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Pyrénées : Les tirs (non létaux) pour effaroucher les ours de

nouveau autorisés
BIODIVERSITE Un arrêté ministériel autorise à nouveau, et cette fois définitivement,
l’effarouchement par des tirs non létaux des ours des Pyrénées rôdant trop près des
troupeaux. Un procédé qui fait polémique dans le massif
Le mieux, pour les ours amateurs de chair fraîche, c’est de planquer leur arrière-train. Car des
balles en caoutchouc pourraient fuser. Dans un arrêté publié ce mardi au Journal officiel, le
ministère de la Transition écologique pérennise en effet les procédés d’effarouchement des
plantigrades prédateurs de troupeaux testés depuis trois ans dans les Pyrénées.

La décision concerne l’effarouchement « classique » avec des phares, torches, sifflets ou


cornes de brume mais aussi la mesure beaucoup plus controversée d’effarouchement dit «
renforcé ». Ce dernier permet, après autorisation du préfet du département, de recourir à des
tirs non létaux pour apeurer un ours qui rôderait trop près d’un troupeau. Il est vivement
contesté par les associations pro ours. Elles ont d’ailleurs obtenu déjà à deux reprises gain
de cause devant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, concernant
les arrêtés ministériels qui autorisaient l’effarouchement renforcé à titre expérimental.

Nouveau round judiciaire


D’où disons l’agacement des amis des ours à la lecture de ce nouvel arrêté. « Nous sommes
très déçus et, malheureusement, pas surpris de l’attitude de l’Etat qui, contre tous les avis –
celui des experts, de la justice et des populations – continue à vouloir effaroucher les ours
dans les Pyrénées », réagit Alain Reynes, le directeur de l’association Adet-Pays de l’ours. «
Ce procédé coûte cher, n’a aucunement démontré son efficacité et est dangereux pour les
ours », poursuit le militant. Il indique aussi « qu’évidemment » un nouveau recours va être
déposé. Pour les arrêtés précédents, la procédure a duré deux ans.
Il y a 70 ours recensés dans les Pyrénées, un nombre qui selon les spécialistes n’assure pas
encore la pérennité de l’espèce. De nombreux bergers s’opposent à leur présence. En 2021,
486 dossiers d’indemnisation ont été déposés pour un total de 723 bêtes d’élevage tuées mais
la responsabilité d’un ours n’a pas toujours pu être prouvée.

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