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e
GÉOGRAPHIE 9
Livre de l’élève
1
CLÉS DE LECTURE : REPÈRES
B H
Les sociétés sont-elles
toutes égales face
au risque ?
0 0°C
J F M A M J J A S O N D
78 Genève (Suisse) : diagramme climatique 79 Almeria (Espagne) : diagramme climatique Culture sous serres, région d'Almeria (Espagne).
Source : MétéoSuisse Source : AEMET
Couleur
mm mm
Agriculture industrielle et environnement
100 100 50°C
À l'échelle mondiale, certaines pratiques agricoles ont des effets négatifs sur l'envi-
ronnement, en particulier sur les sols. L'agriculture elle-même en pâtit, d'immenses
du thème
80 80
surfaces agricoles disparaissant chaque année. Dans certaines régions, cette situation
60 30°C 60 30°C est particulièrement inquiétante, car des agriculteurs perdent leurs terres, et la quan-
tité de nourriture produite diminue.
40 20°C 40 20°C
83
20 10°C 20 10°C Le sol en danger
0 0°C 0 0°C Les géographes appellent « sol » la fine couche de terre couvrant la roche. Ce sol est essen-
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D tiellement composé de matières issues de la décomposition d'animaux et de plantes. C'est
grâce à lui que les plantes peuvent pousser. Cette couche est donc indispensable à l'agri-
culture, et par conséquent à la vie humaine.
80 Impact environnemental de différentes
cultures de tomates Plusieurs processus le mettent en péril :
Charge écologique par kg de tomate – L’érosion : le sol est emporté par les pluies, les cours d’eau, les
84
5000
marées ou le vent.
– La perte de fertilité : les monoculturesZ privent progressive- La déforestation
Almeria - plein champ eau souterraine
des eaux d'arrosage, ce qui les stérilise. ainsi gagnés sont généralement mis
Suisse - serre juin
3000 – L'urbanisationZ: des surfaces importantes de sol dispa- en culture. La déforestation boule-
raissent au profit des constructions humaines (bâtiments, verse la vie des sociétés tradition-
2000 routes, parkings, etc.). Adapté de Natur'info. nelles, met en péril certaines espèces
animales et végétales et contribue à
augmenter l'effet de serreZ. Parado-
1000
xalement, on assiste à une augmen-
tation de la surface de la forêt dans
0 certains pays d’Europe, dont la Suisse.
Source : OFEV.
H Adapté de Natur’info.
94 95
QUELLES SOLUTIONS POUR SE DEPLACER EN VILLE ?
La ville présente l'avantage de concentrer un nombre d'activités important sur une petite surface, ce qui Des déplacements parfois difficiles 107
77
devrait permettre d'accéder à différents services très rapidement. Cependant, sa forte densitéZ génère
des frictions qui ralentissent la vitesse de déplacement.
De plus, la rareté et le coût élevé du terrain rendent Pourquoi n’est-il pas toujours facile et rapide de se
très chère la construction d’INFRASTRUCTURES DE déplacer en ville ? Quels choix de modes de trans-
et permettent de réaliser
coût et son confort alors que les autorités imaginent
des solutions économiques et écologiques permet-
tant à chacun d’accéder aux différents endroits de Embouteillage en région
INFRASTRUCTURES
et légendées.
108 Plan du métro de Barcelone (Espagne)
140 141
2
CLÉS DE LECTURE : CODES
SÉISME
Renvois dans le livre de l’élève Mouvements et vibra-
tions du sol résultant de
la rupture en profondeur
Renvoi à un mot-clé, par ex : SÉISME des roches de l’écorceZ
Définition d’un terme central du module. terrestre.
Centre-ville
(rue Saint-Laurent, Lausanne).
4
TABLE DES MATIÈRES
e
GÉOGRAPHIE 9
LES RISQUES NATURELS LIÉS À L’ÉCORCE TERRESTRE
Introduction 8-11
A Qu’appelle-t-on un risque ? 12-15
B Les risques sont-ils tous d’origine naturelle ? 16-21
C Comment les sociétés font-elles face au risque ? 22-27
D Les continents sont-ils immobiles ? 28-35
E Pourquoi vivre près d’un volcan ? 36-42
F Les séismes et les tsunamis sont-ils prévisibles ? 43-46
G Les sociétés sont-elles toutes égales face au risque ? 47-53
H Que s’est-il passé en 2004 dans l’océan Indien ? 54-59
DE LA PRODUCTION À LA CONSOMMATION
D’UN BIEN AGRICOLE
Introduction 60-63
A Que produit-on ici et ailleurs ? 64-69
B Que mange-t-on ici et ailleurs ? 70-73
C Cultive-t-on partout de la même manière ? 74-79
D Comment répartir les revenus agricoles ? 80-85
E Qui décide du prix des céréales ? 86-88
F Du champ à l’assiette, par où passe le riz ? 89-91
G Quel est l’impact de l’agriculture sur l’environnement ? 92-95
H Pourquoi ne mange-t-on pas partout à sa faim ? 96-101
5
LES INTERDÉPENDANCES
Pour prendre conscience de la manière dont les sociétés se représentent l'espace,
identifier comment elles l'organisent et résolvent les problèmes liés à son exploitation
et à son aménagement, il est nécessaire d’aborder les situations de manière systé-
mique, notamment en les explorant selon les trois entrées par les pôles représentés
ci-contre.
Ainsi, répondre aux questions posées par les modules implique de réfléchir selon
différents points de vue : politique, économique, social, éthique, culturel ou sur les
conditions naturelles (relief, climat, végétation, hydrographie, ressources naturelles).
Le schéma ci-contre permet de situer les thèmes de 9e année et les entrées prioritai-
rement concernées par chacun des modules.
Le raisonnement géographique permet d’analyser à différentes échelles les interac-
tions entre ces trois angles d’approche.
DE LA PRODUCTION À LA CONSOMMATION
D’UN BIEN AGRICOLE
Que produit-on ici et ailleurs ? A
Que mange-t-on ici et ailleurs ? B
Cultive-t-on partout de la même manière ? C
Comment répartir les revenus agricoles ? D
Qui décide du prix des céréales ? E
Du champ à l’assiette, par où passe le riz ? F
Quel est l’impact de l’agriculture sur l’environnement ? G
Pourquoi ne mange-t-on pas partout à sa faim ? H
6
ENTRÉE PAR LE PÔLE
ENTRÉE PAR LE PÔLE ÉCONOMIE
ENVIRONNEMENT
De la production à
Les risques naturels liés la consommation d’un
à l’écorce terrestre bien agricole
A F
D F
A E G H
C G H
D F H I B
B C D E
B C E
A G
7
LES RISQUES NATURELS LIÉS
À L’ÉCORCE TERRESTRE
San Andreas
D
OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
NORD Hawaii
NORD
Haïti
C
G
Cordillère
des Andes
D
OCÉAN
Chili
PACIFIQUE
G
SUD
APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– reconnaître et localiser les principales zones tectoniques ;
– déterminer les phénomènes naturels induits par les mouvements des plaques tectoniques ;
– identifier le risque et différencier les risques d’origine naturelle et anthropique ;
– distinguer les risques que les manifestations tectoniques font courir aux sociétés ;
– identifier les stratégies de prévention des sociétés humaines à différentes échelles
spatiales et temporelles ;
– acquérir et utiliser un vocabulaire spécifique à la tectonique des plaques et à la prévention
des risques ;
– reconnaître la capacité de résilience des sociétés.
8
Islande
A
Alpes
D Vésuve
Portugal
A Japon
F
B+F
Philippines
Océan E
Indien
H
Indonésie
E+H
La
Réunion OCÉAN
C INDIEN
OCÉAN
ATLANTIQUE
SUD
9
Les risques naturels liés
à l’écorce terrestre
Il ne se passe pas une année sans que les médiasZ nous rapportent des témoignages et des images de
catastrophes dues à des éruptions volcaniques ou à des séismesZ. Ces phénomènes naturels spectaculaires
provoquent souvent de nombreuses victimes et détruisent ce que les sociétés ont construit.
On sait désormais que les volcans et les trem- à connaître le danger pour mieux s’en protéger, en
blements de terre trouvent leur origine dans les construisant notamment des stratégies axées sur
mouvements tectoniquesZ de l’écorceZ terrestre la préventionZ et la préparation à la catastrophe.
et les connaissances actuelles de ces mécanismes Toutefois, la capacité des sociétés à faire face à ces
deviennent de plus en plus pointues. phénomènes naturels varie d’une région à l’autre
Malgré cela, leur part d’imprévisibilité rend ces phé- dans le monde.
nomènes naturels particulièrement menaçants pour Enfin, même si ces phénomènes naturels sont source
les sociétés. Ces dernières n’ont cessé d’apprendre de dangers, des populations nombreuses vivent
dans les régions affectées par ce type de risques et
subissent des catastrophes à intervalles réguliers,
sans pour autant chercher à quitter les lieux qu’elles
habitent. Bien au contraire, elles ont appris à vivre
avec le risque, à tirer parti des ressources qu’offrent
les régions volcaniques et à développer des stra-
tégies pour tenter de minimiser les conséquences
induites par les volcans et les séismes.
A C
10
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
F
Pourquoi vivre près
d’un volcan ?
H
Les sociétés sont-elles
toutes égales face
au risque ?
11
A
QU’APPELLE-T-ON UN RISQUE ?
Dans notre société actuelle, le mot « risque » est utilisé dans une grande diversité de situations : un sport
à risque, un risque financier, un risque d’incendie, une zone à risque, un risque d’accident, un risque de
glissement de terrain, etc. Il est nécessaire de comprendre quels sont les éléments qui constituent le
risque pour pouvoir utiliser ce mot correctement.
Depuis toujours, avant même l’apparition de avec des dommages matériels, des blessés voire des
l’Homme sur Terre, le temps et la vie ont été ryth- victimes.
més par des phénomènes naturels tels que le vent, Aussi, il est nécessaire de comprendre ce qu’est
la foudre, les tornades, les inondations, les tremble- le risque. Qu’est-ce qui fait qu’un phénomène est
ments de terre ou les éruptions volcaniques. Ces considéré comme un risque ou pas ? Qu’est ce qui
phénomènes naturels sont une des caractéristiques rend une population vulnérableZ face à un risque ?
de notre planète et ont contribué à l’émergence de Quels sont les facteurs qui font varier le niveau de
la vie et à son développement sur Terre. risque ? Un phénomène qui présente un risque à
Cependant, depuis que l’Homme est apparu, certains l’échelle locale peut-il également avoir un impactZ
de ces phénomènes naturels peuvent représenter un à une échelle plus vaste ?
danger lorsqu’ils surviennent, causant des désastres
Le risque est-il le fruit du hasard ou est-il calculable ? Reginald Stokart, dessin de presse, 2011.
12
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
Tornade (États-Unis).
13
A
Le cas de Naples
9
Ville de Naples
avec le Vésuve
(Italie).
14
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
10 11
13 14
Pourquoi annuler des centaines de
vols en Europe pour une éruption
si lointaine ?
Les cendres volcaniques en suspension dans
l’air peuvent provoquer l’arrêt des réacteurs
des avions et également aveugler les pilotes.
C’est pourquoi le trafic aérien au-dessus de l’At-
lantique et dans une bonne partie de l’Europe
de l’Ouest a été interrompu pendant plusieurs
jours. Suite à cette catastrophe, l’agence de
l’ONU en charge de la stratégie internationale
pour la préventionZ des catastrophes a recom-
mandé aux États de mettre en place des plans Annulation des vols, aéroport de Genève,
d’urgence et de coordination pour minimiser 20 avril 2010.
l’impact de ce type d’évènements.
Adapté de cms.unige.ch
15
B
LES RISQUES SONT-ILS TOUS D’ORIGINE NATURELLE ?
Depuis toujours, l’Homme a cherché à se protéger du danger, à diminuer sa vulnérabilitéZ et donc à réduire
le niveau de risque, notamment par rapport aux phénomènes naturels. Mais des risques engendrés par
les sociétés elles-mêmes, par leurs activités et leurs interactionsZ avec l’environnement ont émergé
avec le temps.
L’Homme essaie de se protéger de ce que l’on avec un nombre élevé de victimes et des dommages
appelle les risques naturels, qu’ils soient d’origine importants.
hydrométéorologique ou d’origine géologiqueZ. L’être humain par ses décisions et ses actions, a
Il existe cependant d’autres types de risques qui souvent une part de responsabilité dans la surve-
ont pour origine les activités humaines (explosion nue de certains désastres. Quelle est l’origine d’un
sur un site industriel, marée noire, pollutionZ d’une risque ? L’Homme peut-il contribuer à augmenter ou
rivière, etc.). On les appelle les RISQUES D’ORIGINE à diminuer le risque par ses décisions et ses choix
ANTHROPIQUE ou risques technologiques, et les d’aménagement ? Qu’appelle-t-on un risque induit
sociétés doivent aussi s’en protéger. et un effet domino ?
De plus en plus souvent, les interactions entre
l’Homme et son environnement sont telles qu’une
décision humaine ou un choix d’aménagementZ du
RISQUE
D’ORIGINE
territoire peuvent contribuer à créer ou à amplifier
les conséquences d’un risque naturel. Dans d’autres
ANTHROPIQUE
Risque lié directement ou
cas, un aléaZ naturel peut engendrer une cascade indirectement aux actions
d’événements qui vont aboutir au final à un désastre et activités humaines
(aménagement du territoire,
pratiques agricolesZ, utili-
sation de certaines
technologies, etc.).
15
Mine à ciel ouvert de Kennecott (Utah, États-Unis), l’une des plus profondes du monde
(1600 m). En 2013, un glissement de terrain a eu lieu mais n’a fait aucune victime, car un
système de détection et d’alerte avait été mis en place et a permis d’éviter une catastrophe.
16
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
16
17
18
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20
21
17
B
La catastrophe de Fukushima (Japon), 2011
Cette catastrophe est un exemple de RISQUE anthropique INDUIT par un aléa
naturel initial (séisme) qui engendre une succession d’événements conduisant
au final à un désastre dont les conséquences peuvent se faire sentir à très long RISQUE INDUIT
terme. On appelle « effet domino » cette succession d’événements en cascade. Risque qui a été
engendré par un autre
événement, par un choix
22 d’aménagement ou par
La catastrophe nucléaire de Fukushima une action résultant
Accident survenu le 11 mars 2011 après le tsunamiZ consécutif à un tremblement d’une décision
de terre de magnitudeZ 9, à 160 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. humaine.
Opérateur : Fusion du réacteur 1
Tokyo Electric Power (Tepco) Le plus endommagé
JAPON Explosions Cuve du
12 mars réacteur
Tokyo 15 mars Barres de Enceinte de
14 mars combustible confinement
en acier
15 mars
Fonte et chute
Radiations du combustible
10 000 tonnes d’eau traversant 65 cm de béton
contaminée, déversée en mer. 37 cm d’épaisseur subsistant
Niveau record de rejets
atmosphériques le 15 mars.
En 2016 Conséquences
environnementales Démantèlement
8000 travailleurs sur le site.
Réacteurs inaccessibles à l’homme. Mutations héréditaires. prévu sur une
Plus de 1000 réservoirs géants d’eau Niveaux élevés de contamination quarantaine
contaminée. par le césium. d’années
Mur pour arrêter un tsunami de 15 m. Contamination radiologique.
Sources : TEPCO, Atmospheric Chemistry and Physics.
23
Tsunami consécutif
au séisme sur la côte
est du Japon.
24
25
18
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
26
Vendredi 11 mars 2011, au fil des heures…
14 h 50 Séisme de magnitude 9 au large de la côte est du Japon, à 32 km de profondeur.
15 h 00 Alerte au tsunami pour le Japon.
16 h 20 Des vagues de 10 mètres touchent la région de Sendai, à proximité de la centrale
nucléaire de Fukushima, provoquant une coupure d’électricité et l’arrêt du refroi-
dissement des réacteurs.
20 h 00 Les barres de combustible de la centrale de Fukushima commencent à fondre.
21 h 20 Un incendie se déclare sur le site, près de la centrale nucléaire. Les zones concer-
nées sont évacuées.
Adapté du journal Libération, 2011.
27
OCÉAN
PACIFIQUE
19
B
La catastrophe de Fukushima pousse les gouvernements à s’interroger
30
Évaluation de la sûreté des centrales nucléaires
L’accident nucléaire de Fukushima n’a pas seulement eu un impactZ considérable sur l’environ-
nement naturel et la santé des Japonais. Cet événement a également mis en lumière la fragilité
du parc nucléaire japonais, manifestement non préparé à un tel scénario. Ce constat a mené à
reconsidérer la sécurité des installations nucléaires au niveau mondial. […]
En Suisse, les recherches ont prouvé que la centrale nucléaire de Mühleberg n’était pas pré-
parée à un éventuel séisme qui pourrait provoquer des fissures au barrage qui retient l’eau du
lac de Wohlen à proximité de la centrale. En cas de rupture, la centrale de Mühleberg serait
inondée.
très élevé
élevé de terre
nt des tremblements
moyen Les séismes induits so ire cte me nt pa r l’ac-
t ou ind
provoqués directemen mb es,
sses explosions (bo
faible tivité humaine. De gro Bâ le en 20 06
es, tels ceux de
Localisation des réacteurs accidents) ou des forag t en ge nd rer de s
13, peuven
nucléaires ou de Saint-Gall en 20
sité.
séismes de faible inten
20
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
33 34
35 36
Un peu d’histoire Projet de renaturation de l’Aire
Dès 1860 : déboisement des pentes au pied du Dans les années 90, l’Aire est canalisée sur près de
Salève, ce qui augmente le ruissellement et pro- la moitié de son parcours et même complètement
voque des crues de l’Aire. enterrée sur une partie de celui-ci, ce qui la décon-
De 1890 à 1982 : construction de digues pour cana- necte biologiquement de l’Arve dans laquelle elle
liser l’Aire et tenter de maîtriser les crues. se jette. Certains étés, la partie supérieure de son
cours est complètement à sec. Elle présente une
Dès 1950 : forte urbanisationZ du bassin-versant de
grande pauvreté biologique, car une grande partie
l’Aire, ce qui a un effet amplificateur sur les crues
de la faune et de la flore a disparu. La pêche et la
(bétonnage et ruissellement).
baignade sont interdites depuis 1982 pour des rai-
Dès 1961 : l’Aire devient très polluée (écoulement sons sanitaires. Elle est l’une des rivières les plus
insuffisant en été, engrais, etc.). polluées du canton par les rejets de l’agriculture
En 1987 : mise en service d’une galerie reliant l’Aire intensive et un réseauZ d’assainissement obsolète.
au Rhône, permettant d’évacuer l’eau lors des crues Des mesures sont prises après de violentes crues
Dès 2002 : travaux de renaturation de l’Aire. (1976 et 1979). Mais c’est surtout en 2002 que
Adapté de ge.ch l’inondation de Lully prouve le manque de capacité
hydraulique du réseau d’évacuation des eaux plu-
viales et de la rivière. Le projet de renaturation de
l’Aire est alors lancé en 2002, qui vise à concilier les
objectifs environnementaux, paysagers et de loisirs,
avec les critères de protection contre les inonda-
CRUE : forte augmentation de la quantité d’eau tions.
dans une rivière suite à des précipitations, pouvant Adapté de asconfignon.ch
provoquer des inondations.
RENATURATION : aménagements visant à rendre son
état naturel à un cours d’eau.
21
C
COMMENT LES SOCIÉTÉS FONT-ELLES FACE AU RISQUE ?
Face aux phénomènes naturels tels qu’éruptions volcaniques, séismesZ et tsunamisZ, les hommes
semblent démunis et sans défense. Ces aléasZ ont souvent de lourdes conséquences au niveau humain
et matériel. Les sociétés ont dès lors cherché à comprendre l’origine de ces aléas et à construire des
connaissances à leur sujet afin de pouvoir mieux s’en protéger.
La mythologie et les légendes illustrent les inter- d’être moins vulnérable. Il peut s’agir de systèmes
rogations des sociétés au sujet de ces aléas et les de surveillance et d’alerte, de politiques d’éduca-
réponses qu’elles ont essayé d’y apporter. La capa- tion et de préventionZ, de normes de construction et
cité à se représenter un risque et à mieux le com- d’aménagementZ, autant d’éléments pour lesquels
prendre est une manière de s’en protéger. les autorités locales et gouvernements ont un rôle
Pour être moins vulnérableZ face à un aléa, une essentiel à jouer.
société doit construire des connaissances à son Des solutions existent, en particulier pour le risque
sujet. Il s’écoule parfois plusieurs décennies ou plu- sismique et le risque volcanique. Comment iden-
sieurs siècles entre deux catastrophes, les hommes tifier les risques et mieux les connaître ? Quelles
ont alors le temps d’oublier les événements du stratégies les autorités et gouvernements mettent-
passé et de sous-estimer le risque. C’est pourquoi ils en place pour faire de la prévention et gérer les
il importe de pouvoir identifier et connaître le dan- situations de crise ?
ger, afin de développer des stratégies permettant
37
22
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
39
Île Moloka’i
i
Ca
iw
Honolulu Ka
n Kahului
al
Ca
Île Lana’i Île Maui
a
Île Kaho’olawe ah
uih
en Mauna
OCÉAN al
Al Kea
PACIFIQUE Hilo
Can
Mauna
Loa Île Hawaii
100 km (la Grande Île)
Île Hawaii
Kohala (la Grande Île)
1670 m
Mauna Kea
Waimea C’est sur les pentes du
expérimen-
que des scientifiques
Mauna Kea vie sur la pla-
4205 m tent les conditions de
nète Mars.
Hualalai
2521 m Hilo
Kailua-
Kona Tunnel
Mauna Loa Kazumura
4169 m Kilauea
1247 m
Cratère Puu Oo
720 m
30 km
Hawaiian
Ocean View Coulées de lave depuis 1800
Volcans
Villes
Parc national des volcans d’Hawaii ARCHIPEL : ensemble d’îles.
CRATÈRE : voir définition p. 36.
23
C
Identification et évaluation du risque
Pour pouvoir se protéger face à un aléa, une société a besoin de construire des
connaissances le concernant. Pour cela, elle peut s’appuyer notamment sur les évé-
nements du passé et les conséquences qu’ils ont eues, car un événement potentiel-
lement catastrophique revient souvent, de façon plus ou moins régulière. Il importe
aussi d’étudier de façon approfondie la configuration du terrain, c’est-à-dire des élé-
ments tels que le relief (les pentes, les vallées) ou l’hydrographie (présence de lacs,
de rivières) qui permettent de détecter les endroits les plus exposés, c’est-à-dire au
final les endroits à éviter.
