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THEME : LA SITUATION DE LA PROTECTION JURIDIQUE DE l’ANIMAL EN COTE D’IVOIRE.

DANS LE
DOMAINE DES ANIMAUX DE RENTE, DE COMPAGNIE, DE LABORATOIRE ET SAUVAGES.

I-CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET

L’environnement1 se définit comme l’ensemble des éléments physiques, chimiques, biologiques


et des facteurs socio écologiques, moraux et intellectuels susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect
immédiat ou à terme sur le développement du milieu, des êtres vivants et des activités humaines2 et
comprend le sol et le sous-sol, les ressources en eau, l’air, la biodiversité biologique, les paysages. Il est
devenu une préoccupation centrale pour tous les Etats du monde y compris la Cote d’Ivoire.

Parmi ces éléments, l’eau est l’un des premiers à avoir bénéficié très tôt de protection juridique à cause
de son importance au quotidien. Mais ce n’est pas le cas pour les animaux dont la protection se fait de
manière progressive et se fonde sur plusieurs raisons approuvées par la science. Il s’agit notamment de
leur capacité à posséder des substrats neurologiques et des capacités sensitives comme le relève la
déclaration Cambridge.

Au vu de ces caractéristiques exceptionnelles, plusieurs Etats ont élaboré des lois avec pour ambitions
de protéger l’animal, être vulnérable. Un modèle de loi progressiste dénommé Global Animal Law3
fournit une liste limitative de ces pays. Il s’agit entre autres du Botswana, du Ghana, du Kenya, de
l’Afrique du sud, du Zimbabwe, de l’Egypte… dans le continent africain. De l’Argentine, du Brésil, du
Canada, la Colombie, le Mexique, les Etats-Unis..en Amérique. De l’Inde, de la Fédération Russe, de la
Malaisie, du Japon, de l’Israël…dans le continent asiatique. De la Suisse, de la France, de l’Allemagne, de
la Belgique, du Luxembourg, du Royaume-Uni… en Europe. De la Nouvelle-Zélande, de l’Australie, du
Palaos en Océanie4.

Mais une lecture synoptique du répertoire des législations du mouvement global animal law donne
d’affirmer que la Cote d’Ivoire ne figure pas sur cette liste5. En tout cas jusqu’à une date récente.
Néanmoins, elle dispose d’un arsenal légal qui organise la question animale. Ces règles sont disposées
en vrac dans quelques domaines spécifiques du droit6. Dans leur ensemble il s’agit de mesures qui visent
à imposer des obligations aux usagers dans le cadre de la chasse et de l’exploitation des forêts.

1
Art 1 de la loi n°96-766 portant code de l’environnement du 3 octobre 1996
2
Art 1 du code de l’environnement ivoirien
3
https:www.globalanimallaw.org/databas/national/index.html

5
Voir l’effectif à travers le site de gobalanimallaw :https :globalanimallaw.org/database /national/index.html
6
En Droit civil, pénal, droit de l’environnement
Au premier rang figure la constitution7. Celle-ci a pour mission principale de garantir une protection
générale à l’environnement auquel appartient l’animal. Ensuite, on a le Code civil8 qui attribue un statut
de chose à l’animal avec un régime de responsabilité précis.

La loi sur la protection de la faune et l’exercice de la chasse pour le cas des animaux sauvages9, le code
pénal qui institue un régime d’anti-cruautés et le code de la santé publique vétérinaire sont enfin une
dernière série de textes qui organisent les animaux en Côte d’Ivoire. Le domaine du sport, de
l’expérimentation et de la rente sont donc exclus parce qu’ils ne sont pas régis par un texte spécifique10.

Malheureusement malgré ces nombreux textes, la protection des animaux n’est pas convenablement
assurée, d’où l’accroissement de la souffrance animale en Cote d’Ivoire.

