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Mantes en Yvelines

I.U.T. Mantes-en-Yvelines

Limiteurs de couple

1. Classification des limiteurs de couple 2


1.1. Principes mis en œuvre 2
1.2. Mode de réglage du couple de tarage Cr 5
1.3. Importance du couple résiduel CRES 5
2. Classification des limiteurs de couple 6
2.1. Limiteur de couple à glissement 6
2.2. Limiteur de couple à obstacle escamotable 8
2.3. Limiteur de couple à rupture 12
1. Classification des limiteurs de couple
Un limiteur de couple est un organe réglable qui, intégré à un ensemble mécanique, permet
la transmission d’un mouvement.

En cas d’anomalies (blocage, bourrage, freinage…) entraînant des efforts anormaux et par
suite un dépassement du couple de tarage CT, le limiteur déclenche instantanément libérant
la partie menée la partie menante, évitant ainsi la rupture de l’organe le plus fragile.

Il existe plusieurs dispositif variant suivant le constructeur. Cependant, ils partagent tous deux
critères :
Le couple de tarage CT
La valeur du couple résiduel CRES (couple transmis après déclenchement du limiteur)

Exemple d’application d’un limiteur de couple sur un tapis roulant :

1.1. Principes mis en œuvre

Glissement
Dans ce cas, le limiteur est comparable à un embrayage à contact axial dépourvu de
commande extérieure pour le débrayage.

Pour les faibles couples de tarage :


- la friction est le plus souvent bilatérale (un disque) et l’effort presseur est
assuré par des rondelles de type Belleville.

Pour les couples de tarage plus importants :


- la friction est assurée par un ensemble de disques (limiteur de couple
multidisque), et l’effort presseur par un ensemble de ressorts (hélicoïdaux) de
compression.

Obstacle escamotable
Pour cette réalisation, des éléments solides S, intercalés entre les parties menantes et menées,
assurent une liaison temporaire, de type encastrement, grâce à la présence d’un ressort
de compression exercant un effort axial constant.
Lors d’une surcharge, ces éléments se trouvent entraînés hors de leur logement. La liaison
encastrement est donc rompue.

Le déplacement des éléments S provoque la translation d’un plateau qui vient actionner la
plupart du temps un capteur. Ce dernier commande l’arrêt immédiat de la partie motrice
(sans quoi un arrêt manuel est nécessaire).

Après intervention pour supprimer les causes de l’incident, la mise en marche de


l’installation est immédiate : les éléments S reprennent eux-mêmes leur position de
fonctionnement normal.

Les éléments S, servant d'obstacle escamotable, peuvent être :


- des billes
- des rouleaux
- des doigts
- des dentures

Obstacle à rupture

Cette disposition constructive, d'emploi limité, présente moins d'intérêt que les deux
précédentes car elle nécessite une intervention manuelle, relativement longue, pour le
remplacement de l'élément S rompu sous une surcharge accidentelle.
Les dimensions de la (ou des) section(s) cisaillée(s) découlent d'un calcul élémentaire de
résistance des matériaux. La relation suivante doit être vérifiée au moment même de la
rupture:
σT = σ R
σT : contrainte tangentielle dans la section cisaillée de l'obstacle S, correspondant à la
transmission d'un couple égal au couple de tarage CT.

σR : résistance à la rupture au cisaillement du matériau constituant l'obstacle S.

L'effort tangentiel T conduisant à la rupture est tel que :

D 2C T
CT = T . Soit T =
2 D
La contrainte tangentielle moyenne dans la (ou les) section(s) cisaillée(s) d'aire Sc est :

T 2C T
σT = Soit σT =
SC D .S C
D'après la condition de rupture (a) :

2C T
=σR
D .S C
Le couple de tarage a pour expression :

CT en Nm
1 σR en Pa
C T = σ R . D .S C D en m
2 Sc en m²
1.2. Mode de réglage du couple de tarage Cr

Pour les limiteurs de couple à glissement et à obstacle escamotable, le réglage du couple de


tarage est obtenu par modification de l’effort axial exercé par les ressorts

En ce qui concerne les limiteurs de couple à rupture, l'expression du couple de tarage CT soit :

1
CT = σ R .D.S C
2
montre que trois paramètres sont déterminants :

σR : résistance à la rupture au cisaillement du matériau. Elle est fonction de la nature du


matériau. Rappelons que pour un acier, elle est en moyenne égale à la moitié de la résistance à
la rupture en extension ;
D : diamètre conditionnant directement l'encombrement du limiteur de couple ;
Sc : aire de la (ou des) section(s) cisaillée(s). Elle est fonction des dimensions et du nombre
d'obstacles S prévus.

1.3. Importance du couple résiduel CRES

Les graphes ci-dessous expriment la variation du couple C transmis à la partie menée, en


fonction du temps, pour une période correspondant à un fonctionnement normal (couple
transmis : CN), au terme duquel un incident i (donnant lieu à une augmentation du couple CN
vers le couple de tarage CT) déclenche le limiteur.

Un couple résiduel CRES continue d'être transmis, sauf pour le limiteur à rupture pour lequel il
est nul.

Limiteur de couple à Limiteur de couple à Limiteur de couple à


glissement obstacle escamotable rupture
2. Classification des limiteurs de couple

2.1. Limiteur de couple à glissement

Monodisque à friction bilatérale


Effort presseur par ressorts hélicoïdaux de compression

Effort presseur par rondelles élastiques de type « Belleville »

L'intensité de l'effort presseur est fonction du nombre de rondelles et de leur mode d'empilage
(voir ci-dessous).
Le graphe ci dessous montre la variation du couple transmis ∆C par le limiteur en fonction du
mode retenu, pour un réglage de flèche ∆f (ou écrasement) donné.

