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PARTIE II : GENERALITES SUR LES TELECOMMUNICATIONS

CHAPITRE 1 INTRODUCTION A LA TELECOMMUNICATION

I- Généralités
1- Définition
Les télécommunications sont considérées comme des technologies et techniques et non
comme une science.
On entend par télécommunication toute transmission, émissions et réception à distance
de signes, de signaux, de sons ou de renseignements de toute nature par fil électrique,
radio électricité, liaison optique ou autre système électromagnétique.
On distingue en général dans le domaine de télécommunication deux grands systèmes
spécifiques : les systèmes de transmissions et les systèmes de commutation.
Un seul système peut être utiliser comme support de plusieurs systèmes. Il y’a deux
raisons à cela tout d’abord la technique de transmission à évoluer plus rapidement et a
permis de transmettre aisément sur une même artère des types d’informations
différentes. En second lieu, les économies d’échelle sont particulièrement importantes
en transmission et une de ces règles ne seraient pas rationnelles d’utiliser un système
de transmission pour chaque type d’information à transmettre.
En commutation le problème est différents car l’évolution technique a été beaucoup
moins rapide qu’en transmission. Ce pendant le développement de la commutation
temporaire, de la commutation de paquets, de l’apparition de la commutation
temporaire asynchrone modifie progressivement le problème et on peut envisager
désormais des systèmes universels de commutations.
Si un seul système de télécommunication peut être utiliser comme support de plusieurs
réseaux, inversement il peut avoir unicité de réseau et diversité de système à condition
que la normalisation des paramètres d’interconnexion des interfaces soit assurer.
2- Historique des télécommunications
2-1 communication visuelle
On a vu naître divers dispositifs de communication depuis des temps très anciens. Les
Romains avaient un système de signaux militaires qui permettait de faire circuler assez
vite, de poste en poste, les ordres et les nouvelles d’importance. Cependant, ce n’était
que l’échange de quelques signes conventionnels qui codaient une signification
globale du message (victoire, défaite, attaquer à l’ouest, etc…).
2-2 Télégraphe visuel et mécanique
Il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour voir apparaître le premier système
permettant de communiquer à distance des messages complets construits avec des
phrases. Cette réalisation des frères Chappe, en 1794, était basée sur un dispositif
mécanique : trois règles mobiles au haut d’un mât codaient, par leur position, des mots
d’un lexique. Grâce à l’utilisation d'une "chaîne" d'observateurs relayant la
transmission, des messages pouvaient être communiqués en quelques minutes sur des
distances importantes. L’ancêtre du télégraphe était né ! ...
Le télégraphe de Chappe fut en usage en Algérie jusqu'en 1859.

Figure

2-3 Télégraphe électrique


La révolution suivante fut celle du télégraphe électrique inventé par Samuel MORSE
en 1832. Cette fois, un véritable alphabet était utilisé, le fameux code morse. Cette
invention était rendue possible par les avancées révolutionnaires successives de la
physique en électricité (courant électrique, pile de Volta, électro-aimant...). C’est ce
principe qui servira plus tard pour réaliser les premières liaisons radio.
Figure
2-4 Téléphone
En 1876, l'Américain Graham Bell inventa le téléphone : enfin, la voix humaine
pouvait être transportée au-delà de l'horizon sonore. De nombreuses améliorations du
téléphone de Bell (comme l'invention du microphone à charbon par Hughes en 1878 et
l'introduction dans le circuit de piles et transformateurs) conduisirent au
développement que l'on connaît. Paris fut la première ville à posséder un réseau de
"téléphonie urbaine".

Figure

2-5 La radio
Mais le fil de cuivre qui était à la base même de ces dispositifs de communication était
très pénalisant : coûts de construction et de maintenance très importants, impossibilité
de communiquer avec un bateau en mer… La découverte des ondes hertziennes allait
ouvrir l'ère du "sans fil" et métamorphoser les lourds, fragiles et coûteux câbles de
cuivre en liaisons invisibles que constituent les ondes électromagnétiques. MARCONI
Guglielmo (Italo-Irlandais) est reconnu comme l’inventeur de la radio sans fil. Il
permit à plusieurs stations d’émettre simultanément, et sans interférence, sur des
longueurs d’ondes différentes. En 1921 des émissions expérimentales sont diffusées
depuis la Tour Eiffel d’où sont transmis les premiers journaux parlés et émissions
musicales en direct.

Figure

2-6 La télévision
C'est dans les années 1920 que les premiers prototypes de télévision apparaissent. En
1929, la BBC émet des émissions expérimentales malgré des images de mauvaise
qualité. En France, les émissions de télévision sont quotidiennes à partir de 1938, mais
en cette période de pré-guerre le public n'est pas au rendez-vous (200 récepteurs
commercialisés contre 20 000 en Angleterre). En 1947, 3 Américains inventent le
transistor, qui peu à peu va détrôner les lampes, et faire accélérer les évolutions
techniques. Dans l'histoire de la télévision, un des grands moments restera l'alunissage
en direct de la capsule spatiale Apollo, le 20 juillet 1969, devant des millions de
téléspectateurs.
Figure
2-7 Les satellites
Au début des années 1960, les communications téléphoniques internationales restent
très difficiles car les câbles sous-marins ont une capacité réduite. De même la
télévision ne permet pas encore de réaliser des "directs" sur de très longues distances.
Un projet est alors avancé : construire un satellite de télécommunications. En 1961, un
accord est signé entre la Grande Bretagne, la France et les Etats-Unis pour sa
réalisation. Ce satellite (Telstar) est construit par "Bell Telephone Laboratories" et sera
lancé de Cap Canaveral le 10 juillet 1962. Pour l’occasion la France construit en
Bretagne (Pleumeur-Bodou) une antenne réceptrice composée entre autres, d'une
portion de sphère de 64 mètres de diamètre. Le 11 juillet 1962, l'antenne capte dans
d'excellentes conditions des images émises des Etats-Unis.