S’agissant de la souffrance animale en Côte d’Ivoire, il est possible de distinguer plusieurs domaines. Il y
a le domaine de la chasse, de la sécurité, de l’agriculture, des traitements et de l’art. Une source sociale
établit un rapport à ce sujet. En ses termes, la chasse abusive en Côte d’Ivoire a entrainé une réduction
considérable des éléphants, de 1100 en 1990 à moins de 500 aujourd’hui 11 Pourtant, il s’agit d’un animal
qui entretient sur le plan culturel un lien étroit avec la Cote d’Ivoire12.

Sans vouloir se livrer à un débat juridique, le défaut de protection des animaux en Côte d’Ivoire provient
du statut même de l’animal qui n’est rien d’autre qu’une chose. En effet, déclarer que l’animal est une
chose, c’est inviter son gardien à décerner sans crainte l’usage de son choix. Ainsi, il dispose de la faculté
de l’utiliser, de le vendre ou même de le tuer sans que personne ne puisse se plaindre.

Deuxièmement, il provient également de la nature de certains faits qui échappent au contrôle de la loi
sur les animaux en Côte d’Ivoire. Il s’agit en fait des faits complexes. C’est par exemple l’hypothèse de la
mise en jeu de la responsabilité d’un animal lorsque celui-ci tue un individu en milieu rural, détruit une
forêt ou porte atteinte aux cultures. Comme exemple, on peut citer les morts occasionnées par un
chimpanzé de la forêt classée de Sipilou13 et par un buffle furieux à Tiémélekro14 et le cas de la destruction
des cultures des habitants de Bouaké et de Dabakala par l’éléphant nommé Hamed15 La loi n’ayant pas

7
Art 28 loi n°2016-886 de novembre 2016 portant constitution ivoirienne
8
Art 1385 du code civil ivoirien hérité du code civil de Napoléon de 1804.
9
Loi N°94-442 du 16 Aout 1994 portant modification de la loi N° 65-255 du 4 Aout 1965 relative à la protection de
la faune et à l’exercice de la chasse
10
Toutefois, les domaines des animaux de rente et d’expérience sont visés par une à deux dispositions du code
ivoirien de la santé publique vétérinaire
11
AFP « les éléphants, emblème de la Cote d’Ivoire, en voie d’extinction, Revue lemonde, du 29 avril 2021, en
ligne : https//www.lemonde.fr
12
Il fait partie des composantes des armoiries de la République de Côte d’ Ivoire. Créées par le décret n°64-237 du
26 juin 1964 modifiant le décret n°60-78 du 08 février 1960. « L’éléphant argenté, le soleil levant doré ; les deux
palmiers dors ; le blason de couleur verte ; le cordon ou listel doré ; l’inscription de la République de Côte
d’ivoire » argenté.
13
RICHARD Kouassi « Sipilou : un chimpanzé tue une femme et épargne son bébé », [en ligne] , Afrique sur 7, du
20 novembre 2020, [consulté le 30 octobre 2023]
14
ADOLPHE Angoua « Tiemelekro : un buffle furieux tue une vielle femme et poursuit sa fille, les populations
évitent la brousse », [en ligne], Revue linfodrome, du 31 octobre 2021, [consulté le 31 octobre 2023]
15
CONSTANT Abiyou : « Dabakala, l’éléphant hamed fait encore parler », en ligne, du 9 juin 2021, en ligne
https : www.7 info.CI,[ consulté le 30 octobre 2023]
prévu ces cas atypiques, aucune responsabilité n’a été située pour tous ces cas, alors qu’il existe une
disposition spécifique qui les organise en Suisse.

La dernière difficulté qui se pose et qui fait aussi obstacle à l’application de la loi sur les animaux en Côte
d’Ivoire est liée à l’ignorance des acteurs du monde judiciaire vis-à-vis des lois de protection animale16. A
cela on pourrait ajouter l’absence de coopération entre les personnes qui sont directement en contact
avec les animaux. On songe ici aux gardiens, aux commerçants, aux vétérinaires…

En résumé, on doit s’accorder pour dire qu’en Cote d’Ivoire, le bien-être animal est détruit malgré
l’existence des textes. Dès lors, les recherches de voies en vue d’une meilleure protection animale
s’imposent. Elles devront prendre la forme de mesure de renforcement du dispositif en vigueur sur les
animaux en Côte d’Ivoire. Et c’est là tout le sens de notre travail.

