ou gaz carbonique)  68, 91  Science qui étudie l’écorce terrestre (formation, évolution, structure,
Gaz émis notamment par la consommation de carburant, composants).
fait partie des gaz à effet de serre. GÉOTHERMIE / géothermique  40, 52, 68 
CONFLIT  96, 126, 136  Technologie visant à exploiter la chaleur interne du sous-sol
Opposition, désaccord entre des personnes ou des groupes. (chauffage, énergie).
Conflit armé : guerre. GHETTO  126 
COOPÉRER / coopération / coopérative  130, 137  Zone urbaine dans laquelle vit une minorité mal intégrée à la ville.
Collaborer, participer à un projet, un travail commun. IMPACT (environnemental) 92, (...)
Coopérative : association, entreprise fondée sur la participation Ensemble des modifications positives ou négatives qu’une activité
active et financière de ses membres. humaine cause provisoirement ou durablement.
CROÛTE (TERRESTRE) 29, 46  Impact environnemental : il peut être mesuré par deux indicateurs,
Voir écorce terrestre. la charge écologique ou l’empreinte écologique.
DEMANDE 87, 131  IMPORTER / importation  69, 83, 99 
Quantité d’un bien, produit ou service, que des consommateurs Faire venir dans son pays des biens ou services provenant
souhaitent acquérir. de l’étranger afin d’en faire le commerce.
DÉMOGRAPHIQUE  48, 117  INFRASTRUCTURES  14, 26, 42, 43, 48, 58, 94, 123, 132, 140, 145
Qui est lié à la population (du point de vue du nombre). Ensemble d’installations, d’équipements nécessaires à une collec-
Projection démographique : estimation chiffrée de l’évolution tivité.
future de la population. Infrastructures de transport : constructions et équipements
nécessaires aux moyens de transport.
DENSITÉ (de population) / densifier / densification  14, 28, 37, 49,
89, 116, 126, 136, 140  INTERACTION  16, 51
Quantité d’éléments (habitants, constructions, passages, etc.) Action ou influence réciproque.
par rapport à une surface. IRRIGATION / irriguer  62, 69, 76, 94, 99 
2
Densité de population : nombre d’habitants par km . Transport de l’eau vers une terre agricole.

