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Tourisme: tout savoir

sur les chiens de
traîneau
7 avril 2016 - 09:00

Photo: Marie Tuczynski/L'Exemplaire

✉ Florence Gusbin, Thomas Dufrane

C’est l’une des activités

incontournables pour les touristes
de passage au Canada : la
promenade en chiens de traîneau.
Évidemment, pour satisfaire la forte
demande pendant l’hiver, les
organisateurs doivent pouvoir
compter sur des chiens en bonne
santé et bien entraînés. A travers la
multitude de chenils qui proposent
cette activité dans la région de
Québec, comment choisir un élevage
qui respecte les animaux ? Voici
quelques pistes pour comprendre un
peu mieux le milieu où les quatre
pattes règnent !
1. Les chiens doivent-ils fournir d’énormes
efforts pour tirer le traîneau ?

La langue pendante, le souffle coupé, les chiens,

après une course de 45 minutes semblent, la
plupart du temps, au bout de leurs forces, les
propriétaires leur en demandent-ils trop? Julie
Ducrocq, vétérinaire de formation, rassure.

[youtube https://www.youtube.com/watch?
v=eknFKGuyCgg&w=560&h=315]

« Je suis pour les activités de chiens de traîneau,

en général, confie Julie Ducrocq. Les chiens
nordiques sont des chiens qui doivent rester actifs
sinon ils sont malheureux. De ce que j’ai pu voir,
dès que les traineaux sont avancés, les chiens
deviennent tout excités, ils vont monter sur leur
niche, ils vont sentir l’engouement, ils vont penser
que c’est peut-être leur tour de courir et tirer le
traîneau ».

2. Les chiens peuvent-ils supporter des

températures de froid extrême ?

Pour certaines races du moins. « C‘est sûr qu’un

petit Chiwawa ne survivrait pas à une
température de -10« , sourit Julie Ducrocq. Les
chiens du monde arctique, comme par exemple,
le Malamute d’Alaska ou encore les Husky
peuvent résister jusqu’à -40 degrés celsius. Les
chiens de traineau grandissent dans les chenils et
vivent 24h sur 24 à l’extérieur. Ils sont donc
habitués. « Les chiens nordiques ont évolué pour
mieux s’adapter aux conditions climatiques« ,
rappelle Julie Ducrocq.

Photo: Marie Tuczynski/L’Exemplaire

3. Faut-il sept chiens pour tirer un traîneau ?

Le nombre de chiens va varier en fonction de la

charge qu’ils doivent tirer mais aussi de la
distance qu’ils vont devoir parcourir. Deux types
de disposition existent :
– La disposition traditionnelle : Utilisée chez les
peuples en arctique, elle consiste à placer les
chiens en éventail. La longueur de la corde va
varier. Pourquoi cette disposition? L’Arctique est
pleine de surprises et surtout de glace. Si un des
chiens venait à traverser la glace, les autres de la
meute pourront se diriger vers une autre direction
afin de le sortir de l’eau.

©https://jsa.revues.org

– La disposition en tandem : Avec l’avènement de

la ruée vers l’or, on a inventé un attelage où les
chiens se placent l’un derrière l’autre. Les
chercheurs d’or montaient vers le Yukon où les
forêts et les arbustes sont très présents, un
système d’éventail comme l’attelage traditionnel
semblait donc impossible. Un système de tandem
fût créé où le chien « leader » est placé à l’avant.

©http://www.doonerak.org

Dans les deux cas, les chiens leader sont à

l’avant et les chiens ayant une plus grosse
carrure vont être près du traineau. La disposition
des chiens est déterminée par la morphologie de
chacun.

4. Existe-t-il une hiérarchie au sein de la

meute ?

Les chiens de traineau vivent en meute, dans un

chenil. « Le fonctionnement dans un chenil est
très différent que si vous avez un ou deux chiens
à la maison » affirme Julie Ducrocq. Des chiens
ont un caractère fort, d’autres faibles, il y a des
vieux et des plus jeunes qui veulent avoir leur
place. Il peut sembler triste de voir tous ces
chiens attacher à leur niche où ils ne peuvent
faire que quelques enjambés mais ces chaines
sont là, justement, pour leur sécurité. « Dans une
meute, ils peuvent commencer à se battre afin de
montrer qui est le plus fort, c’est sûr que vu de
l’extérieur, ça peut paraitre triste de voir un chien
attacher mais c’est fait pour éviter qu’il puisse
atteindre son voisin » rassure la vétérinaire.

5. Les chiens de traîneau sont-ils en vacances

pendant l’été?

