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START-UP

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UNE PUBLICATION

ÉDITION SPÉCIALE

OÙ TROUVER
L'ARGENT ?
Le premier
répertoire des fonds
ISSN 0776-3395 - P509559 - € 5,00

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Edition spéciale de Trends-Tendances

❘ 04❘ZOOM
LE FINANCEMENT DES START-UP
DÉCOLLE EN BELGIQUE, MAIS…

❘ 08❘BAROMÈTRE ❘ 30❘HOW TO... VERRE À MOITIÉ PLEIN OU...


PORTRAIT-ROBOT DES START-UP WALLONNES DANS LES COULISSES
❘ DE LA LEVÉE DE FONDS VERRE SANS FOND(S) ?
11❘INTERVIEW ❘ 34 AVIS D’EXPERT Dans les boîtes e-mails des journalistes spécialisés
«QUAND LA LICORNE PERD SA CORNE, en technologie, les communiqués de presse an-
QUE RESTE-T-IL ? UN BEAU CHEVAL TROIS APPROCHES nonçant une levée de fonds s’empilent. Chaque
OU UN ÂNE ? » POUR VALORISER SA START-UP semaine…voire chaque jour ! Les start-up aiment
communiquer sur le résultat d’une levée de fonds,
12❘ZOOM ❘ 36❘HOW TO... qu’il s’agisse de quelques centaines de milliers
d’euros ou de dizaines de millions. Elles sont
LE DICO INDISPENSABLE LA DILUTION DES FONDS
fières d’annoncer que des investisseurs croient
DE LA LEVÉE DE FONDS N’EST PAS INÉLUCTABLE dans leur projet et décident de miser de l’argent

15❘INTERVIEW 38❘HOW TO... sur leurs promesses de business.
Les médias sont parfois accusés de «faire l’apo-
«UNE LEVÉE DE FONDS, C’EST COMME LES CONSEILS logie des levées de fonds». Certains y voient une
UN PLEIN D’ESSENCE À MI-PARCOURS » DE 10 TOP INVESTISSEURS manière d’acheter du temps auprès d’investis-
seurs. Voire une manière de vivre à crédit et de
16
❘ ❘HOW TO... 44❘AVIS D’EXPERT «brûler du cash qui n’est pas à soi». On n’est pas
loin de la question du verre à moitié vide ou à
DANS LA TÊTE DES INVESTISSEURS QUAND START-UP ET ENTREPRISES moitié plein. Un verre sans fond ricanent (sans
TRADITIONNELLES SE RAPPROCHENT
18
❘ ❘AVIS D’EXPERT
jeu de mots ! ) les plus critiques. Certes : la levée
de fonds n’est pas un succès en soi. Ce n’est
RÉUSSIR SA LEVÉE DE FONDS
COMMENCE BIEN AVANT CELLE-CI !
46❘CARNET D’ADRESSES même souvent que le départ d’une nouvelle étape
durant laquelle les entrepreneurs devront prou-
LES « BUSINESS ANGELS » ver que les partenaires financiers ont bien fait
❘ 20❘HOW TO... BELGES À CONNAÎTRE de les suivre. Il faudra délivrer et tenir les belles
promesses. Dans certains cas, c’est vrai, la levée
L’APPEL DE FONDS FACILITÉ
POUR LES ENTREPRISES 51❘FONDS de fonds inaugure une période durant laquelle
la start-up n’est, en fait, qu’une boîte sous perfu-
OÙ TROUVER L’ARGENT ? sion qui rendra l’âme, une fois le cash épuisé...
❘ 24❘AVIS D’EXPERT parce que le pari (osons le mot) n’a pas marché.
LA SCIENCE DU PITCH EN SEPT QUESTIONS 74❘TRIBUNE Alors pourquoi les médias se plaisent-ils à relayer
les levées de fonds de start-up ? D’abord, parce
LA BARRE SE REDRESSE
❘ 26❘HOW TO... qu’elles constituent une étape importante dans la
vie de la start-up. Ce qui, en soi, est une informa-
ÊTES-VOUS PRÊTS À PARTIR EN VACANCES tion : elles témoignent du crédit que certains in-
AVEC VOS INVESTISSEURS? vestisseurs, parfois très en vue, accordent à une
idée innovante et disruptive. Ensuite, si elles n’em-
pêchent nullement une start-up de se planter, elles
Rédacteur en chef : Amid Faljaoui Société éditrice : Editeur responsable : Sophie Van Iseghem,
Coordinateur : Christophe Charlot, ROULARTA MEDIA GROUP p/a Roularta Media Group NV, Meiboomlaan 33, valident néanmoins une partie des hypothèses de
Benny Debruyne Siège social : Meiboomlaan 33, 8800 Roeselare (sophie.van.iseghem@roularta.be) ces jeunes entreprises porteuses d’espoir. La levée
Rédaction finale : Anne-Sophie Chevalier, 8800 Roeselare
Damien Bodart, François Hubert, Joëlle Simon. Cette édition spéciale est protégée par le droit de fonds souffle alors sur la start-up – et dans nos
Maquette et graphisme : Christophe Erhat, Président : Rik De Nolf d’auteur. Reproduction, scan ou stockage
Hans Robberechts Administrateur délégué : électronique interdits. Des questions ? Contactez pages – un vent d’optimisme et de réussite poten-
Illustrateur : Pad’R Xavier Bouckaert Ann Van de Walle, ann.van.de.walle@roularta.be. tielle. Ce qui, par les temps qui courent, ne peut
Coordination mise en pages : Dirk Pille, Directeur magazines Plus d’informations sur vos droits:
Joost Vermeulen francophones : Amid Faljaoui www.presscopyrights.be. pas faire de mal... 

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ZOOM /
CROISSANCE DU MARCHÉ DE LA START-UP

LE FINANCEMENT DES START-UP


DÉCOLLE EN BELGIQUE, MAIS…
Trouver de l’argent
pour les premiers
développements
d’une start-up
ne serait plus
un problème dans
notre pays.
Pour les stades
suivants, les start-
up parviennent
à trouver des
investisseurs.
Mais rarement
en Belgique.
 CHRISTOPHE CHARLOT

e financement des start-up consti- start-up wallonnes, entre dans la même dynamique : sou-
tue un enjeu important. Il est tenir les projets naissants, lever les freins financiers pour
même l’un des éléments primor- les jeunes entrepreneurs en espérant faire éclore un mar-
diaux de toute stratégie publique ché, des nouveaux emplois et une création de valeur sur
destinée à aider au développement notre territoire. L’écosystème public s’est largement
d’un écosystème numérique fort. engouffré dans la brèche. Il est donc désormais admis que
Avant même le grand mouvement trouver des fonds quand on est une start-up n’est plus un
FrenchTech et la «start-up nation» réel souci. «Qu’il s’agisse de trouver des subsides, de
du président français Emmanuel Macron, les programmes convaincre des proches ou des business angels quand on
d’investissements se sont mis en place, tant dans l’Hexa- est en train de développer une start-up n’est plus un pro-
gone qu’en Belgique. Et, le lancement du fonds W.IN.G., blème en Belgique, confirme Sam Sluismans, associé de
en 2016, doté de 50 millions d’euros à investir dans les services d’innovation chez Deloitte Belgique. Les bonnes

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idées n’ont plus aucun problème pour trouver ces dernières années autour d’entrepreneurs pionniers
de l’argent.» comme Jean-Guillaume Zurstrassen ou Grégoire de Streel
Mais qu’en est-il des investissements dans les (ex-Skynet, Keytrade, etc.). Mais le numérique attire aussi
phases suivantes, à savoir les levées de fonds d’autres noms de l’investissement. C’est le cas de Pierre
de séries A, B ou C ? D’après une récente étude L’Hoest (ex-EVS) qui a développé le «studio» The Faktory,
réalisée par Avolta Partners et Data.be pour ou les anciens de la galaxie Ogone qui investissent à titre
le compte de l’association Fintech Belgium, privé. Un nom comme celui de Pierre-Olivier Beckers,
ce marché-là augmente également. Cette ana- ancien CEO de Delhaize, apparaît également dans de plus
lyse, obtenue en exclusivité par Trends-Ten- en plus de dossiers numériques. Et puis, on voit doucement
dances, ne s’est pas penchée uniquement sur apparaître une nouvelle génération de business angels à la
les fintechs mais bien sur l’ensemble du mar- suite de ventes d’entreprises comme Immoweb et, à un
ché belge des levées de fonds de venture ca- autre niveau, de myShopi. On constate aussi que quelques
pitalists (VC). Selon Avolta Partners, ce dernier serial entrepreneurs français regardent le marché belge
aurait augmenté de 53 % entre 2015 et 2017, pour y investir. C’est notamment le cas de Pierre-Edouard
passant de 135 millions d’euros à 206 millions Sterin (fondateur des coffrets cadeau Smartbox) qui a
d’euros. Pour un total, sur trois ans, de 514 mil- créé le fonds Otium, de Thibaud Elzière (ex-Fotolia et co-
lions d’euros. Bien sûr, on trouve pas mal de fondateur de l’écosystème eFounders) ou de Pierre-An-
chiffres différents sur le marché, selon que toine Dusoulier qui, en plus de diriger Ibanfirst, l’une des
l’on intègre ou pas certaines entreprises à la fintechs les plus en vue sur la place bruxelloise, investit
croisée des secteurs de la tech et de la santé dans de nombreuses jeunes pousses. Enfin, au stade
(biotech) qui intègrent des aspects numé- d’après, l’écosystème des fonds a commencé à se struc-
riques. Certains observateurs publient des turer avec l’apparition des Volta Ventures, Fortino, etc.
chiffres plus (ou moins) Ces fonds sont capables de soutenir les
élevés. Mais tous les si- «SANS GRANDE start-up belges lors de tours qui dépas-
gnaux sont au vert, tant sent les 20 millions d’euros.
dans les premières étapes SURPRISE, LES Résultat de cette structuration progres-
de la vie des start-up (seed) INVESTISSEURS sive de l’écosystème ? «Le marché
que lors de leur crois-
sance (séries A, B et C).
ÉTRANGERS belge gagne en maturité, détaille David
Laurent, senior partner chez Avolta
S’INTÉRESSENT Partners. Cela se voit parce que le mon-
PLUS D’ARGENT
EN BELGIQUE
ESSENTIELLEMENT tant moyen des levées de fonds a aug-
menté. De 2,8 millions en 2016, il est
Cela s’explique par une AUX START-UP passé à 3,5 millions d’euros l’année
disponibilité accrue de AYANT DÉJÀ d’après.» On constate, il est vrai, une
l’argent pour les jeunes vraie augmentation du nombre de sé-
pousses. Il est vrai qu’en FRANCHI CERTAINES ries B. Evidemment, la Belgique ne par-
plus des solutions pu- ÉTAPES.» tait pas de loin mais les gros deals se
GETTYIMAGES

bliques pour trouver des sont multipliés : NG Data et Collibra


fonds, l’écosystème commence à se structu- en 2015, Showpad en 2016, de nouveau Collibra en 2017.
rer. D’abord, les réseaux de business angels Et l’année 2018 part plutôt bien également : Teamleader
comme Be Angels et BAN Vlaanderen mul- (18,5 millions), Ibanfirst (15 millions), Cowboy (10 mil-
tiplient les initiatives pour investir dans le lions), haulogy (7,5 millions), pour ne prendre que
numérique. A côté d’eux, certains business angels privés quelques exemples.
fortunés (anciens entrepreneurs à succès) émergent pro-
gressivement et se mettent à investir dans de nouveaux PAS ASSEZ DE GROS FONDS BELGES ?
projets. C’est évidemment le cas en Flandre avec les an- «C’est vrai que l’on observe une maturité avec des séries
ciens de l’écosystème Clear2Pay ou Netlog ou des entre- C depuis 2016 et qui n’existaient pas avant, observe Thibaut
preneurs à succès comme Pieter-Jan Bouten et Louis Claes, spécialiste pour l’Agence du numérique - Digital
Jonckheere de Showpad, Jeroen Lemaire (In The Pocket) Wallonia. Maintenant, le nombre de deals de ce niveau
et d’autres. Ces derniers dirigent des scale-up en vue qui reste encore relativement limité en Belgique. A ce stade,
lèvent des sommes importantes et se développent forte- on peut aussi analyser cette tendance par le simple fait de
ment, mais investissent aussi à titre privé dans des jeunes l’influence de quelques investisseurs belges comme Jurgen
pousses prometteuses. Côté francophone, cette évolution Ingels, ou le fonds Hummingbird, qui ont eu l’habitude
commence doucement à se mettre en place. Cela s’est vu d’aller à l’international. Mais cela n’a rien de surpre- 

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ZOOM /
ont été financées par des VC internationaux de renom.
Mais désormais, le financement hors de nos frontières at-
teindrait, d’après Avolta Partners, pas moins de 52 % des
investissements VC dans le numérique… Parmi les acteurs
qui débarquent dans notre plat pays, on peut évoquer Bat-
tery Ventures, Dawn Capital, Index Ventures, Insight Ven-
tures, etc. «On réalise environ un deal par an en Belgique,
ce qui n’est pas si mal car nous sommes vraiment très sé-
lectifs», commente Martin Mignot, partner chez Index
Venture qui a investi dans Cowboy, Collibra, Silverfin et
précédemment dans Menu Next Door (qui n’existe plus
aujourd’hui).

ÇSPOLIATION DE LA CRƒATION DE VALEURÈ


Sans grande surprise, les investisseurs étrangers s’inté-
ressent essentiellement aux start-up ayant déjà franchi
certaines étapes. C’est donc eux qui financent la majorité
des tours à partir des séries B. Mais, selon les responsables
d’Avolta Partners, il y aurait un revers à cette médaille.
«Les fonds étrangers viennent investir chez nous notam-
ment en raison d’un manque de ressources au niveau
belge, glissent les experts. Trop peu de fonds en Belgique
sont susceptibles de soutenir les start-up dans les gros
 nant : le financement des start-up est un marché en tours en séries B ou C.» Ce qui serait un problème car
croissance, partout. C’est une tendance générale.» «cela induit une sorte de spoliation de la création de la va-
Chez Deloitte, on se montre aussi positif par rapport aux leur pour la Belgique, enchaînent les responsables de
performances belges, mais on souligne quand même cer- l’étude. Les investisseurs belges sont très actifs, mais ils
taines limites : «Jusqu’à environ 20 mil- interviennent sur des plus petits mon-
lions d’euros, on parvient à trouver des
fonds en Belgique, souligne Sam Sluis-
«POUR LEVER tants et sont souvent incapables de sui-
vre lors des tours suivants qui se chif-
mans. Des consortiums d’investisseurs 50 MILLIONS frent en dizaines de millions d’euros.
peuvent s’organiser. Par contre, au-
delà, cela devient plus compliqué. Pour
D’EUROS, IL FAUT Pourtant, ces tours sont les moins ris-
qués puisqu’on est sur des modèles plus
lever 50 millions d’euros, il faut aller ALLER VOIR À matures. Et c’est lors de ces tours-là
voir à l’étranger parce que les fonds L’ÉTRANGER PARCE que l’on crée énormément de valeur».
belges ne sont pas assez gros. Si vous Cette réalité revêt donc deux facettes :
avez un fonds de 100 millions, ce qui QUE LES FONDS d’un côté, elle démontre que de plus en
est déjà pas mal sur le marché belge, BELGES NE SONT PAS plus d’entrepreneurs belges adoptent
vous ne pouvez pas vous permettre
d’investir 30 ou 40 millions d’euros
ASSEZ GROS.» le mindset international. D’un autre côté,
les investisseurs n’auraient, dans beau-
dans une start-up, sans prendre un SAM SLUISMAN coup de cas, pas les poches assez pro-
risque inconsidéré. Vous êtes obligés DELOITTE fondes pour suivre et profiter pleinement
de diversifier votre portefeuille et donc du retour sur leurs investissements, réa-
de limiter vos tickets à quelques millions. Aux Etats-Unis lisés au moment le plus risqué de la vie de la start-up.
ou en Angleterre, par contre, vous avez des fonds de 3 ou Voilà pourquoi certains rêvent de voir arriver en Belgique
4 milliards d’euros pour qui c’est évidemment plus facile un «super fonds» doté de plusieurs centaines de millions
de prendre des participations à 50 millions.» d’euros pour soutenir les entreprises prometteuses et
Cela explique donc l’arrivée de fonds étrangers sur le mar- scale-up de notre pays. Reste que pour certains observa-
ché belge. La maturité de certaines de nos pépites noir- teurs, voir nos jeunes pousses aller chercher de l’argent
jaune-rouge, en demande de moyens, aiguise l’appétit de à l’étranger n’avait rien de négatif : non seulement, cela
grands noms internationaux. Cette tendance se marque démontrerait la vision globale de nos entrepreneurs mais,
depuis quelques années puisque des start-up comme en plus, les investisseurs étrangers leur ouvriraient des
Showpad, Take Eat Easy, Collibra ou Menu Next Door portes que peu de Belges parviendraient à entrouvrir... 

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BAROMÈTRE

PORTRAIT-ROBOT
DES START-UP FRANCOPHONES
Alors qu’elles portent en elles l’espoir de générer
de nouveaux emplois, les start-up sont longtemps restées
méconnues. Depuis deux ans, Digital Wallonia réalise
son baromètre annuel qui passe au crible le tissu
Louvain-la-Neuve,
des jeunes pousses numériques au sud du pays. terreau particulièrement
Voici les résultats 2018. fertile en start-up

BELGAIMAGE
wallonnes.
 CHRISTOPHE CHARLOT

OÙ SONT-ELLES ? cette « médaille d’argent ». L’incubateur/fonds liégeois


Selon le «Baromètre Start-up 2018», on dénombrerait pas aurait déjà injecté des fonds dans une quarantaine de start-
moins de 400 start-up en Région wallonne pour environ up, dont une spécialisation dans l’univers de la musitech.
4.000 emplois. Sans grande surprise, elles se situent ma- La Province de Liège héberge également des initiatives
joritairement en bordure de notre capitale, dans le Brabant positives comme le VentureLab, structure qui soutient
wallon. On y trouve, en effet, 42% des start-up du sud du l’entrepreneuriat des étudiants et où près d’une centaine
pays. Bien sûr, la présence de l’UCLouvain explique cette de projets ont déjà été développés. C’est, par exemple, du
tendance, puisque Louvain-la-Neuve est un terreau fertile VentureLab que viennent les start-up Hytchers, Calla,
pour les start-up (spin-off). Mont-Saint-Guibert fait égale- LetsGoCity, Trust-Up, Nextride, etc. Et puis, bien sûr,
ment figure de vivier. c’est en province de Liège que Pierre L’Hoest a développé
Sans surprise, la Cité ardente occupe la deuxième place The Faktory qui compte une douzaine de jeunes pousses.
(26%). Le dynamisme de Leansquare explique, en partie, L’étude de Digital Wallonia met toutefois aussi en évidence
la montée en puissance de la Province du Hainaut qui
regrouperait 22% des start-up de la Région, notamment

LE START-UPER WALLON
grâce au développement de la structure publique Digital
Attraxion.

NOMBRE RÉPARTITION DE L’ÂGE START-UP QUE FONT-ELLES ?


DE FONDATEURS À LA CRÉATION AVEC FONDATRICE
Ce deuxième baromètre Digital Wallonia confirme la pré-
0,01% férence des start-up pour le B to B : elles ne sont que 16,5%
< 20 ans
8,33% 8% à n’aller chercher que le grand public. Les autres combi-
5 et + 14%
8,33% 25% > 44 ans 20-24 ans
nent B to B et B to C ou ne s’adressent qu’aux entreprises.
4 fondateurs 1 fondateur
18% « C’est un constat que l’on fait depuis quelques temps et
16%
20%
25-29 ans
13% 40-44 ans qui est particulièrement intéressant, analyse André Blavier,
3 fondateurs
expert chez Digital Wallonia. C’est positif car on sait que
DIGITALWALLONIA.BE

18% l’écosystème des start-up fonctionnera mieux s’il peut s’ac-


45% 24%
35-39 ans

2 fondateurs
crocher aux besoins des entreprises et notamment des plus
30-34 ans
grandes d’entre elles. On a toujours plaidé pour faire émer-
35 ans
ger des start-up ancrées dans la transformation économique

8 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


de la Wallonie, dans les secteurs où la Région est forte. » plus de 40 ans ! Résultat ? La moyenne d’âge des créateurs
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les start-up wal- de start-up en Wallonie tourne autour des 35 ans au
lonnes s’attaquent à des domaines bien établis dans la moment du lancement de celles-ci. D’ailleurs, 53% d’entre
Région : la santé (12%), l’industrie (8%) ou la logistique (4%). eux peuvent être qualifiés de serial entrepreneurs et
Les villes connectées, gros focus de la Wallonie, comptent la majorité (64%) avait déjà eu une expérience dans le
aussi parmi les secteurs qui attirent les entrepreneurs numérique avant de démarrer leur projet !
«tech». Pour s’adresser à ces marchés, elles mettent en œu- Le baromètre 2018 de Digital Wallonia démonte aussi
vre les technologies comme les data analytics, le big data, l’idée reçue que développer une start-up est accessible au
l’intelligence artificielle, le hardware et l’Internet des objets. premier venu : 80% de leurs fondateurs ont obtenu un
Mais avant tout, ce sont les logiciels qui occupent le plus diplôme de l’enseignement supérieur (et 56% du supérieur
ces start-up : 43% sont actives dans ce domaine, qu’il long ! ). « Ces chiffres permettent de constater que, pour
s’agisse de logiciels, de programmes de gestion ou de pro- créer une start-up, le filtre de la formation est un élément
grammes spécialisés pour un secteur. important, détaille notre expert. Statistiquement, quelqu’un
Elément très positif, selon André Blavier : « les produits qui s’est arrêté à l’enseignement secondaire aura moins
et services très avancés sont deux fois plus importants de chance que quelqu’un qui a mené des études. L’idée
dans l’univers start-up que dans les entreprises technolo- de la personne enthousiaste qui se lance avec une idée
giques traditionnelles ». Quand on parle de technologies merveilleuse et crée sa start-up relève en bonne partie du
« avancées », on évoque par exemple l’Internet des objets, fantasme. Et, donc, le message est clair : on manque d’in-
l’intelligence artificielle, l’analyse de données, etc. génieurs et d’informaticiens… »
Ces sociétés développeraient donc des solutions plus
innovantes mais aussi plus intéressantes pour la Région. SUR QUELS MARCHƒS VONT-ELLES ?
Elles s’avèrent en effet non seulement théoriquement A voir les chiffres avancés par Digital Wallonia, il y a de
moins facilement délocalisables mais, en plus, peuvent quoi avoir le moral : 70% des start-up ont des clients à
potentiellement mieux tirer leur épingle du jeu. l’étranger. On peut supposer que les 30% qui n’en ont pas
sont au stade du démarrage et se concentrent sur le dé-
QUI LES LANCENT ? veloppement de leur produit avant de viser l’international.
La majorité (42%) des fondateurs ont entre 30 et 39 ans et Les chiffres montrent, par ailleurs, qu’une jeune pousse
26% la vingtaine. Pas très surprenant, d’un premier abord. sur trois réalise la majorité de son chiffre d’affaires en
Mais contre toute attente, on constate aussi que 30% ont dehors de nos frontières. 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 9


BAROMÈTRE
 Dans le top des pays européens sur lesquels elles sont projets à un stade précoce, est devenu le point d’entrée
actives : France, Luxembourg, Allemagne. Mais 30% des start- de nombreux entrepreneurs. Sur ses deux premières
up wallonnes du numérique sont également présentes sur le années d’existence, il avait déjà financé près de 70 start-
marché américain, et 8% en Chine. Par contre, si 70% des start- up pour un peu moins de 7 millions d’euros.
up sont effectivement actives hors de Belgique, à peine une Depuis, le W.IN.G a d’ailleurs dopé le montant maximum
sur huit dispose de réelles implantations à l’étranger. de ses tickets de 250.000 à 500.000 euros pour élargir son
champ d’action. Mais ce fonds n’est pas le seul à disposition
COMBIEN VENDENT-ELLES ? des porteurs de projets. En témoigne
Le baromètre Digital Wallonia donne le répertoire du présent guide où se
un bon aperçu des revenus des jeunes 30% DES START-UP déclinent de nombreux acteurs publics
pousses. Bien sûr, il est faible. La
preuve : 66% d’entre elles affichent un
WALLONNES en Wallonie : Leansquare, la SRIW,
Wallimage, Sambrinvest, etc.
chiffre d’affaires de moins de 100.000 DU NUMÉRIQUE Résultat ? 10% des start-up affirment avoir
euros ! Et un tiers d’entre elles ne pen- SONT PRÉSENTES reçu au moins 1,5 million d’euros d’inves-
sent pas enregistrer une grosse crois- tissement. Et seules 27% n’ont reçu aucune
sance en 2019. Et dans l’écosystème, SUR LE MARCHÉ aide publique. Reste que généralement,
elles ne sont que 3 % à enregistrer un AMÉRICAIN, ET il ne s’agit pour l’instant que de « petits
revenu qui dépasse deux millions d’eu-
ros. « C’est le point faible de l’écosystème,
8% EN CHINE. montants » : selon le baromètre, pour 60%
d’entre elles, moins de 100.000 euros.
admet André Blavier. Bien sûr, le chiffre Bien sûr, cela peut s’expliquer par la
d’affaires ne veut pas toujours tout dire : certaines rencon- maturité relativement faible de l’écosystème. Plus les start-
trent un vrai succès d’audience et cherchent encore leur up connaîtront de croissance, plus les montants levés aux
business model. Mais c’est vrai que le marché domestique «tours d’après» auprès des pouvoirs publics seront impor-
se révèle souvent insuffisant, même à court terme, ce qui tants. Mais pour André Blavier, « la leçon, c’est aussi que
confirme l’importance de se développer à l’international. » les fonds publics ne sont pas dominants dans l’écosystème.
En tout cas pas plus que dans les entreprises tradition-

FINANCEMENT nelles.» En fait, le premier moyen de financement reste


les proches puisque 61% des start-up y font appel. Viennent
ensuite les diverses aides publiques. Les business angels
interviendraient dans trois start-up sur dix, ce qui est
proche de l’intervention de fonds publics en dette conver-
50% 10% 17,5% 56% tible (35%). Les banques restent également des « finan-
ceurs » actifs puisque 30% des start-up feraient appel
ont reçu moins ont reçu plus n’ont reçu aucun trouvent qu’il reste à elles. Enfin, si le crowdfunding a permis à 10% des start-
de 200.000 euros de 1,5 million d’euros financement extérieur
d’investissement d’investissement de trouver du financement up de se financer, aucune n’a fait appel au crowdlending.
privé en Wallonie

ET À BRUXELLES ?
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Dans notre capitale, on compterait également quelque


16% sont majoritairement
10% ont utilisé le crowdfunding 400 start-up, à en croire le baromètre réalisé par l’association
financées par le public
Startups.be. Pour 2017, l’écosystème bruxellois des jeunes
pousses se caractérisait par sa « jeunesse » : à peine 11%
de scale-up, soit de start-up en phase de vraie croissance.
QUEL FINANCEMENT ? Et contrairement à la Wallonie, à peine plus de la moitié
Peu de jeunes pousses adoptent, durablement, le principe (59%) sont orientées B to B. A l’inverse, on y compte bien
du bootstraping (lire notre dictionnaire de la levée de fonds, davantage de jeunes pousses B to C, qui s’adressent au pu-
page 12) et la majorité d’entre elles a bien intégré l’idée blic (41%). Sans doute en raison de la densité de population
qu’il faudra, à un moment donné, lever des fonds auprès à « servir ». Dans les secteurs prédominants dans notre ca-
d’investisseurs. Mais 56% estiment que lever de l’argent pitale, on retrouve, dans l’ordre, les médias et l’entertaine-
privé reste compliqué. Par contre, 65% reconnaissent l’in- ment, la santé, le marketing et les fintech. Dans le type de
térêt des fonds publics pour se lancer. De fait, depuis business des jeunes pousses bruxelloises, le top 3 est consti-
quelques années, les structures publiques se sont orga- tué de l’analyse de données, du SaaS et de l’intelligence
nisées pour soutenir l’écosystème prometteur du numé- artificielle. Et la proportion des start-up actives à l’étranger
rique. Le W.IN.G, doté de 50 millions à investir dans les est totalement comparable à celle en Wallonie : 73%. 