148
Lexique

LABEL  69, 73, 83  QUARTIER RÉSIDENTIEL FERMÉ  125 


Signe (logo, étiquette) garantissant un certain niveau de qualité et/ Zones d’habitations à accès limité.
ou certaines caractéristiques d’un produit, par exemple son origine.
RÉHABILITER / réhabilitation  56, 119, 131 
LAVE  22, 31, 36 Restaurer, moderniser un quartier ou un bâtiment tout
voir magma. en conservant l’aspect extérieur.
LOGISTIQUE  58  RENDEMENT  76, 81, 90, 94 
Ensemble de moyens permettant de faciliter et optimiser Quantité produite pour une surface donnée
l’organisation.
REPRÉSENTATION  106 
MAGMA  31, 36, 68 
Perception personnelle de la réalité et fait d’exprimer par
Roche en fusion contenant des gaz et constituant la matière
une image ce qui est présent dans notre esprit.
du manteau. Elle s’échappe du volcan sous la pression des gaz
par le cratère et prend alors le nom de lave. RÉSEAU 21, 50, 58, 68, 80, 114, 122, 142 
MAGNITUDE  18, 33, 45, 47, 55  Dispositif permettant la circulation et l’échange de matières,
Mesure de la quantité d’énergie libérée par un séisme (échelle de biens, de personnes ou d’informations.
de Richter). Réseau routier : ensemble des voies de circulation terrestres
permettant le transport par des véhicules.
MALNUTRITION  81, 96 
Maladies liées à l’alimentation (sous-alimentation et carence, RISQUE  14 (…) 
suralimentation, déséquilibres). Probabilité que la menace d’un aléa se réalise.
MANTEAU (supérieur et inférieur)  29, 38  RISQUE D’ORIGINE ANTHROPIQUE  16
Partie du globe terrestre située entre la croûte et le noyau. Risque lié directement ou indirectement aux actions et activités
C’est généralement dans le manteau que se forme le magma. humaines.
MARCHÉ  73, 75, 81, 87, 99 RISQUE INDUIT  18
Lieu, réel ou virtuel, de rencontre entre des acheteurs et des Risque engendré par un autre événement, un choix d’aménagement
vendeurs, pour des biens ou des services. ou une action résultant d’une décision humaine.
MÉDIAS  10, 28, 46, 47, 54, 113 RURAL  38, 81, 104, 116, 121 
Ensemble de moyens, de supports et de techniques permettant Qui concerne la vie dans les campagnes, en dehors des centres
de diffuser de l’information. urbains.
MIXTE / mixité  126, 136
SÉISME / sismique / parasismique  10, 14, 22, 28, 43, 47, 55 
Formé d’éléments d’origine ou de nature différentes (sexe,
nationalité, appartenance religieuse, etc.). (tremblement de terre) Mouvements et vibrations du sol résultant
Mixité : caractère mixte d’un groupe. de la rupture en profondeur des roches de l’écorce terrestre.
Parasismique : conçu pour résister aux séismes.
MOBILITÉ  84, 142 
Facilité à se mouvoir, à changer, à se déplacer. SERRE (effet de serre, gaz à effet de serre)  68, 74, 91, 93, 137 
Structure transparente permettant d’accroître la chaleur, favorisant
Mobilité douce : ensemble des déplacements non motorisés ainsi la croissance et la production des végétaux.
(marche à pied, vélo, roller, etc.) ainsi que tout autre mode
Effet de serre : Phénomène d’origine naturelle qui retient une partie
de transport respectueux de l’environnement.
Mobilité urbaine : déplacements à l’intérieur de la ville. de la chaleur émise par le Soleil dans l’atmosphère.
Gaz à effet de serre : gaz, comme le CO2 ou le méthane, qui contri-
