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UNIVERSITE BLIDA 1

Cours Math1/ST
Relations Binaires et
Applications
I) Relations Binaires :
Définition :

Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles. On appelle relation binaire d’un ensemble E vers un


ensemble 𝐹 une relation qui lie des éléments 𝑥 de 𝐸 à des éléments 𝑦 de 𝐹, elle est notée ℛ.
De manière plus formelle, on dit que 𝑥 de 𝐸 est en relation avec 𝑦 de 𝐹, si le couple (𝑥, 𝑦)
appartient au graphe 𝐺ℛ :

𝐺𝑅 = {(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 × 𝐹/ 𝑥ℛ𝑦}.

Remarque :

Quand une relation binaire est définie d'un ensemble 𝐸 vers lui-même, c’est-à-dire E = 𝐹,
on appelle ℛ une relation binaire sur 𝐸.

Représentation d'une relation binaire :

On peut représenter une relation binaire sur un ensemble 𝐸 par un diagramme sagittal de la
manière suivante :

• Un élément x de E est relié à un élément y de E par une flèche lorsque xℛy. Cette
flèche représente un couple (x, y) du graphe Gℛ .
• Si 𝑥ℛ𝑥, la flèche s’appelle dans ce cas une boucle.

Exemple : Donner le diagramme sagittal du graphe suivant avec : 𝐸 = {1,2,3} et 𝐺ℛ =


{(1,1), (1,2), (1,3)}

×1

×2

×3

Propriétés :

Soit ℛ une relation binaire définie sur un ensemble 𝐸.

• La relation ℛ est dite réflexive si : ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥ℛ𝑥


• La relation ℛ est dite symétrique si : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , 𝑥ℛ𝑦 ⟹ 𝑦ℛ𝑥
• La relation ℛ est dite transitive si : ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐸 3 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑧 ⟹ 𝑥ℛ𝑧
• La relation ℛ est dite antisymétrique si : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑥 ⟹ 𝑥 = 𝑦

Exemples : Soit ℛ une relation binaire définie sur un ensemble 𝐸 = {1,2,3,4}.

2
×1 ×1 ×1

×2 ×2 ×2

×3 ×3 ×3

×4 ×4 ×4

ℛ est réflexive /
ℛ n’est pas réflexive car 1ℛ1 ℛ est symétrique

×1 ×1

×2 ×2

×3 ×3

×4 ×4

/
ℛ n’est pas symétrique car 2ℛ3 mais 2ℛ3 ℛ antisymétrique car si 𝑥 ≠ 𝑦 alors

on n’a pas simultanément 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑥

×1 ×1

×2 ×2

×3 ×3

×4 ×4

ℛ est transitive ℛ n’est pas transitive car 1ℛ2 et 2ℛ3


mais 2ℛ3/
Exercice :

Soit 𝐸 = {1,2,3,6,9,12}.
1) Représenter le diagramme sagittal de la relation binaire définie sur 𝐸 par :
𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 + 𝑦 est pair.
2) Etudier les propriétés de ℛ.

Relation d’équivalence :

Soit 𝐸 un ensemble et ℛ une relation binaire sur 𝐸. Une relation ℛ est dite une relation
d’équivalence si ℛ est réflexive, symétrique et transitive.

3
Exemples :

• Sur tout ensemble 𝐸 la relation binaire définie par : 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 = 𝑦 est une relation
d’équivalence.
• 𝐸 = ℛ, 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 ≤ 𝑦. ℛ n’est pas une relation d’équivalence car elle n’est pas
symétrique.
• 𝐸 = ℛ, 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 < 𝑦. ℛ n’est pas une relation d’équivalence car elle n’est ni
symétrique ni réflexive.

Classe d’équivalence :

Soit ℛ une relation d’équivalence sur 𝐸.


On appelle la classe d’équivalence d’un élément 𝑎 de 𝐸, l’ensemble de tous les éléments de
𝐸 qui sont en relation avec 𝑎. On la note 𝑐𝑙(𝑎) :
𝑐𝑙(𝑎) = {𝑥 ∈ 𝐸/𝑥ℛ𝑎}
On note aussi la classe d'équivalence de 𝑎 par 𝑎̅ ou 𝑎̇ .
Les classes d’équivalence forment une partition de 𝐸, c’est-à-dire on peut écrire 𝐸 comme
union disjointe de classes d’équivalence.