Figure
2-8 Internet
En 1974, les laboratoires Bell mettent au point un programme, qui permet d'échanger
des données par modem via le réseau téléphonique. Grâce à cette innovation, débute le
premier véritable réseau planétaire, UUNET. En 1981, les Français découvrent
l'univers de la télématique avec le Minitel. En 1994, avec l'introduction de Netscape,
doté d'une interface graphique spectaculaire, qui intègre les ressources multimédias,
l’Internet connaît une explosion phénoménale. L'expression "Internet" sert à désigner
un ensemble de réseaux connectés entre eux. La collectivité y a maintenant accès, par
l’intermédiaire des fournisseurs de services (Wanadoo, free…). Aujourd’hui,
l’ADSL2+ est planifiée, c’est une technologie qui permet d’atteindre un débit de
20mégabits/s sur des liaisons de moins de 2km entre le répartiteur et l’abonné.
Figure
2-9 Quelques dates historiques des télécommunications
1837 : Samuel Morse : système de transmission de lettres de l’alphabet
⇒ Télégraphe : Codage des lettres par pts et traits de longueurs différentes
(correspondant à des durées différentes) en optimisant le temps de transmission
1864 : Equations de Maxwell : prédiction de l’existence d’ondes radio
1870 : Transmissions télégraphiques à longue distance (plusieurs milliers de
km)
1874 : Invention du multiplexage temporel par Baudot
1887 : Hertz : démonstration de l’existence des ondes radios
1891 : Premier commutateur téléphonique
1894 : Lodge : communications sans fils (sur 150m)
1901 : Marconi/Popov : Radio, transmission d’ondes radio longues distances
1902 : première liaison radio point-à-point (US) : télégraphie sans fil
1906 : Fessenden : première transmission radio AM
1907 : Invention de la Triode : amplification analogique
1928 : Nyquist : Théorie de l’échantillonnage
1936 : Reeves : Pulse Code Modulation (PCM)⇒ Transmission numériques
1940 : techniques d’étalement de spectres (pour cryptage)
1947 : Union Internationale des Télécommunications (UIT)
1948 : Invention du transistor ⇒ développement de l’électronique des télécoms
1948 : Shannon : Théorie de la capacité du canal
1958 : 1er satellite de communications (SCORE, orbite basse),
1962 : 1er câble 1.544 Mbits/s (USA, Bell)
1965 : 1er satellite géostationnaire de télécommunications (INTELSAT)
1966 : 1ères fibres optiques à faibles pertes
1970 : Autocommutateurs numériques (CNET)
1981 : NMT/AMPS : téléphones mobiles de 1ère génération (analogiques)
1988 : RNIS : Réseau Numérique à Intégration de Services (Numéris de France
Télécom)
1991 : GSM/IS-54 : téléphones mobiles de 2ème génération (numériques)
3- QUALITE DE SERVICE
La finalité d’un réseau est d’offrir des services à ces usagers qui e dernier ressort juge
la qualité de service qui influence la conception, la planification, l’exploitation, la
gestion de service et les réseaux de télécommunication.
La qualité d’un service dépend des paramètres suivant :
- Confidentialité : l’information confié au réseau par un usager à l’intention d’un
destinataire déterminer ne devrait pas être accessible accidentellement ou
intentionnellement par les tiers, ni pour écoute passive, ni pour une intention
active.
- Equité : chaque usager devrait avoir l’accès à une part équitable de ressources
d’un réseau quel que soit sa localisation géographique. Aucun usager ne devrait
pouvoir monopoliser la qualité du réseau et empêcher l’accès aux autres.
- Compatibilité : outre la compatibilité électromagnétique mutuelle entre système
et avec l’environnement naturel (foudre) ou industriel. Les systèmes doivent
être compatible entre eux sur le plan fonctionnel (interface, interconnexion).
D’où l’importance stratégique de la standardisation internationale.
- Convivialité : le service est offert à des usagers profane pour la plupart. Il est
inadmissible de reporter sur les usagés un problème difficile à résoudre
techniquement dans le réseau. L’interface de l’usager doit impérativement être
simple et uniforme

II- Transmission de l’information


1-Chaine de transmission
1-1 Définition
La chaine de transmission de l’information correspond à l’ensemble des éléments
permettant de transférer des informations d’un point A à un point B. Cette chaine
contient :
- Un encodeur : qui code l’information à transmettre
- Un canal de transmission : composé d’un émetteur qui envoie l’information et
d’un récepteur qui reçoit l’information
- Un décodeur : qui décode l’information

1-2 Schéma d’une chaine de transmission


Emetteur Canal de transmission Récepteur
Signal Signal
Émis reçu

Message
Message

Source de utilisateur
L’information

Figure

Les cinq éléments qui y figurent sont définis comme suit :


– La source produit le message à transmettre.
– L’émetteur produit un signal adapté au canal de transmission.
– Le canal de transmission constitue le lien entre émetteur et récepteur.
– Le récepteur capte le signal et recrée le message.
– Le destinataire traite le message reçu.
La source, le destinataire, et dans une certaine mesure le canal de transmission, nous
sont imposées. Tout l’enjeu consistera à choisir et concevoir adéquatement l’émetteur
et le récepteur.
1-3 Exemple d’une chaine de transmission
Prenons le cas d’un téléphone mobile (cellulaire).
- L’information à transmettre c’est la voix
- L’encodeur transforme les ondes sonores en signal analogique. Par
l’intermédiaire du microphone du téléphone le signal analogique est numérisé.
- Le canal de transmission est composé de l’émetteur (antenne du téléphone
émetteur) et du récepteur (antenne du téléphone récepteur). L’émetteur
transforme le signal numérisé en ondes électromagnétiques qui sont envoyés
vers les antennes relais.
Les ondes électromagnétiques sont ensuite envoyées vers l’antenne du
téléphone récepteur.
- Le décodeur transforme les ondes électromagnétiques en signal numérique puis
analogique qui sont ensuite convertit en onde sonore.

2- Canal de transmission
Le propre d’une transmission étant de se faire à distance, il faut utiliser un milieu
physique qui assure le lien entre la source et le destinataire et un signal approprié au
milieu choisi, en ce sens qu’il s’y propage bien.
Selon le contexte, le terme de canal de transmission a des significations différentes. Le
canal de transmission au sens de la propagation est la portion du milieu physique
utilisée pour la transmission particulière étudiée. On parle ainsi de canal
ionosphérique, de canal troposphérique, ...
Le canal de transmission au sens de la théorie des communications inclut le milieu
physique de propagation et également des organes d’émission et de réception. Les
frontières qui délimitent le canal dépendent des fonctions assignées à l’émetteur et au
récepteur. Sans entrer dans le détail de leurs structures, il est nécessaire d’en faire un
examen préalable. Un émetteur réel peut être considéré comme ayant deux fonctions
principales réalisées par deux éléments distincts :
- L’émetteur théorique engendre un signal électrique que nous définissons
comme le signal émis. C’est un signal en bande de base ou sur fréquence
porteuse qui véhicule le message numérique. Ce signal est modélisé par un
processus aléatoire dont les caractéristiques exactes dépendent de celles de
l’émetteur.
- L’ensemble des organes d’émission transforme le signal pour l’adapter au
milieu physique dans lequel il va se propager. Parmi les traitements effectués,
on peut inclure les opérations de changement de fréquence, de filtrage,
d’amplification, de transformation d’un signal électrique en signal
électromagnétique.
De la même façon, un récepteur réel peut être dissocié en deux blocs fonctionnels :
- L’ensemble des organes de réception comprend les dispositifs de réception dans
le milieu physique (antennes ...) et réalise les opérations de transformation de la
nature du signal, d’amplification, de changement de fréquence ... Nous
définissons le signal électrique ainsi obtenu comme étant le signal reçu. Ce
signal n’est malheureusement pas une reproduction parfaite du signal émis en
raison de diverses perturbations que nous allons aborder par la suite.
- Le récepteur théorique traite le signal afin de fournir le message au destinataire.

