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Licence Professionnelle en

Télécommunication et Informatique (LPTI)

Architecture des Réseaux


Télécoms (ART)

Document Etudiant
CHAPITRE I : LES COMMUNICATIONS ET LES
TELECOMMUNICATIONS
De tous temps et dans tous les pays, les hommes ont éprouvé le besoin
d’échanger leurs pensées à distance.
Les premières transmissions furent réalisées dès l’antiquité par des signaux
optiques ou sonores très simples (feux, fumées, etc …) que l’œil ou l’oreille
interprétaient. Plus tard, les chercheurs s’essayèrent à transmettre la parole par le
moyen de l’électricité, mais il a fallu attendre la mise au point du téléphone,
inventé en 1876, pour que le langage articulé soit transmis à distance dans des
conditions satisfaisantes.

I-1 La communication
Communication : action de communiquer
Communiquer : être en relation avec, transmettre.
Pour communiquer, il faut :

- Etre au moins à deux

- S’entendre (dans les deux sens du mot : se mettre d’accord).


- Se comprendre (parler le même langage).
Exemples de communications : La lettre, le discours, le geste (mime), le
journal, la radio, la télévision, le téléphone, …

I-2 Les télécommunications


Une télécommunication est une communication à distance à temps réel. Les
télécommunications se caractérisent par le fait que seule l’information utile est
transmise aux usagers, le support étant utilisable par différentes communications
soit en même temps soit à des temps différents. On peut classer les
télécommunications en 4 types :
- télécommunications orales : téléphone, radio, …
- télécommunications écrites : télex, …
- télécommunications visuelles : télévision, télécopie, …

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- télécommunications informatiques : transmission de données, télétexte,
télématique, …

NOTA : La littérature, le cinéma, la peinture, etc, sont aussi des moyens de


communications, mais indirects. Ils ne sont donc pas classés dans les
télécommunications.

I-3 La transmission de la voie


A l’air libre, la parole n’est intelligible qu’à une distance de quelques dizaines
de mètres. Les cris ont une portée bien plus grande. D’où l’idée des Perses
d’échelonner sur certains itinéraires des postes de crieurs qui se répétaient les
appels les uns aux autres, grâce à quoi les nouvelles pouvaient être transmises en
une journée dans des relations où le voyage durait trente jours.

Plus près de nous, les tubes acoustiques permirent également de communiquer


par la parole en canalisant les vibrations de l’air, mais sur des distances
extrêmement faibles.

I-4 Le télégraphe optique


C’est à Claude CHAPPE que devait revenir l’honneur de découvrir, ou plutôt de
mettre au point, le système de télégraphe optique qui porte son nom, et qui
commence à fonctionner sur une ligne expérimentale en 1793.
L’efficacité du procédé étant démontrée, de nouvelles lignes furent crées. En
1844, le réseau français comportait 5000 kilomètres de lignes, et 534 stations
desservaient 29 villes.

I-5 Le télégraphe électrique


En 1774, le français LESAGE avait imaginé de relier 24 balles de sureau,
représentant chacune une lettre de l’alphabet, par des fils métalliques d’une
certaine longueur à une machine produisant des décharges d’électricité statique.
Une décharge envoyée dans un des fils provoquait le déplacement de la balle
correspondante.
COXE en 1810 et SOEMMERING en 1811 emploient non plus l’électricité
statique mais le courant fourni par des piles : ils relient 24 piles à 24 voltamètres
(un par lettre), la fermeture de l’interrupteur d’un des fils provoquant, à distance,
la décomposition de l’eau du tube correspondant à la lettre dans lequel le
courant est envoyé.

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En 1820, AMPERE reprend le même dispositif, mais remplace les voltamètres par
des aiguilles aimantées : la déviation d'une aiguille indique le fil correspondant
toujours à une lettre dans lequel le courant est envoyé.
Puis, en octobre 1832, AMPERE et ARAGO découvrent l’électroaimant qui devait
permettre par la suite de résoudre la plupart des problèmes posés par l’émission,
la transmission et la réception des signaux télégraphiques et conduire à l’invention
du téléphone.
Dès la même année, aux Etats-Unis, Samuel MORSE pose les grands principes
de son système dont les premières démonstrations ont lieu en 1837. Un brevet
lui est délivré en 1840 et il obtint en 1843 les crédits nécessaires à la
construction de la première ligne Washington - Baltimore qui est mise en service
le 24 mai 1844.
En France, ARAGO présente en 1845 un rapport à la Chambre des Députés
tendant à l’adoption du télégraphe électrique. Les crédits permettant
l’établissement d’une ligne PARIS-ROUEN sont votés. Mais rapidement le
système Morse est écarté au profit des appareils présentés par BREGUET. Le
premier qui, composé de petites barrettes mobiles imitant les signaux chappe,
permettait une substitution progressive du télégraphe électrique au télégraphe
aérien dans le réseau général existant.

Le second, à cadran, où la lettre transmise était désignée par l’arrêt d’une


aiguille dont les mouvements étaient commandés par le poste émetteur, était
réservé au service des Chemins de Fer, alors en plein développement.
Cependant, le télégraphe Morse présentait le grand avantage de laisser une
preuve écrite de l’existence et du contenu des messages. Aussi ce système fut-il
finalement adopté en France en 1856.

Par la suite, de nombreuses améliorations sont apportées à la télégraphie. Il


convient à ce sujet de signaler la mise au point des appareils HUGES, BAUDOT
et des téléimprimeurs et arythmiques.
L'appareil HUGUES comporte un clavier de 28 touches, correspondant chacune
à un signe et actionnant un goujon destiné à établir un courant dans la ligne au
moment précis où un contact, en rotation parfaitement régulière, se trouve en
face de lui. L'appareil récepteur comporte essentiellement une roue des types,
cylindre sur le pourtour duquel sont gravés les lettres et chiffres, animée d'un
mouvement rigoureusement synchronisé à celui du contact mobile de l'appareil
émetteur. A l'instant où le courant est envoyé sur la ligne, une bande de papier
est projetée contre cette roue des types et le signe correspondant à la roue abaissée
se trouve ainsi imprimé.

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Dans le système BAUDOT, le clavier est réduit à cinq touches. A chaque lettre,
chiffre ou signe à transmettre correspond une combinaison de ses touches. C'est
donc cette fois cinq indications (présence ou absence de courant) qui sont
transmises vers le récepteur, et l'opérateur est obligé de respecter la cadence de
transmission imposée par la vitesse de rotation des appareils. En revanche, il est
possible de n'utiliser qu'une seule ligne pour desservir 3 à 4 liaisons : le temps
nécessaire à l'appareil pour recueillir et transmettre les 5 indications
correspondant à un signe étant inférieur à celui utilisé par l'opérateur pour
modifier l'état de son clavier, la ligne peut donc être attribuée à tour de rôle à
chacun des postes.

Cependant, la double sujétion imposée par le système BAUDOT : maintien du


synchronisme des appareils et respect de la cadence de transmission, entraînant
à la fois la nécessité d'un entretien constant, une formation assez longue pour des
opérateurs et un rendement relativement faible de ces derniers.
Ces inconvénients ont été palliés par la mise en service des téléimprimeurs
arythmiques, véritables machines à écrire à distance, si la transmission s'effectue
comme pour le système BAUDOT.
Par un code à 5 moments, cette modification est faite mécaniquement par l'appareil
lui même. De plus, les organes tournants, au lieu de devoir être maintenus en
synchronisme, ne sont mis en mouvement qu'au début de la transmission de chaque
caractère. L'opérateur n'a donc qu'à taper le texte du message, exactement dans
les mêmes conditions que s'il se servait d'une machine à écrire ordinaire.