Remarques :

• Tout élément 𝑥 de 𝐸 appartient à sa propre classe d'équivalence car la relation ℛ est


réflexive : ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥ℛ𝑥 ⟹ 𝑥 ∈ 𝑐𝑙(𝑥).
• si 𝑎ℛ𝑏 alors 𝑐𝑙(𝑎) = 𝑐𝑙(𝑏) sinon 𝑐𝑙(𝑎) ∩ 𝑐𝑙(𝑏) = ∅.

Ensemble quotient :

L’ensemble des classes d’équivalence est appelé ensemble quotient, noté 𝐸⁄ℛ .

Exercice 1 :

Soit 𝐸 = {1,2,3,4} et ℛ la relation binaire définie sur 𝐸 par :

𝐺ℛ = {(1,1), (1,2), (2,1), (2,2), (3,3), (3,4), (4,3), (4,4)}

1) Vérifier que la relation ℛ est une relation d’équivalence.


2) Déterminer les classes d’équivalence de ℛ et donner l’ensemble quotient 𝐸⁄ℛ .

Solution :

1) • Réflexivité : ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥ℛ𝑥
Comme 1ℛ1, 2ℛ2, 3ℛ3 et 4ℛ4 alors ℛ est réflexive.

• Symétrie : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , 𝑥ℛ𝑦 ⟹ 𝑦ℛ𝑥


Il est facile de remarquer que ℛ est symétrique (1ℛ2 ⟹ 2ℛ1, 3ℛ4 ⟹ 4ℛ3, …).

• Transitivité : ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐸 3 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑧 ⟹ 𝑥ℛ𝑧


Il est également facile de remarquer que ℛ est transitive (1ℛ2 et 2ℛ1 ⟹ 1ℛ1, 3ℛ4 et
4ℛ3 ⟹ 3ℛ3, …).

Comme ℛ est réflexive, symétrique et transitive alors ℛ est une relation d’équivalence.
4
2) On sait que : 𝑐𝑙(𝑎) = {𝑥 ∈ 𝐸/𝑥ℛ𝑎}, donc :
𝑐𝑙(1) = {1,2}, 𝑐𝑙(2) = {1,2}, 𝑐𝑙(3) = {3,4} et 𝑐𝑙(4) = {3,4}
⟹ 𝐸⁄ℛ = {1,2} ∪ {3,4} = 𝐸.

Exercice 2 : Soit ℛ une relation binaire définie sur ℝ par :

∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 : 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 2 − 𝑦 2 = 𝑥 − 𝑦
1) Montrer que ℛ est une relation d’équivalence.
2) Donner 𝑐𝑙(𝑥) la classe d’équivalence d’un réel 𝑥 et enfin discuter le nombre
d’éléments de 𝑐𝑙(𝑥).

Relation d’ordre :

Soit 𝐸 un ensemble et ℛ une relation binaire sur 𝐸.


Une relation ℛ est dite une relation d’ordre si ℛ est réflexive, antisymétrique et transitive.
On dit dans ce cas que 𝐸 est un ensemble ordonné.

Ordre total et partiel :

Soit ℛ une relation d'ordre définie sur un ensemble 𝐸.


• Deux éléments 𝑥 et 𝑦 de 𝐸 sont dits comparables si 𝑥ℛ𝑦 ou 𝑦ℛ𝑥.
• Si deux éléments quelconques de 𝐸 sont comparables, on dit que : ℛ est une relation
d'ordre total ou que 𝐸 est totalement ordonné par ℛ.
• Dans le cas contraire, c'est-à-dire s'ils existent deux éléments 𝑥 et 𝑦 de 𝐸 non
comparables, on dit que : ℛ est une relation d'ordre partiel ou que 𝐸 est
partiellement ordonné par ℛ.

Exemples :

• 𝐸 = ℝ, 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 ≤ 𝑦. ℛ est une relation d’ordre total car deux réels sont toujours
comparables.
• 𝐸 = ℝ, 𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥 < 𝑦. ℛ n’est pas une relation d’ordre car elle n’est pas réflexive.

Exercice 1 :

Soit ℛ une relation binaire définie sur ℕ∗ par :

∀(𝑎, 𝑏) ∈ ℕ∗ 2 ∶ 𝑎ℛ𝑏 ⟺ ∃𝑘 ∈ ℕ∗ /𝑏 = 𝑘 × 𝑎

Autrement dit 𝑎 divise 𝑏.