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INTERVIEW /
MARC SIMONCINI, FONDATEUR DE MEETIC, SENSEE ET JAINA CAPITAL

«QUAND LA LICORNE PERD SA CORNE, QUE RESTE-T-IL ?


UN BEAU CHEVAL OU UN ÂNE ? »
Le fondateur du TRENDS-TENDANCES. A travers votre livre
«Une vie choisie», vous vous plaisez à raconter
c’est l’objectif, mais je pense que ceux-là se plantent. Moi,
j’ai toujours créé les choses pour défendre une cause
site de rencontres «la vraie histoire» entrepreneuriale et notam- – diminuer le prix des lunettes par exemple – et pas uni-
ment vos échecs et difficultés. Avez-vous connu
Meetic est l’un des échecs au moment de vos levées de fonds ?
quement pour le business. Malheureusement, le maître-
étalon pour juger le succès d’une start-up, c’est l’argent
des entrepreneurs MARC SIMONCINI. Avant Meetic, j’ai vécu des échecs qu’elle gagne ou l’argent qu’elle vaut. C’est triste à dire
notamment parce que je n’avais pas assez d’ambition et que mais c’est comme ça.
web les plus je n’ai pas osé emprunter auprès des banques. J’ai Néanmoins, vous avez déjà déclaré que quand
en vue de France. développé ma première entreprise en étant un peu
«paysan», c’est-à-dire que j’ai attendu d’avoir de l’argent
vous créez une start-up, vous avez toujours en
tête une idée de l’acheteur à qui vous pourriez la
Interview express pour m’équiper. J’attendais d’avoir assez de cash pour ache- revendre…
ter un nouveau serveur. Du coup, je travaillais six mois et Pour certains, la start-up est le projet de leur vie et, toute
sur sa vision j’achetais un serveur, puis j’attendais encore six mois et leur vie, ils travailleront pour cette start-up. Moi, ce n’est
de la réussite, des ainsi de suite. Mes concurrents, eux, allaient voir une
banque, empruntaient 20 millions et avaient 20 serveurs
pas mon cas parce que je suis plus vieux et parce que je
sais que je n’aime pas m’occuper d’un projet pendant de
levées de fonds d’un coup. Donc ils allaient 20 fois plus vite que moi (rires). plus de 10 ans. Donc, quand je monte un business, je me
Je me suis donc trompé en étant trop lent. Je n’étais peut- demande toujours qui cela pourra intéresser pour conti-
et de la vente être pas assez courageux, ambitieux ou inconscient pour nuer l’aventure. Cela a marché pour Meetic. Du coup, j’en
de sa start-up. emprunter beaucoup d’argent. Il y a deux types d’entrepre-
neurs : ceux qui vont lever 30 millions d’un coup et aller
ai fait une généralité. Et quand j’ai proposé Ouicar à la
SNCF, je me doutais que ce serait un acteur du transport
très vite en espérant que la fusée décolle. Et ceux qui vont qui allait reprendre la start-up. Mais
mettre 10 ans à fabriquer la fusée sans s’endetter. Ce sont ce n’est pas parce que je l’imagine
deux visions différentes et je ne sais pas qui a raison… que je vais y arriver. C’est un
Pour la plupart de vos projets, vous dites qu’il pari que je fais. Et pas for-
vous a fallu 10 ans pour réussir. Vous ne cément un conseil que je
croyez pas au succès rapide des (futures) li- donne. 
cornes ?
En réalité, 10 ans, ce n’est pas très long. Mais il faut bien
10 ans pour créer un cycle d’entreprise. iFrance, c’était
10 ans. Pour Meetic, il a fallu 10 ans. Idem pour Sensee,
cela fera 10 ans, et il me faudra le même temps pour mes
vélos Heroin. Les start-up ultra-rapides, je n’y crois pas vrai-
ment, sauf exception. Mais on verra celles qui vaudront
vraiment de l’argent à la fin et se feront racheter. Je pense
qu’il y a des licornes qui vont perdre leur corne. Après, à
voir si cela fait un joli cheval ou… un âne. En réalité,
on ne connaît la valeur de ce que l’on crée qu’au
moment où l’on vend. Avant, c’est du vent.
Du coup, l’objectif pour un entre-
preneur,c’est forcément l’«exit» ?
Non, bien sûr que non. Il y en a pour qui

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ZOOM
DE A COMME «AMORÇAGE» À V COMME «VENTURE CAPITALISTS»

LE DICO INDISPENSABLE
DE LA LEVÉE DE FONDS
Le jargon start-up,
souvent emprunté
aux Américains
de la Silicon
Valley, est
particulièrement
riche. Y compris
dans le domaine
des levées de
fonds. Voici une
(petite) sélection
de mots souvent
utilisés durant
cette période
de recherche
de financement.
 CHRISTOPHE CHARLOT

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AMORÇAGE d’internautes. Le leader belge en la matière est la plate-
Le capital d’amorçage représente les premiers fonds apportés forme Look & Fin.
dans la start-up (généralement par les fondateurs) afin de
financer les dépenses préalables à la création de la boîte, FAMILY, FRIENDS & FOOLS (« LES TROIS F »)
payer les frais de recherche et développement, les études Pour trouver leurs premiers fonds, les entrepreneurs se
de marché, ou les frais de constitution de l’entreprise. tournent généralement vers des membres de leur famille,
leurs amis ou des connaissances. Ces investisseurs, non
BOOTSTRAP professionnels, sont souvent peu gourmands sur le nombre
Vous entendez parfois qu’une start-up se lance en mode de parts de la société demandées en échange et financent
bootstrap. Kezako ? Simplement un mot plus branché pour la start-up davantage pour aider ses fondateurs que pour
parler d’autofinancement. En gros, il s’agit de faire démar- gagner de l’argent.
rer sa start-up en s’appuyant à la fois sur ses ressources
propres et sur les revenus éventuels générés par son bu- LICORNE
siness. L’avantage ? Pas besoin de chercher trop tôt du fi- Start-up qui n’est pas cotée en Bourse mais dont la valo-
nancement, et donc possibilité de garder 100 % du contrôle. risation, déterminée par les investisseurs, dépasse 1 mil-
Certains entrepreneurs, pour assurer le décollage en mode liard de dollars. Autant dire qu’en Belgique, le nom licorne
bootstrap, se lancent dans une activité parallèle afin de est plutôt bien choisi : cela fait rêver tout le monde… mais,
financer leur projet, par exemple du conseil. cela n’existe pas (encore ? ) dans le numérique pur et dur.

BUSINESS ANGEL MRR


Particulier, généralement fortuné, qui décide de jouer les Rien à voir avec quelque parti politique que ce soit : le
« anges gardiens » de jeunes entrepreneurs motivés en MRR signifie monthly reccurring revenue, soit le revenu
acceptant d’investir une partie de ses économies dans leur récurrent mensuel. Surtout d’application dans les business
projet. En échange, il obtient un pourcentage de la boîte. models qui fonctionnent à l’abonnement, par exemple le
Le business angel (les Français parlent parfois « d’inves- modèle du SaaS (Software as a Service, soit l’utilisation
tisseur providentiel ») intervient assez tôt dans la vie de d’un logiciel en ligne contre abonnement). Le MRR cor-
la jeune pousse et fait donc partie des investisseurs qui respond donc à la valeur totale, chaque mois, des abon-
prennent, a priori, le plus de risques. Mais le business angel nements souscrits par les utilisateurs. Beaucoup d’inves-
n’a, le plus souvent, pas comme seul objectif de réaliser tisseurs disent qu’ils aiment voir des start-up dotées d’un
un investissement financier. Il n’est pas rare qu’il souhaite bon MRR : cela les rassure car cet indicateur clé est stable.
jouer un rôle actif : mettre à profit son expérience, ses Du moins si les clients restent fidèles.
connaissances et son carnet d’adresses pour aider la start-
up qu’il prend sous son aile. On trouve différents profils PITCH
de business angels. Soit d’anciens boss ou cadres supérieurs Exercice de communication orale consistant à présenter
de grandes boîtes, soit des entrepreneurs à succès qui son projet de start-up à des personnes influentes (inves-
ont déjà revendu leur start-up ou PME, soit – de plus en tisseurs, partenaires, etc.) en vue de les convaincre.
plus – de jeunes membres de grandes familles fortunées. Le pitch doit être court, original et convaincant. Il dure
Les business angels investissent le plus souvent entre 25.000 généralement entre une et cinq minutes.
et 300.000 euros.
PRODUCT MARKET FIT
CROWDFUNDING Graal suprême des fondateurs ambitieux de start-up in-
Ou financement participatif. Mode de financement qui novantes. Le product market fit n’est autre que l’adéquation
permet de lever des fonds non pas auprès de quelques entre un produit et un marché, l’équilibre parfait entre la
gros investisseurs mais plutôt auprès d’un grand nombre proposition de la jeune entreprise et les attentes du public.
de particuliers, et ce au travers de plateformes en ligne. Pas évident à trouver, il est généralement atteint lorsqu’une
L’un des pionniers belges était MyMicroInvest (devenu portion non négligeable d’une cible comprend, achète et
Spreds) mais les alternatives sont nombreuses, tant en recommande un produit ou un service. Les investisseurs
Belgique qu’à l’étranger. aiment que les start-up aient une idée claire de ce PMF.

CROWDLENDING SCALABILITÉ
Ou crédit participatif. Sous-catégorie du crowdfunding, Terme particulièrement à la mode dans l’univers start-up
le crowdlending consiste, pour une entreprise, à aller cher- et emprunté à l’univers de l’informatique. Pour un produit
cher des fonds sous forme de prêt, auprès de la « foule » informatique, il s’agit de sa capacité à s’adapter à 

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ZOOM
 un changement d’échelle de la demande tout en TERM SHEET
conservant le même niveau de performance. Pour une Document court reprenant les principaux termes d’un
start-up, on peut comprendre la «scalabilité» comme sa contrat à venir. Un term sheet est généralement signé entre
capacité à supporter une énorme demande, sans devoir les parties (investisseurs/entrepreneurs, par exemple)
augmenter sa structure dans les mêmes proportions. après une première série de négociations et avant
la rédaction définitive du contrat qui, lui, est (générale-
SEED ment) signé après un examen minutieux de la start-up.
En français : graine. Sans surprise, il s’agit de l’une des pre-
mières phases de l’élaboration de la start-up, ce stade précoce TRACTION
où elle tend encore à développer son produit, son business Probablement l’un des principaux buzzword au sein des
model et cherche encore l’adéquation avec son marché. start-up. La traction n’est autre que la capacité de la jeune
Même s’il n’existe pas de norme, on considère qu’en période pousse à «attirer», par exemple des clients, des utilisateurs,
de seed, les start-up lèvent généralement entre 100.000 euros des investisseurs, des partenaires, etc. Terme mis en avant
et 1 million d’euros auprès de business angels, de fonds spé- pour démontrer l’intérêt et le début de succès du projet,
cialisés dans ce stade de développement, d’invests, etc. encore incapable d’afficher un chiffre d’affaires. La traction,
soit l’attractivité de la start-up, peut se démontrer en com-
SERIE A binant un certain nombre de données. Par exemple :
Il n’existe pas de règles très établies concernant les diffé- le trafic sur une page, le nombre d’utilisateurs ou la crois-
rents tours de levées de fonds : timing, montants et objectifs sance du nombre d’utilisateurs, le nombre d’articles de
peuvent fortement varier d’un business et d’un projet à presse, d’inscriptions et de consultations des newsletters,
un autre. Néanmoins, on considère généralement la Série d’abonnés aux réseaux sociaux, etc.
A comme le premier vrai tour de table réalisé en dehors
de l’entourage proche des fondateurs, des business angels V.C.
et des premiers fonds institutionnels. Elle consiste le plus Diminutif de venture capitalist. Il s’agit de fournisseurs
souvent à rendre le produit ou le service « scalable », et de capital-risque, souvent des professionnels qui inves-
d’établir un business model. Les montants levés peuvent tissent dans les start-up et scale-up. Généralement, il s’agit
varier mais généralement, en Belgique, la série A dépasse de sociétés organisées à cette fin, plus rarement des par-
1 million d’euros, jusqu’à 5 millions. ticuliers. Leur boulot, c’est de rassembler de l’argent de
différentes sources (privées/publiques) puis de trouver
SERIE B et financer des entreprises avec, pour objectif, de
Deuxième tour de financement d’une start-up. Là encore, réaliser les meilleures plus-values lors de la
pas de véritable règle scientifique mais il intervient le plus revente, à l’avantage de leurs propres inves-
souvent quand la start-up a pour ambition de changer tisseurs. Comme ils veulent des retours les
d’échelle. Tout le business est généralement bien établi, plus élevés possibles, ils réalisent souvent
ce sont les premières vraies étapes de croissance, les pre- de gros paris sur des business naissants
miers pas sérieux vers l’étranger. Dans certains cas, c’est susceptibles de devenir très lucratifs. Les
aussi la phase où les start-up lèvent des fonds pour réaliser VC acceptent donc le risque de perdre de
leurs premières petites acquisitions en vue de se renforcer. l’argent sur certaines start-up qui échoue-
Pour une série B, les montants peuvent être de plus de ront, à condition bien sûr que les projets à
5 millions d’euros. succès soient extrêmement lucratifs
pour compenser ces échecs. 
SERIE C, SÉRIE D, SÉRIE E, SÉRIES F
Ce sont les levées de fonds supplémentaires, chaque tour
portant une lettre. Ils ont pour objectif de soutenir une
croissance et mise à l’échelle encore plus grande. La start-
up a démontré certains succès à l’international et passe à
une vitesse encore plus grande, sur encore plus de mar-
chés. Les acquisitions potentielles peuvent être nettement
plus importantes. Et l’argent levé dépasse les 20 millions
d’euros jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros
dans les séries D, série E et F. Rares sont les start-up belges
qui sont déjà arrivées aux séries C et série D. A part les
Showpad, Collibra, Teamleader, etc.

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INTERVIEW /
THIBAUD ELZIÈRE, FONDATEUR D’EFOUNDERS ET «BUSINESS ANGEL»

« UNE LEVÉE DE FONDS, C’EST COMME


UN PLEIN D’ESSENCE À MI-PARCOURS »
Après avoir vendu TRENDS-TENDANCES. Les différentes start-up
d’eFounders ont récolté beaucoup d’argent rien
ment réalisé que lever de l’argent là-bas était plus aisé, parce
que les fonds américains concentrent la majorité de l’argent
Fotolia à Adobe, que cette année. Aujourd’hui, est-il possible d’avoir VC disponible. Depuis, on crée nos sociétés aux Etats-Unis
de l’ambition mondiale sans lever des fonds ?
le Français THIBAUT ELZIERE. C’est évident que lever des fonds
lorsque qu’on estime que le marché américain sera le marché
principal, mais on les crée en Europe lorsqu’on s’attaque
Thibaud Elzière aide à soutenir la croissance de la boîte, mais quand des en- plutôt aux marchés européens. Spendesk et Upflow, par
trepreneurs viennent me demander conseil, j’insiste vrai- exemple, qui ont vocation à proposer leurs services sur la
a lancé, avec son ment : je leur rappelle qu’il ne faut pas zone Sepa (Single Euro Payments
compère Quentin être obsédé par des levées de fonds et
encore moins se focaliser pour cher-
Area), ont été créées en France. Mais
créer une entreprise aux Etats-Unis est
Nickmans, le cher le cachet de l’un ou l’autre grand beaucoup plus simple que ce que l’on
nom du capital-risque. Les entrepre- imagine. Des services comme Stripe
«start-up studio» neurs doivent absolument se souvenir le proposent à moindre coût. L’idéal
eFounders. que le but premier n’est pas de lever alors est un montage dit à l’israélienne,

CHRISTOPHE KETELS
de l’argent mais de créer une entre- avec le siège social et les équipes com-
Ses entreprises prise. C’est un peu comme faire le plein merciales aux Etats-Unis, tandis qu’on
d’essence à la station-service. Si vous garde en Europe les équipes produits,
ont récolté plus roulez de Bruxelles à Lyon, vous vous développement et design ainsi que les
de 100 millions arrêtez en chemin pour remplir votre commerciaux pour l’Europe.

d’euros auprès de
réservoir à mi-parcours. C’est d’autant
plus vrai si vous roulez vite. Mais faire
«LES ENTREPRENEURS Il est pourtant de plus en plus
courant d’arriver à attirer des
le plein n’est pas pour autant la raison DOIVENT fonds étrangers quand on est
VC rien qu’en 2018. de votre voyage. Pareil quand vous di-
ABSOLUMENT SE une start-up belge.
Il donne sa vision rigez une start-up. Certes, les investis-
seurs vous amènent le carburant dont SOUVENIR QUE LE BUT
Les fonds américains investissent prin-
cipalement dans des sociétés améri-
de la fonction vous avez besoin, vous permettent de PREMIER N’EST PAS DE caines. Ils y sont généralement
continuer votre chemin et d’appuyer contraints pour des raisons fiscales.
d’une levée sur l’accélérateur, mais ce n’est pas LEVER DE L’ARGENT Mais la compétition sur les deals étant
de fonds. eux qui vont conduire le véhicule à MAIS DE CRÉER importante aux Etats-Unis, il arrive
votre place. Une chose est sûre, vous
devez lever l’argent dont vous avez be-
UNE ENTREPRISE.» de plus en plus que ces fonds s’ouvrent
à des start-up étrangères. Une fois le
soin pour assurer votre croissance, et premier investissement réalisé, en
pas l’argent que l’on vous offrira. Ne partez donc pas d’au- Belgique par exemple, le deuxième arrivera d’autant plus
torité sur le principe de vous faire diluer de 25 % systéma- simplement que ces fonds aura tissé leur réseau localement.
tiquement à chaque levée de fonds. Ils auront pris connaissance du droit des sociétés belges et
L’installation de certaines de vos pépites se fait auront développé des contacts avec des cabinets d’avocats
aux Etats-Unis directement. Est-ce lié à la re- locaux. Ceci étant dit, il y a déjà énormément d’argent dis-
cherche de fonds ? ponible chez les fonds VC français, britanniques ou scandi-
La première start-up que l’on a créée aux Etats-Unis, c’était naves et ceux-ci sont déjà depuis plusieurs années à l’écoute
Front. Un peu par hasard parce que ce projet avait été accepté du marché belge. La plupart des fonds européens ne se
par l’incubateur Y Combinator qui n’intègre que des start- contentent plus de leur marché domestique et vont chasser
up basées aux Etats-Unis. Avec Front, on a donc effective- des deals partout, y compris la Belgique. 

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HOW TO...

ISTOCKPHOTO
LEURS QUESTIONS (PIÈGES)

DANS LA TÊTE DES INVESTISSEURS


Que me ous, ce qu’on recherche, précise défiler devant lui et se fait vite une idée de ceux qu’il ren-
Jean de la Rochebrochard, partner contre. Et, comme la plupart des investisseurs, il a sa
demanderont
chez Kima Ventures, le fonds mis méthode pour analyser à qui il a à faire. Déjà, il faut qu’ils
les investisseurs
en place par l’homme d’affaires sachent répondre simplement à des questions simples.
quand j’irai les voir ? français Xavier Niel, c’est la ren- «Un entrepreneur verbeux est un signal qu’il n’est pas
Cette question, tous contre d’un marché que l’on pense direct, pas clair, voire qu’il ne maîtrise pas ses chiffres ou
les entrepreneurs de taille exceptionnelle avec une son marché», avance tout de go le responsable de Kima.
se la posent. Voici équipe de qualité exceptionnelle. Aussi, il pose un certain nombre de questions aux candi-
ce que cherchent Donc d’un côté, on veut un marché avec une certaine pro- dats qui viennent défendre leur start-up : comment vous
à comprendre fondeur où les acteurs en place n’ont pas résolu le problème êtes-vous rencontrés et qui est le CEO ?
les investisseurs qui se pose. Et d’un autre côté, on aime les entrepreneurs «S’il ne savent pas répondre franchement et directement,
et quelques-unes qui savent où ils vont, ont une bonne vision des étapes détaille Jean de la Rochebrochard, c’est qu’il y a des non-
de leurs questions pour y arriver et une bonne capacité d’apprentissage.» dits, que la situation n’est pas assez claire. Or dans une
pièges. Exigeant, mais cela n’a rien d’étonnant : le fonds investit start-up, il n’y a pas de co-CEO. J’aime aussi leur demander
dans une centaine de projets par an ! Autant dire que, pour quelles sont les erreurs qu’ils ont commises et surtout ce
 CHRISTOPHE CHARLOT
rattraper les pertes qu’il fera sur les start-up qui échoueront, qu’ils ont appris. C’est intéressant parce qu’on voit s’ils
il essaie de trouver celles qui ne lui rapporteront pas 5 fois sont honnêtes, d’abord, et s’ils sont capables de résoudre
la mise de départ, mais 20 fois, 30 fois… voire bien plus ! efficacement des problèmes.» L’homme aime les gens
Des entrepreneurs, Jean de la Rochebrochard en voit optimistes mais se méfie néanmoins de ceux qui le sont

16 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


trop car, «alors, cela devient des utopistes». L’une des qua-
lités que réclame le responsable de chez Kima Ventures,
c’est l’ambition. «Lorsque des fondateurs nous présentent
leur projet, on leur demande quelles sont les prochaines
étapes qu’ils ont en tête. Si l’entrepreneur détaille trop,
c’est qu’il n’est pas focus. On cherche des gens avec une
vision claire et donc capables de nous dire, de manière
concrète, où ils en seront dans 10 ans. Bien sûr, on n’attend
pas une to do list car, dans une start-up, rien ne se passe
LES 10 INTERROGATIONS
jamais comme prévu. Mais on aime voir que l’entrepreneur
est à l’aise avec l’incertitude.»
CLASSIQUES
Chaque investisseur a ses trucs et astuces pour décrypter D’UN INVESTISSEUR

SEB@TRIPTYQUE.BE
les personnes qu’il a face à lui ou pour analyser la faisabilité
du projet. Certains disposent de quelques «questions Par Thierry Bosly,
vaches» qui leur permettront de «tester» les porteurs de
projet. Frank Maene, de Volta Ventures, admet d’ailleurs «partner» chez White&CaseLLP
qu’il lui arrive, lorsque les discussions sont déjà plus en-
gagées, de titiller les entrepreneurs avec des questions 1 Comprendre le business : comment fonctionne l’entreprise ?
peu habituelles. «Cela m’intéresse de voir comment ils réa- Quels sont ses fondamentaux ? Comment évolue le secteur
gissent lorsqu’on met le doigt sur quelque chose de plus dans lequel elle intervient ?
sensible ou si on presse un peu plus sur un point en parti- 2 Les forces et faiblesses : quelles sont les forces et les
culier, nous glisse-t-il. Parfois même sur le plan plus per- faiblesses de l’entreprise par rapport à ses concurrents ?
sonnel. Cela nous permet de voir leur type de réaction, s’ils Pourquoi performera-t-elle mieux que ceux-ci ?
se sentent vite insultés, etc. Je le fais de temps en temps 3 Les opportunités et les menaces : à quelles opportunités et
parce qu’on sait que les fondateurs de start-up seront for- menaces l’entreprise est-elle confrontée ? Que ferait le manage-
cément confrontés, à un moment, à une situation qui n’est ment s’il disposait de moyens financiers illimités ? Des «barrières
pas normale.» Le but à l’entrée» empêchent-elles de nouveaux entrants de perturber le
des investisseurs, marché ?
qu’ils soient business 4 La stratégie et les perspectives : comment voyez-vous l’en-
angels ou VC, sera de treprise dans cinq ans ? Pourquoi l’entreprise est-elle bien posi-
bien comprendre chez tionnée pour mieux réaliser sa stratégie que ses concurrents ?
qui ils vont placer de 5 L’incidence de la digitalisation et de l’intelligence artificielle :
l’argent. Il est donc quel sera l’impact des nouvelles technologies sur
normal qu’ils essaient, l’entreprise et le marché dans lequel elle opère ?
un peu comme un 6 La personnalité des fondateurs ou direction générale :
recruteur, de cerner la quelle est la personnalité des fondateurs ou de la direction géné-
PG

personnalité des fon- rale ? Ces personnalités sont-elles complémentaires ? Y a-t-il un


dateurs. Et pour cela, risque de conflit entre eux ?
JEAN DE LA Les rôles respectifs des membres clés du management :
ROCHEBROCHARD, ils peuvent se montrer 7
quel est le rôle de chaque membre clé du management dans la
KIMA VENTURES particulièrement in-
gestion de l’entreprise ? Que se passerait-il en cas de départ d’un
ventifs : à côté de toute
d’entre eux ?
la série de questions liées au business et à la personnalité
des dirigeants de la start-up (lire l’encadré «Les 10 interro- 8 L’utilisation du produit de l’investissement : à quoi vont
gations classiques d’un investisseur»), ils posent parfois servir les fonds ? A financer la croissance future (acquisition,
investissements, etc.) ou le départ d’actionnaires existants ?
des questions déstabilisantes : avez-vous déjà été viré d’un
job ? Avez-vous une histoire à raconter sur l’un de vos 9 Les agendas personnels du management : quels sont les
clients ? Quel entrepreneur admirez-vous et pourquoi ? projets privés des membres clés du management ? Croient-ils
dans la stratégie de l’entreprise au point d’y investir leur propre
Un investisseur belge nous confie qu’une des questions
argent ? Pendant combien d’années sont-ils prêts à rester
perturbantes qu’il a l’habitude de poser est la suivante :
dans l’entreprise ? Veulent-ils prendre leur pension ou
«Seriez-vous prêt à ce qu’on change de CEO ? ». Plutôt «faire autre chose» ?
désarçonnant pour un CEO de jeune pousse qui n’a proba-
10 Le sommeil du top management : qu’est-ce qui réveille
blement jamais imaginé la vie de son entreprise sans lui.
la nuit le management et l’empêche de dormir ? Quelles sont
Vous voici prévenus !  leurs inquiétudes ?

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AVIS D’EXPERT /
PAR ALEXIANE WYNS, AVOCATE AU BARREAU DE BRUXELLES ET FONDATRICE DU CABINET ALWY

RÉUSSIR SA LEVÉE DE FONDS


COMMENCE BIEN AVANT CELLE-CI !
Avant d’arriver PIÈGE N° 1 LE 50/50
Au quotidien, il n’est pas rare de rencontrer les deux fonda-
bent certains est de croire qu’il sera facile de lever des
fonds, sans avoir chiffré leurs besoins financiers réels, et
à l’étape teurs d’une SPRL qui se répartissent le capital de la société sans avoir étudié leur capacité à lever autant de fonds

importante qu’est à 50 % chacun, afin de respecter une stricte égalité entre eux.
Cependant, ceci peut poser des problèmes pour la société
qu’espéré. Ils se retrouvent alors avec une société consti-
tuée mais sous-financée au départ. Le piège est que les
la levée de fonds, lorsque des décisions doivent être prises par l’assemblée
générale des associés. En effet, les décisions doivent être
intérêts de la société soient entièrement dépendants des
levées de fonds, voire qu’ils soient mis en péril si elles ne
il faut tout mettre prises – au minimum – à la majorité. Ils devront donc systé- se concrétisent pas. En cas de faillite dans les trois ans de

en œuvre pour matiquement être tous les deux d’accord. Cela peut très
bien se passer. Mais en pratique, en cas de désaccord, aucune
la création de la société, et si le capital de départ est jugé
insuffisant pour couvrir les deux premières années d’ac-
qu’elle soit un décision ne pourra valablement être prise, pour cause d’ab-
sence de majorité, causant blocage et frustration.
tivités, la responsabilité personnelle des fondateurs pour-
rait être retenue. Ils seraient alors tenus des dettes de la
véritable succès. Plusieurs solutions sont à la disposition des associés pour société sur leur patrimoine personnel.