MODE DE TRANSPORT  89, 140 bue à l’effet de serre. Leur augmentation est un des facteurs du
Façon de déplacer des personnes ou des marchandises : transport réchauffement climatique.
maritime, terrestre, aérien, etc.
SOUS-ALIMENTATION  98 
MONDIALISATION  70, 91, 112  Condition dans laquelle la consommation alimentaire habituelle
Liens croissants à l’échelle du monde entre les différentes activités
d’un individu est insuffisante pour fournir l’apport énergétique
humaines : économiques, culturelles ou politiques.
alimentaire nécessaire à une vie normale, active et saine.
MONOCULTURE  95 
Culture d’une seule plante, d’un seul produit. STANDARDISÉ (produit) / standardisation  72, 83, 101 
Produit répondant à des normes de fabrication établies.
MUTATION  120  La standardisation conduit à une uniformisation des produits.
Changement de la forme et de l’organisation d’une ville sous
l’effet des transformations de l’habitat et des activités. TECTONIQUE (plaque)  10, 30, 44 
Étude de la structure de l’écorce terrestre et de ses déformations.
NUCLÉAIRE (énergie / centrale / réacteur) 17, 51 
Plaques tectoniques : morceaux d’écorce terrestre qui se déplacent
Production d’énergie grâce à la chaleur dégagée par la fission
d’atomes d’uranium (voir énergie). très lentement les uns par rapport aux autres.

OFFRE  87  TSUNAMI  14, 18, 22, 28, 43, 46, 48, 54 
Quantité d’un bien, produit ou service, que les producteurs Raz de marée provoqué par un séisme qui a lieu dans la croûte
proposent à l’échange. océanique.
PATRIMOINE  70, 73, 129  URBAIN / urbaine  104, 106, 112, 116, 124, 126, 135, 136, 140, 144 
Ensemble des biens matériels et immatériels (monuments, Qui se rapporte à la ville et aux habitudes de vie des habitants de la
traditions, produits agricoles, etc.) hérités d’un groupe, d’une ville. (voir Étalement urbain et Friche urbaine). Ce qui est suburbain
communauté, d’une collectivité. est autour d’une grande ville.
PÉNURIE  88, 119  URBANISATION  21, 48, 88, 95, 116, 122 
Manque de ce qui est nécessaire. Croissance de la population urbaine et extension spatiale des villes.
PÉRIPHÉRIE / périphérique 116  VILLE  114 (…) 
Quartiers éloignés du centre d’une ville (faubourgs). Lieu qui rassemble une population nombreuse dans un espace
POLARISATION  116  restreint et propose des activités et des services diversifiés.
Concentration d’activités en un certain lieu. VOLCAN / volcanique  36 (…) 
POLLUTION (de l’air) / pollué / polluants / antipollution  16, 119, Structure issue de l’accumulation de magma émis par un orifice
141, 145  (cratère) de l’écorce terrestre.
Dégradation de la qualité de l’air. Éruption volcanique : correspond à la période d’activité d’un volcan
POTENTIEL AGRICOLE  64  pendant laquelle il émet de la lave, des cendres, des gaz, ou des
Possibilités de développement agricole d’une région. fragments de roche.
PRÉVENTION  10, 15, 22, 26, 50, 58, 137  VULNÉRABILITÉ / vulnérable 12, 14, 16, 22, 40, 43, 47 
Ensemble de mesures et d’actions visant à diminuer la vulnérabilité Degré de fragilité d’une société qui détermine sa capacité à faire
de la population et l’impact de certains risques. face à un aléa. Ce qui est vulnérable est fragile.