Composé de trois(3) notions essentielles, à savoir : la situation, la protection juridique et l’animal, ce


travail de recherche va s’articuler autour de deux(2) principaux axes. Le premier permettra de faire un
état des lieux de l’arsenal de règles disponibles et applicables en matière animale en Côte d’Ivoire. Et
comme l’application de ces règles demeure affaiblie par plusieurs faits mentionnés plus haut, un travail
de recherche international va dès lors s’imposer. Il consistera à proposer des normes étrangères des pays
avancés en matière animale comme solutions aux problèmes de protection animale en Côte d’Ivoire.

Mais que signifient les notions de situations, de protection juridique et d’animal qui composent le sujet ?

Selon le dictionnaire17, une situation renvoie à l’idée d’état. Quant à la protection juridique, elle se perçoit
comme une défense par le droit. Par l’animal, l’on entend une personne physique 18 non-humaine dotée
de sensibilité en ce qu’il est muni d’un système nerveux le rendant apte à ressentir la douleur. Mais, pour
le code de la santé publique vétérinaire ivoirien l’animal est tout animal aussi bien domestique que
sauvage19.

L’animal est dit sauvage lorsqu’il est un vertébré, à l’exception des animaux domestiques, des
céphalopodes… De rente lorsqu’il est une espèce détenue directement ou indirectement en vue de la
production de denrée alimentaire(…).De compagnie, celui détenu par intérêt pour l’animal ou comme
compagnon dans le propre ménage. Et enfin, l’animal de laboratoire est celui utilisé dans une
expérience20.

Expliciter et renforcer le dispositif de la protection en Côte d’Ivoire emportent des effets positifs. Ainsi, il
permettra de déboucher sur une législation beaucoup plus claire et favoriser leur mise en œuvre tant par
les professionnels du droit que par les vétérinaires. La même importance vaut pour les commerçants et
gardiens d’animaux ainsi que pour les organismes de défense des droits des animaux. Cela permet la mise
en place d’une éthique ou d’un ordre animal qui va concourir à l’encadrement des rapports entre les
hommes et les animaux sur tous les plans.

16
Selon nos recherches, il n’y a pas encore eu de sanction contre les auteurs des atteintes aux animaux depuis
l’adoption de la loi pénale sur les anti-cruautés ( art 496 du code pénal)
17
Larousse
18
Déclaration de Toulon proclamée le 29 mars 2019
19
Art 1 de la loi n°2020-995 du 30 décembre 2020 portant code de la santé publique vétérinaire
20
Voir Avant-projet de la loi fédérale(Suisse) sur la protection des animaux
PROBLEMATIQUE

La ressource faunique est aussi importante que la ressource hydraulique ou la flore. En effet, autant l’eau
est utilisée pour plusieurs usages dont la consommation, autant l’animal l’est. Bien plus, l’animal va au-
delà en présentant quelques traits caractéristiques voisins ceux de l’homme.

C’est pourquoi, il (animal) fait l’objet d’une protection particulière ces dernières décennies par plusieurs
Etats à travers la loi. Il suffit de jeter un coup d’œil dans les législations Suisse, Française, Allemande, Belge
pour se rendre compte de cette évolution significative. Dans ces Etats, la protection est assurée par une
panoplie de textes. Il s’agit des textes clairs qui ont des valeurs constitutionnelles pour certains, et
spécifiques pour d’autres.

L’Etat ivoirien, partie à certains instruments internationaux21 qui accordent un intérêt aux animaux, a
également mis en place des lois pour les organiser. Elles sont multiples.