Car les pièges éviter cette situation. Ils peuvent prévoir une répartition
différente du capital, avec un apport plus important de la
La solution, d’un point de vue juridique, est de ne pas
négliger l’élaboration du plan financier initial lors de la
sont nombreux part d’un des deux associés. Pour compenser ce déséqui-
libre, ils peuvent conclure un pacte d’associés dans lequel
création de la société. Si une levée de fonds est envisagée
dès le départ, il y a lieu de la prévoir dans le plan financier
et trop souvent ils prévoiront que certaines décisions bien spécifiques et d’en décrire les grandes lignes, telles que le montant à

minimisés par devront tout de même être prises à l’unanimité. Une autre
solution est de prévoir des parts sociales avec droit de vote
lever et les activités dont le développement sera tributaire
de la réussite de cette levée.
les fondateurs. et d’autres sans droit de vote. Souvent, en plus d’une égalité
parfaite entre associés, les deux fondateurs sont également PIÈGE N° 3 PAS DE PACTE AVANT
gérants de la société. Ils ont alors tous les deux le pouvoir LA LEVÉE DE FONDS
d’engager et de représenter la société vis-à-vis des tiers, de Trop souvent, les fondateurs négligent de prévoir la conclu-
conclure des contrats, d’engager du personnel, de réaliser sion d’un pacte d’associés lorsqu’ils constituent leur start-
des opérations sur le compte bancaire de la société, etc. up. On entend des réflexions du type «On n’a pas de budget
Et ce, sans concertation avec l’autre gérant, ce qui peut pour ça, on conclura un pacte lorsque l’on lèvera des fonds»
créer des conflits. Pour éviter cette situation, les associés ou «On fera ça quand on commencera à générer des
peuvent décider de ne nommer qu’un seul gérant. S’ils sou- revenus», ou encore «Un pacte, c’est avec les investisseurs,
haitent maintenir une certaine égalité entre eux, ils peuvent non ? ». D’un point de vue juridique, il n’y a pas de lien
convenir que le mandat du gérant sera à durée déterminée entre la conclusion d’un pacte et la levée de fonds. En pra-
et que le gérant sera non statutaire, avec une alternance tique, les investisseurs privilégieront la conclusion d’un
entre eux chaque année ou tous les deux ans par exemple. pacte car c’est avant tout dans leur intérêt. Mais cela n’em-
pêche pas les fondateurs de conclure un pacte ensemble
PIÈGE N° 2 NE PAS INCLURE LA LEVÉE dès la création de la start-up, en l’absence de tout inves-
DE FONDS DANS LE PLAN FINANCIER tisseur à ce stade-là. La conclusion d’un pacte apporte une
Si les fondateurs envisagent de lever des fonds rapidement, certaine stabilité entre les actionnaires, simplement car
il est essentiel d’inclure cet aspect lors de la préparation il permet de faire l’exercice de discuter des intentions de
du plan financier initial. En effet, le piège dans lequel tom- chacun, de définir certains choix stratégiques et de prévoir

18 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be/??????????


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proche, pouvant même détruire
toutes les chances de succès de
la levée de fonds envisagée.
Bien qu’il soit difficile de se pré-
munir contre ce risque, les asso-
ciés peuvent le minimiser au
maximum en réglant ces ques-
tions dans le pacte d’associés. En
effet, négocier les clauses rela-
tives à la distribution de divi-
dendes et à la cession des parts
permettra de mettre ces questions
sur la table et d’en discuter ouver-
tement avant de s’engager plus
avant dans le projet de start-up.
Par ailleurs, cela présentera un
avantage lors de la levée de fonds :
un accord contenu dans un pacte
et une ligne stratégique commune
favoriseront une équipe de fonda-
teurs solide et soudée autour du
projet de start-up. Cela renforcera
la confiance des investisseurs.

PIÈGE N° 5 DÉFINIR
ET COMPRENDRE
CE QUE L’ON CONCÈDE
Le dernier piège est assez cou-
rant, bien qu’il puisse paraître évi-
des clauses utiles en cas de conflit, de sortie d’un associé, dent pour beaucoup de monde : ne pas signer sans être
etc. De plus, il est conseillé de conclure un tel pacte en sûr de tout comprendre. Comprendre le contrat lui-même
début de partenariat, avant même la création de la société. bien entendu, mais surtout ses enjeux, les conséquences
Lorsque celle-ci sera créée ou que sa situation aura évolué réelles de certains engagements pris et les implications
positivement ou négativement, il sera plus difficile de lors de l’exécution de l’accord. Par exemple, la transfor-
négocier entre associés. mation d’une SPRL en SA suite à la levée de fonds, l’arrivée
au conseil d’administration des investisseurs et l’impact
PIÈGE N° 4 L’AGENDA CACHÉ DES ASSOCIÉS sur les prises de décision, la dilution des titres, etc. En
Lors de la création d’une société, chaque associé peut pratique, le projet de contrat sera souvent proposé par les
avoir ses intérêts propres à contribuer au capital et à pren- investisseurs aux fondateurs de la start-up. Ce projet aura
dre part au projet. Il est essentiel que chacun connaisse été préparé par l’équipe juridique ou les avocats de ces
les intentions et les attentes réelles de ses partenaires. investisseurs. Il veillera donc surtout à protéger les intérêts
Un sujet important à aborder est justement celui de la de ces derniers et c’est bien normal.
levée de fonds : les fondateurs sont-ils tous sur la même Les fondateurs de la start-up seront bien avisés de se faire
longueur d’ondes à ce niveau ? Quelle sera leur politique accompagner afin de revoir le contrat, rééquilibrer les in-
en termes de distribution des dividendes ? Flairent-ils l’op- térêts des parties, faire valoir les demandes des fondateurs,
portunité d’une levée de fonds pour sortir du projet avec etc. Un raccourci un peu rapide consiste parfois à se passer
un bénéfice ? de cet accompagnement sous prétexte que la start-up a be-
Il n’est pas rare de voir l’attitude d’un associé changer soin des fonds et que sa marge de négociation est de toute
totalement lorsqu’une levée de fonds se présage, dévoilant façon fortement réduite, ce qui mène à signer un contrat
ainsi ses réelles intentions et son intérêt personnel, qui déséquilibré. Avant la levée de fonds, il est prudent de fixer
diffèrent de (voire sont en opposition avec) l’intérêt de la ce que les fondateurs sont prêts à concéder à leurs inves-
start-up elle-même. Le conflit entre associés est alors tout tisseurs et ce qui n’est pas négociable de leur côté. 

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www.trends.be/?????????? Trends Guide Start-up 2018 19
HOW TO...
DAVANTAGE DE CAMPAGNES EXEMPTÉES
DE L’OBLIGATION DU PROSPECTUS

GETTYIMAGES
a Belgique accuse un certain retard
par rapport aux pays voisins dans
le recours au crowdfunding comme
source de financement des entre-
prises, mais il y a du changement
dans l’air. Auparavant, il existait
deux freins à ce type de finance-

L’APPEL DE FONDS ment : la limite sur le montant


qu’une entreprise pouvait lever via le crowdfunding et, dans
une moindre mesure, le montant maximum qu’un inves-
tisseur pouvait apporter à un projet. Chez nos voisins, ces

FACILITÉ POUR
plafonds étaient plus élevés et cette forme alternative de
financement y a pris une plus grande ampleur.
En 2017, le gouvernement a déjà voulu stimuler le crowd-
funding avec le tax shelter pour les participations dans des
sociétés en démarrage ayant au maximum quatre ans

LES ENTREPRISES d’existence. Les investisseurs qui achètent de nouvelles


actions de ces jeunes entreprises peuvent, sous certaines
conditions, récupérer de 30 à 45 % de leur investissement
sous forme de réduction d’impôts.
Bolero Crowdfunding, Spreds (anciennement MyMicroIn-
Les entreprises belges peuvent désormais vest) et LITA.co, par exemple, sont des plateformes
lever des sommes plus importantes auprès des qui peuvent émettre des attestations fiscales à cet effet.
investisseurs sans devoir rédiger un coûteux En 2018, le tax shelter a été étendu aux entreprises en crois-
prospectus. Pour certains spécialistes, elles sance qui existent depuis quatre à dix ans. Dans ce cas,
devraient ainsi pouvoir récolter deux fois plus les investisseurs peuvent récupérer jusqu’à 25 % par le
d’argent par le biais du «crowdfunding». biais de la déclaration fiscale. « Le tax shelter pour les start-
 ILSE DE WITTE
up est une incitation fiscale permettant de mobiliser

20 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


l’épargne qui dort et de réduire le risque d’investissement. «Au-delà de 500.000 euros, il faut néanmoins une note d’in-
La mesure a certainement stimulé le crowdfunding en formation dans laquelle la société doit présenter au moins
Belgique. Les montants levés progressent chaque année deux comptes annuels déposés», précise Ellen Lemaire.
», note Marie Cruysmans de Spreds. Un prospectus contient souvent des centaines de pages
« Evidemment, cette réduction d’impôt ne fait pas tout, d’information sur les activités d’une société et les risques
prévient Ellen Lemaire, responsable de Bolero Crowd- associés à ces activités. Alors qu’une note d’information
funding. Si l’investisseur n’a pas bien étudié le dossier et a un maximum de 15 pages.
que l’entreprise fait faillite, il risque de ne rien obtenir en «Le prospectus implique des frais assez lourds, poursuit
retour des 75, 70 ou 55 % restants de sa mise.» Ellen Lemaire. Pour une entreprise qui ne cherche à lever
Dans la pratique, le tax shelter ne s’applique pas à une que quelques millions, le coût s’avère prohibitif. La nouvelle
grande partie des investissements via les plateformes de législation en matière de prospectus élargit sensiblement
crowdfunding. «Les investisseurs préfèrent accorder des les possibilités pour les entreprises.»
prêts, parce qu’ils en maîtrisent les échéances de rem- Les entreprises qui souhaitent se financer via la Bourse
boursement. Si tout va bien avec l’entreprise, les investis- doivent en tout état de cause établir un prospectus. Elles
seurs savent exactement quand ils recevront les intérêts sont en outre tenues, plusieurs fois par an, d’informer les
et quand le capital sera remboursé. Alors que les inves- actionnaires sur leur situation. Dans le cas du crowdfunding,
tisseurs qui contribuent au capital d’une entreprise ne sa- il n’y a aucune obligation légale d’informer les investisseurs
vent pas quand ils pourront se désengager. Ils ne peuvent une fois l’argent collecté. « En fait, nous encourageons les
pas vendre ces actions à moins que quelqu’un ne propose entreprises à maintenir une communication avec les inves-
de les acheter. Il n’y a pas de marché secondaire sur lequel tisseurs, mais la loi ne les y oblige pas », précise Ellen
ces actions sont négociées», explique Johan De Somere, Lemaire. Johan De Somere évoque l’intérêt que présente
directeur régional chez Look & Fin. Look & Fin joue le le relèvement du plafond. «Nous sommes leader du mar-
rôle d’intermédiaire pour les PME qui ont besoin de crédit ché en Belgique pour les prêts de particuliers aux PME,
et les investisseurs disposés à prêter de l’argent. La pla- avec un total de 36 millions d’euros de prêts à 160 PME
teforme ne fait que du crowdlending. environ. Avec un plafond porté à 5 millions d’euros, nous
pensons pouvoir doubler ce volume à relativement court
MONTANT PAR ENTREPRISE terme.» «Il arrive souvent que des investisseurs se mon-
Depuis le 21 juillet dernier, on ne doit plus établir de pros- trent intéressés alors que la campagne est clôturée, ajoute
pectus pour les campagnes de crowdfunding jusqu’à 5 mil- Ellen Lemaire. Un montant de 100.000 ou 300.000 euros
lions d’euros. Jusque-là, le plafond en Belgique était fixé n’est pas si élevé quand on sait que Bolero Crowdfunding
à 300.000 euros. La France, par exemple, l’avait précédem- compte plus de 29.000 membres. Et il y a aussi énormé-
ment relevé à 2,5 millions d’euros. ment d’intérêt du côté des clients de Bolero, ce qui fait
que nous touchons jusqu’à 100.000
investisseurs potentiels.» Le nombre
de membres donne une indication de
l’intérêt que suscite le crowdfunding,
mais tous les membres n’investissent
pas concrètement. Marie Cruysmans
en donne la proportion chez Spreds :
« Dans notre répertoire de 39.416
membres, nous en avons environ
10.000 qui ont investi dans 109 entre-
prises.» Pour des raisons de concur-
rence, Bolero Crowdfunding et Look
& Fin ne souhaitent pas dévoiler le
nombre d’investisseurs actifs parmi
leurs membres.
«Tant de la part des entreprises que
des investisseurs, il y a une forte de-
mande de crowdlending. Le marché
belge reste à cet égard relativement
sous-développé par rapport aux pays
voisins, estime Johan De 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 21


HOW TO...
 Somere. C’est une formule
encore méconnue chez les PME.
Du côté des investisseurs, la de-
mande dépasse l’offre. Les dossiers
proposés sont financés en très peu
de temps. Généralement, de
quelques dizaines de secondes à
un maximum de deux heures.»

UN MOT D’ORDRE :
RÉPARTIR
Concernant les investissements
par le biais d’une des plateformes
reconnues, la limite pour lever des
fonds sans prospectus dans notre
pays s’élevait, jusqu’au 21 juillet, à
5.000 euros par investisseur et par Ellen Lemaire, responsable de Bolero Crowdfunding : «Quand on peut
obtenir un taux d’intérêt moyen de 7,5 %, la prudence s’impose.»
projet. Dans le cas d’une plate-
forme non agréée, le maximum lé-
gal était de 1.000 euros. Les Pays-
Bas, par exemple, pratiquaient un

PG
plafond largement supérieur. Nos
voisins du Nord pouvaient investir
via le crowdfunding jusqu’à 40.000 euros dans le capital sans note d’information. « Il y a 265 milliards d’euros qui
d’une entreprise ou jusqu’à 80.000 euros sous forme de dorment sur les comptes d’épargne en Belgique, souligne
prêt à une entreprise. « Désormais, il n’y a plus de limite Ellen Lemaire. Grâce à cette forme de placement alter-
par investisseur pour les dossiers accompagnés d’une note native, ils peuvent être investis directement dans des
d’information », souligne Ellen Lemaire. Look & Fin établit PME et des entreprises belges en croissance. Il faut ce-
dans tous les cas une note d’information pendant que les investisseurs soient
de façon à éviter la limite de 5.000 euros. conscients des risques. Quand on peut
Du côté des investisseurs, il ne semble «LE ‘TAX SHELTER’ obtenir un taux d’intérêt moyen de
pas qu’il y ait une telle demande de mon- A CERTAINEMENT 7,5 %, la prudence s’impose. Une répar-
tant plus élevé par dossier. Il n’est jamais
mauvais de mettre ses œufs dans plu-
STIMULÉ LE tition bien réfléchie est toujours recom-
mandée. »
sieurs paniers, car il y aura toujours des ‘CROWDFUNDING’ L’autorité de régulation des marchés fi-
déconvenues avec le crowdfunding. « Il
est normal que, sur 160 dossiers, il s’en
EN BELGIQUE. nanciers, la FSMA, délivre depuis 2017
des agréments pour les plateformes de
trouve l’un ou l’autre où les investisseurs LES MONTANTS crowdfunding. Selon le site web de la
ne récupèrent pas la totalité de leur mise. OBTENUS FSMA, il n’y a que cinq plateformes
Mais je ne peux vous dire combien d’en- agréées chez nous. « Il se peut qu’un
treprises ont fait faillite », commente Jo- PROGRESSENT plus grand nombre de plateformes étran-
han De Somere. Il révèle néanmoins le CHAQUE ANNÉE.» gères viennent maintenant s’installer en
rendement historique : 7,6 % brut. Autre- Belgique. Il y avait de fortes différences
ment dit, un investisseur qui a investi MARIE CRUYSMANS, entre les Etats membres de l’Union eu-
160.000 euros - 1.000 euros dans chacun «HEAD OF INVESTORS» ropéenne. La Belgique avait adopté une
des 160 dossiers de Look & Fin – aurait CHEZ SPREDS approche protectrice, très anti-risque»,
un rendement net annuel d’environ 5 %. déclare Ellen Lemaire, responsable du
Et celui qui n’a misé que sur les mauvais chevaux a perdu Bolero Crowdfunding, qui ne figure d’ailleurs pas sur la
son investissement. liste des plateformes avec agrément.
« L’investisseur moyen chez nous place 3.000 euros dans « Nous n’étions pas obligés de demander une licence sé-
un dossier et répartit ses risques sur une dizaine de dos- parée pour le crowdfunding parce que nous appartenons
siers », observe Johan De Somere. Cette moyenne est au groupe KBC, qui possède déjà une licence bancaire »,
bien en dessous du maximum légal pour les campagnes précise-t-elle. 

22 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


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LA SCIENCE DU PITCH EN SEPT QUESTIONS

Le pitch est une discipline incontournable 1 COMMENT DÉFINIR


LE PITCH ?
pour un entrepreneur, mais aussi pour des commerciaux « Pitcher », c’est présenter, dans un temps limité, l’essence
d’un projet entrepreneurial à un interlocuteur qui peut jouer
et même des managers. Cela reste souvent un rôle déterminant dans le succès de ce projet, avec l’ob-
une expérience difficile, si pas douloureuse, jectif que ce dernier accomplisse quelque chose de prédéfini.
En général, cette présentation est suivie de questions et de
parce que les gens ne comprennent pas la mécanique réponses. L’issue du pitch est normalement connue immé-
diatement : le pitcher reçoit soit un rendez-vous pour aller
de cet exercice. Un bon pitch est pourtant déterminant. plus loin, soit une fin de non-recevoir. La validation est basée
sur deux leviers fondamentaux : la valeur et le risque.
Si l’interlocuteur accepte d’aller plus loin, c’est parce qu’il
pense que le projet entrepreneurial peut lui apporter de
la valeur avec un niveau de risque acceptable. S’il n’y a pas
de contrainte de temps, si le pitch s’allonge, alors ce n’est

24 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be/??????????


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plus un pitch mais une présentation. Paradoxalement,  Avoir préparé une demande claire et formelle et oser
le pitch n’est pas un art : il s’agit plutôt d’une science car demander. Le but du pitch est d’obtenir quelque chose.
il existe une réelle mécanique, une équation du pitch. Allez-y, osez !

2 QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES


DE PITCH ?
Il y a d’abord le pitch visant un investisseur potentiel et
5

QUELLE EST LE DÉROULEMENT
IDÉAL POUR UN PITCH ?
Une connexion personnalisée dans les premières se-
celui s’adressant à un client. Vous pouvez aussi pitcher condes.
pour des concours de business plan ou pour obtenir une  Le (juteux) problème auquel s’attaque votre équipe
place dans un incubateur. Il y a encore le pitch organisé, et son projet.
avec un timing précis, en général de 10 à 15 minutes, suivi  La solution que vous avez assemblée et les tests
par un Q&A. Ou le pitch improvisé dans une conférence concluants que vous avez réalisés.
ou un salon professionnel. Ou encore à la salle de sport.  Le public cible idéal pour cette solution, car il souffre
Ou le plus difficile : le fameux elevator pitch (littéralement, clairement de ce problème (essayez de quantifier) et
le «pitch de l’ascenseur») d’une durée de 55 secondes… cherche à la résoudre.
Dans tous les cas, la préparation fait la différence.  La description des concurrents et substituts que vous
surpassez, au moins pour ce public cible.

3 UN BON PITCH PEUT-IL VRAIMENT FAIRE


LA DIFFÉRENCE ?
Des études académiques indiquent qu’un pitch bien struc-


Votre «business model» (la manière dont vous allez
capturer une partie de la valeur créée pour le client).
Ce que vous avez déjà réalisé, ce que vous cherchez
turé, bien présenté peut faire la différence. Cela veut dire encore (l’argent ? ) et pour quoi faire.
que la manière dont le pitch est délivré peut faire que l’en-
trepreneur soit ou ne soit pas financé par l’investisseur.
Par ailleurs, le pitch est un puissant révélateur de l’équilibre
et de la solidité du projet.
6

QUELS SONT LES PIÈGES
À ÉVITER ?
Parler trop technologie, car un investisseur met son
argent dans une entreprise qui va créer de la valeur,

4

QUELLES SONT LES RÈGLES
POUR RÉUSSIR UN BON PITCH ?
Connaître parfaitement son interlocuteur : son expé-
pas dans une technologie. Ce qui est intéressant, c’est
ce que la technologie va permettre mais elle n’est pas
une finalité en soi.
rience, les secteurs dans lesquels il investit, les tickets  Parler de soi et pas de la valeur créée pour la cible
sur lesquels il mise en général, etc. Google, LinkedIn commerciale ou l’interlocuteur.
et Facebook vous aideront à le connaître ! Utilisez-les.  Utiliser des termes trop génériques.
Ou passez des coups de fil.  Ne rien avoir testé… et rester dans le monde mer-
 Avoir de l’empathie pour son interlocuteur parce que veilleux de la théorie.
le pitch concerne la valeur que vous pouvez créer pour  Ne pas quantifier le problème et la solution.
lui. Eviter les « moi », « je », etc.  Ne pas écouter l’interlocuteur et vouloir «chanter»
 Soigner les premières secondes. Ce sont elles qui vont son pitch.
permettre la connexion physique et mentale avec votre  Ne pas oser demander quelque chose de clair.
interlocuteur.


Ne pas dire ce que vous faites mais expliquez la valeur
que vous créez.
Raconter une histoire. L’histoire va « emmener » votre
7 LES MEILLEURS CONSEILS
AUX FUTURS PITCHERS ?
Pitchez le plus tôt possible, même si le projet débute.
interlocuteur dans votre pitch. Essayer d’en faire un Pitchez même devant votre glace pour essayer. Puis pit-
acteur, un client, un bénéficiaire de la valeur que vous chez rapidement devant des personnes qualifiées en in-
souhaitez créer. Utiliser des images permet d’activer vestissement ou en entrepreneuriat. Saisissez chaque oc-
les zones du cerveau liées à l’émotion. Cette activation casion. Répétez vraiment très régulièrement. Il est impos-
va diminuer l’esprit critique et faciliter la mémo- sible de faire un pitch court sans en avoir fait un long au
risation. préalable et l’avoir ensuite réduit pour ne garder que
 Alterner émotions et chiffres (cerveau droit et cerveau l’essentiel. Considérez le pitch comme une check-list :
gauche, pour ceux qui y croient). à chaque point, vous devez en dire suffisamment mais pas
 Décrire l’équipe et son histoire… mais aussi tout ce trop pour donner envie à votre interlocuteur d’aller au
qu’elle a déjà réalisé pour valider les grandes hypo- point suivant et, à la fin, être convaincu que vous êtes
thèses sur lesquelles repose le projet. crédible au niveau de la création de valeur et du risque. 

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www.trends.be/?????????? Trends Guide Start-up 2018 25
HOW TO...
COMMENT SAVOIR S’ILS VOUS CONVIENDRONT ?
ETES-VOUS PRÊT À PARTIR EN VACANCES
Laisser entrer es rapaces cherchant plus à entu- start-up pour soutenir d’autres projets. Bref, l’union tourne
ber les entreprises qu’à y investir.» méchamment au vinaigre, pouvant précipiter la start-up vers
des investisseurs
«Hyper interventionniste et fait per- la faillite. Voilà pourquoi, qu’il s’agisse d’un business angel
dans le capital de sa
dre un temps énorme aux entre- ou d’un fonds, il faut absolument faire les bons choixplutôt
start-up constitue prises.» Les commentaires de ces qu convoler en justes noces avec le premier partenaire fi-
une décision responsables de start-up ne sont nancier venu.
déterminante pour pas tendre envers les investisseurs. D’abord, «il faut voir si les investisseurs et l’entrepreneur
l’avenir. Mieux vaut Par e-mail, cer- partagent les mêmes valeurs, au niveau
s’assurer de choisir

PG
tains se lâchent sur les fonds et les busi- du fonctionnement comme au niveau de
les bons ! ness angels quand on les interroge sur la la vision et de l’ambition de la start-up,
 CHRISTOPHE CHARLOT qualité des uns et des autres. «Les inves- prévient Claire Munck, CEO du réseau
tisseurs, c’est un peu comme les ban- Be Angels. Cela se voit au fur et à mesure
quiers : c’est l’excuse qu’on brandit des échanges et discussions, notamment
quand ça part mal et on dit qu’ils sont durant les réunions de deal making et
mauvais alors que les promesses n’ont durant la mise en place du pacte d’action-
simplement pas été tenues», rétorque naires qui formalise un certain nombre
cet investisseur en vue sur le marché de situations et process, au niveau de
belge. Il n’aime visiblement pas trop l’exit, au niveau de la gouvernance, et qui
quand les responsables de jeunes permettent de juger de l’alignement».
pousses en échec renvoient aux inves-
tisseurs la patate chaude quand les
«IL FAUT VOIR SI LES Le tout, selon Frank Maene, responsable
de Volta Ventures, est «d’avoir eu, avant
choses tournent mal. INVESTISSEURS ET même de signer un deal, de vraies discus-

ET APRéS LA LUNE DE MIEL ?


L’ENTREPRENEUR sions, qui sont allées loin, au sujet du bu-
siness, pour s’entendre sur la et les diffé-
La relation entre les entrepreneurs et PARTAGENT LES rentes hypothèses du projet. Cela permet
leurs investisseurs ressemble à celle d’un MÊMES VALEURS, de bien comprendre la vision des uns et
couple. Pendant la période de drague,
quand on se plaît, on trouve les meilleures
AU NIVEAU DU des autres. Le clic est absolument essen-
tiel». Il s’agit, en effet, d’une véritable
qualités à son futur partenaire, on est sous FONCTIONNEMENT association entre personnes qui devront
le charme et on peut être aveuglé par de COMME AU NIVEAU travailler ensemble sur plusieurs années.
belles promesses. Une fois l’union scellée, Et puis, l’entrepreneur doit faire le maxi-
les premiers moments sont plein d’es- DE LA VISION ET DE mum pour tout savoir des investisseurs
poirs et d’ambition. Puis viennent les pre- L’AMBITION DE LA qu’il est susceptible de faire entrer dans
mières tempêtes : les échecs, les retards,
les pertes financières, etc. C’est à ce mo-
START-UP.» son entreprise. Il doit réaliser sa due
diligence. «On ne peut que conseiller aux
ment, généralement, que le couple «in- start-up de chercher un maximum d’in-
CLAIRE MUNCK,
vestisseur – fondateur/CEO» se teste formations, de prendre des contacts et
CEO DU RÉSEAU BE ANGELS
pour la première fois «dans les conditions de se renseigner sur les investisseurs»,
réelles». Et parfois ça passe, parfois ça insiste Oussama Amar, cofondateur de
casse ! Il arrive, évidemment, que les conflits prennent le The Family. Un peu comme dans le cadre d’un entretien
dessus et le CEO est même parfois poussé vers la sortie ou d’embauche : on téléphone ou on rencontre les autres en-
claque la porte. L’investisseur peut, lui, décider de lâcher la trepreneurs et on prend des références. «Les entrepreneurs

26 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


AVEC VOS INVESTISSEURS ?