Entre temps, la loi du 29 novembre 1850 avait admis la transmission de la


correspondance privée sur les lignes télégraphiques, non sans assortir cette
autorisation de nombreuses conditions, en particulier en ce qui concerne la
vérification de l'identité de l'expéditeur, et en posant le principe de
l'irresponsabilité de l'état dont le monopole, établi par un décret de 1793 et une
loi de 1837, sera confirmé en 1851.

I-6 Le téléphone
Avant le téléphone :
L'apparition du téléphone fut précédée de nombreuses recherches sur des appareils
permettant de transmettre des sons musicaux (téléphones musicaux).

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En1837, deux physiciens américains, HENRY et PAGE, découvrirent qu'une
tige métallique soumise à des aimantations et des désaimantations successives
très rapides pouvait émettre des sons, lesquels étaient en rapport avec la fréquence
des émissions de courant qui les provoquaient (musique galvanique).
A leur suite, de nombreux chercheurs essayèrent de produire des sons musicaux
par le courant électrique, notamment FORMENT et PETRINA qui construisirent
en 1847 et 1852 des vibrateurs électriques. En 1854, un fonctionnaire de
l'administration française des télégraphes, Charles BOURSEUL, publia dans la
revue "l'Illustration" (numéro du 26 août 1854), une note sur la possibilité de
transmettre la parole à distance au moyen de l'électricité.
Cette idée fut accueillie avec le plus grand scepticisme car personne n'imaginait
qu'elle put prendre corps un jour. Cependant, bien que la suggestion de
BOURSEUL fut imparfaite puisqu'il imaginait de faire valoir le courant par tout
ou rien au lieu de le moduler, il est permis de croire qu'elle aurait entraîné
l'invention du téléphone si des expériences suffisamment poussées avaient été
entreprises. Malheureusement, l'auteur ne put aboutir à aucun résultat pratique
satisfaisant.

L'invention de Graham BELL :


Le 14 février 1876, deux demandes de brevets étaient déposées l'une à Boston
par Graham BELL pour un appareil dit "Télégraphe harmonique", l'autre à
Chicago par Elisha GRAY.
Le 7 mars de cette année là, Alexande Graham BELL obtenait le brevet
n°174465 qui lui donnait pratiquement le monopole pour la transmission de la
parole par téléphone. Cette attribution donna lieu à un long procès qui ne se
termina qu'en 1880, à l'issue duquel le brevet et les droits d'invention furent
attribués à BELL. Des recherches approfondies ayant établi que sa demande
avait été déposée deux heures avant celle de GRAY.

En 1876, BELL réalisa une première expérience de transmission à distance entre


Boston et Malden (9 km) en utilisant les fils du télégraphe électrique : "des
conversations s'échangèrent avec la plus grande facilité d'un poste à l'autre. Un
pianiste exécuta à Malden un morceau qui fut l'auditoire". De nouvelles
expériences se déroulèrent ensuite, notamment entre Salem et Boston (22 km) et
entre New-York et Northconway (plus de 230 km).

BELL forma alors une société pour l'exploitation du téléphone, et le premier réseau
fut constitué à New-York en 1877. Le développement véritable du téléphone ne
date cependant que de 1878, époque à laquelle l'appareil de BELL fut présenté à
l'Exposition Universelle de Paris.

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Les premiers appareils téléphoniques :
La réalisation initiale de BELL comprenait un transmetteur et un récepteur
distincts mais, par la suite, l'inventeur mit au point un appareil réversible
remplissant indifféremment l'un ou l'autre rôle.
Il s'agissait d'appareils magnétiques constitués par une bobine entourant un aimant
permanent en face duquel pouvait vibrer une membrane en fer doux : les vibrations
de la membrane du transmetteur provoquées par la parole entraînaient des
vibrations de flux magnétique du barreau aimanté. Il en résultait des courants
d'induction très faibles qui, recueillis dans la bobine du récepteur, modifiait
le champ créé par l'aimant permanent et faisait ainsi vibrer la membrane du
récepteur en accord avec celle de l'émetteur lorsqu'ils ne se trouvaient pas à une
distance trop grande l'un de l'autre. C'est pourquoi, malgré divers
perfectionnements, ce téléphone ne put autoriser des transmissions à grande
distance. Les forces électromotrices induites étant trop faibles.
En 1877, un autre constructeur américain, Thomas EDISON, fit breveter un
nouveau téléphone comprenant un transmetteur et un récepteur spécialisés où les
vibrations de courant étaient provoquées non pas en agissant sur un champ
magnétique, mais sur la résistance d'un circuit parcouru en permanence par le
courant électrique d'une pile.

Malheureusement, ce nouveau téléphone ne pouvait toujours pas servir pour les


transmissions à grande distance.
L'invention du microphone :
C'est l'invention du microphone par un physicien anglais, D.E. HUGUES, qui
permit au téléphone de devenir, en 1878, un moyen de communication
véritablement utilisable.
Mis au point pour accroître l'intensité des sons, l'appareil était formé d'un crayon
de charbon enchâssé dans deux blocs de même matière susceptibles de vibrer sous
l'action des ondes sonores. Les contacts crayon - blocs étant imparfaits, la
résistance électrique du système variait selon les vibrations de la voix.
L'ensemble était intercalé dans un circuit électrique alimenté par une pile.
L'intensité du courant circulant dans le circuit variait donc en fonction des
fluctuations de la résistance.

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CHRONOLOGIE DE QUELQUES POSTES TELEPHONIQUES

Année Désignation Nationalité

1876 BELL (USA)

1877 Edison (USA)

1878 Hugues (GB)

1879 Ader ( F)

1893 Berthon - Ader (F)

1910 Marty (F)

1924 BC - Auto (type 1924) (F)

1943 U 43 (F)

1963 S 63 (F)

1975 T 75 (F)

1980 Digitel 2000 (USA)

1983 T 83 (F)

Tableau1 : Chronologie de quelques postes téléphoniques

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I-7 Les centraux téléphoniques
Les centraux manuels :
Le premier central téléphonique digne de ce nom vit le jour à Newhaven (USA)
en 1878. Paris fut la première ville d'Europe à bénéficier de ce nouveau mode de
transmission : un réseau urbain y fut établi dès 1879. Mais l'état français, craignant
l'indifférence du public et reculant devant les dépenses à engager, en confia la
réalisation à trois sociétés concessionnaires qui fusionnèrent en 1880, puis furent
rachetées par l'état en 1889.

Les centraux automatiques :


Toutes charmantes qu'elles fussent, on ne pouvait envisager de multiplier les
demoiselles du téléphone aussi vite que l'on multipliait les abonnés, et les centraux,
surchargés, menaçaient le développement de cette industrie naissante. C'est
pourquoi, dès 1881, de nombreux chercheurs travaillèrent sur la question. En fin
de compte, dix ans plus tard, c'est un système appelé STROWGER qui est le
plus généralement retenu.
M. STROWGER, de son métier, était entrepreneur de pompes funèbres dans une
petite localité du centre des Etats Unis. La légende veut qu'il se soit intéressé à
l'automatisation du réseau dans le seul but de se débarrasser d'une demoiselle du
téléphone qui lui causait les pires ennuis. La téléphoniste de la petite localité
était en effet la femme de son concurrent, et il la soupçonnait non seulement de
passer à son époux des appels destinés à sa propre entreprise, mais aussi
d'espionner les décès de la ville. Son central allait contribuer lentement mais
efficacement à réduire au silence toutes les demoiselles du téléphone…

Panorama de quelques systèmes téléphoniques


- Systèmes électroniques rotatifs :
1891 : Strowger  USA
1897 : Rotary  USA

1915 : Semi auto LMT  France

1922 : Automatique rural  France


1929 : R6  France
1948 : L43  France
1950 Rotary 7B1  USA

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- Systèmes électromécaniques CROSSBAR :

1960 : CP400  Suède


1960 : Pentaconta  USA
- Systèmes semi électroniques CROSSBAR :
1975 JANUS (CIT ALCATEL)  France
- Systèmes électroniques spatiaux :
1978 : Métaconta 11F  USA
1978 AXE  Suède
- Systèmes électroniques temporels
1973 : E10  France
1975 : D10  Japon

1977 : MT20/25  France

1978 : EWSD (Sèmens)  RFA


1978 : E12  France
1978 : AXE10  Suède
1990 : OCB283  France
etc…
L’avenir semble appartenir aux systèmes temporels (conférence d’ATLANTA
en 1977). En effet, associés à un réseau numérique, ils forment un ensemble
homogène parfaitement adapté aux exigences modernes (télématique,
visiophone, …) tout en restant compétitifs grâce à la baisse spectaculaire des coûts
de fabrication des circuits électriques et au développement des microprocesseurs.

