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Structure de Financement Des PME Francai
Structure de Financement Des PME Francai
41 à 62
Ramzi Benkraiem
Professeur Assistant de comptabilité financière
Groupe Sup de Co Montpellier
Anthony Miloudi
Professeur associé de Finance
Groupe Sup de Co La Rochelle
CEREGE (Centre de Recherche en Gestion)
1. – Introduction
3. La structure de l’actionnariat des PME est composée le plus souvent des dirigeants,
de certains membres de leur famille et d’actionnaires dispersés.
STRUCTURE DE FINANCEMENT DES PME FRANÇAISES DU SECTEUR TIC 49
D’un point de vue empirique, Hall (2002) observe que les PME
des secteurs technologiques ont le plus souvent recours à
l’autofinancement et très peu à la dette. Ce résultat est comparable à
celui de Magri (2007) pour laquelle, sur la période 1993-2000, les
PME italiennes innovantes utilisent en priorité les modes de
financement internes. Ce qui n’est pas le cas pour les entreprises
italiennes innovantes cotées en bourse qui ont beaucoup plus
facilement accès à la dette. L’étude de Nucci et al (2005) vient
enrichir ce débat. Ils obtiennent, à partir d’une base de données de
PME italiennes innovantes, une relation négative entre le niveau des
actifs intangibles et le niveau d’endettement. Ce qui est cohérent avec
les études citées précédemment (Michaelas et al, 1999, Cassar et
Holmes, 2003, Sogorb-Mira, 2005). D’une manière générale, l’accès
au crédit ne peut se faire que dans des conditions défavorables pour
les PME innovantes. Les créanciers renchérissent le coût de la dette
tout en diminuant son échéance. Ce résultat corrobore certaines
prédictions de la théorie du financement hiérarchisé.
Au final, les comportements des PME du secteur TIC en matière
de décision de financement peut a priori ne pas sembler très éloignés
de celui des PME d’autres secteurs d’activité. Néanmoins des
caractéristiques financières des entreprises TIC doit découler une
utilisation adaptée des différents modes de financement et notamment
du crédit. Les hypothèses concernant les relations entre les variables
explicatives retenues et les niveaux d’endettement total, à court et
long termes seront explicitées dans la section suivante.
3.2. Méthodologie
Yit {DT, DL or DC} = α0 + α1 ATit + α2 PRit + α3 CRit + α4 TAit + α5 VOit + α6 OIit + εit
4. – Résultats empiriques
AT PR CR TA VO OI
4. Pour des raisons de concision, les résultats de certains tests ne sont pas reportés. Ils
sont néanmoins disponibles sur demande aux auteurs.
5. La statistique de Durbin-Watson (D-W) teste l’auto-corrélation des résidus en mettant
à l’épreuve les deux hypothèses alternatives suivantes ;
H0 : Il n’y pas d’auto-corrélation des résidus.
H1 : Il y a une auto-corrélation positive ou négative des résidus.
Trois types de résultats peuvent être obtenus :
1) Le D-W tend vers 2 : Il n’y a pas d’autocorrélation.
2) Le D-W < 2 et tend vers 0 : Il y a autocorrélation positive.
3) Le D-W > 2 et tend vers 4 : Il y a autocorrélation négative.
Ainsi, la statistique D-W est comprise entre 0 et 4 (0 ≤ D-W ≤ 4).
6. L’utilisation de l’actif total à la fois comme dénominateur pour la variable
dépendante et variable explicative peut soulever la question d’une possible inférence
statistique. Il est à signaler que nous avons reproduit les mêmes analyses en remplaçant
l’actif total (pour la variable indépendante) par la taille de la capitalisation boursière.
Les résultats sont sensiblement similaires.
STRUCTURE DE FINANCEMENT DES PME FRANÇAISES DU SECTEUR TIC 57
fait que les structures de capital des entreprises TIC sont surpondérées
en capitaux propres, eu égard aux niveaux d’endettement total moyen
(38% dont 10,5% à long terme) très inférieur à la moyenne des PME
d’autres secteurs d’activité. En effet, Cassar et Holmes (2003)
obtiennent un endettement total moyen de 57% sur leur échantillon de
PME australiennes, tandis que celui de Sogorb-Mira (2005) s’établit à
61% à partir d’un échantillon de PME espagnols. Il vient que le sens
des relations entre la taille et les différents niveaux d’endettement
qu’ils obtiennent ne corroborent pas ceux que nous obtenons.
De façon cohérente avec les arguments de la théorie du
financement hiérarchisé, la profitabilité de l’entreprise est
négativement reliée aux différentes mesures d’endettement. La
relation est statistiquement négative au seuil de 1% pour les dettes
totales et les dettes à long terme. Globalement ces résultats sont
unanimement obtenus dans la littérature (Chittenden et al., 1996;
Jordan et al., 1998; Michaelas et al., 1999 and Mishra et McConaugh,
1999). Ils suggèrent que les dirigeants des sociétés hautement
profitables semblent préférer les ressources internes aux moyens de
financement externes. Ainsi, ils paraissent privilégier les sources de
financement qui ne réduisent pas leur niveau de propriété et de
contrôle.
La variable croissance des résultats nets est positivement et
significativement corrélée aux dettes totales et à long terme. Cette
corrélation est nulle et non significative pour les dettes à court terme.
Ce résultat indique que les PME du secteur TIC parviennent à financer
la croissance par des dettes et en particulier des dettes à long terme.
Les créanciers consentent à accorder des crédits à long terme dès lors
que la croissance est avérée, autrement lorsque les investissements ont
permis une augmentation du chiffre d’affaires qui se traduit par une
élévation du bénéfice net.
La tangibilité de l’actif affecte également la structure du capital
des entreprises. En effet, la tangibilité est négativement et
significativement corrélée aux dettes totales et à court terme. Par
contre, elle est non significativement corrélée aux dettes à long terme.
La corrélation négative entre la tangibilité et les dettes totales
contredit les prédictions de la théorie du ratio d’endettement optimal.
Ce résultat inattendu semble soulever un problème structurel. Ils
mettent en évidence les difficultés rencontrées par les PME du secteur
TIC à financer leurs éléments d’actif tangible au moyen du crédit.
La volatilité des résultats nets ne semble pas influencer les dettes
totales et à court terme des PME du secteur TIC. Ce résultat, assez
surprenant, peut notamment s’expliquer par le fait que les pourvoyeurs
Ramzi BENKRAIEM & Anthony MILOUDI
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