Pour une même flêche ∆f : ∆Cl < ∆C2 < ∆C3

2 constructions envisageables
Multidisque, effort presseur par ressorts hélicoïdaux de compression

2.2. Limiteur de couple à obstacle escamotable

A billes, réarmement sans intervention


A rouleaux

Réarmement sans intervention

La limitation précise du couple est réalisée par six paires de rouleaux (2) pressés par des
ressorts dans les rainures radiales en forme de V du collecteur (4). Les paires de rouleaux sont
logés dans des cavités de la bague d'entraînement (3).

Le couple passe de l'arbre à la bague d'entraînement (3) par l'intermédiaire du moyeu (1) du
collecteur (4) et des paires de rouleaux (2).

Si le couple de transmission dépasse le couple de tarage, les rouleaux cylindriques vont gravir
la pente de la rainure en V du collecteur et, roulant l'un contre l'autre, soulever la bague de
pression (5) et annuler la force de précontrainte des ressorts. Ainsi la bague de pression (5) se
déplace vers la droite et peut commander un détecteur de proximité. Dès que le rouleau de
gauche atteint l'arête (A) la transmission de couple est interrompue. Ensuite les rouleaux
roulent sans friction entre les surfaces B et C. Après une rotation de 360° ils reprennent place
dans les rainures en V, Si entre-temps la surcharge a disparu, la transmission est rétablie
automatiquement.
Réarmement avec intervention

En cas de surcharge, les rouleaux cylindriques (2) vont gravir la pente de la rainure en V du
collecteur (4) et, roulant l'une contre l'autre, déplacer vers la droite le flasque de pression (6).
Celui-ci va faire sortir les billes de verrouillage (7) de leur logement annulaire D qui est usiné
dans le moyeu (1). Dans cette position le porte-ressort (8) n'est plus en contact avec le moyeu
(1) et les rouleaux ne sont plus contraints, Le limiteur a déclenché et la transmission de couple
est interrompue.

Le réarmement s'effectue en poussant la face plane du flasque de pression (6). En rotation et


poussés par les ressorts, les rouleaux reprennent leur place dans les rainures en V du
collecteur, les billes de verrouillage (7) reviennent immédiatement en position dans leur
logement annulaire.

Le limiteur est alors réarmé et la transmission est resolidarisée.


A doigts cunéiformes, réarmement avec intervention

Si le couple de fonctionnement dépasse le couple de tarage CT, les doigts cunéiformes 3 se


déplacent vers la droite en tournant sur eux-mêmes. Le contact de surface avec la cavité 4
reste maintenu pendant toute la durée du déclenchement.

La figure ci-dessous montre qu'il n'existe aucun mouvement relatif entre le côté moteur et le
côté récepteur, jusqu'au couple de tarage CT. Le couple de service est inférieur à la valeur CT.
Si le couple de transmission dépasse la valeur CT, les deux parties du limiteur sont animées
d'un mouvement relatif. A la valeur du couple de déclenchement CD, le couple de
transmission chute brusquement. Le couple de service doit représenter 70% du couple de
déclenchement CD. Dès que le doigt est totalement repoussé de sa cavité, le couple devient
nul. Les côtés moteur et récepteur sont totalement désolidarisés car le doigt cunéiforme est
maintenu dans sa position éclipsée.
A dentures, réarmement avec intervention

2.3. Limiteur de couple à rupture

Des barettes de cisaillement calibrées 3 sont montées sans jeu dans des couples de rainures en
V usinées dans les moyeux moteur et récepteur l et 2 du limiteur.

Ces barettes sont fixées par des vis autofreinées et la forme en « coin » assure la transmission
du couple sans jeu angulaire.

Lorsque le couple dépasse la valeur de tarage CT la barette se cisaille et le moyeu 1 tourne


librement sur le moyeu 2. Si n est le nombre de barettes 3 et S l'aire cisaillée de chacune
d'elles, alors le couple de tarage a pour expression :

1
CT = τ R DnS
2
Une disposition constructive simple peut aussi consister à prévoir une clavette de section
normalisée, intercalée entre les moyeux 1 et 2, La longueur L de la clavette constitue alors le
paramètre pouvant modifier l'importance de l'aire cisaillée, donc du couple de tarage CT. Cette
solution est souvent retenue pour la conception de réducteurs ou boîtes de vitesses. Rappelons
que les largeur et hauteur d'une section droite de clavette normalisée (a et b) sont fonction du
diamètre (d) du moyeu concerné.

Le couple de tarage a pour expression (avec SC = AL) :

1
CT = τ R dAL
2
La clavette peut aussi être remplacée par une goupille pleine, ou creuse, dont l'aire des deux
sections cisaillées conditionne la valeur du couple de tarage.

Le couple de tarage a pour expression (avec SC = 2S) :

1
CT = τ R dS C
2

CT = τ R dS
Récapitulatif

Les principes mis en œuvre pour rompre la liaison entre éléments menant et éléments menés
sur le limiteur de couple sont :
- Le glissement
- L’obstacle escamotable
- L’obstacle en rupture

Pour un limiteur on définit :


- Le couple maximal pouvant être transmis, appelé CT : couple de Tarage
- Le couple résiduel CRES qui est le couple transmis après déclenchement du
limiteur.

Choix du limiteur en fonction de l’application :


Exercice

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