3- Nature des transmissions


La transmission des informations sur un support peut être analogique ou numérique
selon que le signal transporté varie de manière continue ou discrète dans le temps, et
que son espace de valeurs est défini ou non.
Un signal de parole peut être moduler de manière analogique l’amplitude ou la
fréquence d’une onde porteuse avec des variations dans le temps qui sont continues.
On parle de transmission analogique.
Une suite de données binaires permet de construire un signal qui prend, deux valeurs 0
et 1, et qui varie dans le temps à des intervalles de temps réguliers. On parle de
transmission numérique.

4- Type de transmission
Simplex : la transmission d’information entre deux correspondant peut-être
unidirectionnelle, l’échange n’a lieu que dans une seule direction. Chaque
correspondant ne remplit qu’une seule fonction, il est soit émetteur (source) ou
récepteur (collecteur)
Exemple : télécommande, radio
Half duplex : Si les correspondants peuvent alternativement remplir les fonctions
d’émetteur et de récepteur. Le temps mis par le système pour passer d’une fonction à
une autre est appelés temps de retournement. Ce temps peut-être important de l’ordre
de quelques dizaines de secondes.
Exemple : talkie-walkie
Half duplex : l’échange peut s’effectuer simultanément dans les deux sens sur des
voix distinctes ou sur les mêmes voix par l’utilisation des techniques spécifiques
comme le multiplexage séquentiel
Exemple : le téléphone

5- Support de transmission
On appelle support de transmission l’ensemble des moyens physiques mis en place
afin de propager les signaux électromagnétiques correspondants aux messages
échangés entre un émetteur et un récepteur.
Il existe différents types de supports de transmission selon leurs caractéristiques.
5-1- La paire torsadée
5-1-1 La paire torsadée non blindée
Le câble UTP est composé de 4 paires de fils torsadées 2 à 2, chacune de ses paires
étant isolées des autres. Ce câble compte uniquement sur l'effet d'annulation produit
par les paires torsadées pour limiter la dégradation du signal causée par une
perturbation électromagnétique et une interférence radioélectrique.
Annulation : Afin de réduire au maximum la diaphonie entre les paires d'un câble à
paires torsadées non blindées, le nombre de torsades des paires de fils doit respecter
exactement le nombre de torsades permises par mètre de câble.
Lorsque le câble à paires torsadées non blindées est utilisé comme média de réseau, il
comporte quatre paires de fils de cuivre. La paire torsadée non blindée utilisée comme
média de réseau a une impédance de 100 ohms. Ceci la différencie des autres types de
câblage à paires torsadées comme ceux utilisés pour le câblage téléphonique. Comme
le câble à paires torsadées non blindées à un diamètre extérieur de 0,43 mm et un coût
relativement faible, sa petite taille peut s'avérer avantageuse lors d'une installation.
Avantage :
· Simple à installer
· Peu coûteux
· Petit diamètre (pour installation dans des conduits existants)
Inconvénient :
· Sensible aux interférences
Figure
5-1-2 Le câble à paire torsadée blindé
Le câble à paires torsadées et blindées, ou STP, ajoute aux spécifications de l’UTP une
méthode de blindage, d'annulation et de torsion de câbles. Comme le précise les
spécifications pour les installations de réseau Ethernet, des câbles à paires torsadées
blindées de 100 ohms correctement installés offrent une résistance à l'interférence
électromagnétique, ainsi qu’à l'interférence de radiofréquences, sans toutefois
augmenter sensiblement la taille ou le poids du câble. Le câble à paires torsadées
blindées présente tous les avantages et désavantages du câble à paires torsadées non
blindées en assurant cependant une plus grande protection contre toute interférence
externe au prix certes d’un diamètre plus élevé. Le blindage de ce type de câble doit
être mis à la terre lors de son installation, si cela n’est pas effectué correctement, de
nombreux problèmes peuvent survenir, car le blindage agit comme une antenne en
absorbant les signaux électriques des autres fils du câble et des parasites électriques
externes au câble.
Figure
5-2- Le cable coaxial
Un câble coaxial est constitué d’un fil de cuivre entouré d’un isolant flexible, lui-
même entouré d’une torsade de cuivre ou d’un ruban métallique qui agit comme le
second fil du circuit et comme protecteur du conducteur intérieur. Cette deuxième
couche ou protection peut aider à réduire les interférences externes. Une gaine de câble
enveloppe ce blindage. Le câble coaxial offre de nombreux avantages du fait de sa
capacité à s’étendre sur une plus grande distance et de son coût parmi les plus faibles.
C’est une technologie utilisée depuis de nombreuses années pour tous les types de
communications de données.
Le câble coaxial existe en plusieurs variantes :
- Thicknet : Epais et raide à cause de son blindage, il est recommandé pour
l'installation de câble fédérateur. Sa gaine est jaune.
- Thinnet : D’un diamètre plus réduit, il est plus pratique dans des installations
comprenant des courbes. De plus, il est plus économique, mais dispose d’un blindage
moins conséquent.
- Cheapernet : Version économique et de faible diamètre du câble coaxial.
Figure

5-3 La fibre optique


Une fibre optique est un fil en verre ou en plastique très fin qui à la propriété
d’être un conducteur de lumière et sert dans la transmission de données par la lumière.
Elle offre un débit d’information nettement supérieur à celui des câbles coaxiaux et
peut et peux servir de support à un réseau « large bande » par lequel transitent aussi
bien la télévision, le téléphone, la visioconférence ou les données informatiques. Le
principe de la fibre optique a été développer au cours des années 1970 dans les
laboratoires de l’entreprise américaine Corming Glass Works.
Entourée d’une gaine protectrice, la fibre optique peut être utilisée pour
conduire la lumière entre deux lieux distants de plusieurs centaines voire milliers de
kilomètres. Le signal lumineux codé par une variation d’intensité est capable de
transmettre une grande quantité d’information. En permettant les communications à
très longue distance et à des débits jusqu’alors impossibles, les fibres optiques ont
constitué l’un des éléments clés de la révolution des télécommunications. Ses
propriétés sont également exploitées dans le domaine des capteurs (température,
pression, etc), dans l’imagerie et dans l’éclairage.
D'une manière générale, le câble à fibre optique a trois éléments principaux,
entre autres :
Figure : structure d’une fibre optique
Le cœur : Est un milieu dans lequel une quantité d'énergie lumineuse véhiculée au
sein de la fibre sera confiné au voisinage du centre dont l'indice de réfraction est dans
laquelle se propage la lumière.
La gaine : Elle est la partie qui enveloppe le cœur dont la réfraction est plus faible.
Le revêtement : Aussi appelé la gaine protectrice, assure à son tour la protection
mécanique et chimique adéquate à la fibre optique.
Les fibres optiques peuvent être classés en deux catégories selon le diamètre de leur
cœur et la longueur d’onde utilisée :
- Fibre optique monomode
- Fibre optique multimode

5-3-1 Fibre optique multimode


Les fibres multimodes ont été les premières sur le marché permet la propagation de
plusieurs modes (plusieurs trajets ou plusieurs faisceaux). Elle autorise jusqu'à 680
modes pour λ = 850 nm. En conséquence, elles sont utilisées uniquement pour des
bas débits ou de courtes distances.
Il existe deux familles pour la fibre optique multimode
- Fibre optique multimode à saut d’indice :
La fibre multimode à saut d'indice est la fibre la plus ordinaire. C'est ce type de fibre
qui est utilisé dans les réseaux locaux de type LAN. Etant donné que la fibre à saut
d'indice est multimode, il existe plusieurs modes de propagation de la lumière au sein
de son cœur de silice. Il existe dans cette fibre une très grande variation entre l'indice
de réfraction du cœur et de la gaine optique. C'est pour cela que les rayons lumineux se
propagent par réflexion totale interne en "dent de scie".