ISTOCK
sont généralement très honnêtes sur ces questions et, de lions d’euros pour tenter de trouver son modèle. C’étaient
toute manière, on voit vite la tête qu’ils font quand on leur des investisseurs avec qui je m’entendais très bien et qui
parle de certains investisseurs, complète Xavier Corman, n’ont jamais mis de pression négative pour arriver à des
fondateur de la start-up Edebex. Ce qu’il résultats. Ils savaient qu’il fallait trouver
PG

convient de savoir, c’est comment se un modèle et tester énormément de scé-


comporte l’investisseur quand les choses narios. Jamais ils ne me disaient «tu as
ne se passent pas bien. Parce que dans intérêt à trouver». Au contraire, ils en-
la vie d’une start-up, il y a toujours des courageaient de manière constructive
périodes plus difficiles.» La pratique est et étaient très alignés par rapport à ma
courante et les échanges d’informations vision. Y compris quand on a décidé d’ar-
sont nombreux entre jeunes pousses du rêter : il n’y a pas eu de tension et ce sont
numérique. Savoir comment a réagi l’in- des personnes avec lesquelles je retra-
vestisseur quand les objectifs financiers vaillerais sans hésiter.»
n’ont pas été atteints, quand une techno-
logie est en retard ou que l’on passe à ASSOCIATION
SUR PLUSIEURS ANNÉES
côté de gros contrats. A-t-il soutenu
l’équipe dans la recherche de solution
«LA CONFIANCE EST Mais bien au-delà du feeling humain,
ou l’a-t-il mise sous pression plus que de LA BASE ABSOLUE.» les entrepreneurs peuvent regarder un
raison ? «La manière dont l’investisseur certain nombre d’éléments factuels sur
va réagir et se conduit de manière géné- NICOLAS VAN RYMENANT, leurs (futurs) partenaires. D’abord, pour
rale va changer la manière dont la start- EX-CEO tirer le meilleur parti de ses investis-
up va évoluer», insiste Oussama Ammar. DE MENU NEXT DOOR seurs, c’est-à-dire obtenir ses conseils
«J’ai eu de très bonnes relations avec et l’accès à son carnet d’adresses, mieux
mes investisseurs, détaille Nicolas Van Rymenant qui vaut «s’assurer qu’il connaisse bien le secteur dans lequel
avait lancé Menu Next Door, une start-up ayant levé 4,5 mil- évolue l’entreprise, précise Martin Mignot, partner 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 27


HOW TO...
 chez Index Ventures. Cela peut d’ores et déjà se six mois) et celle de la sortie (six à neuf mois), au temps
voir s’il a déjà noué des deals dans ce domaine et s’il peut se où l’investisseur est présent au capital.»
prévaloir d’un certain track record». La
plupart des investisseurs affichent des UNE BELLE-MÈRE

PG
spécificités sectorielles voire se spécia- ENCOMBRANTE ?
lisent. Volta Ventures, par exemple, se Le profil «opérationnel» de l’investisseur
spécialise sur le software et le Web tan- ne manque pas non plus d’intérêt. «Les
dis que Virtuology de Cédric Donck ne entrepreneurs doivent savoir quelle
fait que du «marketing digital». D’autres pourra être la valeur ajoutée d’un inves-
fonds, comme le W.IN.G, sont généra- tisseur qui entre dans la start-up, avance
listes au niveau des thématiques, mais Frank Maene. Et cela peut dépendre de
se spécialisent sur une étape de déve- son degré de disponibilité : est-il facile-
loppement de la start-up. ment joignable, est-il susceptible de se
Ensuite, il peut être intéressant de se libérer, passe-t-il la moitié de son temps
pencher sur son profil financier et com-
prendre les intérêts réels de l’investis-
«CE QU’IL CONVIENT en vacances ? » Certains investisseurs,
notamment des business angels, se pré-
seur. L’une des premières choses à re- DE SAVOIR, C’EST sentent comme des investisseurs actifs
garder n’est autre que le timing de l’in-
vestissement. Surtout pour un fonds.
COMMENT SE et annoncent qu’ils veulent jouer un rôle
et aider concrètement la start-up. Bonne
Est-il en fin de période d’investissement COMPORTE nouvelle. Il faut toutefois bien se rensei-
ou pas ? Souvent, les fonds se fixent une L’INVESTISSEUR gner sur ce qu’ils entendent réellement
certaine durée pour «investir» dans des par là. «Certains s’attendent à être
projets et promettent également à leurs QUAND LES consultés sur toutes les décisions de la
investisseurs un retour dans un certain CHOSES NE SE start-up et cela en permanence, observe
laps de temps. Ces informations peu-
vent donner une bonne indication sur
PASSENT PAS BIEN.» Oussama Ammar. Exiger cela ralentit
considérablement l’évolution du projet
les espérances de sortie dans les start- et enlève ce qui fait la valeur même d’une
XAVIER CORMAN,
up soutenues et donc… la pression po- FONDATEUR start-up. Avoir un investisseur qui se
tentielle que l’investisseur mettra sur DE LA START-UP EDEBEX comporte, avec les start-up, comme un
les épaules des équipes pour la réalisa- groupe qui a 200 millions d’euros de chif-
tion des objectifs. «Lorsque la start-up se trouve dans les fre d’affaires n’a pas de sens ! » Dès lors, comprendre
derniers investissements réalisés par un fonds, le danger, comment fonctionnent les partenaires financiers au quo-
c’est que l’investisseur pense à la sortie alors que la start- tidien est important : demandent-ils des reportings inces-
up, quant à elle, mise encore sur le développement, analyse sants ? S’invitent-ils à tort et à travers dans les décisions
Cédric Donck. Il faut avoir conscience de ces horizons de opérationnelles ? Il ne faut pas hésiter à se renseigner sur
temps potentiellement différents. Et savoir qu’un business leur manière de jouer leur rôle d’investisseur. Même dans
angel aura une vision plus long terme de sept ans ou plus les «petits détails»…
tandis qu’un VC pensera à trois à cinq ans en général. Sans Enfin, «il faut aussi tenir compte de l’image de marque de
oublier qu’il faut ajouter la durée du tour de table (environ l’investisseur, enchaîne Martin Mignot. Dans l’univers
start-up, il y a, par définition, de nombreuses incertitudes.
La validation sociale est importante et joue un véritable
rôle. Ainsi, avoir un investisseur de renom au sein de son
capital aura inévitablement plus de valeur que de laisser
entrer un inconnu. Choisir un bon investisseur facilite les
tours d’après. Quelqu’un de bien connecté à l’écosystème
et avec une bonne réputation a beaucoup de valeur pour
accéder à certains investisseurs par la suite.»
Bien sûr, «la confiance est la base absolue, résume Nicolas
Van Rymenant. Il faut avoir le courage de ne pas se préci-
piter sur le premier venu et ne s’engager que si la relation
entre personnes passe bien». Un bon test ? Se demander
si vous êtes prêt à passer une semaine de vacances avec
ces investisseurs…

28 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


« Trends-Tendances
m’a permis de
comprendre où et
comment je pouvais
me développer. Cela
m’a aidé à créer ma
stratégie. C’est une
source d’information
inspirante. »

STÉPHANE SERTANG
CEO Ginion Group

NO TRENDS.
NO COMMENT.
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l’hebdo qui vous inspire.

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DES FONDATEURS DE START-UP PARTAGENT LEURS EXPÉRIENCES

DANS LES COULISSES DE LA LEVÉE DE


Lever de l’argent n’a
rien d’une science
exacte et tous les
créateurs de start-up
seront un jour ou
l’autre confrontés à
l’exercice. Période
critique et
fastidieuse pour
certains, plus simple
pour d’autres, elle
peut être vécue de
différentes manières.
 CHRISTOPHE CHARLOT

ISTOCKPHOTO
e soir, c’est « célébration » dans les Ophem, serial entrepreneur du numérique (myShopi,
locaux de cette jeune pousse belge. Euremis, etc.). Ceux qui lèvent directement dès qu’ils ont
« On a sorti les bières et on fait la une idée risque de voir leur participation totalement diluée,
‘teuf’ pour marquer le coup de no- ce qui deviendra problématique par la suite. Mieux vaut
tre levée de fonds. » La signature commencer par aller voir les amis ou la famille, qui seront
d’une augmentation de capital moins gourmands et n’injecteront que des montants peu
marque souvent le point final d’un élevés de l’ordre de 20.000 à 50.000 euros. » C’est avec ces
processus long, complexe et montants provenant de ce que les anglophones appellent
éprouvant pour les fondateurs de start-up. Rien de surpre- les 3F (friends, fools and family) que les entrepreneurs doi-
nant, donc, qu’ils se réjouissent de cette « excellente nou- vent créer leur «MVP», leur «produit minimum viable», et
velle » qui leur fait monter la première marche d’un long donc avoir trouvé les clés du marché, mis en place une offre
escalier vers le succès, du moins si tout se passe comme commerciale qui tienne la route, avoir testé plusieurs hy-
prévu. Zoom sur cette période de chasse aux fonds… pothèses, avoir vendu quelque chose. « Le plus difficile,
Dès qu’ils démarrent leur projet, qu’ils ont une idée et c’est d’aborder son entourage et d’oser demander de l’ar-
quelques pistes, certains jeunes entrepreneurs pensent gent, témoigne Muriel Bernard, fondatrice d’eFarmz qui
déjà à lever des fonds auprès de business angels. « Ce n’est propose à ses clients des produits bios de producteurs belges.
pourtant pas un moment approprié, prévient Philippe Van Il y a une barrière psychologique à franchir au début.»

30 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


FRAPPER À TROP DE PORTES ? cofondateur de la plateforme de babysitting Bsit qui a levé
Les «vraies» levées de fonds viennent par la suite. Elles 3 millions d’euros en plusieurs fois. Il s’agit d’une démarche
démarrent généralement par un mapping de l’écosystème commerciale qui nécessite un engagement réel et qui
des investisseurs. Les start- incombe le plus souvent au CEO. En effet, c’est lui que les
up égrainent le Web pour lis- investisseurs veulent rencontrer puisque c’est lui qui dirige

FONDS ter les fonds et investisseurs


susceptibles d’être intéressés.
Une étape qui peut prendre
énormément de temps mais
qui doit être menée avec stra-
tégie. Inutile de lister l’ensemble des fonds de la Terre
la boîte. » Sachant qu’une levée de fonds peut prendre trois
à six mois, parfois plus, l’enjeu consiste à gérer cette quête
de financement en même temps que le développement de
la start-up. Et cela malgré la «disparition » de son patron.
« C’est un job clé, enchaîne Adrien Roose, CEO de Cowboy
qui a levé 10 millions en octobre. Une levée de fonds prend
dans un fichier Excel kilométrique. Ne ciblez que les en moyenne six mois, et c’est un temps plein pour le CEO.
investisseurs susceptibles d’être sensi- La dernière que nous avons réalisée a été
bles à votre produit et en phase avec le plus rapide mais a néanmoins demandé
stade de développement de la start-up, une attention totale, et elle m’a emmenée
sous peine de perdre votre temps. à Paris, New York et Berlin. »
« Il faut éviter d’aller frapper à trop de
portes directement, commente Jonathan « RALENTIR LE BUSINESS
Schockaert, CEO de Listminut. Lors de N’EST PAS UNE OPTION »
nos premières levées de fonds, nous Bien sûr, lorsqu’il s’agit de start-up plus
n’étions pas prêts. On ne connaissait pas avancées, déjà structurées et avec des
encore assez notre marché, notre pro- équipes plus étoffées, les choses peuvent
duit, nos utilisateurs... et donc nos be- s’organiser autrement. Ce fut le cas pour
PG

soins. Les premiers investisseurs nous Emasphere qui a récemment annoncé


posaient des questions auxquelles nous
ne savions pas bien répondre. Du coup,
«QU’ON LÈVE une levée de 4,5 millions d’euros. « Nous
étions plusieurs à être impliqués, se sou-
on a creusé. Puis on s’est confronté aux 500.000 EUROS vient Didier Vankeerberghen, co-CEO
investisseurs suivants, qui posaient des POUR PASSER de la jeune pousse de Mont-Saint-
questions plus pointues et auxquelles Guibert. Tout le comité de direction s’est
on ne savait pas non plus répondre, et D’UN PROTOTYPE impliqué dans le business plan et le plan
ainsi de suite… » Il se souvient aussi d’un À UN PRODUIT FINI stratégique. De même que notre prési-
« séjour fiasco » à Gibraltar. Le CEO de
la plateforme d’économie collaborative
OU PLUSIEURS dent du conseil d’administration qui, par
ailleurs, dispose d’un réseau important
s’était inscrit à un événement de speed MILLIONS D’EUROS et nous a ouvert de nombreuses portes.
funding pour rencontrer des investis- POUR ACCÉLÉRER Lorsque nous avions des investisseurs
seurs potentiels. Un gros coup dans intéressés, c’est notre directrice finan-
l’eau : « On a passé quelques minutes L’INTERNATIONALIS cière qui répondait aux questions et
avec trois investisseurs différents… mais ATION, L’APPROCHE demandes d’informations. Reste, évi-
qui n’étaient absolument pas intéressés
par la technologie et encore moins par no-
EST TOUJOURS demment, que cela monopolise le temps
des équipes mises davantage à contri-
tre projet», admet Jonathan Schockaert. LA MÊME : bution qu’en temps normal. Or, même
Résultat : « j’ai passé deux journées
dans un McDonald’s pour utiliser le
CONVAINCRE.» pour une levée de fonds, ralentir la crois-
sance d’une start-up n’est pas une option.
wi-fi gratuit et continuer à travailler», ADRIEN ROOSE, Il faut donc accepter que des réunions se
enchaîne-t-il amusé. C’est finalement en COWBOY déroulent les soirs et les week-ends. »
Belgique, au travers du réseau BAN Dans les start-up moins structurées, cer-
Vlaanderen que la start-up a levé des fonds, puis auprès taines mesures peuvent toutefois être prises. « D’abord,
du fonds W.IN.G. et de business angels comme Fabrice il faut bien se mettre d’accord sur qui fait quoi en interne,
Wuyts (ex-Proximedia). détaille Philippe Van Ophem. Dans le cadre des recherches
Reste que même sans ces chausse-trapes, le processus de de fonds pour myShopi, mon associé Renaud Gryspeerdt
recherche de fonds prend du temps, même pour l’étape du et moi avions décidé que je prendrais en charge cet aspect.
seed. « A certains moments, cela a occupé facilement plus Le choix a été fait parce que c’est moi qui avais le plus de
de 50 % de mon temps, témoigne Dimitri De Boose, CEO et temps à accorder à cette mission, alors que Renaud 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 31


HOW TO...
 était mobilisé sur les développements technolo- cela crée une déception et un doute chez l’investisseur
potentiellement intéressé. Qui risque de perdre
giques de l’application. Au final, le choix a été plutôt naturel,
d’autant qu’il s’est aussi fait en fonction confiance… Dans la même optique, la
de nos affinités. J’en avais davantage que transparence doit être de mise dès les
lui pour ce domaine.» premiers contacts. Inutile d’éluder une
question délicate comme une procédure
PARLER DES CADAVRES juridique en cours, par exemple, au
DANS LE PLACARD risque que les investisseurs potentiels
On l’a dit, il faut néanmoins s’assurer ne découvrent ce « cadavre dans le pla-
que les équipes puissent continuer à as- card » tardivement et fasse capoter toute
surer le développement de la start-up. la procédure, ayant fait perdre un temps

BELGAIMAGE
En effet, « durant la levée de fonds, on a précieux à la start-up.
des contacts à intervalles réguliers avec La levée de fonds est, de fait, un proces-
les investisseurs et ils aiment voir que sus de négociation. « Peu importe le
les choses avancent comme prévu entre
les différentes rencontres », enchaîne
«LA NÉGOCIATION stade dans lequel se trouve la start-up,
il faut convaincre, soutient Adrien Roose
Dimitri De Boose. SUR LES TERMES, qui a déjà réussi à lever une trentaine
« Malgré l’attention que requiert la re-
cherche d’investisseurs, il faut que les
LES VALORISATIONS, de millions d’euros cumulés pour ses
différentes start-up. Qu’on lève 500.000
équipes, en ce compris le CEO, restent LES POURCENTAGES euros pour passer d’un prototype à un
concentrées sur le business, confirme CÉDÉS DU CAPITAL, produit fini ou plusieurs millions d’euros
Philippe Van Ophem. Le pire, dans le pour accélérer l’internationalisation,
cadre d’une levée, est de montrer aux ETC., SONT UN l’approche est toujours la même :
candidats investisseurs une boîte qui VOLET QU’ON convaincre la personne que l’on a en face
stagne. A chaque rendez-vous avec eux,
il faut venir avec de bonnes nouvelles :
SOUS-ESTIME d’investir dans notre projet. »
Voilà pourquoi il vaut mieux arriver
l’engagement de bons profils, la signa- SOUVENT.» devant ses investisseurs en situation
ture de tel contrat ou l’une ou l’autre de force. « Aller se présenter quand on
réussite. Cela peut aussi être une remise MURIEL BERNARD, est pris à la gorge et qu’il ne reste plus
de prix ou un article de presse ! » Et l’en- EFARMZ beaucoup sur les comptes de la start-
trepreneur conseille, pour y parvenir, up est parfois nécessaire pour certains,
de ne pas créer d’emblée des attentes trop hautes et inac- mais ce n’est pas une bonne stratégie, prévient Philippe
cessibles. Inutile de formuler des promesses intenables : Van Ophem. Mieux vaut rencontrer vos investisseurs

L’ANGOISSE DE LA DILUTION
Une grande question qui occupe l’esprit des beaucoup d’argent et qu’il ne faut pas les céder Pour certains, toutefois, cette dilution ne doit
entrepreneurs n’est autre que celle de la dilution. trop vite, que ce soit aux actionnaires ou aux col- pas être un problème. « C’est vrai qu’elle repré-
Quelle part du capital de leur start-up doivent-ils laborateurs dans le cadre de stock-options. » sente un moment important de la négociation,
accepter de céder ? Leur objectif sera toujours Oussama Ammar, cofondateur de The Family intervient Adrien Roose (Cowboy). Mais cela ne
de céder le moins possible, mais les besoins de en France, constate que « certains business angels devrait pas être une inquiétude particulière car
cash pour le développement de la société peuvent belges sont toxiques pour les start-up du numé- les entrepreneurs savent qu’ils seront de toute
les pousser à devoir penser autrement. « Il faut rique lorsqu’ils demandent une part beaucoup trop façon dilués :en général de l’ordre de 20 à 30 %
trouver un bon équilibre, mais ce n’est pas évident, importante du capital dès le début, de l’ordre de par tour. Tout réside, encore une fois, dans le
admet Muriel Bernard, la fondatrice d’eFarmz. 40 %, parfois même 50 % ou plus. Cela se voit trop pouvoir de négociation qui dépend de la situation
Au tout début, on a accepté de céder 20 % de souvent et cela disqualifie les entrepreneurs belges de la start-up au jour des négos. » Voilà pourquoi,
notre capital… pour 100.000 euros. Et nous étions par la suite et les empêche d’avoir accès à des VC tous le soulignent : soyez sûr d’arriver auprès
deux. C’était clairement une erreur. Je pense que mondiaux. Au premier tour, il ne faut pas céder plus des investisseurs avec une belle histoire… et
les entrepreneurs doivent avoir conscience que de 20 % de sa boîte. Quand on lève 200.000 euros des bons chiffres (croissance, utilisateurs, reve-
les actions dans leur boîte valent potentiellement et qu’on perd 60 %, c’est ingérable par la suite ». nus, etc).

32 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


quand la boîte va bien, pour les intéresser et négocier
les meilleures conditions. » D’autant que si elle n’a plus
beaucoup liquidités devant elle, ses fondateurs risquent
de se voir contraints de choisir le premier investisseur
venu… sans garantie qu’il soit le meilleur ou le mieux
adapté au projet.
Muriel Bernard, d’Efarmz, insiste dès lors sur le fait qu’il
vaut mieux ne pas suivre qu’une seule piste. « Lors des
premières levées de fonds, beaucoup se montrent inté-
ressés quand on les rencontre, mais cela ne veut pas dire
que c’est signé. La négociation sur les termes, les valo-
risations, les pourcentages cédés du capital, etc., sont
un volet qu’on sous-estime, qui parfois peut prendre énor-
mément de temps malgré un premier accord de principe.
Il faut être fort psychologiquement et ne pas penser que
tout est réglé : parce que ces négociations peuvent encore d’établir la valorisation d’une start-up, détaille Didier
mener à un refus de la part de l’investisseur. » Voilà pour- Vankeerberghen. Certaines métriques, aident à l’établis-
quoi, l’entrepreneuse conseille de ne pas sement d’une valorisation réaliste. »
exclure trop vite certaines pistes. Voire Ce qui n’a rien d’évident au départ, sur-
à jouer sur la concurrence : « si les inves- tout quand la start-up n’a pas encore
tisseurs sentent que d’autres marquent beaucoup de chiffres à présenter. «
leur intérêt, cela les rassure et les mo- Dans ce cas, on essaie de présenter
tive… La concurrence peut-être une base une formule scientifique sur base du
FRANCOIS DE RIBAUCOURT

au désir d’investir ». chiffre d’affaires attendu, de la crois-


sance, du potentiel, explique Muriel
TROUVER LA FORMULE POUR Bernard. Mais c’est en fait, pour beau-
VALORISER coup, une boule de cristal, parce qu’il
Mais pour se permettre d’avoir le choix, existe mille façons de valoriser une
il faut avoir de bons chiffres à présenter. start-up. C’est une logique à laquelle
« Le boulot de l’entrepreneur, précise Jean
de la Rochebrochard, responsable du
«MÊME POUR UNE il faut croire et dont il faut convaincre
les investisseurs. » Pour s’aider, quand
fonds français Kima Ventures fondé par LEVÉE DE FONDS, il n’y a pas beaucoup de références, les
Xavier Niel, c’est de maximiser sa levée RALENTIR LA entrepreneurs regardent ce qui se fait
de fonds. Il doit donc intéresser le plus à l’étranger ou demandent conseil, soit
d’investisseurs possible. Car tous vont lui CROISSANCE D’UNE à des spécialistes, soit à d’autres entre-
vendre des merveilles, mais tous ne sont START-UP N’EST PAS preneurs qui ont connu cet exercice.
pas bons. D’ailleurs, soyons honnêtes, la
moitié des investisseurs ne valent pas l’ar-
UNE OPTION. Reste que « certains préféreront des
investisseurs qui ne proposent pas la
gent qu’ils avancent. Il faut se renseigner IL FAUT DONC valorisation plus élevée mais offrent
sur eux avant de choisir. » (lire à ce sujet ACCEPTER QUE d’autres perspectives, soutient Thierry
notre article « Etes-vous prêt à partir en va- Bosly, partner chez White & Case LLP.
cances avec vos investisseurs ? », Ndlr) DES RÉUNIONS Imaginez qu’ils identifient un marché
Surtout qu’une fois les premières étapes SE DÉROULENT très porteur mais difficile d’accès pour
passées, viennent les périodes de négo- la start-up, en Asie par exemple, et que
ciations plus intenses. Les parties signent
LES SOIRS ET LES les investisseurs proposent une solution
des terms sheets qui définissent les WEEK-ENDS. » de développement là-bas, via une filiale
grandes lignes de la levée de fonds et se ou via un partenaire identifié». Des élé-
lancent des discussions exclusives. L’un DIDIER ments qui peuvent influencer les choix.
des enjeux demeure la grande question VANKEERBERGHEN, En vous rappelant, bien sûr, que le plus
de la valorisation et de la dilution. « Dans EMASPHERE important reste la vision commune
le domaine du SaaS, (l’exploitation de logi- qu’entrepreneurs et investisseurs
ciel en tant que service, Ndlr) dans lequel évolue Emasphere, auront du chemin que doit emprunter la start-up, chacun
il existe des multiples relativement clairs qui permettent tirant intérêt de son succès. 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 33


AVIS D’EXPERT /
PAR THIBAUT CLAES, «INVESTMENT MANAGER» CHEZ DIGITAL WALLONIA

3 APPROCHES POUR VALORISER


SA START-UP
L’essentiel Les méthodes «traditionnelles» de valorisation ne s’appli-
quent pas aux start-up, ce qui rend l’exercice particuliè- 1 LA RÈGLE DES 18-24 MOIS
OU «RULE OF THUMB»
des publications rement difficile. Les «jeunes pousses» ne disposent
généralement que de peu d’actifs «valorisables». L’histo-
Le développement d’une start-up est généralement
séquencé en différentes phases : pré-seed (pré-amorçage),
relatives aux rique de leurs revenus étant souvent restreint, une tech- amorçage puis l’expansion nationale ou internationale.
nique telle que le Discounted Cash Flow ne peut être ap- Les coûts de développement et de déploiement liés à cha-
start-up a trait pliquée sans «fantaisie». La jeunesse d’un business model, cune de ces phases sont variables en fonction du type de
à leurs levées de la nouveauté d’un produit ainsi qu’un marché et un envi-
ronnement toujours en mouvement rendent difficile l’arrêt
business et de produit qui est mis sur le marché.
L’objectif premier d’une levée de fonds est donc d’atteindre
fonds. Celles-ci d’une «valorisation juste» lors des premières augmenta- un palier supplémentaire. On estime qu’il faut, générale-
tions de capital. C’est pourquoi, lors des premiers tours ment, 18 à 24 mois pour valider plusieurs hypothèses d’un
sont le résultat de financement, le prix par action défini relève plutôt du plan d’affaires. De cette manière, les investisseurs amènent
d’une négociation subjectif et du «ressenti». En effet, c’est seulement lorsque
la société aura atteint une certaine maturité que l’approche
le capital nécessaire pour couvrir les pertes nettes qui seront

parfois difficile pourra être plus rationnelle.


Malgré qu’il n’existe pas de règles bien définies, certains
portant sur la éléments vont influencer une décision d’investissement,
valorisation. Voici et par là même, une valeur de société. Le premier élément
récurrent lorsque l’on parle de start-up et de financement
trois approches se situe au niveau des fondateurs et de l’équipe mise en
place. En effet, des entrepreneurs chevronnés capables
pour valoriser de recruter des talents, de gérer des équipes, de démar-
une start-up. cher des clients grâce à un réseau bien établi et de s’éten-
dre rapidement à l’international gagneront une confiance
accrue des investisseurs. Ceux-ci leur attribueront plus
de moyens et accepteront une valorisation plus élevée.
Pouvoir compter sur un tel «actif» est sans nul doute la
meilleure manière de valoriser sa société.
L’aspect du marché visé est aussi fondamental. Sa taille
et sa dynamique influencent inévitablement la valorisation.
En effet, la valorisation d’une société sera potentiellement
plus grande si elle s’adresse à un marché international où
le pouvoir d’achat des consommateurs est important que
si elle vend une solution locale à des acteurs disposant de
peu de ressources pour obtenir le software proposé. Ce
qui ne remet pas en cause l’intérêt de s’adresser à des
niches de marché, souvent plus faciles à pénétrer dans
un premier temps.On peut utiliser trois techniques pour
ISTOCK

valoriser une start-up.