149
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
Couverture : Ht gauche : Éruption Cotopaxi © Ricardo Coronel Ruiz. Milieu gauche : Famille Thaïlande, riz © Shutterstock/CRStudio. Bas gauche : Jour de
marché à Lausanne © Shuttersock/Roman Babakin. Page 10. Milieu gauche : Îles Salomon dévastées © AusAid. Page 12. Desssin de presse, Tsunami ©
Reginald Stokart. Page 13. De gauche à droite, haut en bas ; 2 : Inondations à Saint Remy-lès-Chevreuse, CC Lionel Allorge/Wikimedia. 3 : Aurore boréale
© Pixabay/Domaine public. 4 : Tornade USA © AFP/John Edelson. 5 : Éruption au Kamtchatka © Shutterstock/Serguey Krasnoshchokov. 6 : Éruption Cotopaxi
© Ricardo Coronel Ruiz. 7 : Glissement de terrain à Taiwan © Reuters. 8 : Trombe sur l’océan © Istock/Koto_feja. Page 14. Baie de Naples © 123RF/Cacclav.
Page 15. Ht gauche : Panache de cendres, Islande © Reuters/Ingolfur Juliusson. Ht droite : Carte espace aérien, d’après CC Ternoc/Wikimedia. Bas droite :
Affichage, Genève, aéroport © Keystone/Martial Trezzini. Page 16. Coulée de boue dans une mine, Kennecott © Keystone/AP. Page 17. De gauche à droite,
haut en bas : 16 ; Séisme en Chine © AFP/Teh Eng Koon. 17 : Inondations dans le Var © François Hédou/Flickr. 18 : Évacuation de la zone de Tschernobyl
© Gamma-Rapho/Keystone. 19 : Village Les Diablerets, 2018 © Tamedia Publications romandes/Chantal Dervey. 20 : Irma, ouragan Caraïbes © Mediacentrum
Defense/MCD@mindef.nl/Gerben Van es. 21 : Tianjin, explosion © Abacapress/Xinhua/Newscom. Page 18. Ht gauche : Infographie Fukushima © AFP
Infographie. Milieu gauche : Tsunami Miyako © AFP/Jiji Press. Milieu droite : Incendie Fukushima © Keystone/AP/Kyodo News. Bas gauche : Vue aérienne
Fukushima © Keystone/SPL/Digital Globe. Page 19. Ht gauche : Vague Hokusai par Plantu © Plantu/Le Monde. Droite : Diffusion panache, Fukushima,
modélisation, CC Roulex_45/Wikimedia. Bas gauche : Illustration, Fukushima, 5 ans après, CC @StatistCharts. Page 21. Ht droite : Région de Lully, GE ©
Diapo.ch/Régis Colombo. Milieu gauche : Renaturation de l’Aire, 2001 © Brutsch & Brutsch. Milieu droite : Renaturation de l’Aire, 2016 © Fabio Chironi.
Page 22. Lave du Kilauea © Hemis/Alamy/Douglas Peebles Photography. Page 23. Ht droite : Les cheveux de Pélé © NASA/GSF/Andrea Jones. Bas droite :
Hawaii, entraînement pour vie sur Mars © NASA. Page 24. Ht gauche : Carte des séismes en Valais © Deben & Co. Ht droite : Église de Chippis après le
séisme de 1946 © Keystone/Photopress Archiv. Bas gauche : Carte simplifiée, risques Vésuve, d’après © Osservatorio Vesuviano. Bas droite : Pompei et le
Vésuve © Shutterstock/SF. Page 25. Milieu gauche : Station, Piton de la Fournaise, CC B. Navez/Wikimedia. Milieu droite : Bouée d’alerte au Tsunami ©
NOAA Center for Tsunami Research. Bas gauche : Le volcanologue Jean-Marie Bardintzeff, Etna © J.M. Bardintzeff. Bas droite : Séismogramme, Trèbes/Chili,
2014 Courtoisie Jean-Yves Bouvier/http://www.astrometeo974.fr/astroweb/pagesweb/FrameSetSismo.html. Page 26. Gauche : Affiche scolaire, séisme
© Edusismo.org. Bas droite : Kit de survie au Japon, CC Toby Oxborrow/Flickr. Page 27. Gauche : Secouriste, Mexico © AFP/Pedro Pardo. Droite : La protec-
tion civile Suisse © OFPP. Bas : Gestion intégrée des risques © OFPP. Page 28. Carte des fonds marins océaniques, Heinrich C. Berann, d’après Mary Tharp.
Used by special permission of Atelier Berann, Lans /Tyrol © Library of Congress/Heinrich C. Berann. Page 29. Droite : Schéma simplifié de la croûte terrestre
