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Introduction :
Le Maroc est situé au NW de l’Afrique, il est limité au N par 512 km de la mer
méditerranée, à l’ouest par 2934 km d’océan atlantique.
Depuis toujours, l’homme a tenu, par nécessité vitale, à disposer, voire à maîtriser l’eau.
Le droit n’avait d’autre fonction que d’aménager la disposition ou la maîtrise de l’eau. Toute
l’évolution du droit peut s’analyser comme un contrôle de plus en plus serré de l’usage de la
ressource hydraulique qui obéit à des contraintes physiques, géographiques, climatiques…
Ainsi, il y a le droit de l’eau des pays arides et celui des pays humides ; il y a ceux qui luttent
pour l’eau et ceux qui luttent contre elle. Car, au-dessus de la libre disposition des hommes, la
nature fixe sa loi. Les contraintes peuvent être aujourd’hui plus vives, elles ne sont pas
nouvelles. Ce que mettent bien en lumière l’évolution du droit de l’eau et la permanence des
traditions.
Il faut reconnaître aussi que l’eau est un élément naturel qui obéit à ses règles propres
qui ne sont pas celles du droit. L’eau est soumise à la loi de la nature et non au législateur.
L’abondance comme la rareté, voire la pénurie, sont les limites naturelles du droit ; le législateur
a parfois tendance à l’oublier. Or, l’eau, comme l’air et le soleil, se place en dehors des principes
du droit. Ajoutons que l’eau est un fluide, symbole même de ce qui est mouvant ; or, le droit a
besoin de se rattacher à des certitudes et des bases solides, d’où la difficile reconnaissance d’un
droit.
Ainsi qu’une des propriétés physiques les plus particulières de l’eau est que, lorsqu’elle
gèle dans les lacs, les rivières…, elle ne commence pas à geler par le fond mais par la surface.
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C’est dû au fait que la glace est plus légère que l’eau. L’eau augmente de volume en se
solidifiant, sa densité va donc être moindre.
Le droit ne s’est pas affranchi du passé parce qu’il n’a jamais su dégager un régime
juridique autonome de l’eau. L’eau n’est pas parvenue à l’âge du droit. On a certes prévu des
règles, mais en considérant que l’eau était l’accessoire de la terre, non comme une réalité propre.
De là, des mesures telles que l’appropriation des eaux de source au maître du fonds sur
lequel elles jaillissent ou la propriété des eaux souterraines. Une telle position s’expliquait à
l’époque par la place que tenait la terre et aussi parce que l’eau ne posait, ni en quantité ni en
qualité, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui.
Quelques années plus tard, sous la poussée d’autres facteurs, notamment le manque
d’eau, on s’efforçait de faire reconnaître l’identité juridique de l’eau. Les règles qui régissent
le domaine public hydraulique sont de diverses origines. Toutefois, au Maroc, le premier texte
se rapportant à l’eau date de 1914. Il s’agit du dahir du 7 chaâbane 1332 (1er juillet 1914) sur
le domaine public qui, complété par les dahirs de 1919 et 1925, intègre toutes les eaux, quelle
que soit leur forme, au domaine public hydraulique. Depuis cette date, les ressources en eau ne
peuvent faire l’objet d’une appropriation privative, à l’exception des eaux sur lesquelles des
droits ont été légalement acquis. D’autres textes ont été élaborés par la suite, afin de faire face
aux nouveaux besoins qui se sont fait sentir.
Il n’existe pas une définition légale de l’expression « droit de l’eau ». Pour certains, le
droit de l’eau désigne l’ensemble des règles qui déterminent le régime juridique des eaux, les
droits que les particuliers peuvent exercer et les mesures qu’il convient de mettre en œuvre pour
protéger la ressource hydraulique. Et pour d’autres, le droit de l’eau est un corps de règles
régissant globalement les eaux continentales, et constituant un système juridique traitant de
l’eau dans tous ses aspects en prenant en compte les interrelations qui existent au sein de ce
milieu physique et de son environnement. Finalement, le droit de l’eau s’intéresse à
la protection de l’eau et des milieux aquatiques sous l’angle quantitatif et qualitatif.