34 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be/??????????


www.trends.be
réalisées pendant cette période. Comme il est courant dant, le multiple n’est pas unique, il dépend du sous-secteur
qu’une start-up doive faire appel plusieurs fois à des capitaux numérique dans lequel évolue la société (une fintech
extérieurs pour se financer, la dilution ne peut être trop im- bénéficiera d’un multiple plus avantageux qu’une start-up
portante lors des premiers tours car la motivation des fon- active dans l’adtech – publicité digitale) mais aussi du
dateurs en pâtirait. Il est dès lors courant dans le cadre des revenue model mis en place par la start-up (le multiple pour
start-up numériques que les investisseurs acquièrent 20 à une société d’e-commerce est plus faible qu’une société
35 % du capital d’une société lors de chaque augmentation active dans le software as a service). Ces différences sont
de capital. Cette règle, souvent d’application, mène à une à imputer aux différences de marges auxquelles peuvent
valorisation «finale» de la société (après-investissement) généralement prétendre les start-up et à la rapidité expo-
qui revient à multiplier par trois ou cinq le montant néces- nentielle de leur développement (scalabilité). Par ailleurs,
saire à son développement. Cependant, cette technique ne la notion de croissance étant essentielle pour les start-up,
doit pas amener à un effet pervers, celui de penser que lever le fait qu’une société voit son chiffre d’affaires évoluer plus
plus ou dépenser plus augmenterait la valorisation. Cette ou moins rapidement (de manière relative et absolue) aura
valorisation et le montant levé tiennent compte d’un plan aussi une influence sur le multiple appliqué.
financier sinon réaliste, pour le moins réfléchi. Cette technique est souvent mise en perspective avec la
règle des 18-24 mois afin de voir si la valorisation déter-

2 LES
MULTIPLES
Approche beaucoup plus «classique» mais qui permet
minée avec la méthode précédente n’est pas trop excessive
ou trop prudente.

d’amener une certaine rationalité dans les discussions,


les multiples favorisent une discussion plus «chiffrée». Les
start-up réalisent généralement des pertes pendant de
3 LA MÉTHODE
DES «VENTURE CAPITALISTS»
Cette technique est autant utilisée par les fonds d’investis-
nombreuses années, le multiple ne peut dès lors s’appliquer sement que par les individus qui soutiennent financièrement
que sur le chiffre d’affaires réalisé (certains se risquent au les sociétés en démarrage ou en croissance. Comme les
chiffre d’affaires à réaliser sur les 12 prochains mois mais, deux précédentes, elle ne peut être appliquée de manière
vu la volatilité, ceci est beaucoup plus discutable). Cepen- «scientifique» mais permet, une nouvelle fois, d’avoir une
«bonne estimation» du prix que l’on est prêt à payer. Chaque
investisseur s’attend normalement à obtenir un certain ren-
dement lorsqu’il investit ; qu’il calcule cela en fonction d’un
multiple absolu (volonté d’obtenir un retour de 5 voire 10 fois
l’investissement) ou relatif (internal rate of return de x%).
Il peut aussi espérer vendre sa participation dans un délai
raisonnable (on compte généralement cinq à sept ans pour
un fonds, plus longtemps pour des business angels). En plus
de ces deux éléments, un prix de sortie (prix d’achat) peut
aussi être estimé par l’investisseur. Par exemple, dans le
Benelux, le prix médian/moyen d’une exit (lorsqu’elle a
lieu) est de 23 millions d’euros. L’investisseur amène donc
une notion plus ou moins mesurée et rationnelle du risque
qu’il est prêt à consentir par rapport au retour qu’il peut en
percevoir.
Actuellement, certains s’inquiètent du fait que les valori-
sations sont, en France et en Europe, fortement décorré-
lées du potentiel de sortie. Les valorisations actuelles ne
permettraient pas un rendement suffisant vu le montant
des acquisitions sur notre continent.
Parfois, l’engouement et l’optimisme permettent aux fon-
dateurs de négocier la valorisation à la hausse. Cependant,
il ne faut jamais oublier les fondamentaux inhérents à une
société qui restent son équipe, son marché, sa traction.
Autant d’éléments qui peuvent certes évoluer mais qui
sont tangibles au moment de l’investissement. 

www.trends.be
www.trends.be/?????????? Trends Guide Start-up 2018 35
HOW TO...
SELON JURGEN INGELS
LA DILUTION DES FONDATEURS
N’EST PAS INÉLUCTABLE
Plus une entreprise epuis la cession réussie de selon la valorisation au moment de son entrée au capital,
informatique à forte Clear2Pay en 2014, son cofonda- avec une augmentation de 25 % par an. Dès lors, si après
teur Jurgen Ingels s’investit encore un an ou deux Charlotte vend une partie de ses actions à
croissance amasse
plus pour soutenir les entrepre- Cyrille par le biais de cette option, elle récupérera une
d’importants
neurs belges dans le domaine des grande partie de son investissement. Cet argent, elle
capitaux à chaque TIC. C’est en ce sens qu’il a contri- pourra le réinvestir dans une autre start-up, tout en conti-
tour de bué à créer le festival des techno- nuant à participer à la croissance de Egel avec les actions
financement, plus logies anversois SuperNova, orga- qui lui restent.
la participation de nisé pour la toute première fois il y a quelques semaines. Il Pour Cyrille, il s’agit de toute évidence d’un pari, qui repose
ses fondateurs s’en a aussi apporté son soutien au réseau sur la conviction que sa société affichera
trouve diluée. Startups.be et a fondé Smartfin Capital, une croissance annuelle de plus de 25 %.
Jusqu’à n’avoir plus un fonds de capital-risque qui entend ren- «PRENEZ DEUX Mais pour le coup, il s’agit d’un pari
voix au chapitre. forcer l’écosystème des entreprises tech-
ENTREPRISES AVEC réussi. Sa société enregistre une crois-
Jurgen Ingels, nologiques dans notre pays. Il a investi sance de 40 à 50 % par an, augmentant la
cofondateur de dans une foule de start-up, dans les- LE MÊME CHIFFRE valeur de ses actions. Après trois ans, Cy-
Clear2Pay, nous quelles il assume parfois le rôle de direc-
teur financier. Le grand public a appris
D’AFFAIRES ET rille décide d’attirer des capitaux frais.
Dominique, une autre business angel, in-
dévoile comment LE MÊME EBITDA,
à le connaître grâce à l’émission télévisée vestit 5 millions d’euros contre 25 % des
éviter pareille
situation.
De Leeuwenkuil (traduisez La fosse aux SAUF QUE actions. En conséquence, la participation
lions). Il s’est également donné pour mis- de Cyrille et de Charlotte est désormais
 BENNY DEBRUYNE sion d’expliquer aux entrepreneurs com- L’UNE COMPTE diluée à 37,5 %. Cyrille décide donc d’exer-
ment éviter la dilution de leur capital au UN SEUL CLIENT ET cer son option de rachat sur les actions
cours des tours de financement, de façon
à leur permettre de rester aux com-
L’AUTRE 10. VOUS de Charlotte. Il utilise une partie des ca-
pitaux obtenus par l’intermédiaire de Do-
mandes. Et voici comment il s’y prend. INVESTIREZ PLUTÔT minique pour racheter la moitié des ac-
Prenons un exemple. Cyrille, entrepre- DANS LA DEUXIÈME. tions de Charlotte. Grâce à l’option de ra-
neur, a développé un nouveau logiciel chat, il les rachète à un prix nettement
très prometteur et crée la société Egel, LES CHIFFRES SONT inférieur au prix payé par Dominique.
sur ses propres deniers et avec l’appui LES MÊMES, MAIS Evidemment, lors de l’augmentation
de ses proches. Il détient alors la totalité
des 100.000 actions. Quelques mois plus
PAS LA VALEUR.» de capital, Cyrille a imposé la même op-
tion de rachat à Dominique, de façon à
tard, il parvient à convaincre Charlotte, pouvoir appliquer cette technique lors
une business angel d’investir 1 million d’euros dans sa société du prochain tour de financement. «Vous pouvez travailler
contre la moitié des actions. Cela porte le total des actions avec un objectif de 10 % des actions, explique Jurgen Ingels.
à 200.000. Charlotte verse 10 euros pour chacune de ses En cas de dilution de ma participation, j’ai donc automa-
100.000 actions. Cyrille, sur les conseils de Jurgen Ingels, tiquement le droit de l’augmenter de 10 %.»
inscrit une option de rachat sur la moitié des actions de
Charlotte dans le contrat. QUE VAUT VOTRE IDƒE ?
Cette option stipule que Cyrille peut racheter la moitié Cette technique présente un autre avantage. Il est toujours
des actions de Charlotte dans les trois ans. Charlotte y très difficile de déterminer la valeur d’une start-up peu
IMAGEDESK

trouve son compte aussi, car l’exercice de l’option se fait après sa création. «Que vaut votre idée ? Que vaut une

36 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


œuvre d’art ? Cela revient à savoir le prix le plus fou que
les investisseurs seront prêts à payer, poursuit Jurgen In-
gels. Prenez deux entreprises avec le même chiffre d’af-
faires et le même Ebitda, sauf que l’une compte un seul
client et l’autre 10. Vous investirez plutôt dans la deuxième.
Les chiffres sont les mêmes, mais pas la valeur.»
L’établissement d’une option de rachat solutionne en partie
ce problème. «Si vous avez la possibilité de racheter la
moitié des actions, la valorisation n’a plus aucune impor-
tance, puisque si l’action est trop chère, vous la revendrez
aussi au-dessus de sa valeur, et vice versa», poursuit-il.
Evitez de vous lancer seul dans une pareille construction,
mais faites plutôt appel à un avocat expérimenté dans les
tours de financement, avertit Jurgen Ingels. Selon lui, les
investisseurs en capital-risque sont aujourd’hui plus orien-
tés coopération et smart money, là où avant ils prenaient
leurs bénéfices trop rapidement.
«Il faut presque avoir un doctorat en droit pour comprendre
les contrats actuels en matière de capital-risque, ajoute
l’entrepreneur. Le profane s’y perd facilement. Si vous ne
prenez pas vos précautions, vous vous retrouverez facile-
ment à signer un contrat qui vous privera du contrôle sur
votre entreprise. Vous aurez beau détenir 60 % des actions,
si l’investisseur en détient 10 % avec une clause de préfé-
rence, il pourra empocher 50 % des bénéfices en cas de
cession de la société. Vous devez donc veiller à comprendre
les risques.»
Jurgen Ingels est également très partisan d’une structure
juridique simple. Une division des actionnaires en caté-
gories A, B ou C peut aboutir à la paralysie de l’entreprise
en cas d’opposition de ces catégories.

OPTION DE RACHAT
Notre entrepreneur technologique ouest-flandrien est
par ailleurs persuadé que sa technique profite à l’Etat
belge, en ce sens qu’elle permet de créer des start-up plus
rapidement et avec des moyens limités. «Généralement,
un fonds public qui investit dans des start-up ne récupère
ses billes qu’après 10 à 15 ans, ajoute-t-il. Pendant cette
période, l’argent est bloqué. Il faut donc beaucoup de ca-
pitaux pour pouvoir investir dans un grand nombre d’en-
treprises. Mon modèle offre une alternative. L’Etat peut
prendre une option de rachat sur la moitié des actions,
plus 20 % de rendement sur deux ans. Si l’entreprise croît
rapidement, il ne vous restera certes plus que la moitié
de vos actions après deux ans, mais vous aurez récupéré
70 % de votre risque financier. De l’argent que vous pour-
rez réinvestir dans de nouvelles start-up. L’effet multipli-
cateur est donc élevé : avec les mêmes capitaux, vous
pouvez financer deux, trois voire quatre entreprises contre
une seule auparavant. » 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 37


HOW TO...
LES MEILLEURS SPÉCIALISTES PARTAGENT LEUR EXPÉRIENCE
LES CONSEILS DE 10 TOP INVESTISSEURS
La levée de fonds «L’INVESTISSEUR NE CROIT PLUS
devient un exercice AU PÈRE NOËL : PRÉSENTEZ-LUI
récurrent que les UN ‘BUSINESS PLAN’ RÉALISTE »
entrepreneurs sont
constamment Marie-Christine Levet (EduCapital) « Inutile lorsque
amenés à réaliser. l’on dirige une start-up qui génère 1 million d’euros de chif-
Reste qu’il y a fre d’affaires après cinq ou six ans d’existence, de présenter
toujours une un business plan avec un chiffre d’affaires de 20 millions
première fois, d’euros du jour au lendemain. Les investisseurs s’y connais-
qu’il s’agisse d’une sent et ne croient plus au père Noël depuis longtemps. Pré-
senter un business plan irréaliste crée une certaine méfiance
levée de fonds
et peut avoir pour effet de décrédibiliser un bon dossier.
en «pré-seed» S’il n’inclut que des éléments positifs, ce n’est pas normal.
ou d’une «série C». On sait tous qu’il y a toujours des clients qui s’en vont, des
Une dizaine de événements extérieurs susceptibles de ralentir un projet.
«top investisseurs» D’ailleurs, quand je regarde un business plan, je ne me
vous livrent leurs limite pas à regarder le résultat final. C’est comme un exer-
meilleurs conseils. cice de mathématique à l’école : le professeur ne regarde
 CHRISTOPHE CHARLOT pas que la réponse, mais le développement. Le business
BELGAIMAGE

plan, pour moi, montre la manière de penser de l’entrepre-


neur, sa capacité à raisonner. Des hypothèses construites
avec lucidité valent bien mieux qu’un résultat excitant mais Marie-Christine Levet, la pionnière du Web qui a créé
irréaliste. Et l’entrepreneur doit aussi le maîtriser. le plus gros fonds dans les start-up de l’éducation
Je conseille toujours à ceux qui veulent lever des fonds
PG

d’établir eux-mêmes leur plan en connaissance de cause,


et de manière la plus réaliste possible. »

«N’ALLEZ FRAPPER À LA PORTE


DES VC QU’AVEC DE VRAIES
AMBITIONS ET DES IDÉES CLAIRES »
Martin Mignot (Index Ventures). « Ce qui est impor-
tant, c’est d’avoir les idées claires sur l’ambition que vous
avez pour votre start-up et le type de boîte que vous voulez
créer. Et être sûr que cette ambition soit en phase avec
ce que cherchent les venture capitalists (VC), les inves-
tisseurs en capital risque. Sinon, c’est une perte de temps.
Si vous avez une boîte belge et que vous comptez frapper
à la porte des VC, il faut d’office envisager une activité qui
soit au moins paneuropéenne… voire globale. Au début, Martin Mignot, le gros VC international
vous pouvez fonctionner en Belgique mais avoir au moins derrière Slack, Deliveroo, BlaBlaCar, Adyen, etc.

38 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


«ALLEZ TROUVER
DES FONDS ÉTRANGERS »
Cédric Donck (Virtuology International). « Vous avez
des ambitions à l’international ? Alors, ce serait un problème
de ne lever des fonds qu’en Belgique. Il faut frapper à la porte
des ceux installés dans les pays que vous convoitez. Vous
n’en tirerez que des avantages. Comme ils connaissent les
marchés que vous visez, ils vous aideront à franchir d’éven-

PG
tuelles barrières juridiques. D’autant qu’ils ont un réseau
Cédric Donck, «business angel»
belge à succès dans le marketing digital sur place, et de la crédibilité. Ce ne sera pas ou peu le cas
d’un fonds belge, aussi compétent soit-il. Sachez d’ailleurs
que les fonds étrangers ne sont pas forcément plus difficiles
BELGAIMAGE

à convaincre, du moins si vous avez un bon projet. Mais il


faut y aller au bon moment, c’est-à-dire pas trop tôt dans
votre développement, sinon vous perdez votre temps. Il y a
toutefois un bémol, dont il faut être conscient, et qui concerne
les Etats-Unis. Les fonds américains demandent générale-
ment de transférer dans leur pays la structure juridique
d’une start-up qu’ils soutiennent, et une présence sur place
du CEO et de certaines équipes (marketing, sales). Ce qui
impliquera de nouveaux choix de vie pour certains fondateurs
et membres de la société. Mais cela peut être payant… »

«LEVEZ DE L’ARGENT
LE PLUS TARD POSSIBLE »

Oussama Ammar (The Family). « Le conseil que je peux


donner c’est : levez de l’argent le plus tard possible. Parce
que toute levée change directement l’ADN de votre boîte.
Le but n’est en effet pas d’optimiser, lors de la première levée
de fonds, le montant et la valorisation de votre start-up. Il faut
être plus malin et d’abord viser la qualité de cette levée de
fonds et donc la qualité des investisseurs qui entrent chez
vous. Souvent, les fondateurs courent derrière de l’argent et
Oussama Ammar, l’accompagnateur
de start-up le plus en vue de l’Hexagone sont simplement contents d’en trouver. Pourtant, le plus im-
portant est d’avoir les bons investisseurs dès le départ. Car
en ligne de mire l’international : quand vous levez de l’ar- cela fera vraiment la différence pour la suite ! Cela crédibilisera
gent c’est parce que vous voulez vous développer en la start-up et attirera d’autres bons investisseurs aux tours
France, en Allemagne ou aux Etats-Unis. Pour intéresser suivants. Or, la probabilité d’avoir un investisseur de qualité
un VC, votre start-up doit répondre aux conditions de dès le départ dépend directement du temps que vous aurez
scalabilité souhaitée. C’est-à-dire soit viser un marché très passé à développer votre business : il faut avoir créé de la
important. Soit viser une hypercroissance sur le long traction, avoir passé quelques belles étapes. La première
terme. Il faut que vous montriez que vous êtes capables levée de fonds est souvent très artificielle car on ne peut pas
de dominer le marché. Les VC veulent une boîte qui de- vraiment se baser sur un chiffre d’affaires. Mais il faut que
vienne leader dans son domaine. Si vous n’entrez pas dans vous soyez tout de même en mesure de présenter la plus
ces cases, aller les chercher serait une perte de temps. Et belle copie possible. Parce que plus votre copie est belle, plus
la vérité, c’est que peu de start-up sont susceptibles d’être vous pourrez séduire. D’autant que ce que vous acceptez
financées par ces VC, ce sont en fait des boîtes tradition- lors de la première levée de fonds, vous devrez l’accepter par
nelles qui doivent être rentables très vite et donc devraient la suite. Voilà pourquoi il ne faut pas se précipiter et tout faire
plutôt aller chercher de l’argent auprès des banques ! » pour que la première levée soit la plus réussie possible. »

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 39


HOW TO...
«VALORISEZ INTELLIGEMMENT VOTRE
START-UP DÈS LE PREMIER TOUR »

Baudouin Jolly (Fortino). «L’une des erreurs que com-


mettent certains fondateurs de start-up lorsqu’ils cherchent
des investisseurs réside dans leur volonté d’obtenir une
valorisation trop élevée. Ils visent à obtenir le meilleur
prix possible et, pour cela, risquent de «survendre» leur
produit ou leur solution et donc d’avancer aux investisseurs
des innovations technologiques qu’ils n’ont pas encore
réellement développées. Il s’agit d’une tendance que l’on
observe et qui se révèle dangereuse pour la suite. Parce
qu’elle engendre différents problèmes. D’abord, en termes
de confiance. Lorsque l’investisseur entrera vraiment dans
l’entreprise, les fondateurs auront en effet deux choix.
Soit ils arrêteront de survendre leur technologie, ce qui
créera une réelle déception chez l’investisseur – situation
évidemment dommageable puisque fondateurs et inves-
tisseurs doivent être totalement alignés pour faire croître
la start-up. Soit, ils continueront à survendre. Mais, dans
ce cas, l’investisseur n’obtiendra qu’une vision biaisée de
l’activité de la start-up et ses conseils ne seront donc pas
PG
en phase avec la réalité. La survalorisation de la start-up Baudouin Jolly, le méga-VC belge
au premier round engendre aussi de vrais problèmes lors à 280 millions d’euros pour les «scale-up»
des levées de fonds suivantes. En effet, en cas de valori-
PHOTONEWS

sation élevée, l’investisseur qui entre au premier tour im-


posera un certain nombre de clauses (anti-dilution, droit
de veto, etc.) qui compliqueront fortement les choses,
rendant les levées de fonds suivantes nettement plus com-
plexes. Je trouve donc beaucoup plus malin, lors des pre-
miers tours de table, de viser une valorisation en phase
avec la réalité et de proposer des solutions plus simples.
C’est généralement bien plus sain pour la suite. »

«EXPLIQUEZ-NOUS VOTRE MARCHÉ »


Frank Maene (Volta Ventures) « E-commerce, sécurité,
Internet des objets, stockage de données, etc. : il est im-
possible pour un investisseur de connaître tous les secteurs
dans lequels la plupart des start-up se développent. Or,
l’entrepreneur, lui, a évidemment une vision claire du mar-
ché dans lequel il se lance – sinon il n’y irait pas. En tant
qu’entrepreneur, vous devez donc expliquer aux investis-
seurs la nature de ce marché, quels sont ses problèmes
et ses opportunités. Vous devez leur décrire correctement
l’écosystème, les grands joueurs de ce marché, les vieux
acteurs qui sont en train de mourir et expliquer votre ap-
proche. Vous devez les éduquer. Cela paraît évident… Et
pourtant trop de start-up qui viennent nous trouver ne
savent bien expliquer le marché dans lequel elles évoluent. Frank Maene, le VC belge qui catalyse
Elles manquent souvent de clarté, préférant détailler les le plus de grands noms flamands

40 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


47 fonctionnalités de leur projet – ce qui n’est pas l’enjeu
de la présentation. Une bonne vision du marché est un
«NE VOUS LAISSEZ PAS CONVAINCRE
élément déterminant pour un investisseur. Il doit sentir QUE VOUS SEREZ LE PROCHAIN
rapidement que vous le maîtrisez parfaitement. » FACEBOOK »

Pierre-Olivier Beckers (business angel) « Il n’est pas rare


que certains investisseurs demandent dès le départ, et même
au début de la vie de la start-up, un plan de sortie, laissant
miroiter que la start-up est amenée à devenir le prochain
Facebook. » Dans la plupart des cas, c’est irréaliste et dange-
reux car cela impose aux fondateurs une obligation de résultat
dans un laps de temps très court. Mis sous pression, ceux-ci
seront sont poussés à un jeu de création de valeur à court
terme. Résultat ? Une course aux parts de marché, des
dépenses faramineuses en marketing et le recrutement de
nombreux commerciaux pour tenter d’y arriver… Cela, alors
que la start-up n’est pas forcément prête. Devenir une licorne
en trois ou quatre ans constitue un pari très risqué et on oublie
que de nombreuses grandes sociétés, y compris dans le Web
et la techno, ont mis 20 ou 30 ans pour arriver où elles sont
aujourd’hui. Cela ne signifie pas, bien sûr, que les fondateurs
ne doivent pas être challengés et atteindre des objectifs. Mais
l’investisseur doit être là pour les aider et les motiver, pas pour
installer un cadre qui créera du stress et mettra la start-up
potentiellement en danger. Si vous cherchez des investisseurs,
assurez-vous donc à l’avance de leurs ambitions et veillez à
BELGAIMAGE

ce qu’elles soient réalistes et en phase avec les vôtres. »

Pierre-Olivier Beckers, l’ancien CEO


du Bel 20 devenu «business angel»
«CHOISISSEZ BIEN VOS
INVESTISSEURS ET… NÉGOCIEZ ! »
Pierre Rion (W.IN.G.). «Quand vous vous associez à un
business angel, il faut être sûr qu’il pourra vous accompagner
dans la durée, et vous faire profiter de son expérience per-
sonnelle. Il faut donc privilégier quelqu’un qui a réussi en
tant qu’entrepreneur, qui a mis les mains dans le cambouis.
Assurez-vous qu’il aura les capacités de suivre financière-
ment votre projet après la première levée de fonds. Parce
qu’un business plan n’est jamais respecté : derrière la pre-
mière levée de fonds s’en profile toujours une deuxième.
L’investisseur doit donc disposer de cartouches supplé-
mentaires. S’il vous indique d’emblée qu’il ne vous suivra
pas dans une deuxième levée de fonds, passez votre chemin.
Cherchez également à prévenir toute situation de conflit
d’intérêts, pour éviter le cas Take Eat Easy où le fonds d’in-
vestissement Rocket Internet était engagé dans d’autres
projets similaires, et n’a pas poursuivi avec TEE lorsqu’elle
a eu besoin de nouveaux capitaux. L’entrepreneur peut exi-
BELGAIMAGE

ger dans le cadre de la négociation avec l’investisseur que


celui-ci n’investisse pas dans des start-up concurrentes.
Pierre Rion, le big boss de toute N’hésitez donc pas à bien négocier bien avec lui, même si
la stratégie numérique en Wallonie vous avez l’impression d’être en position de demandeur. »

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 41


HOW TO...
«PRÉPAREZ SOIGNEUSEMENT
LA PREMIÈRE RENCONTRE »
Olivier de Wasseige (Internet Attitude et UWE). «Dès
la première rencontre avec l’investisseur potentiel, l’en-
trepreneur doit être clair et précis, et montrer sa capacité
à faire comprendre les qualités de son projet. S’il n’arrive
pas à susciter l’intérêt d’un business angel, comment
pourra-t-il susciter celui d’un client ? L’entrepreneur doit
être enthousiaste, motivé, convaincu et convaincant. Rien
de pire qu’une présentation monotone et ennuyeuse de
quelqu’un qui semble contraint de devoir chercher du
cash ailleurs faute d’en avoir lui-même. L’investisseur ne
va pas se décider en 10 minutes, mais l’entrepreneur doit
malgré tout marquer les esprits dès l’entame de sa pré-
sentation. Il doit très rapidement exprimer sa demande,
ses raisons de lever des capitaux, et l’allocation future de
ceux-ci. Et, bien sûr, exprimer ce qu’il attend du business
angel au-delà de son argent, dans le cadre d’un vrai par-

BELGAIMAGE
tenariat. La première rencontre doit en fait être comme
un coup de foudre. L’investisseur doit saisir immédiate-
ment le potentiel du produit ou du service présenté, mais Olivier de Wasseige, à la tête d’un des premiers
aussi être en accord avec la personnalité de l’entrepreneur. gros fonds privés axé start-up en Wallonie
Même si elle n’est qu’une étape, cette première entrevue
reste capitale et doit donc être préparée avec soin. »

«PENSEZ PLUS LOIN


QUE VOTRE LEVÉE DE FONDS »
Reginald Vossen (BAN Vlaanderen). « En tant qu’entre-
preneur qui lève des fonds, vous devez bien sûr penser au
tour que vous êtes en train de réaliser mais également aux
suivants. Il peut en effet se révéler intéressant, dans certains
cas, de ne pas lever simplement pour les 12 ou 18 prochains
mois mais de voir plus loin. Sur base de votre business plan
et de votre vision de l’avenir, vous pouvez aller chercher une
somme plus importante et veiller à établir des milestones,
des objectifs intermédiaires, qui conditionneront la libération
progressive de certains montants, sur plusieurs années.
Il faut évidemment pour cela avoir une vision claire de votre
start-up et du business. Mais l’avantage, c’est que vous pouvez
éviter des tensions potentielles si ces milestones ne sont pas
atteints. Auquel cas, vous aurez sans doute une discussion
avec les investisseurs et devrez peut-être revoir la valorisation
ou accepter un discount. Mais rien qui, normalement,
remettra en cause de manière fondamentale la levée de
fonds. Ces milestones peuvent être très variés : il peut s’agir
de milestones techniques, d’un nombre de clients, de revenus
ou même du fait de trouver un nouvel investisseur pour la
suite. Cette manière de procéder donne de la transparence
PG

et rassure aussi l’investisseur puisqu’il a, face à lui, un horizon Reginald Vossen, le chef d’orchestre
clair et bien défini ».  de tous les «business angels» flamands

42 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


« Quand je vois des
articles intéressants,
je déchire les pages, je
les garde, je les empile
et je les donne à mes
collaborateurs. »

JEAN-PIERRE LUTGEN
CEO Ice-Watch

NO TRENDS.
NO COMMENT.
Trends-Tendances,
l’hebdo qui vous inspire.

WWW.TENDANCES.BE
AVIS D’EXPERT /
PAR OMAR MOHOUT, «ENTREPRENEURSHIP FELLOW» CHEZ SIRIS,
PROFESSEUR D’ENTREPRENEURIAT À SOLVAY ET À L’ANTWERP MANAGEMENT SCHOOL

QUAND START-UP ET ENTREPRISES


TRADITIONNELLES SE RAPPROCHENT
Corporate venturing... Une notion dont on parle de plus relations, avec une intensité modulable. Il est sage de
Les grandes en plus, et qui peut se définir de différentes manières. débuter en mode light, puis de densifier le partenariat au
entreprises Concrètement, il s’agit de créer des liens de collaboration
structurelle avec des organisations extérieures afin de sti-
fur et à mesure que grandit la confiance mutuelle. Pour
une grande entreprise, investir de but en blanc dans une
à la recherche muler et d’accélérer la croissance et start-up n’est en effet pas forcément la
l’innovation. On voit régulièrement meilleure façon d’entamer une collabo-
d’innovation plus des entreprises, petites et grandes, «LA COLLABORATION ration. La relation est comparable à celle
rapide observent s’aventurer sur ce terrain du corporate
venturing pour atteindre un ou plu- DES START-UP AVEC
entre deux personnes : on se rencontre,
on se fréquente de plus en plus réguliè-
les start-up sieurs objectifs : défendre leur position LES GRANDES rement pour mieux se connaître et on

avec attention. de marché, donner un coup d’accélé-


rateur et/ou transformer l’entreprise.
ENTREPRISES PEUT finit par se marier… si tout va bien !