1) Montrer que ℛ est une relation d’ordre.


2) Préciser si l’ordre est partiel ou total.

Solution :

1) • Réflexivité : ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥ℛ𝑥
On a : ∀𝑎 ∈ ℕ∗ , 𝑎 = 1 × 𝑎, il suffit de poser dans ce cas 𝑘 = 1.
Donc ℛ est réflexive.

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• Antisymétrie : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑥 ⟹ 𝑥 = 𝑦

Si 𝑎ℛ𝑏 et 𝑏ℛ𝑎 alors ∃𝑘 ∈ ℕ∗ / 𝑏 = 𝑘 × 𝑎 et ∃𝑘′ ∈ ℕ∗ / 𝑎 = 𝑘′ × 𝑏


La multiplication des deux équations nous donne :
𝑎𝑏 = 𝑘𝑘′𝑎𝑏
⟹ 𝑘𝑘′ = 1
⟹ 𝑘 = 𝑘′ = 1 car 𝑘 ∈ ℕ∗ et 𝑘′ ∈ ℕ∗
En remplaçant dans l’une des équations, on aura : 𝑎 = 𝑏
Donc ℛ est antisymétrique.

• Transitivité : ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐸 3 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑧 ⟹ 𝑥ℛ𝑧


Si 𝑎ℛ𝑏 et 𝑏ℛ𝑐 alors ∃𝑘 ∈ ℕ∗ / 𝑏 = 𝑘 × 𝑎 et ∃𝑘′ ∈ ℕ∗ / 𝑐 = 𝑘′ × 𝑏
La multiplication des deux équations nous donne :
𝑏𝑐 = 𝑘𝑘′𝑎𝑏
⟹ 𝑐 = 𝑘𝑘′𝑎
On pose 𝑘" = 𝑘𝑘′, 𝑘′′ ∈ ℕ∗ car 𝑘 ∈ ℕ∗ et 𝑘′ ∈ ℕ∗
⟹ 𝑐 = 𝑘"𝑎
⟹ 𝑎ℛ𝑐
Donc ℛ est transitive.

Comme ℛ est réflexive, antisymétrique et transitive alors ℛ est une relation d’ordre.

2) On a 2ℛ3/ et 3ℛ2,
/ donc 2 et 3 ne sont pas comparables. Ce qui implique que l’ordre
est partiel.

Exercice 2 :

Soit ℛ une relation binaire définie sur ℕ∗ par :

∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℕ∗ 2 : 𝑥ℛ𝑦 ⟺ ∃𝑛 ∈ ℕ∗ / 𝑦 = 𝑥 𝑛

1) Montrer que ℛ est une relation d’ordre.


2) L’ordre est-il partiel ou total ?

II) Applications :
Définition :

Soit 𝐸 et 𝐹 deux ensembles.


On appelle une application 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 toute correspondance qui associe à tout élément 𝑥
de 𝐸 un élément unique 𝑦 de 𝐹. On note 𝑦 = 𝑓 (𝑥).
• On dit que 𝑦 est l'image de 𝑥 ou que 𝑥 est un antécédent de 𝑦.
• L'ensemble 𝐸 s'appelle l'ensemble de départ de l'application 𝑓.
• L'ensemble 𝐹 s'appelle l'ensemble d'arrivée de l'application 𝑓.

Notations :
𝑓
• On note une application 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 par : 𝐸 → 𝐹 ou 𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹
• On note aussi une application 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 par :

6
𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹
𝑥 ⟼ 𝑦 = 𝑓(𝑥)

• On note 𝐴(𝐸, 𝐹) l'ensemble de toutes les applications de 𝐸 vers 𝐹.


• Si 𝐸 = 𝐹, on note 𝐴(𝐸) l'ensemble de toutes les applications de 𝐸 vers 𝐸.

Exemples : Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles. 𝐹


𝐸 𝐹 𝐸
𝑓 𝑓 ×1
×𝑎 ×1 ×𝑎
×2
×𝑏 ×2 ×𝑏
×3
×𝑐 ×3 ×𝑐
×4
×𝑑 ×4 ×𝑑
×5

×6

𝑓 est une application 𝑓 est une application

𝐹
𝐸
𝑓 ×1
×𝑎
×2
×𝑏
×3
×𝑐
×4
×𝑑
×5
×𝑒
×6

𝑓 n’est pas une application car 𝑒 n’a pas d’image

Application constante et identique :

Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles et 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹.