© DK-Images. Page 30. Ht gauche : Illustration dérive des continents © https://www.vecteezy.com/vector-art/108126-continental-drift-vector-maps. Page
31. Ht gauche : Casserole © Shutterstock. Ht droite : Illustration convection © Deben & Co. Bas droite : Théorie de la dérive des continents, CC
Osvaldocangaspadilla/S. Villeneuve/Wikimedia/USGS. Page 32. Ht gauche : Illustration divergence © Deben & Co. Ht droite : Thingvellir, Islande © Hemis/
Alamy/Arctic Images. Bas gauche : Illustration convergence © Deben & Co. Bas droite : Volcan Cotopaxi, Pixhere/Domaine public. Page 33. Ht gauche : Vue
aérienne de la faille de San Andreas, CC Ikluft/Wikimedia. Ht droite : Barrièrres déplacées, séisme, 1906, Popular Science Monthly Volume 69/Domaine
public. Gauche : San Francisco © Keystone/AP/P. Sakuma. Droite : Faille de San Andreas © Google Earth. Page 34. Ht gauche : Illustration Relief des Alpes
© Pixabay/Domaine public. Ht droite : Illustration Orogenèse © Deben & Co. Milieu : Panorama des Alpes, CC Gerdsch/Wikimedia. Bas : Timbre Eicher, 2005
© Shutterstock/Rook76. Page 35. Ht gauche : Éboulement de Randa, 1991 © OFEV/PLANAT. Ht droite : Éboulement de Randa, 1991, vue aérienne, CC
ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv/Stiftung Luftbild Schweiz © AG/LBS. Bas gauche : Bondo, Grisons glissement de terrain, d’après © Google Earth. Bas
droite : Village de Bondo © AFP/Miguel Medina. Page 36. Rizières, Mayon, Philippines © Hemis/Alamy/Alan Burles. Page 37. Bas : Densité de population
© http ://lapopulation.population.city/world. Page 38. Bas gauche : Pahoa, Hawaii © Keystone/EPA/Bruce Omory. Page 39. Ht gauche : Mont St Helens ©
Tom Casadevall/USGS Droite : Badarbunga © Arctic Photo/Örvar A. Þorgeirsson. Bas gauche : Sinabung © Framepool/859-922-882. Page 40. Haut :
Géothermie en Islande, CC Gretar Ivarsonn/Domaine public. Gauche : Parc Vulcania © Parc Vulcania/Francis Debaisieux. Bas droite : Offrandes à Bromo,
Indonésie © Shutterstock/Tanate Raktaengan. Page 41. Ht gauche : Exploitation de pierre ponce, CC Kallerna/Wikimedia. Ht droite : Souffre, mine Ijen, CC
Jean-Marie Hullot/Flickr. Milieu gauche : Mont Fuji, cultures de thé © Shutterstock/Craig Hanson. Bas droite : Bains de boue, Vulcano © Hemis/Alamy/Tullio
Valente. Page 42. Éruptions et météo © Météo France/Franck Lavigne. Page 43. Enfants, training anti séisme © AFP/Yoshikazu Tsuno. Page 44. Haut : Carte
des zones à risques sismiques © Jean-François Marier. Bas : Illustration séisme © Fotolia/Graphithèque. Page 45. Bas : Sismographe © Shuttestock/Iulia
Saenkova. Page 46. Gauche : Système d’alerte au Tsunami © AFP Infographie. Droite : Formation d’un tsunami © AFP Infographie. Page 47. Gauche : Port-
au-Prince en ruine, 2010 © UNEP. Droite : Conception, Chili, 2010 © Keystone/AP. Page 48. Gauche : Carte, séisme Haïti © IDIX Média. Droite : Carte séisme
Chili © Deben & Co. Page 50. Point d’eau Haïti, 2010 © Reuters/Carlos Barria. Page 51. Tour de Tokyo Sky Tree © Fotolia/Eyetronic. Page 52. Bas : Carte
des séismes en Suisse, d’après © SED. Page 53. Haut : Chronique de Constance, séisme de Bâle, Domaine public. Bas : Vue générale de Bâle © Schweizer
Luftwaffe, 2009. Page 54. Baie de Lhoknga, Indonésie, la mosquée © Keystone/AP/Greg Baker. Page 55. Ht gauche : Infographie, nombres victimes, Tsunami,
2004 © MaxPPP/Infographie Ouest-France. Milieu gauche : Vue satellite de Bandah Aceh © NASA/GSF. Bas gauche : Vue satellite de Bandah Aceh © NASA/
GSF. Bas droite : infographie baie de Banda Aceh © F. Lavigne et R. Paris/Tsunarisque. Page 57. Ht gauche : Navire-hôpital © DoD/ James R. McGury, U.S.