Figure : Fibre optique multimode à saut d’indice


La fibre à saut d'indice possède un cœur très large.
L'atténuation sur ce type de fibre est très importante comme on peut le voir sur la
différence des impulsions d'entrée et de sortie. Le débit est d’environ 100Mb/s avec
une portée maximale de 2km et un affaiblissement de 10dB/km.
- Fibre optique multimode à gradient d’indice
La fibre multimode à gradient d'indice est elle aussi utilisée dans les réseaux locaux.
C'est une fibre multimode, donc plusieurs modes de propagation coexistent. A la
différence de la fibre à saut d'indice, il n'y a pas de grande différence d'indice de
réfraction entre cœur et gaine. Cependant, le cœur des fibres à gradient d'indice est
constitué de plusieurs couches de matière ayant un indice de réfraction de plus en plus
élevé. Ces différentes couches de silice de densités multiples influent sur la direction
des rayons lumineux, qui ont une forme elliptique.

Figure : Fibre optique multimode à gradient d’indice


La fibre à gradient d'indice possède un cœur de taille intermédiaire. L'atténuation sur
ce type de fibre est moins importante que sur les fibres à saut d'indice.
Débit : environ 1 Gbit/s.
Portée maximale : environ 2 Km.
Affaiblissement : 10 dB/Km.
5-3-2 Fibre optique monomode
La fibre monomode est la meilleure fibre existante à l'heure actuelle. C'est ce type de
fibre qui est utilisé dans les cœurs de réseaux mondiaux. Un seul mode de propagation
de la lumière existe : c'est le mode en ligne droite.

Figure : Fibre optique monomode


La fibre monomode possède un cœur très fin, de la taille d'un cheveu !
L'atténuation sur ce type de fibre est quasi nulle, c'est ce qui en fait sa force.
Débit : environ 100 Gbit/s.
Portée maximale : environ 100 Km.
Affaiblissement : 0,5 dB/Km.
5-4- L’ether
L’utilisation des ondes électromagnétiques permet la transmission de signaux sur un
support immatériel, désigné par le terme d’éther, qui peut être l’atmosphère ou le vide.
Elle est pratiquement indispensable dans le cas de liaisons très longues distances. De
plus, l’absence de support matériel permet d’apporter une certaine souplesse et
convient bien aux applications ponctuelles. Ce type de transmission comprend
principalement les faisceaux hertziens, les rayons infrarouges et les rayons laser. Les
transmissions par rayons laser ou infrarouges sont entièrement numériques et à
faisceaux très directifs, ce qui les protège contre la plupart des interceptions
frauduleuses. Toutefois, les conditions météorologiques peuvent, selon les fréquences
de travail choisies, altérer la qualité des communications entre les immeubles.
Les faisceaux hertziens reposent sur l’utilisation de fréquences très élevées (fréquences
de 2 GHz à 15 GHz voire jusqu’à 40 GHz qui correspondent à des longueurs d’onde
centimétriques à décimétriques) et de faisceaux directifs produits par des antennes
rayonnant principalement dans une direction donnée. La propagation est limitée à
l’horizon optique. La transmission se fait entre des stations placées en hauteur (par
exemple sur une tour ou au sommet d’une colline) pour éviter les obstacles dus aux
constructions environnantes. Dans les fréquences élevées (au-dessus de 12 GHz), la
pluie et la neige introduisent un affaiblissement supplémentaire, ce qui conduit à
rapprocher les stations. Les faisceaux hertziens sont utilisés pour la transmission de
chaînes de télévisions et pour constituer des artères de transmission longue distance
dans les réseaux téléphoniques sans avoir recours à la pose coûteuse de câbles. Ils sont
utilisés également dans les transmissions par satellite. Les ondes dites radioélectriques
correspondent à des fréquences comprises entre 10 kHz et 2 GHz. Ces ondes sont
diffusées, c’est-à-dire que, d’un émetteur, on peut les capter avec des récepteurs
dispersés géographiquement. Contrairement aux faisceaux hertziens, il n’est pas
nécessaire d’avoir une visibilité directe entre l’émetteur et le récepteur car le récepteur
utilise l’ensemble des ondes réfléchies et diffractées. En revanche, la qualité de la
transmission est faible.

III- Propagation du signal

La propagation du signal peut se faire en deux manières :

- Propagation libre
- Propagation guidée

1- Propagation libre

Les ondes hertziennes peuvent se déplacer dans toutes les directions (cas des OEM
émises puis reçu par une antenne). On les utilise par exemple dans la téléphonie
mobile.

2- Propagation guidée

Les signaux utilisent une ligne de transmission entre l’émetteur et le récepteur. Les
câbles électriques sont utilisés pour transmettre les informations. Ce type de ligne est
utilisé pour les courtes distances car l’amortissement du signal est important et les
champs électromagnétiques déforme le signal transmis. On utilise également des fibres
optiques sous formes des OEM visibles ou proche de visible.

IV- Ondes électromagnétiques


1- Définition

Une onde électromagnétique (OEM) est constituée d’un champ électrique E et d’un
champ magnétique B qui varient au même rythme que le courant qui leur a donné
naissance. C’est le physicien Maxwell qui a étudié les rapports entre les deux champs,
établissant des équations connues sous le nom d'équations de Maxwell.

On peut remarquer que :

- Toute circulation de charges dans un conducteur produit une OEM


- Une OEM crée dans tout conducteur des courants induits (antenne de réception)

Les champs E et B produits par l’antenne se répandent dans tout l’espace environnant
l’antenne, en s’atténuant. A une certaine distance de l’antenne d’émission :

o Les vecteurs E et B sont perpendiculaires entre eux


o Les vecteurs E et B sont perpendiculaires à la direction de propagation
o E et B sont déphasés (en retard) par rapport au courant qui les a créés

2- Propriétés de l’onde électromagnétique

- Fréquence : La fréquence d'une OEM est la fréquence des champs E et B qui la


composent c’est aussi la fréquence du courant circulant dans l’antenne.

Exemple : un signal sinusoïdal de f = 100 MHz appliqué à une antenne d’émission


produira des champs E et B variant sinusoïdalement à la fréquence de 100 MHz.

