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Départ du circuit : Place de l’église
Dans la partie haute du village se trouvait au XVIIe siècle le moulin-
scierie du seigneur aux abords du ruisseau. Un canal de dérivation est
construit à la même période pour faire fonctionner la forge d’un atelier de
cloutier. Au début du XIXe siècle, un moulin à grains est édifié, en activité au
moins jusqu’ à la fin du XIXe siècle. Plus tard, un atelier de menuisier utilisait
la force de l’eau. Une turbine produisant de l’électricité a également été
installée.
On constate que le hameau principal a centralisé au plus près des
habitations un nombre important d’équipements utilisant la ressource
naturelle disponible, l’eau.
l’eau
Circuit : descendre
descendre la rue à gauche de la mairie-
mairie-école. Au niveau du cimetière
(emplacement de l’ancienne église), prendre la route qui descend à droite sur
200m. A l’embranchement des routes poteau randonnée direction La Cote et
Morinaire), prendre à gauche
gauche et descendre dans le vallon le long de la route
sur 150m
150m jusqu’au pont.
LES
LES COURS D’EAU
Les limites du Trièves sont matérialisées par les massifs qui le bordent,
Dévoluy et Vercors à l’est et à l’ouest, mais également par le principal cours
d’eau du territoire, le Drac. Il constitue une limite géographique, mais
également culturelle avec le plateau matheysin au nord.
Contrairement au Beaumont voisin, dont les rivières sont alimentées
toute l’année par les glaciers du Dévoluy,, le Trièves n’a que peu de cours d’eau
permanents.
permanents Les rivières les plus importantes, comme la Vanne et l’Hôte,
l’Ebron et l’Orbanne ou encore la Gresse, voient leurs lits s’assécher pendant la
saison d’été.
Par contre, de nombreux ruisseaux en jalonnent la surface.
surface Le débit impétueux
de ces torrents dévalant les pentes escarpées, les crues saisonnières souvent
violentes, la nature instable des terrains argileux, rendaient l’aménagement des
berges des cours d’eau particulièrement délicat.
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Moulin de Faucherand (actuel moulin Falquet) commune de Clelles
L’UTILISATION DE L’EAU
Précurseurs
Précurseurs dans l’utilisation de l’eau (thermes, aqueducs…), les romains ont
également été parmi les premiers à utiliser sa force motrice,
motrice, avec le principe
des moulins hydrauliques.
Au Moyen-
Moyen-âge et à l’époque moderne, ces moulins se sont multipliés et
constituaient une trame très dense dans cette région de moyenne montagne. En
1809, 62 roues de moulins étaient recensées dans la vallée de la Gresse et de
ses affluents (un moulin possédant souvent plusieurs roues).
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Le réseau des moulins était plus
important en montagne que dans
les vallées : l’habitat dispersé en de
nombreux hameaux nécessitait
des installations plus nombreuses
pour les besoins des populations
isolées. De plus, le débit plus
important des cours d’eau dans les
fonds de vallées explique que les
moulins, plus productifs, y soient
moins nombreux. En 1809,
Miribel et Château-Bernard
comptaient 725 habitants pour 8
roues, à Claix 1500 habitants se
partageaient 3 roues !
Moulin à Clelles
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En 1828, il existe deux moulins dans le hameau du Bouchet, peut- peut-être
construits à la Révolution. Ils ne sont plus en fonctionnement en 1898.
1898.
On peut observer
observer les vestiges de deux bâtiments : dans la partie est du bâtiment
supérieur (qui mesurait environ 12x8m) subsiste une partie de la galerie
voutée où circulait l’eau. A l’emplacement du bâtiment inférieur, la meule
dormante d’un battoir (le « jas »). A côté,côté, une meule (peut-
(peut-être la meule
dormante du moulin). Sous le jas du battoir se trouve encore la chambre d’eau
du rouet, jouxtant le ruisseau.
PROPRIETAIRES ET EXPLOITANTS
Les moulins n’ont pratiquement jamais appartenu à ceux qui les exploitaient :
au Moyen-âge, ils étaient la propriété de la couronne delphinale. Aux siècles
suivants, ils ont été « albergés » (loués à très long terme) à des institutions
ecclésiastiques, à des familles nobles ou parfois à des bourgeois qui se
risquaient dans l’entreprise.
Le seigneur local était le maitre de l’eau. Le système des moulins banaux (sous
la juridiction du seigneur)) constituait,
constituait, avec le four, un élément important du
pouvoir féodal : les habitants avaient l’obligation de faire moudre leurs grains
au moulin du seigneur, moyennant une part de la récolte.. Mais c’était
également un service rendu à la population,
population qui pouvait disposer ainsi d’un
équipement indispensable dans ces hameaux isolés.
Après la Révolution Française, et une utilisation plus libre de l’eau, le réseau
des moulins a connu un développement important au début du XIXe siècle.
siècle
Nombreux étaient ceux qui ont tenté leur chance en croyant faire fortune.
Mais la multiplication des artifices sur un même cours d’eau, souvent à peu de
distance les uns des autres, et la faible rentabilité de la plupart de ces
installations, en a fait disparaitre un grand nombre au cours du siècle.
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LES TECHNIQUES
« En Provence et dans une bonne partie du Dauphiné, les moulins y sont d’une
grande simplicité, n’ayant qu’une roue horizontale, de six ou sept pieds de
diamètre, dont les aubes sont faites en cuillères, pour recevoir le choc de l’eau
qui coule ordinairement dans une auge. L’arbre qui répond à la meule
supérieure, est la seule pièce qui sert à lui communiquer le mouvement, et je
ne crois pas qu’il soit possible de faire un moulin à moindre frais. » ( BELIDOR,
Architecture hydraulique 1737)
Cette définition du début du XVIIIe siècle est restée très longtemps
valable dans la construction des moulins du Trièves. Le système de la roue
horizontale,
horizontale largement dominant dans les régions de montagne, est
particulièrement bien adapté aux débit des torrents.