Navy.  Ht droite : Soins aux blessés, Indonésie © C. Peterson, U.S. Navy. Milieu gauche : Recherche disparus © AFP/Romeo Gacad. Milieu droite : Moine et
avis de disparition © AFP/Pornchai Kittiwongsakul. Bas gauche : Secours avion © DoD/Jacob J. Kirk, U.S. Navy. Bas droite : Secours nourriture © Phillip A.
Nickerson Jr, U.S. Navy. Page 58. Milieu : Bandah Aceh, après le Tsunami © AFP/Choo Youn_Kong Chaideer Mahyuddin. Bas droite : Sauveteur, débris © Josh
Hauser, U.S.Marine Corps. Page 59. Ht gauche : Panneau Tsunami Thaïlande, CC Jens Rusch/Wikimedia. Milieu droite : Commémoration, 10 ans après ©
Reuters/Athit Perawongmetha. Bas : Bandah Aceh, reconstruction © AFP/Choo Youn_Kong Chaideer Mahyuddin. Page 62. Milieu gauche : Jolie maison du
Valais © Fotolia/Fotoember. Page 64. Supermarché Espagne, produits locaux © EROSKI. Page 65. Météo Espagne © Fotolia/Guillaume Duris. Page 68.
Gauche : Culture de bananes en Islande © Sagaphoto/Bruno Compagnon. Droite : Culture de bananes aux Canaries © Pixabay/Domaine public. Page 69.
Gauche : Rizières Tessin © Terreni alla Maggia SA. Droite : Chiang Mai, Thaïlande, riz © Hemis/Jon Arnold. Page 70. Illustration ©  Deben & Co. Page 72.
Pizzaiolo, 1830 © Hemis/Alamy/Paul Fearn. Page 73. Ht gauche : Patrimoine culinaire suisse © Patrimone culinaire suisse. Bas droite : Gruyère AOP ©
Gruyère AOP/IGP. Page 74. Gauche : Culture hors sol sous serres, Genève © Prisma Dukas/Alamy. Droite : Agriculteurs Sao Paulo, Brésil © Shutterstock/Alf
Ribeiro. Page 75. Ht gauche : Paysans Burkina © Leemage/ImageBroker. Ht droite : Paysans Burkina © Leemage/ImageBroker. Bas droite : Plantation de thé
au Rwanda © Shutterstock/Martinez de la Varga. Page 76. Ht gauche : Irrigation États-Unis © Shutterstock/Cecilia Lim HM. Droite : Épandage pesticide,
Philippines, 2008 © AFP/Romeo Gacad. Bas gauche : Vignobles du Lavaux © Fotolia/anyaberkut. Page 77. Ht gauche : Moisson Colorado © Shutterstock/
Tyler Olson. Ht droite : Elevage de moutons en Nlle-Zélande © Pixabay/Domaine public. Milieu gauche : Paysage de bocage, Royaume-Uni © Fotolia/AndG.
Bas droite : Elevage de poulets en Chine © AFP/Imaginechina. Page 78. Ht droite : Kenya, satellite © Google Earth, 2018. Gauche : Kenya, culture de hari-
cots verts © Phil Moore pour Le Monde. Page 79. Ht gauche : Pesée des haricots verts © Phil Moore, Le Monde. Bas droite : Haricots verts du Kenya au
supermarché, CC Nick Saltmarsh/Flickr. Page 80. Logos des marques alimentaires © 2012 Convergence alimentaire, info/Joki D. Gauthier. Page 81.
Manifestation en Bolivie, CC Archivo des Proyectos. Page 82. Haut : Chaîne de production alimentaire, infographie © Agropoly/Déclaration de Berne. Page
83. Ht gauche : Décomposition du prix du café, d’après © Shutterstock/Mathee Saengkew. Ht droite : Logo Max Havelar © Max Havelard, Fairtrade. Ht
droite : Logo Claro © Claro, Fairtrade. Bas droite : Magasin du Monde, à Nyon © ASRO. Page 84. Gauche : Marché traditionnel, Slovénie © Fotolia/Berc.
Droite : Logo Rage de vert © Rage de vert. Page 85. Gauche : Panier légumes romands, septembre © E. Monbaron. Droite : Panier légumes romands, janvier
© E. Monbaron. Page 86. Collection de céréales © Shutterstock/Elena Schweitzer. Page 87. Bourse de Chicago © Shutterstock/Joseph Sohm. Page 89.
Fréquence des transports maritime © Jean-Paul Rodrigue. Page 90. Ht gauche : Rizière, Piemont © Fotolia/Fotographiche.eu. Ht droite : Rizière, Vietnam
© Fotolia/Degist. Milieu gauche : Famille Thaïlande, riz © Shutterstock/CRStudio. Page 91. Les différents moyens de transport © Shutterstock/Golden