- Longueur d’onde : La longueur d'onde λ est le trajet parcouru par l’onde durant
une période T
- Polarisation : La polarisation d'une OEM est la direction de son champ
électrique E. Si E garde une direction constante, on dit que la polarisation est
rectiligne. Le plus souvent, E est horizontal (polarisation horizontale) ou
vertical (polarisation verticale). A grande distance de l’antenne, E est toujours
perpendiculaire à la direction de propagation

Il existe aussi des polarisation circulaire et elliptique

- Propagation : Les ondes radio se propagent de l’antenne d'émission à l’antenne


de réception de diverses manières :
 Par onde directe, partant de l'émetteur et arrivant sur le récepteur sans
rencontrer d'obstacles naturels (montagnes, couches atmosphériques) ou
artificiels (immeubles, lignes à THT)
 Par onde réfléchie, lorsque l’onde rencontre un obstacle et est renvoyée
dans sa totalité, ou en partie, dans une direction différente. Les couches
ionisées de l'atmosphère peuvent constituer des surfaces de réflexion si
f < 30 MHz

3- Spectre des ondes électromagnétiques

Le tableau suivant indique les applications des ondes électromagnétiques courantes :


Plage de fréquence Types de fréquence Utilisation

300 Hz – 3 kHz Extra Low Frequency Communications avec les


(ELF) sous-marins

3 kHz – 30 kHz Very Low Frequency Communications avec les


(VLF) sous-marins sonars

30 kHz – 300 kHz Low Frequency (LF) Radiodiffusion GO

300 kHz – 3 MHz Medium Frequency (MF) Radiodiffusion PO


Radiodiffusion OC
3 MHz – 30 MHz High Frequency (HF) Radioamateurs

30 MHZ – 300 MHz Very High Frequency Radiodiffusion FM, TV


(VHF) analogique et numérique,
Réseaux privés, trafic
maritime et fluvial,
Aéronautique

300 MHz – 3 GHz Ultra High Frequency TV analogique et


(UHF) numérique, WI-FI, GSM,
GPS

3 GHz – 30 GHz Supra High Frequency BLR, WiMAX, Liaisons


(SHF) satellites, Réseaux privés,

30 GHz – 300 GHz Extra High Frequency Réseaux privés, Liaison


(EHF) vidéo portable, Dispositifs
anticollision des véhicules

Tableau

V- Organismes de normalisation

L’objectif des télécommunications étant de communiquer loin, il est clair que c’est un
domaine où la standardisation doit être la plus poussée possible. Pour atteindre ce but,
des pouvoirs de normalisations nationaux (jusqu’à récemment facilités par les
situations de monopoles) et internationaux ont été mis en place. Il s’agit
principalement de

- L’U.I.T. (Union Internationale des Télécommunications) : l’agence des


Nations unies pour le développement dans les technologies de l’information et
de la communication. Le CCITT (Comité Consultatif International pour la
Téléphonie et la Télégraphie) et le CCIR (Comité Consultatif International pour
les Radiocommunications) sont des organes permanent de l’IUT qui sont en
charge d’établir des normes internationales).
- L’I.S.O. (International Standards Organisation) : organisme de normalisation
international composé de représentants d’organisations nationales de
normalisation, produits des normes internationales dans les domaines industriels
et commerciaux appelées normes ISO.
- Le C.E.I (Comité Electrotechnique International) : organisation internationale
de normalisation chargé des domaines de l’électricité, de l’électronique, de la
comptabilité électromagnétique, de la nanotechnologie et des techniques
connexes, complémentaire de l’ISO.
- L’I.E.T.F (Internet Engineering Task Force) : groupe informel, international,
ouvert à tout individu, qui participe à l’élaboration de standards internet.
- L’I.A.B (Internet Architecture Board) : Comité chargé de la surveillance et du
développement de l’internet, organisé en groupe de travail.
- W3C (World Wide Web Consortium) : organisme de normalisation à but non
lucratif, chargé de promouvoir la compatibilité des technologies.
- L’I.C.A.N.N (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) : société
de droit à but non lucratif ayant pour principales missions d’administrer les
ressources numériques d’internet comme l’adressage IP.
- Le C.E.N (Comité Européen de Normalisation) : formée de membres européens
de l’ISO, harmonise les normes élaborées en Europe.
- Le CENELEC (Comité Européen de Normalisation Electrotechnique) organe de
normalisation des normes électrotechniques sous le système législatif européen.
- L’E.T.S.I (European Telecommunications Standards Institute) Il s'agit d’une
organisation sans but lucratif dont la mission est de produire des standards de
télécommunication, à grande longévité, qui seront utilisés en Europe et ailleurs
Toute organisation éprouve des intérêts à promouvoir des standards des
télécommunications européennes a le droit de représenter ces intérêts à l’ETSI
et donc d’influencer directement le processus d’élaboration des standards. Ce
sont les membres de l’ETSI qui décident des travaux à apporter sur les
standards en fonction des demandes du marché.
- Le T.I.P.H.O.N (Telecommunications and Internet Protocol Harmonisation
Over Network). En se rendant compte du besoin de solution communes pour la
standardisation de la voix sur internet, l’ETSI a créé TIPHON. L’objectif de
TIPHON est de supporter le marché des communications vocales et autres
communications du même registre, entre les utilisateurs. Le projet doit s’assurer
que les utilisateurs connectés à un réseau IP peuvent communiquer avec des
utilisateurs situés sur un réseau de télécommunication SCN (PSTN,
ISDN,GSM) et inversement. Le problème de la communication entre usagers
connectés à un réseau de circuits commutés mais transitant aussi par internet,
est également abordé.
Chapitre 2 SIGNAL RADIO

I- Introduction
Un signal radio est une onde électromagnétique qui se déplace à la vitesse de la
lumière. Correctement codé, ce signal peut transporter de l’information. C’est James
Clerk Maxwell qui découvrit le premier que la variation d’un champ magnétique induit
un champ électrique qui induit à son tour un changement de champ magnétique et que
la transition produit une onde électromagnétique. Cette découverte fut mise en pratique
par Heinrich Hertz et surtout par Édouard Branly qui découvrit comment les détecter.
Hertz avait fait l’émetteur, Branly le récepteur. Il ne restait qu’à inventer l’antenne, ce
dont se chargea un dénommé Popov. C’est Marconi qui assembla les pièces du puzzle
pour réaliser la première communication radio. L’invention de Branly se limitant à la
détection d’une onde en tout ou rien, les premières communications étaient en morse
sur le mode transmission/non transmission. Un peu plus tard, on découvrit la
modulation qui permit alors de transporter un signal audio sur la radio, donc de la
phonie, puis de la vidéo.
II- Transmission radio
1- Principe d’une liaison
Pour établir une telle liaison il faut un émetteur et un récepteur.
L’émetteur reçoit un signal électrique qu’il convertit en signal électromagnétique,
lequel est conduit vers l’antenne. L’antenne émet le signal dans la nature où il peut être
capté par une ou plusieurs autres antennes. Ceci constitue une différence fondamentale
avec les liaisons filaires pour lesquelles un signal ne peut être reçu que par celui qui se
trouve au bout du fil. En radio, le signal est diffusé partout et est donc susceptible
d’être reçu par tout le monde. L’antenne réceptrice conduit le signal reçu vers le
récepteur d’où est extrait le même signal électrique que celui qui était en entrée de
l’émetteur.