Nous connaissons mal les origines lointaines de notre droit de l’eau. Raisonnablement,
il faut admettre que la disposition de l’eau a été, dans un premier temps, générale et libre. L’eau,
comme l’air et le soleil, est un don du ciel, un don de la nature, elle est à celui qui en a besoin.
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Or, tous les hommes ont besoin d’eau, son usage est véritablement général et, comme il s’agit
d’une nécessité vitale, cet usage est libre. Certes, la rareté ou l’abondance en fixe les limites.
Relativement vite, les hommes en sont venus à prévoir des règles pour aménager une équitable
répartition de la ressource hydraulique.
Les ressources naturelles en eau au Maroc sont parmi les plus faibles au monde. En
effet, le potentiel des ressources en eau naturelles, est évalué à 22 milliards m3/an, soit
l’équivalent de 750 m3/habitant/an, Communément admis comme seuil critique indiquant
l’apparition de pénuries et de crise latente d’eau.
Plus de la moitié de ces ressources sont concentrées dans les bassins du nord et le Sebou
couvrant près de 7% du territoire national. A cette limitation des ressources en eau s’ajoute la
dégradation de la qualité de l’eau suite à l’augmentation de la pollution.
Le domaine public hydraulique est une richesse partagée, sa préservation est notre
mission à tous. Loin d’être un lieu de rejet ou de décharge qui évacue tout en mer, nos rivières
sont un milieu plein de vie, les retenues de barrages sont nos réserves et les nappes notre
patrimoine futur.
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2.2. La mise en place d’un nouveau cadre normatif :
La loi sur l'eau vise à mettre en place une politique nationale de l'eau basée sur une
vision prospective qui tient compte d'une part de l'évolution des ressources et d'autre part des
besoins nationaux en eau. Elle prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de
l'utilisation de l'eau, la généralisation de l'accès à l'eau, la solidarité inter-régionale, la réduction
des disparités entre la ville et la campagne dans le cadre de programmes dont l'objectif est
d'assurer la sécurité hydraulique sur l'ensemble du territoire Royaume.
A cet égard, la loi sur l'eau constitue la base légale de la politique de l'eau du pays et se
fixe, en conséquence, les objectifs suivants :
* une planification cohérente et souple de l'utilisation des ressources en eau, tant à l'échelon du
bassin hydraulique qu'à l'échelon national ;
* une mobilisation optimale et une gestion rationnelle de toutes les ressources en eau, en tenant
compte des ordres de priorité fixés par le plan national de l'eau ;
* une gestion des ressources en eau dans le cadre d'une unité géographique, le bassin
hydraulique, qui constitue une innovation importante permettant de concevoir et de mettre en
œuvre une gestion décentralisée de l'eau. En effet, le bassin hydraulique constitue l'espace
géographique naturel le mieux adapté pour appréhender et résoudre les problèmes de gestion
des ressources en eau, ainsi que pour réaliser une solidarité régionale effective entre les usagers
concernés par une ressource en eau commune ;
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* une administration adéquate de l'eau permettant d'aider à la conception de l'utilisation et au
contrôle des opérations citées ci-dessus, en associant les pouvoirs publics et les usagers à toute
prise de décision relative à l'eau.