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CHAPITRE II : LES RESEAUX DE
TELECOMMUNICATION
II-1 Introduction
On peut définir un réseau d’une façon générale comme étant un ensemble
d’éléments interconnectés rendant un service particulier. Exemples :
Transmission de la voie (réseau téléphonique), Transmission de textes (réseau
télex)
Les réseaux sont donc caractérisés par le service qu’ils rendent, mais aussi par
leur exploitation :

* interactivité : l’échange d’information se fait dans les deux sens, de façon


conversationnelle. Exemples : réseau Télétel, réseau téléphonique commuté
* à commutation de paquets : le chemin de la mise en relation est virtuel,
c’est-à-dire que l’information, envoyée sous forme de paquets, est acheminée
par le réseau de façon optimale. La gestion de l’itinéraire étant dynamique, ce
dernier peut varier au cours de la communication, suivant le trafic. Exemples :
réseau Senpac, réseau Transpac
* à commutation de circuits : le chemin de la mise en relation est fixé dans le
début de la communication par un processus de réservation, dit: signalisation
téléphonique. Pendant toute la durée de la communication le circuit est à la
disposition du même utilisateur. Exemples : réseau téléphonique commuté.

* de type ouvert : Il peut s'interconnecter à plusieurs autres réseaux.


Exemples : réseau télex, réseau téléphonique commuté, internet.

* de type fermé : les utilisateurs n’ont la possibilité de communiquer qu’avec


ceux faisant partie de la même entité juridique, bien que les ressources
techniques : matériel, logiciels,… puissent être communes à plusieurs entités.
Exemples : réseau Télécom 1 (RTC), réseau Colisée.
* à caractère public : le raccordement au réseau est géré par l’organisme de
service public des Télécommunications : Office National, administration.
Exemple : réseau téléphonique commuté, réseau Senpac

* à caractère privé : le raccordement au réseau est géré par un organisme privé,


qui peut introduire des conditions restrictives d’accès. Exemple : réseau de la
Régie de Chemin de fer, réseau bancaire (Swift)

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Tous ces critères influent donc sur les moyens mis en oeuvre et surtout sur le
matériel utilisé.

II-2 Le réseau téléphonique commute


Le Réseau Téléphonique Commuté est conçu pour permettre la mise en relation
temporaire d’installations d’abonnés de façon automatique et universelle, sans
restriction d’accès afin de permettre l’échange de conversation. Cela signifie
qu’il s’agit d’un réseau de type ouvert, et à caractère public. La technique
employée repose sur le principe de la commutation de circuits, et l’exploitation
en est interactive.

II-2-1 Les fonctions de base du RTC


La fonction de base d’un réseau téléphonique commuté est bien entendu de
mettre en relation deux postes d’abonnés. Pour cela, il faut établir la
communication en utilisant les renseignements fournis par l’abonné demandeur
(numérotation), la maintenir pendant toute la durée de la communication, avec une
qualité d’écoute suffisante, tout en supervisant pour détecter le raccrochage.
On voit apparaître donc trois fonctions. Il s’agit :

- L’interconnexion des abonnés: c’est leur fournir temporairement le


support qui permet aux extrémités de correspondre, et plus précisément
d’assurer la transmission des signaux dont la fréquence est comprise entre
300 et 3400Hz.
- La signalisation des abonnés et du réseau: c’est la numérotation
d’abord, puis les échanges internes au réseau qui permettent l’établissement,
la supervision et la rupture de la communication.
- L’exploitation du réseau : qui concerne l’échange des informations et
des commandes permettant de gérer le réseau (mesures de trafic,
reconfiguration en cas de panne.
Ces différentes fonctions sont réalisées au travers de 3 réseaux plus ou mois liés.

II-2-2 Organisation technique du réseau RTC


L’organisation technique est une image que doit parcourir une communication
pour relier deux postes téléphoniques et des équipements qu’elle met en œuvre. Le
réseau RTC est structuré en trois grandes parties : le réseau local ou
distribution, le réseau de commutation et le réseau de transmission.

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Figure 1 : La chaine de communication

II-2-2-1 La distribution ou réseau local


C’est la partie du réseau qui se trouve entre le poste téléphonique et son
commutateur de rattachement. On y rencontre successivement, dans le cas usuel:
- Le poste d’abonné : c’est l’équipement terminal qui permet à l’usager
d’accéder au service téléphonique,
- Le câble de branchement : c’est une bifilaire qui permet de raccorder un
et un seul abonné,
- Le point de concentration : c’est un mini répartiteur permettant de
regrouper les lignes individuelles dans un câble de distribution. Il peut
être sous forme de PC sur poteau, de réglette d’immeuble ou de borne
pavillonnaire avec des capacités de 8, 14 ou 28 paires,
- Le câble de distribution : c’est un câble de quelques dizaines de paires
aérien ou posé en plein terre. Sa capacité peut être 14, 28, 56, …, 448 paires,
- Le sous-répartiteur : c’est un bâti sur le trottoir permettant de relier les
câbles de distribution avec les câbles de transport,
- Le câble de transport : c’est un câble de quelques centaines de paires
placés dans des caniveaux non inondables avec regards de visite et ont des
capacités variant de 112 à 2688 paires,

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- Un répartiteur général : qui est l’interface entre le câble de transport et
le commutateur.

Figure 2 : Réseau local du RTC

II-2-2-2 La commutation
La commutation est la partie intelligente du réseau, celle qui permet de réunir
temporairement la ligne de l’abonné demandeur à celle de l’abonné demandé
(s’il est raccordé au même commutateur) ou à un circuit aboutissant à un autre
commutateur. On peut avoir trois types de connexion au niveau des
commutateurs correspondant à des catégories d’appels bien définis.

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Figure 3 : Types de connexions et types d’appels

II-2-2-3 La transmission
La transmission est la partie du réseau qui permet de relier les
autocommutateurs entre eux à travers des circuits. Ces circuits peuvent être
cuivriques, optiques ou hertziens.

II-2-3 LES DIFFERENTES STRUCTURES DU RESEAU


Le RTC repose sur son réseau dorsal qui peut prendre des structures très variées.

II-2-3-1 Poste à poste


Dans une telle structure tous les postes sont reliés deux à deux. De chaque poste
nous aurons (Nbre de postes – 1) liaisons et le nombre de liaisons (N) est égal à :

(Nbre de poste) x (Nbre de poste – 1)


N =
2

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Figure 4 : Structure poste à poste
Il n’est guère possible économiquement de raccorder plus d’une dizaine de
lignes dans de telle condition.

II-2-3-2 Point de commutation


Pour pouvoir raccorder un grand nombre d’abonnée, on met en commun une partie
du réseau (circuits, commutateurs, etc…). Pour que n’importe quel abonné
puisse communiquer avec n’importe quel autre, les lignes sont groupées en des
points de commutation permettant l’interconnexion à la demande.

Point de
Commutation

Figure 5 : Structure point de commutation


Chaque abonné est raccordé par une ligne téléphonique sur un commutateur
(analogique) qui lui permet d’exprimer son besoin au niveau du commutateur.
Ainsi l’opératrice présente dans le central prend la demande et essaie de trouver le
correspondant sollicité et établit la liaison entre l’entrée et la sortie concernée.