• 𝑓 est dite constante si et seulement si : ∃𝑐 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑓(𝑥) = 𝑐
• 𝑓 est dite identique si et seulement si : ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑓(𝑥) = 𝑥 𝑒𝑡 𝐸 = 𝐹, elle est notée
𝐼𝑑𝐸 , c’est-à-dire :
𝐼𝑑𝐸 : 𝐸 ⟶ 𝐸
𝑥 ⟼ 𝐼𝑑𝐸 = 𝑥

Application caractéristique :

Soit 𝐸 un ensemble et 𝐴 une partie de 𝐸 (𝐴 ⊆ 𝐸).


L’application caractéristique d’un sous ensemble 𝐴 de 𝐸 est une application :

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𝒳𝐴 : 𝐸 ⟶ {0,1}
1 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴
𝑥 ⟼ 𝒳𝐴 = {
0 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴

Restriction et prolongement d’une application :

Soit 𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹 une application.


• Si 𝐴 ⊂ 𝐸, alors la restriction de 𝑓 à 𝐴 est l’application 𝑔: 𝐴 ⟶ 𝐹 définie par :
∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑔(𝑥) = 𝑓(𝑥)
𝑓⁄
𝑔 est notée 𝐴.
• Si 𝐸 ⊂ 𝐻, on appelle prolongement de 𝑓 à 𝐻 toute application ℎ: 𝐻 ⟶ 𝐹 telle que :
ℎ⁄ = 𝑓
𝐸
Composition des applications :

Soient 𝐸, 𝐹 et 𝐺 trois ensembles et 𝑓 et 𝑔 deux applications telles que : 𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹 et 𝑔: 𝐹 ⟶


𝐺.

On appelle l’application composée de 𝑓 et 𝑔 l’application notée 𝑔𝜊𝑓 de 𝐸 dans 𝐺 :


𝑓 𝑔
𝐸→𝐹→𝐺

𝑔𝜊𝑓

Elle est définie par : 𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑓(𝑥)).

Exemples :

Soient les applications 𝑓 et 𝑔 suivantes :

1. 𝑓: ℝ ⟶ ℝ 𝑔: ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 2𝑥 + 3 𝑥 ⟼ 𝑔(𝑥) = 𝑥 2
Déterminer 𝑓𝜊𝑔 et 𝑔𝜊𝑓.

On a :
𝑓𝜊𝑔(𝑥) = 𝑓(𝑔(𝑥)) = 𝑓(𝑥 2 ) = 2𝑥 2 + 3
𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑓(𝑥)) = 𝑔(2𝑥 + 3) = (2𝑥 + 3)2 = 4𝑥 2 + 12𝑥 + 9
Par conséquent:
𝑓𝜊𝑔: ℝ ⟶ ℝ 𝑔𝜊𝑓: ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓𝜊𝑔(𝑥) = 2𝑥 2 + 3 𝑥 ⟼ 𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 4𝑥 2 + 12𝑥 + 9
Notons que : 𝑓𝜊𝑔 ≠ 𝑔𝜊𝑓.

2. 𝑓: ℝ+ ⟶ [1, +∞[ 𝑔: [1, +∞[⟶ ℝ+


𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 𝑥 2 + 1 𝑥 ⟼ 𝑔(𝑥) = √𝑥 − 1
Déterminer 𝑓𝜊𝑔 et 𝑔𝜊𝑓.

On a :

8
𝑓𝜊𝑔(𝑥) = 𝑓(𝑔(𝑥)) = 𝑓(√𝑥 − 1) = (√𝑥 − 1)2 + 1 = 𝑥 − 1 + 1 = 𝑥
𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑓(𝑥)) = 𝑔(𝑥 2 + 1) = √(𝑥 2 + 1) − 1 = √𝑥 2 = |𝑥| = 𝑥 car 𝑥∈
[1, +∞[
Par conséquent:
𝑓𝜊𝑔: ℝ+ ⟶ ℝ+ 𝑔𝜊𝑓: [1, +∞[⟶ [1, +∞[
𝑥 ⟼ 𝑓𝜊𝑔(𝑥) = 𝐼𝑑ℝ+ 𝑥 ⟼ 𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 𝐼𝑑[1,+∞[

Image directe et image réciproque :

Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles et 𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹 une application.

