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Le thème de la crainte de Dieu est rappelé, à plusieurs reprises, tout au long de l’œuvre.

La
première mention est exprimée en Qo 3, 14 : « J’ai reconnu que tout ce que fait (le) Dieu, cela
durera toujours ; il n’y a rien à ajouter et rien à retrancher, c’est (le) Dieu qui fait en sorte qu’on
ait de la crainte devant sa face. » Reconnaître que la sagesse a ses limites n’est pas seulement
avouer son incapacité à tout connaître par soi-même mais surtout reconnaître que les bons
moments de la vie trouvent leur origine en Dieu. Craindre Dieu revient, par conséquent, à
accepter de jouir de l’existence, lorsque cela est possible, et s’en remettre à Celui-là seul qui est
sans limite. Cette relation étroite qu’entretiennent le sujet du bonheur et le thème de la crainte de
Dieu sera réaffirmée, avec conviction, dans la seconde moitié du livre, au chapitre.

Conclusion

En résume, le livre de Qohelet, loin d’être pessimiste, laisse au contraire percevoir une
perspective très positive, puisqu' il offre une éthique de vie raisonnable et pratique : car s'il est
nécessaire de savoir accueillir la joie donnée par Dieu lorsqu'elle se présente, il est tout aussi
indispensable de la mettre en pratique dans un agir quotidien sensé et juste. La présence
incontournable du mal, au lieu de susciter le découragement, doit inciter l’homme à réfléchir et
à le dépasser. Au demeurant, l’éthique de Qohelet se résume admirablement dans ces trois
mots : « ainsi, crains Dieu » (Qo 5,6). Au cœur de toute vie humaine git l'angoisse profonde liée a
la contingence et à la finitude de l'existence. En d'autres termes, la confiance seule libère
l'homme de son angoisse de vivre29, parce qu’elle agit comme un puissant moteur qui lui révèle,
non sa finitude ou ses limites, mais sa capacité fondamentale à être heureux avec Dieu, par un
acquiescement salvateur de tout son être.

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