Histoire du lieu :
– identifier le type d’aléa, sa fréquence et sa période de retour, ainsi que son intensité ;
– évaluer ses conséquences humaines et matérielles.
Source : CREALP.
Église de Chippis (Valais), après le séisme
de 1946.
Configuration du terrain :
– relief (inclinaison et orientation des pentes) ;
– qualité du sous-sol (solide ou meuble) ;
– présence de neige ou de glaciers, etc.
PÉRIODE DE RETOUR : temps moyen écoulé entre deux évènements de même importance.
NUÉE ARDENTE : nuage de cendres et de gaz, à très haute température, dévalant la pente
d’un volcan.
24
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
Indicateurs mesurables
Éruption volcanique (semaines) Séisme (non prévisible) Tsunami (heures, minutes)
– Séismes de faible intensité. – Période de retour du séisme. – Enregistrement d’un séisme
– Déformation du sol. – Séismes de faible intensité. sous-marin.
– Modification de la composition – Comportement anormal – Comportement anormal
des gaz et des liquides. des animaux. des animaux.
– Modification de la température – Retrait de la mer.
des gaz et des liquides.
– Comportement anormal
des animaux.
46
47
48
Bouée d’alerte au tsunami.
49
Source : astrometeo974.fr
25
C
PRÉVENTION du risque
Les politiques de prévention du risque sont de la responsabilité des autorités locales,
régionales ou nationales (gouvernements). Ce sont elles qui doivent informer la popu-
lation, afin que cette dernière soit préparée et sache comment réagir en cas de
catastrophe. Ce sont elles aussi qui veillent à ce que les infrastructures Z
et les constructions respectent les normes établies. Les normes para-
sismiques, par exemple, visent à rendre les bâtiments résistants aux
séismes. Les autorités doivent aussi être capables d’anticiper la situa-
tion, en prévoyant des plans d’évacuation si un volcan menace d’entrer PRÉVENTION
en éruption. L’ensemble de ces mesures a pour objectif de diminuer Ensemble de mesures et
d’actions visant à dimi-
le nombre de victimes et de limiter les dommages le jour où survient nuer la vulnérabilité de la
la catastrophe. population et l’impactZ
de certains risques.
50
52
26
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
54
AVANT
APRÈS
LIGNE DE VIE : ensemble d’acteurs
devant pouvoir intervenir en cas de
catastrophe afin d’assurer la sécurité et Source : Gestion des risques, Protection
les bases d’existence de la population. de la population, Suisse (OFPP, 2012).
27
D
LES CONTINENTS SONT-ILS IMMOBILES ?
Les médiasZ se font régulièrement l’écho de catastrophes dues à des séismesZ, à des tsunamisZ ou à des
éruptions volcaniques. Les noms de certains pays reviennent très fréquemment, alors que d’autres ne
semblent jamais concernés par ces phénomènes naturels. Cette inégale répartition des risques est due
au fait que les mécanismes géologiquesZ qui déclenchent ces aléasZ ne concernent pas l’ensemble de
l’écorceZ terrestre.
Si certains pays ne sont jamais au cœur de l’actualité tion, la probabilité est forte que cela concerne l’Is-
relatant des désastres sismiques ou volcaniques, lande, les Philippines ou le Mexique. Quant aux tsu-
cela peut être dû au fait qu’ils sont localisés dans namis, ce sont des pays situés au bord des océans
des régions qui ne sont pas concernées par ce type qui sont concernés, comme le Japon et l’Indonésie.
de risque. Mais cela peut aussi être dû au fait que la Enfin, certains pays cumulent tous ces risques à la
densitéZ de population, d’activités humaines et de fois.
constructions est trop faible pour que cela débouche Face à de telles disparités, il est inévitable de se
sur un désastre de grande ampleur ; ni le nombre de poser des questions et de chercher à comprendre
victimes ni les dégâts matériels ne sont suffisam- l’origine de ces phénomènes naturels. Qu’est-ce
ment importants pour leur accorder une place au qui provoque les séismes ? Qu’est-ce qui explique
coeur de l’information. la localisation des volcans ? Dans 100 millions d’an-
Lorsque l’on évoque les séismes, ce sont les noms nées, la carte du monde aura-t-elle le même aspect
de pays comme l’Italie, la Turquie ou le Chili qui qu’aujourd’hui ?
viennent à l’esprit. Quand un volcan entre en érup-
56
28
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
Lithosphère
croûte +manteau
km
supérieur
00
Noyau
km
externe
00
14
Noyau
interne
59
SG-3 : le forage le plus profond du monde
De 1970 à 1994, dans la région de Mourmansk (nord-ouest de la Russie), les Russes
ont foré dans le sol pour en savoir davantage sur notre propre planète. Le trou s’ap-
pelle le forage SG-3, ou encore le « forage profond de Kola ». À partir de la surface
du sol, ils ont pu creuser jusqu’à une profondeur de 12,2 kilomètres. En comparai-
son, le fond de la fosse des Mariannes dans l’océan Pacifique se situe à 11 km sous
la surface de l’océan. Le trou lui-même n’était large que de 23 centimètres. Des
instruments ont été développés exprès pour ce forage extrême. L’opération s’est
terminée car la température au fond du trou était trop élevée (180° Celsius).
Même si ce trou constitue la distance la plus profonde jamais atteinte par l’humain,
il ne s’agit que d’une fraction de l’écorce terrestre, dont l’épaisseur moyenne varie
entre 6 km (sous le fond des océans) et 70 km (sous les chaînes de montagne). Et
l’écorce terrestre n’est elle-même qu’une petite croûte à la surface de l’immense
profondeur de la Terre (6500 km). En somme, ce trou ne constitue que 0, 2 % de
toute la profondeur de la Terre. Le trou est aujourd’hui scellé dans un endroit laissé
à l’abandon.
Adapté de journaldemontreal.com
29
D
PERMIEN TRIAS
Il y a 250 millions Laurasia Il y a 200 millions
d’années d’années
PLAQUES
Pangée TECTONIQUES
Gondwanaland Morceaux d'écorce ter-
restre se déplaçant très
lentement les uns par
JURASSIQUE rapport aux
Il y a 150 millions
d’années
Il y a 100 millions autres.
d’années
CRÉTACÉ AUJOURD’HUI
Il y a 50 millions Amérique *Âge de glace
Eurasie
d’années du Nord Il y a
100 000 ans
Afrique
Amérique
du Sud
Australie
Plaque
2 eurasiatique
Plaque
eurasiatique Plaque
6 nord-américaine 2.5
5
9 8
5 2.5
Plaque 2 Plaque
Philippines Plaque Plaque arabique
Pacifique 10 Caraïbes 2.5
Plaque des
11 Cocos
Plaque
15 3.7 africaine
9
Plaque Plaque 7.2
indo-australienne 18 Nazca
9 4
4 9 1.7
Limites des plaques tectoniques avec indication des vitesses de déplacement (en cm/an)
Limites des plaques tectoniques avec indication des vitesses de déplacement (en cm/an)
Limites divergentes Limites convergentes Limites transformantes
5.4Limites divergentes 7.2 Limites convergentes 5
Limites transformantes
5.4 7.2 5
30
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
REFROIDISSEMENT
Dans une casserole qui chauffe, l’eau ne reste pas immobile. L’eau chauffée au fond remonte à la surface
où elle se refroidit avant de replonger vers le fond. Ce mouvement circulaire s’appelle un mouvement de
convection, il est le résultat de différences de température et de densité dans le liquide.
Il se passe la même chose avec le MAGMA à l’intérieur de la Terre. Le
magma chauffé en profondeur (dans le manteau inférieur) remonte
vers des zones moins chaudes (vers le manteau supérieur), avant
de replonger à nouveau en profondeur. Ce sont ces mouvements de MAGMA
convection à l’intérieur du manteau qui provoquent le lent déplace- Roche en fusion
ment des plaques tectoniques. contenant des gaz et
constituant la matière du
manteau. Elle s'échappe
du volcan sous la pression
des gaz et prend alors
le nom de laveZ.
en 1912, la théo-
ne r (18 80-1930) qui formula,
C’est Alf red We ge uyant sur ses obser-
continents ». En s’app
rie de « la dérive des
(études des
vations géologiques
iques (étude
roches) et paléontolog
s
Fossiles du Lystrosauru
us
Fossiles du Cynognath
Fossiles du Messaurus Fossiles de la fougère
Glossopteris
Source : wikimédia.
31
D
Trois types de mouvements des plaques tectoniques
63
ISLANDE
Thingvellir
Reykjavik
Vatnajökull
Dorsale médio-atlantique
150 km
64
32
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
65
Vue aérienne
de la faille de
San Andreas.
d
Sens de
la faille Nord
Direction
d’écoulement 500 m
du cours
d’eau
Fa An
Sa
ille dr
n
66
Lorsque le 17 octobre 1989, à 17 h 04, la terre s'est mise à trembler dans
la baieZ de San Francisco, ce fut le début du plus violent tremblement de
terre vécu par la région depuis 1906. La secousse d'une magnitudeZ de 7,1
a duré 15 secondes. Même si la catastrophe est loin d'avoir engendré des
dégâts aussi importants que ceux occasionnés par la secousse de 1906,
62 morts ont tout de même été à déplorer, plus de 3000 personnes ont été
blessées et 18 000 maisons ont été détruites. En tout, les dégâts matériels
se sont chiffrés à quelque 6 milliards de dollars. Bien que San Francisco
se situe dans une région à forte sismicité, la ville fascine le monde entier.
Adapté de bluewin.ch
33
D
67
imaginé par le
Ce timbre-poste a été
Eiche r pour rendre
chanteur Stephan
l’Afri qu e. Se lon le sens
hommage à
rne, on peut
dans lequel on le tou
ce continent
y voir les contours de
pe lle ainsi que le
ou le Cervin. Il rap
gne est com-
sommet de cette monta à la plaque continenta
le africaine
s ap pa rte na nt
posé de roc he millions d’années.
i s’e st dé pla cé e ve rs le nord, il y a plusieurs
qu
34
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
68
Éboulement de Randa.
Val Bregaglia
MERCREDI 23 AOÛT,
9 H 30
Bondo (800 m) 4 millions de mètres
cubes de roche se
détachent du Piz
Cengalo. C’est un
mélange de roches,
de boue et d’eau qui
parvient jusqu’au
village de Bondo.
Source : police cantonale des Grisons.
PERGÉLISOL : sol gelé en permanence.
35
E
POURQUOI VIVRE PRÈS D’UN VOLCAN ?
Les régions volcaniques figurent parmi les plus peuplées du monde. Malgré la menace d’éruption vol-
canique, les populations font le choix de rester vivre à proximité du volcan. Si elles font ce choix, c’est
qu’elles doivent malgré tout retirer un avantage à vivre à cet endroit. Ces populations ont appris à
surmonter les catastrophes en reconstruisant leurs maisons et en reprenant leurs activités le plus rapi-
dement possible.
Pour les personnes qui habitent près d’un VOLCAN Alors, malgré tous ces inconvénients, pourquoi
actif, le danger est un élément qui fait partie de la les régions volcaniques sont-elles si peuplées ?
vie quotidienne. En effet, lorsqu’il entre en éruption, Comment font les populations pour vivre avec la
le volcan peut se manifester par des émissions de présence du danger ? Quels sont les avantages que
grandes quantités de cendres et de laveZ. Le danger les populations trouvent à résider au pied d’un vol-
peut aussi venir de mélanges de gaz et de cendres can ? Comment surmonter un désastre et continuer
à très haute température (nuées ardentes) ou de à vivre avec le risque ?
coulées de boues qui dévalent les pentes du volcan
(lahars), dévastant tout sur leur passage. Ces mani-
festations peuvent causer de lourds dommages aux
populations et à leurs constructions, détruire leurs VOLCAN
ressources et avoir un impactZ sur leurs activités Structure issue de l’accu-
économiques. mulation de magmaZ émis
par un orifice (cratère
de l’écorceZ terrestre.
71 Présente souvent l’aspect
d’un cône.
36
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
37
E
L’éruption volcanique :
un aléaZ source de dangers pour la population
Le volcanisme est un phénomène naturel d’origine géologiqueZ qui peut présenter
un danger pour les populations vivant à proximité. Il est le résultat d’une remontée
du magma qui se trouve dans le manteauZ supérieur jusqu’à la surface de l’écorce
terrestre. On distingue deux types de volcans qui ne se manifestent pas de la même
manière lorsqu’ils entrent en éruption. En général, les volcans explosifs se trouvent
sur les zones de convergence, alors que les volcans effusifs se situent sur les zones
de divergence.
74 Types d’éruption
Fusion partielle
des roches en
profondeur, matériaux
solides, liquides gazeux
= magma
75 76
Hawaii : un village menacé après
l'éruption du volcan Kilauea
C'est l'un des volcans les plus actifs au monde.
Après être entré à nouveau en éruption la semaine
dernière, la lave du mont Kilauea poursuit son
avancée et s'étend lentement sur les routes alen-
tour. Si la lave du volcan n’a pas parcouru plus de
200 mètres en 24 heures, elle a tout brûlé sur son
passage, emportant avec elle les tombes d'un cime-
tière bouddhiste.
D'après le San Francisco Gate, la coulée serait
désormais à moins d'un kilomètre de la rue prin-
cipale du village de Pahoa (4000 habitants), situé
Coulée de lave atteignant le village de Pahoa
lors de l’éruption du Kilauea (Hawaii) en 2014.
en zone ruraleZ à l'est de la Grande Île de l'archipel
américain. Près de 10 000 automobilistes passent
chaque jour sur cette route. L'état d'urgence avait
été déclaré dès le début du mois de septembre, au
moment de l’entrée en éruption du volcan.
Adapté de atlantico.fr
38
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
77
78
Des nouvelles de l’Etna (Italie)
Trois mois seulement après sa précédente érup-
tion, l’Etna refait parler de lui. Au début 2013, le
volcan le plus actif au monde est à nouveau entré
en éruption. Comme à son habitude, le volcan
italien nous a offert de magnifiques coulées de
lave qui restent pour l’heure sans danger pour les
populations alentour.
Lahar dévalant le Mont Saint Helens (États-Unis), 1982.
En plus de ces fontaines de lave, les volcanologues
ont relevé de petites nuées ardentes, des jets de
cendres et même, fait beaucoup plus rare, des
lahars, ces coulées boueuses causées par la ren-
contre entre la lave et la neige présente au sommet
du volcan.
Adapté de notre planet.info
79
Le volcan El Chichon entre en éruption
Situé au sud-est du Mexique, le volcan est entré en
éruption en 1982. Suite à une énorme explosion, le
cratère s’est ouvert, libérant un nuage de cendres
qui est monté à 17 km de haut. Par la suite, une
pluie de cendres s’est répandue sur toute la région.
On estime à 3550 le nombre de morts ou disparus.
La faune et la flore ont été largement touchées. Les 80
cendres volcaniques qui restent en suspension
dans l’air ont longtemps fait craindre des pertur-
bations qui pourraient créer des faminesZ.
Adapté de alertes-meteo.com, 2007.
81
Éruption du volcan Bardabunga
(Islande), 2014.
39
E
Quels sont les avantages à vivre près d’un volcan ?
Les populations qui vivent à proximité des volcans actifs savent que l’éruption du
volcan peut provoquer un désastre. Elles savent aussi qu’elles sont vulnérablesZ face
à ce danger, et malgré cela, elles continuent à vivre à cet endroit et font preuve de
résilience après un désastre. Les avantages procurés par le volcan sont-ils supérieurs
aux inconvénients qu’il occasionne ? C’est cette pesée d’intérêts que les populations
doivent effectuer pour faire un choix.
82
GÉOTHERMIE
Technologie visant à
exploiter la chaleur
interne du sous-sol.
Cette chaleur peut être
utilisée pour le chauffage
ou pour produire de
l'électricité. Installations de GÉOTHERMIE (Islande).
83
84
40
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
85
86
87
88
41
E
89
Après l’éruption, la vie reprend son cours
Le plus souvent, une fois l’éruption terminée, les populations évacuées retournent chez elles
et reprennent progressivement leurs activités habituelles. Aux Comores (Indonésie), autour
du Merapi, ou encore en Islande, les dépôts laissés par les nuées ardentes sont exploités dans
des carrières artisanales et spontanées, où les cendres et les blocs sont creusés, puis vendus.
Les bénéfices permettent de compenser les pertes éventuelles subies pendant le temps des
évacuations. Quant aux autorités locales, elles ont en charge la réparation des routes, des
lignes électriques et de l’ensemble des infrastructuresZ; en l’espace de quelques mois, la
reprise est quasi complète. Dans certains cas, cette résilience apparaît comme un moyen
de surmonter le traumatisme : Saint-Pierre, en Martinique, fut rebâti peu de temps après sa
destruction complète en 1902, un peu plus au sud du site originel.
Sur un temps long, de l’ordre de quelques années, la résilience est aussi naturelle : la végéta-
tion reconquiert les régions ensevelies lors de l’éruption et redonne aux espaces leur appa-
rence d’avant. Cette résilience biologique est particulièrement rapide en milieu tropical.
Autour du volcan Kelud, en Indonésie, des champs d’ananas occupent désormais les vallées
parcourues par les lahars qui ont suivi l’éruption de 1990.
Les éruptions volcaniques opèrent une crise plus ou moins profonde, mais à moyen terme,
les dynamiques naturelles et humaines retrouvent leur fonctionnement habituel… Autour
des volcans très actifs (Réunion, Comores, Hawaii, Indonésie, Philippines), la normalité,
cependant, reste ce perpétuel balancier entre périodes de tranquillité et brutales ruptures.
Adapté de Lavigne F. et de Belizal F., journals.openedition.org, 2010.
Pinatubo
(Philippines)
Unzen
(Japon)
Katmaï Nevado
Montagne (Alaska) del Ruiz
Aniakchak
Pelée Kelut (Colombie)
(Alaska)
(Martinique) (Java) St-Helens
Merapi
Santa Maria Bezymianny Agung (Etats-Unis)
(Java)
(Guatemala) (Kamtchatka) (Bali)
en éruption,
vo lca n Ta mb ora (Indonésie) entre
En 18 15 , le dans l’atmosphère
qu an tit é énorme de cendres
en voya nt un e es. L’année qui suit
de milliers de personn
et tuant des dizaines t cet été froid et
sans été ». C’est duran
est appelée « l’année an Fra nkenstein, dans
Ma ry Sh ell ey a écrit son rom
pluvie ux qu e dispersées dans
xim ité de Genève. Les cendres
un e ma iso n à pro un impactZ sur le
tion du Tambora ont eu
l’atmosphère par l’érup cipitations abon-
Nord : le froid et les pré
climat de l’hémisphère réa lières. De graves
sé de ma uvaises récoltes cé
dante s on t cau 16-1817 en Europe.
ses ali me nta ire s on t marqué les années 18
cri
42
F Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
43
F
Le risque sismique
44
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
94
INTENSITÉ MAGNITUDE
Échelle Effet de la secousse sismique Échelle
Intensité MSK de Richter Magnitude Z
L’intensité mesure les dégâts Détectée uniquement par La magnitude mesure la
I 1,5
causés par un séisme en un des appareils sensibles. quantité d’énergie dégagée
endroit précis. L’intensité ne par un séisme.
sera donc pas la même selon II à III Ressentie par quelques personnes. 2,5
si on se situe proche ou loin L’instrument de mesure uti-
de l’épicentre du séisme, lisé est un sismographe qui
puisque les dégâts vont en IV Ressentie par de nombreuses personnes. 3,5 retranscrit les ondulations
diminuant plus on s’éloigne du sol, appelées ondes sis-
de l’épicentre. Ressentie par toute la population. miques.
Éveil général la nuit.
V à VI 4,5 L’échelle de valeurs est loga-
L’intensité évalue le niveau Quelques dégâts possibles
de destruction des infra- (vitres, vaisselle, etc.). rithmique ; ainsi, un séisme
structures, les modifications de magnitude 5 aura déga-
du terrain, mais aussi les ef- VII Quelques personnes effrayées. gé 30 fois plus d’énergie
Séisme du Lézardes sur certains bâtiments anciens. 5,5 qu’un séisme de magnitude
fets sur la population (ni- Chutes de cheminées.
15.7.96 à Annecy 4. Cette échelle est ouverte,
veau de peur, etc.).
c’est-à-dire qu’elle ne com-
L’échelle la plus souvent Grande frayeur de la population. porte pas de valeur maxi-
utilisée est l’échelle MSK VIII Lézardes même sur les bonnes constructions. 6 male.
dont les valeurs vont de Chutes de cheminées et de clochers.
I à XII. À ce jour, le séisme le plus
IX à X Destruction totale de bâtiments. 7 puissant mesuré a atteint la
valeur de 9,5. C’était au Chili
Panique générale. en 1960.
XI Dégâts importants aux constructions en 8
béton armé, barrages, ponts, etc.
Panique générale.
XII Destruction générale. 8,8
Modification de l’environnement.
Les vibrations ressenties lors d'un séisme peuvent être enregistrées par un sismo-
graphe. L'enregistrement obtenu est appelé sismogramme. Les sismogrammes per-
mettent de situer avec précision l'épicentre du séisme.
95
45
F
Le tsunami : un effet induit par un séisme sous-marin
4 Transmission
des données 5 Le centre d'alerte
via satellite prévient
les autorités
et les médiasZ
3
Traitement
des données
Sources : Nature, USGS.
Source : ITIC.
OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
NORD NORD
OCÉAN
INDIEN
OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
SUD SUD
46
G Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
Au Chili, en 2010, un séisme d’une magnitudeZ de Alors que la logique voudrait que plus un séisme est
8,8 a causé la mort d’environ 500 personnes. La violent, plus les conséquences sont importantes, ce
même année, à Haïti, un séisme de magnitude 7,2 a n’est pas le cas ici. Comment comprendre et expli-
fait selon les évaluations, entre 100 000 et 300 000 quer de telles différences en termes de bilan humain
victimes. Le séisme à Haïti a libéré une énergieZ et financier ? Quels sont les facteurs qui font que
nettement moins violente que celui au Chili, mais il certaines populations sont plus vulnérables que
a causé beaucoup plus de victimes, tout en engen- d’autres face à un aléaZ ? L’évolution et le progrès
drant des coûts deux fois moins élevés qu’au Chili. réalisés au niveau des connaissances et de la tech-
nologie permettent-ils de diminuer la vulnérabilité
des sociétés actuelles par rapport à celles du passé ?