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Le nombre d’abonnés croissant et les pertes en ligne (une ligne d’abonné ne peut
pas dépasser une certaine longueur en fonction du type de ligne et du diamètre des
conducteurs), il devient indispensable de disposer dans un même réseau
téléphonique plusieurs commutateurs. Pour assurer le service universel, c’est à
dire que tous les abonnés reliés à différents points de commutation puissent
communiquer, il faudra alors établir un « chemin » entre les commutateurs deux
à deux.

II-2-3-3 Structure maillée


Elle consiste à relier deux à deux tous les commutateurs qui raccordent des
abonnés afin que tous puissent être capables de se joindre au besoin. Le nombre
de relations téléphoniques entre tous les commutateurs serait dans ce cas égal à :
(nbre centraux) * (nbre de centraux - 1)
Nbre de relations =

Figure 6 : Réseau maillé


La plupart des pays ayant considérablement développé leur réseau de
télécommunications au cours de la dernière décennie, la densité téléphonique est
tel qu’il est impossible de raccorder tous les commutateurs du pays deux à deux.

Il a donc fallu donner aux matériels des fonctionnalités différentes, et certaines


installations appelées : « Centre de Transit (régional ou national)» assurent
l’aiguillage du trafic entre les commutateurs recevant des lignes d’abonnés.

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II-2-3-4 Réseau étoilée

Figure 7 : Réseau étoilé


Il permet de moins surcharger certains commutateurs et permet plus
économiquement de relié tous les commutateurs du réseau. Chaque
commutateur ne dispose que d’une possibilité pour communiquer avec les
autres d’où le risque énorme d’isolement lorsque cette liaison est interrompue.

II-2-3-5 Le réseau mixte

Figure 8 : Réseau mixte


Dans un tel réseau il existe au moins deux « chemins » distincts entre deux
commutateurs. Ils sont plus sûrs mais aussi plus onéreux.

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II-2-4 Les contraintes des réseaux téléphoniques
Un abonné quelconque du territoire doit pouvoir communiquer avec n’importe
quel autre abonné du territoire national ou international, tout en respectant de
courts délais d’établissement de la communication et une bonne qualité de
l’audition.
Quand il est possible d’établir dans des telles conditions une liaison entre deux
points quelconques, on dit que le service universel est assuré.
La qualité de ce service est fonction de plusieurs contraintes :

- organisation rationnelle du réseau téléphonique;


- Les plans techniques fondamentaux: le plan d’acheminement, le plan de
transmission, le plan de numérotage, le plan de taxation, le plan de
signalisation, le plan de signalisation et le plan de synchronisation. A ces
six plans fondamentaux on peux ajouter ceux de la maintenance et de la
qualité.

II-2-4-1 Organisation rationnelle d’un réseau téléphonique


II-2-4-1-1 généralités
Pour assurer le service universel, le réseau téléphonique est constitué de
commutateurs et de liaisons entre ces commutateurs appelées circuits. Les abonnés
sont raccordés aux commutateurs par le système d’abonné (ligne d’abonné).

Telephone Telephone
Public switch Public switch

Systéme d’abonné Circuits


Systéme d’abonné

Commutateur Commutateur

Figure 9 : Schéma général du RTC

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II-2-4-1-2 les différentes classes de commutateur
Les autocommutateurs sont classés suivant leurs fonctionnalités comme vu plus
haut (transit ou abonnés), mais également en fonction de leur importance :

II-2-4-1-2-1 Les centres à autonomie d’acheminement (CAA)


Les centres à autonomie d’acheminement sont appelés ainsi parce que leurs
organes de commande sont capables d’analyser la numérotation reçue et de
sélectionner une jonction vers le demandé (suivant les règles décrites
précédemment).

II-2-4-1-2-2 Les centres locaux (CL)


Les centres locaux, généralement implantés dans des zones de faible densité
téléphonique, doivent retransmettre tous les chiffres émis par les abonnés vers
l’autocommutateur hiérarchique de rattachement (le plus souvent un C.A.A),
lequel écoulera leur trafic ; toutefois, certains CL sont capables de traiter leur
trafic local (entre deux équipements de ce même centre). Leur capacité peut
varier de quelques lignes en zones rurales à plusieurs milliers de lignes en zones
urbaines.

II-2-4-1-2-3 Les centres de transit (CT)


Un centre de transit est un nœud de commutation des circuits écoulant le trafic
entre les différents centraux téléphoniques d'un réseau. On peut avoir trois
classes de centre de transit (transit régional, national, international).
Le centre international est un centre de transit particulier qui assure écoulement du
trafic entre le réseau national et le réseau international. Il peut être sous forme
d’un seul commutateur qui assure le trafic arrivé et départ du réseau national. On
peut avoir aussi des centres internationaux (CI) dont la fonction d’écoulement du
trafic est réalisée dans un seul sens (départ ou arrivé). Dans ce cas on aura besoin
des deux centres pour assurer tous les types de trafic en provenance ou à
destination du réseau national. Toutefois, il peut exister dans les zones
frontalières des chaînes locales internationales (C L I) écoulant du trafic de
part et d’autre de la frontière, sans transiter par le CTI principal.

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II-2-4-1-3 Les zones de desserte des différents centraux

Fig. répartition zonale d’un RTC


- la Zone Locale (Z.L) : à l’intérieur de laquelle tous les abonnés sont
raccordés sur le même autocommutateur, ou sur plusieurs commutateurs
situés dans la même zone (les limitations de capacité matérielles et logicielles
des centraux conduisent parfois à avoir plusieurs centraux couvrant la même
zone).
- l a Zon e à Aut ono mi e d ’Ach emi n emen t (Z.A .A) : est une entité
servant d’unité de gestion et de planification du réseau ; le trafic à l’intérieur
d’une telle zone est traité différemment du trafic local et du trafic interurbain.
En principe, une Z.A.A. contient un ou plusieurs C.A.A. Ces derniers
peuvent être interconnectés, mais l’ensemble du trafic hors zone (entrant ou
sortant de la Z.A.A.) doit être traité par le même centre de transit.
- La zone de transit régionale (Z.T.R) : c’est une zone à l’intérieure de laquelle
on peut retrouver plusieurs zones à autonomie d’acheminement. Elle permet
faciliter l’exploitation et la maintenance du réseau. En effet les zones de
transit régionales définissent un certain niveau de la répartition géographique
des points de présence de l’opérateur téléphonique. Dans une pareil zone, le
trafic départ et arrivé doivent être gérer par un centre de transit généralement
appelé centre de transit régional CTR ou centre de transit Secondaire CTS.

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Il peut servir de centre de transit aussi pour les trafics entre les différentes
ZAA qu’il abrite.
- La zone de transit principale (ZTP) : c’est la plus grande entité de répartition
du trafic national d’un RTC. Elle permet de faciliter l’échange de trafic entre
les extrémités du réseau de l’opérateur. Son trafic départ et arrivé doit
transité par le centre de transit primaire ou national (CTP ou CTN) qui est le
commutateur de niveau hiérarchique le plus élevé dans le réseau national
d’un opérateur.

II-2-4-1-4 L’environnement du commutateur d’abonnés.