Premièrement, il y a le code civil de 1804 hérité de la France. Dans ce dispositif, il est fait mention de la
situation animale dans essentiellement quatre(4) dispositions. Il s’agit des articles 522, 524, 528 et 138522.
Selon ces dispositions, l’animal conserve toujours sa nature de chose donc de bien en Côte d’Ivoire. Par
conséquent, Il demeure placé sous l’autorité du gardien qui supporte naturellement les responsabilités
en cas de survenance de dommages par lui (animal domestique). L’existence de ce statut ne lui permet
aucunement de disposer de droits, mêmes les plus élémentaires notamment le droit à la vie, le droit à
l’accès à la santé, la liberté de mouvement.... Il est ainsi privé de dignité, ce qui est demeure contraire aux
principes de bases posés par les déclarations de Cambridge et de Toulon. Pendant ce temps en Suisse, le
statut de l’animal est rayonnant avec la considération de sa dignité par la Constitution. En effet,
relativement à la dignité animale, la Suisse est le premier pays européen à inscrire la protection des
animaux en tant que préoccupation indépendante dans sa constitution23, puis en 1992, le premier pays et
le seul à ce jour à y consacrer le concept de l’intégrité des organismes vivants24, qui comprend la dignité
animale. Le concept de protection de la dignité animale est unique au monde et accorde aux animaux une
valeur morale indépendante de leur sensibilité. La Suisse est par ailleurs dotée d’une législation sur la
protection des animaux en très poussée en comparaison internationale et son code civil prévoit depuis 20
ans que les animaux ne sont pas des choses25. L’application de la sanction26 prévue par le code pénal
ivoirien sur les anti-cruautés ne pourra être possible que si le concept de la dignité animale est pris en
compte par la constitution ivoirienne, normes des normes.

21
Convention de Rio de Janeiro du 5 juin 1992 sur la diversité biologique, par exemple.
22
Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que
l’animal a causé, soit que l’animal fut sous sa garde, soit qu’il fut égaré ou échappé.
23
Art 80 de la constitution fédérale Suisse du 18 avril 1999( RS 101 ; « cst »)
24
Art 120 al2 cst
25
Art 641a du code civil Suisse du 10 décembre 1907( RS 210 ; « cc »)
26
Art 496 de la loi n°2019-574 portant code pénal, JO-09 sp
Outre le code civil, la situation animale en Côte d’Ivoire est prise en compte par le code pénal. Ici c’est
l’article 496 qui évoque la question. Selon cet article : « Est puni d’un emprisonnement de quinze jours à
six mois et d’une amende de 50.000 à 500.000 F ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, sans
nécessité emprisonne ou tue un animal domestique, apprivoisé ou en captivité ou commet un acte de
cruauté sur un tel animal qu’il soit propriétaire ou non ». Ce texte, bien qu’important pour l’animal est en
quelque peu ambigu voire contradictoire pour deux raisons essentiellement. D’abord, il établit une
sanction privative de liberté dirigée contre le propriétaire de l’animal. Or, nous ne pouvons pas ignorer
qu’en droit ivoirien, le seul fait d’attribuer le statut de chose à l’animal confère aussi à son propriétaire
l’exercice de tous les droits sur ce dernier. De ce fait, il peut le tuer même sans urgence. Il peut également
le vendre ou l’utiliser pour toutes les formes de travaux sans être inquiété. Ces droits du propriétaire
découlent du fait que l’animal appartient à son patrimoine dont il dispose en principe librement27.

La deuxième raison est beaucoup plus inquiétante et concerne l’emplacement de l’infraction dans le code
pénal. En fait, la sanction attachée à l’anti-cruauté prévue par le texte déjà cité est inscrite au chapitre des
atteintes aux biens qui englobe également les infractions comme le vol, le détournement ; alors que par
ses termes, la loi entend viser que le meurtre ou l’emprisonnement qui sont respectivement des
infractions matérielles et formelles rangées dans la catégorie des infractions liées à l’atteinte à l’intégrité
physique.

