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CHAPITRE I : LES COMMUNICATIONS ET LES
TELECOMMUNICATIONS
De tous temps et dans tous les pays, les hommes ont éprouvé le besoin
d’échanger leurs pensées à distance.
Les premières transmissions furent réalisées dès l’antiquité par des signaux
optiques ou sonores très simples (feux, fumées, etc …) que l’œil ou l’oreille
interprétaient. Plus tard, les chercheurs s’essayèrent à transmettre la parole par le
moyen de l’électricité, mais il a fallu attendre la mise au point du téléphone,
inventé en 1876, pour que le langage articulé soit transmis à distance dans des
conditions satisfaisantes.
I-1 La communication
Communication : action de communiquer
Communiquer : être en relation avec, transmettre.
Pour communiquer, il faut :
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- télécommunications informatiques : transmission de données, télétexte,
télématique, …
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En 1820, AMPERE reprend le même dispositif, mais remplace les voltamètres par
des aiguilles aimantées : la déviation d'une aiguille indique le fil correspondant
toujours à une lettre dans lequel le courant est envoyé.
Puis, en octobre 1832, AMPERE et ARAGO découvrent l’électroaimant qui devait
permettre par la suite de résoudre la plupart des problèmes posés par l’émission,
la transmission et la réception des signaux télégraphiques et conduire à l’invention
du téléphone.
Dès la même année, aux Etats-Unis, Samuel MORSE pose les grands principes
de son système dont les premières démonstrations ont lieu en 1837. Un brevet
lui est délivré en 1840 et il obtint en 1843 les crédits nécessaires à la
construction de la première ligne Washington - Baltimore qui est mise en service
le 24 mai 1844.
En France, ARAGO présente en 1845 un rapport à la Chambre des Députés
tendant à l’adoption du télégraphe électrique. Les crédits permettant
l’établissement d’une ligne PARIS-ROUEN sont votés. Mais rapidement le
système Morse est écarté au profit des appareils présentés par BREGUET. Le
premier qui, composé de petites barrettes mobiles imitant les signaux chappe,
permettait une substitution progressive du télégraphe électrique au télégraphe
aérien dans le réseau général existant.
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Dans le système BAUDOT, le clavier est réduit à cinq touches. A chaque lettre,
chiffre ou signe à transmettre correspond une combinaison de ses touches. C'est
donc cette fois cinq indications (présence ou absence de courant) qui sont
transmises vers le récepteur, et l'opérateur est obligé de respecter la cadence de
transmission imposée par la vitesse de rotation des appareils. En revanche, il est
possible de n'utiliser qu'une seule ligne pour desservir 3 à 4 liaisons : le temps
nécessaire à l'appareil pour recueillir et transmettre les 5 indications
correspondant à un signe étant inférieur à celui utilisé par l'opérateur pour
modifier l'état de son clavier, la ligne peut donc être attribuée à tour de rôle à
chacun des postes.
I-6 Le téléphone
Avant le téléphone :
L'apparition du téléphone fut précédée de nombreuses recherches sur des appareils
permettant de transmettre des sons musicaux (téléphones musicaux).
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En1837, deux physiciens américains, HENRY et PAGE, découvrirent qu'une
tige métallique soumise à des aimantations et des désaimantations successives
très rapides pouvait émettre des sons, lesquels étaient en rapport avec la fréquence
des émissions de courant qui les provoquaient (musique galvanique).
A leur suite, de nombreux chercheurs essayèrent de produire des sons musicaux
par le courant électrique, notamment FORMENT et PETRINA qui construisirent
en 1847 et 1852 des vibrateurs électriques. En 1854, un fonctionnaire de
l'administration française des télégraphes, Charles BOURSEUL, publia dans la
revue "l'Illustration" (numéro du 26 août 1854), une note sur la possibilité de
transmettre la parole à distance au moyen de l'électricité.
Cette idée fut accueillie avec le plus grand scepticisme car personne n'imaginait
qu'elle put prendre corps un jour. Cependant, bien que la suggestion de
BOURSEUL fut imparfaite puisqu'il imaginait de faire valoir le courant par tout
ou rien au lieu de le moduler, il est permis de croire qu'elle aurait entraîné
l'invention du téléphone si des expériences suffisamment poussées avaient été
entreprises. Malheureusement, l'auteur ne put aboutir à aucun résultat pratique
satisfaisant.
BELL forma alors une société pour l'exploitation du téléphone, et le premier réseau
fut constitué à New-York en 1877. Le développement véritable du téléphone ne
date cependant que de 1878, époque à laquelle l'appareil de BELL fut présenté à
l'Exposition Universelle de Paris.