Le domaine public hydraulique selon l’article 6 de cette loi est constitué de toutes les
eaux continentales, qu'elles soient superficielles, souterraines, douces, saumâtres, salée, usées
ainsi que des eaux dessalées et des ouvrages hydrauliques et leurs annexes réalisés par l’Etat
ou pour son compte. Ainsi font partie de ce domaine :
• Les plans d’eau naturels tels que lacs, étangs, lagunes, marais salants et marais de toute
espèce ne communiquant pas directement avec la mer ainsi que leurs assiettes foncière
et francs-bords d’une largeur de 2 mètres. Sont considérées comme faisant partie de
cette catégorie les parcelles qui, sans être recouvertes d'une façon permanente par les
eaux, ne sont pas susceptibles en année ordinaire d'utilisation agricole, en raison de leur
potentiel en eau ;
• Les sources de toutes natures y compris les résurgences d’eaux douce en mer et les cours
d'eau de toutes sortes qu'ils soient permanents ou non permanents ainsi que leurs lits,
sources et embouchures ; le lit des torrents ou chaâba dans lesquels l'écoulement des
eaux laisse des traces apparentes ;
• Les berges des cours d'eau jusqu'au niveau atteint par les eaux avant le débordement et,
en outre, dans les parties des cours d'eau soumises à l'influence des marées, toutes les
surfaces couvertes par les marées de coefficient 120 ;
• Les francs-bords à partir des limites des berges :
✓ Avec une largeur de six mètres sur les cours d'eau ou sections de cours d'eau
définies : la Moulouya de son embouchure jusqu'à ses sources, le Sebou de son
embouchure jusqu'à ses sources, le Loukkos de son embouchure jusqu'à ses
sources, l'Oum Er-Rbia de son embouchure jusqu'à ses sources et le Bou Regreg
de son embouchure jusqu'au barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah ;
✓ Avec une largeur de deux mètres sur les autres cours d'eau ou sections de cours
d'eau.
• Les alluvions, atterrissements et la végétation qui se forment ou poussent naturellement
dans les lits des cours d’eau ainsi que dans leurs berges et francs bords ;
• Les puits artésiens, les puits et abreuvoirs à usage public ainsi que, le cas échéant, leurs
périmètres de protection immédiate dont les terrains sont régulièrement acquis ;
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• Les canaux d'irrigation ou de drainage affectés à un usage public ainsi que les terrains
régulièrement acquis qui sont compris dans leurs francs-bords ;
• Les digues et barrages ainsi que leur retenues, aqueducs, canalisations, conduites d'eau
et séguias affectés à un usage public ;
• Les ouvrages hydrauliques réalisés par les concessionnaires ou les délégataires que
l’état décide de reprendre en fin de contrat de concession ou de gestion déléguée.
L'article 38 de la Loi 10-95 sur l'eau a identifié les activités à soumettre à autorisation. Ce texte
retient :
1. les travaux de recherche, sous réserve des dispositions de l'article 26, de captage d'eaux
souterraines ou jaillissantes ;
3. Les travaux captage et l'utilisation des eaux de sources naturelles situées sur les propriétés
privées ;
4. l'établissement, pour une période n'excédant pas une durée de cinq ans renouvelable,
d'ouvrages ayant pour but l'utilisation des eaux du domaine public hydraulique tels que moulins
à eau, digues, barrages ou canaux, sous réserve que ces ouvrages n'entravent pas le libre
écoulement des eaux et la libre circulation sur les francs-bords et qu'ils n'entrainent pas la
pollution des eaux ;
5. les prélèvements des débits d'eau dans la nappe souterraine, qu'elle qu'en soit la nature,
supérieurs à un seuil fixé par voie réglementaire ;
6. les prises d'eau établies sur les cours d'eau ou canaux dérivés des oueds ;
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• Contrôler les autorisations avec le pouvoir d'en fixer la durée, de la modifier, la réduire
ou la révoquer :
• Définir des mesures destinées à éviter la dégradation des eaux, incombant à l'attributaire
de l'autorisation ;
• Fixer le montant et les modalités de paiement des redevances ;
• Définir les conditions d'exploitation de prolongation et de renouvellement de
l'autorisation.