• Soit 𝐴 une partie de 𝐸. On appelle image directe de 𝐴 par 𝑓 le sous ensemble de 𝐹


noté 𝑓(𝐴) tel que :
𝑓(𝐴) = {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ 𝐴}
Autrement dit:
𝑦 ∈ 𝑓(𝐴) ⟺ ∃ 𝑥 ∈ 𝐴/𝑦 = 𝑓(𝑥)
𝑥 ∈ 𝐴 ⟺ 𝑓(𝑥) ∈ 𝑓(𝐴)

Propriétés : Soient 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹 et 𝐴1 , 𝐴2 deux parties de 𝐸, alors on


a:

1. 𝑓(∅) = ∅
2. 𝐴1 ⊂ 𝐴2 ⟺ 𝑓(𝐴1 ) ⊂ 𝑓(𝐴2 )
3. 𝑓(𝐴1 ∩ 𝐴2 ) ⊂ 𝑓(𝐴1 ) ∩ 𝑓(𝐴2 )
4. 𝑓(𝐴1 ∪ 𝐴2 ) = 𝑓(𝐴1 ) ∪ 𝑓(𝐴2 )

Exemples :
1. Soit 𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹 l’application définie par :
𝐹
𝐸
𝑓 ×1
×𝑎
×2
×𝑏
×3
×𝑐
×4
×𝑑

×𝑒

Donner l’image directe de 𝐴1 = {𝑎, 𝑏} et 𝐴2 = {𝑎, 𝑏, 𝑑}.

𝑓(𝐴1 ) = {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ 𝐴1 }
= {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ {𝑎, 𝑏} }
= {𝑓(𝑎), 𝑓(𝑏) }
= {1,2}

9
𝑓(𝐴2 ) = {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ 𝐴2 }
= {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ {𝑎, 𝑏, 𝑑} }
= {𝑓(𝑎), 𝑓(𝑏), 𝑓(𝑑)}
= {1,2}

2. 𝑓 : ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 1⁄𝑥
Trouver 𝑓(𝐴) pour 𝐴 = [1,5].
On a :
𝑓(𝐴) = {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ 𝐴}
= {𝑓(𝑥)/𝑥 ∈ [1,5]}
On a :
𝑥 ∈ [1,5] ⟹ 1 ≤ 𝑥 ≤ 5
1 1
⟹ ≤ ≤1
5 𝑥
1
⟹ ≤ 𝑓(𝑥) ≤ 1
5
1
Alors : 𝑓(𝐴) = [5 , 1]
Ou bien :
𝑓(𝐴) = 𝑓([1,5]} = [𝑓(5), 𝑓(1)] car 𝑓 est décroissante
1
= [ , 1]
5
3. 𝑓: ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 𝑥 2
Trouver 𝑓(𝐴) où 𝐴 = [1,4].
𝑓(𝐴) = 𝑓([1,4]} = [𝑓(1), 𝑓(4)] car 𝑓 est croissante
= [1,16]
• Soit 𝐵 une partie de 𝐹.
On appelle image réciproque de 𝐵 par 𝑓 le sous ensemble de 𝐸 noté 𝑓 −1 (𝐵) tel que :
𝑓 −1 (𝐵) = {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) ∈ 𝐵}
Autrement dit :
𝑥 ∈ 𝑓 −1 (𝐵) ⟺ 𝑓(𝑥) ∈ 𝐵

Propriétés : Soient 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹 et 𝐵1 , 𝐵2 deux parties de 𝐹, alors on


a:

1. 𝐵1 ⊂ 𝐵2 ⟺ 𝑓−1 (𝐵1 ) ⊂ 𝑓−1 (𝐵2 )


2. 𝑓 −1 (𝐵1 ∩ 𝐵2 ) = 𝑓 −1 (𝐵1 ) ∩ 𝑓 −1 (𝐵2 )
3. 𝑓 −1 (𝐵1 ∪ 𝐵2 ) = 𝑓 −1 (𝐵1 ) ∪ 𝑓 −1 (𝐵2 )

Exemples :

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1.
𝐹
𝐸
×1
×𝑎
×2
×𝑏
×3
×𝑐
×4
×𝑑
×5
×𝑒

Donner l’image réciproque de 𝐵1 = {2,3,4} et 𝐵2 = {6}.