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Les premiers appareils téléphoniques :
La réalisation initiale de BELL comprenait un transmetteur et un récepteur
distincts mais, par la suite, l'inventeur mit au point un appareil réversible
remplissant indifféremment l'un ou l'autre rôle.
Il s'agissait d'appareils magnétiques constitués par une bobine entourant un aimant
permanent en face duquel pouvait vibrer une membrane en fer doux : les vibrations
de la membrane du transmetteur provoquées par la parole entraînaient des
vibrations de flux magnétique du barreau aimanté. Il en résultait des courants
d'induction très faibles qui, recueillis dans la bobine du récepteur, modifiait
le champ créé par l'aimant permanent et faisait ainsi vibrer la membrane du
récepteur en accord avec celle de l'émetteur lorsqu'ils ne se trouvaient pas à une
distance trop grande l'un de l'autre. C'est pourquoi, malgré divers
perfectionnements, ce téléphone ne put autoriser des transmissions à grande
distance. Les forces électromotrices induites étant trop faibles.
En 1877, un autre constructeur américain, Thomas EDISON, fit breveter un
nouveau téléphone comprenant un transmetteur et un récepteur spécialisés où les
vibrations de courant étaient provoquées non pas en agissant sur un champ
magnétique, mais sur la résistance d'un circuit parcouru en permanence par le
courant électrique d'une pile.
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CHRONOLOGIE DE QUELQUES POSTES TELEPHONIQUES
1879 Ader ( F)
1943 U 43 (F)
1963 S 63 (F)
1975 T 75 (F)
1983 T 83 (F)
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I-7 Les centraux téléphoniques
Les centraux manuels :
Le premier central téléphonique digne de ce nom vit le jour à Newhaven (USA)
en 1878. Paris fut la première ville d'Europe à bénéficier de ce nouveau mode de
transmission : un réseau urbain y fut établi dès 1879. Mais l'état français, craignant
l'indifférence du public et reculant devant les dépenses à engager, en confia la
réalisation à trois sociétés concessionnaires qui fusionnèrent en 1880, puis furent
rachetées par l'état en 1889.
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- Systèmes électromécaniques CROSSBAR :
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CHAPITRE II : LES RESEAUX DE
TELECOMMUNICATION
II-1 Introduction
On peut définir un réseau d’une façon générale comme étant un ensemble
d’éléments interconnectés rendant un service particulier. Exemples :
Transmission de la voie (réseau téléphonique), Transmission de textes (réseau
télex)
Les réseaux sont donc caractérisés par le service qu’ils rendent, mais aussi par
leur exploitation :
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Tous ces critères influent donc sur les moyens mis en oeuvre et surtout sur le
matériel utilisé.
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Figure 1 : La chaine de communication
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- Un répartiteur général : qui est l’interface entre le câble de transport et
le commutateur.
II-2-2-2 La commutation
La commutation est la partie intelligente du réseau, celle qui permet de réunir
temporairement la ligne de l’abonné demandeur à celle de l’abonné demandé
(s’il est raccordé au même commutateur) ou à un circuit aboutissant à un autre
commutateur. On peut avoir trois types de connexion au niveau des
commutateurs correspondant à des catégories d’appels bien définis.
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Figure 3 : Types de connexions et types d’appels
II-2-2-3 La transmission
La transmission est la partie du réseau qui permet de relier les
autocommutateurs entre eux à travers des circuits. Ces circuits peuvent être
cuivriques, optiques ou hertziens.
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Figure 4 : Structure poste à poste
Il n’est guère possible économiquement de raccorder plus d’une dizaine de
lignes dans de telle condition.
Point de
Commutation
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Le nombre d’abonnés croissant et les pertes en ligne (une ligne d’abonné ne peut
pas dépasser une certaine longueur en fonction du type de ligne et du diamètre des
conducteurs), il devient indispensable de disposer dans un même réseau
téléphonique plusieurs commutateurs. Pour assurer le service universel, c’est à
dire que tous les abonnés reliés à différents points de commutation puissent
communiquer, il faudra alors établir un « chemin » entre les commutateurs deux
à deux.
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II-2-3-4 Réseau étoilée
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II-2-4 Les contraintes des réseaux téléphoniques
Un abonné quelconque du territoire doit pouvoir communiquer avec n’importe
quel autre abonné du territoire national ou international, tout en respectant de
courts délais d’établissement de la communication et une bonne qualité de
l’audition.