Figure
- L’onde émise va s’atténuer, d’autant plus que la distance entre l’émetteur et le
récepteur est grande. De ce fait, le signal électromagnétique reçu par l’antenne
est très faible et doit être réamplifié au niveau du récepteur.
- L’onde radio transmise entre l’émetteur et le récepteur peut être soumise à des
perturbations qui vont l’altérer. Les éléments perturbateurs peuvent être
d’autres émetteurs radio, mais aussi des appareils électriques apparemment
anodins, mais qui génèrent un rayonnement électromagnétique. C’est le cas
notamment des appareils qui utilisent un moteur.
- L’onde radio peut rencontrer des obstacles qui vont nuire à sa propagation entre
l’émetteur et le récepteur. Ces obstacles peuvent être des bâtiments, des
forêts… Certains obstacles, tels les parois métalliques, sont des obstacles
absolus au passage des ondes électromagnétiques.
- Les ondes radio se propagent en ligne droite, mais elles peuvent rebondir sur
des obstacles, une fois, plusieurs fois… Ainsi, le signal émis pourrait-il
emprunter simultanément divers trajets et arriver en plusieurs exemplaires au
destinataire. Ces différents exemplaires se brouillent mutuellement et de trop
grandes différences de délai de transmission entre plusieurs signaux reçus vont
nuire à la restitution du signal transmis. Pour mettre toutes les chances de son
côté, il faudra prendre certaines précautions :
- Installation de l’antenne en hauteur car plus elle est haute, plus la portée est
grande. De plus, l’installation en hauteur permet d’éviter certains obstacles
- Blinder les câbles qui conduisent le signal à l’antenne et éviter de le poser à
côté de sources importantes de parasites, en particulier les ascenseurs.

2- L’antenne
L'antenne est un dispositif permettant de rayonner ou de capter à distance les ondes
électromagnétiques dans un appareil ou une station d'émission ou de réception.
Il existe différents modèles d’antennes, adaptés à différents usages. Une antenne
diffuse selon un graphe de rayonnement en 3 dimensions. Elle présente dans le plan
vertical et dans le plan horizontal ce qu’on appelle un ou plusieurs lobes de
rayonnement.
Les antennes peuvent être rangées en deux grandes catégories :
- Les antennes omnidirectionnelles diffusent de la même façon dans tous les sens.
L’antenne omnidirectionnelle parfaite, dite « isotrope » n’existe pas et les
antennes omnidirectionnelles s’en rapprochent du mieux qu’elles peuvent. On
les utilise pour les réseaux radio et des services de radiodiffusion.
- Les antennes directionnelles présentent un lobe frontal principal, plus ou moins
étroit. Elles servent entre autres aux liaisons hertziennes et à la couverture de
vallées, routes et voies ferrées.
L’antenne est installée sur un point haut (immeuble, château d’eau, clocher, pylône…).
Son emplacement doit être judicieusement choisi afin de bien couvrir la zone désignée.
On n’installe pas l’antenne toute droite. Quand on regarde le graphe de rayonnement
vertical, on voit que le signal au sol est pratiquement nul. Donc, pour avoir des
chances de couvrir quelque chose au sol, on l’incline légèrement selon un angle qu’on
appelle tilt de l’antenne. Cet angle est choisi en fonction des graphes de rayonnement
vertical et horizontal afin d’offrir la plus large intersection au niveau du sol. On utilise
couramment des antennes dites sectorielles qui couvent un angle précis, entre 90° et
120°. Les opérateurs de téléphonie mobile couplent couramment 3 antennes
sectorielles 120° pour réaliser une couverture omnidirectionnelle autour du pylône.
Ceci présente l’avantage d’avoir une couverture plus étendue qu’avec une antenne
omnidirectionnelle, et par là de réduire le nombre de sites radio. Nous entrerons plus
dans les détails dans le chapitre consacré aux antennes.
III- Traitement du signal
1- La modulation
Nous avons déjà indiqué que la plupart des signaux de source devaient être adaptés de
manière à pouvoir être envoyé sur le canal, c’est le rôle principal de la modulation.
Nous nous attachons aux modulations analogiques, ce qui veut dire que le message (ou
signal de source) est de nature analogique et qu’elle n’est pas transformée au préalable
en signal numérique. On peut détailler les différents rôles de la modulation de la
manière suivante :
- Facilité d’émission : La longueur d’onde d’une onde électromagnétique, et
donc la taille de l’antenne nécessaire à l’émission, est inversement
proportionnelle à sa fréquence. Il est donc évident que pour avoir des tailles
d’antennes acceptables, il est impératif de moduler les signaux BF (parole de 0
à 4 kHz). D’autre part, des considérations de distances de rayonnement (plus
faibles `a 100 MHz qu’`a 10 MHz par exemple) guideront le choix des
fréquences utilisées et éventuellement des types de modulation
- Réduction du bruit et des interférences : Dans la suite de ce cours, nous
verrons comment la modulation FM par exemple permet de réduire l’influence
du bruit additif, au dépens d’une largeur de bande supérieure.
- Multiplexage fréquentiel : Par exemple dans le cas de la téléphonie, on
groupera un nombre important de communications sur un seul canal (un câble
coaxial par exemple) en les décalant en fréquence sur la bande passante
disponible (figure 5.1)
Prenons un exemple simple, nous voulons transmettre un signal audio, musique ou
parole. Le signal audio se présente électriquement sous la forme d’un signal alternatif
dans lequel l’amplitude représente la puissance du son et la fréquence l’aspect grave
ou aigu.

Figure : Représentation électrique d’un signal audio


On peut être tenté d’envoyer ce signal tel qu’il est vers l’antenne, ce qu’on appelle
transmission en bande de base, mais nous n’émettrions pas très loin ainsi et il
faudrait une antenne de plusieurs centaines de kilomètres de long
Nous allons donc émettre sur un signal haute fréquence sinusoïdal, que l’on appelle
une porteuse. Si on n’émet que la porteuse, on n’entend rien.
La porteuse est un signal sinusoïdal pur, d’amplitude, de fréquence et de phase
constantes. Cette porteuse doit être modifiée afin de transporter le signal audio que
l’on veut émettre. On dit alors qu’elle est modulée.

Figure : Porteuse pure


La porteuse est décrite par l’équation y = a sin (2πFt + φ)
Dans laquelle :
a est l’amplitude de la porteuse,
F est la fréquence de la porteuse,
φ est la phase de la porteuse.
Pour moduler la porteuse, on va modifier un de ces trois paramètres en fonction du
signal à transmettre.
Il existe trois types de modulations analogiques
1-1 Modulation d’amplitude
C’est la première forme de modulation qui fut utilisée, car simple à mettre en œuvre.
L’amplitude de la porteuse évolue en fonction de l’amplitude et de la fréquence du
signal à transmettre. La forme extérieure du signal modulé, qui rappelle celle du signal
d’entrée, est appelée l’enveloppe. La modulation d’amplitude est une modulation à
enveloppe non constante puisque l’amplitude du signal modulé n’est pas constante.