II-2-4-1-4-1 Les lignes d’abonnés
Les câbles utilisés pour desservir le réseau local (celui formé par les abonnés et
leur centre de rattachement) ont un nombre de paires qui décroît en se rapprochant
des installations d’abonnés. Un câble dit « de transport », ayant une capacité de
112, 224 ou 448 paires, etc au départ du central permet de desservir un quartier
en zone urbaine, où un « sous-répartiteur » qui assure la
« distribution » vers des « points de concentration » représentant des groupes
d’habitations. De là se fait le « branchement » vers ces dernières. La longueur
totale d’une telle liaison (transport + distribution + branchement) est bien sûr
très variable suivant que l’on soit en zone rurale ou en ville.
A titre d’exemple, pour un pays à 30% de population en zone rurale, la longueur
moyenne est de l’ordre de 3,200 km. Les lignes d’abonnés sont individuelles, il en
va de même pour les signaux qui les parcourent ; ce sont :
- l’alimentation microphonique de l’abonné, par un courant continu de
quelques dizaines de milliampères,
- la signalisation de l’autocommutateur, destinée à informer l’abonné, sous
forme de tonalités,
- La signalisation émise par l’abonné (numérotation), sous forme de ruptures
de boucle ou de fréquences codées,
- Les signaux électriques véhiculant la parole de façon bidirectionnelle. Ces
signaux sont généralement analogiques, mais aussi numériques dans le cas du
RNIS,
- Dans certains cas des signaux particuliers, tels que la retransmission de taxe
par une fréquence hors bande.

21
II-2-4-1-4-2 Les circuits
Contrairement aux lignes, l’utilisation des circuits est collective à l’ensemble
des abonnés d’un central. Leur occupation est gérée en temps réel, par les
ressources des autocommutateurs d’extrémités, et le trafic qu’ils écoulent est
beaucoup plus important que celui de la plupart des lignes d’abonnés qui restent
de longs moments inactifs. De plus, la longueur des circuits est également
beaucoup plus importante (plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres). On
les regroupe donc par faisceaux sur des supports, afin d’abaisser le coût des
liaisons, et d’en faciliter la maintenance. Ces supports sont en général des
multiplex analogiques (systèmes à courants porteurs), ou temporels (Modulation
par Impulsions Codées).

- Les codes de signalisation : La signalisation circulant sur les circuits diffère


également de celle des lignes d’abonnés, car les procédures d’établissement
et de rupture nécessitent un vocabulaire de signalisation plus étendu,
permettant de transmettre à l’autre extrémité un grand nombre de
commandes, de comptes rendus, et de signaux de contrôle et d’asservissement.
Les codes utilisés sont très variés suivant les pays, mais on rencontre très
fréquemment le code R2 et le code CCITT n°5 dans la sous- région. Avec
l’évolution des réseaux, presque tous ces codes sont remplacés par la CCITT
n° 7 (Signalisation Sémaphore 7 ou SS7) pour un meilleur temps de traitement
des communications.
- Gestion des échanges de signaux inter – centraux : Le Réseau
Téléphonique Commuté est, comme nous l’avons vu, un réseau à
commutation de circuits, c’est-à-dire qu’un circuit est attribué à l’usager
pendant toute la durée de la communication. L’échange de signalisation
relatif à cette communication peut également se faire sur le même circuit ;
on aura donc à faire à une gestion : « voie par voie », ce qui signifie que
chaque voie téléphonique véhicule sa propre signalisation. C’est le cas du code
R2, cité plus haut. Dans le but d’optimiser la gestion de
l’acheminement des communications, la signalisation a été dissociée du circuit
de parole, de façon à être traitée par des ressources spécifiques et transmise
sur des liaisons de données. C’est la signalisation sur « voie commune »
encore appelée par « canal sémaphore ».
Dans chaque commutateur, l’unité de commande chargée du traitement est
dédiée et centralisée, ce qui permet un investissement plus important en ce qui
concerne les performances :

 utilisation d’un code aux possibilités accrues (code SS7), ce qui permet
l’introduction de nouveaux services pour les usagers,

22
 traitement d’un grand nombre de paramètres rendant possible la gestion en
temps réel de tout le réseau d’un pays, d’où meilleur contrôle du trafic.

 Par ailleurs, l’utilisation de liaisons de données augmente la rapidité des


phases transitoires (temps d’établissement plus court, perçu de l’usager).

NOTA :
- Il existe un type particulier de commutateur appelé commutateur auxiliaire
(CA) qui ne fait qu’établir une liaison temporaire entre un abonné et son centre
local de rattachement sans aucune analyse. Il fait partie intégrante du système
d’abonné.
- Un même centre peut jouer plusieurs rôles cités précédemment
simultanément.

Exemple
- Abonné + Transit
- Transit secondaire + transit principal
- Transit principal + transit international
II-2-4-2 Plans techniques fondamentaux
II-2-4-2-1 Plan d’acheminement

II-2-4-2-1-1Objectifs du plan et définitions des terminologies


II-2-4-2-1-1-1Objectifs
Dans un réseau qui comporte un grand nombre de commutateurs, il n’est pas
rentable de les relier deux à deux par des circuits de jonction ; en outre
l’écoulement du trafic est d’autant plus efficace que les faisceaux de circuits
constituant ces jonctions sont plus gros.
D’où la nécessité de hiérarchiser les voies d’acheminement du trafic, afin de
pouvoir concentrer son écoulement à travers certains nœuds du réseau c’est le plan
d’acheminement.

23
II-2-4-2-1-1-2 Définitions des terminologies
Ces différentes définitions intéressent surtout les services de planifications pour
mieux cibler leurs domaines d’actions.
- Catégories des circuits : Les circuits sont distingués selon la nature des
commutateurs qu’ils relient.
 Le circuit local : relie le CL à son CAA

 La jonction locale : relie deux CAA d’une même zone (entre deux
centres dépendant d’une même région par exemple).
 La jonction urbaine : c’est une jonction locale à l’intérieur d’une zone
urbaine.
 Le circuit interurbain : relie deux autocommutateurs appartenant à deux
villes situées dans différentes zones de transit régional (centres situés dans
deux ART par exemple).

 Le circuit international (intercontinental) : circuit dont les deux


extrémités appartiennent à différents pays (continent).
 Le faisceau de circuits : l’ensemble des circuits dont les extrémités de
départ appartiennent à un même commutateur et les extrémités d’arrivée à
un même et autre commutateurs.
- Catégories de réseaux

 Le résea u d’a bo nnés (système d’abonnés) : comprend l’ensemble


des moyens de transmission et de commutation auxiliaires nécessaires
pour relier un poste à son commutateur principal de rattachement.
 Le réseau urbain : comprend l’ensemble des jonctions urbaines et les
centres d’abonnés et de transit urbains (CU/CTU) appartenant à une
même zone urbaine.
 Le réseau interurbain : comprend l’ensemble des circuits interurbains et
commutateurs de transit nécessaires pour relier deux CAA n’appartenant
pas à une même ZAA.

24
- Catégorie de trafic

 Le trafic interne : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés desservis par
un même commutateur principal (non compris les unités éclatés pouvant
écouler du trafic sans passer par le cœur de chaîne).
 Le trafic urbain : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés desservis par
des CL, CAA, CU de la même ZU.

 Le trafic régional : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés rattachés à


deux différents centres d’une même région administrative des
télécommunications (exemple ART).
 Le trafic inter - régional : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés
n’appartenant pas à une même zone de transit régional (trafic écoulé entre
des commutateurs de deux ART).
 Le trafic international (intercontinental) : c’est le trafic écoulé entre
deux abonnés n’appartenant pas au même réseau national.
- Systèmes mis en jeu dans une liaison téléphonique nationale
 Le s ys tème d’a bonnés : constitué de l’ensemble des installations
comprises entre le répartiteur principal du centre téléphonique et le poste
de l’abonné.
 Le système terminal : comprend l’ensemble des installations allant du
poste d’abonné jusqu’à l’entrée du commutateur principal de rattachement
(y compris le centre local s’il existe). Il se confond avec le système
d’abonnés pour les commutateurs à autonomie d’acheminement.

Figure 10 : Système d’abonné et système terminal

25
 Le système interurbain : intègre les deux CAA d’extrémités (s’ils
appartiennent à différentes ART) et tous les équipements (circuits et
commutateurs) qui les relient.