99
100
47
G
101 Séisme du 12 janvier 2010 104 Séisme du 27 février 2010
102 105
48
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
HAÏTI Moscou
Amérique Londres
du Nord Paris
Istanbul Pékin
Téhéran Asie Séoul
Port-au-Prince New York Tokyo
Los Chengdu
Angeles Bagdad Dehli
OCÉAN Le Caire OCÉAN
Shanghai
ATLANTIQUE Dacca PACIFIQUE
Afrique Karachi Hongkong
Calcutta
Mexico Mumbai Manille
Bangkok
Hô-Chi-Minh
Bogota
Lagos
Amérique Kinshasa
du Sud Jakarta
Lima OCÉAN
INDIEN
Rio de Janeiro
São Polo Océanie
Johannesbourg
OCÉAN Buenos Aires
Santiago
PACIFIQUE
HAÏTI
Port-au-Prince OCÉAN
PACIFIQUE
OCÉAN
ATLANTIQUE
OCÉAN OCÉAN
PACIFIQUE INDIEN
OCÉAN
Santiago ATLANTIQUE
L’IDH est un indicateur du niveau de développement d’une population. Il prend en compte des données
économiques (revenu par habitant, niveau de vie) et des données plus qualitatives en lien avec la santé
(espérance de vie) et l’éducation (niveau de scolarisation).
49
G
Quels sont les facteurs de vulnérabilité ?
La comparaison entre Haïti et le Chili permet de mettre en évidence quelques facteurs
de vulnérabilité qui vont avoir une influence sur l’ampleur des dommages humains
et matériels après un aléa.
1204 2 07.04.2015 Tempêtes orageuses, tornades, grosse grêle, crues soudaines. États-Unis
111 112
50
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
OUI NON
Dans certains cas, la vulnérabilité face aux Dans d’autres cas, la vulnérabilité face aux
risques naturels a diminué. risques naturels a augmenté.
Le danger et les conséquences des aléas naturels Le danger et les conséquences des aléas natu-
ont pu être réduits par : rels peuvent être amplifiés et renforcés par
– une meilleure connaissance des phénomènes la présence d’enjeux plus nombreux et plus
naturels ; vulnérables :
114
INTERACTION
Action ou influence réci-
proque entre les sociétés
et leur environnement
ou entre les sociétés
elles-mêmes.
51
G
Le cas de la ville de Bâle
La géothermieZ fait trembler Bâle (Suisse) Les mécanismes à l’œuvre dans le cas
6 janvier 2007. Un séisme de magnitude 3,1 touche des sondages profond.
Bâle. « C'est comme si une armoire tombait dans
un appartement voisin », explique M. Häring, direc-
teur du projet, pour illustrer son intensité. C'est
la deuxième réplique consécutive au séisme pro- Centrale
voqué par des travaux liés à un projet de centrale géothermique
géothermique. De petites secousses n'avaient pas
été exclues par les experts, mais jamais de cette
force. Ce projet qui envisageait de capter la chaleur
à 5000 mètres de profondeur et devait fournir dès Puits amenant
de l’eau à haute
2011 du chauffage à 2700 ménages et de l'électricité pression
à 10 000 ménages a depuis été abandonné à cause Pression
exercée
des risques liés aux forages. par l’eau
Contrainte
Adapté de rts.ch naturelle
Microséismes
Séisme
117 La pression
réveille les petites
Bâle : 10 après, le risque sismique faillesZ... le
Fail
s’est aggravé
Les autorités de Bâle-Ville veulent aujourd'hui ...et parfois
les grandes failles
rouvrir le puits de géothermie pour faire baisser la
pression de l’eau qui avait été injectée à l’époque Source : infographie Science & Vie.
(en 2006) et qui augmente aujourd’hui. Il s'agit
de limiter les risques sismiques, car le service sis-
mologique suisse a observé 6 microtremblements
de terre à Bâle et l’activité sismologique ne cesse
d’augmenter depuis 2011.
Adapté de Alain Arnaud, rts.ch
Interlaken
Lausanne Saint-Moritz
Faido
Brigue
2 6 5 4
Genève Sion Bellinzone
Aléa sismique
52
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
119 120
122
La ville de Bâle,
2015.
53
H
QUE S’EST-IL PASSÉ EN 2004 DANS L’OCÉAN INDIEN ?
Le 26 décembre 2004, les MÉDIAS du monde entier relayaient des images et des informations permettant
de mesurer l’ampleur de la catastrophe qui venait de toucher non seulement l’Indonésie, mais également
de nombreux autres pays situés sur le pourtour de l’océan Indien. Cet événement dramatique a marqué
l’opinion publique.
Ce jour-là, le tsunamiZ qui a frappé l’Indonésie, jour-là ? Comment la situation a-t-elle été gérée dans
mais aussi à des degrés divers tous les pays autour l’urgence ? Plus de 10 ans après, la vie a-t-elle repris
de l’océan Indien, a été le plus meurtrier de l’his- son cours ? La catastrophe a-t-elle été oubliée ?
toire récente : plus de 200 000 victimes, des côtes
totalement dévastées, des images de désolation,
des populations locales et des touristes unis dans
le même drame, une mobilisation internationale
sans précédent et une couverture médiatique MÉDIAS
exceptionnelle… Ensemble de moyens,
de supports et de techniques
Ce tsunami offre l’opportunité d’étudier un cas parti- permettant de diffuser de
culier dans toute son étendue. Que s’est-il passé ce l’information (radio,
télévision, journaux,
internet, etc.).
123
54
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
La catastrophe
124 Nombre de victimes du tsunami en 2004 125
Lam Lhon
5.5
16.3
Lampuuk
34.7
2.8
Bieng
30.5
Mosquée
Lhok Nga
6
20.7
Banda
12.8 Aceh
0 750 m
INDONÉSIE
29.8
Hauteur de vague maximum [m]
128 Réfugiés déplacés après le tsunami
> 30
25 - 30
20 - 25
Pays Réfugiés déplacés
15 - 20
10 - 15
5 - 10
Indonésie 530 000
0-5
Hauteur de vague [m]
Sri Lanka 520 000
Direction de la seconde vague
Backwash
Inde 640 000
Ligne de déferlement
Thaïlande 7 000
Limite de l’eau stagnante
pendant trois jours
Somalie 5 000
Zone non inondée
Effets de la vague à proximité de Banda Aceh Cours d’eau
Myanmar 3 000
(Indonésie), 2004. Village 0 750 m
Maldives 11 000
Malaisie 8 000
Autres 5 000
Source : cybergeo.revues.org
55
H
Témoignages
130
Sandra et Olivier
129 Le 26 décembre, le couple se trouve
sur l’île de Phi Phi, en Thaïlande. À 10 h 30,
Norah une première vague géante s’abat sur leur hôtel.
« J’étais sur la plage et l’eau est Les murs en béton de la piscine où ils se baignent
devenue bizarre, il y avait des bulles les empêchent d’être emportés par les flots. Avant
et soudain la mer a commencé à se reti- l’arrivée des trois vagues suivantes, ils ont le temps
rer. J’ai compris ce qui se passait, j’ai eu le de se réfugier sur le toit d’un bâtiment. Cinq lon-
sentiment qu’un tsunami allait arriver. » gues heures s’écoulent avant l’arrivée du premier
Se rappelant les leçons de son professeur hélicoptère de secours. La jeune femme porte
de géographie, Norah, 10 ans, a pu aler- secours à un père de famille originaire de
ter à temps de nombreuses personnes la banlieue parisienne qui a perdu son
à Phuket (Thaïlande) sur l’approche du épouse dans la catastrophe. « On se sent
danger. Grâce à son réflexe, la vague tellement impuissant dans de
n’a tué personne sur la plage tels moments ! ».
de Maikhao. Adapté de lemonde.fr, 2004.
Adapté de bbc.co.uk,2004.
132
Fajri
Fajri était chez lui, à Banda Aceh,
131 quand le tsunami a frappé. Il a
entendu des cris, puis il a vu des
Mo Nazzarin gens courir. Il a fui sur son vélo. « Un
Quand il est revenu à lui, Mo Nazzarin bateau a volé à côté de moi comme
a découvert qu’il avait été déposé par si c’était un avion. J’ai abandonné
erreur parmi les victimes dans une mos- mon vélo et j’ai cherché une
quée à Meulaboh, en Indonésie, quelques maison haute. »
heures après le tsunami. « La seule chose à Adapté de secours-catholique.org,
laquelle je pensais, c’était de retrouver ma 2004.
famille ». Et détaille : « Je courais loin de
la vague avec un enfant sous chaque bras.
Nous avions été séparés les uns des
autres. Je les ai jetés dans un bâtiment
et ensuite, la vague m’a emporté. »
Adapté de secours-catholique.org, 134
2004.
Coumaraswamy Chetty
« La mer est notre dieu, on ne peut pas lui
en vouloir ». Parmi les détritus, Coumaraswamy
133 Chetty, pêcheur indien de 37 ans, arpente les rues
de ce village qui compte 3000 familles. Il est l’un des
chefs de la communauté.
Martin Sa maison se trouvait à une trentaine de mètres du bord
Cette violence ne s’est pas exprimée de l’eau. « J’ai juste eu le temps de courir vers l’arrière du
que sur terre, mais également dans village avec mes deux enfants. » De sa maison, il ne reste
la mer. « Les plongeurs, le sable, les plus qu’un tas de briques. Avec quelques hommes, il super-
poissons, tout tournait autour de moi. vise les travaux de réhabilitationZ. Pas question d’abandon-
C’est comme si nous étions dans ner la pêche, même si certains se disent réticents à l’idée
une machine à laver. » de retourner sur l’eau. « Nous ne savons pas quand nous
Adapté de swissinfo.ch, 2004. pourrons à nouveau pêcher. » Vu les dégâts causés aux
bateaux, la pêche, la récolte de coquillages, ne repren-
dront pas, ici, avant deux ou trois mois.
« Nous attendons de voir ce que le gouvernement
nous proposera comme aide financière et puis, il n’y
a pas que la pêche. On ne peut plus faire classe.
Tous les livres de l’école ont été détruits.
Comment nos enfants vont-ils étudier ? »
Adapté de lemonde.fr, 2004.
56
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
135
Sauver et soigner
Indonésie, 2005
Indonésie, 2005
Navire-hôpital renforçant les secours. Services médicaux d’urgence.
136
Rechercher des disparus
Thaïlande, 2004
Thaïlande, 2004
Organisation progressive de la recherche de Affichage des nombreux avis de disparition...
proches disparus.
137
Ravitailler
Indonésie, 2005
57
H
La gestion sur le long terme (reconstruction, anticipation et préventionZ)
138
139
LOGISTIQUE
Ensemble de moyens per-
mettant de faciliter et optimi-
ser l’organisation des secours.
(information, transport,
hébergement, ressources
alimentaires et
financières).
140 141
Manque de préparation ?
Au niveau LOGISTIQUE, le réseauZ routier de Banda
Aceh était peu développé et mal entretenu. L’arrivée
tardive des secours par voie terrestre s’explique en
partie par la vétusté du réseau. L’arrivée des secours
par voie aérienne a été retardée par manque d’héli-
coptères et par la taille de l’aéroport ne possédant
pas la capacité d’accueil nécessaire aux secours.
Au niveau de la prévention, l’absence d’un système
de surveillance et d’alerte aux tsunamis, l’absence
d’information à la population et l’ignorance du phé-
nomène expliquent en partie le nombre important
de victimes. Évacuation des débris au Sri Lanka.
Adapté de Lavigne F. et Paris R., FIG, 2009.
58
Les risques naturels liés à l’écorce terrestre
142
Système d'alerte
Dix ans après le tsunami, le système d'alerte reste fragile. Après la catastrophe qui a
frappé l'Indonésie, le Sri Lanka et la Thaïlande en décembre 2004, la communauté inter-
nationale a investi dans des systèmes d'alerte au tsunami. Mais il faut les entretenir, et
surtout informer correctement les populations, ce qui n'est pas chose aisée.
Adapté de courrierinternational.com, 2014.
143
144
Panneau d’information
(Thaïlande).
145
59
DE LA PRODUCTION
À LA CONSOMMATION D’UN BIEN
AGRICOLE
États-Unis
C
OCÉAN
OCÉAN ATLANTIQUE
PACIFIQUE NORD
NORD Haïti
H
Bolivie
D
OCÉAN
PACIFIQUE
SUD
Nouvelle-
Zélande
C
APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– identifier et localiser certaines caractéristiques climatiques et culturelles spécifiques
à l’agriculture ;
– distinguer différents acteurs de la filière agricole, ainsi que les relations économiques
et culturelles qu’ils entretiennent à différentes échelles ;
– évaluer certains impacts environnementaux, sociaux et économiques de l’agriculture
à différentes échelles ;
– identifier et caractériser différents modes de production agricole ;
– déterminer les causes de la sous-alimentation ;
– acquérir un vocabulaire spécifique à l’agriculture et à l’alimentation.
60
Islande
A
Pays-Bas
G
Italie
Espagne
B
G
Sahel
Sénégal Burkina H Vietnam
E Faso F
C
Malaisie
Kenya
C G
OCÉAN
OCÉAN INDIEN
ATLANTIQUE
SUD
61
De la production à la consommation
d’un bien agricole
S’alimenter et se vêtir font partie de nos besoins vitaux. Très tôt dans l’histoire, l’Homme s’est établi en
des lieux où il pouvait développer des activités agricoles.
Ainsi, la répartition des humains sur la Terre et la Aujourd’hui, la quantité d’aliments produits a aug-
façon d’aménagerZ le territoire dépendent de nom- menté avec la croissance de la population, notam-
breux facteurs, parmi lesquels la superficie à dispo- ment grâce aux progrès technologiques. Les pages
sition, la qualité de la terre, la pente, les possibilités qui suivent permettent de mieux comprendre le
d’irriguerZ, etc. formidable développement de l’agriculture dans le
monde, la diffusion de certains aliments, ainsi que
les échanges qui donnent tant de saveurs à notre
alimentation.
Elles amènent aussi à s’interroger sur les consé-
quences de cette évolution, sur les populations
et sur leur environnement. Quelles sont les condi-
tions de vie des agriculteurs et des commerçants
qui œuvrent jour après jour pour que nos assiettes
soient garnies ? Pourquoi la faim est-elle, hélas, tou-
jours présente, alors qu’il y a assez de terres culti-
vables pour nourrir tous les habitants de la planète ?
B
Cultive-t-on partout
de la même
manière ?
62
De la production à la consommation d’un bien agricole
D
F
Comment répartir
les revenus E
agricoles ? Du champ à l'assiette,
par où passe le riz ?
63
A
QUE PRODUIT-ON ICI ET AILLEURS ?
En se promenant dans les rayons « fruits et légumes » de nos supermarchés, on peut mesurer toute la
diversité des biens agricoles à notre disposition. En effet, on accède aisément et quasiment en tout temps
à un large choix de produits agricoles venus parfois d’ici, mais aussi très souvent d’ailleurs.
La production agricole naturelle dépend d’un certain De quels éléments la culture d’un produit donné
nombre de facteurs la favorisant ou la perturbant : dépend-elle ? Y a-t-il une répartition spatiale des
parmi eux, on peut notamment relever la disponibi- productions agricoles ? L’Homme a-t-il réussi à
lité d’une eau de qualité et à un moment adapté, le contourner les conditions climatiques naturelles afin
CLIMAT et ses aléasZ (sécheresse, grêle, chaleur, gel, de produire des biens agricoles dans des régions
évènements climatiques inhabituels, etc.), la qualité initialement peu adéquates à leur culture ?
du sol ou encore les spécificités liées aux espèces
végétales.
Aux facteurs naturels cités ici s’ajoute encore toute
une liste de facteurs sociaux, culturels ou encore POTENTIEL
économiques qui exercent une influence sur le AGRICOLE
Possibilités de développement
POTENTIEL AGRICOLE des différentes régions du
agricole d’une région.
monde. Les conditions climatiques,
la composition des sols, et même
les facteurs culturels ou écono-
miques expliquent les différen-
1 ces de potentiel agricole
dans le monde.
64
De la production à la consommation d’un bien agricole
CLIMAT
Le climat désigne des valeurs
calculées sur 30 ans.
CLIMAT
Ensemble des phénomènes
météorologiques qui
caractérisent l'état de l'at-
mosphère en un lieu donné
(température, humidité,
vent, pression, etc.).
MÉTÉO
La météorologie se caractérise par
des données instantanées de la
température, des précipitations,
de la pression, etc.
Elle est le plus souvent utilisée
pour des prévisions à court terme.
65
A
… UNE OLIVE ?
… DU BLÉ ?
L’olivier supporte tout à fait bien la sécheresse et craint
plutôt le trop d’eau. Il se développe parfaitement sous
une certaine chaleur, mais résiste en hiver à
des températures de –10 °C.
La température est importante et doit être comprise entre
-6° C et 20° C. Les précipitations peuvent varier
entre 300 mm et 1000 mm par an.
… UNE BANANE ?
… DU RIZ ?
Des précipitations annuelles d’environ 1200 mm
et des températures supérieures à 15 °C
sont nécessaires.
0 à 200 mm
200 à 400 mm
400 à 1000 mm
1000 à 2000 mm
2000 à 4000 mm
Source : carte-du-monde.net
0 4000 8000 km
Échelle à l'équateur
66
De la production à la consommation d’un bien agricole
20 à 30° C
0 à 20° C
-30 à 0° C
-50 à -30° C
20 à 30° C
0 à 20° C
-30 à 0° C
-50 à -30° C
67
A
68
De la production à la consommation d’un bien agricole
10
11
Riziculture au Tessin.
Riziculture au Vietnam.
Sur le delta de la Maggia, les rizières sont irriguéesZ, et non pas inondées comme on le
voit sur les cartes postales d’Asie. On amène de l’eau, mais elle ne stagne pas. « C’est
nettement meilleur pour la planète. Les rizières inondées provoquent de gros dégage-
ments de méthane, nuisibles à l’environnement. »
Et notre culture est nettement moins consommatrice d’eau – entre 300 et 500 milli-
mètres par récolte – que les rizières aquatiques de la plaine du Pô et leurs 1500 à 3000
millimètres. »
« Notre riz a reçu le labelZ environnemental Climatop », annonce fièrement le directeur
avant d’admettre : « C’est aussi parce que son transport est très court. »
Quelque 70 % du riso ticinese seront vendus à des particuliers ou à des restaurants. Le
reste se trouvera sur les étals des grandes surfaces.
« Bien sûr, il est un peu plus cher que le riz importéZ, explique Bernard Peytrignet, qui
le distribue en Suisse romande depuis cette année. Mais on sait d’où il vient et il est de
superbe qualité. »
Adapté du journal 24 heures.
69
B
QUE MANGE-T-ON ICI ET AILLEURS ?
En voyage, si on consulte la liste des restaurants d’une ville, ou au supermarché, on s’aperçoit très vite
que les habitudes alimentaires sont diverses. Historiquement, celles-ci dépendaient directement des
ressources disponibles et connues.
À partir du XVIe siècle, on assiste à une accélération Aujourd’hui, de Tokyo à New York, en passant par
de la diffusion des produits agricoles. Les grandes Lausanne, on trouve presque les mêmes produits et
découvertes et la colonisation, entre autres, pro- la même variété de restaurants.
voquent des échanges alimentaires et agricoles. Les habitudes alimentaires dépendent aussi des
Ainsi, la découverte de l’Amérique permet aux traditions. De plus en plus de sociétés cherchent à
Européens de découvrir la tomate et la pomme de protéger leur patrimoineZ alimentaire face à la mon-
terre. Les Européens, eux, diffusent le blé et la vigne. dialisation, perçue comme une menace…
Les progrès réalisés dans l’agriculture et l’élevage Et toi, d’où viennent les aliments que tu préfères ?
(jachère, engrais, sélection des espèces), dans la Comment certains produits se sont-ils répandus
façon de conserver les aliments (congélation, stéri- dans tous les pays ?
lisation) et dans les transports vont permettre à de
plus en plus de personnes d’accéder à une grande
variété d’aliments, entraînant une MONDIALISATION
des pratiques alimentaires.
MONDIALISATION
Les migrations, qui enrichissent l’offre culinaire ainsi Liens croissants à l’échelle
que la découverte de la gastronomie lors de voyages du monde entre les différentes
activités humaines : économi-
dans les pays lointains, contribuent à la diversifica- ques, culturelles ou politiques.
tion des goûts et à la diffusion des aliments. Une des caractéristiques de la
mondialisation est, ici, la
diffusion internationale
des aliments.
12
70
De la production à la consommation d’un bien agricole
ASIE CENTRALE
AMÉRIQUE DU NORD Ail, carotte, cerise,
ET CENTRALE épinard, luzerne,
Maïs, haricots, courge, EUROPE etc.
Avoine, betterave, ASIE DU SUD-EST
tomate, cacao,
trèfle, laitue, mou- ET OCÉANIE
tournesol, avocat,
tarde, olive, figue, Soja, riz, canne à
piment, etc.
pomme, etc. sucre, concombre,
aubergine, agru-
mes, cannelle, kiwi,
PROCHE-ORIENT
banane, noix de coco,
AMÉRIQUE DU SUD Blé, orge, pois, lin,
thé, poivre, etc.
Pomme de terre, oignon, lentilles,
manioc, tomate, etc.
ananas, arachides,
fraise, coton, tabac,
quinoa, etc.
AFRIQUE
Café, sorgho,
melon, pastèque,
millet, etc.
71
B
15
Le parcours de la pizza
e
Avant de conquérir le monde, c’est dans la ville de Naples, en Italie, au XVIII siècle, que serait née la première
pizza, garnie de tomates et cuite au feu de bois. C’est aujourd’hui l’un des plats les plus populaires de la
planète, on trouve des pizzerias sur l’ensemble du globe. Chaque pays a d’ailleurs su adapter cette spécialité
italienne en la mélangeant avec des produits locaux.
mme de terre
La pomme d’or et la po en italien) est origi-
la tomate (pomodoro
Déjà connue des Incas, ale où les Aztèques PRODUIT
sse en Amérique centr
naire des Andes. Elle pa t découvrir aux STANDARDISÉ
is les co nq ué rants espagnols fon
la
la cultiv en t, pu d, la tomate est
XV I
e
siè cle . Deux siècles plus tar Produit répondant à des
Europ ée ns au diterranée qu’elle
cultivée autouer de la Mé normes de fabrication éta-
tellement appréciée et e retourne sur le
Enfin, au XIX siècle, ell blies. Uniformisé, le pro-
en devient un symbole. les migrations euro- duit fini est plus ou moins
nord cette fois, avec
continent américain, au le même partout dans
eau-Monde.
péennes vers le Nouv s Andes ; elle arrive le monde.
originaire, elle aussi, de
La pomme de terre est rtée comme la tom ate par les Espa-
Eu rop e, rap po
vers 15 50 en Europe du Nord, elle
, si elle s’impose assez vite en
gn ols. Tou tefois tables françaises,
ur être acceptée sur les
va mettre 200 ans po et impropre à la
idérée comme malsaine
car elle est alors cons
consommation.