Pour atteindre ces objectifs, ce texte se base sur les principes suivants :
• Faciliter l’égal accès des citoyennes et citoyens à l’eau et à un environnement sain pour
satisfaire leurs besoins fondamentaux, conformément aux dispositions de l’article 31 de
la constitution ;
• La domanialité publique des eaux à l’exception de celles sur lesquelles des droits
historiques ont été régulièrement reconnus ;
• Le droit de toute personne physique ou morale de droit public ou de droit privé d’utiliser
les ressources en eau du domaine public hydraulique dans les limites de l’intérêt général
et dans le respect des obligations fixées par la présente Loi et des textes pris pour son
application ;
• La prise en compte des besoins en eau des populations des zones montagneuses selon
une approche d’écodéveloppement visant la durabilité ;
• La prise en compte des besoins en eau des populations à l’aval des barrages en vue de
leur assurer de continuer à profiter des eaux des cours d'eau ;
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• La gestion de l’eau et du domaine public hydraulique en général selon les règles de
bonne gouvernance en associant les administrations, les collectivités territoriales, les
opérateurs concernés et les représentants des différents usagers de l’eau pour le
traitement des questions liées à l’utilisation et à la protection des eaux et à
l’aménagement hydraulique au niveau des bassins hydrauliques et à l’échelle nationale,
régionale et locale ;
• La gestion intégrée, participative et décentralisée de l’eau en tenant compte du principe
de l’équité et de la solidarité spatiales ;
• La protection du milieu aquatique et la promotion du développement durable des
ressources en eau ;
• La prévention, à travers l’évaluation et l’appréciation des impacts des activités
susceptibles d'affecter l’eau en particulier et le domaine public hydraulique en général,
la définition et la mise en œuvre des mesures concrètes pour supprimer ces impacts ou
réduire leurs effets négatifs ;
• L’obligation pour les responsables des dommages, causés à l’eau en particulier ou au
domaine public hydraulique en général, de procéder à leur réparation ;
• L’utilisateur-payeur sauf s'il y a exonération due à des droits historiques régulièrement
reconnus ;
• Le pollueur-payeur ;
• L’intégration de la mobilisation des eaux non conventionnelles dans la planification de
l’eau ;
• L’intégration, à tous les niveaux, de l’adaptation aux changements climatiques dans la
planification et la gestion des eaux.
Aux termes de l'article 13 du dahir du 1er août 1925, les autorisations de prélèvements
d'eau sont précaires et peuvent être réduites à toute époque ou révoquées, dans un intérêt public.
Tous les arrêtés d'autorisations de prises d'eau comportaient une clause de précarité adéquate.
Bien que cette clause n'ait existé qu'au regard de l'Administration - puisque le bénéficiaire d'une
autorisation de prise d'eau devait être traité comme étant titulaire d'un droit réel - la menace de
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retrait d'autorisation a suscité en son temps une inquiétude. On l'a accusé d'annihiler les
initiatives privées, des colons en particulier, en matière d'hydraulique.
Le dahir du 2 juillet 1932 marque de ce point de vue une étape dans la mesure où il a
apporté la sécurité revendiquée par les colons en ouvrant la voie à l'indemnisation.
Il souligne que lorsqu'une autorisation de prise d'eau, qu'elle soit pour usage industriel
ou pour l'irrigation, est modifiée, réduite ou révoquée, même pour cause d'intérêt public, le
bénéficiaire a droit à une indemnité, sauf dans le cas où le retrait ou la révision revêtent le
caractère d'une sanction à un manquement aux stipulations de l'arrêté d'autorisation (article 13).
Même le propriétaire du fonds irrigué ne peut, sans autorisation nouvelle, utiliser les
eaux au profit d'autres fonds lui appartenant (article 13 bis, alinéa 2). En cas de morcellement
du fonds bénéficiaire, la répartition des eaux entre les parcelles doit faire l'objet d'autorisations
nouvelles, qui se substitueront à l'autorisation primitive.