Figure 11 : Système interurbain


II-2-4-2-2 Hiérarchisation des centres de commutation
II-2-4-2-2-1Communication national
Un centre local n’ayant pas d’autonomie d’acheminement, le problème consiste
à pouvoir faire communiquer n’importe quel centre primaire avec n’importe
quel autre, soit directement soit par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs centres de
transit nationaux ou internationaux. Chaque centre primaire est donc relié à un
autre centre plus important, appelé centre secondaire, celui-ci étant lui-même relié
à un centre encore plus important, le centre tertiaire etc... C’est la hiérarchisation
du réseau. Cette hiérarchisation désigne sans ambiguïté les centres de transit
intervenant dans l’établissement de la communication. Le chemin ainsi établi
est dit chemin « normal ».

Figure 12 : Hiérarchie des centraux

26
II-2-4-2-2-2 Hiérarchisation d’un réseau de type urbain
- La structure strictement hiérarchisée

Figure 13 : Structure strictement hiérarchisée


Les commutateurs d’abonnés dépendent d’un et d’un seul commutateur de
transit pour les appels en départ et en arrivée. Les inconvénients majeurs de cette
structure sont le risque d’isolement en cas de rupture d’une liaison et
l’encombrement de certains commutateurs.
- La structure hiérarchisée en arrivée

Figure 14 : Structure hiérarchisée en arrivé seulement


Les commutateurs d’une même zone dépendent d’un et d’un seul commutateur
de transit pour le trafic arrivée. En cas de rupture d’une liaison, toute la zone est
perturbée du fait que les liaisons départ sont très petites.

27
- La structure hiérarchisée en départ

Figure 15 : Structure hiérarchisée en départ seulement


Les commutateurs d’une même zone dépendent d’un et d’un seul commutateur
de transit pour les communications départ. Pour plus de sécurité, la liaison
départ est partagée entre deux centres de transit.

La tendance actuelle est de tirer les faisceaux départ vers deux centres de transit
distincts. Ceci permet d’assurer la continuité de l’écoulement du trafic en cas de
saturation ou de dérangement d’un des faisceaux.
- Les faisceaux transversaux
En réalité, on trouve rarement dans les grands réseaux la structure
précédemment décrite, puisque le trafic entre certains centres d’abonnés (centres
de transit) est tel qu’il est souvent plus rationnel d’ouvrir des faisceaux directs
entre ceux-ci, plutôt que de contribuer à l’engorgement des centres de transit qui
forment un goulot d’étranglement.
Les faisceaux directs ainsi créés se nomment aussi : « faisceaux transversaux ».

28
Figure 16 : Faisceaux transversaux
II-2-4-2-2-3 Communication internationale
Le CCITT avait proposé la hiérarchisation suivante pour l’écoulement du trafic
international :

Figure 17 : Communication internationale

29
 CTI centre de transit international qui relie les pays.
 CTN ou CTP centre de transit national qui relie les CTS ou CTR.
 CTS ou CTR centre de transit secondaire ou régional qui relie les CAA
d’une région.

II-2-4-2-3 Règles d’acheminement


On appelle acheminement, le choix par un commutateur A de départ, des
directions (faisceaux de circuits) à prendre pour atteindre un autre commutateur
B d’arrivée.
Pour qu’il ait choix, il faut :
- Que le commutateur de départ soit capable d’effectuer un choix (CAA) ;
- Qu’il existe des faisceaux transversaux (s’il n’y a qu’une possibilité, il n’y a
pas de choix).

Actuellement, quatre principes régissent l’acheminement des communications


vers l’autocommutateur du destinataire :

II-2-4-2-3-1 le principe du « pas à pas »


Ainsi appelé parce que la traversée de plusieurs centres est souvent nécessaire pour
atteindre l’abonné demandé. Cela impose un échange de signalisation entre
ces différents autocommutateurs. Chaque commutateur, en fonction des chiffres
reçus fait un choix de chemin parmi tous les faisceaux (faisceaux transversaux ou
normaux) donnant accès directement au commutateur l’abonné ou via un centre
de transit et établit la connexion sans connaître l’état d’encombrement de l’aval.
Chaque fois que l’on aboutit à un centre de transit, le processus se répète
identique à lui-même à partir de ce commutateur de transit.

La vision globale du réseau national déterminant en temps réel les différents


itinéraires constitue l’évolution rendue possible par l’utilisation du code
C.C.T.T. N°7 ou SS7.

II-2-4-2-3-2 « L’indépendance de l’amont »,


Ici l’origine de l’appel n’est pas prise en compte dans la détermination de
l’acheminement. Chaque fois qu’un commutateur veut traiter une
communication il se comporte comme si l’appel prenait naissance chez lui et donc
ne prend pas en compte la source en effectuant ces choix.

30
II-2-4-2-3-3 La règle des « trois choix »
La présente règle, en cas de saturation du faisceau habituel (généralement un
faisceau transversal), un acheminement dit de : « 2eme choix » (par exemple le
faisceau normal vers le centre de transit, lequel a peut être des jonctions
disponibles vers le commutateur du demandé). Si aucun autre chemin ne peut
être trouvé, l’appel est aiguillé vers un dispositif d’annonces parlées informant le
demandeur de l’encombrement des circuits (ceci constitue en fait le « 3eme
choix »).

II-2-4-2-3-4 L’acheminement « au plus loin »


Lorsqu’on dispose, comme vu plus haut, de plusieurs faisceaux possibles pour
écouler un appel, le 1er choix sera toujours celui permettant d’atteindre
directement l’autocommutateur le plus proche de celui de l’abonné demandé
(c’est-à-dire entraînant la traversée du moins de centres possibles), le dernier choix
étant le faisceau normal.

Remarques :
- Dans la pratique, tous les faisceaux transversaux ne sont pas construits
(raisons économiques) ;
- C’est un acheminement pas à pas

- Pour des raisons techniques, afin de faciliter l’exploitation du réseau,


dans la plupart des commutateurs, la règle des « trois choix » est
appliquée.
- L’acheminement n’est pas réciproque c’est-à-dire que le chemin de A vers B
n’est pas forcément le même que celui de B vers A.

 La notion de débordement
Les faisceaux normaux sont des faisceaux généraux puisqu’ils permettent
d’accéder à n’importe quel point du réseau. Ils sont suffisamment dimensionnés
pour que le taux de perte (nombre d’appels perdus pour 100 appels présentés)
soit très faible (moins de 1%). Au contraire les faisceaux transversaux écoulent un
trafic destiné à un commutateur spécifique. En cas d’encombrement de ce faisceau
il sera toujours possible d’acheminer les appels via le normal (débordement).

Le trafic de débordement sur le faisceau de premier choix peut atteindre 30% du


trafic total écoulé dans cette direction (taux de perte très élevé).

31
Figure 18 : Faisceaux de débordement
II-2-4-2-2 PLAN DE TRANSMISSION

II-2-4-2-2-1Objectifs du plan de transmission


Lors de la transmission de la conversation, le signal téléphonique transmis subit
toujours un affaiblissement plus ou moins important suivant le type de support
utilisé et la distance de transmission. Cet affaiblissement ne doit pas dépasser
une certaine valeur au-delà de laquelle la communication devient inaudible.
Le plan de transmission a pour but de définir les valeurs maximales des
affaiblissements admissibles sur les différents tronçons de la liaison
téléphonique, afin que même dans les pires des cas cette limite ne soit pas atteinte.

II-2-4-2-2-2 Définitions des terminologies


- Communication nationale : une communication téléphonique interurbaine
établie entre deux abonnés peut se décomposer en trois tronçons :
 le système terminal du demandeur,
 la chaine interurbaine,
 le système terminal du demandé.

32
- Communication internationale : Une communication
internationale se compose de trois grandes parties :
 deux systèmes nationaux (un système à chaque extrémité),
 un système international composé d’un ou plusieurs centres de
transit internationaux interconnectés par des circuits internationaux.