Toujours dans le sens de la responsabilité, le domaine des animaux sauvages souffre d’une meilleure
organisation. Certes, il existe des textes, mais ceux-ci sont limités. La limite est plus ressentie aussi bien
dans les situations de dommages causés par les animaux aux forêts, aux cultures, aux hommes et autres
animaux, que dans le domaine de la chasse. Relativement au dommage, récemment, dans la zone de
Sipilou, une femme a été tuée par un chimpanzé. De même, une autre a été tuée par à Abengourou par
un buffle. Quant aux habitants de Bouaké et de Dabakala, leurs forêt et cultures ont été endommagées
par un éléphant nommé Hamed.

Les auteurs de telles situations n’ont pu faire l’objet de poursuite judiciaire pour motif d’inexistence de
textes de loi. Alors que ces mêmes difficultés sont réglées en Suisse28 par la mise en place d’un mécanisme
de réduction à une proportion supportable des dégâts causés par la faune sauvage. Les dommages sont
indemnisés de façon appropriée sur la base de conventions programmes prévoyant des indemnités
globales pour couvrir les frais d’indemnisation des dégâts causés selon des conditions déterminées. Sont
excepté les dégâts causés par les animaux contre lesquels il est possible de prendre des mesures
individuelles. Les indemnités sont versées pour autant qu’il s’agisse de dommages insignifiants. En vue
d’une meilleure protection, la confédération Suisse veille à ce que la population soit informée sur le mode
de vie, les besoins et la protection de la faune. Elle règle la formation et la formation continue des
surveillants et des chasseurs. On voit là l’expression du principe de l’information et son importance.

Au sujet de la chasse, le législateur Suisse s’est montré beaucoup plus exigeant que son homologue
ivoirien. En effet, alors que le législateur Suisse soumet les chasseurs à la procédure d’autorisation( permis
de chasse), leur impose, en tant que seuls responsables des dommageables, la conclusion d’une assurance

27
Sa libre disposition sera limitée s’il est atteint d’une démence par exemple
28
Art 13 de la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages du 20 janvier 1986(
RS 922.0, « LChp »)
responsabilité civile29 et les sanctionne en outre pour exercice illégal, les mesures de son homologue
ivoirien se réduisent à l’institution de plusieurs catégories de personnes30.

Mais en réalité, la protection suffisamment accordée aux animaux en Suisse, en France, en Allemande, en
Belgique et dans bien d’autres n’est pas une œuvre qui vient du néant. Elle est fondée. Il y a bien de
raisons qui expliquent et justifient cette situation. Il s’agit des raisons d’ordre philosophiques,
économiques, sociales et surtout biologiques. Mais celle qui a été retenue pour légitimer la déclaration
de Toulon, c’est la raison biologique. En effet, la déclaration de Toulon étant consécutive à celle de
Cambridge tire en partie ses idées et arguments de celle-ci. La déclaration de Toulon peut être présentée
en quelque sorte comme une réponse à la déclaration de Cambridge31. Selon l’approche de ces deux(2)
instruments, l’animal est une personne physique non-humaine parce qu’il possède les substrats
neurologiques de la conscience qu’il partage avec les humains32.

Comme si cela ne suffit pas, il peut être accordé une protection au bénéfice de l’animal pour son rôle
important joué dans la société. En effet, l’existence de l’animal permet d’alimenter la population en
termes de nourriture. Certaines de ses composantes sont utilisées pour la fabrication de produits
cosmétiques. De même, en tant qu’élément de la biodiversité, certaines actions de l’animal concourent
au développement de la flore. On peut citer à titre d’exemple, le cas des insectes pollinisateurs. Ce qu’il
faut retenir ici, c’est le fait pour l’animal d’entretenir un lien étroit avec les autres éléments de
l’environnement. Il est donc dans situation de réseau de sorte qu’un défaut de protection à son égard
influence systématiquement de manière négative les autres éléments. Il doit donc être protégé par les
lois en vue de sa pérennisation pour les générations futures. C’est ce qu’on appelle le développement
durable qui un concept auquel les Nations Unies attachent un grand prix.

Après avoir évoqué le cas des animaux domestiques et sauvages, quel est le regard de la législation
ivoirienne concernant les animaux de rente et de laboratoire ?