Lesquelles sont On peut aussi user d’une définition PRENDRE PLUSIEURS LE RÔLE DES CAPITAUX
plus imagée. Quand on regarde une FORMES. «CORPORATE VENTURE»
attirées par PME ou une multinationale, on lui at-
UN ÉVENTAIL
EN EUROPE ET EN BELGIQUE
tribue souvent les caractéristiques Les capitaux corporate venture augmen-
les moyens des d’un grand navire : stable mais lent, DE POSSIBILITÉS tent chaque année. En Europe, 26 % des
« corporates ». qui a du mal à changer rapidement de
cap. Le corporate venturing permet de
QUI PERMET investissements proviennent d’entre-
prises, et plus précisément 29 % de l’en-
Dans quels cas constituer une flotte de petites embar- D’ENVISAGER DIVERS semble du capital investi. Après les

faut-il s’unir ? cations très maniables autour de ce


«bateau-mère» afin de rendre toute
TYPES DE RELATIONS, fonds de capitaux à risque, c’est donc
la deuxième source la plus importante
la flotte insubmersible. Autrement dit, AVEC UNE INTENSITÉ de capitaux à risque et de croissance
dans ce modèle à double vitesse, MODULABLE.» pour les start-up et les scale-up.
le bateau-mère mise sur l’innovation On constate que bon nombre de multi-
inside-out, aidé par un écosystème de nationales ont créé un fonds corporate
hors-bords qui facilitent l’innovation outside-in. venture ces dernières années, notamment ABN Amro,
La raison du succès croissant de cette stratégie est simple : Scania, Allianz, Axa, Orange, Sony, Airbus, Yamaha et
en termes de maniabilité, les start-up ont une nette lon- IBM mais aussi Campbell Soup et l’aéroport de Schiphol.
gueur d’avance sur les mastodontes tandis que les grandes Certains de ces fonds corporate disposent d’un trésor de
entreprises disposent de moyens dont ne peuvent que rê- guerre de plus de 1 milliard d’euros ! C’est par exemple
ver les start-up. La combinaison maniabilité-entrepreuna- le cas d’Intel, de Nokia, Cisco ou Deutsche Telekom.
riat à grande échelle peut sembler idéale sur papier… Cette stratégie n’est toutefois pas l’apanage des plus
Mais, dans la pratique, la concrétisation d’une stratégie grands. Les PME en pleine expansion comme Renson,
win-win n’est pas toujours si évidente. Studio 100, Niko et Chaussures Torfs mais aussi les
Voilà pourquoi la collaboration des start-up avec les grandes organisations telles que les Mutualités chrétiennes, UZ
entreprises peut prendre plusieurs formes. Un éventail Antwerpen, Digipolis Antwerpen et l’Unizo, pratiquent
de possibilités qui permet d’envisager plusieurs types de le corporate venturing.

44 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be/??????????


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GETTYIMAGES
D’ailleurs, les investisseurs corporate venture les plus pective d’une future sortie (reprise). Si une grande entreprise
actifs en Belgique sont Proximus, Matexi, bpost, BNP peut aider une start-up à relever un de ces défis, le corporate
Paribas Fortis, Telenet et D’Ieteren. Et, quand on regarde venturing devient une option à sérieusement considérer, car
l’écosystème belge des start-up, on constate qu’elles sont il peut apporter un avantage concurrentiel certain.
très nombreuses à compter sur des investisseurs corpo- Ceci dit, une collaboration corporate venturing n’est pas
rate : Storsquare, Hoplr, e-Peas, Parcify, Zensor, Unifly, toujours aussi fructueuse. La plupart du temps parce que
Aproplan, Digiteal, Poppy, et bien d’autres. les deux parties, en dépit de leurs bonnes intentions, ne
sont pas sur la même longueur d’onde. Pour mettre toutes
QUAND ET POURQUOI LES START-UP DOIVENT- les chances de succès de leur côté, les start-up ont donc
ELLES SE LANCER DANS L’AVENTURE tout intérêt à se poser plusieurs questions. Les objectifs
«CORPORATE VENTURING» ? et les mobiles de la collaboration sont-ils clairement défi-
Les start-up qui en sont encore au stade de la conception nis ? Les limitations possibles (par exemple une collabo-
ou du prototype et qui n’ont donc pas encore été validées ration avec les concurrents de la société-mère) ont-elles
sur le marché ne devraient pas se lancer prématurément été évoquées ? L’agenda de la société-mère est-il clairement
dans une telle aventure. Ce n’est que lorsqu’elles ont fixé ? Quel est le rôle précis du hors-bord au sein de la
décroché leur validation commerciale (la fameuse corres- flotte ? Les directives procédurales de la société-mère doi-
pondance produit/marché, le product market fit) qu’elles vent-elles absolument être suivies ? Quel est le degré d’au-
sont prêtes à gravir les échelons et peuvent valablement tonomie et de liberté de chacun ?
songer au corporate venturing pour booster leur croissance. Oui le futur des entreprises passe indubitablement par
Or trop de jeunes pousses s’y essaient trop tôt. Même le la collaboration, et les bons accords font les bons amis.
géant des boissons Coca-Cola a mis fin à un programme La preuve que dans une start-up, la maîtrise des meilleures
de corporate venturing vu le nombre (trop) élevé de start- pratiques en fusions-acquisitions est aussi indispensable
up encore au stade de conception. que celle en recherche et développement. 
Comment savoir à quel moment penser à cette option ? Par
définition, les start-up doivent relever un ou plusieurs des Cet article s’inspire du livre «Corporate Venturing» de Dado
défis : accès aux clients, accès aux marchés (internationali- Van Peterghem et Omar Mohout, éditions Die Keure.
sation), accès au talent, accès aux moyens et notamment au Un chapitre spécial, rédigé par David Dessers, y traite
capital de croissance, accès au savoir-faire (du secteur), pers- de l’aspect juridique de la collaboration.

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www.trends.be/?????????? Trends Guide Start-up 2018 45
CARNET D’ADRESSES
VOS FUTURS «NOUVEAUX CONTACTS»
LES «BUSINESS ANGELS»
BELGES À CONNAÎTRE
pparaître dans un dossier
Qu’ils investissent de
sur les business angels
petits ou de gros tickets
quand on a de l’argent et
dans les start-up, de qu’on soutient l’écosys-
plus en plus de tème ? «Je n’aurais pas le
particuliers, anciens temps de répondre à tou-
entrepreneurs, tes les demandes qui
s’affichent comme

BELGAIMAGE
pourraient m’arriver»,
«business angels». nous glisse un serial entrepreneur ayant fait une
Qui sont-ils ? importante sortie. «Nous devons être vigilants aux
 CHRISTOPHE CHARLOT messages que nous véhiculons dans la presse éco-
ET BENNY DEBRUYNE
nomique», nous répond un membre d’une grande
famille belge entré au capital d’une série de jeunes
MICHEL AKKERMANS
pousses. Beaucoup ont refusé de nous dévoiler Rombit, Awingu, NGData, miDiagnostics,
leurs investissements, leur stratégie ou leur por- Sentiance, Cashforce, Yields.io sont quelques-
tefeuille. Pourtant, l’écosystème numérique de no- unes de la vingtaine de start-up du portefeuille
tre plat pays attire financièrement de plus en plus d’investissement de Michel Akkermans. On y
de monde. Voici une sélection d’une petite trentaine trouve beaucoup de fintech. Rien d’étonnant
d’investisseurs privés, au profil très différent, qui puisqu’avec Jurgen Ingels, il a vendu Clear2Pay
témoigne de la diversité de cet écosystème. N’y fi- – sa troisième entreprise – pour 375 millions
gurent pas des pionniers comme Jean-Guillaume d’euros à la compagnie américaine FIS. Avec
Zurstrassen, Grégoire de Streel ou Cédric Donck l’aide de sa société d’investissement Pamica,
qui se sont structurés (et sont inclus dans notre ré- Michel Akkermans peut agir rapidement. Il est
pertoire des «fonds») ou qui, comme Laurent Drion aussi partenaire-investisseur du fonds de capi-
(e-merge), n’investissent plus en Belgique.  tal-risque Volta Ventures. 

PHILIPPE VAN OPHEM & RENAUD GRYSPEERDT


Les start-up et les exits, Philippe Van mettre son expérience au service de start-up du numérique, tantôt en
Ophem (photo) et Renaud Gryspeerdt solo, tantôt à deux, se plaisant à soutenir et à (s’)investir dans l’optique
connaissent : Neosys revendue à smart money. Philippe Van Ophem, qui aime les secteurs comme les
Keyware, Euremis reprise par FMCG, le retail, les edtechs (éducation) ou l’immobilier, a déjà investi
Belgacom puis myShopi acquise dans les start-up Wooclap et Smovin. Renaud Gryspeerdt a aussi misé
BELGAIMAGE

par le groupe BD. Désormais, sur Smovin et conseille d’autres start-up. A deux, ils envisagent de struc-
le duo connu dernièrement turer leurs investissements et leur aide aux entrepreneurs du numérique.
pour myShopi a décidé de Ils interviennent en seed entre 50.000 et 200.000 euros. 

46 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


THIBAUD ELZIÈRE
Interrogez l’écosystème «-up» à la recherche de business angels JEREMY JACQUET
et le nom de Thibaud Elzière reviendra quasi-systématique- On ne peut pas dire qu’il aime la visibilité.
ment. Ce Français installé depuis longtemps à Bruxelles Jeremy Jacquet cultive plutôt la discrétion et aime
est probablement l’angel le plus en vue du moment du surtout mettre en avant les projets qu’il soutient
CHRISTOPHE KETELS

côté francophone. Connu pour la création et la vente dans le domaine de la performance collaborative
de Fotolia à Adobe, Thibaud Elzière est également à et du sharing knowledge. Il dirige pourtant
la tête, avec Quentin Nickmans, du start-up studio The Positive Thinking Company, un groupe de
eFounders (Mention, Front, Aircall, Spendesk,
etc.). A côté de cela, le serial entrepreneur investit dans de nombreuses start-up. Plus de
75, en France et en Belgique essentiellement. Il y entre en early stage avec des tickets compris
entre 50.000 et 250.000 euros. Sur notre marché, on le retrouve derrière Cowboy, Prospect,
TerraGame et il avait aussi soutenu Menu Next Door. Bien sûr, en tant que figure connue
de l’univers digital, il ne se contente pas d’ouvrir son portefeuille mais aussi son carnet
d’adresses. Et quel carnet : il connaît et tutoie les responsables des plus grands fonds d’in-
vestissement à travers le monde. Et convainc de nombreuses familles belges à investir dans
des entreprises numériques. 

PIETERJAN BOUTEN
& LOUIS JONCKHEERE

PG
consultance en expertise tech, d’une dizaine de
structures dans le monde entier qui génère un
chiffre d’affaires de quelques 220 millions d’eu-
ros et emploie plus de 2.000 personnes ! Dans
l’univers start-up, son nom revient régulière-
ment, en tant qu’initiateur de projets ou inves-
tisseur. On le retrouve par exemple derrière la
PG

plateforme de babysitting Bsit, la start-up de lo-


gistique Urbantz ou Greenfish. Ponctuellement,
PIERRE-ANTOINE il entre au board de jeunes pousses (comme
THOMAS SWEERTVAEGHER

BePark) actives dans son domaine de prédilec-


DUSOULIER tion. Jérémy Jacquet intervient en seed. 

Cet ancien trader français a créé, en 2006,


Cambiste.com, une start-up permettant aux
particuliers français d’accéder au marché
PIERRE RION
Connus pour avoir fondé la scale-up Showpad, des changes (Forex). La jeune pousse Président du Conseil du numérique wallon et
l’une des pépites flamandes les plus en vue, devient Saxobank, première banque en du fonds d’investissement W.IN.G, Pierre Rion
Pieterjan Bouten et Louis Jonckheere appar- ligne de l’Hexagone. Aujourd’hui, Pierre- est aussi business angel. Il se dit prêt à investir
tiennent à la «Mafia Netlog» (des employés de Antoine Dusoulier est le fondateur d’Iban- entre 50.000 euros et 2 millions d’euros à titre
Netlog devenus entrepreneurs) mais sont aussi first mais il est aussi business angel et alloue privé dans des start-up, en seed ou lors de séries
des investisseurs très actifs depuis quelques 3 millions à des start-up dans lesquelles A. Ses secteurs de prédilection ? «Digital tech
temps. Ils s’intéressent essentiellement aux il entre, très tôt (seed) à concurrence de et digital pharma, situés en Belgique franco-
entreprises qui démarrent et interviennent 50.000 euros chaque fois. Il a une préférence phone», nous précise-t-il. Si, comme nombre
donc en phase d’amorçage ou séries A. Leurs pour les fintechs. Parmi sa dizaine de parti- de ses pairs, il reste assez discret sur les noms
noms apparaissent sur la listes des investis- cipations, Pierre-Antoine Dusoulier compte de l’ensemble de ses participations, il accepte
seurs de quelques belles start-up, parmi les- la jeune pousse belge Digiteal qui nourrit toutefois d’évoquer Belrobotics, Cluepoints,
quelles : Byteflies, Hello Customer, Silverfin, l’ambition de «réinventer la facturation».  Progecoo ou Aviarent parmi les 11 start-up nu-
Sweepbright et Aproplan.  mériques dans lesquelles il a investi. 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 47


CARNET D’ADRESSES
PIERRE-OLIVIER BECKERS OLIVIER SIMONIS
Lorsqu’il a quitté ses fonctions de CEO du
groupe Delhaize, Pierre-Olivier Beckers a pris
la décision de « soutenir l’entrepreneuriat, l’in- Connu pour la start-up Qualifio, plateforme d’engagement
novation et l’emploi», notamment en devenant des audiences et de collecte de données, dont il est fon-
investisseur actif dans une série d’entreprises. dateur et patron, Olivier Simonis est également «de
l’autre côté» de la barrière. L’entrepreneur investit

PG
en seed, des tickets de 10.000 à 50.000 euros, de pré-
férence dans les projets B to B et Software as a Service. Il a une préférence pour l’univers software
et e-commerce, et compte d’ores et déjà deux start-up en portefeuille (87seconds et Javry)
en plus de Qualifio. 

JURGEN INGELS JEAN-MARIE VLIEGEN


Cofondateur ou investisseur notamment dans Ex-directeur financier de Procter & Gamble,
les start-up Silverfin et The Glue of Guardsquare, entreprise considérée comme véritable uni-
dont il est par ailleurs versité de marketers, Jean-Marie Vliegen
le directeur finan- investit aujourd’hui dans les entreprises spé-
cier, Jurgen Ingels cialisées dans le logiciel de marketing.
investit à un stade Il a contribué, en début d’année, aux 400.000
précoce dans les so- euros de fonds levés par la société de consul-
BELGAIMAGE

ciétés fintechs à haut tance en marketing virtuel anversoise Selma.ai.


potentiel. L’entrepre- Il a également investi dans Ambassify ou
neur, qui a vendu sa Maelhero. 
Certaines sont de jeunes PME non technolo- société de technolo-
giques, d’autres sont des start-up du numé- gie de paiement
rique, forcément liées à l’univers du
retail : YouMeal, Amoobi, Showsourcing, etc.
Clear2Pay en 2014,
pour 375 millions
LAURENT LEJEUNE
L’homme ne souhaite pas «simplement investir d’euros, est actif dans
IMAGEDESK

mais, j’aime apporter mon expérience et être le monde belge des


utile». Pierre-Olivier Beckers ne fait pas les sé- start-up depuis un
rie A, B ou C des start-up du numérique mais bon moment. Il a participé à la création du fonds
se spécialise dans le early stage pour autant que d’investissement Smartfin, de l’organisation
la start-up soit bien lancée, avec des clients et de réseautage Startups.be, Scale-Ups.eu et de
un vrai business.  l’écosystème Fintech B-Hive. 

CHRISTOPHE ROUSSEAU
PG
Dans l’univers de la publicité et du marketing,
Depuis la vente d’Immoweb pour quelque 127 millions au groupe Laurent Lejeune n’est pas un inconnu : l’actuel
allemand Axel Springer, Christophe Rousseau, ex-CEO de CEO de Dentsu Aegis Network est précédem-
la plateforme de petites annonces immobilières, s’investit ment passé au sein d’entreprises comme P&G,
comme business angel. Dans des entreprises tradition- Belgacom/Proximus, Duvall Guillaume ou en-
nelles, d’une part, mais également dans quelques start- core Truvo (Pages d’Or). L’homme investit dans
up du numérique. Il a investi, par exemple, dans le site des start-up et scale-up en Belgique, France et
de gardiennage d’animaux Pawshake cofondé par en Algérie. Il s’intéresse aux secteurs de l’énergie
l’ancien responsable d’eBay en Belgique, Tanguy et de l’immobilier, idéalement sous le prisme du
PG

Peers. Il est aussi investisseur dans la plateforme digital et se dit prêt à investir entre 25.000 et
française AlloVoisins. Christophe Rousseau est en train de structurer sa démarche de business 150.000 euros dans des projets qui le motivent.
angel et se montre à la recherche de projets early stage dans lesquels investir. En portefeuille : Duval Union, June Enery et Issal,
spécialisée dans le cloud en Algérie. 

48 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


YVES DE LAERE XAVIER QUILLIET
Copropriétaire de la société de bus Coachpart-
ners, Yves De Laere est un business angel du
réseau BAN Vlaanderen. Il investit dans des
entreprises jusqu’à concurrence de 250.000
euros essentiellement en fonction du produit
proposé, des collaborateurs qui se cachent der-

BELGAIMAGE
rière et de la plus-value que ce produit peut
générer quel que soit le secteur. Le plus gros

PG
investissement de son portefeuille est POM,
une fintech qui offre une solution dans 75 % de
paiements de factures tardifs.  FRANÇOIS BLONDEL Bien connu au sein de Be Angels, Xavier
Quilliet compte parmi les business angels les
Connu aujourd’hui en tant que CEO de la bio- plus actifs dans le numérique au sein du ré-
tech Kitozyme, François Blondel est également seau dirigé par Claire Munck. Sur son

ANTOINE DUCHATEAU un investisseur actif dans les jeunes entre-


prises. Ce serial entrepreneur investit ses fonds
compte LinkedIn, il affiche la dizaine de
boîtes dans lesquelles il est entré : Mobile
Après une carrière dans l’informatique et les personnels dans des start-up belges et particu- My Day, Cloudalize, Eventer, Inovotion,
technologies de la finance, Antoine Duchateau lièrement wallonnes. Son secteur de prédilec- Auxivia, etc. Il a un faible pour les start-up
a cofondé Odyssey Financial Technologie, une tion ? Sans surprise, ce sont les life sciences qui dans l’unviers de la santé. Il y entre à un
société de softwares destinés au private banking l’attirent. Mais le numérique compte aussi stade très précoce à coup de tickets entre
revendue en 2010. Depuis, il soutient des start- parmi les secteurs qu’il scrute. En 2018, il a par 10.000 et 50.000 euros. Il faut toutefois que
exemple investi dans la plateforme Kazidomi «les start-up soient technologique avec
(e-commerce de produits bios). François preuve de concept», précise Xavier Quilliet.
Blondel investit des tickets compris entre Ses investissements se répartissent entre
50.000 et 250.000 euros.  la Belgique et la France. 

PETER HINSSEN DANIEL VEROUGSTRAETE


Cet ancien consultant du Boston Consulting
Group a créé et dirigé plusieurs entreprises,
THOMAS SWEERTVAEGHER

dont Routing International, une entreprise spé-


cialisée dans les
logiciels pour l’un-
viers du transport.
Il a également
fondé et dirigé
Partenaire de Nexxworks, Peter Hinssen RetailDrive puis
est un orateur souvent sollicité pour expli- Synergee. Depuis
quer aux entreprises comment se préparer de nombreuses
au mieux à l’économie numérique de années, il investit
demain. L’entrepreneur en série est aussi également dans
un des investisseurs les plus actifs du pays. de jeunes pousses
PG

Ce business angel a investi dans les tours de innovantes com-


up de software dans tous les secteurs. Son nom financement d’amorçage et séries A dans me Adswizz, Medi
se trouve dans la liste des investisseurs des Sparkcentral, Intracto, AllThingsTalk Market, Anais
PG

belges EMAsphere, Bsit, Urbantz. Il est aussi et Ticto. Peter Hinssen, qui a exposé ses Digital, Synergee et dans le fonds Internet
entré dans Sophia Genetics, beqom en Suisse idées dans plusieurs livres de management, Attitude. Il consacre environ 500.000 euros
ou OneAston à Singapour. Antoine Duchateau a cofondé Porthus en 1999, coté en Bourse à l’investissement dans les start-up et se dit prêt
investit entre 50.000 et 500.000 euros et demande depuis 2006.  à investir entre 50.000 et 200.000 euros dans des
un siège au sein du conseil.  entreprises du digital actives dans le BtoB. 

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 49


CARNET D’ADRESSES
LUC DE VOS
LORENZ BOGAERT & TOON COPPENS Cette année, Luc De Vos a une fois de plus
De nombreux collaborateurs du réseau social contribué à la levée de fonds de 2,2 millions
Netlog sont devenus des entrepreneurs à suc- d’euros de Turnhoutse
cès. A tel point qu’on les surnomme la «Mafia DataStories, un tour
Netlog». Lorenz Bogaert et Toon Coppens mené par le fonds
ont développé ce réseau social en 1999 néerlandais Newion
mais face à l’omnipuissance de Face- Investments. Luc De
book, ils ont pris un nouveau départ Vos est également
avec le site de rencontre Twoo, impliqué dans Finac-
JELLE VERMEERSCH

vendu en 2012. Par la suite, ils ont tum, CarsOnTheWeb,


lancé Realo et Delta, investi dans Sofico et Husky

PG
xpenditure, Faqbot, Howabout- Marketing Planner en tant qu’investisseur
sales et Salesflare. En tant ou administrateur. Luc De Vos a été président
qu’investisseurs, ils s’intéressent prioritairement aux entrepreneurs qui portent des d’Arkafund, un fonds d’investissement certifié
projets ambitieux et ont une vision mondiale.  Arkiv. 

RON SCHUERMANS BART BECKS


Ron Schuermans est non seulement directeur Bart Becks est fondateur et CEO d’Angel.me,
financier de PlayPass, start-up anversoise en une plateforme de financement participatif qui
pleine croissance spécialisée dans les paiements permet aux entrepreneurs de présenter leurs
projets aux investisseurs. Cofondateur de l’or-
ganisation de réseautage Startups.be et con-
seiller de Showpad, il investit en général 25.000
euros dans des start-up au tout début de leur
développement et s’y investit. De part son ex-
périence (Skynet, SBS, etc.), il sait par expé-
rience quels sont les écueils à éviter pour les jeu-
nes entreprises en croissance. Il compte parmi
les investisseurs de Showpad, OpenCollective,
InThe Pocket ou Cowboy. Il est aussi un des
investisseurs de BeCentral. 
PG

JEAN-POL BOONE
Après la vente de sa start-up de ventes privées,
Outlet-Avenue, Jean-Pol Boone s’est relancé
dans l’entrepreneuriat avec Inoopa, jeune pous-
PG

se spécialisée dans la « business intelligence


sans cash, connue pour ses bracelets intelligents numérique ». Mais il s’est aussi intéressé à l’in-
utilisés durant les festivals d’été, mais il est aussi vestissement. Et pas seulement en tant que
un des business angels de l’entreprise qui a orga- membre actif de du comité de sélection du
nisé son quatrième tour de financement cet été. fonds W.IN.G. Il cherche à la fois des start-up
Ancien directeur de la communication de Lernout numériques (pré-seed et seed) et des projets
& Hauspie dans une autre vie, Ron Schuermans dans les secteurs de l’alimentaire et de l’éco-
BELGAIMAGE

recherche des sociétés actives dans l’Internet des nomie circulaire. Jean-Pol Boone se dit prêt
objets, le big data et l’intelligence artificielle.  à investir entre 50.000 et 150.000 euros. 

50 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


Où trouver l’argent ?
ans le fichier Excel réalisé par une Guillaume Zurstrassen et Grégoire de Streel, The Faktory
start-up bruxelloise en vue lors de Pierre L’Hoest ou Otium du Français Pierre-Edouard
de sa dernière levée de fonds, Sterin. Les deux principaux réseaux de business angels
nous avons dénombré 57 lignes, y apparaissent également, même s’il ne s’agit pas
bien fournies : la jeune pousse à proprement parler de « fonds ».
avait compilé les noms de cha- Ensuite, nous avons sélectionné quelques
cun des fonds, les pays d’origine, fonds étrangers qui présentent la par-
les contacts et quelques autres ticularité d’avoir réalisé au moins un
informations. Pour une autre start-up ayant effectué le investissement dans une start-up
même genre de travail, le fichier se décomposait entre numérique en Belgique.
les fonds français, les fonds anglais et les grands noms
belges. Au total, pas loin d’une centaine de contacts Une remarque ? Une suggestion ?
potentiels qu’un des responsables avait pris la peine de Faites-le nous savoir en écrivant
chercher. Un travail de bénédictin au travers de sites à christophe.charlot@tendances.be.
web, d’archives de presse, d’annuaires disparates et de
fichiers d’autres entrepreneurs…
Trends-Tendances a donc décidé de faciliter le boulot
des start-up en leur proposant, pour la première fois,
un répertoire aussi complet que possible des fonds
susceptibles d’investir et de soutenir les start-up du
numérique (à l’exclusion des biotechs et des fonds
purement traditionnels).
D’abord, les fonds belges. Il s’agit aussi bien de fonds
purement privés que publics. Bien sûr, nous avons réalisé
une sélection : cela implique un choix, et par définition
un renoncement. Certains acteurs ne s’y retrouveront
pas. Par exemple, les fonds universitaires qui, par essence,
se concentrent plus sur les spin-off. Nous avons aussi
fait le choix d’inclure les véhicules ou les marques de
business angels structurés, comme BelCube de Jean-

Trends Guide Start-up 2018 51


«CROWDFUNDING» ET «CROWDLENDING»
EN BELGIQUE
Dans certaines rowdfunding et crowdlending ont LITA.CO
situations, les start- le vent en poupe. Si certaines start- Cette société de financement participatif était autrefois
up se tournent vers up (ou particuliers) financent le baptisée 1001Pact. Son nouveau nom est l’acronyme
développement de produits au tra- de Live.Impact.Trust.Act. La plateforme permet aux
des plateformes de
vers de plateformes étrangères internautes de soutenir l’entrepreneuriat social et le
financement
comme le célèbre Kickstarter, développement durable en devenant actionnaires de
participatif pour d’autres trouvent de nouveaux projets sociétaux. Fondée en France en 2014, elle est
lever des fonds. actionnaires ou des prêteurs via également active en Belgique depuis 2017. Au courant
Voici celles qui, des plateformes en Belgique. Notre pays compte six de l’été 2018, Lita.co revendiquait plus de 12 millions
en Belgique, sont plateformes officiellement agréées par la FSMA, l’autorité d’euros investis.
officiellement des services et marchés financiers. Les voici. www.lita.co.be
agréées.
 CHRISTOPHE CHARLOT
SPREDS ECCO-NOVA
Autrefois connue sous le nom de MyMicroInvest, Spreds Faciliter la transition énergétique et le développement
est probablement la plateforme la plus active en Belgique. durable grâce au financement participatif. Voilà la mis-
Elle compte 40.000 membres qui ont investi pas moins sion que se fixe la plateforme Ecco-Nova basée à Liège.
de 54 millions depuis le lancement du site, et permet aux Concrètement, Ecco-Nova propose aux internautes de
start-up de lever entre 50.000 et 2 millions d’euros. Spreds financer des projets verts, au travers de prêts. Toute
ne se limite pas à un financement en provenance de par- société ou projet qui « participe à la transition énergé-
ticuliers inscrits sur sa plateforme : les projets sont tique » peut lever un minimum de 75.000 euros via
cofinancés par des investisseurs professionnels injectant Ecco-Nova. Les internautes peuvent investir, chacun,
des montants compris entre 30 et 70 % du financement de 250 à 20.000 euros.
total. Aujourd’hui, 107 dossiers ont déjà trouvé des www.ecconova.com
investisseurs au travers de Spreds/MyMicroInvest.
Parmi eux : Elysia, Zen Car, Aproplan, Shiftmeapp, PARTICIPATE
Turbulent, Herculean, Zendo, etc. Firme gantoise, Participate propose une plateforme
www.spreds.com de crowdfunding en marque blanche, agréée par
la FSMA, à toutes les organisations, associations, insti-
LOOK&FIN tutions publiques qui veulent faciliter et stimuler
Chez Look&Fin, les sociétés peuvent trouver non pas l’accès à un financement alternatif au sein de leur
des investisseurs, mais des prêteurs. La plateforme communauté.
organise en effet un système de prêt participatif. L’avan- www.participate.today
tage du crowdlending ? Selon la plateforme, il permet
« aux PME de diversifier leurs sources de financement BOLERO CROWDFUNDING (KBC)
et de faire effet de levier auprès des banques pour obtenir Plateforme de financement participatif du groupe KBC,
des fonds traditionnels ». Look&Fin, fondée en 2012, Bolero Crowdfunding permet aux surfeurs de financer
est la plateforme n°1 de crowdlending en Belgique. des projets de start-up dès 25 euros en échange d’actions
45 millions d’euros de prêt seraient passés par elle pour ou d’obligations. La plateforme compterait plus de 29.000
quelque 200 PME. Les prêts s’élèvent entre 50.000 euros membres et aurait permis de lever 4,18 millions d’euros
et 1,5 million d’euros. pour 29 deals.
www.lookandfin.com www.bolero-crowdfunding.be/fr

52 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


LE RÉPERTOIRE
DES
BELGES

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 53


FONDS BELGES
4VENTURES 9.5 VENTURES
 PRIVÉ  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Généraliste. Internet des objets, intelligence artificielle, réalité virtuelle, réalité
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
augmentée, lien avec software.
Entreprises en phase d’amorçage ou de croissance, « pilotées TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
par des entrepreneurs ambitieux ». Grandes entreprises. C’est un fonds de corporate venturing, durée de vie
ACTIF EN
de sept ans pour investir dans des start-up qui se développent dans de
Belgique principalement. grandes sociétés.
ACTIF EN
TAILLE
Evergreen de 10 millions €. Belgique.
TAILLE
TICKETS INVESTIS
A partir de 250.000 €. 10 millions €
TICKETS INVESTIS
STADE DES START-UP INVESTIES
Early stage et seed. NC.
STADE DES START-UP INVESTIES
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Co-investissement. Lancement.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC. Applications grand public.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO
Quatre start-up, dont Look&Fin et Bonjour Maurice. NC.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Fonds privé. Prévoit 12 participations dans les trois ans.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
Maxime Vuckovic (investment manager), hello@4ventures.be. Pieter Van de Velde.
CONTACT
pieter@ninepointfive.vc.

