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Manifestation du 1er-Mai : « Poudre aux yeux », «

enfumage »… Des manifestants sans pitié pour les «


cent jours »
A moins qu’elle ne se solde par « un départ en exil », façon Napoléon, comme le suggère
Daniel, un Lillois, l’échéance des fameux « cent jours » qu’Emmanuel Macron a fixée à sa
Première ministre pour redonner « de l’élan à la nation » ne fait pas vraiment partie du
calendrier des Français mobilisés en ce 1er-Mai contre la réforme des retraites. « Ils ont
commencé quand déjà ces cent jours ? », plaisante un intermittent toulousain, qui s’en « moque
comme de [ses] premières chaussettes ». « C’est vraiment de l’enfumage ! », décrète Ayat, une
cégétiste qui défile elle aussi sous le ciel gris de la Ville rose et préfère se projeter « au jour, le
jour ».

Mostapha, qui a battu le pavé ce dimanche matin à Rennes, juge que « ce cap des cent jours »,
est « de la poudre aux yeux ». « C’est un concept pour influencer la population et dire
"Circulez, y a rien à voir", analyse cet agent de la fonction publique territoriale. Même
sentiment pour Pierre, sexagénaire nordiste. Il y voit « « une envie de faire comme si tout était
clos, sans tenir compte de l’avis de la population ».

« L’horloge de Macron »

On n’y croit pas non plus chez les responsables syndicaux. « Les cent jours pour nous, ça veut
pas dire grand-chose. On n’en attend rien. C’est juste une manière pour Macron d’attendre que
la tornade passe, et on trouve ça cynique », confie Jessica Jadé, porte-parole de la CGT dans
les Bouches-du-Rhône.

Les cent jours, déjà, c’est Emmanuel Macron qui en a parlé en premier. Alors vu tout ce qu’il
nous fait, on peut avoir des doutes, explique Hervé Aussel, le secrétaire fédéral de la CFDT
dans la Haute-Garonne. Et de toute façon pour nous, ce n’est pas une fin en soi. Ce que les gens
voient, ce n’est pas les cent jours mais les deux ans de retraite qu’ils perdent et les prix de
l’alimentaire qui continuent d’augmenter. Nous, on n’a pas tourné la page ».

La seule date qui vaille pour ce militant sera celle du retrait de la réforme. « Parce que c’est
encore possible, on l’a déjà vu », assure-t-il. La détermination de Cécile, qui travaille dans le
secteur de la santé, est tout aussi entière : « Lancer quelque chose quand il n’y a pas de
dialogue, je trouve cette façon de faire tellement absurde et méprisante que ça m’encourage à
continuer à me mobiliser, mais pas seulement cent jours. Sans limite ».

« A moins qu’ils retirent purement et simplement cette réforme injuste, je ne pense pas que la
mobilisation va s’arrêter. Cela durera jusqu’à la fin du mandat si rien ne bouge », la rejoint
Pierre, un Rennais venu manifester avec sa poêle à la main. « Les 100 jours c’est l’horloge de
Macron, considère Pedro, un manifestant parisien de 48 ans. Mais on va le faire craquer avant.
Regardez le cortège qui devait être festif à quel point ça dégénère. C’est sûr que la mobilisation
ne va pas s’arrêter là. »

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