𝑓 −1 (𝐵1 ) = {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) ∈ 𝐵1 }
= {𝑐, 𝑒, 𝑏}
−1 (
𝑓 𝐵2 ) = {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) ∈ 𝐵2 }
=∅
2. 𝑓: ℝ ⟶ ℝ
1
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) =
1 + 𝑥2
Trouver 𝑓 𝐵1 et 𝑓 −1 (𝐵2 ) pour : 𝐵1 = {1⁄2 , 2} et 𝐵2 = [1⁄2 , 1]
−1 ( )

1
𝑓 −1 (𝐵1 ) = {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) ∈ { , 2}}
2

1
= {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) = , 𝑓(𝑥) = 2}
2
On a :

1 1 1
𝑓(𝑥) = ⟺ 2
=
2 1+𝑥 2
⟺ 2 = 1 + 𝑥2
⟺ 𝑥2 = 1
⟹ 𝑥 = ±1
1
𝑓(𝑥) = 2 ⟺ =2
1 + 𝑥2
⟺ 1 = 2 + 2 𝑥2
⟺ 2𝑥2 = −1
⟹ 𝑥2 = − 1⁄2 Impossible
⟹ 𝑓 −1 (𝐵1 ) = {−1,1}

11
1
𝑓 −1 (𝐵2 ) = {𝑥 ∈ 𝐴/𝑓(𝑥) ∈ [ , 1]}
2

On a :

1 1
𝑓(𝑥) ∈ [ , 1] ⟺ ≤ 𝑓(𝑥) ≤ 1
2 2
1 1
⟺ ≤ ≤1
2 1 + 𝑥2
⟺ 1 ≤ 1 + 𝑥2 ≤ 2

⟺ 0 ≤ 𝑥2 ≤ 1

⟺ √𝑥 2 ≤ 1

⟺ |𝑥| ≤ 1

⟺ −1 ≤ 𝑥 ≤ 1

⟹ 𝑓 −1 (𝐵2 ) = [−1,1]

Injectivité :

Soit 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹.


On dit que 𝑓 est injective si tout élément de 𝐹 a au plus un antécédent ou bien l’image de
tout élément de 𝐸 est unique dans 𝐹. Autrement dit :
∀𝑥1 , 𝑥2 ∈ 𝐸, 𝑓(𝑥1 ) = 𝑓(𝑥2 ) ⟹ 𝑥1 = 𝑥2
Alors, 𝑓 n’est pas injective si: ∃𝑥1 , 𝑥2 ∈ 𝐸/𝑓(𝑥1 ) = 𝑓(𝑥2 ) et 𝑥1 ≠ 𝑥2 .

Exemples :
1.
𝐸 𝐹
𝑓
×𝑎
×1
×𝑏
×2
×𝑐
×3
×𝑑

𝑓 n’est pas injective car : ∃𝑥1 = 𝑐, 𝑥2 = 𝑑/𝑓(𝑐) = 𝑓(𝑑) et 𝑐 ≠ 𝑑.

2. 𝑓: ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 𝑥 2
𝑓 n’est pas injective car : ∃𝑥1 = 2, 𝑥2 = −2 / 𝑓(2) = 𝑓(−2) et 2 ≠ −2.
Ou bien :

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Soient 𝑥1 , 𝑥2 ∈ ℝ alors :
𝑓(𝑥1 ) = 𝑓(𝑥2 ) ⟺ 𝑥1 2 = 𝑥2 2
⟺ 𝑥1 2 = 𝑥2 2
⟺ √𝑥1 2 = √𝑥2 2
⟺ |𝑥1 | = |𝑥2 |
⟹ 𝑥1 = 𝑥2 𝑜𝑢 𝑥1 = −𝑥2

Donc 𝑓 n’est pas injective.

Surjectivité :

Soit 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹.


On dit que 𝑓 est surjective si tout élément de 𝐹 a au moins un antécédent. Autrement dit :

∀𝑦 ∈ 𝐹, ∃𝑥 ∈ 𝐸/ 𝑦 = 𝑓(𝑥)
Remarque :

𝑓 est surjective si et seulement si : 𝐹 = 𝑓(𝐸).