ALPHASTONE BAN VLAANDEREN


 PRIVÉ  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Immobilier et proptech. Divers secteurs, inclus ICT.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Immobilier traditionnel avec orientation numérique Business au démarrage avec potentiel de croissance.
et numérique pur dans ce secteur. ACTIF EN
ACTIF EN Belgique.
Belgique et Luxembourg. TAILLE
TAILLE 233 membres, 3,6 millions € investis en 2017.
Actifs sous gestion (immo + tech): 250 millions €. TICKETS INVESTIS
TICKETS INVESTIS En moyenne 150.000 € par business angel.
de 2 à 30 millions €. STADE DES START-UP INVESTIES
STADE DES START-UP INVESTIES De pré-start-up à entreprises matures.
Seed, séries A, B et C. CONDITION D’INVESTISSEMENT
CONDITION D’INVESTISSEMENT NC.
5-10 associés ou employés actifs, Ebitda de min 15%, CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
lien avec l’immobilier. NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO
NC. Dans les start-up numériques: Maelhere, Selma.ai.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Notamment Silversquare et Cohabs. Reginald Vossen.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
Maxime Xantippe. info@ban.be.
CONTACT
NOTE DE LA RÉDACTION
https://alphastone.be, maxime.xantippe@alphastone.be. Réseau flamand de business angels. Equivalent de Be Angels.
Ne conclut pas lui-même les deals mais met en relation
les entrepreneurs et les business angels.

54 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


BE ANGELS
 PRIVÉ

LE SAVIEZ-VOUS ? SECTEURS
Tous, sauf les projets traditionnels en horeca et immobilier.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Innovants et forte perspective de croissance.
Majoritairement au stade early stage (parfois seed ou scale-up).
SEULEMENT
17,5%
ACTIF EN
Belgique, parfois Luxembourg et France.
DES START-UP TAILLE

WALLONNES Réseau composé de 300 investisseurs (business angels) associés.


TICKETS INVESTIS
N’ONT REÇU AUCUN En moyenne un ticket de 150.000€ pour le premier tour de financement.
Entre 10.000 et 130.000 €
FINANCEMENT EXTÉRIEUR. STADE DES START-UP INVESTIES
CELA SIGNIFIE DONC QUE 82,5% Early stage et Seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
DES START-UP EN RÉGION Propre à chaque investisseur. En capital majoritairement.

WALLONNE ONT DÉJÀ MENÉ CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES


Angels Santé (France) et Anges Québec (Canada).
DES LEVÉES DE FONDS. 10% DES PORTFOLIO

START-UP ONT MÊME DÉJÀ LEVÉ Plus de 300, dont Pom, C-Park, Seraphin, MotionTribe, Phasya, Hytchers.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
PLUS DE 1,5 MILLION D’EUROS. Claire Munck (CEO de Be Angels).
CONTACT
SOURCE : DIGITAL WALLONIA info@beangels.be.
NOTE DE LA RÉDACTION
Réseau de business angels. A aussi lancé Be Angels Scale pour les projets en
phase de croissance précédemment financés par Be Angels. A
BELCUBE BRUSEED –
 PRIVÉ

SECTEURS
 PUBLIC

SECTEURS
B
Fintech, insurtech. Tous.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Préférence pour les business avec revenus récurrents. Tout business innovant.
ACTIF EN ACTIF À
Belgique, France, Etats-Unis. Bruxelles.
TAILLE TAILLE
NC. Plus de 10 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
200.000 € 250.000 € maximum.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Seed principalement. Développement / pré-commercialisation.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Toujours minoritaires, pas de clause de sortie. PME en forme de SA ou SPRL, moins de cinq ans d’existence,
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
installée en Région bruxelloise.
NC. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO
NC.
Environ15 start-up dont BePark, Right’s Up, Qover, CentrralApp, Drawbotics, PORTFOLIO
Tricount, Lydia, Neteven, SoPrism. Kaspar.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Jean Zurstrassen et Grégoire de Streel. Pierre Hermant (SRIB).
CONTACT CONTACT
info@belcube.com. info@srib.be.
NOTE DE LA RÉDACTION NOTE DE LA RÉDACTION
Structure au travers de laquelle investissent, notamment, Jean-Guillaume Nouveau fonds bruxellois de la Région, d’Innoviris et de Brustart, grâce aux
Zurstrassen, Grégoire de Streel et Harold Mechelynck. fonds Feder 2014-2020. Est spécifiquement centré sur les PME innovantes.
Autre option à Bruxelles: Brustart qui couvre le même spectre.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 55


FONDS BELGES
CAPRICORN VENTURE PARTNERS DIGITAL ATTRAXION
2 PRIVÉ  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Cleantech, santé, ICT. Start-up digitales.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Gère divers fonds de capital-risque et recherche une technologie Internet des objets, industrie 4.0, smart, consumer services, market places,
de pointe parmi les leaders potentiels du marché. ICC, HRtech.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe. Belgique.
TAILLE TAILLE
NC. 5,5 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
500.000 à 5 millions €. 25.000 à 100.000 €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Série A et séries B, C, D… Pré-seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Sortir après trois à sept ans. Prêt convertible.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC. Contacts avec des fonds français (TheFamilly…).
PORTFOLIO PORTFOLIO
En numérique : Sensolus, Icometrix et LindaCare. 55 start-up à la fin septembre 2018, dont cPark, Cyanview, Frizby, Hozint,
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Inseetu, MySkillcamp, Wesmart, Oh-chef, OneHouseStand, Prospect.io,
Une dizaine d’associés avec Jos Peeters comme président. Shippr, Smartbeam.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
capricorn@capricorn.be. IMBC, Sambrinvest, WAPInvest.
CONTACT
Sébastien Doyen, Denys Bornauw, info@digital-attraxion.com.
NOTE DE LA RÉDACTION
Structure publique qui fait à la fois incubation et financement en Hainaut.

FININDUS
 PRIVÉ + PUBLIC

SECTEURS
Matériaux, Industrie 4.0, production durable.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Entreprises technologiques innovantes.
«LES INVESTISSEURS
ACTIF EN MISENT TOUS
Flandre en priorité, mais aussi hors Europe.
TAILLE
SUR UNE ÉQUIPE.
NC. ET MIEUX VAUT
TICKETS INVESTIS
500.000 € à 5 millions €, avec maximum de 10 millions € par entreprise. UNE ÉQUIPE A
STADE DES START-UP INVESTIES
NC.
AVEC UN PROJET B
CONDITION D’INVESTISSEMENT QU’UNE ÉQUIPE B
Co-investisseurs de qualité, besoin éprouvé de la clientèle.
AVEC UN
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC. PROJET A.»
PORTFOLIO
Rein4ced, Borit, Sentea, PowerCell. PHILIPPE VAN OPHEM,
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS «BUSINESS ANGEL»,
NC. FONDATEUR DE MYSHOPI
CONTACT
Contact@finindus.be.
NOTE DE LA RÉDACTION
Fonds d’investissement d’ArcelorMittal et de la Région flamande, est
couplé à l’Ocas, centre de recherche technologique spécialisé en acier.

56 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


FORTINO CAPITAL GIMV
 PRIVÉ  PUBLIC + PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Software, Internet, technologie, transformation digitale. Consommateur connecté (santé, loisirs, travail et vie privée), santé et soins
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
(biotechnologie, technologies médicales, santé et soins), industries
SaaS, e-commerce, market places, robotics, intelligence artificielle. intelligentes (connaissances et technologie), villes durables (urbanisation).
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
ACTIF EN
Europe avec un focus sur le Benelux. Leaders de marché potentiel.
ACTIF EN
TAILLE
80 millions € (venture capital fund) ; 200 millions € (growth capital fund). Benelux, France, Allemagne, Autriche et Suisse.
TAILLE
TICKETS INVESTIS
1 à 10 millions € en venture ; 5 à 30 millions en growth. 1,6 milliard € d’actifs sous gestion.
TICKETS INVESTIS
STADE DES START-UP INVESTIES
Séries A et B en venture, Série C & buyouts en growth. De 5 à 50 millions.
STADE DES START-UP INVESTIES
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Venture : minimum 1 million € d’annual recurring revenue (chiffre d’affaires Start-up en croissance ou stade précoce en biotech et medtech.
récurrent). Growth : minimum 5 millions € ARR ou minimum 10 millions € CONDITION D’INVESTISSEMENT
de chiffre d’affaires. Entreprise innovante avec un grand potentiel de croissance, création de
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES valeur durable, valeur d'entreprise jusqu'à 250 millions €.
APAX Partners, Endeit, Gimv, Ventech. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO Variable.
MobileXpense, Teamleader, Bloomon, Dobco, Aproplan, BuyBay, Melita, PORTFOLIO
Piesync, Supply Stack, Insided, Zentrick. 50, dont Itineris, Camel-IDS, Cegeka, Contraload, Arplas Systems, Summa.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Duco Sickinghe, Renaat Berckmoes, Matthias Vandepitte, Baudouin Jolly. Team de 40 investisseurs.
CONTACT CONTACT
info@fortino.be, Fortino Capital, Belgicastraat 3, 1930 Zaventem. info@gimv.com, www.gimv.com.
NOTE DE LA RÉDACTION
Fondé par l’ancien CEO de Telenet. C
HUMMINGBIRD VENTURES III IMBC (INVEST BORINAGE CENTRE) –
 PRIVÉ

SECTEURS
 PUBLIC

SECTEURS
I
Notamment fintech, jeu vidéo, e-commerce, SaaS. Tout secteur d’activité.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
0 à 100 millions € de chifffre d’affaires. Tout.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe, Etats-Unis, Moyen-Orient, Brésil… Mons-Borinage-Centre / Région wallonne (IMBC Spinnova).
TAILLE TAILLE
Le fonds Hummingbird III est doté de 80 millions €. 250 millions €
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
500.000 € à 5 millions € Jusque 3,5 millions €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
80% de seed. Tout stade de vie.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Croissance rapide. NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Index Ventures, Insight Ventures, Notion Capital, Intel Capital. NC.
PORTFOLIO PORTFOLIO
Deliveroo ou, en Belgique, Showpad et Awingu. 250 entreprises en portefeuille / 38 % de start-up.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Barend Van den Brande. Sylvie Creteur, directeur.
CONTACT CONTACT
info@hummingbird-ventures.com. 065 39 95 70, info@imbc.be, www.imbc.be .
NOTE DE LA RÉDACTION
Structure publique à Mons qui englobe plusieurs filiales d’investissement,
dont Digital Attraxion.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 57


FONDS BELGES
IMEC.XPAND INTERNET ATTITUDE
 PUBLIC + PRIVÉ  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Nanotech. Technologie liée à l’informatique, Internet.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Entreprises innovantes en deeptech. Business avec du revenu récurrent.
ACTIF EN ACTIF EN
Partout dans le monde. Belgique et France.
TAILLE TAILLE
117 millions €. 10 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
2,5 à 15 millions €. De 500.000 € à 1 million € (possibilités de co-investisseurs jusque 2 millions €).
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
De seed jusqu’à série B. De seed à série A.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Les connaissances, l'expérience ou l'infrastructure d'Imec doivent pouvoir Etre dans le stade d’accélération commerciale avec des équipes en place
contribuer de manière significative au succès de l'entreprise. et des solutions dont la traction a été mesurée.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC. Breega Capital, BPI France, ID Invest, Entrepreneur Venture.
PORTFOLIO PORTFOLIO
Eyeco (Gant), Fabric8labs (San Diego), Mousensor (New York). Environ 10, dont Auctélia, Freedelity, Ambassify, Target2Sell , Solendro (Paris).
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Tom Vanhoutte, Peter Vanbekbergen, Frank Bulens en Cyril Vancura. Benoît Georis (administrateur délégué), Olivier de Wasseige
CONTACT
(administrateur), Christian Castelain (administrateur).
info@imecxpand.com, www.imecxpand.com. CONTACT
benoit.georis@internet-attitude.eu, christian.castelain@internet-attitude.eu.
NOTE DE LA RÉDACTION
Fonds à surveiller car, pour l’instant, prévoit surtout de soutenir
la croissance des start-up déjà investies.
.

INVENTURES INVESTMENT PARTNERS INVESTSUD


 PRIVÉ  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Les 17 « objectifs de développement durable de l’Onu ». Investisseur généraliste orienté PME.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Start-up et scale-up. Start-up, spin-off, PME avec projet de croissance, transmission d’entreprise.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe mais surtout Belgique et pays limitrophes. Belgique (Wallonie).
TAILLE TAILLE
15 millions € pour Inventures I et 33 millions € pour Inventures II. 80 millions €
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
De 150.000 à 2 millions €. Environ 70 lignes d’investissement actuellement avec des tickets à partir de
STADE DES START-UP INVESTIES
100.000 jusqu’à 2 millions €.
Seed, série A, série B. STADE DES START-UP INVESTIES
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Seed et série A.
Répondre à un objectif de développement durable, société constituée en CONDITION D’INVESTISSEMENT
Europe, traction commerciale ayant fait ses preuves, scalable. Disposer au moins d’un MVP, produit minimum viable.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
GHIF (Global Health Investment Fund), JP Morgan. Pas d’investissement à l’international.
PORTFOLIO PORTFOLIO
18 investissements dont Aproplan, Opinum, Youscribe, Shiftmeapp, Hytchers, App&Web, Horus, Esomus.
Fluigent, Turbulent, Univercells, 3D-side...
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS NC.
CEO : Olivier de Duve.
CONTACT
CONTACT 084 320 520, Pierre Detrixhe (Pierre.Detrixhe@capitaletcroissance.be),
Inès Mertens (sourcing and communication manager), Jean-Philippe Mathieu (Jean-Philippe.Mathieu@capitaletcroissance.be).
ines@inventures.fund www.inventures.fund.
NOTE DE LA RÉDACTION
Fonds lié à la galaxie Spreds (ex-MyMicro Invest).

58 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


KORYS LAB BOX
 PRIVÉ  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Energies renouvelables, biens de consommation, sciences de la vie. Mobilité.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Agnostique par rapport au business model. Internet des objets, énergies renouvelables, économie collaborative,
ACTIF EN
conduite autonome.
Europe avec focus sur le Benelux. ACTIF EN
TAILLE
Belgique.
230 millions €. TAILLE
TICKETS INVESTIS
NC.
Energies renouvelables : 10 à 50 millions €. Biens de consommation : 5 à TICKETS INVESTIS
20 millions €. Sciences de la vie : 3 à 20 millions €. NC.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Energie renouvelable: capital de croissance. Biens de consommation: croissance Seed.
du capital ou stade de maturité. Sciences de la vie: capital-risque pour des CONDITION D’INVESTISSEMENT
activités de développement dépassant le stade de la validation de principe. Lien avec la mobilité.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Société en croissance. Contribution « Triple-P » (People-Planet-Profit). NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO
NC. Poppy, Pikaway…
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
19 entreprises de divers secteurs, dont On To Force, NewPharma (acquisition). Dirk Joos, managing director
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
Vincent Vliebergh et Dries Colpaert, managing partners info@lab-box.com.
CONTACT
NOTE DE LA RÉDACTION
enquiries@korys.be, www.korys.be Accélérateur doté d’un fonds. Lance lui-même certains projets et en
NOTE DE LA RÉDACTION
Family office avec vision à long terme de la famille derrière le groupe Colruyt.
finance d’autres. Lié au groupe D’Ieteren.
I
LEANFUND SA –
 PRIVÉ

SECTEURS
L
Start-up.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Early stage, passé un programme d’accompagnement/incubateur,
pratiquant la méthodologie lean start-up.
ACTIF EN
Belgique.
TAILLE
1,6 million €.
TICKETS INVESTIS
75.000 à 150.000 €.
STADE DES START-UP INVESTIES
Seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC.
PORTFOLIO
Do Eat, CheqRoom, Sortlist, Aldento, Neveo, Krak, Koalect, Supersec.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Benoit Lips, fund manager.
CONTACT
benoit@leanfund.com, www.leanfund.com.
NOTE DE LA RÉDACTION
Avait investi très tôt dans des start-up comme Djump ou Take Eat Easy.
Propose aussi un « réacteur », c’est-à-dire un programme d’incubation.
Prépare une augmentation de capital (3,2 millions €).

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 59


FONDS BELGES
LEANSQUARE S.A. LRM
 PUBLIC  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Numérique, avec focus en musitech, logistique et e-health. Entreprises manufacturières, entreprises technologiques, santé et soins,
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
technologies propres, projets climatiques et projets immobiliers propres.
Tout projet démontrant une traction, une gouvernance financière TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
et une capacité d’exécution. NC.
ACTIF EN ACTIF EN
Belgique et international. Limbourg.
TAILLE TAILLE
3 millions € d’investissement par an. 409 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
Ticket moyen de 150.000 € à 200.000 €. Variable.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Seed principalement. Tous.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Business model innovant et potentiel de croissance. Créer de l’activité dans le Limbourg.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Kima Venture, IDinvest, Brega Capital, Efficient Capital, One Ragtime, NC.
Axeleo, XTC Fund. PORTFOLIO
PORTFOLIO 255 entreprises. Dont Ridley, Cegeka, Apitope, EpiGan en FibriCheck.
Plus de 50 projets pour un total de 38 millions € levés. Bloomlife, Musimap, RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Andaman7, ØPP, Pootsy, Trust up, Piximate, Myskillcamp, inoopa, Abrakam, Tom Vanham (CEO) dès le 1er janvier.
ShowSourcin…
CONTACT
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
info@lrm.be, www.lrm.be.
José Zurstrassen (président) , Gaëtan Servais (administrateur délégué).
CONTACT
Ben Piquard (CEO): ben@leansquare.be. Gerome Vanherf (COO):
gerome@leansquare.be. www.leansquare.be.

M80
 PRIVÉ + PUBLIC

LE SAVIEZ-VOUS ? SECTEURS
Bien de consommation, santé, services aux entreprises, industrie.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Digitalisation appliquée.
DES START-UP
12,5%
ACTIF EN
Benelux et France.
WALLONNES ONT TAILLE
UNE IMPLANTATION 100 millions € (200 millions € à terme).
TICKETS INVESTIS
PHYSIQUE À L’ÉTRANGER. entre 10 et 60 millions €.
STADE DES START-UP INVESTIES
NC.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
être une midcap, de 25 à 300 millions € de chiffre d’affaires et valoir entre
25 et 250 millions €.
DES START-UP
29% WALLONNES
RÉALISENT LA
MAJORITÉ DE LEUR CHIFFRE
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Pas encore d’investissement.
PORTFOLIO
Pas encore d’investissement.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Peter Maenhout (CEO), Pieter Vermeersch (partner), José Zurstrassen
D’AFFAIRES EN DEHORS (associate partner).

DE LA BELGIQUE. CONTACT
https://m80partners.com/.
SOURCE : DIGITAL WALLONIA
NOTE DE LA RÉDACTION
Tout nouveau fonds belge de private equity annoncé
au moment de boucler ce répertoire.

60 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


MEUSINVEST NAUSICAA VENTURES
 PUBLIC  PRIVÉ + PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Tous les secteurs d’activité avec un focus particulier sur les ICT, digital world, sciences de la vie.
biotech/sciences du vivant, numérique, industrie 4.0, agroalimentaire de TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
qualité, immobilier. NC.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
ACTIF EN
PME à potentiel de croissance. Belgique.
ACTIF EN
TAILLE
Belgique. Environ 30 millions €.
TAILLE
TICKETS INVESTIS
500 millions €. Premier ticket entre 1 million et 1,25 million €, en cumulé
TICKETS INVESTIS entre 2 et 2,5 millions €.
De 100.000 à 3,5 millions €. STADE DES START-UP INVESTIES
STADE DES START-UP INVESTIES Série A et série B.
Tous types de maturité et de stade de financement. CONDITION D’INVESTISSEMENT
CONDITION D’INVESTISSEMENT Break throught technologique, orienté à l’international, management
Potentiel de croissance, entreprise en développement et en croissance, opérationnel et expérimenté.
caractère innovant du projet. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES ID Invest, HPE Growth Capital, ING, NSV.
Oraxys, New science venture fund, JP Investment, PORTFOLIO
PeppermintVenturePartners… NG Data, Bone Therapeutics, Bio Sourcing, Ovizio Imaging Systems.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Dogstudio, Bloomlife, Opp, Musimap, Lasea, PDC Line Pharma, Miracor Michel Helbig, Bart Luyten, Maurice Olivier, Edouard Grutering.
medical, Kiomed Pharma, Artialis, ON/OFF, Grand Poste, Accessia GMP...
CONTACT
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Michel Helbig et Bart Luyten, www.nausicaa-ventures.be.
Gaëtan Servais, directeur général.
NOTE DE LA RÉDACTION
CONTACT
info@meusinvest.be.
Réunit des investisseurs privés et des institutionnels. Le fonds est en phase de
suivi de ses participations et un nouveau fonds est en préparation. L
PMV PREFACE (GROUPE NAMUR INVEST) –
 PUBLIC

SECTEURS
 PUBLIC

SECTEURS
P
Tous, sauf l’agriculture. Internet des objets, applications software et hardware, medical devices,
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
biotechnologies, Web et e-commerce.
Tous. TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
ACTIF EN
NC.
Flandre. ACTIF EN
TAILLE
Belgique (Province de Namur).
1,2 milliard €. TAILLE
TICKETS INVESTIS
15 millions €.
De 10.000 à plusieurs millions €. TICKETS INVESTIS
STADE DES START-UP INVESTIES
De 50.000 à 2,5 millions €
Capital d'amorçage, capital de démarrage, financement de la croissance, STADE DES START-UP INVESTIES
MBO, MBI, OBO, rachats, financement de l'acquisition, pré-IPO. Seed, série A, série B.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Siège social en Flandre. Co-investissement.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC. Be Angels, Spreds (My Micro Invest).
PORTFOLIO PORTFOLIO
970 entreprises, dont Winsol, Balls & Glory, Biocartis, ArgenX, miDiagnostics, 15, Fullup, GIM, Invineo, Kiwix, Optimized Radio Applications, Oscars,
Virovet, Piano’s Maene, Unifly, Newtec, Mydibel. Thingsplay, Vettube, Wattsonyou.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Michel Casselman, manager général. Renaud Hattiez
CONTACT CONTACT
info@pmv.eu, www.pmv.eu info@namurinvest.be, 081/22.59.03.
NOTE DE LA RÉDACTION
Société d’investissement du gouvernement flamand, gère également le
fonds Arkimedes II.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 61


FONDS BELGES
QUAEROQ
 PRIVÉ

SECTEURS
De préférence secteur en lien avec les activités du groupe Matexi.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Petit et moyens.
ACTIF EN
Europe.
TAILLE
Plus de 100 millions €
TICKETS INVESTIS (EN EUROS)
NC.
STADE DES START-UP INVESTIES
Tous.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Entre comme actionnaire minoritaire.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
NC.
PORTFOLIO
Sweepbright, Hoplr.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
NC.
CONTACT
info@quaeroq.com.
NOTE DE LA RÉDACTION
Family office de la famille Vande Vyvere du groupe de construction Matexi.

SAMBRINVEST SCALE UP
 PUBLIC  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Biotech, digital. Mobilité, énergie, logement, alimentaire, services.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
B to B, B to C. Entreprises à impact ayant au moins un an d’existence.
ACTIF EN ACTIF EN
Belgique. Belgique.
TAILLE TAILLE
50 millions €. 3,5 millions €
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
Entre 200.000 et 2,5 millions €. 300.000 €
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Seed, Série A, Série B. Scale up.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Co-investissement en prêt convertible ou en capital, soit aux côtés des Entreprises à impact sociétal positif.
fondateurs, FFF et business angels (pour le seed) soit aux côtés des fonds et CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
VC (Série A et Série B). Invest publics régionaux, fonds d’investissement à impact, family offices
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES avec vision sociétale.
New Sciences Venture, Newton Biocapital, Fund +, Serena capital, The Family.
PORTFOLIO
PORTFOLIO Youmeal, Urbani, färm.coop, färm.lln, Le Champignon de Bruxelles.
15 start-up, dont Bsit, MotionTribe, Sortlist, Marker.io, Airwafi.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS 14 coopérateurs.
Anne Prignon, managing director.
CONTACT
CONTACT Olivier Van Cauwelaert, olivier.vancauwelaert@sharedvalues.be.
Olivier Mertens, sambrinvest@sambrinvest.be, www.sambrinvest.be.
NOTE DE LA RÉDACTION
Fonds pas spécialement orienté numérique, mais soutient des projets
numériques avec “impact positif”, comme Youmeal.