Quand il est possible d’établir dans des telles conditions une liaison entre deux
points quelconques, on dit que le service universel est assuré.
La qualité de ce service est fonction de plusieurs contraintes :
Telephone Telephone
Public switch Public switch
Commutateur Commutateur
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II-2-4-1-2 les différentes classes de commutateur
Les autocommutateurs sont classés suivant leurs fonctionnalités comme vu plus
haut (transit ou abonnés), mais également en fonction de leur importance :
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II-2-4-1-3 Les zones de desserte des différents centraux
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Il peut servir de centre de transit aussi pour les trafics entre les différentes
ZAA qu’il abrite.
- La zone de transit principale (ZTP) : c’est la plus grande entité de répartition
du trafic national d’un RTC. Elle permet de faciliter l’échange de trafic entre
les extrémités du réseau de l’opérateur. Son trafic départ et arrivé doit
transité par le centre de transit primaire ou national (CTP ou CTN) qui est le
commutateur de niveau hiérarchique le plus élevé dans le réseau national
d’un opérateur.
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II-2-4-1-4-2 Les circuits
Contrairement aux lignes, l’utilisation des circuits est collective à l’ensemble
des abonnés d’un central. Leur occupation est gérée en temps réel, par les
ressources des autocommutateurs d’extrémités, et le trafic qu’ils écoulent est
beaucoup plus important que celui de la plupart des lignes d’abonnés qui restent
de longs moments inactifs. De plus, la longueur des circuits est également
beaucoup plus importante (plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres). On
les regroupe donc par faisceaux sur des supports, afin d’abaisser le coût des
liaisons, et d’en faciliter la maintenance. Ces supports sont en général des
multiplex analogiques (systèmes à courants porteurs), ou temporels (Modulation
par Impulsions Codées).
utilisation d’un code aux possibilités accrues (code SS7), ce qui permet
l’introduction de nouveaux services pour les usagers,
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traitement d’un grand nombre de paramètres rendant possible la gestion en
temps réel de tout le réseau d’un pays, d’où meilleur contrôle du trafic.
NOTA :
- Il existe un type particulier de commutateur appelé commutateur auxiliaire
(CA) qui ne fait qu’établir une liaison temporaire entre un abonné et son centre
local de rattachement sans aucune analyse. Il fait partie intégrante du système
d’abonné.
- Un même centre peut jouer plusieurs rôles cités précédemment
simultanément.
Exemple
- Abonné + Transit
- Transit secondaire + transit principal
- Transit principal + transit international
II-2-4-2 Plans techniques fondamentaux
II-2-4-2-1 Plan d’acheminement
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II-2-4-2-1-1-2 Définitions des terminologies
Ces différentes définitions intéressent surtout les services de planifications pour
mieux cibler leurs domaines d’actions.
- Catégories des circuits : Les circuits sont distingués selon la nature des
commutateurs qu’ils relient.
Le circuit local : relie le CL à son CAA
La jonction locale : relie deux CAA d’une même zone (entre deux
centres dépendant d’une même région par exemple).
La jonction urbaine : c’est une jonction locale à l’intérieur d’une zone
urbaine.
Le circuit interurbain : relie deux autocommutateurs appartenant à deux
villes situées dans différentes zones de transit régional (centres situés dans
deux ART par exemple).
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- Catégorie de trafic
Le trafic interne : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés desservis par
un même commutateur principal (non compris les unités éclatés pouvant
écouler du trafic sans passer par le cœur de chaîne).
Le trafic urbain : c’est le trafic écoulé entre deux abonnés desservis par
des CL, CAA, CU de la même ZU.
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Le système interurbain : intègre les deux CAA d’extrémités (s’ils
appartiennent à différentes ART) et tous les équipements (circuits et
commutateurs) qui les relient.
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II-2-4-2-2-2 Hiérarchisation d’un réseau de type urbain
- La structure strictement hiérarchisée
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- La structure hiérarchisée en départ
La tendance actuelle est de tirer les faisceaux départ vers deux centres de transit
distincts. Ceci permet d’assurer la continuité de l’écoulement du trafic en cas de
saturation ou de dérangement d’un des faisceaux.
- Les faisceaux transversaux
En réalité, on trouve rarement dans les grands réseaux la structure
précédemment décrite, puisque le trafic entre certains centres d’abonnés (centres
de transit) est tel qu’il est souvent plus rationnel d’ouvrir des faisceaux directs
entre ceux-ci, plutôt que de contribuer à l’engorgement des centres de transit qui
forment un goulot d’étranglement.