Ni oui, ni non. Pendant l’été, les chiens de

traîneau sont, certes, moins actifs que pendant
l’hiver. Ils peuvent, enfin, se dorer au soleil sans
trop se fatiguer. Pour Bruno Saucier, propriétaire
des Secrets Nordiques, l’été est l’occasion pour
les chiens de se socialiser : « ils sont lâchés dans
des petits parcs où ils peuvent gambader, mais
aussi, rencontrer des personnes. Ils apprendront
qu’on ne peut pas mordiller les lacets et que les
personnes peuvent avoir différents accents. Ainsi,
les chiens ne sont pas perdus quand vient l’hiver
et acquièrent une personnalité plus riche« .

6. Entre 50 et 200 chiens dans un même

endroit, les chiens ne se battent-ils pas?

La vision de chiens qui restent assis bien

silencieusement n’existent que dans les rêves
des propriétaires de chenil. Evidemment, les
chiens au sein d’une meute se bagarrent pour
des raisons de hiérarchie ou tout simplement pour
jouer. La solution à cela : une bonne éducation.
Dès leur plus jeune âge, « les chiots doivent
comprendre qu’ils doivent être passifs face aux
humains. Cela fait un peu dictateur, mais des
chiens qui sont en présence de personnes
doivent montrer leur côté le plus gentil » sourit
Bruno Saucier, propriétaire d’un chenil. Chacun a
sa manière de faire face à une bagarre, Bruno
Saucier explique la sienne.

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Si il y a récurrence dans les batailles entre deux

chiens liés l’un à côté de l’autre, alors le guide
devra remettre en question le placement de son
attelage. « Il est possible que le guide ait fait une
erreur en mettant deux chiens, côte à côte, qui
sont trop égaux dans la hiérarchie, témoigne
Bruno Saucier. Les chiens se battent alors, pour
chercher une certaine organisation dans la
hiérarchie et se demande qui est le leader et qui
est le suiveur« .

7. Comment les chiens sont-ils entraînés ?

« C’est gênant tellement que c’est facile » se

confie Bruno Saucier. Quand le chien est assez
mature, les guides vont l’atteler avec cinq autres
chiens expérimentés. « Au bout d’une centaine de
mètres, le chien a tout compris, explique le
propriétaire. Et si il est trop jouette, il se fera
remettre à sa place par les autres car pour les
chiens, le traîneau c’est la chasse et les chiens
prennent ça très au sérieux« .

[youtube https://www.youtube.com/watch?
v=Rr7dD0e2GNI&w=560&h=315]

8. La retraite oui, mais à quel âge?

Les chiens ont une espérance de vie équivalente

à 13 ans, en moyenne. Ils vont donc diminuer
l’activité du chien vers l’âge de 10 ans. Il sera à
“temps partiel” à 11 ans et pourra prendre une
retraite bien méritée vers 12 ans. Chaque chien
fait partie d’une équipe, explique Bruno Saucier,
propriétaire des “Secrets Nordiques”.

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9. Chien de traîneau, chien à grande vitesse ?

Si vous voulez faire des balades en chiens de

traîneau et visiter la moitié du pays en moins
d’une journée, vous allez être déçus. Tout
dépend, évidemment, du chenil dans lequel vous
êtes, certains seront adeptes des grandes
vitesses d’autres moins. Pour le chenil “Secrets
Nordiques”, les chiens sont “plus des bucherons
que des sportifs” avoue Bruno Saucier. En effet,
les chiens misent plus sur leur force que sur leur
endurance. Lors des sorties, les chiens peuvent
courir sur une longueur de 3 à 8 kilomètres en
l’espace d’une heure. Cette variation dépend
surtout de la condition de la neige, de la
température (au printemps, par exemple, la neige
est plus collante) mais aussi de leurs passagers
(les familles avec enfants iront plus lentement).

10. Les chiens ont-ils une boussole dans la

tête?

Soyons honnête, vous êtes loin d’être un Musher.

Mais alors qui guide ce traîneau? Les chiens
mémorisent-ils tous les parcours que proposent
son propriétaire? Et oui ! Ces quatre pattes ont de
la mémoire ! “Après 5 à 10 randonnées, un chien
va connaître son territoire. Le travail des guides
se résume à varier les parcours pour que les
chiens ne perdent par leur motivation” explique
Bruno Saucier. Les touristes n’auront donc plus
qu’à apprendre comment freiner quand les chiens
vont trop vite ou encore à les aider dans les
montées et les tournants en poussant le traîneau.

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