II-2-4-2-2-3 Répartition des


équivalents
- Equivalent de référence : c’est la valeur maximale
d’affaiblissement autorisée sur un signal lors de sa traversée à un point
donné du réseau.
Le CCITT a limité à 36 db la valeur maximale de l’affaiblissement du signal
transmis pour les communications établies par voies automatiques, et à 40
db pour les communications établies par une opératrice, comme valeurs
de référence.

 Transmission analogique :
Comment répartir l'affaiblissement dans le réseau national ? Cela dépend
du nombre de niveaux hiérarchiques dans le réseau national et de
l'acheminement. Il faut répartir entre :
 Lignes d’abonnés
 Jonctions
 Liaisons interurbaines.
Choix économique ; en principe, tolérer plus d'affaiblissement sur les
liaisons les plus nombreuses.
Exemple :
- ligne d'abonné : 6,5 dB
- jonction zonale (2 fils) : 4,5 dB
- liaison inter (4 fils) : O dB (y compris CT)
- termineurs hybrides : 3,5 dB
- 1 commutateur (CL, CZ) : O,5 dB.

 Transmission numériques MIC. (PCM)


Intérêts : les avantages par rapport à la transmission analogique sont
fondamentalement
les suivants :
- régénération
- multiplexage
- synergie avec commutation temporelle
- intégration voix-données
Inconvénients
- Le prix payé est la largeur de bande W
Exemple de répartition.

II-2-4-2-3 Plan de numérotage


- Un numéro unique : Dans le monde entier, chaque abonné a un
numéro significatif unique pour être identifié sans risque d’erreur.
Il a donc été nécessaire de planifier la numérotation, lors de
l’intégration des réseaux nationaux dans un réseau automatique
mondial, afin de garantir l’unicité du numéro d’un abonné.
- Le numérotage : est l’attribution des numéros aux abonnés.

- La numérotation est la composition, à partir d’un clavier ou d’un


cadran du numéro permettant d’atteindre un abonné ou un service.
La numérotation peut se décomposer en deux parties : le préfixe et le
numéro proprement dit.

II-2-4-2-3-1 Le préfixe
C’est une commande à 1, 2 ou 3 chiffres qui indique à l’autocommutateur
à quel type de fonction s’adresse la numérotation qui va suivre. (Exemple
: 00 préfixe d’accès à l’international, 16 préfixe d’accès à l’interurbain en
France)

II-2-4-2-3-2 La numérotation
La numérotation est définie par les avis E 160 à E 165 du CCITT. Le
système de numérotation recommandé est le suivant :

 Préfixe interurbain 0

 Préfixe international 00

 Numéro d’abonné XN

 Indicatifs interurbains YN
Où N = un ou plusieurs chiffres quelconques
X = un chiffre autre que 0 et 1
Y = un chiffre autre que 0

Le numéro d’abonné se compose d’autant de chiffres que nécessaire. Dans


un pays le numéro de l’abonné peut être de longueur fixe dans ce cas on dit
que le plan de numérotage du pays est fermé ou de longueur variable
dans ce cas on dit que le plan de numérotage est ouvert.

Chacun de ces deux plans de numérotage porte des caractéristiques


bien spécifiques.
- Plan de la numérotation fermée : Le commutateur reconnaît
facilement par comptage des chiffres au fur et à mesure de leur
réception, la fonction que chacun d’entre eux (les chiffres) exerce dans
la numérotation, ainsi que la fin de la numérotation après le dernier
chiffre. Ce centre peut donc vérifier avant la prise d’un circuit départ
vers le centre distant que le numéro composé par l’abonné demandeur
est valide, ce qui évite de lancer dans le réseau une communication dont
le numéro n’a pas tous les chiffres requis ou que le demandeur a
abandonné.
Toutefois ce réseau se prête mal à la modification du plan de numérotage.

- Plan de la numérotation ouverte : Un numéro de longueur variable


offre l’intérêt, pour le plan de numérotage, d’une grande économie
dans la numérotation et d’une grande adaptabilité à l’augmentation du
nombre de numéros à contenir.
Par contre une numérotation ouverte coûte beaucoup plus cher
(enregistreurs plus complexes) et risque de perdre des appels valides par
libération prématurée en cas d’hésitation lors de la composition du
numéro par le demandeur. En effet le centre ne connaissant pas la
longueur du numéro, considère que la numérotation est terminée
lorsqu’il s’écoule un certain délai (3 à 20 sec) après la réception du
dernier chiffre composé.

II-2-4-2-3-2-1 La numérotation nationale


Quelque soit le système de numérotation adopté, il est préférable qu’il soit
uniforme pour tout le pays. Les numéros d’abonné sont
généralement composés :
- d’un numéro identifiant le réseau (dans les grands pays)
- d’un numéro identifiant le central (ex : PQ) de 1, 2 ou 3 chiffres
- d’un numéro à 3 ou 4 chiffres identifiant l’abonné dans le
central (ex : MCDU).
Les deux dernières parties constituent le numéro local de l’abonné.

NOTA : La notation de PQ du central est surtout lié au fait que les centraux
électromécaniques avaient une capacité maximale de 10.000 abonnés.
Actuellement avec l’apparition des centraux électroniques, un même
central peut avoir plusieurs PQ.
Exemple du réseau fixe d’Orange Sénégal:

 339 51 5816

N° de l'abonné

Central de Thiès

Province

 338 25 1922

N° de l'abonné

Central de Dakar

Dakar

II-2-4-2-3-2-2 La numérotation internationale


Le plan de numérotage international qui met en cause des millions
d’abonnés à travers le monde entier a été défini par l’avis Q10 du CCITT.
- Le préfixe international de 1 à 3 chiffres selon les pays et les
systèmes, donnant accès au réseau international. Le CCITT
recommande le « 00 » comme préfixe international.
- Le numéro international (maximum 12 chiffres) comprenant :
 le numéro du pays ou indicatif du pays (1 à 3 chiffres)
 le numéro national de l’abonné.
Exemple de numéros internationaux : Sénégal : 221 824 98 06
(ESMT), France : 33 2 56 70 07 07 (IRET Pessac à Bordeaux -

France)
II-2-4-2-3-3 Les autres services
- Les services spéciaux : Ce sont des services d’urgence ou de
renseignements dont le numéro est unique quelque soit l’endroit où l’on
se trouve dans un pays.
Les indicatifs associés à ces services doivent être courts et commencer
par le chiffre « 1 » (recommandation du CCITT). Par conséquent aucun
autre PQ ne doit avoir comme premier chiffre le « 1 ». De plus on
n’utilise pas les symboles tels que * ou  .

- Les services supplémentaires : Ce sont des services tels que le


réveil automatique, la conférence, le renvoi d’appel, la numérotation
abrégée, etc. Chaque fois que cela est possible, l’usager doit
lui-même pouvoir commander l’accès aux services téléphoniques
supplémentaires, ce qui lui est plus commode et évite au service des
télécommunications de mettre en œuvre du matériel et du personnel
pour répondre à ces besoins.
L’accès à chacun de ces services supplémentaires nécessite un schéma
de codage d’une capacité suffisante pour pouvoir satisfaire à tous les
besoins raisonnables et prévisibles pour l’avenir. Les postes à clavier
permettent d’utiliser à cet effet, en plus des chiffres décimaux (1 à 0), des
symboles *,  et le bouton de rappel.

II-2-4-2-3-3 Le plan de numérotage


national
Eut égard à l’équipement de commutation, un plan de numérotage doit
satisfaire aux deux exigences suivantes :
- que le numéro de l’abonné soit le plus court possible, tout en répondant
aux besoins présentes et futurs (à terme d’au moins quelques dizaines
d’années) en capacité de numérotage, compte tenu des besoins dus à
l’intégration des services particuliers (services mobile maritime et
terrestre, recherche de personne, libre appel, etc).