72
De la production à la consommation d’un bien agricole
17
Patrimoine suisse
L’association PatrimoineZculinaire suisse a été 18
fondée en 2004. De 2004 à 2009, elle a répertorié
pour la première fois, au-delà des frontières can- LABELS AOP - IGP
tonales et régionales, les produits alimentaires Les Appellations d’Origine Protégée (AOP) et les
traditionnels de notre pays, leur fabrication, leurs Indications Géographiques Protégées (IGP) sont
propriétés et leur histoire. des spécialités suisses de qualité qui présentent
Adapté de patrimoineculinaire.ch un fort lien avec leur région d’origine et qui sont
élaborées depuis des générations avec passion
par des fromagers, bouchers, boulangers ou
encore distillateurs.
Dans le cas des AOP, toutes les étapes de produc-
tion, de la matière première à l’élaboration du pro-
duit fini, ont lieu dans la région définie. En ce qui
concerne les IGP, une étape au moins de ce pro-
cessus doit être effectuée dans la zone d‘origine.
Adapté de aop-igp.ch
LABEL
Signe (logo, étiquette)
garantissant un certain
niveau de qualité et/ou
certaines caractéristiques
du produit, par exemple
son origine.
19
Le Gruyère reconnu
Au terme d’années d’efforts, les marques
« Gruyère » et « Gruyère Switzerland » ont pu être
enregistrées en Afrique du Sud et aux États-Unis.
Les autorités fédérales suisses se réjouissent de
cette décision qui permet une meilleure protec-
tion de cet excellent fromage, protection contre
les imitations et l’utilisation abusive de son nom.
Protéger les produits typiques, issus du terroir,
mieux les positionner sur les marchésZ, tant suis-
ses qu’extérieurs, fait partie de la stratégie de qua-
lité poursuivie par nos autorités dans les domai-
nes agricoles et alimentaires.
Adapté de blw.admin.ch
73
C
CULTIVE-T-ON PARTOUT DE LA MÊME MANIÈRE ?
Depuis fort longtemps, les hommes ont cherché à aménager leur environnement afin d’y pratiquer
l’AGRICULTURE et de subvenir à leurs besoins alimentaires.
Les premières formes d’agriculture s’apparentent Une importante modernisation du domaine agricole
à ce que l’on peut appeler l’agriculture tradition- voit ainsi le jour, notamment grâce à la mécanisation
nelle : sur une même exploitation agricole on pra- du travail agricole ou à l’utilisation d’engrais permet-
tique l’élevage d’animaux et la culture de plusieurs tant une productivité croissante.
espèces végétales, le tout dans le but de subvenir Quels sont les différents types d’agriculture ? À quelle
aux besoins de sa famille ou d’une communauté demande répondent-ils ? De quelle façon, avec quel
restreinte. matériel et avec quelles intentions pratique-t-on
Par la suite, les XIXe et XXe siècles connaissent des l’agriculture dans différentes régions du monde ?
progrès techniques considérables et l’agriculture
profite de ce formidable essor.
20
AGRICULTURE
Ensemble des travaux qui
permettent de produire
des végétaux (culture)
et d’élever des animaux
utiles à l’Homme
(élevage).
21
SerreZ hors-sol à Genève (Suisse).
74
De la production à la consommation d’un bien agricole
22
Activités agricoles
au Burkina Faso.
23
24
L’agriculture au Burkina Faso
« Je suis un paysan du Sahel et je viens vous parler
de mon pays. Dans mon pays, l’eau est rare et la
saison des pluies est courte. Les pluies sont tou-
jours incertaines. Quand il commence à pleuvoir,
il faut se dépêcher de semer le mil. Les champs
sont grands et le sol est sableux. On a des outils
légers pour semer et sarcler rapidement. En trois mois, le mil est mûr. Mais ici, les bonnes
récoltes sont de plus en plus rares.
Dans ma famille, on est plus de cinq personnes et le mil souvent ne suffit pas. On va
alors cueillir des plantes sauvages. Pendant la saison des pluies, après les semis, notre
campement est éloigné des champs, pour que les troupeaux n’y causent pas de dégâts.
On revient s’installer après la récolte sur les champs pour qu’ils profitent de la fumure
animale. »
Adapté de Ibrahim, paysan du Sahel.
25
75
C
26
IRRIGATION
Transport de l'eau vers
une terre agricole. L’irriga-
tion permet le développe-
ment normal des plantes,
en cas de déficit d’eau
et augmente la
production.
27
Irrigation (États-Unis).
28
76
De la production à la consommation d’un bien agricole
29
Moisson du blé
(Colorado, États-Unis).
30
31 Élevage de moutons
(Nouvelle-Zélande).
Élevage de poules
(Chine).
77
C
33
Il est 10 heures et le soleil tape déjà fort sur les hauts plateaux kényans. Dans les champs
fraîchement labourés de la ferme Hippo, située à Thika, au nord de Nairobi, des femmes
pliées en deux sèment des graines.
Plus loin, d’autres récoltent méthodiquement les 34
légumes arrivés à maturité. Dans leurs cagettes :
des brocolis, des courges, des piments, du maïs
doux, des oignons, des pois et, surtout, des hari-
cots verts, la principale production du groupe AAA
Growers, qui se retrouveront trois jours plus tard
dans les assiettes des consommateurs anglais ou
néerlandais.
35
Avec des récoltes tout au long de l’année et une main-d’œuvre très bon marché, le Kenya
est le deuxième exportateurZ de french beans, comme on les appelle là-bas, à destination de
l’Europe, surtout à contre-saison. « Le Kenya a commencé à exporter des haricots verts
dans les années 1970. Vingt ans plus tard, c’était l’explosion des ventes » raconte Bernard
Tinega, le directeur commercial, qui a lancé sa première ferme en 2000. « Ici, le climatZ
chaud mais sans canicule est propice aux cultures. Et la main-d’œuvre est très qualifiée.
C’est le seul secteur où l’on est vraiment compétitif. »
Au total, les 150 000 fermes kényanes ont exporté en 2014 pas moins de 200 000 tonnes
de légumes frais et transformés, dont 32 000 tonnes de haricots verts en vrac, mais aussi
en barquettes et en sachets, à destination du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la France
et de l’Espagne. Un marché évalué à 300 millions d’euros par an, dont 20 millions pour
les haricots.
78
De la production à la consommation d’un bien agricole
La ferme Hippo, elle, produit 120 tonnes de légumes par semaine pour l’exporta-
tion, dont un quart de haricots. Toutes les quarante-cinq minutes, les fines gousses
entrent dans l’usine de conditionnement attenante aux champs. Dans cet espace aux
normes d’hygiène ultra-strictes, où la température ne doit jamais dépasser 18° C, tout
est contrôlé, vérifié, calibré, millimétré.
Plus loin, on transforme les légumes en prêt-à-manger. Silencieuses et concentrées,
les ouvrières lavent, râpent, pèlent, coupent, tranchent et écossent les haricots, les
brocolis, les courges ou le maïs entassés à leurs côtés. Ensuite, d’autres ouvrières les
récupèrent et les disposent dans des bols en plastique compartimentés.
36
Dernière touche avant le départ en chambre froide : coller l’étiquette d’une chaîne
de supermarchés anglaise, qui indique « Thaï mix » (mélange thaïlandais). Aucune
mention du Kenya. Ces barquettes, ainsi que les sacs de légumes frais, quittent tous
les jours l’entrepôt pour l’aéroport de Nairobi, d’où ils s’envolent chaque nuit vers
l’Europe, à 7000 kilomètres de là.
Adapté de lemonde.fr
37
Sachets de haricots
vendus dans un super-
marché de Londres.
À gauche, des haricots
cultivés au Royaume-Uni.
Le prix des deux sachets
est identique.
79
D
COMMENT RÉPARTIR LES REVENUS AGRICOLES ?
L’agriculture est une des activités économiques les plus importantes et les plus anciennes des sociétés
humaines. La production et les échanges de biens agricoles se sont complexifiés au cours du temps.
Aujourd’hui, des dizaines d’acteursZ contribuent à Sur le plan économique, on observe que les agri-
produire notre nourriture. On pense évidemment aux culteurs, en particulier ceux des pays du Sud, ne
agriculteurs, aux commerçants, aux transporteurs. perçoivent qu’une très petite part du prix de vente
On peut y ajouter les transformateurs, mais aussi de leurs productions, alors que certaines industries
les agronomes, les semenciers, les mécaniciens en agroalimentaires et certains grands distributeurs sont
machines agricoles, certains vétérinaires… devenus des acteurs économiques très puissants.
Tous ces acteurs travaillent dans des lieux différents, Comment sont répartis les revenus entre les acteurs
parfois très lointains les uns des autres. Ils forment de la filière agricole ? Quelles seraient les possibili-
la FILIÈRE agricole. tés de tendre vers plus d’équité dans la répartition
de ces revenus ?
FILIÈRE
Succession d’actions
38 menées par différents
En 2012, un petit nombre de multinationales contrôle acteurs pour produire,
la plupart des marques agroalimentaires et cosmétiques transformer, distribuer
et vendre un
produit.
80
De la production à la consommation d’un bien agricole
39 40
Pourquoi certains agriculteurs d’Amérique du Sud Des agriculteurs qui ont faim…
sont-ils pauvres ? Les Européens s’imaginent parfois
Plus de la moitié de la population ruraleZ d’Amérique du Sud que les problèmes de malnutritionZ
vit dans la pauvreté. Plusieurs facteurs expliquent ce phéno- touchent surtout les villes, car « à la
mène, dans une région du monde qui, pourtant, se développe campagne, on se débrouille toujours
économiquement. pour manger correctement ». Il n’en
On croit souvent que les plus pauvres sont les petits produc- est rien. On peut même affirmer que,
teurs dont les rendementsZ sont trop faibles. C’est oublier que à l’échelle de la planète, on mange
la plupart des paysans pauvres sont des employés. Souvent, ils mieux dans les villes que dans les
sont analphabètes. Ils ne connaissent pas leurs droits, n’ont zones rurales.
pas de contrat et gagnent très peu, ce qui explique la situation Plus de 600 millions de paysans n’ont
de pauvreté dans laquelle ils sont maintenus. pas de terre ou des terres trop petites
Parfois, il s’agit de travailleurs migrants, qui sont encore plus pour se nourrir. D’autres sont dépla-
faibles, car ils n’ont aucune connaissance pouvant les aider à cés par la guerre dans des camps de
faire valoir leurs droits. Il faut également savoir que les fem- réfugiés, ou contraints de fuir vers
mes représentent 20 % des emplois agricoles en Amérique les bidonvillesZ sous l’effet des mau-
du Sud. Leur situation est encore plus précaire que celle des vaises récoltes. Tous ces gens n’ont
hommes. aucune chance de pouvoir acheter
les produits alimentaires issus du
Le travail des enfants, encore très fréquent, est un problème marchéZ mondial. Avec quoi les paye-
qui contribue à reproduire la pauvreté des foyers agricoles raient-ils lorsqu’ils gagnent moins
de génération en génération. Les enfants sortis de l’école ne d’un dollar par jour ? En vendant leur
peuvent se former à des emplois bien rémunérés et se voient propre récolte ?
imposer des tâches parfois dangereuses et mal payées.
Adapté de B. Parmentier,
Traduit et adapté de Políticas de mercado de trabajo y pobreza rural, Nourrir l’humanité, 2009.
FAO-OIT, 2013.
41
Manifestation d’agriculteurs
sans terre en Bolivie, 2010.
81
D
Les filières agricoles
43 Filière du café
Petits producteurs et ouvriers agricoles 25 millions de pers.
L'entreprise Nestlé, un des cinq plus
Négociants internationaux 5 négociants – 55% du commerce mondial grands négociants internationaux et le
premier des torréfacteurs, contrôle déjà
Torréfacteurs 3 entreprises – 40% du marché mondial une partie des caféiers. En 2013, Nestlé
possédait 21,4 millions de plants de café
Commerce de détails Plus de 3 millions de commerces
dans treize pays. D'ici 2020, le géant
Consommateurs 500 millions de pers. helvétique souhaite augmenter cette
proportion à 220 millions de plants.
Source : Agropoly - C es quelques multinationales qui contrôlent notre alimentation, juin 2014.
44 La valeur du café
82
De la production à la consommation d’un bien agricole
Coût 46
85% d’importationZ,
de torréfaction,
73%
de conditionnement,
de transport
et de distribution
Droit du label
Coût d’exportationZ
Frais de gestion
3% 2%
coopérativeZ 2%
3%
2% Intermédiaires
20%
500 g
10% 500 g
Petit producteur
Source : Adapté de Max Havelaar
France, 2002.
47 48
Les effets positifs du commerce équitable
La présence de petites entreprises agricoles certi-
fiées « commerce équitable » dans une région a une
influence positive. Ce ne sont pas seulement les
travailleurs de ces entreprises qui en profitent, mais
tout le développement de la région rurale. En effet,
les améliorations sociales (écoles, permanences
médicales) profitent à tous et les exploitations non
certifiées doivent petit à petit améliorer également
les conditions de leurs employés.
Adapté d’une étude CEVAL sur le commerce équitable, 2012.
49
Une critique du commerce équitable
Marie fait pousser des fleurs dans les Cévennes, en France. Elle les vend sur le marché à Mil-
lau. Sur ce même marché, Jacques propose des bouquets estampillés « commerce équitable »
moitié moins chers que ceux de Marie. L’association qui importe les fleurs vendues par
Jacques ne paie pas, comme tous les commerçants, le transport à son coût réel : le kérosène
des avions et le gasoil des bateaux ne sont pas taxés.
Cette association de commerce équitable profite aussi, dans une moindre mesure que le com-
merce classique certes, des faibles rémunérations et de l’absence de protection sociale des
pays producteurs et joue sur la force de l’euro. Enfin, Jacques n’est pas payé : salarié d’une
banque, il occupe son temps libre en faisant du bénévolat pour cette association. Résultat :
Jacques met en faillite l’activité de Marie, avec d’autant plus de force qu’il le fait avec la meil-
leure conscience possible, sûr de contribuer à un monde meilleur.
Adapté de La Décroissance, 2003.
83
D
50 51
Extrait de la charte de
l’association Rage de Vert
Rage de vert a fait le choix de
la mobilitéZ douce, de la proxi-
mité et de la culture respectueuse de l’environne-
ment. Plus qu’un simple service de production-
vente-consommation, nous recherchons un échan-
ge à chacune des étapes du processus, afin de
favoriser la convivialité et le partage. Les prix fixés
à l’avance doivent assurer une juste rémunération
des personnes qui travaillent dans les cultures. Les
aléasZ annuels dans la production liés aux facteurs
externes (climatZ, ravageurs, etc.) sont communs
en agriculture. Les risques de récolte meilleure ou
moins bonne que prévu seront partagés entre les
consommateurs et les producteurs.
Adapté de Association Rage de Vert, Neuchâtel.
Marché traditionnel, un exemple de
circuit court (Slovénie).
52
L’association ASAT (Roumanie) se présente
Notre système se base sur la relation de confiance entre les producteurs et les consom-
mateurs, qui doivent se connaître. Le producteur ne va pas produire pour des inconnus,
mais pour Alina qui veut s’alimenter sainement pendant sa grossesse, ou Maria qui veut
des produits de qualité pour ses deux enfants, etc.
De leur côté, les consommateurs qui choisissent ce système souhaitent comprendre
les conditions dans lesquelles sont produits leurs aliments. Ainsi, les consommateurs
concluent un contrat d’une saison, pendant laquelle ils recevront un panier de légumes
par semaine. Ils sont invités à participer aux travaux des champs et à rencontrer les
producteurs de leurs aliments. Le projet ASAT soulève le problème de la responsabilité
des consommateurs. Beaucoup de gens affirment vouloir manger sainement et protéger
l’environnement, mais peu fournissent un effort pour atteindre ces objectifs.
Traduit et adapté de asatromania.ro, (Asociatia pentru Sustinerea Agriculturii Taranesti), Timisoara.
84
De la production à la consommation d’un bien agricole
53
54 55
85
E
QUI DÉCIDE DU PRIX DES CÉRÉALES ?
Les céréales peuvent être considérées comme la base de l’alimentation humaine. C’est en effet notre
source principale de calories et de protéines, le plus souvent sous forme de pain ou de pâtes.
La culture des céréales a constitué l’une des pre- des céréales les plus courantes (riz, blé, maïs, orge,
mières activités agricoles de notre histoire. Au début sorgho, etc.) et de certains oléagineux (palme, soja,
du XXIe siècle, les céréales fournissent encore la colza, tournesol, arachide, etc.).
majeure partie (45 %) des calories alimentaires de Mais pourquoi le prix des denrées agricoles varie-
l’humanité. t-il au cours du temps ? La part consacrée à l’ali-
De plus, une part importante des animaux d’éle- mentation dans le budget des ménages est-elle la
vage sont nourris aux céréales. On comprend ainsi même ici et ailleurs ?
que l’alimentation des hommes dépend fortement
56
Collection de céréales.
tre alimentation
importantes dans no
Les céréales sont si On associe ainsi
un marqueur culturel.
qu’elles sont devenues anéen (Europe,
res du bassin méditerr
souvent le blé aux cultu l’E xtrême-Orient et
e du No rd, Mo ye n-O rient), le riz à
Afriqu
le maïs à l’Amérique. rd’hui, même
core observables aujou
Ces différences sont en tou tes les régions.
s tro is cé réa les so nt cuisinées dans
si ce
86
De la production à la consommation d’un bien agricole
57
OFFRE
Quantité d’un bien,
produit ou service,
que les producteurs
proposent à
l'échange.
DEMANDE
Quantité d'un bien,
produit ou service, que
des consommateurs
souhaitent
acquérir.
58
« La production mondiale en 2017/2018, toutes céréales confondues, devrait être la deu-
xième plus grosse récolte jamais enregistrée à 2,100 millions de tonnes, juste 2 % de
moins que le record de l’an dernier. Toutefois, du fait des stocks volumineux de début
de campagne, le total de l’offre est jugé grimper légèrement d’une année à l’autre. La
consommation atteindra probablement un nouveau pic, du fait d'une augmentation pour
l’alimentation humaine, l’alimentation animale et les usages industriels. »
Adapté du Rapport sur le marché des céréales, Conseil international des céréales, 18 janvier 2018.
87
E
Dollars/tonne Dollars/tonne
2008
1100 $ 1100 $
900 $ 900 $
61
prix des céréales a
Une forte hausse du
Le riz coûte plus cher mentaire mondiale
entraîné une crise ali
La pénurieZ de matière première et une hausse flambée des prix,
en 2007-2008. Cette
ut les pays les plus
simultanée de la demande en riz entraînent une qui a pénalisé surto
autres, à la diminu-
augmentation des prix d’achat. Les magasins se pauvres est due, entre Z
ées (urbanisation
voient donc contraints de renchérir certains articles tion des surfaces cultiv ), à l’im pa ctZ
ati on
appartenant à ce groupe de marchandises. galopante et désertific
tiqueZ (mauvaises
du réchauffement clima
la concurrence des
Adapté du journal Coopération, 2014.
récoltes en 2007) et à
agrocarburants.
En Suisse
meublement
24,9%
35,8%
13,6% Logement-ameublement
Autres : santé, loisirs, 80
communications,
28,3% Épargne :
vêtements, etc.
inexistante au Sénégal 60
4,3% Transport
53,8% Alimentation
40
Autres : santé, loisirs,
communications,
Source : ANSD, 2013.
vêtements, etc. 20
0
Riz Blé Oranges Légumes Sucre Poissons Viande Volaille
de mer de
boeuf
AGROCARBURANTS : voir page 100. Kg par pers, par an
MÉNAGE : ensemble de personnes partageant le même logement.
Source : FAO.
88
F De la production à la consommation d’un bien agricole
En fonction du lieu de production et de consomma- Selon le lieu de production, quel mode de transport
tion, il s’agit d’organiser l’acheminement du bien choisir ? Quelles en seront les conséquences ?
alimentaire. Dans cette optique, il est nécessaire de
faire le choix d’un MODE DE TRANSPORT approprié,
préféré en fonction notamment des quantités, des
distances ou encore du produit concerné (selon sa MODE DE
durée de conservation). TRANSPORT
Le transport d’un bien agricole s’avère ainsi bien Façon de déplacer des personnes
ou des marchandises : transport
plus complexe qu’il n’y paraît, car il est nécessaire de maritime, terrestre, aérien, etc.
tenir compte des données pratiques, économiques Le choix du mode de transport
ou écologiques. dépend de nombreux paramètres :
lieux de départ et d’arrivée, coût,
temps à disposition, impactZ
environnemental, etc.
64 Transports maritimes à l’échelle mondiale, 2013
Bosphore
Gibraltar
Canal de Suez
Détroit d’Ormuz
Bab-el-
Canal de Mandeb
Panama
Détroit de
Malacca
Cap de
Bonne-Espérance
Faible
89
F
65 66
67
xtrême-Orient
Le riz est originaire d’E
é et consommé
Aujourd’hui, il est cultiv
, mais c’est encore
sur tous les continents
t les principaux
en Asie que se trouven
Riziculture en terrasse au Vietnam. e, sa culture est
Repiquage des semis. producteurs. En Europ
nt da ns le bassin
présente notamme
isines espagnoles
méditerranéen. Les cu
nt dans des plats
68 Principaux pays exportateurs de riz en 2017 et italiennes l’utilise
paella, etc.).
traditionnels (risotto,
États-Unis
(3.5)
Vietnam
(5.8)
Myanmar
Italie (1.5)
(0.3) Pakistan Cambodge
(4.2) (1)
Thaïlande
Inde (10)
Brésil
(10.3)
Argentine (0.7)
(0.6)
Uruguay
(0.9) ExportationZ de riz en mégatonnes (Mt)
10 5 1 0.5
90
De la production à la consommation d’un bien agricole
QUANTITÉ DE CO2 (GAZ CARBONIQUE) émis pour le transport de 25 tonnes de marchandises sur 100 km
ÉMISSION DE CO2
de 20 kg (porte-conteneurs) ÉMISSION DE CO2
à 120 kg (péniche) 32 kg
CO2 OU GAZ
CARBONIQUE
70 Gaz émis notamment
par la consommation
Le transport maritime de carburant.
Le fret maritime, avec ses gigantesques navires, Il est l’un des principaux
est la colonne vertébrale de la mondialisationZ. gaz à effet de serreZ.