A ce sujet, il faut indiquer que les animaux de rente et de laboratoire ne sont pas soumis à une
réglementation en tant que telle. Toutefois, quelques éléments sont abordés par la loi de 2020 33 portant
code de la santé vétérinaire. Il s’agit par exemple de la création d’une structure de protection des animaux
et de l’éthique en matière d’expérimentation par décret34, des produits de désinfection utilisés en
élevage35 Pas plus ! Tandis qu’en droit Suisse et en droit brésilien, la situation des animaux de rente et de
laboratoire sont prises en compte par des dispositions spécifiques et détaillées.

En effet, en Suisse la loi sur l’agriculture indique que l’organisation des animaux de rente est placée sous
l’autorité du Conseil fédéral. Celui-ci a le pouvoir de fixer l’effectif maximal par exploitation des différentes
espèces d’animaux de rente 36. Lorsqu’un exploitant a plusieurs espèces d’animaux de rente, l’effectif

29
Art 16 de la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages du 20 juin 1986( RS
922.0 ; « LChP »)
30
Loi n°94-442 du 16 aout 1994 portant modification de la loi n°65-225 du 4 Aout 1965 relative à la protection de la
faune et à l’exercice de la chasse
31
Déclaration de Toulon proclamée le 29 mars 2019
32
Voir le préambule de la déclaration de Toulon du 29 mars 2019
33
Loi n°2020-995 du 30 décembre 2020 portant code de la santé publique vétérinaire
34
Art 6 de la loi n°2020-995 du 30 décembre 2020 portant code de la santé vétérinaire
35
Art 3 de la loi n°2020-995 du 30 décembre 2020 portant code de la santé vétérinaire
36
Art 46 de la loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998( RS 910.1 ; « LAgr »)
maximal est déterminé en fonction de la part de chacune d’elle dans l’ensemble de la production. Il peut
avoir des dérogations. Mais dans tous les cas, pour toute exploitation dépassant l’effectif prévu donne
lieu au versement d’une taxe annuelle. La loi du 16 décembre 2005 sur la protection des animaux renforce
la protection des animaux de rente en exigeant un abattage plus souple.

Au Brésil, les animaux de laboratoire encore appelés animaux d’expérience sont organisés par un décret37.
Conformément à ce décret, les animaux admis à l’expérience doivent respecter un certain critère. Il s’agit
pour cette catégorie d’animal de posséder des caractéristiques exclusives, au moins dans la phase
embryonnaire, la présence d’une notochorde, de fente branchiale dans le pharynx et seul tube nerveux
dorsal… les opérations de prophylaxie, de traitement vétérinaire, les tatouages à conditions qu’ils ne
causent pas de douleurs momentanées sont exclus de l’expérience sur animal conformément au même
décret. Enfin, ce décret désigne un organe chargé d’assurer et de contrôler toutes les opérations
d’expérience.

Toutes ces informations laissent penser que les lois de ces pays protègent efficacement les animaux que
la législation ivoirienne qui souffre d’ailleurs de clarté, de précision, d’insuffisance…
Dès lors, Il convient de se poser la question de savoir : La protection des animaux est-elle suffisamment
saisie par la législation ivoirienne en la matière ?

OBJECTIF : Dans le cadre de cette thèse, nous visons au vu d’une analyse approfondie, à montrer que la
législation applicable aux animaux en Côte d’Ivoire est faible avant de faire des recommandations de
renforcement qui vont s’inspirer des législations étrangères qui protègent mieux les animaux.