150
Sikorka. Page 93. Ht droite : Élevage intensif, bovins © Fotolia/Budimir Jevtic. Milieu gauche : Déforestation Malaisie © Shutterstock/Rich Carey. Milieu
droite : Déforesation Malaisie, satellite © NASA/Earth Observatory. Bas gauche : Grue élévatrice transfert du grain, bateau © Fotolia/Colette. Bas droite :
Pesticide dans les vignes © 123RF/Cmspic. Page 95. Ht gauche : Culture sous serres, Almeria © Shutterstock/Paustius. Ht droite : Région d’Almeria, satel-
lite © Google Earth, 2018. Page 96. Distribution de repas dans une école, Haïti © Food My Starving Children. Page 99. Gauche : Désert © Fotolia/Ivan
Dzyuba. Droite : Sécheresse, soja USA © USDA/Jack Nichols. Page 100. Haut : Filières d’agrocarburants © IFPEN. Bas gauche : Sensibilisation Food Waste
© OFAG. Bas milieu : Carottes © Fotolia/Valeria Tarleva. Bas droite : Carottes tordues © Fotolia/Karina Baugart. Page 101. Haut : Sensibilisation Food Waste
© OFAG. Gauche : Benne gaspillage fruits, Croatie © IAEA/Louise Potterton. Droite : Poubelle de légumes, Suède, CC J Bloom/Flickr. Bas droite : Logo Les
gueules cassées © Les Gueules Cassées. Page 104. Milieu gauche : New York jardin, CC, Ingfbruno/Wikimedia. Page 106. Genève, Stéphane Clément et
Daniel Ceppi, Chroniques d’un voyageur, Vol. 9, Vanina Busines © Humanoids, Inc. Los Angeles. Page 107. Ht droite : Saigon, Cosey, Saigon-Hanoi © Éditions
du Lombard (Dargaud-Lombard SA) © Dupuis, 2019. Bas : Abidjan, Clément Oubrerie & Marguerite Abouet, Aya de Youpougon © Gallimard Jeunesse. Page
108. Haut : Ville imaginaire, Van Hamme et Griffo, Sos bonhneur © Dupuis, 2015. Bas : Paris, Trondheim, Les formidables aventures du Lapinot © Dargaud,
2015. Page 109. Haut : Paris, Lax, Le choucas © Dupuis, 2015. Milieu : Londres, Franck Giroud et Michel Durand, Destins T01, Le hold up © Editions Glénat,
2010. Bas : Leeds, Delitte et Richelle, Les coulisses du pouvoir © Casterman. Page 110. Haut : Paris, André Juillard, Le cahier bleu © Casterman. Milieu :
Lucerne, Van Hamme et Francq, Largo Winch © Dupuis, 2015. Bas : Paris, Stanislas, Tardi et Boujut, Le perroquet des Batignolles © Dargaud, 2015. Page 111.
Haut : Paris, Lupano et Rodguen, Ma révérence © Éditions Delcourt, 2013. Bas : Peshawar, Pakistan, Lefevre, Lemercier et Guibert, Le photographe, tome 1
© Dupuis, 2019. Page 112. La Chaux-de-Fonds © Ville de La Chaux-de-Fonds/ A. Henchoz. Page 113. Ht gauche : Marché aux oignons, Berne © Keystone/
Anthony Anek. Ht droite : Jour de marché à Lausanne © Shuttersock/Roman Babakin. Milieu droite : Vue du port de Saint-Malo, CC Fabos/Wikimedia. Milieu
gauche : Amsterdam, vélo, Pxhere/Domaine public. Bas droite : Mareuil-lès-Meaux, Courtoisie BDM Résidences. Page 114. Haut : Athènes © Fotolia/BorisB17.
Bas gauche : Carte du résau TGV Lyria © OUI-SNCF/Lyria. Bas droite : Carte des universités, Suisse © Deben & Co. Page 115. Ht gauche : Arena, Munich, CC
Tobia Alt/Wikimedia. Ht droite : Opéra, Sydney, CC Bernard Gagnon/Wikimedia. Bas : Vue de Los Angeles, CC Marshall Astor/Wikimedia. Page 117. Ht droite :
Shanghai, la nuit, CC Lei Han/Flickr. Page 118. Ht gauche : Carte des sous-régions du Portugal © Deben & Co. Bas : Vue du village de Monsanto, Portugal,
CC Dinah Raphael/Wikimedia. Page 119. Fermeture bureau de poste, Portugal © Nuno Veiga/Lusa. Page 120. Haut : Sainte-Sophie, Istanbul, CC Arlid
Vagen/Wikimedia. Pages 120-121. Bas : Gratte-ciels à Istanbul, CC Ben Mollock/Wikimedia. Page 121. Ht droite : Plan de Constantinople © Deben & Co.
Milieu droite : Vue satellite d’Istambul © NASA/Earth Observatory. Page 123. Ht droite : chantier sur le 3e pont, Istanbul, CC Ugur Ceylan/Flickr. Gauche :
Pont à Istanbul © Shutterstock/Guler. Bas droite : Metrobus, Istanbul, CC Arlid Vagen/Wikimedia. Page 124. Projet canal Istanbul © AFP Infographie. Page
125. Ht gauche : Rue piétonne, Istanbul, CC Sean Mars/Flikr. Ht droite : Quartier ancien, CC Dysturb.net/Flickr. Milieu gauche : Quartier moderne, CC
Rettungsschirm/Flickr. Bas droite : Nouveau quartier sur le Bosphore, Courtesy Antalya Homes. Page 127. Ht gauche : Rue de Manhattan © Shutterstock/