En effet, 90 % des marchandises de la planète
sont expédiés par voie maritime, puisque le fret
aérien est 50 fois plus cher.
Aujourd’hui, la part du transport maritime dans
le prix d’un produit est minime, de quelques cen-
71
times à une dizaine de centimes au maximum.
Adapté de Le transport maritime à la croisée Coût du transport de marchandises
des enjeux économiques et environnementaux,
Antoine Frémont, 2011.
en Suisse
Coût du transport calculé par tonne pour 10 km
par le rail : 1,85 franc
par la route : 5,50 francs.
Adapté du Rapport de l’OFS sur les coûts
et le financement des transports en 2010.
91
G
QUEL EST L’IMPACT DE L’AGRICULTURE
SUR L’ENVIRONNEMENT ?
Chaque année, le nombre d’humains à nourrir augmente et leurs habitudes alimentaires se modifient.
Les agriculteurs doivent donc en permanence trouver des solutions pour produire plus de nourriture. Au
cours des décennies, les technologies agricoles se sont améliorées et des millions d’hectares de nouvelles
terres ont été mis en culture.
Dans certains cas, ces changements ont eu un impact la stabilité des climatsZ. Ils doivent donc s’assurer
négatif sur l’environnement, au point que certains que leurs pratiques ne contribuent pas à détruire
champs autrefois fertiles ne peuvent plus être culti- leurs terres.
vés à cause de l’érosionZ ou de la désertification. Quels types de nuisances environnementales l’agri-
Dans d’autres cas, les champs fertiles disparaissent, culture peut-elle engendrer ? Les choix alimen-
remplacés par des constructions… taires des consommateurs ont-ils aussi un IMPACT
Pour cultiver de nouvelles terres, on détruit des ENVIRONNEMENTAL ?
forêts. Celles d’Europe ont été largement suppri-
mées au cours des siècles passés. Actuellement, la
déforestation touche principalement les régions IMPACT
équatoriales et la Sibérie. ENVIRONNEMENTAL
Aujourd’hui, les agriculteurs sont les principales vic- Ensemble des modifica-
times des dégâts causés à l’environnement, puisque tions positives ou négatives
qu’une activité humaine
leur production dépend de la qualité des sols et de cause provisoirement
ou durablement
à l’environnement.
OCÉAN
PACIFIQUE
OCÉAN
ATLANTIQUE
OCÉAN
OCÉAN OCÉAN INDIEN
PACIFIQUE ATLANTIQUE
92
De la production à la consommation d’un bien agricole
73
ns les habitudes ali-
Les changements da
ions peuvent avoir
mentaires des populat
nnement. On observe
un impact sur l'enviro
ma tion de viande aug-
ainsi que la consom
ie. Comme les ani-
mente, surtout en As
ment énormément
maux d'élevage consom
d'e au, et comme ils
de céréales, de soja et gaz à effet de
ne (un
émettent du métha
e accroît l'impact de
serreZ), cette tendanc
nnement.
l'agriculture sur l'enviro
74
75
76
93
G
Des impacts différents selon les lieux de production et les saisons
de consommation
L'impact environnemental de l'agriculture varie beaucoup en fonction des pratiques
agricoles. En effet, la terre peut être cultivée de plusieurs façons différentes. Au cours
des dernières décennies, on observe deux tendances opposées :
– d'un côté, les exploitations s'agrandissent, les variétés de produits diminuent et
l'agriculture s'industrialise ;
– d'un autre côté, de petites structures suivant des normes environnementales très
sévères axent leur production sur la qualité et la variété plus que sur le rendementZ.
120 120
mm mm
80 80
60 30°C 60 30°C
40 20°C 40 20°C
20 10°C 20 10°C
0 0°C 0 0°C
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
4000
Suisse - Bio plein champ - juillet
Suisse - Bio serre avril
3000
2000
1000
0
Mise en culture Infrastructures , machines Irrigation
CHARGE ÉCOLOGIQUE : indicateur prenant en compte plusieurs Chauffage Transport
Source : OFEV.
paramètres pour mesurer l’impact environnemental.
94
De la production à la consommation d’un bien agricole
82
L'empreinte écologique : mesure de l'impact environnemental
Cette unité de mesure évalue la surface de territoire nécessaire pour mener nos
activités (alimentation, énergieZ, logement, etc.) et la compare à la surface de
terres cultivables disponible.
Depuis les années 1980, l’empreinte écologique de l’humanité est supérieure à
ce que la nature peut recréer. On estime en 2017 qu’il faudrait 1,7 planète pour
absorber notre impact environnemental. Cette valeur tend à augmenter, car la
population mondiale et la consommation augmentent, alors que la surface
des terres cultivables diminue.
83
84
Le sol en danger
Les géographes appellent « sol » la fine couche de terre couvrant la roche. Ce sol est essen-
tiellement composé de matières issues de la décomposition d'animaux et de plantes. C'est
grâce à lui que les plantes peuvent pousser. Cette couche est donc indispensable à l'agri-
culture, et par conséquent à la vie humaine.
Plusieurs processus le mettent en péril :
– L’érosion ; le sol est emporté par les pluies, les cours d’eau, 85
les marées ou le vent.
– La perte de fertilité ; les monoculturesZ privent progressive- La déforestation
ment les sols des nutriments essentiels à la croissance végé- Chaque année, des milliers d'hectares
tale. Parfois, les sols irrigués accumulent petit à petit le sel des de forêt sont déforestés. Les terrains
eaux d'arrosage, ce qui les stérilise. ainsi gagnés sont généralement mis
– L'urbanisationZ; des surfaces importantes de sol disparais- en culture. La déforestation boule-
sent au profit des constructions humaines (bâtiments, routes, verse la vie des sociétés tradition-
parkings, etc.). Adapté de Natur'info. nelles, met en péril certaines espèces
animales et végétales et contribue à
augmenter l'effet de serre. Paradoxale-
ment, on assiste à une augmentation
de la surface de la forêt dans certains
pays d’Europe, dont la Suisse.
Adapté de Natur’info.
95
H
POURQUOI NE MANGE-T-ON PAS PARTOUT À SA FAIM ?
En 2016, 815 millions de personnes dans le monde ne mangeaient pas suffisamment pour assurer les
dépenses énergétiquesZ nécessaires à leurs activités. Dans le même temps, plus de 2 milliards de per-
sonnes souffrent de surpoids, lié à une surconsommation de nourriture ou à une alimentation déséqui-
librée.
Un rapport publié en 2017 l’affirme : un habitant Quelles sont les causes de l’insécurité alimentaire ?
sur trois ne mange pas correctement. Tous les pays Comment réagir ? Les terres agricoles sont-elles
sont concernés par un ou plusieurs aspects de la toutes consacrées à la production alimentaire ? Alors
MALNUTRITION. Le surpoids et l’obésité sont en que la sous-alimentation est par endroits si problé-
hausse sur tous les continents, partout également matique, comment en est-on venu ailleurs à gaspiller
se trouvent des personnes qui ont faim. autant de nourriture ?
86
MALNUTRITION
Maladie liée à l’alimen-
tation. C’est la maladie la
plus répandue dans le monde.
Elle regroupe trois aspects : Distribution de repas scolaire, Haïti.
la sous-alimentation et
les maladies de carence,
la suralimentation, les
déséquilibres variés.
res contri-
é que les repas scolai
Des études ont montr de la perfor-
de la fréquentation et
buent à l’amélioration nt un e inc itation
tituent égaleme
mance scolaire. Ils cons rde r leu rs en fan ts – en
yer et à ga
pour les parents à envo s ssible.
po
l’école le plus longtemp
particulier les filles – à
mondial (PAM), 2017.
Programme alimentaire
96
De la production à la consommation d’un bien agricole
OCÉAN
OCÉAN PACIFIQUE
ATLANTIQUE NORD
NORD
OCÉAN
PACIFIQUE
OCÉAN
NORD
ATLANTIQUE
NORD
97
H
Le manque de nourriture
On appelle le manque de nourriture la SOUS-ALIMENTATION. Imagine le travail scolaire
d'un enfant n'ayant pas mangé depuis deux jours. Et que dire des résultats d'une
sportive, de la productivité d'un maçon si l'énergieZ demandée pour leurs efforts
n'est pas fournie ? Une sous-alimentation régulière et de longue durée peut
provoquer des dégâts importants, voire entraîner la mort.
Lorsqu’une sous-alimentation sévère touche toute une population,
on parle de FAMINE. SOUS-
ALIMENTATION
Condition dans laquelle la
consommation alimentaire
habituelle d’un individu est
insuffisante pour fournir
l’apport énergétique alimen-
FAMINE taire nécessaire à une vie
Manque très important normale, active et
de ressources alimentaires saine.
pour toute une population.
La famine aboutit à
la souffrance de cette
population, voire
à sa mort.
89 Répartition des personnes sous-alimentées
Source : PAM.
815 millions de personnes en 2016
Autres : 10 mio
90
« La faim progresse de nouveau dans le monde, touchant 815 millions de personnes en
2016, soit 11 % de la population mondiale, indique le rapport de l'ONU sur la sécurité ali-
mentaire. L'augmentation est en grande partie due à la prolifération des conflits violents
et aux chocs climatiquesZ.
Au total, quelque 155 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent d'un retard de
croissance en raison de la faim. Les proportions les plus élevées d'enfants affamés ou
malnutris sont concentrées dans les zones de conflit.
Dans le même temps, le rapport s'inquiète du fait que 41 millions d'enfants de moins
de cinq ans dans le monde sont en surpoids, ce qui accroît les risquesZ d'obésité et de
maladies à l'âge adulte.
Ces tendances sont une conséquence non seulement des conflits et du changement
climatique, mais aussi des changements profonds des habitudes alimentaires et de la
pauvreté liée aux ralentissements économiques. »
Adapté de l’AFP/NXP, juillet 2017.
98
De la production à la consommation d’un bien agricole
91
« Fléau longtemps négligé, la malnutrition survient lorsque l’apport de vitamines et minéraux
ne suffit pas à assurer une bonne santé et un bon développement. Il touche plus de 2 milliards
d’individus dans le monde, soit plus que le double du nombre de personnes sous-alimentées.
Hausse de la mortalité maternelle et infantile, handicaps physiques, affaiblissement du système
immunitaire et des facultés intellectuelles : les effets de cette « faim invisible » sont dévasta-
teurs. En Afrique de l’Ouest et du Centre en particulier, le recul de la malnutrition est extrême-
ment lent. L’apport en nourriture peut être suffisant en quantité, mais les régimes alimentaires
peuvent être inadaptés.
Les programmes agricoles développés pour renforcer la sécurité alimentaire peuvent avoir des
effets négatifs sur la nutrition. Une spécialisation accrue des productions peut ainsi entraîner
une perte de la diversité des aliments sur les marchésZ et ainsi augmenter le prix de certaines
denrées, les rendant moins accessibles et moins consommées. Cela peut s’accompagner d’une
disparition des cultures traditionnelles – parfois essentielles à l’équilibre alimentaire – et/ou
d’une diminution des terres, comme du temps consacré aux cultures vivrières. Lutter contre
la faim invisible suppose d’agir conjointement sur l’agriculture, l’éducation, l’eau, l’hygiène,
l’assainissement, la santé, la protection sociale, car la malnutrition a de multiples causes. »
Adapté de lemonde.fr, « Plus de deux milliards de personnes en sous-nutrition », juin 2015.
92
Près de 13 millions de personnes 93
menacées de famine au Sahel
Paradoxe
Facteurs à l'origine de la crise alimentaire
dans la région : L'Afrique importeZ beaucoup de denrées ali-
mentaires, alors qu'elle a de nombreuses terres
sécheresse • flambée des prix alimentaires
cultivables, de grands fleuves (mais seuls 3 %
• pauvreté endémique • conflits régionaux
des terres sont irriguéesZ), du phosphate pour
les engrais (mais n'en consomme que très peu).
13 millions 10 -15 % 25 à 50 % Adapté de jeuneafrique.com
c’est le nombre de de la population de hausse
personnes mena- en malnutrition sur les prix des
cées par la famine Tchad denrées alimen-
dans la région du Niger taires dans la région
Sahel, en Afrique Mali par rapport à la
de l'Ouest et cen- Mauritanie moyenne des cinq
trale. Burkina Faso dernières années
Nord du Sénégal
Source : oxfam.org
94 95
Flash info
Sécheresse aux États-Unis et en Russie
Une sécheresse exceptionnelle touche les États-
Unis – premier producteur mondial de soja et de
maïs, et premier exportateurZ de blé – et la Russie
– troisième exportateur mondial de céréales.
Le prix des céréales augmente
Augmentation du prix du maïs, du blé et du soja de
30 % à 50 % à la BourseZ de Chicago (États-Unis).
Les consommateurs américains devraient payer
leurs provisions 3 à 4 % plus cher.
Adapté d'actu-environnement.com, 2012.
99
H
Il y aurait assez de terres cultivables pour nourrir tous les habitants
de la planète, mais…
… les terres ne sont pas toutes destinées à l’alimentation...
La production des agrocarburants (bioéthanol) nécessite de vastes surfaces irriguées
et cultivées de manière intensive, au détriment des cultures alimentaires. L’impactZ
environnemental de ces filièresZ est donc problématique.
Source : ifpenergiesnouvelles.fr
97 98
Normes de qualité
Produites pour une chaîne de supermarchés au
Royaume-Uni, de grandes quantités de carottes
qui ne répondent pas aux critères de calibrage
sont destinées à l’alimentation des animaux.
Dans la station de conditionnement, toutes les
carottes sont passées dans un appareil muni de cap-
teurs photographiques visant à détecter un aspect
non conforme. Les carottes qui ne présentent pas
une couleur orange luisant, qui présentent des
imperfections ou qui sont abîmées, sont mises dans
un conteneur d’aliments pour animaux.
Comme les employés de l’exploitation l’ont
reconnu, l'entreprise « insiste sur le fait que les
carottes doivent être régulières afin que les clients
puissent les éplucher d’un seul geste, sur toute la
longueur ».
Adapté de fao.org
100
De la production à la consommation d’un bien agricole
99 Filière du gaspillage
100
101
101
VIVRE EN VILLE, ICI ET AILLEURS
New
York
Los E
Angeles
B OCÉAN
OCÉAN ATLANTIQUE
PACIFIQUE NORD
NORD
Rio de
Janeiro
F
OCÉAN
PACIFIQUE
SUD
APPRENTISSAGES VISÉS
EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :
– reconnaître certaines caractéristiques d’un espace urbain ;
– identifier des phénomènes et des acteurs qui font évoluer le paysage urbain ;
– distinguer différentes formes d’organisation urbaine ;
– reconnaître et interpréter les représentations de la ville des uns et des autres ;
– identifier les attentes des acteurs urbains et les conflits potentiels en vue
de proposer des solutions pour une cohabitation urbaine harmonieuse ;
– acquérir un vocabulaire spécifique à l’urbanisme.
102
Moscou
Luxembourg
Berlin H
I
G
Barcelone Tirana Istanbul
Lisbonne HAthènes D
H
C I Peshawar
Casablanca Shanghai
F A
C
Mumbai
F
Ho Chi Minh Ville
A
Abidjan
A
OCÉAN
OCÉAN INDIEN
ATLANTIQUE
Sydney
SUD
B
103
Vivre en ville, ici et ailleurs
Au fil des décennies, de plus en plus d'humains habitent en ville et les villes deviennent de plus en plus
grandes. En Europe, même lorsqu'on vit dans une région ruraleZ, on ne peut ignorer la ville puisque chacun
s'y rend, que ce soit pour travailler, pour faire des achats ou pour ses loisirs. Selon certains géographes,
on peut d'ores et déjà considérer que les Européens sont tous urbainsZ.
Quels avantages les citadins trouvent-ils à résider En Europe, bien des villes cherchent, par différents
dans des lieux si denses ? Comment ont-ils construit, moyens, à rendre leur centre agréable à vivre pour
aménagé leur ville ? Comment se sont-ils réparti les résidents comme pour ceux qui y travaillent ou
les espaces ? Quelles sont les limites des villes ? le visitent. Ce défi est d’autant plus important que
Comment se décident les aménagementsZ urbains ? la ville doit rester un lieu de vie qui convient à tous
Toutes ces questions essentielles reviennent dans les acteursZ. Par ailleurs, plusieurs villes dans le
les débats publics ; il est donc important de les abor- monde se développent, connaissent une explosion
der et de maîtriser les outils géographiques permet- urbaine inédite dans l'histoire humaine et n'ont
tant de les comprendre. pas les moyens économiques et politiques de faire
face aux énormes défis que la croissance rapide des
mégapoles génère.
La ville est-elle le lieu privilégié des échanges cultu-
rels et des expériences novatrices ou un espace
développant nuisances et précarité ? La complexité
de la ville est passionnante, elle est un des objets
d’étude préférés des géographes !
C
A
B
104
Vivre en ville, ici et ailleurs
D
F
E
Comment les villes
changent-elles ?
Où, comment
et pourquoi
les bidonvilles
existent-ils ?
Qui vit où ?
G
I
Entre densité
et diversité,
comment vivre Que faire
ensemble ? d'un aéroport
désaffecté ?
Quelles solutions
pour se déplacer
en ville ?
105
A
COMMENT SE REPRÉSENTE-T-ON LA VILLE ?
Cinéma, poésie, chanson ou photographie, la ville figure dans des millions d’œuvres artistiques. Leurs
auteurs ont cherché par ce biais à transmettre certaines de leurs REPRÉSENTATIONS de l'espace urbainZ,
car chacun d'entre nous perçoit son environnement et celui des autres de façon différente, en fonction
de ses goûts, de ses connaissances ou de ses attentes.
Dans le cas de la ville, les représentations artistiques Quelles représentations de la ville trouve-t-on dans
proposent des contrastes parfois très marqués. Dans ces cases et sont-elles positives ou négatives pour
les films ou les romans, la ville est un lieu social chacun ?
qui permet la rencontre entre les personnages, mais Et si toi tu réalisais une bande dessinée, que choi-
certaines scènes urbaines peuvent aussi paraître sirais-tu de faire figurer dans un paysage urbain ?
inquiétantes et oppressantes. Et face à la même
scène, les différents spectateurs ne vivront pas les
mêmes émotions !
Ce module invite à comparer entre elles les repré-
sentations urbaines d’auteurs de bandes dessinées REPRÉSENTATION
Perception personnelle de la réa-
et à les confronter à nos propres représentations. lité et fait d’exprimer par une image
ce qui est présent dans notre esprit.
Chaque personne construit ses
propres représentations de la réalité
1 qui l’entoure en fonction de ses goûts
et de ses expériences. Les représenta-
tions peuvent être collectives
quand elles sont partagées
par d’autres.
Source : Vanina business, Stéphane Clément, Chroniques d'un voyageur, Les Humanoïdes Associés, 1999.
Daniel Ceppi.
106
Vivre en ville, ici et ailleurs
107
A
Source : S.O.S Bonheur, Dupuis, 1988.
Griffo.
108
Vivre en ville, ici et ailleurs
109
A
9
André Juillard.
10
Philippe Francq.
11
Jacques Tardi.
110
Vivre en ville, ici et ailleurs
12
Rodguen.
13
Lieux représentés
1. Genève (Suisse). 7. Londres (Royaume-Uni).
2. Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam). 8. Leeds (Royaume-Uni).
3. Abidjan (Côte d’Ivoire). 10. Lucerne (Suisse).
4. Ville imaginaire. 13. Peshawar (Pakistan).
5-6-9-11-12. Paris (France).
111
B
EST-CE QUE J'HABITE EN VILLE ?
Comment définir concrètement une ville ? Est-ce par son étendue, le nombre d'habitants qu'elle contient,
ce qu'on y trouve ? Parle-t-on de la même chose dans tous les pays ? Imagine un lieu de 50 000 habitants,
sans écoles, sans hôpitaux, sans terrains de sport, sans magasins : est-ce une ville ? À l’inverse, un lieu de
2000 habitants avec des restaurants, des boutiques, des places de travail : est-ce déjà une ville ?
Il existe de nombreux qualificatifs pour décrire les tance dans la formation, la recherche, l'innovation,
fonctions et les particularités de « la ville » : ville la finance, la consommation, les transports, la com-
industrielle, ville d'art et d'histoire, ville d'eau, ville munication notamment). Ces métropoles sont les
universitaire ou encore ville verte, ville durable, etc. centres de commandement de la mondialisationZ.
On parle aussi souvent d'AGGLOMÉRATION. Toutes Ce module permet d’aborder la diversité des défini-
ces précisions mettent en évidence certaines carac- tions du monde urbainZ.
téristiques de la ville.
Certaines villes se distinguent des autres par leurs
fonctions stratégiques à l'échelle mondiale (impor- AGGLO-
MÉRATION
Espace constitué
14 d’une ville
et de sa banlieueZ.
La Chaux-de-Fonds (Suisse).
112
Vivre en ville, ici et ailleurs
Lausanne.
17
Port de Saint-Malo
(France).
18
Mareuil-lès-Meaux, région
de l'Île de-France (France).
19
Amsterdam (Pays-Bas).
113
B
20
Athènes (Grèce).
VILLE
Lieu qui rassemble une
population nombreuse dans
un espace restreint.
Elle propose des activités et
des services diversifiés tels que
commerces, écoles, hôpitaux,
industries, loisirs et adminis-
21 Nombre d'habitants minimum pour une VILLE trations publiques.
22 Carte d'un réseauZ de trains à grande vitesse 23 Universités et écoles polytechniques en Suisse
114
Vivre en ville, ici et ailleurs
24
25
26
115
C
POURQUOI LES VILLES GRANDISSENT-ELLES ?
Aujourd'hui, plus de 7 milliards d'êtres humains vivent sur Terre. Ça n'a pas toujours été le cas. La popu-
lation a crû lentement jusqu'à la révolution industrielle (vers 1800) pour atteindre le premier milliard,
mais il n'a fallu que 200 ans pour multiplier ce nombre par sept ! La répartition des êtres humains n'est
pas uniforme. La DENSITÉ de la population dans certains espaces est forte, alors que d'autres demeurent
pratiquement vides. Ce constat peut se faire à l'échelle mondiale, mais aussi au niveau d'un pays, voire
d'une région.
La concentration de la population se manifeste Par contre, dans les pays ou les régions en dévelop-
aussi par une forte croissance des villes, toujours pement, l'explosion urbaine se poursuit, alimentée
plus nombreuses et toujours plus grandes. Depuis par l'exodeZ rural, l'espoir de trouver un emploi, de
un siècle, la population urbaineZ a augmenté dix meilleures conditions de vie.
fois plus vite que la population totale : on parle d'ac- Pourquoi les villes sont-elles si attrayantes ?
célération de l'URBANISATION et même d'explosion Qu’est-ce qui explique la POLARISATION des centres
urbaine. La moitié de la population mondiale vit au détriment des périphériesZ ? Quelles en sont les
aujourd'hui dans un environnement urbain. conséquences ?