Ces techniques d’utilisation de la force motrice de l’eau datant du Moyen-âge,
ont perduré sans changements majeurs jusqu’au XIXe siècle. Facile à construire
et à mettre en œuvre, ce type de moulin est également facile à réparer. En effet,
les dégâts aux installations et même aux bâtiments sont fréquents dans une
région où les crues des torrents se produisent régulièrement et sont
dévastatrices. Même si l’eau du ruisseau est acheminé par un canal (le béal ) et
n’est donc pas en contact direct avec le moulin, l’exploitant doit effectuer
régulièrement des réparations. Avant la Révolution, celles-ci sont à la charge
du propriétaire si elles excèdent plus d’une journée de travail.
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Croquis C.GAUTIER
LES MEULES
Les meules des moulins avaient une grande importance dans la fabrication du
pain,
pain aliment essentiel des populations rurales. D’un diamètre généralement
compris entre 1,5 et 2 mètres, de 30 à 50 centimètres d’épaisseur, elles
pesaient entre une et deux tonnes, jusqu’à 4 tonnes pour les plus imposantes.
Pendant une longue période, pour les moulins les plus modestes, les meules
étaient le plus souvent extraites des carrières locales, voire même taillées dans
des blocs erratiques aux abords des torrents. C’était encore le cas pour les
moulins de Château-Bernard au début du XIXe siècle, qui utilisaient des
meules « du pays ». Si elles avaient l’avantage de la proximité, elles étaient
pourtant de médiocre qualité. Ces meules devaient être fréquemment retaillées
par le meunier pour conserver leur capacité abrasive. La farine obtenue était
chargée de sable et de graviers, et causait une usure précoce des dents,
entrainant des problèmes de santé non négligeables.
C’est pourquoi les meuniers des bourgs importants, à Claix par exemple, se
tournèrent rapidement (dès le XVIIe siècle) vers les carrières régionales
réputées, notamment la célèbre « meulière » (carrière de meules) de Quaix-
Quaix-en-
en-
Chartreuse.
hartreuse
Ce souci de plus en plus
important de la qualité de la
farine supposait néanmoins
des investissements conséquents,
puisque le prix d’une meule
de la meulière de Quaix-en-
Chartreuse, auquel s’ajoutait
le coût du transport,
équivalait à celui d’une petite
maison ou d’une parcelle de
terre ! Cela explique que les
meules de Château-Bernard
la carrière de meules de Quaix-en-Chartreuse
aient continué à être taillées
dans le matériau local.
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Circuit : A droite du moulin, prendre le petit pont à la jonction des deux
ruisseaux, descendre le sentier sur 300m. Traverser
Traverser le lit d’un torrent. Sur cette
portion, on longe un ancien canal de dérivation parallèle au ruisseau. Au
poteau de randonnée, suivre « La Côte » sur quelques dizaines de mètres. a la
jonction avec le lit d’un ruisseau, prendre un petit sentier à droite du chemin
qui descend, jusqu’aux
jusqu’aux vestiges du moulin du hameau des Mazets : il subsiste
les pans de murs d’un bâtiment d’environ 8x5 m et une meule. Les ruines d’un
autre bâtiment ainsi que plusieurs meules ont récemment disparu.
A cet emplacement, plusieurs moulins se sont succédés, d’avant la Révolution
jusqu’au début du XXe siècle. En 1865, il existait deux bâtiments en toits de
chaume abritant un moulin à battre le blé et plusieurs à moudre le blé.
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parfois mal intégrés dans la communauté villageoise. En réalité, ils semblent
avoir fait les frais d’une modernisation des installations : les propriétaires, en
charge des travaux, ont répercuté le montant des loyers sur les exploitants.
L’activité de meunier n’était pas une occupation à plein temps,
temps et les revenus
tirés du moulin étaient presque toujours complétés par ceux tirés d’un champ
ou de la possession de quelques têtes de bétail.
L’EXODE RURAL
Château-
Château-Bernard fut particulièrement
particulièrement touché par un phénomène national qui
a changé profondément la physionomie des campagnes françaises à partir du
milieu du XIXe siècle, l’exode rural.
Le désenclavement de zones rurales avec le développement des voies de
communication (routes carrossables, chemin de fer…), et l’industrialisation ont
été les moteurs d’une hémorragie des forces vives des zones rurales..
Beaucoup de ces villages et hameaux jusque-
jusque-là isolés, ont perdu jusqu’à la
moitié de leur population.
population De 449 habitants en 1851, Château-Bernard n’en
comptait plus que 108 à la fin des années 1960 !
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Une enquête de 1909 décrit tristement la situation : « Des ruines s’étalaient
partout. Dans les décombres des maisons jadis habitées par des familles
nombreuses, la couleuvre a élu domicile au milieu des plantes sauvages. »
Ce dépeuplement a eu évidemment
un impact très important sur les
sociétés rurales, dont les habitants
vivaient jusque là dans une grande
autonomie.
Les anciens modes de production
du monde paysan, et les activités
annexes, dont celui de la meunerie,
en ont été profondément
bouleversés.
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Document réalisé par Frédéric DUMOLARD stagiaire à la CDC TRIEVES
avec l’aimable collaboration des Amis du Musée du Trièves (Juin 2012)
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