62 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


SEEDER FUND SF VENTURES
 PRIVÉ  PRIVÉ

SECTEURS SECTEURS
Tous (logistique, mobilité, etc.). Digital.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Innovant porté par une innovation digitale. Tout business scalable.
ACTIF EN ACTIF EN
Belgique. Belgique.
TAILLE TAILLE
16.4 millions €. 1 million € par an.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
50.000 à 1 million €. Par tickets de 100.000 €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Pré-seed, seed, early stage. Pré-seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC. Premiers clients, équipe complémentaire, business plan
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES sur les 12 prochains mois.
NC. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO Kima Venture (deal en cours).
20 start-up dont CPark, Urbantz, Shippr, MySkillCamp, Hello Customer, PORTFOLIO
KeyRock, Prounity, Kaspard, Itinari, Faqbot. 21 start-up, dont Smovin, Shippr, Carfixer, CheckHub.Io, Nestore.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
EEBIC Ventures. Raphael Halberthal, Stephane Dehousse, Baudouin de Troostembergh.
CONTACT CONTACT
David Van Tieghem, dvt@seederfund.be. baudouin@startupfactory.be.
NOTE DE LA RÉDACTION
Accompagne le « studio » Startup Factory. Co-investit régulièrement avec
de grosses entreprises qui sont prêtes à acheter la start-up après deux ans.
Plus un club d’investissement géré par Startup Factory qu’un vrai « fonds ». Q
SMARTFIN SMILE INVEST –
 PRIVÉ

SECTEURS
 PRIVÉ

SECTEURS
S
Technologies smart et financières pour les entreprises. ICT, santé digitale, produits de consommation.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Start-up B to B, soft- et hardware. Tous.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe. Europe de l’Ouest, focus Benelux.
TAILLE TAILLE
90 millions €. 350 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
500.000 à 9 millions €. 10 à 50 millions €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Seed et croissance. NC.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC. Minimum 10 millions € de chiffre d’affaires.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Intel Capital, Alibaba, ServiceNow, Open Ocean Capital, Runa Capital, NC.
California Technology Ventures, ID Invest Partners, HPE Growth Capital, PORTFOLIO
Rabobank Participaties, EJF Capital. SmartSD.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
MariaDB, Newtec, Itineris, UnifiedPost, NGData, Divitel, Silverfin, The Glue, Urbain Vandeurzen, président.
Bright Analytics & Cumul.io.
CONTACT
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
info@smile-invest.com.
Jürgen Ingels, Bart Luyten & Thomas Depuydt.
NOTE DE LA RÉDACTION
CONTACT
Fonds très lourd au niveau belge, mais encore assez récent. Il n’a donc pas
www.smartfinvc.com - bluyten@smartfinvc.com. encore beaucoup de participations.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 63


FONDS BELGES
SRIB (DEVENUE FINANCES.BRUSSELS) SRIW
 PUBLIC  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Tous. Tous.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Entreprises en phase d’expansion ou d’exportation. Tous.
ACTIF EN ACTIF EN
Bruxelles. Wallonie.
TAILLE TAILLE
NC. Environ 238 millions € investis en 2018.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
Jusque 500.000€ (exportation) ou jusque 5 millions € (expansion). Plus de 1 million €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Séries A et suivantes. Séries A et suivantes.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Expansion: SPRL ou SA de plus de cinq ans, installées en Région de Ancrage en Wallonie, pas la majorité.
Bruxelles-Capitale. Exportation : PME de deux ans d’existence et minimum CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
trois personnes. Serena.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO
NC. Odoo, CluePoints, Elium, Qualifio, Proxistore.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Edebex, Proxyclick, Ovizio, B2Boost, UMedia… Olivier Vanderijst, président du Comité de direction.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
Pierre Hermant (CEO). www.sriw.be.
CONTACT
NOTE DE LA RÉDACTION
info@srib.be, www.finance.brussels. Finance énormément d’entreprises en croissance et (donc) des scale-up
NOTE DE LA RÉDACTION du numérique, et au travers du W.IN.G. pour ses investissements seed.
Depuis 2016, les filiales Exportbru et SRIB ont fusionné pour ne plus former A aussi injecté plus de 10 millions € dans des fonds comme Serena.
qu’une seule filiale.

START UP (GROUPE NIVELINVEST) ST’ART INVEST


 PUBLIC  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Innovation technologique dans les domaines des sciences de la vie, du Industries culturelles et créatives (architecture, arts du spectacle, édition,
numérique et des sciences de l’ingénieur. gastronomie, jeux vidéo, musique, etc.).
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Start-up, spin-off et spin-out à fort potentiel de croissance et porteuses Entreprises commerciales (prêt classique et/ou participation au capital) et
d’innovation. jeunes entreprises en démarrage (prêt First Step), institutions culturelles
ACTIF EN
reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles (prêt Culture).
Belgique (Province du Brabant wallon). ACTIF EN
TAILLE
Belgique (Wallonie et Bruxelles).
21 millions €. TAILLE
TICKETS INVESTIS
37 millions €.
Maximum 2,5 millions € TICKETS INVESTIS
STADE DES START-UP INVESTIES
Entre 20.000 et 500.000 €.
Seed, early stage et scale-up. STADE DES START-UP INVESTIES
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Tous.
Activité opérationnelle en Brabant wallon et co-investissement CONDITION D’INVESTISSEMENT
avec des fonds thématiques. A partir de 100.000€, co- investissement de 50% avec du financement privé.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Seventure, Capricorn, New Science Ventures… NC.
PORTFOLIO PORTFOLIO
16 entreprises en portefeuille dont 3D-side, A-Mansia, Amoobi, Axinesis, 42 dont Abrakam, Muuselabs, Musimap, Fishing Cactus, Bonjour Maurice,
Cluepoints, Energis, Istar, Novadip, ePeas, Intopix, Promethera. Tempora, Sandawe, le Fonds Mercator, le Palace, le Théâtre de la Toison d’or.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Philippe Remy, directeur général. Les actionnaires du fonds ST’ART sont la Fédération Wallonie-Bruxelles, la
CONTACT Région Wallonne, et Finance.Brussels.
pdw@nivelinvest.be, 010 88 46 46. CONTACT
Isabelle Gerard, Isabelle.gerard@start-invest.be.

64 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


THE COFOUNDRY
 PRIVÉ

SECTEURS
Technologie et IT.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Tous.
ACTIF EN
Belgique.
TAILLE
Fonds ouvert, environ 1 million € par an.
TICKETS INVESTIS
Jusque 250.000 € au premier tour.
STADE DES START-UP INVESTIES
Seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Doit apporter une valeur ajoutée au-delà du volet financier.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Aucun.
PORTFOLIO
13 dont Intigriti, Jooki by Muuselabs, ONAK,
SiteManager et Skedify.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Bert Van Wassenhove, Wim Bijnens
et Sara Lambrechts.
CONTACT
bert@thecofoundry.co, www.thecofoundry.co.

S
THE FAKTORY VIRTUOLOGY INTERNATIONAL –
 PRIVÉ

SECTEURS
 PRIVÉ

SECTEURS
V
Technologies de l’information et de la communication. Marketing digital, adtech.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Internet des objets, SaaS, B to B et projets de start-up en partenariat avec Start-up.
des incubateurs industriels. ACTIF EN
ACTIF EN Belgique, France, Afrique.
Belgique, France, Luxembourg. TAILLE
TAILLE Total investi: 3,6 millions €.
20 millions €. TICKETS INVESTIS
TICKETS INVESTIS entre 50.000 et 200.000 €
Entre 250.000 et 800.000 €. STADE DES START-UP INVESTIES
STADE DES START-UP INVESTIES Seed.
Seed. CONDITION D’INVESTISSEMENT
CONDITION D’INVESTISSEMENT Etre le premier investisseur, business angel stage.
Equipe en place et MVP (produit minimum viable) ou prototype existant. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES Non.
Partech Ventures, Airbus Ventures, Semtech, Fluidra-Zodiac. PORTFOLIO
PORTFOLIO 23 dont Blue2purple, Mobilosoft, Smartelia, Broadkat.
12. e-peas, Sharebox, Abrakam, blueconnect, foobot… RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS Cédric Donck.
Pierre L’Hoest, Simon Alexandre, Nicolas Biet. CONTACT
CONTACT cedric.donck@virtuology.com.
simon.alexandre@thefaktory.com. NOTE DE LA RÉDACTION
NOTE DE LA RÉDACTION Fonds de business angel lancé par Cédric Donck, serial entrepreneur
Fonds créé par Pierre L’Hoest (ex-EVS). et ancien CEO de l’agence Tagora, pour structurer ses investissements.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 65


FONDS BELGES
VOLTA VENTURES
 PRIVÉ

LE SAVIEZ-VOUS ? SECTEURS
Internet & logiciels.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Entreprises innovantes en amorçage.

SEULEMENT DES
ACTIF EN

4% START-UP WALLONNES
DÉCLARENT RÉALISER
UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE PLUS
Benelux.
TAILLE
55 millions €.
TICKETS INVESTIS
De 300.000 € à 2 millions € au premier tour, 7 millions € maximum.
STADE DES START-UP INVESTIES
DE 1 MILLION D’EUROS. Seed et série A.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
KPN, Samsung.

D’ENTRE ELLES
66%
PORTFOLIO
14, dont Sentiance, Qualifio, Keyrock, Sweep Bright, CashForce.
GÉNÉRAIENT, RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS

CETTE ANNÉE, Frank Maene et Sander Vonk.


CONTACT
MOINS DE 100.000 EUROS Leonard Soenen : leonard@voltaventures.eu.

DE REVENUS. NOTE DE LA RÉDACTION


Fonds fondé par 25 business angels flamands parmi lesquels
SOURCE : DIGITAL WALLONIA Peter Hinssen, Jurgen Ingels, Jonas Dhaenens, Dries Buytaert,
ainsi que des organisations comme iMinds, etc.

WALLIMAGE ENTREPRISES W.IN.G.


 PUBLIC  PUBLIC

SECTEURS SECTEURS
Audiovisuel, gaming, agences digitales, musitech. Digital.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Tout type dans ces secteurs. Internet des objets, SaaS, etc.
ACTIF EN ACTIF EN
Belgique (Wallonie). Belgique (Wallonie).
TAILLE TAILLE
15,7 millions € (augmentation de 2,6 millions € d’ici fin d’année 2018). 60 millions €.
TICKETS INVESTIS (EN EUROS) TICKETS INVESTIS (EN EUROS)
En moyenne entre 250.000 et 450.000 €. Entre 50.000 et 500.000 €.
Mais il n’existe ni plancher, ni plafond. STADE DES START-UP INVESTIES
STADE DES START-UP INVESTIES Seed et Série A.
Tous les stades. CONDITION D’INVESTISSEMENT
CONDITION D’INVESTISSEMENT Avoir un siège d’exploitation en Région wallonne.
Start-up installée en Région wallonne, prise de participation au capital CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
et/ou prêt, maximum 50% des besoins identifiés, co-investissement avec Partech, Serena, Airbus Ventures, Semtech…
des privés.
PORTFOLIO
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
50 start-up, dony e-Peas, Wooclap, Neveo, Faqbot, Hytchers, Listminut,
Investisseur dans l’audiovisuel. MZM, par ex. Keybate.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
70 société financées, dont Superdog, Musimap, Fishing Cactus. Damien Lourtie, general manager.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
Virginie Nouvelle, directrice. info@wing-digitalwallonia.be, www.wing-digitalwallonia.be.
CONTACT
NOTE DE LA RÉDACTION
infoentreprises@wallimage.be. Fonds public mis en place dans le cadre de la dynamique Digital Wallonia
pour soutenir les créateurs de start-up. Son comité d’investissements est
dirigé par Pierre Rion.

66 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


LE RÉPERTOIRE
DES

ETRANGERS

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 67


FONDS ETRANGERS
ALVEN CAPITAL BATTERY VENTURES
 FRANCE  ÉTATS-UNIS

SECTEURS SECTEURS
Tous Software, infrastructures IT, Web, mobile.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Consommateur, intelligence artificielle, deep learning, SaaS, Futurs leaders de leur marché.
market places, data. ACTIF EN
ACTIF EN Monde.
France TAILLE
TAILLE Plusieurs fonds, chacun en centaines de millions €.
500 millions € sous gestion (cinq fonds). TICKETS INVESTIS
TICKETS INVESTIS NC.
Entre 1 million et 10 millions €. STADE DES START-UP INVESTIES
STADE DES START-UP INVESTIES Tous.
Seed et Série A. CONDITION D’INVESTISSEMENT
CONDITION D’INVESTISSEMENT Technologie prometteuse.
Ambition globale. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES NC.
Accel, Firstmark, General Atlantic, Valar, Point Nine, EQT, White Star PORTFOLIO
Capital, Battery Ventures, CRV, Felix. Coinbase, Glassdoor, Hotel Tonight. En Belgique, Collibra.
PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Une soixantaine dont anciennement une start-up belge, TextMaster. Différentes équipes (Etats-Unis, Israël, Royaume-Uni).
vendue à The Technicis Group.
CONTACT
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
www.battery.com.
Guillaume Aubin, Charles Letourneur, Jeremy Uzan, Raffi Kamber,
Rodolphe Menegaux.
CONTACT
Jonathan Lumbroso (CMO), jonathan@alven.co.

DAWN CAPITAL
 ROYAUME-UNI

SECTEURS
Software B to B, fintech.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
SaaS, data, intelligence artificielle.
ACTIF EN
COMMENT ÉVITER
Europe.
TAILLE
Troisième fonds à 235 millions $.
LE «DOWN ROUND»
«En tant qu’investisseur, valorisation, de cinq millions
TICKETS INVESTIS
5 à 15 millions $. il vaut mieux commencer par par exemple, pourrait aussi
STADE DES START-UP INVESTIES une faible valorisation de compromettre le tour de fi-
Série A et Série B. l’entreprise et essayer d’en nancement suivant. Si vous
CONDITION D’INVESTISSEMENT garder le contrôle. Pour l’en- n’avez pas de clients ou de
Avoir trouvé le product market fit. trepreneur, c’est exactement cash-flow suffisant, un
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES l’inverse, explique Bart Van- down-round est inévitable :
Insight Ventures, Battery, ICONIQ, Kleiner Perkins, Index, Greylock, a16z. haeren, ancien CEO de KBC la valo de la start-up sera ra-
PORTFOLIO Securities et désormais fon- botée au deuxième tour par
37 sociétés dont, en Belgique, Showpad et Collibra.
dateur de la start-up Invest- rapport au premier. Elle pour-
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS suite. Si l’entrepreneur attri- rait passer de cinq millions à
Evgenia Plotnikova.
bue une valorisation élevée à trois millions par exemple, si-
CONTACT
son entreprise dès le début, il tuation difficile à gérer pour
evgenia@dawncapital.com.
aura plus de mal à convaincre l’entrepreneur et le premier in-
les investisseurs. Une forte vestisseur.»

68 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


ENDEIT CAPITAL
«IL NE FAUT PAS  PAYS-BAS

SECTEURS
VOIR LE PREMIER Médias digitaux, marketing, éducation, mobile, e-commerce….

MEETING AVEC TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS


Futurs leaders sur leur marché.
UN INVESTISSEUR ACTIF EN
Europe.
COMME UN TAILLE
ENTRETIEN Fonds le plus récent à 125 millions €.
TICKETS INVESTIS
D’EMBAUCHE. 3 à 8 millions €, accompagnement possible aux tours suivants.

IL FAUT DIRE STADE DES START-UP INVESTIES


Série A et suivantes.
LA VÉRITÉ ET CONDITION D’INVESTISSEMENT

NE PAS ESSAYER NC.


CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
DE TROUVER NC.

CE QUE LES PORTFOLIO


En Belgique : Riaktr (ex-Real Impact Analytics).
INVESTISSEURS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Hubert Deitmers (Managing Partner).
ONT ENVIE CONTACT
D’ENTENDRE. » info@endeit.com.
NOTE DE LA RÉDACTION
Un des fondateurs est Joop van den Ende, de la firme Endemol.
OUSSAMA AMMAR,
THE FAMILY
A
HPE GROWTH CAPITAL ICONIQ CAPITAL –
 PAYS-BAS

SECTEURS
 ÉTATS-UNIS

SECTEURS
I
Industrie 4.0, Internet des objets, impression 3D, cloud, fintech… Surtout services Web, food, mobile.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Software, nouveaux matériaux, hardware hightech. NC.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe de l’Ouest, focus aux Pays-Bas et Allemagne. Europe.
TAILLE TAILLE
NC. 2,8 milliards $ en trois fonds.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
10 à 30 millions €. Moins de 100 millions $ en moyenne.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Surtout série B et suivantes. Série A et suivantes.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
Forte croissance, 10 millions € de chiffre d’affaires, aspect sociétal NC.
et/ou écologique. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES Accel, Index Ventures, Battery Ventures…
NC. PORTFOLIO
PORTFOLIO Uber, Flipkart, Adyen (sorti), Apple, Epic Games (Fortnite), En Belgique :
Uberall, Airborne, eGym, etc. En Belgique : NG Data. Collibra.
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Hans van ierland, Tim van Delen, Harry Dolman, Manfred Krikke. Matthew Jacobson (General Partner).
CONTACT CONTACT
info@hpegrowthcapital.com, www. hpegrowthcapital.com. information@iconiqcapital.com.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 69


FONDS ETRANGERS
IDINVEST PARTNERS INDEX VENTURES
 FRANCE  BUREAUX À LONDRES ET SAN FRANCISCO

SECTEURS SECTEURS
Web, IT, digital, soins de santé, smart city, etc. Toute la tech, avec focus sur services financiers, retail, transport
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
et infrastructures.
PME, start-up, grandes boîtes. TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
ACTIF EN
Entrepreneurs avec ambition globale.
Europe. ACTIF EN
TAILLE
39 villes, 24 pays (Europe et Etats-Unis).
8 milliards € sous gestion. IDinvest Growth Fund II dispose TAILLE
d’environ 250 millions €. 7,25 milliards $ (dernier funding à 1,65 milliard $).
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
10 à 40 millions € (Growth Fund II). Quelques centaines de milliers jusqu’à 50 millions $.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Surtout série A et suivantes. Seed, série A, série B. Focus sur série A.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC. Equipe motivée, belles opportunités, ambitions globales.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
BPI France, Kurma, Rakuten… Sequoia Capital, Balderton, Accel Partners, Kima Ventures.
PORTFOLIO PORTFOLIO
Plus de 130 dont Criteo, Meetic, Dailymotion. 160 dont, en Belgique, Cowboy, Collibra et Silverfin.
En Belgique : The Glue, NG Data. RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS Martin Mignot, Ari Helgason, Jan Hammer.
Christophe Bavière et Benoist Grossmann. CONTACT
CONTACT www.indexventures.com.
contact@idinvest.com, www.idinvest.com.

INSIGHT VENTURE PARTNERS KEEN VENTURE PARTNERS


 ÉTATS-UNIS  ROYAUME-UNI ET PAYS-BAS

SECTEURS SECTEURS
NC. Réseaux, Internet des objets, réalité virtuelle, big data, robotique,
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
softwares, fintech, etc.
NC. TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
ACTIF EN
Haute technologie, innovation tournée vers le consommateur.
NC. ACTIF EN
TAILLE
Europe et Etats-Unis.
Plus de 20 milliards $. TAILLE
TICKETS INVESTIS
Plus de 20 milliards $.
NC. TICKETS INVESTIS
STADE DES START-UP INVESTIES
NC.
Surtout séries B et suivantes. STADE DES START-UP INVESTIES
CONDITION D’INVESTISSEMENT
Surtout série A et suivantes.
Forte croissance, 10 millions € de chiffre d’affaires, aspect sociétal et/ou CONDITION D’INVESTISSEMENT
écologique. Forte croissance, 10 millions € de chiffre d’affaires, aspect sociétal et/ou
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES écologique.
Battery Ventures, Dell Technology Capital, Spark Capital, Mangrove Capital. CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
PORTFOLIO NC.
300 start-up dont Twitter (exit), Delivery Hero (exit), Hello Fresh (exit). PORTFOLIO
En Belgique : Showpad, Menu Next Door. Beekeeper, Teamleader…
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Jeffrey L Horing, cofondateur et managing director. Ben Verwaayen et Alexander Ribbink.
CONTACT CONTACT
growth@insightpartners.com, www.insightpartners.com. www.keenventurepartners.com.

70 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


KIMA VENTURES
 FRANCE

SECTEURS
Toutes les tech.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
LE SAVIEZ-VOUS ?
Tous.
DES MONTANTS
ACTIF EN
Worldwide.
TAILLE
Evergreen, pas de taille.
TICKETS INVESTIS
150.000 € (100 fois par an).
52% INJECTÉS DANS
LES START-UP BELGES
LORS DES SÉRIES B (ET SUIVANTES)
STADE DES START-UP INVESTIES PROVIENNENT DE FONDS
Seed.
CONDITION D’INVESTISSEMENT
ÉTRANGERS.
NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Index, Accel, Point Nine, Alven, Idinvest, Benchmark, Sequoia…
MILLIONS €. C’EST LE
PORTFOLIO
700, dont cinq belges : Cowboy, Ludus, Ibanfirst, Invibes,
(ex) Menu Next Door...
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
Jean de La Rochebrochard.
CONTACT
3,5 MONTANT MOYEN LEVÉ
PAR LES START-UP BELGES
AUPRÈS DES VC EN 2017. C’EST
www.kimaventures.com.
1 MILLION D’EUROS DE PLUS
NOTE DE LA RÉDACTION
Kima Venture est l’un des fonds de business angels les plus actifs. Fondé QU’EN 2015. SOURCE : AVOLTA PATNERS
par l’homme d’affaires Xavier Niel. On le retrouve derrière des centaines
de start-up, surtout en France et aux Etats-Unis. Mais Kima investit partout. I
LOCAL GLOBE NEWION –
 ROYAUME-UNI

SECTEURS
 PAYS-BAS

SECTEURS
N
Technologie (BtoB, BtoC). Les softwares B to B innovants.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Pré-seed et seed ayant le potentiel de devenir $1Bn+. Vente de softwares.
ACTIF EN ACTIF EN
80% du capital au Royaume-Uni (activité principale), 20% reste du monde. Benelux, Allemagne, Europe du Nord.
TAILLE TAILLE
60 à 100 millions $ par fonds. Fonds actuel 85 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
500.000 à 1 million $. NC.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Pré-seed et seed. Seed, séries A, B, C, D.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC. NC.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Accel, Index Ventures, USV, Atomico, Bessemer, Balderton, Softbank, Index Ventures, Dawn Capital, Battery Ventures.
Lightspeed. PORTFOLIO
PORTFOLIO Collibra, PlayPass, Datastories, Nallian, Oxynade.
Menu Next Door. RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS Patrick Polak et Frank Claassen (Managing directors).
Robin Klein, Saul Klein, Suzanne Ashman, George Henry. CONTACT
CONTACT info@newion.com.
George Henry, www.localglobe.vc.

www.trends.be Trends Guide Start-up 2018 71


FONDS ETRANGERS
SERENA XANGE
 FRANCE  FRANCE

SECTEURS SECTEURS
SaaS, marketplace, consumer, hardware, intelligence artificielle, data. Digital market places, SaaS, deeptech, Impact investing, fintech BtoB.
TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS TYPE DE BUSINESS RECHERCHÉS
Start-up du digital, de l’intelligence artificielle et de la data. Start-up entre 3 et 100 personnes, croissance 100% par an.
ACTIF EN ACTIF EN
Europe (France, Belgique, Allemagne, Suisse, Royaume-Uni, Espagne…). Benelux, France et Allemagne.
TAILLE TAILLE
330 millions € répartis sur quatre fonds. 450 millions €.
TICKETS INVESTIS TICKETS INVESTIS
Entre 500.000 et 10 millions €. entre 500.000 et 10 millions €.
STADE DES START-UP INVESTIES STADE DES START-UP INVESTIES
Seed à série B. Seed et série A.
CONDITION D’INVESTISSEMENT CONDITION D’INVESTISSEMENT
NC. Standard de marché.
CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES CO-INVESTISSEURS INTERNATIONAUX NOTABLES
Red River West, Airbus Venture, ADP, Firstmark. Goldman Sachs (Mister Spex), Battery (Neolane), USV (LaRuche),
PORTFOLIO
Draper Fisher (Ledger), TCV (Believe).
44 dont Dataiku, Aramis Auto, Evaneos et Elium en Belgique. PORTFOLIO
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
70 sociétés en portefeuille, dont Ledger, Chauffeur Privé, Evaneos, Lydia, AB
Marc Fournier, Eric Gossart. Tasty, Believe Digital, Odoo (Belgique).
RESPONSABLE(S) / ASSOCIÉS
CONTACT
egossart@serena.vc. Cyril Bertrand, Guillaume Meulle, Nicolas Rose, Bernhard Schmid
(quatre managing partners).
CONTACT
cyril.bertrand@xange.fr.

72 Trends Guide Start-up 2018 www.trends.be


« Une synthèse des
événements importants
dans le monde de la
finance, de l’économie
et de l’entreprenariat
pour la Belgique mais
aussi pour le monde. »

BERTRAND ROLAND
CO-CEO DRA Group

NO TRENDS.
NO COMMENT.
Trends-Tendances,
l’hebdo qui vous inspire.

WWW.TENDANCES.BE
TRIBUNE /
PAR PIERRE RION, ENTREPRENEUR, «BUSINESS ANGEL» ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DU NUMÉRIQUE

LA BARRE SE REDRESSE
Il est primordial Chez nous, en Belgique, il n’a jamais été aussi facile de
créer son entreprise qu’aujourd’hui. Lancer une start-up
prodigués. Un cercle vertueux. Nos amis flamands ont
jusqu’ici connu plus de gros succès de leur côté.
d’être entouré est une aventure qui s’apprend en grande partie sur le ter- C’est sans doute la raison pour laquelle ce sont eux que
rain, idéalement au contact de ses pairs. C’est prendre des l’on retrouve dans le hit-parade des plus gros joueurs.
de personnes risques et en assumer les conséquences. Moins d’une Face au déficit entrepreneurial constaté en 2013 – la Belgique
compétentes start-up sur 20 réussira. On oublie souvent que beaucoup
d’entrepreneurs emblématiques ont connu la faillite avant
était alors le dernier élève de la classe européenne –
de nombreuses initiatives ont vu le jour pour susciter l’envie
et expérimentées. de réussir. Et pour réussir, il faudra de la résilience : d’aller de l’avant, d’oser faire le pas. Sans pouvoir
poursuivre son projet en dépit des tonnes de difficultés. le quantifier, je suis convaincu que la barre se redresse de
Créer des Entreprendre signifie aussi passer du temps à gérer des notre côté. Si Bruxelles reste toujours championne
connexions pour imprévus ou des problèmes internes ou externes.
Il est même possible que ces difficultés priment sur les
en nombre de start-up selon une étude d’Omar Mouhout
(Sirris), la Wallonie n’est pas en reste, puisque près d’un
faire progresser tâches à valeur ajoutée. tiers de celles dites mûres sont situées dans le sud du pays.
Réussir sa start-up, c’est comme placer un satellite sur Ce qui, en regard des PIB régionaux respectifs, constitue
son projet est orbite. En Wallonie et à Bruxelles, de la rampe de lance- plutôt une performance appréciable.
une des clés ment (l’incubation d’une idée) à la mise à feu du troisième
étage (le scaling up), l’entrepreneur dispose de toute la
J’ose croire que malgré des discours
contraires entretenus par certains
de la réussite. panoplie des outils nécessaires pour réussir son aventure. fossoyeurs d’économie, les fran-
Certes, on se plaindra à juste titre de la difficulté de s’y cophones sont en train de com-
retrouver dans les méandres des nombreuses possibilités prendre qu’être entrepreneur
de soutien. Mais si cette seule excuse justifiait de ne pas est un métier très gratifiant,
aller de l’avant, les autres vrais challenges ne seront même parce qu’il crée de l’emploi et
pas envisageables. de la prospérité pour tous. Il
Les facteurs favorisant leur réussite, on les connaît : proxi- contribue au rayonnement de
mité de leaders du secteur, rayonnement d’universités notre pays et à la dynamique
ou hautes écoles pour fournir les talents, du financement d’innovation mondiale.
et surtout bénéficier d’un encadrement de qualité. Il
est primordial d’être entouré de personnes compé-
tentes et expérimentées. Créer des connexions
pour faire progresser son projet est une des clés de
la réussite. Un business angel, ex-cadre supérieur
d’une grande entreprise qui investit quelque argent
de son plan-pension, c’est bien sympathique, mais sera-
t-il l’ouvreur de porte bien utile ? Sera-t-il là pour faire face
aux coups durs ou doubler la mise comme souvent néces-
saire ou encore participer à une négociation cruciale aux
côtés de son poulain ? Un vrai BA doit être disposé à re-
trousser ses manches, au-delà de la simple mise de fonds.
Les meilleurs business angels sont ceux qui ont déjà
emprunté le chemin par où le porteur du projet va passer.
Pour qu’il y en ait de qualité, il faut multiplier les réussites
et permettre aux porteurs de succès de constituer de jolis
bas de laine qu’ils réinvestiront en plus des conseils
BELGAIMAGE

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SUPPLÉMENT À TRENDS-TENDANCES • N°49 • 6 DÉCEMBRE 2018
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