Dans les pays riches, l'augmentation de la popula-
tion des centres urbains est moins forte, car le mode
de vie urbain s'est étendu sur l'ensemble du terri-
DENSITÉ
toire. L'imbrication de la ville et de la campagne est
Nombre d’habitants
telle que l'on parle de rurbanisation (mélange de par km2. La densité est
ruralZ et urbain). forte quand un grand
nombre d'êtres humains
sont regroupés sur un
28 Répartition de la population mondiale en 2015 espace réduit.
GROENLAND
SIBÉRIE
CANADA
EUROPE
800 millions
ASIE ORIENTALE
HIMALAYA 2 milliards
NORD-EST AMÉRICAIN
140 millions SAHARA OCÉAN
ARABIE PACIFIQUE
OCÉAN
ATLANTIQUE
OCÉAN
PACIFIQUE ASIE DU SUD
AMAZONIE GOLFE DE GUINÉE 1570 millions
220 millions
OCÉAN
INDIEN
AUSTRALIE
SUD-EST DU BRÉSIL
110 millions
116
Vivre en ville, ici et ailleurs
29
30
Il y a 50 ans déjà, les Nations Unies face
à la croissance de la population
En l’an 2000, la population totale du globe
dépassera 6 milliards de personnes et elle pour-
rait même atteindre 7 milliards et demi. Depuis
1930, la population mondiale a augmenté de
1,2 milliard. Ces chiffres relèvent des projections
démographiquesZ établies par la Division de la
population des Nations Unies. […] Il en ressort
qu’entre 1965 et l’an 2000, la population aura
presque doublé, passant de 3281 millions à 6130
millions (GdN).
Adapté de Gazette de Lausanne, 24 avril 1967.
117
C
Regard sur un pays européen, le Portugal
34 Carte des sous-régions du Portugal 35
Village fantôme de Penamacor
La crise qui frappe le Portugal en cette année
2011 a des conséquences encore plus désas-
treuses dans certaines zones rurales. Jusqu'ici,
les régions les plus reculées, mal desservies et
à faible potentiel économique, excepté l'agricul-
ture traditionnelle, pouvaient survivre grâce aux
subventions de l'État.
Mais aujourd'hui les caisses sont vides et les
jeunes sont partis massivement en ville, les
centres, pour tenter d'y trouver un emploi.
En conséquence, les commerces et les micro-
entreprises mettent la clé sous la porte et des vil-
lages entiers se meurent.
Adapté de arte.tv, 2011.
CENTRE-PÉRIPHÉRIE
Expression désignant les
relations inégales entre un centre,
généralement dominant, et sa péri-
phérie. Souvent utilisé pour qualifier
le rapport entre la ville et la cam-
pagne, il qualifie aussi la répartition
des soins médicaux entre un hôpital
0 50 100 km qui pratique une médecine de
pointe et des établissements
hospitaliers moins bien
équipés.
118
Vivre en ville, ici et ailleurs
39 40
La fermeture d'écoles rurales
La contestation contre la fermeture d'écoles
primaires augmente à travers tout le pays. Pour
l'instant, deux communes de notre région, Ama-
rante et Gondar, s'insurgent contre le projet du
Ministère de l'éducation de fermer, l'année pro-
chaine, 311 écoles en zone rurale.
« Ça a été pour nous une énorme surprise, qui a
soulevé un vent d'indignation, lorsque nous
avons appris que l'école du village, qui compte
pourtant 37 élèves, allait fermer », affirme le pré-
sident de la commune de Gondar, dans une lettre
envoyée au ministre.
Traduit et adapté de maisnorte.pt, 2014.
Manifestation contre la fermeture d'un bureau de poste
dans un village périphérique au Portugal, 2013.
41
L’agglomérationZ du Grand Lisbonne attire plus que le centre-ville
Les immeubles abandonnés sont nombreux dans le centre historique. Les causes du dépeu-
plement du centre sont la mauvaise qualité des équipements de proximité (crèches, écoles,
centres de santé), la recherche de logements individuels et, surtout, le prix du mètre carré,
qui est deux à trois plus cher à Lisbonne que dans les communes limitrophes. Chaque jour,
plus d’un demi-million de personnes entrent et sortent de Lisbonne pour venir y travailler. Les
conséquences de ces mouvements quotidiens sont dramatiques : embouteillages, pollutionZ
et bruit. Le soir et le week-end, le centre de Lisbonne se vide, l’offreZ de boutiques, de bars
et de taxis étant limitée, cela fait fuir les habitants les plus jeunes, qui préfèrent s’installer
dans des quartiers plus éloignés mais plus vivants. Malgré sa décadence, la beauté de la ville
ancienne reste un attrait sur les visiteurs étrangers.
Adapté de Francesc Relea, El Pais, 2010.
En 2017, on constate que d’importants travaux de réhabilitationZ du centre-ville ont été réalisés ; les
appartements rénovés sont toutefois plus souvent destinés aux touristes qu’à la population locale.
42
43
Médecine de premier recours CENTRES et PÉRIPHÉRIE
Dans les régions de montagne, peu peuplées ou
difficiles d’accès (régions périphériques), des
à différentes échelles
problèmes spécifiques de prise en charge des L'idée de centre entretenant des relations désé-
malades existent. Dans ces régions, les médecins quilibrées avec la périphérie peut s'appliquer à
ont des difficultés croissantes à trouver un succes- toutes les échelles.
seur pour leur cabinet individuel.
À l'échelle mondiale, par exemple, les pays déve-
Les raisons de la pénurieZ des jeunes médecins loppés achètent des ressources naturelles à bas
dans les régions périphériques sont multiples :
prix, les transforment et les revendent à un prix
temps de présence élevé, visites à domicile requé-
plus important. Le fait d'innover, de maîtriser
rant beaucoup de temps, absence de possibilité de
les technologies, permet au centre de garder sa
perfectionnement et de travail en équipe, longues
distances jusqu'aux centres, offre d'accueil pour position.
enfants, offre de formation (jardins d'enfants, Ces relations ne sont pas figées. En ce début de
écoles) et offre culturelle jugées insuffisantes, par- siècle, la Chine ou le Brésil, par exemple, long-
tenaire peu disposé(e) à vivre dans des régions temps considérés comme des périphéries sur le
périphériques... plan mondial, se développent au point de deve-
Adapté de Conférence suisse des directrices et nir des puissances économiques majeures.
directeurs cantonaux de la santé, 2011.
119
D
COMMENT LES VILLES CHANGENT-ELLES ?
Le nombre total d'habitants vivant en ville ne cesse d'augmenter. Avec l'arrivée de ces nouveaux citadins,
les villes grandissent. Leur croissance n'a pas toujours été régulière, les différents aménagementsZ en
témoignent. En effet, à chaque époque correspondent des besoins et des styles architecturaux spécifiques.
Aujourd'hui, lorsqu'on se promène dans une ville, on Pour illustrer ces MUTATIONS, tournons notre regard
est confronté aux traces de son évolution puisque vers Istanbul, en Turquie. Comment cette cité char-
nous pouvons souvent voir, dans un espace res- gée d’histoire a-t-elle changé ? Aujourd’hui, où et
treint, des murs romains, des gratte-ciel, des maisons comment peut-elle s’étendre ? Quels aménagements
médiévales et des ponts autoroutiers contemporains. doit-elle prévoir pour faciliter la vie quotidienne de
De tout temps, le cadre des villes a été aménagé de ses 15 millions d’habitants ?
différentes manières. Certains quartiers changent
d'aspect, des bâtiments sont rénovés voire rem-
placés, des changements dans les habitudes et
des techniques nouvelles entraînent de nouveaux MUTATION
Changement de la forme et
besoins spatiaux.
de l’organisation d’une ville
sous l'effet des transformations
44 de l’habitat et des activités. Les
quartiers peuvent se spécialiser,
changer de population ou se
dégrader, des zones industrielles
disparaître, des espaces verts
être créés.
120
Vivre en ville, ici et ailleurs
e
47 Plan de Constantinople à la fin du XII siècle
Istanbul
46
Source : academie-en-ligne.fr
MER DE
MARMARA
10 km
Source : JICA.
121
D
De nouvelles infrastructures
Afin de répondre à cette croissance, la Municipalité d’Istanbul a développé diverses INFRASTRUCTURES.
Parmi elles, celles dédiées au transport sont particulièrement visibles et impressionnantes.
50 Infrastructures d'Istanbul
Détroit du Bosphore
40 km
MER DE MARMARA
Garipçe
Golfe d’Izmit
Arnavutköy Poyraz
Forêt de
Sevgililer Forêt de
Belgrade
Espaces forestiers
Zones urbanisées
19 Kayabaşi Principaux ensembles résidentiels
32 Bahçeşehir fermés, en 2010
ISTANBUL
19 Programme TOKI (plus de 9000
25 Halkali logements), le chiffre dans chaque
carré est le nombre de logements
prévus, en milliers.
Aéroport Ataşehir
Atatürk La Marmaray, tunnel (métro et train)
10 sous le Bosphore, ouvert en 2013
10 km
Source : Nicolas Pessier.
Turquie 21 28 36 45 56 68 73
122
Vivre en ville, ici et ailleurs
52 53
INFRA-
STRUCTURES
Ensemble d’installations,
d’équipements nécessaires
à une collectivité : routes,
égouts, réseauxZ électriques,
rails, réseaux d’eau potable et
usée, ponts tunnels, cons-
tructions du bâti,
etc.
Station du Metrobüs.
56
Le Metrobüs
Face à la demande de transport, les autorités ont mis en
place, depuis 2007, une ligne de bus intégralement en site
propre entre les voies autoroutières. Aux heures de pointe,
les bus circulent à une cadence d'un toutes les quinze
secondes !
Adapté de metropolitiques.eu
SITE PROPRE : sur des voies réservées,
sans croisement avec d'autres usagers.
123
D
Le projet du «Canal Istanbul»
Ouverture en oct.2018
– Sites pour les Jeux olympiques
re
que la ville cherche à obtenir.
ho
sp
Bo
Rive
européenne
ISTANBUL
Aéroport
Atatürk Rive
asiatique
10 km MER DE MARMARA
Source : gouvernement turc
59 maps4news.com/©HERE
60
124
Vivre en ville, ici et ailleurs
İstiklâl caddesi,
rue piétonne
du centre-ville.
62
En pleine expansion, le
quartier d'affaires de Levent
est implanté dans le nord
d'Istanbul et attire des
entreprises nationales,
mais aussi multinationales.
63
QUARTIER
RÉSIDENTIEL FERMÉ
Zone d’habitation à accès
limité. Elle est sécurisée,
entourée généralement par
des murs ou des clôtures, avec
des entrées contrôlées qui
sont destinées à prévenir toute
intrusion par des
non-résidents.
64
125
E
QUI VIT OÙ ?
Quel que soit le continent sur lequel on se situe, les grandes villes sont construites autour de lieux, de
points favorables à l’habitat, des quartiers. Les familles, les personnes qui arrivent en ville pour s’y
établir sont amenées à choisir leur lieu de vie. Dans quel quartier s’installer ?
Les intentions sont multiples : retrouver des L’exemple de New-York et de ses différents arrondis-
membres de sa famille, des amis ; trouver un travail ; sements permet d’observer l’organisation d’une ville
fréquenter une bonne école ; profiter du paysage ; et la répartition des habitants. Les quartiers et leurs
accéder aux commerces, aux loisirs, à la culture et habitants sont-ils très différents ? Comment vit-on
au sport, à la proximité des transports, etc. dans les quartiers dits « sensibles » ? Pourquoi les
C’est ainsi que certaines populations partageant autorités cherchent-elles à favoriser l’intégration et
des caractéristiques et des intérêts communs la mixitéZ sociale ?
(niveau socio-économique, religion, ethnie, etc.)
se retrouvent, volontairement ou involontaire-
ment, regroupées au sein d’un même espace, d’un GHETTO
même quartier. Cela peut engendrer de la ségré- Zone urbaineZ
gation, des discriminations, des conflitsZ, voire dans laquelle vit une
l’émergence de GHETTOS et du communautarisme. minorité mal intégrée
à la ville.
5 km
126
Vivre en ville, ici et ailleurs
BRONX
MANHATTAN
QUEENS
STATEN ISLAND
BROOKLYN
127
E
Habiter à New-York
67 Annonces immobilières
Annonces immobilières fi ctives.
QUEENS
MANHATTAN
Real Estate Holding
200 Park Avenue, New York +1 222-755-03004
BRONX
Appartement,
1 chambre, 1 séjour,
5e étage, sans ascenseur.
Environs : école, supermarché,
station de métro.
Loyer : 800 $ / mois.
128
Vivre en ville, ici et ailleurs
68
Groupes sociaux
Une population se compose de groupes sociaux. Le groupe est un ensemble de personnes qui ont
des caractéristiques ou de buts communs (familles, amis, professions, etc.). Les différents groupes
d’une population peuvent avoir entre eux des relations de coopérationZ, de compétition ou de
domination.
Pris dans un ensemble plus large, les groupes peuvent être regroupés en classes sociales. L’argent,
le pouvoir, les inégalités, la liberté, la culture, la dépendance sont autant de critères qui peuvent
définir une classe sociale.
La distribution inégale des revenus et du patrimoineZ distinguent les groupes (ou classes sociales).
Mais les rôles sociaux (prestige), politiques (pouvoir) ou culturels (niveau de formation et d’accès
à la culture) contribuent aussi à les différencier. Parmi de nombreuses répartitions possibles, on
peut retenir une division de la société en trois groupes : classes aisées, classes moyennes, classes
populaires.
0 2.5 5 7.5 km
Source : Center for Urban Research.
129
E
70 Statistiques du chômage (+ de 16 ans), 2012 71 Revenu médian annuel par arrondissement, 2013
Source : CLRSearch, 2012. Source : CLRSearch.
7%
34 388 $
6%
5%
69 659 $
4%
3% 57 001$
Chomeuses
Chomeuses
Chomeuses
Chomeurs
Chomeurs
Chomeurs
2%
1% 46 085 $
0%
Manhattan Bronx Queens 72 569 $
OCEAN
ATLANTIQUE
5 km
200
150
100
50
0
Restaurant Médecine Culture Amusement Qualité de vie
Manhattan Bronx Queens
100% 40%
90% Manhattan Bronx Queens
80%
30%
70%
60%
20%
50%
40%
30% 10%
20%
10% 0
N’ont pas obtenu Ont obtenu Ont obtenu
0% un diplôme le baccalauréat un diplôme
Moins de 250 $ 500 $ 750 $ 1000 $ 1250 $ 1500 $ Plus de
250 $ 490 $ 749 $ 999 $ 1249 $ 1499 $ 1999 $ 2000 $ de second degré de degré secondaire
130
Vivre en ville, ici et ailleurs
75
En 1969, Samuel Hargress achetait à Harlem GENTRIFICATION
un cabaret de jazz et le bâtiment adjacent pour Processus durant lequel de
35 000 dollars. Aujourd'hui, des agents immo- nouveaux résidents de classes
biliers lui en offrent 10 millions de dollars, signe sociales plus aisées s’approprient un
de la GENTRIFICATION fulgurante – et contestée espace urbain dégradé, modifiant
– du quartier. « Tous mes amis dont devenus ainsi le profil économique et social
millionnaires », dit Samuel Hargress, 81 ans, de cet espace. Conséquences : habitat
assis dans son cabaret, le Paris Blues. Vous ne plus luxueux, augmentation du prix
pouvez pas imaginer la différence entre autrefois de l’immobilier, amélioration de la
et maintenant...» qualité de vie, baisse de la densité,
Le Harlem où il arriva en 1960 était un quartier valorisation d’un certain type
de légende pour la culture noire américaine, au de commerces.
nord de Manhattan. Les grandes artères de Har-
lem, comme les boulevards Martin Luther King
ou Malcolm X – deux héros de la cause noire
– grouillent désormais de New-Yorkais bran-
chés qui sirotent du vin blanc dans des bars à 76
la mode.
Adapté de « New York – Quand gentrification rime
La gentrification atteint les quartiers
avec tensions à Harlem», blog sudouest.fr hispaniques
De nouvelles boutiques tendance s’installent, de
luxueux immeubles résidentiels sont construits,
des immeubles rénovés embauchent des
concierges en uniforme : la bourgeoisie new-
77 yorkaise est en passe de coloniser Spanish et
East Harlem.
La demandeZ en hébergements croît. New York
offre actuellement beaucoup d’emplois dans la
high-tech, des milliers de jeunes arrivent, il leur
faut une habitation. Alors East Harlem, pourquoi
pas. D’autant qu’avec la nouvelle ligne de métro
et les magasins qui s’installent, le quartier est
de plus en plus attrayant. Au grand regret des
résidents de longue date qui se voient peu à peu
contraints à l’exil.
En effet, de nombreux propriétaires de boutiques
profitent de cette gentrification pour augmenter
considérablement les loyers, ce qui provoque
très souvent le départ des exploitants des petites
échoppes, incapables de s’acquitter des nou-
Situé au cœur du nouvel Harlem, le Red Rooster est
devenu en deux ans le restaurant le plus couru du
velles mensualités.
quartier, et le plus symbolique de son évolution. Adapté de Marie-Aude Panossian, La Tribune, 2014.
131
F
OÙ, COMMENT ET POURQUOI LES BIDONVILLES EXISTENT-ILS ?
BIDONVILLE : voilà bien un mot qui ne laisse pas indifférent. Le terme apparaît pour la première fois au
cours des années 1930, dans les pays du Maghreb, afin de désigner des habitations faites de matériaux
de récupération et construites par des travailleurs venus s’installer en ville.
Depuis, la notion de bidonville se décline dans de Ils rassemblent des populations défavorisées, issues
multiples langues (on parle par exemple de favela de la campagne ou repoussées hors de la ville au
au Brésil, de township en Afrique du Sud ou encore profit de citadins plus aisés. Toutefois, les pays déve-
de gecekondu en Turquie). loppés sont également confrontés à l’apparition de
Le phénomène apparaît au XIXe siècle, en période microbidonvilles.
d’intense industrialisation. À cette époque, les Dans le monde, près d’un citadin sur trois est
bidonvilles abritent nombre de travailleurs princi- contraint de vivre dans un bidonville, le plus sou-
palement issus de l’EXODE RURAL ou de l’immigra- vent insalubre, dépourvu d’infrastructuresZ (électri-
tion, une main-d’œuvre qui alimente les nouvelles fication, écoulement des eaux usées, ramassage des
industries des villes. ordures, mais aussi écoles, postes de santé, etc.). Ces
Aujourd’hui, la situation a passablement changé. personnes n’ont en général pas les moyens finan-
L’industrialisation des villes ne suffit plus à expliquer ciers de vivre ailleurs.
l’apparition et l’agrandissement des bidonvilles. Ces
derniers se rencontrent principalement dans les
pays du Sud ou pays en développement. EXODE RURAL
Déplacement de popu-
lations de la campagne
78 vers la ville, le plus
souvent dans le but
d’y trouver un
travail.
BIDONVILLE
Quartier défavorisé Rocinha est la plus grande favela de Rio de Janeiro
d’une ville, se caractéri- (Brésil) et la plus densément peuplée (environ
sant par des logements 500 personnes et 170 logements par hectare).
précaires et insa-
lubres.
MAGHREB : région qui regroupe des pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie).
INDUSTRIALISATION : processus de développement de l’industrie.
INSALUBRE : qui est dangereux pour la santé à cause des mauvaises conditions (saleté, etc.).
132
Vivre en ville, ici et ailleurs
L’un des grands défis des villes de demain sera incontestablement la résolution de la
question des bidonvilles et l’intégration de leurs habitants. Trop souvent, on préférerait
les ignorer, maintenir une distance avec les personnes plus aisées du centre-ville ou
des belles banlieuesZ ; ou même construire des murs afin d’éviter les contacts entre
les quartiers.
De nombreuses associations agissent pourtant pour améliorer cette situation et parfois
des États, en rendant légale l’occupation des sols, ont investi dans les infrastructures
pour améliorer les conditions de vie. Cependant, dans la majeure partie des pays du
monde, la « résorption des bidonvilles » consiste encore à les repousser toujours plus
loin du centre-ville.
Source : ONU-Habitat.
80
81
133
F
82
83
84
80%
80%
60%
60%
Service
40%
40%
Agriculture
20%
20%
Industrie
0%
0% 1900 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2010
2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
Europe et Asie centrale Amérique latine et Caraïbes Afrique susaharienne
Asie de l’Est et Pacifique Asie du Sud Afrique du Nord et Moyen-Orient
Europe et Asie centrale Amérique latine
134
Vivre en ville, ici et ailleurs
Sources : FAO, OCDE, 2006.
88
« Personne ne me fera quitter Dharavi »
Sooresh Wadakar n'est pas l'un des plus malheureux habitants de Dharavi. Le plus grand
bidonville d'Asie est construit sur des marécages entre deux lignes de chemin de fer, au centre
de Mumbai. Marié, père d'un enfant de dix mois, il tient une échoppe où il vend des aliments
de base, des glaces, des biscuits, des bonbons et
même quelques jouets en plastique. « Personne ne 89
me fera partir. C'est ici que je suis né », dit-il.
Mais dans son for intérieur, le jeune commerçant
sait qu'un sérieux projet le menace. Dans un mois,
les 214 hectares de Dhravi seront confiés à Mukesh
Mehta. Cet architecte et promoteur immobilier
aurait promis à son ami Bill Clinton de raser les
bidonvilles indiens d'ici à vingt-cinq ans. Il a con-
vaincu les autorités locales de tenter l'expérience.
Adapté de Ram Etwareea, Le Temps, 11 août 2007.
90
91
Échoppe
à Dharavi,
2014.
135
G
ENTRE DENSITÉ ET DIVERSITÉ, COMMENT VIVRE ENSEMBLE ?
Vivre ensemble, c’est quelque chose qui s’apprend ! Chacun de nous est appelé à vivre avec les autres,
en tenant compte de nos ressemblances et de nos différences. Toutes deux peuvent autant être sources
d’enrichissements que de difficultés. Chaque acteurZ de la ville doit pouvoir trouver les lieux urbainsZ
qui lui conviennent, tout en respectant les besoins des autres. Plus nous sommes nombreux, plus la
diversité se manifeste et plus la coexistence peut s’avérer difficile.