Figure : Modulation d’amplitude


Ce type de modulation présente quelques inconvénients :
- Si l’amplitude du signal à transmettre est très élevée (son très fort), l’amplitude
du signal modulé va dépasser l’amplitude de la fréquence (en rouge). Comme il
est impossible d’émettre au-delà de l’amplitude maximale de la porteuse, le son
va être écrêté. On dit qu’il y a saturation. Une conséquence est que le signal
original ne pourra pas être fidèlement restitué.
- Nous avons vu que le signal reçu de l’antenne doit être réamplifié. On dit qu’un
amplificateur est linéaire si le signal amplifié est strictement proportionnel au
signal reçu. Ce n’est pas toujours le cas et certains amplificateurs, surtout bon
marché, infléchissent la courbe d’amplification vers le haut. Autrement dit, les
signaux faibles sont plus amplifiés que les forts, ce qui revient à tasser les
signaux modulés de forte amplitude. Là encore, la restitution du signal d’origine
ne peut pas être fidèle.

1-2 Modulation de fréquence


Ici, c’est la fréquence de la porteuse qui évolue en fonction du signal à transmettre.
L’amplitude de la porteuse est constante, c’est une modulation à enveloppe constante,
ce qui pallie de manière native les deux inconvénients cités ci-dessus.

Figure : Modulation de fréquence


La modulation de fréquence est beaucoup utilisé en radiodiffusion.
1-3 Modulation de phase
La modulation de phase consiste à agir sur la phase de la porteuse, en fonction du
signal à émettre. C’est également une modulation à enveloppe constante, puisque
l’amplitude de la porteuse n’est pas affectée. Elle est difficile à mettre en œuvre pour
des signaux audio et c’est surtout dans le domaine de la transmission de données
qu’elle trouve son application. On aura par exemple un déphasage de π entre la
transmission d’un « 0 » et celle d’un « 1 ».

Figure : Modulation de phase

1- Traitement du signal numérique


2-1 La numérisation
Nous avons jusqu’ici évoqué la transmission radio de signaux analogiques, mais
aujourd’hui, beaucoup de transmissions portent sur des signaux numériques binaires,
composés de « 0 » et de « 1 ». Ce sont tout d’abord des signaux informatiques qui se
présentent de manière native sous cette forme, mais ce sont aussi des signaux
analogiques (voix, musique, vidéo, image...) qui vont être ainsi numérisés.
L’avantage de la numérisation est multiple :
- Utilisation de modulations performantes comme la modulation de phase et
autres modulations dérivées,
- Largeur canal réduite, moins importante qu’en analogique,
- Possibilité d’introduire des codes de correction d’erreur car, nous l’avons vu, la
transmission radio est soumise à des aléas qui compromettent la fidélité du
signal reçu par rapport à celui qui est émis.

 La numérisation de la parole par échantillonnage


C’est la plus ancienne méthode utilisée. Elle revient à quantifier le niveau du signal
vocal en des points régulièrement espacés. Ce procédé peut être illustré par la figure
ci-dessous. Le signal est représenté par la série des petits traits verticaux placés à
intervalle régulier.

Figure : Echantillonnage du signal

Chaque échantillon est codé généralement sur 8 bits, mais un codage sur 16 bits (ou
davantage), procurera une restitution plus fidèle. La qualité dépend également de la
fréquence d’échantillonnage, en d’autres termes la distance entre deux traits
consécutifs. On voit aisément que si celle-ci augmente, la représentation du signal se
dégrade et peut même perdre totalement sa substance. Pour une restitution correcte, le
théorème de Shannon démontre que la fréquence d’échantillonnage doit être le double
de la fréquence maximale du signal à transmettre.
Par exemple, la parole en qualité téléphonique occupe les fréquences de 300 à 3300
Hz. On peut échantillonner à 2*3400 = 6600 Hz. En règle générale, on va
échantillonner à 8 KHz. Chaque échantillon est codé sur 8 bits, ce qui donne un débit
de 8*8 = 64 kbits/s.
La numérisation par échantillonnage s’applique à tout signal audio quel qu’il soit :
parole, musique, bruit ambiant… cris d’animaux, etc.
 La numérisation par vocodage
Le besoin de réduire la largeur des canaux radio a conduit à trouver des méthodes de
numérisation moins gourmandes en bande passante que la méthode par
échantillonnage ci-dessus. Le vocodeur est basé sur l’analyse spectrale de la voix et
l’identification de paramètres qui la caractérisent. Ceci permet de transférer non plus la
voix, mais une liste de paramètres caractéristiques qui permettent de reconstituer la
voix du côté de récepteur. Cette technique permet de réduire le débit de manière
drastique : on passe des 64 kbits/s de l’échantillonnage à quelques kbits/s. Des
vocodeurs modernes n’utilisent que 2,4 kbits/s.
Comme son nom l’indique, cette technique ne peut coder que la parole humaine. Elle
présente l’avantage de bien isoler la parole lorsqu’une conversation a lieu en milieu
bruité et elle est largement utilisée en téléphonie mobile.
 La numérisation d’images
Une image peut se décomposer en une multitude de points régulièrement espacés,
nommés pixels. A chacun de ces pixels sont associés un niveau de luminosité et un
niveau correspondant aux trois couleurs fondamentales. Ces informations sont chacune
codées sur 8 bits, ou davantage.
Tout ceci est à la fin assez envahissant et on met en œuvre des techniques de
compression pour limiter le volume : regroupement de pixels identiques, non-
transmission des parties inchangées d’une vidéo.
2-2 Débit du canl radio
Tout signal radio, comme tout signal électronique, est toujours entaché de « bruit », un
signal de bas niveau, aléatoire qui vient se superposer au signal transporté. On utilise
le ratio signal/bruit (en décibels) pour évaluer la qualité d’un signal transmis. Sur la
radio, le débit se dégrade en fonction des conditions de propagation, augmentant en
même temps le rapport signal/bruit (SNR) qui est le ratio du niveau du signal que l’on
veut transmettre au rapport du « bruit » sur la liaison. La capacité (en terme de débit)
d’un canal radio a été définie par Shannon, et est calculée par le théorème du même
nom :
C = w*log2(1+SNR)
Dans laquelle :
- C est la capacité ou le débit du signal
- W est la bande passante du signal émis
- SNR le rapport signal/bruit
2-3 Codage du canal
Le codage porte sur des trames, c'est-à-dire des blocs de longueur constante de
l’information d’entrée. Une trame peut être un échantillon de parole de durée donnée,
telle qu’elle sort du vocodeur. Ce peut être aussi un bloc issu d’un découpage en blocs
de même longueur d’une donnée informatique ou d’une image. Nous avons vu que les
ondes radio sont exposées à des tas de désagréments et que le risque de recevoir une
information erronée n’est pas nul. On estime à 27,4% la probabilité de recevoir
correctement un message de 8 octets. Pour avoir des chances de recevoir correctement
quelque chose, on va procéder à un codage de l’information destinée à introduire de la
redondance. Pour faire simple, disons qu’un bit donné est combiné plusieurs fois avec
des bits qui lui sont adjacents pour donner un nouveau bit. La trame codée est plus
longue que la trame initiale. Par ce moyen, même s’il manque un morceau dans la
transmission, chaque bit peut être reconstitué à l’aide des combinaisons dans lesquelles
il intervient. Ceci est néanmoins un peu simpliste car chaque bit étant combiné avec
ses voisins, des bits consécutifs vont se retrouver codés dans d’autres bits consécutifs
de la trame codée et s’il arrive une grosse perturbation, tous vont disparaître, en même
temps que la possibilité de restitution. Pour remédier à ceci, l’ordre des bits est modifié
sur la trame codée, afin que des bits initialement consécutifs se retrouvent en différents
emplacements de la trame. Cette opération s’appelle l’entrelacement.