Les faisceaux directs ainsi créés se nomment aussi : « faisceaux transversaux ».
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Figure 16 : Faisceaux transversaux
II-2-4-2-2-3 Communication internationale
Le CCITT avait proposé la hiérarchisation suivante pour l’écoulement du trafic
international :
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CTI centre de transit international qui relie les pays.
CTN ou CTP centre de transit national qui relie les CTS ou CTR.
CTS ou CTR centre de transit secondaire ou régional qui relie les CAA
d’une région.
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II-2-4-2-3-3 La règle des « trois choix »
La présente règle, en cas de saturation du faisceau habituel (généralement un
faisceau transversal), un acheminement dit de : « 2eme choix » (par exemple le
faisceau normal vers le centre de transit, lequel a peut être des jonctions
disponibles vers le commutateur du demandé). Si aucun autre chemin ne peut
être trouvé, l’appel est aiguillé vers un dispositif d’annonces parlées informant le
demandeur de l’encombrement des circuits (ceci constitue en fait le « 3eme
choix »).
Remarques :
- Dans la pratique, tous les faisceaux transversaux ne sont pas construits
(raisons économiques) ;
- C’est un acheminement pas à pas
La notion de débordement
Les faisceaux normaux sont des faisceaux généraux puisqu’ils permettent
d’accéder à n’importe quel point du réseau. Ils sont suffisamment dimensionnés
pour que le taux de perte (nombre d’appels perdus pour 100 appels présentés)
soit très faible (moins de 1%). Au contraire les faisceaux transversaux écoulent un
trafic destiné à un commutateur spécifique. En cas d’encombrement de ce faisceau
il sera toujours possible d’acheminer les appels via le normal (débordement).
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Figure 18 : Faisceaux de débordement
II-2-4-2-2 PLAN DE TRANSMISSION
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- Communication internationale : Une communication
internationale se compose de trois grandes parties :
deux systèmes nationaux (un système à chaque extrémité),
un système international composé d’un ou plusieurs centres de
transit internationaux interconnectés par des circuits internationaux.
Transmission analogique :
Comment répartir l'affaiblissement dans le réseau national ? Cela dépend
du nombre de niveaux hiérarchiques dans le réseau national et de
l'acheminement. Il faut répartir entre :
Lignes d’abonnés
Jonctions
Liaisons interurbaines.
Choix économique ; en principe, tolérer plus d'affaiblissement sur les
liaisons les plus nombreuses.
Exemple :
- ligne d'abonné : 6,5 dB
- jonction zonale (2 fils) : 4,5 dB
- liaison inter (4 fils) : O dB (y compris CT)
- termineurs hybrides : 3,5 dB
- 1 commutateur (CL, CZ) : O,5 dB.
II-2-4-2-3-1 Le préfixe
C’est une commande à 1, 2 ou 3 chiffres qui indique à l’autocommutateur
à quel type de fonction s’adresse la numérotation qui va suivre. (Exemple
: 00 préfixe d’accès à l’international, 16 préfixe d’accès à l’interurbain en
France)
II-2-4-2-3-2 La numérotation
La numérotation est définie par les avis E 160 à E 165 du CCITT. Le
système de numérotation recommandé est le suivant :
Préfixe interurbain 0
Préfixe international 00
Numéro d’abonné XN
Indicatifs interurbains YN
Où N = un ou plusieurs chiffres quelconques
X = un chiffre autre que 0 et 1
Y = un chiffre autre que 0
NOTA : La notation de PQ du central est surtout lié au fait que les centraux
électromécaniques avaient une capacité maximale de 10.000 abonnés.
Actuellement avec l’apparition des centraux électroniques, un même
central peut avoir plusieurs PQ.
Exemple du réseau fixe d’Orange Sénégal:
339 51 5816
N° de l'abonné
Central de Thiès
Province
338 25 1922
N° de l'abonné
Central de Dakar
Dakar
France)
II-2-4-2-3-3 Les autres services
- Les services spéciaux : Ce sont des services d’urgence ou de
renseignements dont le numéro est unique quelque soit l’endroit où l’on
se trouve dans un pays.
Les indicatifs associés à ces services doivent être courts et commencer
par le chiffre « 1 » (recommandation du CCITT). Par conséquent aucun
autre PQ ne doit avoir comme premier chiffre le « 1 ». De plus on
n’utilise pas les symboles tels que * ou .
Il doit être enfin conçu de telle sorte qu’il puisse être réajusté
périodiquement sans que sa structure soit remise en cause.
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