La ville est un lieu qui cumule densitéZ et diversité. Les exemples de situations de cohabitation sont
Ces deux caractéristiques conduisent des gens dif- variés et nombreux, et chaque acteur de la ville en
férents à se côtoyer quotidiennement. aura une perception très différente. La même situa-
La ville est symbole de mixitéZ car elle accueille une tion sera jugée acceptable ou inacceptable : cela
grande diversité de personnes avec des références, dépend du point de vue de la personne, de la situa-
des modes de vie, des valeurs et des cultures diffé- tion et de l’instant !
rents. La cohabitation dans la ville est un fait ; le défi Pourtant, au sein de l’espace plutôt restreint d’une
est de rassembler toutes les différences autour d’un ville, la cohabitation est incontournable. Mais habi-
compromis qui permettra aux citadins de bien vivre ter côte à côte ne signifie pas vivre ensemble. De ce
ensemble. La méconnaissance de ces différences fait, il s’agit de trouver des solutions, une sorte de
peut produire le sentiment de ne pas être respecté, compromis où toutes les différences trouvent leur
voire d’être agressé, ce qui peut parfois mener à des place. On l’imagine bien, le défi est important ! Alors,
CONFLITS. entre densité et diversité, comment vivre ensemble
dans la ville ?
92
CONFLIT
Opposition, désaccord Site internet européen de la Fête des voisins, 2017.
entre des personnes ou des
groupes. La densité de la
ville, où les rencontres sont
nombreuses et diverses,
favorise l’apparition de
conflits.
136
Vivre en ville, ici et ailleurs
93
Une coopérative d’habitants à Neuchâtel : la Coopérative d’en face
En pleine ville de Neuchâtel, le site du Vieux-Châtel abrite les anciennes serresZ de la ville. À l’abandon
depuis 1995, ce site a fait l’objet de plusieurs projets de mise en valeur, sans succès dans un premier
temps.
Une association s’est constituée pour que le quartier ne soit pas
complètement voué au béton. Consciente du problème, la Ville,
en collaboration avec l’Université de Neuchâtel, a soutenu la
démarche de création d’un écoquartier.
Les habitants du site ont été amenés à participer activement au
projet en constituant, dès 2011, la Coopérative d’en face. Les
échanges d’idées ont permis de créer un quartier d’habitations
où il fait bon vivre et où l’environnement est respecté.
La maquette de l’écoquartier, avec ses Les anciennes serres ont été partiellement transformées en « petits
petits potagers. potagers » loués et entretenus par les résidents. Le bâtiment neuf,
qui compte 18 appartements, est construit avec des matériaux
écologiques et sa toiture est faite de panneaux photovoltaïques.
Dans le cadre de cet exemple, la Coopérative d’en face est le bon
reflet d’une coopération pour la ville. Elle a pour objectif de réali-
ser des projets de création et d’animation de lieux ancrés dans le
quartier qui l’accueillera. Elle incite ses membres à prendre part
activement à la réalisation et à la gestion de ces projets et à parti-
ciper à la vie sociale du quartier.
Adapté de cdef.ch
Le site du Vieux-Châtel et ses serres
laissées à l’abandon.
94
Les jardins partagés 95
En Suisse, la Ville de Lausanne a été pion-
nière de ce type de projets en aménageant
des « plantages » en 1996. On en compte
douze en 2017. Equiterre s’inspire de ces
projets pionniers pour créer le concept de
potager urbain : des jardins potagers au cœur
des quartiers d’habitation avec une forte
volonté de faire fleurir le lien social et l’ani-
mation de proximité.
Adapté de potagers.urbains.ch
137
G
Cohabiter : pour certains, une source de conflits
96
97
98
99
100
138
Vivre en ville, ici et ailleurs
102
103
104
Stationnement illégal.
139
H
QUELLES SOLUTIONS POUR SE DÉPLACER EN VILLE ?
La ville présente l'avantage de concentrer un nombre d'activités important sur une petite surface, ce qui
devrait permettre d'accéder à différents services très rapidement. Cependant, sa forte densitéZ génère
des frictions qui ralentissent la vitesse de déplacement.
De plus, la rareté et le coût élevé du terrain rendent Pourquoi n’est-il pas toujours facile et rapide de se
très chère la construction d’INFRASTRUCTURES DE déplacer en ville ? Quels choix de modes de trans-
TRANSPORT qui sont souvent longtemps débattues portZ faire en fonction de tel ou tel déplacement
avant d’être construites. Les nuisances liées au trafic urbainZ ? De quelles solutions les acteursZ de la
motorisé comme la POLLUTION DE L’AIR motivent les ville (habitants, entreprises, autorités, etc.) dis-
autorités à proposer des solutions adaptées. posent-ils pour faciliter les déplacements de chacun,
Les habitants de la ville développent des stratégies dans le respect de l’environnement ?
leur permettant d’optimiser leur temps de trajet, son
coût et son confort, alors que les autorités imaginent
des solutions économiques et écologiques permet-
tant à chacun d’accéder aux différents endroits de
INFRASTRUCTURES
la ville dans des conditions acceptables, en tenant
DE TRANSPORT
également compte des nuisances liées au trafic. Constructions et équipements
nécessaires aux moyens de trans-
port : routes, voies ferrées, ponts,
tunnels, ports, etc. Ces infrastruc-
105 tures sont le plus souvent construites
par les collectivités (État, région,
ville, etc.) sur du terrain
public.
140
Vivre en ville, ici et ailleurs
106
Embouteillage en région
parisienne (France).
POLLUTION
DE L’AIR
Dégradation de la qualité de
l’air dûe au rejet dans l’atmos-
Embouteillage à Moscou (Russie).
phère de fumées, de gaz et de
particules nocives à la santé,
aux êtres vivants, au climatZ
et aux biens matériels.
141
H
110
Métro
Depuis plus de cent ans, les grandes villes ont
construit des systèmes de chemins de fer sou-
terrains. Leur coût très élevé est justifié par une
forte fréquentation, une vitesse d'exploitation
élevée et la séparation du reste du trafic urbain.
Certaines lignes de métro ont été construites
en hauteur, sur des viaducs. Il s'agit alors de
métros aériens. Les lignes de métro suburbain
qui desservent les banlieuesZ éloignées sont
souvent nommées RER ou S-Bahn.
En 2014, on comptait plus de cinquante ré-
seauxZ de métros en Europe.
111
Vélos en libre-service
Plusieurs villes ont instauré un système de
vélos louables pour une courte durée.
Plusieurs dizaines de stations proposent des
vélos fixés à des bornes automatiques. Une fois
Station de métro et RER à plusieurs étages
le trajet effectué, on replace le vélo loué dans
à Madrid (Espagne). une borne d'une autre station.
112
142
Vivre en ville, ici et ailleurs
113
114
115
Péage urbain
Pour inciter les usagers à renoncer à leur voiture
au centre-ville, certaines municipalités ont ins-
tauré un système de péage pour y accéder. Le
plus souvent, le montant à payer varie en fonc-
tion du moment de la journée.
116
Lors de pics de pollution atmosphérique Parc relais (P+R) en Suisse (VD).
La circulation alternée
Solution la plus simple, la plus rapide à appli-
quer, elle concerne les véhicules légers, soit les
voitures et les deux-roues motorisées. C'est la 117
plaque d'immatriculation qui fait foi : les jours Des projets innovants à Paris
pairs (2, 4, 6, 8 du mois), les plaques équipées
d'un numéro pair peuvent circuler, pas celles – Piétonnisation des quais bas de la Seine, sur
équipées d'un numéro impair. C'est l'inverse les plusieurs kilomètres, pour développer diverses
jours impairs (ex : les 3, 5, 7 ou 19 du mois). activités de loisirs.
– Lancement d’un nouveau transport écologique
La circulation différenciée sur les quais hauts de la Seine ainsi qu’une
Les autorités peuvent décider d'interdire la circu- expérimentation de navettes autonomes entre
lation des véhicules les plus polluants. Cette fois, la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz.
ce sont les vignettes Crit'Air antipollution qui
font foi. Six catégories sont définies selon l’an- – Mise à disposition d’une nouvelle piste cyclable
cienneté et le type de véhicule : en catégorie 0, au milieu des Champs-Élysées.
les véhicules à zéro émission, 100% électriques – Création d’un réseau express vélo avec des
et fonctionnant à l'hydrogène ; en catégorie 1, les pistes réservées.
véhicules essence commercialisés depuis 2011. Adapté de paris.fr, 2017.
La catégorie 2 regroupe les véhicules essence
immatriculés pour la première fois entre 2006
et 2010 ainsi que les diesels lancés à partir du
1er janvier 2011, etc.
Durant ces épisodes de restriction, les autorités
peuvent décider la gratuité des parkings en ville
pour les résidents, la diminution du prix, voire la
gratuité, des transports publics.
Adapté de linternaute.com
143
I
QUE FAIRE D'UN AÉROPORT DÉSAFFECTÉ ?
Il y a une trentaine d'années, les autorités de Belurbo (ville européenne fictive d'env. 500 000 habitants)
se sont rendu compte que l'aéroport de Birde, construit en 1931, atteignait ses limites. La Ville a donc
décidé de construire un nouvel aéroport à Flugule, situé à 28 kilomètres au nord-ouest (hors de la carte).
Depuis plus de cinq ans, l'aéroport de Birde n'est donc plus utilisé.
Ainsi, la Ville de Belurbo doit décider de l'avenir d'aménagementZ s'étendent sur plusieurs années
de Birde, grande FRICHE URBAINE située à moins de et parfois sur plusieurs décennies !
5 kilomètres du centre, à proximité immédiate du Quels acteurs seront intéressés par l’usage de cette
fleuve. Mais modifier la ville n'est pas une chose friche et avec quelles intentions ? Comment produire
simple. En effet, plusieurs acteursZ, aux intérêts par- un projet de développement qui intègre les points
fois opposés, peuvent faire entendre leur voix. de vue de ces différents acteurs ?
En général, ce sont les autorités politiques (munici-
palités, régions, pays) qui décident des orientations
principales (où construire du logement, des équipe-
ments, de l'industrie ?), mais ce sont des particuliers
ou des entreprises qui financent la planification et la
FRICHE URBAINE
Espace urbainZ laissé à l’abandon
construction de la plupart des bâtiments. Les plans en attendant son réaménagement.
Au fur et à mesure que la ville grandit et
que les besoins économiques changent,
118 certaines activités quittent leur empla-
cement d’origine ou disparaissent. On
trouve ainsi des friches industrielles à
Belurbo, ville fictive proximité des centres-villes, mais
aussi des friches ferroviaires
ou même militaires.
144
Vivre en ville, ici et ailleurs
Le jeu de rôles
L'ancien aéroport de Birde n'est plus utilisé depuis plus de 5 ans
et les autorités ont décidé de réaménager ce grand espace de
112 hectares, bien situé sur les rives de la rivière.
Dans le jeu de rôles, tu vas représenter un acteur intéressé au
développement de Birde.
HECTARE : mesure de surface de 10 000 m2. Un terrain de football mesure un peu moins d'un hectare.
PROMOTEURS IMMOBILIERS : vend des terrains construits ou à construire.
145
I
119
Athènes (Grèce) : aéroport d'Hellinikon
L'aéroport d'Hellinikon a été ouvert en 1938. Il est situé en bord de mer, à 7 kilomètres au sud du centre
d'Athènes.
Dans le cadre de l'organisation des Jeux olympiques de 2004, les autorités grecques décident de bâtir un
nouvel aéroport à Spata (30 km à l'est) et de développer un site olympique accueillant différents sports
(canoë-kayak, baseball, hockey sur gazon) sur l'ancien aéroport.
Depuis, le site est à l'abandon. Différents groupes se sont emparés du lieu pour le transformer en potagers
urbains, en parc public, en habitat précaire ou en terrain de sport, essayant ainsi de combler le manque
d'espaces verts et de logements à Athènes.
En 2014, les autorités ont fini
par vendre le site à un pro-
moteur qui entend le trans-
former en résidences de luxe
et infrastructures de loisirs
7 km pour touristes fortunés (golf,
marina, etc.).
Les occupants ont très mal
réagi à cette vente et certains
politiciens ont même estimé
qu'il était illégal de vendre
ainsi un terrain public.
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121
146
Vivre en ville, ici et ailleurs
122
Berlin (Allemagne) : aéroport de Tempelhof
Tempelhof, construit en 1923, est situé à 5 kilomètres du centre-ville de Berlin.
Les nuisances liées au trafic aérien et les meilleures conditions proposées dans les autres aéroports de
la ville ont conduit les autorités à fermer l'aéroport en 2008, sans projet précis pour la reconversion de
cette immense zone.
Depuis, les bâtiments restent fermés, sauf pour des visites guidées ; les pistes et les espaces verts sont
ouverts au public qui les utilise pour pique-niquer, se balader, faire du roller ou du vélo.
Plusieurs collectifs autogérés se sont également lancés dans des projets hétéroclites sur le site : produc-
tion de légumes, ateliers de bricolage, location de rollers, cours de monocycle ou d'arts martiaux, etc.
En mai 2014, les citoyens devaient choisir entre :
1. le projet de la ville qui proposait de construire 4700 logements sur les bords de la zone tout en proté-
geant une partie des espaces verts, tous les bâtiments historiques et les anciennes pistes d'atterrissage ;
2. une initiative populaire qui demandait que le site ne soit pas construit et reste disponible pour des
projets de loisirs et des jardins potagers urbains.
À 64 %, la population a accepté la deuxième proposition. Tempelhof restera donc une zone de loisirs et
de projets associatifs.
5 km
123
124
147
LEXIQUE
MOTS DÉFINIS Pages Mots-clés Définitions
ACTEURS 27, 80, 89, 104, 136, 140, 144 ÉCORCE (ou croûte) TERRESTRE 10, 28, 29, 36, 43
Individus, groupes concernés par une situation, ayant des rôles Couche superficielle et solide de la Terre, constituée par les conti-
différents, et donc des représentations de la réalité et des intentions nents (ou croûte continentale, 30 %) et le fond des océans (croûte
différentes. océanique, 70 %).
AGGLOMÉRATION 49, 112, 119 ÉNERGIE (renouvelable / atomique / nucléaire) / énergétique
Espace constitué d’une ville et de sa banlieue. 20, 43, 47, 68, 85, 95, 98
Capacité à agir, produire un mouvement, de la chaleur, …
AGRICULTURE / agricole / agro- 74 (…)
Les sources d’énergie peuvent être renouvelables, en quantité
Ensemble des travaux qui permettent de produire des végétaux
quasiment illimitées (soleil, eau, vent, géothermie, etc.) ou non-
(culture) et d’élever des animaux utiles à l’homme (élevage).
renouvelables, en quantité limitée (pétrole, gaz, uranium). L’énergie
Agriculture commerciale : uniquement destinée à la vente.
atomique ou nucléaire est produite par des centrales qui utilisent
Agriculture vivrière : destinée à nourrir la famille élargie du produc-
la chaleur dégagée par la fission d’atomes d’uranium dans des
teur, le surplus étant vendu dans les marchés locaux.
réacteurs. La source d’énergie pour les dépenses énergétiques des
Agriculture extensive : faible rendement, utilisant des moyens
animaux (donc des êtres humains) provient de l’alimentation.
techniques limités et une main-d’œuvre nombreuse.
Agriculture intensive : cherche le plus grand rendement possible ÉROSION 35, 85, 92
sur une surface donnée. Processus de dégradation et de transformation du sol ou de la roche
Agricole ou agro- : qui à trait à l’agriculture, par exemple agroali- dont des particules sont arrachées par l’eau, les glaciers, le vent,
mentaire, agrocarburant. pour être déposées plus loin.
ALÉA 14 (...) ÉTALEMENT URBAIN 121
Danger naturel qui constitue une menace potentielle imprévisible. Extension progressive de la ville vers des zones rurales. (voir Urbain)
AMÉNAGEMENT (du territoire) / aménager le territoire 16, 144 EXODE RURAL 116, 132
Intervention politique cherchant à organiser une meilleure réparti- Déplacement de populations de la campagne vers la ville, le plus
tion des activités, habitations, infrastructures de transport, etc., sur souvent dans le but d’y trouver un travail.
un territoire. EXPORTER / exportation / exportateur 78, 83, 90, 99
BAIE 33, 54 Vendre à l’étranger une partie de la production de biens
Échancrure du littoral ou d’une berge d’un lac. ou de services d’un pays.
BANLIEUE 56, 112, 133, 142 FAILLE 33, 44, 52
Ensemble des communes ou localités qui entourent une ville Zone de fractures dans une roche, indiquant une zone de faiblesse
et participent à son activité. et de possibles mouvements.
BIDONVILLE 81, 132 FAMINE 39, 98
Quartier défavorisé d’une ville, se caractérisant par des logements Manque très important de ressources alimentaires pour toute
précaires et insalubres. une population.
CLIMAT / climatique 41, 51, 65, 78, 84, 88, 92, 98, 141 GASPILLAGE (alimentaire) 100
Ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent Fait de jeter des aliments encore comestibles.
l’état de l’atmosphère en un lieu donné (= conditions climatiques). GENTRIFICATION 131
Changement climatique : variation des caractéristiques climatiques Processus durant lequel de nouveaux résidents de classes sociales
au cours du temps. plus aisées s’approprient un espace urbain dégradé, modifiant ainsi
Réchauffement climatique : augmentation de la température le profil économique et social de cet espace.
moyenne à la surface de la Terre. GÉOLOGIE / géologue / géologique 16, 28, 38
CO2 (ou gaz carbonique) 68, 91 Science qui étudie l’écorce terrestre (formation, évolution, structure,
Gaz émis notamment par la consommation de carburant, composants).
fait partie des gaz à effet de serre. GÉOTHERMIE / géothermique 40, 52, 68
CONFLIT 96, 126, 136 Technologie visant à exploiter la chaleur interne du sous-sol
Opposition, désaccord entre des personnes ou des groupes. (chauffage, énergie).
Conflit armé : guerre. GHETTO 126
COOPÉRER / coopération / coopérative 130, 137 Zone urbaine dans laquelle vit une minorité mal intégrée à la ville.
Collaborer, participer à un projet, un travail commun. IMPACT (environnemental) 92, (...)
Coopérative : association, entreprise fondée sur la participation Ensemble des modifications positives ou négatives qu’une activité
active et financière de ses membres. humaine cause provisoirement ou durablement.
CROÛTE (TERRESTRE) 29, 46 Impact environnemental : il peut être mesuré par deux indicateurs,
Voir écorce terrestre. la charge écologique ou l’empreinte écologique.
DEMANDE 87, 131 IMPORTER / importation 69, 83, 99
Quantité d’un bien, produit ou service, que des consommateurs Faire venir dans son pays des biens ou services provenant
souhaitent acquérir. de l’étranger afin d’en faire le commerce.
DÉMOGRAPHIQUE 48, 117 INFRASTRUCTURES 14, 26, 42, 43, 48, 58, 94, 123, 132, 140, 145
Qui est lié à la population (du point de vue du nombre). Ensemble d’installations, d’équipements nécessaires à une collec-
Projection démographique : estimation chiffrée de l’évolution tivité.
future de la population. Infrastructures de transport : constructions et équipements
nécessaires aux moyens de transport.
DENSITÉ (de population) / densifier / densification 14, 28, 37, 49,
89, 116, 126, 136, 140 INTERACTION 16, 51
Quantité d’éléments (habitants, constructions, passages, etc.) Action ou influence réciproque.
par rapport à une surface. IRRIGATION / irriguer 62, 69, 76, 94, 99
2
Densité de population : nombre d’habitants par km . Transport de l’eau vers une terre agricole.
148
Lexique
OFFRE 87 TSUNAMI 14, 18, 22, 28, 43, 46, 48, 54
Quantité d’un bien, produit ou service, que les producteurs Raz de marée provoqué par un séisme qui a lieu dans la croûte
proposent à l’échange. océanique.
PATRIMOINE 70, 73, 129 URBAIN / urbaine 104, 106, 112, 116, 124, 126, 135, 136, 140, 144
Ensemble des biens matériels et immatériels (monuments, Qui se rapporte à la ville et aux habitudes de vie des habitants de la
traditions, produits agricoles, etc.) hérités d’un groupe, d’une ville. (voir Étalement urbain et Friche urbaine). Ce qui est suburbain
communauté, d’une collectivité. est autour d’une grande ville.
PÉNURIE 88, 119 URBANISATION 21, 48, 88, 95, 116, 122
Manque de ce qui est nécessaire. Croissance de la population urbaine et extension spatiale des villes.
PÉRIPHÉRIE / périphérique 116 VILLE 114 (…)
Quartiers éloignés du centre d’une ville (faubourgs). Lieu qui rassemble une population nombreuse dans un espace
POLARISATION 116 restreint et propose des activités et des services diversifiés.
Concentration d’activités en un certain lieu. VOLCAN / volcanique 36 (…)
POLLUTION (de l’air) / pollué / polluants / antipollution 16, 119, Structure issue de l’accumulation de magma émis par un orifice
141, 145 (cratère) de l’écorce terrestre.
Dégradation de la qualité de l’air. Éruption volcanique : correspond à la période d’activité d’un volcan
POTENTIEL AGRICOLE 64 pendant laquelle il émet de la lave, des cendres, des gaz, ou des
Possibilités de développement agricole d’une région. fragments de roche.
PRÉVENTION 10, 15, 22, 26, 50, 58, 137 VULNÉRABILITÉ / vulnérable 12, 14, 16, 22, 40, 43, 47
Ensemble de mesures et d’actions visant à diminuer la vulnérabilité Degré de fragilité d’une société qui détermine sa capacité à faire
de la population et l’impact de certains risques. face à un aléa. Ce qui est vulnérable est fragile.
149
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
Couverture : Ht gauche : Éruption Cotopaxi © Ricardo Coronel Ruiz. Milieu gauche : Famille Thaïlande, riz © Shutterstock/CRStudio. Bas gauche : Jour de
marché à Lausanne © Shuttersock/Roman Babakin. Page 10. Milieu gauche : Îles Salomon dévastées © AusAid. Page 12. Desssin de presse, Tsunami ©
Reginald Stokart. Page 13. De gauche à droite, haut en bas ; 2 : Inondations à Saint Remy-lès-Chevreuse, CC Lionel Allorge/Wikimedia. 3 : Aurore boréale
© Pixabay/Domaine public. 4 : Tornade USA © AFP/John Edelson. 5 : Éruption au Kamtchatka © Shutterstock/Serguey Krasnoshchokov. 6 : Éruption Cotopaxi
© Ricardo Coronel Ruiz. 7 : Glissement de terrain à Taiwan © Reuters. 8 : Trombe sur l’océan © Istock/Koto_feja. Page 14. Baie de Naples © 123RF/Cacclav.