- que la connaissance du ou des premiers chiffres permette à la


commande de savoir s’il s’agit d’un appel adressé à un abonné de la
même zone de numérotage ou d’une autre zone dans le même pays, d’un
appel international ou d’un accès à un service spécial.
Le plan de numérotage étant défini, il doit être spécifié dans les cahiers de
charges pour la fourniture de nouveaux centres de commutation.
La modification d’un plan de numérotage est très coûteuse, très difficile et
très mal aperçue par les abonnés. Il convient alors de bien veiller,
lors de son établissement, à ce qu’il soit adapté aux besoins des décennies
à venir (30 à 50 ans).
Dans le cas d’un réseau jeune et qui se développe très rapidement, il est
préférable de faire la modification du plan de numérotage le plus tôt
possible. Cela permettra de réduire le coût de la modification car peu de
centraux automatiques seront concernés et le nombre d’abonnés en
service est moins élevé d’où une plus grande possibilité de sensibilisation
et d’information. Cela est d’autant plus valable s’il s’agit de centraux
électromécaniques. Les centraux électroniques sont pratiquement
indépendants du plan de numérotage. En effet ces centraux disposent de
tables de correspondances (entre un numéro d’équipement et un numéro
d’annuaire quelconque) facilement modifiables par Relations Homme -
Machine (RHM).

II-2-4-2-4 Le plan de taxation


II-2-4-2-4-1 Généralité sur la taxation
Le téléphone est un service public mis à la disposition du client.
Celui-ci participe à l’amortissement des équipements de deux manières :
- par des redevances fixes : abonnement, raccordement, transfert,
travaux, avances remboursables, etc.
- par des redevances d’usage qui sont proportionnelles à l’usage du
telephone (communications, renseignements, services utilisés, etc).
II-2-4-2-4-2 Les différents modes de taxation
Les principales modes de taxation sont les suivantes :
- Redevances périodiques forfaitaires : Chaque abonné paye une
redevance fixe pour une période d’abonnement donnée. C’est le mode
de taxation le plus simple. Il présente aussi l’avantage de ne pas
nécessiter un appareillage de taxation. Mais son inconvénient est que
l’administration des télécommunications ne dispose d’aucune indication
d’ordre monétaire sur le nombre et la durée des communications.
On pourra aussi lui reprocher, en cas d’encombrement du réseau, de ne
pas adapter ses installations au trafic écoulé et de ne pas se soucier de
la qualité du service fourni. Inversement si le réseau est utilisé par les
abonnés pour la transmission de données, il y a risque d’occupation
d’une ligne pendant très longtemps sans qu’elle ne soit taxée davantage.
- Taxe forfaitaire unique à la conversation : Dans ce mode de taxation,
une seule taxe unitaire est perçue pour toute communication taxable
indépendamment de la durée et de la destination. Son application se
limite généralement à la zone locale. Ici les télécommunications ont
l’idée du nombre de communications écoulées mais l’usager est toujours
tenté de prolonger sa communication car la taxe est toujours la même.

- Taxation en fonction de la durée : Dans ce mode de taxation, la


taxe est fonction de la distance et de la durée de la communication. La
période de temps est fixe (par exemple 3 mn) et le prix de cette unité
dépend de la distance. Ce mode de taxation est le plus souvent utilisé
pour les communications manuelles.

- Taxation par impulsions périodiques : C’est le système le plus


souvent utilisé aujourd’hui pour les communications automatiques.
Dans ce type de taxation, le prix de la taxe de base (TB) est fixe (55
CFA par exemple), et cette taxe de base autorise une durée de
communication inversement proportionnelle à la distance. Cette durée
variable correspondant à une TB qui s’appelle le pallier de taxe.

- Tarifs multiples : Quand les communications sont taxées à la durée, on


peut moduler le tarif de ces communications en fonction de l'heure de la
journée, voire du jour, de manière à obtenir une répartition des appels
dans le temps. La modulation du tarif dépend des administrations et de
l’objectif fixé.
- Taxation des services : Dans le cadre de sa politique tarifaire les
services des télécommunications peuvent décider des tarifs applicables
aux services qu’ils rendent (Renseignement, Réveil automatique,
conférence, etc…). Ces tarifs dépendront d’une administration à l’autre.

II-2-4-2-4-3 Les problèmes liés à la taxation


La taxation est le lien le plus sensible avec la clientèle. Le fait qu’elle soit
un paiement différé du service rendu, qu’il y ait un monopole ressenti
parfois comme arbitraire, qu’elle soit la plupart du temps présentée sous
forme globale sans justificatifs détaillés, que les compteurs ne soient pas
chez l’abonné, tout ceci fait que la moindre erreur est aussitôt amplifiée et
jette un discrédit coûteux sur le service téléphonique.
Coûteux :
- car il décourage des clients potentiels à s’abonner au téléphone
(perte de recette)

- par les retards de paiement, le temps perdu et le personnel affecté


au traitement des contestations de taxes.
C’est donc le point sur lequel doit porter l’effort maximum, et qui doit
être le plus fiable de tout le système, tant du point de vue technique que
commercial.

II-2-4-2-4-4 Caractéristiques du plan de


taxation
Il est établi dans le cadre d’une politique tarifaire globale des
télécommunications et élaboré le plus souvent sous le contrôle de
l’état (Ministre des Finances, de l’Information, etc …et maintenant des
opérateurs privés).
Le plan de taxation doit être cohérent, équitable, suffisamment simple pour
être compris des clients et permettre, à l’administration des
télécommunications de percevoir des recettes d’un montant sans causer une
concurrence préjudiciable à d’autres services des télécommunications.

Il doit être enfin conçu de telle sorte qu’il puisse être réajusté
périodiquement sans que sa structure soit remise en cause.

II-2-4-2-5 Plan de signalisation


La mise en œuvre d’un réseau téléphonique implique l’existence d’un
moyen d’échange d’informations, d’une part entre terminaux et
autocommutateurs, d’autre part entre autocommutateurs. Ce moyen
d’échange et l’ensemble des procédures associées constituent la
signalisation téléphonique.

On distingue en général deux types de signalisations normalisées :


- la signalisation terminale, échangée entre les postes d’abonnés
et les
autocommutateurs.
- La signalisation inter- automatique, échangée entre les
autocommutateurs. Ce sont notamment les codes de signalisation dont
le plus utilisé de nos jours dans les réseaux traditionnels est la
signalisation sémaphore 7 (SS7)
Le plan de signalisation détermine pour chaque réseau le (s) système(s)
de signalisation utilisé (s) (ou à utiliser à long terme).
Les systèmes de signalisation seront plus détaillés ultérieurement dans
le module signalisation téléphonique.
II-2-4-2-6 Plan de synchronisation
II-2-4-2-6-1 Objectifs
Le plan de synchronisation a vu le jour avec l’apparition des
systems numériques.

Les problèmes de synchronisation se posent dès le moment où des systèmes


numériques coexistant dans les réseaux de télécommunications. En effet,
tout écart excessif entre fréquences des horloges de systèmes électroniques
interconnectés entre eux est source d’altération des informations
véhiculées par le réseau.
L’objectif du plan de synchronisation est de fixer les limites du taux de
glissement et de déterminer les méthodes de synchronisation des réseaux
international et national.

II-2-4-2-6-1 Modes de synchronisation


Du point de vue de la synchronisation, l’exploitation d’un réseau
numérique peut se faire de deux manières :
- exploitation plésiochrone : dans ce type d’exploitation, les horloges
des centraux numériques fonctionnent indépendamment les unes des
autres ; par contre elles ont la même fréquence nominale et leur précision
est très grande (seules les horloges atomiques au césium répondent à ce
critère).

- exploitation synchrone : tous les centraux d’un réseau numérique


sont directement ou indirectement liés pour permettre un
fonctionnement au même rythme. Deux méthodes sont utilisés dans
le cas de l’exploitation synchrone (synchronisation maître/esclave et
synchronisation mutuelle).
(221) 33 869 03 00
(221) 33 824 68 90
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