En autorisant les permissionnaires à prélever des quantités d'eau, selon un débit, dans
les limites qui sont précisées dans l'arrêté d'autorisation, l'Etat ne s'engage en aucun cas à
garantir ce débit.
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Par conséquent, sa responsabilité ne peut être engagée du fait d'une baisse du débit ou
d'une diminution du niveau de la nappe.
Cette règle a déjà été dégagée par une jurisprudence du Tribunal de Marrakech, dans
l'affaire Société Targa-Barnéoud c/ Travaux Publics" qui a confirmé cette thèse et débouté ladite
Société qui a attaqué l'Administration pour dommages et intérêts après la baisse du débit de ses
puits.
Il est normal que le pays opte pour son développement économique et si le prix
exorbitant de la dépollution justifie jusqu'à un certain point le retard, aujourd'hui la durabilité
est définitivement considérée comme l'un des indicateurs du développement qui se veut humain
et durable. L'inaction a un coût !
On ne peut plus dissimuler que toutes les mesures prises pour pallier aux inconvénients
de la pollution se répercutent sur le reste des activités avec des incidences économiques et/ou
sociales que l'on ne peut négliger".
Les anciens textes marocains relatifs à la prévention et au contrôle de la qualité des eaux,
peu nombreux et disparates, n'ont pas été, à l'origine, adoptés spécialement en vue de protéger
l'environnement. Ils sont d'une portée très générale. Ils avancent comme souci majeur la
protection de la santé publique. Ils se sont laissés, au fil du temps, distancer par rapport aux
atteintes et à leurs causes.
Les données récentes relatives à la protection qualitative de la ressource en eau n'ont pas
échappé au législateur marocain.
A ce titre, la Loi 10-95 sur l'eau a marqué un net progrès en consacrant le Chapitre VI à
la lutte contre la pollution des eaux et leur régénération. Le contexte alarmant à l'époque de son
élaboration ne pouvait laisser le législateur indifférent alors que les sources de pollution sont
multiples et que les données, les évaluations scientifiques et les enquêtes de terrain restaient
déficitaires.
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✓ La mise en œuvre d'un processus de réglementation des déversements qui consiste en :
• Des normes anti-pollution : qui fixent les seuils de tolérance des polluants ;
• Des valeurs limites des rejets ;
• Etudes d'impact.
✓ Un processus de réglementation des dépôts de déchets, ce qui va permettre d'introduire les
directives et les règles techniques d'implantation et d'exploitation des décharges des déchets
solides ;
✓ L'application effective des dispositions de la loi 10-95 sur l'eau par la mise ne place de
mesures préventives, à savoir :
• Les zones de protection : réglementer les rejets des eaux usées et les dépôts solides ;
• Un système d'autorisation et de réglementation ;
• La réalisation d'un inventaire du degré de pollution des eaux superficielles et
souterraines.
✓ Un mécanisme financier à travers les redevances de pollution, afin d'inciter à la lutte contre
la pollution et de contribuer au financement de l'effort de dépollution, voire le principe de
pollueur-payeurs.
▪ Pollution domestique : 40 159 tonnes de M.O/an pour le réseau eaux de surface et 45 222
tonnes de M.O/an pour les aquiferes ;
▪ Pollution industrielle : 27 763 tonnes de M.O/an pour le réseau eaux de surface et 5 488
tonnes de M.O./an pour les aquiferes ;
▪ Pollution agricole : 6 150 tonnes d'azote par an pour les zones irriguées et 7 350 tonnes
d'azote/an pour les zones -bourg. Les pesticides et les rejets organiques ne sont pas inclus
dans cette estimation ;
▪ Pollution minière : 3 100 ml/jour d'effluents (pulpes de laveries contenantes, selon les cas
et en proportion variable, des éléments comme le plomb, le cuivre, le zinc, le mercure, le
cyanure et le nickel) rejetés dans les bassins de décantation protégés par des digues. Entre
55 et 75 % de ces eaux usées sont recyclées.