GRANDES LIGNES DU PLAN PROVISOIRE

TITRE I : UNE PROTECTION JURIDIQUE FAIBLE

CHAPITRE I : Du fait des textes limités et imprécis

SECTION 1 : Limitation des textes à caractère général et spécial

SECTION 2 : Imprécision de textes des à caractère général

CHAPITRE 2 : Du fait des atteintes découlant du non-respect des textes

SECTION 1 : Une présence d’abus ou d’atteintes aux animaux

SECTION 2 : le statut de chose de l’animal, origine des atteintes

37
Décret n°6899 du 15 juillet 2009 relatif à l’utilisation scientifique des animaux
TITRE II : UNE PROTECTION JURIDIQUE A RENFORCER

CHAPITRE I : Justification de la protection et perfectibilité de la réglementation existante

SECTION 1 : L’importance du rôle et de la place de l’animal, une réalité justifiant sa protection

SECTION 2 : Renforcement et explicitation des textes sur les animaux

CHAPITRE II : D’autres mesures pouvant favoriser une protection durable en Côte d’ivoire

SECTION 1 : Mise en place et application de sanctions sévères et des principes du droit de l’environnement
en matière animale

SECTION 2 : Pour la consécration de la dignité animale par la constitution, norme suprême

BIBLIOGRAPHIE

I OUVRAGES

- BOLLIGER Gieri, Animal Dignity protection in swiss Law-statut quo and perspectives, Zurich
2016
- ASSI Esso Anne-Marie Hortense, Droit civil les obligations, précis de droit ivoirien, UIBA 2012

III-THESES ET MEMOIRES

BRELS (Sabine), « le droit du bien-être animal dans le monde : Evolution et universalisation »


Thèse Droit, Laval, 2016

2) DELAGE (Pierre-Jérôme) « Condition animale : Essai juridique sur les justes place de l’homme et
de l’animal » Thèse, Université de Limoges, 10 décembre 2013

3) DABOVAL (Benjamin), » les animaux dans le procès du moins-âge à nos jours » Faculté de
Médecine, Créteil, 2003

4) BERGER Tristan « animal et le droit » Mémoire, du droit des affaires et de la santé, Jean Monnet

IV-REVUES, ARTICLES DE DOCTRINES ET AUTRES

1) KASSOUL HANIA « Regard sur le droit et les démons de l’éthique animale » Les petites affiches,
publié le 21 juin 2016
2) VIAL Claire « et si les animaux avaient des droits fondamentaux ? » le droit des libertés en question,
colloque n°2 de la RDLF, RDLF 2019 n°39
3) REGARD Caroline « A quand l’animal reconnu comme une personne juridique en France » In
conversation, August 29, 2018, 9.20 pm SAST.
4) LE BOT Olivier « le droit animalier : hier, aujourd’hui et demain »
5) LE BOT Olivier « la protection de l’animal en droit constitutionnel » Etude de droit comparé. Lex
electronica, vol-12 n°2, 2007
III-TEXTE CONVENTIONNEL ET LEGISLATIF

-Déclaration de Toulon sur la personnalité juridique de l’animal du 29 mars 2019

-Constitution fédérale Suisse du 18 avril 1999, RS 101

-Loi n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant constitution de la République de Côte d’Ivoire, JO n°16 du
mercredi 9 novembre 2016

-Loi fondamentale de la République d’Allemagne du 23 mai 1949, Journal officiel fédéral, p 1BGB.III 100-
1

- Décret LEI N°24645 adopté en 1934 contre les cruautés

- Loi n°2015-177 du 16 janvier 2015 relative à la modernisation et la simplification du droit de


procédures dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, JORF n°004 du 17 février

- Loi N°2019-675 du 23 juillet 2019 portant code forestier

-Loi n°2019-574 portant code pénal, JO 2019-09 sp

- Loi N°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l’environnement

- Loi fédérale du 1er juillet 1996 relative à la protection de la nature et du paysage, RS 451

- Loi fédérale du 29 avril 1998 relative à la protection à l’agriculture, RS 910

-Loi fédérale du 16 décembre 2005 relative à la protection des animaux, RS 455

-Loi fédérale du 20 juin 1986 sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux, RS 920

- Loi N°2020-995 du 30 décembre 2020 portant code de la santé publique vétérinaire

-Code civil ivoirien du 24 mars 1804

VI- WEBOGRAPHIE

https:www.globalanimallaw.org/database/national/index.html

VI-DICTIONNAIRE

-Lexique des termes juridiques

-Dictionnaire Français Larousse.

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