View Apart. Ht droite : Quartier du Bronx © Pixabay/Domaine public. Milieu : Vue satellite de New York © Google Earth, 2018. Bas gauche : Staten Island
© Shutterstock/Roman Babakin. Bas milieu : Brooklyn © Pixabay/Domaine public. Bas droite : Rue du Queens, CC Emilio Guerra/Wikimedia. Page 128. Ht
gauche : Maison dans le Queens, CC Peter Greenberg/Wikimedia. Ht droite : Immeuble d’habitation Manhattan © Shutterstock/Leonard Zhukovsky. Bas :
Immeuble dans le Bronx, CC Tpsdave/Wikimedia. Page 129. Répartition ethnique NY © Deben & Co. Page 131. Café le Red Roaster, DD6AYW © Hemis/
Alamy/Incamerastock. Page 132. Rocinha, Rio, CC Chensiyuan/Wikimedia. Page 133. Bas gauche : Casablanca, Carte postale, Collection privée. Bas droite :
Nanterre, 1960 © Jean Pottier. Page 134. Ht gauche : Township, Afrique du Sud, CC Medpro/Flickr. Milieu droite : Refuge sanitaire, Sierre Leone © MSF/
Florence Demeulin. Bas gauche : Bidonville, Casablanca © Reuters/Rafael Marchante. Page 135. Milieu droite : Dharavi, bidonville © Keystone/Magnum
Photos/Jonas Bendiksen. Gauche : Dharavi, chambre et atelier © Keystone/Magnum Photos/Jonas Bendiksen. Bas droite : Dharavi © Jonathan Fontaine.
Page 136. La Fête des voisins. © European-neighbours-day.com. Page 137. Ht gauche : Maquette Coopérative d’en face © Coopérative_d’en_face/Neuchâtel.
Milieu gauche : Quartier du Vieux Châtel, Neuchâtel © Adi Glanzmann/Association du Vieux-Châtel. Bas droite : Jardins partagés © Katia Freda. Page 138.
Ht gauche : Terrasse de brasserie, Paris © Gamma-Rapho/Lily Franey. Ht droite : Touristes à Montmartre © Shutterstock/Tunpungato. Milieu gauche : Mendiant,
Lausanne © Keystone/Laurent Gillieron. Bas droite : Hip-hop, Berlin, CC Jean-Pierre Dalbéra/Flickr. Bas gauche : Parkour, Luxembourg © Stéphane Benini.
Page 139. Ht droite : Panneau bus, Thaïlande © Vagabondidelmondo/DR. Milieu : Incivilités dans le métro © Deben & Co. Bas gauche : Dessin de presse :
Incivilités © Iconovox/Deligne. Bas droite : Incivilité vélo © MaxPPP/Cédric Jacquot. Page 140. Métro de Moscou, CC Christophe Meneboeuf/Wikimedia.
Page 141. Ht droite : Embouteillages, Paris © IP3/Vincent Isore. Ht gauche : Embouteillage, Moscou, CC Nevermind2/Wikimedia. Bas : Plan de métro,
Barcelone © BCN, Barcelona. Page 142. Ht gauche : RER à Madrid, CC Miguel 303XM/Wikimedia. Bas : Vélib à Tirana © Julien Nicolet-dit-Félix. Page 143.
Ht gauche : Péage urbain, Londres, CC Maldoro59/Wikimedia. Ht droite : Parc-relais en Suisse © Yves Cretton. Page 144. Belurbo, ville imaginaire © Deben
& Co. Page 145. Ht droite : Dés pour le jeu © Fotolia/Ewa Bednarek. Milieu : Illustrations jeu de rôle © Deben & Co. Page 146. Bas gauche : Projet alterna-
tif sur aéroport d’Athènes © Dimitri Geronikos/enterioni.blogspot.com. Bas droite : Projet alternatif sur aéroport d’Athènes © Dimitri Geronikos/enterioni.
blogspot.com. Page 147. Bas gauche : Tempelhof, aéroport © Tempelhof Projekt GmbH. Bas droite : Modélisation du projet Tempelhof © GROSS. MAX,
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Rédaction en chef Suzanne Schoeb (responsable),
François Walter (conseiller scientifique).

Contributions rédactionnelles  Carol Berger, Charline Demeyère,


Gilles Disero, Laurence Ebner,
Stéphane Hermenier, Julien Nicolet-dit-Félix,
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Appui didactique François Audigier,


et scientifique Pierre Varcher.

Validation et arbitrage Jérôme Boillat, Anne Christe de Mello,


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Yvan Jourdain, Alain Ramelet,
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Lukas Unternährer, Claude Voisard.

Recherche iconographique Nathalie Lasserre.

Relectures Annick Andujar, Fausta Ferrari,


Pierre-Marie Gabioud, Steve Richard.

Cartographie GeoAzimut Sàrl, Fribourg.

Conception graphique, Hot’s Design Communication SA, Bienne.


mise en pages et illustrations

Réalisation UMER – Unité des moyens d’enseignement romands,


Secrétariat général de la CIIP.

ISBN 978-2-88500-341-3

CATARO 051039

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