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5. La police des eaux :
Le droit introduit par la Loi 10-95 sur l'eau a un caractère répressif. Il pose pour
condition une relation entre auteur et atteintes dont dépend la mise en œuvre de l'action en
responsabilité.
La police des eaux ainsi introduite marque un progrès certain mais la référence à une
incrimination propre à cette matière assortie d'une sanction suffit-elle à relever les nouveaux
enjeux auxquels le Maroc fait face actuellement ?
La Loi 10-95 n'est qu'une étape car une réforme du droit de la responsabilité s'avère
nécessaire.
1. d'anticiper de quelque manière que ce soit, notamment par des constructions, sur les limites
des francs-bords des cours d'eau temporaires ou permanents, des séguias, des lacs, des sources
ainsi que sur les limites d'emprises des aqueducs, des conduites d'eau, des canaux de navigation,
d'irrigation ou d'assainissement faisant partie du domaine public hydraulique
2. de placer à l'intérieur des limites du domaine public hydraulique tous obstacles entravants la
navigation, le libre écoulement des eaux et la libre circulation sur les francs-bords ;
3. de jeter dans le lit des cours d'eau des objets susceptibles d'embarrasser ce lit ou d'y provoquer
des atterrissements ;
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4. de traverser les séguias, conduites, aqueducs ou canalisation à ciel ouvert inclus dans le
domaine public hydraulique, avec des véhicules ou animaux, en dehors des passages
spécialement réservés à cet effet, et de laisser pénétrer les bestiaux dans les emprises des canaux
d'irrigation ou d'assainissement. Les points où les troupeaux pourront exceptionnellement
accéder à ces canaux pour s'y abreuver sont fixés par l'agence de bassin.
Il est interdit, sauf autorisation préalable délivrée suivant des modalités fixées par
voie réglementaire :
1. d'effectuer ou enlever tout dépôt, toute plantation ou culture dans le domaine public
hydraulique ;
3. de pratiquer sur les ouvrages publics, les cours d'eau et toute autre partie du domaine public
hydraulique des saignées ou prises d'eau ;
4. d'effectuer des excavations de quelque nature que ce soit, notamment des extractions de
matériaux de construction, dans les lits des cours d'eau, à une distance inférieure à 10 mètres
de la limite des francs-bords des cours d'eau, ou de l'emprise des conduites, aqueducs et canaux.
L'autorisation n'est pas accordée lorsque ces excavations sont de nature à porter préjudice aux
ouvrages publics, à la stabilité des berges des cours d'eau ou à la faune aquatique.
Le Maroc s'est doté par décision royale en 1981 d'un organe dit "Conseil Supérieur de
l'Eau devenu depuis sa session de 1995 "Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat, dénomination
consacrée par le Décret n° 2-96-158 du 20 novembre 1996 (8 Rajeb 1417) relatif à sa
composition et à son fonctionnement.
Aux termes des considérants du décret précité, la présidence d'honneur revient à S.M.
Le Roi, mais, la présidence effective est assurée par le premier Ministre. Il regroupe les
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Ministères, les Départements ministériels, les Offices, les directeurs des agences de bassin, les
institutions de recherches et d'enseignement supérieur, les représentants des élus locaux, les
présidents et/ou représentants d'associations scientifiques, d'usagers ou professionnelles et les
présidents des Chambres professionnelles.
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Références :
http://www.abhsm.ma/index.php/sliders/reglementation-de-l-eau
http://www.sgg.gov.ma/portals/0/AvantProjet/125/Avp_loi_36.15_Fr.pdf
https://www.erudit.org/en/journals/cd1/2010-v51-n3-4-cd4010/045738ar.pdf
https://www.cieau.com/connaitre-leau/connaitre-leau/les-proprietes-de-leau/
https://www.encyclopedie-environnement.org/societe/droit-eau-en-france/
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