Figure
2- Les autres types de modulaions
Nous avons vu précedement les principales formes de modulations. Nous allons nous
intéresser ici aux modulations qui sont communément utilisées pour des signaux
numériques.
- Les modulations PSK
Les modulations PSK agissent sur la phase de la porteuse. La forme la plus simple,
BPSK (Binary PSK) ou PSK à deux états, est une modulation qui véhicule des
symboles de 1 bit « 0 » ou « 1 », - 1 : la porteuse n’est pas déphasée, - 0 : la porteuse
est déphasée de π. Des 1 ou des 0 consécutifs n’affectent pas individuellement la phase
de la porteuse. Celle-ci ne change que sur les transitions 1/0 et 0/1.
De la BPSK à des modulations de symboles plus longs, il n’y a qu’un petit pas à
franchir, qui est franchi par la modulation QPSK (Quadrature PSK) à quatre états :
11 : la porteuse est déphasée de π/4,
01 : la porteuse est déphasée de 3 π/4,
00 : la porteuse est déphasée de -3 π/4,
10 : la porteuse est déphasée de – π/4.
En pratique, on ne va pas beaucoup plus loin avec les PSK. Ces modulations, comme
toutes les modulations de phase, sont à enveloppe constante, donc n’exigent pas des
amplificateurs bien linéaires en réception du signal puisque la composante amplitude
n’a aucune importance, ce qui simplifie la conception matérielle des composants
électroniques de l’émetteur.
- La modulation GMSK
C’est une des plus anciennes, largement utilisée en téléphonie mobile. Elle est dérivée
des modulations PSK et agit sur la phase de la porteuse. Pour transmettre un « 0 » on
décale la phase de la porteuse de +π/2. Pour transmettre un « 1 » on décale la porteuse
de -π/2. La longueur du symbole est donc de 1 bit et la vitesse de modulation en bauds
est égale au débit en kbits/s.

Figure
Contrairement à la PSK, chaque « 1 » ou « 0 » consécutif applique un déphasage
nouveau de la porteuse. Ainsi pour la séquence 0010, la phase de la porteuse (partant
de 0) sera successivement π/2, π, π/2, π. N’agissant que sur la phase, c’est aussi une
modulationà enveloppe constante.
- Les modulations QAM
Les modulations QAM associent modulation de phase et modulation d’amplitude pour
former des symboles de plus grande longueur. Le flux d’entrée D est divisé en deux
parties. La première d1 est modulée en amplitude :
0 : absence de porteuse,
1 : présence de porteuse
Le signal est ensuite déphasé de π/2 pour moduler la seconde partie du flux d2. Les
deux flux d1 modulé et d2 modulé sont additionnés pour donner le signal résultant.
Avec une modulation d’amplitude à deux états comme décrit ci-dessus, chaque flux
peut se trouver dans l’un des états 1 ou 0, et le flux résultant peut donc prendre 4 états
00, 01, 10 et 11. C’est la modulation QAM 4 qui véhicule des symboles de longueur 2
bits.
Appliquons au même processus une modulation d’amplitude à 2x2 = 4 états :
00 : abscence de porteuse
11 : présence de porteuse
01 : 1/3 de la porteuse
10 : 2 :3 de la porteuse
La résultante prend alors 4x4 = 16 états. C’est la modulation QAM 16 qui véhicules
des symboles de longueur 4 bits. On peut continuer ainsi avec QAM 64 et QAM 256.
au-delà, ce n’est plus très réaliste.
On représente les modulations QAM par une constellation de points. Il y a dans cette
modulation une composante d’amplitude et il faudra impérativement utiliser des
amplificateurs linéaires de bonne qualité, donc chers.
Remarque :
Un symbole c’est l’unité d’information transmise par moment de modulation. La
longueur du symbole est de 1 bit
Un baud exprime le nombre de moments de modulation par seconde, soit la vitesse de
modulation, chaque moment de modulation pouvant transmettre un ou plusieurs bits
IV- Multiplexage
Lorsque la bande passante d’un support est nettement plus large que le spectre du
signal à transmettre, il est intéressant d’utiliser un même support pour transmettre
parallèlement plusieurs signaux. On parle de multiplexage. Le démultiplexage consiste
à reconstituer les différents signaux à partir du signal multiplexé.
1- Multiplexage fréquentiel FDMA
Le FDMA (Frequency Division Multiple Access) est la forme la plus simple de
partage d’une bande de fréquences radio, très économique en termes de mise en œuvre.
Il consiste à découper la bande de fréquence en plusieurs canaux centrés sur une
fréquence. Une transaction utilise un canal et le garde jusqu’à ce qu’elle soit terminée.
Ceci permet autant de transactions simultanées qu’il a été défini de canaux radio.
2- Multiplexage temporel TDMA
Contrairement au FDMA, la bande radio allouée constitue un canal unique alloué tour
à tour aux différents utilisateurs. La transmission d’un utilisateur se fait donc par burst
pendant le temps d’allocation du canal. Ensuite, la transmission stoppe, le temps de
laisser le canal aux autres utilisateurs. Une transaction est donc décomposée en une
série de bursts entre lesquels d’autres transactions prennent place sur le canal radio.
On définit, selon les technologies radio, 2 à 8 tranches de temps sur le canal radio.
FDMA et TDMA (Time Division Multiple Access) sont souvent associés, la bande de
fréquence étant découpée en canaux FDMA qui supportent eux-mêmes des sous-
canaux TDMA.
3- Multiplexage par codage CDMA
En CDMA (Code Division Multiple Access) le canal utilise toute la largeur de bande,
comme en TDMA et la transmission se fait en continu comme en FDMA. Comment
alors faire passer plusieurs communications sur le même canal sans que tout se
mélange, le CDMA consiste à « étaler le spectre » en combinant chaque
communication avec un code qui lui est alloué en propre. Le terminal récepteur, qui
possède le même code, retrouve sa communication en reconnaissant son code parmi
les autres.

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