Page 15. Ht gauche : Panache de cendres, Islande © Reuters/Ingolfur Juliusson. Ht droite : Carte espace aérien, d’après CC Ternoc/Wikimedia. Bas droite :
Affichage, Genève, aéroport © Keystone/Martial Trezzini. Page 16. Coulée de boue dans une mine, Kennecott © Keystone/AP. Page 17. De gauche à droite,
haut en bas : 16 ; Séisme en Chine © AFP/Teh Eng Koon. 17 : Inondations dans le Var © François Hédou/Flickr. 18 : Évacuation de la zone de Tschernobyl
© Gamma-Rapho/Keystone. 19 : Village Les Diablerets, 2018 © Tamedia Publications romandes/Chantal Dervey. 20 : Irma, ouragan Caraïbes © Mediacentrum
Defense/MCD@mindef.nl/Gerben Van es. 21 : Tianjin, explosion © Abacapress/Xinhua/Newscom. Page 18. Ht gauche : Infographie Fukushima © AFP
Infographie. Milieu gauche : Tsunami Miyako © AFP/Jiji Press. Milieu droite : Incendie Fukushima © Keystone/AP/Kyodo News. Bas gauche : Vue aérienne
Fukushima © Keystone/SPL/Digital Globe. Page 19. Ht gauche : Vague Hokusai par Plantu © Plantu/Le Monde. Droite : Diffusion panache, Fukushima,
modélisation, CC Roulex_45/Wikimedia. Bas gauche : Illustration, Fukushima, 5 ans après, CC @StatistCharts. Page 21. Ht droite : Région de Lully, GE ©
Diapo.ch/Régis Colombo. Milieu gauche : Renaturation de l’Aire, 2001 © Brutsch & Brutsch. Milieu droite : Renaturation de l’Aire, 2016 © Fabio Chironi.
Page 22. Lave du Kilauea © Hemis/Alamy/Douglas Peebles Photography. Page 23. Ht droite : Les cheveux de Pélé © NASA/GSF/Andrea Jones. Bas droite :
Hawaii, entraînement pour vie sur Mars © NASA. Page 24. Ht gauche : Carte des séismes en Valais © Deben & Co. Ht droite : Église de Chippis après le
séisme de 1946 © Keystone/Photopress Archiv. Bas gauche : Carte simplifiée, risques Vésuve, d’après © Osservatorio Vesuviano. Bas droite : Pompei et le
Vésuve © Shutterstock/SF. Page 25. Milieu gauche : Station, Piton de la Fournaise, CC B. Navez/Wikimedia. Milieu droite : Bouée d’alerte au Tsunami ©
NOAA Center for Tsunami Research. Bas gauche : Le volcanologue Jean-Marie Bardintzeff, Etna © J.M. Bardintzeff. Bas droite : Séismogramme, Trèbes/Chili,
2014 Courtoisie Jean-Yves Bouvier/http://www.astrometeo974.fr/astroweb/pagesweb/FrameSetSismo.html. Page 26. Gauche : Affiche scolaire, séisme
© Edusismo.org. Bas droite : Kit de survie au Japon, CC Toby Oxborrow/Flickr. Page 27. Gauche : Secouriste, Mexico © AFP/Pedro Pardo. Droite : La protec-
tion civile Suisse © OFPP. Bas : Gestion intégrée des risques © OFPP. Page 28. Carte des fonds marins océaniques, Heinrich C. Berann, d’après Mary Tharp.
Used by special permission of Atelier Berann, Lans /Tyrol © Library of Congress/Heinrich C. Berann. Page 29. Droite : Schéma simplifié de la croûte terrestre
© DK-Images. Page 30. Ht gauche : Illustration dérive des continents © https://www.vecteezy.com/vector-art/108126-continental-drift-vector-maps. Page
31. Ht gauche : Casserole © Shutterstock. Ht droite : Illustration convection © Deben & Co. Bas droite : Théorie de la dérive des continents, CC
Osvaldocangaspadilla/S. Villeneuve/Wikimedia/USGS. Page 32. Ht gauche : Illustration divergence © Deben & Co. Ht droite : Thingvellir, Islande © Hemis/
Alamy/Arctic Images. Bas gauche : Illustration convergence © Deben & Co. Bas droite : Volcan Cotopaxi, Pixhere/Domaine public. Page 33. Ht gauche : Vue
aérienne de la faille de San Andreas, CC Ikluft/Wikimedia. Ht droite : Barrièrres déplacées, séisme, 1906, Popular Science Monthly Volume 69/Domaine
public. Gauche : San Francisco © Keystone/AP/P. Sakuma. Droite : Faille de San Andreas © Google Earth. Page 34. Ht gauche : Illustration Relief des Alpes
© Pixabay/Domaine public. Ht droite : Illustration Orogenèse © Deben & Co. Milieu : Panorama des Alpes, CC Gerdsch/Wikimedia. Bas : Timbre Eicher, 2005
© Shutterstock/Rook76. Page 35. Ht gauche : Éboulement de Randa, 1991 © OFEV/PLANAT. Ht droite : Éboulement de Randa, 1991, vue aérienne, CC
ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv/Stiftung Luftbild Schweiz © AG/LBS. Bas gauche : Bondo, Grisons glissement de terrain, d’après © Google Earth. Bas
droite : Village de Bondo © AFP/Miguel Medina. Page 36. Rizières, Mayon, Philippines © Hemis/Alamy/Alan Burles. Page 37. Bas : Densité de population
© http ://lapopulation.population.city/world. Page 38. Bas gauche : Pahoa, Hawaii © Keystone/EPA/Bruce Omory. Page 39. Ht gauche : Mont St Helens ©
Tom Casadevall/USGS Droite : Badarbunga © Arctic Photo/Örvar A. Þorgeirsson. Bas gauche : Sinabung © Framepool/859-922-882. Page 40. Haut :
Géothermie en Islande, CC Gretar Ivarsonn/Domaine public. Gauche : Parc Vulcania © Parc Vulcania/Francis Debaisieux. Bas droite : Offrandes à Bromo,
Indonésie © Shutterstock/Tanate Raktaengan. Page 41. Ht gauche : Exploitation de pierre ponce, CC Kallerna/Wikimedia. Ht droite : Souffre, mine Ijen, CC
Jean-Marie Hullot/Flickr. Milieu gauche : Mont Fuji, cultures de thé © Shutterstock/Craig Hanson. Bas droite : Bains de boue, Vulcano © Hemis/Alamy/Tullio
Valente. Page 42. Éruptions et météo © Météo France/Franck Lavigne. Page 43. Enfants, training anti séisme © AFP/Yoshikazu Tsuno. Page 44. Haut : Carte
des zones à risques sismiques © Jean-François Marier. Bas : Illustration séisme © Fotolia/Graphithèque. Page 45. Bas : Sismographe © Shuttestock/Iulia
Saenkova. Page 46. Gauche : Système d’alerte au Tsunami © AFP Infographie. Droite : Formation d’un tsunami © AFP Infographie. Page 47. Gauche : Port-
au-Prince en ruine, 2010 © UNEP. Droite : Conception, Chili, 2010 © Keystone/AP. Page 48. Gauche : Carte, séisme Haïti © IDIX Média. Droite : Carte séisme
Chili © Deben & Co. Page 50. Point d’eau Haïti, 2010 © Reuters/Carlos Barria. Page 51. Tour de Tokyo Sky Tree © Fotolia/Eyetronic. Page 52. Bas : Carte
des séismes en Suisse, d’après © SED. Page 53. Haut : Chronique de Constance, séisme de Bâle, Domaine public. Bas : Vue générale de Bâle © Schweizer
Luftwaffe, 2009. Page 54. Baie de Lhoknga, Indonésie, la mosquée © Keystone/AP/Greg Baker. Page 55. Ht gauche : Infographie, nombres victimes, Tsunami,
2004 © MaxPPP/Infographie Ouest-France. Milieu gauche : Vue satellite de Bandah Aceh © NASA/GSF. Bas gauche : Vue satellite de Bandah Aceh © NASA/
GSF. Bas droite : infographie baie de Banda Aceh © F. Lavigne et R. Paris/Tsunarisque. Page 57. Ht gauche : Navire-hôpital © DoD/ James R. McGury, U.S.
Navy. Ht droite : Soins aux blessés, Indonésie © C. Peterson, U.S. Navy. Milieu gauche : Recherche disparus © AFP/Romeo Gacad. Milieu droite : Moine et
avis de disparition © AFP/Pornchai Kittiwongsakul. Bas gauche : Secours avion © DoD/Jacob J. Kirk, U.S. Navy. Bas droite : Secours nourriture © Phillip A.
Nickerson Jr, U.S. Navy. Page 58. Milieu : Bandah Aceh, après le Tsunami © AFP/Choo Youn_Kong Chaideer Mahyuddin. Bas droite : Sauveteur, débris © Josh
Hauser, U.S.Marine Corps. Page 59. Ht gauche : Panneau Tsunami Thaïlande, CC Jens Rusch/Wikimedia. Milieu droite : Commémoration, 10 ans après ©
Reuters/Athit Perawongmetha. Bas : Bandah Aceh, reconstruction © AFP/Choo Youn_Kong Chaideer Mahyuddin. Page 62. Milieu gauche : Jolie maison du
Valais © Fotolia/Fotoember. Page 64. Supermarché Espagne, produits locaux © EROSKI. Page 65. Météo Espagne © Fotolia/Guillaume Duris. Page 68.
Gauche : Culture de bananes en Islande © Sagaphoto/Bruno Compagnon. Droite : Culture de bananes aux Canaries © Pixabay/Domaine public. Page 69.
Gauche : Rizières Tessin © Terreni alla Maggia SA. Droite : Chiang Mai, Thaïlande, riz © Hemis/Jon Arnold. Page 70. Illustration © Deben & Co. Page 72.
Pizzaiolo, 1830 © Hemis/Alamy/Paul Fearn. Page 73. Ht gauche : Patrimoine culinaire suisse © Patrimone culinaire suisse. Bas droite : Gruyère AOP ©
Gruyère AOP/IGP. Page 74. Gauche : Culture hors sol sous serres, Genève © Prisma Dukas/Alamy. Droite : Agriculteurs Sao Paulo, Brésil © Shutterstock/Alf
Ribeiro. Page 75. Ht gauche : Paysans Burkina © Leemage/ImageBroker. Ht droite : Paysans Burkina © Leemage/ImageBroker. Bas droite : Plantation de thé
au Rwanda © Shutterstock/Martinez de la Varga. Page 76. Ht gauche : Irrigation États-Unis © Shutterstock/Cecilia Lim HM. Droite : Épandage pesticide,
Philippines, 2008 © AFP/Romeo Gacad. Bas gauche : Vignobles du Lavaux © Fotolia/anyaberkut. Page 77. Ht gauche : Moisson Colorado © Shutterstock/
Tyler Olson. Ht droite : Elevage de moutons en Nlle-Zélande © Pixabay/Domaine public. Milieu gauche : Paysage de bocage, Royaume-Uni © Fotolia/AndG.
Bas droite : Elevage de poulets en Chine © AFP/Imaginechina. Page 78. Ht droite : Kenya, satellite © Google Earth, 2018. Gauche : Kenya, culture de hari-
cots verts © Phil Moore pour Le Monde. Page 79. Ht gauche : Pesée des haricots verts © Phil Moore, Le Monde. Bas droite : Haricots verts du Kenya au
supermarché, CC Nick Saltmarsh/Flickr. Page 80. Logos des marques alimentaires © 2012 Convergence alimentaire, info/Joki D. Gauthier. Page 81.
Manifestation en Bolivie, CC Archivo des Proyectos. Page 82. Haut : Chaîne de production alimentaire, infographie © Agropoly/Déclaration de Berne. Page
83. Ht gauche : Décomposition du prix du café, d’après © Shutterstock/Mathee Saengkew. Ht droite : Logo Max Havelar © Max Havelard, Fairtrade. Ht
droite : Logo Claro © Claro, Fairtrade. Bas droite : Magasin du Monde, à Nyon © ASRO. Page 84. Gauche : Marché traditionnel, Slovénie © Fotolia/Berc.
Droite : Logo Rage de vert © Rage de vert. Page 85. Gauche : Panier légumes romands, septembre © E. Monbaron. Droite : Panier légumes romands, janvier
© E. Monbaron. Page 86. Collection de céréales © Shutterstock/Elena Schweitzer. Page 87. Bourse de Chicago © Shutterstock/Joseph Sohm. Page 89.
Fréquence des transports maritime © Jean-Paul Rodrigue. Page 90. Ht gauche : Rizière, Piemont © Fotolia/Fotographiche.eu. Ht droite : Rizière, Vietnam
© Fotolia/Degist. Milieu gauche : Famille Thaïlande, riz © Shutterstock/CRStudio. Page 91. Les différents moyens de transport © Shutterstock/Golden
150
Sikorka. Page 93. Ht droite : Élevage intensif, bovins © Fotolia/Budimir Jevtic. Milieu gauche : Déforestation Malaisie © Shutterstock/Rich Carey. Milieu
droite : Déforesation Malaisie, satellite © NASA/Earth Observatory. Bas gauche : Grue élévatrice transfert du grain, bateau © Fotolia/Colette. Bas droite :
Pesticide dans les vignes © 123RF/Cmspic. Page 95. Ht gauche : Culture sous serres, Almeria © Shutterstock/Paustius. Ht droite : Région d’Almeria, satel-
lite © Google Earth, 2018. Page 96. Distribution de repas dans une école, Haïti © Food My Starving Children. Page 99. Gauche : Désert © Fotolia/Ivan
Dzyuba. Droite : Sécheresse, soja USA © USDA/Jack Nichols. Page 100. Haut : Filières d’agrocarburants © IFPEN. Bas gauche : Sensibilisation Food Waste
© OFAG. Bas milieu : Carottes © Fotolia/Valeria Tarleva. Bas droite : Carottes tordues © Fotolia/Karina Baugart. Page 101. Haut : Sensibilisation Food Waste
© OFAG. Gauche : Benne gaspillage fruits, Croatie © IAEA/Louise Potterton. Droite : Poubelle de légumes, Suède, CC J Bloom/Flickr. Bas droite : Logo Les
gueules cassées © Les Gueules Cassées. Page 104. Milieu gauche : New York jardin, CC, Ingfbruno/Wikimedia. Page 106. Genève, Stéphane Clément et
Daniel Ceppi, Chroniques d’un voyageur, Vol. 9, Vanina Busines © Humanoids, Inc. Los Angeles. Page 107. Ht droite : Saigon, Cosey, Saigon-Hanoi © Éditions
du Lombard (Dargaud-Lombard SA) © Dupuis, 2019. Bas : Abidjan, Clément Oubrerie & Marguerite Abouet, Aya de Youpougon © Gallimard Jeunesse. Page
108. Haut : Ville imaginaire, Van Hamme et Griffo, Sos bonhneur © Dupuis, 2015. Bas : Paris, Trondheim, Les formidables aventures du Lapinot © Dargaud,
2015. Page 109. Haut : Paris, Lax, Le choucas © Dupuis, 2015. Milieu : Londres, Franck Giroud et Michel Durand, Destins T01, Le hold up © Editions Glénat,
2010. Bas : Leeds, Delitte et Richelle, Les coulisses du pouvoir © Casterman. Page 110. Haut : Paris, André Juillard, Le cahier bleu © Casterman. Milieu :
Lucerne, Van Hamme et Francq, Largo Winch © Dupuis, 2015. Bas : Paris, Stanislas, Tardi et Boujut, Le perroquet des Batignolles © Dargaud, 2015. Page 111.
Haut : Paris, Lupano et Rodguen, Ma révérence © Éditions Delcourt, 2013. Bas : Peshawar, Pakistan, Lefevre, Lemercier et Guibert, Le photographe, tome 1
© Dupuis, 2019. Page 112. La Chaux-de-Fonds © Ville de La Chaux-de-Fonds/ A. Henchoz. Page 113. Ht gauche : Marché aux oignons, Berne © Keystone/
Anthony Anek. Ht droite : Jour de marché à Lausanne © Shuttersock/Roman Babakin. Milieu droite : Vue du port de Saint-Malo, CC Fabos/Wikimedia. Milieu
gauche : Amsterdam, vélo, Pxhere/Domaine public. Bas droite : Mareuil-lès-Meaux, Courtoisie BDM Résidences. Page 114. Haut : Athènes © Fotolia/BorisB17.
Bas gauche : Carte du résau TGV Lyria © OUI-SNCF/Lyria. Bas droite : Carte des universités, Suisse © Deben & Co. Page 115. Ht gauche : Arena, Munich, CC
Tobia Alt/Wikimedia. Ht droite : Opéra, Sydney, CC Bernard Gagnon/Wikimedia. Bas : Vue de Los Angeles, CC Marshall Astor/Wikimedia. Page 117. Ht droite :
Shanghai, la nuit, CC Lei Han/Flickr. Page 118. Ht gauche : Carte des sous-régions du Portugal © Deben & Co. Bas : Vue du village de Monsanto, Portugal,
CC Dinah Raphael/Wikimedia. Page 119. Fermeture bureau de poste, Portugal © Nuno Veiga/Lusa. Page 120. Haut : Sainte-Sophie, Istanbul, CC Arlid
Vagen/Wikimedia. Pages 120-121. Bas : Gratte-ciels à Istanbul, CC Ben Mollock/Wikimedia. Page 121. Ht droite : Plan de Constantinople © Deben & Co.
Milieu droite : Vue satellite d’Istambul © NASA/Earth Observatory. Page 123. Ht droite : chantier sur le 3e pont, Istanbul, CC Ugur Ceylan/Flickr. Gauche :
Pont à Istanbul © Shutterstock/Guler. Bas droite : Metrobus, Istanbul, CC Arlid Vagen/Wikimedia. Page 124. Projet canal Istanbul © AFP Infographie. Page
125. Ht gauche : Rue piétonne, Istanbul, CC Sean Mars/Flikr. Ht droite : Quartier ancien, CC Dysturb.net/Flickr. Milieu gauche : Quartier moderne, CC
Rettungsschirm/Flickr. Bas droite : Nouveau quartier sur le Bosphore, Courtesy Antalya Homes. Page 127. Ht gauche : Rue de Manhattan © Shutterstock/
View Apart. Ht droite : Quartier du Bronx © Pixabay/Domaine public. Milieu : Vue satellite de New York © Google Earth, 2018. Bas gauche : Staten Island
© Shutterstock/Roman Babakin. Bas milieu : Brooklyn © Pixabay/Domaine public. Bas droite : Rue du Queens, CC Emilio Guerra/Wikimedia. Page 128. Ht
gauche : Maison dans le Queens, CC Peter Greenberg/Wikimedia. Ht droite : Immeuble d’habitation Manhattan © Shutterstock/Leonard Zhukovsky. Bas :
Immeuble dans le Bronx, CC Tpsdave/Wikimedia. Page 129. Répartition ethnique NY © Deben & Co. Page 131. Café le Red Roaster, DD6AYW © Hemis/
Alamy/Incamerastock. Page 132. Rocinha, Rio, CC Chensiyuan/Wikimedia. Page 133. Bas gauche : Casablanca, Carte postale, Collection privée. Bas droite :
Nanterre, 1960 © Jean Pottier. Page 134. Ht gauche : Township, Afrique du Sud, CC Medpro/Flickr. Milieu droite : Refuge sanitaire, Sierre Leone © MSF/
Florence Demeulin. Bas gauche : Bidonville, Casablanca © Reuters/Rafael Marchante. Page 135. Milieu droite : Dharavi, bidonville © Keystone/Magnum
Photos/Jonas Bendiksen. Gauche : Dharavi, chambre et atelier © Keystone/Magnum Photos/Jonas Bendiksen. Bas droite : Dharavi © Jonathan Fontaine.
Page 136. La Fête des voisins. © European-neighbours-day.com. Page 137. Ht gauche : Maquette Coopérative d’en face © Coopérative_d’en_face/Neuchâtel.
Milieu gauche : Quartier du Vieux Châtel, Neuchâtel © Adi Glanzmann/Association du Vieux-Châtel. Bas droite : Jardins partagés © Katia Freda. Page 138.
Ht gauche : Terrasse de brasserie, Paris © Gamma-Rapho/Lily Franey. Ht droite : Touristes à Montmartre © Shutterstock/Tunpungato. Milieu gauche : Mendiant,
Lausanne © Keystone/Laurent Gillieron. Bas droite : Hip-hop, Berlin, CC Jean-Pierre Dalbéra/Flickr. Bas gauche : Parkour, Luxembourg © Stéphane Benini.
Page 139. Ht droite : Panneau bus, Thaïlande © Vagabondidelmondo/DR. Milieu : Incivilités dans le métro © Deben & Co. Bas gauche : Dessin de presse :
Incivilités © Iconovox/Deligne. Bas droite : Incivilité vélo © MaxPPP/Cédric Jacquot. Page 140. Métro de Moscou, CC Christophe Meneboeuf/Wikimedia.
Page 141. Ht droite : Embouteillages, Paris © IP3/Vincent Isore. Ht gauche : Embouteillage, Moscou, CC Nevermind2/Wikimedia. Bas : Plan de métro,
Barcelone © BCN, Barcelona. Page 142. Ht gauche : RER à Madrid, CC Miguel 303XM/Wikimedia. Bas : Vélib à Tirana © Julien Nicolet-dit-Félix. Page 143.
Ht gauche : Péage urbain, Londres, CC Maldoro59/Wikimedia. Ht droite : Parc-relais en Suisse © Yves Cretton. Page 144. Belurbo, ville imaginaire © Deben
& Co. Page 145. Ht droite : Dés pour le jeu © Fotolia/Ewa Bednarek. Milieu : Illustrations jeu de rôle © Deben & Co. Page 146. Bas gauche : Projet alterna-
tif sur aéroport d’Athènes © Dimitri Geronikos/enterioni.blogspot.com. Bas droite : Projet alternatif sur aéroport d’Athènes © Dimitri Geronikos/enterioni.
blogspot.com. Page 147. Bas gauche : Tempelhof, aéroport © Tempelhof Projekt GmbH. Bas droite : Modélisation du projet Tempelhof © GROSS. MAX,
architectes.
Si malgré nos recherches, il nous a été impossible de retrouver les ayants droits d’une image publiée, la CIIP s’engage à conserver durant 3 ans à partir de la date d’édition, un
montant reversable à toute personne apportant la preuve qu’elle est dépositaire des droits usuels de ladite image. Nous nous excusons par avance des erreurs ou omissions
involontaires.
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Rédaction en chef Suzanne Schoeb (responsable),
François Walter (conseiller scientifique).
ISBN 978-2-88500-341-3
CATARO 051039
Edition 1
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