Exemples :

1. 𝐸 𝐹
𝑓
×𝑎 ×1

×𝑏 ×2

×𝑐 ×3

×𝑑 ×4

𝑓 n’est pas surjective car ∃𝑦 = 4 qui n’a pas d’antécédent

2. 𝑓: ℝ ⟶ ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 𝑥 2
𝑓 n’est pas surjective car ∃𝑦 = −1 qui n’a pas d’antécédent.
Ou bien :
𝑦 = 𝑓(𝑥) ⟺ 𝑦 = 𝑥 2
⟺ √𝑥 2 = √𝑦 Si 𝑦 ∈ ℝ+
⟺ |𝑥| = √𝑦
⟹ 𝑥 = ±√𝑦
Si 𝑦 ∈ ℝ− alors 𝑥 n’existe pas.
Donc 𝑓 n’est pas surjective.

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Bijectivité :

Soit 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹.


On dit que 𝑓 est bijective si tout élément de 𝐹 possède exactement un antécédent.
Autrement dit :

∀𝑦 ∈ 𝐹, ∃! 𝑥 ∈ 𝐸/ 𝑦 = 𝑓(𝑥)

Ce qui équivaut à dire que 𝑓 est à la fois injective et surjective.

Exemples :

La fonction 𝑓 de ℝ dans ℝ donnée par : 𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = 2𝑥 + 3 est bijective. De même, la


fonction 𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) = ln (𝑥) est une bijection de ℝ+ dans ℝ.

Application réciproque :

L'application réciproque d'une application bijective 𝑓 de 𝐸 dans 𝐹, est l'application


notée 𝑓 −1 qui à un élément 𝑦 de 𝐹, associe l'unique antécédent 𝑥 de 𝑦 par 𝑓.

• ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑓 −1 (𝑓(𝑥)) = 𝑥
• ∀𝑦 ∈ 𝐹, 𝑓(𝑓 −1 (𝑦)) = 𝑦

Ce qui revient à écrire : 𝑓 −1 𝜊𝑓 = 𝐼𝑑𝐸 et 𝑓𝜊𝑓 −1 = 𝐼𝑑𝐹 .

Exemple :

𝑓: ℝ ⟶] − 1,1[
𝑥
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥) =
1 + |𝑥|

Montrer que 𝑓 est bijective, puis déterminer l’application réciproque 𝑓 −1 (𝑥).

On a :
𝑥
𝑠𝑖 𝑥 > 0
1
𝑓(𝑥) = { 𝑥+ 𝑥
𝑠𝑖 𝑥 < 0
1−𝑥

Pour 𝑥 > 0 :
𝑥
𝑦 = 𝑓(𝑥) ⟺ 𝑦 =
1+𝑥
⟺ 𝑦 + 𝑥𝑦 = 𝑥

⟺ 𝑥𝑦 − 𝑥 = −𝑦
⟺ 𝑥(𝑦 − 1) = −𝑦
⟺ 𝑥(1 − 𝑦) = 𝑦
𝑦
⟺𝑥=
1−𝑦

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Donc 𝑦 > 0 car 0 < 1 − 𝑦 < 2
Ce qui implique que 𝑥 existe et est unique.

Pour 𝑥 < 0 :
𝑥
𝑦 = 𝑓(𝑥) ⟺ 𝑦 =
1−𝑥
⟺ 𝑦 − 𝑥𝑦 = 𝑥

⟺ −𝑥𝑦 − 𝑥 = −𝑦
⟺ −𝑥(𝑦 + 1) = −𝑦
⟺ 𝑥(1 + 𝑦) = 𝑦
𝑦
⟺𝑥=
1+𝑦
Donc 𝑦 < 0 car 0 < 1 + 𝑦 < 2
Ce qui implique que 𝑥 existe et est unique.

Alors 𝑓 est bijective et donc elle admet une application réciproque 𝑓 −1 telle que :

𝑓 −1 : ] − 1,1[⟶ ℝ
𝑥
𝑠𝑖 𝑥 > 0
𝑥⟼𝑓 −1 (𝑥)
= { 1 − 𝑥
𝑥
𝑠𝑖 𝑥 < 0
1+𝑥

Donc :
𝑥
𝑓 −1 (𝑥) =
1 − |𝑥|

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